Constantion Porphyrogénète

CONSTANTIN VII PORPHYROGÉNÈTE

De Administrando Imperio. CHAPITRE XXIV

Oeuvre mise en page et traduite  par Marc Szwajcer

chapitres 21 à 23 - chapitre 25

 

 

 

 

 

Περὶ Ἱσπανίας.

Πόθεν εἴρηται Ἱσπανία; Ἀπὸ Ἱσπάνου γίγαντος οὕτω καλουμένου. Ἱσπανίαι δύο τῆς Ἰταλίας ἐπαρχίαι· ἡ μὲν μεγάλη, ἡ δὲ μικρά. Ταύτης ἐμνήσθη Χάραξ ἐν ιʹ Χρονικῶν· «Ἐν Ἱσπανίᾳ τῇ μικρᾷ τῇ ἔξω Λουσιτανῶν πάλιν ἀποστάντων, ἐπέμφθη ὑπὸ Ῥωμαίων στρατηγὸς ἐπ´ αὐτοὺς Κύιντος.» Ὁ αὐτὸς ὁμοῦ περὶ τῶν δύο· «Κύιντος ὁ τῶν Ῥωμαίων πολέμαρχος ἐν ἀμφοτέραις ταῖς Ἱσπανίαις. Ἡσσώμενος δὲ ὑπὸ Οὐιριάθου σπονδὰς πρὸς αὐτὸν ἐποιήσατο.» Ταύτην κεκλῆσθαί φησιν Ἰβηρίαν ἐν Ἑλληνικῶν γʹ· «Τὴν δὲ Ἱσπανίαν Ἕλληνες τὰ πρῶτα Ἰβηρίαν ἐκάλουν, οὔπω ξύμπαντος τοῦ ἔθνους τὴν προσηγορίαν μεμαθηκότες, ἀλλ´ ἀπὸ μέρους τῆς γῆς, ὅ ἐστιν πρὸς ποταμὸν Ἴβηρα, καὶ ἀπ´ ἐκείνου ὀνομάζεται, τὴν πᾶσαν οὕτω καλοῦντες·» Ὕστερον δέ φασιν αὐτὴν μετακεκλῆσθαι Πανωνίαν.

 

 

 

 

24. L’Espagne.

D’où vient le nom Espagne? D’Hispanus, un soi-disant géant. Les Espagnes forment deux provinces de l’Italie : l’une est vaste, l’autre petite. Charax[1] mentionne ce pays dans son Xe livre ses Chroniques: « Dans la petite Espagne ou Espagne extérieure, les Lusitaniens se révoltèrent à nouveau, et les Romains envoyèrent contre eux leur général Quintus. » Et au sujet des deux provinces, cet auteur écrit : « Quintus, commandant en chef romain dans les deux Espagnes. Il fut battu par Viriathus et fit un traité avec lui.[2] » Il dit que le pays s’appelle Iberia, dans le IIIe livre des Helléniques (Histoire de la Grèce): « L’Espagne, que les Grecs appelaient d’abord Iberia, ne connaissant pas encore le nom de tout le peuple, l’appelaient tous d’après la partie du pays proche de la rivière Iber et dont le nom provient. » Après quoi, il indique que le nom fut changée en Espagne.



 
 

[1] Charax de Pergame. Philosophe et historien grec, contemporain d'Hadrien, d'Antonin le Pieux et de Marc-Aurèle. Les Anciens connaissaient de lui une histoire de la Grèce (les Helléniques), une histoire de l'Italie et une Chronique. Il ne reste de son œuvre que des fragments, réunis dans les Fragmenta historicorum graecorum de Muller, t. III. (www.cosmovisions.com).

[2] Il s'agit de l'insurrection de 147-139 av. J.-C. Le général mentionné est le proconsul Quintus Fabius Maximus Servilianus. (Tite-Live, Epitomé, 54). Ce dernier fut consul en 142. Viriatus surprend les Romains en train d'assiéger Erisané, il les bat, les tient captifs. Au lieu de tailler cette armée en pièces, il signa une paix et autorisa les Romains à rentrer dans leur foyer, se contentant de la reconnaissance par Servilianus de l'indépendance de la Lusitanie et de son titre de roi. Les comices soulagées ratifient le traité.

Quintus Servilius Caepio (mort en 112 av. J.-C.) est un homme d'État romain. En 140 av. J.-C., il est consul. Comme consul, il remplace Quintus Fabius Maximus Servilianus, qui avait subi une défaite et avait signé un traité de paix avec les Lusitaniens. Rejetant ce traité il avance jusqu'à la région des Vettons et des Gallèques. Viriatus le chef des Lusitaniens, affaibli, évite la bataille et habilement échappe à son adversaire. En 139 av. J.-C., il reçoit le renfort de l'armée de la province du nord, commandée par Marcus Popillius Laenas, le nouveau consul. Viriatus demande la paix, les Romains exigent la remise des armes, ce que Viriatus refuse, se remémorant le massacre qu'avait subi ses compatriotes quelques années auparavant, dans les mêmes conditions. Mais, trois de ses compagnons d'armes lui font reprendre les négociations, le trahissent, et en profitent pour l'assassiner.

 

d="ftn68">