Cl. Réflexions sur les soldats tirés de différents pays 175
CII. Les Tarentins et d'autres peuples se disposent à une nouvelle guerre 177
CIII. Dolobella tombe sur les Étrusques 177—179
CIV. Les Tarentins ne combattent pas ouvertement contre Rome 179—181
CV. Arrivée de Lucius à Tarente ; il y est outragé 181—185
CVI. Conduite du Tarentin Méton 185
CVII. Rufinus est nommé consul par l'influence de C. Fabricius. 185—187
CVIII. Pyrrhus, roi d'Épire ; sa puissance, son caractère 187—189
CIX. Pyrrhus, tier d'être l'appui des peuples contre Rome 189
CX. Conseils donnés par Cméas à Pyrrhus 189—191
CXI. Départ de Pyrrhus pour l'Italie 191
CXII. Une garnison romaine, commandée par Décius, s'empare de Rhégium 191—195
CXIII. Craintes des Romains, à la nouvelle de la prochaine arrivée de Pyrrhus 195—197
CXIV. Allusion à la conduite de Pyrrhus à Tarente 197
CXV. Réflexions sur la science du général 199
CXVI. Conduite de Valérius envers les espions de Pyrrhus ibid.
CXVII. La mort de Mégaclès change la face du combat 199—201
CXVIII—CXIX. Mot de Pyrrhus. — Honneurs rendus par Pyrrhus aux soldats romains morts sur le champ de bataille. 201
CXX. Conduite de Pyrrhus envers ses alliés 201
CXXI. Conduite de Pyrrhus envers les prisonniers romains. ibid.
CXXII. Les Romains cessent d'avoir peur des éléphants 205
CXXIII. Le zèle des alliés de Pyrrhus se refroidit ibid.
CXXIV. Reproche de Pyrrhus à ses alliés ; il compare les armées de Rome à l'hydre toujours renaissante 205—207
CXXV. Honneurs rendus par Pyrrhus à Fabricius et aux autres députés de Rome 207—209
CXXVI— CXXVII. Pyrrhus délibère avec ses conseillers : il sollicite l'amitié des Romains 209—211
CXXVIll—CXXIX. Propositions de Pyrrhus à Fabricius; réponse de celui-ci 211—217
CXXX Levée de troupes à Rome; Appius s'oppose à la paix avec Pyrrhus 217
CXXXI. Mot de Cinéas sur Rome 219
CXXXII. Pyrrhus envoie un messager à Décius ibid.
CXXXIII. Fabricius fait connaître à Pyrrhus la perfidie de son médecin 219—221
CXXXIV. Perplexité de Pyrrhus, au moment d'attaquer les consuls romains , 221
CXXXV. Magistrats de Syracuse mis à mort par Pyrrhus 221—223
CXXXVI. Indulgence de Pyrrhus envers des jeunes gens qui avaient plaisanté à ses dépens 223
CXXXVII. Pyrrhus pille le temple de Proserpine ibid.
CXXXVIII. Ptolémée-Philadelpbe devient l'allié de Rome 223—225
CXXXIX. Q. Fabius insulte les ambassadeurs d'Apollonie 225
CXL. Causes delà première.guerre punique 227—229
CXLI. Les Romains et les Carthaginois se disputent Messine. 229—231
CXLII. Échec de C. Claudius 231
CXLIII. Hannon demande la paix 231—233
CXLIV. C. Claudius dans l'assemblée des Mamertins 233
Ibid. A. Claudius cherche à relever le courage de l'armée romaine 233—235
CXLV—CXLVI. Faits relatifs à la bataille de Myles, gagnée par les Romains 235—239
CXLVII. Annibal échappe à la mort 239
CXLVIII. Les Romains portent la guerre en Afrique, sons la conduite de Réguluset de Lucius 241—243
CXLIX. Hannon est député aux consuls romains 243
CL. Les Carthaginois demandent la paix : Régulus impose des conditions trop dures 243—245
CL1. Xanthippe, vainqueur desRomaius 245
CLII. Maxime d'Amilcar sur le secret 245—247
CLIII—CLIV. Régulus est envoyé à Rome avec les députés de Carthage; sa conduite 247—251
CLV. Décret qui n'autorise que l'alné des enfants à prendre le surnom du père 251
ÇLVI. Faits relatifs à Claudius : il est livré aux Liguriens 251—253
CLVII. Rome prépare une nouvelle guerre contre Carthage, malgré les traités 253
CLVIII. Une nouvelle guerre entre Rome et Carthage est imminente 253—255
CLIX. Un Grec et une Grecque, un Gaulois et une Gauloise sont enterrés vivants dans le Forum 255
CLX. Faits relatifs à Papirius 255—257
CLXI. L'Ile d'Issa se livre aux Romains 257
CLXII. Conduite de Tenta, veuve d'Agron, envers les Romains. 257—263
CLXIII. Oracle de la Sibylle au sujet des Gaulois 263
CLXIV. Portrait des Gaulois 263—265
CLXV.Aemilius, vainqueur des Insubres, reçoit les honneurs du triomphe 266-267
CLXVI. Remarque à propos des élections irrégulières 267
CLXVII. État de Rome 267—269
CLXVIII. Orgueil de Démétrius 269
CLXIX. Portrait d'Annibal 269—270
CLXX—CLXXII. Délibération dans le sénat romain, après la destruction de Sagonte; opinion de L. Corn. Lentulus et de Fabius Maximus 270—285
CLXXIII. Députés romains envoyés à Carthage 285
CLXXIV. La guerre est déclarée à Carthage par Fabius 285—287
CLXXV—CLXXVI. Détails sur la Gaule Narbonnaise 287
CLXXVII. Réflexions diverses 289
CLXXVIII. Annibal refuse de nourrir son armée avec les cadavres des ennemis 289—291
CLXXIX. Reproches d'Annibal à ses soldats 291—293
CLXXX. Passage relatif au caractère des Gaulois 293
CLXXXI. Prodiges qui annoncèrent la défaite de Cannes 293—295
CLXXXII. Annibal se jette sur la Campanie 295
CLXXX1II. Prudente conduite de Fabius 295—297
CLXXX1V. Discours de Fabius aux Romains 299—301
CLXXXV. Conduite des Carthaginois à l'égard d'Annibal 301
CLXXXVI. Annibal ne commet aucun dégât sur les terres de Fabius, afin de le rendre suspect; Fabius les vend pour ra¬heter les prisonniers romains; le commandement est partagé entre Fabius et Rufus 301—305
CLXXXVIII. La multitude favorable aux renommées naissantes. 305
CLXXXVIII. Rufus, battu par les Carthaginois, se désiste du commandement 305—307
CLXXXIX. Au moment d'abdiquer, Fabius donne des conseils à ses successeurs 307—309
CXC. Réflexions sur la divination 309
CXCI. Bataille de Cannes; caractère de P. Emile et de T. Varron 309—311
CXCII. Anneaux d'or envoyés à Carthage par Annibal 313
CXCIII. Fermeté de Scipion envers des jeunes gens qui avaient formé le projet d'abandonner Rome et l'Italie 313—315
CXCIV. Conduite d'Annibal envers les habitants de Nucérie. 315
CXCV. Caractère de Marcellus ibid.
CXCVI—CXCVll. Faits relatifs au même Marcellus 317
CXCVIII. Conduite d'Annibal envers les habitants d'Acèrrae.317
CXCIX—CC. Négociations entre Fabius et Annibal au sujet des prisonniers 319
CCI. Ptolémée est près de perdre le trône; sa cruauté 319-- 321
CCII—CCIII. Scipion se concilie l'affection des soldats 321—323
CCIV—CCV. Sa conduite envers Allucius lui attire l'amitié des Espagnols 323—327
CCVI. Les Campaniens et les Syracusains condamnés par le Sénat 327
CCVII. Fragment d'un discours de Scipion à ses soldats révoltés - ibid.
CCVIII. Caractère de Scipion : les Espagnols lui donnent le nom .de roi 327—329
CCIX. Fragment relatif aux îles Gymnésiennes 329—331
Éclaircissements, 333—400
Table des matières contenues dans le premier volume 401—407
FIN DE LA TABLE DU PREMIER VOLUME.
CI. Ὅτι ὡς εἶδον οἱ ἐναντίοι καὶ ἕτερον στρατηγὸν ἐλθόντα, τοῦ μὲν κοινοῦ τῆς στρατείας σφῶν ἠμέλησαν, τὴν δὲ ἰδίαν ἕκαστοι σωτηρίαν διεσκόπουν, οἷά που φιλοῦσι ποιεῖν οἱ μήτε ἐξ ὁμοφύλων συνιόντες μήτ´ ἀπὸ κοινῶν ἐγκλημάτων στρατεύοντες μήτ´ ἄρχοντα ἕνα [ἔχοντα ἕνα] ἔχοντες· ἐν μὲν γὰρ ταῖς εὐπραγίαις συμφρονοῦσιν, ἐν δὲ δὴ ταῖς συμφοραῖς τὸ καθ´ ἑαυτὸν ἕκαστος μόνον προορᾶται. Καὶ ὥρμησαν ἐς φυγήν, )Επειδὴ συνεσκότασε, μηδὲν ἀλλήλοις ἐπικοινωνήσαντες· ἀθρόοι μὲν γὰρ οὔτ´ ἂν βιάσασθαι οὔτ´ ἂν λαθεῖν τὴν ἀπόδρασιν ἐνόμισαν, ἂν δὲ αὐτοὶ ἰδίᾳ ἕκαστοι καὶ ὡς ᾤοντο μόνοι φεύγωσι, ῥᾷόν που διαπεσεν· και οὕτω, τῷ οἰκείῳ ἕκαστος αὐτῶν, δόξουσιν ὁτι ἀσφαλέστατονν̣ τὴν φυγὴν ποιησάμενοι
CII. Ὅτι πυθομένων τῶν Ῥωμαίων ὡς Ταραντῖνοι καὶ ἄλλοι [τε] ινὲς πόλεμον ἀρτύουσι κατ´ αὐτῶν, καὶ πρεσβευτὴν Φαβρίκιον ἐς ὰς πόλεις τὰς συμμαχίδας, ὅπως μηδὲν νεωτερίσωσι, στειλάντων, ἐκεῖνόν τε συνέλαβον, καὶ πέμψαντες πρὸς τοὺς Τυρσηνοὺς καὶ Ὀμβρικοὺς καὶ Γαλάτας συχνοὺς αὐτῶν, τοὺς μὲν παραχρῆμα τοὺς δ´ οὐ πολλῷ ὕστερον, προσαπέστησαν
CIII. Ὅτι τοῦ Δολοβέλλου περαιουμένοις τὸν Τίβεριν ἐπιθεμένου το$ις Τυρρηνοῖς, ὁ ποταμὸς αἵματός τε καὶ σωμάτων ἐπληρώθη, ὡς τοῖς κατὰ τὴν πόλιν Ῥωμαόις τὴν ὄψιν τοῦ ποταμίου ῥείθρου σημᾶναι τὸ πέρας τῆς μαχῆς, πρὶν ἀφιέσθαι τὸν ἄγγελον. Ὅτι ἀπὸ τῶν ἐκβολῶν Τιβέρεως μέχρι Ῥώμης στάδιοι ναυσίποροι ὀκτωκαίδεκα.
CIV. Ὅτι οἱ Ταραντῖνοι, καίπερ τὸν πόλεμον αὐτοὶ παρασκευάσαντες, ὅμως ἐν σκέπῃ τοῦ φόβου ἦσαν· οἱ γὰρ Ῥωμαῖοι ᾐσθάνοντο μὲν τὰ πραττόμενα ὑπ´ αὐτῶν, οὐ μέντοι καὶ προσεποιοῦντο διὰ τὰ παρόντα σφίσι. Μετὰ δὲ δὴ τοῦτο νομίσαντες γὰρ ἢ διακρεῖν ἢ πάντως γε λανθάνειν, ὅτι μηδ´ ἔγκλημα ἐλάμβανον, ἐπὶ πλεῖον ἐξύβρισαν καὶ ἄκοντας αὑτοῖς τοὺς Ῥωμαίους ἐξεπολέμωσαν, ὥστε καὶ ἐπαληθεῦσαι ὅτι καὶ αἱ εὐπραγίαι, ἐπειδὰν ἔξω τοῦ συμμέτρου τισὶ γένωνται, συμφορῶν σφισιν αἴτιαι καθίστανται· προαγαγοῦσαι γὰρ αὐτοὺς ἐς τὸ ἔκφρον (οὐδὲ γὰρ ἐθέλει τὸ σῶφρον τῷ χαύνῳ συνεῖναι) τὰ μέγιστα σφάλλουσιν, ὥσπερ που καὶ ἐκεῖνοι ὑπερανθήσαντες ἀντίπαλον τῆς ἀσελγείας κακοπραγίαν ἀντέλαβον.
CV. Λούκιος ἀπεστάλη παρὰ Ῥωμαίων ἐς Τάραντα. Οἱ δὲ Ταραντῖνοι Διονύσια ἄγοντες, καὶ ἐν τῷ θεάτρῳ διακορεῖς οἴνου τὸ δείλης καθήμενοι, πλεῖν ἐπὶ σφᾶς αὐτὸν ὑπετόπησαν. Καὶ παραχρῆμα δι´ ὀργῆς, καί τι καὶ τῆς μέθης αὐτοὺς ἀναπειθούσης, ἀντανήχθησαν, καὶ προσπεσόντες αὐτῷ μήτε χεῖρας ἀνταιρομένῳ μήθ´ ὅλως πολέμιόν τι ὑποτοπουμένῳ κατέδυσαν κἀκεῖνον καὶ ἄλλους πολλούς. Πυθόμενοι δὲ ταῦθ´ οἱ Ῥωμαῖοι χαλεπῶς μέν, ὥσπερ οὖν εἰκός, ἔφερον, οὐ μὴν καὶ στρατεῦσαι ἐπ´ αὐτοὺς εὐθὺς ἠθέλησαν. Πρέσβεις μέντοι, τοῦ μὴ κατασεσιωπηκέναι δόξαι κἀκ τούτου θρασυτέρους αὐτοὺς ποιῆσαι, ἔστειλαν. Καὶ αὐτοὺς οἱ Ταραντῖνοι οὐχ ὅπως καλῶς ἐδέξαντο, ἢ τρόπον γέ τινα ἐπιτήδειον ἀποκρινάμενοι ἀπέπεμψαν, ἀλλ´ εὐθύς, πρὶν καὶ λόγον σφίσι δοῦναι, γέλωτα τά τε ἄλλα καὶ τὴν στολὴν αὐτῶν ἐποιοῦντο. Ἦν δὲ ἡ ἀστική, ᾗ κατ´ ἀγορὰν χρώμεθα· ταύτην γὰρ ἐκεῖνοι, εἴτ´ οὖν σεμνότητος ἕνεκα εἴτε καὶ διὰ δέος, ἵν´ ἔκ γε τούτου αἰδεσθῶσιν αὐτούς, ἐσταλμένοι ἦσαν. Κατὰ συστάσεις τε οὖν κωμάζοντες ἐτώθαζον (καὶ γὰρ καὶ τότε ἑορτὴν ἦγον, ὑφ´ ἧς καίτοι μηδένα χρόνον σωφρονοῦντες ἔτι καὶ μᾶλλον ὕβριζον), καὶ τέλος προσστάς τις τῷ Ποστουμίῳ καὶ κύψας ἑαυτὸν ἐξέβαλε καὶ τὴν ἐσθῆτα αὐτοῦ ἐκηλίδωσε. Θορύβου δὲ ἐπὶ τούτῳ παρὰ πάντων τῶν ἄλλων γενομένου, καὶ τὸν μὲν ἐπαινούντων ὥσπερ τι θαυμαστὸν εἰργασμένον, ἐς δὲ δὴ τοὺς Ῥωμαίους πολλὰ καὶ ἀσελγῆ ἀνάπαιστα ἐν ῥυθμῷ τοῦ τε κρότου καὶ τῆς βαδίσεως ᾀδόντων, ὁ Ποστούμιος "Γελᾶτε" ἔφη, "γελᾶτε, ἕως ἔξεστιν ὑμῖν· Κλαυσεῖσθε γὰρ ἐπὶ μακρότατον, ὅταν τὴν ἐσθῆτα ταύτην τῷ αἵματι ὑμῶν ἀποπλύνητε." Ἀκούσαντες τοῦτ´ ἐκεῖνοι τῶν μὲν σκωμμάτων ἐπέσχον, ἐς δὲ τὴν παραίτησιν τοῦ ὑβρίσματος οὐδὲν ἔπραξαν, ἀλλ´ ὅτι καὶ σῶς αὐτοὺς ἀφῆκαν, ἐν εὐεργεσίας μέρει ἐτίθεντο. CVI. Ὅτι Μέτων ὡς οὐκ ἔπεισε Ταραντίνους τὸ μὴ Ῥωμαίοις ἐκπολεμωθῆναι, ἔκ τε τῆς ἐκκλησίας ὑπεξῆλθε καὶ στεφάνους ἀνεδήσατο, συγκωμαστάς τέ τινας καὶ αὐλητρίδα λαβὼν ὑπέστρεψεν· ᾄδοντος δὲ αὐτοῦ καὶ κορδακίζοντος ἐξέστησαν τῶν προκειμένων καὶ ἐπεβόων καὶ ἐπεκρότουν, οἷα ἐν τῷ τοιούτῳ φιλεῖ γίγνεσθαι. Καὶ ὃς σιγάσας αὐτοὺς "νῦν μὲν καὶ μεθύειν" ἔφη "καὶ κωμάζειν ἔξεστιν ἡμῖν· ἂν δ´ ὅσα βουλεύεσθε ἐπιτελέσητε, δουλεύσομεν."
CVII. Ὅτι Γάιος Φαβρίκιος ἐν μὲν τοῖς ἄλλοις ὅμοιος ἦν Ῥουφίνῳ, ἐν δὲ δὴ τῇ ἀδωροδοκίᾳ πολὺ προέχων· ἦν γὰρ ἀδωρότατος, καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἐκείνῳ οὔτ´ ἠρέσκετο καὶ ἀεί ποτε διεφέρετο. Ὅμως ἐχειροτονήθη· ἐπιτηδειότατον γὰρ αὐτὸν ἐς τὴν τοῦ πολέμου χρείαν ἐνόμισεν εἶναι, καὶ παρ´ ὀλίγον τὴν ἰδίαν ἔχθραν πρὸς τὰ κοινῇ συμφέροντα ἐποιήσατο. Καὶ δόξαν γε καὶ ἐκ τούτου ἐκτήσατο, κρείττων καὶ τοῦ φθόνου γενόμενος, ὅσπερ που καὶ τῶν ἀρίστων ἀνδρῶν πολλοῖς ὑπὸ φιλοτιμίας ἐγγίγνεται. Φιλόπολίς τε γὰρ ἀκριβῶς ὤν, καὶ οὐκ ἐπὶ προσχήματι ἀρετὴν ἀσκῶν, ἐν τῷ ἴσῳ τό τε ὑφ´ ἑαυτοῦ καὶ 〈τὸ〉 δι´ ἑτέρου τινός, κἂν διάφορός οἱ ᾖ, εὖ τι τὴν πόλιν παθεῖν ἐτίθετο. CVIII. Ὅτι ὁ Πύρρος ὁ βασιλεὺς τῆς τε Ἠπείρου καλουμένης ἐβασίλευσε, καὶ τοῦ Ἑλληνικοῦ τὸ πλεῖστον, τὸ μὲν εὐεργεσίαις τὸ δὲ φόβῳ, προσεπεποίητο. Αἰτωλοί τε πολὺ τότε δυνάμενοι καὶ Φίλιππος ὁ Μακεδὼν καὶ οἱ ἐν τῷ Ἰλλυρικῷ δυνάσται ἐθεράπευον αὐτόν. Καὶ γὰρ φύσεως λαμπρότητι καὶ παιδείας ἰσχύι καὶ ἐμπειρίᾳ πραγμάτων πολὺ πάντων προέφερεν, ὥστε καὶ ὑπὲρ τὰς δυνάμεις καὶ τὰς ἑαυτοῦ καὶ 〈τὰς〉 τῶν συμμάχων καίπερ μεγάλας οὔσας ἀξιοῦσθαι
CIX. Ὅτι Πύρρος ὁ βασιλεὺς τῆς Ἠπείρου τό τε φρόνημα πολλῷ μεῖζον ἔσχεν ἅτε καὶ ὑπὸ τῶν ἀλλοφύλων ἀντίπαλος τοῖς Ῥωμαίοις εἶναι νομιζόμενος, καὶ ἐν τύχῃ οἱ ἡγήσατο ἔσεσθαι τοῖς τε πρὸς αὐτὸν καταφυγοῦσιν, ἄλλως τε καὶ Ἕλλησιν οὖσιν, ἐπικουρῆσαι καὶ ἐκείνους σὺν προφάσει τινὶ εὐπρεπεῖ προκαταλαβεῖν πρίν τι δεινὸν ὑπ´ αὐτῶν παθεῖν. Οὕτω γάρ που καὶ τῆς εὐδοξίας αὐτῷ ἔμελεν ὥστε καὶ ἐκ πολλοῦ χρόνου Σικελίας ἐφιέμενος καὶ τὰ τῶν Ῥωμαίων ὅπῃ χειρώσαιτο διασκοπῶν, ὀκνεῖν τῆς πρὸς αὐτοὺς ἔχθρας, ἐπειδὴ μηδὲν ἠδίκητο, προκατάρξασθαι. CX. Ὅτι ὑπὸ τοῦ Κινέου ἐλέγετο Πύρρος ὁ βασιλεὺς πλείονας πόλεις ἢ ὑπὸ τοῦ αὑτοῦ ἐξελεῖν δόρατος. Καὶ γὰρ ἦν δεινός [εἶναι], φησὶ Πλούταρχος, ἐν τῷ λέγειν, καὶ τῷ Δημοσθένει μόνος ἐν τῇ δεινότητι παρισούμενος. Ἀμέλει καὶ τὸ ἄτοπον τῆς ἐκστρατείας οἷα ἔμφρων εἰδὼς ἀνήρ, ἐμποδὼν τῷ Πύρρῳ ἐς λόγους ἐλθὼν καθίστατο· ὁ μὲν γὰρ ἄρξειν 〈διὰ τὴν〉 ἀνδρείαν πάσης διενοεῖτο τῆς γῆς, ὁ δὲ ἀρκεῖσθαι ἱκανοῖς οὖσι τοῖς οἰκείοις πρὸς εὐδαιμονίαν προέτρεπεν. Ἀλλὰ τὸ φιλοπόλεμον τοῦ ἀνδρὸς καὶ φιλόπρωτον τὴν τοῦ Κινέου νικῆσαν παραίνεσιν, αἰσχρῶς ἀπαλλάξαι αὐτὸν καὶ Σικελίας καὶ Ἰταλίας πεποίηκεν, πολλὰς τῶν αὑτοῦ δυνάμεων μυριάδας ἐν ταῖς μάχαις ἁπάσαις ἀποβεβληκότα.
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FRAGMENTS DES LIVRES I - XXXVI
CI. Réflexions sur les soldats tirés de différents pays An de Rome 469 CI. Les ennemis, aussitôt qu’ils virent un second général s’approcher, négligèrent le but commun de l’expédition : chacun ne songea qu’à son propre salut, comme il arrive dans une armée qui ne se compose pas de soldats du même pays, qui n’est pas mue par les mêmes griefs, qui n’a pas un seul et même chef. Elle est unie dans la prospérité ; mais dans les revers, chacun ne pense qu’à lui. A peine fit-il nuit qu’ils prirent la fuite, sans s’être mutuellement confié leur projet : ils crurent que, s’ils fuyaient tous ensemble, il ne pourraient ni s’ouvrir un chemin par la force, ni cacher leur départ ; tandis qu’en fuyant séparément et seuls, comme ils se l’imaginaient, il leur serait plus facile de se sauver, en même temps qu’ils paraîtaient, aux yeux de leurs concitoyens, avoir choisi la vois la plus sûre pour s’échapper. CII. Les Tarentins et d'autres peuples se disposent à une nouvelle guerre An de Rome 471 CII. Instruits que les Tarentins et d’autres peuples se disposaient à leur faire la guerre, les Romains députèrent Fabricius à leurs alliés, afin de prévenir tout nouveau mouvement de leur part. Ces alliés arrêtèrent Fabricius, et par des émissaires répandus parmi les Etrusques, les Ombriens et les Gaulois, ils parvinrent immédiatement chez les uns, un peu plus tard chez les autres, à les entraîner presque tous dans leur défection. CIII. Dolobella tombe sur les Étrusques An de Rome 471 CIII. Dolabella tomba sur les Etrusques, eu moment où ils traversaient le Tibre. Le fleuve regorgea de sang et de cadavres, et l’aspect de ses eaux fit connaître aux Romains l’issue du combat, avant que la nouvelle leur fût parvenue. Des embouchures de Tibre à Rome, la navigation est de dix-huit stades. CIV. Les Tarentins ne combattent pas ouvertement contre Rome An de Rome 472 CIV. Les Tarentins avaient été les moteurs de la guerre ; cependant ils ne combattirent pas ouvertement contre Fabricius. Les Romains connaissaient bien leurs menées secrètes ; mais, occupés par d’autres guerres, ils ne leur firent aucun mal. Bientôt, persuadés qu’ils avaient assez de forces pour tenir ferme, ou que leur conduite était ignorée, puisqu’il ne s’élevait contre eux aucune plainte, les Tarentins passèrent plus loin l’insolence et contraignirent les Romains à prendre les armes, malgré eux. On put dire avec vérité qu’une prospérité excessive devient, pour certains hommes, une source de malheurs : elle les pousse hors de voies de la sagesse, car la raison ne saurait être la compagne de l’orgueil, et ils tombent dans un abîme de maux. Aussi les Tarentins, après avoir été florissants, éprouvèrent des revers égaux à leur ancienne prospérité. CV. Arrivée de Lucius à Tarente; il y est outragé An de Rome 472. CV. Les Romains envoyèrent Lucius à Tarente : les habitants célébraient les fêtes de Bacchus. Vers le soir dans le vin et couchés sur le théâtre, ils s’imaginèrent que Lucius naviguait vers leur ville avec des intentions hostiles. A l’instant même, entraînés par la colère ou égarés par l’ivresse, ils allèrent à sa rencontre, l’accablèrent sans qu’il tentât de se défendre ; sans qu’il soupçonnât même une attaque, et le firent disparaître sous les eaux avec un grand nombre de ses compagnons. A cette nouvelle, les Romains furent saisis d’une juste indignation : mais ils ne voulurent pas se mettre immédiatement en campagne contre les Tarentins. Cependant, pour ne pas les rendre plus audacieux, en paraissant passer cet affront sous silence, il leur envoyèrent des députés. Les tarentins, loin de leur faire un bon accueil, ou de les renvoyer avec une réponse convenable, se mirent, même avant de leur avoir accordé la permission de parler, à rire de leurs personnes et de leur coutume ; et cependant ils portaient la toge exigée à Rome, pour paraître dans le forum. Les députés s’en étaient revêtus pour se montrer avec plus de majesté ; peut-être aussi, pour inspirer une crainte qui semblait devoir leur attirer le respect des Tarentins. Ceux-ci, divisés par groupes, lançaient contre eux des sarcasmes dictés par la joie du festin. Fort peu retenus d’ordinaire, la fête qu’ils célébraient les rendait encore plus insolents. Enfin un d’eux s’approchant de Postumius, se pencha pour satisfaire un besoin et salit la robe de l’ambassadeur. Aussitôt un grand bruit s’éleva de toutes parts : on exalta cette insulte comme un acte admirable, on décocha contre les Romains mille traits injurieux, sous forme de vers anapestiques, accompagnés d’applaudissements et de pas cadencés. "Riez, s’écria Postumius, riez, il en est temps encore ; mais vous verserez bien des larmes quand vous laverez dans votre sang la tache faite à cette robe." A ces mots, les Tarentins mirent fin à leurs moqueries ; mais ils ne firent rien pour détourner la punition due à tant d’outrages ; ils crurent même avoir des droits à la reconnaissance de Rome, parce qu’ils avaient laissé partir les députés sains et saufs. CVI. Conduite du Tarentin Méton CVI. Méton n’avait pu persuader les Tarentins de ne pas faire la guerre aux Romains. Il sortit de l’assemblée ; mais y rentra bientôt, le front ceint d’une couronne, et suivi de quelques débauchés et d’une joueuse de flûte. Il se mit à chanter et à exécuter une danse lascive : au même instant, les Tarentins cessent de délibérer, poussent des cris et applaudissent, comme il arrive en pareille occurrence. Méton fait faire silence : "Il nous est encore permis, dit-il, de nous livrer à l’ivresse et à l’orgie ; mais si vos résolutions s’accomplissent, nous tomberons dans l’esclavage. CVII. Rufinus est nommé consul par l'influence de C. Fabricius CVII. C. Fabricius, qui d’ailleurs ne le cédait sous aucun rapport à Rufinus, était beaucoup plus intègre. Inaccessible à la corruption, il n’éprouvait par cela même aucune sympathie pour lui, et ils étaient toujours en mésintelligence. Cependant Rufinus, regardé comme l’homme le plus propre à faire face à tous les besoins de la guerre, fut élu consul. Fabricius sacrifia ses inimitiés personnelles à l’intérêt public ; il acquit une nouvelle gloire, en triomphant même de l’envie que l’ambition rend souvent implacable chez les hommes éminents. Vraiment ami de son pays, il ne recherchait pas l’estime par des vertus d’emprunt : tout ce qui contribuait à la prospérité de sa patrie lui était cher, soit qu’il en fut l’auteur, soit qu’elle en fût redevable même à un de ses ennemis. CVIII. Pyrrhus, roi d'Épire; sa puissance, son caractère CVIII. Pyrrhus, roi d’Epire, étendit sa domination sur la plus grande partie de la Grèce, non moins par ses bienfaits que par la terreur de ses armes. Les Etoliens, alors très puissants, Alexandre de Macédoine et les petits souverains d’Illyrie recherchaient son amitié. Les dons les plus brillants de la nature, une vaste instruction, une profonde expérience lui donnaient sur tous les hommes une incontestable supériorité. Aussi fut-il honoré au delà de ce qui était dû à sa puissance et à celle de ses alliés, quelque grande qu’elle fût. CIX. Pyrrhus, fier d'être l'appui des peuples contre Rome CIX. Pyrrhus, roi d’Epire, fut très fier d’être regardé par les nations étrangères comme capable de tenir tête aux Romains. Il pensa qu’il serait heureux pour lui de secourir les peuples qui sollicitaient son appui (alors surtout que c’étaient des Grecs), et de pouvoir sous un prétexte spécieux attaquer les Romains, avant d’en avoir reçu quelque dommage : il était si jaloux de sa réputation, que, convoitant la Sicile depuis longtemps, et cherchant une occasion de s’emparer des pays soumis aux Romains, il n’aurait osé se déclarer leur ennemi ; lorsqu’ils ne lui avaient fait aucun mal. CX. Conseils donnés par Cinéas à Pyrrhus CX. On disait du roi Pyrrhus qu’il avait pris plus de villes par l’éloquence de Cinéas qu’avec sa propre lance. Suivant Plutarque, Cinéas, orateur plein de véhémence, mérita seul, par la vigueur de ses discours, d’être mis sur la même ligne que Démosthène. Sa haute raison lui fit comprendre la témérité de l’expédition contre les Romains, et il la combattit dans ses entretiens avec Pyrrhus : ce roi se croyait appelé par son courage à soumettre toute la terre à sa puissance ; Cinéas, au contraire, l’engageait à se contenter de ses Etats, qui pouvaient suffire à son bonheur. L’amour de la guerre, le désir de s’élever au premier rang l’emportèrent sur les conseils de Cinéas, et réduisirent Pyrrhus à se voir honteusement chassé de la Sicile et de l’Italie, après avoir perdu des milliers de soldats sur tous les champs de bataille. |
CXI. Ὅτι Πύρρος πέμψας ἐς Δωδώνην ἐμαντεύσατο περὶ τῆς στρατείας· καί οἱ χρησμοῦ ἐλθόντος, ἂν ἐς τὴν Ἰταλίαν περαιωθῇ, Ῥωμαίους νικήσειν, συμβαλὼν αὐτὸν πρὸς τὸ βούλημα (δεινὴ γὰρ ἐξαπατῆσαί τινα ἐπιθυμία ἐστίν) οὐδὲ τὸ ἔαρ ἔμεινεν.
CXII. Ὅτι οἱ Ῥηγῖνοι φρουρὰν ᾐτήσαντο παρὰ Ῥωμαίοις, ἡγεῖτο δὲ αὐτῆς Δέκιος. Τούτων οὖν οἱ πλείους ἔκ τε τῆς περιουσίας τῶν ἐπιτηδείων καὶ ἐκ τῆς ἄλλης ῥᾳστώνης, ἅτε καὶ ἀνειμένῃ παρὰ πολὺ διαίτῃ πρὸς τὰ οἴκοι χρώμενοι, ἐπεθύμησαν, ἐνάγοντος αὐτοὺς τοῦ Δεκίου, τοὺς πρώτους τῶν Ῥηγίνων ἀποκτείναντες τὴν πόλιν κατασχεῖν. Ἄδεια γὰρ αὐτοῖς πολλὴ ἐφαίνετο, τῶν Ῥωμαίων περὶ τοὺς Ταραντίνους καὶ περὶ τὸν Πύρρον ἀσχόλων ὄντων, πάνθ´ ὅσα ἐβούλοντο πρᾶξαι. Προσανέπειθε δὲ αὐτοὺς ὅτι καὶ τὴν Μεσσήνην ὑπὸ τῶν Μαμερτίνων ἐχομένην ἑώρων· οὗτοι γὰρ Καμπανοί τε ὄντες, καὶ φρουρεῖν αὐτὴν ὑπ´ Ἀγαθοκλέους τοῦ ἐν Σικελίᾳ δυναστεύοντος ταχθέντες, σφαγάς τε τῶν ἐπιχωρίων ἐποιήσαντο καὶ τὴν πόλιν κατέσχον. Οὐ μέντοι ἐκ τοῦ προφανοῦς τὴν ἐπιχείρησιν ἐποιήσαντο· πολὺ γὰρ ἠλαττοῦντο τῷ πλήθει· ἀλλ´ ἐπιστολὰς ὁ Δέκιος ὡς καὶ τῷ Πύρρῳ ἐπὶ προδοσίᾳ σφῶν ὑπό τινων γεγραμμένας πλάσας ἤθροισε τοὺς στρατιώτας, καὶ ἐκείνας τε αὐτοῖς ὡς καὶ ἑαλωκυίας ἀνέγνω, καὶ προσπαρώξυνεν αὐτοὺς εἰπὼν οἷα εἰκὸς ἦν, ἄλλως τε καὶ ἐσαγγείλαντός τινος ἐκ κατασκευασμοῦ ὅτι ναυτικόν τέ τι τοῦ Πύρρου κατῆρέ που τῆς χώρας καὶ ἐς λόγους τοῖς προδόταις ἀφικνεῖται. Οἱ δὲ παρεσκευασμένοι ἐμεγάλυνον, καὶ διεβόων προκαταλαβεῖν τοὺς Ῥηγίνους πρίν τι δεινὸν παθεῖν· ἀγνοοῦντας δὲ τὸ πρασσόμενον χαλεπῶς 〈ἂν〉 ἀντισχεῖν. Καὶ οἱ μὲν ἐς τὰς καταγωγάς σφων οἱ δὲ ἐς τὰς οἰκίας ἐσπηδήσαντες ἐφόνευσαν πολλούς, πλὴν ὀλίγων οὓς ὁ Δέκιος καλέσας ἐπὶ δεῖπνον ἔσφαξεν Ὅτι ὁ Δέκιος ὁ φρούραρχος τοὺς Ῥηγίνους ἀποσφάξας φιλίαν πρὸς Μαμερτίνους ἐσπείσατο, νομίζων αὐτοὺς ἐκ τοῦ ὁμοιοτρόπου τῶν τολμημάτων πιστοτάτους σφίσι συμμάχους ἔσεσθαι, ἅτε καὶ εὖ εἰδὼς ὅτι συχνοὶ τῶν ἀνθρώπων ἰσχυροτέραις δή τισιν ἀνάγκαις ὑπὸ τοῦ τῶν ὁμοίων τι παρανομῆσαι τοῦ τε κατὰ νόμους ἑταιρικοῦ καὶ τοῦ κατὰ γένος οἰκείου συνίστανται. Ὅτι διαβολὴν ἀπ´ αὐτῶν οἱ Ῥωμαῖοι χρόνον τινὰ ἔσχον, μέχρι οὗ ἐπεξῆλθον αὐτοῖς· πρὸς γὰρ τὰ μείζω καὶ πρὸς τὰ μᾶλλον κατεπείγοντα ἀσχολίαν ἄγοντες παρὰ σμικρόν τισιν αὐτὰ ποιεῖσθαι ἔδοξαν.
CXIII. Ὅτι ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι μαθόντες ἥξειν
τὸν Πύρρον κατέδεισαν, ἐκεῖνόν τε αὐτὸν εὐπόλεμον εἶναι μαθόντες καὶ δύναμιν
πολλὴν καὶ ἀνανταγώνιστον ἔχειν, οἷά που συμβαίνει περί τε τῶν ἀγνώστων σφίσι
CXIV. Ἀδύνατον γάρ ἐστι μήτε ἐν τοῖς αὐτοῖς ἤθεσι τεθραμμένους τινάς, μήτε τῶν αὐτῶν ἐπιθυμοῦντας, μήτε τὰ αὐτὰ καλὰ καὶ αἰσχρὰ νομίζοντας εἶναι, φίλους ποτὲ ἀλλήλοις γενέσθαι. Ὅτι ἥ τε φιλοτιμία καὶ ἡ ἀπιστία ἀεὶ τοῖς τυράννοις σύνεστιν, ἐξ ὧν ἀνάγκη μηδένα αὐτοὺς ἀκριβῆ φίλον ἔχειν· ἀπιστούμενός τε γὰρ καὶ φθονούμενός τις οὐδένα ἂν καθαρῶς ἀγαπήσειε. Πρὸς δ´ ἔτι καὶ ἡ τῶν τρόπων ὁμοιότης ἥ τε τοῦ βίου ἰσότης καὶ τὸ τὰ αὐτά τισι καὶ σφαλερὰ καὶ σωτήρια εἶναι καὶ ἀληθεῖς καὶ βεβαίους φιλίας μόνα ποιεῖ. Ὅπου δ´ ἂν τούτων τι ἐνδεήσῃ, προσποιητὸν μέν τι σχῆμα ἑταιρίας ὁρᾶται, ἕρμα δ´ οὐδὲν αὐτῆς ἐχέγγυον εὑρίσκεται.
CXV. Ὅτι στρατηγία ἂν μὲν καὶ δυνάμεις ἀξιόχρεως λάβῃ, πλεῖστον καὶ πρὸς σωτηρίαν σφῶν καὶ πρὸς ἐπικράτησιν φέρει, αὐτὴ δὲ καθ´ ἑαυτὴν οὐδενὸς ἐν μέρει 〈ἐστίν〉· οὐδὲ γὰρ οὐδ´ ἄλλη τις τέχνη χωρὶς τῶν συμπραξόντων καὶ συνδιοικησόντων αὐτῇ ἰσχύει.
CXVI. Ὅτι Πόπλιος Οὐαλέριος ἄνδρας ἐπὶ τὸ κατασκοπεῖν πρὸς τοῦ Πύρρου σταλέντας ἐχειρώσατο, οὓς περινοστῆναι κελεύσας τὸ στρατόπεδον, ἀφῆκεν ἀπαθεῖς, ἀπαγγελοῦντας τῷ Πύρρῳ τόν τε κόσμον τῆς στρατιᾶς καὶ πρὸς οἵους καὶ ὅπως ἠσκημένους ἄνδρας ἀγωνιεῖται
CXVII. Ὅτι τοῦ Μεγακλέους τελευτήσαντος καὶ τοῦ Πύρρου τὸν πῖλον ἀπορρίψαντος ἐς τὸ ἐναντίον ἡ μάχη περιέστη· τοῖς μὲν γὰρ ἡ σωτηρία αὐτοῦ πολὺ πλεῖον ἐκ τοῦ παρὰ τὴν ἐλπίδα σφῶν αὐτὸν περιεῖναι, ἢ εἰ μηδ´ ἀρχὴν τεθνηκέναι ἐνενόμιστο, θάρσος ἐνεποίησεν. Οἱ δὲ ἀπατηθέντες δεύτερον οὐδὲν ἔτι πρόθυμον ἔσχον, κολουσθέντες τε αὖθις τὸ μάτην θαρσῆσαν καὶ ἐκ τῆς δι´ ὀλίγου μεταβολῆς σφων ἐς τὴν τοῦ χείρονος δόκησιν οὐδ´ ὕστερόν ποτε αὐτὸν φθαρήσεσθαι ἐλπίσαντες.
CXVIII. Ὅτι συγχαιρόντων τινῶν τῷ Πύρρῳ τῆς νίκης, τὴν μὲν δόξαν τοῦ ἔργου ἐδέχετο, εἰ δὲ δὴ καὶ αὖθίς ποτε ὁμοίως κρατήσειεν, ἀπολεῖσθαι ἔφη. Καὶ τοῦτό τ´ αὐτοῦ φερόμενόν ἐστιν, καὶ ὅτι τοὺς Ῥωμαίους καίτοι νικηθέντας ἐθαύμασε καὶ προέκρινε τῶν ἑαυτοῦ στρατιωτῶν, εἰπὼν ὅτι τὴν οἰκουμένην ἂν ἤδη πᾶσαν ἐχειρωσάμην, εἰ Ῥωμαίων ἐβασίλευον. CXIX. Ὅτι Πύρρρος τοὺς κατὰ τὴν μάχην πεπτωκότας Ῥωμαίους ἐπιμελῶς ἔθαψε· καὶ θαυμάζων τὸ φοβερὸν τοῦ εἴδους τῶν ἀνδρῶν ἔτι διασωζόμενον καὶ ὅπως ἐναντία πάντες ἔφερον τραύματα, λέγεται ἀνατείνας εἰς ο)υρανὸν τὰς χεῖρας τοιούρους εὔξασθαι οἱ γενέσθαι συμμάχους· ῥᾳδίως γὰρ ἂν κρατήσειε τῆς οἰκουμένης.
CXX. Ὅτι Πύρρος λαμπρός τε ἐπὶ τῇ νίκῃ ἦν καὶ ὄνομα ἀπ´ αὐτῆς μέγα ἔσχεν, ὥστε πολλοὺς μὲν τῶν ἐκ τοῦ μέσου καθημένων προσχωρῆσαί οἱ, πάντας δὲ τοὺς περιορωμένους τῶν συμμάχων ἀφικέσθαι. Οὐ μὴν οὔτε ἐμφανῆ ὀργὴν αὐτοῖς ἐποιήσατο, οὔτ´ αὖ παντελῶς τὴν ὑποψίαν ἀπεκρύψατο, ἀλλ´ ὀλίγα σφίσιν ἐπὶ τῇ διαμελλήσει ἐπιτιμήσας ἔδεισε μὴ εἰς φανερὰν αὐτοὺς ἀλλοτρίωσιν προαγάγῃ, καὶ ἐκ τοῦ μηδὲν ἐνδείξασθαι ἐνόμισεν ἤτοι καταγνωσθήσεσθαι ὑπ´ αὐτῶν εὐήθειαν ὡς οὐ συνεὶς ὧν ἔπραξαν, ἢ καὶ ὑποπτευθήσεσθαι ὀργὴν κρυφαίαν ἔχειν, καὶ ἀπ´ αὐτῶν 〈ἢ〉 καταφρόνησιν ἢ μῖσος προεπιβουλήν τε ἐς αὑτόν, ὅπως μὴ προπάθωσί τι, ἐγγενήσεσθαί σφισι προσεδόκησε. Δι´ οὖν ταῦτα πρᾴως τε αὐτοῖς διελέχθη καὶ τῶν σκύλων τινὰ ἔδωκεν. |
CXI. Départ de Pyrrhus pour l'Italie CXI. Pyrrhus envoya consulter l’oracle de Dodone sur son expédition. Le dieu répondit : S’il passe en Italie, Pyrrhus le Romain pourra vaincre. Le roi, interprétant ces paroles d’après ses vues (rien ne fait mieux illusion à l’homme que ses propres désirs), n’attendit pas le printemps. CXII. Une garnison romaine, commandée par Décius, s'empare de Rhégium An de Rome 474 CXII. Rhégium avait demandé une garnison aux Romains : elle fut placée sous les ordres de Décius. La plupart des soldats qui la composaient, vivant au sein de l’abondance et de la mollesse (la discipline était plus relâchée dans cette résidence que dans leur patrie) conçurent, à l’instigation de Décius, le dessein de faire périr les principaux citoyens et de s’emparer de la ville. Au moment où Rome était occupée par la guerre contre Tarente et contre Pyrrhus, ils croyaient pouvoir tout oser impunément : leur confiance fut d’autant plus grande, qu’ils voyaient Messine entre les mains des Mamertins qui, originaires de la Campanie et chargés par Agathocle, roi de Sicile, de défendre cette ville, s’en étaient rendu maîtres par le massacre des habitants. Mais, trop inférieurs en nombre, ils n’osèrent exécuter ouvertement leur projet. Décius supposa entre quelques citoyens et Pyrrhus une correspondance qui avait pour but de livrer la garnison. Il rassembla les soldats, leur lut les lettres qu’il disait avoir interceptées en enflamma leur colère par un discours approprié à la circonstance. En même temps, un de ses affidés annonça, comme ils en étaient convenus, que des vaisseaux de Pyrrhus venaient d’arriver sur les côtes, pour s’aboucher avec les traîtres. Plusieurs soldats, d’accord avec leur chef, exagèrent le danger et s’écrient qu’il vaut mieux le prévenir que d’être victime d’un piège : surpris par une attaque imprévue, les habitants pourront difficilement résister. Au même instant, ils s’élancent, ceux-ci dans les maisons où ils logeaient, ceux-là dans les autres demeures des citoyens et les massacrent, à l’exception d’un petit nombre que Décius avait invités à sa table, et qui furent égorgés par ses mains. Après cette sanglante exécution, le commandant de la garnison romaine fit amitié avec les Mamertins ; persuadé qu’ayant les mêmes violences à se reprocher, ils seraient des alliés très fidèles. Les hommes souillés des mêmes crimes, Décius le savait bien, sont ordinairement unis par un lien plus puissant, que si leurs relations étaient fondées sur les lois ou sur la parenté. Les habitants de Rhégium se plaignirent à Rome, jusqu’au jour où elle punit les assassins. Engagés dans des affaires plus graves et plus urgentes, les Romains ne paraissaient ne point se préoccuper assez des excès commis dans cette ville. CXIII. Craintes des Romains, à la nouvelle de la prochaine arrivée de Pyrrhus CXIII. Instruits de la prochaine arrivée de Pyrrhus, les Romains furent saisis de crainte : ils avaient ouï dire que, redoutable lui-même dans les combats, il avait une armée aguerrie et qui passait pour invincible ; comme il arrive, ajoute Dion, quand on apprécie par la renommée seule les hommes qu’on ne connaît pas et dont chacun exalte le mérite. CXIV. Allusion à la conduite de Pyrrhus à Tarente CXIV. Ceux qui n’ont pas été façonnés aux mêmes moeurs, ou qui n’ont pas la même idée sur le mal et sur le bien, ne peuvent être unis par l’amitié. L’ambition et la défiance siègent sans cesse à côté des tyrans : aussi n’ont-ils pas d’ami véritable. Et comment l’homme, en butte aux soupçons et à l’envie, pourrait-il aimer sincèrement ? Pour que l’amitié soit réelle et solide, il faut avoir les mêmes moeurs et le même genre de vie, craindre les mêmes dangers, disposer des mêmes moyens de salut : là où une de ces conditions manque, on rencontrera bien le simulacre de l’amitié ; mais pas un seul se ses appuis véritables. CXV. Réflexions sur la science du général CXV. La science du général, quand elle possède de suffisants moyens d’action, peut beaucoup pour sauver ceux qui la secondent et leur donner la victoire ; mais elle n’est rien pour elle-même. De même un art, quel qu’il soit, n’a aucune puissance sans le concours de ceux qui doivent le mettre en pratique. CXVI. Conduite de Valérius envers les espions de Pyrrhus CXVI. Publius Valérius arrêta les espions de Pyrrhus : après leur avoir fait faire le tour de son camp, il les renvoya sains et saufs, afin qu’ils pussent dire à leur maître quel ordre régnait dans l’armée romaine, quels ennemis il aurait à combattre et par quelle discipline il étaient formés. CXVII. La mort de Mégaclès change la face du combat CXVII. Mégaclès tomba mort : aussitôt Pyrrhus jeta son casque loin de lui, et le combat pris une force nouvelle. Le salut du roi, délivré du danger contre toute attente, donna à une partie des soldats beaucoup plus de confiance, que s’ils ne l’avaient pas cru mort dès le principe. Les autres, trompés une seconde fois, et voyant de nouveau tout leur espoir déçu, ne montraient plus d’ardeur : par un changement subit, ils s’attendaient à des revers, et n’osaient se flatter que la confiance renaîtrait plus tard dans le coeur de Pyrrhus. CXVIII-CXIX. Mot de Pyrrhus. - Honneurs rendus par Pyrrhus aux soldats romains morts sur le champ de bataille CXVIII. Plusieurs félicitaient Pyrrhus de sa victoire : il se montra heureux de la gloire qu’il venait de recueillir ; mais il ajouta que sa perte serait assurée, s’il remportait encore une victoire semblable. On raconte aussi que, plein d’admiration pour les Romains, malgré leur défaite, il les mit au-dessus de ses soldats. "J’aurais déjà conquis l’univers, disait-il, si j’étais leur roi." CXIX. Pyrrhus fit rendre avec soin les honneurs funèbres aux Romains morts dans ce combat. Transporté d’admiration pour l’air menaçant qui respirait encore dans leurs traits et pour leurs blessures, placées toutes sur la poitrine, il éleva, dit-on, ses mains au ciel, en souhaitant d’avoir de tels alliés ; car alors il lui serait facile de devenir le maître du monde. CXX. Conduite de Pyrrhus envers ses alliés CXX. La victoire de Pyrrhus le couvrit d’éclat et porta très haut sa renommée : plusieurs peuples neutres se déclarèrent pour lui, et tous les alliés, qui avaient observé les événements, embrassèrent sa cause. Sans leur témoigner de mécontentement, il ne cacha pas tout à fait sa défiance. Il dut se borner à quelques reproches sur leur hésitation, dans la crainte de les pousser à une défection ouverte ; mais il pensa que, s’il ne leur faisait point connaître ses sentiments, ils l’accuseraient d’une simplicité excessive pour ne s’être point douté de leur conduite, ou lui supposeraient de la rancune, et que de là naîtraient peut-être le mépris ou la haine qui les porteraient à l’attaquer, afin de ne pas être attaqués les premiers. Ces considérations le déterminèrent à leur parler avec modération et à leur accorder une partie du butin. |
CXXI. Ὅτι Πύρρος τοὺς τῶν Ῥωμαίων αἰχμαλώτους συχνοὺς ὄντας τὸ μὲν πρῶτον πεῖσαι ἐπεχείρησεν ἐπὶ τὴν Ῥώμην συστρατεῦσαι, ὡς δὲ οὐκ ἠθέλησαν, ἰσχυρῶς ἐθεράπευσε, μήτε δήσας τινὰ μήτ´ ἄλλο τι κακὸν δράσας, ὡς καὶ προῖκα αὐτοὺς ἀποδώσων καὶ ἀμαχεὶ δι´ αὐτῶν τὸ ἄστυ προσποιησόμενος.
CXXII. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι ἐν ἀπόρῳ γενόμενοι διὰ τοὺς ἐλέφαντας ἅτε μηπώποτε τοιοῦτο θηρίον ἰδόντες, τὴν μέντοι θνητὴν φύσιν ἐνθυμούμενοι καὶ ὅτι θηρίον οὐδὲν ἀνθρώπου κρεῖττόν ἐστιν, ἀλλὰ πάντα δὴ πάντως, εἰ καὶ μὴ κατ´ ἰσχύν, ταῖς γοῦν σοφίαις σφῶν ἐλαττοῦται, ἐθάρσουν.
CXXIII. Ὅτι καὶ οἱ στρατιῶται οἱ τοῦ Πύρρου, οἵ τε οἴκοθεν καὶ οἱ σύμμαχοι, δεινῶς πρὸς τὰς ἁρπαγὰς ὡς καὶ ἑτοίμους καὶ ἀκινδύνους σφίσιν οὔσας ἠπείγοντο. Ὅτι οἱ Ἠπειρῶται τὴν φιλίαν, ἀγανακτήσει ὅτι ἐπὶ μεγάλαις δή τισιν ἐλπίσι στρατεύσαντες οὐδὲν ἔξω τῶν πραγμάτων εἶχον, ἐλυμήναντο, καὶ πάνυ γε ἐν καιρῷ τοῦτο τοῖς Ῥωμαίοις ἐγένετο· συνιστάμενοι γὰρ πρὸς αὐτὸν οἱ τὴν Ἰταλίαν οἰκοῦντες ἀνεκόπησαν, ἐξ ἴσου τὰ τῶν συμμάχων 〈καὶ τὰ〉 τῶν πολεμίων πορθοῦντας αὐτοὺς ὁρῶντες· τὰ γὰρ ἔργα αὐτοῦ μᾶλλον ἢ τὰς ὑποσχέσεις ἐσκόπουν.
CXXIV. Ὁτι ὁ Πύρρος ἐφοβήθη μὴ καὶ πανταχόθεν ὑπὸ τῶν Ῥωμαίων ἐν χωρίοις ἀγνώστοις ἀποληφθῇ. Χαλεπῶς δ´ ἐπὶ τούτῳ τῶν συμμάχων αὐτοῦ φερόντων, εἶπέ σφισιν ὅτι σαφῶς ἐξ αὐτῆς τῆς χώρας ὁρῴη ὅσον τῶν Ῥωμαίων διαφέρουσι· τὴν μὲν γὰρ ἐκείνων ὑπήκοον καὶ δένδρα παντοδαπὰ καὶ ἀμπελουργίας καὶ γεωργίας κατασκευάς τε τῶν ἀγρῶν πολυτελεῖς ἔχειν, τὰ δὲ δὴ τῶν ἑαυτοῦ φίλων οὕτω πεπορθῆσθαι ὥστε μηδ´ εἰ κατῳκήθη ποτὲ γιγνώσκεσθαι. Ὅτι ὁ αὐτός, ἐπειδή γε ἀναχωροῦντι αὐτῷ τὸ στράτευμα τοῦ Λαιουίνου πολλῷ πλεῖον τοῦ πρόσθεν εἶδεν, ὕδρας ἔφη δίκην τὰ στρατόπεδα τῶν Ῥωμαίων κοπτόμενα ἀναφύεσθαι. Οὐ μέντοι παρὰ τοῦθ´ ἧττον ἐθάρσησεν, 〈ἀλλ´〉 ἀντιπαρετάξατο μέν, οὐκ ἐμαχέσατο δέ.
CXXV. Ὅτι ὁ Πύρρος πρέσβεις ὑπὲρ τῶν αἰχμαλώτων ἄλλους τε καὶ τὸν Φαβρίκιον προσιέναι πυθόμενος, φρουράν τέ σφισι πρὸς τὰ μεθόρια, μὴ καὶ βίαιόν τι ὑπὸ τῶν Ταραντίνων πάθωσιν, ἔπεμψε, καὶ μετὰ τοῦτο καὶ ἀπήντησεν, ἔς τε τὴν πόλιν αὐτοὺς ἐσαγαγὼν καὶ ἐξένισε λαμπρῶς καὶ τἆλλα ἐδεξιώσατο, ἐλπίσας σπονδῶν τε δεῖσθαι καὶ ὁμολογίαν οἵαν ἡττηθέντας εἰκὸς ἦν ποιήσεσθαι.
CXXVI. Ὅτι τοῦ Φαβρικίου αὐτὸ τοῦτο μόνον εἰπόντος, ὅτι Ῥωμαῖοι ἡμᾶς ἔπεμψαν τούς τε ἑαλωκότας ἐν τῇ μάχῃ κομιουμένους καὶ λύτρα ἀντ´ αὐτῶν ἀντιδώσοντας, ὅσα ἂν ἀμφοτέροις ἡμῖν συμβῇ, διηπορήθη τε ὅτι μὴ περὶ τῆς εἰρήνης πρεσβεύειν ἔφη, καὶ μεταστησάμενος αὐτοὺς ἐβουλεύετο μετὰ τῶν φίλων ὧνπερ εἰώθει, τὸ μέν τι καὶ περὶ τῆς ἀνταποδόσεως τῶν αἰχμαλώτων, τὸ δὲ δὴ πλεῖστον περί τε τοῦ πολέμου καὶ περὶ τῆς διαχειρίσεως αὐτοῦ, εἴτε κατὰ τὸ ἰσχυρὸν εἴτε καὶ ἄλλως πως αὐτὸν [προσκατεργάσεται.]. CXXVII.... μεταχειρίσασθαι ἢ μάχας καὶ παρατάξεις ἀσταθμήτους ἀναρρῖψαι· ὥστε πεισθείς, ὦ Μίλων, ἐμοὶ καὶ τῷ παλαιῷ λόγῳ, μηδὲ ἐς ἄλλο τι βίᾳ μᾶλλον ἢ σοφίᾳ, ὅπου γε καὶ ἐνδέχεται, χρήσῃ, ἐπεὶ Πύρρος γε πάντα τὰ πρακτέα οἱ ἀκριβῶς οἶδε καὶ οὐδὲν αὐτῶν δεῖται παρ´ ἡμῶν μαθεῖν." Ταῦτ´ εἶπε, καὶ πάντας ὁμογνώμονες ἐγένοντο, καὶ μάλισθ´ ὅτι ἐκ μὲν τούτων οὔτε ζημιωθήσεσθαί τι οὔτε κινδυνεύσειν, ἐκ δὲ τῶν ἑτέρων ἑκάτερον πείσε–σθαι ἔμελλον. Καὶ ὁ Πύρρος οὕτω φρονῶν εἶπε πρὸς τοὺς πρέσβεις "οὔτε πρότερον ἑκὼν ὑμῖν, ὦ Ῥωμαῖοι, ἐπολέμησα, οὔτ´ ἂν νῦν πολεμήσαιμι· φίλος τε γὰρ ὑμῶν γενέσθαι περὶ παντὸς ποιοῦμαι, καὶ διὰ τοῦτο τούς τε αἰχμαλώτους πάντας ἄνευ λύτρων ἀφίημι καὶ τὴν εἰρήνην σπένδομαι." Καὶ ἰδίᾳ τούτους ἐθεράπευεν, ὅπως μάλιστα μὲν τὰ ἑαυτοῦ ἀνθέλωνται, εἰ δὲ μή, τήν γε φιλίαν οἱ πρυτανεύσωσιν.
CXXVIII. Ὅτι ὁ δὲ Πύρρος τούς τε ἄλλους προσηταιρίσατο καὶ τῷ Φαβρικίῳ διελέχθη ὧδε· "Ἐγὼ, ὦ Φαβρίκιε, πολεμεῖν μὲν ὑμῖν οὐδὲν ἔτι δέομαι, ἀλλὰ καὶ ὅτι τὴν ἀρχὴν τοῖς Ταραντίνοις ἐπείσθην καὶ δεῦρο ἦλθον μεταγιγνώσκω, καίπερ πολὺ ὑμᾶς ἐν τῇ μάχῃ κρατήσας· φίλος δὲ δὴ καὶ πᾶσι μὲν Ῥωμαίων ἡδέως ἂν ἐγενόμην, μάλιστα δὲ δὴ σοί· πάνυ γάρ σε καὶ ἀγαθὸν καὶ ἐλλόγιμον ἄνδρα ὁρῶ ὄντα. Τήν τε οὖν εἰρήνην συμπρᾶξαί σέ μοι ἀξιῶ, καὶ οἴκαδε [καὶ ἐς τὴν Ἤπειρον] ἐπισπέσθαι· ἐπί τε γὰρ τὴν Ἑλλάδα στρατευσείω καὶ συμβούλου στρατηγοῦ τέ σου δέομαι." CXXIX. Ὁ οὖν Φαβρίκιος "Ἐπαινῶ μέν σε" εἶπεν "ὅτι καὶ ἐπὶ τῇ στρατείᾳ μεταγιγνώσκεις καὶ τῆς εἰρήνης ἐπιθυμεῖς, καί σοι πρὸς αὐτήν, εἴγε συμφέρει ἡμῖν, σπουδάσω (οὐ γάρ που καὶ κατὰ τῆς πατρίδος τι πρᾶξαί με ἀγαθόν, ὡς φής, ἄνδρα ὄντα ἀξιώσεις), σύμβουλον δὲ δὴ καὶ στρατηγὸν μηδένα ποτὲ ἐκ δημοκρατίας παραλάβῃς· [ἐμοὶ] ἔμοιγ´ οὐδ´ ἡτισοῦν ἐστι σχολή. Οὐ μέντοι οὐδὲ τούτων τι 〈λάβοιμι〉 ἄν, ὅτι οὐ προσήκει τὸ παράπαν πρεσβευτὴν δωροδοκεῖν. Πυνθάνομαι γοῦν πότερον ἐλλόγιμόν με ὡς ἀληθῶς νομίζεις ἄνδρα εἶναι ἢ οὔ· εἰ μὲν γὰρ φαῦλός εἰμι, πῶς με δώρων ἄξιον κρίνεις; εἰ δὲ χρηστός, πῶς με λαβεῖν αὐτὰ κελεύεις; εὖ τοίνυν ἴσθ´ ὅτι ἐγὼ μὲν καὶ πάνυ πολλὰ ἔχω καὶ οὐδὲν δέομαι πλειόνων· ἀρκεῖ γάρ μοι τὰ ὄντα, καὶ οὐδενὸς τῶν ἀλλοτρίων ἐπιθυμῶ· σὺ δ´ εἰ καὶ σφόδρα πλουτεῖν νομίζεις, ἐν πενίᾳ μυρίᾳ καθέστηκας· οὐ γὰρ ἂν οὔτε τὴν Ἤπειρον οὔτε τἆλλα ὅσα κέκτησαι καταλιπὼν δεῦρ´ ἐπεραιώθης, εἴγε ἐκείνοις τε ἠρκοῦ καὶ μὴ πλειόνων ὠρέγου. Ὅταν γάρ τις τοῦτο πάσχῃ καὶ μηδένα ὅρον τῆς ἀπληστίας ποιῆται, πτωχότατός ἐστι. διὰ τί; ὅτι πᾶν τὸ μὴ ὑπάρχον αὐτῷ ὡς καὶ ἀναγκαῖον ποθεῖ, καθάπερ ἄνευ ἐκείνου μὴ δυνάμενος ζῆσαι. Ὥστ´ γωγε ἡδέως ἄν σοι, ἐπειδὴ καὶ φίλος μοι φὴς εἶναι, ἐκ τοῦ ἐμαυτοῦ τι πλούτου χαρισαίμην· πολλῷ γάρ τοι καὶ ἀσφαλέστερος καὶ ἀθανατώτερός ἐστι τοῦ σοῦ, καὶ οὔτε τις αὐτῷ φθονεῖ οὔτε τις ἐπιβουλεύει, οὐ δῆμος, οὐ τύραννος· καὶ τὸ μέγιστον, ὅσῳ τις ἂν αὐτοῦ πλείοσι μεταδιδῷ, καὶ αὐτὸς ἐπὶ μεῖζον αὔξεται. Τίς οὖν οὗτός ἐστιν; τὸ τοῖς ὑπάρχουσί τινι ὡς καὶ παμπληθέσιν οὖσιν ἡδέως χρῆσθαι, τὸ τῶν ἀλλοτρίων ὡς καὶ μέγα τι κακὸν ἐχόντων ἀπέχεσθαι, τὸ μηδένα ἀδικεῖν, τὸ πολλοὺς εὐεργετεῖν, ἄλλα μυρία ἃ σχολὴν ἄν τις ἄγων εἴποι. Ὡς ἔγωγε βουλοίμην ἄν, εἴπερ που πάντως ἀναγκαῖον εἴη θάτερον αὐτῶν παθεῖν, βιασθεὶς ἂν μᾶλλον ἢ φενακισθεὶς ἀπολέσθαι· τὸ μὲν γὰρ τῆς τύχης ἀξιώσει φιλεῖ τισι συμβαίνειν, τὸ δὲ ἔκ τε ἀνοίας καὶ ἐξ αἰσχροκερδείας πολλῆς, ὥσθ´ αἱρετώτερον εἶναι [τι] τῇ τοῦ θείου πλεονεξίᾳ μᾶλλον ἢ τῇ ἑαυτοῦ κακίᾳ σφαλῆναι· ἐν ἐκείνῳ μὲν γὰρ τὸ σῶμά τινος ἡττᾶται, ἐν δὲ τούτῳ καὶ ἡ ψυχὴ προσδιαφθείρεται. Ἐνταῦθα δ´ αὐτοέντης τρόπον τινὰ αὐτός τις ἑαυτοῦ γίγνεται, ὅτι ὁ τὴν ψυχὴν ἅπαξ τὴν ἑαυτοῦ τὸ μὴ τοῖς παροῦσιν ἀρκεῖσθαι διδάξας ἀόριστον τὴν τῆς πλεονεξίας ἐπιθυμίαν λαμβάνει. .
CXXX. Καὶ προθυμότατα ἐς τοὺς καταλόγους ἀπήντησαν, τὸ καθ´ ἑαυτὸν ἕκαστος ἐλλιπὲς ἀνάστασιν τῆς πατρίδος [εἶναι] νομίζοντες ἔσεσθαι. Τοιαύτη μὲν ἡ τοῦ λόγου φύσις ἐστὶ καὶ τοσαύτην ἰσχὺν ἔχει ὥστε καὶ ἐκείνους ὑπ´ αὐτοῦ τότε μεταβαλεῖν καὶ ἐς ἀντίπαλον καὶ μῖσος καὶ θάρσος τοῦ τε δέους τοῦ Πύρρου καὶ τῆς ἐκ τῶν δώρων αὐτοῦ ἀλλοιώσεως περιστῆναι.
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CXXI. Conduite de Pyrrhus envers les prisonniers romains Année de Rome 475 CXXI. Pyrrhus chercha d’abord à persuader aux nombreux soldats romains, tombés en son pouvoir, de marcher avec lui contre leur patrie ; mais ils refusèrent. Alors, s’efforçant de les gagner, il ne les fit point charger de chaînes et n’employa envers eux aucun mauvais traitement ; il voulut même les rendre sans rançon, espérant pouvoir, avec leur concours, s’emparer de Rome sans combattre. CXXII. Les Romains cessent d'avoir peur des éléphants CXXII. Les Romains, qui n’avaient jamais vu des éléphants effrayés d’abord par l’aspect de ces monstres, réfléchirent bientôt qu’ils étaient sujets à la mort, que parmi les animaux il n’en est point de supérieur à l’homme, qu’ils sont même tous au-dessous de lui, sinon par la force, du moins par l’intelligence ; et ils reprirent courage. CXXIII. Le zèle des alliés de Pyrrhus se refroidit CXXIII. Les soldats de Pyrrhus, Epirotes et alliés se livrèrent avec acharnement à un pillage facile et sans danger. Les Epirotes, indignés de ne rencontrer que des fatigues, eux qui s’étaient mis en campagne avec les plus belles espérances, ravagèrent un pays ami. Par là, ils servirent les intérêts de Rome : les peuples de l’Italie, qui avaient embrassé la cause de Pyrrhus, se refroidirent, quand ils virent les Epirotes piller les terres des alliés, comme celles des ennemis. Ils tinrent compte de ses actes bien plus que de ses promesses. CXXIV. Reproche de Pyrrhus à ses alliés; il compare les armées de Rome à l'hydre toujours renaissante CXXIV. Pyrrhus craignait d’être cerné par les Romains dans des lieux inconnus : ses alliés lui témoignèrent leur mécontentement. Par le seul aspect du pays, leur dit Pyrrhus, je vois bien à quel point vous différez des Romains. Les terres soumises à leur domination sont couvertes de toute espèce d’arbres et de vignobles ; l’agriculture y étale ses merveilles : celles de mes amis, au contraire, sont tellement dévastées qu’on ne peut reconnaître si elles ont jamais été habitées. Pyrrhus, dans sa retraite, rencontra Laevinus. A la vue de son armée beaucoup plus nombreuse qu’auparavant, il s’écria : taillés en pièces, les bataillons des Romains renaissent comme l’hydre. Il n’osa pas avancer davantage : il mit bien son armée en ordre de bataille ; mais il ne combattit pas. CXXV. Honneurs rendus par Pyrrhus à Fabricius et aux autres députés de Rome CXXV. Instruit que les députés, parmi lesquels se trouvaient Fabricius, venaient traiter du rachat des prisonniers, Pyrrhus envoya une garde au devant d’eux jusqu’aux frontières, pour les mettre à l’abri de toute violence de la part des tarentins. Bientôt il alla même à leur rencontre, les introduisit dans Tarente, leur offrit une somptueuse hospitalité et les combla de témoignages d’amitié, dans l’espoir qu’ils demanderaient à traiter et souscriraient à toutes les conditions, comme il convenait à des vaincus. CXXVI-CXXVII. Pyrrhus délibère avec ses conseillers: il sollicite l'amitié des Romains CXXVI. Fabricius s’était borné à dire : "Les Romains nous ont envoyés pour redemander leurs concitoyens tombés dans vos mains par le sort de combats, et payer la rançon qui aura été fixée entre nous." Pyrrhus, inquiet de ce qu’il n’avait pas ajouté que sa mission avait aussi la paix pour objet, ordonna aux députés de se retirer et délibéra avec les amis qui formaient son conseil ordinaire, sur l’échange des prisonniers, mais plus encore sur la guerre et la manière dont il fallait la conduire. Devait-on y consacrer des forces considérables, ou recourir à un autre moyen ? CXXVII. ........ ou de nous précipiter dans des combats et dans des luttes dont l’issue est incertaine. Ainsi, Milon, persuadé par mes paroles et par une ancienne maxime, garde-toi, même dans d’autres conjonctures, de préférer la violence à la sagesse, là où celle-ci peut aussi trouver place. Pyrrhus sait très bien ce qu’il doit faire, et n’a pas besoin de l’apprendre de nous." Tel fut le langage de Cinéas : tout le monde partagea son opinion qui ne devait pas, comme les avis contraires, causer de dommage et du danger. Pyrrhus pensa de même et dit aux députés : "jusqu’à présent, Romains, je ne vous ai pas fait volontiers la guerre ; je ne vous la ferais pas aujourd’hui. J’attache le plus grand prix à devenir votre ami : pour mériter ce titre, je vous rends vous prisonniers sans rançon, et je veux faire la paix." Il prodigua les égards à chaque député, afin qu’ils prissent ses intérêts à coeur, ou du moins, pour qu’ils lui ménageassent l’amitié des Romains. CXXVIII-CXXIX. Propositions de Pyrrhus à Fabricius; réponse de celui-ci CXXVIII. Pyrrhus s’efforça de gagner tous les députés et dit à Fabricius : "Je n’ai plus besoin, Fabricius, de vous faire la guerre, et malgré toutes mes victoires, je me repens d’avoir, dès le principe, suivi les conseils des Tarentins et de m’être avancé jusqu’ici. Oui, je serais heureux d’être l’ami des Romains, et surtout le vôtre ; car j’ai trouvé en vous l’homme de bien. Je vous conjure donc de travailler avec moi à la conclusion de la paix et de m’accompagner en Epire, où vous vivrez dans mon palais. Je médite une expédition contre la Grèce : vous m’êtes nécessaire comme conseiller et comme général." CXXIX. Fabricius répondit : "Vous vous repentez d’avoir entrepris cette guerre, vous désirez la paix : je vous en félicite et je vous aiderai à l’obtenir, si elle est utile aux Romains ; mais je ne trahirai pas les intérêts de ma patrie : vous ne le voudriez pas, vous qui me proclamez homme de bien. Du reste, ne prenez ni conseiller ni général dans une démocratie : pour moi, je ne saurais occuper un tel poste, et je ne puis rien accepter de ce que vous m’offrez : un député doit être inaccessible aux présents. Je vous le demande : me regardez-vous véritablement, oui ou non, comme homme de bien ? Si je suis un mauvais citoyen, comment me jugerez-vous digne de vos dons ? Si je suis honnête homme, pourquoi m’engager à les recevoir ? Sachez-le bien : moi aussi, je possède beaucoup et je n’ambitionne rien de plus : satisfait de ce que j’ai, je ne convoite pas le bien d’autrui. Vous, au contraire, vous vous croyez très riche, et vous êtes dans la plus grande pauvreté. Vous n’auriez abandonné ni l’Epire, ni vos autres possessions pour venir en ces lieux, si, content de ce que vous avez, vous ne vouliez pas avoir davantage : celui qui éprouve de tels désirs, celui qui ne met aucune borne à sa cupidité, est très pauvre, et voici pourquoi : tout ce qu’il n’a pas, il le recherche comme un bien nécessaire, s’imaginant qu’il ne peut vivre sans l’avoir. Je serais heureux, puisque vous vous dites mon ami, de vous donner une partie de mes richesses, bien plus sûres, bien plus impérissables que les vôtres. Personne ne les regarde d’un oeil d’envie, personne n’ourdit de coupables trames pour s’en emparer ; ni le peuple, ni les tyrans ; et ce qui est le plus important, plus on les partage avec d’autres, plus on les augmente. En quoi donc consistent ces richesses ? A se contenter de ses propres biens, comme s’ils étaient considérables, à s’abstenir du bien d’autrui comme d’un poison, à ne croire à personne, à faire beaucoup de bien ; enfin, en mille autres choses semblables dont l’énumération exigerait beaucoup de temps. Pour moi, si je devais inévitablement périr par la violence, ou victime de mes propres erreurs ; la première mort, par cela même qu’elle est d’ordinaire l’oeuvre de la fortune, me paraîtrait préférable à la seconde, qui provient toujours de la folie et d’une basse cupidité ; et il vaut mieux succomber par la puissance du destin que par sa perversité. Dans le premier cas, le corps seul est vaincu ; dans le second l’âme aussi trouve sa perte : l’homme alors devient en quelque sorte son bourreau ; car apprendre à l’âme à ne pas se contenter des biens présents, c’est l’ouvrir à tous les appétits d’une cupidité sans bornes." CXXX. Levée de troupes à Rome; Appius s'oppose à la paix avec Pyrrhus An de Rome 476 CXXX. Les Romains coururent s’enrôler avec la plus grande ardeur : chacun aurait craint, en y manquant de causer la ruine de sa patrie. Telle est la nature de l’éloquence et tel est son pouvoir ; le discours d’Appius les amena à des dispositions contraires : pleins de haine et d’assurance à l’égard de Pyrrhus, ils revinrent de l’égarement où ses présents les avaient jetés. |
CXXXI. Ὅτι Κινέας ὁ ῥήτωρ πρεσβευτὴς ἐς Ῥώμην παρὰ Πύρρου σταλεὶς, ὡς ἐπανῆλθεν, ἐρωτώμενος παρ' αὐτοῦ περὶ τοῦ τῆς Ῥώμης κόσμου καὶ τῶν ἄλλων, ἀπεκρίνατο, πολλῶν πατρίδα βασιλέων ἑωρακέναι. Δεικνὺς τῷ λόγῳ τοιούτους ἅπαντας εἶναι Ῥωμαίους, οἷος αὐτὸς παρὰ τοῖς Ἕλλησιν τὰ ἐς ἀρετὴν ὑπείληπται.
CXXXII. Ὅτι πᾶν τὸ τῇ γνώμῃ παρὰ δόξαν ταπεινωθὲν καὶ τῆς ῥώμης ὑποδίδωσιν. Ὅτι τῷ Δεκίῳ ὁ Πύρρος προσπέμψας οὔτε προχωρήσειν οἱ τοῦτο πρᾶξαι ἐθελήσαντι ἔφη [τοῦτ´ ἔστι τὸ μὴ συλληφθέντα ἀποκτανθῆναι] καὶ ζωγρηθέντα κακῶς αὐτὸν ἀπολεῖσθαι ἐπηπείλησεν. Οἱ δὲ ὕπατοι πρὸς ταῦτα ἀπεκρίναντο μηδενὸς τοιούτου ἔργου σφᾶς δεῖσθαι· πάντως γὰρ αὐτοῦ καὶ ἄλλως κρατήσειν.
CXXXIII. Ὅτι ἀντικαθεζομένων μετὰ στρατευμάτων Φαβρικίου και Πύρρου, ἀνήρ τις τῶν περὶ τὴν θεραπείαν τοῦ βασλέως ώς τὸν Φαβρίκιον ἀφίκετο δηλητηρίοις φαρμάκοις ἀνελεῖν τὸν Πύρρον ὑφιστάμενος, εἰ ὅἱ τις δοθείη παρ' αὐτοῦ χρημάτων ὠφέλεια· ὃν ό Φαβρίκιος ἀποστυγήσας, ἀποπέμπει τῷ Πύρρῳ δέσμιον. Ὁ δὲ Πύρρος ἀγασθεὶς ἀναβοῆσαι λέγεται. Οὗτος )εστί καὶ οὐκ ἄλλος Φαβρίκιος, ὃν δυσχερέστερον ἄν τις παρατρέψειε τῆς οἰκείας ἀρετῆς, ἢ τῆς συνήθους πορείας τὸν ἥλιον 8
CXXXIV. Οὔθ´ ὅπως τὸν ἕτερον αὐτῶν πρότερον οὔθ´ ὅπως ἀμφοτέρους ἅμα ἀμύναιτο ἔσχεν, καὶ ἐν ἀμηχανίᾳ ἦν· τό τε γὰρ διελεῖν τὸ στράτευμα ἔλαττον ὂν τῶν ἐναντίων ἐδεδίει, καὶ τὸ τῷ ἑτέρῳ τὴν χώραν ἀδεῶς κακοῦν ἀφεῖναι δεινὸν ἐποιεῖτο.
CXXXV. Ἐπεὶ μέντοι ἄλλως τε δι´ ἀκριβείας αὐτοὺς ἐποιεῖτο, μεῖζον μέρος ἐς ἀσφάλειαν τοῦ μηδ´ 〈ἂν〉 ἐπιθυμῆσαί τινα κακῶς αὐτὸν δρᾶσαι τῷ μηδ´ ἂν ἐθελήσῃ 〈δύνασθαι〉 νέμων, καὶ διὰ τοῦτο πολλοὺς τῶν ἐν τέλει, καὶ τοὺς ἐπικαλεσαμένους αὐτόν, τὸ μέν τι βαρυνόμενός σφισιν ὅτι ὑπ´ αὐτῶν ἐν κράτει τῆς πόλεως γεγοέναι ἐλέγετο, τὸ δὲ καὶ προσυποπτεύων σφᾶς μὴ ὥσπερ αὐτῷ οὕτω καὶ ἄλλῳ τινὶ προσχωρήσωσιν, ἐξήλασε καὶ διέφθειρεν, .
CXXXVI. Ὅτι τοῦ Πύρρου ἐκεῖνο δὴ πάντες ἐθαύμαζον, ὅτι νεανίσκων τινῶν ἐν συμποσίῳ σκωψάντων αὐτὸν τὰ μὲν πρῶτα ἐξελέγξαι σφᾶς ἠθέλησεν, ὅπως τιμωρήσηται, ἔπειτ´ εἰπόντων αὐτῶν ὅτι πολὺ πλείω καὶ χαλεπώτερα ἂν εἰρήκειμεν εἰ μήπερ ὁ οἶνος ἡμᾶς ἐπελελοίπει, ἐγέλασε καὶ ἀφῆκεν αὐτούς.
CXXXVII. Ὅτι τῷ Πύρρῳ ὡς οὐδὲν οἱ σύμμαχοι συντελέσαι ἐβούλοντο, ἐτράπετο πρὸς τοὺς θησαυροὺς τῆς Φερρεφάττης, δόξαν πλούτου μεγάλην ἔχοντας, καὶ αὐτοὺς συλήσας ἐς τὸν Τάραντα τὰ σῦλα ἐπὶ νεῶν ἔπεμψε. Καὶ οἵ τε ἄνθρωποι ὀλίγου πάντες ὑπὸ χειμῶνος ἐφθάρησαν καὶ τὰ χρήματα τά τε ἀναθήματα ἐς τὴν γῆν ἐξέπεσεν.
CXXXVIII. Καὶ ὁ Πτολεμαῖος ὁ τῆς Αἰγύπτου βασιλεύς, ὁ Φιλάδελφος ἐπικληθείς, ὡς τόν τε Πύρρον κακῶς ἀπηλλαχότα καὶ τοὺς Ῥωμαίους αὐξανομένους ἔμαθε, δῶρά τε αὐτοῖς ἔπεμψε καὶ ὁμολογίαν ἐποιήσατο. Οἱ οὖν Ῥωμαῖοι ἡσθέντες ὅτι καίτοι διὰ πλείστου ὢν περὶ πολλοῦ σφᾶς ἐπεποίητο, πρέσβεις πρὸς αὐτὸν ἀνταπέστειλαν. Ἐπειδή τε ἐκεῖνοι δῶρα παρ´ αὐτοῦ μεγαλοπρεπῆ λαβόντες ἐς τὸ δημόσιόν σφας ἀπέδειξαν, οὐκ ἐδέξαντο αὐτά.
CXXXIX. Ὅτι τοιαῦτα πράττοντες οἱ Ῥωμαῖοι καὶ ἐπὶ μεῖζον ἀεὶ αἰρόμενοι οὐδέπω ὑπερεφρόνουν, ἀλλὰ Κύιντον Φάβιον βουλευτὴν Ἀπολλωνιάταις τοῖς ἐν τῷ Ἰονίῳ κόλπῳ ὑπὸ Κορινθίων ἀποικισθεῖσιν ἐξέδωκαν, ὅτι τινὰς πρέσβεις αὐτῶν ὕβρισεν. Οὐ μέντοι καὶ ἐκεῖνοι δεινόν τι ἔδρασαν αὐτόν, ἀλλὰ καὶ ἔπεμψαν οἴκαδε.
CXL. Ὅτι αἰτίαι ἐγένοντο τῆς πρὸς ἀλλήλους διαφορᾶς τοῖς μὲν Ῥωμαίοις ὅτι Καρχηδόνιοι τοῖς Ταραντίνοις ἐβοήθησαν, τοῖς δὲ Καρχηδονίοις ὅτι Ῥωμαῖοι φιλίαν τῷ Ἱέρωνι συνέθεντο. Ἀλλὰ ταῦτα μέν, οἷά που πεφύκασιν οἱ τῷ μὲν ἔργῳ πλεονεκτεῖν βουλόμενοι τὴν δὲ δόξαν αὐτοῦ αἰσχυνόμενοι, σκήψεις ἐποιοῦντο· ἡ δὲ ἀλήθεια ἄλλως ἔχει. Δυνάμενοι 〈μὲν〉 γὰρ ἐκ πολλοῦ οἱ Καρχηδόνιοι, αὐξανόμενοι δὲ ἤδη οἱ Ῥωμαῖοι ἀλλήλους τε ὑφεωρῶντο, καὶ τὰ μὲν ἐπιθυμίᾳ τοῦ ἀεὶ πλείονος κατὰ τὸ 〈τοῖς〉 πολλοῖς τῶν ἀνθρώπων, καὶ μάλισθ´ ὅταν εὖ πράττωσιν, ἔμφυτον, τὰ δὲ καὶ φόβῳ προήχθησαν ἐς τὸν πόλεμον, 〈μίαν〉 καὶ τὴν αὐτὴν ἑκάτεροι τῶν οἰκείων σωτηρίαν ἀσφαλῆ τὸ τὰ τῶν ἑτέρων προσκτήσασθαι νομίζοντες εἶναι· τά τε γὰρ ἄλλα καὶ χαλεπώτατον ἀδύνατόν τε ἦν δύο δήμους ἔν τε ἐλευθερίᾳ καὶ ἐν δυνάμει φρονήματί τε ὄντας, καὶ βραχύτατον 〈ὡς〉 εἰπεῖν ταῖς τῆς ναυτιλίας ὀξύτησι διεστηκότας, ἄλλων μέν τινων ἄρχειν, ἀλλήλων δὲ ἀπέχεσθαι ἐθελῆσαι. Τοιοῦτον κατὰ τύχην συμπεσὸν τάς τε σπονδάς σφων διέλυσε καὶ ἐς τὸν πόλεμον αὐτοὺς συνέρρηξεν. Ὅτι τὸ ἀγώνισμα λόγῳ μὲν περὶ Μεσσήνης καὶ Σικελίας, ἔργῳ δὲ καὶ περὶ τῆς οἰκείας ἑκάτεροι ἐκεῖθεν ἤδη κινούμενον ᾐσθάνοντο, καὶ τὴν νῆσον, ἅτε ἐν μέσῳ σφῶν κειμένην, ἐπίβασιν τοῖς κρατήσασιν αὐτῆς ἐπὶ τοὺς ἑτέρους ἀσφαλῆ παρέξειν ἐνόμιζον.
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CXXXI. Mot de Cinéas sur Rome CXXXI. L’orateur Cinéas avait été député à Rome ; à son retour, Pyrrhus l’interrogea sur l’organisation de cette ville et sur tout ce qui l’avait frappé ; j’ai vu, répondit-il, la patrie de beaucoup de rois ; faisant entendre par ces paroles qu’il avait trouvé tous les Romains tels que Pyrrhus était lui-même dans l’opinion des Grecs, par la supériorité de son mérite. CXXXII. Pyrrhus envoie un messager à Décius CXXXII. L’homme dont le moral a été abattu, contre son attente, sent aussi ses forces physiques affaiblies. Pyrrhus envoya un messager à Décius pour lui représenter qu’il ne réussirait pas, c’est-à-dire, qu’il ne serait pas tué sans être pris. En même temps, il le fit menacer d’une mort cruelle, s’il était pris vivant. Les consuls répondirent que Décius n’aurait pas besoin de se dévouer et qu’ils sauraient vaincre Pyrrhus par d’autres moyens. CXXXIII. Fabricius fait connaître à Pyrrhus la perfidie de son médecin CXXXIII. Fabricius et Pyrrhus étaient campés en face l’un de l’autre : un des médecins du roi se rendit auprès de Fabricius et lui offrit de l’empoisonner, pour une somme d’argent. Fabricius, plein d’horreur pour cette proposition, le renvoya chargé de chaînes à Pyrrhus qui s’écria, dit-on, dans un transport d’admiration : "Je reconnais là Fabricius et non pas un autre : il serait plus difficile de le détourner du chemin de la vertu que le soleil de sa route ordinaire." CXXXIV. Perplexité de Pyrrhus, au moment d'attaquer les consuls romains An de Rome 477 CXXXIV. Pyrrhus ne savait quel consul il attaquerait le premier; ni s’il les attaquerait tous les deux à la fois. Il était dans une grande perplexité, par la crainte de diviser son armée moins nombreuse que celle des ennemis, et il s’indignait à la pensée de laisser l’un des consuls dévaster le pays en toute sécurité. CXXXV. Magistrats de Syracuse mis à mort par Pyrrhus CXXXV. Pyrrhus se montrait dur envers les Syracusains ; persuadé qu’il valait mieux pour sa sûreté leur ôter le pouvoir de lui nuire, alors même qu’ils le voudraient, que d’en étouffer le désir. Il condamna donc à l’exil ou à la mort un grand nombre de magistrats et les citoyens qui l’avaient appelé à Syracuse ; soit qu’il fût mécontent de leur entendre dire qu’il leur devait d’être maître de la ville, soit dans la crainte qu’ils n’embrassent la cause d’un autre, comme ils avaient embrassé la sienne. CXXXVI. Indulgence de Pyrrhus envers des jeunes gens qui avaient plaisanté à ses dépens CXXXVI. Tout le monde admira Pyrrhus pour le fait que je vais de raconter ; dans un banquet, des jeunes gens avaient plaisanté à ses dépens. Il ordonna d’abord une enquête, pour punir les coupables ; mais ces jeunes gens ayant osé lui dire : nous aurions lancé des traits plus nombreux et plus piquants, si le vin ne nous eût manqué ; il se mit à rire et les renvoya absous. CXXXVII. Pyrrhus pille le temple de Proserpine An de Rome 478 CXXXVII. Les alliés refusaient toute espèce de contributions : Pyrrhus alors tourna ses vues vers les trésors de Proserpine qu’on disait fort considérables. Il les pilla et dirigea vers Tarente des vaisseaux chargés de ces riches dépouilles ; mais une tempête fit périr presque tout l’équipage : l’or et les offrandes enlevées du temple furent jetés sur les côtes. CXXXVIII. Ptolémée-Philadelphe devient l'allié de Rome An de Rome 481 CXXXVIII. Ptolémée, roi d’Egypte, surnommé Philadelphe, à peine instruit des revers de Pyrrhus et de l’accroissement de la puissance des Romains, leur fit apporter des présents et désira traiter avec eux. Heureux de voir un roi si estimé attacher tant de prix à leur amitié, ils lui envoyèrent aussi une ambassade. A leur retour, les députés voulurent déposer dans le trésor public les magnifiques dons qu’ils avaient reçus de Ptolémée ; mais les Romains ne l’acceptèrent pas. CXXXIX. Q. Fabius insulte les ambassadeurs d'Apollonie An de Rome 488 CXXXIX. Par ces exploits, les Romains augmentèrent leur puissance ; mais, loin d’en concevoir de l’orgueil, ils livrèrent aux habitants d’Apollonie, colonie des Corinthiens dans la mer Ionienne, le sénateur Q. Fabius qui avait insulté quelques-uns de leurs ambassadeurs. Les Apolloniates le renvoyèrent dans sa patrie, sans lui avoir fait aucun mal. CXL. Causes de la première guerre punique An de Rome 489 CXL. Les différents entre les deux peuples venaient pour les Romains de ce que les Carthaginois avaient secouru tarente, pour les Carthaginois de ce que les Romains avaient fait alliance avec Hiéron. Mais ces griefs, plus ou moins fondés, ne servaient que de prétexte : voulant plus qu’ils ne disaient, ils n’osaient dévoiler leurs vues, et la réalité était loin des apparences. Les Carthaginois puissants depuis longtemps, et les Romains dont l’empire était déjà agrandi, se regardaient d’un oeil jaloux. D’une part, le désir de posséder sans cesse davantage, désir naturel à beaucoup d’hommes surtout dans la prospérité, et de l’autre la crainte les précipitèrent dans la guerre. Aux yeux de chacun, le plus sûr moyen de conserver ses possessions était d’envahir celles de l’autre : il paraissait d’ailleurs bien difficile, et même impossible, que deux peuples libres, puissants, fiers, et, pour tout dire en un mot, rivalisant d’habileté sur la mer, consentissent à respecter mutuellement leur indépendance, en s’efforçant de subjuguer les autres ; un événement fortuit déchira les traités et fit éclater brusquement la guerre. La lutte semblait avoir pour objet Messine et la Sicile ; mais, en réalité, chacun sentait bien que, partie de ce point, elle mettrait en jeu les destinées de sa patrie. Dans leur opinion, la Sicile, placée entre les deux nations belligérantes, servirait à coup sûr de marche-pied au vainqueur pour soumettre les autres peuples. |
CXLI. Ὅτι Γάιος Κλαύδιος ἐλθὼν ἐς ἐκκλησίαν ἄλλα τε ἐπαγωγὰ εἶπε καὶ ὅτι ἐπ´ ἐλευθερώσει τῆς πόλεως ἥκει, οὐ γὰρ δεῖσθαί γε Ῥωμαίους Μεσσήνης οὐδέν· καὶ ὅτι εὐθύς, ἐπειδὰν τὰ πράγματα αὐτῶν καταστήσῃ, ἀποπλευσεῖται. Κἀκ τούτου καὶ τοὺς Καρχηδονίους ἤτοι καὶ ἀποχωρῆσαι ἐκέλευσεν, ἤ, εἰ δή τι δίκαιον εἰπεῖν ἔχουσιν, ἐς κρίσιν καταστῆναι. Ὡς δ´ οὔτε τῶν Μαμερτίνων τις ὑπὸ δέους ἐφθέγγετο καὶ οἱ Καρχηδόνιοι ἅτε καὶ βίᾳ τὴν πόλιν κατέχοντες βραχὺ αὐτοῦ ἐφρόντιζον, αὔταρκες ἔφη μαρτύριον τὴν σιωπὴν παρ´ ἀμφοτέρων ἔχειν, τῶν μὲν ὅτι ἀδικοῖεν, δεδικαιολογῆσθαι γὰρ ἂν εἴπερ τι ὑγιὲς ἐφρόνουν, τῶν δὲ ὅτι τῆς ἐλευθερίας ἐπιθυμοῖεν· παρρησίᾳ γὰρ ἄν, εἴπερ τὰ τῶν Καρχηδονίων ᾑροῦντο, ἄλλως τε καὶ ἰσχύος αὐτῶν παρούσης κεχρῆσθαι. Καὶ προσυπέσχετό σφισι βοηθήσειν καὶ διὰ τὸ γένος αὐτῶν τῆς Ἰταλίας ὂν καὶ διὰ τὴν αἴτησιν τῆς ἐπικουρίας ἣν ἐπεποίηντο.
CXLII . Ὅτι Γάιος Κλαύδιος τῶν τε τριήρων τινὰς ἀπέβαλε καὶ χαλεπῶς ἀπεσώθη· οὐ μέντοι παρὰ τοῦθ´ ἧττον οὔτε ἐκεῖνος οὔτε οἱ ἐν τῷ ἄστει Ῥωμαῖοι ἀντελάβοντο τῆς θαλάσσης, ὅτι πρῶτον πειρασάμενοι αὐτῆς ἡττήθησαν, ὅπερ που φιλοῦσιν οἱ πρῶτόν τι ἐγχειρισάμενοι καὶ σφαλέντες ποιεῖν, πρὸς οἰωνοῦ τὸ πρόσθεν τιθέμενοι καὶ μηδ´ αὖθίς ποτε κατορθώσειν νομίζοντες· ἀλλὰ καὶ προθυμότερον αὐτῆς διά τε τἆλλα καὶ διὰ φιλοτιμίαν, ἵνα μὴ καὶ ὑπὸ τῆς συμφορᾶς ἀποτετράφθαι δόξωσι, μετεποίησαν. CXLIII. Ὅτι ὁ Ἄννων οὔτ´ ἄλλως ἐν ἐλαφρῷ τὸν πόλεμον ποιούμενος, εἴ τε καὶ δέοι αὐτὸν γενέσθαι, τὴν γοῦν αἰτίαν τῆς διαλύσεως τῶν σπονδῶν ἐς ἐκεῖνον τρέψαι, μὴ κατάρχειν αὐτὸς νομισθείη, θέλων, ἀπέπεμψε αὐτῷ τὰς ναῦς καὶ τοὺς αἰχμαλώτους, πρός τε τὴν εἰρήνην προυκαλεῖτο, καὶ προσπαρῄνει οἱ μὴ πολυπραγμονεῖν τὴν θάλατταν. Ἐπεὶ οὐδὲν ἐδέξατο, ἀπειλὴν ὑπέρφρονα καὶ νεμεσητὴν ἠπείλησεν· ἔφη τε γὰρ μηδ´ ἀπονίψασθαί ποτε τὰς χεῖρας ἐν τῇ θαλάσσῃ τοῖς Ῥωμαίοις ἐπιτρέψειν, καὶ μετὰ ταύτης ἀπέβαλε καὶ τὴν Μεσσήνην οὐ πολλῷ ὕστερον
CXLIV. Ὅτι ὁ Κλαύδιος καταλαβὼν τοὺς Μαμερτίνους ἐν τῷ λιμένι συνεστραμμένους ἐκκλησίαν τε αὐτῶν ἐποίησε καὶ εἰπὼν ὅτι "Οὐδὲν δέομαι τῶν ὅπλων, ἀλλ´ αὐτοῖς ὑμῖν διαγνῶναι πάντα ἐπιτρέπω," Ἔπεισέ σφας μεταπέμψασθαι τὸν Ἄννωνα· μὴ βουληθέντος τε αὐτοῦ καταβῆναι πολὺς ἐνέκειτο κατατρέχων καὶ λέγων ὅτι, εἰ δή τι καὶ τὸ βραχύτατον δικαίωμα εἶχεν, πάντως ἂν ἐς λόγους οἱ ἀφίκετο καὶ οὐκ ἂν βίᾳ τὴν πόλιν κατεῖχεν. Ὅτι ὁ ὕπατος Κλαύδιος τοῖς στρατιώταις προσπαρῄνεσε θαρσεῖν μηδὲ ἐπὶ τῇ τοῦ χιλιάρχου ἥττῃ καταπεπλῆχθαι, διδάσκων αὐτοὺς ὅτι τε αἱ νῖκαι τοῖς ἄμεινον παρεσκευασμένοις γίγνοιντο καὶ ὅτι ἡ σφετέρα ἀρετὴ πολὺ τῆς τῶν ἐναντίων τέχνης προέχουσα εἴη· ἑαυτοὺς μὲν γὰρ τὴν ἐπιστήμην τῶν ναυτικῶν δι´ ὀλίγου προσλήψεσθαι, τοῖς δὲ δὴ Καρχηδονίοις μηδέποτε τὴν ἀνδρείαν ἐκ τοῦ ἴσου σφίσιν ὑπάρξειν ἔφη· τὸ μὲν γὰρ κτητὸν διὰ βραχέος τοῖς τὸν νοῦν αὐτῷ προσέχουσι καὶ καθαιρετὸν μελέτῃ εἶναι, τὸ δὲ εἰ μὴ φύσει τῳ προσείη, οὐκ ἂν διδαχῇ πορισθῆναι.
CXLV. Ὅτι θαρσήσαντες οἱ Λίβυες 〈ὡς〉 οὐ τῇ φύσει τοῦ χωρίου ἀλλὰ τῇ σφετέρᾳ ἀρετῇ κεκρατηκότες ἐπέξοδον ἐποιήσαντο· ὁ δὲ Κλαύδιος οὕτως αὐτοὺς δεδιέναι ἐποίησεν ὡς μηδ´ ἔξω τοῦ στρατοπέδου παρακῦψαι. Συμβαίνει γὰρ ὡς [ἐπὶ] πλήθει τοῖς μὲν ἐκ λογισμοῦ τι δεδιόσιν ὀρθοῦσθαι διὰ προφυλακὴν αὐτοῦ, τοῖς δ´ ἀπρονοήτως θρασυνομένοις φθείρεσθαι δι´ ἀφυλαξίαν. Τὸ μὲν σωφρονοῦν καὶ κτᾶται τὰς νίκας καὶ γενομένας φυλάσσει, τὸ δ´ ἀσελγαῖνον οὔτε περιγίγνεταί τινος, κἂν ἄρα εὐτυχήσῃ ποτὲ ἔν τινι, ῥᾷστα αὐτὸ ἀπόλλυσι· κἂν μὲν διασώσῃ τι, χεῖρον ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ παρὰ λόγον εὐπραγῆσαι γενόμενον, οὐχ ὅσον οὐκ ἐκείνου τι ὀνίναται, ἀλλὰ καὶ αὐτῷ προσδιαφθείρεται. Καὶ γάρ πως πᾶν τὸ παρὰ λόγον θρασυνόμενον καὶ δεδιέναι ἀλόγως πέφυκεν· ὁ μὲν γὰρ λογισμὸς τήν τε γνώμην τῇ προνοίᾳ βεβαίαν καὶ τὴν ἐλπίδα πιστὴν ἐκ τοῦ ἐχεγγύου αὐτῆς ἔχων, οὔτε καταπτήσσειν τινὰ οὔθ´ ὑπερφρονεῖν ἐᾷ· ἡ δ´ ἀλόγιστος ἐμπληξία πολλοὺς ἔν τε ταῖς εὐπραγίαις ἐξαίρει κἀν ταῖς συμφοραῖς ταπεινοῖ, οἷα μηδὲν ἕρμα ἔχουσα, ἀλλ´ ἀεὶ τῷ συμπίπτοντι ἐξομοιουμένη.
CXLVI. Ὅτι Ῥωμαῖοι καὶ Καρχηδόνιοι πρὸς ναυμαχίαν ἐλθόντες τῷ μὲν ἀριθμῷ τῶν νεῶν καὶ ταῖς προθυμίαις ἀντίρροποι ἦσαν, ὕστερον δὲ πρῶτόν τ´ ἐς ναυμαχίαν ἀπ´ ἀντιπάλου παρασκευῆς καθιστάμενοι, καὶ ἐλπίζοντες καὶ τὸν πάντα πόλεμον ὑπ´ αὐτῆς κριθήσεσθαι, τό τε ἆθλον τὴν Σικελίαν ἐν τοῖς ὀφθαλμοῖς ἔχοντες, καὶ περὶ δουλείας καὶ περὶ ἀρχῆς, τῆς μὲν μὴ πειραθῆναι νικηθέντες τὴν δὲ προσκτήσασθαι κρατήσαντες, ἀγωνιζόμενοι. Προέφερον δὲ οἱ μὲν τῇ ἐμπειρίᾳ τῶν τριηριτῶν ἅτε ἀπὸ παλαιοῦ ναυκρατοῦντες, οἱ δὲ τῇ τε ῥώμῃ τῶν ἐπιβατῶν καὶ ταῖς τόλμαις· ὅσῳ γὰρ ἀπειρότεροι τῶν ναυτικῶν ἦσαν, τόσῳ καὶ προπετέστερον καὶ θρασύτερον ἐμάχοντο. Τὸ μὲν γὰρ ἐν πείρᾳ σφίσιν ὂν ἀκριβῶς πάντες ὡς εἰπεῖν ἐκλογίζονται, καὶ ὀκνοῦσιν ἄν γε καὶ ταύτῃ σφᾶς ἡ γνώμη φέρῃ, τὸ δὲ ἀπείρατον ἀλογίστως τε θαρσοῦσι καὶ ἐς χεῖρας ἐξ ἀπροβουλίας ἄγονται.
CXLVII. Ὅτι ἡττηθέντων Καρχηδονίων κατὰ τὴν ναυμαχίαν ὑπὸ Ῥωμαίων ὀλίγου καὶ τὸν Ἀννίβαν ἀπέκτειναν (πᾶσί τε γὰρ ὡς εἰπεῖν τοῖς στρατεύματά ποι πέμπουσι πρόσεστι φύσει τῶν μὲν πλεονεξιῶν προσποιεῖσθαι, τὰς δὲ ἐλαττώσεις ἐς τοὺς στρατηγήσαντας ἀνωθεῖν, καὶ οἱ Καρχηδόνιοι προχειρότατα τοὺς πταίσαντάς τι ἐκόλαζον), εἰ μὴ φοβηθεὶς εὐθὺς μετὰ τὴν ἧτταν ἐπερωτῶν αὐτούς, ὡς καὶ ἀκεραίων ἔτι τῶν πραγμάτων ὄντων, πότερον ναυμαχῆσαί οἱ κελεύουσιν ἢ μή, συνεπαινεσάντων αὐτῶν ὥσπερ που καὶ προσεδόκα, ἅτε καὶ τοσοῦτον τῷ ναυτικῷ προέχειν ἐπαιρομένων, ὑπεῖπε διὰ τῶν αὐτῶν ἀγγέλων ὅτι "Οὐδὲν ἄρα ἠδίκηκα ὅτι τὰ αὐτὰ ὑμῖν ἐλπίσας συνέβαλον· τῆς γὰρ γνώμης, ἀλλ´ οὐ τῆς τύχης ἦν κύριος."
CXLVIII. Ἀλλ´ ἐν τῷ ἴσῳ 〈τὸ〉 τὴν οἰκείαν μὴ προέσθαι καὶ τὸ τὴν ἀλλοτρίαν προσκτήσασθαι τιθέμενοι θυμῷ καὶ ῥώμῃ ἠγωνίζοντο· τῶν γὰρ πολλῶν τὰ μὲν σφέτερα καὶ παρὰ δύναμιν περιστελλόντων, τῶν δὲ ἀλλοτρίων οὐκ ἐθελόντων μετὰ κινδύνων ἀντιποιεῖσθαι, ἐκεῖνοι ἐν τῷ ὁμοίῳ τό τε κεχειρωμένον καὶ τὸ προσδοκώμενον ποιούμενοι πρὸς ἀμφότερα ὁμοίως ἔρρωντο. Οἱ δὲ δὴ Ῥωμαῖοι ἄμεινον εἶναι νομίσαντες μηκέτι πόρρω τὸν πόλεμον ποιεῖσθαι, μηδὲ ἐν ταῖς νήσοις προκινδυνεύειν, ἀλλ´ ἐν τῇ οἰκείᾳ τῇ τῶν Καρχηδονίων ἀγωνίζεσθαι (πταίσαντες γὰρ οὐδενὸς στερήσεσθαι καὶ κρατήσαντες οὐκ ἐν ἐλπίσιν ἔσεσθαι), καὶ διὰ τοῦτ´ ἀκόλουθον τῇ διανοίᾳ σφῶν 〈τὴν〉 παρασκευὴν ποιησάμενοι ἐξεστράτευσαν ἐπὶ Καρχήδονα. Ἠγοῦντο δὲ αὐτῶν ὅ τε Ῥήγουλος καὶ Λούκιος, ἀπ´ ἀρετῆς προκριθέντες· ὁ γὰρ Ῥήγουλος ἐν τοσαύτῃ πενίᾳ ἦν ὥστε μήτε τὴν ἀρχὴν ῥᾳδίως ἐθελῆσαι δι´ αὐτὴν ὑποστῆναι, καὶ τῇ γυναικὶ τοῖς τε παισὶν αὐτοῦ τὴν τροφὴν ἐκ τοῦ δημοσίου δίδοσθαι ψηφισθῆναι.
CXLIX. Ὅτι Ἄννωνα πρὸς Ῥωμαίους λόγῳ μὲν ὑπὲρ εἰρήνης ἔργῳ δὲ τριβῆς ἕνεκα ἔπεμψεν Ἀμίλκας· καὶ ὃς ἐπιβοώντων τινῶν συλλαβεῖν αὐτόν, ὅτι Καρχηδόνιοι τὸν Κορνήλιον ἀπάτῃ συνέλαβον· ἄν τοῦτο ποιήσητε, εἶπεν, οὔδεν ἔτι κρείττους τῶν Λιβύων ἔσεσθε. Ἐκεῖνος μὲν οὖν εὐκαιρότοτα θωπεύσας αὐτοὺς οὐδὲν ἔπαθεν.
CL. Ὅτι οἱ Καρχηδόνιοι φοβηθέντες μὴ ἁλῶσι, προεκηρυκεύσαντο πρὸς τὸν ὕπατον, ὅπως ὁμολογίᾳ τινὶ ἐπιεικεῖ ἀποπέμψαντες αὐτὸν τὸ παραχρῆμα δεινὸν ὑπεκφύγωσιν. Ἐπειδή τε οὐκ ἠθέλησαν Σικελίας τε πάσης καὶ Σαρδοῦς ἀποστῆναι, καὶ τοὺς μὲν τῶν Ῥωμαίων αἰχμαλώτους προῖκα ἀφεῖναι τοὺς δὲ σφετέρους λύσασθαι, τά τε δαπανηθέντα τοῖς Ῥωμαίοις ἐς τὸν πόλεμον πάντα διαλῦσαι καὶ χωρὶς ἄλλα καθ´ ἕκαστον ἔτος συντελεῖν, οὐδὲν ἤνυσαν. Πρὸς γὰρ δὴ τοῖς εἰρημένοις καὶ ἐκεῖνα αὐτοὺς ἐλύπει, ὅτι μήτε πολεμεῖν [τὸ] μήτε συμβαίνειν ἄνευ τῶν Ῥωμαίων, καὶ αὐτοὶ μὲν μὴ πλείοσι μιᾶς ναυσὶ μακραῖς χρῆσθαι, ἐκείνοις δὲ πεντήκοντα τριήρεσιν ἐπικουρεῖν ὁσάκις ἂν ἐπαγγελθῇ σφίσιν, ἄλλα τέ τινα οὐκ ἐκ τοῦ ὁμοίου ποιεῖν ἐκελεύοντο. Ἐξ οὖν τούτων ἅλωσίν σφων ἀκριβῆ τὰς σπονδὰς νομίσαντες ἔσεσθαι, πολεμεῖν αὐτοῖς μᾶλλον εἵλοντο.
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CXLI. Les Romains et les Carthaginois se disputent Messine An de Rome 490 CXLI. Caius Claudius, introduit dans l’assemblée, fit entendre un langage propre à lui concilier les esprits : il dit, entre autres choses, que venu pour délivrer Messine dont la possession n’était pas nécessaire aux Romains, il s’embarquerait aussitôt qu’il lui aurait rendue la liberté. Puis, il somma les Carthaginois de se retirer, ou bien, s’ils avaient de bonnes raisons à faire valoir, de les produire à l’instant. La crainte empêcha les Mamertins de proférer une parole, et les Carthaginois, qui occupaient la ville par la force, ne tinrent pas compte de ses injonctions. Alors Claudius s’écria : le silence des uns et des autres est un témoignage suffisant. Oui, les Carthaginois ont des vues blâmables (ils se seraient défendus, si leurs intentions étaient droites) et les Mamertins désirent la liberté : s’ils voulaient se déclarer pour les Carthaginois, ils le diraient franchement, lorsque ceux-ci sont maîtres de leurs murs. En même temps, il promit l’appui de Rome aux Mamertins, qui étaient d’origine italique et avaient réclamé son assistance. CXLII. Échec de C. Claudius CXLII. C. Claudius perdit plusieurs galères et parvint difficilement à se sauver ; mais le goût pour la mer ne s’affaiblit ni chez lui, ni dans Rome, malgré cet échec. Loin de la regarder comme un présage et d’en conclure qu’ils n’obtiendraient jamais de succès dans les batailles navales, les Romains montrèrent plus d’ardeur pour les luttes de ce genre : ils y furent portés par divers motifs ; mais surtout par un vif désir de ne point paraître en avoir été détournés par un revers. CXLIII. Hannon demande la paix CXLIII. Hannon, qui d’ailleurs regardait la guerre comme une dure nécessité, si elle devenait inévitable, voulut rendre Claudius responsable de la violation des traités et ne pas être accusé d’en avoir donné l’exemple : il lui renvoya donc les vaisseaux et les prisonniers romains, l’invita à faire la paix et lui conseilla de renoncer à la mer ; mais Claudius n’écouta rien. Alors Hannon adresse aux Romains une menace insolente et dictée par la colère : il dit qu’il ne leur permettrait pas de laver leurs mains dans la mer. Bientôt il perdit la mer et Messine. CXLIV. C. Claudius dans l'assemblée des Mamertins Ibid. A. Claudius cherche à relever le courage de l'armée romaine CXLIV. C. Claudius forma une assemblée des mamertins qu’il avait trouvé réunis dans le port, et leur dit : je n’ai nullement besoin des armes, et je vous confie le soin de tout régler." Ces paroles les décidèrent à mander Hannon ; mais il refusa de descendre de la citadelle. Claudius alors s’emporta vivement contre lui et s’écria : "si ces étrangers pouvaient alléguer le moindre droit en leur faveur, ils prendraient la parole pour me confondre, et ne régneraient pas dans la ville par la force. Le consul A. Claudius exhorta les soldats à prendre confiance, au lieu de se laisser abattre par la défaite du tribun : il rappela que la victoire appartient à l’armée la mieux préparé, et qu’ils étaient , apr leur courage, bien au-dessus de l’habileté de leurs ennemis. Il ajouta qu’en peu de temps les Romains seraient aussi habiles que les Carthaginois, qui ne les égaleraient jamais en bravoure. En effet, dit-il, la science maritime s’acquiert vite, quand on s’y applique, et peut s’obtenir par l’exercice, tandis qu’aucune leçon ne saurait donner la bravoure à ceux qui ne l’ont pas reçue de nature. CXLV-CXLVI. Faits relatifs à la bataille de Myles, gagnée par les Romains CXLV. Les Africains, moins confiants dans la disposition naturelle des lieux que bien secondés par leur courage, avaient fait une sortie ; mais Claudius leur inspira tant de terreur, qu’ils n’osèrent plus se montrer hors de leur camp. Souvent les hommes que la réflexion rend timides réussissent, parce qu’ils se tiennent en garde contre le danger : ceux, au contraire, qui s’abandonnent à une confiance inconsidérée, trouvent dans leur imprévoyance une perte certaine. C’est la prudence qui remporte les victoires et en garde les fruits ; mais la témérité n’obtient aucun avantage. Si, par hasard, elle réussit quelquefois, elle compromet facilement les succès ; ou si elle les conserve, égarée par ce bonheur immérité, elle court à sa ruine, loin d’en retirer du profit. Et en effet, une confiance irréfléchie est sujette à des craintes insensées. La raison, au contraire, dirigée par la prévoyance, adopte des résolutions et des espérances qui, appuyées sur un fondement solide, ne sauraient tromper. Elle ne permet ni de s’abattre ni de s’enorgueillir ; tandis que la sottise rend beaucoup d’hommes arrogants dans la prospérité, humbles dans les revers : privée de soutien, elle change sans cesse au gré des événements. An de Rome 494 CXLVI. Un combat sur mer allait s’engager entre les Romains et les Carthaginois : ils avaient le même nombre de vaisseaux et montraient une égale adresse. Bientôt la bataille fut livrée : des deux côtés les préparatifs avaient été les mêmes. Chaque peuple espérait qu’elle déciderait du sort de la guerre : le prix de la victoire devait être la Sicile qu’ils avaient sous les yeux : la servitude et l’empire étaient en jeu : il s’agissait de ne pas tomber dans l’une par une défaite et d’obtenir l’autre par une victoire. Les Carthaginois, depuis longtemps maîtres de la mer, l’emportaient par l’habileté de leurs rameurs ; les Romains par la bravoure et l’audace de ses soldats : moins ils étaient faits aux combats sur mer, plus ils avaient de fougue et de hardiesse. Et, en effet, l’homme guidé par l’expérience agit avec réflexion, il hésite quand la raison l’exige : celui, au contraire, qui en est dépourvu, obéit à une confiance aveugle et se jette témérairement dans la mêlée. CXLVII. Annibal échappe à la mort CXLVII. Les Carthaginois, vaincus par les Romains dans ce combat naval, auraient mis probablement Annibal à mort (car tous ceux qui chargent une armée d’une expédition sont portés à s’attribuer le succès et à rejeter les revers sur les chefs, et les Carthaginois étaient plus enclins que les autres peuples à punir les généraux qui avaient essuyé un échec) ; mais inspiré par une crainte salutaire, il se hâta, après sa défaite, de leur faire demander en laissant croire que rien n’était compromis, s’ils lui ordonnaient de combattre oui ou non. Les Carthaginois, comme on l’avait prévu, répondirent qu’il fallait combattre, et se montrèrent pleins du sentiment de leur supériorité sur mer. Alors il leur fait dire par ses émissaires : "je n’ai donc rien à me reprocher ; en attaquant les Romains, j’ai cédé aux espérances que vous avez vous-mêmes : j’étais bien maître de mes résolutions, mais non pas de la fortune." CXLVIII. Les Romains portent la guerre en Afrique, sous la conduite de Régulus et de Lucius An de Rome 498 CXLVIII. Les Carthaginois, non moins jaloux de ne point perdre leurs possessions que de conquérir celles des autres, combattaient avec ardeur et énergie : ainsi, tandis que la plupart des hommes défendent leurs biens plus que leurs forces ne le permettent, mais ne veulent pas s’exposer au danger pour s’emparer de ceux d’autrui ; ce peuple, mettant sur la même ligne ce qu’il convoitait et ce qu’il avait déjà, déployait pour l’un et pour l’autre les mêmes efforts. Quant aux Romains, le parti le plus sage, à leurs yeux, était de ne plus faire la guerre loin de Carthage ; de ne plus affronter le danger dans les îles, et de combattre les Carthaginois sur leur propre territoire : alors un échec ne ferait rien perdre, et une victoire donnerait plus que des espérances. Ils firent leurs préparatifs d’après cette conviction, et marchèrent contre Carthage, sous la conduite de Régulus et de Lucius : un mérite éminent les fit préférer aux autres généraux. Régulus vivait dans une si grande pauvreté, qu’il ne consentit à quitter sa famille qu’en se faisant violence : un décret dut assurer l’entretien de sa femme et de ses enfants aux dépenses du trésor public. CXLIX. Hannon est député aux consuls romains CXLIX. Amilcar députa Hannon aux consuls romains, sous prétexte de négocier la paix ; mais en réalité, pour gagner du temps. A son arrivée, quelques voix demandèrent qu’on l’arrêtât, comme les Carthaginois avaient arrêté Cornélius, en le trompant. "Si vous les imitez, répondit Hannon, vous n’aurez désormais rien qui vous mette au dessus des Africains." Grâce à cette flatterie employée à propos, on ne lui fit aucun mal. CL. Les Carthaginois demandent la paix: Régulus impose des conditions trop dures CL. Les Carthaginois, craignant que leur ville ne fût prise, envoyèrent un héraut au consul pour obtenir son départ à des conditions raisonnables et pour détourner le danger présent ; mais n’ayant voulu ni abandonner toute la Sicile et toute la Sardaigne, ni rendre sans rançon les prisonniers romains, ni racheter leurs propres captifs, ni rembourser à Rome tous les frais de la guerre, ni lui payer en outre une indemnité annuelle, ils ne purent rien obtenir. Ils trouvaient d’ailleurs fort dur de ne pouvoir faire la paix ou la guerre sans son consentement, de ne conserver pour leur propre usage qu’un seul grand vaisseau et d’être tenus de lui fournir, à la première réquisition, cinquante galères à trois rangs de rames, enfin de souscrire à d’autres conditions contraires à l’équité : persuadés qu’un pareil traité consommerait leur ruine, ils aimèrent mieux continuer la guerre. |
CLI. Ὅτι συμμαχίας ἐκ Λακεδαίμονος τοῖς Καρχηδονίοις άφικομένης, Ξάνθιππος σπαρτιάτης ἀνήρ τοὺς στρατηγοὺς τῶν ἐγχωρίων κατεμέμφετο, ὅτι δὴ στρατιὰν ἔν τε τοῖς ἱπποόταις καὶ τοῖς θηρίοις τὸ κῦρος ἔχουσαν, ὄρεσί τε καὶ δυσχωρίαις ὑποστέλλουσι. Παραλαβὼν δὲ τὴν στρατιὰν αὐτὸς καὶ τάξας τοὺς Καρχηδονίους, πασσυδὶ μικροῦ τὸ τῶν Ῥωμαίων φθείρει στρατόπεδον
CLII. Ἡγεῖτο δεῖν τόν τι δι´ ἀπορρήτων πρᾶξαι βουλόμενον μηδενὶ αὐτὸ τὸ παράπαν ἐμφαίνειν· οὐδένα γὰρ οὕτως ἰσχυρόφρονα εἶναι ὡς ἀκούσαντά τι καρτερῆσαι καὶ σιωπῆσαι αὐτὸ ἐθελῆσαι, ἀλλὰ καὶ πᾶν τοὐναντίον, ὅσῳ ἂν ἀπορρηθῇ τινὶ μὴ εἰπεῖν τι, τόσῳ μᾶλλον αὐτὸν ἐπιθυμεῖν αὐτὸ ἐκλαλῆσαι, καὶ οὕτως ἕτερον παρ´ ἑτέρου τὸ ἀπόρρητον ὡς καὶ μόνον μανθάνοντα φημίζειν.
CLIII. Φασὶ Καρχηδονίους ἐπικηρυκεύσασθαι τοῖς Ῥωμαίοις διά τε τἆλλα καὶ διὰ τὸ πλῆθος τῶν αἰχμαλώτων, μάλιστα μὲν εἴ πως καὶ τὴν εἰρήνην ἐπὶ μετρίοις τισὶ ποιήσαιντο, εἰ δὲ μή, ἵνα τούς γε ἑαλωκότας κομίσαιντο. Φασὶ δὲ καὶ τὸν Ῥήγουλον ἐν τοῖς πρέσβεσι πεμφθῆναι διά τε τὸ ἀξίωμα αὐτοῦ καὶ τὴν ἀρετήν· ὑπέλαβον γὰρ πᾶν ὁτιοῦν τοὺς Ῥωμαίους ἐπὶ τῷ κομίσασθαι αὐτὸν ἐλπίσαι σφᾶς πρᾶξαι, ὥστε καὶ μόνον ἀντὶ τῆς εἰρήνης ἢ πάντως γε ἀντὶ τῶν αἰχμαλώτων ἀνταποδοθῆναι. Ὤρκωσάν τε οὖν αὐτὸν πίστεσι [τε] μεγάλαις, ἦ μὴν ἐπανήξειν, ἂν [δὲ] μηδέτερον αὐτῶν διαπράξηται, καὶ πρεσβευτὴν μεθ´ ἑτέρων ἔστειλαν. Καὶ ὃς τά τ´ ἄλλα καθάπερ τις Καρχηδόνιος ἀλλ´ οὐ Ῥωμαῖος ὢν ἔπραττε, καὶ οὔτε τὴν γυναῖκα ἐς λόγους ἐδέξατο, οὔτε ἐς τὴν πόλιν καίπερ ἐσκληθεὶς ἐσῆλθεν, ἀλλ´ ἔξω τοῦ τείχους τῆς βουλῆς ἀθροισθείσης, ὥσπερ τοῖς τῶν πολεμίων πρέσβεσιν ἔθος εἶχον χρηματίζειν, τήν τε πρόσοδον μετὰ τῶν ἄλλων, ὥς γε καὶ ὁ λόγος ἔχει, ᾐτήσατο. Οὐ πρότερον αὐτοῖς ἐπείσθη ὁ Ῥηγοῦλος, πρὶν Καρχηδονίους οἱ ἐπιτρέψαι. Οὔτε γὰρ πρὸς ἐμοῦ οὔτε πρὸς ἄλλου ἀνδρὸς ἀγαθοῦ οὐδενός ἐστι προέσθαι τι τῶν κοινῇ συμφερόντων. Ἄλλος ἄν τις, παραμυθήσασθαι τὴν καθ´ ἑαυτὸν συμφορὰν ἐθελήσας, ἐξῆρεν ἂν τὰ τῶν πολεμίων
CLIV. Ὅτι Ῥηγοῦλον τὸν στρατηγὸν Ῥωμαίων ἑαλωκότες Καρχηδόνιοι πρέσβεσιν ἅμα οἰκείοις πρὸς τὴν Ρώμην ἐξέπεμπον, οἰόμενοι μετρίαν τινὰ τοῦ πολέμου εὑρήσειν κατάθεσιν καὶ τῶν αἰχμαλώτων ἀντίδοσιν τῇ συμπράξει τοῦ ἀνδρός. Ὁ δ' ἐλθὼν τὰς μὲν συνήθεις τοῖς ὑπατικοῖς τιμὰς διώσατο, οὐ μετεῖναι τῆς πολιτείας αὐτῷ λέγων, ἀφ' οὖττερ ἡ τύχη δεσπότας αὐτῷ Καρχηδονίους ἐπέστησε. παρῄνει τε τὰς διαλλαγὰς ἀπείπασθαι, εἰς τὸ ἀνέλπιστον ἤδη ἀφιγμένων τῶν πολεμίων. Οἱ δὲ Ῥωμαίοι ἀγασθέντες αὐτὸν τοὺς μὲν πρέσβεις ἀποπέμπουσιν, αὐτὸν δὲ κατέχειν ἠβούλοντο. Ὁ δὲ οὐ μενετέον αὐτῷ φήσας ἐν πόλει, ἐν ᾗ τῆς ἴσης οὐ μεθέξει κατὰ τοὺς πατρίους θεσμοὺς πολιτείας, πολέμου νόμῳ δουλεύειν ἑτέροις ἠναγκασμένος, εἴπετο τοῖς Καρχηδονίοις ἑκούσιος. Ἔνθα πολλαῖς καὶ δειναῖς αἰκίαις καταναλωθεὶς ἐτελεύτησεν. CLV. Ὅτι ἐπὶ Μάκρου Κλαυδίου καὶ Τίτου Σεμπρωνίου ὑπάτων μόνῳ τῆς πατρὸς ἐπωνυμίας τῷ περσβυτέρῳ τῶν παίδων μετέχειν Ῥωμαῖοι παρεκελεύσαντο.
CLVI. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι τὸν Κλαύδιον, ἐπειδὴ πρὸς τοὺς Λίγυας συνθήκας ἐποιήσατο, πόλεμον ἀράμενοι καὶ αὐτοὺς χειρωσάμενοι τὸ μὲν πρῶτον, ὡς καὶ ἐκείνου τὸ παρασπονδηθὲν ἀλλ´ οὐχ ἑαυτῶν τὸ〉 αἰτίαμα ὄν, ἔπεμψαν ἐκδιδόντες αὐτοῖς, μὴ προσδεξαμένων δέ σφων αὐτὸν ἐξήλασαν.
CLVII. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι τοὺς Καρχηδονίους χρήματα ἐπιπραξάμενοι τὰς σπονδὰς ἀνενεώσαντο, καὶ τὸ μὲν πρῶτον πρεσβείας αὐτῶν ἐλθούσης, ὅτι τε τῆς σφετέρας παρασκευῆς ᾔσθοντο καὶ ὅτι αὐτοὶ τῷ πρὸς τοὺς ὁμόρους πολέμῳ ἔτι καὶ τότε κατείχοντο, μέτριον οὐδὲν ἀπεκρίναντο, μετὰ δὲ τοῦτο Ἄννωνός τινος νέου τῇ ἡλικίᾳ καὶ δεινοῦ 〈τῇ〉 παρρησίᾳ πεμφθέντος, καὶ ἄλλα τε πολλὰ ἀπαρακαλύπτως καὶ τέλος ὅτι, "εἰ μὴ βούλεσθε εἰρηνεῖν, ἀπόδοτε ἡμῖν καὶ Σαρδὼ καὶ Σικελίαν· οὐ γὰρ πρόσκαιρόν τινα ἀνοχὴν ἀλλ´ ἀίδιον φιλίαν ἀπ´ αὐτῶν ἐπριάμεθα" εἰπόντος, ἠπιώτεροί τε αἰσχυνθέντες ἐγένοντο
CLVIII. ... οἱ δὲ μὴ τὰ αὐτὰ ἀντιπάθωσιν, ὥστε καὶ πάνυ ἀσμένως οἱ μὲν τὴν ἐκ τοῦ πρόσθεν εὐτυχίαν διασώσασθαι, οἱ δ´ ἐπὶ γοῦν τῶν ὑπαρχόντων σφίσι μεῖναι αἱρούμενοι διεμέλλησαν, καὶ ταῖς ἀπειλαῖς μηκέτι τὴν εἰρήνην ἄγοντες, τοῖς ἔργοις ἔτι διασκοποῦντες περὶ τῆς αὐτῆς ἀνέσχον, ὥσθ´ ἅπασι δῆλον γενέσθαι ὅτι ὁποτέροις ἂν αὐτῶν προτέροις παρακινῆσαί τι συνενέγκῃ, καὶ τοῦ πολέμου προκατάρξουσιν. Ἐς γὰρ τοσοῦτον οἱ πολλοὶ ταῖς ὁμολογίαις ἐμμένουσιν ἐς ὅσον αὐτοῖς καὶ καθήκῃ· πρὸς δὲ δὴ τὸ μᾶλλόν σφισι συμφέρον ἀσφαλὲς καὶ τὸ [μὴ] παρασπονδῆσαί τι νομίζουσιν εἶναι.
CLIX. Ἐπὶ Φαβίου γὰρ Μάξιμου Βερουκώσσου ἤίτοι ἀκροχορδονώδους , οὐ Δαύνιοι, ἀλλὰ Ῥωμαῖοι τοῦτο ἐποίησαν, Ἑλληνικὸν καὶ Γαλατικὸν ἀνδρόγυνον κρύψαντες ἐν μέσῃ τῇ ἀγορᾷ, ἐκ χρησμοῦ τινος δειριατωθ'ντες λέγοντος. Ἕλληνα καὶ Γαλάτην καταλήψεσθαι τὸ ἄστυ.
CLX. Ὁτι ὅτι πρέσβεις ποτὲ ἐπὶ κατασκοπῇ. Γαΐου Παπιρίου, καίπερ μηδὲν μηδέπω τῶν Ἰβηρικῶν σφίσι προσηκόντων, ἀπέστειλαν, καὶ αὐτοὺς ἐκεῖνος τά τε ἄλλα ἐδεξιώσατο καὶ λόγοις ἐπιτηδείοις διήγαγεν, εἰπὼν ἄλλα τε καὶ ὅτι ἀναγκαίως τοῖς Ἴβηρσι πολεμεῖ, ἵνα τὰ χρήματα ἃ τοῖς Ῥωμαίοις ἔτι πρὸς τῶν Καρχηδονίων ἐπωφείλετο ἀποδοθῇ, διὰ τὸ μὴ δύνασθαι ἄλλοθέν ποθεν αὐτὰ ἀπαλλαγῆναι, ὥστε τοὺς πρέσβεις ἀπορῆσαι ὅ τι οἱ ἐπιτιμήσωσιν. |
CLI. Xanthippe, vainqueur des Romains CLI. Lacédémone envoya des secours aux Carthaginois, sous la conduite du Spartiate Xanthippe, qui blâme leurs généraux de retenir sur les montagnes et dans des lieux difficiles une armée à laquelle la cavalerie et les éléphants donnaient une incontestable supériorité. A peine investi du commandement, il disposa les troupes de Carthage d’après ses idées, et par un choc terrible, il détruisit presque l’armée romaine. CLII. Maxime d'Amilcar sur le secret CLII. Suivant Amilcar, quand on veut exécuter secrètement une entreprise, il ne faut en parler à personne ; car il n’est pas d’homme assez maître de lui-même, pour garder un secret et l’ensevelir dans le silence. Au contraire, plus vous recommandez de ne point le révéler, plus on désire le faire connaître : chacun croit l’avoir seul appris d’un autre, et il est bientôt divulgué. CLIII-CLIV. Régulus est envoyé à Rome avec les députés de Carthage; sa conduite An de Rome 504 CLIII. Les Carthaginois, ainsi qu’on le rapporte, envoyèrent des députés à Rome, pour divers motifs ; mais surtout à cause du grand nombre de prisonniers. Ils avaient principalement en vue de conclure la paix à des conditions raisonnables, ou, du moins d’obtenir que leurs captifs leur fussent rendus. Parmi ces députés se trouva, dit-on, Régulus choisi par les Carthaginois, à raison de sa vertu et de sa dignité. A leur avis, les Romains consentiraient à tout, par l’espérance de recouvrer un tel homme, et Carthage n’aurait que lui à restituer, pour obtenir la paix, ou tout au moins la remise des prisonniers. Ils lui firent promettre, par un serment solennel, de revenir, s’il échouait dans le double objet de la négociation ; puis ils lui ordonnèrent de partir avec les députés. Régulus agit en Carthaginois plutôt qu’en Romain : il ne permit pas à sa femme de venir conférer avec lui ; il n’entra pas dans Rome, comme s’il eût été proscrit ; mais lorsque le sénat s’assembla hors de la ville, d’après l’usage établi pour les pourparlers avec les envoyés d’un peuple ennemi, Régulus demanda, comme on le raconte, à être admis avec les autres délégués. Régulus ne se rendit pas à l’invitation des consuls, avant d’y avoir été autorisé par les ambassadeurs Carthaginois. Rien ne doit être préféré à l'intérêt public, ni par moi, ni par aucun autre bon citoyen. Tout autre, pour se disculper de son échec, aurait exalté les ennemis. CLIV. Les Carthaginois avaient fait prisonnier Régulus, général de l’armée ennemie. Ils l’envoyèrent à Rome avec leurs députés, espérant obtenir à des conditions raisonnables, par le concours de cet homme éminent, la fin de la guerre et l’échange de prisonniers. Arrivé près de sa ville natale, Régulus refusa les honneurs dus aux consuls, et dit qu’il n’était plus citoyen, depuis le jour où la fortune lui avait donné les Carthaginois pour maîtres. Il engagea les Romains à ne point traiter avec des ennemis déjà réduits au désespoir. Ses concitoyens, pleins d’admiration, congédièrent les députés et voulurent le retenir auprès d’eux ; mais il répondit qu’il ne devait pas rester dans une ville où les lois ne lui permettaient plus de jouir de ses droits, puisque la guerre l’avait fait esclave d’un peuple étranger, et il suivit volontairement les députés à Carthage, où il finit sa vie dans des tortures longues et horribles. CLV. Décret qui n'autorise que l'aîné des enfants à prendre le surnom du père An de Rome 514 CLV. Sous la conduite de Marcus Claudius et de Titus Sempronius, parut à Rome un décret qui n’autorisait que l’aîné des enfants à prendre le surnom de leur père. CLVI. Faits relatifs à Claudius: il est livré aux Liguriens An de Rome 518 CLVI. La paix avait été conclue avec les Liguriens, ce qui n’empêcha pas Claudius de leur faire la guerre. Il les vainquit ; mais les Romains rejetèrent sur lui l’infraction du traité. Ils ne voulurent pas en être responsables et livrèrent Claudius aux Liguriens qui refusèrent de le recevoir : les Romains alors le bannirent. CLVII. Rome prépare une nouvelle guerre contre Carthage, malgré les traités An de Rome 519 CLVII. Rome avait renouvelé les traités avec les Carthaginois, moyennant une somme d’argent. Instruits qu’elle faisait des préparatifs de guerre, tandis qu’ils étaient occupés à combattre contre leurs voisins, ils y envoyèrent une ambassade, qui n’obtint aucune réponse satisfaisante. Bientôt, Hannon, plein de franchise et à la fleur de l’âge, fut député aux Romains et leur adressa sans détours diverses plaintes : "si vous ne voulez point maintenir la paix, rendez-nous la Sardaigne et la Sicile ; ce n’est pas une trêve d’un moment, mais une alliance éternelle que nous avons achetée, en vous les donnant." Ils rougirent et se montrèrent plus traitables. CLVIII. Une nouvelle guerre entre Rome et Carthage est imminente CLVIII. ... ceux-là pour ne pas être traités de même à leur tour : ils temporisèrent, résolus de tout coeur, les uns à jouir du fruit de leurs victoires passées, les autres à se contenter de leur état présent. Par cette attitude menaçante, la paix n’existait plus ; mais dans le fait, pendant qu’ils délibéraient, leur position restait la même : cependant on voyait que celui des deux peuples qui aurait le premier quelque raison pour attaquer, donnerait le signal de la guerre : le plus souvent les hommes restent fidèles à la foi jurée tout autant qu’ils y trouvent leur intérêt, et parce qu’à leurs yeux, un sûr moyen d’accroître les avantages dont ils jouissent, c’est de ne porter aucune atteinte aux traités. CLIX. Un Grec et une Grecque, un Gaulois et une Gauloise sont enterrés vivants dans le Forum An de Rome 521. CLIX. Sous le consulat de Fabius Maximus Verrucosus, les Romains, et non les Dauniens, enterrèrent tout vivants, au milieu du forum, un Grec et une Brecque, un Gaulois et une Gauloise, par la crainte d’un oracle qui avait dit : un Grec et un Gaulois s’empareront de Rome. CLX. Faits relatifs à Papirius An de Rome 523 CLX. Ils envoyèrent des émissaires, chargés d’observer Papirius ; quoique les affaires d’Espagne ne les regardassent nullement. Papirius leur fit un bon accueil et les charma par l’à-propos de ses discours : il dit, entre autres choses, qu’il était forcé de faire la guerre aux Espagnols ; afin que les Romains fussent payés des sommes encore dues par les Carthaginois qu’il ne serait pas possible de contraindre autrement à se libérer. Les émissaires ne surent quels reproches ils pouvaient lui adresser. |
CLXI. Ὅτι Ἴσσα ἡ νῆσος ἑκουσία ἑαυτὴν Ῥωμαίοις παρέδωκεν. Ἐπειδὴ γὰρ τότε πρῶτον πειρᾶσθαί σφων ἔμελλον, καὶ προσφιλεστέρους αὐτοὺς καὶ πιστοτέρους τῶν ἤδη φοβερῶν ἐνόμιζον εἶναι, κρείττους ἐς τὸ ἀφανὲς τοῦ προδήλου τῷ λογισμῷ γιγνόμενο,. Ὅτι τὸ μὲν ἐκ τοῦ ἤδη προσκεῖσθαί σφισιν ἀχθηδόνα, τὸ δὲ ἐκ τοῦ προσδοκᾶσθαι ἐλπίδα χρηστὴν ἔφερεν.
CLXII. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι τοὺς Ἰσσαίους προσχωρήσαντας αὐτοῖς, ἀνθυπουργεῖν τι εὐθὺς τούτοις προθύμως, 〈ὡς〉 τοῖς πρὸς ἑαυτοὺς ἐσπουδακόσι βοηθεῖν δοκεῖν, καὶ τοὺς Ἀρδιαίους ἀμύνεσθαι διότι τοὺς ἐκ τοῦ Βρεντεσίου ἐκπλέοντας ἐκακούργουν ἐθελήσαντες, ἔπεμψαν πρὸς Ἄγρωνα τοὺς μὲν παραιτούμενοι, τὸν δὲ ὅτι μηδὲν προπαθὼν ἀδικοίη σφᾶς αἰτιώμενοι. Καὶ ἐκεῖνον μὲν οὐκέτι περιόντα εὗρον, ἀλλά τι παιδίον, Πίννην ὄνομα, καταλιπὼν ἐτεθνήκει· Τεύτα δὲ ἡ γυνὴ αὐτοῦ, μητρυιὰ δὲ τοῦ Πίννου, ἐκράτει τῶν Ἀρδιαίων, καὶ οὐδὲν μέτριον αὐτοῖς ἀπεκρίνατο, ἀλλ´ οἷα γυνὴ πρὸς τῇ ἐμφύτῳ προπετείᾳ καὶ ὑπὸ τῆς δυνάμεως ἧς εἶχε χαυνουμένη, τοὺς μὲν ἔδησε τῶν πρέσβεων, τοὺς δὲ καὶ ἀπέκτεινεν, ὅτι ἐπαρρησιάσαντο. Καὶ τότε μὲν ταῦτ´ ἔπραξε, καὶ φρόνημα ἀπ´ αὐτῶν, ὥσπερ τινὰ ἰσχὺν ἐν τῷ προχείρῳ τῆς ὠμότητος ἐπιδεδειγμένη, ἔλαβε· διήλεγξε δὲ δι´ ἐλαχίστου τὴν τοῦ γυναικείου γένους ἀσθένειαν ταχὺ μὲν ὑπὸ βραχύτητος γνώμης ὀργιζομένην, ταχὺ δὲ καὶ ὑπὸ δειλίας φοβουμένην. Ἐπειδὴ 〈γὰρ〉 τάχιστα τὸν πόλεμον τοὺς Ῥωμαίους ἐψηφίσθαι οἱ ἐπύθετο, κατέπτηξε, καὶ τούς τε ἄνδρας οὓς εἶχεν αὐτῶν ἀποδώσειν ὑπέσχετο καὶ ἐπὶ τοῖς τετελευτηκόσιν ἀπελογεῖτο λέγουσα ὑπὸ λῃστῶν τινων αὐτοὺς πεφονεῦσθαι. Τῶν τε Ῥωμαίων τὰ τῆς στρατείας διὰ τοῦτο ἐπισχόντων τοὺς δὲ αὐτόχειρας ἐξαιτησάντων κατεφρόνησέ τε αὖθις, ὅτι μηδέπω τὰ δεινὰ αὐτῇ παρῆν, καὶ οὔτε τινὰ ἐκδώσειν ἔφη καὶ ἐπὶ τὴν Ἴσσαν στράτευμα ἀπέστειλεν. Ἐπειδὴ δὲ τοὺς ὑπάτους παρόντας ᾔσθετο, κατέδεισεν αὖ καὶ τοῦ θυμοῦ ὑφῆκε καὶ ἐς πᾶν ὁτιοῦν ἐπακοῦσαί σφων ἑτοίμη ἐγένετο. Οὐ μέντοι καὶ παντάπασιν ἐσωφρονίσθη. Τῶν γὰρ ὑπάτων πρὸς Κέρκυραν περαιωθέντων ἀνεθάρσησε, καὶ ἀποστᾶσα ἐπ´ Ἐπίδαμνον 〈καὶ Ἀπολλωνίαν〉 στράτευμα ἀπέστειλε. Τῶν δὲ Ῥωμαίων τὰς πόλεις ῥυσαμένων καὶ πλοῖα αὐτῆς μετὰ χρημάτων λαμβανόντων ἐμέλλησεν αὖθις πειθαρχῆσαί σφισιν· ἐπεὶ δὲ ἀναβάντες ὑπὲρ τῆς θαλάσσης κακῶς περὶ τὸν Ἀτύριον λόφον ἀπήλλαξαν, ἐπέσχεν ἐλπίσασα αὐτούς (ἤδη γὰρ καὶ χειμὼν ἦν) ἀπαναστήσεσθαι. Αἰσθομένη δὲ τὸν Ἀλβῖνον κατὰ χώραν μένειν, καὶ τὸν Δημήτριον ἔκ τε τῆς ἐμπληξίας ἐκείνης καὶ ἐκ τοῦ τῶν Ῥωμαίων φόβου μεθεστηκότα καί τινας ἄλλους αὐτομολῆσαι πεπεικότα, παντελῶς κατέδεισε καὶ τὴν ἀρχὴν ἀφῆκεν.
CLXIII. Ὅτι χρησμός τις τῆς Σιβύλλης τοὺς Ῥωμαίους ἐδειμάτου, φυλάξασθαι τοὺς Γαλάτας δεῖν κελεύων ὅταν κεραυνὸς ἐς τὸ Καπιτώλιον πλησίον Ἀπολλωνίου κατασκήψῃ.
CLXIV. Ὅτι οἱ Γαλάται τοὺς Ῥωμαίους ἰδόντες τὰ ἐπιτηδειότατα τῶν χωρῶν προκατειληφότας ἠθύμησαν· πάντες μὲν γὰρ ἄνθρωποι καὶ ἐπιτυχόντες ὧν ἂν ὀριγνηθῶσι πρῶτον ἑτοιμότερον πρὸς τὰ λοιπὰ χωροῦσιν, καὶ διαμαρτόντες ἐς πάντα ἀπαμβλύνονται, τὸ δὲ δὴ Γαλατικὸν πλέον τι ἢ κατὰ τοὺς ἄλλους ὀξύτατα μὲν ὧν ἂν ἐπιθυμήσωσιν ἀντιλαμβάνονται καὶ ἐρρωμενέστατα τῶν προχωρούντων αὐτοῖς ἀντέχονται, ἂν δ´ ἄρα τι καὶ βραχύτατον ἐπισυγκρούσωσιν, οὐδὲν οὐδ´ ἐς τὰ λοιπὰ ἐλπίζουσι, πρόχειροι μὲν ὑπ´ ἀνοίας πᾶν ὃ βούλονται προσδοκῆσαι, πρόχειροι δὲ ὑπὸ θυμοῦ πᾶν ὃ ἂν ἐγχειρίσωνται ἐπεξελθεῖν ὄντες. Καὶ ὀργῇ ἀκράτῳ καὶ ὁρμῇ ἀπλήστῳ χρῶνται, καὶ δι´ αὐτὰ οὔτε τι διαρκὲς ἐν αὐταῖς ἔχουσιν (ἀδύνατον γάρ ἐστιν ἐπὶ πολὺ τὸ προπετῶς θρασυνόμενον ἀνταρκέσαι), κἂν ἅπαξ ἀλλοιωθῶσιν, οὔτ´ ἀναλαβεῖν ἑαυτοὺς ἄλλως τε καὶ δέους τινὸς προσγενομένου δύνανται, καὶ ἐς ἀντίπαλον ἔκπληξιν τῆς πρόσθεν ἀδεοῦς τόλμης καθίστανται· δι´ ὀλίγου γὰρ πρὸς τὰ ἐναντιώτατα ὀξυρρόπως, ἅτε μηδὲν ἐκ τοῦ λογισμοῦ ἐχέγγυον ἐς μηδέτερον αὐτῶν παρεχόμενοι, φέρονται.
CLXV. Ὅτι Αἰμίλιος τοὺς Ἰνσούμβρους νικήσας τὰ ἐπινίκια ἤγαγε, καὶ ἐν αὐτοῖς τοὺς πρώτους τῶν ἁλόντων ἐς τὸ Καπιτώλιον ὡπλισμένους ἀνεκόμισεν ἐπισκώπτων σφίσιν, ὅτι ὀμωμοκότας αὐτοὺς ᾔσθετο μὴ πρότερον τοὺς θώρακας ἀποδύσεσθαι πρὶν ἐς τὸ Καπιτώλιον ἀναβῆναι.
CLXVI. Ὅτι εἴ τι τῶν ἐν ταῖς πανηγύρεσι νομιζομένων καὶ τὸ βραχύτατον ἡμαρτήθη, πάντως που καὶ δεύτερον καὶ τρίτον ἐπὶ πλεῖόν τε ἔτι, μέχρι περ καὶ ἀμέμπτως πάντα γεγονέναι σφίσιν ἔδοξεν, μιᾷ γέ τινι ἡμέρᾳ ἀνεωρτάζετο.
CLXVII. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι τὰ τοῦ πολέμου ἤκμαζον καὶ τῇ πρὸς ἀλλήλους ὁμονοίᾳ ἀκριβῶς ἐχρῶντο, ὥσθ´ ἅπερ τοῖς πολλοῖς ἐκ μὲν ἀκράτου εὐπραγίας ἐς θάρσος, ἐκ δὲ ἰσχυροῦ δέους ἐς ἐπιείκειαν φέρει, ταῦτά τε αὐτοῖς τότε διαλλαγῆναι· ὅσῳ γὰρ ἐπὶ πλεῖον εὐτύχησαν, ἐπὶ μᾶλλον ἐσωφρόνησαν, τὸ μὲν θράσος, οὗ τὸ ἀνδρεῖον μετέχει, πρὸς τοὺς ἀντιπάλους ἐνδεικνύμενοι, τὸ δὲ ἐπιεικὲς οὗ κο〈ι〉ν〈ωνεῖ ἡ〉 εὐψυχία, κατ´ ἀλλήλους παρεχόμενοι· τήν τε γὰρ ἰσχὺν πρὸς μετριότητος ἀκινδύνου ἐξουσίαν καὶ τὸ κόσμιον πρὸς ἀνδρείας ἀληθοῦς κτῆσιν ἐλάμβανον, μήτε τὴν εὐπραγίαν ἐς ὕβριν μήτε τὴν ἐπιείκειαν ἐς δειλίαν ἐξάγοντες. Οὕτω μὲν γὰρ τό τε σωφρονοῦν ἐξ ἀνδρείας καὶ τὸ θαρσοῦν ἐκ θάρσους φθείρεσθαι, ἐκείνως δὲ τὸ μέτριον ὑπ´ ἀνδρείας ἀσφαλέστερον καὶ τὸ εὐτυχοῦν ὑπ´ εὐταξίας βεβαιότερον γίγνεσθαι ἐνόμιζον. Καὶ διὰ τοῦτο καὶ τὰ μάλιστα τούς τε προσπεσόντας σφίσι πολέμους κράτιστα διήνεγκαν καὶ τὰ σφέτερα τά τε τῶν συμμάχων ἄριστα ἐπολίτευσαν.
CLXVIII. Ὅτι Δημήτριος ἔκ τε τῆς τοῦ Πίννου ἐπιτροπεύσεως καὶ ἐκ τοῦ τὴν μητέρα αὐτοῦ Τριτεύταν τῆς Τεύτας ἀποθανούσης γῆμαι ἐπαρθεὶς τοῖς τε ἐπιχωρίοις ἐπαχθὴς ἦν καὶ τὰ τῶν πλησιοίκων ἐκακούργει. Καὶ ἐδόκει γὰρ τῇ τῶν Ῥωμαίων φιλίᾳ ἀποχρώμενος ἀδικεῖν αὐτούς, αἰσθόμενοι τοῦτο μετεπέμψαντο αὐτόν. Ὡς δὲ οὐχ ὑπήκουσεν, ἀλλὰ καὶ τῆς συμμαχίδος σφῶν ἥπτετο, ἐστράτευσαν ἐπ´ αὐτὸν ἐν τῇ Ἴσσῃ ὄντα.
CLXIX. Ὅτι ὅσοι ἐντὸς τῶν Ἄλπεων ἐνέμοντο τοῖς Καρχηδονίοις συνεπανέστησαν, οὐχ ὅτι τοὺς Καρχηδονίους ἀντὶ τῶν Ῥωμαίων ἡγεμόνας ἀνθῃροῦντο, ἀλλ´ ὅτι τὸ μὲν ἄρχον σφῶν ἐμίσουν, τὸ δὲ ἀπείρατον ἠγάπων. Ἐκ πάντων μὲν δὴ τότε ἐθνῶν σύμμαχον τοῖς Καρχηδονίοις ἐπὶ τοὺς Ῥωμαίους ὑπῆρξαν. Πρὸς ἅπαντας δ´ ὡς εἰπεῖν αὐτοὺς ἰσοστάσιος ὁ Ἀννίβας ἐγένετο· συνεῖναί τε γὰρ ὀξύτατα καὶ ἐκφροντίσαι πάνθ´ ὅσα ἐνεθύμει [οὗτος] ἐδύνατο· καίτοι πέφυκεν ὡς πλήθει τὸ μὲν βέβαιον ἐκ βραδυτῆτος τὸ δὲ ὀξύρροπον ἐκ τάχείας διανοίας ὑπάρχειν. Τοῦτο γὰρ ἐκ τοῦ ὑπογυωτάτου καὶ διαρκέστατος ἐς τὸ φερεγγυώτατον ἦν· τό τε ἀεὶ παρὸν ἀσφαλῶς διετίθετο καὶ τὸ μέλλον ἰσχυρῶς προενόει, βουλευτής τε τοῦ συνήθους ἱκανώτατος καὶ εἰκαστὴς τοῦ παραδόξου ἀκριβέστατος γενόμενος, ἀφ´ ὧν τό τε ἤδη προσπῖπτόν οἱ ἑτοιμότατα καὶ δι´ ἐλαχίστου καθίστατο, καὶ τὸ μέλλον ἐκ πολλοῦ τοῖς λογισμοῖς προλαμβάνων ὡς καὶ παρὸν διεσκόπει. Κἀκ τούτου καὶ τοῖς καιροῖς ἐπὶ πλεῖστον ἀνθρώπων καὶ τοὺς λόγους καὶ τὰς πράξεις ἐφήρμοζεν, ἅτε καὶ ἐν τῷ ὁμοίῳ τό τε ὑπάρχον καὶ τὸ ἐλπιζόμενον ποιούμενος. Ἐδύνατο δὲ ταῦθ´ οὕτω πράττειν, ὅτι πρὸς τῇ τῆς φύσεως ἀρετῇ καὶ παιδείᾳ πολλῇ μὲν Φοινικικῇ κατὰ τὸ πάτριον πολλῇ δὲ καὶ Ἑλληνικῇ ἤσκητο, καὶ προσέτι καὶ μαντικῆς τῆς διὰ σπλάχνων ἠπίστατο. Καὶ προσέτι καὶ μαντικῆς τι τῆς διὰ σπλάγχνων ἠπίσταντ. Τοιοῦτος οὖν δή τις τὴν ψυχὴν γενόμενος ἀντίρροπον καὶ τὸ σῶμα, τὰ μὲν φύσει τὰ δὲ καὶ διαίτῃ, παρεσκεύαστο, ὥσθ´ ὅσα ἐνεχειρίζετο ῥᾳδίως κατεργάζεσθαι. Κοῦφόν τε γὰρ καὶ ἐμβριθὲς ὅτι μάλιστα αὐτὸ εἶχε, καὶ διὰ τοῦτο καὶ θεῖν καὶ συνίστασθαι ἱππεύειν τε ἀνὰ κράτος ἀσφαλῶς ἐδύνατο. Καὶ οὔτε πλήθει ποτὲ τροφῆς ἐβαρύνετο οὔτε ἐνδείᾳ ἔκαμνεν, ἀλλ´ ἐν ἴσῳ καὶ τὸ πλέον καὶ τὸ ἔλαττον, ὡς καὶ αὔταρκες ἑκάτερον, ἐλάμβανεν. Ταῖς 〈τε〉 ταλαιπωρίαις ἰσχυρίζετο, καὶ ταῖς ἀγρυπνίαις ἐρρώννυτο. Οὕτως οὖν δὴ καὶ τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ σώματος ἔχων τοιᾷδε τῇ τῶν πραγμάτων διαχειρίσει ἐπίπαν ἐχρῆτο. Τούς τε γὰρ πολλοὺς ἐς μόνον τὸ συμφέρον σφίσι πιστοὺς ὁρῶν ὄντας, αὐτός τε τοῦτον τὸν τρόπον αὐτοῖς προσεφέρετο καὶ ἐς ἐκείνους ταὐτὸν ὑπώπτευεν, ὥστε πλεῖστα μὲν ἀπατήσας τινὰς κατορθῶσαι, ἐλάχιστα δὲ ἐπιβουλευθεὶς σφαλῆναι. καὶ πολέμιον πᾶν τὸ πλεονεκτεῖν δυνάμενον καὶ ἐν τοῖς ὀθνείοις καὶ ἐν τοῖς ὁμοφύλοις ὁμοίως ἡγούμενος, οὐκ ἀνέμενε τοῖς ἔργοις τὴν διάνοιαν αὐτῶν ἐκμανθάνειν, ἀλλ´ ὡς καὶ βουλομένους σφᾶς ἀδικεῖν ὅτι ἐδύναντο τραχύτατα μετεχειρίζετο, προποιῆσαί τέ τι μᾶλλον ἢ προπαθεῖν ἄμεινον ἡγεῖτο, καὶ ἐφ´ ἑαυτῷ τοὺς ἄλλους, ἀλλ´ οὐκ ἐφ´ ἑτέροις ἑαυτὸν εἶναι ἠξίου. Τό τε σύμπαν εἰπεῖν, τῇ φύσει τῶν πραγμάτων, ἀλλ´ οὐ τοῖς ἐς φήμην αὐτῶν εὐδοκιμοῦσιν, ὁσάκις γε μὴ κατ´ αὐτὸ καὶ ἄμφω συνέπιπτε, προσέκειτο. Καὶ μέντοι καὶ ἐτίμα καθ´ ὑπερβολὴν ὅτου δέοιτο· δούλους τε γὰρ τοῦ τοιούτου τοὺς πλείστους ἡγεῖτο εἶναι, καὶ κινδυνεύειν ἐπ´ αὐτῷ καὶ παρὰ τὸ συμφέρον σφίσιν ἐθέλοντας ἑώρα. καὶ διὰ ταῦτα καὶ τῶν κερδῶν καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἡδίστων αὐτὸς μὲν πολλάκις ἀπείχετο, ἐκείνοις δὲ ἀφθόνως μετεδίδου, καὶ ἀπ´ αὐτοῦ κοινωνούς σφας καὶ τῶν πόνων οὐκ ἀκουσίους ἐκτᾶτο. Καὶ τούτοις μὲν οὐχ ὅπως ἰσοδίαιτος ἀλλὰ καὶ ἰσοκίνδυνος ἐγίγνετο, πάνθ´ ὅσα ἀπῄτει παρ´ αὐτῶν πρῶτος ἐκπονούμενος· οὕτω γὰρ καὶ ἐκείνους ἀπροφασίστως καὶ προθύμως; ἅτε μήτε τοῖς λόγοις αὐτοῦ προσέχοντας, σύμπαντά οἱ συμπράξειν ἐπίστευεν· πρὸς δὲ δὴ τοὺς ἄλλους πολλῷ τῷ φρονήματι ἀεὶ ἐχρῆτο· ὥστε τοὺς μὲν εὔνοιαν αὐτοῦ τοὺς δὲ δέος ἔκ τε τοῦ ὁμοδιαίτου καὶ ἐκ τοῦ ὑπέρφρονος παμπληθεῖς ἔχειν. Ἐξ οὗπερ καὶ τὰ μάλιστα τό τε ὑπερέχον κολούειν καὶ τὸ ταπεινούμενον ἐξαίρειν, καὶ τῷ μὲν ὄκνον τῷ δὲ θάρσος, ἐλπίδα 〈τε καὶ〉 ἀπόγνωσιν ὑπὲρ τῶν μεγίστων δι´ ἐλαχίστου πᾶσιν οἷς ἐβούλετο ἐμποιεῖν ἐδύνατο. Καὶ ὅτι ταῦτ´ οὐκ ἄλλως περὶ αὐτοῦ λέγεται ἀλλ´ ἀληθῆ παραδέδοται, τεκμηριοῖ τὰ ἔργα. Τῆς τε γὰρ Ἰβηρίας πολλὰ διὰ βραχέος προσεκτήσατο, καὶ τὸν πόλεμον ἐκεῖθεν διὰ τῶν Γαλατῶν, οὐχ ὅτι ἀσπόνδων ἀλλὰ καὶ ἀγνώστων οἱ τῶν πλείστων ὄντων, ἐς τὴν Ἰταλίαν ἐσήγαγε. Τάς τε Ἄλπεις πρῶτος ἀνθρώπων τῶν οὐκ Εὐρωπαίων, ὅσα γε ἡμεῖς ἴσμεν, σὺν στρατῷ διέβη. Καὶ ἐπ´ αὐτὴν τὴν Ῥώμην ἐπεστράτευσε, τά τε συμμαχικὰ αὐτῆς ὀλίγου πάντα, τὰ μὲν βίᾳ τὰ δὲ καὶ πείθων, ἀπέρρηξεν. Καὶ ταῦτα μέντοι αὐτὸς καθ´ ἑαυτὸν ἄνευ τοῦ κοινοῦ τῶν Καρχηδονίων κατέπραξεν. Οὔτε γὰρ τὴν ἀρχὴν ὑπὸ τῶν οἴκοι τελῶν ἐξεπέμφθη, οὔθ´ ὕστερον μεγάλης τινὸς βοηθείας παρ´ αὐτῶν ἔτυχε· τῆς γάρ τοι δόξης τῆς τε ὠφελίας οὐκ ἐλάχιστα ἀπολαύσειν ἀπ´ αὐτοῦ μέλλοντες, μὴ ἐγκαταλιπεῖν αὐτὸν δόξαι μᾶλλον ἢ συναίρεσθαι ἔν τινι ἰσχυρῶς ἠθέλησαν.
CLXX. Ὅτι ἡ μὲν εἰρήνη καὶ πορίζει χρήματα καὶ φυλάσσει, ὁ δὲ δὴ πόλεμος καὶ ἀναλίσκει καὶ διαφθείρει.
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CLXI. L'Île d'Issa se livre aux Romains An de Rome 524 CLXI. L’île d’Issa se livra spontanément aux Romains. Ses habitants, qui allaient essayer de leur domination pour la première fois, espéraient trouver en eux des alliés plus dévoués et plus fidèles que les illyriens qu’ils redoutaient déjà. Leurs réflexions sur ce qu’il connaissaient les disposaient mieux en faveur de ce qui leur était inconnu. Ils se résignaient, parce qu’affligés du présent, ils avaient d’heureuses espérances pour l’avenir. CLXII. Conduite de Teuta, veuve d'Agron, envers les Romains CLXII. Les Romains désiraient vivement rendre sur-le-champ service aux Issaeens qui s’étaient déclarés pour eux : ils voulaient tout à la fois paraître secourir les peuples dévoués à leur cause et punir les Ardiaeens du mal qu’ils faisaient à ceux qui s’embarquaient à Brindes. Ils envoyèrent donc une délégation à Agron, pour intercéder en faveur d’Issa et se plaindre des dommages qu’il leur causait à eux-mêmes, sans rien avoir à leur reprocher. Les ambassadeurs, à leur arrivée, ne trouvèrent plus Agron : il était mort et avait laissé pour successeur un enfant, nommé Pinnés. Teuta, veuve d’Agron et belle-mère de Pinnés, gouvernait les Ardiaeens. Son arrogance lui fit oublier toute mesure dans sa réponse : unissant à la témérité de son sexe un orgueil inspiré par la puissance dont elle était revêtue, elle fit charger de chaînes une partie des ambassadeurs et massacrer les autres, parce qu’ils avaient parlé avec liberté. Tels furent alors ses actes : ils accrurent sa fierté, comme si, par cette cruauté impudents, elle avait donné une preuve de force. Bientôt elle mit à nu toute la faiblesse d’un sexe qui se laisse entraîner avec la même promptitude à la colère par sa petitesse d’esprit et à la peur par sa timidité. A peine instruite que Rome avait décrété de lui faire la guerre, elle fut consternée et promit de rendre les ambassadeurs qu’elle retenait captifs : quant à ceux qui avaient péri, elle dit pour sa défense qu’ils avaient été tués par des brigands. Touchés de ses protestations, les Romains diffèrent l’expédition et demandent que les assassins lui soient livrés. Teuta les brave de nouveau parce que le danger n’est plus imminent : elle déclare qu’elle ne livrera aucun des meurtriers et envoie des troupes à Issa. Peu de temps après, informée de l’arrivée des consuls, elle tremble encore, comprime son orgueil et se montre prête à souscrire à leurs volontés. Elle ne devint pourtant pas tout à fait raisonnable : les consuls ayant fait voile vers Corcyre, elle reprit courage, se sépara des Romains et fit partir des troupes pour Epidamne. Mais ils délivrent les villes de l’Epire, s’emparent de quelques vaisseaux de Teuta et de l’argent dont ils étaient chargés : elle semble de nouveau devoir se soumettre. Cependant les Romains, après une heureuse navigation, veulent à peine prendre terre qu’ils éprouvent un échec près du promontoire d’Andetrium. Alors Teuta hésite, espérant, par cela même que l’hiver régnait déjà, qu’ils ne tarderaient pas à s’éloigner ; mais Albinus ne bouge pas, et Démétrius abandonne la reine, non moins à cause de sa conduite insensée que par la crainte des Romains : son exemple entraîne plusieurs défections. A cette nouvelle, en proie aux plus vives alarmes, elle dépose la souveraine puissance. CLXIII. Oracle de la Sibylle au sujet des Gaulois An de Rome 529 CLXIII. Un oracle de la sibylle effrayait les Romains : il leur ordonnait de se tenir en garde contre les Gaulois, lorsque la foudre serait tombée sur le Capitole, près du temple d’Apollon. CLXIV. Portrait des Gaulois CLXIV. Les Gaulois, voyant les Romains déjà maî tres des positions les plus avantageuses, perdirent courage; car tous les hommes, quand ils ont obtenu ce qu'ils désiraient d'abord, montrent ensuite beaucoup plus d'ardeur; reçoivent ils un échec, leur énergie s'émousse. Les Gaulois, plus que les autres peuples, poursuivent avec chaleur le but qu'ils veulent atteindre, et lorsqu'une entreprise marche à leur gré, ils s'y attachent fortement. Rencontrent ils le plus léger obstacle, ils perdent tout espoir du succès: portés par une folle présomption à se promettre ce qu'ils souhaitent, par un naturel bouillant à pousser une entreprise jusqu'à sa dernière limite, rien ne tempère leur fougue, rien ne maîtrise leurs élans. Aussi, jamais chez eux rien de durable; car l'audace qui se précipite ne peut tenir ferme. Une fois abattus, ils sont incapables de se relever, surtout si la crainte se joint au découragement; ils tombent alors dans une léthargie aussi grande que leur audace était naguère intrépide: un moment leur suffit pour passer brusque ment d'un excès à l'excès contraire, la raison ne leur offrant jamais un point fixe où ils puissent s'arrêter. CLXV. Æmilius, vainqueur des Insubres, reçoit les honneurs du triomphe CLXV. Aemilius, vainqueur ries lnsubres, reçut les honneurs du triomphe. Là figurèrent les prisonniers les plus distingués: il les conduisit tout armés au Capitole et les accabla de sarcasmes; sachant qu'ils avaient juré de ne point se dépouiller de leurs cuirasses, avant d'être montés au Capitole. CLXVI. Remarque à propos des élections irrégulières CLXVI. Lorsque les usages, consacrés par le temps, avaient reçu l'atteinte la plus légèIe dans les comices, on les tenait sans aucune solennité deux ou trois fois, en un seul jour, et même davantage; jusqu'à ce que tout parût s'être régulièrement passé. CLXVII. État de Rome CLXVII. Les Romains jouissaient de la gloire des armes et vivaient dans une parfaite union: tandis que chez la plupart des hommes une prospérité sans mélange engendre l'insolence, et une vive crainte la modération, il en fut alors tout autrement chez les Romains. Plus ils obtenaient de succès, plus ils étaient raisonnables: déployant contre leurs ennemis la fierté qui s'allie au courage, et montrant les uns envers les autres la douceur jointe à une grande fermeté, ils arrivaient par la force à la modération, par la modération au véritable courage, et ne laissaient point la prospérité dégénérer en insolence, ni la douceur en lâcheté. Ainsi, leur modération naissait alors du courage: ils étaient persuadés que l'audace trouve sa perte dans l'audace même, tandis qu'en suivant la ligne de conduite qu'ils avaient adoptée, le courage mettait leur modération à l'abri des revers, et leur prospérité était consolidée par la modération. Ce fut par là surtout qu'ils se tirèrent avec gloire des guerres qu'ils eurent à soutenir, et qu'ils dirigèrent avec un rare bonheur leurs propres affaires et celles de leurs alliés. CLXVIII. Orgueil de Démétrius An de Rome 535 CLXVIII. Démétrius, fier d'être chargé de la tutelle de Pinnès et d'avoir obtenu la main de sa mère Triteuta après la mort de Teuta, s'attira la haine des habitants de la contrée et ravagea les terres voisines: il paraissait commettre ces excès, à la faveur de l'amitié rIes Romains. Les consuls, dès qu'ils en furent instruits, lui donnèrent l'ordre de se rendre auprès d'eux, mais loin d'obéir, il attaqua leurs alliés. Aussitôt ils firent voile avec leur armée vers Issa, où se trouvait Démétrius. CLXIX. Portrait d'Annibal CLXIX. Tous les peuples qui habitaient en deçà des Alpes se déclarèrent pour les Carthaginois: ce n'est pas qu'ils aimassent mieux être sous leurs ordres que sous ceux des Romains; mais ils détestaient la domination de ces derniers et acceptaient volontiers celle qu'ils ne connaissaient pas. Chacun de ces peuples devint donc, en ce moment, un allié de Carthage contre Rome; mais Annibal seul pesait, autant qu'eux tous, dans la balance. Doué de la conception la plus vive, il savait arriver à ses fins par de sages ménagements; et cependant les résolutions fermes exigent ordinairement de la lenteur; tandis que les résolutions subites demandent un esprit prompt, par cela même qu'elles sont instantanées. Toujours en mesure de tenir ce qui engageait le plus sa responsabilité, il profitait du présent sans faillir et dominait fortement l'avenir. D'une prudence consommée dans les conjonctures ordinaires, il devinait avec sagacité quel était le meilleur parti à prendre dans les plus imprévues: par là, il se tirait avec bonheur et sur-le-champ des difficultés du moment; en même temps que sa raison lui révélait d'avance les besoins de l'avenir. Appréciant avec la même justesse ce qui était et ce qui devait être, il adaptait presque toujours aux circonstances et ses discours et ses actions, Il dut ces avantages non seulement à la nature qui l'avait comblé de ses dons; mais encore à une vaste instruction: initié, suivant la coutume de sa patrie, aux connaissances répandues parmi les Carthaginois; il y ajouta les lumières des Grecs: de plus, il possédait jusqu'à un certain point l'art de lire l'avenir dans les entrailles des victimes. A ces avantages intellectuels se joignaient des qualités physiques non moins précieuses et dont il fut redevable à sa manière de vivre autant qu'à la nature: aussi exécutait-il sans peine toutes les entreprises qui lui étaient confiées. Son corps unissait l'agilité à la force: il pouvait en toute sécurité courir, rester ferme à sa place, lancer rapidement un coursier. Jamais il ne se trouvait mal d'avoir trop ou trop peu mangé, et il s'acconmodait tout aussi bien de l'un que de l'autre. Les fatigues lui donnaient plus de vigueur, les veilles plus de force.
Tel était Annibal, au moral el au
physique: passons à ses principes dans le maniement des affaires.
Persuadé que la plupart des hommes ne sont fidèles qu'à leur
intérêt, il prit ce mobile pour règle de conduite envers les autres
et s'attendit toujours à ce qu'ils agiraient de même à son égard.
Aussi, réussit il souvent par la ruse et échoua-t-il rarement par
les artifices d'autrui. Tous ceux qui pouvaient devenir plus
puissants que lui, étrangers ou compatriotes, étaient à ses yeux
autant d'ennemis: sans attendre que les faits eussent démasqué leur
âme, il les poursuivait avec le plus grand acharnement, comme
coupables de nourrir contre lui des pensées hostiles ; convaincu
qu'il vaut mieux attaquer qu'être attaqué soi-même. Enfin, il
croyait que tout le monde devait dépendre de lui et qu'il ne devait
pas dépendre des autres. Ce ne sont pas de vaines assertions; c'est la vérité même attestée par les faits. Annibal soumit en peu de temps une grande partie de l'Espagne; puis, à travers le pays des Gaulois qui n'avaient fait aucun traité avec lui, qui lui étaient même presque tous inconnus, il porta la guerre en Italie. Il est le premier, du moins à ma connaissance, qui, né hors de l'Europe, franchit les Alpes avec une armée, marcha contre Rome même et lui enleva presque tous ses alliés, les uns par la force, les autres par la persuasion, opérant ces prodiges par son seul génie, sans le concours de Carthage; car dans le principe, elle ne le chargea point de cette guerre: plus tard, il n'en reçut aucun secours efficace, et quoiqu'elle dût retirer de ses exploits beaucoup de gloire et des avantages considérables, elle s'attacha bien plus à paraître ne pas l'abandonner qu'à le soutenir avec énergie. An de Rome 535 CLXX. La paix procure des richesses et les conserve : la guerre les dépense et les épuise. |
CLXXI. Ὅτι πέφυκε πᾶν τὸ ἀνθρώπειον δεσπόζειν τε ἐπιθυμεῖν τῶν ὑπεικόντων καὶ τῇ παρὰ τῆς τύχης ῥοπῇ κατὰ τῶν ἐθελοδουλούντων χρῆσθαι. Ἀλλὰ ἡμῖν συνειδότες αὐτὸ καὶ πεπειραμένοι αὐτῶν ἐξαρκεῖν ὑμῖν πρὸς ἀσφάλειαν τήν τε ἐπιείκειαν καὶ τὴν φιλανθρωπίαν νομίζετε; καὶ ὅσα ἂν ἢ λαθόντες ἢ ἐξαπατήσαντες ἡμᾶς ἢ καὶ κομισάμενοι... εν ... με ... τίθεσθαι, μήτε παρορμᾶσθε μήτε προφυλάττεσθε μήτε ἀμύνεσθε; καὶ μέντοι καὶ ὅτι οὐδέποτε ἐλογίσασθε τοῦθ´ ὅτι τὰ τοιαῦτα πρὸς μὲν ἀλλήλους ὀρθῶς ὑμῖν ἔχει ποιεῖν, πρὸς δὲ δὴ Καρχηδονίους αἰσχρῶς καὶ κακῶς· τοῖς μὲν γὰρ πολίταις καὶ πράως καὶ πολιτικῶς χρῆσθαι δεῖ, κἂν γὰρ ἀλόγως τις σωθῇ, ἡμέτερόν ἐστιν, τοῖς δὲ δὴ πολεμίοις ἀφειδῶς· οὐ γὰρ ἐξ ὧν ἂν σφαλῶμεν φεισάμενοι αὐτῶν, ἀλλ´ ἐξ ὧν ἂν κρατήσωμεν κολούσαντες αὐτοὺς σωθησόμεθα. Ὅτι ὁ μὲν πόλεμος καὶ τὰ οἰκεῖά τισι σώζει καὶ τὰ ἀλλότρια προσκτᾶται, ἡ δὲ εἰρήνη οὐχ ὅπως τὰ πορισθέντα δι´ ἐκεῖνον ἀλλὰ καὶ ἑαυτὴν προσαπόλλυσιν.
CLXXII. Ὅτι αἰσχρὸν γάρ ἐστι πρὸς τὰ ἔργα πρὸ τῶν λόγων τῶν περὶ αὐτῶν χωρεῖν, ἐν ᾧ κατορθώσαντες μὲν εὐτυχηκέναι μᾶλλον ἢ καλῶς βεβουλεῦσθαι δόξετε, σφαλέντες δὲ τὴν σκέψιν ἀπρονοήτως ὅτε οὐδὲν ὄφελος ἔτι ποιεῖσθαι. Καὶ μέντοι καὶ ἐκεῖνο τίς οὐκ οἶδεν, ὅτι τὸ μὲν ἐπιτιμῆσαί τι καὶ κατηγορῆσαί τινων προσπολεμησάντων ποτὲ ἡμῖν ῥᾷστόν που καὶ παντός ἐστι, τὸ δ´ αὖ τῇ πόλει συμφέρον οὐ πρὸς ὀργὴν ὧν πεποιήκασί τινες, ἀλλὰ πρὸς τὸ χρήσιμον αὐτῆς εἰπεῖν τῇ τοῦ συμβούλου τάξει προσήκει; μὴ παρόξυνε πρότερον ἡμᾶς, ὦ Λέντουλε, μηδ´ ἀνάπειθε πολεμῆσαι πρὶν ὅτι καὶ συνοίσει τοῦθ´ ἡμῖν ἐπιδεῖξαι, σκοπῶν τά τε ἄλλα καὶ μάλισθ´ ὅτι οὐχ ὁμοίως ἐνταυθοῖ τε περὶ τῶν τοῦ πολέμου πραγμάτων λέγεται καὶ ἐν αὐτοῖς τοῖς ἔργοις πράττεται. Συχνοὺς γὰρ αἱ συμφοραὶ διορθοῦσι, καὶ πολλοὶ καλῶς αὐταῖς χρησάμενοι κρεῖττον ἀπαλλάσσουσι τῶν εὖ καὶ τελείως πραττόντων καὶ δι´ αὐτὸ καὶ ὑβριζόντων· δοκεῖ γάρ πως ἡ κακοπραγία μέρος οὐκ ἐλάχιστον ἔχειν ὠφελίας, ὅτι μήτε ἐκφρονεῖν τοὺς ἀνθρώπους μήτε ἐξυβρίζειν ἐᾷ. Κράτιστον μὲν γάρ ἐστι φύσει πρὸς πάντα τὰ ἀμείνονα τετράφθαι, καὶ τῆς ἐπιθυμίας μέτρον μὴ τὴν ἐξουσίαν ἀλλὰ τὸν λογισμὸν ποιεῖσθαι· ἂν δέ τις ἀδυνατῇ στέργειν τὸ κρεῖττον, λυσιτελεῖ αὐτῷ καὶ ἄκοντι σωφρονεῖν, ὥστε ἐν εὐδαιμονίᾳ καὶ τὸ μὴ πάντα εὖ πράττειν τίθεσθαι. Φυλάξασθαι χρὴ μὴ καὶ αὖθίς τι τῶν ὁμοίων παθεῖν· ὅπερ που καὶ μόνον ἄν τις ἐκ τῶν συμφορῶν ὠφεληθείη· αἱ μὲν γὰρ εὐπραγίαι σφάλλουσιν ἔστιν ὅτε τοὺς ἀπερισκέπτως τι δι´ αὐτὰς ἐλπίσαντας ὡς καὶ αὖθις κρατήσοντας, τὰ δὲ δὴ πταίσματα ἀναγκάζει πάντα τινὰ ἐξ αὐτῶν ὧν πεπείραται, καὶ τοῦ μέλλοντος ἀσφαλῶς προορᾶσθαι. - Ὅτι οὐκ ἔστι σμικρὸν οὔτε πρὸς τὴν παρὰ τῶν θεῶν εὔνοιαν οὔτε πρὸς τὴν παρὰ τῶν ἀνθρώπων εὐδοξίαν τὸ μὴ δοκεῖν πολεμοποιεῖν, ἀλλ´ ἀναγκάζεσθαι τοὺς ὑπάρξαντας ἀμύνασθαι.
CLXXIII. Τοιούτων δή τινων ἐπ´ ἀμφότερα λεχθέντων ἔδοξέ σφισι παρασκευάζεσθαι μὲν ὡς καὶ πολεμήσουσι, μὴ μέντοι καὶ τοῦτο ψηφίσασθαι, ἀλλὰ πρέσβεις ἐς τὴν Καρχηδόνα πέμψασι τοῦ Ἀννίβου κατηγορῆσαι, καὶ εἰ μὲν μὴ ἐπαινοῖεν τὰ πραχθέντα ὑπ´ αὐτοῦ, δικάσαι, εἰ δ´ ἐς ἐκεῖνον ἀναφέροιεν αὐτά, ἐξαίτησιν αὐτοῦ ποιήσασθαι, κἂν μὲν ἐκδῶσιν αὐτόν, εἰ δὲ μή, τὸν πόλεμόν σφισιν ἐπαγγεῖλαι.
CLXXIV. Ὅτι ὡς οὐδὲν σαφὲς οἱ Καρχηδόνιοι τοῖς πρέσβεσιν ἀπεκρίναντο, ἀλλὰ καὶ ἐν ὀλιγωρίᾳ αὐτοὺς ἐποιοῦντο, ὁ Φάβιος ὁ Μᾶρκος τάς τε χεῖρας ὑπὸ τὸ ἱμάτιον ὑπέβαλε καὶ ὑπτιάσας αὐτὰς ἔφη "Ἐγὼ μὲν ἐνταῦθ´, ὦ Καρχηδόνιοι, καὶ τὸν πόλεμον καὶ τὴν εἰρήνην φέρω, ὑμεῖς δ´ ὁπότερον αὐτῶν βούλεσθε, ἄντικρυς ἕλεσθε." Ἀποκριναμένων δὲ πρὸς τοῦτο καὶ τότε αὐτῶν αἱρεῖσθαι μὲν μηδέτερον, δέχεσθαι δὲ ἑτοίμως ὁπότερον ἄν σφισι καταλίπωσι, τὸν πόλεμον αὐτοῖς ἐπήγγειλεν.
CLXXV. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι Ναρβωνησίους πρὸς συμμαχίαν ἐκάλουν· οἱ δὲ οὔτε τι πρὸς τῶν Καρχηδονίων κακὸν οὔτ´ αὖ πρὸς τῶν Ῥωμαίων ἀγαθόν, ὥστε τοῖς μὲν πολεμῆσαι τοῖς δὲ ἀμῦναι, πεπονθέναι πώποτε ἔφασαν, καὶ πάνυ δι´ ὀργῆς αὐτοὺς ἔσχον, ἐπικαλοῦντές σφισιν ὅτι πολλὰ καὶ δεινὰ τοὺς ὁμοφύλους αὐτῶν ἐδεδράκεσαν. CLXXVI. Δίων δὲ ὁ Κοκκειανὸς τοὺς Ναρβωνησίους Βέβρυκας λέγει, γράφων ο¯´υτω· " Τῶν πάλαι Βεβρύκων, νῶν δὲ Ναρβωνησίων ἐστὶ τὸ Πυρηναῖον ὄρος. Τὸ δὲ ὄρος τοῦτο χωρίζει )Ιβηρίαν καὶ Γαλατίαν."
CLXXVII. Ὅτι ἀπὸ τοιαύτης φησὶν ὁ Δίων ἐκεῖθεν ἤδη προσδοκίας Ῥωμαίους καὶ Καρχηδονίους καθίστασθαι μέγιστον τῇ γνώμῃ τὸ διάφορον ἐς τὴν τοῦ πολέμου διαχείρισιν εἰληφότας. - Τό τε γὰρ εὔελπι πρὸς εὐθυμίαν πάντας ἀνθρώπους ἄγον προθυμοτέρους τε αὐτοὺς καὶ ἐχεγγυωτέρους πρὸς πίστιν τοῦ κρατήσειν παρέχεται, καὶ τὸ δύσελπι ἔς τε ἀθυμίαν καὶ ἐς ἀπόγνωσιν ἐμβαλὸν καὶ τὴν ῥώμην τῆς εὐψυχίας ἀφαιρεῖται. - Οἷά που οὖν φιλεῖ τά τε διὰ πλείστου καὶ τὰ ἐν ἀγνωσίᾳ ὄντα πολλοὺς ἐκταράσσειν, δέος τοῖς Ἴβηρσιν οὐκ ἐλάχιστον ἐνεποίει. - Τὸ γάρ τοι πολὺ τοῦ ὁμίλου, τὸ μὴ ἀπ´ οἰκείας τινὸς αἰτίας ἀλλ´ ἐν συμμαχίας λόγῳ στρατευόμενον, ἐπὶ τοσοῦτον ἔρρωται ἐφ´ ὅσον ἂν ὠφελήσεσθαί τι ἀκινδύνως ἐλπίσωσιν· ὅταν δὲ δὴ ἐγγὺς τῶν ἀγώνων γένωνται, τάς τε ἐλπίδας τῶν κερδῶν ἐξίστανται καὶ τὰς πίστεις τῶν ὑποσχέσεων ἐγκαταλείπουσι. Καὶ τὸ μὲν πλεῖστον ταῖς γνώμαις, ὡς καὶ πάντῃ πάντως κατορθώσοντας, λαβεῖν· εἰ δ´ οὖν τι καὶ σφαλεῖεν, ἐλάχιστον αὐτὸ πρὸς ἃ ἀντήλπιζον νομίζειν.
CLXXVIII. Ὅτι ἐπεὶ τῷ πλήθει τοῦ στρατοῦ τοῦ Ἀννίβου οὐδὲν τῶν παρασκευαζομένων ἐξήρκει, καί τινος αὐτῷ διὰ τοῦτο γνώμην δόντος ταῖς τῶν ἐναντίων σαρξὶ τοὺς στρατιώτας σιτίζειν, τὸ μὲν πρᾶγμα οὐκ ἐδυσχέραινε, φοβεῖσθαι δὲ ἔφη μήποτε τοιούτων σωμάτων ἀπορήσαντες ἐπ´ ἀλληλοφαγίαν τράπωνται.
CLXXIX. Ὅτι Ἀννίβας πρὶν ἔργου ἔχεσθαι συγκαλέσας τοὺς στρατιώτας παρήγαγε τοὺς αἰχμαλώτους οὓς κατὰ τὴν ὁδὸν εἰλήφει, καὶ ἐπύθετο αὐτῶν πότερα δεδέσθαι τε ἐν πέδαις καὶ δουλεύειν κακῶς ἢ μονομαχῆσαι ἀλλήλοις, ὥστ´ ἀφεθῆναι προῖκα τοὺς νικήσαντας, ἐθέλοιεν. Ἐπειδή τε τοῦθ´ εἵλοντο, συνέβαλεν αὐτούς, καὶ μαχεσαμένων σφῶν εἶπεν "εἶτ´ οὐκ αἰσχρόν, ὦ ἄνδρες στρατιῶται, τούτους μὲν τοὺς ὑφ´ ἡμῶν ἑαλωκότας οὕτω πρὸς τὴν ἀνδρείαν ἔχειν ὥστε καὶ ἀποθανεῖν ἀντὶ τοῦ δουλεῦσαι ἐπιθυμῆσαι, ἡμᾶς δ´ ὀκνῆσαι πόνον τινὰ καὶ κίνδυνον ὑπὲρ τοῦ μὴ ἀκούειν ἑτέρων καὶ προσέτι καὶ ἄρχειν ἄλλων ὑποστῆναι;" Ὅσα ἐλαττωθέντες ποτὲ ὑπὸ τῶν πολεμίων ἐπάθομεν, ταῦτα νικήσαντες αὐτοὺς ἀντιδράσομεν· εὖ γὰρ ἴστε, κρατήσαντες μὲν πάντων ὧν λέγω τευξόμεθα, κρατηθέντες δὲ οὐδὲ τὴν διαφυγὴν ἀσφαλῆ σχήσομεν· τοῦ τε γὰρ κρατήσαντος τὸ πᾶν παραχρῆμα φίλιόν ἐστι, κἂν μισοῦν αὐτὸ τυγχάνῃ, καὶ τὸ νικηθὲν οὐδεὶς οὐδὲ τῶν οἰκείων ἔτι θεραπεύει.
CLXXX. Ὅτι τὸ ἅπαξ προσπταῖσαν πρός
τινας ἀεί τε δυσωπεῖταί [Κοῦφον] γάρ τι καὶ δειλὸν καὶ ἄπιστον φύσει πᾶν τὸ Γαλατικὸν γένος ἐστίν· ὥσπερ γὰρ ἑτοίμως θρασύνεται πρὸς τὰς ἐλπίδας, οὕτως ἑτοιμότερον φοβηθὲν ἐκπλήττεται· πιστότερόν τ´ οὐδὲν τοῖς .... ....... ἄλλους ἀνθρώπους ἐκδιδάξει τε μηδέποτε ἔστὶ Ἰταλίαν... τολμ... .
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CLXX-CLXXII. Délibération dans le sénat romain, après la destruction de Sagonte; opinion de L. Corn. Lentulus et de Q. Fabius Maximus CLXXI. Un penchant naturel porte l'homme à traiter en esclaves ceux qui lui sont soumis, et à abuser des faveurs de la fortune contre ceux qui plient sous sa volonté. Vous le savez, comme moi, vous l'avez éprouvé vous-mêmes; et vous espérez pourtant vous mettre suffisamment à l'abri du danger par la douceur et l'humanité. Vous croyez juste de ne tenir aucun compte de tout ce qu'ils nous ont enlevé par la ruse ou à force ouverte. Vous ne voulez ni attaquer, ni rendre la pareille, ni vous venger: cependant vous deviez considérer encore que si une telle générosité est louable de citoyen à citoyen, il suffit, à l'égard des Carthaginois, de respecter les lois de l'humanité et de l'honneur. Et en effet, envers des concitoyens, il faut agir avec douceur, comme il convient aux enfants d'une même patrie. S'il en est que nous sauvions imprudemment, c'est notre affaire; mais quand il est question d'un peuple ennemi, nous devons penser à notre sûreté. Ce n'est pas en nous exposant au danger pour l'épargner; mais en comprimant sa puissance par la victoire que nous assurerons notre salut. Par la guerre on conserve ses conquêtes et l'on s'empare des possessions d'autrui : la paix, au contraire, fait perdre ce que la guerre avait procuré et se perd ellemême. CLXXII. Il est honteux d'en venir à l'action, avant d'avoir délibéré sur ce qu'on doit faire; car vos succès paraîtront être l'œuvre d'un heureux hasard plutôt que d'une sage résolution: les revers, au contraire, vous feront accuser d'imprévoyance, si rien de profitable ne s'accomplit. Qui ne sait d'ailleurs qu'il est très facile, et comme à la portée de tous, de blâmer et d'accuser ceux qui furent jadis nos adversaires ? Mais le devoir d'un homme d'état est de parler sur les intérêts pûblics, en prenant pour règle ce qui est utile à la patrie, et non ses ressentiments contre la conduite de certains hommes. Ne cherche pas à nous exciter, Lentulus, et ne nous conseille pas la guerre, avant d'avoir prouvé qu'elle doit être avantageuse : considère avant tout qu'il y a une grande différence entre discuter sur la guerre dans le sénat et la soutenir sur les champs de bataille. Souvent l'adversité corrige bien des hommes, par le bon usage qu'ils ont su en faire, deviennent plus sages que ceux qui, obtenant des succès constants, se montrent pleins d'arrogance. A mon avis, ce n'est pas un mince avantage de l'adversité, que de ne point permettre d'oublier la raison et de s'abandonner à une vanité insolente. Sans doute la perfection consiste à être porté naturellement au bien, à régler ses désirs d'après les lois de la sagesse, et non d'après sa puissance; mais quand un homme n'a pas la force de les suivre volontairement, il est bon qu'il y soit ramené malgré lui. On doit donc regarder comme un bonheur de ne pas jouir d'une prospérité sans mélange. Il faut prendre garde d'essuyer deux fois le même malheur: c'est le seul avantage que nous puissions retirer de nos revers. Et en effet, les succès égarent quelquefois l'homme et le portent à en espérer imprudemment de nouveaux, L'adversité, au contraire, le force par les échecs qu'il a éprouvés à être circonspect pour l'avenir. Ce n'est pas un faible titre à la bienveillance des Dieux et à l'estime des hommes, que de ne point paraître provoquer la guerre; mais de céder à la nécessité de se défendre contre ceux qui ont attaqué les premiers. CLXXIII. Députés romains envoyés à Carthage CLXXIII. Après ce débat, où les deux opinions furent discutées, on résolut de se préparer à la guerre sans la décréter, et d'envoyer des députés à Carthage pour se plaindre d'Annibal. Si ses actes n'étaient pas approuvés, ils demanderaient qu'il fût mis en jugement; s'il en était rendu responsable, ils exigeraient qu'il fût livré aux Romains; s'il était livré, on maintien drait la paix; sinon, la guerre serait déclarée à Carthage. CLXXIV. La guerre est déclarée à Carthage par Fabius CLXXIV. Les Carthaginois ne firent pas aux députés une réponse nette ; ils ne leur témoignèrent même aucun égard. Alors Marcus Fabius, passant ses mains sous sa robe, les retourna pour former un pli et s'écria: "Carthaginois, je porte ici la guerre et la paix : choisissez sans détour ce que vous désirez." Ils répondirent qu'ils ne se prononçaient dans le moment ni pour l'une ni pour l'autre; mais qu'ils étaient prêts à accepter ce que les Romains leur laisseraient : Fabius leur déclara la guerre. CLXXV-CLXXVI. Détails sur la Gaule Narbonnaise CLXXV. Les Romains invitaient les habitants de la Gaule Narbonnaise à combattre avec eux : ceux-ci répondirent qu'ils n'avaient pas été traités assez mal par les Carthaginois pour leur faire la guerre, ni assez bien par les Romains pour les défendre. Ils se montrèrent même fort irrités contre ces derniers et leur reprochèrent d'avoir souvent fait beaucoup de mal aux autres peuples de la Gaule. CLXXVI. Dion Coccéïanus donne le nom de Bébryces aux habitants de la Gaule Narbonnaise. Voici ses paroles: "Aux anciens Bébryces, appelés aujourd'hui Narbonnais, appartiennent les monts Pyrénées, qui séparent l'Espagne et la Gaule." CLXXVII. Réflexions diverses CLXXVII. Cette attente, suivant Dion, tenait depuis longtemps en suspens les Romains et les Carthaginois, vivement excités à recommencer la guerre par la haine qu'ils nourrissaient dans leur cœur. - Le penchant à concevoir de bonnes espérances fait naître des désirs chez tous les hommes : elle accroît leur ardeur et les porte à compter avec plus d'assurance sur la victoire: la disposition contraire produit l'abattement et le désespoir, en même temps qu'elle ôte au courage toute son énergie.- Les choses obscures et dont l'issue est incertaine remplissent souvent de trouble le cœur de l'homme : aussi les Espagnols furent-ils alors en proie à de vives craintes. - La plus grande partie d'une armée qui ne combat point pour ses propres intérêts, mais comme alliée, conserve du courage tout autant qu'elle espère recueillir quelques avantages, sans courir des dangers. Est-elle arrivée sur le théâtre du combat, elle perd l'espoir du gain et n'ajoute foi à aucune promesse. - Il n'est rien qu'elle ne se soit promis par la pensée, comme si elle avait eu des succès partout : éprouve-t-elle un échec, il ne paraît rien à côté des avantages qu'elle croyait obtenir. CLXXVIII. Annibal refuse de nourrir son armée avec les cadavres des ennemis CLXXVIII. Toutes les provisions se trouvaient insuffisantes pour l'armée d'Annibal, tant elle était nombreuse. On lui conseilla de la nourrir avec les cadavres des ennemis. Annibal ne fut point choqué de cette proposition: il se contenta de répondre qu'il craindrait que ses soldats ne se dévorassent un jour les uns les autres, quand ces cadavres viendraient à leur manquer. CLXXIX. Reproches d'Annibal à ses soldats CLXXIX. Annibal, avant la bataille, réunit ses soldats et ordonna d'amener en leur présence les montagnards qu'il avait faits prisonniers dans sa marche. Il demanda ensuite à ces prisonniers, s'ils aimeraient mieux rester chargés de chaînes et vivre dans un misérable esclavage, que de se battre en duel, les uns contre les autres; à condition queles vainqueurs seraient mis en liberté sans rançon. Tous voulurent se battre, et il les fit aussitôt entrer en lice. Après le combat, Annibal s'écria: "N'est-il pas honteux, soldats, que des prisonniers aient le courage de préférer la mort à l'esclavage, et que nous n'osions supporter ni les fatigues ni les dangers, pour ne pas tomber sousla domination des autres peuples, ou plutôt pour leur commander? Tous les maux que nous avons soufferts de la part de nos ennemis après une défaite, nous les leur ferons souffrir, si nous remportons la victoire. Sachez-le bien: vainqueurs, nous obtiendrons tout ce que je vous promets; vaincus, nous n'aurons pas de refuge assuré; car si chacun se déclare incontinent l'ami du vainqueur, même ceux qui le haïssent, le vaincu ne trouve du dévouement nulle part, pas même chez les siens... CLXXX. Passage relatif au caractère des Gaulois CLXXX. Quand on a une fois le dessous contre certains adversaires, on ne peut se défendre d'un sentiment de crainte envers eux, ni reprendre jamais de l'assurance.Le peuple gaulois est naturellement léger, timide, d'une fidélité incertaine. Plus il a de penchant pour s'abandonner avec sécurité à l'espérance, plus il se laisse abattre, quand il est en proie à la crainte. . . . . . |
CLXXXI. Ὅτι πολλὰ τέρατα τὰ μὲν ὡς ἀληθῶς συμβάντα, τὰ δὲ καὶ μάτην θρυλούμενα ἐλογοποιήθη· ὅταν γάρ τινες ἰσχυρῶς φοβηθῶσιν καί σφισι καὶ ἐκεῖνα ὡς ὄντως γενόμενα ἀποδειχθῇ, πολλάκις ἕτερα προςφαντάζεται· κἂν ἅπαξ τι καὶ ἐκείνων πιστευθῇ, προπετῶς ἤδη καὶ ... οὖν αἱ θυσίαι καὶ τἆλλα ... τὴν ... νοῦ σφισιν ἄκεσιν καὶ πρὸς τὴν τοῦ ὑπο ... εἰώθασι ποιεῖν, ἐγίγνετο. ἀλλά, ... τοιούτοις παρὰ τὸ κρεῖττον ἐλπίζοντες πιστεῦσαι, καὶ τότε, εἰ καὶ μᾶλλον διὰ τὸ τοῦ προσδοκωμένου κινδύνου μέγεθος ἐνόμιζον ὅτι καὶ τὸ τραχύτατον αὑτοῖς [ἔμελλεν] ἡττηθήσεσθαι.
CLXXXII. Ὅτι οἱ δικτάτορες ... τὴν ἀγαπῶντες εἰ ἂν ... ἐγένετο οὐδὲ... οὐδὲ ......., πυθόμενοι δὲ τὸν Ἀννίβαν τῆς τε ἐπὶ τὴν Ῥώμην ὁδοῦ ἀποτετράφθαι καὶ ἐς Καμπανίαν ὡρμῆσθαι τότε δὴ καὶ ἐκείνους, μή πως εἴτε ἑκούσιοι εἴτε βιασθέντες μεταστῶσιν, ἐς ἀσφάλειαν ἐποιήσαντο.
CLXXXIII. Ὅτι ὁ Φάβιος δι´ ἀσφαλείας μᾶλλον ἢ διὰ κινδύνων προσεδρεύων οὔτε πεῖραν λαβεῖν ἀνδρῶν χειροτεχνῶν τοῦ πολέμου ὄντων ἐτόλμα, καὶ ἐν πολλῇ περιωπῇ τὴν τῶν στρατιωτῶν σωτηρίαν, ἄλλως τε 〈καὶ〉 διὰ τὴν τῶν πολιτῶν ὀλιγανθρωπίαν, ἐποιεῖτο, συμφορὰν οὐ τὸ μὴ φθεῖραι τὰ τῶν ἐναντίων ἀλλὰ τὸ τῶν οἰκείων ἀποβαλεῖν μεγάλην εἶναι νομίζων· ἐκείνους μὲν γὰρ τῇ περιουσίᾳ τοῦ πλήθους κἂν ἀνακινδυνεῦσαί ποτε σφαλέντας ἡγεῖτο, αὐτὸς δ´ εἰ καὶ τὸ βραχύτατον πταίσειεν, 〈ἐν〉 παντὶ κακοῦ, οὐ πρὸς τὸν ἀριθμὸν τῶν τότε ἀποθανόντων ἀλλὰ πρὸς τὸ μέγεθος τῶν πρὶν παθημάτων, γενήσεσθαι ἐλογίζετο· τοῖς μὲν γὰρ ἀκεραίοις πράγμασι καὶ τὰ δεινότατα ῥᾳδίως πολλάκις τοὺς ἀνθρώπους ὑφίστασθαι, τοὺς δὲ προκεκμηκότας καὶ τὰ βραχύτατα κακοῦν ἔλεγεν. Καὶ διὰ τοῦτο καὶ τοῦ υἱέος συμβουλεύοντός ποτε αὐτῷ ἀποκινδυνεῦσαι, καί τι τοιοῦτον εἰπόντος ὅτι οὐκ ἂν πλείους ἑκατὸν ἀνδρῶν ἀπόλοιντο, οὔτε ἐπείσθη, καὶ προσανήρετο αὐτὸν εἰ καὶ αὐτὸς ἂν ἐθελήσειε τῶν ἑκατὸν ἀνδρῶν γενέσθαι.
CLXXXIV. Ἔγκλημα γοῦν ἔχω οὐχ ὅτι προπετῶς ἐς τὰς μάχας χωρῶ, οὐδ´ ὅτι διὰ κινδύνων στρατηγῶ, ἵνα πολλοὺς μὲν τῶν στρατιωτῶν ἀποβαλὼν πολλοὺς δὲ καὶ τῶν πολεμίων ἀποκτείνας αὐτοκράτωρ τε ὀνομασθῶ καὶ τὰ ἐπινίκια πέμψω, ἀλλ´ ὅτι βραδύνω καὶ ὅτι μέλλω καὶ ὅτι τῆς σωτηρίας ὑμῶν ἰσχυρῶς ἀεὶ προορῶμαι. Πῶς μὲν γὰρ οὐκ ἄτοπον τά τε ἔξω καὶ τὰ πόρρω πραττόμενα προθυμεῖσθαι ἡμᾶς κατορθῶσαι πρὸ τοῦ τὴν πόλιν αὐτὴν ἐπανορθῶσαι; πῶς δ´ οὐ σχέτλιον τῶν πολεμίων σπουδάζειν κρατῆσαι πρὸ τοῦ τὰ σφέτερα εὖ θέσθαι. Εὖ οἶδ´ ὅτι καὶ τραχέως δοκῶ ὑμῖν διαλέγεσθαι. Ἀλλὰ πρῶτον μὲν λογίσασθε ὅτι καὶ οἱ ἰατροὶ συχνοὺς καὶ καίοντες καὶ τέμνοντες, ὅταν μὴ δύνωνται ἄλλως πως ὑγιεῖς γενέσθαι, θεραπεύουσιν, ἔπειτα δὲ ὅτι οὔτε ἑκὼν οὔθ´ ἡδέως αὐτὰ λέγω, ὥστε ἐγὼ μὲν καὶ αὐτὸ τοῦθ´ ὑμῖν ἐγκαλῶ ὅτι με ἐς τούτους τοὺς λόγους προηγάγετε, ὑμεῖς δ´ εἴπερ ἄχθεσθε τοῖς εἰρημένοις, μὴ ποιεῖτε ταῦτα ἐφ´ οἷς ἀναγκαίως κακῶς ἀκούετε. Εἰ γὰρ δὴ δάκνει τινὰς ὑμῶν τὰ ὑπ´ ἐμοῦ λεγόμενα, πῶς οὐ πολὺ μᾶλλον καὶ ἐμὲ καὶ τοὺς ἄλλους πάντας τὰ ὑφ´ ὑμῶν πραττόμενα; Ἔχει γὰρ πικρὸν ὁ τῆς ἀληθείας λόγος, ἐπειδ' ἄν τις ἀκράτῳ παρρησία χρώμενος μεγάλων ἀγαθῶν προσδοκίαν ἀφαιρῆται· τὰ δὲ προσηνῆ καὶ ψευδῆ πείθει τοὺς ἀκούοντας.
CLXXXV. Ὅτι οἱ Καρχηδόνιοι οὐχ ὅπως αὐτεπάγγελτοί τι τῷ Ἀννίβᾳ ἔπεμψαν, ἀλλ´ ἐν γέλωτί τε αὐτὸν ἐποιοῦντο ὅτι τε εὖ πράττειν καὶ ὅτι πολλὰ κατορθοῦν ἀεί ποτε γράφων σφίσι καὶ χρήματα καὶ στρατιώτας παρ´ αὐτῶν ᾔτει, λέγοντες μηδὲν ὁμολογεῖν τὰς αἰτήσεις αὐτοῦ ταῖς κατορθώσεσι· τοὺς γὰρ κρατοῦντας προσήκειν καὶ τῷ παρόντι στρατεύματι ἀρκεῖσθαι καὶ χρήματα οἴκαδε πέμπειν, ἀλλ´ οὐχ ἕτερα πρὸς ἑαυτῶν προσεπαιτεῖν.
CLXXXVI. Ὅτι Ἀννίβας ἤτοι χαριζόμενος τῷ Φαβίῳ ὡς καὶ ἐπιτηδείῳ σφίσιν ὄντι, ἢ καὶ ἐπὶ διαβολῇ αὐτοῦ, οὐδὲν τῶν προσηκόντων οἱ κατέδραμεν. Καὶ διὰ τοῦτ´ ἀντιδόσεως τῶν αἰχμαλώτων τοῖς Ῥωμαίοις πρὸς τοὺς Καρχηδονίους, ὥσθ´ ὁποτέρων 〈ἂν〉 πλείους εὑρεθῶσιν ἀπολυτρωθῆναί σφας, γενομένης, καὶ τῶν Ῥωμαίων μὴ βουληθέντων αὐτοὺς ἐκ τοῦ δημοσίου λυτρώσασθαι, τὰ χωρία ὁ Φάβιος ἀποδόμενος τὰ λύτρα αὐτοῖς ἐχαρίσατο. Καὶ διὰ τοῦτο αὐτὸν 〈μὲν〉 οὐκ ἔπαυσαν, τῷ δὲ ἱππάρχῳ τὴν αὐτήν οἱ ἐξουσίαν ἔδωκαν, ὥστ´ ἀμφοτέρους ἅμα ἀπὸ τῆς ἴσης ἄρχειν. Καὶ ὁ 〈μὲν〉 Φάβιος οὐδεμίαν ὀργὴν οὔτε τοῖς πολίταις οὔτε τῷ Ῥούφῳ ἔσχε· τῶν τε γὰρ ἀνθρωπίνων πραγμάτων συνεγίγνωσκεν αὐτοῖς, καὶ ἀγαπητὸν ἐποιεῖτο εἰ καὶ ὁπωσοῦν περιγένοιντο. Τὸ γὰρ κοινὸν σώζεσθαι καὶ κρατεῖν, ἀλλ´ οὐκ αὐτὸς εὐδοξεῖν ἤθελεν, τήν τε ἀρετὴν οὐκ ἐν τοῖς ψηφίσμασιν ἀλλ´ ἐν τῇ ἑκάστου ψυχῇ εἶναι, καὶ τὸ κρεῖττον τό τε χεῖρον οὐ〈κ ἀπὸ〉 δόγματός τινι ἀλλ´ ἐκ τῆς αὐτοῦ ἐκείνου ἐπιστήμης ἢ ἀμαθίας ὑπάρχειν νομίζων. Ὁ δὲ δὴ Ῥοῦφος οὐδὲ ἐν τῷ πρὶν ὀρθῶς φρονῶν τότε δὴ καὶ μᾶλλον ἐπεφύσητο, καὶ κατέχειν ἑαυτόν, ἅτε καὶ τῆς ἀπειθαρχίας ἆθλον τὴν πρὸς τὸν δικτάτορα ἰσομοιρίαν προσλαβών, οὐκ ἐδύνατο, ἀλλ´ ἡμέραν ἠξίου παρ´ ἡμέραν ἢ καὶ πλείους ἐναλλὰξ μόνος ἄρχειν. Ὁ δὲ Φάβιος φοβηθεὶς μή τι κακόν σφας, εἰ πάσης τῆς δυνάμεως ἐγκρατὴς γένοιτο, ἐξεργάσαιτο, πρὸς οὐδέτερον αὐτῷ συνῄνεσεν, ἀλλ´ ἐνείματο τὸ στράτευμα, ὥστε ἐν ὁμοίῳ τοῖς ὑπάτοις καὶ ἐκείνους ἰδίαν ἑκάτερον ἰσχὺν ἔχειν. Καὶ παραχρῆμα 〈ὁ Ῥοῦφος〉 ἀπεστρατοπεδεύσατο, ἵνα καὶ τῷ ἔργῳ διάδηλος, ὅτι αὐτὸς καθ´ ἑαυτὸν ἀλλ´ οὐχ ὑπὸ τῷ δικτάτορι ἄρχοι, γένοιτο.
CLXXXVII. Ὅτι τοῖς πολλοῖς σύνηθες τοῖς ἀρχομένοις εὖ φέρεσθαι ῥᾳδίως, ἄλλως τε καὶ ἐπὶ διαβολῇ τῶν εὐδοκιμούντων, προστίθεσθαι, διότι τὸ μὲν ἄρτι προφαινόμενον συναύξειν τὸ δ´ ὑπερέχον ἔτι καθαιρεῖν πεφύκασι· τοῖς μὲν γὰρ ἐκ πλείονος σφῶν προφέρουσιν οὐκ ἄν τις ἐξαίφνης παρισωθείη, τὸ δ´ ἀδόκητον αὐξηθὲν ἐλπίδα καὶ ἐκείνοις ἐς τὴν ὁμοίαν εὐτυχίαν φέρει.
CLXXXVIII. Ὅτι ὁ Ῥοῦφος ἰσομοιρίαν λαχὼν τῷ δικτάτορι καὶ ἡττηθεὶς ὑπὸ Καρχηδονίων μετεβάλετο (σωφρονίζουσι γάρ πως τοὺς μὴ πάνυ ἀνοήτους αἱ συμφοραί) καὶ ἐθελοντὴς τὴν ἡγεμονίαν ἀφῆκε. καὶ αὐτὸν ἰσχυρῶς ἐπὶ τούτῳ πάντες ἐπῄνεσαν· οὐ γὰρ ὅτι μὴ κατ´ ἀρχὰς τὸ δέον ἔγνω, μεμπτὸς ἐνομίζετο, ἀλλ´ ὅτι μὴ κατώκνησε μετανοῆσαι, καλῶς ἤκουε. Τὸ μὲν γὰρ ἀπὸ πρώτης εὐθὺς τὰ προσήκοντά τινα ἑλέσθαι καὶ εὐτυχίας ἔργον ἡγοῦντο εἶναι, τὸ δὲ ἐκ τῆς πείρας τῶν πραγμάτων τὰ βελτίω μαθόντα μὴ αἰσχυνθῆναι μεταθέσθαι μεγάλως ἐπῄνουν. 〈Ὥστε〉 καὶ ἐκ τούτου δειχθῆναι σαφῶς ὅσον ἀνὴρ ἀνδρὸς ἀρετή τε ἀληθὴς δοκήσεως διαφέρει· ἃ γοῦν φθόνῳ καὶ διαβολῇ πρὸς τῶν πολιτῶν ὁ Φάβιος ἀφῃρέθη, ταῦτα παρ´ ἑκόντος τοῦ συνάρχοντος καὶ δεομένου γε ἀνεκτήσατο.
CLXXXIX. Ὅτι ὁ αὐτὸς μέλλων ἐκ τῆς ἀρχῆς ἀπαλλαγήσεσθαι τοὺς ὑπάτους μετεπέμψατο καὶ ἐκεῖνό τε αὐτοῖς παρέδωκε καὶ προσπαρῄνεσε πάνθ´ ὅσα πραχθῆναι ἐχρῆν ἀφθονώτατα· τήν τε γὰρ σωτηρίαν τῆς πόλεως προετίμα τοῦ μόνος γε δοκεῖν καλῶς ἄρχειν, καὶ οὐκ ἐξ ὧν ἂν ἔπταισαν ἰδιογνωμονήσαντες, ἀλλ´ ἐξ ὧν κατώρθωσαν πεισθέντες αὐτῷ μᾶλλον ἐπαινεθήσεσθαι προσεδόκησε. Καὶ οἱ ὕπατοι δὲ οὐδὲν θρασέως κατὰ τὴν τοῦ Φαβίου ὑποθήκην ἔπραξαν, ἀλλ´ ἐν ἀμείνονι τὸ μή τι καταπρᾶξαι τοῦ καὶ σφαλῆναι τιθέμενοι κατὰ χώραν πάντα τὸν τῆς ἡγεμονίας χρόνον ἔμειναν.
CXC. Ὅτι περὶ μαντικῆς καὶ ἀστρονομίας φησὶν ὁ Δίων "Ἐγὼ μέντοι οὔτε περὶ τούτων οὔτε περὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐκ μαντικῆς προλεγομένων τισὶ συμβαλεῖν ἔχω· τί γάρ που καὶ βούλεται 〈τὸ〉 προσημαίνειν, εἴ γε πάντως τέ τι ἔσται καὶ μηδεμία ἂν αὐτοῦ ἀποτροπὴ μήτ´ ἀνθρωπίνῃ περιτεχνήσει μήτ´ αὖ θείᾳ προνοίᾳ γένοιτο; ταῦτα μὲν οὖν ὅπῃ ποτὲ ἑκάστῳ δοκεῖ νομιζέσθω.
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CLXXXI. Prodiges qui annoncèrent la défaite de Cannes An de Rome 537 CLXXXI. On racontait partout de nomhreux prodiges; les uns vrais, les autres imaginaires: lorsque certains hommes sont livrés à de vives alarmes et qu'un phénomène nouveau leur est signalé, ils en supposent souvent un autre. Si un de ces prodiges est accueilli avec une aveugle confiance, beaucoup d'autres trouvent également foi. Les sacrifices et toutes les pratiques, destinés à guérir les terreurs des esprits et il conjurer les désastres prédits, furent mis en usage; mais, égarés par de funestes espérances, ils ne crurent pas alors à ces prodiges; et cependant la grandeur du danger qu'ils prévoyaient leur faisait craindre que la partie la plus redoutable de leur armée ne fût réservée à une défaite. CLXXXII. Annibal se jette sur la Campanie CLXXXII. Instruits......... qu'Annibal abandonnait le chemin de Rome pour se jeter sur la Campanie, les dictateurs, au même instant et sans bruit, sans mouvement spontané, mais aussi sans contrainte, changèrent de position; afin de pourvoir à leur sûreté. CLXXXIII. Prudente conduite de Fabius CLXXXIII. Fabius songeait plus il se mettre à l'abri du danger qu'à le braver. Il n'osait engager la lutte contre des adversaires habiles dans l'art de la guerre, et s'occupait du salut de son armée avec d'autant plus de sollicitude qu'il avait peu de soldats, D'ailleurs il regardait comme un plus grand malheur de les perdre, que de ne pas détruire les forces de l'ennemi. Il calculait enfin que les Carthaginois, qui étaient fort nombreux, pourraient tenter de nouveau les hasards de la guerre après une défaite; tandis que le moindre échec serait irréparable pour lui. Il raisonnait ainsi moins d'après les pertes qu'il faisait en ce moment, que par le souvenir des désastres passés, et disait sans cesse qu'une nation dont la puissance est encore intacte peut souvent supporter aisément les plus grands revers; tandis que les échecs les plus légers épuisent celle qui déjà en a essuyé d'autres. Aussi, un jour que son fils lui conseillait de courir les risques d'une bataille et affirmait qu'il ne perdrait pas plus de cent hommes, Fabius, toujours impassible, lui demanda s'il consentirait à être de ce nombre. CLXXXIV. Discours de Fabius aux Romains CLXXXIV. Si je suis en butte à des accusations, ce n'est pas que je me précipite témérairement dans les combats, ou que j'expose l'armée au danger dans le but d'obtenir, par la perte de mes soldats et par le massucre de mes ennemis, le titre d'imperator et les honneurs du triomphe : c'est parce que je suis lent ; parce que je temporise et que je suis sans cesse fortememt préoccupé de votre salut. Comment ne serait-il pas insensé de faire des ef forts pour réussir au dehors et loin de Rome, avant d'avoir rétabli nos affaires intérieures ? Comment ne serait-il pas absurde de chercher à subjuguer les ennemis, avant d'avoir mis nos propres affaires en bon état ? Je le sais, mes paroles vous paraissent dures; mais considérez d'abord que les médecins pratiquent souvent les cautérisations et les amputations, quand les malades n'ont pas d'autre moyen de recouvrer la santé. En second lieu, je ne vous tiens pas un tel langage volontairement et avec plaisir: bien au contraire, je vous reproche de m'avoir mis dans la nécessité de parler ainsi. Pour vous, puisque mes discours vous blessent, ne faites rien qui puisse vous attirer un blâme inévitable. Si quelques-uns d'entre vous sont choqués de mes paroles, comment tous les autres citoyens et moi-même ne le serions-nous pas beaucoup plus de votre conduite ? Le langage de la vérité paraît plein d'amertume; lorsque, par une franchise sans ménagement, un otateur fait évanouir l'espoir de grands avantages; mais des paroles insinuantes et trompeuses plaisent aux auditeurs. CLXXXV. Conduite des Carthaginois à l'égard d'Annibal CLXXXV. Les Carthaginois, an lieu de se montrer empressés d'accorder des secours, se moquaient d'Annibal qui, tout en leur écrivant que la fortune lui était favorable et qu'il remportait de nombreuses victoires, sollicitait des envois d'hommes et d'argent, ils répétaient que ses demandes ne s'accordaient pas avec ses succès; qu'un général victorieux devait se contenter de l'armée qui était sous les drapeaux, et envoyer de l'argent à sa patrie, bien loin de lui en demander sans cesse. CLXXXVI. Annibal ne commet aucun dégât sur les terres de Fabius, afin de le rendre suspect; Fabius les vend pour racheter les prisonniers romains; le commandement est partagé entre Fabius et Rufus CLXXXVΙ Annibal, pour gagner Fabius, en le traitant comme un ami des Carthaginois, ou bien pour l'exposer' à la calomnie, ne commit aucun dégât sur ses terres, Aussi, lorsqu'il fut question de l'échange des prisonniers, entre les Romains et les Carthaginois, à condition que celui des deux peuples auquel appartiendrait le plus grand nombre, payerait une rançon, les Romains ne voulurent point qu'elle fût prise dans le trésor public: Fabius vendit ses terres pour l'acquitter. Après un tel acte de générosité, on n'eut garde de le dépouiller de la dictature; mais on donna la même autorité au maître de la cavalerie. Dès lors, le commandement fut simultanément exercé par deux chefs investis de droits égaux. Fabius ne témoigna aucun mécontentement à ses concitoyens, ni à Rufus. Plein d'in dulgence pour les passions des hommes, il s'estimait heureux que la République triomphât de ses ennemis, n'importe par quelles mains. Son ambition était d'assurer le salut et la puissance de Rome, et non d'acquérir de la gloire; persuadé que le mérite n'est point conféré par un décret, qu'il a sa source dans l'âme, et que ce n'est pas un plébiscite, mais l'habileté ou 'inexpérience du général qui amène les victoires et les défaites. Rufus jusqu'alors avait été dépourvu de sagesse: il fut plus orgueilleux encore et nc put se contenir, du moment où, pour prix de son insubordination envers le dictateur, il marcha son égal. Il voulait que le commandement passât alternativement dans les mains des chefs, de deux jours l'un, on même pendant plusieurs jours; mais Fabius craignit que son collègue ne causât quelque désastre à la République, si toute l'armée lui était confiée. Il ne souscrivit donc à aucune des propositions de Rufus, et partagea l'armée, de manière que le maître de la cavalerie et lui eurent chacun la sienne, comme c'était l'usage entre les consuls. Aussitôt ils campèrent séparément; afin qu'il fût bien évident que Rufus agissait par sa seule autorité et n'était pas subordonné au dictateur. CLXXXVII. La multitude favorable aux renommées naissantes CLXXXVII. La multitude se montre d'ordinaire facile, pour soutenir les hommes qui commencent à se distinguer; mais elle attaque sans ménagement ceux qui ont de la célébrité. Elle aime à favoriser l'accroissement d'une renommée naissante et à renverser les supériorités déjà établies. Celles-ci, en effet, ne peuvent être immédiatement égalées; tandis qu'une élévation imprévue laisse espérer à d'autres un semblable bonheur. CLXXXVIII. Rufus, battu par les Carthaginois, se désiste du commandement An de Rome 537 CLXXXVIII. Rufus, revêtu de la même autorité que le dictateur, revint à de meilleurs sentiments, apres avoir été battu par les Carthaginois: l'adversité rend sage l'homme qui n'est pas tout à fait dépourvu de raison. Rufus renonça de lui-même au commandement, et chacun le combla d'éloges pour cette résolution, Loin de lui reprocher d'avoir manqué de prudence dans le principe, ses concitoyens le félicitaient d'avoir eu le courage de se repentir. Ils pensaient que celui qui prend tout d'abord le parti le plus sage en est redevable à un heureux hasard ; et ils le louaient de ce qu'instruit par l'expérience, il n'avait pas rougi de se corriger et de montrer clairement par là combien un homme l'emporte sur un autre homme et la vertu véritable sur l'apparence de la vertu. Ainsi, Fabius recouvra par la volonté et même par les prières de son collègue l'autorité que la jalousie et les calomnies de ses concitoyens lui avaient enlevée. CLXXXIX. Au moment d'abdiquer, Fabius donne des conseils à ses successeurs CLXXXIX. Au moment d'abdiquer, Fabius fit venir les consuls auprès de lui, leur remit le commandement de l'armée et leur donna avec effusion des conseils sur la conduite qu'ils devaient tenir. Il préférait le salut de sa patrie à la satisfaction d'être regardé comme seul capable de commander, et il espérait voir sa gloire s'accroître, non par les revers qu'ils pourraient essuyer en se guidant d'après leurs lumières; mais par les succès qu'ils obtiendraient en se montrant dociles à ses avis. Les consuls les suivirent et ne tentèrent aucune entreprise téméraire: aimant mieux ne rien faire que de s'exposer au danger, ils restèrent dans les mêmes positions, pendant tout le temps de leur charge. CXC. Réflexions sur la divination An de Rome 538 CXC. Dion dit au sujet de la divination et de l'astrologie: "Quant à ces prédictions et à d'autres semblables, tirées de la divination, je ne puis rien conjecturer. A quoi bon annoncer d'avance un événement, qui doit nécessairement arriver ? Rien ne saurait le détourner, ni les moyens humains, ni une prévision divine. Chacun peut donc penser à cet égard ce qui lui convient." |
CXCI. Ὅτι ἦρχον Παῦλος καὶ Τερέντιος ἄνδρες οὐχ ὁμοιότροποι, ἀλλ´ ἐξ ἴσου τῷ διαφόρῳ τοῦ γένους καὶ τὰ ἤθη διαλλάττοντες. Ὁ μὲν 〈γὰρ〉 εὐπατρίδης τε ἦν καὶ παιδείᾳ ἐκεκόσμητο, τό τε ἀσφαλὲς πρὸ τοῦ προπετοῦς προετίμα, καί πῃ καὶ ἐκ τῆς αἰτίας, ἣν ἐπὶ τῇ προτέρᾳ ἀρχῇ εἰλήφει, κεκολουσμένος οὐκ ἐθρασύνετο, ἀλλ´ ὅπως μὴ καὶ αὖθίς τι δεινὸν πάθοι μᾶλλον ἢ ὅπως ἀποτολμήσας τι κατορθώσῃ ... Τερέντιος δὲ ἔν τε τῷ ὁμίλῳ ἐτέθραπτο καὶ ἐν θρασύτητι βαναυσικῇ ἤσκητο, καὶ διὰ ταῦτ´ ἔς τε τἆλλ´ ἐξεφρόνει καὶ τὸ κράτος ἑαυτῷ τοῦ πολέμου προυπισχνεῖτο, τοῖς τε εὐπατρίδαις πολὺς ἐνέκειτο, καὶ τὴν ἡγεμονίαν μόνος πρὸς τὴν τοῦ συνάρχοντος ἐπιείκειαν ἔχειν ἡγεῖτο. Ἦλθον οὖν ἄμφω εἰς τὸ στρατόπεδον εὐκαιρότατα· οὔτε γὰρ τροφὴ ἔτι ἦν τῷ Ἀννίβᾳ, καὶ τὰ τῶν Ἰβήρων κεκίνητο, τά τε τῶν συμμάχων αὐτοῦ ἠλλοτριοῦτο· καὶ εἴ γε καὶ τὸ βραχύτατον ἐπεσχήκεσαν, ἀπόνως ἐκράτησαν ἄν. Νῦν δέ γε τοῦ Τερεντίου τὸ ἀπερίοπτον καὶ τὸ τοῦ Παύλου ἐπιεικὲς ἥττησεν αὐτούς. Ὅτι ἐν τῇ συμπλοκῇ τοῦ πολέμου οὐδ´ οἱ πάνυ θαρσοῦντες ἐλαφροτέραν τὴν ἐλπίδα τοῦ φόβου πρὸς τὸ ἄδηλον αὐτῆς εἶχον, ἀλλὰ καὶ ὅσῳ μᾶλλον ἡγοῦντο νικήσειν, τόσῳ μᾶλλον ἐδέδισαν μή πῃ καὶ σφαλῶσι· τοῖς μὲν γὰρ ἀγνοοῦσί τι οὐδέν ἐστι φοβερὸν ἐκ τῆς ἀπονοίας ὑπομένειν, τὸ δὲ ἐκ λογισμοῦ θαρσοῦν ..
XCII Ὅτι Ἀννίβας τὰς Ῥωμαίων συμφορὰς ὑπ' ὄψιv ἀγαγεῖν τοῖς οἴκοι Καρχηδονίοις μηχανώμενος, τρεῖς μεδίμνους Αττικοὺς πλήρεις χρυσῶν δακτυλίων ἐς τὴν λίμνην ἀπέπεμπεν, οὓς τοῖς ἱππικοῖς τε καὶ βουλευτικοῖς ἀνδράσι κατὰ τὸν πάτριον νόμον περικειμένοις σκυλεύσας τὰ σώματα τῶν πεπτωκότων ἀνῄρητο.
CXCIII. Ὅτι ὁ Σκιπίων πυθόμενός τινας παρασκευάζεσθαι τῶν Ῥωμαίων τήν τε Ῥώμην ἐγκαταλιπεῖν καὶ τὴν Ἰταλίαν ὅλην ὡς τῶν Καρχηδονίων ἐσομένην, ἐπέσχεν αὐτοὺς ξιφήρης ἐς τὴν κατάλυσιν ἐν ᾗ ἐκοινολογοῦντο ἐξαίφνης ἐσπηδήσας, καὶ αὐτός τε ὀμόσας πάντα τὰ προσήκοντα καὶ λόγῳ καὶ ἔργῳ πράξειν, καὶ ἐκείνους ὁρκώσας ὡς παραχρῆμα ἀπολουμένους, ἂν μὴ τὰ πιστὰ αὐτῷ παράσχωνται. Καὶ οἱ μὲν ἐκ τούτου συμφρονήσαντες πρὸς τὸν ὕπατον ἔγραψαν ὅτι σώζοιντο· ἐκεῖνος δὲ ἐς μὲν τὴν Ῥώμην οὔτ´ ἔγραψε παραχρῆμα οὔτ´ ἄγγελον ἀπέστειλεν, ἐς δὲ τὸ Κανύσιον ἐλθὼν τά τε ἐνταῦθα κατεστήσατο, καὶ τοῖς πλησιοχώροις φρουρὰς ὡς ἐκ τῶν παρόντων ἔπεμψε, προσβάλλοντάς τε τῇ πόλει ἱππέας ἀπεκρούσατο. Τό τε σύνολον οὔτ´ ἀθυμήσας οὔτε καταπτήξας, ἀλλ´ ἀπ´ ὀρθῆς τῆς διανοίας, ὥσπερ μηδενός σφισι δεινοῦ συμβεβηκότος, πάντα τὰ πρόσφορα τοῖς παροῦσι καὶ ἐβούλευσε καὶ ἔπραξεν.
CXCIV. Ὅτι τοὺς Νουκερίνους καθ´ ὁμολογίαν ὥστε μεθ´ ἑνὸς ἱματίου ἕκαστον ἐκ τῆς πόλεως ἐκχωρῆσαι λαβὼν Ἀννίβας, ἐπειδὴ ἐγκρατὴς αὐτῶν ἐγένετο, τοὺς μὲν βουλευτὰς ἐς βαλανεῖα κατακλείσας ἀπέπνιξεν, τοῖς δὲ ἄλλοις ἀπελθεῖν δῆθεν ὅποι βούλοιντο δοὺς πολλοὺς καὶ ἐκείνων ἐν τῇ ὁδῷ ἐφόνευσεν. Οὐ μέντοι αὐτῷ ἐλυσιτέλησε· φοβηθέντες γὰρ καὶ οἱ λοιποὶ μὴ τὰ ὅμοια πάθωσιν, οὐ συνέβαινον αὐτῷ, καὶ ἀντεῖχον ἐφ´ ὅσον ἐξήρκουν
CXCV. Ὅτι ὁ Μάρκελλος καὶ ἀνδρείᾳ καὶ σωφροσύνῃ τῇ τε δικαιοσύνῃ πολλῇ ἐχρήσατο, παρὰ δὲ δὴ τῶν ἀρχομένων οὐ πάντα ἀκριβῶς οὐδὲ χαλεπῶς ἀπῄτει, οὐδὲ ἐπιμέλειαν ὅπως καὶ ἐκεῖνοι τὰ δέοντα πράττωσιν ἐποιεῖτο, τοῖς τε ἁμαρτάνουσί τι αὐτῶν συγγνώμην κατὰ τὸ ἀνθρώπινον ἔνεμε, καὶ οὐκ ὠργίζετο ἔτι εἰ μὴ ὅμοιοι αὐτῷ εἶεν.
CXCVI. Ὅτι ἐν τῇ Νώλῃ πολλῶν τοὺς ἁλόντας τε ἐν ταῖς Κάνναις καὶ ἀφεθέντας ὑπὸ τοῦ Ἀννίβου διὰ φόβου τε ἐχόντων ὡς καὶ τὰ ἐκείνου φρονοῦντας καὶ θανατῶσαι βουλομένων, ἀντέστη. Καὶ μετὰ τοῦτο τὴν ὑποψίαν ἣν ἐς αὐτοὺς εἶχεν ἀποκρυψάμενος, οὕτω σφᾶς μετεχειρίσατο ὥστε τά τε ἑαυτοῦ ἀνθελέσθαι καὶ χρησιμωτάτους καὶ τῇ πατρίδι καὶ τοῖς Ῥωμαίοις γενέσθαι.
CXCVII. Ὅτι ὁ αὐτὸς Μάρκελλος τῶν ἱππέων τινὰ τῶν Λευκανῶν αἰσθόμενος ἐν ἔρωτι γυναικὸς ὄντα, συνεχώρησεν αὐτῷ καὶ ἐν τῷ στρατοπέδῳ αὐτὴν ἔχειν, ὅτι κράτιστα ἐμάχετο, καίπερ ἀπαγορεύσας μηδεμίαν ἐς τὸ τάφρευμα γυναῖκα ἐσιέναι.
CXCVIII. Ὅτι τὰ αὐτὰ ἐποίησε καὶ τοῖς Νουκερίνοις, πλὴν καθ´ ὅσον ἐς φρέατα τοὺς βουλευτὰς καὶ οὐκ ἐς βαλανεῖα ἐνέβαλεν.
CXCIX. Ὅτι ὁ Φάβιος τοὺς πολίτας 〈τοὺς〉 ἐν ταῖς πρὶν μάχαις ζωγρηθέντας τοὺς μὲν ἄνδρα ἀντ´ ἀνδρὸς ἐκομίσατο, τοὺς δὲ καὶ χρημάτων ἀπολύσασθαι συνέθετο. Μὴ δεξαμένης δὲ τῆς βουλῆς τὸ ἀνάλωμα, ὅτι μηδὲ τὴν λύσιν αὐτῶν συνεπῄνεσε, τά τε ἑαυτοῦ χωρία, ὥσπερ εἶπον, ἀπεκήρυξεν, καὶ ἐκ τῆς τιμῆς σφων τὰ λύτρα αὐτοῖς ἐχαρίσατο. CC. Ὅτι οἱ Ῥωμαῖοι διεκηρυκεύσαντο τῷ Ἀννίβᾳ, ἀνταπόδοσιν τῶν αἰχμαλώτων ἀξιοῦντες γενέσθαι, οὐ κατηλλάξαντο δὲ αὐτούς, καίπερ καὶ ἐκείνου Καρθάλωνα ἐπ´ αὐτὸ τοῦτο ἀντιπέμψαντος· ἐπειδὴ γὰρ οὐκ ἐδέξαντο αὐτὸν εἴσω τοῦ τείχους κατὰ τὸ πολέμιον, οὐδὲ ἐς λόγους αὐτοῖς ἐλθεῖν ἠθέλησεν, ἀλλ´ εὐθὺς δι´ ὀργῆς ἀνέστρεψεν. |
CXCI. Bataille de Cannes; caractère de P. Émile et de T. Varron CXCI. Les chefs de l'année romaine, Paulus et Térentius, loin de se ressembler, différaient par la maissance comme par le caractère. Le premier, sorti du rang des patriciens, possédait une vaste instruction et préférait la sûreté il une aveugle audace : rendu circonspect par l'accusation qu'il avait encourue durant son premier consulat, il ne s'abandonnait point à la confiance et songeait plus à ne pas se compromettre de nouveau, qu'à obtenir des succès par un coup de main. Térentius, au contraire, élevé au milieu de la multitude, emporté par une témérité vulgaire, montrait en tout un sot orgueil et comptait présomptueusement sur la victoire, Ennemi déclaré des patriciens, il se croyait seul chef, à cause de la douceur de son collègue. Ils entrèr'ent en campagne dans le moment le plus favorable: Annibal n'avait plus de vivres, les Espagnols remuaient, et ses alliés faisaient défection. Si les consuls avaient tant soit peu diffëré de l'attaquer, ils l'auraient vaincu sans peine: l'imprévoyauce de Térentius et la mansuétude de Paulus, qui conseillait toujours les mesures les plus sages, mais qui cédait souvent à son collègue (car la douceur ne sait que plier devant l'audace), amenèrent la défaite des Romain. Au plus fort de la mêlée, les plus hardis eux-mêmes espéraient moins la victoire, qu'ils ne redoutaient l'issue incertaine de la lutte. Plus ils comptaient vaincre, plus ils craignaient un échec : et en effet, les hommes dépourvus d'expérience n'appréhendent rien, à cause de leur aveugle témérité; ceux, au contraire, dont la confiance est fondée sur la raison... CXCII. Anneaux d'or envoyés à Carthage par Annibal CXCII. Annibal, voulant mettre d'une manière frappante les désastres des Romains sous les yeux des habitants de Carthage, fit transporter dans l'Etang trois médimnes attiques d'anneaux d'or dont les chevaliers et les patriciens ornaient leurs doigts, suivant l'usage de leur pays, et qu'il avait enlevés en dépouillant leurs cadavres, CXCIII. Fermeté de Scipion envers des jeunes gens qui avaient formé le projet d'abandonner Rome et l'Italie CXCIII. Scipion, instruit que plusieurs jeunes gens se disposaient à quitter Rome et même l'Italie qui leur semblaient près de tomber au pouvoir des Carthaginois, déjoua leur complot en s'élançant à l'improviste, l'épée à la main, dans l'hôtellerie où ils s'entretenaient de ce projet. Là, il jura qu'il servirait la république de son bras et de ses conseils, et il leur fit prêter le même serment, en menaçant de tuer à l'instant quiconque refuserait d'engager sa foi. Dès lors il ne régna parmi eux qu'un même sentiment : ils écrivirent au consul qu'ils étaient sauvés; mais celui-ci n'envoya immédiatement à Rome ni lettre, ni messager. Il se rendit à Canusium, y prit toutes les mesures convenables, distribua, autant que ses forces présentes le permettaient, des garnisons dans les villes voisines et repoussa la cavalerie qui attaquait Canusium. En un mot, exempt de découragement et de crainte, conservant un esprit calme, comme si les Romains n'avaient essuyé aucun revers, ses résolutions et ses actes firent face à tous les besoins du moment. CXCIV. Conduite d'Annibal envers les habitants de Nucérie CXCIV. Les habitants de Nucérie capitulèrent, à condition que chacun, en évacuant la ville, pourrait emporter un vêtement. Annibal, une fois maître de Nucérie, fit étouffer les sénateurs dans leurs bains. Il permit aux autres citoyens de se retirer où ils voudraient ; mais plusieurs furent massacrés en route par son ordre. Cette cruauté ne lui fut point profitable : ceux qui avaient échappé à la mort, craignant le même sort, refusèrent de traiter avec lui et résistèrent jusqu 'à la dernière extrémité. CXCV. Caractère de Marcellus CXCV. Marcellus se distinguait par son courage, sa modération et sa justice. Il ne se montrait ni sévère, ni exigeant envers ceux qui étaient sous ses ordres; il ne veillait pas même assez à ce qu'ils remplissent leur devoir. S'ils commettaient quelque faute, il leur pardonnait, par indulgence pour la faiblesse humaine, sans s'indigner de les trouver tout à fait différents de lui-même. CXCVI-CXCVII. Faits relatifs au même Marcellus CXCVI. Plusieurs habitants de Nole regardaient comme dévoués à Annibal ceux de leurs concitoyens qu'il avait pris à la bataille de Cannes et mis ensuite en liberté : ils les craigaient et voulaient les mettre à mort; Marcellus s'y opposa. Il cacha même à ces prisonniers les soupçons qui planaient sur eux, et gagna si bien leur affection, qu'ils embrassèrent sa cause et furent d'une grande utilité à leur patrie et aux Romains. CXCVII. Le même Marcellus instruit qu'un cavalier Lucanien aimait éperdûment une femme, lui permit, en récompense de son courage, de la garder auprès de lui dans le camp ; quoiqu'il en eût interdit l'entrée aux femmes. CXCVIII. Conduite d'Annibal envers les habitants d'Acérræ CXCVIII. Annibal traita les habitants d'Acerrae comme ceux de Nucérie, après s'être emparé de leur ville aux mêmes conditions. Seulement, il fit jeter leurs sénateurs dans les puits et non dans les bains. CXCIX-CC. Négociations entre Fabius et Annibal au sujet des prisonniers CXCIX. Fabius convint avec Annibal qu'une partie des soldats faits prisonniers dans les combats antérieurs serait échangée, homme pour homme: les autres devaient être rachetés à prix d'argent. Le sénat, qui n'approuvait pas ce rachat, n'autorisa aucune dépense. Alors, comme je l'ai dit, Fabius vendit ses biens et paya la rançon avec l'argent qu'il en avait retiré. CC. Les Romains envoyèrent des députés à Annibal, pour traiter de l'échange des prisonniers; mais cet échange n'eut pas lieu, quoique Annibal eût envoyé de son côté Carthalon à Rome, pour le même objet. Les Romains ne l'ayant pas reçu dans leurs murs, à cause de sa qualité d'ennemi, il refusa d'entrer en pourparlers et se retira sur-le-champ, le cœur plein de colère. |
CCI. Ὅτι Πτολεμαîος Αἰiγύπτου βασιλεµyς στάσεως γενομένης, ὀλίγου μέν τινος ἐξέπεσεν· ἐπαναλαβὼν δ' αὖθις δειναῖς αἰκίαις τὸν δῆμον ἐτιμωρήσατο, ἑψῶν τε καὶ παροπτῶν τὰ τῶν κρατουμένων σώματα. Δίκας τε μετ' oὐ πολὺ τῆς ὠμότητος ὑποστὰς νόσῳ χαλεπή μεταλλάττει τὸν βίον.
CCII Ὅτι ὁ Σκιπίων ὁ τὸν πατέρα τρωθέντα σώσας, ὁ στρατηγός, ἦν καὶ φύσεως ἀρετῇ κράτιστος καὶ παιδείᾳ λογιμώτατος, τό τε φρόνημα καὶ τὸ τῆς γνώμης καὶ τὸ τῶν λόγων, ὁπότε γε καὶ τούτου ἔδει, μέγιστον εἶχε, καὶ αὐτὸ καὶ ἐν τοῖς ἔργοις οὐχ ἥκιστα ἐβεβαίου, ὥστε καὶ μεγαλόφρων καὶ μεγαλοπράγμων, οὐκ ἐκ κενοῦ αὐχήματος ἀλλ´ ἐξ ἐχεγγύου διανοίας, δοκεῖν εἶναι. Διά τε οὖν ταῦτα, καὶ διότι καὶ τὸ θεῖον ἀκριβῶς ἤγαλλεν, ἐχειροτονήθη. Οὐδὲν γὰρ οὔτ´ οὖν δημόσιον οὔτ´ ἴδιον πρὶν ἔς τε τὸ Καπιτώλιον ἀναβῆναι καὶ χρόνον τινὰ ἐνδιατρῖψαι ἐνεχειρίζετο. Καὶ διὰ τοῦτο φήμην ἔλαβεν ἐκ τοῦ Διὸς ἐς δράκοντα ἐν τῇ 〈πρὸς τὴν〉 μητέρα αὐτοῦ συνουσίᾳ μεταβαλόντος γεγεννῆσθαι. Καί τινας καὶ ἐκ τούτου πολλοῖς ἐλπίδας ἐς αὑτὸν ἐνεποίει
CCIII. Ὅτι ὁ Σκιπίων καὶ μὴ ἐννόμου ἡγεμονίας λαβὼν ὄνομα ἐξ ὧν ἐχειροτονήθη, τὸ στρατόπεδον προσφιλὲς ἐποιήσατο, καὶ ἤσκησεν ἐξηργηκότας ἐκ τῆς ἀναρχίας καὶ ἀνεκτήσατο κατεπτηχότας ἐκ τῶν συμφορῶν. Τόν τε Μάρκιον οὐχ, οἷά που φιλοῦσιν οἱ πολλοί, ἀνεπιτήδειον ἡγήσατο ὅτι εὐδοκιμηκὼς ἦν, ἀλλὰ καὶ ἐν τοῖς λόγοις καὶ ἐν τοῖς ἔργοις ἀεὶ ἐσέμνυνεν· καὶ γὰρ ἦν οἷος οὐκ ἐκ τῆς τοῦ πέλας διαβολῆς καὶ καθαιρέσεως ἀλλ´ ἐκ τῆς οἰκείας ἀρετῆς αὔξεσθαι θέλειν. καὶ διὰ τοῦτό γε οὐχ ἥκιστα τοὺς στρατιώτας ᾠκειώσατο. Ὅτι Σκηπίων χρηστότητι τρόπων οὐδὲν μεῖον ἢ τοῖς ὅπλοις ἀθρόον ἀποκλῖναι πρὸς αὐτὸν ἅπασαν σχεδὸν τὴν Ἰβηρίαν παρεσκεύασεν.
CCIV. Ὅτι ὅτι στάσεως γενομένης τῶν στρατιωτῶν ὁ Σκιπίων συχνὰ μὲν τοῖς στρατιώταις διέδωκε, συχνὰ δὲ καὶ ἐς τὸ δημόσιον ἀπέδειξε. Τῶν τε αἰχμαλώτων ἐς τὸ ναυτικὸν κατέταξεν, καὶ τοὺς ὁμήρους προῖκα πάντας τοῖς οἰκείοις ἀπέδωκε. Καὶ αὐτῷ διὰ τοῦτο πολλοὶ μὲν δῆμοι πολλοὶ δὲ καὶ δυνάσται, ἄλλοι τε καὶ Ἰνδίβολις καὶ Μανδόνιος Ἰλεργετανοί, προσεχώρησαν. Τό τε τῶν Κελτιβήρων ἔθνος πλεῖστόν τε καὶ ἰσχυρότατον τῶν περιχώρων ὂν ὧδε προσέθετο. Παρθένον ἐν τοῖς αἰχμαλώτοις ἐπιφανῆ κάλλει λαβὼν ὑπωπτεύθη μὲν ἄλλως ἔσεσθαι αὐτῆς ἐν ἔρωτι, μαθὼν δὲ ὅτι Ἀλλουκίῳ τινὶ τῶν ἐν τέλει Κελτιβήρων ἠγγύηται, μετεπέμψατό τε αὐτὸν αὐτεπάγγελτος, καὶ τὴν παῖδα αὐτῷ παρέδωκε μετὰ τῶν λύτρων ἅπερ οἱ προσήκοντες αὐτῆς ἐκεκομίκεσαν. Κἀκ τοῦ ἔργου τούτου καὶ ἐκείνους καὶ τοὺς ἄλλους ἀνηρτήσατο.
CCV. Ὅτι ὁ τῶν Ἰβήρων βασιλεὺς ἁλοὺς ὑποὸ Σκηπίωνος τὰ Ῥωμαίων εἵλετο, ἑαυτόν τε καὶ τὴν οἰκείαν ἐπικράτειαν διδοὺς, ὁμήρους τε παρέχειν ἕτοιμος ὤν· ὁ δὲ Σκηπίων τὴν συμμαχίαν τοῦ ἀνδρὸς ἀποδεξάμενος, ὁμήρων οὐκ ἔφη δεῖσθαι· τὸ γάρ τοι πιστὸν ἐν τοῖς οἰκείοις ἔχειν ὅπλοις.
CCVI. Δίων ἐν Ῥωμαϊκῶν ειʹ "ἔκ τε γὰρ τῆς ἀπὸ τοῦ πάνυ ἀρχαίου ἀξιώσεως καὶ ἐκ τῆς παλαιᾶς πρὸς τοὺς Ῥωμαίους φιλίας οὐκ ἤνεγκαν δικαιωθέντες ἀλλ´ ἐπεχείρησαν καὶ οἱ Καμπανοὶ τοῦ Φλάκκου καὶ οἱ Συρακόσιοι τοῦ Μαρκέλλου κατηγορῆσαι. Καὶ ἐδικαιώθησαν ἐν τῷ συνεδρίῳ.λέσθαι καὶ χρησιμωτάτους καὶ τῇ πατρίδι καὶ τοῖς Ῥωμαίοις γενέσθαι.
CCVII. Δίων ἐν τῷ ιϛʹ "πάντες ἀποθανεῖν ἐστε ἄξιοι, οὐ μέντοι καὶ ἐγὼ πάντας ὑμᾶς θανατώσω, ἀλλ´ ὀλίγους μέν, οὓς καὶ συνείληφα ἤδη, δικαιώσω, τοὺς δὲ ἄλλους ἀφίημι."
CCVIII. Ὅτι ὁ Σκιπίων δεινὸς μὲν ἦν ἐν ταῖς στρατηγίαις, ἐπιεικὴς δὲ ἐν ταῖς ὁμιλίαις, καὶ ἐς μὲν τοὺς ἀνθισταμένους αὐτῷ φοβερός, ἐς δὲ τοὺς ὑπείκοντας φιλάνθρωπος. Καὶ προσέτι καὶ ἐκ τῆς τοῦ πατρὸς τοῦ τε θείου δόξης πλεῖστον ἐς πίστιν ὧν ἐποίει, τῷ δοκεῖν ἀπ´ ἀρετῆς ἐκ γένους ἀλλ´ οὐκ ἐκ τοῦ προστυχόντος εὐδοκιμεῖν, ἴσχυε. Τότε δὲ καὶ μᾶλλον ἐπί τε τῷ τάχει τῆς νίκης, καὶ ὅτι καὶ ὁ Ἀσδρούβας ἐς τὴν μεσόγειαν ἀνεχώρησεν, μάλιστα δὲ ὅτι καὶ ἐθείασεν, εἴτ´ οὖν παρὰ δαιμονίου τινὸς μαθὼν εἴτε κατὰ τύχην, ὅτι ἐν τῇ τῶν πολεμίων στρατοπεδεύσοιτο, ὃ καὶ ἐγένετο, πάντες μὲν αὐτὸν ὡς καὶ κρείττω σφῶν ὄντα ἐτίμων, οἱ δὲ Ἴβηρες καὶ βασιλέα μέγαν ὠνόμαζον.
CCIX. Ταῦτα μὲν οὖν οὗτοι περὶ Γυμνησίων νήσων. Δίων δὲ ὁ Κοκκηιανὸς ταύτας πλησίον φησὶ Ἴβηρος εἶναι ποταμοῦ, πλησίον τῶν Εὐρωπαίων Ἡρακλείων στηλῶν, ἃς νήσους Ἕλληνες μὲν καὶ Ῥωμαῖοι κοινῶς Γυμνησίας φασίν, Ἴβηρες δὲ Βαλερίας ἤτοι ὑγιεινάς. |
CCI. Ptolémée est près de perdre le trône; sa cruauté CCI. Une sédition faillit enlever le trône à Ptolémée, roi d'Égypte. Bientôt il recouvra sa puissance et se vengea du peuple par d'affreux tourments : il fit bouillir et même rôtir les rebelles qui tombaient dans ses mains ; mais la peine de sa cruauté ne tarda pas à l'atteindre : une horrible maladie termina ses jours. CCII-CCIII. Scipion se concilie l'affection des soldats CCII. Scipion, qui sauva son père blessé dans un combat et devint général, possédait tous les dons de la nature et une rare instruction. Il joignait à la noblesse des sentiments celle du lngage, lorsque les circonstances l'exigeaient, et il la soutenait par sa conduite. Chez lui, la grandeur des pensées et des actions ne paraissait pas naître d'une vaine fierté, mais d'une âme ferme. Ces qualités et une piété exemplaire envers les dieux lui attirèrent tous les suffrages. Il n'entreprenait rien, ni comme homme public, ni comme simp]e citoyen, sans monter au Capitole et sans y rester quelque temps. Aussi disait-on qu'il était né du commerce de sa mère avec Jupiter métamorphosé en serpent : ce bruit populaire fut cause que plusieurs conçurent de lui les plus hantes espérances. An de Rome 543 CCIII. Scipion n'avait pas obtenu un commandement légitime; mais à peine en fût-il revêtu, qu'il se concilia l'affection de l'armée. Elle était tombée dans l'inaction, parce qu'elle n'avait pas de chef; il l'exerça aux manœuvres militaires. Son courage avait été abattu par les revers, Scipion le lui rendit. Loin de profiter de sa brillante réputation pour déprimer Marcius, comme il arrive souvent entre collègues, il lui témoignait une grande estime par ses paroles et par ses actions. Scipion n'était pas homme à calomnier ou à rabaisser les autres, pour se faire valoir. Il ne voulait tenir son élévation que de son mérite; et c'est par là surtout qu'il gagna l'amitlé des soldats. Par la bonté de son caractère, non moins que par la force des armes, il fit sur-le-champ pencher du côté des Romains presque toute l'Espagne. CCIV-CCV. Sa conduite envers Allucius lui attire l'amitié des Espagnols An de Rome 544
CCIV. Une sédition avait éclaté
parmi les soldats de Scipion : il leur distribua une grande partie
du butin ; mais il en réserva une fort considérable pour le trésor
public. De plus, il enrôla dans ses troupes maritimes un grand
nombre de prisonniers et renvoya sans rançon tous les ôtages à leurs
familles. Plusieurs peuplades et une foule de petits souverains,
entre autres lndibilis et Mandonius, chefs des Ilergètes, vaincus
par sa générosité, se déclarèrent pour lui. CCV. Le roi des Espagnols avait été fait prisonnier par Scipion : il embrassa la cause des Romains, mit à leur disposition sa personne avec ses états et leur offrit des otages. Scipion accepta son alliance : quant aux otages, il déclara qu'il n'en avait pas besoin et que ses armes lui donnaient des garanties suffisantes. CCVI. Les Campaniens et les Syracusains condamnés par le Sénat An de Rome 544 CCVI. Dion dit au XVème livre de son Histoire Romaine : "A cause du rang qu'ils occupaient depuis longtemps et de leur ancienne amitié avec Rome, on ne pouvait se résoudre à leur infliger une peine; mais ils entreprirent d'accuser, les Campaniens Flaccus et les Syracusains Marcellus : aussitôt ils furent condamnés en plein sénat." CCVII. Fragment d'un discours de Scipion à ses soldats révoltés An de Rome 544 CCVII. Dion s'exprime ainsi dans son XVIème livre: " Vous méritez tous a mort , mais je ne vous ferai pas tous mourir: je sévirai seulement contre ceux que j'ai déjà fait arrêter (ils sont en petit nombre), et je renvoie les autres absous." CCVIII. Caractère de Scipion: les Espagnols lui donnent le nom de roi An de Rome 545 CCVIII. Inflexible à la tête de l'armée, plein de douceur dans le commerce de la vie, terrible contre ceux qui lui résistaient, humain pour ceux qui pliaient devant lui: tel était Scipion. De plus la renommée de son père' et de son oncle inspirait de la confiance dans ses entreprises: il paraissait redevable de sa gloire à une valeur héréditaire dans sa famille, et non à un caprice de la fortune. Dans les circonstances présentes surtout, la rapidité de sa victoire, la fuite d'Asdrubal dans l'intérieur des terres, et plus encore l'assurance avec laquelle il avait annoncé, soit par une inspiration divine, soit par hasard, que la nuit même il planterait sa tente sur le territoire de l'ennemi, ce qui arriva en effet; tout cela le fit regarder par tous comme un génie supérieur : les Espagnols lui décernèrent même le nom de grand roi. CCIX. Fragment relatif aux îles Gymnésiennes
CCIX. Voilà ce que ces
écrivains racontent des îles Gymnésiennes ; mais Dion Cocceianus dit
qu'elles sont situées non loin de l'Ebre et des colonnes d'Hercule
en Europe : les Grecs et les Romains leur donnent en commun le nom
de Gymnésiennes ; les Espagnols celui de valériennes, ou îles de la
santé. |
CI. Les ennemis (p. 175). Probablement les Étrusques, les Lucaniens, les Gaulois Sénonais et les autres peuples qui s'étaient ligués contre Rome. Cf. l'Epitome de Tite-Live, XII. Orose fournit quelques détails, III, 22: « Dolabella et Domitio coss., Lucani, Bruttii, Samnites quoque cum Etruscis et Senonibus Gallis facta societate, quum redivivum contra Romanos molirentur bellum, Romani ad exorandos Gallos misere legatos. Quos, quum Galli interfecissent, Caecilius praetor ad ulciscendam legatorum necem et comprimendum multorum hostium impetum missus cum exercitu, ab Etruscis Gallisque oppressus interiit. Septem prselerea tribuni militum ea pugna occisi, multi nobiles trucidati, tredecim millia etiam romanorum militum illo bello prostrata. » Cf. S. Augustin, Cité de Dieu, III, 17. Cette défaite ne tarda pas à être vengée par la bataille que les Romains gagnèrent auprès du lac de Vadimon; Polybe, II, 20 : οἱ δὲ Βοῖοι... ἐξεστράτευσαν πανδημεὶ παρακαλέσαντες Τυρρηνούς. ἁθροισθέντες δὲ περὶ τὴν Ὀάδμονα προσαγορευομένην λίμνην παρετάξαντο Ῥωμαίοις. ἐν δὲ τῇ μάχῃ ταύτῃ Τυρρηνῶν μὲν οἱ πλεῖστοι κατεκόπησαν, τῶν δὲ Βοίων τελέως ὀλίγοι διέφυγον. οὐ μὴν ἀλλὰ τῷ κατὰ πόδας ἐνιαυτῷ συμφρονήσαντες αὖθις οἱ προειρημένοι καὶ τοὺς ἄρτι τῶν νέων ἡβῶντας καθοπλίσαντες παρετάξαντο πρὸς Ῥωμαίους. ἡττηθέντες δ´ ὁλοσχερῶς τῇ μάχῃ μόλις εἶξαν ταῖς ψυχαῖς καὶ διαπρεσβευσάμενοι περὶ σπονδῶν καὶ διαλύσεων συνθήκας ἔθεντο πρὸς Ῥωμαίους CII. Fabricius (p. 177). C. Fabricius Luscinus, qui fut trois fois consul Sur son triomphe, cf. Pighius, l. l. p. 416-418. CIII. Le fleuve regorgea de sang et de cadavres (p. 179). Dion semble avoir été inspiré par Florus, 1,18 : « Omnes reliquias eorum (h. e. Senonum) in Etruria ad lacum Vadimonis Dolabella delevitj; ne quis exstaret in ea gente, quse incensam a se Romam urbem gloriaretur. Cf. S. Augustin, l.l. CIV. A leur alcienne prospérité (p. 181). Valère-Maxime, après avoir raconté l'insulte faite au représentant de Rome (cf. Fr. CV), ajoute à peu près les mêmes réflexions, II. 2. 5 : Finem profecto fruendarum opum, quibus ad iuvidiam diu abundaveras, Tarentina civitas, quaesisti. Nam, dum horridae virtutis in se ipsum connexum stabilimentum, nitore fortunae pressentis inflata, fastidiose aestimas, in praevalidum imperii nostri mucronem caeca et amens irruisti. CV. La fête qu'ils célébraient (p. 183). Athénée, IV. p. 166, éd. Casaub. 1587, nous a conservé un passage curieux de Théopompe sur les mœurs de Tarentins :Περὶ δὲ τῶν Ταραντίνων ἱστορῶν ἐν τῇ δευτέρα καὶ πεντηκοστῇ τῶν ἱστοριῶν γράφει οὕτως· «Ἡ πόλις ἡ τῶν Ταραντίνων σχεδὸν καθ´ ἕκαστον μῆνα βουθυτεῖ καὶ δημοσίας ἑστιάσεις ποιεῖται. Τὸ δὲ τῶν ἰδιωτῶν πλῆθος αἰεὶ περὶ συνουσίας καὶ πότους ἐστί. Λέγουσι δὲ καί τινα τοιοῦτον λόγον οἱ Ταραντῖνοι, τοὺς μὲν ἄλλους ἀνθρώπους διὰ τὸ φιλοπονεῖσθαι καὶ περὶ τὰς ἐργασίας διατρίβειν παρασκευάζεσθαι ζῆν, αὐτοὺς δὲ διὰ τὰς συνουσίας καὶ τὰς ἡδονὰς οὐ μέλλειν, ἀλλ´ ἤδη βιῶναι.» CVI. Méton (p. 186). Comme Denys d'Hal. (cf. p. 184, note 4). Plutarque, Pyrrh., XIII, raconte que Méton agit ainsi, au moment où les Tarentins allaient appeler Pyrrhus dans leur ville apr un décret : εἷς δέ τις ἀνὴρ ἐπιεικὴς Μέτων ὄνομα, τῆς ἡμέρας ἐκείνης ἐν ᾗ τὸ δόγμα κυροῦν ἔμελλον ἐνστάσης καὶ τοῦ δήμου καθεζομένου, λαβὼν στέφανον... Il nous est encore permis (Ibid.). Plutarque est plus explicite, l. l. . "ἄνδρες" ἔφη "Ταραντῖνοι, καλῶς ποιεῖτε παίζειν καὶ κωμάζειν ἕως ἔξεστι <9> τοῖς βουλομένοις μὴ φθονοῦντες. ἐὰν δὲ σωφρονῆτε, καὶ πάντες ἀπολαύσετε ἔτι τῆς ἐλευθερίας, ὡς ἕτερα πράγματα καὶ βίον καὶ δίαιταν ἕξοντες, ὅταν Πύρρος εἰς τὴν <10> πόλιν παραγένηται." CVII. Inaccessible à la corruption (p. 185). Tout le monde connaît les belles paroles qu'il adressa à Pyrrhus ; Plutarque, Pyrrh. XX : "οὔτε χθές με τὸ χρυσίον ἐκίνησεν οὔτε σήμερον τὸ θηρίον.", et le témoignage que lui rendit Pyrrhus lui-même. Cf. Fr. CXXX1II, p. 221. Fut élu consul (p. 187). L'an de Rome 477. Cicéron nous a transmis la réponse de C. Fabricius à Rufinus, lorsque celui-ci le remerciait de l'appui qu'il lui avait prêté, De Orat. II, 66 : « Quum C. Fabricio P. Cornelius, homo, ut existimabatur, avarus et furax, sed egregie fortis, et bonus imperator, gratias ageret, quod se homo inimicus consulem fecisset, bello prœsertim magno et gravi : Nihil est, quod mihi gratias agas, inquit, si malui compilari quam venire. » cf. Aulu-Gelle, IV, 8, et Quintilien, XII, 1. CVIII. A celle de ses alliés (p. 189). Florus, I,18: Pyrrhus cum totius viribus Epiri, Thessaliae, Macedoniae, incognitisque in id tempus elephantis, mari, terra, viris, equis, armis, addito insuper ferarum terrore, veniebat. CIX. Les peuples qui sollicitaient son appui (Ibid.). Il cédait surtout à l'espoir de conquérir l'Italie; Justin, XVIII, 1 : « Pyrrhus, rex Epiri, quum iterata Tarentinorum legatione, additis Samnitum et Lucanorum precibus, et ipsis auxilio adversus Romanos indigentibus, fatigaretur, non tam supplicum precibus quam spe invadendi Italiae imperii inductus venturum se cum exercitu pollicetur. » C'étaient des Grecs (Ibid.). Florus, l. l. : Tarentus Lacedœmoniorum opus Et un peu plus loin : Apparatus horribilis, quum tot simul populi pro Tarenliuis consurgerent, omnibusque vehementior Pyrrhus ; qui semigrœcam ex Lacedasmoniis conditoribus civitalem vindicaturus, etc. « Cf. Denys d'Hal. Fr. XVII. 1-2, éd. Milan. Pyrrhus lui-même, dans Appien, III, 10, exige entre autres conditions de la paix que la liberté et l'indépendance seront accordées aux Grecs qui habitent l'Italie. CX. Dans ses entretiens avec Pyrrhus {p. 191). Plutarque, Pyrrh. XIV : οὗτος οὖν τὸν Πύρρον ὡρμημένον τόθ' ὁρῶν ἐπὶ τὴν Ἰταλίαν, εἰς λόγους ἐπηγάγετο τοιούτους ἰδὼν σχολάζοντα· "πολεμισταὶ μὲν ὦ Πύρρε Ῥωμαῖοι λέγονται καὶ πολλῶν ἐθνῶν μαχίμων ἄρχοντες· εἰ δὲ δοίη θεὸς περιγενέσθαι τῶν ἀνδρῶν, τί χρησόμεθα τῇ νίκῃ;" καὶ ὁ Πύρρος "ἐρωτᾷς" εἶπεν "ὦ Κινέα πρᾶγμα φαινόμενον· οὔτε βάρβαρος ἡμῖν ἐκεῖ πόλις οὔθ' Ἑλληνὶς ἀξιόμαχος Ῥωμαίων κρατηθέντων, ἀλλ' ἕξομεν εὐθὺς Ἰταλίαν ἅπασαν, ἧς μέγεθος καὶ ἀρετὴν καὶ δύναμιν ἄλλῳ πού τινι μᾶλλον ἀγνοεῖν ἢ σοὶ προσήκει". μικρὸν οὖν ἐπισχὼν ὁ Κινέας, "Ἰταλίαν δέ" εἶπεν "ὦ βασιλεῦ λαβόντες, τί ποιήσομεν;" καὶ ὁ Πύρρος οὔπω τὴν διάνοιαν αὐτοῦ καθορῶν, "ἐγγύς" εἶπεν "ἡ Σικελία χεῖρας ὀρέγει, νῆσος εὐδαίμων καὶ πολυάνθρωπος, ἁλῶναι δὲ ῥᾴστη· στάσις γὰρ ὦ Κινέα πάντα νῦν ἐκεῖ<να> καὶ ἀναρχία πόλεων καὶ <9> δημαγωγῶν ὀξύτης, Ἀγαθοκλέους ἐκλελοιπότος." "εἰκότα" ἔφη "λέγεις" ὁ Κινέας· "ἀλλ' ἦ τοῦτο πέρας ἡμῖν τῆς στρατείας, λαβεῖν Σικελίαν;" "θεός" ὁ Πύρρος ἔφη "νικᾶν διδῴη καὶ κατορθοῦν· τούτοις δὲ προάγωσι χρησόμεθα πραγμάτων μεγάλων. τίς γὰρ ἂν ἀπόσχοιτο Λιβύης καὶ Καρχηδόνος ἐν ἐφικτῷ γενομένης, ἣν Ἀγαθοκλῆς ἀποδρὰς ἐκ Συρακουσῶν κρύφα καὶ περάσας ναυσὶν ὀλίγαις λαβεῖν παρ' οὐδὲν ἦλθεν; ὅτι δὲ τούτων κρατήσασιν ἡμῖν οὐδεὶς ἀντιστήσεται τῶν νῦν ὑβριζόντων πολεμίων, τί ἂν λέγοι τις;" "οὐδέν" ὁ Κινέας εἶπε· "δῆλον γὰρ ὅτι καὶ Μακεδονίαν ἀναλαβεῖν καὶ τῆς Ἑλλάδος ἄρχειν ὑπάρξει βεβαίως ἀπὸ τηλικαύτης δυνάμεως. γενομένων δὲ πάντων ὑφ' ἡμῖν, τί ποιήσομεν;" καὶ ὁ Πύρρος ἐπιγελάσας, "σχολήν" ἔφη "ἄξομεν πολλήν, καὶ κώθων ὦ μακάριε καθημερινὸς ἔσται, καὶ διὰ λόγων συνόντες ἀλλήλους εὐφρανοῦμεν". ἐνταῦθα δὴ τῶν λόγων καταστήσας τὸν Πύρρον ὁ Κινέας, "εἶτα" ἔφη "τί νῦν ἐμποδών ἐστιν ἡμῖν βουλομένοις κώθωνι χρῆσθαι καὶ σχολάζειν μετ' ἀλλήλων, εἰ ταῦτ' ἔχομεν ἤδη καὶ πάρεστιν ἀπραγμόνως, ἔφ' ἃ δι' αἵματος καὶ πόνων μεγάλων καὶ κινδύνων μέλλομεν ἀφίξεσθαι, πολλὰ καὶ δράσαντες ἑτέρους κακὰ καὶ παθόντες;"
Sur les conseils de Cinéas (p. 191). Plutarque, I. 1. :
τούτοις τοῖς λόγοις ἠνίασε μᾶλλον ἢ μετέθηκε τὸν Πύρρον ὁ Κινέας, νοήσαντα μὲν
ὅσην De la Sicile et de l'Italie (Ibid.). Le même, l. l. XXVI : Οὕτω μὲν οὖν ἐξέπεσε τῶν Ἰταλικῶν καὶ Σικελικῶν ὁ Πύρρος ἐλπίδων, ἑξαετῆ χρόνον ἀναλώσας περὶ τοὺς ἐκεῖ πολέμους καὶ τοῖς <μὲν> πράγμασιν ἐλαττωθείς, τὸ δ' ἀνδρεῖον ἀνίκητον ἐν ταῖς ἥτταις διαφυλάξας, καὶ νομισθεὶς ἐμπειρίᾳ μὲν πολεμικῇ καὶ χειρὶ καὶ τόλμῃ πολὺ πρῶτος εἶναι τῶν καθ' αὑτὸν βασιλέων, ἃ δὲ ταῖς πράξεσιν ἐκτᾶτο, ταῖς ἐλπίσιν ἀπολλύναι, δι' ἔρωτα τῶν ἀπόντων οὐδὲν εἰς ὃ δεῖ θέσθαι τῶν ὑπαρχόντων φθάσας. ὅθεν ἀπείκαζεν αὐτὸν ὁ Ἀντίγονος κυβευτῇ πολλὰ βάλλοντι καὶ καλά, χρῆσθαι δ' οὐκ ἐπισταμένῳ τοῖς πεσοῦσι. . Cf. Appien, III, 12, etZonaras, Vlll. 5. p. 376-378, éd. Du C. CXII. Une garnison aux Romains (Ibid.). Polybe, I, 7 : Ῥηγῖνοι γάρ, καθ´ ὃν καιρὸν Πύρρος εἰς Ἰταλίαν ἐπεραιοῦτο, καταπλαγεῖς γενόμενοι τὴν ἔφοδον αὐτοῦ, δεδιότες δὲ καὶ Καρχηδονίους θαλαττοκρατοῦντας ἐπεσπάσαντο φυλακὴν ἅμα καὶ βοήθειαν παρὰ Ῥωμαίων. Cf. Denys d'Hal. Fr. XIX, I, éd. Milan; Diodore de Sicile, XXII, 1 ; Appien, III, 9; Frontin, Stratag , IV, I, 38 ; et l'Epitome de Tite-Live, XII. Messine entre les mains des Mamertins (p. 193). Polybe, l. l. : Ἴδιον γάρ τι συνέβη καὶ παραπλήσιον ἑκατέραις ταῖς περὶ τὸν πορθμὸν ἐκτισμέναις πόλεσιν· εἰσὶ δ´ αὗται Μεσσήνη καὶ Ῥήγιον. Μεσσήνην μὲν γὰρ οὐ πολλοῖς ἀνώτερον χρόνοις τῶν νῦν λεγομένων καιρῶν Καμπανοὶ παρ´ Ἀγαθοκλεῖ μισθοφοροῦντες καὶ πάλαι περὶ τὸ κάλλος καὶ τὴν λοιπὴν εὐδαιμονίαν τῆς πόλεως ὀφθαλμιῶντες ἅμα τῷ λαβεῖν καιρὸν εὐθὺς ἐπεχείρησαν παρασπονδεῖν· παρεισελθόντες δ´ ὡς φίλιοι καὶ κατασχόντες τὴν πόλιν οὓς μὲν ἐξέβαλον τῶν πολιτῶν, οὓς δ´ ἀπέσφαξαν. πράξαντες δὲ ταῦτα τὰς μὲν γυναῖκας καὶ τὰ τέκνα τῶν ἠκληρηκότων, ὥς ποθ´ ἡ τύχη διένειμεν παρ´ αὐτὸν τὸν τῆς παρανομίας καιρὸν ἑκάστοις, οὕτως ἔσχον· τοὺς δὲ λοιποὺς βίους καὶ τὴν χώραν μετὰ ταῦτα διελόμενοι κατεῖχον.. Cf. Diodore de Sic. XXI, 18. Originaires de la Campanie (Ibid.). Le même, l. l. 8, se contente de dire que ces Campaniens prirent le nom de Mamertins, lorsqu'ils se furent emparés de Messine. Is. Tzetzès , scholies sur la Cassandre de Lycophron, v. 938 , donne l'étymologie de cette dénomination. Keimar a inséré ce passage du Sholiaste dans les fragments de Dion, n° XI. p. 6 ; mais comme on ne sait point s'il est tiré de cet historien ou de Diodore de Sicile, il m'a paru plus convenable de le transcrire dans cette note : Ῥωμαῖοι τοὺς (dans Sébastien et dans C. Müller, Ῥωμαῖοι γὰρ τοὺς) πολεμικοὺς Μαμερτινοὺς καλοῦσιν, ὡς ἱστορεῖ ἢ Διόδωρος ἢ Δίων· οὐ γὰρ ἀκριβῶς μέμνημαι. Γράφει δὲ οὑτωσί (dans Sébastien γράφει γὰρ οὕτω, dans G. Müller γράφων οὕτω) πως· Μεσηνίους (sic) κατακόψαντες τοὺς ὑποδεξαμένους αὐτοὺς κατέσχον Μεσήνην (sic), καὶ Μαμερτούς ἑαυτοὺς ὠνόμασεν, τουτέσδτι πολεμικούς. Μαμερτὸς γὰρ δ' Ἄρης παρὰ Ῥωμαίοις καλεῖται. (Sébastien ajoute : Καὶ Κυρῖνος παρὰ τοῖς αὐτοῖς, ὥς φησι Πλούταρχος) Le passage de Diodore auquel le Scholiaste fait allusion se trouve Liv. XXI, 18 : Ἐκάλεσαν δὲ ταύτην μαμερτίνην ἀπὸ τοῦ Ἄρεως, διὰ τὸ τοῦτον κατὰ τὴν ἐκείνων διάλεκτον Μάμερτον καλεῖσθαι. Suivant Festus, au mot Mamers, p. 45, éd. de M. E. Egger, cette dénomination était d'origine Osque : Mamers lingua Oscorum Mars significatur. Livrer la garnison (p. 193). Appien, III, 9 : πρόφασιν δὲ τῆς παρανομίας ἔφερον ὅτι ̔Ρηγῖνοι τὴν φρουρὰν προεδίδοσαν Πύρρῳ. Et les massacrent (p. 195). Le même, l.l. : Οτι ὅσοι ἐν ̔Ρηγίῳ ̔Ρωμαίων ἐπὶ σωτηρίᾳ καὶ φυλακῇ τῆς πόλεως, μή τι πάθοιεν ὑπὸ τῶν ἐχθρῶν, παρέμενον, αὐτοί τε καὶ Δέκιος ὁ ἡγεμὼν αὐτῶν, τοῖς ἀγαθοῖς τῶν ̔Ρηγίνων φθονήσαντες, καὶ φυλάξαντες αὐτοὺς εὐωχουμένους ἐν ἑορτῇ διέφθειραν, καὶ ταῖς γυναιξὶν ἀκουσίαις συνῆσαν. Cf. Diodore de Sic, XXII, I, et Polybe, l. l. Fit amitié avec les Mamertins (Ibid.). Le même, 1.1. : καὶ Δέκιος ... φιλίαν ἔθετο Μαμερτίνοις τοῖς ἐπὶ τοῦ πορθμοῦ τοῦ Σικελικοῦ κατῳκημένοις, οὐ πρὸ πολλοῦ κἀκείνοις ἐς ἰδίους ξένους ὅμοια δεδρακόσιν. Engagés dans des affaires (Ibid.). La vengeance se fit attendre dix ans, Tite-Live, XXVIII, 28; mais Rome voulut qu'elle fût exemplaire, pour reconquérir la confiance de ses alliés ; Polybe, I, 7 :οἱ δὲ Ῥωμαῖοι βαρέως μὲν ἔφερον τὸ γεγονός· οὐ μὴν εἶχόν γε ποιεῖν οὐδὲν διὰ τὸ συνέχεσθαι τοῖς προειρημένοις πολέμοις. ἐπεὶ δ´ ἀπὸ τούτων ἐγένοντο, συγκλείσαντες αὐτοὺς ἐπολιόρκουν τὸ Ῥήγιον, καθάπερ ἐπάνω προεῖπον. κρατήσαντες δὲ τοὺς μὲν πλείστους ἐν αὐτῇ τῇ καταλήψει διέφθειραν, ἐκθύμως ἀμυνομένους διὰ τὸ προορᾶσθαι τὸ μέλλον, ζωγρίᾳ δ´ ἐκυρίευσαν πλειόνων ἢ τριακοσίων. ὧν ἀναπεμφθέντων εἰς τὴν Ῥώμην, οἱ στρατηγοὶ προαγαγόντες εἰς τὴν ἀγορὰν καὶ μαστιγώσαντες ἅπαντας κατὰ τὸ παρ´ αὐτοῖς ἔθος ἐπελέκισαν, βουλόμενοι διὰ τῆς εἰς ἐκείνους τιμωρίας, καθ´ ὅσον οἷοί τ´ ἦσαν, διορθοῦσθαι παρὰ τοῖς συμμάχοις τὴν αὑτῶν πίστιν. L'expédition contre la garnison romaine, maîtresse de Rhégium, fut confiée à Fabricius; Appien, l. l. Aux détails fournis par Polybe, il ajoute que les soldats, fouettés et décapités furent privés de sépulture, et que Décius se donna lui-même la mort dans la prison où il avait été enfermé. On peut voir dans Diodore de Sic, l. l., comment il perdit la vue par le crime d'un médecin dont Denys d'Hal., Fr. XXIX. l, éd. Milan, nous fait connaître le nom : il s'appelait Dexicrate. CXIII. Une armée aguerrie (p. 195). Pyrrhus l'avait écrit lui-même au consul Valérius Lœvinus, dans une lettre conservée par Denys d'Hal. XVII, 15 :πεπύσθαι μὲν εἰκός σε παρ´ ἑτέρων, ὅτι πάρειμι μετὰ τῆς δυνάμεως ... καὶ μηδὲ ταῦτα ἀγνοεῖν, τίνων τε ἀνδρῶν ἀπόγονός εἰμι καὶ τίνας αὐτὸς ἀποδέδειγμαι πράξεις καὶ πόσην δύναμιν ἐπάγομαι καὶ ὡς τὰ πολέμια ἀγαθήν. CXIV. Pour que l'amitié soit réelle el solide (p. 197). Ces pensées rappellent un passage analogue dn discours de Catilina aux conjurés : «Simul quia vobis eadem, quae mihi, bona malaque esse intellexi; nam idem velle atque idem nolle, ea demum firma amicitia est. » Sur les emprunts faits par Dion à Salluste, Cf. R. Wilmans, De Dionis Cassii Fontibus et Auctoritate, Berlin 1836, chap. Il, p. 6-14. CXV. La science du général (p. 199). Ce fragment paraît tiré d'un discours adressé par Pyrrhus à ses soldats. C'est, en d'autres termes, ce qu'il répondit aux Épirotes qui l'avaient surnommé l'Aigle ; Plutarque, Pyrrh. X : ὑμᾶς" ἔλεγεν "ἀετός εἰμι· πῶς γὰρ οὐ μέλλω, τοῖς ὑμετέροις ὅπλοις ὥσπερ ὠκυπτέροις ἐπαιρόμενος;" CXVI. Publius Valérius arrêta (Ibid.). Cf. Denysd'Hal. Fr. XXXIII, l, éd. Milan. CXVII. Mégaclès tomba mort (Ibid.) Outre les autorités citées p 198-199, note 9, cf. Denysd 'Hal. l. l. 4. CXVIII. Une victoire semblable (p. 201). C'était une de ces victoires appelées proverbialement : Καδμεία νίκη. Diodore de Sic. XXII, 6 : Ἔστι δὲ οὕτω· τὸ τοὺς νικήσαντας συμφορὰν ἔχειν, τοὺς δὲ ἡττημένους μηδὲν κινδυνεύειν διὰ τὸ μέγεθος τῆς ἡγεμονίας . Cf. Plutarque, De l'Educ. des enfants, XIV. Dans un nouveau fragment de Diodore, Exc. vat. p. 46, éd. Rom., ce proverbe est appliqué à toutes les victoires de Pyrrhus : Ἐπρεί τις ἠρώτησεν αὐτὸν τῶν ἰδιοξένων πῶς τὰ κατὰ τὴν μάχην ἀπήντησεν αὐτῷ, εἶπεν; Ἐὰν ἔτι μιᾷ μάχῃ νικήσῃ τοὺς Ῥωμαίους, οὐδεὶς αὐτῷ τῶν συνδιαβεβηκότων ἀπολειφθήσεται. Ταῖς γὰρ ἀληθείαις ἁπάσας τὰς νίκας ἔσχε Καδμείας, κατὰ τὴν παροιμίαν, κτλ. Si j'étais leur roi (Ibid.). Florus, 1, 18 : O quam facile erat orbis imperium occupare, aut mihi Romanis militibus, aut me rege Romanis. » CXIX. Pour l'air menaçant (Ibid.). Le même, l. l. : « omnium vulnera in pectore omnium in omnibus enses; et relictae in vultibus minae; et in ipsa morte ira vivebat. » CXXI. S'efforçant de les gagner (p. 203). Le même, l. l. : " Post primam victoriam Rex callidus, intellecta virtute Romana, statim desperavit armis, seque ad dolos contulit. Nam interemtos cremavit, capti vosque iudulgenter liabuit et sine pretio restituit. » CXXIV. Renaissent comme l'Hydre (p. 207). Florus, l. l. : « Quae autem eorum, qui superfuerunt, in reparando exercitu festinatio? Quum Pyrrhus : Video me, inquit, plane Herculis sidere procreatum, cui quasi ab angue Lernœo, tot cœsa hostium capita de sanguine suo renascuntur. » Plutarque, Pyrrh. XIX, met ces paroles dans la bouche de Cinéas. Dion, comme d'autres historiens auxquels Appien fait allusion, l.l, 10. 1, les attribue à Pyrrhus lui-même. CXXV. Parmi lesquels se trouvait Fabricius (Ibid.). Ils sont désignés aussi vaguement dans Plutarque, l. l. XX; mais Denys d'Hal. donne leurs noms, Fr. XVIII, 5, éd. Milan : Ἐβουλευσαντο πρεσβευτὰς ἀποστεῖλαι... και ἀποδεικνύουσι πρέσβεις Γάϊαν Φαβρίκιον.. . καὶ Κόϊντον Αἰμίλιον... καὶ Πίόπλιον Κορνήλιον. Cf. Appien, 1.1. 10, k. Pyrrhus envoya une garde (Ibid.). Dion est le seul historien qui parle de cette marque de distinction. Appien, I. I., se contente de dire : Ἐξένιζε ô' αὐτοὺς βασιλικῶς. CXXVII. Pyrrhus — dit aux députés (p. 211) Denys d'Hal., l l,7, fait dire à Pyrrhus : « Σχέτλιόν τι πρᾶγμα ποιεῖτε, ὦ ἄνδρες Ῥωμαῖοι, φιλίαν μὲν οὐ βουλόμενοι συνάψαι πρὸς ἐμέ, τοὺς δὲ ἁλόντας κατὰ πόλεμον ἀξιοῦντες ἀπολαβεῖν, ἵνα τοῖς αὐτοῖς τούτοις σώμασιν εἰς τὸν κατ´ ἐμοῦ πόλεμον ἔχητε χρῆσθαι. ἀλλ´ εἰ τὰ κράτιστα βουλεύεσθε πράττειν καὶ τὸ κοινῇ συμφέρον ἀμφοτέροις ἡμῖν σκοπεῖτε, σπεισάμενοι τὸν πόλεμον τὸν πρὸς ἐμὲ καὶ τοὺς ἐμοὺς συμμάχους ἀπολάβετε τοὺς ἰδίους προῖκα παρ´ ἐμοῦ πολίτας τε καὶ συμμάχους ἅπαντας· ἄλλως δ´ οὐκ ἂν ὑπομείναιμι πολλοὺς καὶ ἀγαθοὺς ὑμῖν προέσθαι. » Cf. cette réponse avec l'opinion de Milon et celle de Cinéas, p. 209, note 8, et Fi CXXVU, p. 209-211 CXXVΙΙΙI. Les conseils des Tarentins (p. 213). Pyrrhus est loin du repentir dans Denys d'Hal., 1. I. 9 : διδάσκων, ὡς οὐκ ἐπὶ κακῷ τῆς πόλεως ὑμῶν ἀφῖγμαι Ταραντίνοις καὶ τοῖς ἄλλοις Ἰταλιώταις ὑποσχόμενος βοηθήσειν, οὓς οὔτε ὅσιον οὔτ´ εὔσχημόν ἐστί μοι παρόντι μετὰ δυνάμεως καὶ τὴν πρώτην νενικηκότι μάχην ἐγκαταλιπεῖν. A la conclusion de la paix (bld.). Dans Denys d'Hal., l. l., Pyrrhus s'efforce de l'y déterminer par les plus brillantes promesses, l.l. 9 : πᾶσαν ἀποθέμενος αἰδῶ μέτεχε τῶν παρ´ ἡμῖν ὑπαρχόντων ἀγαθῶν, ... ἐμοὶ δ´ ἀντὶ τούτων μήτ´ ἄδικον μήτ´ αἰσχρὰν πρᾶξιν ὑπηρετήσῃς μηδεμίαν, ἀλλ´ ἐξ ὧν αὐτὸς κρείττων ἔσῃ καὶ τιμιώτερος ἐν τῇ σεαυτοῦ πατρίδι. καὶ πρῶτον μὲν ἐπὶ τὰς διαλλαγάς, ὅση δύναμις ἐν σοί, παρόρμησον τὴν ἄχρι τοῦδε δύσεριν καὶ οὐδὲν τῶν μετρίων φρονοῦσαν βουλήν. Comme conseiller et comme général (p. 213). Denys d'Hal., l.l. 10 :ἴθι μετ´ ἐμοῦ σύμβουλός τε ἁπάντων ἐσόμενος ἐμοὶ καὶ ὑποστράτηγος καὶ τῆς βασιλικῆς εὐτυχίας μέτοχος. ἐμοί τε γὰρ ἀνδρὸς ἀγαθοῦ καὶ πιστοῦ φίλου δεῖ κτλ. CXXIX. Fabricius répondit {Ibid.). Cf. sa réponse dans le même, l.lI. 11-26, éd. Milan. Dans une démocratie {Ibid.). Denys d'Haï., l.l. 26 ; τὸ δ´ ὅλον ἔχω σοι παραινεῖν, μὴ ὅτι Φαβρίκιον, ἀλλὰ μηδ´ ἄλλον μηδένα δέχεσθαι τῇ βασιλείᾳ μήτε κρείττονα μήτε ἴσον σεαυτῷ, μηδὲ ὅλως ἄνδρα ἐν ἐλευθέροις ἤθεσι τραφέντα καὶ φρόνημα μεῖζον ἢ κατ´ ἰδιώτην ἔχοντα. οὔτε γὰρ ἀσφαλὴς βασιλεῖ σύνοικος ἀνὴρ μεγαλόφρων οὔτε ἡδύς.. Cf. l. l., 24. Je ne puis rien accepter {Ibid.). Cf. les raisons qu'il en donne dans Denys d'Hal., l. l., 19-22 : Φέρε, ἐὰν δὴ μανεὶς δέξωμαι χρυσόν — καὶ τοὺς ἐξ ἐμαυτοῦ πάντας περιλαβών. A ces longues harangues, je préfère le sourire moqueur de Fabricius et les paroles pleines de fierté que lui prête Appien, I. 1. :ἐπιγελάσας δ' ὁ Φαβρίκιος περὶ μὲν τῶν κοινῶν οὐδ' ἀπεκρίνατο, "τὴν δ' ἐμήν," ἔφη, "παρρησίαν οὔτε τῶν σῶν φίλων οὐδεὶς οὔτε αὐτὸς οἴσεις σύ, ὦ βασιλεῦ: καὶ τὴν πενίαν τὴν ἐμαυτοῦ μακαρίζω μᾶλλον ἢ τὸν τῶν τυράννων πλοῦτον ὁμοῦ καὶ φόβον. CXXX. Les Romains coururent s'enrôler (p. 217). Cf. Plutarque, Pyrrh. XIX; Appien, l.l. 10. 3, et les discours qu'ils mettent l'un et l'autre dans la bouche d'Appius. Ses présents les avaient jetés {Ibid.). Plutarque, au contraire, affirme, l.l. XVIII, que les présents de Cinéas furent partout repoussés : Ἔλαβε δ' οὐδείς κτλ. CXXXIII. A Pyrrhus (p. 221). Aulu-Gelle, III, 8, rapporte d'après Claudius Quadrigarius la lettre écrite par les consuls à cette occasion : « Consules Romani salutem dicunt Pyrrho regi. Nos pro tuis injuriis continuo animo strenui, commoti iuimiciter, tecum hellare studemus. Sed communis exempli et fidei ergo visum est, uti te salvum velimus ; ut esset quem armis vincere possemus. Ad nos venit Nicias, familiaris tuus, qui sibi a nobis praemium peteret, si te clam interfecisset. Id nos negavimus velle; neve ob eam rem quicquam commodi exspectaret : et siinul visum est, ut te certiorem faceremus, ne qnid ejusmodi, si accidisset, nostro consilio civitates ptitarent factum : et quod nobis non placet pretio aut prœmio aut dolis pugnare. Tu, nisi caves, jacebis. » Florus, I, 18, prétend seul que Curius fit connaître à Pyrrhus le danger dont il était menacé. CXXXIV. Tous les deux à la fois (p. 221). Sous voyons, par ce fragment, à quelle source Zonaras avait puisé son récit sur cette expédition de Rufinus et de lunius. Cf. p. 221, note 10. Ce dernier seul obtint les honneurs du triomphe, d'après les marbres du Capitole : C. IVNIVS. C. F. C. N. BRVTVS. BVBVLC. AN. CDLXXVI. COS. II. DE. LVCANEIS. ET. BRVTTIEIS. NON. ΙΑΝ. CXXXV. A Syracuse (p. 223). Plutarque, l. l. XXIII : ἐπεὶ δὲ Θοίνωνα καὶ Σωσίστρατον, ἄνδρας ἡγεμονικοὺς ἐν Συρακούσαις, οἳ πρῶτοι μὲν αὐτὸν ἐλθεῖν ἔπεισαν εἰς Σικελίαν, ἐλθόντι δὲ τὴν πόλιν εὐθὺς ἐνεχείρισαν ..., μήτ' ἄγειν σὺν αὑτῷ μήτ' ἀπολείπειν βουλόμενος ἐν ὑποψίαις εἶχε, καὶ Σωσίστρατος μὲν ἀπέστη φοβηθείς, Θοίνωνα δὲ τὰ αὐτὰ φρονεῖν αἰτιασάμενος ἀπέκτεινεν, CXXXVII. Pyrrhus — furent jetés sur les côtes (p. 223). Cf. Diodore de Sicile, XXVII, 4; et Appien, III, 12. Dans Tite-Live, XXIX, 18, les députés venus à Rome, pour se plaindre de la tyrannie de Q. Pleminius, qui avait enlevé les trésors de Proserpine, racontent, à cette occasion, le sacrilège de Pyrrhus : « Fanum est apud nos Proserpinae, de cujus sanctitate templi credo aliquam famam ad vos pervenisse, Pyrrhi bello : qui quum, ex Sicilia rediens, Locros classe praeterveheretur, inter alia fœda, quse propter fidem erga vos in civitatem nostram facinora edidit, thesauros quoque Proserpinae, intactes ad eum diem spoliavit; atque ita pecunia in naves imposita, ipse terra est profectus Classis, postero die, foedissima tempestate lacerata, omnesque naves, quae saçram pecuniam habuerunt, in littoia nostra ejectse sunt. » Les magnifiques dons (p. 225). Valère-Maxime raconte les mêmes faits, IV, 3,9, où il donne le nom des trois députés romains : « Q. Fabius Gurges, Numerius Fabius Pictor, Q. Ogulnius legati ad Ptolemaeum regem missi, munera quae ab eo privatim acceperant, in aerarium, et quidem prius quam ad senatum legationem referrent, detulerunt; de publico scilicet minislerio nihil cuiquam praeler laudem bene administrati officii, accedere debere judicantes. » CXXXIX. Le sénateur Q. Fabius ( Ibid. ). Il était édile, ainsi que Cn. Apronius, qui se joignit à lui pour maltraiter les députés d'Apollonie. Cf. Valère-Maxime, VI. 6. 5, qui ajoute : Quod ubi comperit (s.-ent. senatus) continuo eos per Feciales legatis dedidit; quaestoremque cum lus Brundiisium ire jussit, ne quam in itinere a cognatis deditorum injuriam acciperent. Le compilateur et Zonaras ont omis le nom d'Apronius qui se trouvait probablement dans Dion.
CXL. Avaient secouru Tarente (p. 227). Tite-Live va jusqu'à faire blâmer par
Hannon la conduite des Carthaginois, à l'égard de Tarente, XXI, 10 : Tunc
Tarento, id est ltalia, non abstinueramus ex foadere. Dans Zonaras, ils se
montrent fidèles aux traités, l. l. 6. p. 379, éd. Du C. : Καὶ τοὺς Ταραντίνους
ὁ αὐτὸς Παπείριος ἐχειρώσατο. Ἀχθόμενοι γὰρ τῷ Μίλωνι, καὶ πρὸς τῶν σφετέρων
κακούμενοι, τῶν, ὡς εἴρηται, ἐπιθεμένων Ne servaient que de prétexte ( Ibid. ). Polybe, III, 6, fait une distinction entre le prétexte, la cause et le principe ; à propos de la seconde guerre punique. Les Carthaginois — et les Romains (Ibid.). Sur l'état de ces deux peuples, au moment de la lutte, cf. Zonaras, l.l. 8. p. 381, éd. Du C. : Ἐντεῦθεν ἤρξαντο οἱ Ῥωμαῖοι διαποντίων ἀγώνων — ὅθεν καὶ τὴν Ἰταλίαν χειρώσασθαι δι' ἐλπίδων πεποίηντο. Un événement fortuit (Ibid.). Les Mamertins, menacés par les Syra-cusains, étaient partagés sur la question de savoir s'ils devaient appeler à leur secours les Romains et les Carthaginois. Pendant qu'on délibérait à Rome, les Carthaginois s'emparèrent de Messine. Enfin le sénat décréta qu'on défendrait les Mamertins, et le consul Appius Claudius partit pour Messine. Ces faits sont exposés dans Polybe, I, 8-11. Je me borne au résumé de Zonaras, l.l. p. 382, éd. Du C, qui a vraisemblablement abrégé Dion : Τὸ δ' ἦν τοιοῦτον· Οἱ Μαμερτῖνοι ἐκ Κομπανίας ποτὲ πρὸς Μεσήνην (lis. Μεσσήνην ) ἀποικίαν στειλάμενοι, τότε δ' ὑπὸ Ἱέρωνος πολιορκούμενοι, ἐπεκαλέσαντο τοὺς Ῥωμαίους, οἵα σφίσι προσήκοντας. Κἀκεῖνοι ἑτοίμως ἐπιχουρήσαι αὐτοῖς ἐψηφίσαντο, εἰδότες ὅτι, ἂν τῆς συμμαχίας αὐτῶν οἱ Μαμερτῖνοι μὴ τεύξωνται, πρὸς τοὺς Καρχηδονίους τραπήσονται; κἀκεῖνοι τῆς τε Σικελίας ὅλης κρατήσουσι, καὶ ἐς τὴν Ἰταλίαν ἐξ αὐτῆς διαβήσονται... ψηφισάμενοι δὲ βοήθειαν οἱ Ῥωμαῖοι τοῖς Μαμερτίνοις, oὐ ταχέως αὐτοῖς ἐπεκούρησαν, διά τινας ἐπισυμβάσας αἰτιας. Ὅθεν ἀνάγκη πιεζόμενοι οἱ Μαμερτῖνοι, Καρχηδονίους ἐπεκαλέσαντο. Οἱ δὲ καὶ ἑαυτοῖς καὶ τοῖς ἐπικαλεσαμένοις εἰρήνην κατεπράξαντο πρὸς Ἱέρωνα, ἵνα οἱ Ῥωμαῖοι ἐς τὴν νῆσον περαιωθῶσι, καὶ τὸν πορθμὸν δὲ καὶ τὴν πόλιν ἐφυλασσον, Ἅννωνος σφῶν ἡγουμένου. La Sicile (p. 229). Zonaras, l. l. : Ἡ γὰρ νῆσος αὔτη βραχὺ τῆς ἡπείρου διέχει· ὡς μυθεύεσθαι ὅτι ποτὲ καὶ αὔτη ἠπείρωτο. Ἤ τε οὖν νῆσος οὕτω τῇ Ἰταλίᾳ ἐπικείμενη ἐδόκει τοὺς Καρχηδονίους ἐκκαλέσασθαι, καὶ τῶν ἀντιπέραν ἀντιποιήσασθαι, ἄν γε ταύτην κατάσχωσι· καὶ ἡ Μεσήνη (lis. Μεσσήνη) παρεῖχε τοῖς κρατοῦσιν αὐτῆς καὶ τοῦ πορθμοῦ κυριεύειν. CXLI. C. Claudius, introduit dans l'assemblée (p. 229). Pour tout ce fragment, cf. les notes 3, 5 et 6, p. 228-229, où les faits sont éclaircis par divers passages de Zonaras. CXLΙΙ. C. Claudius. (p. 231). Cet extrait a besoin d'être complété par Zonaras, l.l. p. 383, éd. Du C. Après avoir rapporté les paroles de C. Claudius, l'Annaliste ajoute : Θορύβου δὲ καὶ ἐπαίνου παρὰ τῶν Μαμερτίνων ἐπὶ τούτοις γενομένου, εὐθὺς ἀνέπλευσε πρὸς τὸ Ῥήγιον· καὶ μετ' ὄλίγον παντὶ τῷ ναυτικῷ βιασάμενος τὸν διάπλουν, τὸ μὲν ὑπὸ τοῦ πλήθους καὶ τῆς τέχνης τῶν Καρχηδονίων, τὸ δὲ πλεῖστον διὰ τὴν τοῦ ῥοῦ χαλεπότητα καὶ χειμῶνα ἐξαίφνης γινόμενον, τινάς τε τῶν τριήρων ἀπέβαλε, καὶ ταῖς λοιπαῖς μόλις εἰς τὸ Ῥήγιον ἀπεσώθη. Pour la mer (Ibid.). De même dans Zonaras, l.l. 9 : Oὐ μέν τοι ῆής θαλάσσης οἱ Ῥωμαῖοι διὰ τὴν ἧττταν ἀπέσχοντο; ἀλλ' ὁ μὲν Κλαύδιος τὰς ναῦς ἐπεσκεύαζεν. CXLIII. Il perdit la mer et Messine (p. 233). Pour la fin de cet extrait et le fragment CXLIV, il faut suivre la marche des événements dans Zonaras, l.l : Ὁ Κλαύδιος δὲ τὴν τοῦ πορθμοῦ φύσιν κατανοήσας ἐτήρησε τὸν ῥοῦν καὶ τὸν ἄνεμον ἐκ τῆς Ἰταλίας εἰς τὴν Σικελίαν ἅμα φέροντας; καὶ οὕτω διέπλευσεν εἰς τὴν νῆσον, μηδενὸς ἐναντιωθέντος. Εὑρῶν οὖν ἐν τῷ λιμένι τοὺς Μαμερτίνους (ὁ γὰρ Ἅννων προϋποπτεύσας αὐτοὺς, ἐν τῇ ἀκροπόλει καθήστο, φυλάττων αὐτήν) ἐκκλησίαν συνήγαγε καὶ διαλεχθεὶς αὐτοῖς ἔπεισε μεταπέμψασθαι τὸν Ἅννωνα. Ὁ δὲ καταβῆναι οὐκ ἤθελε· φοβηθεὶς δὲ μὴ οἱ Μαμερτῖνοι ὡς ἀδικοϋντος αὐτοῦ νεωτερίσωσιν, ἦλθεν εἰς ἐκκλησίαν. Καὶ πολλῶν ὑπ' ἀμφοῖν μάτην λεχθέντων, συνήρπασέ τις τῶν Ῥωμαίων αὐτὸν καὶ ἐνέβαλεν εἰς τὸ δεσμωτήριον συνεπαινούντων τῶν Μαμερτίνων. Καὶ ὁ μὲν οὕτω; ὅλην ἀνάγκη τὴν Μεσήνην (lis. Μεσσήνην) ἐξέλιπεν. Οἱ Καρχηδόνιοι δὲ ἐκόλασαν μὲν τὸν Ἅννωνα. Polybe, I,11, dit formellement qu'Hann'on fut attaché à une croix. Dans un fragment de Diodore de Sicile, Exc. Vat. p. 48-49, Itv. XXIII, 2, ce sont tous les Carthaginois, et non pas Hannon seul, qui proclament que les Romains ne laveront (tas leurs mains dans les (lots do la nier de Sicile : Οἱ Φοίνικες θαυμάζειν ἔφασαν πῶς διαβαίνειν τολμῶσιν εἰς Σικελίαν Ῥωμαῖοι, θαλατττοκρατούντων Καρχηδονίων φανερὸν γὰρ εἶναι πάσιν, ὅτι μὴ τηροῦντες τὴν φιλίαν οὐδὲ νίψασθαι τὰς χεῖρας ἐκ τῆς θαλάσσης τολμήσουσιν. CXLIV. Du tribun (p. 233). C'est-à-dire, du tribun légionnaire, C. Claudius. Quant à la défaite dont il est ici question, elle eut probablement lieu pendant la lutte qui s'engagea entre les Carthaginois et les Romains, après qu'Haunon eut quitté Messine; Zonaras, l.l. : Οἱ Καρχηδόνιοι κήρυκα δὲ τοῖς Ῥωμαίοις ἔπεμψαν , τήν τε Μεσήνην (lis. Μεσσήνην) ἐκλιπεῖν κελεύοντες, καὶ ἐκ πάσης ἀπελθεῖν Σικελίας ἐν ἡμέρᾳ ῥητῇ καὶ στρατιὰν ἀπεστάλκασιν. Ὡς δ' οὐκ ἐπείθοντο οἱ Ῥωμαῖοι, τούς τε μισθοφορούντας παρ' αὐτοῖς ἐξ Ἰταλίας ἀπέκτειναν καὶ τῇ Μησήνη (lis. Μεσσήνη) προσέβαλον. Συνῆν δὲ καὶ ὁ Ἱέρων αὐτοῖς , καὶ τὴν πόλιν ἐπολιόρκουν , καὶ τὸν πορθμὸν ἐφύλασαον , ὡς μήτε στράτευμα, μήτε σίτος αὐτοῖς κομισθῇ. Ce fut dans ces circonstances que le consul Appius Claudius profita d'une nuit obscure pour passer le détroit : il battit les deux armées assiégeantes et poursuivit Hiéron jusque sous les murs de Syracuse. Cf. Polybe, I,11; Zonaras ,l.l. p. 383-384 , éd. Du C. Il rappela que la victoire appartient à l'armée la mieux préparée (Ibid.). Suivant Zonaras, l.l. p. 384, Appius voulut s'assurer la victoire par une attaque imprévue. Il faut lire dans Polybe, I, 11, 12, le récit de ses exploits à Messine et à Syracuse : pour l'alliance conclue entre les Romains et Hiéron, cf. le même Polybe, l.l. 16, et Zonaras, l. l. p. 385, éd. Du C. CXILV. Les Africains (p. 235). Cf. la note 4, p. 234-235. CXLVI. Un combat sur mer allait s'engager (p. 237). Polybe, l. l. 20, donne des détails qui jettent du jour sur ce passage : τὰ μὲν οὖν περὶ τὰς πεζικὰς δυνάμεις ἑώρων κατὰ λόγον σφίσι προχωροῦντα· μετὰ γὰρ τοὺς τὸν Ἀκράγαντα πολιορκήσαντας οἱ κατασταθέντες στρατηγοὶ Λεύκιος Οὐαλέριος καὶ Τίτος Ὀτακίλιος ἐδόκουν ἐνδεχομένως χειρίζειν τὰ κατὰ τὴν Σικελίαν. τῆς δὲ θαλάττης ἀκονιτὶ τῶν Καρχηδονίων ἐπικρατούντων ἐζυγοστατεῖτ´ αὐτοῖς ὁ πόλεμος· ἐν γὰρ τοῖς ἑξῆς χρόνοις, κατεχόντων αὐτῶν ἤδη τὸν Ἀκράγαντα, πολλαὶ μὲν πόλεις προσετίθεντο τῶν μεσογαίων τοῖς Ῥωμαίοις, ἀγωνιῶσαι τὰς πεζικὰς δυνάμεις, ἔτι δὲ πλείους ἀφίσταντο τῶν παραθαλαττίων, καταπεπληγμέναι τὸν τῶν Καρχηδονίων στόλον. ὅθεν ὁρῶντες αἰεὶ καὶ μᾶλλον εἰς ἑκάτερα τὰ μέρη ῥοπὰς λαμβάνοντα τὸν πόλεμον διὰ τὰς προειρημένας αἰτίας, ἔτι δὲ τὴν μὲν Ἰταλίαν πορθουμένην πολλάκις ὑπὸ τῆς ναυτικῆς δυνάμεως, τὴν δὲ Λιβύην εἰς τέλος ἀβλαβῆ διαμένουσαν, ὥρμησαν ἐπὶ τὸ συνεμβαίνειν τοῖς Καρχηδονίοις εἰς τὴν θάλατταν. Le même nombre de vaisseaux (Ibid.). Deux mois suffirent pour abattre le bois, construire et lancer à la mer cent soixante vaisseaux, suivant Florus, ou cent vingt, d'après Diodoie de Sicile, XXIII, 10, t. II, p. 445, éd. Didot ; enfin, pour former et exercer les équipages ; Florus, Il, 2 : Tum quidem ipsa velocitas classis comparayae, auspicium fuit. Intra enim sexagesimum diem quam caesa sylva fuerat, centum sexaginta navium classis in anchoris stetit; ut non arte factae, sed quodam munere deorum conversa; in naves atque mutatae arbores viderentur. L'enthousiasme de Polybe, l.l. 20-21, plus contenu et appuyé sur les faits, excite par cela même une admiration plus profonde pour ces prodiges de l'activité romaine. Bientôt la bataille fut livrée (p. 237). La bataille de Myles, gagnée par Duilius. Cf. Polybe, l. l. 22-23 ; Florus, l.l. etc. On sait quels honneurs elle lui valut. La célèbre colonne Duilienne en perpétua le souvenir. Cf. Pline, XXXIV, 5 ; Silius Italicus, VI, vers la fin :
Aequoreum juxta decus et navale tropseum Pour tous les détails relatifs à cette colonne, cf. Pighius, Ann. Rom. t. II, p. 25-26, éd. Schott. Je lui emprunte l'inscription et la restitution qu'il en a donnée :
« L'inscription Duilienne, dit le savant M. J. V. Le Clerc, a été refaite, peut-être plusieurs fois : cette base de la petite colonne moderne, placée à gaucbe en entrant sous le portique du palais des Conservateurs, ou du moins ce fragment de la base qui porte les restes de l'inscription, et qui s'est presque arrondi à force d'avoir été roulé dans le Tibre, est antique sans doute; et cependant, si l'on en juge par la forme des lettres, par l'orthographe de quelques mots , ce n'est encore qu'une restitution. Il n'est pas étonnant que Rome ait tenté par tous les moyens possibles de transmettre à une longue postérité les glorieux trophées des guerres puniques. " (Annales des Pontifes, seconde partie, p. 79-80, Paris, 1838.) Cf. l. l. ρ 113. Devait être la Sicile (p. 237). Pyrrhus l'avait prévu avec douleur; Plutarque, Pyrrh. XXIII : Λέγεται δ', ἀπαλλαττόμενος ἤδη, πρὸς τὴν νήαον ἀπιδὼν εἰπεῖν τοῖς περὶ αυτόν· « Οἷαν ἀπολείπομεν, ὦ φίλοι, Καρχηδονίοις καὶ Ῥωμαίοις παλαίατραν. » CXLVII. Il se hâta (p. 239). Cl. le récit de Diodore de Sicile, Exc. Vat. p. 49, 50, dans le Diodore de la Collect. Didot, t. II, p. 445. CXLVIH. Loin de Carthage (p. 241). Le texte ne présente un sens raisonnable qu'en sous-entendant τῆς τῶν Καρχηδονίων γῆς après μηκέτι πόρρω. Et de Lucius (Ibid.). C'est-à-dire, Lucius Manlius Vulso Longus, cf. Pighius, Ann. Rom. t. II, p. 34, éd. Schott. Zonaras, 1. 1. 12, p. 389-390, éd. Du C. : Ἐπαρθέντες δ' οἱ Ῥωμαῖοι, Σικελίαν μὲν, ὡς ἤδη σφετέραν οὖσαν, κατέλιπον· τῇ δὲ Λιβύῃ, τῇ τε Καρχηδόνι ἐπιχειρήσαι ἐτόλμησαν. Ἡγοΰντο δ' αὐτῶν ὁ τε Ῥηγοῦλος ὁ Μάρκος καὶ Λούκιος Μάλιος κτλ. CXLIX. Amilcar députa Hannon (p. 243). Il est nécessaire de rappeler la marche des événements, d'après Zonaras, l. l. p. 390, éd. Du C. : Καὶ οἱ μὲν εἰς τὴν Σικελίαν πλεύσαντες, τὰ ἐκεῖσε καθιστών, καὶ τὸν ἐς τὴν Λιβύην ηὐτρέπιζον πλοῦν. Καρχηδόνιοι δὲ οὐκ ἀνέμειναν αὐτοὺς ἐπιπλεῦσαι σφίσιν, ἀλλὰ παρασχευασάμενοι πρὸς Σικελίαν ἠπείχθησαν, καὶ παρὰ τῇ Ἡρακλεκιώτιδι ἐς χεῖρας ἀλλήλοις ἦλθαν. Ἰσορρόπου δὲ τῆς ναυμαχίας ἐπὶ πολὺ γινομένης, τέλος ὑπερέσχον Ῥωμαῖοι. Ἀμίλκας δὲ ἀντιστῆναι αὐτοῖς οὐκέτι ἐτόλμα. Ἄννωνα δὲ πρὸς αὐτοὺς ἔπεμψεν. Le reste à peu près comme dans Dion. Pour gagner du temps (Ibid.). Zonaras donne les motifs de la conduite d'flannon dans cette circonstance, l. l. : Ἤλπιζε γὰρ στράτευμα οἱ πεμφθήσεσθαι οἴκοθεν. Avaient arrêté Cornélius (Ibid.). Cf. Polybe, I, 21. Je me borne à re passage : ὁ δὲ τῶν Καρχηδονίων στρατηγὸς Ἀννίβας, ἀκούσας ἐν τῷ Πανόρμῳ τὸ γεγονὸς ἐξαποστέλλει Βοώδη τῆς γερουσίας ὑπάρχοντα, ναῦς εἴκοσι δούς. ὃς ἐπιπλεύσας νυκτὸς ἐν τῷ λιμένι συνέκλεισε τοὺς περὶ τὸν Γνάιον. ἡμέρας δ´ ἐπιγενομένης τὰ μὲν πληρώματα πρὸς φυγὴν ὥρμησεν εἰς τὴν γῆν, ὁ δὲ Γνάιος ἐκπλαγὴς γενόμενος καὶ ποιεῖν ἔχων οὐδὲν τέλος παρέδωκεν αὑτὸν τοῖς πολεμίοις. Valère-Maxime VI, 6, 2, expose les faits à sa manière, pour que tout l'honneur de la bonne foi revienne à Rome et aux consuls : Amilcar ire se ad consules negabat audere, ne eodem modo catence sibi injicerentur, quo ab ipsis Cornelio Asinœ consuli fuerant injectae. Hanno antem, certior romani animi aestimator, nihil tam timendum ratus, maxima cum fiducia ad colloquium eorum tetendit. Apud quos quum de belli fine ageret, et tribunus militum ei dixisset, passe illi merito evenire, quod Cornelio accidisset, uterque consul, tribuno tacere jusso , isto te, inquit, metu, Hanno, fides civitatis nostrce liberet. Cf. Florus, II, 2. CL. Craignant que leur ville ne fût prise (p. 243). Florus, II, 2 : Jam ipsam belli caput, Carthaginem urgebat obsidio, ipsisque portis inhaerebat. Cf. Appien, VIII, 3. Un héraut au consul (Ibid.). C'est-à-dire, à Régulus : « Ὕπατον nunc Dio vocat, dit Reimar, vel quod eo adhuc consule A. U. C. 498 de pace actum credidit, vel, quod malim et quod verius est, quia consul anno superiore fuerat. » Les consuls de l'an 499 furent Sev. Fulvius et M. Amilius. Dans Polybe, au contraire, 1, 31, c'est Régulus qui fait les premières ouvertures de paix : ὁ δὲ Μάρκος ὁρῶν τοὺς Καρχηδονίους καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλατταν ἐσφαλμένους καὶ νομίζων ὅσον οὔπω κρατήσειν τῆς πόλεως, ἀγωνιῶν δὲ μὴ συμβῇ τὸν ἐπιπαραγινόμενον στρατηγὸν ἐκ τῆς Ῥώμης φθάσαντα τὴν ἐπιγραφὴν τῶν πραγμάτων λαβεῖν, προυκαλεῖτο τοὺς Καρχηδονίους εἰς διαλύσεις. οἱ δ´ ἀσμένως ἀκούσαντες ἐξέπεμψαν αὑτῶν τοὺς πρώτους ἄνδρας·
A des conditions (Ibid.). Les détails, donnés par Dion à ce sujet, ne se
trouvent point dans Polybe, l. l., qui se contente de dire : Τοσοῦτον Loin de nous plaindre de cette contradiction apparente, voyons plutôt dans le récit de Dion une preuve que les vues des Romains étaient bien arrêtées, dès l'an 499, et qu'ils en poursuivirent l'accomplissement à travers tous les obstacles. Ils aimèrent mieux continuer la guerre (p. 245). Les exigences de Régulus révoltèrent les négociateurs de Carthage. A leur retour, le sénat partagea leur indignation ; Polybe, I, 31 : οἱ δὲ Καρχηδόνιοι θεωροῦντες ὅτι καὶ γενομένοις αὐτοῖς ὑποχειρίοις οὐδὲν ἂν συνεξακολουθήσαι βαρύτερον τῶν τότε προσταγμάτων, οὐ μόνον δυσαρεστήσαντες τοῖς προτεινομένοις ἐπανῆλθον, ἀλλὰ καὶ προσκόψαντες τῇ βαρύτητι τοῦ Μάρκου. τὸ δὲ συνέδριον τῶν Καρχηδονίων διακοῦσαν τὰ προτεινόμενα παρὰ τοῦ στρατηγοῦ τῶν Ῥωμαίων, καίπερ σχεδὸν ἀπεγνωκὸς τὰς τῆς σωτηρίας ἐλπίδας, ὅμως οὕτως ἀνδρωδῶς ἔστη καὶ γενναίως ὥστε πᾶν ὑπομένειν εἵλετο καὶ παντὸς ἔργου καὶ καιροῦ πεῖραν λαμβάνειν ἐφ´ ᾧ μηδὲν ἀγεννὲς μηδ´ ἀνάξιον τῶν πρὸ τοῦ πράξεων ὑπομεῖναι. CLI. Du Spartiate Xanthippe (p. 245). Cf. Polybe, l.l. 32 ; Appien, l.l.; Florus, l.l. Qui blâma leurs généraux (Ibid.). Il alla jusqu'à dire que les Carthaginois avaient été vaincus par eux-mêmes, et non par les Romains. Cf. Polybe, l.l. où il donne de curieux détails. Une incontestable supériorité (Ibid.). Polybe, l. l. 30 : Λοιπὸν ἔχοντες μὲν τὰς πλείστας ἐλπίδας ἐν τοῖς ἱππεῦσιν καὶ τοῖς θηρίοις, ἀφέμενοι δὲ τῶν ἐπιπέδων χωρίων καὶ συγκλείσαντες σφᾶς αὐτοὺς εἰς τόπους ἐρυμνοὺς καὶ δυσβάτους, ἔμελλον διδάξειν τοὺς πολεμίους ὃ δέον ἦν πράττειν κατ´ αὐτῶν. Les troupes de Carthage (Ibid.). Elles se composaient de 12,000 fantassins, de 4,000 cavaliers et d'environ 100 éléphants; Polybe, l.l. 32. Il détruisit presque toute l'armée romaine (Ibid.). Pour les dispositions prises par Xanthippe et les détails de la bataille qu'il gagna sur les Romains, il faut lire Polybe, l. l. 33-34. Je me borne au résumé de Zonaras, l.l. 13, p. 391, éd. Du C. : Μέγα γὰρ φρονοῦντες (sous-ent. οἱ Ῥωμαῖοι) τῇ νίκῃ καὶ τὸν Ξάνθιππον ὡς Γραϊκὸν ὑπερορῶντες... τὰς στρατοπεδείας ἀπερισκέπτως πεποίηντο· οὕτω; οὖν τοῖς Ῥωμαίοις διακειμέναις ὁ Ξάνθιππος ἐπελθὼν, καὶ τὸ ἱππικὸν αὐτῶν διὰ τῶν ἐλεφάντων τρεψάμενος, πολλοὺς μὲν κατέκοψε, πολλοὺς δὲ καὶ ἐζώγρησε, καὶ αὐτὸν τὸν Ῥηγοῦλον. CLII. Suivant Amilcar (Ibid.). Voici le passage de Diodore de Sicile, Exc. Vat. p. 52, liv. XXIV, 7, où il attribue à Amilcar le même caractère que Dion : Οὐδενὶ δηλώσας τὸ βεβουλευμένον· ὑπελάμβανε γὰρ τὰ τοιαῦτα τῶν στρατηγημάτων ἀποδιδόμενα πρὸς τοὺς φίλους ἢ τοῖς πολεμίοις γνώριμα γίνεσθαι διὰ τῶν αὐτομόλων, ἢ τοῖς στρατιώταις ἐμποιεῖν δειλίαν προσδοκῶσι μέγεθος κινδύνου, CLIII. Ainsi qu'on le rapporte (p. 247). Cf. Appien, VIII ,4ί ; Valère Maxime, IX, 2, I; Florus, II, 2; 8. Aur. Victor, De Vir. illust. XL; Orose , IV, 10 ; Polyen , Strateg. VIII ,12; Zonaras, l.l. 15, p. 394-395, éd. Du C., etc. Polybe ne parle pas de cette ambassade de Régulus Envoyèrent des députés à Rome (p. 247). Après la bataille de Panorme, gagnée par les Romains. Sur cette bataille, cf. Polybe, I, 40. A leur avis. (Ibid.). Il faut rapprocher ces détails du fragment n° CLIV, p. 249-251, qui est tiré des Exc. Vat. Avec les envoyés d'un peuple ennemi (p. 249). Pour des exemples de cet usage, cf. Tite-Live, XXX, 21, 40; XLII, 36; XLV, 22 , et Dion lui-même, Exc. CLXIV, p. 69, éd. Reim. : Ἐλθόντων Νουμαντίνων πρέσβεων, οἱ 'Ρωμαῖοι ἔξω τοῦ τείχους ἐδέξαντο , ἵνα μὴ καὶ βεβαιοῦν ἐκ τούτου τὰς σπονδὰς δόξωσι. A l'invitation des consuls (Ibid.). Ainsi que nous le voyons dans Zonaras, l. l. 15, p. 394, éd. Du C. Voici la suite des faits : Régulus, admis dans le sénat avec les députés de Carthage, expose qu'ils sont venus pour obtenir la paix , ou l'échange des prisonniers. Au moment où le sénat va délibérer, il veut se retirer ; mais les consuls l'invitent à prendre part à la délibération : il n'accepte qu'après y avoir été autorisé par les députés de Carthage. Zonaras, I. I. : Κελευόντων δὲ αὐτὸν τῶν ὑπάτων συμμετασχεῖν σφίσι τῆς διαγνώμης, οὐ πρὶν ἐπείσθη, πρὸ τοῦ ἐπιτραπῆναι παρὰ τῶν Καρχηδονίων. Rien ne doit être préféré (Ibid.). Un passage analogue de Zonaras, l. l. p. 395 , éd. Du C., τῆς ἐμαυτοῦ σωτηρίας τὸ κοινῇ συμφέρον προτίθημι, nous apprend que ces extraits cités par Bekker, cf. p. 249, not. 6, sont tirés d'un discours de Régulus, et dans quelles circonstances ce discours fut prononcé. Régulus assistait à la délibération du sénat romain , cf. la note précédente. Quand on lui demanda son avis sur l'objet des négociations avec Carthage, il répondit qu'il ne fallait pas traiter. Invité à motiver son opinion , il répondit : Οἴδα μὲν ὅτι μοι προῦπτος ὄλεθρο; πρόκειται. Ἀδύνατον γὰρ λαθεῖν αὐτοὺς ἃ συνεβούλευσα· ἀλλὰ καὶ οὕτως τῆς ἐμαυτοῦ κτλ., comme plus haut, Zonaras, 1. 1. 394-395. CLIV. La guerre l'avait fait esclave (p. 251). Régulus dit bien la même chose dans Zonaras ,l.l. p. 394 , éd. Du C. ; mais un peu plus loin il explique sa pensée : Εἰμὶ μὲν εἷς ἐξ ὑμῶν, ὦ Πατέρες, κἂν μυριάκις ἁλῶ. Τὸ μὲν γὰρ σώμά μου Καρχηδονίων, ἡ δὲ ψυχή μου ὑμετέρα ἐστίν. Ἐκεῖνο μὲν γὰρ ὑμῶν ἠλλοτρίωται, ταύτην δὲ οὐδεὶς δύναται μὴ οὐχί Ῥωμαίαν εἶναι ποιήσαι· καὶ ὡς μὲν αἰχμάλωτος Καρχηδόνιοι; προσήκω. Ἐπεὶ δ' οὐκ ἐκ κακίας , ἀλλ' ἐκ προθυμίας ἐδυστύχησα, καὶ Ῥωμαῖός εἰμι, κα φρονῶ τὰ ὑμέτερα. Dans des tortures longues et horribles (p. 251). Il y a dissentiiticnt sur cette tradition parmi les historiens. Cf. Drakenhorch, sur Silius Italicus, VI, v. 539; Ducker, sur Klorus, II, 2, et une dissertation citée par Sturz : Ge. Wolfg. Augustini Fikenscher Diss. Num M. Atilius Regulus, Romanornm dux, a Carthagiuiensibus affectus sit supplicio, Erlangae, 1796, in-8°. Le savant M. J. V. Le Clerc indique avec sagacité et vraisemblance l'époque où les monuments historiques , devenus plus accessibles, ouvrirent la voie au doute et à la critique : « Vespasien, dit-il, renonçant le premier aux traditions patriciennes de la famille des Césars qui venait de finir dans Néron, lorsqu'il reconstruisit le Capitole incendié par les soldats de Vitellius ou par les siens, ne craignit point d'en faire comme un musée historique, où se dévoileraient aux yeux de tous les mystères de l'antiquité romaine. A sa voix, on rassemble dans le Tabularium les titres, non point perdus mais dispersés, des premiers siècles ; des copies recueillies dans tout l'empire reproduisent les trois mille tables de. bronze où se lisaient les traités d'alliance, les sénatus-consultes, les plébiscites, et les autres documents qui remontaient presque jusqu'au berceau de Rome.» (Ami. des Pontifes, l.l. p. 112-113). Et un peu plus loin (p. 114) : « Depuis Vespasien et son nouveau Capitole, on connaît mieux la vérité, et le patriciat déchu ne défend plus de la dire. On revient dès lors plus rarement sur les merveilles surannées des premiers temps, sur les anciennes apparitions célestes, sur les rapports des nobles familles avec les Dieux , on est bien près de proclamer que l'origine troyenne de Jules n'est qu'une fable; on ose douter un peu plus qu'autrefois de l'héroïsme et des tourments de Régulus, etc. » CLVI. Avec les Liguriens (Ibid.). Le compilateur, comme Reimar le fait justement observer, applique à la guerre contre les Liguriens ce qui appartient à la guérie contre les corses. H. de Valois, tout en respectant le texte, se conforme à la vérité historique dans sa version : Quum M. Claudius turpe cum Corsis fœdus percussisset, Romani nihilo minus eos bello aggressi subegere ; ac primo quidem quasi violati fœderis culpa non ad se, sed ad Claudium pertineret, eum per Feciales Corsis dedidere : postea vero minime a Corsis receplum in exsilium amandarunt. En conséquence, il propose dans ses notes de substituer ἐποιήσατο à ἐποιήοσαντο, — ἀράμενον à ἀράμενον et χεφωσάμενοι à χειρωσάμενον. (Il fallait ajouter que Λίγυας devrait être remplacé par Κυρνίους) Reimar trouve ces changements téméraires : Hujusmodi lapsus, dit-il, sanari non possunt, nisi omnia velis tuopte. ingénia reformare. Il est facile de se convaincre, en lisant Zonaras, l.l. 18, ρ 400, que le compilateur a confondu les Liguriens avec les Corses; parce qu'il était probablement question des premiers, quelques lignes plus haut, dans Dion comme dans Zonaras : Ἤδη δὲ τῶν Γαλακτικῶν λυθέντων πολέμων, ὁ Λεντούλος ἐστράτευσεν ἐπὶ Λίγυας; καὶ τοὺς προσπίπτοντα; ἠμύνετο, καί τινα ἐρώματα παρεστήσατο. On pourrait, ce me semble, sans trop de hardiesse remplacer Λίγυας par Κυρνίους. A la vérité, la narration du compilateur serait encore confuse; mais elle s'éclaircirait en la rapprochant de Zonaras, 1. 1. . Οὔαρος δὲ ἐπί Κύρνον ἵρμησας, καὶ μὴ δυνηθεὶς ἀπορίᾳ πλοίων περαιωθήναι, Κλινέαν Κλαύδιόν τινα σὺν δυνάμει προέπεμψε. Κἀκεῖνος τοὺς Κυρνίους καταπληξίας, ἐς λόγους ἦλθε, καὶ ὡς αὐτοκράτωρ τυγχάνων ἐσπείσατο. Οὔαρος δέ τῶν συνθηκῶν μὴ φρόντισα; ἐπολέμησε τοῦς Κυρνίοις, ἕως αὐτοὺς ἐχειρώσατο. Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι τὸ παρασπόνδημα ἀποπρασποιούμενοι, ἔπεμψαν αὐτοῖς ἐκδίδοντες τὸν Κλαύδιον· ὡς δ' οὐκ ἐδέχθη , ἐξήλασαν αὐτόν. Ainsi Claudius, lieutenant du consul Varus, fait un traité; mais le consul n'en tient pas compte et poursuit la guerre conlre les Corses. A Rome, on ne veut pas avoir à rendre compte de l'infraction du traité; on déclare que Claudius, qui l'a signé, doit seul en répondre; de là , les résolutions prises contre lui. Évidemment le compilateur a tout confondu, pour abréger. Pighius, Ann. Rom. t. Il, p. 91, éd. Schott., relève une erreur dans Zonaras : le prénom de Claudius n'est pas Clinias, mais Glicias. CLVIl. Rome avait renouvelé ses traités avec les Carthaginois (p. 253). Zonaras, I. 1. p. 400, éd. Du C. : Ἐπὶ δὲ Καρχηδονίους μέλλοντες στρατεύσειν, ὡς τοῖς σφῶν ἔμποροι; λυμαινομένους , τοῦτο μὲν οὐκ )εποίησαν. Χρήματα δ' ἐπιπραξάμενοι ἀνενεώσαντο τὰς σπονδάς· ἔμελλον δὲ μηδ' ὡς ἐς μάκραν αἱ συνθῆκαι μένειν. Contre leurs voisins (Ibid.). Allusion à la guerre d'Afrique. Cf. Polybe, I , 66-88. CLVIII. Ceux-là [Ibid.). Ici finit, dans le Ms. du Vatican, la lacune que j'ai signalée, p. 242, note 5. Les détails contenus dans ce fragment sont relatifs anx inimitiés des Romains et des Carthaginois, toujours mal contenues, toujours prêtes à éclater et qui finirent par amener la seconde guerre punique. Cf. Zonaras, l. l. 18-19. Je me contente d'un passage, p. 401, éd. Du C., qui concorde avec Dion et semble le résumer :Ἐντεῦθεν μὲν ἐμίσουν ἀλλήλους, ὤκνουν δὲ πολέμου κατάρξασθαι. Sur les causes de la seconde guerre punique, cf. Polybe, III, 6-12. CLlX. Un Grec et une Grecque (p. 255). Un sacrifice semblable eut lieu à Rome après la bataille de Cannes; Tite-Live, XXII, 57 : Interim ex fatalibus libris sacrificia aliquot extraordinaria facta ; inter quae Gallus et Galla, Craecus et Graeca, in foro boario sub terra vivi demissi sunt in locum saxo conseptum, jam ante hostiis humanis, minime romano sacro, imbutum. J'ai laissé ce fragment à cette place, par respect pour la date du consulat de Fabius Maximus Vernicosus. Si on veut le rapporter à l'oracle mentionné dans le Fr. CLXIII, il faudra, à l'exemple de Zonaras, l.l. 19, p. 403, éd. Du C. ,.le mettre en tête des extraits relatifs à la guerre contre les Gaulois Cisalpins, c'est-à-dire, p. 263. CLXI. L'île d'Issa se livra — aux Romains (p. 257). Cf. Appien, Illyr. VII, et Zonaras, l. l. 19, p. 402. éd. Du C. Que les lllyriens {Ibid.). Agron, roi d'une partie de l'Illyrie, menaçait Issa de sa domination; Appien, I. 1. : ̓́Αγρων ἦν βασιλεὺς ̓Ιλλυριῶν μέρους ἀμφὶ τὸν κόλπον τῆς θαλάσσης τὸν ̓Ιόνιον, ... τῆς τε ̓Ηπείρου τινὰ καὶ Κόρκυραν ἐπ' αὐτοῖς καὶ ̓Επίδαμνον καὶ Φάρον καταλαβὼν ἔμφρουρα εἶχεν. ἐπιπλέοντος δ' αὐτοῦ καὶ τὸν ἄλλον ̓Ιόνιον, νῆσος, ᾗ ὄνομα ̓́Ισσα, ἐπὶ ̔Ρωμαίους κατέφυγεν. CLXII. Du mal qu'ils faisaient (p. 259). Sur les pirates lllyriens qui infestaient ces plages, cf. Polybe, Il, 8 ; et Appien ,l.l. Il était mort {Ibid.}. Voici, d'après Polybe, II, 4 , les circonstances de sa mort : Ὁ δὲ βασιλεὺς Ἄγρων, ἐπεὶ κατέπλευσαν οἱ λέμβοι, διακούσας τῶν ἡγεμόνων τὰ κατὰ τὸν κίνδυνον καὶ περιχαρὴς γενόμενος ἐπὶ τῷ δοκεῖν Αἰτωλοὺς τοὺς μέγιστον ἔχοντας τὸ φρόνημα νενικηκέναι, πρὸς μέθας καί τινας τοιαύτας ἄλλας εὐωχίας τραπεὶς ἐνέπεσεν εἰς πλευρῖτιν· ἐκ δὲ ταύτης ἐν ὀλίγαις ἡμέραις μετήλλαξε τὸν βίον. τὴν δὲ βασιλείαν ἡ γυνὴ Τεύτα διαδεξαμένη τὸν κατὰ μέρος χειρισμὸν τῶν πραγμάτων ἐποιεῖτο διὰ τῆς τῶν φίλων πίστεως. Nommé Pinnès (Ibid.). Tite-Live l'appelle Pinneus, XXII, 33. Et massacrer les autres [Ibid.). Suivant Polybe, l.l. 8, l'ambassade envoyée à Teuta se composait de deux, députés, Caïus et Luciu» Coruncanius, et ce fut le plus jeune que Teuta fit massacrer, pour une réponse qui lui avait paru trop hardie. J'ai cru devoir la transcrire : Ῥωμαίοις μέν, ὦ Τεύτα, κάλλιστον ἔθος ἐστὶ τὰ κατ´ ἰδίαν ἀδικήματα κοινῇ μεταπορεύεσθαι καὶ βοηθεῖν τοῖς ἀδικουμένοις· πειρασόμεθα δὴ θεοῦ βουλομένου σφόδρα καὶ ταχέως ἀναγκάσαι σε τὰ βασιλικὰ νόμιμα διορθώσασθαι πρὸς Ἰλλυριούς. Pline, XXXIV, 6, appelle ces députés P. Junius et T. Corancanius. Dans Appien, l. l. VII, des députés d'Issa figurent dans cette ambassade : parmi les morts se trouvent un Issaeen, Cleemporus, et un Romain, Coruncanius : les autres prennent la fuite. Qu'ils avaient été tués par des brigands (p. 261). Ces brigands avaient agi parles ordres de Tenta ; Polybe, II, 8 : ἐπὶ τοσοῦτον ἐξωργίσθη πρὸς τὸ ῥηθὲν ὡς ὀλιγωρήσασα τῶν παρ´ ἀνθρώποις ὡρισμένων δικαίων ἀποπλέουσιν αὐτοῖς ἐπαποστεῖλαί τινας τὸν παρρησιασάμενον τῶν πρέσβεων ἀποκτεῖναι. Appien ,l. l., diffère de Dion. Dans son récit, Teuta envoie une ambassade à Rome, pour offrir de rendre les captifs. Quant au massacre des députés par les pirates lllyriens, elle n'en est point responsable, puisqu'il a été ordonné par Agron. Elle n'en parle même qu'à mots couverts : καὶ ἐδεῖτο συγγνώμης τυχεῖν τῶν οὐκ ἐφ' ἑαυτῆς ἀλλ' ἐπὶ ̓́Αγρωνος γενομένων. Informée de l'arrivée des consuls (Ibid.). C'est-à-dire de Cn. Fulvius et de L. Postumius Albinus, que Polybe, II, 11, appelle Aulus Postumius. Il commandait les troupes de terre, composées de vingt mille fantassins et de deux mille cavaliers, et Fulvius les forces de mer qui consistaient en deux cents vaisseaux. Vers Corcyre (Ibid.). Cette île se déclara pour les Romains, avec le consentement de Démétrius. Le même, l. l. Ils délivrent les villes de l'Épire (Ibid.). Apollonie, Épidamne et les Arditaens se soumirent presque en même temps :. d'autres peuplades de l'Illyrie envoyèrent des députations aux Romains pour demander leur amitié. Le même ,l.l. Auprès du promontoire d'Andetrium (p. 263). Nul doute qu'il ne soit question des événements racontés plus en détail par Polybe, l. l. : εἷλον δὲ καὶ πόλεις τινὰς Ἰλλυρίδας ἐν τῷ παράπλῳ κατὰ κράτος· ἐν αἷς περὶ Νουτρίαν οὐ μόνον τῶν στρατιωτῶν ἀπέβαλον πολλούς, ἀλλὰ καὶ τῶν χιλιάρχων τινὰς καὶ τὸν ταμίαν. Sturz place Νουτρίανdans le voisinage du promontoire, appelé Ἀτυρίον par tous les éditeurs de Dion ; mais, comme l'a remarqué Schweighaeuser dans son Polybe, t. V, p. 367, il n'est fait mention dans aucun passage, soit de Dion Cassius, soit de tout autre auteur d'une ville ou d'un promontoire de ce nom. Aussi, Sturz propose-t-il de remplacer Νουτρίαν par Ἀρουκίαν, mise au nombre des villes de la Liburnie par Ptolémée, II, 15. Ailleurs Dion, LVI, 12, parle d'un château fort appelé Ἀνδήριον dans Reimar ; leçon pareillement douteuse et à laquelle, pour ce passage comme pour celui qui nous occupe, je substitue Ἀνδήτριον, quoique Strabon, VII, p. 218, éd. Casaub. 1587, porte Ἀνδρήτριον. Ma correction est fondée sur les meilleures éditions de Pline, H. Ν., III, 22 : In hoc tractu sunt Burnum, Andetrium, Tribulium, nobilitata populi romani praeliis castella. Elle dépose la souveraine puissance (p. 263). D'après Polybe, II, 12, elle demanda la paix et l'obtint aux conditions suivantes : φόρους τε τοὺς διαταχθέντας οἴσειν πάσης τ´ ἀναχωρήσειν τῆς Ἰλλυρίδος πλὴν ὀλίγων τόπων, καὶ τὸ συνέχον, ὃ μάλιστα πρὸς τοὺς Ἕλληνας διέτεινε, μὴ πλεύσειν πλέον ἢ δυσὶ λέμβοις ἔξω τοῦ Λίσσου, καὶ τούτοις ἀνόπλοις. Cf. Appien, l. l. CLXIII. Contre les Gaulois ( Ibid. ). C'est-à-dire, les Gaulois Cisalpins : pour les faits relatifs à la guerre des Romains contre ce peuple, cf. Polybe, II, 14-35. Près du temple d'Apollon (Ibid.). « Apollinis templum, dit M. A. Mai, in Capitolio collocaverunt nonnulli urbis descriptores ; sed negavit Ryckius (De Capitol, cap. VII), quia testimonio vetere id carebat. Νunc ecce Dio testis adest. » CLXIV. Que leur audace était naguère intrépide (p. 265). Florus, II, 4 : Sicut primus impetus eis major quam virorum est, ita sequens minor quam foeminarum. — Puis le rhéteur reparaît : Alpina corpora, humenti cœlo educata, habent quiddam simile cum nivibus suis; quae mox ut caluere pugna, statim in sudorem eunt, et levi motu, quasi sole, laxantur. CLXV. Avant d'être montés au Capitole (p. 267). Le même, l. l. : Hi sœpe et alias, sed Britomaro duce, non prius soluturos se baltea quam Capitolium ascendissent juraverant. Factum est : victos enim Aemilius in Capitolio discinxit. CLXVI. Avaient reçu l'atteinte ta plus légère dans les Comices (p. 267). Des prodiges dont nous trouvons l'énumération dans Zonaras, l. l. 20, p. 404, éd. Du C., avaient semé l'épouvante : on en conclut à Rome qu'il y avait eu quelque vice dans l'élection des consuls, c'est à ce propos sans doute, que Dion avait fait la remarque consignée dans ce petit fragment. CLXVIII. De la tutelle de Pinnès (p. 269). Zonaras, l.l. 19, p. 40», éd. Du C. : Καὶ ἀπέσχετο (s.-ent. Τεῦτα) τῆς ἀρχῆς, καὶ τὴν μὲν ὁ Δημήτριος, ώς τῷ παιδὶ )επιτροπεύσων, εἰλήφει. Triteuta (Ibid.). Première femme d'Agron, qui l'avait répudiée pour épouser Teuta. Les consuls — vers Issa (Ibid.). Ce fragment se rapporte à la défection de Démétrius de Pharos et à la guerre qui en fut la suite. Cf. Polybe, III, 16 et suiv. Appien, l. l. 8, résume les événements en quelques lignes : ̔Ρωμαίων γὰρ Κελτοῖς ἐπὶ τριετὲς τοῖς ἀμφὶ τὸν ̓Ηριδανὸν οὖσι πολεμούντων, ὁ Δημήτριος ὡς ὄντων ἐν ἀσχολίᾳ τὴν θάλασσαν ἐλῄζετο, καὶ ̓́Ιστρους ἔθνος ἕτερον ̓Ιλλυριῶν ἐς τοῦτο προσελάμβανε, καὶ τοὺς ̓Ατιντανοὺς ἀπὸ ̔Ρωμαίων ἀφίστη. οἱ δέ, ἐπεὶ τὰ Κελτῶν διετέθειτο, εὐθὺς μὲν ἐπιπλεύσαντες αἱροῦσι τοὺς λῃστάς, ἐς νεώτα δὲ ἐστράτευον ἐπὶ Δημήτριον καὶ ̓Ιλλυριῶν τοὺς συναμαρτόντας αὐτῷ. Δημήτριον μὲν δὴ πρὸς Φίλιππον τὸν Μακεδόνων βασιλέα φυγόντα καὶ αὖθις ἐπιόντα καὶ λῃστεύοντα τὸν ̓Ιόνιον κτείνουσι, καὶ τὴν πατρίδα αὐτῷ κτλ. CLXIX. Toujours en mesure de tenir (p. 271),Tite-Live, XXI, 4 : Neque Asdrabal alium quemquam praeficere malle, ubi quid fortiter ac strenue agendum esset; neque milites alio duce plus confidere aut audere. Il y ajouta les lumières des Grecs (p. 273). Cornélius Nepos, Annib. XIII, parle de plusieurs ouvrages d'Annibal écrits en grec ; ils existaient encore de son temps, ce qui n'a pas empêché Lucien de nous le représenter comme se faisant gloire d'ignorer les lettres grecques; Dial. des Morts, XII, 3 : Καὶ ταῦτα ἔeπραξα βάρβαρος ὢν καὶ ἀπαίδευτος παιδείας τῆς Ἑλληνικῆς καὶ οὔτε Ὅμηρον, ὥσπερ οὗτος , ῥαψωδῶν, οὔτε ὑπ' Ἀριστοτέλει τῷ σοφιστῇ παιδευθεὶς , μόνη δὲ τῇ φύσει ἀγαθῇ χρησάμενος. Jamais il ne se trouvait mal (Ibid. ). Tite-Live, l.l. : Nullo labore aut corpus fatigari, aut animus vinci poterat cibi potionisque desiderio naturali, non voluptate, modus finitus. Par la ruse ( Ibid. ). Le même, l. l. : Has tantas viri virtutes ingentia vitia aequabant : inhumana crudelitas, perfidia plus quam punica, nihil veri, nihil sancti, nullus Deum metus, nullum jnsjurandum, nulla religio. Prenant la même nourriture (p. 275). Nous trouvons des détails analogues dans Tite-Live, l. l. : Multi sœpe militari sagulo opertum, humi jacentem, inter custodias stationesque militum, conspexerunt. Vestitus nihil inter aequales excellens. Marcha contre Rome (p, 277). Appien, VII, 38 :συντόνῳ δὲ σπουδῇ διελθὼν ἔθνη πολλὰ καὶ πολέμια, τῶν μὲν οὐ δυνηθέντων αὐτὸν ἐπισχεῖν, τῶν δὲ οὐδὲ ἐς πεῖραν ἐλθεῖν ὑποστάντων, ἀπὸ δύο καὶ τριάκοντα σραδίων τῆς ̔Ρώμης ἐστρατοπέδευσεν ἐπὶ τοῦ ̓Ανιῆνος ποταμοῦ. . Cf. l. l. 40. Opérant ces prodiges (Ibid.). Dion monte presque jusqu'au ton du panégyriste; Tite-Live est plus réservé : d'autres ont cherché à rabaisser Annibal, en l'accusant de cruauté et d'avarice. Polybe l'apprécie avec son impartialité ordinaire, IX, 22, et termine ainsi son jugement, l.l . 26 ; ἐξ ὧν καὶ λίαν δυσχερὲς ἀποφήνασθαι περὶ τῆς Ἀννίβου φύσεως, διά τε τὴν τῶν φίλων παράθεσιν καὶ τὴν τῶν πραγμάτων περίστασιν. κρατεῖ γε μὴν ἡ φήμη παρὰ μὲν Καρχηδοίοις ὡς φιλαργύρου, παρὰ δὲ Ῥωμαίοις ὡς ὠμοῦ γενομένου [αὐτοῦ].
CLXXIII. Après ce débat (p. 285). Polybe,
III, 20, nie qu'il y ail eu délibération dans le sénat romain, à la nouvelle de
la ruine de Sagonte : Οἱ δὲ Ῥωμαῖοι, προσπεπτωκυίας αὐτοῖς ἤδη τῆς τῶν
Ζακανθαίων ἁλώσεως, οὐ μὰ Δία περὶ τοῦ πολέμου τότε διαβούλιον ἦγον, καθάπερ
ἔνιοι τῶν C'est la condamnation la plus dure et la plus formelle des autorités suivies par Dion. Tite-Live, XXI, 16, ne parle pas non plus de cette délibération : il se contente de peindre la consternation dn sénat, sa honte de n'avoir point secouru Sagonte, le trouble, l'effroi et l'irrésolution qui régnèrent dans Rome ; mais les sources ou il a puisé ces détails avaient été également dédaignées par Polybe, l. l. : πῶς δὲ καὶ τίνα τρόπον ἅμα μὲν τὴν στυγνότητα τοῦ συνεδρίου παρεισάγουσι θαυμάσιον.. , ὧν οὔτ´ εἰκὸς οὔτ´ ἀληθές ἐστι τὸ παράπαν οὐδέν. Il les indique et les rejette avec énergie ,l.l. De se préparer à la guerre, sans la décréter (Ibid.). Pour toutes les dispositions prises à Rome, cf. Tite-Live, XXI, 17. D'envoyer des députés (Ibid.). Le même, I. 1. 18 : His ita comparatis, ut omnia justa ante bellum fierent, legatos majores natu Q. Fabium, M. Livium, L. Aemilium, C. Licinium, Q. Baebium, in Africam mittunt ad percunctandos Carthaginienses publicone consilio Annibal Saguntum oppugnasset. Cf. Polybe, 111, 20. Ils demanderaient (Ibid.). Suivant Polybe, l. l., les Carthaginois ne pouvaient accueillir favorablement la demande des Romains ; il en donne la raison : δύο προτείνοντες αὐτοῖς, ὧν τὸ μὲν αἰσχύνην ἅμα καὶ βλάβην ἐδόκει φέρειν δεξαμένοις τοῖς Καρχηδονίοις, τὸ δ´ ἕτερον πραγμάτων καὶ κινδύνων ἀρχὴν μεγάλων. ἢ γὰρ τὸν στρατηγὸν Ἀννίβαν καὶ τοὺς μετ´ αὐτοῦ συνέδρους ἐκδότους διδόναι Ῥωμαίοις ἐπέταττον, ἢ προήγγελλον τὸν πόλεμον Tite-Live, l. l., est trop succinct : Et si, id quod facturi videbantur, faterentur, ac defenderent publico consilio factum, ut indicerent populo Carthaginiensi bellum. CLXXIV. Une réponse nette (Ibid.). Voir dans Polybe, 1.1. 21, et dans Tite-Live ,11•, la délibération qui eut lieu dans le sénat Carthaginois, à cette occasion. Alors Marcus Fabius (Ibid.). Il n'est pas nommé dans Polybe, l.l.33, où les faits sont rapportés à peu près comme dans Dion. Le récit de Tite-Live est plus dramatique, l. l. : Tum Romanus, sinu ex toga facto, «Hic, inquit, vobis bellum et pacem portamus ; utrum placet sumite. » Sub hanc vocem haud minus ferociter, « daret, utrum vellet, » subclamatum est; et quum is iterum sinu effuso « bellum dare » dixisset, « accipere se » omnes responderunt, « et, quibus acciperent animis iisdem se gesturos. » CLXXVIII. Annibal ne fut point choqué (p. 291). On a vu, p. 290, note 1, que Polybe et Porphyre se sont montrés plus impartiaux : Tite-Live, toujours porté à dénigrer Annibal, n'a pas négligé de lui attribuer l'acte de barbarie rapporté par Dion. II fait dire à Térentius Varron, XXIII, 5 : Hunc, natura et moribus immitem ferumque, insuper dux ipse efferavit, pontibus. ac molibus ex humanorum corporum strue faciendis, et (quod proloqui etiam piget) vesci humanis corporibus docendo. Ne se dévorassent un jour les uns les autres (Ibid.). Comme l'avaient fait les mercenaires, pendant la guerre contre Carthage ; Polybe, I, 84 : Τέλος ὑπὸ τοῦ λιμοῦ συναγομένους, ἐσθίειν ἀλλήλων ἀναγχασθῆναι. CLXXX. Le peuple gaulois est naturellement léger (p. 293). Peut-être Dion fait-il allusion aux trames ourdies contre Annibal par les Gaulois Cisalpins, qui s'étaient d'abord déclarés pour lui. Cf. Fr. CLXIX, p. 269- 271. Tite-Live, XXII, 1 : Galli, quos praedae populationumque conciverat spes, postquam pro eo, ut ipsi ex alieno agio raperent agerentque, suas terras sedem belli esse, premique utriusque partis exercitum hibernis viderunt, verterunt retro ad Annibalem ab Romanis odia : petitusque saepe principum insidiis, ipsorum inter se fraude, eadem levitate qua consenserant, consensum indicantium, servatus erat, et mutando nunc vestem , nunc tegumenta capitis, errore etiam sese ab insidiis munierat. CLXXXI. De nombreux prodiges (Ibid.). Cf. Tite-Live, l. l. Julius Obsequens, de Prodig., XXXI, après les avoir rapportés ajoute : Eodem anno Annibal Etruriam invasit ; Romani ad Trasimenum lacum cruento praelio victi sunt. CLXXXII. Se jeter sur la Campanie (p. 295). Cf. Tite-Live, l. l., 9 et 13. CLXXXIII. Fabius songeait plus (Ibid.). Annibal apprécia, comme il le devait, cette conduite habile et prudente. Tite-Live, l.l.12 : Quo primum die haud procul Arpis in conspectu posuit (s.-ent. Fabius) castra, nulla mora facta, quin Pœnus educeret in aciem, copiamque pugnandi faceret ; sed ubi quieta omnia apud hostes, nec castra ullo tumultu mota videt ; increpans quidem victos tandem quoque martios animos Romanis, debellatumque, et concessum propalam de virtute ac gloria esse, in castra rediit : ceterum tacita cura aniinum incensus, quod cum duce, haud quaquam Flaminio Sempronioque simili, futura sibi res esset; ac tum demum edocti malis Romani parem Annibali ducem quœsissent ; et prudentiam quidem, non vim, dictatoris extemplo timuit. Cf. l. l. 23. CLXXXV. Les Carthaginois (p. 301). Voy. p. 300, note 2 , un passage de Zonaras relatif à ce fait. CLXXXVI. Comme un ami des Carthaginois (Ibid.). « Σφίσιν,dit Sturz, quod praecedit, referendum est ad cartbaginienses, de quibus Dio antea dixisse intelligitur. » Ne commit aucun dégât (Ibid.) Tite-Live, XXII, 23 : Accesserant duae res ad augendam invidiam Dictatoris : una fraude et dolo Annibalis, quod, quum a profugis ei monstratus ager Dictatoris esset, omnibus circa solo aequatis, ab uno eo ferrum ignemque et vim omnem hostium abstineri jussit, ut occulti alicujus pacti ea merces videri posset. Cf. Fronntin , Stratag. I,8, 2, et les expédients analogues cités par Sturz, dans sa note sur ce passage. N'est point conférée par un décret (p. 303). La même pensée est dans Tite-Live, l. l. 26 : Salis fidens haud quaquam cum imperii jure artem imperandi aequatam. Et partagea l'armée (p. 305). Cf. Polybe, III, 103. CLXXXVIII. A de meilleurs sentiments (Ibid.). On pourra rapprocher du passage de Plutarque, cité p. 305-306, note 6, Polybe, l. l. 105; Tite-Live, 1. I. 29, à partir des mots quum in castra reditum est, etc. , et § 30. Après avoir été battu (Ibid.). Pour les détails sur la défaite de Minucius par Annibal et la généreuse conduite de Fabius, cf. Tile-Live, l. l. 28-29; Polybe, l. l. 104-105. CLXXXIX. Des conseils (p. 307). Plutarque, l. l. XIV : Ἐκ τούτου Φάβιος μὲν ἀπέθετο τὴν ἀρχήν, ὕπατοι δ´ αὖθις ἀπεδείκνυντο. καὶ τούτων οἱ μὲν πρῶτοι διεφύλαξαν ἣν ἐκεῖνος ἰδέαν τοῦ πολέμου κατέστησε, μάχεσθαι μὲν ἐκ παρατάξεως φεύγοντες πρὸς Ἀννίβαν, τοῖς δὲ συμμάχοις ἐπιβοηθοῦντες καὶ τὰς ἀποστάσεις κωλύοντες· Sur l'abdication de Fabius, cf. Polybe l.l. 106. CXC. Quant à ces prédictions (p. 309). Les prodiges qui annoncèrent le désastre de Cannes sont diversement racontés par Tite-Live, l. l. 36, et par Zonaras, IX, I, p. 417, éd. Du C.
CXCI. Les chefs de, l'armée romaine différaient
(p. 309). Polybe peint leur caractère en quelques mots, III, 116 : Λεύκιος
Αἰμίλιος... ἀνὴρ Durant son premier consulat (p. 309-311). L'an de Rome 535 : il fut collègue de M. Livius Salinator et fit avec lui l'expédition contre l'Illyrie, qui leur valut les honneurs du triomphe; cf. Polybe, l.l. 19. Mais les soldats s'étant plaints de la manière dont le butin avait été partagé , M. Livius fut condamné : il s'en fallut peu que P. Emile ne le fût lui-même ; Tite-Live , XXII, 35 : Nobilitas L. .Emilium Paullum, qui cum M Livio consul fuerat et damnatione collegae et sua prope ambustus evaserat, infestum plebei, diu ac multum recusantem, ad petitionem compellit. Frontin, Stratag. IV, 1, fait connaître la cause de l'arrêt rendu contre Livius : « M. Salinator consularis damnatus est a populo, quod praedam non œqualiter diviserat militibus. » Livius fut si sensible à cette condamnation qu'il se retira à la campagne, où il vécut, pendant huit années, sans fréquenter personne ; Tite-Live, XXVII, 34. CXCII. Fit transporter dans l'Étang (p. 313). C'est-à-dire, dans l'Étang ou dans le Marais de Carthiage. Cette ville était située au fond d'un golfe, sur une presqu'île. Il parlait de cette presqu'île , du côté de l'Occident, une langue de terre bordée de rochers et d'un simple mur, large à peu près d'un demi stade, qui, s'avançant dans la mer, la séparaitde ce qu'on appelait le Marais ou l'Élang. Cf. Polybe, I, 73. Magon, chargé par Annibal de porter à Carthage la nouvelle de la victoire de Cannes, répandit dans le vestibule du sénat les anneaux d'or arrachés aux doigts des Romains tués dans l'action : Cf. Tite - Live, XXIII, 11-12. CXCIII. Scipion instruit (Ibid.). Pour les détails, cf. Tite-Live, XXII, 52-53..Je me borne à quelques extraits, § 53 : Quibus consultantibus inter paucos de summa rerum nunciat P. Furius Philus, consularis viri filius, « Nequidqnam eos perditam spem fovere : desperatam comploratamque rem esse publicam. Mobiles juvenes quosdam, quorum principem L. Caecilium Metellum, mare ac naves spectare, ut, deserta Italia, ad regem aliquem transfugiant. » Quod malum, praeterquam atrox, super tot clades etiam novum, quum stupore ac miraculo torpidos defixisset, et, qui aderant, consilium advocandum de eo censerent; negat consilii rem esse Scipio juvenis, fatalis dux hujusce belli. « Audendum atque agendum, non consultandum , ait, in tanto malo esse. Irent secum extemplo armati, qui rempublicam salvam esse vellent : nusquam verius, quam ubi ea cogitentur, hostium castra esse. » Pergit, etc. ; la suite, p. p. 312, note 4. Et il leur fit prêter le même serment (p. 313). « Verbum ὀρκώσας, dit Sturz, per βραχυλογίαν duplicem vicem sustinet. Nam ad ἐκείνους relatum tiabet notionem propriam : jurejurando ab Mis exacto. Deinde in se continet aliud participium, v. c., καὶ ἀπειλήσας, vel simile. » CXCIV. Les habitants de Nucérie (p. 315). Les fails ne sont pas racontés de la même manière par Tite-Live, l. l. 15 : Neapoli quoque, sicut Nola, omissa, petit Nuceriam : eam quum aliquamdiu circumsedisset, saepe vi, saepe sollicitandis nequidquam nunc plebe, nunc principibus, fame demum in deditionem accepit, pactus ut inermes cum singulis abirent vestimentis ; deinde, ut qui a principio mitis omnibus Italicis, praeter Romanos, videri vellet, praemia atque honores, qui remanerent ac militare secum voluissent, proposuit. Nec ea spe quemquam tenuit ; dilapsi omnes, quocumque hospitia aut fortuitus animi impetus tulit, per campaniae urbes, maxime Nolam Neapolimque. Quum ferme trigiiita senatores, ac forte primus quisque, Capuam petissent, exclusi inde quod portas Annibali clausissent, Cumas se contulerunt Nuceriae praeda militi data est : urbs direpta atque incensa. CXCV. Marcellus se distinguait (Ibid.). Plutarque, Marcelll., I : ἦν γὰρ τῇ μὲν ἐμπειρίᾳ πολεμικός, τῷ δὲ σώματι ῥωμαλέος, τῇ δὲ χειρὶ πλήκτης, τῇ δὲ φύσει φιλοπόλεμος, καὶ τοῦτο δὴ πολὺ τὸ γαῦρον καὶ ἀγέρωχον ἐπιφαίνων ἐν τοῖς ἀγῶσι· τῷ δ' ἄλλῳ τρόπῳ σώφρων, φιλάνθρωπος, κτλ. CXCVI. Et gagna si bien leur affection (p. 317 ). Cf. dans Tite-Live , l. l. 15-16, le récit de ses prévenances pour Bantius. CXCVII. Quoiqu'il en eût interdit l'entrée aux femmes (Ibid.). Sur la défense faite aux soldats romains d'avoir des femmes dans leurs tentes, cf. Sam. Pitiscus, Lexic. Antiq. Rom. t. II, p. 196 et suiv. CXCVIII. Les habitants d'Acerrœ (Ibid.). Cf. Tite-Live, l. l. 17. CC. Les Romains envoyèrent des députés à Annibal (p. 319). Polybe dit, au contraire, qu'ils refusèrent de racheter leurs prisonniers, VI, 58. Tite-Live, toujours admirateur des Romains, a suivi la même tradition, XXII, 58. Dion, moins enthousiaste, est peut-être plus près de la vérité. Les Romains ne l'ayant pas reçu (Ibid.). Tite-Live, 1.1., va beaucoup plus loin : Carthaloni obviam lictor missus, qui dictatoris verbis nunciaret, ut ante noctem excederet finibus romanis. CCII. Qui sauva son père (p. 321). Polybe, X, 3 : ἑπτακαιδέκατον ἔτος ἔχων καὶ πρῶτον εἰς ὕπαιθρον ἐξεληλυθώς, συστήσαντος αὐτῷ τοῦ πατρὸς διαφερόντων ἱππέων οὐλαμὸν ἀσφαλείας χάριν, συνθεασάμενος ἐν τῷ κινδύνῳ τὸν πατέρα περιειλημμένον ὑπὸ τῶν πολεμίων μετὰ δυεῖν ἢ τριῶν ἱππέων καὶ τετρωμένον ἐπισφαλῶς, τὰς μὲν ἀρχὰς ἐπεβάλετο παρακαλεῖν τοὺς μεθ' αὑτοῦ βοηθῆσαι τῷ πατρί, τῶν δ' ἐπὶ ποσὸν κατορρωδούντων διὰ τὸ πλῆθος τῶν περιεστώτων πολεμίων, αὐτὸς εἰσελάσαι παραβόλως δοκεῖ καὶ τολμηρῶς εἰς τοὺς περικεχυμένους. μετὰ δὲ ταῦτα καὶ τῶν ἄλλων ἀναγκασθέντων ἐμβαλεῖν οἱ μὲν πολέμιοι καταπλαγέντες διέστησαν, ὁ δὲ Πόπλιος ἀνελπίστως σωθεὶς πρῶτος αὐτὸς τὸν υἱὸν σωτῆρα προσεφώνησε πάντων ἀκουόντων. Tous les suffrages (Ibid.). Zonaras, IX, 7, p. 428, éd. Du C. : Ὁ Σκιπίων ἑαυτὸν ἐθελοντὴς εἰς τὴν στρατείαν ἐπέδωκεν. Ἦν δὲ καὶ ἀρετῇ κράτιστος, καὶ παιδείᾳ λογιμώτατος· καὶ παραχρήμα μὲν ᾐρέθη. Cf. Tite-Live, XXVI ,18. Il n'entreprenait rien (Ibid.). De même dans S. Aurelius Victor, De Vir. Illustr. XL1X, éd. Arntzen : Nec hic quidquam prius cœpit, quam in cella Jovis diutissime sedisset, quasi divinam mentem accepisset. Polybe, l. l. 2, qui compare cette pratique de Scipion à une pratique semblable de Lycurgue , en fait connaître les motifs : Πόπλιος δὲ παραπλησίως ἐνεργαζόμενος αἰεὶ δόξαν τοῖς πολλοῖς ὡς μετά τινος θείας ἐπιπνοίας ποιούμενος τὰς ἐπιβολάς, εὐθαρσεστέρους καὶ προθυμοτέρους κατεσκεύαζε τοὺς ὑποταττομένους πρὸς τὰ δεινὰ τῶν ἔργων. . Cf. Tite-Live, l.l. 19. Avec Jupiter métamorphosé en serpent ( Ibid..). S. Aur. Victor, l. l. : Publius Scipio ex virtutibus nominatus Africanus Jovis filius creditus; nam antequam conciperetur, serpens in lecto matris ejus apparuit, et ipsi parvulo draco circumfusus nihil nocuit. Cf. Tite-Live, l.l. 19. CCIIII. Marcius (p. 323). Tite-Live, 1. I. 20 : Marcium secum habebat cum tanto honore, ut facile appareret nihil minus quam vereri, ne quis obstaret gloriea suae. CCIV. Une sédition avait éclaté (Ibid.). Aux détails donnés par Zonaras sur cette sédition, cf. p. 323, note 7, ajoutez ceux qui se trouvent dans Tite-Live, l. l. 48. Tous les otages (p. 325). Il est impossible d'en déterminer le nombre; cf. Tite-Live, 1. 1. 49, qui, après avoir rapporté différentes opinions sur ce sujet, poursuit en ces termes : Scipio, vocatis obsidibus.... recensuit captivos quot cujusque populi essent ; et nuntios domum misit, ut ad suos quisque recipiendos veniret. Si quarum forte civitatum legati aderant, eis prsesentibus suos restituit : ceterorum curam bene tuendorum C. Flaminio quaestori attribuit. Se déclarèrent pour lui (p. 325). Ils y furent déterminés sans doute par la noble conduite de Scipion à l'égard des filles d'Indibilis. Cf. Tite-Live,lI. l. Concevrait un violent l'amour pour elle (Ibid.). Polybe, l. l. 19) : Κατὰ δὲ τὸν καιρὸν τοῦτον νεανίσκοι τινὲς τῶν Ῥωμαίων ἐπιτυχόντες παρθένῳ κατὰ τὴν ἀκμὴν καὶ κατὰ τὸ κάλλος διαφερούσῃ τῶν ἄλλων γυναικῶν, καὶ συνιδόντες φιλογύνην ὄντα τὸν Πόπλιον, ἧκον αὐτὴν ἄγοντες καὶ παραστήσαντες ἔφασκον αὐτῷ δωρεῖσθαι τὴν κόρην. Il s'empressa de l'appeler (Ibid.). Dans Polybe, c'est au père lui-même que la jeune captive est rendue, l.l.: τὸν δὲ τῆς παρθένου πατέρα καλέσας καὶ δοὺς αὐτὴν ἐκ χειρὸς ἐκέλευε συνοικίζειν ᾧ ποτ' ἂν προαιρῆται τῶν πολιτῶν. Ce récit était trop simple pour l'imagination de Tite-Live. Cf. son amplification dramatique, XXVI, 50. Silius Ital. XV, v. 268 ; Aulu-Gelle, VI, 8 ; Fontin, Stratag. II, 11,5; Valère Maxime, IV, 3, l ; Plutarque, Apophthegm. p. 1, p. 237 de la Collect. Didot; Polyen, VIII, 16, 6, rapportent le même trait. Il avait été gravé sur un bouclier d'airain, destiné à en perpétuer le souvenir, et dont nous avons un fac-similé. Cf. le Silius Italicus de Drakenborch, Spon et les auteurs cités dans la note de Reimar. CCVIII. A une valeur héréditaire dans sa famille (p. 329). Il s'en faisait gloire lui-même ; Tite-Live, XXVI, 41 : Vos modo, milites, favete nomini Scipionum, soboli imperatorum vestrorum, velut accisis recrescenti stirpibus.... Brevi faciam, ut, quemadmodum nunc noscitatis in me patris, patruiqiie similitudinem oris vultusque et lineamenta corporis; ita ingenii, fidei, virtutisque ad exemplum expressam effigiem vobis reddam, ut revixisse, aut renatum sibi quisque Scipionem imperatorem dicat. La fuite d'Asdrubal (Ibid.). Après la bataille qu'il perdit non loin de Bascula; Tite-Live, XXVII, 18. Le même, l.l. 19 : Asdrubal, jam ante quam dimicaret, pecunia rapta, elephantisque praemissis, quam plurimos poterat de fuga excipiens, praeter Tagum flumen ad Pyrenaeum tendit. Le nom de grand roi (Ibid.). Le même, 1.1. : Hispanos sine pretio omnes domum dimisit; Afros vendere quaestorem jussit. Circumfusa inde multitude Hispanorum, et ante deditorum et pridie captorum, regem cum ingenii consensu appellavit. Cf. Polybe, X, 38.
FIN DU PREMIER VOLUME. |