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DION CASSIUS

TOME PREMIER

FRAGMENTS DES LIVRES I - XXXVI 

FRAGMENTS DU LIVRE III

Brutus, Valerius Publicola, et les débuts de la République. (très fragmentaire)

texte grec seul

livre II - livre IV

 

XXVIII. Valerius Publicola devient suspect

An de Rome 245

XXVIII. Malgré toute sa popularité, Valérius, collègue de Brutus, fut près de périr par les mains de la multitude, qui le soupçonna d’aspirer à la royauté. Il aurait été massacré, s’il ne se fût hâté de prévenir le danger, en la flattant. A son entrée dans l’assemblée du peuple, il ordonna d’abaisser ses faisceaux qu’on avait portés droits jusqu’alors, et fit ôter les haches qui y étaient attachées. Enfin dans l’extérieur le plus humble, le front triste et abattu, il versa des larmes abondantes ; puis il prit la parole, tout tremblant, et dit d’une voix faible et craintive... Voyez le titre des Harangues.
Délibérer secrètement, agir à propos, tout décider par soi-même, ne point recourir à autrui, accepter la responsabilité des événements, qu’ils soient heureux ou non : tels sont les plus puissants moyens de réussir.

XXIX. Dédicace du Capitole par Horatius

An de Rome 245 

XXIX. Horatius, désigné par le sort, fit la dédicace du temple de Jupiter, quoique Valérius lui eût annoncé la mort de son fils, en prenant soin que cette nouvelle lui parvint pendant la cérémonie. Il espérait qu’Horatius le chargerait de cette dédicace, à cause de sa douleur et parce que les lois interdisaient les fonctions religieuses à un magistrat en deuil. Horatius ne refusa pas de croire à un malheur attesté par des témoignages nombreux et dignes de foi ; mais il n’interrompit point la cérémonie. Il ordonna, comme s’il se fût agi d’un étranger, de laisser le corps de son fils sans sépulture, afin que rien ne parût avoir trait à ses funérailles, et il remplit jusqu’au bout les devoirs de sa charge.  

ÉCLAIRCISSEMENTS.
XXVIII.
Le titre des harangues (p. 63). Cette partie des extraits, recueillis par l'ordre de Constantin Porphyrogénète, si elle existe, n'a pas encore été découverte. En attendant qu'un heureux hasard nous la rende, cf. le discours mis dans la bouche de Valérius Publicola par Tite•Live, II, 7.

XXIX. Horatius (p. 63). C'est M. Horatius Pulvillus : cf. Tite-Live, Il, 3, et Tacite, Hist. III, 72.

Fit la dédicace (Ibid.). Tacite, l. l.: « Voverat Tarquinius Priscus rex, bello Sabino, jeceratque fundameuta, spe magis futurae magnitudinis quam quo modicae adhuc populi romani res sufficerent : mox Servius Tullius, sociorum studio; deinde Tarquinius Superbus, capta Suessa Pometia, hostium spoliis exstruxere. Sed gloria operis libertati reservata pulsis regibus, Horatius Pulvillus, iterum consul, dedicavit ea magnificentia quam immensae postea populi romani opes ornarent potius quam augerent. »

Du temple de Jupiter (p. 63). Denys d'Hal. en fait la description, A. R. IV, 61. Ἐποιήθη δ' ἐπ κρηπίδος ὑψηλῆς βεβηκὼς ὀκτάπλεθρος τὴν περίοδον, διακοσίων ποδῶν ἔγγιστα τὴν πλευρὰν ἔχων ἑκάστην· ὀλίγον δέ τι τὸ διαλλάττον εὕροι τις ἂν τῆς ὑπεροχῆς τοῦ μήκος παρὰ τὸ πλάτος, οὐδ' ὅλων πεντεκαίδεκα ποδῶν. Ἐπὶ γὰρ τοῖς αὐτοῖς θεμελίοις ὁ μετὰ τὴν ἔμπρησιν οἰκοδομηθεὶς κατὰ τοῦ πατέρας ἡμῶν εὑρέθη, τῇ πολυτελείᾳ τῆς ὕλης μόνον διαλλάτων τοῦ ἀρχαίου, ἐκ μὲν τοῦ κατὰ πρόσωπον μέρους πρὸς μεσημβρίαν βλέποντος, τριπλῷ περιλαμβανόμενος στίχῳ κιόνων, ἐκ δὲ τῶν πλαγίων διλπλῷ· ἐν δὲ αὐτῷ, τρεῖς ἔνεισι σηκοὶ παράλληλοι, κοινὰς ἔχοντες πλευράς.  Μέσος μὲν, ὁ τοῦ Διός· παρ' ἑκάτερον δὲ τὸ μέρος, ὅ τε τῆς Ἥρας, καὶ ὁ τῆς Ἀθηνᾶς, ὑφ' ἑνὸς ἀετοῦ καὶ μιᾶς στέγης καλυπτόμενος.

A un magistrat en deuil (Ibid.). De même dans Tite-Live, II, 8 : Publicola ad Veientium bellum profectus. Aegrius, quam dignum erat, tulere Valerii necessarii dedicationem tam inclyti templi Horatio dari : id omnibus modis impedire conati, postquam alla frustra tentata erant, postem jam tenenti consuli foedum inter precationem Deum nuncium incutiunt ; mortuum ejus filium esse, funestaque familia dedicare eum templum non posse.

Horatius ne refusa pas de croire (Ibid.). Dion affirme le fait; le langage de Tite-Live est moins formel, l.l. : Non crediderit factum, au tantum animo roboris fuerit, nec traditur certum, nec interpretatio est facilis.

Sans sépulture (Ibid.). Tite-Live, au contraire, dit, l. l., qu'Horatius donna l'ordre de célébrer les funérailles de son fils. Sur les autres points, il est d'accord avec Dion : Nihil aliud ad eum nuncium a proposito adversus, quam ut cadaver efferri juberet, tenens postem, precationem peragit et dedicat templum.

 

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