Oedipe de Sénèque |
Le retour de Créon |
SENEQUE
: L. Annaeus Seneca échappe de peu à la condamnation à mort sous
l'empereur Caligula, est exilé par l'empereur Claude, choisi par
Agrippine pour être le précepteur de l'empereur Néron. Impliqué dans
le complot des Pisons, il se suicide. Il a écrit des dialogues philosophiques, un exposé de physique, une satire de l'empereur Claude et des tragédies, inspirées de sujets grecs. |
http://www.u-bourgogne.fr/STIMULUS/TRESORS/100/200/600.htm DELPHES (Oracle de),
Myth. Hist. Littér. le plus fameux de tous les oracles du paganisme, et qui
devint, pour ainsi dire, l'oracle de toute la terre ; il précéda le règne
de Cadmus, et était même établi avant le déluge de Deucalion. Oedipe-Roi de Sophocle Créon est le frère de Jocaste. Quand Laïos eut été tué par Oedipe, Créon avait pris le pouvoir à Thèbes, comme régent. Mais après la victoire d'Oedipe sur la Sphinx, la faveur populaire donna en mariage au nouveau roi la veuve de Laïos. O prince, cher beau-frère, à fils de Ménécée, quelle réponse du dieu nous rapportes-tu donc ? Créon entre par la gauche. CRÉON. - Une réponse heureuse. Crois-moi, les faits les plus fâcheux, lorsqu'ils prennent la bonne route, peuvent tous tourner au bonheur. OEDIPE. - Mais quelle est-elle exactement ? Ce que tu dis - sans m'alarmer - ne me rassure guère. CRÉON. - Désires-tu m'entendre devant eux ? Je suis prêt à parler. Ou bien préfères-tu rentrer ? OEDIPE. - Va, parle devant tous. Leur deuil à eux me pèse plus que le souci de ma personne. CRÉON. - Eh bien ! Voici quelle réponse m'a été faite au nom du dieu. Sire Phoebos nous donne l'ordre exprès "de chasser la souillure que nourrit ce pays, et de ne pas l'y laisser croître jusqu'à ce qu'elle soit incurable". OEDIPE. - Oui. Mais comment nous en laver ? Quelle est la nature du mal ? CRÉON. - En chassant les coupables ou bien en les faisant payer meurtre pour meurtre, puisque c'est le sang dont il parle qui remue ainsi notre ville. OEDIPE. - Mais quel est donc l'homme dont l'oracle dénonce la mort ? CRÉON. - Ce pays, prince, eut pour chef Laïos, autrefois, avant l'heure où tu eus toi-même à gouverner notre cité. OEDIPE. - On me l'a dit jamais je ne l'ai vu moi-même. CRÉON. - Il est mort, et le dieu aujourd'hui nous enjoint nettement de le venger et de frapper ses assassins. OEDIPE. - Mais où sont-ils ? Comment retrouver à cette heure la trace incertaine d'un crime si vieux ? CRÉON. - Le dieu les dit en ce pays. Ce qu'on cherche, on le trouve ; c'est ce qu'on néglige qu'on laisse échapper. OEDIPE. - Est-ce en son palais ou à la campagne ou hors du pays, que Laïos est mort assassiné ? CRÉON. - Il nous avait quittés pour consulter l'oracle, disait-il. Il n'a plus reparu chez lui du jour qu'il en fut parti. OEDIPE. - Et pas un messager, un compagnon de route n'a assisté au drame, dont on pût tirer quelque information ? CRÉON. - Tous sont morts, tous sauf un, qui a fui, effrayé, et qui n'a pu conter de ce qu'il avait vu qu'une chose, une seule... OEDIPE. - Laquelle ? Un seul détail pourrait en éclairer bien d'autres, si seulement il nous offrait la moindre raison d'espérer. CRÉON. - Il prétendait que Laïos avait rencontré des brigands et qu'il était tombé sous l'assaut d'une troupe, non sous le bras d'un homme. OEDIPE. - Des brigands auraient-ils montré pareille audace, si le coup n'avait pas été monté ici et payé à prix d'or ? CRÉON. - C'est bien aussi ce que chacun pensa ; mais, Laïos mort, plus de défenseur qui s'offrît à nous dans notre détresse. OEDIPE. - Et quelle détresse pouvait donc bien vous empêcher, quand un trône venait de crouler, d'éclaircir un pareil mystère ? CRÉON. - La Sphinx aux chants perfides, la Sphinx, qui nous forçait à laisser là ce qui nous échappait, afin de regarder en face le péril placé sous nos yeux. OEDIPE. - Eh bien ! Je reprendrai l'affaire à son début et l'éclaircirai, moi. Phoebos a fort bien fait - et tu as bien fait, toi aussi de montrer ce souci du mort. Il est juste que tous deux vous trouviez un appui en moi. Je me charge de la cause à la fois de Thèbes et du dieu. Et ce n'est pas pour des amis lointains, c'est pour moi que j'entends chasser d'ici cette souillure. Quel que soit l'assassin, il peut vouloir un jour me frapper d'un coup tout pareil. Lorsque je défends Laïos, c'est moi-même aussi que je sers. Levez-vous donc, enfants, sans tarder, de ces marches et emportez ces rameaux suppliants. Un autre cependant assemblera ici le peuple de Cadmos. Pour lui, je suis prêt à tout faire, et, si le dieu m'assiste, on me verra sans doute triompher - ou périr. Il rentre dans le palais avec Créon.
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ac,
conj. : et, et aussi arx, arcis, f. : la citadelle bellum, i, n. : la guerre Cadmeus, a, um : de Cadmos caedes, is, f. : le meurtre, le massacre Castalius, a, um : de Castalie (fontaine de Béotie consacrée aux Muses) coma, ae, f. : la chevelure, les cheveux commoveo, es, ere, movi, motum : 1. pousser, déplacer 2. agiter 3. émouvoir (commotus, a, um : en mouvement, ému, agité) contingo, is, ere, tigi, tactum : toucher, atteindre, arriver Dirce, es, f. : Dircé (fontaine de Thèbes) do, das, dare, dedi, datum : donner emico, as, are, cui, atum : s'élancer hors de, jaillir et, conj. : et. adv. aussi fons, fontis, m. : la source, la fontaine, l'eau (poétique); la cause, le principe fragor, oris, m. : le craquement, le fracas fremitus, us, m. : le grondement, le rugissement gaudium, ii, n. : le contentement, la satisfaction, la joie, la volupté geminus, a, um : jumeau, double gero, is, ere, gessi, gestum : 1. porter 2. exécuter, faire horrens, entis : hérissé hospes, itis, m. : l'hôte humanus, a, um : humain iam, adv. : déjà, à l'instant immineo, es, ere : être imminent, menacer in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre incipio, is, ere, cepi, ceptum : commencer infans, antis : qui ne parle pas, sans éloquence, tout enfant, d'enfant (infans, antis, m. : le jeune enfant) intro, as, are : entrer Ismenis, idis : de l'Ismènus (fleuve de Béotie) iterum, inv. : de nouveau laurus, i, f. : le laurier (peut avoir des formes de la 4ème déclinaison) Letous, a, um : de Latone linquo, is, ere, liqui, - : laisser, abandonner longus, a, um : long lympha, ae, f. : l'eau maior, oris : comparatif de magnus. plus grand. maiores, um : les ancêtres) maneo, es, ere, mansi, mansum : rester manus, us, f. : la main, la petite troupe maternus, a, um : maternel mitis, e : doux moveo, es, ere, movi, motum : déplacer, émouvoir natus, a, um : formé par la naissance, né pour, âgé de (natus, i, m. : le fils) nec, adv. : et...ne...pas nivalis, e : de neige nocens, entis : nuisible, coupable nondum, adv. : pas encore notus, a, um : connu, fameux, familier numen, inis, n. : l' assentiment, la volonté ; la volonté des dieux, la puissance divine; un dieu, une divinité ortus, us, m. : le lever, la naissance, l'origine Parnassus, i, m. : le Parnasse (montagne de la Phocide, à deux cimes, séjour d'Apollon et des Muses) patior, eris, i, passus sum : supporter, souffrir, être victime de, être agressé par pes, pedis, m. : le pied Phoebaeus, a, um : de Phébus, d'Apollon Phoebus, i, m. : nom grec d'Apollon pius, a, um : pieux, juste precor, aris, atus sum : prier, supplier profugus, a, um : fugitif, chassé, errant, vagabond quoque, adv. : aussi relinquo, is, ere, reliqui, relictum : laisser, abandonner remeo, as, are : revenir repente, adv. : soudain revolvo, is, ere, volvi, volutum : dérouler, lire, rouler en arrière, revenir sur un sujet rex, regis, m. : le roi rite, adv. : selon les rites sacro, as, are : consacrer, dédicacer sanctus, a, um : 1. sacré, inviolable 2. saint, vénérable, vertueux sceleratus, a, um : criminel, impie si, conj. : si sidus, eris, n. : l'étoile, l'astre sonus, i, m. : le son, la parole spargo, is, ere, sparsi, sum : 1. jeter çà et là, répandre 2. disperser, disséminer 3. parsemer, joncher specus, us, m. : la grotte, la caverne, l'antre sto, as, are, steti, statum : se tenir debout summitto, is, ere, misi, missum : laisser tomber, baisser supplex, plicis : suppliant tecum, = cum te : avec toi templum, i, n. : le temple Thebae, arum, f. : Thèbes (ville d'Egypte) tremo, is, ere, ui, - : trembler, être agité trux, trucis : farouche, sauvage tu, tui : tu, te, toi turpis, e : honteux ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que vastus, a, um : vide, désert, désolé, vaste vates, is, m. : le devin, le poète |
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