Avec deux traductions
Oeuvres complètes
trad. en français sous la dir. de Théodore Reinach,.... trad. de René Harmand,... ;
révisée et annotée par S. Reinach et J. Weill E. Leroux, 1900-1932. Publications de la Société des études juives)
Oeuvres complètes par Buchon
CHAPITRE VI. Témoignages des historiens chaldéens touchant l'antiquité de la nation des Juifs, Je viens maintenant à ce que les Chaldéens ont écrit sur notre sujet et qui a tant de conformité avec mon histoire. Bérose, qui était de cette nation et qui est si connu el si estimé de tous les gens de lettres, par les traités d'astronomie et des autres sciences des Chaldéens qu'il a écrits en grec, rapporte, conformément aux plus anciennes histoires et à ce que Moïse en a dit, la destruction du genre humain par le déluge, à la réserve de Noé, auteur de notre race, qui, par le moyen de l'arche, se sauva sur le sommet des montagnes d'Arménie. Il parle ensuite des descendants de Noé, suppute les temps jusqu'à Nabulazar, roi de Babylone et de Chaldée, raconte ses actions, et dit comme il envoya Nabuchodonosor, son fils, contre l'Egypte et la Judée, qu'il assujettit à sa puissance, brûla le temple de Jérusalem, emmena captif à Babylone tout notre peuple, et rendit ainsi Jérusalem déserte, pendant soixante et dix ans. jusqu'au règne de Cyrus, roi de Perses. Il ajoute que ce prince avait sous sa domination Babylone, l'Egypte, la Syrie, la Phénicie, l'Arabie, et qu'il surpassait par la grandeur de ses actions tous les rois des Chaldéens el des Babyloniens qui l'avaient précédé. Voici comment cet auteur en parle. « Nabulazar, père de Nabuchodonosor. Ce grand prince ayant appris que le gouverneur qu'il avait établi dans l'Egypte, la Syrie inférieure el la Phénicie, s'était révolté, et ne pouvant, à cause de son grand âge, prendre lui-même la conduite de son armée, il envoya contre eux. avec de grandes forces, Nabuchodonosor, son fils, qui était encore dans la vigueur de la jeunesse. Ce prince vainquit ce rebelle el réduisit toutes ces provinces sous la puissance du roi son père. Il apprit presque en même temps qu'il était mort à Babylone, après avoir régné vingt-neuf ans, et lorsqu'il eut donné ordre a toutes les affaires de l'Egypte el des autres provinces, et commandé à ceux à qui il se fiait le plus de ramener son armée à Babylone avec les prisonniers, tant Juifs que Phéniciens, syriens et égyptiens, il partit avec un petit nombre des siens, et prenant son chemin à travers les déserts, se rendit à Babylone. Il trouva les choses en l'état qu'il pouvait le désirer, n'y ayant rien que les Chaldéens et les plus grands du royaume, n'eussent fait pour lui témoigner leur fidélité. Se voyant ainsi dans un si haut degré de puissance, et tous ces captifs étant arrivés, il leur donna d'excellentes terres dans la province de Babylone, el leur commanda d'y bâtir pour s'y établir. Il enrichit les temples de Bel et de ses autres dieux des dépouilles qu'il avait remportées dans la guerre, joignit une nouvelle ville a l'ancienne ville de Babylone ; et après avoir pourvu à ce que ceux qui entreprendraient de l'assiéger ne pussent détourner le cours du fleuves sur lequel elle est assise, il l'enferma au dedans d'une triple enceinte de murailles, et d'une semblable au dehors, dont les murs étaient bâtis de brique enduite avec du bitume. Après l'avoir ainsi fortifiée, il y fit des portes si superbes, qu'on les aurait prises pour les portes d'un temple. Il fit aussi auprès du palais du roi, son père, un autre palais beaucoup plus grand et plus magnifique, dont il serait trop long de rapporter quels étaient les ornements el l'incroyable beauté ; et ce qui surpasse toute croyance, il fut achevé en quinze jours. Comme la reine, sa femme, qui avait été nourrie dans la Médie, aimait la vue des montagnes, il fit aussi avec des pierres d'une grandeur prodigieuse, qu'étant entassées les unes sur les autres, si elles avaient la ressemblance d'une montagne, un jardin suspendu en l'air, où il y avait de toutes sortes de plantes. » C'est ainsi que Bérose parle de ce prince, et il en dit encore plusieurs autres choses dans son livre des Antiquités Chaldaïques, où il blâme les auteurs grecs d'avoir écrit faussement que Sémiramis, reine d'Assyrie, avait bâti Babylone, et fait tant de merveilleux ouvrages, et cette histoire de Bérose est d'autant plus digne de foi, qu'elle s'accorde avec ce que l'on voit encore dans les archives des Phéniciens, que ce roi de Babylone, dont j'ai parlé, avait dompté toute la Syrie et la Phénicie. Phiiostrate confirme aussi la même chose dans son histoire, où il fait mention du siège de Tyr. Et Mégasthène, dans son quatrième livre de l'histoire des Indes, dit que ce prince a surpassé Hercule en courage et par la grandeur de ses actions, et qu'il a poussé ses conquêtes jusque dans l'Afrique et dans l'Espagne. Quant a ce que j'ai dit que le temple de Jérusalem avait été brûlé par les Babyloniens, et recommencé à bâtir sous le règne de Cyrus, qui dominait dans toute l'Asie, cela paraît clairement par ce que le même Bérose en rapporte dans son troisième livre dont voici les paroles. « Lorsque Nabuchodonosor eut commencé à bâtir ce mur pour enfermer Babylone, il tomba dans une langueur dont il mourut, après avoir régné quarante-trois ans. Evimerodach, son fils, lui succéda ; et ses méchancetés et ses vices le rendirent si odieux, que n'ayant encore régné que deux ans. Nériglissosor, qui avait épousé sa sœur, le tua en trahison. Il régna quatre ans. Laborosarceth, qui était encore jeune, régna seulement neuf mois: car ceux même qui avaient été amis de son père, reconnaissant qu'il avait de trop mauvaises inclinations, trouvèrent moyen de s'en défaire ; et après sa mort choisirent d'un commun consentement, pour régner sur eux, Nabonid, qui était de Babylone et de la même race que lui. Ce fut sous son règne que l'on bâtit le long du fleuve, avec de la brique enduite de bitume, ces grands mirs qui enferment la ville de Babylone. Et en la dix-septième année de son règne, Cyrus, roi de Perse, après avoir conquis le reste de l'Asie, marcha avec une grande armée vers Babylone. Nabonid alla à sa rencontre, perdit la bataille, et se sauva avec peu des siens dans la ville de Borsype. Cyrus assiégea ensuite Babylone dans la croyance qu'après avoir forcé le premier mur, il pourrait se rendre maître de cette place : mais l'ayant l'ayant trouvée beaucoup plus forte qu'il ne le pensait, il changea de dessein, et alla pour assiéger Nabonid dans Borsype. Ce prince, ne se voyant pas en état de soutenir le siège, eut recours à sa clémence, et Cyrus le traita fort humainement. Il lui donna de quoi vivre à l'aise dans la Caramanie, où il passa le reste de ses jours dans une condition privée. » Ces paroles de Bérose s'accordent avec l'histoire de notre nation, qui porte que Nabuchodonosor en la dix-huitième année de son règne détruisit notre temple; qu'il demeura entièrement ruiné durant sept ans; que l'on en jeta de nouveau les fondements en la deuxième année du règne de Cyrus, et qu'il fut achevé de rebâtir en la seconde année du règne de Darius. CHAPITRE VII. Autres témoignages des historiens phéniciens touchant l'antiquité de la nation des Juifs. A la suite de tant de témoignages de l'antiquité de notre race je veux aussi en rapporter qui sont tirés des histoires des Phéniciens, puisque l'on n'en peut avoir trop de preuves, et que la supputation des années s'y rencontre. Voici donc ce qu'elles portent. « Durant le règne de Thobul, Nabuchodonosor assiégea la ville de Tyr. Baal succéda à Thobal. et régna dix ans; Après sa mort le gouvernement passa des rois à des juges. Échinabal, fils de Balech, exerça cette dignité durant deux ans. Chelbis, fils d'Abdec, l'exerça dix mois, le pontife Abbar, trois mois, Mutgon et Géraste, fils d'Abderime, six ans. et Balater un an. Après on envoya quérir en Babylone Morbal qui régna quatre ans, et Irom, son frère, qui lui succéda, régna vingt ans. Cyrus, roi de Perse, régnait aussi alors, et tous ces temps ajoutés ensemble reviennent à cinquante quatre ans trois mois. Ce fut en la septième année du règne de .Nabuchodonosor que commença le siège de Tyr et en la quat nième année du règne d'Irom que Cyrus, roi de Perse, vint à la couronne. Ainsi ce que les Chaldéens el les Tyriens ont dit du temple confirme la vérité de notre histoire.
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[128] Λέξω δὲ νῦν ἤδη τὰ παρὰ Χαλδαίοις ἀναγεγραμμένα καὶ ἱστορούμενα περὶ ἡμῶν, ἅπερ ἔχει πολλὴν ὁμολογίαν καὶ περὶ τῶν ἄλλων τοῖς ἡμετέροις γράμμασι. [129] Μάρτυς δὲ τούτων Βηρῶσος ἀνὴρ Χαλδαῖος μὲν τὸ γένος, γνώριμος δὲ τοῖς περὶ παιδείαν ἀναστρεφομένοις, ἐπειδὴ περί τε ἀστρονομίας καὶ περὶ τῶν παρὰ Χαλδαίοις φιλοσοφουμένων αὐτὸς εἰς τοὺς Ἕλληνας ἐξήνεγκε τὰς συγγραφάς. [130] Οὗτος τοίνυν ὁ Βηρῶσος ταῖς ἀρχαιοτάταις ἐπακολουθῶν ἀναγραφαῖς περί τε τοῦ γενομένου κατακλυσμοῦ καὶ τῆς ἐν αὐτῷ φθορᾶς τῶν ἀνθρώπων καθάπερ Μωσῆς οὕτως ἱστόρηκεν καὶ περὶ τῆς λάρνακος, ἐν ᾗ Νῶχος ὁ τοῦ γένους ἡμῶν ἀρχηγὸς διεσώθη προσενεχθείσης αὐτῆς ταῖς ἀκρωρείαις τῶν Ἀρμενίων ὀρῶν. [131] Εἶτα τοὺς ἀπὸ Νώχου καταλέγων καὶ τοὺς χρόνους αὐτοῖς προστιθεὶς ἐπὶ Ναβοπαλάσσαρον παραγίνεται τὸν Βαβυλῶνος καὶ Χαλδαίων [132] βασιλέα καὶ τὰς τούτου πράξεις ἀφηγούμενος λέγει, τίνα τρόπον πέμψας ἐπὶ τὴν Αἴγυπτον καὶ ἐπὶ τὴν ἡμετέραν γῆν τὸν υἱὸν τὸν ἑαυτοῦ Ναβοκοδρόσορον μετὰ πολλῆς δυνάμεως, ἐπειδήπερ ἀφεστῶτας αὐτοὺς ἐπύθετο, πάντων ἐκράτησεν καὶ τὸν ναὸν ἐνέπρησε τὸν ἐν Ἱεροσολύμοις ὅλως τε πάντα τὸν παρ' ἡμῶν λαὸν ἀναστήσας εἰς Βαβυλῶνα μετῴκισεν, συνέβη δὲ καὶ τὴν πόλιν ἐρημωθῆναι χρόνον ἐτῶν ἑβδομήκοντα μέχρι Κύρου τοῦ Περσῶν βασιλέως. [133] Κρατῆσαι δέ φησι τὸν Βαβυλώνιον Αἰγύπτου Συρίας Φοινίκης Ἀραβίας πάντας ὑπερβαλόμενον ταῖς πράξεσι τοὺς πρὸ αὐτοῦ Χαλδαίων [134] καὶ Βαβυλωνίων βεβασιλευκότας. Εἶθ' ἑξῆς ὑποκαταβὰς ὀλίγον ὁ Βηρῶσος πάλιν παρατίθεται ἐν τῇ τῆς ἀρχαιότητος ἱστοριογραφίᾳ. Αὐτὰ δὲ παραθήσομαι τὰ τοῦ Βηρώσου τοῦτον ἔχοντα [135] τὸν τρόπον· ἀκούσας δ' ὁ πατὴρ αὐτοῦ Ναβοπαλάσαρος, ὅτι ὁ τεταγμένος σατράπης ἔν τε Αἰγύπτῳ καὶ τοῖς περὶ τὴν Συρίαν τὴν κοίλην καὶ τὴν Φοινίκην τόποις ἀποστάτης γέγονεν, οὐ δυνάμενος αὐτὸς ἔτι κακοπαθεῖν συστήσας τῷ υἱῷ Ναβοκοδροσόρῳ ὄντι [136] ἔτι ἐν ἡλικίᾳ μέρη τινὰ τῆς δυνάμεως ἐξέπεμψεν ἐπ' αὐτόν. Συμμίξας δὲ Ναβοκοδρόσορος τῷ ἀποστάτῃ καὶ παραταξάμενος αὐτοῦ τ' ἐκράτει καὶ τὴν χώραν ἐξ ἀρχῆς ὑπὸ τὴν αὐτῶν βασιλείαν ἐποιήσατο. Τῷ τε πατρὶ αὐτοῦ συνέβη Ναβοπαλασάρῳ κατὰ τοῦτον τὸν καιρὸν ἀρρωστήσαντι ἐν τῇ Βαβυλωνίων πόλει μεταλλάξαι τὸν [137] βίον ἔτη βεβασιλευκότι κα. Αἰσθόμενος δὲ μετ' οὐ πολὺ τὴν τοῦ πατρὸς τελευτὴν Ναβουκοδρόσορος, καταστήσας τὰ κατὰ τὴν Αἴγυπτον πράγματα καὶ τὴν λοιπὴν χώραν καὶ τοὺς αἰχμαλώτους Ἰουδαίων τε καὶ Φοινίκων καὶ Σύρων καὶ τῶν κατὰ τὴν Αἴγυπτον ἐθνῶν συντάξας τισὶ τῶν φίλων μετὰ τῆς βαρυτάτης δυνάμεως καὶ τῆς λοιπῆς ὠφελείας ἀνακομίζειν εἰς τὴν Βαβυλωνίαν, αὐτὸς ὁρμήσας [138] ὀλιγοστὸς παρεγένετο διὰ τῆς ἐρήμου εἰς Βαβυλῶνα. Καταλαβὼν δὲ τὰ πράγματα διοικούμενα ὑπὸ Χαλδαίων καὶ διατηρουμένην τὴν βασιλείαν ὑπὸ τοῦ βελτίστου αὐτῶν, κυριεύσας ὁλοκλήρου τῆς πατρικῆς ἀρχῆς τοῖς μὲν αἰχμαλώτοις παραγενομένοις συνέταξεν αὐτοῖς κατοικίας ἐν τοῖς ἐπιτηδειοτάτοις τῆς Βαβυλωνίας τόποις [139] ἀποδεῖξαι, αὐτὸς δὲ ἀπὸ τῶν ἐκ τοῦ πολέμου λαφύρων τό τε Βήλου ἱερὸν καὶ τὰ λοιπὰ κοσμήσας φιλοτίμως τήν τε ὑπάρχουσαν ἐξ ἀρχῆς πόλιν καὶ ἑτέραν ἔξωθεν προσχαρισάμενος καὶ ἀναγκάσας πρὸς τὸ μηκέτι δύνασθαι τοὺς πολιορκοῦντας τὸν ποταμὸν ἀναστρέφοντας ἐπὶ τὴν πόλιν κατασκευάζειν, περιεβάλετο τρεῖς μὲν τῆς ἔνδον πόλεως περιβόλους, τρεῖς δὲ τῆς ἔξω, τούτων δὲ τοὺς μὲν ἐξ ὀπτῆς πλίνθου καὶ ἀσφάλτου, τοὺς δὲ ἐξ αὐτῆς τῆς πλίνθου. [140] Καὶ τειχίσας ἀξιολόγως τὴν πόλιν καὶ τοὺς πυλῶνας κοσμήσας ἱεροπρεπῶς προσκατεσκεύασεν τοῖς πατρικοῖς βασιλείοις ἕτερα βασίλεια ἐχόμενα ἐκείνων, ὑπὲρ ὧν ἀνάστημα καὶ τὴν λοιπὴν πολυτέλειαν μακρὸν ἴσως ἔσται ἐάν τις ἐξηγῆται, πλὴν ὄντα γε ὑπερβολὴν ὡς μεγάλα καὶ ὑπερήφανα συνετελέσθη ἡμέραις δεκαπέντε. [141] Ἐν δὲ τοῖς βασιλείοις τούτοις ἀναλήμματα λίθινα ὑψηλὰ ἀνοικοδομήσας καὶ τὴν ὄψιν ἀποδοὺς ὁμοιοτάτην τοῖς ὄρεσι, καταφυτεύσας δένδρεσι παντοδαποῖς ἐξειργάσατο καὶ κατεσκεύασε τὸν καλούμενον κρεμαστὸν παράδεισον διὰ τὸ τὴν γυναῖκα αὐτοῦ ἐπιθυμεῖν τῆς ὀρείας διαθέσεως τεθραμμένην ἐν τοῖς κατὰ τὴν Μηδίαν τόποις. [142] Ταῦτα μὲν οὕτως ἱστόρηκεν περὶ τοῦ προειρημένου βασιλέως καὶ πολλὰ πρὸς τούτοις ἐν τῇ τρίτῃ βίβλῳ τῶν Χαλδαϊκῶν, ἐν ᾗ μέμφεται τοῖς Ἑλληνικοῖς συγγραφεῦσιν ὡς μάτην οἰομένοις ὑπὸ Σεμιράμεως τῆς Ἀσσυρίας κτισθῆναι τὴν Βαβυλῶνα καὶ τὰ θαυμάσια κατασκευασθῆναι περὶ αὐτὴν ὑπ' ἐκείνης ἔργα ψευδῶς γεγραφόσι. [143] Καὶ κατὰ ταῦτα τὴν μὲν τῶν Χαλδαίων ἀναγραφὴν ἀξιόπιστον ἡγητέον· οὐ μὴν ἀλλὰ κἀν τοῖς ἀρχείοις τῶν Φοινίκων σύμφωνα τοῖς ὑπὸ Βηρώσου λεγομένοις ἀναγέγραπται περὶ τοῦ τῶν Βαβυλωνίων βασιλέως, ὅτι καὶ τὴν Συρίαν καὶ τὴν Φοινίκην ἅπασαν ἐκεῖνος κατεστρέψατο. [144] Περὶ τούτων γοῦν συμφωνεῖ καὶ Φιλόστρατος ἐν ταῖς ἱστορίαις μεμνημένος τῆς Τύρου πολιορκίας, καὶ Μεγασθένης ἐν τῇ τετάρτῃ τῶν Ἰνδικῶν, δι' ἧς ἀποφαίνειν πειρᾶται τὸν προειρημένον βασιλέα τῶν Βαβυλωνίων Ἡρακλέους ἀνδρείᾳ καὶ μεγέθει πράξεων διενηνοχέναι· καταστρέψασθαι γὰρ [145] αὐτόν φησι καὶ Λιβύης τὴν πολλὴν καὶ Ἰβηρίαν. Τὰ δὲ περὶ τοῦ ναοῦ προειρημένα τοῦ ἐν Ἱεροσολύμοις, ὅτι κατεπρήσθη μὲν ὑπὸ τῶν Βαβυλωνίων ἐπιστρατευσάντων, ἤρξατο δὲ πάλιν ἀνοικοδομεῖσθαι Κύρου τῆς Ἀσίας τὴν βασιλείαν παρειληφότος, ἐκ τῶν Βηρώσου σαφῶς ἐπιδειχθήσεται παρατεθέντων· λέγει γὰρ οὕτως διὰ [146] τῆς τρίτης· Ναβοκοδρόσορος μὲν οὖν μετὰ τὸ ἄρξασθαι τοῦ προειρημένου τείχους ἐμπεσὼν εἰς ἀρρωστίαν μετήλλαξε τὸν βίον βεβασιλευκὼς ἔτη μγ, τῆς δὲ βασιλείας κύριος ἐγένετο ὁ υἱὸς αὐτοῦ Εὐειλμαράδουχος. [147] Οὗτος προστὰς τῶν πραγμάτων ἀνόμως καὶ ἀσελγῶς ἐπιβουλευθεὶς ὑπὸ τοῦ τὴν ἀδελφὴν ἔχοντος αὐτοῦ Νηριγλισάρου ἀνῃρέθη βασιλεύσας ἔτη β. Μετὰ δὲ τὸ ἀναιρεθῆναι τοῦτον διαδεξάμενος τὴν ἀρχὴν ὁ ἐπιβουλεύσας αὐτῷ Νηριγλίσαρος ἐβασίλευσεν [148] ἔτη δ. Τούτου υἱὸς Λαβοροσοάρδοχος ἐκυρίευσε μὲν τῆς βασιλείας παῖς ὢν μῆνας θ, ἐπιβουλευθεὶς δὲ διὰ τὸ πολλὰ ἐμφαίνειν [149] κακοήθη ὑπὸ τῶν φίλων ἀπετυμπανίσθη. Ἀπολομένου δὲ τούτου συνελθόντες οἱ ἐπιβουλεύσαντες αὐτῷ κοινῇ τὴν βασιλείαν περιέθηκαν Ναβοννήδῳ τινὶ τῶν ἐκ Βαβυλῶνος ὄντι ἐκ τῆς αὐτῆς ἐπισυστάσεως. Ἐπὶ τούτου τὰ περὶ τὸν ποταμὸν τείχη τῆς Βαβυλωνίων πόλεως ἐξ ὀπτῆς πλίνθου καὶ ἀσφάλτου κατεκοσμήθη. [150] Οὔσης δὲ τῆς βασιλείας αὐτοῦ ἐν τῷ ἑπτακαιδεκάτῳ ἔτει προεξεληλυθὼς Κῦρος ἐκ τῆς Περσίδος μετὰ δυνάμεως πολλῆς καταστρεψάμενος τὴν λοιπὴν βασιλείαν πᾶσαν ὥρμησεν ἐπὶ τῆς Βαβυλωνίας. [151] Αἰσθόμενος δὲ Ναβόννηδος τὴν ἔφοδον αὐτοῦ, ἀπαντήσας μετὰ τῆς δυνάμεως καὶ παραταξάμενος, ἡττηθεὶς τῇ μάχῃ καὶ φυγὼν ὀλιγοστὸς [152] συνεκλείσθη εἰς τὴν Βορσιππηνῶν πόλιν, Κῦρος δὲ Βαβυλῶνα καταλαβόμενος καὶ συντάξας τὰ ἔξω τῆς πόλεως τείχη κατασκάψαι διὰ τὸ λίαν αὐτῷ πραγματικὴν καὶ δυσάλωτον φανῆναι τὴν πόλιν [153] ἀνέζευξεν ἐπὶ Βορσίππων ἐκπολιορκήσων τὸν Ναβόννηδον. Τοῦ δὲ Ναβοννήδου οὐχ ὑπομείναντος τὴν πολιορκίαν, ἀλλ' ἐγχειρίσαντος αὑτὸν πρότερον, χρησάμενος Κῦρος φιλανθρώπως καὶ δοὺς οἰκητήριον αὐτῷ Καρμανίαν ἐξέπεμψεν ἐκ τῆς Βαβυλωνίας. Ναβόννηδος μὲν οὖν τὸ λοιπὸν τοῦ χρόνου διαγενόμενος ἐν ἐκείνῃ τῇ χώρᾳ κατέστρεψε τὸν βίον. [154] Ταῦτα σύμφωνον ἔχει ταῖς ἡμετέραις βίβλοις τὴν ἀλήθειαν· γέγραπται γὰρ ἐν αὐταῖς, ὅτι Ναβουχοδονόσορος ὀκτωκαιδεκάτῳ τῆς αὐτοῦ βασιλείας ἔτει τὸν παρ' ἡμῖν ναὸν ἠρήμωσεν καὶ ἦν ἀφανὴς ἐπ' ἔτη πεντήκοντα, δευτέρῳ δὲ τῆς Κύρου βασιλείας ἔτει τῶν θεμελίων ὑποβληθέντων δευτέρῳ πάλιν τῆς Δαρείου βασιλείας ἀπετελέσθη. [155] Προσθήσω δὲ καὶ τὰς τῶν Φοινίκων ἀναγραφάς· οὐ γὰρ παραλειπτέον τῶν ἀποδείξεων τὴν περιουσίαν· [156] ἔστι δὲ τοιαύτη τῶν χρόνων ἡ καταρίθμησις· ἐπ' Ἰθωβάλου τοῦ βασιλέως ἐπολιόρκησε Ναβουχοδονόσορος τὴν Τύρον ἐπ' ἔτη [157] δεκατρία. Μετὰ τοῦτον ἐβασίλευσε Βαὰλ ἔτη δέκα. Μετὰ τοῦτον δικασταὶ κατεστάθησαν, καὶ ἐδίκασαν Ἐκνίβαλος Βασλήχου μῆνας β, Χέλβης Ἀβδαίου μῆνας ι, Ἄββαρος ἀρχιερεὺς μῆνας γ, Μύττυνος καὶ Γεράστρατος τοῦ Ἀβδηλίμου δικασταὶ ἔτη στ�γμα, ὧν μεταξὺ ἐβασίλευσε [158] Βαλάτορος ἐνιαυτὸν ἕνα. Τούτου τελευτήσαντος ἀποστείλαντες μετεπέμψαντο Μέρβαλον ἐκ τῆς Βαβυλῶνος, καὶ ἐβασίλευσεν ἔτη δ. Τούτου τελευτήσαντος μετεπέμψαντο τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ Εἴρωμον, ὃς ἐβασίλευσεν ἔτη εἴκοσιν. Ἐπὶ τούτου Κῦρος Περσῶν ἐδυνάστευσεν. [159] Οὐκοῦν ὁ σύμπας χρόνος ἔτη νδ καὶ τρεῖς μῆνες πρὸς αὐτοῖς· ἑβδόμῳ μὲν γὰρ ἔτει τῆς Ναβουχοδονοσόρου βασιλείας ἤρξατο πολιορκεῖν Τύρον, τεσσαρεσκαιδεκάτῳ δ' ἔτει τῆς Εἰρώμου [160] Κῦρος ὁ Πέρσης τὸ κράτος παρέλαβεν. Καὶ σύμφωνα μὲν ἐπὶ τοῦ ναοῦ τοῖς ἡμετέροις γράμμασι τὰ Χαλδαίων καὶ Τυρίων, ὡμολογημένη δὲ καὶ ἀναντίρρητος ἡ περὶ τῶν εἰρημένων μοι μαρτυρία τῆς τοῦ γένους ἡμῶν ἀρχαιότητος. Τοῖς μὲν οὖν μὴ σφόδρα φιλονείκοις ἀρκέσειν ὑπολαμβάνω τὰ προειρημένα. |
XIXLes Chaldéens parlent aussi des Juifs. Témoignage de Bérose. 128 Je vais maintenant parler des faits consignés et racontés à notre sujet dans les annales chaldéennes; ils sont, même sur les autres points, tout à fait conformes à notre Écriture. 129 Ils sont attestés par Bérose[74], Chaldéen de naissance, connu pourtant de tous ceux qui s'occupent d'érudition, car lui-même a introduit chez les Grecs les ouvrages des Chaldéens sur l'astronomie et la philosophie. 130 Ce Bérose donc, se conformant aux plus anciennes annales, raconte comme Moïse le déluge et l'anéantissement des hommes dans cette catastrophe et il parle de l'arche dans laquelle Noé, le père de notre race, fut sauvé quand elle fut portée sur les cimes des montagnes d'Arménie[75]. 131 Puis il énumère les descendants de Noé, dont il donne aussi les époques, et arrive à Nabopalassar, roi de Babylone et de Chaldée. 132 Dans le récit détaillé de ses actions, il dit de quelle façon ce roi envoya contre l'Égypte et notre pays son fils Nabocodrosor avec une nombreuse armée, quand il apprit la révolte de ces peuples, les vainquit tous, brûla le temple de Jérusalem, emmena toute notre nation et la transporta à Babylone[76]. Il arriva que la ville resta dépeuplée durant soixante-dix ans[77] jusqu'au temps de Cyrus, premier roi de Perse. 133 Le Babylonien, dit l'auteur, soumit l'Égypte, la Syrie, la Phénicie, l'Arabie, surpassant par ses exploits tous les rois de Chaldée et de Babylone, ses prédécesseurs[78]. 134 Je citerai les propres paroles de Bérose qui s'exprime ainsi : 135 « Son père Nabopalassar, apprenant la défection du satrape chargé de gouverner l'Égypte, la Cœlé-Syrie et la Phénicie[79], comme il ne pouvait plus lui-même supporter les fatigues, mit à la tête d'une partie de son armée son fils Nabocodrosor, qui était dans la fleur de l'âge, et l'envoya contre le rebelle. 136 Nabocodrosor en vint aux mains avec celui-ci, le vainquit dans une bataille rangée[80] et replaça le pays sous leur domination. Il advint que son père Nabopalassar pendant ce temps tomba malade à Babylone et mourut après un règne de vingt et un ans. 137 Informé bientôt de la mort de son père, Nabocodrosor régla les affaires de l'Égypte et des autres pays; les prisonniers faits sur les Juifs[81], les Phéniciens, les Syriens et les peuples de la région égyptienne[82] furent conduits, sur son ordre, à Babylone par quelques-uns de ses amis avec les troupes les plus pesamment armées et le reste du butin; lui-même partit avec une faible escorte et parvint à travers le désert à Babylone. 138 Trouvant les affaires administrées par les Chaldéens et le trône gardé par le plus noble d'entre eux, maître de l'empire paternel tout entier, il ordonna d'assigner aux captifs, une fois arrivés, des terres dans les endroits les plus fertiles de la Babylonie. 139 Lui-même avec le butin de guerre orna magnifiquement le temple de Bel et les autres, restaura l'ancienne ville, en construisit une autre hors des murs, et, afin que des assiégeants ne pussent plus détourner le cours du fleuve et s'en faire une arme contre elle, il éleva trois remparts autour de la ville intérieure et trois autour de la ville extérieure, les premiers en brique cuite et en asphalte, les autres en brique simple. 140 Après avoir fortifié la ville d'une façon remarquable et décoré les portes d'une façon digne de leur sainteté, il construisit auprès du palais de son père un second palais attenant au premier. Il serait trop long de décrire en détail sa hauteur et les autres marques de sa magnificence. 141 Je dirai seulement que, grand et somptueux à l'excès, il fut achevé en quinze jours[83]. Dans cette résidence royale il fit élever de hautes terrasses de pierre, leur donna tout à fait l'aspect des collines, puis, en y plantant des arbres de toute espèce, il exécuta et disposa ce qu'on appelle le parc suspendu, parce que sa femme[84], élevée dans le pays mède, avait le goût des sites montagneux. » XXAutre récit de Bérose. 142 Voilà ce que Bérose a raconté sur ce roi et bien d'autres choses encore dans le IIIe livre de son Histoire de Chaldée, où il reproche aux écrivains grecs[85] de croire faussement que Sémiramis l'Assyrienne fut la fondatrice de Babylone et de s'être trompés en écrivant que ces ouvrages merveilleux y furent construits par elle. 143 Quant à ces faits les annales chaldéennes doivent être considérées comme dignes de loi, d'autant que les archives des Phéniciens s'accordent aussi avec le récit de Bérose sur le roi de Babylone, attestant qu'il soumit la Syrie et toute la Phénicie. 144 Là-dessus du moins Philostrate tombe d'accord dans ses Histoires, quand il raconte le siège de Tyr[86], et Mégasthène dans le IVe livre de l'Histoire de l'Inde[87], où il essaie de montrer que le roi de Babylone mentionné plus haut surpassa Héraclès par son courage et la grandeur de ses exploits, car, dit-il, il soumit la plus grande partie de la Libye et de l'Ibérie[88]. 145 Quant aux détails qui précèdent[89] sur le temple de Jérusalem, son incendie par les Babyloniens envahisseurs, l'époque où l'on commença à le rebâtir, après que Cyrus eut pris le sceptre de l'Asie, ils seront clairement prouvés par le récit de Bérose, mis sous les yeux du lecteur. 146 Il dit, en effet, dans le IIIe livre: « Nabocodrosor, après avoir commencé la muraille dont j'ai parlé[90], tomba malade et mourut ayant régné quarante-trois ans, et le pouvoir royal revint à son fils Evilmaradouch. 147 Ce prince, dont le gouvernement fut arbitraire et violent, victime d'un complot de Nériglisar, son beau-frère, fut assassiné après deux ans de règne. Lui supprimé, Nériglisar, son meurtrier, hérita du pouvoir et régna quatre ans. 148 Son fils Laborosoardoch, un enfant, détint la puissance royale neuf mois; mais un complot fut ourdi contre lui parce qu'il montrait une grande méchanceté, et il périt sous le bâton par la main de ses familiers. 149 Après sa mort ses meurtriers se concertèrent et s'accordèrent à donner le trône à Nabonnède, un Babylonien qui avait fait partie de la même conjuration. Sous son règne les murs de Babylone qui avoisinent le fleuve furent restaurés en brique cuite et en asphalte. 150 Il régnait depuis dix-sept ans quand Cyrus partit de Perse avec une armée nombreuse, soumit tout le reste de l'Asie, puis s'élança sur la Babylonie. 151 A la nouvelle de sa marche, Nabonnède s'avança à sa rencontre avec son armée et lui livra bataille ; il fut défait, s'enfuit avec une faible escorte et s'enferma dans la ville de Borsippa. 152 Cyrus prit Babylone, fit abattre les murs extérieurs de la ville, parce qu'elle lui paraissait trop forte et difficile à prendre, et leva le camp pour aller à Borsippa assiéger Nabonnède. 153 Comme celui-ci, sans attendre l'investissement, s'était d'abord rendu, Cyrus le traita humainement, lui donna comme résidence la Carmanie et lui fit quitter la Babylonie. Nabonnède demeura en Carmanie le reste de sa vie et y mourut. » XXIIl s'accorde avec les Livres juifs et les Annales phéniciennes. 154 Ce récit s'accorde avec nos livres et contient la vérité. En effet, il y est écrit que Nabuchodonosor, dans la dix-huitième année de son règne[91], dévasta notre temple et le fit disparaître pour cinquante ans[92] ; que, la deuxième année du règne de Cyrus, ses nouveaux fondements furent jetés et que, la deuxième année aussi du règne de Darius, il fut achevé. 155 J'ajouterai encore les annales des Phéniciens; il ne faut point omettre des preuves même surabondantes. 156 Voici le dénombrement des années[93]. Sous le roi Ithobal, Nabuchodonosor assiégea Tyr pendant treize ans[94]. Puis Baal régna dix ans. 157 Après lui on institua des juges, qui occupèrent leurs fonctions, Eknibal, fils de Baslekh, pendant deux mois; Chelbès, fils d'Abdée, dix mois; le grand-prêtre Abbar trois mois; les juges Myttynos et Gérastrate, fils d'Abdélime, six ans, après lesquels[95] Balator régna une année. 158 Ce roi mort, on envoya chercher Merbal à Babylone et il occupa le trône quatre ans. Après lui on manda son frère Hirôm, qui régna vingt ans. C'est sous son règne que Cyrus exerça le pouvoir en Perse. 159 Ainsi le total du temps écoulé donne cinquante-quatre ans plus trois mois[96]. En effet, c'est la (dix)-septième année de son règne que Nabuchodonosor commença le siège de Tyr, et la quatorzième année du règne d'Hirôm que Cyrus le Perse prit le pouvoir. 160 L'accord est complet au sujet du temple entre nos livres et ceux des Chaldéens et des Tyriens, et la preuve de mes assertions sur l'antiquité de notre race est confirmée et indiscutable.
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[74] Auteur d'un ouvrage sans doute intitulé Babyloniaca, dédié à Antiochos Sôter et qui avait été publié, suivant Lehmann-Haupt, en 275. [75] Le texte de Bérose est cité littéralement Antiq. jud., I, 3, 6, § 93. A la suite de Gutschmid et Ed. Schwartz, P. Schnabel, Berossos, p. 166, pense que Josèphe n'a connu ce passage de Bérose qu'à travers Alexandre Polyhistor (auquel Eusèbe emprunte le récit du déluge). Nous rappelons que Bérose parlait non de Noé, mais de Xisuthros ; l'identification est du fait de Josèphe. [76] Josèphe a par étourderie placé ici sous le règne de Nabopalassar la destruction du temple, qui n'eut lieu que sous celui de son fils. Au reste, il résulte du texte même reproduit plus loin que Bérose n'a pas fait mention de cet événement. [77] C'est la durée que Josèphe assigne régulièrement à la captivité de Babylone (Ant. Jud. X, 9, 7 § 184 ; XI § 1 ; XX, 10, 2 § 233). Le chiffre, trop élevé de plus de vingt ans pour l'intervalle qui sépare la déportation sous Nabuchodonosor et le retour sous Cyrus, est emprunté à la chronologie factice de II Chroniques xxxvi, 21, elle-même basée sur Jérémie xxv, 11 et xxix, 10. Josèphe, dont l'impéritie en matière de chronographie est extrême (cf. I. Lévy, Revue des Et. Juives, 1906, I, p. 169) n'a pas remarqué (v. infra, § 154) que ce chiffre est inconciliable avec celui qui résulte des données de Bérose. [78] Le jugement sur Nabuchodonosor, roi qui éclipsa ses devanciers, se retrouve Ant. X, § 219. Josèphe l'a emprunté avec tout le § 133 à la source qui lui a fourni l'extrait de Bérose. [79] Il s'agit du roi d'Égypte, Néchao. L'historiographie chaldéenne officielle le désignait comme un « satrape rebelle ». [80] Sans doute la bataille de Karkemish, sur l'Euphrate, où Nabuchodonosor battit Néchao en l'an 4 de Iehoiakim de Judée (Jérémie, xlvi, 2). [81] Il est surprenant que les Juifs soient nommés en tête, alors que la Judée n'a pas été mentionnée dans le résumé du § 133 et ne paraît pas avoir été touchée par la campagne de 605. Après Hugo Winckler, Julius Lewy a conjecturé (Mutteil. vorderas. - aeg. Gesellsch., t. 29, 2, p. 35, n. 3) que ᾿Ιουδαίων τε καί est une addition de Josèphe. Cette hypothèse est inacceptable: 1° Josèphe n'a jamais, à notre connaissance, falsifié de son chef un témoignage ; 2° dans le récit des Antiquités sur la campagne contre Néchao (X, 6, § 86) il note expressément qu'après la bataille de Karkhamissa Nabuchodonosor occupa la Syrie jusqu'à Péluse à l'exception de la Judée ; 3° les mots suspectés figurent dans l'extrait de Polyhistor préservé par l'Eusèbe arménien. Josèphe est donc hors de cause ; mais on peut se demander si Polyhistor n'a pas été interpolé par un Juif surpris de ne pas trouver trace des déportations de Nabuchodonosor, et si la fin du § 138 n'est pas de la même main que ᾿Ιουδαίων τε καί. [82] Gutschmid constatant que xaÛ est mal attesté et supposant qu'ἐθνῶν est interpolé, propose de lire Συρῶν τῶν κατὰ τὴν Αἴγυπτον. Il est probable que t. k. t. A. concerne les peuples de l'Arabie nommée § 133 à côté de la Syrie. [83] L'exactitude des informations de Bérose sur les grands travaux de Nabuchodonosor a été confirmée par les fouilles (cf. Koldewey, Des wiederersteende Babylon) et par les textes épigraphiques. En particulier, l'histoire de la construction du palais en quinze jours, qui a l'air de sortir d'un conte de fées, est textuellement traduite d'une inscription du roi (Langdon, Neubabyl. Königsinschriften, p. 139). [84] Nabuchodonosor avait épousé, d'après un texte de Bérose conservé par l'Eusèbe arménien et le Syncelle, la princesse Amytis, fille d'Astyage. [85] Ctésias, Deinon, Clitarque, etc., que suivront encore Strabon, Diodore, Quinte-Curce, etc. [86] La citation de Philostrate est donnée avec plus de précision dans les Antiquités, X, ii, 1, § 228. Ici l'allusion au siège de Tyr (dont il ne sera question que plus loin, § 156) reste peu intelligible pour le lecteur. [87] G. Müller et Gutschmid lisent IIe au lieu de IVe : l'ouvrage de Mégasthène n'avait probablement que trois livres. [88] Même citation dans les Antiquités, X, ii, 1, § 227. Schnabel, à la suite de Gutschmid, estime que Josèphe n'a connu ce texte de Mégasthène qu'à travers Alexandre Polyhistor auquel l'emprunte également Abydénos (ap. Eusèbe, Praep. ev., IX, 41). [89] Plus haut, § 132. Mais la citation qui va suivre ne prouve rien de ce qu'avance Josèphe. [90] Probablement le « mur de Médie » mentionné par Xénophon et Strabon (Gutschmid). [91] Jérémie, lii, 29. Ailleurs (Jérémie, ibid., 12 ; II Rois, xxv, 8) on trouve indiquée la 19e année. [92] Ce chiffre de 50 ans, qu'Eusèbe lisait dans Josèphe (le Laurentianus donne ἑπτα, sept) ne figure nulle part dans la Bible qui, comme on l'a vu (note à § 132), parle de soixante-dix ans ; il résulte des données de Bérose (§ 147-9 : 43 - 18 + 2 + 4 + 0,9 + 17) combinées avec la notion de la 2e année de Cyrus qui provient d'Esdras, iii, 8. Plus loin, la 2e année de Darius est tirée de Zacharie, i, 12 et d’Esdras, iv, 24 (en réalité, cette année marque la reprise des travaux du Temple, et non leur achèvement, qui eut lieu quatre ans plus tard, Esdras, vi, 15). [93] La citation qui suit est probablement empruntée à Ménandre d'Éphèse. [94] Même chiffre dans Ant., X, 228, d'après Philostrate. [95] ὧν μεταξὺ signifierait en bon grec « dans l'intervalle desquels », mais cela est peu intelligible. C'est ce qui a conduit Gutschmid à admettre le sens (hellénistique) de « après » ; cependant Josèphe lui-même semble n'avoir pas compté à part l'année de Balator. [96] Le total des années énumérées aux § 156-8 donne 55 ans 3 mois ; Josèphe ne compte que 54, 3, soit parce qu’il prend metajç (157) au sens classique, soit parce que son point de départ sous-entendu est non le siège de Tyr (an 17) mais la destruction du temple qui eut lieu (154) l’an 18 de Nabuchodonosor. Comme la reconstruction commença l’an 2 de Cyrus = 16 (?) d’Hirôm, il faut retrancher du total les 4 dernières années d’Hirôm et l’on obtient bien les 50 ans du § 154.
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