LIVRE QUATRIÈME, chapitre 8
ANTIQUITÉS ROMAINES DE DENYS DHALICARNASSE
LIVRE QUATRIÈME.
ANTIQUITÉS ROMAINES DE DENYS DHALICARNASSE LIVRE QUATRIÈME. |
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CHAPITRE HUITIEME. I. Tullius fait la guerre aux Tyrrhéniens pendant vingt ans. II. Les Tyrrhéniens lui demandent la paix ; il la leur accorde. III. Temples de la Fortune virile.. |
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I. [4,27] Μετὰ τὴν Ταρκυνίου τελευτὴν αἱ παραδοῦσαι τὴν ἡγεμονίαν ἐκείνῳ πόλεις οὐκέτι φυλάττειν ἐβούλοντο τὰς ὁμολογίας Τυλλίῳ τ´ οὐκ ἀξιοῦσαι ταπεινῷ κατὰ γένος ὄντι ὑπακούειν, καὶ τὴν διαφορὰν τῶν πατρικίων τὴν πρὸς τὸν ἡγεμόνα γενομένην μεγάλην σφίσιν ὠφέλειαν παρέξειν νομίζουσαι. Ἤρξαντο δὲ τῆς ἀποστάσεως οἱ καλούμενοι Οὐιεντανοὶ καὶ τοῖς ἐλθοῦσι παρὰ τοῦ Τυλλίου πρεσβευταῖς ἀπεκρίναντο μηδεμίαν εἶναί σφισι πρὸς ἐκεῖνον μήθ´ ὑπὲρ ἡγεμονίας παραχωρήσεως μήτε περὶ φιλίας καὶ συμμαχίας συνθήκην. Ἀρξάντων δὲ τούτων Καιρητανοί τ´ ἠκολούθησαν καὶ Ταρκυνιῆται, καὶ τελευτῶσα ἐν ὅπλοις ἦν ἅπασα ἡ Τυρρηνία. Οὗτος ὁ πόλεμος εἴκοσι διέμεινεν ἔτη συνεχῶς πολεμούμενος εἰσβολάς τε πολλὰς ἀμφοτέρων μεγάλοις στρατεύμασι ποιουμένων εἰς τὴν ἀλλήλων καὶ παρατάξεις ἄλλας ἐπ´ ἄλλαις συνισταμένων. Ἐν ἁπάσαις δὲ ταῖς μάχαις κατορθῶν ὁ Τύλλιος, ὅσαι κατὰ πόλεις τε καὶ πρὸς ὅλον τὸ ἔθνος αὐτῷ συνέστησαν, καὶ τρισὶν ἐπιφανεστάτοις κοσμηθεὶς θριάμβοις τελευτῶν ἠνάγκασε τοὺς οὐκ ἀξιοῦντας ἄρχεσθαι τὸν χαλινὸν ἑκόντας λαβεῖν. II. Εἰκοστῷ δ´ οὖν ἔτει συνελθοῦσαι πάλιν αἱ δώδεκα πόλεις ἐξανηλωμέναι τῷ πολέμῳ τά τε σώματα καὶ τὰ χρήματα γνώμην ἔσχον παραδοῦναι Ῥωμαίοις τὴν ἡγεμονίαν ἐφ´ οἷς πρότερον ἐψηφίσαντο. Καὶ παρῆσαν ἀπὸ πάσης πόλεως οἱ προχειρισθέντες σὺν ἱκετηρίαις ἐπιτρέποντες Τυλλίῳ τὰς πόλεις καὶ μηδὲν ἀνήκεστον βουλεῦσαι περὶ αὐτῶν ἀξιοῦντες. Τύλλιος δὲ τῆς μὲν ἀφροσύνης ἕνεκα καὶ τῶν εἰς τοὺς θεοὺς ἀσεβημάτων, οὓς ἐγγυητὰς ποιησάμενοι τῶν ὁμολογιῶν παρέβησαν τὰ συγκείμενα, πολλῶν αὐτοὺς ἔφη τιμωριῶν ἀξίους εἶναι καὶ μεγάλων· τῆς δὲ Ῥωμαίων ἐπιεικείας καὶ μετριότητος, ἐπειδὴ συγγνόντες ἀδικεῖν στέμμασι καὶ λιτανείαις παρῃτοῦντο τὴν ὀργήν, οὐδὲν ἐν τῷ παρόντι ἀτυχήσειν. Ταῦτ´ εἰπὼν καταλύεται τὸν πρὸς αὐτοὺς πόλεμον, ταῖς μὲν ἄλλαις πόλεσιν ἁπλῶς καὶ δίχα ὀργῆς μνησικάκου πολιτεύεσθαί τ´ ἀποδοὺς ὡς πρότερον καὶ τὰ ἴδια καρποῦσθαι, μενούσαις ἐν ταῖς γραφείσαις πρὸς αὐτὰς συνθήκαις ὑπὸ βασιλέως Ταρκυνίου· τρεῖς δ´ ἐξ αὐτῶν πόλεις, αἳ προεξανέστησάν τε καὶ τὰς ἄλλας ἐπηγάγοντο κατὰ Ῥωμαίων ἐξενεγκεῖν τὸν πόλεμον, Καιρητανοὺς καὶ Ταρκυνιήτας καὶ Οὐιεντανούς, ἀφαιρέσει χώρας τιμωρησάμενος, ἣν κατεκληρούχησε Ῥωμαίων τοῖς νεωστὶ προσεληλυθόσι πρὸς τὴν πολιτείαν. III. Ταῦτα διαπραξάμενος ἐν εἰρήνῃ τε καὶ κατὰ πολέμους καὶ ναοὺς δύο κατασκευασάμενος Τύχης, ᾗ παρὰ πάντα τὸν βίον ἔδοξεν ἀγαθῇ κεχρῆσθαι, τὸν μὲν ἐν ἀγορᾷ τῇ καλουμένῃ Βοαρίᾳ, τὸν δ´ ἕτερον ἐπὶ ταῖς ἠιόσι τοῦ Τεβέριος, ἣν |
I. APRES la mort de Tarquin, les villes qui l'avaient reconnu pour leur souverain, ne voulurent plus garder le traité de paix, ne pouvant se résoudre à obéir à Tullius à cause de l'obscurité de son extraction. La mésintelligence qui était entre le roi et les patriciens leur faisait espérer de grands avantages, et ce fut ce qui les anima à lever l'étendard de la rébellion. Les Veiens furent les premiers à de révolter. Ils répondirent indolemment aux ambassadeurs de Tullius qu'ils ne lui avaient point cédé l'empire et que jamais ils n'avaient fait avec lui aucun traité ni d'amitié ni d'alliance. Les peuples de Caeré et de Tarquinie suivirent bientôt leur exemple, et peu de temps après toute la Tyrrhénie se mit sous les armes. Pendant cette guerre qui dura vingt ans sans discontinuer, il y eut de fréquentes irruptions de part et d'autre ; on livra combat sur combat, et avec de nombreuses troupes on fît réciproquement le dégât sur les terres voisines. Mais Tullius remporta la victoire dans toutes les batailles, tant sur chaque ville en particulier que sur toute la nation. Il reçut trois fois les honneurs du triomphe et obligea enfin les Tyrrhéniens à le reconnaitre pour leur souverain. II. LES douze villes des Tyrrhéniens, qu'une si longue guerre avait épuisées et de troupes et d'argent, tinrent la vingtième année les états généraux de la nation, où elles prirent le parti de rentrer dans l'obéissance des Romains aux mêmes conditions qu'elles avaient acceptées auparavant. Chaque ville envoya des ambassadeurs à Tullius pour lui promettre foi et hommage et pour le prier de donner des marques de sa clémence aux vaincus. Tullius répondit qu'ils méritaient les plus rigoureux traitements pour leur félonie et pour avoir méprisé les dieux en violant la foi du traité dont ils étaient témoins : mais que les Romains avaient assez de clémence et de bonté pour leur pardonner leur révolte, puisque reconnaissant leur faute ils étaient venus en témoigner leur repentir avec toutes les marques de suppliants. Il oublia donc tout le passé, mit bas les armes, leur accorda la paix sans exiger d'eux aucun dédommagement, et même il permit à la plupart de ces villes de jouir de leurs terres et de vivre selon leurs lois comme auparavant, à condition qu'ils observeraient inviolablement le traité fait autrefois avec Tarquin. Il n'en usa pas de même avec trois de leurs villes, Caère, Tarquinie et Veies, qui avaient commencé la révolte contre les-Romains et entraîné les autres par leur exemple. Pour les punir de leur rébellion, il leur ôta une partie de leurs terres qu'il distribua aussitôt à ceux qu'on avait nouvellement reçus au nombre des citoyens Romains. Voilà les actions les plus mémorables par lesquelles Tullius se signala dans la paix et dans la guerre. III. POUR marques de reconnaissance envers les dieux, il fit bâtir deux temples, l'un dans le marché aux bœufs ; l'autre sur les bords du Tibre, et les consacra à la Fortune qui l'avait comblé de ses faveurs pendant toute sa vie. il la nomma la Fortune virile, comme les Romains l'appellent encore aujourd'hui; |