Platon traduit par Victor Cousin Tome I

PAUSANIAS

DESCRIPTION DE LA GRÈCE.

TOME PREMIER. 1. L'ATTIQUE

Traduction française : M. CLAVIER

Texte de Clavier avec notes de l'abbé Gédoyn

 

 

 

 

 

CHAPITRE I.

Les promontoires Sunium et Laurium. Le Pirée. Munychie et Phalère, ports. Colias.

1. DANS cette partie du continent de la Grèce qui regarde les Cyclades et la mer Égée, s'élève en avant de l'Attique le promontoire Sunium. En le côtoyant vous trouvez un port, et sur le sommet du promontoire le temple de Minerve (Athéna) Suniade. En naviguant un peu plus avant, vous voyez Laurium, où étaient jadis les mines d'argent des Athéniens, et une petite île déserte nommée l'île de Patrocle. Ce Patrocle commandait les vaisseaux que Ptolémée, fils de Ptolémée, et petit-fils de Lagus, envoya au secours des Athéniens contre Antigone, fils de Démétrius, qui ravageait lui-même leur pays avec ses troupes de terre, tandis que ses vaisseaux les tenaient bloqués. Patrocle plaça son camp dans cette île et y construisit un fort.

2. Le Pirée était déjà anciennement un bourg, mais il n'y avait point de port avant que Thémistocle fût archonte, et Phalère était alors le port des Athéniens; c'est là en effet que la mer est le plus près de la ville. Ménésthée partit, dit-on, de Phalère pour se rendre au siège de Troie, et Thésée s'y était embarqué auparavant pour aller donner à Minos satisfaction de la mort d'Androgée. Thémistocle, lorsqu'il fut archonte, trouvant que le Pirée était bien plus commode pour les navigateurs, et offrait d'ailleurs trois ports au lieu d'un seul qu'il y avait à Phalère, y fit les constructions nécessaires pour le rendre praticable, et les loges destinées à recevoir les vaisseaux y étaient encore de mon temps. Le tombeau de Thémistocle est vers le plus grand de ces ports, car on dit que les Athéniens s'étant repentis de leur injustice à son égard, ses os furent apportés de Magnésie par ses parents. Il paraît que ses enfants revinrent aussi à Athènes, et ils placèrent dans le Parthénon un tableau représentant Thémistocle.

3. L'enceinte consacrée à Jupiter (Zeus) et à Minerve (Athéna) est ce que le Pirée offre de plus remarquable. Jupiter (Zeus), tient son sceptre d'une main, une Victoire de l'autre, et Minerve (Athéna) tient une pique ; ces deux statues sont en bronze. On y voit le tableau où Arcésilas a peint Léosthène et ses enfants : ce Léosthène à la tête des Athéniens et de tous les autres Grecs, ayant défait les Macédoniens, d'abord dans la Béotie, ensuite au-delà des Thermopyles, les obligea de se renfermer dans Lamie, de l'autre côté du mont Éta. Un long portique sert de marché à ceux qui demeurent près de la mer, (car il y a un autre marché pour ceux qui sont plus éloignés du port). On voit derrière ce portique, deux statues, représentant Jupiter (Zeus), et le Peuple, tous deux debout; elles sont de Léocharès. Sur le bord de la mer est un temple de Vénus (Aphrodite) que Conon fit bâtir après la victoire navale qu'il remporta sur les Lacédémoniens, vers Guide, dans la Chersonèse de la Carie. Les Gnidiens ont en effet la plus grande vénération pour Vénus (Aphrodite), qui a plusieurs temples chez eux. Celui de Vénus (Aphrodite) Doritis est le plus ancien ; celui de Vénus (Aphrodite) Acrée a été bâti ensuite; le plus moderne de tous est celui de Vénus (Aphrodite) nommée Euplée par les Gnidiens, mais plus généralement connue sous le nom de Vénus (Aphrodite) de Gnide.

4. Les Athéniens ont à Munychie un autre port et un temple de Diane (Artémis) Munychia ; et à Phalère, comme je l'ai déjà dit, un troisième port, avec un temple de Cérès (Déméter) auprès. On y voit aussi un temple de Minerve (Athéna) Sciras; un peu plus loin, un temple de Jupiter (Zeus), et des autels érigés aux dieux inconnus, aux héros, aux fils de Thésée et à Phalérus, qui fit avec Jason le voyage de Colchos, disent les Athéniens. Androgée, fils de Minos, y a pareillement un autel qu'on nomme l'autel du héros, mais ceux qui cherchent à connaître mieux que les autres, les antiquités du pays, savent qu'il est dédié à Androgée.

5. Le promontoire Colias est à vingt stades de Phalère ; c'est-là qu'après la défaite des Mèdes, les débris de leur escadre furent jetés par les flots. On y voit la statue de Vénus (Aphrodite) Colias et celles des Génétyllides, déesses qui sont, je crois, les mêmes que celles qui portent le nous de Gennaïdes chez les Phocéens de l'Ionie. Sur la route de Phalère à Athènes est un temple qui n'a plus ni portes ni toit : il fut brûlé, dit-on, par Mardonius, fils de Gobryas. Si la statue qu'on y voit est, comme on le dit, un ouvrage d'Alcamène, on conçoit pourquoi elle n'a pas été mutilée par Mardonius.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ A'

Σούνιον, Λαύριον. Πειραιεύς. Φαληρόν. Μουνυχία. Κωλιάς.

(1) Τῆς ἠπείρου τῆς Ἑλληνικῆς, κατὰ νήσους τὰς Κυκλάδας καὶ πέλαγος τὸ Αἰγαῖον, ἄκρα Σούνιον πρόκειται γῆς τῆς Ἀττικῆς· καὶ λιμήν τε παραπλεύσαντι τὴν ἄκραν ἐστὶ, καὶ ναὸς Ἀθηνᾶς Σουνιάδος ἐπὶ κορυφῇ τῆς ἄκρας. Πλέοντι δὲ ἐς τὸ πρόσω Λαύριόν τέ ἐστιν, ἔνθα ποτὲ Ἀθηναίοις ἦν ἀργύρου μέταλλα, καὶ νῆσος ἔρημος οὐ μεγάλη, Πατρόκλου καλουμένη· τεῖχος γὰρ ᾠκοδομήσατο ἐν αὐτῇ καὶ χάρακα ἐβάλετο Πάτροκλος, ὃς τριήρεσιν ὑπέπλει ναύαρχος Αἰγυπτίαις, ἃς Πτολεμαῖος ὁ <Πτολεμαίου> τοῦ Λάγου τιμωρεῖν ἔστειλεν Ἀθηναίοις, ὅτε σφίσιν Ἀντίγονος ὁ Δημητρίου στρατιᾷ τε αὐτὸς ἐσβεβληκὼς ἔφθειρε τὴν χώραν καὶ ναυσὶν ἅμα ἐκ θαλάσσης κατεῖργεν.

(2) Ὁ δὲ Πειραιεὺς δῆμος μὲν ἦν ἐκ παλαιοῦ· πρότερον δὲ, πρὶν ἢ Θεμιστοκλῆς Ἀθηναίοις ἦρξεν, ἐπίνειον οὐκ ἦν· Φαληρὸν δέ, ταύτῃ γὰρ ἐλάχιστον ἀπέχει τῆς πόλεως ἡ θάλασσα, τοῦτό σφισιν ἐπίνειον ἦν· καὶ Μενεσθέα φασὶν αὐτόθεν ταῖς ναυσὶν ἐς Τροίαν ἀναχθῆναι, καὶ τούτου πρότερον Θησέα δώσοντα Μίνῳ δίκας τῆς Ἀνδρόγεω τελευτῆς. Θεμιστοκλῆς δὲ ὡς ἦρξε (Τοῖς τε γὰρ πλέουσιν ἐπιτηδειότερος ὁ Πειραιεὺς ἐφαίνετό οἱ προκεῖσθαι καὶ λιμένας τρεῖς ἀνθ᾽ ἑνὸς ἔχειν τοῦ Φαληροῖ) τοῦτό σφισιν ἐπίνειον εἶναι κατεσκευάσατο· καὶ νεὼς καὶ ἐς ἐμὲ ἦσαν οἶκοι, καὶ πρὸς τῷ μεγίστῳ λιμένι τάφος Θεμιστοκλέους. Φασὶ γὰρ μεταμελῆσαι τῶν ἐς Θεμιστοκλέα Ἀθηναίοις, καὶ ὡς οἱ προσήκοντες τὰ ὀστᾶ κομίσαιεν ἐκ Μαγνησίας ἀνελόντες. Φαίνονται δὲ οἱ παῖδες οἱ Θεμιστοκλέους, καὶ κατελθόντες καὶ γραφὴν ἐς τὸν Παρθενῶνα ἀναθέντες, ἐν ᾗ Θεμιστοκλῆς ἐστι γεγραμμένος.

(3) Θέας δὲ ἄξιον τῶν ἐν Πειραιεῖ μάλιστα Ἀθηνᾶς ἐστι καὶ Διὸς τέμενος· χαλκοῦ μὲν ἀμφότερα τὰ ἀγάλματα, ἔχει δὲ ὁ μὲν σκῆπτρον, καὶ Νίκην, ἡ δὲ Ἀθηνᾶ δόρυ· ἐνταῦθα Λεωσθένην, ὃς Ἀθηναίοις καὶ τοῖς πᾶσιν Ἕλλησιν ἡγούμενος Μακεδόνας ἔν τε Βοιωτοῖς ἐκράτησε μάχῃ, καὶ αὖθις ἔξω Θερμοπυλῶν, καὶ βιασάμενος ἐς Λάμιαν κατέκλεισε τὴν ἀπαντικρὺ τῆς Οἴτης, τοῦτον τὸν Λεωσθένην, καὶ τοὺς παῖδας ἔγραψεν Ἀρκεσίλαος. Ἔστι δὲ τῆς στοᾶς τῆς μακρᾶς, ἔνθα καθέστηκεν ἀγορὰ τοῖς ἐπὶ θαλάσσῃ (καὶ γὰρ τοῖς ἀπωτέρω τοῦ λιμένος ἐστὶν ἑτέρα), τῆς δὲ ἐπὶ θαλάσσης στοᾶς ὄπισθεν ἑστᾶσι Ζεὺς καὶ Δῆμος, Λεωχάρους ἔργον. πρὸς δὲ τῇ θαλάσσῃ Κόνων ᾠκοδόμησεν Ἀφροδίτης ἱερόν, τριήρεις Λακεδαιμονίων κατεργασάμενος περὶ Κνίδον τὴν ἐν τῇ Καρικῇ χερρονήσῳ. Κνίδιοι γὰρ τιμῶσιν Ἀφροδίτην μάλιστα, καί σφισιν ἔστιν ἱερὰ τῆς θεοῦ, τὸ μὲν γὰρ ἀρχαιότατον Δωρίτιδος· μετὰ δὲ τὸ Ἀκραίας· νεώτατον δὲ ἣν Κνιδίαν οἱ πολλοί, Κνίδιοι δὲ αὐτοὶ καλοῦσιν Εὔπλοιαν.

(4) Ἔστι δὲ καὶ ἄλλος Ἀθηναίοις ὁ μὲν ἐπὶ Μουνυχίᾳ λιμὴν καὶ Μουνυχίας ναὸς Ἀρτέμιδος, ὁ δὲ ἐπὶ Φαληρῷ, καθὰ καὶ πρότερον εἴρηταί μοι, καὶ πρὸς αὐτῷ Δήμητρος ἱερόν. Ἐνταῦθα καὶ Σκιράδος Ἀθηνᾶς ναός ἐστι καὶ Διὸς ἀπωτέρω, βωμοὶ δὲ θεῶν τε ὀνομαζομένων Ἀγνώστων καὶ ἡρώων καὶ παίδων τῶν Θησέως καὶ Φαληροῦ· τοῦτον γὰρ τὸν Φαληρὸν Ἀθηναῖοι πλεῦσαι μετὰ Ἰάσονός φασιν ἐς Κόλχους. Ἔστι δὲ καὶ Ἀνδρόγεω βωμὸς τοῦ Μίνω, καλεῖται δὲ Ἥρωος. Ἀνδρόγεω δὲ ὄντα ἴσασιν, οἷς ἐστιν ἐπιμελὲς τὰ ἐγχώρια σαφέστερον ἄλλων ἐπίστασθαι.

(5) Ἀπέχει δὲ καὶ σταδίους εἴκοσιν ἄκρα Κωλιάς· ἐς ταύτην, φθαρέντος τοῦ ναυτικοῦ τοῦ Μήδων, κατήνεγκεν ὁ κλύδων τὰ ναυάγια. Κωλιάδος δέ ἐστιν ἐνταῦθα Ἀφροδίτης ἄγαλμα, καὶ Γενετυλλίδες ὀνομαζόμεναι θεαί· δοκῶ δὲ καὶ Φωκαεῦσι τοῖς ἐν Ἰωνίᾳ θεάς, ἃς καλοῦσι Γενναΐδας, εἶναι ταῖς ἐπὶ Κωλιάδι τὰς αὐτάς. Ἔστι δὲ κατὰ τὴν ὁδὸν τὴν ἐς Ἀθήνας ἐκ Φαληροῦ ναὸς Ἥρας, οὔτε θύρας ἔχων, οὔτε ὄροφον· Μαρδόνιόν φασιν αὐτὸν ἐμπρῆσαι τὸν Γωβρύου. Τὸ δὲ ἄγαλμα τὸ νῦν δή, [εἰ,] καθὰ λέγουσιν, Ἀλκαμένους ἐστὶν ἔργον· οὐκ ἂν τοῦτό γε ὁ Μῆδος εἴη λελωβημένος.

 

 

CHAPITRE II.

L'amazone Antiope. Les tombeaux. Des poètes royaux. Des rois successifs de l'Attique.

1. En entrant dans la ville d'Athènes, vous trouvez le tombeau de l'amazone Antiope. Pindare dit qu'elle avait été enlevée par Thésée et Pirithoüs ; mais voici ce qu'on lit dans les vers d'Hègias de Trézène. Héraclès ayant assiégé la ville deThemiscyre sur le Thermodon, ne put cependant pas parvenir à la prendre; elle lui fut livrée par Antiope devenue amoureuse de Thésée, qui avait suivi Hercule dans cette expédition. Les Athéniens, de leur côté, disent que les Amazones étant venues dans l'Attique, Antiope fut percée d'un coup de flèche par Molpadie, qui fut elle-même tuée par Thésée, et on montre aussi son tombeau à Athènes.

2. En montant du Pirée à la ville, on découvre les ruines des murs que Conon fit bâtir après le combat naval de Gnide ; car ceux que Thémistocle avait construits après la retraite des Mèdes furent démolis pendant la tyrannie des trente. Deux personnages très connus, Ménandre, fils de Diopithès, et Euripide, ont leurs tombeaux sur cette route. Celui d'Euripide est un Cénotaphe, car ce poète, étant allé vers le roi Archélaüs, fut enterré dans la Macédoine. Beaucoup d'écrivains ont raconté comment il mourut; et je veux bien croire ce qu'ils disent.

3. Les poètes fréquentaient alors les rois ; déjà avant Euripide, Anacréon avait vécu auprès de Polycrate, tyran de Samos; Hiéron avait reçu Eschyle et Simonide à Syracuse; Denys, qui fut par la suite tyran de la Sicile, avait Philoxène à sa cour; Antagoras de Rhodes et Aratus de Soles vinrent à celle d'Antigone, roi de Macédoine. Mais Homère et Hésiode, ou n'eurent pas le bonheur d'être recherchés par des souverains, ou le dédaignèrent ; Hésiode, par ce qu'il aimait la vie champêtre et craignait la fatigue des voyages. Pour Homère, qui en avait fait de fort longs, il préféra une vaste renommée aux avantages de la fortune qu'il aurait pu trouver dans le commerce des grands. Il nous présente en effet, dans ses poèmes, Dérnodocus à la cour d'Alcinoüs, et il nous apprend qu'Agamemnon partant pour le siège de Troie avait laissé je ne sais quel poète auprès de son épouse. On voit à peu de distance des portes de la ville un tombeau sur lequel est un guerrier debout près de son cheval. Je ne sais pas qui c'est, mais l'homme et le cheval sont l'ouvrage de Praxitèle.

4. En entrant dans la ville, vous trouvez un édifice, pour l'appareil des pompes religieuses qui se font, les unes tous les ans, les autres à des époques plus éloignées. Non loin de là un temple de Cérès (Déméter) renferme la statue de la déesse, celle de sa fille et Iacchus tenant à la main une torche. Une inscription gravée sur le mur en lettres attiques, nous apprend que ces statues sont de Praxitèle. Près de ce temple est un Neptune (Poséidon) à cheval, lançant sa pique au géant Polybotès, sur lequel les habitants de Cos racontent une fable où il est question du promontoire de la Tortue. L'inscription qu'on y lit maintenant indique un autre personnage que Poséidon. Depuis les portes de la ville jusqu'au Céramique, règnent des portiques devant lesquels sont des statues en bronze représentant différents personnages, hommes ou femmes, qui se sont distingués ou par leurs actions on par leurs écrits.

5. Un de ces portiques renferme quelques temples de dieux, un gymnase qui porte le nom de Mercure (Hermès), et même encore la maison de Polytion, où quelques Athéniens d'un rang distingué parodièrent les mystères d'Éleusis; elle est maintenant consacrée à Bacchus (Dionysos), qui a reçu le surnom de Melpoménus comme Apollon celui de Musagète; et pour la même raison. Ce portique vous présente aussi les statues de Minerve (Athéna) Péonia, de Jupiter (Zeus), de Mnémosyne, des Muses et d'Apollon, faites et offertes par Eubulide ; on y voit encore Acratus l'un des génies de la suite de Bacchus (Dionysos); mais ce n'est qu'une tête enchâssée dans le mur. Après l'enceinte consacrée à Bacchus (Dionysos), vous trouvez un petit édifice avec des statues de terre qui représentent Amphictyon, roi des Athéniens, donnant un repas à Bacchus (Dionysos) et aux autres dieux. Là se voit enfin Pégase d'Éleuthère qui introduisit à Athènes le culte de Bacchus (Dionysos) ; il fut secondé par l'oracle de Delphes, qui rappela aux Athéniens le voyage du dieu dans l'Attique, du temps, d'Icarius.

6. Amphictyon parvint au trône de la manière suivante. Actéus fut, dit-on, le premier roi de ce qu'on nomme maintenant l'Attique. Cécrops, qui avait épousé sa fille, prit la couronne après sa mort; il eut trois filles, Hersé, Aglaure, Pandrose, et un fils nommé Erysichthon, qui ne régna point, étant mort avant Cécrops, dont le trône fut occupé par Cranaüs le plus puissant des Athéniens. Cranaüs eut plusieurs filles, entre autres Atthis, de qui le pays prit le nom d Attique au lieu de celui d'Actée qu'il portait auparavant. Amphictyon se révolta contre Cranaüs, dont il avait cependant épousé la fille, le détrôna et fut renversé lui-même par Erichthonius et ses partisans. On dit qu'Erichthonius n'avait point de père mortel, et qu'il était fils de Vulcain (Héphaïstos) et de la Terre.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Β'.

Ἀντιόπη Ἀμαζών. Τάφοι. Ποιηταὶ Βασιλεῦσι σθνόντες. Βασιλέων διαδοχαί.

(1) Ἐσελθόντων δὲ ἐς τὴν πόλιν, ἐστὶν Ἀντιόπης μνῆμα Ἀμαζόνος. Ταύτην τὴν Ἀντιόπην Πίνδαρος μέν φησιν ὑπὸ Πειρίθου καὶ Θησέως ἁρπασθῆναι, Τροιζηνίῳ δὲ Ἡγίᾳ τοιάδε ἐς αὐτὴν πεποίηται. Ἡρακλέα Θεμίσκυραν πολιορκοῦντα τὴν ἐπὶ Θερμώδοντι ἑλεῖν μὴ δύνασθαι, Θησέως δὲ ἐρασθεῖσαν Ἀντιόπην (στρατεῦσαι γὰρ ἅμα Ἡρακλεῖ καὶ Θησέα) παραδοῦναι τὸ χωρίον. τάδε μὲν Ἡγίας πεποίηκεν· Ἀθηναῖοι δέ φασιν, ἐπείτε ἦλθον Ἀμαζόνες, Ἀντιόπην μὲν ὑπὸ Μολπαδίας τοξευθῆναι, Μολπαδίαν δὲ ἀποθανεῖν ὑπὸ Θησέως. καὶ μνῆμά ἐστι καὶ Μολπαδίας Ἀθηναίοις.

(2) Ἀνιόντων δὲ ἐκ Πειραιῶς, ἐρείπια τῶν τειχῶν ἐστιν, ἃ Κόνων ὕστερον τῆς πρὸς Κνίδῳ ναυμαχίας ἀνέστησε· τὰ γὰρ Θεμιστοκλέους μετὰ τὴν ἀναχώρησιν οἰκοδομηθέντα τὴν Μήδων ἐπὶ τῆς ἀρχῆς καθῃρέθη τῶν τριάκοντα ὀνομαζομένων· εἰσὶ δὲ τάφοι κατὰ τὴν ὁδὸν γνωριμώτατοι, Μενάνδρου τοῦ Διοπείθους, καὶ μνῆμα Εὐριπίδου κενόν. Τέθαπται δὲ Εὐριπίδης ἐν Μακεδονίᾳ παρὰ τὸν βασιλέα ἐλθὼν Ἀρχέλαον· ὁ δέ οἱ τοῦ θανάτου τρόπος, πολλοῖς γάρ ἐστιν εἰρημένος, ἐχέτω καθὰ λέγουσιν.

(3) Συνῆσαν δὲ ἄρα καὶ τότε τοῖς βασιλεῦσι ποιηταὶ καὶ πρότερον ἔτι καὶ Πολυκράτει Σάμου τυραννοῦντι Ἀνακρέων παρῆν καὶ ἐς Συρακούσας πρὸς Ἱέρωνα Αἰσχύλος καὶ Σιμωνίδης ἐστάλησαν· Διονυσίῳ δέ, ὃς ὕστερον ἐτυράννησεν ἐν Σικελίᾳ, Φιλόξενος παρῆν καὶ Ἀντιγόνῳ Μακεδόνων ἄρχοντι Ἀνταγόρας ῾Ρόδιος καὶ Σολεὺς Ἄρατος. Ἡσίοδος δὲ καὶ Ὅμηρος, ἢ συγγενέσθαι βασιλεῦσιν ἠτύχησαν, ἢ καὶ ἑκόντες ὠλιγώρησαν· ὁ μὲν ἀγροικίᾳ καὶ ὄκνῳ πλάνης, Ὅμηρος δὲ ἀποδημήσας ἐπὶ μακρότατον, καὶ τὴν ὠφέλειαν ἐς χρήματα παρὰ τῶν δυνατῶν ὑστέραν θέμενος τῆς παρὰ τοῖς πολλοῖς δόξης· ἐπεὶ καὶ Ὁμήρῳ πεποιημένα ἐστὶν, Ἀλκίνῳ παρεῖναι Δημόδοκον καὶ ὡς Ἀγαμέμνων καταλείποι τινὰ παρὰ τῇ γυναικὶ ποιητήν. Ἔστι δὲ τάφος οὐ πόρρω τῶν πυλῶν, ἐπίθημα ἔχων στρατιώτην ἵππῳ παρεστηκότα· ὅν τινα μέν, οὐκ οἶδα, Πραξιτέλης δὲ καὶ τὸν ἵππον καὶ τὸν στρατιώτην ἐποίησεν.

(4) Ἐσελθόντων δὲ ἐς τὴν πόλιν, οἰκοδόμημα ἐς παρασκευήν ἐστι τῶν πομπῶν, ἃς πέμπουσι, τὰς μὲν ἀνὰ πᾶν ἔτος, τὰς δὲ καὶ χρόνον διαλείποντες· καὶ πλησίον ναός ἐστι Δήμητρος, ἀγάλματα δὲ αὐτή τε καὶ ἡ παῖς, καὶ δᾷδα ἔχων Ἴακχος· γέγραπται δὲ ἐπὶ τῷ τοίχῳ γράμμασιν Ἀττικοῖς, ἔργα εἶναι Πραξιτέλους. Τοῦ ναοῦ δὲ οὐ πόρρω Ποσειδῶν ἐστιν ἐφ᾽ ἵππου, δόρυ ἀφιεὶς ἐπὶ γίγαντα Πολυβώτην, ἐς ὃν Κῴοις ὁ μῦθος περὶ τῆς ἄκρας ἔχει τῆς Χελώνης· τὸ δὲ ἐπίγραμμα τὸ ἐφ᾽ ἡμῶν τὴν εἰκόνα ἄλλῳ δίδωσι καὶ οὐ Ποσειδῶνι. Στοαὶ δέ εἰσιν ἀπὸ τῶν πυλῶν ἐς τὸν Κεραμεικὸν, καὶ εἰκόνες πρὸ αὐτῶν χαλκαῖ καὶ γυναικῶν καὶ ἀνδρῶν, ὅσοις τι ὑπῆρχεν, καὶ ὧν τις λόγος ἐς δόξαν·

(5) ἡ δὲ ἑτέρα τῶν στοῶν ἔχει μὲν ἱερὰ θεῶν, ἔχει δὲ γυμνάσιον Ἑρμοῦ καλούμενον· ἔστι δὲ ἐν αὐτῇ Πουλυτίωνος οἰκία, καθ᾽ ἣν παρὰ τὴν ἐν Ἐλευσῖνι δρᾶσαι τελετὴν Ἀθηναίων φασὶν οὐ τοὺς ἀφανεστάτους· ἐπ᾽ ἐμοῦ δὲ ἀνεῖτο Διονύσῳ. Διόνυσον δὲ τοῦτον καλοῦσι Μελπόμενον ἐπὶ λόγῳ τοιῷδε, ἐφ᾽ ὁποίῳ περ Ἀπόλλωνα Μουσηγέτην. Ἐνταῦθά ἐστιν Ἀθηνᾶς ἄγαλμα Παιωνίας, καὶ Διὸς, καὶ Μνημοσύνης, καὶ Μουσῶν, Ἀπόλλων τε, ἀνάθημα καὶ ἔργον Εὐβουλίδου, καὶ δαίμων τῶν ἀμφὶ Διόνυσον Ἄκρατος· πρόσωπόν ἐστίν οἱ μόνον ἐνῳκοδομημένον τοίχῳ. Μετὰ δὲ τὸ τοῦ Διονύσου τέμενός ἐστιν οἴκημα ἀγάλματα ἔχον ἐκ πηλοῦ, βασιλεὺς Ἀθηναίων Ἀμφικτύων, ἄλλους τε θεοὺς ἑστιῶν καὶ Διόνυσον. Ἐνταῦθα καὶ Πήγασός ἐστιν Ἐλευθερεύς, ὃς Ἀθηναίοις [τὸν] θεὸν ἐσήγαγε· συνεπελάβετο δέ οἱ τὸ ἐν Δελφοῖς μαντεῖον ἀναμνῆσαν τὴν ἐπὶ Ἰκαρίου ποτὲ ἐπιδημίαν τοῦ θεοῦ.

(6) Τὴν δὲ βασιλείαν Ἀμφικτύων ἔσχεν οὕτως. Ἀκταῖον λέγουσιν ἐν τῇ νῦν Ἀττικῇ βασιλεῦσαι πρῶτον· ἀποθανόντος δὲ Ἀκταίου Κέκροψ ἐκδέχεται τὴν ἀρχὴν θυγατρὶ συνοικῶν Ἀκταίου, καί οἱ γίνονται θυγατέρες μὲν Ἕρση καὶ Ἄγλαυρος καὶ Πάνδροσος, υἱὸς δὲ Ἐρυσίχθων. Οὗτος οὐκ ἐβασίλευσεν Ἀθηναίων, ἀλλά οἱ τοῦ πατρὸς ζῶντος τελευτῆσαι συνέβη, καὶ τὴν ἀρχὴν τὴν Κέκροπος Κραναὸς ἐξεδέξατο, Ἀθηναίων δυνάμει προύχων. Κραναῷ δὲ θυγατέρας καὶ ἄλλας καὶ Ἀτθίδα γενέσθαι λέγουσιν· ἀπὸ ταύτης ὀνομάζουσιν Ἀττικὴν τὴν χώραν, πρότερον καλουμένην Ἀκταίαν. Κραναῷ δὲ Ἀμφικτύων ἐπαναστάς, θυγατέρα ὅμως ἔχων αὐτοῦ, παύει τῆς ἀρχῆς, καὶ αὐτὸς ὕστερον ὑπὸ Ἐριχθονίου καὶ τῶν συνεπαναστάντων ἐκπίπτει· πατέρα δὲ Ἐριχθονίῳ λέγουσιν ἀνθρώπων μὲν οὐδένα εἶναι, γονέας δὲ Ἥφαιστον καὶ Γῆν.

 

 

CHAPITRE III.

Le Céramique, ses portiques, ses temples et ses statues. Les Gaulois.

1. Le quartier appelé le Céramique tient son nom du héros Ceramus, qu'on dit aussi fils de Dionysos et d'Ariane. Le portique royal est le premier à droite ; c'est là que siège celui des archontes annuels qui prend le titre de roi. Il y a sur le faîte de ce portique quelques figures en terre cuite, Thésée précipitant Sciron dans la mer, Héméra portant Céphale qu'elle enleva; dit-on, éprise de sa beauté. Elle eut de lui un fils nommé Phaéton qu'elle fit gardien de son temple, ainsi que le racontent plusieurs poètes, entre autres Hésiode dans ses vers sur les femmes célèbres.

2. Près de ce portique sont des statues qui représentent Conon debout, Timothée son fils, et le roi de Chypre Évagoras, qui engagea le roi Artaxerxés à confier les vaisseaux Phéniciens à Conon. Évagoras donna ce conseil parce qu'il était Athénien lui-même et originaire de Salamine; il descendait en effet de Tenter et d'une fille de Cinyras. Là sont aussi Jupiter (Zeus) surnommé Éleuthère et l'empereur Adrien, qui répandant ses bienfaits sur d'autres peuples soumis à son empire, en combla particulièrement les Athéniens.

3. Dans le portique qui est derrière sont peints les douze grands dieux, et sur le mur opposé, Thésée, la Démocratie et le Peuple. On a voulu exprimer par là que ce fut Thésée qui établit à Athènes un gouvernement fondé sur l'égalité. En effet, l'opinion vulgaire veut que Thésée ait remis le gouvernement au peuple et que la démocratie ait subsisté jusqu'à l'usurpation de Pisistrate. D'autres traditions également fausses ont cours parmi la multitude; comme elle ne connaît pas l'histoire, chacun prend pour des vérités ce qu'il a entendu dès son enfance dans les chœurs religieux et dans les tragédies ; on dit aussi que Thésée reprit la couronne après la mort de Ménesthée, et que ses descendants régnèrent à Athènes jusqu'à la quatrième génération. Si je voulais écrire des généalogies, je ferais facilement l'énumération de ceux qui ont régné depuis Mélanthus jusqu'à Clidicus, fils d'Ésimide, et do ceux qui avaient régné depuis Thésée.
`4. On a peint dans ce même portique la bataille de Mantinée, où les Athéniens étaient comme auxiliaires des Lacédémoniens. Xénophon et d'autres ont écrit toute l'histoire de cette guerre; la prise de la Cadmée, la défaite des Lacédémoniens à Leuctres, l'invasion des Béotiens dans le Péloponnèse et comment les Athéniens envoyèrent des secours aux Lacédémoniens. Le tableau dont il s'agit représente le combat de la cavalerie ; les personnages les plus connus sont, Gryllos, fils de Xénophon, du côté des Athéniens, et parmi les Béotiens Épaminondas de Thèbes. Ces tableaux sont d'Euphranor qui a peint aussi, dans le temple voisin, Apollon surnommé Patroos ; des deux statues d'Apollon placées devant ce temple, l'une est de Léocharès ; celle d'Apollon Alexicacos est de Calamis. Ce surnom, du dieu vient, disent les Athéniens, de ce qu'il leur indiqua, par un oracle rendu à Delphes, les moyens de faire cesser la peste dont ils étaient affligés en même temps que de la guerre du Péloponnèse.

5. On a bâti dans le même endroit un temple de la mère des dieux, sa statue a été faite par Phidias; près de là est le Sénat des cinq cents qui se renouvelle chaque année. On y remarque une statue de Jupiter (Zeus) Buléus ; un Apollon, ouvrage de Pisias, et une statue du Peuple, de la main de Lyson. Protogène de Canne et Olbiade y ont peint, le premier, les législateurs d'Athènes, et le second, ce Callippus qui conduisit les Athéniens aux Thermopyles, pour s'opposer à l'irruption des Gaulois dans la Grèce.

6. Ces Gaulois habitent les extrémités de l'Europe, vers une mer immense dont on ne connaît pas les extrémités, qui est sujette au flux et au reflux, semée d'écueils et remplie de monstres qui ne ressemblent en rien à ceux de nos mers. Le pays de ces Gaulois est traversé par l'Éridan, fleuve sur les bords duquel les filles du Soleil pleurent, dit-on, la mort de Phaéton leur frère. Le nom de Gaulois qu'on leur donne n'a prévalu que très tard; ils prenaient anciennement celui de Celtes; nom que les autres peuples leur donnaient aussi.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Γ'.

Κεραμεικὸς καὶ ἐν αὐτῷ στοαί, ἀγάλματα, γραφαὶ, ναοὶ. Γαλάται.

(1) Τὸ δὲ χωρίον, ὁ Κεραμεικὸς, τὸ μὲν ὄνομα ἔχει ἀπὸ ἥρωος Κεράμου, Διονύσου τε εἶναι καὶ Ἀριάδνης καὶ τούτου λεγομένου· πρώτη δέ ἐστιν ἐν δεξιᾷ καλουμένη στοὰ βασίλειος, ἔνθα καθίζει βασιλεὺς ἐνιαυσίαν ἄρχων ἀρχὴν, καλουμένην βασιλείαν. Ταύτης ἔπεστι τῷ κεράμῳ τῆς στοᾶς ἀγάλματα ὀπτῆς γῆς, ἀφιεὶς Θησεὺς ἐς θάλασσαν Σκίρωνα, καὶ φέρουσα Ἡμέρα Κέφαλον, ὃν κάλλιστον γενόμενόν φασιν ὑπὸ Ἡμέρας ἐρασθείσης ἁρπασθῆναι, καί οἱ παῖδα γενέσθαι Φαέθοντα, [ὃν] καὶ φύλακα ἐποίησε τοῦ ναοῦ. Ταῦτα ἄλλοι τε καὶ Ἡσίοδος εἴρηκεν ἐν ἔπεσι τοῖς ἐς τὰς γυναῖκας. (2) Πλησίον δὲ τῆς στοᾶς Κόνων ἕστηκε, καὶ Τιμόθεος υἱὸς Κόνωνος, καὶ βασιλεὺς Κυπρίων Εὐαγόρας, ὃς καὶ τὰς τριήρεις τὰς Φοινίσσας ἔπραξε παρὰ βασιλέως Ἀρταξέρξου δοθῆναι Κόνωνι· ἔπραξε δὲ ὡς Ἀθηναῖος, καὶ τὸ ἀνέκαθεν ἐκ Σαλαμῖνος, ἐπεὶ καὶ γενεαλογῶν ἐς προγόνους ἀνέβαινε Τεῦκρον καὶ Κινύρου θυγατέρα. Ἐνταῦθα ἕστηκε Ζεὺς ὀνομαζόμενος Ἐλευθέριος, καὶ βασιλεὺς Ἀδριανός, ἐς ἄλλους τε, ὧν ἦρχεν, εὐεργεσίας καὶ ἐς τὴν πόλιν μάλιστα ἀποδειξάμενος τὴν Ἀθηναίων.

(3) Στοὰ δὲ ὄπισθεν ᾠκοδόμηται γραφὰς ἔχουσα θεοὺς δώδεκα καλουμένους· ἐπὶ δὲ τῷ τοίχῳ τῷ πέραν Θησεύς ἐστι γεγραμμένος καὶ Δημοκρατία τε καὶ Δῆμος. Δηλοῖ δὲ ἡ γραφὴ Θησέα εἶναι τὸν καταστήσαντα Ἀθηναίοις ἐξ ἴσου πολιτεύεσθαι· κεχώρηκε δὲ φήμη καὶ ἄλλως ἐς τοὺς πολλούς, ὡς Θησεὺς παραδοίη τὰ πράγματα τῷ δήμῳ καὶ ὡς ἐξ ἐκείνου δημοκρατούμενοι διαμείναιεν, πρὶν ἢ Πεισίστρατος ἐτυράννησεν ἐπαναστάς. Λέγεται μὲν δὴ καὶ ἄλλα οὐκ ἀληθῆ παρὰ τοῖς πολλοῖς, οἷα ἱστορίας ἀνηκόοις οὖσι, καὶ ὁπόσα ἤκουον εὐθὺς ἐκ παίδων ἔν τε χοροῖς καὶ τραγῳδίαις πιστὰ ἡγουμένοις, λέγεται δὲ καὶ ἐς τὸν Θησέα, ὡς αὐτός τε ἐβασίλευσε, καὶ ὕστερον Μενεσθέως τελευτήσαντος, καὶ ἐς τετάρτην οἱ Θησεῖδαι γενεὰν διέμειναν ἄρχοντες. Εἰ δέ μοι γενεαλογεῖν ἤρεσκε, καὶ τοὺς ἀπὸ Μελάνθου βασιλεύσαντας, ἐς Κλείδικον τὸν Αἰσιμίδου, καὶ τούτους ἂν ἀπηριθμησάμην.

(4) Ἐνταῦθά ἐστι γεγραμμένον καὶ τὸ περὶ Μαντίνειαν Ἀθηναίων ἔργον, οἳ βοηθήσοντες Λακεδαιμονίοις ἐπέμφθησαν. Συνέγραψαν δὲ ἄλλοι τε καὶ Ξενοφῶν τὸν πάντα πόλεμον, κατάληψίν τε τῆς Καδμείας καὶ τὸ πταῖσμα Λακεδαιμονίων ἐν Λεύκτροις, καὶ ὡς ἐς Πελοπόννησον ἐσέβαλον Βοιωτοὶ, καὶ τὴν συμμαχίαν Λακεδαιμονίοις τὴν παρ᾽ Ἀθηναίων ἐλθοῦσαν. Ἐν δὲ τῇ γραφῇ τῶν ἱππέων ἐστὶ μάχη, ἐν ᾗ γνωριμώτατοι Γρύλος τε ὁ Ξενοφῶντος ἐν τοῖς Ἀθηναίοις, καὶ κατὰ τὴν ἵππον τὴν Βοιωτίαν Ἐπαμινώνδας ὁ Θηβαῖος· ταύτας τὰς γραφὰς Εὐφράνωρ ἔγραψεν Ἀθηναίοις, καὶ πλησίον ἐποίησεν ἐν τῷ ναῷ τὸν Ἀπόλλωνα Πατρῷον ἐπίκλησιν. Πρὸ δὲ τοῦ νεὼ τὸν μὲν Λεωχάρης, ὃν δὲ καλοῦσιν Ἀλεξίκακον, Κάλαμις ἐποίησε. Τὸ δὲ ὄνομα τῷ θεῷ γενέσθαι λέγουσιν, ὅτι τὴν λοιμώδη σφίσι νόσον ὁμοῦ τῷ Πελοποννησίων πολέμῳ πιέζουσαν κατὰ μάντευμα ἔπαυσε Δελφῶν.

(5) ᾨκοδόμηται δὲ καὶ μητρὸς θεῶν ἱερόν, ἣν Φειδίας εἰργάσατο, καὶ πλησίον, τῶν πεντακοσίων καλουμένων βουλευτήριον, οἳ βουλεύουσιν ἐνιαυτὸν Ἀθηναίοις. Βουλαίου δὲ ἐν αὐτῷ κεῖται ξόανον Διὸς, καὶ Ἀπόλλων, τέχνη Πεισίου, καὶ Δῆμος, ἔργον Λύσωνος· τοὺς δὲ θεσμοθέτας ἔγραψε Πρωτογένης Καύνιος, Ὀλβιάδης δὲ Κάλλιππον, ὃς Ἀθηναίους ἐς Θερμοπύλας ἤγαγε, φυλάξοντας τὴν ἐς τὴν Ἑλλάδα Γαλατῶν ἐσβολήν.

(6) Οἱ δὲ Γαλάται οὗτοι νέμονται τῆς Εὐρώπης τὰ ἔσχατα, ἐπὶ θαλάσσῃ πολλῇ καὶ ἐς τὰ πέρατα οὐ πλωίμῳ· παρέχεται δὲ ἄμπωτιν καὶ ῥαχίαν καὶ θηρία οὐδὲν ἐοικότα τοῖς ἐν θαλάσσῃ τῇ λοιπῇ· καί σφισι διὰ τῆς χώρας ῥεῖ ποταμὸς Ἠριδανός, ἐφ᾽ ᾧ τὰς θυγατέρας τὰς Ἡλίου ὀδύρεσθαι νομίζουσι τὸ περὶ τὸν Φαέθοντα τὸν ἀδελφὸν πάθος. Ὀψὲ δέ ποτε αὐτοὺς καλεῖσθαι Γαλάτας ἐξενίκησεν· Κελτοὶ γὰρ κατά τε σφᾶς τὸ ἀρχαῖον καὶ παρὰ τοῖς ἄλλοις ὠνομάζοντο.

 

CHAPITRE IV.

Les Gaulois. Ancyre. Leur Pergame.

1. CES peuples ayant rassemblé une armée considérable, prirent leur route le long du golfe Ionien et chassèrent de leur pays les Illyriens, les peuples qui demeurent entre l'Illyrie et la Macédoine, les Macédoniens eux-mêmes, et envahirent la Thessalie. Ils étaient déjà près des Thermopyles, que les Grecs pour la plupart n'avaient pas encore songé à sortir de l'inaction pour s'opposer à l'irruption des barbares. Très maltraités d'abord par Philippe et par Alexandre, les Grecs avaient perdu le reste de leurs forces sous Antipater et sous Cassandre, de sorte que chaque peuple croyait, à cause de sa faiblesse, pouvoir sans honte, se dispenser de concourir à la défense commune.

2. Les Athéniens, quoique les plus épuisés par une longue guerre contre les Macédoniens, et par de nombreuses défaites, résolurent cependant d'aller défendre les Thermopyles avec ceux des Grecs qui voudraient se réunir à eux, et ils prirent Callippos pour général. S'étant postés à l'endroit où le passage pour entrer dans la Grèce est le plus étroit, ils arrêtèrent effectivement les Gaulois ; mais ceux-ci ayant trouvé le sentier par lequel Éphialte de Trachine avait jadis conduit les Mèdes, forcèrent les Phocéens qui le gardaient et se trouvèrent de l'autre côté de l'Éta sans que les Grecs en fussent instruits.

3. Les Athéniens rendirent en cette occasion les plus grands services aux autres Grecs, en combattant de part et d'autre les barbares qui les enveloppaient. Ceux qui étaient sur les vaisseaux eurent surtout beaucoup à souffrir, le golfe Lamiaque étant très bourbeux aux environs des Thermopyles; ce qui vient, je crois, des eaux Thermales qui s'écoulent par-là dans la mer. Ils avaient donc beaucoup plus de peine que les autres; car, après avoir reçu les Grecs sur leurs vaisseaux, il fallait que, malgré. le poids de ces hommes et de leurs armes, il se tirassent à force de rames de ces eaux bourbeuses.

4. Ils sauvèrent ainsi les autres Grecs. Les Gaulois se trouvant en-deça des Thermopyles, ne s'inquiétèrent point des autres villes, empressés qu'ils étaient d'aller piller Delphes et les richesses du dieu. Les habitants de Delphes et les Phocéens des villes voisines du Parnasse se rassemblèrent pour les combattre, et les Étoliens, qui avaient alors une jeunesse très nombreuse et très florissante, leur envoyèrent aussi des secours. A peine en fut-on venu aux mains que la foudre éclata de toutes parts sur les Gaulois; des rochers se détachant du Parnasse fondirent sur eux, et l'on vit apparaître des guerriers armés de toutes pièces qui leur inspirèrent beaucoup d'effroi. Deux de ces guerriers, Hyperochus et Hamadocus, venaient, dit-on, du pays des Hyperboréens; le troisième était Pyrrhus, fils d'Achille, à qui les Delphiens, depuis le secours qu'il leur porta en cette occasion, sacrifient comme à un héros, tandis qu'auparavant, le regardant comme un ennemi, ils méprisaient même son tombeau.

5. Les Gaulois s'étant embarqués pour la plupart, passèrent en Asie et en ravagèrent les côtes. Ils furent ensuite repoussés dans l'intérieur, par les habitants de Pergame, pays qu'on appelait jadis la Teuthranie, et ils s'établirent dans la contrée située au - delà du fleuve Sangarius, après avoir pris aux Phrygiens Ancyre, ville fondée jadis par Midas, fils de Gordias; l'ancre trouvée par Midas, se voyait encore de mon temps dans le temple de Jupiter (Zeus). On y voit aussi la fontaine qui porte le nom de Midas, aux eaux de laquelle il avait, dit-on, mêlé du vin pour prendre Silène. Les Gaulois prirent donc Ancyre ainsi que Pessinonte, ville située au pied de la montagne sur laquelle on dit qu'Agdistis et Atys sont enterrés.

6. On voit encore à Pergame des dépouilles des Gaulois ainsi qu'un tableau où le combat qu'on leur livra est représenté. Le pays de Pergame était, dit-on, anciennement consacré aux Cabires. Les habitants se prétendent issus des Arcadiens, qui passèrent en Asie avec Télephe. Ils se sont distingués par trois exploits très mémorables; en faisant la conquête de l'Asie mineure; en chassant les Gaulois, et en attaquant sous les ordres de Télèphe, les Grecs, qui, commandés par Agamemnon, ravageaient la Mysie, où ils avaient débarqué par erreur, la prenant pour le pays des Troyens. Les Pergaméniens peuvent s'être signalés dans d'autres guerres, mais elles ne sont pas venues à ma connaissance. Je reviens maintenant à mon sujet.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Δ'.

Γαλάται. Ἄγκυρα πόλις. Περγαμηνοὶ.

Συλλεγεῖσα δέ σφισι στρατιὰ τρέπεται τὴν ἐπὶ Ἰονίου, καὶ τό τε Ἰλλυριῶν ἔθνος καὶ πᾶν ὅσον ἄχρι Μακεδόνων ᾤκει, καὶ Μακεδόνας αὐτοὺς ἀναστάτους ἐποίησε, Θεσσαλίαν τε ἐπέδραμε· καὶ ὡς ἐγγὺς Θερμοπυλῶν ἐγένοντο, ἐνταῦθα οἱ πολλοὶ τῶν Ἑλλήνων ἐς τὴν ἔφοδον ἡσύχαζον τῶν βαρβάρων, ἅτε ὑπὸ Ἀλεξάνδρου μεγάλως καὶ Φιλίππου κακωθέντες πρότερον· καθεῖλε δὲ καὶ Ἀντίπατρος καὶ Κάσσανδρος ὕστερον τὸ Ἑλληνικόν· ὥστε ἕκαστοι δι᾽ ἀσθένειαν οὐδὲν αἰσχρὸν ἐνόμιζον ἀπεῖναι τὸ κατὰ σφᾶς τῆς βοηθείας.

(2) Ἀθηναῖοι δὲ μάλιστα μὲν τῶν Ἑλλήνων ἀπειρήκεσαν μήκει τοῦ Μακεδονικοῦ πολέμου, καὶ προσπταίοντες τὰ πολλὰ ἐν ταῖς μάχαις· ἐξιέναι δὲ ὅμως ὥρμηντο ἐς τὰς Θερμοπύλας σὺν τοῖς ἐλθοῦσι τῶν Ἑλλήνων, ἑλόμενοι σφίσι τὸν Κάλλιππον τοῦτον ἡγεῖσθαι. Καταλαβόντες δὲ, ᾗ στενώτατον ἦν, τῆς ἐσόδου τῆς ἐς τὴν Ἑλλάδα, εἶργον τοὺς βαρβάρους. Ἀνευρόντες δὲ οἱ Κελτοὶ τὴν ἀτραπόν, ἣν καὶ Μήδοις ποτὲ Ἐφιάλτης ἡγήσατο ὁ Τραχίνιος, καὶ βιασάμενοι Φωκέων τοὺς τεταγμένους ἐπ᾽ αὐτῇ, λανθάνουσι τοὺς Ἕλληνας ὑπερβαλόντες τὴν Οἴτην.

(3) Ἔνθα δὴ πλείστου παρέσχοντο αὑτοὺς Ἀθηναῖοι τοῖς Ἕλλησιν ἀξίους, ἀμφοτέρωθεν, ὡς ἐκυκλώθησαν, ἀμυνόμενοι τοὺς βαρβάρους. Οἱ δέ σφισιν ἐπὶ τῶν νεῶν μάλιστα ἐταλαιπώρουν, ἅτε τοῦ κόλπου τοῦ Λαμιακοῦ τέλματος πρὸς ταῖς Θερμοπύλαις ὄντος· αἴτιον δὲ, ἐμοὶ δοκεῖν, τὸ ὕδωρ ταύτῃ τὸ θερμὸν ἐκρέον ἐς τὴν θάλασσαν· μείζονα οὖν εἶχον οὗτοι πόνον. Ἀναλαβόντες γὰρ ἐπὶ τὰ καταστρώματα τοὺς Ἕλληνας, ναυσὶν ὑπό τε ὅπλων βαρείαις καὶ ἀνδρῶν ἐβιάζοντο κατὰ τοῦ πηλοῦ πλεῖν.

(4) Οὗτοι μὲν δὴ τοὺς Ἕλληνας τρόπον τὸν εἰρημένον ἔσωζον. Οἱ δὲ Γαλάται Πυλῶν τε ἐντὸς ἦσαν, καὶ τὰ πολίσματα ἑλεῖν ἐν οὐδενὶ τὰ λοιπὰ ποιησάμενοι Δελφοὺς καὶ τὰ χρήματα. Τοῦ θεοῦ διαρπάσαι μάλιστα εἶχον σπουδήν. Καί σφισιν αὐτοί τε Δελφοὶ καὶ Φωκέων ἀντετάχθησαν οἱ τὰς πόλεις περὶ τὸν Παρνασσὸν οἰκοῦντες, ἀφίκετο δὲ καὶ δύναμις Αἰτωλῶν· τὸ γὰρ Αἰτωλικὸν προεῖχεν ἀκμῇ νεότητος τὸν χρόνον τοῦτον. Ὡς δὲ ἐς χεῖρας συνῄεσαν, ἐνταῦθα κεραυνοί τε ἐφέροντο ἐς τοὺς Γαλάτας καὶ ἀπορραγεῖσαι πέτραι τοῦ Παρνασσοῦ, δείματά τε ἄνδρες ἐφίσταντο ὁπλῖται τοῖς βαρβάροις· τούτων τοὺς μὲν ἐξ Ὑπερβορέων λέγουσιν ἐλθεῖν, Ὑπέροχον καὶ Ἀμάδοκον, τὸν δὲ τρίτον Πύρρον εἶναι τὸν Ἀχιλλέως. Ἐναγίζουσι δὲ ἀπὸ ταύτης Δελφοὶ τῆς συμμαχίας Πύρρῳ, πρότερον ἔχοντες ἅτε ἀνδρὸς πολεμίου καὶ τὸ μνῆμα ἐν ἀτιμίᾳ.

(5) Γαλατῶν δὲ οἱ πολλοὶ ναυσὶν ἐς τὴν Ἀσίαν διαβάντες τὰ παραθαλάσσια αὐτῆς ἐλεηλάτουν. Χρόνῳ δὲ ὕστερον οἱ Πέργαμον ἔχοντες, πάλαι δὲ Τευθρανίαν καλουμένην, ἐς ταύτην Γαλάτας ἐλαύνουσιν ἀπὸ θαλάσσης. Οὗτοι μὲν δὴ τὴν ἐκτὸς Σαγγαρίου χώραν ἔσχον, Ἄγκυραν πόλιν ἑλόντες Φρυγῶν, ἣν Μίδας ὁ Γορδίου πρότερον ᾤκισεν. Ἄγκυρα δέ, ἣν ὁ Μίδας ἀνεῦρεν, ἦν ἔτι καὶ ἐς ἐμὲ ἐν ἱερῷ Διὸς, καὶ κρήνη Μίδου καλουμένη· ταύτην οἴνῳ κεράσαι Μίδαν φασὶν ἐπὶ τὴν θήραν τοῦ Σιληνοῦ. Ταύτην τε δὴ τὴν Ἄγκυραν εἷλον, καὶ Πεσσινοῦντα ὑπὸ τὸ ὄρος, τὴν Ἄγδιστιν, ἔνθα καὶ τὸν Ἄττην τεθάφθαι λέγουσι.

(6) Περγαμηνοῖς δὲ ἔστι μὲν σκῦλα ἀπὸ Γαλατῶν, ἔστι δὲ γραφὴ τὸ ἔργον [τὸ] πρὸς Γαλάτας ἔχουσα. Ἣν δὲ νέμονται οἱ Περγαμηνοί, Καβείρων ἱεράν φασιν εἶναι τὸ ἀρχαῖον· αὐτοὶ δὲ Ἀρκάδες ἐθέλουσιν εἶναι τῶν ὁμοῦ Τηλέφῳ διαβάντων ἐς τὴν Ἀσίαν. Πολέμων δὲ τῶν μὲν ἄλλων, εἰ δή τινας ἐπολέμησαν, οὐκ ἐς ἅπαντας κεχώρηκεν ἡ φήμη· τρία δὲ γνωριμώτατα ἐξείργασταί σφισι, τῆς τε Ἀσίας ἀρχὴ τῆς κάτω, καὶ ἡ Γαλατῶν ἀπ᾽ αὐτῆς ἀναχώρησις, καὶ τὸ ἐς τοὺς σὺν Ἀγαμέμνονι Τηλέφου τόλμημα, ὅτε Ἕλληνες ἁμαρτόντες Ἰλίου, τὸ πεδίον ἐλεηλάτουν τὸ Μυσὸν, ὡς γῆν τὴν Τρῳάδα. Ἐπάνειμι δὲ ἐς τὴν ἀρχὴν, ὅθεν ἐξέβην τοῦ λόγου.

 

 

CHAPITRE V.

Le Tholus. Les Héros Éponymes. Hadrien.

1. L'ÉDIFICE nommé le Tholus est auprès du sénat des cinq cents. Les Prytanes y offrent des sacrifices et on y voit quelques petites statues d'argent. Un peu plus haut sont les statues des héros dont les tribus d'Athènes ont dans la suite pris les noms. Hérodote nous fait connaître ce-lui qui porta de quatre à dix le nombre des tribus, et changea leurs anciens noms.

2. Les Éponymes (c'est le nom qu'on donne à ces héros,) sont Hippothoon, fils de Neptune (Poséidon) et d'Alopé, fille de Cercyon; Antiochus, fils d'Hercule et de Midée, fille de Phylas, et Ajax, fils de Télamon. Les héros Athéniens sont, Léos, qui, d'après un oracle, livra sa fille pour le salut de l'état; Érechthée, qui défit les Éleusiniens et tua leur général Immaradus, fils d'Eumolpe; Égée, Énée, fils naturel de Pandion, et Acamas l'un des fils de Thésée.

3. Quant à Cécrops et à Pandion dont on voit aussi les statues parmi celles des Éponymes, je ne sais pas quels sont les personnages honorés sous ces noms-là ; deux Cécrops, en effet, ont été rois, le premier est celui qui avait épousé la fille de Cranaüs; un autre Cécrops, fils d'Érechthée, petit-fils de Pandion, arrière petit-fils d'Érichthonius, régna dans la suite et finit par aller s'établir dans l'Eubée. On connaît aussi deux Pandion qui ont régné ; le premier, fils d'Erichthonius, et l'autre, fils du second Cécrops. Ce dernier ayant été détrôné par les Métionides se réfugia avec ses enfants chez Phylas, roi de Mégare, dont il avait épousé la fille ; il y mourut de maladie, dit-on, et son tombeau se voit dans la Mégaride sur le rocher de Minerve (Athéna) Éthyia près de la mer.

4. Ses fils étant revenus de Mégare, chassèrent les Métionides, et Égée leur aîné monta sur le trône d'Athènes. Ce Pandion fut malheureux en filles, et elles ne laissèrent point de fils pour le venger. Il avait cependant, pour sa sûreté, contracté une alliance avec un roi Thrace, mais il est impossible aux humains de prévenir ce qui a été résolu par les dieux. On raconte que Térée, qui avait épousé Progné, déshonora Philomèle, action contraire à toutes les lois reçues dans la Grèce, et que de plus, il la mutila, ce qui mit ces deux femmes dans la nécessité de se venger de lui. Il y a dans la citadelle une statue de Pandion qui mérite d'être vue.µ

5. Ce sont là les anciens héros Éponymes. Quelques tribus, depuis, ont pris les noms d'Attale, roi de Mysie; de Ptolémée, roi d'Égypte, et de mon temps, celui de l'empereur Adrien, prince qui a donné le plus grand lustre au culte des dieux et qui a tout fait pour le bonheur de chacun des peuples soumis à son empire. Il n'a jamais entrepris aucune guerre sans y être forcé, il a dompté les Hébreux, peuple des pays au-dessus de la Syrie, qui s'étaient révoltés: les temples qu'il a fait bâtir en entier, ceux qu'il a enrichis de ses offrandes ou agrandis par de nouvelles constructions, les dons qu'il a faits à des villes Grecques et même à des villes barbares qui ont eu recours à lui, tout cela se trouve écrit à Athènes dans le temple consacré à tous les Dieux.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ε'.

Θόλος. Ἐπώνυμοι. Ἀδριανός.

(1) Τοῦ βουλευτηρίου τῶν πεντακοσίων πλησίον Θόλος ἐστὶ καλουμένη, καὶ θύουσί τε ἐνταῦθα οἱ πρυτάνεις καί τινα καὶ ἀργύρου πεποιημένα ἐστὶν ἀγάλματα οὐ μεγάλα. Ἀνωτέρω δὲ ἀνδριάντες ἑστήκασιν ἡρώων, ἀφ᾽ ὧν Ἀθηναίοις ὕστερον τὰ ὀνόματα ἔσχον αἱ φυλαί· ὅστις δὲ κατεστήσατο δέκα ἀντὶ τεσσάρων φυλὰς εἶναι καὶ μετέθετό σφισι τὰ ὀνόματα ἀντὶ τῶν ἀρχαίων, Ἡροδότῳ καὶ ταῦτά ἐστιν εἰρημένα.

(2) Τῶν δὲ ἐπωνύμων (καλοῦσι γὰρ οὕτω σφᾶς) ἔστι μὲν Ἱπποθόων Ποσειδῶνος καὶ Ἀλόπης, θυγατρὸς Κερκυόνος· ἔστι δὲ Ἀντίοχος τῶν παίδων τῶν Ἡρακλέους, γενόμενος ἐκ Μήδας Ἡρακλεῖ τῆς Φύλαντος· καὶ τρίτος Αἴας ὁ Τελαμῶνος· ἐκ δὲ Ἀθηναίων, Λεώς· δοῦναι δὲ ἐπὶ σωτηρίᾳ λέγεται κοινῇ τὰς θυγατέρας, τοῦ θεοῦ χρήσαντος. Ἐρεχθεύς τέ ἐστιν ἐν τοῖς ἐπωνύμοις, ὃς ἐνίκησεν Ἐλευσινίους μάχῃ, καὶ τὸν ἡγούμενον ἀπέκτεινεν Ἰμμάραδον τὸν Εὐμόλπου. Αἰγεύς τέ ἐστι, καὶ Οἰνεὺς Πανδίονος υἱὸς νόθος, καὶ τῶν Θησέως παίδων Ἀκάμας.

(3) Κέκροπα δὲ καὶ Πανδίονα (εἶδον γὰρ καὶ τούτων ἐν τοῖς ἐπωνύμοις εἰκόνας), οὐκ οἶδα οὓς ἄγουσιν ἐν τιμῇ· πρότερός τε γὰρ ἦρξε Κέκροψ, ὃς τὴν Ἀκταίου θυγατέρα ἔσχε, καὶ ὕστερος, ὃς δὴ καὶ μετῴκησεν ἐς Εὔβοιαν, Ἐρεχθέως υἱὸς τοῦ Πανδίονος τοῦ Ἐριχθονίου. Καὶ δὴ καὶ Πανδίων ἐβασίλευσεν ὅ τε Ἐριχθονίου, καὶ ὁ Κέκροπος τοῦ δευτέρου. Τοῦτον Μητιονίδαι τῆς ἀρχῆς ἐξελαύνουσι, καί οἱ φυγόντι ἐς Μέγαρα (θυγατέρα γὰρ εἶχε Πύλα τοῦ βασιλεύσαντος ἐν Μεγάροις) συνεκπίπτουσιν οἱ παῖδες· καὶ Πανδίονα μὲν αὐτοῦ λέγεται νοσήσαντα ἀποθανεῖν, καί οἱ πρὸς θαλάσσῃ μνῆμά ἐστιν ἐν τῇ Μεγαρίδι ἐν Ἀθηνᾶς Αἰθυίας καλουμένῳ σκοπέλῳ.

(4) Οἱ δὲ παῖδες κατίασί τε ἐκ τῶν Μεγάρων, ἐκβαλόντες Μητιονίδας, καὶ τὴν ἀρχὴν τῶν Ἀθηναίων Αἰγεὺς πρεσβύτατος ὢν ἔσχεν. Θυγατέρας δὲ οὐ σὺν ἀγαθῷ δαίμονι ἔθρεψεν ὁ Πανδίων, οὐδέ οἱ τιμωροὶ παῖδες ἀπ᾽ αὐτῶν ἐλείφθησαν· καίτοι δυνάμεώς γε ἕνεκα πρὸς τὸν Θρᾷκα τὸ κῆδος ἐποιήσατο. Ἀλλ᾽ οὐδεὶς πόρος ἐστὶν ἀνθρώπῳ παραβῆναι τὸ καθῆκον ἐκ τοῦ θεοῦ. Λέγουσιν, ὡς Τηρεὺς συνοικῶν Πρόκνῃ Φιλομήλαν ᾔσχυνεν, οὐ κατὰ νόμον δράσας τὸν Ἑλλήνων, καὶ τὸ σῶμα ἔτι λωβησάμενος τῇ παιδὶ ἤγαγεν ἐς ἀνάγκην δίκης τὰς γυναῖκας. Πανδίονι δὲ καὶ ἄλλος ἀνδριάς ἐστιν ἐν ἀκροπόλει θέας ἄξιος.

(5) Οἵδε μέν εἰσιν Ἀθηναίοις ἐπώνυμοι τῶν ἀρχαίων. Ὕστερον δὲ καὶ ἀπὸ τῶνδε φυλὰς ἔχουσιν, Ἀττάλου τοῦ Μυσοῦ, καὶ Πτολεμαίου τοῦ Αἰγυπτίου, καὶ κατ᾽ ἐμὲ ἤδη βασιλέως Ἀδριανοῦ, τῆς τε ἐς τὸ θεῖον τιμῆς ἐπὶ πλεῖστον ἐλθόντος, καὶ τῶν ἀρχομένων ἐς εὐδαιμονίαν τὰ μέγιστα ἑκάστοις παρασχομένου. καὶ ἐς μὲν πόλεμον οὐδένα ἑκούσιος κατέστη, Ἑβραίους δὲ τοὺς ὑπὲρ Σύρων ἐχειρώσατο ἀποστάντας· ὁπόσα δὲ θεῶν ἱερὰ τὰ μὲν ᾠκοδόμησεν ἐξ ἀρχῆς, τὰ δὲ καὶ ἐπεκόσμησεν ἀναθήμασι καὶ κατασκευαῖς ἢ δωρεὰς πόλεσιν ἔδωκεν Ἑλληνίσι, τὰς δὲ καὶ τῶν βαρβάρων τοῖς δεηθεῖσιν, ἔστιν οἱ πάντα γεγραμμένα Ἀθήνῃσιν ἐν τῷ κοινῷ τῶν θεῶν ἱερῷ.

 

CHAPITRE VI.

. Ptolémée, fils de Lagus.

1. QUANT à Attale et à Ptolémée, ils sont trop anciens pour qu'il reste beaucoup de souvenirs de leurs actions. Depuis longtemps on néglige les écrivains qui, ayant vécu avec eux, nous ont transmis leur histoire; c'est ce qui m'a déterminé à entrer dans quelques détails sur ce qu'ils ont fait, et sur les moyens employés par leurs pères pour conquérir l'Égypte, la Mysie et les pays circonvoisins.

2. Ptolémée, suivant les Macédoniens, était réellement né de Philippe, fils d'Amyntas, quoiqu'il passât pour fils de Lagus : sa mère, en effet, était enceinte, lorsque Philippe la donna en mariage à Lagos. Ptolémée se signala, dit-on, en Asie par plusieurs actions, éclatantes ; et lorsque Alexandre courut un si grand danger chez les Oxydraques, il fut celui qui s'exposa le plus pour sa défense : après la mort de ce prince, il s'opposa à ceux qui voulaient donner tous ses états à Aridée, fils de Philippe, et fut ainsi la principale cause du partage qui s'en fit en plusieurs royaumes.

3. Étant passé en Égypte, il tua Cléomène qu'Alexandre avait établi satrape de ce pays, et qui lui était suspect parce qu'il le croyait attaché à Perdiccas. Il se fit remettre le corps d'Alexandre par les Macédoniens, qui étaient chargés de le transporter à Égé, et il lui fit faire à Memphis des obsèques suivant les usages de la Macédoine. Sachant que Perdiccas voulait lui faire la guerre, il mit l'Égypte en état de défense ; sous le titre spécieux de protecteur d'Aridée, fils de Philippe, et d'Alexandre, fils d'Alexandre et de Roxane, fille d'Oxyarte. Perdiccas voulait en effet enlever à Ptolémée le royaume d'Égypte, mais il fut repoussé. Ayant perdu par cet échec une partie de sa réputation militaire, étant d'ailleurs devenu odieux aux Macédoniens, il fut tué par les gardes du corps.

4. La mort de Perdiccas enhardit Ptolémée à faire de nouvelles entreprises, il s'empara donc de la Syrie et de la Phénicie; et d'un autre côté, il reçut dans ses états Séleucus, qui avait été chassé des siens par Antigone ; il prit même les armes pour s'opposer aux projets de ce dernier, et engagea Cassandre fils d'Antipater, ainsi que Lysimaque, roi de Thrace à se réunir à lui pour cette guerre, en leur parlant de la fuite de Séleucus et de l'accroissement redoutable pour tous que prenait la puissance d'Antigone.

5. Ce dernier n'était pas très rassuré sur sa position, il se préparait cependant à la guerre, et ayant appris que Ptolémée marchait en Libye contre les Cyrénéens, qui s'étaient révoltés, il se jeta soudainement sur la Syrie et la Phénicie, qui ne firent aucune résistance; après en avoir confié la défense à Démétrius son fils, jeune encore, mais qui annonçait beaucoup de talents, il retourna vers l'Hellespont. Il n'y était pas encore arrivé que la nouvelle de la défaite de Démétrius par Ptolémée, l'obligea de revenir avec son armée. Démétrius n'avait pourtant pas abandonné tout le pays à Ptolémée, il avait même attiré dans une embuscade et tué un parti peu nombreux d'Égyptiens. Dans ces circonstances, Ptolémée, ne jugeant pas à propos d'attendre Antigone, se retira en Égypte.

6. L'hiver étant passé, Démétrius conduisit une escadre vers l'île de Chypre, y défit en combat naval Ménélas l'un des satrapes de Ptolémée, et ensuite Ptolémée lui-même, qui était venu l'attaquer. Ptolémée, s'enfuit en Égypte ; assiégé en pleine temps par les troupes de terre que commandait Antigone et par les forces navales de Démétrios, il se vit alors réduit aux dernières extrémités ; mais une armée de terre qu'il plaça vers Péluse, et les vaisseaux par lesquels il défendit l'entrée du fleuve, lui conservèrent ses états. Antigone, forcé de renoncer pour le moment à l'espoir de prendre l'Égypte, envoya Démétrius avec des vaisseaux attaquer l'île de Rhodes : il se flattait que cette île, s'il parvenait à s'en emparer, lui servirait dé place d'armes pour faire la guerre aux Égyptiens : mais les Rhodiens se défendirent avec tant de valeur et d'habileté, et Ptolémée employa si bien tout ce qu'il avait de moyens pour les secourir, que Démétrius fut obligé de se retirer.

7. Peu de temps après avoir échoué dans ces deux entreprises, Antigone eut encore la témérité de livrer bataille à Lysimaque, Cassandre et Séleucus, dont les forces étaient réunies. Il y perdit la plus grande partie de son armée, et il mourut lui-même épuisé de fatigue, surtout par la durée de la guerre contre Eumènes. Cassandre est à mon avis le plus criminel de tous les rois qui contribuèrent à la chute d'Antigone, car c'était par les secours de ce prince qu'il avait conservé le royaume de Macédoine, et il ne rougit point de faire la guerre à son bienfaiteur.

8. Antigone étant mort, Ptolémée reprit la Syrie et l'île de Chypre et rétablit Pyrrhus sur le trône de l'Épire. Magas, fils de Bérénice, alors épouse de Ptolémée, reprit aussi Cyrène cinq ans après sa rébellion. Si Ptolémée devait réellement le jour à Philippe, fils d'Amyntas, il tenait bien de son Père par son goût effréné pour les femmes; en effet, Eurydice, fille d'Antipater, était son épouse, et lui avait donné des enfants, lorsqu'il en eut de Bérénice dont les charmes le séduisirent, et qu'Antipater avait envoyée en Égypte avec sa fille. Près de mourir, il laissa le trône à Ptolémée : c'était un fils qu'il avait eu de cette Bérénice, et non de la fille d'Antipater. Ce second Ptolémée est celui qui donna son nom à une des tribus d'Athènes.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΣΤΙΓΜΑ'.

Πτολεμαῖος τοῦ Λάγου.

(1) Τὰ δὲ ἐς Ἄτταλον καὶ Πτολεμαῖον ἡλικίᾳ τε ἦν ἀρχαιότερα, ὡς μὴ μένειν ἔτι τὴν φήμην αὐτῶν, καὶ οἱ συγγενόμενοι τοῖς βασιλεῦσιν ἐπὶ συγγραφῇ τῶν ἔργων, καὶ πρότερον ἔτι ἠμελήθησαν. Τούτων ἕνεκά μοι καὶ τὰ τῶνδε ἐπῆλθε δηλῶσαι ἔργα τε ὁποῖα ἔπραξαν, καὶ ὡς ἐς τοὺς πατέρας αὐτῶν περιεχώρησεν Αἰγύπτου καὶ ἡ Μυσῶν καὶ τῶν προσοίκων ἀρχή.

(2) Πτολεμαῖον Μακεδόνες Φιλίππου παῖδα εἶναι τοῦ Ἀμύντου, λόγῳ δὲ Λάγου νομίζουσι· τὴν γάρ οἱ μητέρα ἔχουσαν ἐν γαστρὶ δοθῆναι γυναῖκα ὑπὸ Φιλίππου Λάγῳ. Πτολεμαῖον δὲ λέγουσιν ἄλλα τε ἐν τῇ Ἀσίᾳ λαμπρὰ ἀποδείξασθαι, καὶ Ἀλεξάνδρῳ κινδύνου ξυμβάντος ἐν Ὀξυδράκαις, μάλιστά οἱ τῶν ἑταίρων ἀμῦναι. Τελευτήσαντος δὲ Ἀλεξάνδρου τοῖς ἐς Ἀριδαῖον τὸν Φιλίππου τὴν πᾶσαν ἄγουσιν ἀρχὴν ἀντιστὰς, αὐτὸς μάλιστα ἐγένετο ἐς τὰς βασιλείας αἴτιος τὰ ἔθνη νεμηθῆναι.

(3) Αὐτὸς δὲ ἐς Αἴγυπτον διαβὰς, Κλεομένην τε ἀπέκτεινεν, ὃν σατραπεύειν Αἰγύπτου κατέστησεν Ἀλέξανδρος, Περδίκκᾳ νομίζων εὔνουν καὶ δι᾽ αὐτὸ οὐ πιστὸν ἑαυτῷ, καὶ Μακεδόνων τοὺς ταχθέντας τὸν Ἀλεξάνδρου νεκρὸν ἐς Αἰγὰς κομίζειν ἀνέπεισεν αὑτῷ παραδοῦναι· καὶ τὸν μὲν νόμῳ τῷ Μακεδόνων ἔθαπτεν ἐν Μέμφει, οἷα δὲ ἐπιστάμενος πολεμήσοντα Περδίκκαν, Αἴγυπτον εἶχεν ἐν φυλακῇ. Περδίκκας δὲ ἐς μὲν τὸ εὐπρεπὲς τῆς στρατείας ἐπήγετο Ἀριδαῖον τὸν Φιλίππου, καὶ παῖδα Ἀλέξανδρον ἐκ ῾Ρωξάνης τῆς Ὀξυάρτου γεγονότα καὶ Ἀλεξάνδρου, τῷ δὲ ἔργῳ Πτολεμαῖον ἐπεβούλευεν ἀφελέσθαι τὴν ἐν Αἰγύπτῳ βασιλείαν. Ἐξωσθεὶς δὲ Αἰγύπτου, καὶ τὰ ἐς πόλεμον ἔτι οὐχ ὁμοίως θαυμαζόμενος, διαβεβλημένος δὲ καὶ ἄλλως ἐς τοὺς Μακεδόνας, ἀπέθανεν ὑπὸ τῶν σωματοφυλάκων.

(4) Πτολεμαῖον δὲ αὐτίκα ἐς τὰ πράγματα ὁ Περδίκκου θάνατος ἐπέστησε· καὶ τοῦτο μὲν Σύρους καὶ Φοινίκην εἷλε, τοῦτο δὲ ἐκπεσόντα ὑπὸ Ἀντιγόνου καὶ φεύγοντα ὑπεδέξατο Σέλευκον τὸν Ἀντιόχου, καὶ αὐτὸς παρεσκευάζετο ὡς ἀμυνούμενος Ἀντίγονον. Καὶ Κάσσανδρον τὸν Ἀντιπάτρου καὶ Λυσίμαχον βασιλεύοντα ἐν Θρᾴκῃ μετασχεῖν ἔπεισε τοῦ πολέμου, φυγὴν λέγων τὴν Σελεύκου, καὶ τὸν Ἀντίγονον φοβερόν σφισιν εἶναι πᾶσιν αὐξηθέντα.

(5) Ἀντίγονος δὲ τέως μὲν ἦν ἐν παρασκευῇ πολέμου, καὶ τὸν κίνδυνον οὐ παντάπασιν ἐθάρρει· ἐπεὶ δὲ ἐς Λιβύην ἐπύθετο στρατεύειν Πτολεμαῖον, ἀφεστηκότων Κυρηναίων, αὐτίκα Σύρους καὶ Φοίνικας εἷλεν ἐξ ἐπιδρομῆς· παραδοὺς δὲ Δημητρίῳ τῷ παιδί, ἡλικίαν μὲν νέῳ, φρονεῖν δὲ ἤδη δοκοῦντι, καταβαίνει ἐπὶ τὸν Ἑλλήσποντον· πρὶν δὲ ἢ διαβῆναι πάλιν ἦγεν ὀπίσω τὴν στρατιάν, Δημήτριον ἀκούων ὑπὸ Πτολεμαίου μάχῃ κεκρατῆσθαι. Δημήτριος δὲ οὔτε παντάπασιν ἐξειστήκει Πτολεμαίῳ τῆς χώρας, καί τινας τῶν Αἰγυπτίων λοχήσας διέφθειρεν οὐ πολλούς. Τότε δὲ ἥκοντα Ἀντίγονον οὐχ ὑπομείνας Πτολεμαῖος, ἀνεχώρησεν ἐς Αἴγυπτον.

(6) Διελθόντος δὲ τοῦ χειμῶνος, Δημήτριος πλεύσας ἐς Κύπρον, Μενέλαον σατράπην Πτολεμαίου ναυμαχίᾳ, καὶ αὖθις αὐτὸν Πτολεμαῖον ἐπιδιαβάντα ἐνίκησε. Φυγόντα δὲ αὐτὸν ἐς Αἴγυπτον, Ἀντίγονός τε κατὰ γῆν, καὶ ναυσὶν ἅμα ἐπολιόρκει καὶ Δημήτριος. Πτολεμαῖος δὲ ἐς πᾶν ἀφικόμενος κινδύνου διέσωσεν ὅμως τὴν ἀρχὴν στρατιᾷ τε ἀντικαθήμενος ἐπὶ Πηλουσίῳ καὶ τριήρεσιν ἀμυνόμενος ἅμα ἐκ τοῦ ποταμοῦ. Ἀντίγονος δὲ Αἴγυπτον μὲν αἱρήσειν ἐκ τῶν παρόντων οὐδεμίαν ἔτι εἶχεν ἐλπίδα, Δημήτριον δὲ ἐπὶ ῾Ροδίους στρατιᾷ πολλῇ καὶ ναυσὶν ἔστειλεν, ὡς, εἴ οἱ προσγένοιτο ἡ νῆσος, ὁρμητηρίῳ χρήσεσθαι πρὸς τοὺς Αἰγυπτίους ἐλπίζων. Ἀλλὰ αὐτοί τε οἱ ῾Ρόδιοι τολμήματα καὶ ἐπιτεχνήσεις παρέσχοντο ἐς τοὺς πολιορκοῦντας, καὶ Πτολεμαῖός σφισιν, ἐς ὅσον δυνάμεως ἧκε συνήρατο ἐς τὸν πόλεμον.

(7) Ἀντίγονος δὲ ῾Ρόδου τε ἁμαρτὼν καὶ Αἰγύπτου πρότερον, οὐ πολλῷ τούτων ὕστερον ἀντιτάξασθαι Λυσιμάχῳ τολμήσας καὶ Κασσάνδρῳ τε καὶ τῇ Σελεύκου στρατιᾷ, τῆς δυνάμεως ἀπώλεσε τὸ πολὺ· καὶ αὐτὸς ἀπέθανε ταλαιπωρήσας μάλιστα τῷ μήκει τοῦ πρὸς Εὐμένη πολέμου. Τῶν δὲ βασιλέων τῶν καθελόντων Ἀντίγονον ἀνοσιώτατον κρίνω γενέσθαι Κάσσανδρον, ὃς δι᾽ Ἀντιγόνου τὴν Μακεδόνων ἀρχὴν ἀνασωσάμενος πολεμήσων ἦλθεν ἐπ᾽ ἄνδρα εὐεργέτην.

(8) Ἀποθανόντος δὲ Ἀντιγόνου Πτολεμαῖος Σύρους τε αὖθις καὶ Κύπρον εἷλε, κατήγαγε δὲ καὶ Πύρρον ἐς τὴν Θεσπρωτίδα ἤπειρον· Κυρήνης δὲ ἀποστάσης Μάγας Βερενίκης υἱὸς Πτολεμαίῳ τότε συνοικούσης ἔτει πέμπτῳ μετὰ τὴν ἀπόστασιν εἷλε Κυρήνην. Εἰ δὲ ὁ Πτολεμαῖος οὗτος ἀληθεῖ λόγῳ Φιλίππου τοῦ Ἀμύντου παῖς ἦν, ἴστω τὸ ἐπιμανὲς ἐς τὰς γυναῖκας κατὰ τὸν πατέρα κεκτημένος· ὃς Εὐρυδίκῃ τῇ Ἀντιπάτρου συνοικῶν, ὄντων οἱ παίδων, Βερενίκης ἐς ἔρωτα ἦλθεν, ἣν Ἀντίπατρος Εὐρυδίκῃ συνέπεμψεν ἐς Αἴγυπτον. Ταύτης τῆς γυναικὸς ἐρασθεὶς, παῖδας ἐξ αὐτῆς ἐποιήσατο, καὶ, ὡς ἦν οἱ πλησίον ἡ τελευτή, Πτολεμαῖον ἀπέλιπεν Αἰγύπτου βασιλεύειν, (ἀφ᾽ οὗ καὶ Ἀθηναίοις ἐστὶν ἡ φυλή) γεγονότα ἐκ Βερενίκης, ἀλλ᾽ οὐκ ἐκ τῆς Ἀντιπάτρου θυγατρός.

 

CHAPITRE VII.

Ptolémée Philadelphe. Magas.

1. CE Ptolémée étant devenu amoureux d'Arsinoé sa sœur de père et de mère, l'épousa, ce qui était contraire aux lois des Macédoniens, mais non à celles des Égyptiens, dont il était roi. Il fit mourir Argeus, son second frère, qui avait, dit-on, conspiré contre lui. Le corps d'Alexandre le Grand fut apporté de Memphis à Alexandrie par son ordre. Un autre de ses frères, né d'Eurydice, fut mis à mort pour avoir fait révolter les habitants de l'île de Chypre. Il restait à Ptolémée un frère de mère, nommé Magas, fils que Bérénice avait eu d'un certain Philippe, Macédonien, à la vérité, mais d'ailleurs peu connu et né dans la classe vulgaire. Magas, qui, par la protection de sa mère, avait obtenu le gouvernement de Cyrène, poussa les Cyrénéens à la révolte, et les conduisit contre Ptolémée :

2. celui-ci ayant fortifié l'entrée de ses états, attendait les rebelles, lorsque leur chef apprenant en route le soulèvement des Marmarides, peuple Nomade de la Libye, revint à Cyrène pour les soumettre. Ptolémée voulait poursuivre les Cyrénéens, mais voici ce qui l'en empêcha. A la nouvelle de la révolte de Magas, il avait pris à sa solde des troupes étrangères, et entre autres, environ quatre mille Gaulois; ayant découvert qu'ils travaillaient à se rendre maîtres de l'Égypte, il les fit entrer dans une île déserte au milieu du Nil, où ils périrent tous de faim, ou en se tuant les uns les autres.

Cependant Magas, qui avait déjà épousé Apamé, fille d'Antiochus, fils de Séleucus, décida son beau-père à violer le traité que Séleucus avait fait avec Ptolémée, et à tourner ses armes contre l'Égypte; mais Ptolémée, ayant appris qu'Antiochus se mettait en marche, envoya des troupes dans tous les états de ce prince, et en désolant les peuples les plus faibles par des incursions, en contenant par des corps d'armées ceux qui étaient plus puissants, il occupa tellement Antiochus qu'il ne songea plus à venir attaquer l'Égypte. Ce Ptolémée est, comme je l'ai déjà dit, celui qui, pour secourir Athènes, contre Antigone, roi de Macédoine, envoya une escadre qui ne fut pourtant pas très utile aux Athéniens. L'Arsinoé dont il eut des enfants était fille de Lysimaque : Arsinoé sœur et femme de Ptolémée, mourut avant lui sans laisser d'enfants, et donna son nom à un des nomes de l'Égypte, l'Arsinoïte.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ζ'.

Πτολεμαῖος Φιλάδελφος. Μάγας.

(1) Οὗτος ὁ Πτολεμαῖος Ἀρσινόης, ἀδελφῆς ἀμφοτέρωθεν, ἐρασθεὶς ἔγημεν αὐτήν, Μακεδόσιν οὐδαμῶς ποιῶν νομιζόμενα, Αἰγυπτίοις μέντοι, ὧν ἦρχε· δεύτερον δὲ ἀδελφὸν ἀπέκτεινεν Ἀργαῖον ἐπιβουλεύοντα, ὡς λέγεται. Καὶ τὸν Ἀλεξάνδρου νεκρὸν οὗτος ὁ καταγαγὼν ἦν ἐκ Μέμφιδος. Ἀπέκτεινε δὲ καὶ ἄλλον ἀδελφὸν γεγονότα ἐξ Εὐρυδίκης, Κυπρίους ἀφιστάντα αἰσθόμενος. Μάγας δὲ, ἀδελφὸς ὁμομήτριος Πτολεμαίου, παρὰ Βερενίκης τῆς μητρὸς ἀξιωθεὶς ἐπιτροπεύειν Κυρήνην (ἐγεγόνει δὲ ἐκ Φιλίππου τῇ Βερενίκῃ, Μακεδόνος μέν, ἄλλως δὲ ἀγνώστου καὶ ἑνὸς τοῦ δήμου) , τότε δὴ οὗτος ὁ Μάγας, ἀποστήσας Πτολεμαίου Κυρηναίους, ἤλαυνεν ἐπ᾽ Αἴγυπτον.

(2) Καὶ Πτολεμαῖος μὲν τὴν ἐσβολὴν φραξάμενος, ὑπέμενεν ἐπιόντας Κυρηναίους· Μάγᾳ δὲ ἀπαγγέλλεται καθ᾽ ὁδὸν ἀφεστηκέναι Μαρμαρίδας (εἰσὶ δὲ Λιβύων οἱ Μαρμαρίδαι τῶν νομάδων)· καὶ τότε μὲν ἐς Κυρήνην ἀπηλλάσσετο. Πτολεμαῖον δὲ ὡρμημένον διώκειν αἰτία τοιάδε ἐπέσχεν· ἡνίκα παρεσκευάζετο ἐπιόντα ἀμύνεσθαι Μάγαν, ξένους ἐπηγάγετο καὶ ἄλλους, καὶ Γαλάτας ἐς τετρακισχιλίους· τούτους λαβὼν ἐπιβουλεύοντας κατασχεῖν Αἴγυπτον, ἀνήγαγε σφᾶς ἐς νῆσον ἐρήμην διὰ τοῦ ποταμοῦ· καὶ οἱ μὲν ἐνταῦθα ἀπώλοντο ὑπό τε ἀλλήλων καὶ τοῦ λιμοῦ·

(3) Μάγας δὲ ἤδη γυναῖκα ἔχων Ἀπάμην Ἀντιόχου τοῦ Σελεύκου θυγατέρα, ἔπεισεν Ἀντίοχον παραβάντα ἃς ὁ πατήρ οἱ Σέλευκος ἐποιήσατο συνθήκας πρὸς Πτολεμαῖον, ἐλαύνειν ἐπ᾽ Αἴγυπτον. Ὡρμημένου δὲ Ἀντιόχου στρατεύειν, Πτολεμαῖος διέπεμψεν ἐς ἅπαντας ὧν ἦρχεν Ἀντίοχος, τοῖς μὲν ἀσθενεστέροις λῃστὰς κατατρέχειν τὴν γῆν, οἳ δὲ ἦσαν δυνατώτεροι στρατιᾷ κατεῖργεν, ὥς τε Ἀντιόχῳ μήποτε ἐγγενέσθαι στρατεύειν ἐπ᾽ Αἴγυπτον. Οὗτος ὁ Πτολεμαῖος, ὡς καὶ πρότερον εἴρηταί μοι, ναυτικὸν ἔστειλεν ἐς τὴν Ἀθηναίων συμμαχίαν ἐπ᾽ Ἀντίγονον καὶ Μακεδόνας· ἀλλὰ γὰρ ἀπ᾽ αὐτοῦ οὐδὲν μέγα ἐγένετο ἐς σωτηρίαν Ἀθηναίοις. Οἱ δέ οἱ παῖδες ἐγένοντο ἐξ Ἀρσινόης, οὐ τῆς ἀδελφῆς, Λυσιμάχου δὲ θυγατρός· τὴν δέ οἱ συνοικήσασαν ἀδελφὴν κατέλαβεν ἔτι πρότερον ἀποθανεῖν ἄπαιδα; καὶ νομός ἐστιν ἀπ᾽ αὐτῆς Ἀρσινοΐτης Αἰγυπτίοις.

 

CHAPITRE VIII.

Attale. Statues et temples. Odéon.

1. C'EST ici le lieu de parler d'Attale, puisqu'il est aussi l'un des héros Éponymes des Athéniens. Un certain Docimus, Macédonien, général d'Antigone et qui se donna ensuite à Lysimaque avec toutes ses richesses, avait à son service Philétairus de Paphlagonie, eunuque. Je dirai en parlant de Lysimaque, à quelle occasion Philétairus l'abandonna pour se jeter dans le parti de Séleucos. Attale dont il s'agit, était fils d'Attale, frère de ce Philétairus, et Eumène son cousin lui laissa ses états. Le plus mémorable de ses exploits est son expédition contre les Gaulois, qu'il chassa de la partie de l'Asie voisine de la mer, et repoussa jusque dans le pays qu'ils habitent maintenant.

2. Après les statues des Éponymes, vous trouvez des statues de dieux ; Amphiaraüs, la Paix tenant dans ses bras Ploutos encore enfant ; la statue en bronze de Lycurgue, fils de Lycophron ; Callias, qui, suivant la plupart des Athéniens, fit au nom de tous les Grecs la paix avec Artaxerxés, fils de Xerxès ; enfin Démosthène, que les Athéniens forcèrent de se retirer à Calaurie, île en face de Trézène : dans la suite ils le rappelèrent, ils l'exilèrent encore après leur défaite à Lamie,

3. et il retourna de nouveau à Calaurie, où il finit par s'empoisonner. Il fut le seul des exilés Grecs qu'Archias ne put pas livrer à Antipater et aux Macédoniens. Cet Archias natif de Thurium s'était chargé d'une commission bien barbare, de livrer à la vengeance d'Antipater, tous ceux qui avaient été d'une faction opposée à celle des Macédoniens, avant la défaite des Grecs dans la Thessalie. C'est ainsi que Démosthène devint victime de son amour pour les Athéniens. On a dit, avec beaucoup de raison ce me semble, que celui qui se livre sans réserve aux affaires publiques, et qui croit pouvoir compter sur le peuple, n'a jamais une heureuse fin.

4. Il y a près de la statue de Démosthène, un temple d'e Mars où l'on voit deux statues de Vénus (Aphrodite), une de Mars faite par Alcamène, une d'e Minerve (Athéna), ouvrage de Locrus de l'île de Paros, et une d'Enyo faite par les fils de Praxitèle. On voit autour du temple Hercule, Thésée, Apollon dont les cheveux sont ceints d'une bandelette, Caladès qui a écrit, dit-on, des lois pour les Athéniens, et Pindare qui les ayant loués dans ses vers reçut d'eux, entre autres récompenses, les honneurs d'une statue.

5. Non loin de là sont Harmodius et Aristogiton qui tuèrent Hipparque, on trouvera dans d'autres livres des détails sur la cause de leur conspiration, et sur les moyens qu'ils prirent pour l'exécuter, Anténor a fait les plus anciennes de ces statues d'hommes célèbres, et Critias les autres. Xerxès, ayant pris Athènes, que ses habitants avaient abandonnée, emporta ces statues avec le reste du butin, mais Antiochos les renvoya par la suite aux Athéniens.

6. Devant l'entrée du théâtre, nommé l'Odéon, sont les statues des rois d'Égypte, tous connus sous le nom de Ptolémée, mais distingués par des surnoms tels que Philométor pour l'un, Philadelphe pour un autre ; et Ptolémée, fils de Lagos, fut surnommé Sôter par les Rhodiens. Ptolémée Philadelphe est celui dont j'ai fait mention en parlant des Éponymes ; la statue d'Arsinoé sa sœur est auprès de la sienne.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Η.

Ἄτταλος. Ἀγάλματα καὶ ἱερά. ᾨδεῖον.

Ἀπαιτεῖ δὲ ὁ λόγος δηλῶσαι καὶ τὰ ἐς Ἄτταλον ἔχοντα, ὅτι καὶ οὗτος τῶν ἐπωνύμων ἐστὶν Ἀθηναίοις. ἀνὴρ Μακεδὼν, Δόκιμος ὄνομα, στρατηγὸς Ἀντιγόνου, Λυσιμάχῳ παραδοὺς ὕστερον αὑτὸν καὶ τὰ χρήματα, Φιλέταιρον Παφλαγόνα εἶχεν εὐνοῦχον. Ὅσα μὲν δὴ Φιλεταίρῳ πεπραγμένα ἐς τὴν ἀπόστασίν ἐστι τὴν ἀπὸ Λυσιμάχου, καὶ ὡς Σέλευκον ἐπηγάγετο, ἔσται μοι τῶν ἐς Λυσίμαχον παρενθήκη.
῾Ο δὲ Ἄτταλος Ἀττάλου μὲν παῖς ὤν, ἀδελφιδοῦς δὲ Φιλεταίρου, τὴν ἀρχὴν Εὐμένους παραδόντος ἔσχεν ἀνεψιοῦ. Μέγιστον δέ ἐστίν οἱ τῶν ἔργων· Γαλάτας γὰρ ἐς τὴν γῆν, ἣν ἔτι καὶ νῦν ἔχουσιν, ἀναφυγεῖν ἠνάγκασεν ἀπὸ θαλάσσης.

(2) Μετὰ δὲ τὰς εἰκόνας τῶν ἐπωνύμων ἐστὶν ἀγάλματα θεῶν, Ἀμφιάραος, καὶ Εἰρήνη φέρουσα Πλοῦτον παῖδα. Ἐνταῦθα Λυκοῦργός τε κεῖται χαλκοῦς ὁ Λυκόφρονος, καὶ Καλλίας, ὃς πρὸς Ἀρταξέρξην τὸν Ξέρξου τοῖς Ἕλλησιν, ὡς Ἀθηναίων οἱ πολλοὶ λέγουσιν, ἔπραξε τὴν εἰρήνην. Ἔστι δὲ καὶ Δημοσθένης, ὃν ἐς Καλαυρείαν Ἀθηναῖοι τὴν πρὸ Τροιζῆνος νῆσον ἠνάγκασαν ἀποχωρῆσαι, δεξάμενοι δὲ ὕστερον, διώκουσιν αὖθις μετὰ τὴν ἐν Λαμίᾳ πληγήν.

(3) Δημοσθένης δέ ὡς τὸ δεύτερον ἔφυγε, περαιοῦται καὶ τότε ἐς τὴν Καλαυρείαν, ἔνθα δὴ πιὼν φάρμακον ἐτελεύτησεν· φυγάδα τε Ἕλληνα μόνον τοῦτον Ἀντιπάτρῳ καὶ Μακεδόσιν οὐκ ἀνήγαγεν Ἀρχίας. Ὁ δὲ Ἀρχίας οὗτος, Θούριος ὢν ἔργον ἤρατο ἀνόσιον· ὅσοι Μακεδόσιν ἔπραξαν ἐναντία πρὶν ἢ τοῖς Ἕλλησι τὸ πταῖσμα ἐν Θεσσαλίᾳ γενέσθαι, τούτους ἦγεν Ἀρχίας Ἀντιπάτρῳ δώσοντας δίκην. Δημοσθένει μὲν ἡ πρὸς Ἀθηναίους ἄγαν εὔνοια ἐς τοῦτο ἐχώρησεν· εὖ δέ μοι λελέχθαι δοκεῖ ἄνδρα ἀφειδῶς ἐκπεσόντα ἐς πολιτείαν καὶ πιστὰ ἡγησάμενον τὰ τοῦ δήμου, μήποτε καλῶς τελευτῆσαι.

(4) Τῆς δὲ τοῦ Δημοσθένους εἰκόνος πλησίον Ἄρεώς ἐστιν ἱερόν, ἔνθα ἀγάλματα δύο μὲν Ἀφροδίτης κεῖται, τὸ δὲ τοῦ Ἄρεως ἐποίησεν Ἀλκαμένης· τὴν δὲ Ἀθηνᾶν ἀνὴρ Πάριος, ὄνομα δὲ αὐτῷ Λόκρος. Ἐνταῦθα καὶ Ἐνυοῦς ἄγαλμά ἐστιν· ἐποίησαν δὲ οἱ παῖδες οἱ Πραξιτέλους. Περὶ δὲ τὸν ναὸν ἑστᾶσιν Ἡρακλῆς καὶ Θησεὺς καὶ Ἀπόλλων ἀναδούμενος ταινίᾳ τὴν κόμην. Ἀνδριάντες δὲ Καλάδης, Ἀθηναίοις, ὡς λέγεται, νόμους γράψας, καὶ Πίνδαρος, ἄλλα τε εὑρόμενος παρὰ Ἀθηναίων καὶ τὴν εἰκόνα, ὅτι σφᾶς ἐπῄνεσεν ᾆσμα ποιήσας.

(5) Οὐ πόρρω δὲ ἑστᾶσιν Ἁρμόδιος καὶ Ἀριστογείτων οἱ κτείναντες Ἵππαρχον· αἰτία δὲ ἥτις ἐγένετο, καὶ τὸ ἔργον ὅντινα τρόπον ἔπραξαν, ἑτέροις ἐστὶν εἰρημένα. Τῶν δὲ ἀνδριάντων οἱ μέν εἰσι Κριτίου τέχνη, τοὺς δὲ ἀρχαίους ἐποίησεν Ἀντήνωρ. Ξέρξου δέ, ὡς εἷλεν Ἀθήνας, ἐκλιπόντων τὸ ἄστυ Ἀθηναίων, ἀπαγαγομένου καὶ τούτους ἅτε λάφυρα, κατέπεμψεν ὕστερον Ἀθηναίοις Ἀντίοχος.

(6) Τοῦ θεάτρου δὲ, ὃ καλοῦσιν ᾨδεῖον, ἀνδριάντες πρὸ τῆς ἐσόδου βασιλέων εἰσὶν Αἰγυπτίων· ὀνόματα μὲν δὴ κατὰ τὰ αὐτὰ Πτολεμαῖοί σφισιν, ἄλλη δὲ ἐπίκλησις ἄλλῳ. Καὶ γὰρ Φιλομήτορα καλοῦσι καὶ Φιλάδελφον ἕτερον, τὸν δὲ τοῦ Λάγου, Σωτῆρα, παραδόντων ῾Ροδίων τὸ ὄνομα· τῶν δὲ ἄλλων ὁ μὲν Φιλάδελφός ἐστιν, οὗ καὶ πρότερον μνήμην ἐν τοῖς ἐπωνύμοις ἐποιησάμην, πλησίον δέ οἱ καὶ Ἀρσινόης τῆς ἀδελφῆς ἐστιν εἰκών.

 

CHAPITRE IX.

Ptolémée Philométor et Cléopâtre. Lysimaque.

1. Ptolémée Philométor était le huitième descendant de Ptolémée fils de Lagus. On lui donna ce surnom par ironie, car je ne connais pas de prince pour qui sa mère ait eu une aversion pareille à celle que Cléopâtre avait pour lui. Ne pouvant souffrir qu'il régnât, quoique l'aîné, elle le fit d'abord envoyer par son père dans l'île de Chypre. Parmi les diverses raisons qu'on donne de cette malveillance, la principale était l'espoir de trouver dans Alexandre le plus jeune de ses enfants, plus de soumission. Elle voulut donc le faire nommer par les Égyptiens ;

2. et comme ils s'y opposèrent, elle l'envoya dans l'île de Chypre avec le titre de général, mais au fond pour devenir, par les armes d'Alexandre, plus redoutable à Ptolémée. A la fin, ayant blessé ceux de ses eunuques qu'elle croyait les plus dévoués à son propre service, elle les présenta au peuple en disant que Ptolémée avait voulu la faire périr, et que c'était lui qui les avait mis en cet état. Les Alexandrins fondirent sur Ptolémée pour le tuer, mais il leur échappa en s'embarquant, et l'on plaça sur le trône Alexandre qui revint de l'île de Chypre.

3. Cléopâtre fut punie de son injustice envers Ptolémée ; car Alexandre, qui lui devait la couronne, la fit mourir. Bientôt, voyant son crime découvert, il prit la fuite pour se soustraire à la fureur du peuple ; Ptolémée revint et remonta sur le trône. Les Thébains (de l'Égypte) s'étant révoltés, il leur fit la guerre, les soumit la troisième année de leur rébellion, et ne laissa subsister chez eux aucun vestige de cette opulence jadis supérieure à celle des plus riches cités de la Grèce, à celle même du temple de Delphes, et d'Orchomène en Béotie. Ptolémée subit peu de temps après la loi commune à tous les mortels, et les Athéniens qu'il avait comblés de bienfaits nombreux, et qui mériteraient un plus long récit, lui érigèrent une statue en bronze, ainsi qu'à Bérénice le seul enfant légitime qu'il eut.

4. A la suite des statues des rois d'Égypte on voit celles de Philippe et d'Alexandre son fils qui ont fait de trop grandes choses pour n'en parler qu'incidemment dans un ouvrage dont ils ne sont pas le sujet. Les honneurs que les Athéniens ont rendus aux rois d'Égypte sont fondés sur une reconnaissance réelle pour les bienfaits qu'ils en ont reçus ; ceux qu'ils ont décernés à Philippe et à Alexandre sont principalement l'ouvrage de la flatterie du peuple ; quant à Lysimaque, ce n'est point par bienveillance qu'ils lui ont érigé une statue, mais c'est parce qu'ils pensaient qu'il pouvait leur être utile dans les circonstances où ils se trouvaient.

5. Lysimaque était Macédonien et l'un des gardes du corps d'Alexandre le Grand, qui, dans un accès de colère, l'ayant fait enfermer dans une loge avec un lion, fut tout étonné de voir qu'il avait dompté cet animal. Il conçut dès lors pour lui beaucoup d'admiration et le distingua comme l'un des plus braves Macédoniens. Après sa mort Lysimaque devint roi des Thraces voisins de la Macédoine, c'est-à-dire, de ceux qui étaient déjà soumis à Philippe et à Alexandre, et qui ne forment qu'une portion peu considérable de la nation Thrace. En effet, excepté les Celtes, aucun peuple ne peut se prétendre aussi nombreux que les Thraces : jamais, avant que les Romains les eussent vaincus, ils n'avaient été complètement soumis. Aujourd'hui toute la Thrace obéit à Rome, ainsi que tout le pays des Celtes, du moins ce qui valait la peine d'être conquis ; car les Romains ont volontairement négligé les portions que la rigueur du froid ou la nature du sol rendent stériles, encore y possèdent-ils tout ce qui peut avoir quelque importance.

6. Les Odryses furent le premier des peuples voisins contre qui Lysimaque tourna ses armes. Il attaqua ensuite les Gètes et Dromichétes leur roi : mais ayant affaire à un peuple qui n'était pas novice dans le métier de la guerre et qui pouvait mettre sur pied des armées bien plus nombreuses que les siennes, il se vit dans un péril extrême auquel pourtant il vint à bout d'échapper en laissant prisonnier Agathoclès son fils, qui le suivait à la guerre pour la première fois. Ayant encore essuyé dans la suite plusieurs défaites, et la captivité de son fils lui tenant au cœur, il fit la paix avec Dromichétes en lui cédant la partie de ses états située au-delà du Danube, et en lui donnant, bien malgré lui, sa fille en mariage. Selon quelques auteurs, ce fut Lysimaque lui-même que les Gètes firent prisonnier, et ce fut Agathoclès qui traita pour le délivrer avec Dromichétes. Lysimaque, de retour dans ses états, maria Agathoclès avec Lysandra, fille de Ptolémée, fils de Lagos et de Bérénice.

7. Ensuite il passa par mer en Asie, où il concourut à la subversion de l'empire d'Antigone. Il transféra Éphèse sur les bords de la mer, où elle est encore maintenant, et y transporta les Colophoniens et les Lébédiens dont il détruisit les villes ; événement que Phénix, poète ïambique de Colophon, a déploré dans ses vers. Hermésianax le poète élégiaque ne vivait plus sans doute ; car il n'aurait pas manqué d'exprimer ses regrets sur la prise de Colophon. Lysimaque fit aussi la guerre à Pyrrhus, fils d'Éacide ; et profitant de l'absence de ce prince, qui était le plus souvent hors de l'Épire, il ravagea ce pays d'un bout à l'autre, et pénétra même jusqu'aux tombeaux des rois.

8. Hiéronyme de Cardie ajoute, ce qui me paraît peu croyable, qu'il brisa ces tombeaux et dispersa les ossements qu'ils contenaient ; mais comme cet historien a généralement la réputation de n'avoir écouté que sa haine pour les autres rois et son affection pour Antigone qu'il a comblé de louanges non méritées, il est évident qu'il écrit ici par malveillance ; car il n'est pas probable qu'un Macédonien se soit porté à violer ces tombeaux. Lysimaque, d'ailleurs, savait bien que ceux dont ils renfermaient les restes étaient les ancêtres d'Alexandre comme de Pyrrhus, la mère d'Alexandre étant Épirote et du sang des Éacides. Enfin, l'alliance qui se forma dans la suite entre Lysimaque et Pyrrhus, prouve qu'il ne s'était rien passé dans cette guerre qui dût les rendre ennemis irréconciliables. Il est possible qu'Hiéronyme eût d'autres motifs de haine contre Lysimaque, mais l'un de ses plus vifs ressentiments venait de ce que ce prince avait détruit Cardie pour fonder Lysimachie sur l'Isthme de la Chersonèse de Thrace.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Θ'.

Πτολεμαῖος Φιλομήτωρ καὶ Κλεοπάτρα. Λυσίμαχος.

(1) Ὁ δὲ Φιλομήτωρ καλούμενος ὄγδοος μέν ἐστιν ἀπόγονος Πτολεμαίου τοῦ Λάγου, τὴν δὲ ἐπίκλησιν ἔσχεν ἐπὶ χλευασμῷ· οὐ γάρ τινα τῶν βασιλέων μισηθέντα ἴσμεν ἐς τοσόνδε ὑπὸ μητρός· ὃν πρεσβύτατον ὄντα τῶν παίδων ἡ μήτηρ οὐκ εἴα καλεῖν ἐπὶ τὴν ἀρχήν, πρότερον δὲ ἐς Κύπρον ὑπὸ τοῦ πατρὸς πεμφθῆναι πράξασα. Τῆς δὲ ἐς τὸν παῖδα τῇ Κλεοπάτρᾳ δυσνοίας λέγουσιν ἄλλας τε αἰτίας καὶ ὅτι Ἀλέξανδρον τὸν νεώτερον τῶν παίδων κατήκοον ἔσεσθαι μᾶλλον ἤλπιζε. Καὶ διὰ τοῦτο ἑλέσθαι βασιλέα Ἀλέξανδρον ἔπειθεν Αἰγυπτίους.

(2) Ἐναντιουμένου δέ οἱ τοῦ πλήθους, δεύτερα ἐς τὴν Κύπρον ἔστειλεν Ἀλέξανδρον, στρατηγὸν μὲν τῷ λόγῳ, τῷ δὲ ἔργῳ δι᾽ αὐτοῦ Πτολεμαίῳ θέλουσα εἶναι φοβερωτέρα, τέλος δὲ κατατρώσασα οὓς μάλιστα τῶν εὐνούχων ἐνόμιζεν εὔνους, ἐπήγετο σφᾶς ἐς τὸ πλῆθος, ὡς αὐτή τε ἐπιβουλευθεῖσα ὑπὸ Πτολεμαίου, καὶ τοὺς εὐνούχους τοιαῦτα ὑπ᾽ ἐκείνου παθόντας. Οἱ δὲ Ἀλεξανδρεῖς ὥρμησαν μὲν ὡς ἀποκτενοῦντες τὸν Πτολεμαῖον· ὡς δὲ σφᾶς ἔφθασεν ἐπιβὰς νεώς, Ἀλέξανδρον ἥκοντα ἐκ Κύπρου ποιοῦνται βασιλέα.

(3) Κλεοπάτραν δὲ περιῆλθεν ἡ δίκη τῆς Πτολεμαίου φυγῆς ἀποθανοῦσαν ὑπὸ Ἀλεξάνδρου, ὃν αὐτὴ βασιλεύειν ἔπραξεν Αἰγυπτίων. Τοῦ δὲ ἔργου φωραθέντος, καὶ Ἀλεξάνδρου φόβῳ τῶν πολιτῶν φεύγοντος, οὕτω Πτολεμαῖος κατῆλθε, καὶ τὸ δεύτερον ἔσχεν Αἴγυπτον, καὶ Θηβαίοις ἐπολέμησεν ἀποστᾶσι. Παραστησάμενος δὲ ἔτει τρίτῳ μετὰ τὴν ἀπόστασιν ἐκάκωσεν, ὡς μηδὲ ὑπόμνημα λειφθῆναι Θηβαίοις τῆς ποτε εὐδαιμονίας προελθούσης ἐς τοσοῦτον, ὡς ὑπερβαλέσθαι πλούτῳ τοὺς Ἑλλήνων πολυχρημάτους, τό τε ἱερὸν τὸ ἐν Δελφοῖς, καὶ Ὀρχομενίους. Πτολεμαῖον μὲν οὖν ὀλίγῳ τούτων ὕστερον ἐπέλαβε μοῖρα ἡ καθήκουσα. Ἀθηναῖοι δὲ ὑπ᾽ αὐτοῦ παθόντες εὖ, πολλά τε καὶ οὐκ ἄξια ἐξηγήσεως, χαλκοῦν καὶ αὐτὸν καὶ Βερενίκην ἀνέθηκαν, ἣ μόνη γνησία οἱ τῶν παίδων ἦν.

(4) Μετὰ δὲ τοὺς Αἰγυπτίους Φίλιππός τε καὶ Ἀλέξανδρος ὁ Φιλίππου κεῖνται. Τούτοις μείζονα ὑπῆρχέ πως ἢ ἄλλου πάρεργα εἶναι λόγου. Τοῖς μὲν οὖν ἀπ᾽ Αἰγύπτου τιμῇ τε ἀληθεῖ καὶ εὐεργέταις οὖσι γεγόνασιν αἱ δωρεαί, Φιλίππῳ δὲ καὶ Ἀλεξάνδρῳ κολακείᾳ μᾶλλον ἐς αὐτοὺς τοῦ πλήθους· ἐπεὶ καὶ Λυσίμαχον οὐκ εὐνοίᾳ τοσοῦτον, ὡς ἐς τὰ παρόντα χρήσιμον νομίζοντες, ἀνέθηκαν.

(5) Ὁ δὲ Λυσίμαχος οὗτος γένος τε ἦν Μακεδὼν, καὶ Ἀλεξάνδρου δορυφόρος· ὃν Ἀλέξανδρός ποτε ὑπ᾽ ὀργῆς λέοντι ὁμοῦ καθείρξας ἐς οἴκημα κεκρατηκότα εὗρε τοῦ θηρίου. Τά τε οὖν ἄλλα ἤδη διετέλει θαυμάζων, καὶ Μακεδόνων ὁμοίως τοῖς ἀρίστοις ἦγεν ἐν τιμῇ. Τελευτήσαντος δὲ Ἀλεξάνδρου, Θρᾳκῶν ἐβασίλευεν ὁ Λυσίμαχος τῶν προσοίκων Μακεδόσιν, ὅσων ἦρχεν Ἀλέξανδρος καὶ ἔτι πρότερον Φίλιππος· εἶεν δ᾽ ἂν οὗτοι τοῦ Θρᾳκίου μοῖρα οὐ μεγάλη. Θρᾳκῶν δὲ τῶν πάντων οὐδένες πλείους εἰσὶ τῶν ἀνθρώπων ὅτι μὴ Κελτοὶ πρὸς ἄλλο ἔθνος ἓν ἀντεξετάζοντι, καὶ διὰ τοῦτο οὐδείς πω πρότερος Θρᾷκας ῾Ρωμαίων κατεστρέψατο ἀθρόους· ῾Ρωμαίοις δὲ Θρᾴκη τε πᾶσά ἐστιν ὑποχείριος, καὶ Κελτῶν ὅσον μὲν ἀχρεῖον νομίζουσι διά τε ὑπερβάλλον ψῦχος καὶ γῆς φαυλότητα, ἑκουσίως παρῶπταί σφισι· τὰ δὲ ἀξιόκτητα ἔχουσι καὶ τούτων.

(6) Τότε δὲ ὁ Λυσίμαχος πρώτοις τῶν περιοίκων ἐπολέμησεν Ὀδρύσαις, δεύτερα δὲ ἐπὶ Δρομιχαίτην καὶ Γέτας ἐστράτευσεν. Οἷα δὲ ἀνδράσι συμβαλὼν οὐκ ἀπείροις πολέμων, ἀριθμῷ δὲ καὶ πολὺ ὑπερβεβληκόσιν, αὐτὸς μὲν ἐς τὸ ἔσχατον ἐλθὼν κινδύνου διέφυγεν, ὁ δέ οἱ παῖς Ἀγαθοκλῆς συστρατευόμενος τότε πρῶτον ὑπὸ τῶν Γετῶν ἑάλω. Λυσίμαχος δὲ καὶ ὕστερον προσπταίσας μάχαις καὶ τὴν ἅλωσιν τοῦ παιδὸς οὐκ ἐν παρέργῳ ποιούμενος, συνέθετο πρὸς Δρομιχαίτην εἰρήνην, τῆς τε ἀρχῆς τῆς αὑτοῦ τὰ πέραν Ἴστρου παρεὶς τῷ Γέτῃ, καὶ θυγατέρα συνοικίσας ἀνάγκῃ τὸ πλέον. Οἱ δὲ οὐκ Ἀγαθοκλέα, Λυσίμαχον δὲ αὐτὸν ἁλῶναι λέγουσιν, ἀνασωθῆναι δὲ, Ἀγαθοκλέους τὰ πρὸς τὸν Γέτην ὑπὲρ αὐτοῦ πράξαντος. Ὡς δὲ ἐπανῆλθεν, Ἀγαθοκλεῖ Λυσάνδραν γυναῖκα ἠγάγετο, Πτολεμαίου τε τοῦ Λάγου καὶ Εὐρυδίκης οὖσαν.

(7) Διέβη δὲ καὶ ναυσὶν ἐπὶ τὴν Ἀσίαν, καὶ τὴν ἀρχὴν τὴν Ἀντιγόνου συγκαθεῖλε. Συνῴκισε δὲ καὶ Ἐφεσίων ἄχρι θαλάσσης τὴν νῦν πόλιν, ἐπαγαγόμενος ἐς αὐτὴν Λεβεδίους τε οἰκήτορας καὶ Κολοφωνίους, τὰς δὲ ἐκείνων ἀνελὼν πόλεις· ὡς Φοίνικα ἰάμβων ποιητὴν Κολοφωνίων θρηνῆσαι τὴν ἅλωσιν. Ἑρμησιάναξ δὲ ὁ τὰ ἐλεγεῖα γράψας οὐκέτι (ἐμοὶ δοκεῖ)ν περιῆν· πάντως γάρ που καὶ αὐτὸς ἂν ἐπὶ ἁλούσῃ Κολοφῶνι ὠδύρατο. Λυσίμαχος δὲ καὶ ἐς πόλεμον πρὸς Πύρρον κατέστη τὸν Αἰακίδου. Φυλάξας δὲ ἐξ Ἠπείρου ἀπιόντα (οἷα δὴ τὰ πολλὰ ἐκεῖνος ἐπλανᾶτο), τήν τε ἄλλην ἐλεηλάτησεν Ἤπειρον, καὶ ἐπὶ τὰς θήκας ἦλθε τῶν βασιλέων.

(8) Τὰ δὲ ἐντεῦθεν ἐμοί ἐστιν οὐ πιστά. Ἱερώνυμος δὲ ἔγραψε Καρδιανὸς, Λυσίμαχον τὰς θήκας τῶν νεκρῶν ἀνελόντα τὰ ὀστᾶ ἐκρῖψαι. Ὁ δὲ Ἱερώνυμος οὗτος ἔχει μὲν καὶ ἄλλως δόξαν πρὸς ἀπέχθειαν γράψαι τῶν βασιλέων, πλὴν Ἀντιγόνου, τούτῳ δὲ οὐ δικαίως χαρίζεσθαι· τὰ δὲ ἐπὶ τοῖς τάφοις τῶν Ἠπειρωτῶν παντάπασίν ἐστι φανερὸς [πρὸς] ἐπήρείαν συνθείς, ἄνδρα Μακεδόνα θήκας νεκρῶν ἀνελεῖν. Χωρὶς δὲ, ἠπίστατο δή που καὶ Λυσίμαχος, οὐ Πύρρου σφᾶς προγόνους μόνον ἀλλὰ καὶ Ἀλεξάνδρου τοὺς αὐτοὺς τούτους ὄντας· καὶ γὰρ Ἀλέξανδρος Ἠπειρώτης τε ἦν καὶ τῶν Αἰακιδῶν τὰ πρὸς μητρός, ἥ τε ὕστερον Πύρρου πρὸς Λυσίμαχον συμμαχία δηλοῖ καὶ πολεμήσασιν ἀδιάλλακτόν γε οὐδὲν πρὸς ἀλλήλους γενέσθαι σφίσι. Τῷ δὲ Ἱερωνύμῳ τάχα μέν που καὶ ἄλλα ἦν ἐς Λυσίμαχον ἐγκλήματα, μέγιστον δὲ, ὅτι τὴν Καρδιανῶν πόλιν ἀνελὼν Λυσιμάχειαν ἀντ᾽ αὐτῆς ᾤκισεν ἐπὶ τῷ Ἰσθμῷ τῆς Θρᾳκίας χερρονήσου.

 

CHAPITRE X.

Lysimaque.

1. LA bonne intelligence subsista entre Lysimaque et les Macédoniens : sous le règne d'Aridée, et sous ceux de Cassandre et de ses fils ; mais la couronne étant parvenue à Démétrius, fils d'Antigone, Lysimaque, qui s'attendait a être bientôt attaqué par lui, crut devoir le prévenir et l'attaqua le premier. Il savait en effet que ce prince avait comme son père le goût des conquêtes ; il voyait en même temps, qu'appelé dans la Macédoine par Alexandre, fils de Cassandre, Démétrius, l'avait tué en arrivant, et s'était fait nommer roi des Macédoniens à sa place.

2. Lysimaque, s'étant décidé à la guerre par toutes ces raisons, fut vaincu vers Amphipolis, et peu s'en fallut qu'il ne perdît la Thrace ; mais Pyrrhus étant venu à son secours, il la conserva et s'empara même du pays des Nestiens et de la Macédoine dont la plus grande partie cependant restait à Pyrrhus alors son allié, qui était venu de l'Épire avec des forces considérables. Démétrius passa ensuite en Asie, où il fit la guerre à Séleucus, et tant que ses affaires furent en bon état, Lysimaque et Pyrrhus restèrent alliés, mais leur amitié cessa dès que Démétrius fut au pouvoir de Séleucus et la guerre ayant éclaté entre eux, Lysimaque défit complètement Antigone, fils de Démétrius et Pyrrhus lui-même, et s'empara de la Macédoine après avoir forcé Pyrrhus de retourner dans l'Épire.

3. L'amour est ordinairement pour les hommes la cause de beaucoup de malheurs, et Lysimaque l'éprouva. Heureux lui-même en enfants, et se voyant renaître dans ceux qu'Agathoclès son fils avait déjà de Lysandra, il épousa, quoique avancé en âge, une sœur de Lysandra nommée Arsinoé. Celle-ci craignit que ses enfants ne devinssent, après la mort de Lysimaque, sujets d'Agathoclès, et trama, dit-on, la perte de ce jeune prince. D'autres ont écrit qu'elle était devenue amoureuse de lui, et que pour se venger de ses mépris, elle résolut de le faire périr. Ils ajoutent que Lysimaque eut bien connaissance dans la suite, du crime de sa femme, mais il n'en fut pas plus avancé, ses amis l'ayant tout a fait abandonné.

4. En effet, lorsqu'il eut souffert qu'Arsinoé fit périr Agathoclès, Lysandra se réfugia, vers Séleucos, emmenant avec elle ses enfants et ses frères, auxquels il ne restait plus que cet asile, depuis que Ptolémée leur père les avait chassés de sa présence ; ils y furent suivis par Alexandre, fils de Lysimaque et d'une femme Odrysienne ; ils se rendirent tous à Babylone, et pressèrent Séleucos de déclarer la guerre à Lysimaque. D'un autre côté, Philétére, à qui Lysimaque avait confié la garde de ses trésors, indigné de la mort d'Agathoclès et se croyant peu en sûreté du côté d'Arsinoé, s'empara de Pergame sur le Caïque et envoya un héraut à Séleucus pour se donner à lui avec toutes les richesses qu'il avait en sa garde.

5. Lysimaque ayant appris ces événements se hâta de passer en Asie pour commencer lui-même la guerre ; il en vint aux mains avec Séleucus, mais il fut complètement défait et perdit la vie dans le combat. Son corps fut rendu par Lysandra : Alexandre, ce fils qu'il avait eu d'une femme Odrysienne, l'obtint à force de prières, le fit ensuite transporter dans la Chersonèse, et lui donna la sépulture à l'endroit où le tombeau de Lysimaque se voit encore aujourd'hui, entre le bourg de Cardie et la ville de Pactye : voilà ce que j'ai à dire concernant Lysimaque.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Ι'.

Λυσίμαχος.

(1) Λυσιμάχῳ δὲ, ἐπὶ μὲν Ἀριδαίου βασιλεύοντος καὶ ὕστερον Κασσάνδρου καὶ τῶν παίδων, φιλία διέμεινε πρὸς Μακεδόνας· περιελθούσης δὲ ἐς Δημήτριον τὸν Ἀντιγόνου τῆς ἀρχῆς, ἐνταῦθα ἤδη Λυσίμαχος πολεμήσεσθαι ἤλπιζεν ὑπὸ Δημητρίου, καὶ αὐτὸς ἄρχειν ἠξίου πολέμου, πατρῷον ἐπιστάμενος ὂν Δημητρίῳ, προσπεριβάλλεσθαί τι ἐθέλειν, καὶ ἅμα ὁρῶν αὐτὸν παρελθόντα ἐς Μακεδονίαν μετάπεμπτον ὑπὸ Ἀλεξάνδρου, τοῦ Κασσάνδρου, ὡς δὲ ἀφίκετο, αὐτόν τε Ἀλέξανδρον φονεύσαντα καὶ ἔχοντα ἀντ᾽ ἐκείνου τὴν Μακεδόνων ἀρχήν.

(2) Τούτων ἕνεκα Δημητρίῳ συμβαλὼν πρὸς Ἀμφιπόλει παρ᾽ ὀλίγον μὲν ἦλθεν ἐκπεσεῖν Θρᾴκης, ἀμύναντος δέ οἱ Πύρρου, τήν τε Θρᾴκην κατέσχε καὶ ὕστερον ἐπῆρξε Νεστίων καὶ Μακεδόνων. Τὸ δὲ πολὺ Μακεδονίας αὐτὸς Πύρρος κατεῖχε, δυνάμει τε ἥκων ἐξ Ἠπείρου καὶ πρὸς Λυσίμαχον ἐν τῷ παρόντι ἔχων ἐπιτηδείως. Δημητρίου δὲ διαβάντος ἐς τὴν Ἀσίαν καὶ Σελεύκῳ πολεμοῦντος, ὅσον μὲν χρόνον ἀντεῖχε τὰ Δημητρίου, διέμεινεν ἡ Πύρρου καὶ Λυσιμάχου συμμαχία, γενομένου δὲ ἐπὶ Σελεύκῳ Δημητρίου, Λυσιμάχῳ καὶ Πύρρῳ διελύθη ἡ φιλία, καὶ καταστάντων ἐς πόλεμον, Λυσίμαχος Ἀντιγόνῳ τε τῷ Δημητρίου καὶ αὐτῷ Πύρρῳ πολεμήσας ἐκράτησε παρὰ πολὺ, καὶ Μακεδονίαν ἔσχεν, ἀναχωρῆσαι Πύρρον βιασάμενος ἐς τὴν Ἤπειρον.

(3) Εἰώθασι δὲ ἀνθρώποις φύεσθαι δι᾽ ἔρωτα πολλαὶ συμφοραί. Λυσίμαχος γὰρ ἡλικίᾳ τε ἤδη προήκων, καὶ ἐς τοὺς παῖδας αὐτός τε νομιζόμενος εὐδαίμων, καὶ Ἀγαθοκλεῖ παίδων ὄντων ἐκ Λυσάνδρας, Ἀρσινόην ἔγημεν ἀδελφὴν Λυσάνδρας. Ταύτην τὴν Ἀρσινόην φοβουμένην ἐπὶ τοῖς παισί, μὴ Λυσιμάχου τελευτήσαντος ἐπ᾽ Ἀγαθοκλεῖ γένωνται, τούτων ἕνεκα Ἀγαθοκλεῖ ἐπιβουλεῦσαι λέγεται. Ἤδη δὲ ἔγραψαν καὶ ὡς Ἀγαθοκλέους ἀφίκοιτο ἐς ἔρωτα ἡ Ἀρσινόη, ἀποτυγχάνουσα δὲ † ἐπὶ τῷ βουλεῦσαι λέγουσιν Ἀγαθοκλεῖ θάνατον. Λέγουσι δὲ καὶ ὡς Λυσίμαχος αἴσθοιτο ὕστερον τὰ τολμηθέντα ὑπὸ τῆς γυναικός, εἶναι δὲ οὐδὲν ἔτι οἱ πλέον ἠρημωμένῳ φίλων ἐς τὸ ἔσχατον.

(4) Ὡς γὰρ δὴ τότε ὁ Λυσίμαχος ἀνελεῖν τὸν Ἀγαθοκλέα Ἀρσινόῃ παρῆκε, Λυσάνδρα παρὰ Σέλευκον ἐκδιδράσκει, τούς τε παῖδας ἅμα ἀγομένη καὶ τοὺς ἀδελφοὺς τοὺς αὑτῆς, οἷς περιελθὸν τοῦτο ἐς Πτολεμαῖον καταφεύγουσι. Τούτοις ἐκδιδράσκουσι παρὰ Σέλευκον καὶ Ἀλέξανδρος ἠκολούθησεν, υἱὸς μὲν Λυσιμάχου, γεγονὼς δὲ ἐξ Ὀδρυσιάδος γυναικός. Οὗτοί τε οὖν ἐς Βαβυλῶνα ἀναβεβηκότες ἱκέτευον Σέλευκον ἐς πόλεμον πρὸς Λυσίμαχον καταστῆναι, καὶ Φιλέταιρος ἅμα, ᾧ τὰ χρήματα ἐπετέτραπτο Λυσιμάχου, τῇ τε Ἀγαθοκλέους τελευτῇ χαλεπῶς φέρων καὶ τὰ παρὰ τῆς Ἀρσινόης ὕποπτα ἡγούμενος, καταλαμβάνει Πέργαμον τὴν ὑπὲρ Καΐκου· πέμψας δὲ κήρυκα, τά τε χρήματα καὶ αὑτὸν ἐδίδου Σελεύκῳ.

(5) Λυσίμαχος δὲ ταῦτα πάντα πυνθανόμενος, ἔφθη διαβὰς ἐς τὴν Ἀσίαν, καὶ ἄρξας αὐτὸς πολέμου συμβαλών τε Σελεύκῳ, παρὰ πολύ τε ἐκρατήθη καὶ αὐτὸς ἀπέθανεν. Ἀλέξανδρος δέ, ὃς ἐκ τῆς γυναικὸς Ὀδρυσίδος ἐγεγόνει οἱ, πολλὰ Λυσάνδραν παραιτησάμενος ἀναιρεῖταί τε, καὶ ὕστερον τούτων ἐς Χερρόνησον κομίσας ἔθαψεν, ἔνθα ἔτι καὶ νῦν ἐστίν οἱ φανερὸς ὁ τάφος, Καρδίας τε μεταξὺ κώμης καὶ Πακτύης. Τὰ μὲν οὖν Λυσιμάχου τοιαῦτα ἐγένετο

 

CHAPITRE XI.

Pyrrhus.

1. On voit aussi à Athènes une statue de Pyrrhus. Ce prince ne tenait à Alexandre que par son extraction, il avait pour père Éacides, fils d'Arymbas, et Olympias, mère d'Alexandre, était fille de Néoptolème, né, ainsi qu'Arymbas, d'Alcétas, fils de Tharypas. On compte quinze générations d'hommes depuis ce dernier jusqu'à Pyrrhus, fils d'Achille. Après la prise de Troie, Pyrrhus l'ancien, dédaigna la Thessalie et alla aborder en Épire, où il s'établit d'après les prédictions d'Hélénus. Il n'eut point d'enfants d'Hermione, mais il en eut trois d'Andromaque, Molossus, Piélus et Pergamus qui était le plus jeune. Pyrrhus ayant été tué à Delphes, Hélénus épousa Andromaque et en eut aussi un fils nommé Cestrinus ;

2. comme Hélénus en mourant avait laissé ses états à Molossus fils de Pyrrhus, Cestrinus et les Épirotes qui voulurent bien s'attacher à son sort, allèrent s'établir sur les bords du fleuve Thyamis. Pergamus passa en Asie et tua en combat singulier Aréius, roi de la Teuthranie, qui avait consenti que son royaume fut le prix du vainqueur. Il donna à la ville le nom de Pergame qu'elle porte encore maintenant, et on y voit un monument héroïque qui lui est dédié ainsi qu'à Andromaque qui l'avait accompagné en Asie. Piélos resta en Épire, et c'est de lui, non de Molossus, que descendaient Pyrrhus fils d'Éacides et ses ancêtres,

3. Les Épirotes n'eurent qu'un seul roi jusqu'à Alcétas, fils de Tharypas : ses fils, d'abord divisés, s'accordèrent enfin à partager également le pouvoir, et ils observèrent fidèlement leurs conventions. Dans la suite des temps Alexandre, fils de Néoptolème, étant mort dans la Lucanie, et Olympias étant retournée dans l'Épire par crainte d'Antipater, Éacides fils d'Arymbas déféra à ses conseils en d'autres choses, et en la suivant à la guerre contre Aridée et les Macédoniens, quoique les Épirotes ne voulussent pas marcher avec lui.

4. Olympias, après sa victoire, se conduisit avec beaucoup de cruauté envers Aridée qu'elle fit mourir, et se permit des excès encore plus barbares envers les autres Macédoniens, de sorte qu'on ne la plaignit pas du traitement que Cassandre lui fit éprouver dans la suite. Quant à Éacides, les Épirotes, par haine pour Olympias, refusèrent d'abord de le recevoir ; avec le temps néanmoins, il obtint d'eux son pardon : son retour dans ses états fut empêché par Cassandre ; une bataille se livra vers Éniades, entre Philippe frère de Cassandre et Éacides, ce dernier fut blessé et mourut peu de jours après.

5. Les Épirotes appelèrent alors au trône Alcétas, fils d'Arymbas et frère aîné d'Éacides, mais d'un caractère si emporté, que son père l'avait chassé de chez lui ; à peine arrivé, il commit des actes de violence contre ses sujets, qui se révoltèrent et le tuèrent pendant la nuit avec ses enfants ; ils firent alors revenir Pyrrhus, fils Éacides, que Cassandre vint attaquer aussitôt après son arrivée ; et Pyrrhus, qui, jeune encore, n'avait pas eu le temps d'affermir son autorité, s'enfuit à l'approche des Macédoniens, et se rendit en Égypte chez Ptolémée, fils de Lagus : Ptolémée lui donna en mariage une fille du premier lit de sa femme, et le ramena en Épire avec une escadre Égyptienne.

6. Les Corcyréens sont le premier peuple Grec que Pyrrhus, devenu roi, ait attaqué ; voyant en effet que leur île était située devant ses états, il ne voulut pas qu'on pût s'en servir de place d'armes contre lui. A la guerre de Corcyre succéda celle contre Lysimaque, ensuite celle contre Démétrius, qu'il dépouilla de la Macédoine, d'où il fut chassé à son tour par Lysimaque : en parlant de ce dernier, j'ai déjà donné quelques détails sur les circonstances les plus importantes de la vie de Pyrrhus à cette époque.

7. Pyrrhus est à ma connaissance le premier Grec qui ait fait la guerre aux Romains, car Diomède et les Argiens n'eurent rien à démêler, dit-on, avec Énée : les Athéniens avaient bien aussi conçu l'espérance de subjuguer toute l'Italie, mais l'échec qu'ils éprouvèrent à Syracuse les empêcha de mesurer leurs forces avec les Romains ; enfin, Alexandre fils de Néoptolème, de la même famille que Pyrrhus, mais plus ancien que lui, mourut dans la Lucanie avant d'en être venu aux mains avec eux.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΑ'.

Πύρρος.

(1) Ἀθηναίοις δὲ εἰκών ἐστι καὶ Πύρρου. Οὗτος ὁ Πύρρος Ἀλεξάνδρῳ προσῆκεν οὐδέν, εἰ μὴ ὅσα κατὰ γένος· Αἰακίδου γὰρ τοῦ Ἀρύββου Πύρρος ἦν, Ὀλυμπιάδος δὲ Ἀλέξανδρος τῆς Νεοπτολέμου· Νεοπτολέμῳ δὲ καὶ Ἀρύββᾳ πατὴρ ἦν Ἀλκέτας ὁ Θαρύπου· ἀπὸ δὲ Θαρύπου ἐς Πύρρον τὸν Ἀχιλλέως πέντε ἀνδρῶν καὶ δέκα εἰσὶ γενεαί. Πρῶτος γὰρ δὴ οὗτος ἁλούσης Ἰλίου τὴν μὲν ἐς Θεσσαλίαν ὑπερεῖδεν ἀναχώρησιν, ἐς δὲ τὴν Ἤπειρον κατάρας, ἐνταῦθα ἐκ τῶν Ἑλένου χρησμῶν ᾤκησε. Καί οἱ παῖς ἐκ μὲν Ἑρμιόνης ἐγένετο οὐδείς, ἐξ Ἀνδρομάχης δὲ Μολοσσὸς, καὶ Πίελος καὶ νεώτατος ὁ Πέργαμος. Ἐγένετο δὲ καὶ Ἑλένῳ Κεστρῖνος· τούτῳ γὰρ Ἀνδρομάχη συνῴκησεν ἀποθανόντος ἐν Δελφοῖς Πύρρου.

(2) Ἑλένου δὲ ὡς ἐτελεύτα Μολοσσῷ τῷ Πύρρου παραδόντος τὴν ἀρχὴν Κεστρῖνος μὲν σὺν τοῖς ἐθέλουσιν Ἠπειρωτῶν τὴν ὑπὲρ Θύαμιν ποταμὸν χώραν ἔσχε, Πέργαμος δὲ διαβὰς ἐς τὴν Ἀσίαν Ἄρειον δυναστεύοντα ἐν τῇ Τευθρανίᾳ κτείνει μονομαχήσαντά οἱ περὶ τῆς ἀρχῆς καὶ τῇ πόλει τὸ ὄνομα ἔδωκε τὸ νῦν ἀφ᾽ αὑτοῦ· καὶ Ἀνδρομάχης (ἠκολούθει γάρ οἱ) καὶ νῦν ἐστιν ἡρῷον ἐν τῇ πόλει. Πίελος δὲ αὐτοῦ κατέμεινεν ἐν Ἠπείρῳ, καὶ ἐς πρόγονον τοῦτον ἀνέβαινε Πύρρος τε ὁ Αἰακίδου καὶ οἱ πατέρες, ἀλλ᾽ οὐκ ἐς Μολοσσόν.

(3) Ἦν δὲ ἄχρι μὲν Ἀλκέτου τοῦ Θαρύπου ἐφ᾽ ἑνὶ βασιλεῖ καὶ τὰ Ἠπειρωτῶν· οἱ δὲ Ἀλκέτου παῖδες, ὥς σφισι στασιάσασι μετέδοξεν ἐπ᾽ ἴσης ἄρχειν, αὐτοί τε πιστῶς ἔχοντες διέμειναν ἐς ἀλλήλους καὶ ὕστερον Ἀλεξάνδρου τοῦ Νεοπτολέμου τελευτήσαντος ἐν Λευκανοῖς, Ὀλυμπιάδος δὲ διὰ τὸν Ἀντιπάτρου φόβον ἐπανελθούσης ἐς Ἤπειρον, Αἰακίδης ὁ Ἀρύββου τά τε ἄλλα διετέλει κατήκοος ὢν Ὀλυμπιάδι καὶ συνεστράτευσε πολεμήσων Ἀριδαίῳ καὶ Μακεδόσιν, οὐκ ἐθελόντων ἕπεσθαι τῶν Ἠπειρωτῶν.

(4) Ὀλυμπιάδος δὲ ὡς ἐπεκράτησεν ἀνόσια μὲν ἐργασαμένης καὶ ἐς τὸν Ἀριδαίου θάνατον, πολλῷ δὲ ἔτι ἀνοσιώτερα ἐς ἄνδρας Μακεδόνας, καὶ διὰ ταῦτα οὐκ ἀνάξια ὕστερον ὑπὸ Κασσάνδρου παθεῖν νομισθείσης, Αἰακίδην (οὖν) κατ᾽ ἀρχὰς μὲν οὐδ᾽ αὐτοὶ διὰ τὸ Ὀλυμπιάδος ἔχθος ἐδέχοντο Ἠπειρῶται, εὑρομένου δὲ ἀνὰ χρόνον παρὰ τούτων συγγνώμην δεύτερα ἠναντιοῦτο Κάσσανδρος μὴ κατελθεῖν ἐς Ἤπειρον. Γενομένης δὲ Φιλίππου τε ἀδελφοῦ Κασσάνδρου καὶ Αἰακίδου μάχης πρὸς Οἰνιάδαις, Αἰακίδην μὲν τρωθέντα κατέλαβε μετ᾽ οὐ πολὺ τὸ χρεών.

(5) Ἠπειρῶται δὲ Ἀλκέταν ἐπὶ βασιλείᾳ κατεδέξαντο, Ἀρύββου μὲν παῖδα καὶ ἀδελφὸν Αἰακίδου πρεσβύτερον, ἀκρατῆ δὲ ἄλλως θυμοῦ, καὶ δι᾽ αὐτὸ ἐξελασθέντα ὑπὸ τοῦ πατρός. Καὶ τότε ἥκων ἐξεμαίνετο εὐθὺς ἐς τοὺς Ἠπειρώτας, ἐς ὃ νύκτωρ αὐτόν τε καὶ τοὺς παῖδας ἐπαναστάντες ἔκτειναν. Ἀποκτείναντες δὲ τοῦτον, Πύρρον τὸν Αἰακίδου κατάγουσιν· ἥκοντι δὲ εὐθὺς ἐπεστράτευε Κάσσανδρος, νέῳ τε ἡλικίᾳ ὄντι καὶ τὴν ἀρχὴν οὐ κατεσκευασμένῳ βεβαίως. Πύρρος δὲ, ἐπιόντων Μακεδόνων, ἐς Αἴγυπτον παρὰ Πτολεμαῖον ἀναβαίνει τὸν Λάγου· καί οἱ Πτολεμαῖος γυναῖκα ἔδωκεν ἀδελφὴν ὁμομητρίαν τῶν αὑτοῦ παίδων, καὶ στόλῳ κατήγαγεν Αἰγυπτίων.

(6) Πύρρος δὲ βασιλεύσας πρώτοις ἐπέθετο Ἑλλήνων Κορκυραίοις, κειμένην τε ὁρῶν τὴν νῆσον πρὸ τῆς αὑτοῦ χώρας καὶ ἄλλοις ὁρμητήριον ἐφ᾽ αὑτὸν οὐκ ἐθέλων εἶναι. Μετὰ δὲ ἁλοῦσαν Κόρκυραν ὅσα μὲν Λυσιμάχῳ πολεμήσας ἔπαθε καὶ ὡς Δημήτριον ἐκβαλὼν Μακεδονίας ἦρξεν ἐς ὃ αὖθις ἐξέπεσεν ὑπὸ Λυσιμάχου, τάδε μὲν τοῦ Πύρρου μέγιστα ἐς ἐκεῖνον τὸν καιρὸν δεδήλωκεν ἤδη μοι τὰ ἐς Λυσίμαχον ἔχοντα.

(7) ῾Ρωμαίοις δὲ οὐδένα Πύρρου πρότερον πολεμήσαντα ἴσμεν Ἕλληνα. Διομήδει μὲν γὰρ καὶ Ἀργείων τοῖς σὺν αὐτῷ οὐδεμίαν ἔτι γενέσθαι πρὸς Αἰνείαν λέγεται μάχην· Ἀθηναίοις δὲ ἄλλα τε πολλὰ ἐλπίσασι καὶ Ἰταλίαν πᾶσαν καταστρέψασθαι, τὸ ἐν Συρακούσαις πταῖσμα ἐμποδὼν ἐγένετο, μὴ καὶ ῾Ρωμαίων λαβεῖν πεῖραν· Ἀλέξανδρος δὲ ὁ Νεοπτολέμου, γένους τε ὢν Πύρρῳ τοῦ αὐτοῦ καὶ ἡλικίᾳ πρεσβύτερος, ἀποθανὼν ἐν Λευκανοῖς ἔφθη, πρὶν ἐς χεῖρας ἐλθεῖν ῾Ρωμαίοις.

 

 

CHAPITRE XII.

Suite de l'histoire de Pyrrhus. Des Éléphants.

1. Pyrrhus est donc le premier qui, parti de la Grèce au delà du golfe Ionien, soit venu attaquer les Romains. Il fut appelé en Italie par les Tarentins, qui trop faibles pour résister par eux-mêmes aux Romains avec lesquels ils étaient en guerre depuis quelque temps, crurent que Pyrrhus qu'ils avaient obligé précédemment en lui prêtant des vaisseaux pour son expédition contre Corcyre, ne leur refuserait pas son secours. Il se décida principalement sur l'exposé que lui firent les ambassadeurs Tarentins de la richesse de l'Italie, qui à elle seule, disaient-ils, valait la Grèce en entier ; et sur ce qu'ils lui représentèrent, qu'il y aurait de l'injustice de sa part à négliger ses amis au moment où ils avaient recours à sa protection. Tandis qu'ils partaient, la prise de Troie revint à la mémoire de Pyrrhus, et il ne douta pas que cette guerre ne se terminât de même, il descendait en effet d'Achille et allait faire la guerre à des descendants des Troyens.

2. Comme il ne mettait jamais de délai entre le projet et l'exécution, son parti ne fut pas plutôt pris, qu'il équipa des vaisseaux longs et ronds pour transporter les hommes et les chevaux.

Quelques hommes peu connus comme écrivains, nous ont laissé des livres intitulés, Mémoires de Pyrrhus ; on ne peut s'empêcher, en les lisant, d'admirer la sagesse avec laquelle il se préparait d'avance aux combats qu'il avait sans cesse à livrer, et l'intrépidité qu'il montrait au moment de l'action. Dans la guerre dont il s'agit, il passa en Italie avec ses vaisseaux sans que les Romains en fussent instruits, il ne se montra pas même à eux aussitôt après son arrivée ; il ne parût avec son armée que lorsque le combat fut engagé entre les Tarentins et les Romains, et tombant sur ces derniers à l'improviste, il les mit en désordre, comme cela devait être ;

3. au reste, comme il savait bien qu'il n'était pas en état de se mesurer avec les Romains, il s'était procuré des éléphants pour les lâcher contre eux. Alexandre est le premier prince de l'Europe qui ait eu des éléphants, il les prit après qu'il eût vaincu Porus et les Indiens. Les rois ses successeurs en eurent aussi après sa mort ; Antigone surtout en possédait un grand nombre. Ceux de Pyrrhus lui venaient de la victoire qu'il avait remportée sur Démétrius fils d'Antigone, et leur vue répandit l'épouvante parmi les Romains qui les prenaient pour toute autre chose que des animaux.

4. Les dents d'éléphants étaient depuis longtemps connues et employées à divers ouvrages, mais avant que les Macédoniens eussent passé en Asie, les éléphants eux-mêmes n'étaient connus que des Indiens, des Libyens et des autres peuples voisins, Homère dit bien, à la vérité, que les lits des rois et même les maisons des plus opulents d'entre eux, étaient ornés d'ivoire, mais il ne parle des éléphants dans aucun de ses poèmes, et s'il en avait vu, ou s'il en avait appris quelque chose, il en aurait fait mention plutôt que des combats des Pygmées et des Grues.

5. Pyrrhus se laissa bientôt après entraîner dans la Sicile par une ambassade des Syracusains ; les Carthaginois débarqués dans cette île avaient chassé les habitants de toutes les villes Grecques, excepté de Syracuse qu'ils tenaient assiégée ; Pyrrhus ayant appris cela des ambassadeurs, laissa là Tarente, ainsi que tous les Grecs de cette côte de l'Italie, passa en Sicile, et fit lever aux Carthaginois le siège de Syracuse. Enflé de ce succès, il ne réfléchit pas que les Carthaginois, Tyriens, Phéniciens d'origine, étaient à cette époque, de tous les peuples barbares, le plus exercé à la mer, et il eut la témérité de leur livrer un combat sur cet élément, avec des vaisseaux montés par des Épirotes, qui pour la plupart ne connaissaient même pas la mer à l'époque du siège de Troie, et ignoraient encore l'usage du sel, ainsi que nous l'apprend Homère, qui dit dans l'Odyssée, en parlant d'eux ; ces peuples qui ne connaissent pas la mer, et ignorent l'usage du sel dans leurs aliments.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΒ'.

Ἔτι περὶ Πύρρου. Περὶ Ἐλεφάντων.

(1) Οὕτω Πύρρος ἐστὶν ὁ πρῶτος ἐκ τῆς Ἑλλάδος τῆς πέραν Ἰονίου διαβὰς ἐπὶ ῾Ρωμαίους. Διέβη δὲ καὶ οὗτος ἐπαγαγομένων Ταραντίνων. Τούτοις γὰρ πρότερον ἔτι πρὸς ῾Ρωμαίους συνειστήκει πόλεμος· ἀδύνατοι δὲ κατὰ σφᾶς ὄντες ἀντισχεῖν, προϋπαρχούσης μὲν ἐς αὐτὸν εὐεργεσίας, ὅτι οἱ πολεμοῦντι τὸν πρὸς Κόρκυραν πόλεμον ναυσὶ συνήραντο, μάλιστα δὲ οἱ πρέσβεις τῶν Ταραντίνων ἀνέπεισαν τὸν Πύρρον, τήν τε Ἰταλίαν διδάσκοντες, ὡς εὐδαιμονίας ἕνεκα ἀντὶ πάσης εἴη τῆς Ἑλλάδος, καὶ ὡς οὐχ ὅσιον αὐτῷ παραπέμψαι σφᾶς φίλους τε καὶ ἱκέτας ἐν τῷ παρόντι ἥκοντας. Ταῦτα λεγόντων τῶν πρέσβεων, μνήμη τὸν Πύρρον τῆς ἁλώσεως ἐσῆλθε τῆς Ἰλίου, καί οἱ κατὰ ταὐτὰ ἤλπιζε χωρήσειν πολεμοῦντι· στρατεύειν γὰρ ἐπὶ Τρώων ἀποίκους Ἀχιλλέως ὢν ἀπόγονος.

(2) Ὡς δέ οἱ ταῦτα ἤρεσκε (διέμελλε γὰρ ἐπ᾽ οὐδενὶ ὧν ἕλοιτο) , αὐτίκα ναῦς τε ἐπλήρου μακρὰς, καὶ πλοῖα στρογγύλα εὐτρέπιζεν, ἵππους καὶ ἄνδρας ὁπλίτας ἄγειν.

Ἔστι δὲ ἀνδράσι βιβλία οὐκ ἐπιφανέσιν ἐς συγγραφήν, ἔχοντα ἐπίγραμμα ἔργων ὑπομνήματα εἶναι. Ταῦτα ἐπιλεγομένῳ μοι μάλιστα ἐπῆλθε θαυμάσαι Πύρρου τόλμαν τε, ἣν μαχόμενος αὐτὸς τε παρείχετο, καὶ τὴν ἐπὶ τοῖς ἀεὶ μέλλουσιν ἀγῶσι πρόνοιαν· ὃς καὶ τότε περαιούμενος ναυσὶν ἐς Ἰταλίαν ῾Ρωμαίους ἐλελήθει καὶ ἥκων οὐκ εὐθὺς ἦν σφισι φανερός, γινομένης δὲ ῾Ρωμαίων πρὸς Ταραντίνους συμβολῆς τότε δὴ πρῶτον ἐπιφαίνεται σὺν τῷ στρατῷ καὶ παρ᾽ ἐλπίδα σφίσι προσπεσών, ὡς τὸ εἰκός, ἐτάραξεν.

(3) Ἅτε δὲ ἄριστα ἐπιστάμενος ὡς οὐκ ἀξιόμαχος εἴη πρὸς ῾Ρωμαίους, παρεσκευάζετο ὡς τοὺς ἐλέφαντας ἐπαφήσων σφίσιν. Ἐλέφαντας δὲ πρῶτος μὲν τῶν ἐκ τῆς Εὐρώπης Ἀλέξανδρος ἐκτήσατο, Πῶρον καὶ τὴν δύναμιν καθελὼν τὴν Ἰνδῶν, ἀποθανόντος δὲ Ἀλεξάνδρου, καὶ ἄλλοι τῶν βασιλέων, καὶ πλείστους ἔσχεν Ἀντίγονος. Πύρρῳ δὲ ἐκ τῆς μάχης ἐγεγόνει τῆς πρὸς Δημήτριον τὰ θηρία αἰχμάλωτα. Τότε δὲ ἐπιφανέντων αὐτῶν, δεῖμα ἔλαβε ῾Ρωμαίους, ἄλλο τι καὶ οὐ ζῷα εἶναι νομίσαντας.

(4) Ἐλέφαντα γάρ, ὅσα μὲν ἐς ἔργα καὶ ἀνδρῶν χεῖρας, εἰσὶν ἐκ παλαιοῦ δῆλοι πάντες εἰδότες· αὐτὰ δὲ τὰ θηρία, πρὶν ἢ διαβῆναι Μακεδόνας ἐπὶ τὴν Ἀσίαν, οὐδὲ ἑωράκεσαν ἀρχὴν πλὴν Ἰνδῶν τε αὐτῶν, καὶ Λιβύων, καὶ ὅσοι πλησιόχωροι τούτοις. Δηλοῖ δὲ Ὅμηρος, ὃς βασιλεῦσι κλίνας μὲν καὶ οἰκίας τοῖς εὐδαιμονεστέροις αὐτῶν ἐλέφαντι ἐποίησε κεκοσμημένας, θηρίου δὲ ἐλέφαντος μνήμην οὐδεμίαν ἐποιήσατο· θεασάμενος δὲ ἢ πεπυσμένος, ἐμνημόνευσεν ἂν πολύ γε πρότερον (ἐμοὶ δοκεῖν) ἢ Πυγμαίων τε ἀνδρῶν καὶ γεράνων μάχης.

(5) Πύρρον δὲ ἐς Σικελίαν ἀπήγαγε πρεσβεία Συρακουσίων. Καρχηδόνιοι γὰρ διαβάντες τὰς Ἑλληνίδας τῶν πόλεων ἐποίουν ἀναστάτους· ἣ δὲ ἦν λοιπή, Συρακούσαις πολιορκοῦντες προσεκάθηντο. Ἃ τῶν πρέσβεων Πύρρος ἀκούων, Τάραντα μὲν εἴα καὶ τοὺς τὴν ἀκτὴν ἔχοντας Ἰταλιωτῶν, ἐς δὲ τὴν Σικελίαν διαβὰς Καρχηδονίους ἠνάγκασεν ἀπαναστῆναι Συρακουσῶν· φρονήσας δὲ ἐφ᾽ αὑτῷ, Καρχηδονίων, οἳ θαλάσσης τῶν τότε βαρβάρων μάλιστα εἶχον ἐμπείρως, Τύριοι Φοίνικες τὸ ἀρχαῖον ὄντες, τούτων ἐναντία ἐπήρθη ναυμαχῆσαι τοῖς Ἠπειρώταις χρώμενος, οἳ μηδὲ ἁλούσης Ἰλίου θάλασσαν οἱ πολλοὶ μηδὲ ἁλσὶν ἠπίσταντό πω χρῆσθαι. Μαρτυρεῖ δέ μοι καὶ Ὁμήρου ἔπος ἐν Ὀδυσσείᾳ.

Οἳ οὐκ ἴσασι θάλασσαν

Ἀνέρες, οὐδέ θ᾽ ἅλεσσι μεμιγμένον εἶδαρ ἔδουσιν.

 

 

CHAPITRE XIII.

 Guerre de Pyrrhus et d'Antigone. Cléonyme.

1. PYRRHUS, ayant été défait sur mer par les Carthaginois, se rendit à Tarente, avec le reste de ses vaisseaux. Il y éprouva un échec considérable, et prévoyant bien que les Romains ne le laisseraient pas partir tranquillement, il prépara sa retraite de la manière suivante. Après avoir été vaincu à son retour de la Sicile, il avait écrit sur le champ aux rois de l'Asie et à Antigone, pour demander de l'argent aux uns, des troupes aux autres, et tous les deux à Antigone. Ses envoyés étant revenus avec les réponses, il rassembla les principaux des Épirotes et des Tarentins, et au lieu de leur lire les lettres qu'il avait reçues, il leur dit que des secours allaient arriver. La renommée apprit bientôt aux Romains que les Macédoniens et les peuples de l'Asie venaient au secours de Pyrrhus, et cette nouvelle fit que les Romains restèrent tranquilles. Pyrrhus s'embarqua la nuit suivante et aborda au promontoire que forment les monts Cérauniens.

2. Ayant laissé reposer ses troupes après les pertes qu'il avait éprouvées en Italie, il déclara la guerre à Antigone contre lequel il alléguait différents griefs, entre autre le refus de lui envoyer des secours ; et après avoir défait la propre armée de ce prince, et même les Gaulois qu'il avait à sa solde, il le repoussa dans les villes maritimes de la Macédoine, et s'empara de toute la partie haute de ce pays, ainsi que de la Thessalie. Le combat fut très acharné et la victoire de Pyrrhus des plus complètes, comme on peut en juger par les armures des Gaulois qu'il consacra dans le temple de Minerve (Athéna) Itonia, entre Phères et Larisse, avec cette inscription : Ces boucliers pris aux féroces Gaulois sont une offrande de Pyrrhus, roi des Molosses, à Minerve (Athéna) Itonia, après la défaite de toute l'armée d'Antigone. Qu'on ne s'étonne point de sa victoire, la valeur est encore, comme jadis, le partage des Éacides.

3. Il consacra les boucliers des Macédoniens eux-mêmes, dans le temple de Jupiter (Zeus) à Dodone, avec l'inscription suivante : Ces boucliers, dépouille des superbes Macédoniens qui jadis ravagèrent l'opulente Asie, et firent peser sur la Grèce le joug de la servitude : ces boucliers, séparés maintenant des bras qui les portaient, ornent les colonnes du temple de Jupiter (Zeus). Si Pyrrhus, en général très disposé à saisir toutes les occasions qui s'offraient de faire des conquêtes, abandonna la Macédoine, quoiqu'elle fût presque entièrement subjuguée, il en faut rejeter la faute sur Cléonyme, 4. qui lui persuada de laisser la Macédoine pour aller dans le Péloponnèse. Cléonyme, tout Lacédémonien qu'il était, introduisit une armée ennemie dans son pays par des raisons que j'expliquerai après avoir fait connaître son extraction.

Plistoanax, fils de Pausanias, qui commandait les Grecs à la bataille de Platées ; fut père d'un autre Pausanias, dont le fils fut Cléombrote, qui perdit la vie à Leuctres en combattant contre Épaminondas et les Thébains. Cléombrote laissa, deux fils, Agésipolis et Cléomène. Agésipolis étant mort sans enfants, Cléomène prit la couronne :

5. il eut deux fils, Acrotatus et Cléonyme. Acrotatus l'aîné étant mort du vivant de son père, Aréus son fils, et Cléonyme se disputèrent le trône, après la mort de Cléomène. Cléonyme succomba et engagea par je ne sais quel moyen, Pyrrhus à venir dans la Laconie. Les Lacédémoniens n'avaient jamais éprouvé de revers avant la bataille de Leuctres, et ils ne conviennent pas d'avoir été jusque là vaincus sur terre. Léonidas, disent-ils, fut victorieux, mais il n'avait pas assez de monde avec lui, pour détruire entièrement l'armée des Mèdes ; l'affaire de l'île de Sphactérie contre les Athéniens commandés par Démosthène, fut suivant eux une surprise, et non une victoire.

6. La première défaite qu'ils essuyèrent fut donc dans la Béotie. Ils furent ensuite complètement vaincus par Antipater et les Macédoniens. L'invasion de Démétrius au moment où ils s'y attendaient le moins, fut la troisième calamité de ce genre. Quand ils virent pour la quatrième fois l'ennemi dans leur pays, ils se rangèrent en bataille avec les Argiens et les Messéniens qui étaient venus à leur secours. Pyrrhus les ayant vaincus, fut sur le point de prendre leur ville à la première attaque, mais un peu de repos qu'il se donna après avoir ravagé le pays et rassemblé le butin, laissa aux Lacédémoniens le temps de mettre leur ville en état de défense, ce qui n'était pas très difficile, car on l'avait déjà entourée de fossés profonds et de fortes palissades durant la guerre contre Démétrius, on avait même élevé des murs vers les endroits qu'il était le plus aisé d'attaquer.

7. D'un autre côté, Pyrrhus étant ainsi occupé par la guerre de Lacédémone, Antigone, qui avait repris les villes de la Macédoine, se hâta de venir dans le Péloponnèse, prévoyant bien que si une fois Pyrrhus subjuguait la Laconie et la plus grande partie de cette presqu'île, il ne retournerait pas en Épire, mais irait porter de nouveau la guerre en Macédoine. Antigone se disposait à passer de l'Argolide dans la Laconie, lorsque Pyrrhus vint lui-même à Argos ; et ayant encore été vainqueur, il entra dans la ville avec les fuyards, ce qui rompit, comme cela était naturel, son ordre de bataille.

8. Le combat s'étant alors engagé de tous les côtés, vers les temples, vers les maisons, dans les rues et dans les différents endroits de la ville, Pyrrhus se trouva seul et reçut un coup à la tête. On dit qu'il fut blessé par une femme qui lui jeta une tuile : mais les Argiens prétendent que ce fut par Cérès (Déméter) sous la figure de cette femme ; et Leucéas l'un des exégètes du pays, raconte cette mort dans ses vers, de la même manière que les Argiens. D'après les ordres de l'oracle, un temple fut érigé à Cérès (Déméter), à l'endroit où Pyrrhus fut tué, et il est enterré dans ce temple.

9. Il est assez étonnant que plusieurs des Éacides aient terminé leurs jours à peu près de même par la vengeance des dieux. Achille fut, suivant Homère, tué par Apollon et par Alexandre, fils de Priam ; la Pythie ordonna aux Delphiens de tuer Pyrrhus, fils d'Achille, et l'on vient de voir comment les Argiens et Leucéas dans ses vers racontent la mort de Pyrrhus fils d'Éacides. Leur récit diffère cependant de celui d'Hiéronyme de Cardie, mais tout homme qui s'est attaché à un roi, est obligé d'écrire ce qui lui est agréable, et si on a cru pouvoir excuser Philistus de ce que l'espoir d'être rappelé à Syracuse, lui a fait garder le silence sur les plus grands forfaits de Denys, ne doit-on pas, à plus forte raison, pardonner à Hiéronyme de n'avoir écrit que ce qui pouvait plaire à Antigone? La puissance des Épirotes finit avec le règne de Pyrrhus.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΓ'.

Πύρρου καὶ Ἀντιγόνου μάχη. Κλεώνυμος.

(1) Τότε δὲ ὁ Πύρρος, ὡς ἡττήθη, ταῖς ναυσὶν ἐς Τάραντα ἀνήγετο ταῖς λοιπαῖς· ἐνταῦθα προσέπταισε μεγάλως καὶ τὴν ἀναχώρησιν (οὐ γὰρ ἀμαχεὶ ῾Ρωμαίους ἠπίστατο ἀφήσοντας) πορίζεται τρόπον τοῦτον. Ὡς ἐπανήκων ἐκ Σικελίας ἡττήθη, πρῶτον διέπεμπε γράμματα ἔς τε τὴν Ἀσίαν καὶ πρὸς Ἀντίγονον, τοὺς μὲν στρατιὰν τῶν βασιλέων, τοὺς δὲ χρήματα, Ἀντίγονον δὲ καὶ ἀμφότερα αἰτῶν. Ἀφικομένων δὲ τῶν ἀγγέλων, ὥς οἱ γράμματα ἀπεδόθη, συναγαγὼν τοὺς ἐν τέλει τῶν τε ἐξ Ἠπείρου καὶ τῶν Ταραντίνων, ὧν μὲν εἶχε τὰ βιβλία ἀνεγίνωσκεν οὐδέν, ὁ δὲ ἥξειν συμμαχίαν ἔλεγε. Ταχὺ δὲ καὶ ἐς τοὺς ῾Ρωμαίους ἦλθε φήμη, Μακεδόνας καὶ ἄλλα ἔθνη περαιοῦσθαι τῶν Ἀσιανῶν ἐς τὴν Πύρρου βοήθειαν. ῾Ρωμαῖοι μὲν δὴ ταῦτα ἀκούοντες ἡσύχαζον· Πύρρος δὲ ὑπὸ τὴν ἐπιοῦσαν περαιοῦται νύκτα πρὸς τὰ ἄκρα τῶν ὀρῶν, ἃ Κεραύνια ὀνομάζουσι.

(2) Μετὰ δὲ τὴν ἐν Ἰταλίᾳ πληγὴν ἀναπαύσας τὴν δύναμιν, προεῖπεν Ἀντιγόνῳ πόλεμον, ἄλλα τε ποιούμενος ἐγκλήματα καὶ μάλιστα τῆς ἐς Ἰταλίαν βοηθείας διαμαρτίαν. Κρατήσας δὲ τήν τε ἰδίαν παρασκευὴν Ἀντιγόνου καὶ τὸ παρ᾽ αὐτῷ Γαλατῶν ξενικὸν, ἐδίωξεν ἐς τὰς ἐπὶ θαλάσσῃ πόλεις· αὐτὸς δὲ Μακεδονίας τε τῆς ἄνω καὶ Θεσσαλῶν ἐπεκράτησε. Δηλοῖ δὲ μάλιστα τὸ μέγεθος τῆς μάχης καὶ τὴν Πύρρου νίκην, ὡς παρὰ πολὺ γένοιτο, τὰ ἀνατεθέντα ὅπλα τῶν Κελτῶν ἐς τε τὸ τῆς Ἀθηνᾶς ἱερὸν τῆς Ἰτωνίας, Φερῶν μεταξὺ καὶ Λαρίσης καὶ τὸ ἐπίγραμμα τὸ ἐπ᾽ αὐτοῖς·

Τοὺς θυρεοὺς ὁ Μολοσσὸς Ἰτωνίδι δῶρον Ἀθάνᾳ

Πύρρος ἀπὸ θρασέων ἐκρέμασεν Γαλατᾶν,

Πάντα τὸν Ἀντιγόνου καθελὼν στρατόν. οὐ μέγα θαῦμα·

Αἰχματαὶ καὶ νῦν καὶ πάρος Αἰακίδαι.

3. Τούτους μὲν δὴ ἐνταῦθα, τῷ δὲ ἐν Δωδώνῃ Διὶ Μακεδόνων ἀνέθηκεν αὐτῶν τὰς ἀσπίδας. Ἐπιγέγραπται δὲ καὶ ταύταις·

Αἵδε ποτ᾽ Ἀσίδα γαῖαν ἐπόρθησαν πολύχρυσον,

Αἵδε καὶ Ἕλλαδι τὰν δουλοσύναν ἔπορον.

Νῦν δὲ Διὸς ναῶ ποτὶ κίονας ὀρφανὰ κεῖται,

Τᾶς μεγαλαυχήτω σκῦλα Μακεδονίας.

Πύρρῳ δὲ Μακεδόνας ἐς ἅπαν μὴ καταστρέψασθαι παρ᾽ ὀλίγον ὅμως ἥκοντι, ἐγένετο Κλεώνυμος αἴτιος, (4) ἑτοιμοτέρῳ καὶ ἄλλως ὄντι ἑλέσθαι τὰ ἐν χερσίν. Κλεώνυμος δὲ οὗτος, ὁ τὸν Πύρρον ἀπολιπόντα τὰ Μακεδόνων πείσας ἐς Πελοπόννησον ἐλθεῖν, Λακεδαιμόνιος ὢν, Λακεδαιμονίοις στρατὸν ἐς τὴν χώραν πολέμιον ἐπῆγε, δι᾽ αἰτίαν, ἣν ἐγὼ τοῦ γένους ὕστερον τοῦ Κλεωνύμου δηλώσω.

Παυσανίου τοῦ περὶ Πλάταιαν τοῖς Ἕλλησιν ἡγησαμένου Πλειστοάναξ υἱὸς ἐγένετο, τοῦ δὲ Παυσανίας, τοῦ δὲ Κλεόμβροτος, ὃς ἐναντία Ἐπαμινώνδᾳ καὶ Θηβαίοις μαχόμενος ἀπέθανεν ἐν Λέκτροις· Κλεομβρότου δὲ Ἀγησίπολις ἦν καὶ Κλεομένης, Ἀγησιπόλιδος δὲ ἄπαιδος τελευτήσαντος Κλεομένης τὴν βασιλείαν ἔσχε.

(5) Κλεομένει δὲ παῖδες γίνονται, πρεσβύτερος μὲν Ἀκρότατος, νεώτερος δὲ Κλεώνυμος. Ἀκρότατον μὲν οὖν πρότερον κατέλαβεν ἡ τελευτή· Κλεομένους δὲ ἀποθανόντος ὕστερον, ἐς ἀμφισβήτησιν κατέστη περὶ τῆς ἀρχῆς Ἀρεὺς ὁ Ἀκροτάτου καὶ Κλεώνυμος, ὅς ὅτῳ δὴ τρόπῳ μετελθὼν ἐπάγει Πύρρον εἰς τὴν χώραν. Λακεδαιμονίοις δὲ πρὸ μὲν τοῦ ἐν Λεύκτροις οὐδὲν ἐγεγόνει πταῖσμα, ὥστε οὐδὲ συνεχώρουν ἀγῶνί πω κεκρατῆσθαι πεζῷ. Λεωνίδᾳ μὲν γὰρ νικῶντι οὐκ ἔφασαν τοὺς ἑπομένους ἐς τελέαν ἐξαρκέσαι φθορὰν τῶν Μήδων· τὸ δὲ Ἀθηναίων καὶ Δημοσθένους ἔργον πρὸς τῇ νήσῳ Σφακτηρίᾳ κλοπὴν εἶναι πολέμου καὶ οὐ νίκην.

(6) Πρώτης δὲ γενομένης σφίσι συμφορᾶς ἐν Βοιωτοῖς, ὕστερον Ἀντιπάτρῳ καὶ Μακεδόσι μεγάλως προσέπταισαν· τρίτος δὲ ὁ Δημητρίου πόλεμος κακὸν ἀνέλπιστον ἦλθεν ἐς τὴν γῆν. Πύρρου δὲ ἐσβαλόντος, τέταρτον δὴ τότε στρατὸν ὁρῶντες πολέμιον αὐτοί τε παρετάσσοντο, καὶ Ἀργείων ἥκοντες καὶ Μεσσηνίων σύμμαχοι. Πύρρος δὲ, ὡς ἐπεκράτησεν, ὀλίγου μὲν ἦλθεν ἑλεῖν αὐτοβοεὶ τὴν πόλιν, δῃώσας δὲ τὴν γῆν καὶ λείαν ἐλάσας μικρὸν ἡσύχαζεν. Οἱ δὲ ἐς πολιορκίαν εὐτρεπίζοντο, πρότερον ἔτι τῆς Σπάρτης ἐπὶ τοῦ πολέμου τοῦ πρὸς Δημήτριον τάφροις τε βαθείαις καὶ σταυροῖς τετειχισμένης ἰσχυροῖς, τὰ δὲ ἐπιμαχώτατα καὶ οἰκοδομήμασιν.

(7) Ὑπὸ δὲ τοῦτον τὸν χρόνον καὶ τὴν τοῦ πολέμου τοῦ Λακωνικοῦ τριβὴν Ἀντίγονος, τὰς πόλεις τῶν Μακεδόνων ἀνασωσάμενος, ἠπείγετο ἐς Πελοπόννησον, οἷα ἐπιστάμενος Πύρρον, ἢν Λακεδαίμονα καταστρέψηται καὶ Πελοποννήσου τὰ πολλά, οὐκ ἐς Ἤπειρον, ἀλλ᾽ ἐπί τε Μακεδονίαν αὖθις καὶ τὸν ἐκεῖ πόλεμον ἥξοντα. Μέλλοντος δὲ Ἀντιγόνου τὸν στρατὸν ἐξ Ἄργους ἐς τὴν Λακωνικὴν ἄγειν, αὐτὸς ἐς τὸ Ἄργος ἐληλύθει Πύρρος· κρατῶν δὲ καὶ τότε συνεσπίπτει τοῖς φεύγουσιν ἐς τὴν πόλιν, καί οἱ διαλύεται κατὰ τὸ εἰκὸς ἡ τάξις.

(8) Μαχομένων δὲ πρὸς ἱεροῖς ἤδη καὶ οἰκίαις καὶ κατὰ τοὺς στενωποὺς καὶ κατ᾽ ἄλλο ἄλλων τῆς πόλεως, ἐνταῦθα ὁ Πύρρος ἐμονώθη, καὶ τιτρώσκεται τὴν κεφαλήν. κεράμῳ δὲ βληθέντα ὑπὸ γυναικὸς τεθνάναι φασὶ Πύρρον· Ἀργεῖοι δὲ οὐ γυναῖκα τὴν ἀποκτείνασαν, Δήμητρα δέ φασιν εἶναι γυναικὶ εἰκασμένην. Ταῦτα ἐς τὴν Πύρρου τελευτὴν αὐτοὶ λέγουσιν Ἀργεῖοι καὶ ὁ τῶν ἐπιχωρίων ἐξηγητὴς Λυκέας ἐν ἔπεσιν εἴρηκε· καί σφισιν ἔστι τοῦ θεοῦ χρήσαντος, ἔνθα ὁ Πύρρος ἐτελεύτησεν, ἱερὸν Δήμητρος.

(9) Ἐν δὲ αὐτῷ καὶ ὁ Πύρρος τέθαπται. θαῦμα δὴ ποιοῦμαι τῶν καλουμένων Αἰακιδῶν τρισὶ κατὰ τὰ αὐτὰ ἐκ τοῦ θεοῦ συμβῆναι τὴν τελευτήν· εἴγε Ἀχιλλέα μὲν Ὅμηρος ὑπὸ Ἀλεξάνδρου φησὶ τοῦ Πριάμου καὶ Ἀπόλλωνος ἀπολέσθαι· Πύρρον δὲ τὸν Ἀχιλλέως ἡ Πυθία προσέταξεν ἀποκτεῖναι Δελφοῖς· τῷ δὲ Αἰακίδου συνέβη τὰ ἐς τὴν τελευτὴν, οἷα Ἀργεῖοί τε λέγουσι καὶ Λυκέας ἐποίησε. Διάφορα δὲ ὅμως ἐστὶ καὶ ταῦτα, ὧν Ἱερώνυμος ὁ Καρδιανὸς ἔγραψεν. Ἀνδρὶ γὰρ βασιλεῖ συνόντα ἀνάγκη πᾶσα ἐς χάριν συγγράφειν· εἰ δὲ καὶ Φίλιστος αἰτίαν δικαίαν εἴληφεν, ἐπελπίζων τὴν ἐν Συρακούσαις κάθοδον, ἀποκρύψασθαι τῶν Διονυσίου τὰ ἀνοσιώτατα, ἦπου πολλή γε Ἱερωνύμῳ συγγνώμη τὰ ἐς ἡδονὴν Ἀντιγόνου γράφειν. Ἡ μὲν Ἠπειρωτῶν ἀκμὴ κατέστρεψεν ἐς τοῦτο.

 

CHAPITRE XIV.

De l'Odéon. De Triptolème, Épimenide et Thalès. De Minerve (Athéna) et Vénus (Aphrodite) Uranie.

1. En entrant dans l'Odéon d'Athènes, vous trouvez plusieurs statues, et entre autres un Dionysos qui mérite d'être vu. Près de là, est la fontaine Ennéacrunus (à neuf tuyaux) qui a été ainsi décorée par Pisistrate. Il y a des puits dans tout le reste de la ville, mais il n'y a pas d'autre fontaine. Au-dessus de cet édifice sont deux temples dédiés, l'un à Cérès (Déméter) et à sa fille, et l'autre à Triptolème dont on y voit la statue. Je vais raconter ce qu'on dit de ce héros, en laissant de côté ce qui concerne Déiopè.

2. Les Argiens sont de tous les Grecs, les mieux fondés à disputer aux Athéniens l'honneur de l'ancienneté, et la gloire des faveurs divines ; il en est de même des Phrygiens à l'égard des Égyptiens. On dit donc que Cérès (Déméter), lorsqu'elle vint à Argos, fut reçue chez Pélasgus, et qu'elle y apprit de Chrysanthis ce que celle-ci savait de l'enlèvement de sa fille. Dans la suite des temps, Trochilus Hiérophante, ayant encouru la haine d'Agenor, s'enfuit d'Argos et alla, dit-on, dans l'Attique, où il épousa une femme d'Éleusis dont il eut deux fils, Eubuléus et Triptolème. Telle est la tradition des Argiens. Pour les Athéniens et leurs partisans, ils savent que Triptolème fils de Céléus, fut le premier qui sema du blé.

3. On chante des vers de Musée (si toutefois ils sont de ce poète), qui nous apprennent que Triptolème était fils de l'Océan et de la Terre. Suivant les vers d'Orphée (je ne crois pas non plus qu'ils soient de lui), Dysaulès eut deux fils, Eubuléus et Triptolème, auxquels Cérès (Déméter) enseigna la culture du blé pour les récompenser de ce qu'ils lui avaient appris de sa fille. Enfin, Chérilus, Athénien, dit dans la tragédie d'Alopé, que Cercyon et Triptolème étaient tous deux fils d'une fille d'Amphictyon, mais que Rharus était le père de Triptolème, et Neptune (Poséidon) celui de Cercyon. Je me disposais à continuer ce discours et à décrire tout ce qu'on voit à Athènes dans le temple nommé l'Eleusinion, mais j'ai été arrêté par un songe ; je m'en tiendrai donc à dire ce qu'il est permis à tout le monde de savoir.

4. Devant le temple où est la statue de Triptolème, se voit un bœuf de bronze que l'on conduit au sacrifice. Vous y remarquez aussi Épimenide de Cnosse assis ; on raconte qu'étant allé aux champs, il entra dans une caverne où il s'endormit et ne s'éveilla qu'au bout de quarante ans. Il fit des vers dans la suite et purifia plusieurs villes, entre autres celle d'Athènes. Thalès, qui délivra Lacédémone de la peste, ne tenait en rien à cet Épimenide, et n'était pas de la même ville, car Polymnastus de Colophon, qui a fait pour les Lacédémoniens des vers en son honneur, dit qu'il était de Gortyne.

5. Un peu plus loin est le temple d'Eucléia (la bonne renommée), qui a été fait aussi du produit des dépouilles des Mèdes, débarqués à Marathon. Cette victoire me parait celle dont les Athéniens tiraient le plus de vanité, aussi le poète Eschyle, se voyant près de sa fin, ne voulut rappeler dans son épitaphe, ni les poésies qui lui ont acquis tant de réputation, ni les combats de Diane (Artémis)ion et de Salamine, où il s'était distingué ; il se contenta d'y inscrire son nom, celui de sa patrie, et d'ajouter qu'il avait pour témoins de sa valeur, le bois sacré de Marathon et les Mèdes qui y débarquèrent.

6. Le temple de Vulcain (Héphaïstos) est au-dessus du Céramique et du portique royal ; connaissant ce qu'on raconte de la naissance d'Erichthonius, je n'ai point été surpris de voir dans ce temple la statue de Minerve (Athéna) auprès de celle de Vulcain (Héphaïstos), et en voyant la couleur bleue foncée des yeux de la déesse, j'ai reconnu que c'était une tradition Libyenne. Les Libyens disent en effet que Minerve (Athéna) était fille de Neptune (Poséidon) et de la nymphe du lac Tritonis, et c'est pour cela qu'elle a, comme Neptune (Poséidon), les yeux couleur d'eau de mer.

7. On voit tout auprès, le temple de Vénus (Aphrodite) Uranie ; le culte de cette déesse a pris naissance chez les Assyriens ; il fut adopté ensuite par les Cypriens de Paphos et les Phéniciens d'Ascalon dans la Palestine ; les habitants de Cythère le reçurent de ces derniers, et Égée attribuant au courroux de cette déesse le malheur qu'il avait d'être encore sans enfants, ainsi que l'infortune de ses sœurs, introduisit son culte dans Athènes. La statue en marbre de Paros qu'on voit maintenant dans son temple est l'ouvrage de Phidias. Il y a chez les Athmonéens, l'un des peuples de l'Attique, un temple d'Uranie, bâti, à ce qu'ils disent, par Porphyrion, qui avait régné dans l'Attique avant Actéus. On raconte dans les bourgs beaucoup de choses, bien différemment qu'on ne le fait dans la ville.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΔ'.

ᾩδεῖον. Τριπτόλεμος. Ἐπιμενίδης. Θαλῆς. Ἀθηνᾶ καὶ Ἀφροδίτη Οὐρανία.

(1) Ἐς δὲ τὸ Ἀθήνῃσιν ἐσελθοῦσιν ᾨδεῖον, ἄλλα τε καὶ Διόνυσος κεῖται θέας ἄξιος· πλησίον δέ ἐστι κρήνη, καλοῦσι δὲ αὐτὴν Ἐννεάκρουνον, οὕτω κοσμηθεῖσαν ὑπὸ Πεισιστράτου. Φρέατα μὲν γὰρ καὶ διὰ πάσης τῆς πόλεώς ἐστι, πηγὴ δὲ αὕτη μόνη. Ναοὶ δὲ ὑπὲρ τὴν κρήνην ὁ μὲν Δήμητρος πεποίηται καὶ Κόρης, ἐν δὲ τῷ Τριπτολέμου κείμενόν ἐστιν ἄγαλμα. Τὰ δὲ ἐς αὐτὸν ὁποῖα λέγεται γράψω, παρεὶς ὁπόσον ἐς Δηιόπην ἔχει τοῦ λόγου.

(2) Ἑλλήνων οἱ μάλιστα ἀμφισβητοῦντες Ἀθηναίοις ἐς ἀρχαιότητα καὶ δῶρα, ἃ παρὰ θεῶν φασὶν ἔχειν, εἰσὶν Ἀργεῖοι, καθάπερ βαρβάρων Φρυξὶν Αἰγύπτιοι. Λέγεται οὖν, ὡς Δήμητρα ἐς Ἄργος ἐλθοῦσαν Πελασγὸς δέξαιτο οἴκῳ, καὶ ὡς Χρυσανθὶς τὴν ἁρπαγὴν ἐπισταμένη τῆς Κόρης διηγήσαιτο· ὕστερον δὲ Τροχίλον ἱεροφάντην φυγόντα, ἐξ Ἄργους κατὰ ἔχθος Ἀγήνορος, ἐλθεῖν φασιν ἐς τὴν Ἀττικὴν, καὶ γυναῖκά τε ἐξ Ἐλευσῖνος γῆμαι, καὶ γενέσθαι οἱ παῖδας Εὐβουλέα καὶ Τριπτόλεμον. Ὅδε μὲν Ἀργείων ἐστὶ λόγος. Ἀθηναῖοι δὲ, καὶ ὅσοι παρὰ τούτοις, ἴσασι Τριπτόλεμον τὸν Κελεοῦ πρῶτον σπεῖραι καρπὸν ἥμερον.

(3) Ἔπη δὲ ᾄδεται Μουσαίου μέν, (εἰ δὴ Μουσαίου καὶ ταῦτα)Τριπτόλεμον παῖδα Ὠκεανοῦ καὶ Γῆς εἶναι, Ὀρφέως δέ, οὐδὲ ταῦτα Ὀρφέως ἐμοὶ δοκεῖν ὄντα, Εὐβουλεῖ καὶ Τριπτολέμῳ Δυσαύλην πατέρα εἶναι, μηνύσασι δέ σφισι περὶ τῆς παιδὸς δοθῆναι παρὰ Δήμητρος σπεῖραι τοὺς καρπούς· Χοιρίλῳ δὲ Ἀθηναίῳ δρᾶμα ποιήσαντι Ἀλόπην ἔστιν εἰρημένα Κερκυόνα εἶναι καὶ Τριπτόλεμον ἀδελφούς, τεκεῖν δὲ σφᾶς θυγατέρας Ἀμφικτύονος, εἶναι δὲ πατέρα Τριπτολέμῳ μὲν ῾Ρᾶρον, Κερκυόνι δὲ Ποσειδῶνα. Πρόσω δὲ ἰέναι με ὡρμημένον τοῦδε τοῦ λόγου καὶ ὁπόσα [ἐς] ἐξήγησιν ἔχει τὸ Ἀθήνῃσιν ἱερόν, καλούμενον δὲ Ἐλευσίνιον, ἐπέσχεν ὄψις ὀνείρατος· ἃ δὲ ἐς πάντας ὅσιον γράφειν, ἐς ταῦτα ἀποτρέψομαι.

(4) Πρὸ τοῦ ναοῦ τοῦδε, ἔνθα καὶ τοῦ Τριπτολέμου τὸ ἄγαλμα, ἔστι βοῦς χαλκοῦς, οἷα ἐς θυσίαν ἀγόμενος· πεποίηται δὲ καθήμενος Ἐπιμενίδης Κνώσσιος, ὃν ἐλθόντα ἐς ἀγρὸν κοιμᾶσθαι λέγουσιν ἐσελθόντα ἐς σπήλαιον· ὁ δὲ ὕπνος οὐ πρότερον ἀνῆκεν αὐτὸν, πρὶν ἤ οἱ τεσσαρακοστὸν ἔτος γενέσθαι καθεύδοντι· καὶ ὕστερον ἔπη τε ἐποίει, καὶ πόλεις ἐκάθηρεν ἄλλας τε καὶ τὴν Ἀθηναίων. Θάλης δὲ ὁ Λακεδαιμονίοις τὴν νόσον παύσας, οὔτε ἄλλως προσήκων, οὔτε πόλεως ἦν Ἐπιμενίδῃ τῆς αὐτῆς· ἀλλ᾽ ὁ μὲν Κνώσσιος, Θάλητα δὲ εἶναί φησι Γορτύνιον Πολύμναστος Κολοφώνιος ἔπη Λακεδαιμονίοις ἐς αὐτὸν ποιήσας.

(5) Ἔστι δὲ ἀπωτέρω ναὸς Εὐκλείας, ἀνάθημα καὶ τοῦτο ἀπὸ Μήδων, οἳ τῆς χώρας Μαραθῶνι ἔσχον. Φρονῆσαι δὲ Ἀθηναίους ἐπὶ τῇ νίκῃ ταύτῃ μάλιστα εἰκάζω· καὶ δὴ καὶ Αἰσχύλος, ὥς οἱ τοῦ βίου προσεδοκᾶτο ἡ τελευτή, τῶν μὲν ἄλλων ἐμνημόνευσεν οὐδενός, δόξης ἐς τοσοῦτον ἥκων ἐπὶ ποιήσει, καὶ πρὸ Ἀρτεμισίου καὶ ἐν Σαλαμῖνι ναυμαχήσας· ὁ δὲ τό τε ὄνομα πατρόθεν, καὶ τὴν πόλιν ἔγραψε καὶ ὡς τῆς ἀνδρίας μάρτυρας ἔχοι τὸ Μαραθῶνι ἄλσος καὶ Μήδων τοὺς ἐς αὐτὸ ἀποβάντας.

(6) Ὑπὲρ δὲ τὸν Κεραμεικὸν καὶ στοὰν τὴν καλουμένην Βασίλειον ναός ἐστιν Ἡφαίστου· καὶ ὅτι μὲν ἄγαλμά οἱ παρέστηκεν Ἀθηνᾶς, οὐδὲν θαῦμα ἐποιούμην τὸν ἐπὶ Ἐριχθονίῳ ἐπιστάμενος λόγον· τὸ δὲ ἄγαλμα ὁρῶν τῆς Ἀθηνᾶς γλαυκοὺς ἔχον τοὺς ὀφθαλμοὺς, Λιβύων τὸν μῦθον ὄντα εὕρισκον. Τούτοις γάρ ἐστιν εἰρημένον, Ποσειδῶνος καὶ λίμνης Τριτωνίδος θυγατέρα εἶναι, καὶ διὰ τοῦτο γλαυκοὺς εἶναι ὥσπερ καὶ τῷ Ποσειδῶνι ὀφθαλμούς.

(7) Πλησίον δὲ ἱερόν ἐστιν Ἀφροδίτης Οὐρανίας. Πρώτοις δὲ ἀνθρώπων Ἀσσυρίοις κατέστη σέβεσθαι τὴν Οὐρανίαν· μετὰ δὲ Ἀσσυρίους Κυπρίων Παφίοις, καὶ Φοινίκων τοῖς Ἀσκάλωνα ἔχουσιν ἐν τῇ Παλαιστίνῃ· παρὰ δὲ Φοινίκων Κυθήριοι μαθόντες σέβουσιν· Ἀθηναίοις δὲ κατεστήσατο Αἰγεύς, αὑτῷ τε οὐκ εἶναι παῖδας νομίζων (οὐ γάρ πω τότε ἦσαν) καὶ ταῖς ἀδελφαῖς γενέσθαι τὴν συμφορὰν ἐκ μηνίματος τῆς Οὐρανίας. Τὸ δὲ ἐφ᾽ ἡμῶν ἔτι ἄγαλμα λίθου Παρίου καὶ ἔργον Φειδίου· δῆμος δέ ἐστιν Ἀθηναίοις Ἀθμονέων, οἳ Πορφυρίωνα ἔτι πρότερον Ἀκταίου βασιλεύσαντα τῆς Οὐρανίας φασὶ τὸ παρὰ σφίσιν ἱερὸν ἱδρύσασθαι. Λέγουσι δὲ ἀνὰ τοὺς δήμους καὶ ἄλλα οὐδὲν ὁμοίως καὶ οἱ τὴν πόλιν ἔχοντες.

 

CHAPITRE XV.

Du Pécile et de ses Peintures.

1. En allant au Pécile, portique ainsi nommé à cause des peintures dont il est orné, on trouve un Mercure (Hermès) Agoréus en bronze, et tout auprès une porte avec un trophée dessus pour la victoire que la cavalerie Athénienne remporta sur Plistarque, frère de Cassandre, qui commandait la cavalerie de ce prince et celle de ses alliés. Quand vous entrez dans le portique même, vous voyez d'abord un tableau représentant les Athéniens rangés en bataille en présence des Lacédémoniens, à Énoé dans l'Argolide. On n'en est point encore au fort de la mêlée, et il ne s'est encore fait aucune action éclatante, le combat ne fait que de commencer, et l'on vient seulement d'en venir aux mains.

2. Sur le mur du milieu on voit le combat de Thésée et des Athéniens contre les Amazones. Ces femmes sont les seules que leurs défaites n'aient pas empêchées de se présenter avec intrépidité à de nouveaux périls ; car, malgré la prise de Thémiscyre par Hercule, et la perte de l'armée qu'elles avaient envoyée ensuite contre Athènes, elles ne laissèrent pas d'aller au secours des Troyens contre les Athéniens eux-mêmes, et les autres Grecs. Après les Amazones, se présentent les Grecs qui viennent de prendre Troie. Les chefs sont assemblés pour délibérer sur l'attentat d'Ajax contre Cassandre. On aperçoit dans le tableau, Ajax lui-même, Cassandre et d'autres captives.

3. Plus loin, la bataille de Marathon ; les Béotiens de Platées et des autres villes alliées de l'Attique en sont aux mains avec les Barbares, et de ce côté, l'avantage est à peu près égal des deux parts. Hors du champ de bataille, les Barbares sont en fuite et se poussent les uns les autres dans le marais. A l'extrémité, se distinguent les vaisseaux Phéniciens ; les Grecs tuent les Perses qui cherchent à y monter. Vous distinguez dans ce tableau, le héros Marathon, de qui le bourg a pris le nom ; Thésée, qui paraît sortir de la terre, et Minerve (Athéna), et Hercule ; car les Marathoniens, à ce qu'ils disent eux-mêmes, sont les premiers qui aient rendu les honneurs divins à Hercule. Les plus reconnaissables parmi les combattants, sont, Callimaque, qui était alors Polémarque ; Miltiade, l'un des Généraux, et le héros Echetlus dont je parlerai par la suite.

4. Sous ce portique, sont des boucliers d'airain, les uns ont été pris aux Scionéens et à leurs alliés ; ainsi nous l'apprend l'inscription placée au-dessus ; les autres, enduits de poix afin d'être préserves de la rouille, sont, dit-on, ceux des Lacédémoniens faits prisonniers dans l'île de Sphactérie.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΕ'.

Ποικίλη στοά. Γραφαί.

(1) Ἰοῦσι δὲ πρὸς τὴν στοάν, ἣν Ποικίλην ὀνομάζουσιν ἀπὸ τῶν γραφῶν, ἔστιν Ἑρμῆς χαλκοῦς καλούμενος Ἀγοραῖος, καὶ πύλη πλησίον· ἔπεστι δέ οἱ τρόπαιον Ἀθηναίων ἱππομαχίᾳ κρατησάντων Πλείσταρχον, ὃς τῆς ἵππου Κασσάνδρου καὶ τοῦ ξενικοῦ τὴν ἀρχὴν ἀδελφὸς ὢν ἐπετέτραπτο. Αὕτη δὲ ἡ στοὰ πρῶτα μὲν Ἀθηναίους ἔχει τεταγμένους ἐν Οἰνόῃ τῆς Ἀργεία; ἐναντία Λακεδαιμονίων· γέγραπται δὲ οὐκ ἐς ἀκμὴν ἀγῶνος οὐδὲ τολμημάτων ἐς ἐπίδειξιν τὸ ἔργον ἤδη προῆκον, ἀλλὰ ἀρχομένη τε ἡ μάχη καὶ ἐς χεῖρας ἔτι συνιόντες.

(2) Ἐν δὲ τῷ μέσῳ τῶν τοίχων Ἀθηναῖοι καὶ Θησεὺς Ἀμαζόσι μάχονται. Μόναις δὲ ἄρα ταῖς γυναιξὶν οὐκ ἀφῄρει τὰ πταίσματα τὸ ἐς τοὺς κινδύνους ἀφειδές, εἴγε Θεμισκύρας τε ἁλούσης ὑπὸ Ἡρακλέους, καὶ ὕστερον φθαρείσης σφίσι τῆς στρατιᾶς, ἣν ἐπ᾽ Ἀθήνας ἔστειλαν, ὅμως ἐς Τροίαν ἦλθον Ἀθηναίοις τε αὐτοῖς μαχούμεναι, καὶ τοῖς πᾶσιν Ἕλλησιν. Ἐπὶ δὲ ταῖς Ἀμαζόσιν Ἕλληνές εἰσιν ᾑρηκότες Ἴλιον, καὶ οἱ βασιλεῖς ἠθροισμένοι διὰ τὸ Αἴαντος ἐς Κασσάνδραν τόλμημα· καὶ αὐτὸν ἡ γραφὴ τὸν Αἴαντα ἔχει, καὶ γυναῖκας τῶν αἰχμαλώτων ἄλλας τε καὶ Κασσάνδραν.

(3) Τελευταῖον δὲ τῆς γραφῆς εἰσιν οἱ μαχεσάμενοι Μαραθῶνι· Βοιωτῶν δὲ οἱ Πλάταιαν ἔχοντες καὶ ὅσον ἦν Ἀττικὸν, ἴασιν ἐς χεῖρας τοῖς βαρβάροις· καὶ ταύτῃ μέν ἐστιν ἴσα παρ᾽ ἀμφοτέρων ἐς τὸ ἔργον, τὸ δὲ ἔξω τῆς μάχης, φεύγοντές εἰσιν οἱ βάρβαροι καὶ ἐς τὸ ἕλος ὠθοῦντες ἀλλήλους· ἔσχατα δὲ τῆς γραφῆς νῆές τε αἱ Φοίνισσαι, καὶ τῶν βαρβάρων τοὺς ἐσπίπτοντας ἐς ταύτας φονεύοντες οἱ Ἕλληνες. Ἐνταῦθα καὶ Μαραθὼν γεγραμμένος ἐστὶν ἥρως, ἀφ᾽ οὗ τὸ πεδίον ὠνόμασται, καὶ Θησεὺς ἀνιόντι ἐκ γῆς εἰκασμένος, Ἀθηνᾶ τε καὶ Ἡρακλῆς. Μαραθωνίοις γάρ, ὡς αὐτοὶ λέγουσιν, Ἡρακλῆς ἐνομίσθη θεὸς πρώτοις. Τῶν μαχομένων δὲ δῆλοι μάλιστά εἰσιν ἐν τῇ γραφῇ Καλλίμαχός τε, ὃς Ἀθηναίοις πολεμαρχεῖν ᾕρητο, καὶ Μιλτιάδης τῶν στρατηγούντων, ἥρως τε Ἔχετλος καλούμενος, οὗ καὶ ὕστερον ποιήσομαι μνήμην.

(4) Ἐνταῦθα ἀσπίδες κεῖνται χαλκαῖ, καὶ ταῖς μέν ἐστιν ἐπίγραμμα ἀπὸ Σκιωναίων καὶ τῶν ἐπικούρων εἶναι, τὰς δὲ ἐπαληλιμμένας πίσσῃ, μὴ σφᾶς ὅ τε χρόνος λυμήνηται καὶ ἰός, Λακεδαιμονίων εἶναι λέγεται τῶν ἁλόντων ἐν τῇ Σφακτηρίᾳ νήσῳ.

 

 

CHAPITRE XVI.

 Le Pécile. Séleucus.

1. Devant ce portique plusieurs statues en bronze, représentent des hommes célèbres. Vous y voyez d'abord Solon, qui donna des lois aux Athéniens ; ensuite Séleucus, à qui sa grandeur future avait été annoncée dès les commencements par des présages non douteux. Au moment de son départ de la Macédoine avec Alexandre, il offrait à Jupiter (Zeus) un sacrifice dans la ville de Pelles, le bois qui était sur l'autel s'approcha de lui-même de la statue et s'enflamma sans qu'on y mît le feu. Après la mort d'Alexandre, Séleucus, ayant conçu des craintes sur l'approche d'Antigone qui venait à Babylone, s'enfuit vers Ptolémée, fils de Lagus. Revenu par la suite à Babylone, il défit l'armée d'Antigone et tua ce prince lui-même. Dans la suite il vainquit et fit prisonnier Démétrius, fils d'Antigone qui était venu l'attaquer.

2. Voyant ainsi toutes ses entreprises couronnées par le succès, et ayant peu après détrôné Lysimaque, Séleucus céda ses états de l'Asie à son fils Antiochus et se mit en marche pour la Macédoine avec une armée composée de troupes Grecques et Barbares. Il avait aussi avec lui Ptolémée, frère de Lysandra, qui, s'étant enfui de la cour de Lysimaque, avait trouvé une retraite auprès de Séleucus. Quand celui-ci fut arrivé vers Lysimachie avec son armée, ce Ptolémée, homme si entreprenant qu'on l'avait surnommé Céraunus (la foudre), le tua par trahison, abandonna aux soldats le pillage des richesses royales, s'empara du royaume de Macédoine et le gouverna jusqu'à l'invasion des Gaulois, contre lesquels il osa prendre les armes, ce que n'avait encore fait aucun roi : mais il fut tué par ces barbares. Antigone, fils de Démétrius, rentra alors en possession de la Macédoine.

3. Séleucus est, à mon avis, un des rois qui s'est le plus distingué par son amour pour la justice, et sa piété envers les dieux. Il renvoya en effet aux Milésiens la statue en bronze d'Apollon Branchide que Xerxès avait emportée à Ecbatane, et lorsqu'il transféra les Babyloniens à Séleucie, ville qu'il venait de fonder sur le Tigre, il laissa subsister les murs de Babylone et le temple de Bel, et permit aux Chaldéens d'habiter les environs de ce temple.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΣΤΙΓΜΑ'.

Ποικίλη. Σέλευκός

(1) Ἀνδριάντες δὲ χαλκοῖ κεῖνται πρὸ μὲν τῆς στοᾶς, Σόλων ὁ τοὺς νόμους Ἀθηναίοις γράψας, ὀλίγον δὲ ἀπωτέρω Σέλευκος, ᾧ καὶ πρότερον ἐγένετο ἐς τὴν εὐδαιμονίαν τὴν μέλλουσαν σημεῖα οὐκ ἀφανῆ. Σελεύκῳ γάρ,, ὡς ὡρμᾶτο ἐκ Μακεδονίας σὺν Ἀλεξάνδρῳ, θύοντι ἐν Πέλλῃ τῷ Διὶ, τὰ ξύλα ἐπὶ τοῦ βωμοῦ κείμενα προύβη τε αὐτόματα πρὸς τὸ ἄγαλμα καὶ ἄνευ πυρὸς ἥφθη. τελευτήσαντος δὲ Ἀλεξάνδρου, Σέλευκος Ἀντίγονον ἐς Βαβυλῶνα ἀφικόμενον δείσας, καὶ παρὰ Πτολεμαῖον φυγὼν τὸν Λάγου, κατῆλθεν αὖθις ἐς Βαβυλῶνα· κατελθὼν δὲ ἐκράτησε μὲν τῆς Ἀντιγόνου στρατιᾶς, καὶ αὐτὸν ἀπέκτεινεν Ἀντίγονον, εἷλε δὲ ἐπιστρατεύσαντα ὕστερον Δημήτριον τὸν Ἀντιγόνου.

(2) Ὡς δέ οἱ ταῦτα προκεχωρήκει καὶ μετ᾽ ὀλίγον τὰ Λυσιμάχου κατείργαστο, τὴν μὲν ἐν τῇ Ἀσίᾳ πᾶσαν ἀρχὴν παρέδωκεν Ἀντιόχῳ τῷ παιδί, αὐτὸς δὲ ἐς Μακεδονίαν ἠπείγετο. Στρατιὰ μὲν καὶ Ἑλλήνων καὶ βαρβάρων ἦν παρὰ Σελεύκῳ· Πτολεμαῖος δὲ ἀδελφὸς μὲν Λυσάνδρας καὶ παρὰ Λυσιμάχου παρ᾽ αὐτὸν πεφευγώς, ἄλλως δὲ τολμῆσαι πρόχειρος, καὶ δι᾽ αὐτὸ Κεραυνὸς καλούμενος, οὗτος ὁ Πτολεμαῖος, ὡς προσιὼν ὁ Σελεύκου στρατὸς ἐγένετο κατὰ Λυσιμάχειαν, λαθὼν Σέλευκον κτείνει· διαρπάσαι δὲ ἐπιτρέψας τὰ χρήματα τῶν βασιλέων, ἐβασίλευσε Μακεδονίας, ἐς ὃ Γαλάταις πρῶτος ὧν ἴσμεν βασιλέων ἀντιτάξασθαι τολμήσας ἀναιρεῖται ὑπὸ τῶν βαρβάρων· τὴν δὲ ἀρχὴν Ἀντίγονος ἀνεσώσατο ὁ Δημητρίου.

(3) Σέλευκον δὲ βασιλέων ἐν τοῖς μάλιστα πείθομαι καὶ ἄλλως γενέσθαι δίκαιον καὶ πρὸς τὸ θεῖον εὐσεβῆ. Τοῦτο μὲν γὰρ Σέλευκός ἐστιν ὁ Μιλησίοις τὸν χαλκοῦν καταπέμψας Ἀπόλλωνα ἐς Βραγχίδας, ἀνακομισθέντα ἐς Ἐκβάτανα τὰ Μηδικὰ ὑπὸ Ξέρξου· τοῦτο δὲ Σελεύκειαν οἰκίσας ἐπὶ Τίγρητι ποταμῷ καὶ Βαβυλωνίους οὗτος ἐπαγόμενος ἐς αὐτὴν συνοίκους ὑπελείπετο μὲν τὸ τεῖχος Βαβυλῶνος, ὑπελείπετο δὲ. Τοῦ Βὴλ τὸ ἱερὸν καὶ περὶ αὐτὸ τοὺς Χαλδαίους οἰκεῖν.

 

CHAPITRE XVII.

L'autel de la Pitié. Le Gymnase de Ptolémée. Le temple de Thésée.

1. Il y a sur la place publique d'Athènes, plusieurs monuments peu remarqués en général, entre autres l'autel de la Pitié, divinité la plus utile de toutes dans les diverses vicissitudes de la vie, et que les Athéniens seuls honorent d'un culte particulier ; ils se sont distingués en effet non seulement par leur humanité, mais encore par leur piété envers les dieux, car ils ont érigé des autels à la Pudeur, à la Renommée et à la Valeur, et leur exemple prouve évidemment que ceux qui se signalent par leur piété en sont récompensés par une prospérité constante.

2. Près de la place il y a un lieu d'exercice ou gymnase, qui porte le nom de Ptoléméum, son fondateur ; on y voit des Mercure (Hermès) en marbre, de figure quarrée, qui sont d'une grande beauté. Ptolémée y est en bronze aussi bien que Juba le Libyen, et Chrysippe de Soli. Le temple de Thésée n'est pas loin de là ; vous y trouverez de fort belles peintures ; premièrement le combat des Athéniens contre les Amazones, et ce combat est encore gravé sur le bouclier de Minerve (Athéna), et sur le piédestal de la statue de Jupiter (Zeus) Olympien, en second lieu la bataille des Centaures et des Lapithes ; Thésée a déjà tué un Centaure; du reste, l'avantage est à peu près égal des deux parts.

3. Le tableau peint sur le troisième mur du temple, est presque inintelligible pour ceux qui n'en connaissent pas le sujet, ce qui vient, ou de ce que le temps en a détruit une partie, ou de ce que Micon n'a pas peint l'histoire entière. Minos ayant emmené dans l'île de Crète, Thésée et d'autres jeunes gens des deux sexes, devint amoureux de Péribée; comme Thésée s'opposait fortement à sa passion, il s'emporta contre lui, et entre autres propos injurieux, il lui dit qu'il n'était pas fils de Neptune (Poséidon), et qu'il ne pourrait pas lui rapporter un anneau qu'il se trouvait avoir au doigt, s'il le jetait dans la mer. Et il jeta, dit-on, au même moment, cet anneau dans les flots ; Thésée s'y précipita et en ressortit bientôt avec l'anneau et une couronne d'or qu'Amphitrite lui avait donnée.

4. Quant à la mort de Thésée, on la raconte de plusieurs manières différentes ; on dit qu'il resta enchaîné jusqu'à ce qu'Hercule l'eût délivré ; mais voici le récit le plus vraisemblable à ce sujet Thésée étant allé attaquer les Thesprotes pour enlever la femme de leur roi, que Pirithoüs voulait épouser, y perdit la plus grande partie de ses troupes, et fut lui-même fait prisonnier ainsi que Pirithoüs qui était allé avec lui, et le roi des Thesprotes les garda enchaînés dans Cichyre.

5. Il y a peut-être dans la Thesprotide d'autres monuments remarquables, comme le temple de Jupiter (Zeus) à Dodone, et le hêtre sacré de ce dieu ; on y voit aussi vers Cichyre le lac Achérusien, le fleuve Achéron et le Cocyte qui roule une eau très désagréable. Et je pense que c'est après avoir observé tout cela, qu'Homère hasarde dans ses poèmes tout ce qu'il dit des enfers, et donne aux fleuves qu'il y place les noms de ceux de la Thesprotide. Tandis que Thésée était ainsi détenu, les fils de Tyndare vinrent assiéger Aphidne, la prirent et rétablirent Ménesthée sur le trône.

6. Ménesthée ne tint aucun compte des fils de Thésée qui s'étaient retirés chez Eléphénor dans l'Eubée, mais pensant que Thésée, s'il revenait jamais du pays des Thesprotes, serait un concurrent très redoutable, il s'empara si bien de l'esprit du peuple par ses manières prévenantes, que dans la suite, lorsque ce prince revint, on refusa de le recevoir. Thésée s'embarqua pour aller vers Deucalion dans l'île de Crète, et fut porté par les vents dans l'île de Scyros dont les habitants le reçurent avec distinction, à cause de l'éclat de sa naissance, et de la considération qu'il s'était acquise par ses exploits ; c'est pour cela que Lycomède trama sa perte. On ne lui érigea un monument héroïque à Athènes, que quelque temps après la défaite des Mèdes à Marathon, et lorsque Cimon, fils de Miltiade ayant chassé les habitants de Scyros de leur île, pour venger la mort de Thésée, eut apporté ses ossements à Athènes.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΖ'.

Ἐλέου Βωμός. Πτολεμαίου Γυμνάσιον. Θησέως ἱερόν.

(1) Ἀθηναίοις δὲ ἐν τῇ ἀγορᾷ καὶ ἄλλα ἐστὶν οὐκ ἐς ἅπαντας ἐπίσημα, καὶ Ἐλέου βωμός, ᾧ μάλιστα θεῶν, ἐς ἀνθρώπινον βίον καὶ μεταβολὰς πραγμάτων ὄντι ὠφελίμῳ, μόνοι τιμὰς Ἑλλήνων νέμουσιν Ἀθηναῖοι. Τούτοις δὲ οὐ τὰ ἐς φιλανθρωπίαν μόνον καθέστηκεν, ἀλλὰ καὶ θεοὺς εὐσεβοῦσιν ἄλλων πλέον. Καὶ γὰρ Αἰδοῦς σφισι βωμός ἐστι, καὶ Φήμης, καὶ Ὁρμῆς· δῆλά τε ἐναργῶς ὅσοις πλέον τι ἑτέρων εὐσεβείας μέτεστιν, ἴσον σφίσι παρὸν τύχης χρηστῆς.

(2) Ἐν δὲ τῷ γυμνασίῳ, τῆς ἀγορᾶς ἀπέχοντι οὐ πολύ, Πτολεμαίου δὲ ἀπὸ τοῦ κατασκευασαμένου καλουμένῳ, λίθου τέ εἰσιν Ἑρμαῖ, θέας ἄξιοι, καὶ εἰκὼν Πτολεμαίου χαλκῆ· καὶ ὅ τε Λίβυς Ἰόβας ἐνταῦθα κεῖται, καὶ Χρύσιππος ὁ Σολεύς. Πρὸς δὲ τῷ γυμνασίῳ Θησέως ἐστὶν ἱερόν· γραφαὶ δέ εἰσι, πρὸς Ἀμαζόνας Ἀθηναῖοι μαχόμενοι. Πεποίηται δέ σφισιν, ὁ πόλεμος οὗτος καὶ τῇ Ἀθηνᾷ ἐπὶ τῇ ἀσπίδι, καὶ τοῦ Ὀλυμπίου Διὸς ἐπὶ τῷ βάθρῳ. Γέγραπται δὲ ἐν τῷ τοῦ Θησέως ἱερῷ καὶ ἡ Κενταύρων καὶ ἡ Λαπιθῶν μάχη· Θησεὺς μὲν οὖν ἀπεκτονώς ἐστιν ἤδη Κένταυρον, τοῖς δὲ ἄλλοις ἐξ ἴσου καθέστηκεν ἔτι ἡ μάχη.

(3) Τοῦ δὲ τρίτου τῶν τοίχων ἡ γραφὴ, μὴ πυθομένοις ἃ λέγουσιν, οὐ σαφής ἐστι· τὰ μέν που διὰ τὸν χρόνον, τὰ δὲ Μίκων οὐ τὸν πάντα ἔγραψε λόγον. Μίνως, ἡνίκα Θησέα καὶ τὸν ἄλλον στόλον τῶν παίδων ἦγεν ἐς Κρήτην, ἐρασθεὶς Περιβοίας, ὥς οἱ Θησεὺς μάλιστα ἠναντιοῦτο, καὶ ἄλλα ὑπὸ ὀργῆς ἀπέρριψεν ἐς αὐτὸν, καὶ παῖδα οὐκ ἔφη Ποσειδῶνος εἶναι· ἐπεὶ οὐ δύνασθαι τὴν σφραγῖδα, ἣν αὐτὸς φέρων ἔτυχεν, ἀφέντι ἐς θάλασσαν ἀνασῶσαί οἱ. Μίνως μὲν λέγεται ταῦτα εἰπὼν ἀφεῖναι τὴν σφραγῖδα· Θησέα δὲ σφραγῖδά τε ἐκείνην ἔχοντα καὶ στέφανον χρυσοῦν Ἀμφιτρίτης δῶρον, ἀνελθεῖν λέγουσιν ἐκ τῆς θαλάσσης.

(4) Ἐς δὲ τὴν τελευτὴν τὴν Θησέως πολλὰ ἤδη καὶ οὐχ ὁμολογοῦντα εἴρηται· δεδέσθαι τε γὰρ αὐτὸν λέγουσιν ἐς τόδε ἕως ὑφ᾽ Ἡρακλέους ἀναχθείη, πιθανώτατα δὲ ὧν ἤκουσα· Θησεὺς ἐς Θεσπρωτοὺς ἐμβαλών, τοῦ βασιλέως τῶν Θεσπρωτῶν γυναῖκα ἁρπάσων, τὸ πολὺ τῆς στρατιᾶς οὕτως ἀπόλλυσι, καὶ αὐτός τε καὶ Πειρίθους - Πειρίθους γὰρ καὶ τὸν γάμον σπεύδων ἐστράτευεν - ἥλωσαν, καὶ σφᾶς ὁ Θεσπρωτὸς δήσας εἶχεν ἐν Κιχύρῳ.

(5) Γῆς δὲ τῆς Θεσπρωτίδος ἔστι μέν που καὶ ἄλλα θέας ἄξια, ἱερόν τε Διὸς ἐν Δωδώνῃ καὶ ἱερὰ τοῦ θεοῦ φηγός· πρὸς δὲ τῇ Κιχύρῳ λίμνη τέ ἐστιν Ἀχερουσία καλουμένη, καὶ ποταμὸς Ἀχέρων· ῥεῖ δὲ καὶ Κωκυτὸς ὕδωρ ἀτερπέστατον· Ὅμηρός τέ μοι δοκεῖ ταῦτα ἑωρακὼς, ἔς τε τὴν ἄλλην ποίησιν ἀποτολμῆσαι τῶν ἐν ᾃδου, καὶ δὴ καὶ τὰ ὀνόματα τοῖς ποταμοῖς ἀπὸ τῶν ἐν Θεσπρωτίδι θέσθαι. Τότε δὲ ἐχομένου Θησέως, στρατεύουσιν ἐς Ἄφιδναν οἱ Τυνδάρεω παῖδες, καὶ τήν τε Ἄφιδναν αἱροῦσι καὶ Μενεσθέα ἐπὶ βασιλείᾳ κατήγαγον.

(6) Μενεσθεὺς δὲ τῶν μὲν παίδων τῶν Θησέως παρ᾽ Ἐλεφήνορα ὑπεξελθόντων ἐς Εὔβοιαν εἶχεν οὐδένα λόγον· Θησέα δέ, εἴποτε παρὰ Θεσπρωτῶν ἀνακομισθήσεται, δυσανταγώνιστον ἡγούμενος, διὰ θεραπείας τὰ τοῦ δήμου καθίστατο, ὡς Θησέα ἀνασωθέντα ὕστερον ἀπωσθῆναι. Στέλλεται δὴ Θησεὺς παρὰ Δευκαλίωνα ἐς Κρήτην. Ἐξενεχθέντα δὲ αὐτὸν ὑπὸ πνευμάτων ἐς Σκῦρον τὴν νῆσον λαμπρῶς περιεῖπον οἱ Σκύριοι κατὰ γένους δόξαν, καὶ ἀξίωμα ὧν ἦν αὐτὸς εἰργασμένος· καί οἱ θάνατον Λυκομήδης διὰ ταῦτα ἐβούλευσεν. Ὁ μὲν δὴ Θησέως σηκὸς Ἀθηναίοις ἐγένετο ὕστερον ἢ Μῆδοι Μαραθῶνι ἔσχον, Κίμωνος τοῦ Μιλτιάδου Σκυρίους ποιήσαντος ἀναστάτους, δίκην δὴ τοῦ Θησέως θανάτου καὶ τὰ ὀστᾶ κομίσαντος ἐς Ἀθήνας.

 

 

 

CHAPITRE XVIII.

l'Égypte, l'Arsinoïte.  Temple des Dioscures. Enceinte d'Aglaure. Prytanée. Temples de Sérapis, d'Ilithye, de Jupiter (Zeus) Olympien.

1. Le temple des Dioscures est ancien ; on les a représentés debout, et leurs enfants sont à cheval auprès d'eux. Polygnote a peint dans ce temple leur mariage avec les filles de Leucippe, et Micon, les héros qui s'embarquèrent avec Jason pour aller à Colchos : il a peint surtout avec le plus grand soin Acaste et ses chevaux.

2. L'enceinte consacrée à Aglaure est au-dessus du temple des Dioscures ; on raconte à son sujet que Minerve (Athéna) mit Erichthonius dans une boîte, qu'elle confia aux trois sœurs Aglaure, Hersé et Pandrose, en leur défendant de chercher à savoir ce qu'elle contenait. Pandrose lui obéit, dit-on, mais les deux autres ouvrirent la boîte, et dès qu'elles virent Erichthonius, elles devinrent furieuses, et se précipitèrent du haut du rocher où est la citadelle, de l'endroit même où il est le plus escarpé. C'est par cet endroit que les Mèdes y montèrent et tuèrent ceux qui, croyant avoir mieux saisi que Thémistocle le sens de l'oracle, avaient entouré la citadelle de pieux et de pièces de bois.

3. Près de cette enceinte est le Prytanée où sont écrites les lois de Solon ; on y voit les statues de la Paix, de Vesta (Hestia), et de quelques hommes célèbres, entre autres, celle d'Autolycus le pancratiaste. Miltiade et Thémistocle y sont aussi, mais on a enlevé les inscriptions de leurs statues, pour y substituer les noms d'un Romain et d'un Thrace.

4. En allant de là dans le bas de la ville, vous trouvez le temple de Sérapis, divinité que les Athéniens reçurent de Ptolémée ; le temple le plus célèbre que ce dieu ait en Égypte, est celui d'Alexandrie, et le plus ancien, celui de Memphis, où il n'est pas permis aux étrangers d'entrer, ni même aux prêtres, excepté lorsqu'on enterre le dieu Apis. A peu de distance du temple de Sérapis, est une petite place où Thésée et Pirithoos se concertèrent pour leur expédition contre Lacédémone et contre les Thesprotes.

5. On a érigé près de là un temple à Ilithye qui vint, dit-on, du pays des Hyperboréens à Délos pour assister Diane (Artémis) dans ses couches. Les Déliens offrent des sacrifices à Ilithye, chantent en son honneur un hymne d'Olen, et disent que les autres peuples ont appris d'eux le nom de cette déesse, fille, suivant les Crétois, de Junon (Héra), qui lui donna, le jour à Amnisos dans le pays de Cnosse. Les Athéniens sont les seuls chez qui les statues d'Ilithye, faites en bois, soient couvertes jusqu'aux pieds : deux de ces statues viennent de l'île de Crète et sont une offrande de Phèdre, si l'on en croit les femmes ; la plus ancienne a été apportée de Délos par Erysichthon.

6. C'est l'empereur Adrien qui a fait ériger la nef du temple de Jupiter (Zeus) Olympien, et une statue de ce dieu, admirable, moins par sa dimension, (car à l'exception des colosses qu'on voit à Rhodes et à Rome, les autres statues colossales sont à peu près de la même taille,) que parce qu'elle est entièrement d'or et d'ivoire, et que malgré sa grandeur, elle est travaillée avec beaucoup d'art. Avant d'entrer dans ce temple, vous trouvez quatre statues de l'empereur Hadrien, deux en marbre de Thassos, et deux en marbre Égyptien. Devant les colonnes, s'élèvent d'autres statues que les Athéniens appelle les statues des colonies. L'enceinte du temple qui n'a pas moins de quatre stades de tour, en est aussi remplie, chaque ville en ayant érigé une à l'empereur Hadrien ; mais les Athéniens les ont toutes surpassées en plaçant derrière le temple la statue colossale de ce prince, qui mérite d'être vue.

7. On remarque divers monuments anciens dans cette enceinte ; à savoir, un Jupiter (Zeus) en bronze, le temple de Saturne et de Rhéa, et l'enceinte consacrée à la Terre surnommée Olympienne. Le sol de cette enceinte offre une ouverture d'environ une coudée, par laquelle on dit que les eaux s'écoulèrent après le déluge de Deucalion. On y jette tous les ans des gâteaux de farine de froment pétris avec du miel.

8. Vous trouvez aussi dans l'enceinte du temple de Jupiter (Zeus) Olympien une statue placée sur une colonne, et qui représente Isocrate : on a fait sur cet orateur trois observations importantes ; la première, qu'il fut très constant dans ses habitudes, n'ayant pas cessé d'avoir des disciples jusqu'à la fin de sa très longue vie, car il vécut quatre-vingt dix huit ans ; la seconde, qu'il se montra fort prudent, au point de ne vouloir jamais entrer dans les charges ni se mêler des affaires publiques ; la troisième enfin, qu'il aimait tellement la liberté, qu'à la nouvelle de la bataille de Chéronée, il se laissa mourir volontairement de chagrin. Il y a dans le même endroit un trépied en bronze supporté par des Perses en marbre de Phrygie ; les hommes et le trépied sont également dignes de remarques. L'ancien temple de Jupiter (Zeus) avait été érigé par Deucalion, à ce que disent les Athéniens ; et pour prouver qu'il avait demeuré à Athènes, ils montrent son tombeau qui n'est pas très éloigné du temple actuel.

9. Hadrien a orné Athènes de plusieurs autres édifices qui sont, le temple de Junon (Héra), celui de Jupiter (Zeus) Panhellénien et le Panthéon. Mais on admire surtout des Portiques formés par cent vingt colonnes de marbre de Phrygie et dont les murs sont du même marbre, on y voit des salles dont les plafonds sont ornés d'or et d'albâtre, et qui sont décorées de tableaux et des statues, elles contiennent des livres. Le Gymnase qui porte le nom d'Hadrien est dans le même endroit; il est orné de cent colonnes de marbre de Libye.

 

ΚΕΦΑΛΟΙΟΝ ΙΗ'.

Διοσκούρων ἱερόν. Ἀγλαύρου τέμενος. Πρυταινεῖον. Σαπάριδος ἱερόν. Εἴλειθυίας ναός. Διὸς Ὀλυμπίου ἱερόν.

(1) Τὸ δὲ ἱερὸν τῶν Διοσκούρων ἐστὶν ἀρχαῖον· αὐτοί τε ἑστῶτες καὶ οἱ παῖδες καθήμενοί σφισιν ἐφ᾽ ἵππων. ἐνταῦθα Πολύγνωτος μὲν ἔχοντα ἐς αὐτοὺς ἔγραψε γάμον τῶν θυγατέρων τῶν Λευκίππου, Μίκων δὲ τοὺς μετὰ Ἰάσονος ἐς Κόλχους πλεύσαντας· καί οἱ τῆς γραφῆς ἡ σπουδὴ μάλιστα ἐς Ἄκαστον καὶ τοὺς ἵππους ἔχει τοὺς Ἀκάστου.

(2) Ὑπὲρ δὲ τῶν Διοσκούρων τὸ ἱερὸν Ἀγλαύρου τέμενός ἐστιν. Ἀγλαύρῳ δὲ καὶ ταῖς ἀδελφαῖς, Ἕρσῃ καὶ Πανδρόσῳ, δοῦναί φασιν Ἀθηνᾶν Ἐριχθόνιον, καταθεῖσαν ἐς κιβωτόν, ἀπειποῦσαν ἐς τὴν παρακαταθήκην μὴ πολυπραγμονεῖν· Πάνδροσον μὲν δὴ λέγουσι πείθεσθαι, τὰς δὲ δύο (ἀνοῖξαι γὰρ σφᾶς τὴν κιβωτόν) μαίνεσθαί τε, ὡς εἶδον τὸν Ἐριχθόνιον, καὶ κατὰ τῆς ἀκροπόλεως, ἔνθα ἦν μάλιστα ἀπότομον, αὑτὰς ῥῖψαι. κατὰ τοῦτο ἐπαναβάντες Μῆδοι κατεφόνευσαν Ἀθηναίων τοὺς πλέον τι ἐς τὸν χρησμὸν ἢ Θεμιστοκλῆς εἰδέναι νομίζοντας, καὶ τὴν ἀκρόπολιν ξύλοις καὶ σταυροῖς ἀποτειχίσαντας.

(3) Πλησίον δὲ πρυτανεῖόν ἐστιν, ἐν ᾧ νόμοι τε οἱ Σόλωνός εἰσι γεγραμμένοι, καὶ θεῶν Εἰρήνης ἀγάλματα κεῖται καὶ Ἑστίας, ἀνδριάντες δὲ ἄλλοι τε καὶ Αὐτόλυκος ὁ παγκρατιαστής. Τὰς γὰρ Μιλτιάδου καὶ Θεμιστοκλέους εἰκόνας ἐς ῾Ρωμαῖόν τε ἄνδρα καὶ Θρᾷκα μετέγραψαν.

(4) Ἐντεῦθεν ἰοῦσιν ἐς τὰ κάτω τῆς πόλεως Σαράπιδός ἐστιν ἱερόν, ὃν Ἀθηναῖοι παρὰ Πτολεμαίου θεὸν ἐσηγάγοντο. Αἰγυπτίοις δὲ ἱερὰ Σαράπιδος, ἐπιφανέστατον μέν ἐστιν Ἀλεξανδρεῦσιν, ἀρχαιότατον δὲ ἐν Μέμφει· ἐς τοῦτο ἐσελθεῖν οὔτε ξένοις ἔστιν, οὔτε τοῖς ἱερεῦσι, πρὶν ἂν τὸν Ἆπιν θάπτωσι. Τοῦ δὲ ἱεροῦ τοῦ Σαράπιδος οὐ πόρρω χωρίον ἐστίν, ἔνθα Πειρίθουν καὶ Θησέα συνθεμένους ἐς Λακεδαίμονα καὶ ὕστερον ἐς Θεσπρωτοὺς σταλῆναι λέγουσι.

(5) Πλησίον δὲ ᾠκοδόμητο ναὸς Εἰλειθυίας, ἣν ἐλθοῦσαν ἐξ Ὑπερβορέων ἐς Δῆλον γενέσθαι βοηθὸν ταῖς Λητοῦς ὠδῖσι. Τοὺς δὲ ἄλλους παρ᾽ αὐτῶν φασι τῆς Εἰλειθυίας μαθεῖν τὸ ὄνομα· καὶ θύουσί τε Εἰλειθυίᾳ Δήλιοι καὶ ὕμνον ᾄδουσιν Ὠλῆνος. Κρῆτες δὲ χώρας τῆς Κνωσσίας ἐν Ἀμνισῷ γενέσθαι νομίζουσιν Εἰλείθυιαν καὶ παῖδα Ἥρας εἶναι. Μόνοις δὲ Ἀθηναίοις τῆς Εἰλειθυίας κεκάλυπται τὰ ξόανα ἐς ἄκρους τοὺς πόδας. Τὰ μὲν δὴ δύο εἶναι Κρητικὰ, καὶ Φαίδρας ἀναθήματα ἔλεγον αἱ γυναῖκες, τὸ δὲ ἀρχαιότατον Ἐρυσίχθονα ἐκ Δήλου κομίσαι.

(6) Πρὶν δὲ ἐς τὸ ἱερὸν ἰέναι τοῦ Διὸς τοῦ Ὀλυμπίου, Ἀδριανὸς ὁ ῾Ρωμαίων βασιλεὺς τόν τε ναὸν ἀνέθηκε, καὶ τὸ ἄγαλμα θέας ἄξιον, οὗ μεγέθει μέν (ὅτι μὴ ῾Ροδίοις καὶ ῾Ρωμαίοις εἰσὶν οἱ κολοσσοί, τὰ λοιπὰ ἀγάλματα ὁμοίως ἀπολείπεται) πεποίηται δὲ ἔκ τε ἐλέφαντος καὶ χρυσοῦ, καὶ ἔχει τέχνης εὖ πρὸς τὸ μέγεθος ὁρῶσιν. Ἐνταῦθα εἰκόνες Ἀδριανοῦ, δύο μέν εἰσι Θασίου λίθου, δύο δὲ Αἰγυπτίου· χαλκαῖ δὲ ἑστᾶσι πρὸ τῶν κιόνων, ἃς Ἀθηναῖοι καλοῦσιν ἀποίκους πόλεις. Ὁ μὲν δὴ πᾶς περίβολος σταδίων μάλιστα τεσσάρων ἐστίν, ἀνδριάντων δὲ πλήρης· ἀπὸ γὰρ πόλεως ἑκάστης εἰκὼν Ἀδριανοῦ βασιλέως ἀνάκειται, καὶ σφᾶς ὑπερεβάλοντο Ἀθηναῖοι τὸν κολοσσὸν ἀναθέντες ὄπισθε τοῦ ναοῦ θέας ἄξιον.

(7) Ἔστι δὲ ἀρχαῖα ἐν τῷ περιβόλῳ Ζεὺς χαλκοῦς καὶ ναὸς Κρόνου καὶ ῾Ρέας καὶ τέμενος Γῆς ἐπίκλησιν Ὀλυμπίας. Ἐνταῦθα ὅσον ἐς πῆχυν τὸ ἔδαφος διέστηκε, καὶ λέγουσι μετὰ τὴν ἐπομβρίαν τὴν ἐπὶ Δευκαλίωνος συμβᾶσαν ὑπορρυῆναι ταύτῃ τὸ ὕδωρ, ἐσβάλλουσί τε ἐς αὐτὸ ἀνὰ πᾶν ἔτος ἄλφιτα πυρῶν μέλιτι μίξαντες.

(8) Κεῖται δὲ ἐπὶ κίονος Ἰσοκράτους ἀνδριάς, ὃς ἐς μνήμην τρία ὑπελίπετο, ἐπιπονώτατον μὲν, ὅτι οἱ βιώσαντι ἔτη δυοῖν δέοντα ἑκατὸν οὔποτε κατελύθη μαθητὰς ἔχειν· σωφρονέστατον δὲ ὅτι πολιτείας ἀπεχόμενος διέμεινε καὶ τὰ κοινὰ οὐ πολυπραγμονῶν· ἐλευθερώτατον, ὅτι πρὸς τὴν ἀγγελίαν τῆς ἐν Χαιρωνείᾳ μάχης ἀλγήσας ἐτελεύτησεν ἐθελοντής. Κεῖνται δὲ καὶ λίθου Φρυγίου Πέρσαι χαλκοῦν τρίποδα ἀνέχοντες, θέας ἄξιοι καὶ αὐτοὶ καὶ ὁ τρίπους. Τοῦ δὲ Ὀλυμπίου Διὸς Δευκαλίωνα οἰκοδομῆσαι λέγουσι τὸ ἀρχαῖον ἱερόν, σημεῖον ἀποφαίνοντες, ὡς Δευκαλίων Ἀθήνῃσιν ᾤκησε, τάφον τοῦ ναοῦ τοῦ νῦν οὐ πολὺ ἀφεστηκότα.

(9) Ἀδριανὸς δὲ κατεσκευάσατο μὲν καὶ ἄλλα Ἀθηναίοις, ναὸν Ἥρας, καὶ Διὸς Πανελληνίου, καὶ θεοῖς τοῖς πᾶσιν ἱερὸν κοινόν· τὰ δὲ ἐπιφανέστατα ἑκατόν εἰσι κίονες Φρυγίου λίθου· πεποίηνται δὲ καὶ ταῖς στοαῖς κατὰ τὰ αὐτὰ οἱ τοῖχοι. Καὶ οἰκήματα ἐνταῦθά ἐστιν ὀρόφῳ τε ἐπιχρύσῳ καὶ ἀλαβάστρῳ λίθῳ, πρὸς δὲ ἀγάλμασι κεκοσμημένα καὶ γραφαῖς· κατάκειται δὲ ἐς αὐτὰ βιβλία· καὶ γυμνάσιόν ἐστιν ἐπώνυμον Ἀδριανοῦ· κίονες δὲ καὶ ἐνταῦθα ἑκατὸν λιθοτομίας τῆς Λιβύων.

 

 

 CHAPITRE XIX.

Le temple d'Apollon Delphinien. Vénus (Aphrodite) dans les jardins. Le Cynosarge. Le Lycée. l'Ilissus. Agré.

1. Après le temple de Jupiter (Zeus) Olympien, et dans son voisinage, est la statue d'Apollon Pythien, ainsi qu'un autre temple d'Apollon surnommé Delphinien. On raconte que ce temple étant achevé, à l'exception du toit, Thésée vint à Athènes, où il était absolument inconnu : sa tunique descendait jusqu'aux talons, et sa chevelure était tressée avec élégance ; lorsqu'il passa devant le temple, les ouvriers qui travaillaient au toit lui demandèrent en raillant, comment il se faisait qu'une jeune fille en âge de se marier, courut ainsi les champs toute seule. Il ne leur répondit rien, mais ayant dételé les bœufs de la voiture qui était près de là, il en jeta la couverture plus haut que le toit du temple qu'ils venaient de faire.

2. On ne dit rien de particulier sur l'endroit nommé les Jardins, ni sur le temple de Vénus (Aphrodite), ni même sur la statue de cette déesse qui est auprès de ce temple. Cette statue est de forme carrée, comme les Mercure (Hermès) et l'inscription nous apprend que Vénus (Aphrodite) Uranie est l'aînée des Parques. La Vénus (Aphrodite) dans les jardins d'Alcamène, est un des ouvrages qu'on admire le plus à Athènes.

3. Le temple d'Hercule, nommé le Cynosarge, est près de là. Ceux qui ont lu l'oracle où il est question d'une chienne blanche, savent d'où vient ce nom. On y voit les autels d'Hercule et d'Hébé, fille de Jupiter (Zeus), qui fut, dit-on, mariée à Hercule ; Alcmène et Iolaüs qui aida Hercule dans la plupart de ses travaux y ont aussi des autels. Le Lycée a pris son nom de Lycus, fils de Pandion, il a été dès son origine, et il est encore maintenant consacré à Apollon, qui a pris le surnom de Lycien. On dit que Lycus a aussi donné le nom de Lyciens aux Termiles, chez qui il se retira, lorsque Égée l'eut chassé d'Athènes.

4. Derrière le Lycée est le tombeau de Nisus, roi de Mégare ; ce prince ayant été tué par Minos, fut emporté par les Athéniens qui l'enterrèrent là. Suivant la tradition, ce Nisus avait des cheveux couleur de pourpre, et le destin avait décidé qu'il mourrait aussitôt qu'ils seraient coupés. Les Crétois arrivés dans la Mégaride, en prirent du premier abord toutes les villes, et formèrent le siège de Nisée, où Nisos s'était réfugié. La fille de Nisus devenue amoureuse de Minos, coupa les cheveux de son père.

5. Voilà ce qu'on raconte. Les fleuves qui arrosent l'Attique, sont l'Ilissus, l'Éridan qui porte le même nom qu'un fleuve des Gaules, et se jette dans l'Ilissos. On dit qu'Orithye jouait sur les bords de l'Ilissos, lorsque Borée l'enleva : elle devint son épouse, et ce fut en faveur de cette alliance, que Borée vint au secours des Athéniens en faisant périr la plus grande partie des vaisseaux des barbares. Les Athéniens disent que l'Ilissus est consacré à différentes divinités, entre autres aux Muses, qui ont sur ses bords un autel sous le nom de Muses Ilissiades. On y montre aussi l'endroit où les Péloponnésiens tuèrent Codrus, fils de Mélanthus, roi d'Athènes.

6. En traversant l'Ilissus, vous trouvez le canton nommé Agré, et le temple de Diane (Artémis) Agrotera. Cet endroit est, dit-on, le premier où Diane (Artémis) ait chassé à son arrivée de Délos, c'est pourquoi sa statue tient un arc. Il serait difficile de faire partager par une simple description le plaisir et l'admiration qu'on éprouve à la vue du stade de marbre blanc qui est près de là. Voici ce qui peut faire juger de sa grandeur. Sur les bords de l'Ilissus s'élève un mont qui forme un croissant, dont les deux extrémités vont rejoindre la rive du fleuve. Un Athénien nommé Hérode, en a fait un stade, et y a presque épuisé la carrière du mont Pentélique.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΙΘ'.

Ἱερὸν Ἀπόλλωνος Δελφινίου. Ἀφροδίτη ἐν κήποις. Κυνόσαργες. Λύκειον.Ἐἰλισσός. Ἄγραι.

(1) Μετὰ δὲ τὸν ναὸν τοῦ Διὸς τοῦ Ὀλυμπίου πλησίον ἄγαλμά ἐστιν Ἀπόλλωνος Πυθίου· ἔστι δὲ καὶ ἄλλο ἱερὸν Ἀπόλλωνος ἐπίκλησιν Δελφινίου. Λέγουσι δὲ, ὡς, ἐξειργασμένου τοῦ ναοῦ πλὴν τῆς ὀροφῆς, ἀγνὼς ἔτι τοῖς πᾶσιν ἀφίκοιτο Θησεὺς ἐς τὴν πόλιν. Οἷα δὲ χιτῶνα ἔχοντος αὐτοῦ ποδήρη, καὶ πεπλεγμένης ἐς εὐπρεπές οἱ τῆς κόμης, ὡς ἐγίνετο κατὰ τὸν τοῦ Δελφινίου ναόν, οἱ τὴν στέγην οἰκοδομοῦντες ἤροντο σὺν χλευασίᾳ, ὅ τι δὴ παρθένος ἐν ὥρᾳ γάμου πλανᾶται μόνη· Θησεὺς δὲ ἄλλο μὲν αὐτοῖς ἐδήλωσεν οὐδέν, ἀπολύσας δὲ ὡς λέγεται τῆς ἁμάξης τοὺς βοῦς, ἥ σφισι παρῆν, (τὸν ὄροφον) ἀνέρριψεν ἐς ὑψηλότερον ἢ τῷ ναῷ τὴν στέγην ἐποιοῦντο.

(2) Ἐς δὲ τὸ χωρίον, ὃ Κήπους ὀνομάζουσι, καὶ τῆς Ἀφροδίτης τὸν ναὸν οὐδεὶς λεγόμενός σφισίν ἐστι λόγος· οὐ μὴν οὐδὲ ἐς τὴν Ἀφροδίτην, ἣ τοῦ ναοῦ πλησίον ἕστηκε. Ταύτης γὰρ σχῆμα μὲν τετράγωνον κατὰ ταὐτὰ καὶ τοῖς Ἑρμαῖς, τὸ δὲ ἐπίγραμμα σημαίνει τὴν Οὐρανίαν Ἀφροδίτην τῶν καλουμένων Μοιρῶν εἶναι πρεσβυτάτην. Τὸ δὲ ἄγαλμα τῆς Ἀφροδίτης ἐν τοῖς Κήποις ἔργον ἐστὶν Ἀλκαμένους, καὶ τῶν Ἀθήνῃσιν ἐν ὀλίγοις θέας ἄξιον.

(3) Ἔστι δὲ Ἡρακλέους ἱερὸν καλούμενον Κυνόσαργες· καὶ τὰ μὲν ἐς τὴν κύνα εἰδέναι τὴν λευκὴν ἐπιλεξαμένοις ἔστι τὸν χρησμόν. Βωμοὶ δέ εἰσιν Ἡρακλέους τε καὶ Ἥβης, ἣν Διὸς παῖδα οὖσαν συνοικεῖν Ἡρακλεῖ νομίζουσιν· Ἀλκμήνης τε βωμὸς καὶ Ἰολάου πεποίηται, ὃς τὰ πολλὰ Ἡρακλεῖ συνεπόνησε τῶν ἔργων. Λύκειον δὲ ἀπὸ μὲν Λύκου τοῦ Πανδίονος ἔχει τὸ ὄνομα, Ἀπόλλωνος δὲ ἱερὸν ἐξ ἀρχῆς τε εὐθὺς καὶ καθ᾽ ἡμᾶς ἐνομίζετο, Λύκιός τε ὁ θεὸς ἐνταῦθα ὠνομάσθη πρῶτον. Λέγεται δὲ, ὅτι καὶ Τερμιλλεῖς, ἐς οὓς ἦλθεν ὁ Λύκος φεύγων Αἰγέα, καὶ τούτοις αἴτιός ἐστι, Λυκίους ἀπ᾽ αὐτοῦ καλεῖσθαι.

(4) Ἔστι δὲ ὄπισθεν τοῦ Λυκείου Νίσου μνῆμα, ὃν ἀποθανόντα ὑπὸ Μίνω βασιλεύοντα Μεγάρων κομίσαντες Ἀθηναῖοι ταύτῃ θάπτουσιν. Ἐς τοῦτον τὸν Νῖσον ἔχει λόγος, τρίχας ἐν τῇ κεφαλῇ οἱ πορφυρᾶς εἶναι, χρῆναι δὲ αὐτὸν ἐπὶ ταύταις ἀποκαρείσαις τελευτᾷν. Ὡς δὲ οἱ Κρῆτες ἦλθον ἐς τὴν γῆν, τὰς μὲν ἄλλας ἐξ ἐπιδρομῆς ᾕρουν τὰς ἐν τῇ Μεγαρίδι πόλεις, ἐς δὲ τὴν Νίσαιαν καταφεύγοντα τὸν Νῖσον ἐπολιόρκουν· ἐνταῦθα τοῦ Νίσου λέγεται θυγατέρα ἐρασθῆναι Μίνω, καὶ ὡς ἀπέκειρε τὰς τρίχας τοῦ πατρός.

(5) Ταῦτα μὲν οὕτω γενέσθαι λέγουσι. Ποταμοὶ δὲ Ἀθηναίοις ῥέουσιν Εἱλισσός τε, καὶ Ἠριδανῷ τῷ Κελτικῷ κατὰ τὰ αὐτὰ ὄνομα ἔχων, ἐκδιδοὺς ἐς τὸν Εἱλισσόν. ὁ δὲ Εἱλισσός ἐστιν οὗτος, ἔνθα παίζουσαν Ὠρείθυιαν ὑπὸ ἀνέμου Βορέου φασὶν ἁρπασθῆναι, καὶ συνοικεῖν Ὠρειθυίᾳ Βορέαν, καί σφισι διὰ τὸ κῆδος ἀμύναντα τῶν τριήρων τῶν βαρβαρικῶν ἀπολέσαι τὰς πολλάς. Ἐθέλουσι δὲ Ἀθηναῖοι καὶ ἄλλων θεῶν ἱερὸν εἶναι τὸν Εἱλισσόν, καὶ Μουσῶν βωμὸς ἐπ᾽ αὐτῷ ἐστιν Εἱλισσιάδων. Δείκνυται δὲ καὶ, ἔνθα Πελοποννήσιοι Κόδρον τὸν Μελάνθου βασιλεύοντα Ἀθηναίων κτείνουσι.

(6) Διαβᾶσι δὲ τὸν ΕἹλισσὸν χωρίον Ἄγραι καλούμενον καὶ ναὸς Ἀγροτέρας ἐστὶν Ἀρτέμιδος· ἐνταῦθα Ἄρτεμιν πρῶτον θηρεῦσαι λέγουσιν ἐλθοῦσαν ἐκ Δήλου, καὶ τὸ ἄγαλμα διὰ τοῦτο ἔχει τόξον. Τὸ δὲ ἀκούσασι μὲν οὐχ ὁμοίως ἐπαγωγόν, θαῦμα δ᾽ ἰδοῦσι, στάδιόν ἐστι λευκοῦ λίθου. μέγεθος δὲ αὐτοῦ τῇδε ἄν τις μάλιστα τεκμαίροιτο· ἄνωθεν ὄρος ὑπὲρ τὸν Ἰλισὸν ἀρχόμενον ἐκ μηνοειδοῦς καθήκει τοῦ ποταμοῦ πρὸς τὴν ὄχθην εὐθύ τε καὶ διπλοῦν. Τοῦτο ἀνὴρ Ἀθηναῖος Ἡρώδης ᾠκοδόμησε, καί οἱ τὸ πολὺ τῆς λιθοτομίας τῆς Πεντελῆσιν ἐς τὴν οἰκοδομὴν ἀνηλώθη.

 

CHAPITRE XX.

La rue des Trépieds. Praxitèle et Phryné. Temple de Bacchus (Dionysos). Siège d'Athènes par Sylla.

1. Les Trépieds sont une rue qui vient du Prytanée ; on lui donne ce nom à cause de quelques petits temples sur lesquels sont des trépieds de bronze qui contiennent des statues d'un très grand prix. On y voit le Satyre que Praxitèle regardait comme un de ses meilleurs ouvrages. Phryné, dont il était l'amant, lui ayant un jour demandé la plus belle de ses statues, il consentit, dit-on, à la lui donner, mais il ne voulut pas la désigner. Alors Phryné aposta un de ses esclaves qui vint en courant, dire que le feu ayant pris à la maison de Praxitèle, avait consumé la plus grande partie de ses ouvrages, que cependant tout n'avait pas péri.

2. Praxitèle se précipita aussitôt à la porte en criant que tout le fruit de ses travaux était perdu, si la flamme n'avait pas épargné son Amour et son Satyre ; Phryné le rassura en lui disant qu'il n'y avait rien de brûlé ; mais que grâce à cette ruse, elle venait d'apprendre de lui-même, ce qu'il avait fait de mieux ; et elle choisit la statue de l'Amour. On voit dans le temple voisin, un Satyre encore enfant, présentant une coupe à Bacchus (Dionysos) ; l'Amour debout, et le Bacchus (Dionysos) qui est auprès, sont de Thymilus.

3. Le temple de Bacchus qui est vers le théâtre, est le plus ancien de tous. Il y a dans la même enceinte deux temples et deux statues de Bacchus (Dionysos) ; l'un est le Bacchus (Dionysos) d'Éleuthère, et l'autre en ivoire et en or, est un ouvrage d'Alcamène. Les peintures qui ornent ce lieu sont Bacchus (Dionysos) ramenant Vulcain (Héphaïstos) au ciel. Les Grecs racontent que Junon (Héra) ayant précipité Vulcain (Héphaïstos) du ciel aussitôt après sa naissance, ce dieu, pour satisfaire son ressentiment, lui envoya en présent un trône où il y avait des liens invisibles, et Junon (Héra) s'y étant assise, se trouva enchaînée ; aucun des autres dieux n'ayant pu fléchir Vulcain (Héphaïstos), Bacchus (Dionysos) qui avait toute sa confiance, l'enivra et l'amena au ciel. On a aussi représenté dans ce temple Penthée et Lycurgue subissant la peine de leur conduite injurieuse envers Bacchus (Dionysos) ; Ariane endormie, Thésée partant, et Bacchus (Dionysos) venant enlever Ariane.

4. Dans le voisinage du temple de Bacchus (Dionysos) et du théâtre, est un édifice qui avait été bâti, dit-on, sur le modèle de la tente de Xerxès, il a été rebâti de nouveau, ayant été brûlé par Sylla, général Romain, après la prise d'Athènes. Voici les causes de cette guerre. Mithridate était roi des peuples barbares du pont Euxin : ceux qui veulent savoir sous quel prétexte il fit la guerre aux Romains, comment il passa en Asie, quelles sont les villes qu'il prit de force, ou qui acceptèrent son amitié, peuvent satisfaire ailleurs leur curiosité, je me bornerai à la prise d'Athènes.

5. Aristion, que Mithridate employait dans ses ambassades aux villes grecques, était Athénien, et ce fut lui qui détermina ses concitoyens à préférer l'alliance de ce prince à celle des Romains ; il n'entraîna cependant pas tout le monde, mais seulement le bas peuple, et même ce qu'il y avait de plus turbulent ; les Athéniens d'un certain rang, passèrent d'eux-mêmes chez les Romains. Un combat s'étant livré, les Romains eurent un très grand avantage et poursuivirent jusque dans la ville, Aristion ; et jusque dans le Pirée, les barbares commandés par Archélaus ; ce dernier était aussi un des généraux de Mithridate ; il avait été repoussé précédemment avec une perte considérable, et avait même été blessé par les Magnésiens du mont Sipyle, dont il ravageait le pays.

6. Les Romains ayant formé le siège d'Athènes, Taxile, général de Mithridate, qui assiégeait alors Élatée dans la Phocide, instruit de l'état des Athéniens par leurs envoyés, se mit en marche pour l'Attique avec ses troupes. A cette nouvelle, le général Romain laissa une portion de son armée devant Athènes, pour en continuer le siège, et alla avec la plus grande partie de ses forces à la rencontre de Taxile, dans la Béotie. Le troisième jour après, il reçut la nouvelle de la prise d'Athènes par l'armée qu'il avait laissée devant cette place, et cette armée apprit le même jour la défaite de Taxile à Chéronée. Sylla de retour dans l'Attique, enferma dans le Céramique, les Athéniens qui s'étaient déclarés contre lui, et les ayant fait tirer au sort, en fit mourir un sur dix. Sa colère ne se relâchant point, quelques Athéniens sortirent secrètement de la ville ; et allèrent à Delphes demander à l'oracle, si la volonté du destin était qu'Athènes fut entièrement déserte, et la Pythie leur fit la réponse où il est question d'une outre.

7. Sylla fut dans la suite atteint d'une maladie, de laquelle j'apprends que Phérécyde de Scyros avait déjà été affligé. Sa conduite envers un grand nombre d'Athéniens, fut beaucoup plus barbare qu'on ne devait l'attendre d'un Romain ; cependant j'attribue moins sa maladie à cet excès, qu'à la colère de Jupiter (Zeus) Hicésius irrité de ce qu'il avait fait mourir Aristion, après l'avoir arraché du temple de Minerve (Athéna), où il s'était réfugié. La ville d'Athènes réduite à la plus grande détresse par cette guerre des Romains, redevint florissante sous le règne de l'empereur Hadrien.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Κ.

Τρέποδες. Πραξιτέλης καὶ Φρύνη. Διονύσου ἱερόν. Ἀθηναίων πολιορκία. Σύλλας.

(1) Ἔστι δὲ ὁδὸς ἀπὸ τοῦ Πρυτανείου καλουμένη Τρίποδες· ἀφ᾽ οὗ καλοῦσι τὸ χωρίον, ναοὶ ὅσον ἐς τοῦτο [πὐ] μεγάλοι, καί σφισιν ἐφεστήκασι τρίποδες χαλκοῖ μέν, μνήμης δὲ ἄξια μάλιστα περιέχοντες εἰργασμένα. Σάτυρος γάρ ἐστιν, ἐφ᾽ ᾧ Πραξιτέλην λέγεται φρονῆσαι μέγα· καί ποτε Φρύνης αἰτούσης, ὅ τι οἱ κάλλιστον εἴη τῶν ἔργων, ὁμολογεῖν μέν φασιν οἷα ἐραστὴν διδόναι οἱ ἐραστὴν ὄντα, κατειπεῖν δ᾽ οὐκ ἐθέλειν, ὅ τι κάλλιστον αὐτῷ οἱ φαίνοιτο. Ἐσδραμὼν οὖν οἰκέτης Φρύνης ἔφασκεν οἴχεσθαι Πραξιτέλει τὸ πολὺ τῶν ἔργων, πυρὸς ἐσπεσόντος ἐς τὸ οἴκημα, οὐ μὲν οὖν πάντα γε ἀφανισθῆναι.

(2) Πραξιτέλης δὲ αὐτίκα ἔθει διὰ θυρῶν ἔξω, καί οἱ καμόντι οὐδὲν ἔφασκεν εἶναι πλέον, εἰ δὴ καὶ τὸν Σάτυρον ἡ φλὸξ καὶ τὸν Ἔρωτα ἐπέλαβε. Φρύνη δὲ μένειν θαρροῦντα ἐκέλευε, παθεῖν γὰρ ἀνιαρὸν οὐδέν· τέχνῃ δὲ ἁλόντα ὁμολογεῖν τὰ κάλλιστα ὧν ἐποίησε. Φρύνη μὲν οὕτω τὸν Ἔρωτα αἱρεῖται. Διονύσῳ δὲ ἐν τῷ ναῷ τῷ πλησίον Σάτυρός ἐστι παῖς καὶ δίδωσιν ἔκπωμα. Ἔρωτα δ᾽ ἑστηκότα ὁμοῦ καὶ Διόνυσον Θυμίλος ἐποίησεν.

(3) Τοῦ Διονύσου δέ ἐστι πρὸς τῷ θεάτρῳ τὸ ἀρχαιότατον ἱερόν· δύο δέ εἰσιν ἐντὸς τοῦ περιβόλου ναοὶ καὶ Διόνυσοι, ὅ τε Ἐλευθερεὺς, καὶ ὃν Ἀλκαμένης ἐποίησεν ἐλέφαντος καὶ χρυσοῦ. Γραφαὶ δὲ αὐτόθι Διόνυσός ἐστιν ἀνάγων Ἥφαιστον ἐς οὐρανόν. Λέγεται δὲ καὶ τάδε ὑπὸ Ἑλλήνων, ὡς Ἥρα ῥίψαι γενόμενον Ἥφαιστον, ὁ δέ οἱ μνησικακῶν πέμψαι δῶρον χρυσοῦν θρόνον, ἀφανεῖς δεσμοὺς ἔχοντα. Καὶ τὴν μὲν, ἐπεί τε ἐκαθέζετο, δεδέσθαι· θεῶν δὲ τῶν μὲν ἄλλων οὐδενὶ τὸν Ἥφαιστον ἐθέλειν πείθεσθαι, Διόνυσος δὲ (μάλιστα γὰρ ἐς τοῦτον πιστὰ ἦν Ἡφαίστῳ) μεθύσας αὐτὸν ἐς οὐρανὸν ἤγαγε· ταῦτά τε δὴ γεγραμμένα εἰσὶ καὶ Πενθεὺς καὶ Λυκοῦργος ὧν ἐς Διόνυσον ὕβρισαν διδόντες δίκας, Ἀριάδνη δὲ καθεύδουσα καὶ Θησεὺς ἀναγόμενος καὶ Διόνυσος ἥκων ἐς τῆς Ἀριάδνης τὴν ἁρπαγήν.

(4) Ἔστι δὲ πλησίον τοῦ τε ἱεροῦ τοῦ Διονύσου καὶ τοῦ θεάτρου κατασκεύασμα· ποιηθῆναι δὲ τῆς σκηνῆς αὐτὸ ἐς μίμησιν τῆς Ξέρξου λέγεται. Ἐποιήθη δὲ καὶ δεύτερον· τὸ γὰρ ἀρχαῖον στρατηγὸς ῾Ρωμαίων ἐνέπρησε Σύλλας Ἀθήνας ἑλών. Αἰτία δὲ ἥδε τοῦ πολέμου· Μιθριδάτης ἐβασίλευε βαρβάρων τῶν περὶ τὸν Πόντον τὸν Εὔξεινον. Πρόφασις μὲν δὴ, δι᾽ ἥντινα ῾Ρωμαίοις ἐπολέμησε, καὶ ὃν τρόπον ἐς τὴν Ἀσίαν διέβη, καὶ ὅσας ἢ πολέμῳ βιασάμενος πόλεις ἔσχεν, ἢ φίλας ἐποιήσατο, τάδε μὲν τοῖς ἐπίστασθαι τὰ Μιθριδάτου θέλουσι μελέτω· ἐγὼ δὲ, ὅσον ἐς τὴν ἅλωσιν τὴν Ἀθηναίων ἔχει, δηλώσω.

(5) Ἦν Ἀριστίων Ἀθηναῖος, ᾧ Μιθριδάτης πρεσβεύειν ἐς τὰς πόλεις τὰς Ἑλληνίδας ἐχρῆτο· οὗτος ἀνέπεισεν Ἀθηναίους, Μιθριδάτην θέσθαι ῾Ρωμαίων ἐπίπροσθεν· ἀνέπεισε δὲ οὐ πάντας, ἀλλ᾽ ὅσον δῆμος ἦν, καὶ δήμου τὸ ταραχῶδες· Ἀθηναῖοι δὲ ὧν τις λόγος, παρὰ τοὺς ῾Ρωμαίους ἐκπίπτουσιν ἐθελονταί. Γενομένης δὲ μάχης, πολλῷ περιῆσαν οἱ ῾Ρωμαῖοι, καὶ φεύγοντας Ἀριστίωνα μὲν καὶ Ἀθηναίους ἐς τὸ ἄστυ καταδιώκουσιν, Ἀρχέλαον δὲ καὶ τοὺς βαρβάρους ἐς τὸν Πειραιᾶ· Μιθριδάτου δὲ στρατηγὸς καὶ οὗτος ἦν, ὃν πρότερον τούτων Μάγνητες οἱ τὸν Σίπυλον οἰκοῦντες, σφᾶς ἐπεκδραμόντα, αὐτόν τε τιτρώσκουσι καὶ τῶν βαρβάρων φονεύουσι τοὺς πολλούς.

(6) Ἀθηναίοις μὲν δὴ πολιορκία καθειστήκει. Ταξίλος δὲ Μιθριδάτου στρατηγὸς ἐτύγχανε μὲν περικαθήμενος Ἐλάτειαν τὴν ἐν τῇ Φωκίδι, ἀφικομένων δὲ ἀγγέλων, ἀναστήσας τὸν στρατὸν, ἐς τὴν Ἀττικὴν ἦγεν. Ἃ πυνθανόμενος ὁ στρατηγὸς τῶν ῾Ρωμαίων, Ἀθήνας μὲν τοῦ στρατοῦ μέρει πολιορκεῖν ἀφῆκεν, αὐτὸς δὲ Ταξίλῳ τὸ πολὺ τῆς δυνάμεως ἔχων ἐς Βοιωτοὺς ἀπαντᾷ. Τρίτῃ δὲ ὕστερον ἡμέρᾳ τοῖς ῾Ρωμαίοις ἦλθον ἐπ᾽ ἀμφότερα τὰ στρατόπεδα ἄγγελοι, Σύλλᾳ μὲν, ὡς Ἀθηναίοις εἴη τεῖχος ἑαλωκός, τοῖς δὲ Ἀθήνας πολιορκήσασι, Ταξίλον κεκρατῆσθαι μάχῃ περὶ Χαιρώνειαν. Σύλλας δὲ ὡς ἐς τὴν Ἀττικὴν ἐπανῆλθε, τοὺς ἐναντιωθέντας Ἀθηναίων καθείρξας ἐς τὸν Κεραμεικὸν, τὸν λαχόντα σφῶν ἐκ δεκάδος ἑκάστης ἐκέλευσεν ἄγεσθαι τὴν ἐπὶ θανάτῳ.

(7) Σύλλου δὲ οὐκ ἀνιέντος ἐς Ἀθηναίους τοῦ θυμοῦ, λαθόντες ἐκδιδράσκουσιν ἄνδρες ἐς Δελφοὺς. Ἐρομένοις δέ σφισιν, εἰ καταλαμβάνοι τὸ χρεὼν ἤδη καὶ τὰς Ἀθήνας ἐρημωθῆναι, τούτοις ἔχρησεν ἡ Πυθία τὰ ἐς τὸν ἀσκὸν ἔχοντα. Σύλλᾳ δὲ ὕστερον τούτων ἐνέπεσεν ἡ νόσος, ᾗ καὶ τὸν Σύριον Φερεκύδην ἁλῶναι πυνθάνομαι. Σύλλᾳ δὲ ἔστι μὲν καὶ τὰ ἐς τοὺς πολλοὺς Ἀθηναίων ἀγριώτερα ἢ ὡς ἄνδρα εἰκὸς ἦν ἐργάσασθαι ῾Ρωμαῖον· ἀλλὰ γὰρ οὐ ταῦτα δὴ αἰτίαν γενέσθαι οἱ δοκῶ τῆς συμφορᾶς, Ἱκεσίου δὲ μήνιμα, ὅτι καταφυγόντα ἐς τὸ τῆς Ἀθηνᾶς ἱερὸν ἀπέκτεινεν ἀποσπάσας Ἀριστίωνα. Ἀθῆναι μὲν οὕτως ὑπὸ τοῦ πολέμου κακωθεῖσαι τοῦ ῾Ρωμαίων αὖθις Ἀδριανοῦ βασιλεύοντος ἤνθησαν.

 

CHAPITRE XXI.

Sophocle. Eschyle. Niobé. Dédale. Temple d'Esculape. Armes des Sarmates. Temple d'Apollon Gryniéen.

1. On voit dans le théâtre d'Athènes des portraits de poètes tragiques et comiques, très obscurs pour la plupart. Ménandre est en effet le seul de ces derniers qui ait eu de la célébrité, et parmi les tragiques qui sont là, Sophocle et Euripide, sont les plus connus. On raconte que les Lacédémoniens ayant fait une irruption dans l'Attique au moment de la mort de Sophocle, Bacchus (Dionysos) apparut en songe à celui qui les commandait, et lui ordonna de rendre à la nouvelle Sirène les honneurs dus aux morts. Il pensa que ce songe désignait Sophocle et ses poésies ; en effet, on compare encore maintenant le charme des poèmes et des discours au chant des Sirènes.

2. Je crois que le portrait d'Eschyle a été fait longtemps après sa mort, et après le tableau de la bataille de Marathon. Eschyle dit que dans sa jeunesse s'étant endormi dans une vigne où il gardait les raisins, Bacchus (Dionysos) lui apparut en songe, et lui ordonna de composer une tragédie ; lorsqu'il fit jour, il essaya d'obéir au dieu, et y réussit avec beaucoup de facilité : voilà ce qu'il racontait. Sur le mur austral de la citadelle, du côté du théâtre, on voit une Égide au milieu de laquelle est une tête dorée de la Gorgone Méduse. Vers le sommet du théâtre, et dans les roches, au-dessous de la citadelle, est une grotte sur laquelle est un trépied qui renferme Apollon et Diane (Artémis) tuant les enfants de Niobé. J'ai été moi-même au mont Sipyle, et j'ai vu cette Niobé ; c'est un rocher escarpé qui, vu de près, ne ressemble nullement à une femme, mais en vous éloignant un peu, vous croyez voir une femme ayant la tête penchée et en pleurs.

4. En allant du théâtre à la citadelle, vous trouvez le tombeau de Talus ; Dédale ayant tué ce Talus qui était son élève et fils de sa sœur, fut obligé de s'enfuir dans l'île de Crète d'où il s'évada dans la suite, et il alla dans la Sicile chez Cocalus. Le temple d'Esculape mérite d'être vu à cause des statues du dieu, de ses enfants et des peintures dont il est orné. Il renferme la fontaine près de laquelle Halirrhothios, fils de Neptune (Poséidon), viola, dit-on, Alcippe, fille d'Arès, et fut tué par ce dieu ; meurtre qui devint le sujet d'un procès, le premier de ce genre.

5. On voit aussi dans ce temple une cuirasse Sarmate, qui prouve que ces peuples ne sont pas moins industrieux que les Grecs. Les Sarmates n'ont ni mines de fer, ni moyens de se procurer ce métal, étant de tous les barbares de ces contrées, ceux qui ont le moins de commerce avec les étrangers ; ils y suppléent de la manière suivante. Ils mettent à leurs lances des pointes d'os, leurs arcs sont de bois de cormier, ainsi que leurs flèches qui sont aussi armées d'os. Ils jettent des cordes sur leurs ennemis, et après les avoir enveloppés, ils détournent leurs chevaux, et renversent, en tirant ces cordes, tous ceux qui s'y trouvent pris.

6. Quant à leurs cuirasses, voici comment ils les font : ils nourrissent tous beaucoup de chevaux, ce qui leur est facile, le pays étant possédé en commun et ne produisant que des herbes sauvages, car ce peuple est nomade. Ils se servent de ces chevaux non seulement pour la guerre, mais encore pour leur nourriture, et pour les sacrifices qu'ils font aux divinités du pays. Ils amassent la corne de leurs pieds, la nettoient et la fendent en plaques qu'ils assemblent comme des écailles de serpents ; ceux qui n'ont point vu de serpents, n'ont qu'à se représenter une pomme de pin encore verte, ses écailles peuvent très bien se comparer aux plaques que les Sarmates font avec cette corne ; ils les percent, les cousent les unes aux autres avec des nerfs de chevaux ou de bœufs et en font des cuirasses non moins élégantes ni moins solides que celles des Grecs, car elles résistent également bien aux coups portés de près et aux javelots.

7. Les cuirasses de lin sont bien moins utiles à la guerre qu'à la chasse, car le fer les pénètre en forçant un peu, tandis que les dents des lions et des léopards s'y émoussent. On peut voir des cuirasses de lin dans différents temples, et entre autres dans celui d'Apollon Gryniéen, où il y a un bois sacré de la plus grande beauté, tout planté d'arbres cultivés, ou qui sans produire de fruits flattent agréablement la vue ou l'odorat.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΑ'.

Σοφοκλῆς. Αἰσκύλος. Νιόβη. Δαίδαλος. Ἀσκληπιοῦ ἱερόν. Σαυροματῶν ὅπλα. Ἀπόλλωνος Γρυνιαίου ἱερόν.

(1) Εἰσὶ δὲ Ἀθηναίοις εἰκόνες ἐν τῷ θεάτρῳ καὶ τραγῳδίας καὶ κωμῳδίας ποιητῶν αἱ πολλαὶ τῶν ἀφανεστέρων· ὅτι μὴ γὰρ Μένανδρος, οὐδεὶς ἦν ποιητὴς κωμῳδίας τῶν ἐς δόξαν ἡκόντων. Τραγῳδίας δὲ κεῖνται τῶν φανερῶν Εὐριπίδης καὶ Σοφοκλῆς. Λέγεται δὲ Σοφοκλέους τελευτήσαντος ἐσβαλεῖν ἐς τὴν Ἀττικὴν Λακεδαιμονίους, καὶ σφῶν τὸν ἡγούμενον ἰδεῖν ἐπιστάντα οἱ Διόνυσον κελεύειν τιμαῖς, ὅσαι καθεστήκασιν ἐπὶ τοῖς τεθνεῶσι, τὴν Σειρῆνα τὴν Νέαν τιμᾷν· καί οἱ τὸ ὄναρ [ἐς] Σοφοκλέα καὶ τὴν Σοφοκλέους ποίησιν ἐφαίνετο ἔχειν. Εἰώθασι δὲ καὶ νῦν ἔτι ποιημάτων καὶ λόγων τὸ ἐπαγωγὸν Σειρῆνι εἰκάζειν.

(2) Τὴν δὲ εἰκόνα τὴν Αἰσχύλου πολλῷ τε ὕστερον τῆς τελευτῆς δοκῶ ποιηθῆναι <καὶ> τῆς γραφῆς ἣ τὸ ἔργον ἔχει τὸ Μαραθῶνι. Ἔφη δὲ Αἰσχύλος μειράκιον ὢν καθεύδειν ἐν ἀγρῷ φυλάσσων σταφυλάς, καί οἱ Διόνυσον ἐπιστάντα κελεῦσαι τραγῳδίαν ποιεῖν· ὡς δὲ ἦν ἡμέρα (πείθεσθαι γὰρ ἐθέλειν) ῥᾷστα ἤδη πειρώμενος ποιεῖν. (3) Οὗτος μὲν ταῦτα ἔλεγεν· ἐπὶ δὲ τοῦ Νοτίου καλουμένου τείχους, ὃ τῆς ἀκροπόλεως ἐς τὸ θέατρόν ἐστι τετραμμένον, ἐπὶ τούτου Μεδούσης τῆς Γοργόνος ἐπίχρυσος ἀνάκειται κεφαλή, καὶ περὶ αὐτὴν αἰγὶς πεποίηται. Ἐν δὲ τῇ κορυφῇ τοῦ θεάτρου σπήλαιόν ἐστιν ἐν ταῖς πέτραις ὑπὸ τὴν ἀκρόπολιν· τρίπους δὲ ἔπεστι καὶ τούτῳ· Ἀπόλλων δὲ ἐν αὐτῷ καὶ Ἄρτεμις τοὺς παῖδάς εἰσιν ἀναιροῦντες τοὺς Νιόβης. Ταύτην τὴν Νιόβην καὶ αὐτὸς εἶδον ἀνελθὼν ἐς τὸν Σίπυλον τὸ ὄρος· ἡ δὲ πλησίον μὲν πέτρα καὶ κρημνός ἐστιν οὐδὲν παρόντι σχῆμα παρεχόμενος γυναικὸς οὔτε ἄλλως οὔτε πενθούσης· εἰ δέ γε πορρωτέρω γένοιο, δεδακρυμένην δόξεις ὁρᾶν καὶ κατηφῆ γυναῖκα.

(4) Ἰόντων δὲ Ἀθήνῃσιν ἐς τὴν ἀκρόπολιν ἀπὸ τοῦ θεάτρου τέθαπται Κάλως· τοῦτον τὸν Κάλων ἀδελφῆς παῖδα ὄντα καὶ τῆς τέχνης μαθητὴν φονεύσας Δαίδαλος ἐς Κρήτην ἔφυγε, χρόνῳ δὲ ὕστερον ἐς Σικελίαν ἐκδιδράσκει παρὰ Κώκαλον. Τοῦ δὲ Ἀσκληπιοῦ τὸ ἱερὸν ἔς τε τὰ ἀγάλματά ἐστιν, ὁπόσα τοῦ θεοῦ πεποίηται καὶ τῶν παίδων, καὶ ἐς τὰς γραφὰς θέας ἄξιον· ἔστι δὲ ἐν αὐτῷ κρήνη, παρ᾽ ᾗ λέγουσι Ποσειδῶνος παῖδα Ἁλιρρόθιον θυγατέρα Ἄρεως Ἀλκίππην αἰσχύναντα ἀποθανεῖν ὑπὸ Ἄρεως, καὶ δίκην ἐπὶ τούτῳ τῷ φόνῳ γενέσθαι πρῶτον.

(5) Ἐνταῦθα ἄλλα τε καὶ Σαυροματικὸς ἀνάκειται θώραξ· ἐς τοῦτόν τις ἰδὼν οὐδὲν ἧσσον Ἑλλήνων τοὺς βαρβάρους φήσει σοφοὺς ἐς τὰς τέχνας εἶναι. Σαυρομάταις γὰρ οὔτε αὐτοῖς σίδηρός ἐστιν ὀρυσσόμενος οὔτε σφίσιν ἐσάγουσιν· ἄμικτοι γὰρ μάλιστα τῶν ταύτῃ βαρβάρων εἰσί. Πρὸς οὖν τὴν ἀπορίαν ταύτην ἐξεύρηταί σφισιν· ἐπὶ μὲν τοῖς δόρασιν αἰχμὰς ὀστεΐνας ἀντὶ σιδήρου φοροῦσι, τόξα τε κράνινα καὶ ὀιστοὺς καὶ ὀστεΐνας ἀκίδας ἐπὶ τοῖς ὀιστοῖς· καὶ σειραῖς περιβαλόντες τῶν πολεμίων ὁπόσους καὶ τύχοιεν, τοὺς ἵππους ἀποστρέψαντες ἀνατρέπουσι τοὺς ἐνσχεθέντας ταῖς σειραῖς. (6) Τοὺς δὲ θώρακας ποιοῦνται τὸν τρόπον τοῦτον. Ἵππους πολλὰς ἕκαστος τρέφει, ὡς ἂν οὔτε ἐς ἰδιωτῶν κλήρους τῆς γῆς μεμερισμένης οὔτε τι φερούσης πλὴν ὕλης ἀγρίας ἅτε ὄντων νομάδων· ταύταις οὐκ ἐς πόλεμον χρῶνται μόνον, ἀλλὰ καὶ θεοῖς θύουσιν ἐπιχωρίοις, καὶ ἄλλως σιτοῦνται. Συλλεξάμενοι δὲ τὰς ὁπλὰς, ἐκκαθήραντές τε καὶ διελόντες, ποιοῦσιν ἀπ᾽ αὐτῶν ἐμφερῆ δρακόντων φολίσιν· ὅστις δὲ οὐκ εἶδέ πω δράκοντα, πίτυός γε εἶδε καρπὸν χλωρὸν ἔτι· ταῖς οὖν ἐπὶ τῷ καρπῷ τῆς πίτυος φαινομέναις ἐντομαῖς εἰκάζων τὸ ἔργον τὸ ἐκ τῆς ὁπλῆς οὐκ ἂν ἁμαρτάνοι. Ταῦτα διατρήσαντες καὶ νεύροις ἵππων καὶ βοῶν συρράψαντες χρῶνται θώραξιν οὔτε εὐπρεπείᾳ τῶν Ἑλληνικῶν ἀποδέουσιν οὔτε ἀσθενεστέροις· καὶ γὰρ συστάδην τυπτόμενοι καὶ βληθέντες ἀνέχονται. (7) Οἱ δὲ θώρακες οἱ λινοῖ μαχομένοις μὲν οὐχ ὁμοίως εἰσὶ χρήσιμοι· διιᾶσι γὰρ καὶ βιαζόμενοι τὸν σίδηρον· θηρεύοντας δὲ ὠφελοῦσιν· ἐναποκλῶνται γάρ σφισι καὶ λεόντων ὀδόντες καὶ παρδάλεων. Θώρακας δὲ λινοῦς ἰδεῖν ἔν τε ἄλλοις ἱεροῖς ἔστιν ἀνακειμένους καὶ ἐν Γρυνείῳ, ἔνθα Ἀπόλλωνος κάλλιστον ἄλσος δένδρων καὶ ἡμέρων, καὶ ὅσα τῶν ἀκάρπων ὀσμῆς παρέχεταί τινα ἢ θέας ἡδονήν.

 

 

CHAPITRE XXII.

Hippolyte et Phèdre. Propylées. Peintures.

1. En continuant par là votre route vers la citadelle, après le temple d'Esculape, vous trouvez celui de Thémis, et devant ce dernier le tombeau de terre qu'on a élevé à Hippolyte. On dit que les imprécations de son père furent la cause de sa mort, et les barbares eux-mêmes, qui ne sont pas entièrement étrangers à la langue grecque, ont entendu parler de l'amour de Phèdre et de la criminelle audace de sa nourrice pour servir sa passion. Les Trézéniens montrent aussi chez eux le tombeau d'Hippolyte et ils racontent ainsi son histoire.

2. Thésée devant épouser Phèdre, et ne voulant pas, s'il en avait des enfants, qu'Hippolyte leur fût soumis, ni qu'il fût roi à leur préjudice, l'envoya chez Pitthée, qui devait l'élever et lui laisser le royaume de Trézène. Quelque temps après, Pallas et ses fils se révoltèrent contre Thésée qui, les ayant tués, alla se faire purifier à Trézène ; ce fut là que Phèdre vit pour la première fois Hippolyte, et qu'en étant devenue amoureuse, elle résolut de se tuer. On voit à Trézène un myrte dont les feuilles sont toutes percées, on prétend qu'il n'a pas toujours été ainsi, et que ces trous sont l'ouvrage de Phèdre qui, dans le chagrin où la plongeait son amour, le perçait avec l'aiguille qui lui servait à tenir ses cheveux.

3. Thésée après avoir réuni en une seule cité les habitants des différents bourgs, établit à Athènes le culte de Vénus (Aphrodite) Pandémos (la populaire) et celui de Pitho (la persuasion). Les anciennes statues n'existaient plus de mon temps, et celles qu'on voit aujourd'hui, ont été faites par des artistes d'un talent assez distingué. Vous trouvez ensuite le temple de la Terre Courotrophos (qui nourrit les jeunes garçons) et celui de Cérès (Déméter) Chloé (verdoyante). Ceux qui veulent connaître la raison de ces surnoms peuvent la demander aux prêtres.

4. La citadelle n'a qu'une seule entrée, tous les autres côtés étant très escarpés ou fortifiés de murs. Les Propylées ont leur faîte en marbre blanc, et c'est l'ouvrage le plus admirable qu'on ait fait jusqu'à présent, tant pour le volume des pierres que pour la beauté de l'exécution. Je ne saurais dire au juste si les deux figures équestres qu'on y voit représentent les fils de Xénophon, ou si elles n'ont été faites que pour servir d'ornement. Le temple de la Victoire Aptéros (sans ailes) est à droite des Propylées. La mer se découvre de cet endroit, et c'est de là, dit-on, qu'Égée se précipita et se tua

5. lorsqu'il vit revenir avec des voiles noires le vaisseau qui avait transporté les jeunes Athéniens dans l'île de Crète. Thésée, en effet, comptant sur sa valeur était parti avec l'espoir de tuer le Minotaure, et avait promis à son père de mettre des voiles blanches au vaisseau s'il revendit vainqueur. Ariane lui ayant été enlevée, il oublia sa promesse, et Égée croyant qu'il avait péri, se tua en se précipitant du haut de la citadelle ; et on voit encore à Athènes, le monument héroïque d'Égée.

6. A gauche des Propylées est un petit édifice orné de peintures ; parmi celles que le temps n'a pas entièrement effacées, on remarque Diomède emportant de Troie la statue de Minerve (Athéna), et Ulysse à Lemnos se saisissant des flèches de Philoctète. On y voit aussi Oreste et Pylade, tuant, l'un Égisthe, et le second, les fils de Nauplius qui étaient venus au secours d'Égisthe. Une autre partie de ce tableau représente Polyxène qu'on va sacrifier sur le tombeau d'Achille. Homère a bien fait de passer sous silence une action aussi cruelle. Il me semble aussi qu'il a eu raison de dire qu'Achille prit Scyros, au lieu de le représenter dans cette île confondu avec de jeunes filles, comme l'ont fait d'autres poètes, ce que Polygnote a représenté dans l'édifice dont nous parlons. Il y a peint également Nausicaa avec ses compagnes, lavant ses vêtements dans le fleuve, et Ulysse debout auprès d'elles, le tout d'après Homère. On y remarque encore d'autres peintures, à savoir :

7. Alcibiade avec les emblèmes de la victoire de la course des chars qu'il avait remportée à Némée ; Persée se rendant à Sériphe, et portant à Polydecte la tête de Méduse ; (je réserve pour un autre livre ce que j'ai à dire de Méduse) : au-dessus de ces peintures, en laissant de côté l'enfant qui porte des urnes et le lutteur peint par Timénète, on voit le portrait de Musée. J'ai lu dans des vers que Musée avait reçu de Borée le don de voler dans les airs ; mais ces vers sont, à ce que je crois, d'Onomacrite, car je ne connais rien qui soit incontestablement de Musée, excepté l'hymne pour les Lycomèdes, en l'honneur de Cérès (Déméter).

8. Vers l'entrée même de la citadelle vous trouvez la statue de Mercure (Hermès) Propyléus ; et les Grâce, qui sont, à ce qu'on dit, l'ouvrage de Socrate fils de Sophronisque. Socrate fut reconnu par la Pythie pour le plus sage de tous les mortels, honneur que n'avait pu obtenir Anacharsis quoiqu'il le désirât et se fût rendu à Delphes pour cela.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΒ'.

Ἱππόλυτος καὶ Φαίδρα. Προπύλαια. Γραφαί.

(1) Μετὰ δὲ τὸ ἱερὸν τοῦ Ἀσκληπιοῦ ταύτῃ πρὸς τὴν ἀκρόπολιν ἰοῦσι, Θέμιδος ναός ἐστι· κέχωσται δὲ πρὸ αὐτοῦ μνῆμα Ἱππολύτῳ. Τοῦ δέ οἱ βίου τὴν τελευτὴν συμβῆναι λέγουσιν ἐκ καταρῶν. Δῆλα δέ, καὶ ὅστις βαρβάρων γλῶσσαν ἔμαθεν Ἑλλήνων, ὅ τε ἔρως τῆς Φαίδρας, καὶ τῆς τροφοῦ τὸ ἐς τὴν διακονίαν τόλμημα. Ἕστι δὲ καὶ Τροιζηνίοις Ἱππολύτου τάφος· ἔχει δέ σφισιν ὧδε ὁ λόγος.

(2) Θησεὺς ὡς ἔμελλεν ἄξεσθαι Φαίδραν, οὐκ ἐθέλων, εἴ οἱ γένοιντο παῖδες, οὔτε ἄρχεσθαι τὸν Ἱππόλυτον, οὔτε βασιλεύειν ἀντ᾽ αὐτῶν, πέμπει παρὰ Πιτθέα τραφησόμενον αὐτὸν, καὶ βασιλεύσοντα Τροιζῆνος. Χρόνῳ δὲ ὕστερον Πάλλας καὶ οἱ παῖδες ἐπανέστησαν Θησεῖ· τούτους κτείνας ἐς Τροιζῆνα ἔρχεται καθαρσίων ἕνεκα, καὶ Φαίδρα πρώτη ἐνταῦθα εἶδεν Ἱππόλυτον καὶ τὰ ἐς τὸν θάνατον ἐρασθεῖσα ἐβούλευσε. Μυρσίνη δέ ἐστι Τροιζηνίοις τὰ φύλλα διὰ πάσης ἔχουσα τετρυπημένα· φῦναι δὲ οὐκ ἐξ ἀρχῆς αὐτὴν λέγουσιν, ἀλλὰ τὸ ἔργον γεγενῆσθαι τῆς ἐς τὸν ἔρωτα ἄσης καὶ τῆς περόνης, ἣν ἐπὶ ταῖς θριξὶν εἶχεν ἡ Φαίδρα.

(3) Ἀφροδίτην δὲ τὴν Πάνδημον, ἐπεί τε Ἀθηναίους Θησεὺς ἐς μίαν ἤγαγεν ἀπὸ τῶν δήμων πόλιν, αὐτήν τε σέβεσθαι καὶ Πειθὼ κατέστησε. Τὰ μὲν δὴ παλαιὰ ἀγάλματα οὐκ ἦν ἐπ᾽ ἐμοῦ· τὰ δὲ ἐπ᾽ ἐμοῦ τεχνιτῶν ἦν οὐ τῶν ἀφανεστάτων. Ἔστι δὲ καὶ Γῆς Κουροτρόφου, καὶ Δήμητρος ἱερὸν Χλόης. Τὰ δὲ ἐς τὰς ἐπωνυμίας ἔστιν αὐτῶν διδαχθῆναι τοῖς ἱερεῦσιν ἐλθόντα ἐς λόγους.

(4) Ἐς δὲ τὴν ἀκρόπολίν ἐστιν ἔσοδος μία· ἑτέραν δὲ οὐ παρέχεται, πᾶσα ἀπότομος οὖσα καὶ τεῖχος ἔχουσα ἐχυρόν. Τὰ δὲ προπύλαια λίθου λευκοῦ τὴν ὀροφὴν ἔχει, καὶ κόσμῳ καὶ μεγέθει τῶν λίθων μέχρι γε καὶ ἐμοῦ προεῖχε. Τὰς μὲν οὖν εἰκόνας τῶν ἱππέων οὐκ ἔχω σαφῶς εἰπεῖν, εἴτε οἱ παῖδές εἰσιν οἱ Ξενοφῶντος, εἴτε ἄλλως [ἐς] εὐπρέπειαν πεποιημέναι· τῶν δὲ προπυλαίων ἐν δεξιᾷ Νίκης ἐστὶν Ἀπτέρου ναός. Ἐντεῦθεν ἡ θάλασσά ἐστι σύνοπτος, καὶ ταύτῃ ῥίψας Αἰγεὺς ἑαυτὸν ὡς λέγουσιν ἐτελεύτησεν.

(5) Ἀνήγετο μὲν γὰρ ἡ ναῦς μέλασιν ἱστίοις ἡ τοὺς παῖδας φέρουσα ἐς Κρήτην, Θησεὺς δὲ (ἔπλει γὰρ τόλμης τι ἔχων ἐς τὸν Μίνω καλούμενον ταῦρον) πρὸς τὸν πατέρα προεῖπε χρήσεσθαι τοῖς ἱστίοις λευκοῖς, ἢν ὀπίσω πλέῃ τοῦ ταύρου κρατήσας· τούτων λήθην ἔσχεν Ἀριάδνην ἀφῃρημένος. Ἐνταῦθα Αἰγεὺς ὡς εἶδεν ἱστίοις μέλασι τὴν ναῦν κομιζομένην, οἷα τὸν παῖδα τεθνάναι δοκῶν, ἀφεὶς αὑτὸν διαφθείρεται· καί οἱ παρὰ Ἀθηναίοις ἐστὶ καλούμενον ἡρῷον Αἰγέως.

(6) Ἔστι δὲ ἐν ἀριστερᾷ τῶν προπυλαίων οἴκημα ἔχον γραφάς· ὁπόσαις δὲ μὴ καθέστηκεν ὁ χρόνος αἴτιος ἀφανέσιν εἶναι, Διομήδης ἦν καὶ Ὀδυσσεὺς, ὁ μὲν ἐν Λήμνῳ τὸ Φιλοκτήτου τόξον, ὁ δὲ τὴν Ἀθηνᾶν ἀφαιρούμενος ἐξ Ἰλίου. Ἐνταῦθα ἐν ταῖς γραφαῖς Ὀρέστης ἐστὶν Αἴγισθον φονεύων, καὶ Πυλάδης τοὺς παῖδας τοὺς Ναυπλίου βοηθοὺς ἐλθόντας Αἰγίσθῳ. Τοῦ δὲ Ἀχιλλέως τάφου πλησίον μέλλουσά ἐστι σφάζεσθαι Πολυξένη. Ὁμήρῳ δὲ εὖ μὲν παρείθη τόδε τό γ' ὠμὸν οὕτως ἔργον· εὖ δέ μοι φαίνεται ποιῆσαι Σκῦρον ὑπὸ Ἀχιλλέως ἁλοῦσαν, οὐδὲν ὁμοίως καὶ ὅσοι λέγουσιν ὁμοῦ ταῖς παρθένοις Ἀχιλλέα ἔχειν ἐν Σκύρῳ δίαιταν, ἃ δὴ καὶ Πολύγνωτος ἔγραψεν. Ἔγραψε δὲ καὶ πρὸς τῷ ποταμῷ ταῖς ὁμοῦ Ναυσικάᾳ πλυνούσαις ἐφιστάμενον Ὀδυσσέα κατὰ τὰ αὐτὰ, καθὰ δὴ καὶ Ὅμηρος ἐποίησε. Γραφαὶ δέ εἰσι καὶ ἄλλαι καὶ Ἀλκιβιάδης·

(7) ἵππων δέ οἱ νίκης τῆς ἐν Νεμέᾳ ἐστὶ σημεῖα ἐν τῇ γραφῇ. Καὶ Περσεύς ἐστιν ἐς Σέριφον κομιζόμενος, Πολυδέκτῃ φέρων τὴν κεφαλὴν τὴν Μεδούσης. Καὶ τὰ μὲν ἐς Μέδουσαν οὐκ εἰμὶ πρόθυμος ἐν τοῖς Ἀττικοῖς σημῆναι. Ἔτι δὲ τῶν γραφῶν, παρέντι τὸν παῖδα τὸν τὰς ὑδρίας φέροντα, καὶ τὸν παλαιστὴν, ὃν Τιμαίνετος ἔγραψεν, ἐστὶ Μουσαῖος. Ἐγὼ δὲ ἔπη μὲν ἐπελεξάμην, ἐν οἷς ἐστι πέτεσθαι Μουσαῖον ὑπὸ Βορέου δῶρον, δοκεῖν δέ μοι, πεποίηκεν αὐτὰ Ὀνομάκριτος, καὶ ἔστιν οὐδὲν Μουσαίου βεβαίως, ὅτι μὴ μόνον ἐς Δήμητρα ὕμνος Λυκομίδαις. (8) Κατὰ δὲ τὴν ἔσοδον αὐτὴν ἤδη τὴν ἐς ἀκρόπολιν Ἑρμῆν, ὃν Προπύλαιον ὀνομάζουσι, καὶ Χάριτας Σωκράτην ποιῆσαι τὸν Σωφρονίσκου λέγουσιν, ᾧ σοφῷ γενέσθαι μάλιστα ἀνθρώπων ἐστὶν ἡ Πυθία μάρτυς, ὃ μηδὲ Ἀνάχαρσιν, ἐθέλοντα ὅμως καὶ δι᾽ αὐτὸ ἐς Δελφοὺς ἀφικόμενον προσεῖπεν.

 

 

CHAPITRE XXIII.

Les sept Sages. Lééna. Diitrephès. Les Satyres. La Citadelle.

1. Les Grecs disent, entre autres choses, qu'il y a eu sept sages ; ils y placent un tyran de Lesbos, et Périandre, fils de Cypsélus, quoique Pisistrate et Hippias, son fils, fussent bien plus humains que Périandre, et bien plus habiles que lui dans l'art militaire et dans celui de gouverner les hommes ; au moins jusqu'à l'assassinat d'Hipparque, car Hippias se livrant alors à toute sa colère, sévit contre différentes personnes, et contre une femme nommée Lééna ;

2. en effet, après la mort d'Hipparque, (ce que je dis n'a point encore été écrit, quoique les Athéniens en général le tiennent pour constant ) il la fit expirer dans les tourments, présumant d'après ses liaisons d'amour avec Aristogiton, qu'elle n'avait pas ignoré ses projets : les Athéniens, lorsqu'ils eurent secoué le joug des fils de Pisistrate, consacrèrent une lionne en bronze pour honorer la mémoire de cette femme. La statue de Vénus (Aphrodite) qu'on voit auprès est, dit on, une offrande de Callias, et a été faite par Calamis.

3. Non loin de là, est la statue en bronze de Diitréphès, percé de flèches ; il est connu par divers exploits que racontent les Athéniens, et il fut chargé de reconduire dans leur pays les soldats Thraces qui, n'étant arrivés qu'après le départ de Démosthène pour Syracuse, n'avaient pas pu s'embarquer. Diitréphès les conduisit par l'Euripe de Chalcis, jusqu'à l'endroit où Mycalesse, ville de la Béotie, est dans l'intérieur des terres ; il débarqua alors, et ayant remonté dans le pays, il prit cette ville, et les Thraces en massacrèrent tous les habitants, non seulement ceux qui étaient en âge de porter les armes, mais encore les femmes et les enfants. En voici la preuve. Celles des villes de la Béotie que les Thébains détruisirent ont toutes été rétablies et subsistent encore maintenant parce que leurs habitants s'enfuirent lorsqu'elles furent prises. Mycalesse aurait donc aussi été rétablie par ceux, qui auraient survécu à sa destruction, si les barbares n'avaient pas tout massacré.

4. J'ai été étonné de voir Diitréphès ainsi percé, de flèches, l'usage de l'arc étant inconnu aux Grecs, les Crétois seuls exceptés, car les Locriens d'Opunte qui, suivant Homère, allèrent au siège de Troie avec l'arc et la fronde, étaient déjà pesamment armés à l'époque de la guerre des Mèdes. Les Maliens eux-mêmes n'ont pas conservé l'usage des flèches ; je ne crois pas qu'il leur fût connu avant Philoctète, et ils y renoncèrent bientôt. Près de Diitréphès (je passe sous silence les statues moins remarquables) ; on voit Hygiée (la santé), qu'on dit fille d'Esculape, Minerve (Athéna) surnommée elle-même Hygiée,

5. et une pierre assez peu élevée pour qu'un homme de petite taille puisse s'asseoir dessus. On dit que Silènes s'y reposa, lorsque Bacchus (Dionysos) vint dans l'Attique ; le nom de Silènes se donne aux Satyres avancés en âge. Voulant savoir plus positivement à quoi m'en tenir sur l'existence des Satyres, j'ai questionné beaucoup de monde, et voici ce que j'ai appris d'Euphémus Carien. S'étant embarqué pour aller en Italie, il fut écarté de sa route par les vents, et emporté dans la mer extérieure (l'Océan), où les vaisseaux ne vont jamais. Ils y virent beaucoup d'îles, les unes désertes, les autres peuplées d'hommes sauvages.

6. Les matelots ne voulaient pas approcher de ces dernières, ayant abordé précédemment dans quelques-unes, et sachant de quoi leurs habitants étaient capables ; ils s'y virent cependant encore forcés. Les matelots donnaient à ces îles le nom de Satyrides, leurs habitants sont roux et ont des queues presque aussi longues que celles des chevaux. Ils accoururent vers le vaisseau dès qu'ils l'aperçurent, ils ne parlaient point, mais ils se jetèrent sur les femmes pour les violer. A la fin, les matelots épouvantés leur abandonnèrent une femme barbare qu'ils jetèrent dans l'île, et les Satyres peu satisfaits des jouissances naturelles, assouvirent leur brutalité sur toutes les parties de son corps.

7. Les autres choses que j'ai remarquées dans la citadelle d'Athènes, sont un enfant en bronze fait par Lycius, de Diane (Artémis) Brauronia, la statue de la déesse est de Praxitèle ; ce surnom de Diane (Artémis) vient de Brauron bourg de l'Attique où se trouve l'ancienne Diane (Artémis) en bois, qui était, dit-on, dans la Tauride. Parmi les offrandes se trouve aussi le cheval Durien en bronze. A moins de croire les Phrygiens absolument dépourvus de bon sens, on sera convaincu que ce cheval était une machine de guerre inventée par Epéus pour renverser les murs de Troie.

8. Les Grecs les plus vaillants se cachèrent, dit-on, dans ce cheval, et c'est ainsi qu'il est représenté en bronze, car vous en voyez sortir Teucer, Ménesthée et les deux fils de Thésée.

9. Viennent ensuite des statues d'hommes célèbres ; la première est celle d'Epicharinus, vainqueur à la course avec les armes ; elle est de Critias : Énobios fit une bonne action en obtenant un décret pour le rappel de Thucydide, fils d'Olorus : sa statue est aussi là. Thucydide fut assassiné en revenant de son exil et on voit son tombeau vers les portes Mélitides.

10. Je ne répéterai point ce que d'autres ont dit d'Hermolycus le Pancratiaste et de Phormion, fils d'Asopichus, à qui on a aussi érigé des statues ; j'ajouterai seulement au sujet de Phormion, qu'étant d'une famille distinguée et jouissant lui-même de la meilleure réputation, il se trouvait accablé de dettes ; ce qui lui fit prendre le parti de se retirer dans le bourg de Péanie : il y faisait sa résidence, lorsque les Athéniens le choisirent pour général de leurs forces navales ; il refusa de s'embarquer en disant qu'il avait beaucoup de dettes et que tant qu'elles ne seraient pas payées, il ne pourrait guère inspirer du courage à ses soldats : alors les Athéniens qui voulaient absolument l'avoir pour général, payèrent ses créanciers.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΓ'.

Ἑπτὰ σοφοὶ. Λέαινα. Διιτρέφης. Σατύροι. Ἀκροπόλις. 

(1) Ἕλληνες δὲ ἄλλα τε λέγουσι καὶ ἄνδρας ἑπτὰ γενέσθαι σοφούς. Τούτων καὶ τὸν Λέσβιον τύραννον καὶ Περίανδρον εἶναί φασι τὸν Κυψέλου· καίτοι Περιάνδρου Πεισίστρατος καὶ ὁ παῖς Ἱππίας φιλάνθρωποι μᾶλλον καὶ σοφώτεροι τά τε πολεμικὰ ἦσαν, καὶ ὅσα ἧκεν ἐς κόσμον τῶν πολιτῶν, ἐς ὃ διὰ τὸν Ἱππάρχου θάνατον Ἱππίας ἄλλα τε ἐχρήσατο θυμῷ, καὶ ἐς γυναῖκα ὄνομα Λέαιναν.

(2) Ταύτην γάρ, ἐπεί τε ἀπέθανεν Ἵππαρχος, (λέγω δὲ οὐκ ἐς συγγραφὴν πρότερον ἥκοντα, πιστὰ δὲ ἄλλως Ἀθηναίων τοῖς πολλοῖς) Ἱππίας εἶχεν ἐν αἰκίᾳ, ἐς ὃ διέφθειρεν, οἷα ἑταίραν Ἀριστογείτονος ἐπιστάμενος οὖσαν, καὶ τὸ βούλευμα οὐδαμῶς ἀγνοῆσαι δοξάζων· ἀντὶ δὲ τούτων, ἐπεὶ τυραννίδος ἐπαύθησαν οἱ Πεισιστρατίδαι, χαλκῆ λέαινα Ἀθηναίοις ἐστὶν ἐς μνήμην τῆς γυναικός, παρὰ δὲ αὐτὴν ἄγαλμα Ἀφροδίτης, ὃ Καλλίου τέ φασιν ἀνάθημα εἶναι καὶ ἔργον Καλάμιδος.

(3) Πλησίον δέ ἐστι Διιτρέφους χαλκοῦς ἀνδριὰς ὀιστοῖς βεβλημένος. οὗτος ὁ Διιτρέφης ἄλλα τε ἔπραξεν ὁπόσα λέγουσιν Ἀθηναῖοι, καὶ Θρᾷκας μισθωτοὺς ἀφικομένους ὕστερον, ἢ Δημοσθένης ἐς Συρακούσας ἐξέπλευσε, τούτους, ὡς ὑστέρησαν, ὁ Διιτρέφης ἀπῆγεν ὀπίσω. Καὶ δὴ κατὰ τὸν Χαλκιδικὸν ἔσχεν Εὔριπον, ἔνθα Βοιωτῶν ἐν μεσογαίᾳ πόλις Μυκαλησσὸς ἦν· ταύτην ἐπαναβὰς ἐκ θαλάσσης ὁ Λιιτρέφης εἷλε· Μυκαλησσίων δὲ οὐ μόνον τὸ μάχιμον οἱ Θρᾷκες, ἀλλὰ καὶ γυναῖκας ἐφόνευσαν καὶ παῖδας. Μαρτυρεῖ δέ μοι· Βοιωτῶν γὰρ ὅσους ἀνέστησαν Θηβαῖοι, ᾠκοῦντο αἱ πόλεις ἐπ᾽ ἐμοῦ, διαφυγόντων ὑπὸ τὴν ἅλωσιν τῶν ἀνθρώπων. Εἰ δὲ καὶ Μυκαλησσίοις οἱ βάρβαροι μὴ πᾶσιν ἀποκτείναντες ἐπεξῆλθον, ὕστερον ἂν τὴν πόλιν ἀπέλαβον οἱ λειφθέντες.

(4) Τοσοῦτον μὲν παρέστη μοι θαῦμα ἐς τὴν εἰκόνα τοῦ Διιτρέφους, ὅτι ὀιστοῖς ἐβέβλητο, Ἕλλησιν, ὅτι μὴ Κρησὶν, οὐκ ἐπιχώριον ὂν τοξεύειν. Λοκροὺς γὰρ τοὺς Ὀπουντίους ὁπλιτεύοντας ἤδη κατὰ τὰ Μηδικὰ ἴσμεν, οὓς Ὅμηρος ἐποίησεν, ὡς φερόμενοι τόξα καὶ σφενδόνας ἐς Ἴλιον ἔλθοιεν. Οὐ μὴν οὐδὲ Μαλιεῦσι παρέμεινε μελέτη τῶν τόξων· δοκῶ δὲ οὔτε πρότερον ἐπίστασθαι σφᾶς, πρὶν ἢ Φιλοκτήτην, παύσασθαί τε οὐ διὰ μακροῦ. Τοῦ δὲ Διιτρέφους πλησίον (τὰς γὰρ εἰκόνας τὰς ἀφανεστέρας γράφειν οὐκ ἐθέλω) θεῶν ἀγάλματά ἐστιν Ὑγείας τε, ἣν Ἀσκληπιοῦ παῖδα εἶναι λέγουσι, καὶ Ἀθηνᾶς ἐπίκλησιν καὶ ταύτης Ὑγείας.

(5) Ἔστι δὲ λίθος οὐ μέγας, ἀλλ᾽ ὅσον καθίζεσθαι μικρὸν ἄνδρα· ἐπὶ τούτῳ λέγουσιν, ἡνίκα Διόνυσος ἦλθεν ἐς τὴν γῆν, ἀναπαύσασθαι τὸν Σιληνόν. Τοὺς γὰρ ἡλικίᾳ τῶν Σατύρων προήκοντας ὀνομάζουσι Σιληνούς· περὶ δὲ Σατύρων, οἵτινές εἰσιν, ἑτέρου πλέον ἐθέλων ἐπίστασθαι πολλοῖς αὐτῶν τούτων ἕνεκα ἐς λόγους ἦλθον. Ἔφη δὲ Εὔφημος Κὰρ ἀνὴρ πλέων ἐς Ἰταλίαν, ἁμαρτεῖν ὑπὸ ἀνέμων τοῦ πλοῦ καὶ ἐς τὴν ἔξω θάλασσαν, ἐς ἣν οὐκέτι πλέουσιν, ἐξενεχθῆναι· νήσους δὲ εἶναι μὲν ἔλεγεν ἐρήμους πολλάς, ἐν δὲ ἄλλαις οἰκεῖν ἄνδρας ἀγρίους·

(6) ταύταις δὲ οὐκ ἐθέλειν νήσοις προσίσχειν τοὺς ναύτας, οἷα πρότερόν τε προσσχόντας καὶ τῶν ἐνοικούντων οὐκ ἀπείρως ἔχοντας· βιασθῆναι δ᾽ οὖν καὶ τότε· ταύτας καλεῖσθαι μὲν ὑπὸ τῶν ναυτῶν Σατυρίδας, εἶναι δὲ τοὺς ἐνοικοῦντας καὶ πυρροὺς, καὶ ἵππων οὐ πολὺ μείους ἔχειν ἐπὶ τοῖς ἰσχίοις οὐράς· τούτους, ὡς ᾔσθοντο, καταδραμόντας ἐπὶ τὴν ναῦν φωνὴν μὲν οὐδεμίαν ἱέναι, ταῖς δὲ γυναιξὶν ἐπιχειρεῖν ταῖς ἐν τῇ νηί· τέλος δὲ, δείσαντας τοὺς ναύτας βάρβαρον γυναῖκα ἐκβαλεῖν ἐς τὴν νῆσον· ἐς ταύτην οὖν ὑβρίζειν τοὺς Σατύρους, οὐ μόνον ᾗ καθέστηκεν, ἀλλὰ καὶ τὸ πᾶν ὁμοίως σῶμα.

(7) Καὶ ἄλλα ἐν τῇ Ἀθηναίων ἀκροπόλει θεασάμενος οἶδα· Λυκίου τοῦ Μύρωνος χαλκοῦν παῖδα, ὃς τὸ περιρραντήριον ἔχει, καὶ Μύρωνος Περσέα τὸ ἐς Μέδουσαν ἔργον εἰργασμένον. Καὶ Ἀρτέμιδος ἱερόν ἐστι Βραυρωνίας, Πραξιτέλους μὲν τέχνη τὸ ἄγαλμα, τῇ θεῷ δέ ἐστιν ἀπὸ Βραυρῶνος δήμου τὸ ὄνομα· καὶ τὸ ἀρχαῖον ξόανόν ἐστιν ἐν Βραυρῶνι Ἄρτεμις, ὡς λέγουσιν, ἡ Ταυρική.

(8) Ἵππος δὲ ὁ καλούμενος Δούριος ἀνάκειται χαλκοῦς. Καὶ ὅτι μὲν τὸ ποίημα τὸ Ἐπειοῦ μηχάνημα ἦν ἐς διάλυσιν τοῦ τείχους, οἶδεν, ὅστις μὴ πᾶσαν ἐπιφέρει τοῖς Φρυξὶν εὐήθειαν· λέγεται δὲ ἔς τε ἐκεῖνον τὸν ἵππον, ὡς τῶν Ἑλλήνων ἔνδον ἔχοι τοὺς ἀρίστους· καὶ δὴ καὶ τοῦ χαλκοῦ τὸ σχῆμά ἐστι κατὰ ταῦτα, καὶ Μενεσθεὺς καὶ Τεῦκρος ὑπερκύπτουσιν ἐξ αὐτοῦ, προσέτι δὲ καὶ οἱ παῖδες οἱ Θησέως.

(9) Ἀνδριάντων δὲ ὅσοι μετὰ τὸν ἵππον ἑστήκασιν, Ἐπιχαρίνου μὲν ὁπλιτοδρομεῖν ἀσκήσαντος τὴν εἰκόνα ἐποίησε Κριτίας· Οἰνοβίῳ δὲ ἔργον ἐστὶν ἐς Θουκυδίδην τὸν Ὀλόρου χρηστόν· ψήφισμα γὰρ ἐνίκησεν Οἰνόβιος κατελθεῖν ἐς Ἀθήνας Θουκυδίδην· καί οἱ δολοφονηθέντι, ὡς κατῄει, μνῆμά ἐστιν οὐ πόρρω πυλῶν Μελιτίδων.

(10) Τὰ δὲ ἐς Ἑρμόλυκον τὸν παγκρατιαστὴν καὶ Φορμίωνα τὸν Ἀσωπίχου γραψάντων ἑτέρων παρίημι· ἐς δὲ Φορμίωνα τοσόνδε ἔχω πλέον γράψαι. Φορμίωνι γὰρ τοῖς ἐπιεικέσιν Ἀθηναίων ὄντι ὁμοίῳ καὶ ἐς προγόνων δόξαν οὐκ ἀφανεῖ συνέβαινεν ὀφείλειν χρέα· ἀναχωρήσας οὖν ἐς τὸν Παιανιέα δῆμον ἐνταῦθα εἶχε δίαιταν, ἐς ὃ ναύαρχον αὐτὸν Ἀθηναίων αἱρουμένων ἐκπλεύσεσθαι οὐκ ἔφασκεν· ὀφείλειν τε γὰρ, καί οἱ, πρὶν ἂν ἐκτίσῃ, πρὸς τοὺς στρατιώτας οὐκ εἶναι παρέχεσθαι φρόνημα. Οὕτως Ἀθηναῖοι (πάντως γὰρ ἐβούλοντο ἄρχειν Φορμίωνα) τὰ χρέα, ὁπόσοις ὤφειλε, διαλύουσιν.

 

CHAPITRE XXIV.

Zeus Poliéus. Le Parthénon. La Statue de Minerve (Athéna). Les Arimaspes. Apollon Parnopios.

1. On voit aussi dans la citadelle, (Minerve) Athéna frappant le Silène Marsyas, parce qu'il avait ramassé les flûtes que la déesse avaient jetées et dont elle ne voulait pas qu'on se servît. Un peu au-delà de tous les objets dont je viens de parler, est un groupe représentant le combat de Thésée et du Minotaure, soit que celui-ci fût un homme, soit qu'il fût un monstre, opinion qui a prévalu ; des femmes ont en effet, même de mon temps, donné le jour à des monstres bien plus extraordinaires.

2. Vous y voyez aussi Phrixus, fils d'Athamas, qui après avoir été transporté à Colchos par un bélier, le sacrifie à un dieu qui, autant que je puis le conjecturer, est celui que les Orchoméniens nomment Jupiter (Zeus) Laphystios. Après avoir coupé les cuisses, suivant l'usage des Grecs, il les regarde brûler. Viennent ensuite plusieurs autres figures parmi lesquelles vous remarquez Hercule étranglant deux serpents ; Minerve (Athéna) sortant de la tête de Jupiter (Zeus), et un taureau, offrande de l'Aréopage : à quelle occasion cette offrande?

3. Ce serait la matière de beaucoup de conjectures : j'ai déjà remarqué que les Athéniens attachent beaucoup plus d'importance que les autres peuples à tout ce qui concerne le culte des dieux. Ils sont les premiers qui aient donné le surnom d'Ergané à Minerve (Athéna), qui aient fait des Mercures en forme de colonnes et qui aient érigé un temple au Génie Spoudaium. Ceux qui tiennent moins à l'antiquité des ouvrages qu'à leur beauté, peuvent remarquer un homme qui a un casque sur la tête et dont les ongles sont en argent, c'est un ouvrage de Cleoitas. Les autres statues sont, la Terre suppliant Jupiter (Zeus) de lui envoyer de la pluie, soit que l'Attique seule en eût besoin, soit que la sécheresse affligeât toute la Grèce ; Timothée, fils de Conon, et Conon lui-même ; Progné et Itys son fils dont elle médite la mort : c'est une offrande d'Alcamène ; Minerve (Athéna) et Neptune (Poséidon) faisant paraître l'une un olivier et l'autre une vague de la mer ;

4. la statue de Jupiter (Zeus) par Léocharès et celle de Jupiter (Zeus) Poliéos. Je vais décrire ce qui se pratique dans les sacrifices qu'on lui offre, mais je ne dirai pas la raison qu'on en donne. On met sur son autel de l'orge et du blé mêlés ensemble qu'on laisse là sans aucune garde ; le boeuf destiné au sacrifice s'approche de l'autel et mange ces grains, alors un des prêtres qu'on nomme le Bouphonus, lui lance sa hache (ainsi le veut la coutume) et prend aussitôt la fuite ; les assistants, comme s'ils n'avaient pas vu celui qui a commis cette action, font faire le procès à la hache. C'est ainsi que tout cela se passe.

5. Vous arrivez ensuite au temple nommé le Parthénon ; l'histoire de la naissance de Minerve (Athéna) occupe tout le fronton antérieur, et on voit sur le Fronton opposé sa dispute avec Poséidon au sujet de l'Attique. La statue de la déesse est en ivoire et en or, sur le milieu de son casque est un Sphinx, (je rapporterai dans la description de la Béotie, ce qu'on dit du Sphinx), et des Gryphons sont sculptés sur les deux côtés.

6. Aristée de Proconnèse dit dans ses vers que les Gryphons, pour défendre l'or que le pays produit, combattent avec les Arimaspes, dont le pays est au-dessus de celui des Issédons. Ces Arimaspes dont le pays est au-dessus de celui des Issédons sont des hommes qui naissent tous avec un seul oeil ; quant aux Gryphons, ils ont le corps d'un lion, avec les ailes et le bec d'un aigle. Mais en voilà assez sur les Gryphons.

7. Athéna est debout, avec une tunique qui lui descend jusqu'aux pieds. Sur sa poitrine est une tête de Méduse en ivoire. Elle tient d'une main une Victoire qui a quatre coudées ou environ de haut, et de l'autre une pique. Son bouclier est posé à ses pieds, et près de la pique est un serpent qui représente peut-être Erichthonios. La naissance de Pandore est sculptée sur le piédestal de la statue. (Hésiode et d'autres poètes disent que Pandore est la première femme qu'il y ait eu, et que le sexe féminin n'existait pas avant elle.

Je n'ai pas vu dans le temple d'autre statue que celle de l'empereur Hadrien, et vers l'entrée, celle d'Iphicrate qui se signala par un grand nombre d'actions éclatantes.

8. Au-delà du temple est la statue en bronze d'Apollon Parnopius qui passe pour l'ouvrage de Phidias. On l'a surnommé Parnopius, parce qu'il promit de délivrer le pays des sauterelles (Parnopes) qui le ravageaient ; on sait qu'il tint sa parole, mais on ne dit pas par quel moyen. J'ai vu trois fois les sauterelles détruites sur le mont Sipyle, et toujours d'une manière différente. Les unes furent emportées par un violent coup de vent ; les autres furent détruites par une pluie suivie d'une chaleur excessive. La troisième fois elles périrent saisies d'un froid subit. Tout cela est arrivé de mon temps.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΔ'.

Ζεὺς Πολιεύς. Παρθενὼν. Ἀθηνᾶς ἄγαλμα. Ἀριμασποί. Ἀπόλλων Παρνόπιος.

(1) Ἐνταῦθα Ἀθηνᾶ πεποίηται τὸν Σιληνὸν Μαρσύαν παίουσα, ὅτι δὴ τοὺς αὐλοὺς ἀνέλοιτο, ἐρρῖφθαι σφᾶς τῆς θεοῦ βουλομένης. Τούτων πέραν, ὧν εἴρηκα, ἐστὶν ἡ λεγομένη Θησέως μάχη πρὸς τὸν ταῦρον τὸν Μίνω καλούμενον, εἴτε ἀνὴρ, εἴτε θηρίον ἦν, ὁποῖον κεκράτηκεν ὁ λόγος· τέρατα γὰρ πολλῷ καὶ τοῦδε θαυμασιώτερα, καὶ καθ᾽ ἡμᾶς ἔτικτον γυναῖκες.

(2) Κεῖται δὲ καὶ Φρίξος ὁ Ἀθάμαντος ἐξενηνεγμένος ἐς Κόλχους ὑπὸ τοῦ κριοῦ, καὶ θύσας δὲ αὐτὸν ὅτῳ δὴ θεῷ, ὡς δὲ εἰκάσαι, τῷ Λαφυστίῳ καλουμένῳ παρὰ Ὀρχομενίοις, τοὺς μηροὺς κατὰ νόμον ἐκτεμὼν τὸν Ἑλλήνων, ἐς αὐτοὺς καιομένους ὁρᾷ. Κεῖνται δὲ ἑξῆς ἄλλαι τε εἰκόνες καὶ Ἡρακλέους· ἄγχει δέ, ὡς λόγος ἔχει, τοὺς δράκοντας. Ἀθηνᾶ τέ ἐστιν ἀνιοῦσα ἐκ τῆς κεφαλῆς τοῦ Διός. Ἔστι δὲ καὶ ταῦρος ἀνάθημα τῆς βουλῆς τῆς ἐν Ἀρείῳ πάγῳ· ἐφ᾽ ὅτῳ δὴ ἀνέθηκεν ἡ βουλή,

(3) πολλὰ δ᾽ ἄν τις ἐθέλων εἰκάζοι. Λέλεκται δέ μοι καὶ πρότερον, ὡς Ἀθηναίοις περισσότερόν τι ἢ τοῖς ἄλλοις ἐς τὰ θεῖά ἐστι σπουδῆς. Πρῶτοι μὲν γὰρ Ἀθηνᾶν ἐπωνόμασαν Ἐργάνην, πρῶτοι δ᾽ ἀκώλους Ἑρμᾶς, ὁμοῦ δέ σφισιν ἐν τῷ ναῷ Σπουδαίων Δαίμων ἐστίν. Ὅστις δὲ τὰ σὺν τέχνῃ πεποιημένα ἐπίπροσθε τίθεται τῶν ἐς ἀρχαιότητα ἡκόντων, καὶ τάδε ἔστιν οἱ θεάσασθαι. Κράνος ἐστὶν ἐπικείμενος ἀνὴρ, Κλεοίτου, καί οἱ τοὺς ὄνυχας ἀργυροῦς ἐνεποίησεν ὁ Κλεοίτας. Ἔστι δὲ καὶ Γῆς ἄγαλμα, ἱκετευούσης ὗσαί οἱ τὸν Δία· εἴτε αὐτοῖς ὄμβρου δεῆσαν Ἀθηναίοις, εἴτε καὶ τοῖς πᾶσιν Ἕλλησι συμβὰς αὐχμός. Ἐνταῦθα καὶ Τιμόθεος ὁ Κόνωνος, καὶ αὐτὸς κεῖται Κόνων. Πρόκνην δὲ τὰ ἐς τὸν παῖδα βεβουλευμένην αὐτήν τε καὶ τὸν Ἴτυν ἀνέθηκεν Ἀλκαμένης. Πεποίηται δὲ καὶ τὸ φυτὸν τῆς ἐλαίας Ἀθηνᾶ καὶ κῦμα ἀναφαίνων Ποσειδῶν.

(4) Καὶ Διός ἐστιν ἄγαλμα τό τε Λεωχάρους καὶ ὁ ὀνομαζόμενος Πολιεύς, ᾧ τὰ καθεστηκότα ἐς τὴν θυσίαν γράφων τὴν ἐπ᾽ αὐτοῖς λεγομένην αἰτίαν οὐ γράφω. Τοῦ Διὸς τοῦ Πολιέως κριθὰς καταθέντες ἐπὶ τὸν βωμὸν μεμιγμένας πυροῖς οὐδεμίαν ἔχουσι φυλακήν· ὁ βοῦς δέ, ὃν ἐς τὴν θυσίαν ἑτοιμάσαντες φυλάσσουσιν, ἅπτεται τῶν σπερμάτων φοιτῶν ἐπὶ τὸν βωμόν· καλοῦσι δέ τινα τῶν ἱερέων βουφόνον· καὶ ταύτῃ τὸν πέλεκυν ῥίψας (οὕτω γάρ ἐστίν οἱ νόμος) οἴχεται φεύγων· οἱ δὲ, ἅτε τὸν ἄνδρα ὃς ἔδρασε τὸ ἔργον οὐκ εἰδότες, ἐς δίκην ὑπάγουσι τὸν πέλεκυν. Ταῦτα μὲν τρόπον τὸν εἰρημένον δρῶσιν.

Ἐς δὲ τὸν ναὸν, ὃν Παρθενῶνα ὀνομάζουσιν, ἐς τοῦτον ἐσιοῦσιν, (5) ὁπόσα ἐν τοῖς καλουμένοις ἀετοῖς κεῖται, πάντα ἐς τὴν Ἀθηνᾶς ἔχει γένεσιν. Τὰ δὲ ὄπισθεν ἡ Ποσειδῶνος πρὸς Ἀθηνᾶν ἐστιν ἔρις ὑπὲρ τῆς γῆς. Αὐτὸ δὲ ἔκ τε ἐλέφαντος τὸ ἄγαλμα καὶ χρησμοῦ πεποίηται. Μέσῳ μὲν οὖν ἐπίκειταί οἱ τῷ κράνει Σφιγγὸς εἰκών· (ἃ δὲ ἐς τὴν Σφίγγα λέγεται, γράψω προελθόντος ἐς τὰ Βοιώτιά μοι τοῦ λόγου) καθ᾽ ἑκάτερον δὲ τοῦ κράνους γρῦπές εἰσιν ἐπειργασμένοι.

(6) Τούτους τοὺς γρῦπας ἐν τοῖς ἔπεσιν Ἀριστέας ὁ Προκοννήσιος μάχεσθαι περὶ τοῦ χρυσοῦ φησιν Ἀριμασποῖς [τοῖς] ὑπὲρ Ἰσσηδόνων· τὸν δὲ χρυσόν, ὃν φυλάσσουσιν οἱ Γρῦπες, ἀνιέναι τὴν γῆν· εἶναι δὲ Ἀριμασποὺς μὲν ἄνδρας μονοφθάλμους πάντας ἐκ γενετῆς· γρῦπας δὲ θηρία λέουσιν εἰκασμένα, πτερὰ δὲ ἔχειν καὶ στόμα ἀετοῦ. Καὶ γρυπῶν μὲν πέρι τοσαῦτα εἰρήσθω.

(7) Τὸ δὲ ἄγαλμα τῆς Ἀθηνᾶς ὀρθόν ἐστιν ἐν χιτῶνι ποδήρει, καί οἱ κατὰ τὸ στέρνον ἡ κεφαλὴ Μεδούσης ἐλέφαντός ἐστιν ἐμπεποιημένη, καὶ Νίκην τε ὅσον τεσσάρων πηχῶν· ἐν δὲ τῇ χειρί δόρυ ἔχει, καί οἱ πρὸς τοῖς ποσὶν ἀσπίς τε κεῖται, καὶ πλησίον τοῦ δόρατος δράκων ἐστίν· εἴη δ᾽ ἂν Ἐριχθόνιος οὗτος ὁ δράκων. Ἔστι δὲ τῷ βάθρῳ τοῦ ἀγάλματος ἐπειργασμένη Πανδώρας γένεσις. Πεποίηται δὲ Ἡσιόδῳ τε καὶ ἄλλοις, ὡς ἡ Πανδώρα γένοιτο αὕτη γυνὴ πρώτη· πρὶν δὲ ἢ γενέσθαι Πανδώραν, οὐκ ἦν πω γυναικῶν γένος. Ἐνταῦθα εἰκόνα ἰδὼν οἶδα Ἀδριανοῦ βασιλέως μόνου, καὶ κατὰ τὴν ἔσοδον Ἰφικράτους ἀποδειξαμένου πολλά τε καὶ θαυμαστὰ ἔργα.

(8) Τοῦ ναοῦ δέ ἐστι πέραν Ἀπόλλων χαλκοῦς, καὶ τὸ ἄγαλμα λέγουσι Φειδίαν ποιῆσαι· Παρνόπιον δὲ καλοῦσιν, ὅτι σφίσι παρνόπων βλαπτόντων τὴν γῆν ἀποτρέψειν ὁ θεὸς εἶπεν ἐκ τῆς χώρας· καὶ ὅτι μὲν ἀπέτρεψεν ἴσασι, τρόπῳ δὲ οὐ λέγουσι ποίῳ. Τρὶς δὲ αὐτὸς ἤδη πάρνοπας ἐκ Σιπύλου τοῦ ὄρους οὐ κατὰ ταὐτὰ οἶδα φθαρέντας, ἀλλὰ τοὺς μὲν ἐξέωσε βίαιος ἐμπεσὼν ἄνεμος, τοὺς δὲ ὕσαντος τοῦ θεοῦ καῦμα ἰσχυρὸν καθεῖλεν ἐπιλαβόν, οἱ δὲ αἰφνιδίῳ ῥίγει καταληφθέντες ἀπώλοντο. Τοιαῦτα μὲν αὐτοῖς συμβαίνοντα εἶδον.

 

CHAPITRE XXV.

Statues. Guerre des Athéniens et des Macédoniens. Lacharès.

1. On voit dans la citadelle d'Athènes la statue de Périclès, fils de Xanthipp et celle de Xanthipp lui-même qui combattit à Mycale contre les Mèdes. Mais Périclès n'est pas dans le même endroit. Tout auprès de Xanthippe est placé Anacréon de Téos, le premier, après Sapho de Lesbos, qui ait consacré presque tous ses vers à l'amour. Vous diriez à le voir qu'il est dans l'ivresse et qu'il chante. On voit ensuite deux ouvrages de Dinomène, Io, fille d'Inachus et Callisto, fille de Lycaon. Leur histoire est à peu près la même ; Jupiter (Zeus) en fût amoureux, et Junon (Héra) irritée les changea l'une en vache et l'autre en ourse.

2. Vers le mur du Sud sont des figures représentant la guerre des dieux et des géants qui habitaient jadis l'Isthme de Pallène dans la Thrace ; le combat des Athéniens et des Amazones ; celui de Marathon contre les Mèdes et la défaite des Gaulois dans la Mysie. Ces figures, qui ont environ deux coudées de haut chacune, sont une offrande d'Attale. On y voit aussi Olympiodore qui se fit une grande réputation par ses actions éclatantes et surtout par les circonstances où il se trouva. Il rendit en effet le courage aux Athéniens tellement accablés par de fréquentes défaites, qu'ils n'osaient plus se livrer à des espérances flatteuses.

3. L'échec qu'ils éprouvèrent à Chéronée fut le commencement de tous les maux de la Grèce, ceux qui n'avaient pas voulu prendre part au péril commun, et ceux qui s'étaient rangés avec les Macédoniens, ayant subi comme les autres le joug de l'esclavage. Philippe en effet s'empara de la plupart des villes, et tout en traitant de la paix avec les Athéniens, il leur fit dans la réalité beaucoup de mal en leur ôtant les îles et en les privant de l'empire de la mer. Ils demeurèrent quelque temps en repos sous le règne de Philippe et ensuite sous celui d'Alexandre ; mais après la mort de ce dernier, ils crurent ne pas devoir souffrir que la Grèce restât toujours sous le joug des Macédoniens, qui venaient de choisir Aridée pour roi, et de donner le commandement général à Antipater. Ils résolurent donc de prendre les armes pour leur liberté et invitèrent les autres peuples à les seconder.

4. Les villes qui prirent par à cette guerre furent, dans le Péloponnèse, Argos, Épidaure, Sicyone, Trézène, Élis, Phlionte et Messène; et dans la Grèce hors de l'Isthme, les Locriens, les Phocéens, les Thessaliens, les Carystiens et ceux des Acarnaniens qui sont confédérés avec les Étoliens. Quant aux Béotiens, qui s'étaient partagé le territoire de Thèbes après la destruction de cette ville, craignaient que Athéniens ne voulussent rétablir Thèbes ; ils assistèrent au contraire les Macédoniens de toutes leurs forces.

5. Chaque ville avait ses généraux particuliers, et on donna le commandement en chef à Léosthène Athénien, à cause de la prééminence de sa patrie, et parce qu'il paraissait très entendu dans l'art militaire : il avait d'ailleurs de grands droits à la reconnaissance de toute la Grèce. Alexandre en effet voulant établir en Asie tous les Grecs qui étaient à la solde de Darius ou de ses satrapes, Léosthène le prévint en les ramenant par mer en Europe. Il avait déjà surpassé par ses exploits les espérances qu'on avait conçues de lui, lorsque sa mort porta le découragement dans tous les esprits et fut la principale cause du peu de succès de cette entreprise : et les Athéniens se virent obligés de recevoir une garnison Macédonienne qui s'empara d'abord de Munychie, ensuite du Pirée et des longs murs.

6. Antipater étant mort, Olympias revint de l'Épire, fit mourir Aridée et régna quelque temps, mais elle fut bientôt après assiégée et prise par Cassandre qui la livra à la multitude.

Cassandre étant devenu roi (je laisse de côté ce qui n'a pas rapport aux Athéniens) s'empara de Salamine, de Panacte, lieu fortifié dans l'Attique, et donna pour tyran aux Athéniens, Démétrius fils de Phanostrate, qui était déjà renommé pour son savoir : celui-ci fut déposé par Démétrius, fils d'Antigone, qui, jeune alors, cherchait à mériter les louanges des Grecs ;

7. mais Cassandre, dont la haine pour les Athéniens était encore très violente, s'étant attaché Lacharès, qui avait jusque là été à la tête du peuple, lui inspira le projet d'usurper l'autorité, et ce Lacharès fut de tous les tyrans que nous connaissons, le plus cruel et le plus impie. Démétrius, fils d'Antigone, quoiqu'il eût déjà quelques différends avec les Athéniens, les délivra cependant de la tyrannie de ce Lacharès, qui, voyant la ville prise, s'enfuit dans la Béotie ; comme il avait emporté les boucliers d'or de la citadelle, et dépouillé la statue de Minerve (Athéna) de tous les ornements qui pouvaient se détacher, on lui soupçonna de très grandes richesses,

8. et quelques habitants de Coronée le tuèrent pour s'en emparer. Démétrius, fils d'Antigone, ayant rendu la liberté aux Athéniens, ne leur rendit cependant pas le Pirée aussitôt après la fuite de Lacharès, et les ayant vaincus quelque temps après, il mit une garnison dans leur ville même, et fortifia à cet effet le Musée, colline située en face de la citadelle, dans l'ancienne enceinte de la ville. Le poète Musée, chantait, dit-on, ses vers sur cette colline, et quand il mourut de vieillesse, il y fut enterré. On y a dans la suite érigé un tombeau à un Syrien. Démétrios s'empara donc du Musée, et le fit fortifier.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΕ'.

Ἀνδριάντες. Ἀθηναίων πρὸς Μακεδόνας πόλεμος. Λαχάρης.

(1) Ἔστι δὲ ἐν τῇ Ἀθηναίων ἀκροπόλει καὶ Περικλῆς ὁ Ξανθίππου, καὶ αὐτὸς Ξάνθιππος, ὃς ἐναυμάχησεν ἐπὶ Μυκάλῃ Μήδοις. Ἀλλ᾽ ὁ μὲν Περικλέους ἀνδριὰς ἑτέρωθι ἀνάκειται. Τοῦ δὲ Ξανθίππου πλησίον ἕστηκεν Ἀνακρέων ὁ Τήιος, πρῶτος μετὰ Σαπφὼ τὴν Λεσβίαν τὰ πολλὰ ὧν ἔγραψεν ἐρωτικὰ ποιήσας· καί οἱ τὸ σχῆμά ἐστιν, οἷον ᾄδοντος ἂν ἐν μέθῃ γένοιτο ἀνθρώπου. Γυναῖκας δὲ πλησίον Δεινομένης, Ἰὼ τὴν Ἰνάχου, καὶ Καλλιστὼ τὴν Λυκάονος πεποίηκεν· αἷς ἀμφοτέραις ἐστὶν ἐς ἅπαν ὅμοια διηγήματα ἔρως Διὸς, καὶ Ἥρας ὀργὴ καὶ ἀλλαγὴ, τῇ μὲν ἐς βοῦν, Καλλιστοῖ δὲ ἐς ἄρκτον.

(2) Πρὸς δὲ τῷ τείχει τῷ Νοτίῳ, Γιγάντων, οἳ περὶ Θρᾴκην ποτὲ καὶ τὸν ἰσθμὸν τῆς Παλλήνης ᾤκησαν, τούτων τὸν λεγόμενον πόλεμον, καὶ μάχην πρὸς Ἀμαζόνας Ἀθηναίων, καὶ τὸ Μαραθῶνι πρὸς Μήδους ἔργον, καὶ Γαλατῶν τὴν ἐν Μυσίᾳ φθορὰν ἀνέθηκεν Ἄτταλος, ὅσον τε δύο πηχῶν ἕκαστον. Ἕστηκε δὲ καὶ Ὀλυμπιόδωρος, μεγέθει τε ὧν ἔπραξε λαβὼν δόξαν, καὶ οὐχ ἥκιστα τῷ καιρῷ, φρόνημα ἐν ἀνθρώποις παρασχόμενος συνεχῶς ἐπταικόσι καὶ δι᾽ αὐτὸ οὐδὲ ἓν χρηστὸν οὐδὲ ἐς τὰ μέλλοντα ἐλπίζουσι.

(3) Τὸ γὰρ ἀτύχημα τὸ ἐν Χαιρωνείᾳ ἅπασι τοῖς Ἕλλησιν ἦρξε κακοῦ, καὶ οὐχ ἥκιστα δούλους ἐποίησε τοὺς ὑπεριδόντας, καὶ ὅσοι μετὰ Μακεδόνων ἐτάχθησαν. Τὰς μὲν δὴ πολλὰς Φίλιππος τῶν πόλεων εἷλεν· Ἀθηναίοις δὲ λόγῳ συνθέμενος, ἔργῳ σφᾶς μάλιστα ἐκάκωσε, νήσους τε ἀφελόμενος καὶ τῆς ἐς τὰ ναυτικὰ παύσας ἀρχῆς. Καὶ χρόνον μέν τινα ἡσύχασαν Ἀθηναῖοι Φιλίππου βασιλεύοντος καὶ ὕστερον Ἀλεξάνδρου· τελευτήσαντος δὲ Ἀλεξάνδρου, Μακεδόνες μὲν βασιλεύειν εἵλοντο Ἀριδαῖον, Ἀντιπάτρῳ δὲ ἐπετέτραπτο ἡ πᾶσα ἀρχή. Καὶ Ἀθηναίοις οὐκέτι ἀνεκτὰ ἐφαίνετο εἰ τὸν πάντα χρόνον ἔσται ἐπὶ Μακεδόσι τὸ Ἑλληνικόν· ἀλλ᾽ αὐτοί τε πολεμεῖν ὥρμηντο, καὶ ἄλλους ἐς τὸ ἔργον ἤγειρον.

(4) Ἐγένοντο δὲ αἱ μετασχοῦσαι πόλεις Πελοποννησίων μὲν Ἄργος Ἐπίδαυρος Σικυὼν Τροιζὴν Ἠλεῖοι Φλιάσιοι Μεσσήνη, οἱ δὲ ἔξω τοῦ Κορινθίων ἰσθμοῦ Λοκροὶ Φωκεῖς Θεσσαλοὶ Κάρυστος Ἀκαρνᾶνες ἐς τὸ Αἰτωλικὸν συντελοῦντες· Βοιωτοὶ δὲ Θηβαίων ἠρημωμένην τὴν γῆν τὴν Θηβαΐδα νεμόμενοι δέει μὴ Θήβας αὖθις Ἀθηναῖοί σφισιν ἐποικίζωσιν οὔτε ἐς τὴν συμμαχίαν ἐτάσσοντο καὶ ἐς ὅσον ἧκον δυνάμεως τὰ Μακεδόνων ηὖξον.

(5) Τοὺς δὲ ἐς τὸ συμμαχικὸν ταχθέντας κατὰ πόλεις τε ἑκάστους ἦγον στρατηγοὶ καὶ τοῦ παντὸς ἄρχειν ᾕρητο Ἀθηναῖος Λεωσθένης πόλεώς τε ἀξιώματι καὶ αὐτὸς εἶναι δοκῶν πολέμων ἔμπειρος. Ὑπῆρχε δέ οἱ καὶ πρὸς πάντας εὐεργεσία τοὺς Ἕλληνας· ὁπόσοι γὰρ μισθοῦ παρὰ Δαρείῳ καὶ σατράπαις ἐστρατεύοντο Ἕλληνες, ἀνοικίσαι σφᾶς ἐς τὴν Περσίδα θελήσαντος Ἀλεξάνδρου Λεωσθένης ἔφθη κομίσας ναυσὶν ἐς τὴν Εὐρώπην. Καὶ δὴ καὶ τότε ὧν ἐς αὐτὸν ἤλπισαν (τὰ) ἔργα λαμπρότερα ἐπιδειξάμενος παρέσχεν ἀποθανὼν ἀθυμῆσαι πᾶσι καὶ δι᾽ αὐτὸ οὐχ ἥκιστα σφαλῆναι· φρουρά τε Μακεδόνων ἐσῆλθεν Ἀθηναίοις, οἳ Μουνυχίαν, ὕστερον δὲ καὶ Πειραιᾶ καὶ τείχη μακρὰ ἔσχον.

(6) Ἀντιπάτρου δὲ ἀποθανόντος Ὀλυμπιὰς διαβᾶσα ἐξ Ἠπείρου χρόνον μέν τινα ἦρξεν ἀποκτείνασα Ἀριδαῖον, οὐ πολλῷ δὲ ὕστερον ἐκπολιορκηθεῖσα ὑπὸ Κασσάνδρου παρεδόθη τῷ πλήθει. Κάσσανδρος δὲ βασιλεύσας (τὰ δὲ ἐς Ἀθηναίους ἐπέξεισί μοι μόνα ὁ λόγος) Πάνακτον τεῖχος ἐν τῇ Ἀττικῇ καὶ Σαλαμῖνα εἷλε τύραννόν τε Ἀθηναίοις ἔπραξε γενέσθαι Δημήτριον τὸν Φανοστράτου, τὰ πρὸς δόξαν εἰληφότα ἐπὶ σοφίᾳ. Τοῦτον μὲν δὴ τυραννίδος ἔπαυσε Δημήτριος ὁ Ἀντιγόνου, νέος τε ὢν καὶ φιλοτίμως πρὸς τὸ Ἑλληνικὸν διακείμενος.

(7) Κάσσανδρος δὲ (δεινὸν γάρ τι ὑπῆν οἱ μῖσος ἐς τοὺς Ἀθηναίους) ὁ δὲ αὖθις Λαχάρην προεστηκότα ἐς ἐκεῖνο τοῦ δήμου, τοῦτον τὸν ἄνδρα οἰκειωσάμενος, τυραννίδα ἔπεισε βουλεῦσαι, τυράννων ὧν ἴσμεν τά τε ἐς ἀνθρώπους μάλιστα ἀνήμερον, καὶ ἐς τὸ θεῖον ἀφειδέστατον. Δημητρίῳ δὲ τῷ Ἀντιγόνου διαφορὰ μὲν ἦν ἐς τὸν δῆμον ἤδη τῶν Ἀθηναίων, καθεῖλε δὲ ὅμως καὶ τὴν Λαχάρους τυραννίδα. Ἁλισκομένου δὲ τοῦ τείχους, ἐκδιδράσκει Λαχάρης ἐς Βοιωτούς· ἅτε δὲ ἀσπίδας ἐξ ἀκροπόλεως καθελὼν χρυσᾶς, καὶ αὐτὸ τῆς Ἀθηνᾶς τὸ ἄγαλμα τὸν περιαιρετὸν ἀποδύσας κόσμον, ὑπωπτεύετο εὐπορεῖν μεγάλως χρημάτων·

(8) Λαχάρην μὲν οὖν τούτων ἕνεκα κτείνουσιν ἄνδρες Κορωναῖοι· Δημήτριος δὲ ὁ Ἀντιγόνου τυράννων ἐλευθερώσας Ἀθηναίους τό τε παραυτίκα μετὰ τὴν Λαχάρους φυγὴν οὐκ ἀπέδωκέ σφισι τὸν Πειραιᾶ καὶ ὕστερον πολέμῳ κρατήσας ἐσήγαγεν ἐς αὐτὸ φρουρὰν τὸ ἄστυ, τὸ Μουσεῖον καλούμενον τειχίσας. Ἔστι δὲ ἐντὸς τοῦ περιβόλου τοῦ ἀρχαίου τὸ Μουσεῖον ἀπαντικρὺ τῆς ἀκροπόλεως λόφος, ἔνθα Μουσαῖον ᾄδειν καὶ ἀποθανόντα γήρᾳ ταφῆναι λέγουσιν· ὕστερον δὲ καὶ μνῆμα αὐτόθι ἀνδρὶ ᾠκοδομήθη Σύρῳ. Τότε δὲ Δημήτριος τειχίσας εἶχε·

 

CHAPITRE XXVI.

Olympiodore. Léocrite. Diane (Artémis) Leucophryné. L'Érechthéion. Statue de Minerve (Athéna) tombée du ciel. Callimaque.

1. Quelques Athéniens étant venus dans la suite à réfléchir sur la gloire de leurs ancêtres, et sur la prééminence que leur patrie avait perdue, prirent à l'instant même Olympiodore pour général. Comptant beaucoup plus sur leur bonne volonté que sur leurs forces réelles, il les conduisit tous sur-le-champ, jeunes gens et vieillards, contre les Macédoniens ; ces derniers étant venus à sa rencontre, il les défit et prit le Musée où ils s'étaient réfugiés : c'est ainsi qu'Athènes fut délivrée du joug des Macédoniens.

2. Les Athéniens combattirent tous avec beaucoup de valeur, mais celui qui montra le plus d'intrépidité, fut Léocrite, fils de Protarchus ; le premier il monta sur le mur et il s'élança le premier dans le Musée ; il fut tué dans le combat, et les Athéniens entre autres honneurs qu'ils lui décernèrent, consacrèrent son bouclier dans le temple de Jupiter (Zeus) Éleuthère et y inscrivirent son nom et ses exploits.

3. Voilà l'action la plus éclatante d'Olympiodore. Il reprit en outre le Pirée et Munychie ; et ayant rassemblé les Éleusiniens, il défit les Macédoniens, qui faisaient des incursions dans leur pays. Avant ces derniers événements, il s'était rendu par mer en Étolie, et avait engagé les Étoliens à venir au secours de l'Attique, dans laquelle Cassandre était entré avec une armée ; et les Athéniens durent principalement à cette alliance la cessation des hostilités de Cassandre. Les Athéniens ont honoré la mémoire d'Olympiodore par divers monuments érigés dans le Prytanée et dans la citadelle, et par un tableau placé à Éleusis : et les Phocéens d'Élatée lui ont érigé à Delphes une statue en bronze, en reconnaissance de ce qu'il les secourut lorsqu'ils secouèrent le joug de Cassandre.

4. Près de la statue d'Olympiodore est une Diane (Artémis) en bronze, surnommée Leucophryné. C'est une offrande des fils de Thémistocle : les Magnètes, dont le roi de Perse avait donné le gouvernement à Thémistocle, adorent effectivement Diane (Artémis) Leucophryné. Mais mon intention étant de décrire toute la Grèce, il faut que j'aille en avant. Endéus, Athénien et élève de Dédale, le suivit dans l'île de Crète lorsqu'il fut exilé à cause du meurtre de Calus ; la Minerve (Athéna) assise est de lui, et l'inscription porte qu'elle a été offerte par Callias et faite par Endéus.

5. On donne le nom d'Érechthéion à un édifice devant l'entrée duquel est l'autel de Jupiter (Zeus) Hypatus (très haut) ; on n'y sacrifie rien qui ait eu vie ; on y offre seulement des gâteaux et on ne se sert point de vin dans ces sacrifices. En entrant dans cet édifice vous trouvez trois autels : le premier est dédié à Neptune (Poséidon) ; on sacrifie aussi sur cet autel à Érechthée, d'après un oracle ; le second est dédié au héros Boutès, et le troisième à Vulcain (Héphaïstos). Les peintures qu'on voit sur les murs sont relatives à la famille des Boutades. Cet édifice est doublé et on y trouve un puits d'eau de mer, ce qui n'est pas très surprenant, car il y en a dans plusieurs endroits au milieu des terres, entre autres à Aphrodisie dans la Carie ; mais ce que celui-ci offre de remarquable, c'est que lorsque le vent du sud souffle, on y entend un bruit pareil à celui des flots. Il y a sur le rocher l'empreinte d'un trident ; cette empreinte et ce puits sont les signes que Neptune (Poséidon) fit paraître pour prouver que le pays lui appartenait.

6. La ville d'Athènes est en général consacrée à Minerve (Athéna), ainsi que tout le pays ; car dans les bourgs même où l'on honore plus particulièrement certaines divinités, on n'en rend pas moins un culte solennel à Minerve (Athéna) : mais de toutes les statues de la déesse, la plus vénérée est celle qu'on voit dans la citadelle nommée anciennement Polis (la ville). Déjà même elle était l'objet du culte de tous les peuples de l'Attique avant qu'ils se fussent réunis. L'opinion commune est que cette statue tomba jadis du ciel, je n'examinerai pas si elle est vraie ou non. La lampe consacrée à la déesse est l'ouvrage de Callimaque,

7. on ne la remplit d'huile qu'une fois par an, et elle brûle jusqu'à pareil jour de l'année suivante, quoiqu'elle soit allumée jour et nuit. La mèche est de lin Carpasien, le seul qui brûle sans se consumer. La fumée se dissipe par le moyen d'un palmier de bronze placé au-dessus de la lampe et qui s'élève jusqu'au plafond. Callimaque, qui a fait cette lampe, quoique inférieur aux sculpteurs du premier ordre, quant à l'art en lui-même, s'éleva cependant au-dessus de tous par son intelligence ; car il inventa le premier le moyen de forer le marbre. Il prit le nom de Catatechnos, où peut-être ce nom lui fut-il donné par d'autres, et ne fit-il que l'adopter.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΣΤΙΓΜΑ.

Ὀλυμπιόδωρον. Λεωκρίτης. Ἄρτεμις Λευκοφρύνη. Ἐρέχθειον. Ἀρτέμιδος ἄγαλμα ἐκ τοῦ οὐρανοῦ. Καλλίμαχος.

(1) Χρόνῳ δὲ ὕστερον ἄνδρας ἐσῆλθεν οὐ πολλοὺς (καὶ) μνήμη τε προγόνων καὶ ἐς οἵαν μεταβολὴν τὸ ἀξίωμα ἥκοι τῶν Ἀθηναίων, αὐτίκα τε ὡς εἶχον αἱροῦνται στρατηγὸν Ὀλυμπιόδωρον. Ὁ δὲ σφᾶς ἐπὶ τοὺς Μακεδόνας ἦγε καὶ γέροντας καὶ μειράκια ὁμοίως, προθυμίᾳ πλέον ἢ ῥώμῃ κατορθοῦσθαι τὰ ἐς πόλεμον ἐλπίζων· ἐπεξελθόντας δὲ τοὺς Μακεδόνας μάχῃ τε ἐκράτησε καὶ φυγόντων ἐς τὸ Μουσεῖον τὸ χωρίον εἷλεν.

(2) Ἀθῆναι μὲν οὕτως ἀπὸ Μακεδόνων ἠλευθερώθησαν, Ἀθηναίων δὲ πάντων ἀγωνισαμένων ἀξίως λόγου Λεώκριτος μάλιστα ὁ Πρωτάρχου λέγεται τόλμῃ χρήσασθαι πρὸς τὸ ἔργον· πρῶτος μὲν γὰρ ἐπὶ τὸ τεῖχος ἀνέβη, πρῶτος δὲ ἐς τὸ Μουσεῖον ἐσήλατο, καί οἱ πεσόντι ἐν τῇ μάχῃ τιμαὶ παρ᾽ Ἀθηναίων καὶ ἄλλαι γεγόνασι καὶ τὴν ἀσπίδα ἀνέθεσαν τῷ Διὶ τῷ Ἐλευθερίῳ, τὸ ὄνομα τοῦ Λεωκρίτου καὶ τὸ κατόρθωμα ἐπιγράψαντες.

(3) Ὀλυμπιοδώρῳ δὲ τόδε μέν ἐστιν ἔργον μέγιστον, χωρὶς τούτων ὧν ἔπραξε Πειραιᾶ καὶ Μουνυχίαν ἀνασωσάμενος. Ποιουμένων δὲ Μακεδόνων καταδρομὴν ἐς Ἐλευσῖνα, Ἐλευσινίους συντάξας, ἐνίκα τοὺς Μακεδόνας. Πρότερον δὲ ἔτι τούτων, ἐσβαλόντος ἐς τὴν Ἀττικὴν Κασσάνδρου, πλεύσας Ὀλυμπιόδωρος ἐς Αἰτωλίαν, βοηθεῖν Αἰτωλοὺς ἔπεισε, καὶ τὸ συμμαχικὸν τοῦτο ἐγένετο Ἀθηναίοις αἴτιον μάλιστα διαφυγεῖν τὸν Κασσάνδρου πόλεμον. Ὀλυμπιοδώρῳ δὲ τοῦτο μὲν ἐν Ἀθήναις εἰσὶν ἔν τε ἀκροπόλει καὶ ἐν πρυτανείῳ τιμαί, τοῦτο δὲ ἐν Ἐλευσῖνι γραφή. Καὶ Φωκέων οἱ Ἐλάτειαν ἔχοντες, χαλκοῦν Ὀλυμπιόδωρον ἐν Δελφοῖς ἀνέθεσαν, ὅτι καὶ τούτοις ἤμυνεν ἀποστᾶσι Κασσάνδρου.

(4) Τῆς δὲ εἰκόνος πλησίον τῆς Ὀλυμπιοδώρου χαλκοῦν Ἀρτέμιδος ἄγαλμα ἔστηκεν ἐπίκλησιν Λευκοφρύνης, ἀνέθεσαν δὲ οἱ παῖδες οἱ Θεμιστοκλέους· Μάγνητες γάρ, ὧν ἦρχε Θεμιστοκλῆς λαβὼν παρὰ βασιλέως, Λευκοφρύνην Ἄρτεμιν ἄγουσιν ἐν τιμῇ. Δεῖ δέ με ἀφικέσθαι τοῦ λόγου πρόσω, πάντα ὁμοίως ἐπεξιόντα τὰ Ἑλληνικά. Ἔνδοιος ἦν γένος μὲν Ἀθηναῖος, Δαιδάλου δὲ μαθητής, ὃς καὶ φεύγοντι Δαιδάλῳ διὰ τὸν Κάλω θάνατον ἐπηκολούθησεν ἐς Κρήτην· τούτου καθήμενόν ἐστιν Ἀθηνᾶς ἄγαλμα, ἐπίγραμμα ἔχον, ὡς Καλλίας μὲν ἀναθείη, ποιήσειε δὲ Ἔνδοιος.

(5) Ἔστι δὲ καὶ οἴκημα Ἐρέχθειον καλούμενον· πρὸ δὲ τῆς ἐσόδου Διός ἐστι βωμὸς Ὑπάτου, ἔνθα ἔμψυχον θύουσιν οὐδέν, πέμματα δὲ θέντες, οὐδὲν ἔτι οἴνῳ χρήσασθαι νομίζουσιν. Ἐσελθοῦσι δέ εἰσι βωμοί, Ποσειδῶνος, ἐφ᾽ οὗ καὶ Ἐρεχθεῖ θύουσιν ἔκ του μαντεύματος· καὶ ἥρωος Βούτου, τρίτος δὲ Ἡφαίστου. Γραφαὶ δὲ ἐπὶ τῶν τοίχων τοῦ γένους εἰσὶ τοῦ Βαυταδῶν. Καὶ διπλοῦν γάρ ἐστι τὸ οἴκημα, καὶ ὕδωρ ἐστὶν ἔνδον θαλάσσιον ἐν φρέατι. Τοῦτο μὲν θαῦμα οὐ μέγα· καὶ γὰρ ὅσοι μεσόγαιαν οἰκοῦσιν, ἄλλοις τε ἔστι καὶ Καρσὶν Ἀφροδισιεῦσιν· ἀλλὰ τόδε φρέαρ ἐς συγγραφὴν παρέχεται κυμάτων ἦχον ἐπὶ νότῳ πνεύσαντι· καὶ τριαίνης ἐστὶν ἐν τῇ πέτρᾳ σχῆμα· ταῦτα δὲ λέγεται Ποσειδῶνι μαρτύρια ἐς τὴν ἀμφισβήτησιν τῆς χώρας φανῆναι.

(6) Ἱερὰ μὲν τῆς Ἀθηνᾶς ἐστιν ἥ τε ἄλλη πόλις καὶ ἡ πᾶσα ὁμοίως γῆ· καὶ γὰρ ὅσοις θεοὺς καθέστηκεν ἄλλους ἐν τοῖς δήμοις σέβειν, οὐδέν τι ἧσσον τὴν Ἀθηνᾶν ἄγουσιν ἐν τιμῇ. Τὸ δὲ ἁγιώτατον ἐν κοινῷ πολλοῖς πρότερον νομισθὲν ἔτεσιν ἢ συνῆλθον ἀπὸ τῶν δήμων, ἐστὶν Ἀθηνᾶς ἄγαλμα ἐν τῇ νῦν ἀκροπόλει, τότε δὲ ὀνομαζομένῃ πόλει· φήμη δὲ ἐς αὐτὸ ἔχει πεσεῖν ἐκ τοῦ οὐρανοῦ. Καὶ τοῦτο μὲν οὐκ ἐπέξειμι, εἴτε οὕτως, εἴτε ἄλλως ἔχει. Λύχνον δὲ τῇ θεῷ χρυσοῦν Καλλίμαχος ἐποίησεν.

(7) Ἐμπλήσαντες δὲ ἐλαίου τὸν λύχνον τὴν αὐτὴν τοῦ μέλλοντος ἔτους ἀναμένουσιν ἡμέραν· ἔλαιον δὲ ἐκεῖνο τὸν μεταξὺ ἐπαρκεῖ χρόνον τῷ λύχνῳ, κατὰ τὰ αὐτὰ ἐν ἡμέρᾳ καὶ νυκτὶ φαίνοντι. Καί οἱ λίνου Καρπασίου θρυαλλὶς ἔνεστιν, ὃ δὴ πυρὶ λίνων μόνον οὐκ ἔστιν ἁλώσιμον. Φοῖνιξ δὲ ὑπὲρ τοῦ λύχνου χαλκοῦς ἀνήκων ἐς τὸν ὄροφον ἀνασπᾷ τὴν ἀτμίδα. Ὁ δὲ Καλλίμαχος [ὁ] τὸν λύχνον ποιήσας, ἀποδέων τῶν πρώτων ἐς αὐτὴν τὴν τέχνην, οὕτω σοφίᾳ πάντων ἐστὶν ἄριστος, ὥστε καὶ λίθους πρῶτος ἐτρύπησε, καὶ ὄνομα ἔθετο Κατατηξίτεχνον, ἢ θεμένων ἄλλων κατέστησεν ἐφ᾽ αὑτῷ.

 

 

CHAPITRE XXVII.

Temple de Minerve (Athéna) Poliade. Arrhéphores. Tolmidès. Thésée. Minos et le Minotaure.

1. On voit dans le temple de Minerve (Athéna) Poliade un Mercure (Hermès) en bois qui est, à ce qu'on dit, une offrande de Cécrops ; on l'aperçoit à peine à cause des branches de myrte qui le couvrent. Les offrandes les plus remarquables, sont parmi les anciennes une chaise pliante, ouvrage de Dédale ; quelques dépouilles des Mèdes, à savoir la cuirasse de Masistius, qui commandait leur cavalerie à la bataille de Platées, et un sabre qui passe pour celui de Mardonius. Masistius fut bien tué par des cavaliers Athéniens ; mais Mardonius fut tué par un Spartiate, et les Lacédémoniens contre qui il combattait, n'ayant pas pris son sabre eux-mêmes, ne l'auraient certainement pas laissé prendre aux Athéniens.

2. Quant à l'olivier, les Athéniens, savent seulement que c'est celui que la déesse produisit pour prouver que le pays lui appartenait. Il fut brûlé, ajoutent-ils, lorsque les Mèdes mirent le feu à la ville, et il repoussa dans la nuit à deux coudées ou environ de hauteur. Le temple de Pandrose est contigu à celui de Minerve (Athéna) ; Pandrose est la seule des trois filles de Cécrops, qui ait respecté le dépôt fait par la déesse.

3. Une circonstance m'a singulièrement étonné : je crois devoir la rapporter, parce qu'elle est peu connue. Deux jeunes filles que les Athéniens nomment les Arrhéphores, logent à peu de distance du temple de Minerve (Athéna), et même, durant un certain temps, elles y prennent leur nourriture. La fête étant arrivée, voici ce qu'elles font pendant la nuit. Elles prennent sur leur tête ce que la prêtresse de la déesse leur donne à porter, elles ignorent ce que c'est, et la prêtresse ne le sait pas elle-même. Il y a dans la ville, à peu de distance de la Vénus (Aphrodite) dans les jardins, une enceinte où se trouve un chemin souterrain ouvert par la nature, elles descendent par-là, laissent au fonds ce qu'on leur a donné, et elles reçoivent et rapportent quelque autre chose, également couverte. On les congédie ensuite, et on les remplace par deux autres jeunes filles qu'on amène dans la citadelle.

4. Près du temple d'Minerve (Athéna) est une statue de vieille femme assez bien faite, qui n'a guère qu'une coudée de haut, on dit que c'est Lysimaché prêtresse de Minerve (Athéna). Vous y voyez aussi deux grandes statues de bronze représentant deux hommes qui combattent ensemble ; on donne à l'un le nom d'Érechthée, et à l'autre celui d'Eumolpe ; mais les Athéniens, au moins ceux qui connaissent les antiquités de leur pays, savent que ce dernier est Immarade, fils d'Eumolpe, qui fut tué par Érechthée.

5. On a placé sur un piédestal la statue de Tolmidès, et celle de ... son devin. Ce Tolmidès, à la tête d'une escadre Athénienne, alla ravager le Péloponnèse et d'autres pays. Il brûla vers Gythium les loges destinées aux vaisseaux, des Lacédémoniens, ainsi que Bées, l'une des villes du territoire de Sparte. Il prit l'île de Cythère, débarqua dans la Sicyonie, défit les Sicyoniens qui avaient pris les armes pour s'opposer à ses ravages, et les ayant mis en fuite, les poursuivit jusque dans la ville. De retour dans sa patrie, il conduisit des Athéniens en colonie dans l'Eubée et à Naxos. Il entra ensuite dans la Béotie avec une armée, en ravagea une grande partie, assiégea et prit Chéronée, mais s'étant avancé jusqu'à Haliarte, il fut tué en combattant, et son armée fut complètement défaite. Voilà ce que j'ai appris de l'histoire de Tolmidès.

6. Il y a dans la citadelle quelques anciennes statues de Minerve (Athéna) encore entières, mais si noires et si calcinées, qu'elles ne résisteraient pas au moindre coup ; elles furent, ainsi que tout le reste, la proie des flammes, lorsque le roi des Mèdes prit la ville que les Athéniens en âge de porter les armes avaient abandonnée pour monter sur leurs vaisseaux. On y remarque aussi une chasse au sanglier (est-ce le sanglier de Calydon? je l'ignore) et le combat d'Hercule et de Cygnus. On dit que ce Cygnus avait déjà tué plusieurs personnes, entre autres Lycus de Thrace ; il les engageait au combat, en promettant un prix à celui qui pourrait le vaincre. Hercule le tua aux environs du fleuve Pénée.

7. Les Trézéniens ont sur Thésée diverses traditions et ils racontent qu'Hercule étant venu voir Pitthée, quitta sa peau de lion pour se mettre à table. Plusieurs enfants de Trézène parmi lesquels était Thésée âgé tout au plus de sept ans, s'approchèrent de lui : mais à la vue de cette peau ils s'enfuient tous, à l'exception de Thésée, qui, loin de montrer aucun effroi, arracha une hache des mains de quelqu'un des valets, et fondit courageusement sur ce qu'il croyait un lion véritable.

8. Ils racontent en second lieu, qu'Égée ayant caché sous une pierre une épée et une chaussure qui devaient un jour servir à son fils à se faire reconnaître, s'embarqua pour Athènes. Thésée, lorsqu'il eut atteint l'âge de seize ans, souleva la pierre, prit ce qu'Égée avait caché dessous et s'en alla. Ce dernier trait est représenté dans la citadelle ; tout est en bronze, à l'exception de la pierre.

9. On y a représenté un autre exploit de Thésée, qu'on raconte ainsi. Un Taureau ravageait divers cantons de l'île de Crète, surtout les environs du fleuve Téthrin. Il y avait anciennement de ces monstres qui répandaient la terreur parmi les hommes, comme le sanglier de Calydon, celui d'Érymanthe, la laie de Crommyon près Corinthe, le lion de Némée, celui du Parnasse et les serpents, qui ont existé dans plusieurs endroits de la Grèce. Ces monstres, disait-on, avaient été, les uns produits par la terre, les autres consacrés à quelque dieu, d'autres enfin, avaient été envoyés pour la punition des mortels. Les Crétois disent que Neptune (Poséidon), irrité de ce que Minos, maître des mers de la Grèce, ne lui rendait pas des honneurs plus grands qu'aux autres dieux, envoya ce Taureau dans leur pays.

10. Hercule le transporta de l'île de Crète dans le Péloponnèse, et ce fut l'un de ses douze travaux. Il le lâcha dans les plaines d'Argos, et ce Taureau s'étant enfui, traversa l'isthme de Corinthe, et vint dans l'Attique aux environs de Marathon : il tua sur son passage plusieurs personnes, entre autres Androgée, fils de Minos. Persuadé que les Athéniens n'étaient pas innocents de la mort de son fils, Minos vint à la tête d'une escadre fondre sur l'Attique, et maltraita tellement les Athéniens, qu'il furent forcés de lui accorder sept jeunes garçons et autant de filles pour le Minotaure qui demeurait, dit-on, à Gnosse, dans le labyrinthe. On ajoute que Thésée amena dans la suite ce Taureau dans la citadelle et l'offrit en sacrifice à Minerve (Athéna). Cet exploit a été consacré par un monument qui est une offrande du bourg de Marathon.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΖ'.

Ναὸς τῆς Ἀθηνᾶς Πολιάδος. Τολμίδης. Θησεύς. Μίνως.

(1) Κεῖται δὲ ἐν τῷ ναῷ τῆς Πολιάδος Ἑρμῆς ξύλου, Κέκροπος εἶναι λεγόμενον ἀνάθημα, ὑπὸ κλάδων μυρσίνης οὐ σύνοπτον. Ἀναθήματα δὲ ὁπόσα ἄξια λόγου, τῶν μὲν ἀρχαίων δίφρος ὀκλαδίας ἐστὶ Δαιδάλου ποίημα. Λάφυρα δὲ ἀπὸ Μήδων Μασιστίου θώραξ, ὃς εἶχεν ἐν Πλαταιαῖς τὴν ἡγεμονίαν τῆς ἵππου· καὶ ἀκινάκης Μαρδονίου λεγόμενος εἶναι. Μασίστιον μὲν δὴ τελευτήσαντα ὑπὸ τῶν Ἀθηναίων οἶδα ἱππέων· Μαρδονίου δὲ μαχεσαμένου Λακεδαιμονίοις ἐναντία, καὶ ὑπὸ ἀνδρὸς Σπαρτιάτου πεσόντος, οὐδ᾽ ἂν ὑπεδέξαντο ἀρχὴν, οὐδὲ ἴσως Ἀθηναίοις παρῆκαν φέρεσθαι Λακεδαιμόνιοι τὸν ἀκινάκην.

(2) Περὶ δὲ τῆς ἐλαίας οὐδὲν ἔχουσιν ἄλλο εἰπεῖν, ἢ τῇ θεῷ μαρτύριον γενέσθαι τοῦτο ἐς τὸν ἀγῶνα τὸν ἐπὶ τῇ χώρᾳ. Λέγουσι δὲ καὶ τάδε· κατακαυθῆναι μὲν τὴν ἐλαίαν, ἡνίκα ὁ Μῆδος τὴν πόλιν ἐνέπρησεν Ἀθηναίοις, κατακαυθεῖσαν δὲ, αὐθημερὸν ὅσον τε ἐπὶ δύο βλαστῆσαι πήχεις. Τῷ ναῷ δὲ τῆς Ἀθηνᾶς Πανδρόσου ναὸς συνεχής ἐστι· καὶ ἔστι Πάνδροσος ἐς τὴν παρακαταθήκην ἀναίτιος τῶν ἀδελφῶν μόνη.

(3) Ἃ δέ μοι θαυμάσαι μάλιστα παρέσχεν, ἔστι μὲν οὐκ ἐς ἅπαντας γνώριμα, γράψω δὲ, οἷα συμβαίνει. Παρθένοι δύο τοῦ ναοῦ τῆς Πολιάδος οἰκοῦσιν οὐ πόρρω, καλοῦσι δὲ Ἀθηναῖοι σφᾶς ἀρρηφόρους. Αὗται χρόνον μέν τινα δίαιταν ἔχουσι παρὰ τῇ θεῷ· παραγενομένης δὲ τῆς ἑορτῆς, δρῶσιν ἐν νυκτὶ τοιάδε. Ἀναθεῖσαί σφισιν ἐπὶ τὰς κεφαλὰς, ἃ ἡ τῆς Ἀθηνᾶς ἱέρεια δίδωσι φέρειν, οὔτε ἡ διδοῦσα ὁποῖόν τι δίδωσιν εἰδυῖα, οὔτε ταῖς φερούσαις ἐπισταμέναις. Ἔστι δὲ περίβολος ἐν τῇ πόλει, τῆς καλουμένης ἐν Κήποις Ἀφροδίτης οὐ πόρρω, καὶ δι᾽ αὐτοῦ κάθοδος ὑπόγαιος αὐτομάτη· ταύτῃ κατίασιν αἱ παρθένοι. κάτω μὲν δὴ τὰ φερόμενα λείπουσιν, λαβοῦσαι δὲ ἄλλο τι κομίζουσιν ἐγκεκαλυμμένον. Καὶ τὰς μὲν ἀφιᾶσιν ἤδη τὸ ἐντεῦθεν· ἑτέρας δὲ ἐς τὴν ἀκρόπολιν παρθένους ἄγουσιν ἀντ᾽ αὐτῶν.

(4) Πρὸς δὲ τῷ ναῷ τῆς Ἀθηνᾶς, ἔστι μὲν εὐήρις πρεσβῦτις, ὅσον τε πήχεος μάλιστα, φαμένη διάκονος εἶναι Λυσιμάχης· ἔστι δὲ ἀγάλματα μεγάλα χαλκοῦ, διεστῶτες ἄνδρες ἐς μάχην· καὶ τὸν μὲν Ἐρεχθέα καλοῦσι, τὸν δὲ Εὔμολπον. Καίτοι λέληθέ γε οὐδὲ Ἀθηναίων ὅσοι τὰ ἀρχαῖα ἴσασιν, Ἰμμάραδον εἶναι παῖδα Εὐμόλπου τοῦτον, τὸν ἀποθανόντα ὑπὸ Ἐρεχθέως.

(5) Ἐπὶ δὲ τοῦ βάθρου καὶ ἀνδριάντες εἰσὶ Θεαίνετος ὃς ἐμαντεύετο Τολμίδῃ καὶ αὐτὸς Τολμίδης, ὃς Ἀθηναίων ναυσὶν ἡγούμενος ἄλλους τε ἐκάκωσε καὶ Πελοποννησίων τὴν χώραν ὅσοι νέμονται τὴν παραλίαν, καὶ Λακεδαιμονίων ἐπὶ Γυθίῳ τὰ νεώρια ἐνέπρησε καὶ τῶν περιοίκων Βοιὰς εἷλε καὶ τὴν Κυθηρίων νῆσον· ἐς δὲ τὴν Σικυωνίαν ποιησάμενος ἀπόβασιν, ὥς οἱ δῃοῦντι τὴν γῆν ἐς μάχην κατέστησαν, τρεψάμενος σφᾶς κατεδίωξε πρὸς τὴν πόλιν. Ὕστερον δὲ, ὡς ἐπανῆλθεν ἐς Ἀθήνας, ἐσήγαγε μὲν ἐς Εὔβοιαν καὶ Νάξον Ἀθηναίων κληρούχους, ἐσέβαλε δὲ ἐς Βοιωτοὺς στρατῷ· πορθήσας δὲ τῆς γῆς τὴν πολλὴν, καὶ παραστησάμενος πολιορκίᾳ Χαιρώνειαν, ὡς ἐς τὴν Ἀλιαρτίαν προῆλθεν, αὐτός τε μαχόμενος ἀπέθανε, καὶ τὸ πᾶν ἤδη στράτευμα ἡττᾶτο. Τὰ μὲν ἐς Τολμίδην τοιαῦτα ἐπυνθανόμην ὄντα. Ἔστι δὲ Ἀθηνᾶς ἀγάλματα

(6) ἀρχαῖα· καί σφισιν ἀπετάκη μὲν οὐδέν, μελάντερα δὲ καὶ πληγὴν ἐνεγκεῖν ἐστιν ἀσθενέστερα. Ἐπέλαβε γὰρ καὶ ταῦτα ἡ φλόξ, ὅτε ἐσβεβηκότων ἐς τὰς ναῦς Ἀθηναίων, βασιλεὺς εἷλεν ἔρημον τῶν ἐν ἡλικίᾳ τὴν πόλιν. Ἔστι δὲ συός τε θήρα, περὶ οὗ σαφὲς οὐδὲν οἶδα εἰ τοῦ Καλυδωνίου· καὶ Κύκνος Ἡρακλεῖ μαχόμενος. Τοῦτον τὸν Κύκνον φασὶν ἄλλους τε φονεῦσαι, καὶ Λύκον Θρᾷκα, προτεθέντων σφίσι μονομαχίας ἄθλων· περὶ δὲ τὸν ποταμὸν τὸν Πηνειὸν ἀπέθανεν ὑφ᾽ Ἡρακλέους.

(7) Τῶν δὲ ἐν Τροιζῆνι λόγων, οὓς ἐς Θησέα λέγουσιν, ἐστὶν ὡς Ἡρακλῆς ἐς Τροιζῆνα ἐλθὼν παρὰ Πιτθέα, καταθεῖτο ἐπὶ τῷ δείπνῳ τοῦ λέοντος τὸ δέρμα, ἐσέλθοιεν δὲ παρ᾽ αὐτὸν, ἄλλοι τε Τροιζηνίων παῖδες καὶ Θησεὺς ἕβδομον μάλιστα γεγονὼς ἔτος· τοὺς μὲν δὴ λοιποὺς παῖδας, ὡς τὸ δέρμα εἶδον, φεύγοντάς φασιν οἴχεσθαι, Θησέα δὲ ὑπεξελθόντα οὐκ ἄγαν σὺν φόβῳ, παρὰ τῶν διακόνων ἁρπάσαι πέλεκυν, καὶ αὐτίκα ἐπιέναι σπουδῇ, λέοντα εἶναι τὸ δέρμα ἡγούμενον.

(8) Ὃδε μὲν τῶν λόγων πρῶτος ἐς αὐτόν ἐστι Τροιζηνίοις· ὁ δὲ ἐπὶ τούτῳ, κρηπῖδας Αἰγέα ὑπὸ πέτρᾳ καὶ ξίφος θεῖναι γνωρίσματα εἶναι τῷ παιδὶ· καὶ τὸν μὲν ἐς Ἀθήνας ἀποπλεῖν, Θησέα δέ, ὡς ἕκτον καὶ δέκατον ἔτος ἐγεγόνει, τὴν πέτραν ἀνώσαντα, οἴχεσθαι τὴν παρακαταθήκην τὴν Αἰγέως φέροντα. Τούτου δὲ εἰκὼν ἐν ἀκροπόλει πεποίηται τοῦ λόγου, χαλκοῦ πάντα ὁμοίως, πλὴν τῆς πέτρας.

(9) Ἀνέθεσαν δὲ καὶ ἄλλο Θησέως ἔργον, καὶ ὁ λόγος οὕτως ἐς αὐτὸ ἔχει. Κρησὶ τήν τε ἄλλην γῆν καὶ τὴν ἐπὶ ποταμῷ Τεθρίνι ταῦρος ἐλυμαίνετο. Πάλαι δὲ ἄρα τὰ θηρία φοβερώτερα ἦν τοῖς ἀνθρώποις ὡς ὅ τ᾽ ἐν Νεμέᾳ λέων καὶ ὁ Παρνάσσιος καὶ δράκοντες τῆς Ἑλλάδος πολλαχοῦ καὶ ὗς περί τε Καλυδῶνα καὶ Ἐρύμανθον καὶ τῆς Κορινθίας ἐν Κρομμυῶνι, ὥστε καὶ ἐλέγετο τὰ μὲν ἀνιέναι τὴν γῆν, τὰ δὲ ὡς ἱερὰ εἴη θεῶν, τὰ δὲ καὶ ἐς τιμωρίαν ἀνθρώπων ἀφεῖσθαι. Καὶ τοῦτον οἱ Κρῆτες τὸν ταῦρον ἐς τὴν γῆν πέμψαι σφίσι Ποσειδῶνά φασιν, ὅτι θαλάσσης ἄρχων Μίνως τῆς Ἑλληνικῆς, οὐδενὸς Ποσειδῶνα ἦγεν ἄλλου θεοῦ μᾶλλον ἐν τιμῇ.

(10) Κομισθῆναι μὲν δὴ τὸν ταῦρον τοῦτόν φασιν ἐς Πελοπόννησον ἐκ Κρήτης, καὶ Ἡρακλεῖ τῶν δώδεκα καλουμένων ἕνα καὶ τοῦτον γενέσθαι τὸν ἆθλον. Ὡς δὲ ἐς τὸ πεδίον ἀφείθη τὸ Ἀργείων, φεύγει διὰ τοῦ Κορινθίου ἰσθμοῦ, φεύγει δὲ ἐς γῆν τὴν Ἀττικὴν, καὶ τῆς Ἀττικῆς ἐς δῆμον τὸν Μαραθωνίων· καὶ ἄλλους τε ὁπόσοις ἐπέτυχε, καὶ Μίνω παῖδα Ἀνδρόγεων ἀπέκτεινε. Μίνως δὲ ναυσὶν ἐπ᾽ Ἀθήνας πλεύσας (οὐ γὰρ ἐπείθετο ἀναιτίους εἶναι σφᾶς τῆς Ἀνδρόγεω τελευτῆς) ἐς τοσοῦτον ἐκάκωσεν, ἐς ὃ συνεχωρήθη οἱ παρθένους ἐς Κρήτην ἑπτὰ καὶ παῖδας ἴσους ἄγειν τῷ λεγομένῳ Μίνω ταύρῳ τὸν ἐν Κνωσσῷ Λαβύρινθον οἰκῆσαι. Τὸν δὲ ἐν τῷ Μαραθῶνι ταῦρον ὕστερον Θησεὺς ἐς τὴν ἀκρόπολιν ἐλάσαι καὶ θῦσαι λέγεται τῇ θεῷ, καὶ τὸ ἀνάθημά ἐστι τοῦ δήμου τοῦ Μαραθωνίων.

 

 

CHAPITRE XXVIII.

Cylon. Statue en bronze de Minerve (Athéna). L'Aréopage. Tribunaux.

1. Je ne saurais dire au juste pourquoi on a érigé dans la citadelle, une statue en bronze à Cylon, quoiqu'il eût cherché à se rendre tyran de sa patrie. C'est, je l'imagine, parce qu'il était très bel homme, qu'il avait d'ailleurs quelque célébrité, ayant remporté aux jeux Olympiques le prix de la course du double stade nommée Diaulus ; et qu'il avait épousé la fille de Théagène, tyran de Mégare.

2. Outre ce que je viens de décrire, la citadelle renferme deux offrandes, dîme du butin fait à la guerre. La première est une Minerve (Athéna) en bronze : elle a été érigée aux dépens des Mèdes débarqués à Marathon. Elle est l'ouvrage de Phidias, et c'est Mys, qui a, dit-on, gravé sur le bouclier de la déesse le combat des Lapithes et des Centaures, et les autres sujets qui y sont représentés. On ajoute qu'il a gravé ce bouclier et ses autres ouvrages d'après les dessins de Parrhasios fils d'Evénor. La pointe de la pique d'e Minerve (Athéna) et l'aigrette de son casque se voient de la mer, dès le promontoire Sounium. La seconde offrande est un char en bronze, dîme du butin fait sur les Béotiens et les Chalcidiens de l'Eubée. Vous y remarquez encore deux autres offrandes, une statue de Périclès, fils de Xanthippe, et une Minerve (Athéna), le plus admirable de tous les ouvrages de Phidias. Elle est nommée la Lemnienne, parce qu'elle a été offerte par les Lemniens.

3. Les murs de la citadelle, excepté la partie, que Cimon, fils de Miltiade, a fait construire, sont l'ouvrage des Pélasges qui demeuraient jadis au-dessous de la citadelle. Ils se nommaient, dit-on, Agrolas et Hyperbius ; j'ai voulu savoir qui ils étaient, mais je n'ai pu apprendre autre chose si ce n'est que, Siciliens d'origine, ils étaient allés s'établir dans l'Acarnanie.

4. En descendant non dans la ville basse, mais un peu au-dessous des Propylées, vous trouvez une fontaine, et tout auprès, un temple d'Apollon dans une grotte; ce fut là, dit-on, qu'Apollon eut commerce avec Créuse, fille d'Érechthée. Il y a dans le même endroit un temple consacré à Pan. On raconte, au sujet de ce dieu, que Philippide envoyé à Lacédémone pour annoncer le débarquement des Perses dans l'Attique, dit à son retour que les Lacédémoniens avaient différé leur départ, leurs lois ne leur permettant pas de sortir pour combattre, avant que la lune fût dans son plein : mais il ajouta qu'il avait rencontré Pan sur le mont Parthénius, et que ce dieu lui avait dit qu'il voulait du bien aux Athéniens et qu'il se trouverait à Marathon pour les secourir : c'est sur cet avis que le culte de Pan s'établit à Athènes.

5. L'Aréopage est aussi au-dessous de la citadelle ; on le nomme ainsi parce que Mars (Arès) est le premier qui y ait été jugé. J'ai déjà dit que ce dieu avait tué Halirrhothius, et à quel sujet. On dit aussi que dans la suite Oreste y fut jugé pour le meurtre de sa mère, et l'on voit encore l'autel de Minerve (Athéna) Aréïa qu'il dédia après son absolution. Les deux pierres brutes sur lesquelles se tiennent l'accusateur et l'accusé, sont nommées, l'une, la pierre de l'impudence, et l'autre, la pierre de l'insulte.

6. Près de là est le temple des déesses connues à Athènes sous le nom de Semné (Sévères) et qu'Hésiode dans sa Théogonie nomme Érinyes. Eschyle est le premier qui les ait représentées avec des serpents enlacés dans leurs cheveux ; mais leurs statues, ainsi que celles des autres divinités infernales placées dans ce temple, n'ont rien d'effrayant. Ces divinités sont : Pluton, Mercure (Hermès) et la Terre. Tous ceux qui ont été absous par l'Aréopage, étrangers ou citoyens, offrent un sacrifice dans ce temple.

7. Le tombeau d'Œdipe est dans son enceinte; mes recherches m'ont appris que ses os avaient été apportés de Thèbes ; car ce que Sophocle dit de la mort d'Œdipe, ne paraît pas croyable ; on lit en effet dans Homère que Mécistée alla disputer un prix à Thèbes ; aux jeux qui furent célébrés à la mort d'Œdipe.

8. Il y a d'autres tribunaux à Athènes ; mais ils ne sont pas aussi célèbres que l'Aréopage. Le Parabyste et le Trigone ont pris leur nom, le premier de ce que n'étant destiné qu'aux petites causes, il est dans un quartier peu fréquenté, et le second de la forme de l'édifice où il tient ses séances. Le tribunal rouge et le tribunal vert ont pris ces noms de leur couleur, et ils les conservent encore. Le plus considérable de tous, celui devant lequel se portent le plus d'affaires, c'est le tribunal nommé Héliée. Il y a d'autres tribunaux pour connaître des meurtres ; d'abord celui qui porte le nom d'Epipalladium où sont jugés les meurtres involontaires. Que Démophon y ait été jugé le premier, on en convient assez généralement ; mais pour quelle cause? c'est sur quoi l'on n'est pas d'accord.

9. Vous entendrez raconter que Diomède, revenant du siège de Troie avec ses vaisseaux, fut surpris par la nuit à la vue du port de Phalère, que les Argiens se croyant dans un pays ennemi et non dans l'Attique, débarquèrent et se mirent à piller ; que Démophon ne les connaissant pas non plus, accourut pour les repousser, en tua plusieurs et leur enleva le Palladium : qu'en retournant à la ville, il renversa sous les pieds de son cheval un Athénien qu'il n'avait point aperçu, et qui en mourut : qu'en conséquence le procès fut fait à Démophon, à la poursuite des parents du mort, suivant les uns ; à celle des Argiens, selon les autres.

10. Les causes de ceux qui ont commis un meurtre, mais qui prétendent l'avoir commis légitimement, sont portées au tribunal Delphinium. Thésée y fut absous par ce motif du meurtre de Pallas et de ses fils qui s'étaient révoltés contre leur souverain. Avant ce jugement rendu en sa faveur, tout homme qui en avait tué un autre était obligé de subir un exil ; s'il restait dans le pays, il s'exposait à être tué de même.

Dans le Prytanée est un tribunal où l'on juge le fer et les autres instruments qui ont servi à commettre un meurtre ; voici, je crois, quelle en fut l'origine. Érechthée régnait à Athènes, lorsque le Buphone tua, pour la première fois, un bœuf sur l'autel de Jupiter (Zeus) Poliéus, et laissant sa hache là, s'enfuit du pays ; sur le champ on fit le procès à la hache qui fut déclarée innocente : cette cérémonie se renouvelle encore tous les ans.

11. D'autres choses inanimées ont, dit-on, servi d'elles-mêmes d'instruments à la juste punition de quelques crimes, et l'exemple le plus célèbre en ce genre est celui du sabre de Cambyse. Le Phréattys est dans le Pirée, sur les bords de la mer ; c'est là que les exilés viennent se défendre s'ils sont accusés de quelque autre crime après leur départ : du bord de leur vaisseau ils font entendre leur justification à des juges qui sont à terre. On dit que Teucer fut le premier qui se défendit de cette manière devant Télamon, au sujet de la mort d'Ajax, dont il se disait innocent. Je suis entré dans tous ces détails pour faire connaître les soins que les Athéniens apportent à l'administration de la justice.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΗ'.

Κύλων. Ἀθηνᾶς ἄγαλμα χαλκοῦν. Ἄρειος πάγος. Δικαστήτια.

(1) Κύλωνα δὲ οὐδὲν ἔχω σαφὲς εἰπεῖν, ἐφ᾽ ὅτῳ χαλκοῦν ἀνέθεσαν, τυραννίδα ὅμως βουλεύσαντα. Τεκμαίρομαι δὲ τῶνδε ἕνεκα, ὅτι εἶδος κάλλιστος, καὶ τὰ ἐς δόξαν ἐγένετο οὐκ ἀφανὴς, ἀνελόμενος διαύλου νίκην Ὀλυμπικὴν καί οἱ θυγατέρα ὑπῆρξε γῆμαι Θεαγένους, ὃς Μεγάρων ἐτυράννησε.

(2) Χωρὶς δὲ ἢ ὅσα κατέλεξα, δύο μὲν Ἀθηναίοις εἰσὶ δεκάται πολεμήσασιν, ἄγαλμα Ἀθηνᾶς χαλκοῦν ἀπὸ Μήδων τῶν ἐς Μαραθῶνα ἀποβάντων, τέχνη Φειδίου. Καί οἱ τὴν ἐπὶ τῆς ἀσπίδος Λαπιθῶν πρὸς Κενταύρους καὶ ὅσα ἄλλα ἐστὶν ἐπειργασμένα λέγουσι τορεῦσαι Μῦν, τῷ δὲ Μυῒ ταῦτά τε καὶ τὰ λοιπὰ τῶν ἔργων Παρράσιον καταγράψαι τὸν Εὐήνορος· ταύτης τῆς Ἀθηνᾶς ἡ τοῦ δόρατος αἰχμὴ καὶ ὁ λόφος τοῦ κράνους ἀπὸ Σουνίου προσπλέουσίν ἐστιν ἤδη σύνοπτα. Καὶ ἅρμα κεῖται χαλκοῦν ἀπὸ Βοιωτῶν δεκάτη καὶ Χαλκιδέων τῶν ἐν Εὐβοίᾳ. Δύο δὲ ἄλλα ἐστὶν ἀναθήματα, Περικλῆς ὁ Ξανθίππου καὶ τῶν ἔργων τῶν Φειδίου θέας μάλιστα ἄξιον Ἀθηνᾶς ἄγαλμα ἀπὸ τῶν ἀναθέντων καλουμένης Λημνίας.

(3) Τῇ δὲ ἀκροπόλει, πλὴν ὅσον Κίμων ᾠκοδόμησεν αὐτῆς ὁ Μιλτιάδου, περιβαλεῖν τὸ λοιπὸν λέγεται τοῦ τείχους Πελασγοὺς οἰκήσαντάς ποτε ὑπὸ τὴν ἀκρόπολιν· φασὶ γὰρ Ἀγρόλαν καὶ Ὑπέρβιον. Πυνθανόμενος δὲ οἵτινες ἦσαν, οὐδὲν ἄλλο ἐδυνάμην μαθεῖν, ἢ Σικελοὺς τὸ ἐξ ἀρχῆς ὄντας, ἐς Ἀκαρνανίαν μετοικῆσαι.

(4) Καταβᾶσι δὲ οὐκ ἐς τὴν κάτω πόλιν, ἀλλ᾽ ὅσον ὑπὸ τὰ προπύλαια, πηγή τε ὕδατός ἐστι, καὶ πλησίον Ἀπόλλωνος ἱερὸν ἐν σπηλαίῳ· Κρεούσῃ δὲ θυγατρὶ Ἐρεχθέως, Ἀπόλλωνα ἐνταῦθα συγγενέσθαι νομίζουσι. Ἐνταῦθα καὶ τοῦ Πανὸς ἱερόν. Φασὶν ὡς πεμφθείη Φιλιππίδης ἐς Λακεδαίμονα ἄγγελος ἀποβεβηκότων Μήδων ἐς τὴν γῆν, ἐπανήκων δὲ Λακεδαιμονίους ὑπερβαλέσθαι φαίη τὴν ἔξοδον· εἶναι γὰρ δὴ νόμον αὐτοῖς, μὴ πρότερον μαχουμένους ἐξιέναι πρὶν ἢ πλήρη τὸν κύκλον τῆς σελήνης γενέσθαι. Τὸν δὲ Πᾶνα ὁ Φιλιππίδης ἔλεγε περὶ τὸ ὄρος ἐντυχόντα οἱ τὸ Παρθένιον, φάναι τε ὡς εὔνους Ἀθηναίοις εἴη, καὶ ὅτι ἐς Μαραθῶνα ἥξει συμμαχήσων. Οὗτος μὲν οὖν ὁ θεὸς ἐπὶ ταύτῃ τῇ ἀγγελίᾳ τετίμηται.

(5) Κάτω δὲ καὶ ὁ Ἄρειος πάγος. Ἔστι δὲ Ἄρειος πάγος καλούμενος, ὅτι πρῶτος Ἄρης ἐνταῦθα ἐκρίθη· καί μοι καὶ ταῦτα δεδήλωκεν ὁ λόγος, ὡς Ἁλιρρόθιον ἀνέλοι, καὶ ἐφ᾽ ὅτῳ κτείνειε. Κριθῆναι δὲ καὶ ὕστερον Ὀρέστην λέγουσιν ἐπὶ τῷ φόνῳ τῆς μητρός. Καὶ βωμός ἐστιν Ἀθηνᾶς Ἀρείας, ὃν ἀνέθηκεν ἀποφυγὼν τὴν δίκην. Τοὺς δὲ ἀργοὺς λίθους, ἐφ᾽ ὧν ἑστᾶσιν ὅσοι δίκας ὑπέχουσι, καὶ οἱ διώκοντες, τὸν μὲν Ὕβρεως τὸν δὲ Ἀναιδείας αὐτῶν ὀνομάζουσι.

(6) Πλησίον δὲ ἱερὸν θεῶν ἐστιν, ἃς καλοῦσιν Ἀθηναῖοι Σεμνάς, Ἡσίοδος δὲ Ἐρινῦς ἐν Θεογονίᾳ. Πρῶτος δέ σφισιν Αἰσχύλος δράκοντας ἐποίησεν ὁμοῦ ταῖς ἐν τῇ κεφαλῇ θριξὶν εἶναι. Τοῖς δὲ ἀγάλμασιν οὔτε τούτοις ἔπεστιν οὐδὲν φοβερὸν, οὔτε ὅσα ἄλλα κεῖται θεῶν τῶν ὑπογαίων· κεῖται δὲ καὶ Πλούτων καὶ Ἑρμῆς, καὶ Γῆς ἄγαλμα. Ἐνταῦθα θύουσι μὲν ὅσοις ἐν Ἀρείῳ πάγῳ τὴν αἰτίαν ἐξεγένετο ἀπολύσασθαι· θύουσι δὲ καὶ ἄλλως ξένοι τε ὁμοίως καὶ ἀστοί.

(7) Ἔστι δὲ καὶ ἐντὸς τοῦ περιβόλου μνῆμα Οἰδίποδος. Πολυπραγμονῶν δὲ εὕρισκον τὰ ὀστᾶ ἐκ Θηβῶν κομισθέντα· τὰ γὰρ ἐς τὸν θάνατον Σοφοκλεῖ πεποιημένα τὸν Οἰδίποδος Ὅμηρος οὐκ εἴα μοι δόξαι πιστά, ὃς ἔφη Μηκιστέα, τελευτήσαντος Οἰδίποδος, ἐπιτάφιον ἐλθόντα ἐς Θήβας ἀγωνίσασθαι.

(8) Ἔστι δὲ Ἀθηναίοις καὶ ἄλλα δικαστήρια οὐκ ἐς τοσοῦτο δόξης ἥκοντα. Τὸ μὲν οὖν καλούμενον παράβυστον καὶ τρίγωνον, τὸ μὲν ἐν ἀφανεῖ τῆς πόλεως ὂν καὶ ἐπ᾽ ἐλαχίστοις συνιόντων ἐς αὐτό, τὸ δὲ ἀπὸ τοῦ σχήματος ἔχει τὰ ὀνόματα· βατραχιοῦν δὲ καὶ φοινικιοῦν ἀπὸ χρωμάτων (τὸ δὲ) καὶ ἐς τόδε διαμεμένηκεν ὀνομάζεσθαι. τὸ δὲ μέγιστον καὶ ἐς ὃ πλεῖστοι συνίασιν, Ἡλιαίαν καλοῦσιν. Ὁπόσα δὲ ἐπὶ τοῖς φονεῦσιν ἔστιν ἄλλα, καὶ ἐπὶ Παλλαδίῳ καλοῦσι, καὶ τοῖς ἀποκτείνασιν ἀκουσίως κρίσις καθέστηκε. Καὶ ὅτι μὲν Δημοφῶν πρῶτος ἐνταῦθα ὑπέσχε δίκας, ἀμφισβητοῦσιν οὐδένες·

(9) ἐφ᾽ ὅτῳ δέ, διάφορα ἐς τοῦτο εἴρηται. Διομήδην φασὶν ἁλούσης Ἰλίου ταῖς ναυσὶν ὀπίσω κομίζεσθαι, καὶ ἤδη τε νύκτα ἐπέχειν, ὡς κατὰ Φάληρον πλέοντες γίνονται, καὶ τοὺς Ἀργείους ὡς ἐς πολεμίαν ἀποβῆναι τὴν γῆν, ἄλλην που δόξαντας ἐν τῇ νυκτὶ, καὶ οὐ τὴν Ἀττικὴν εἶναι· ἐνταῦθα Δημοφῶντα λέγουσιν ἐκβοηθήσαντα (οὐκ ἐπιστάμενον οὐδὲ τοῦτον τοὺς ἀπὸ τῶν νεῶν ὡς εἰσὶν Ἀργεῖοι) καὶ ἄνδρας αὐτῶν ἀποκτεῖναι, καὶ τὸ Παλλάδιον ἁρπάσαντα οἴχεσθαι· Ἀθηναῖόν τε ἄνδρα οὐ προϊδόμενον, ὑπὸ τοῦ ἵππου τοῦ Δημοφῶντος ἀνατραπῆναι, καὶ συμπατηθέντα ἀποθανεῖν. Ἐπὶ τούτῳ Δημοφῶντα ὑποσχεῖν δίκας, οἱ μὲν τοῦ συμπατηθέντος τοῖς προσήκουσιν, οἱ δὲ Ἀργείων φασὶ τῷ κοινῷ.

(10) Ἐπὶ Δελφινίῳ δὲ κρίσις καθέστηκεν, ἐργάσασθαι φόνον σὺν τῷ δικαίῳ φαμένοις· ὁποῖόν τι καὶ Θησεὺς παρεχόμενος ἀπέφυγεν, ὅτε Πάλλαντα ἐπαναστάντα καὶ τοὺς παῖδας ἔκτεινε. Πρότερον δὲ πρὶν ἢ Θησεὺς ἀφείθη, καθειστήκει πᾶσι φεύγειν κτείναντα, ἢ κατὰ ταὐτὰ θνήσκειν μένοντα. Τὸ δὲ ἐν πρυτανείῳ καλούμενον, ἔνθα τῷ σιδήρῳ καὶ πᾶσιν ὁμοίως τοῖς ἀψύχοις δικάζουσιν, ἐπὶ τῷδε ἄρξασθαι νομίζω. Ἀθηναίων βασιλεύοντος Ἐρεχθέως, τότε πρῶτον βοῦν ἔκτεινεν ὁ βουφόνος, ἐπὶ τοῦ βωμοῦ τοῦ Πολιέως Διός· καὶ ὁ μὲν ἀπολιπὼν ταύτῃ τὸν πέλεκυν ἀπῆλθεν ἐκ τῆς χώρας φεύγων, ὁ δὲ πέλεκυς παραυτίκα ἀφείθη κριθεὶς· καὶ ἐς τόδε ἀνὰ πᾶν ἔτος κρίνεται.

(11) Λέγεται μὲν δὴ καὶ ἄλλα τῶν ἀψύχων αὐτόματα ἐπιθεῖναι σὺν τῷ δικαίῳ τιμωρίαν ἀνθρώποις· ἔργον δὲ κάλλιστον καὶ δόξῃ φανερώτατον ὁ Καμβύσου παρέσχετο ἀκινάκης. Ἔστι δὲ τοῦ Πειραιῶς πρὸς θαλάσσῃ Φρεαττύς· ἐνταῦθα οἱ πεφευγότες, ἢν ἀπελθόντας ἕτερον ἐπιλάβῃ σφᾶς ἔγκλημα, πρὸς ἀκροωμένους ἐκ τῆς γῆς ἀπὸ νεὼς ἀπολογοῦνται. Τεῦκρον πρῶτον λόγος ἔχει Τελαμῶνι οὕτως ἀπολογήσασθαι μηδὲν ἐς τὸν Αἴαντος θάνατον εἰργάσθαι. Τάδε μὲν οὖν εἰρήσθω μοι τῶνδε ἕνεκα, γνῶναι ὁπόσοις μέτεστι σπουδῆς ἐς τὰ δικαστήρια.

 

 

CHAPITRE XXIX.

L'Académie. Enceinte consacrée à Diane (Artémis). Tombeaux.

1. On vous montre près de l'Aréopage le vaisseau qui sert à la pompe des Panathénées. Il peut s'en trouver de plus grands, mais je n'en connais point de plus considérable que le vaisseau sacré de Délos, qui a neuf rangs de rames depuis le tillac.

2. Hors de la ville, dans les bourgs et sur les chemins, vous voyez des temples de Dieux, et des tombeaux érigés à des héros et à d'autres personnes. L'Académie qui est tout auprès de la ville était jadis le domaine d'un simple particulier, c'est maintenant un gymnase. En y descendant, vous trouvez une enceinte consacrée, à Diane (Artémis), et des statues en bois représentant Aristé et Callisté (très bonne, et très belle), surnoms qui sont à ce que je crois, ceux dε Diane (Artémis), et les vers de Sapho confirment ma conjecture. Je connais une autre tradition sur ces deux noms, mais je n'en dirai rien. Il y a dans le même endroit un petit temple où l'on porte, tous les ans à certains jours, la statue de Dionysos Éleuthère. Voilà tous les temples qui se trouvent de ce côte.

3. Quant aux tombeaux, vous voyez d'abord celui de Thrasybule, fils de Lycus, homme bien supérieur à tout ce qu'il y a jamais eu de personnages célèbres à Athènes. Pour ne pas parler de toutes ses actions, je me bornerai à dire pour prouver ce que j'avance, que parti d'abord de Thèbes avec soixante hommes seulement, il renversa la tyrannie de ceux qu'on appelait les Trente. Il réconcilia les Athéniens, et leur recommanda la concorde. Suivent les tombeaux de Périclès, de Chabrias et de Phormion,

4. les tombeaux de tous les Athéniens tués dans divers combats sur terre et sur mer, excepté ceux qui périrent à Marathon, et qui par une distinction due à leur bravoure furent enterrés au lieu même où ils avaient combattu. Tous les autres l'ont été sur le chemin qui conduit d'Athènes à l'Académie ; un cippe sur chaque tombe porte le nom du mort et du bourg où il était né. Les premiers qu'on y ait enterrés sont ceux qui, après s'être emparés de toute la Thrace, jusqu'à Drabesque, se laissèrent surprendre par les Edones, qui les taillèrent en pièces.

5. Le tonnerre, en tombant sur eux, contribua aussi, dit-on, à leur défaite. Parmi leurs généraux, Léagre était le premier, après lui Sophane de Décélée, qui avait tué Eurybathe Argien, jadis vainqueur au Pentathle, aux jeux Néméens ; Eurybathe avait amené des secours aux Éginètes. Cette armée est la troisième que les Athéniens aient envoyée hors de leur pays. Je ne parle pas de la guerre de Troie, qui fut entreprise en commun par tous les Grecs. Les Athéniens firent en particulier une première expédition en Sardaigne, avec Iolaus ; la seconde fut dans l'Ionie, et la troisième dans la Thrace, c'est celle dont il est ici question.

6. Devant leur tombeau se voit un cippe sur lequel sont sculptés deux cavaliers qui combattent. On dit que ces deux cavaliers sont Mélanopus et Macartatus qui furent tués dans un combat contre les Lacédémoniens et les Béotiens, sur les confins d'Éleusis du côté de Tanagras. Vous découvrez ensuite la tombe des cavaliers Thessaliens qui, fidèles à l'ancienne amitié qui unissait les deux peuples, vinrent au secours des Athéniens, lorsque les Lacédémoniens firent leur première irruption dans l'Attique, sous le commandement d'Archidamus. Les tombeaux suivants sont ceux des archers Crétois, de quelques Athéniens, de Clisthène, inventeur de la division en tribus encore aujourd'hui subsistantes, et des cavaliers Athéniens tués en même temps que les cavaliers Thessaliens, dont je viens de parler.

7. On a encore enterré là, les Cléoniens qui vinrent dans l'Attique avec les Argiens, (je dirai à quelle occasion, lorsque j'en serai à la description d'Argos), et les Athéniens qui firent la guerre aux Éginètes, quelque temps avant l'invasion des Mèdes. Le Peuple d'Athènes avait par une loi très sage, admis les esclaves, qui l'avaient mérité, aux honneurs de la sépulture publique, et avait permis d'inscrire leurs noms sur des cippes. Ces inscriptions portent que ces esclaves avaient combattu vaillamment auprès de leurs maîtres. On lit ensuite les noms de beaucoup d'autres personnages tués, les armes à la main, en divers pays, entre autres, des principaux de ceux qui marchèrent contre Olynthe, et de Mélisandre qui remonta le Méandre avec ses vaisseaux, jusque dans la Carie supérieure.

8. On a enterré dans le même endroit, les Athéniens qui furent tués dans la guerre contre Cassandre, et les Argiens qui étaient alors venus à leur secours. Voici, disent les Athéniens, à quelle occasion ils contractèrent cette alliance avec les Argiens. La ville de Sparte ayant éprouvé un tremblement de terre, les Ilotes se révoltèrent et se retirèrent à Ithome. Les Lacédémoniens, pour les soumettre, demandèrent des secours à d'autres peuples et aux Athéniens, qui leur envoyèrent une troupe d'élite, commandée par Cimon, fils de Miltiade. Les Lacédémoniens, ayant conçu quelques soupçons, la renvoyèrent ;

9. ce qui fut pris pour une insulte intolérable par les Athéniens, qui, aussitôt après le retour de cette troupe, contractèrent une alliance avec les Argiens, de tout temps ennemis des Spartiates. Les Athéniens se disposant dans la suite à livrer bataille aux Lacédémoniens et aux Béotiens réunis, vers Tanagre, dans la Béotie, les Argiens vinrent à leur secours, et d'abord eurent l'avantage; mais la nuit étant survenue, ils ne purent pas assurer leur victoire. Le combat recommença le lendemain, et les Spartiates furent vainqueurs par la trahison des Thessaliens, qui abandonnèrent l'armée Athénienne.

10. Voici encore des tombeaux dont je crois devoir parler. Apollodore, Athénien, commandait un corps de troupes à la solde d'Arsitès, satrape de la Phrygie, sur les bords de l'Hellespont ; Arsitès l'ayant envoyé au secours des Périnthiens, dont le pays avait été envahi par Philippe ; Apollodore força ce prince de se retirer : son tombeau est là, ainsi que celui d'Eubulus, fils de Spintharus, et de plusieurs autres, à qui la fortune ne fut pas aussi favorable que le méritait leur valeur. Ceux-ci avaient conspiré contre le tyran Lacharès; ceux-là avaient formé le projet de reprendre le Pirée aux Macédoniens, mais trahis, les uns et les autres par leurs complices, ils périrent avant d'avoir exécuté leurs desseins.

11. On y voit aussi ceux qui furent tués à Corinthe ; les Dieux montrèrent bien en cette occasion, et dans la suite à Leuctres, que les hommes les plus vaillants et reconnus pour tels par les Grecs, ne sont rien sans la fortune ; en effet, les Lacédémoniens, qui à Corinthe avaient vaincu les Athéniens, les Corinthiens, les Béotiens et les Argiens réunis, furent complètement défaits à Leuctres, par les Béotiens tout seuls. Après le tombeau de ceux qui furent tués à Corinthe, vous voyez un cippe avec une inscription en vers élégiaques, qui vous apprend que de ceux qui sont enterrés là, les uns furent tués dans l'Eubée et dans l'île de Chios, et les autres, aux extrémités du continent de l'Asie, ainsi que dans la Sicile :

12. excepté Nicias, tous les généraux sont nommés dans l'inscription, tous les soldats mêmes, Athéniens et Platéens, sans distinction. Voici pourquoi on a omis le nom de Nicias : Philistos dit, et je suis d'accord avec lui, que Démosthène ne voulut point être compris dans la capitulation qu'il fit pour ses troupes, et que lorsqu'il se vit pris, il voulut se tuer : Nicias, au contraire, se rendit volontairement ; il fut donc convaincu de s'être offert à l'esclavage, lâcheté indigne d'un guerrier, et qu'on a punie en ne gravant point son nom sur le cippe.

13. Un autre cippe présente les noms de ceux qui furent tués dans la Thrace, à Mégare et dans l'Arcadie, lorsque Alcibiade eut déterminé les Arcadiens de Mantinée et les Éléens à se séparer des Lacédémoniens ; de ceux qui défirent les Syracusains avant l'arrivée de Démosthène en Sicile ; on a enterré dans le même lieu ceux qui périrent dans un combat naval vers l'Hellespont, dans la bataille de Chéronée contre les Macédoniens ; dans l'expédition contre Amphipolis, sous les ordres de Cléon, et à Délium, dans le pays de Tanagras : ainsi que ceux que Léosthène conduisit dans la Thessalie contre les Macédoniens, et ceux que Cimon emmena dans l'île de Chypre ; enfin, ceux qui, avec Olympiodore, chassèrent la garnison Macédonienne ; ces derniers ne sont que treize en tout.

14. Les Athéniens disent que jadis ils envoyèrent un petit corps de troupes au secours de Rome contre quelque peuple de son voisinage ; et que d'ailleurs dans un combat contre les Carthaginois, cinq vaisseaux Athéniens secondèrent ceux des Romains : les guerriers qui périrent en ces deux occasions, sont aussi enterrés là. J'ai déjà parlé des exploits de Tolmidès et de ses compagnons d'armes : j'ai indiqué le genre de leur mort ; ceux que cela peut intéresser sauront qu'ils sont enterrés sur le même chemin : on y voit aussi le tombeau des Athéniens qui remportèrent, sous les ordres de Cimon, deux grandes victoires dans le même jour ; l'une navale, dans les eaux de l'Eurymédon ; l'autre sur terre, près des bords de ce fleuve ;

15. les tombes de Conon et de Timothée, qui, après Miltiade et Cimon, donnèrent le second exemple d'un père et d'un fils, illustres par leurs belles actions. Là sont enfin les tombeaux de Zénon, fils de Mnaséas ; de Chrysippe de Soles ; de Nicias, fils de Nicomède, de son temps le plus habile peintre d'animaux ; d'Harmodios et Aristogiton, qui tuèrent Hipparque, fils de Pisistrate ; de l'orateur Éphialte, qui contribua beaucoup à la subversion des lois de l'Aréopage ;

16. de l'orateur Lycurgue, fils de Lycophron, qui amassa dans le trésor public six mille cinq cents talents de plus que Périclès, fils de Xanthippe : on devait à ce même Lycurgue, les ornements qui servaient aux pompes solennelles en l'honneur de Minerve (Athéna), des Victoires en or, et les parures de cent jeunes filles. Il fit fabriquer pour la guerre des armes et des traits, porta à quatre cents le nombre des trirèmes de guerre, acheva le théâtre que d'autres avaient commencé ; il bâtit de plus, dans le Pirée, de nouvelles loges pour recevoir les vaisseaux, et le Gymnase qui est auprès du Lycée. Les ouvrages d'or et d'argent qu'il avait fait exécuter, furent enlevés par le tyran Lacharès ; mais les édifices subsistent encore maintenant.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΚΘ'.

Ἀκαδημία. Τάφοι.

(1) Τοῦ δὲ Ἀρείου πάγου πλησίον δείκνυται ναῦς ποιηθεῖσα ἐς τὴν τῶν Παναθηναίων πομπήν. Καὶ ταύτην μὲν ἤδη πού τις ὑπερεβάλετο· τὸ δὲ ἐν Δήλῳ πλοῖον οὐδένα πω νικήσαντα οἶδα, καθῆκον ἐς ἐννέα ἐρέτας ἀπὸ τῶν καταστρωμάτων.

(2) Ἀθηναίοις δὲ καὶ ἔξω πόλεως ἐν τοῖς δήμοις καὶ κατὰ τὰς ὁδοὺς θεῶν ἐστιν ἱερὰ καὶ ἡρώων καὶ ἀνδρῶν τάφοι· ἐγγυτάτω δὲ Ἀκαδημία, χωρίον ποτὲ ἀνδρὸς ἰδιώτου, γυμνάσιον δὲ ἐπ᾽ ἐμοῦ. Κατιοῦσι δ᾽ ἐς αὐτὴν περίβολός ἐστιν Ἀρτέμιδος καὶ ξόανα Ἀρίστης καὶ Καλλίστης· ὡς μὲν ἐγὼ δοκῶ καὶ ὁμολογεῖ τὰ ἔπη τὰ Πάμφω, τῆς Ἀρτέμιδός εἰσιν ἐπικλήσεις αὗται, λεγόμενον δὲ καὶ ἄλλον ἐς αὐτὰς λόγον εἰδὼς ὑπερβήσομαι. Καὶ ναὸς οὐ μέγας ἐστίν, ἐς ὃν τοῦ Διονύσου τοῦ Ἐλευθερέως τὸ ἄγαλμα ἀνὰ πᾶν ἔτος κομίζουσιν ἐν τεταγμέναις ἡμέραις.

(3) Ἱερὰ μέν σφισι ταύτῃ τοσαῦτά ἐστι, τάφοι δὲ Θρασυβούλου μὲν πρῶτον τοῦ Λύκου, ἀνδρὸς τῶν τε ὕστερον καὶ ὅσοι πρὸ αὐτοῦ γεγόνασιν Ἀθηναίοις λόγιμοι τὰ πάντα ἀρίστου (παρέντι δέ μοι τὰ πλείω τοσάδε ἐς πίστιν ἀρκέσει τοῦ λόγου· τυραννίδα γὰρ ἔπαυσε τῶν τριάκοντα καλουμένων σὺν ἀνδράσιν ἑξήκοντα τὸ κατ᾽ ἀρχὰς ὁρμηθεὶς ἐκ Θηβῶν, καὶ Ἀθηναίους στασιάζοντας διαλλαγῆναι καὶ συνθεμένους ἔπεισε μεῖναι), πρῶτος μέν ἐστιν οὗτος τάφος, ἐπὶ δὲ αὐτῷ Περικλέους τε καὶ Χαβρίου καὶ Φορμίωνος.

(4) Ἔστι δὲ καὶ πᾶσι μνῆμα Ἀθηναίοις, ὁπόσοις ἀποθανεῖν συνέπεσεν ἔν τε ναυμαχίαις καὶ ἐν μάχαις πεζαῖς, πλὴν ὅσοι Μαραθῶνι αὐτῶν ἠγωνίσαντο· τούτοις γὰρ κατὰ χώραν εἰσὶν οἱ τάφοι δι᾽ ἀνδραγαθίαν· οἱ δὲ ἄλλοι κατὰ τὴν ὁδὸν κεῖνται τὴν ἐς Ἀκαδημίαν, καὶ σφῶν ἑστᾶσιν ἐπὶ τοῖς τάφοις στῆλαι τὰ ὀνόματα καὶ τὸν δῆμον ἑκάστου λέγουσαι. Πρῶτοι δὲ ἐτάφησαν, οὓς ἐν Θρᾴκῃ ποτὲ ἐπικρατοῦντας μέχρι Δραβησκοῦ τῆς χώρας Ἠδωνοὶ φονεύουσιν ἀνέλπιστοι ἐπιθέμενοι·

(5) λέγεται δὲ καὶ ὡς κεραυνοὶ πέσοιεν ἐς αὐτούς. Στρατηγοὶ δὲ ἄλλοι τε ἦσαν καὶ Λέαγρος, ᾧ μάλιστα ἐπετέτραπτο ἡ δύναμις, καὶ Δεκελεὺς Σωφάνης, ὃς τὸν Ἀργεῖόν ποτε πένταθλον Νεμείων ἀνῃρημένον νίκην ἀπέκτεινεν Εὐρυβάτην, βοηθοῦντα Αἰγινήταις. Στρατὸν δὲ ἔξω τῆς Ἑλλάδος Ἀθηναῖοι τρίτον τοῦτον ἔστειλαν. Πριάμῳ μὲν γὰρ καὶ Τρωσὶ πάντες Ἕλληνες ἀπὸ κοινοῦ λόγου κατέστησαν ἐς πόλεμον, Ἀθηναῖοι δὲ ἰδίᾳ μετ᾽ Ἰολάου τε ἐς Σαρδὼ καὶ δευτέραν ἐς τὴν νῦν Ἰωνίαν ἐστράτευσαν καὶ τρίτον δὴ τότε ἐς τὴν Θρᾴκην.

(6) Ἔστι δὲ ἔμπροσθεν τοῦ μνήματος στήλη μαχομένους ἔχουσα ἱππεῖς· Μελάνωπός σφισίν ἐστι καὶ Μακάρτατος ὀνόματα, οὓς κατέλαβεν ἀποθανεῖν ἐναντία Λακεδαιμονίων καὶ Βοιωτῶν τεταγμένους, ἔνθα τῆς Ἐλεωνίας εἰσὶ χώρας πρὸς Ταναγραίους ὅροι. Καὶ Θεσσαλῶν τάφος ἐστὶν ἱππέων κατὰ παλαιὰν φιλίαν ἐλθόντων, ὅτε σὺν Ἀρχιδάμῳ Πελοποννήσιοι πρῶτον ἐσέβαλον ἐς τὴν Ἀττικὴν στρατιᾷ· καὶ πλησίον τοξόταις Κρησίν. Αὖθις δέ ἐστιν Ἀθηναίων μνήματα, Κλεισθένους, ᾧ τὰ ἐς τὰς φυλὰς, αἳ νῦν καθεστᾶσιν εὑρέθη· καὶ ἱππεῦσιν ἀποθανοῦσιν, ἡνίκα συνεπελάβοντο οἱ Θεσσαλοὶ τοῦ κινδύνου.

(7) Ἐταῦθα καὶ Κλεωναῖοι κεῖνται, μετὰ Ἀργείων ἐς τὴν Ἀττικὴν ἐλθόντες· ἐφ᾽ ὅτῳ δέ, γράψω τοῦ λόγου μοι κατελθόντος ἐς τοὺς Ἀργείους. Καὶ Ἀθηναίων δ᾽ ἔστι τάφος, οἳ πρὶν ἢ στρατεῦσαι τὸν Μῆδον, ἐπολέμησαν πρὸς Αἰγινήτας. Ἦν δὲ ἄρα καὶ δήμου δίκαιον βούλευμα, εἰ δὴ καὶ Ἀθηναῖοι μετέδοσαν δούλοις δημοσίᾳ ταφῆναι, καὶ τὰ ὀνόματα ἐγγραφῆναι στήλῃ· δηλοῖ δὲ ἀγαθοὺς σφᾶς ἐν τῷ πολέμῳ γενέσθαι περὶ τοὺς δεσπότας. Ἔστι δὲ καὶ ἀνδρῶν ὀνόματα ἄλλων, διάφορα δέ σφισι τὰ χωρία τῶν ἀγώνων· καὶ γὰρ τῶν ἐπ᾽ Ὄλυνθον ἐλθόντων οἱ δοκιμώτατοι καὶ Μελήσανδρος ἐς τὴν ἄνω Καρίαν ναυσὶν ἀναπλεύσας διὰ τοῦ Μαιάνδρου. Ἐτάφησαν δὲ καὶ οἱ τελευτήσαντες

(8) πολεμοῦντος Κασσάνδρου, καὶ οἱ συμμαχήσαντές ποτε Ἀργείων. πραχθῆναι δὲ οὕτω σφίσι τὴν πρὸς Ἀργείους λέγουσι συμμαχίαν. Λακεδαιμονίοις, τὴν πόλιν τοῦ θεοῦ σείσαντος, οἱ Εἵλωτες ἐς Ἰθώμην ἀπέστησαν· ἀφεστηκότων δὲ, οἱ Λακεδαιμόνιοι βοηθοὺς καὶ ἄλλους καὶ παρὰ Ἀθηναίων μετεπέμποντο. Οἱ δέ σφισιν ἐπιλέκτους ἄνδρας ἀποστέλλουσι, καὶ στρατηγὸν Κίμωνα τὸν Μιλτιάδου· τούτους ἀποπέμπουσιν οἱ Λακεδαιμόνιοι πρὸς ὑποψίαν.

(9) Ἀθηναίοις δὲ οὐκ ἀνεκτὰ ἐφαίνετο περιυβρίσθαι, καὶ ὡς ἐκομίζοντο ὀπίσω συμμαχίαν ἐποιήσαντο Ἀργείοις, Λακεδαιμονίων ἐχθροῖς τὸν ἅπαντα οὖσι χρόνον. Ὕστερον δὲ μελλούσης Ἀθηναίων ἐν Τανάγρᾳ γίνεσθαι πρὸς Βοιωτοὺς καὶ Λακεδαιμονίους μάχης, ἀφίκοντο Ἀθηναίοις Ἀργεῖοι βοηθοῦντες καὶ παραυτίκα μὲν ἔχοντας πλέον τοὺς Ἀργείους νὺξ ἐπελθοῦσα ἀφείλετο τὸ σαφὲς τῆς νίκης· ἐς δὲ τὴν ὑστεραίαν ὑπῆρξε κρατῆσαι Λακεδαιμονίοις Θεσσαλῶν προδόντων Ἀθηναίους.

(10) Καταλέξαι δέ μοι καὶ τούσδε ἐπῆλθεν, Ἀπολλόδωρον ξένων ἡγεμόνα, ὃς Ἀθηναῖος μὲν ἦν, ἐκπεμφθεὶς δὲ ὑπὸ Ἀρσίτου σατράπου τῆς ἐφ᾽ Ἑλλησπόντῳ Φρυγίας διεφύλαξε Περινθίοις τὴν πόλιν ἐσβεβληκότος ἐς τὴν Περινθίαν Φιλίππου στρατῷ· οὗτός τε οὖν ἐνταῦθα τέθαπται, καὶ Εὔβουλος ὁ Σπινθάρου, καὶ ἄνδρες, οἷς ἀγαθοῖς οὖσιν οὐκ ἐπηκολούθησε τύχη χρηστή· τοῖς μὲν ἐπιθεμένοις τυραννοῦντι Λαχάρει, οἱ δὲ τοῦ Πειραιῶς κατάληψιν ἐβούλευσαν Μακεδόνων φρουρούντων, πρὶν δὲ εἰργάσθαι τὸ ἔργον, ὑπὸ τῶν συνειδότων μηνυθέντες ἀπώλοντο.

(11) Κεῖνται δὲ καὶ οἱ περὶ Κόρινθον πεσόντες· ἐδήλωσε δὲ οὐχ ἥκιστα ὁ θεὸς ἐνταῦθα καὶ αὖθις ἐν Λεύκτροις, τοὺς ὑπὸ Ἑλλήνων καλουμένους ἀνδρείους, τὸ μηδὲν ἄνευ Τύχης εἶναι· εἰ δὴ Λακεδαιμόνιοι, Κορινθίων τότε καὶ Ἀθηναίων, ἔτι δὲ καὶ Ἀργείων καὶ Βοιωτῶν κρατήσαντες, ὕστερον ὑπὸ Βοιωτῶν μόνων ἐν Λεύκτροις ἐς τοσοῦτον ἐκακώθησαν. Μετὰ δὲ τοὺς ἀποθανόντας ἐν Κορίνθῳ, στήλην ἐπὶ τοῖσδε ἑστάναι τὴν αὐτὴν σημαίνει τὰ ἐλεγεῖα, τοῖς μὲν ἐν Εὐβοίᾳ καὶ Χίῳ τελευτήσασι· τοὺς δὲ ἐπὶ τοῖς ἐσχάτοις τῆς Ἀσιανῆς ἠπείρου διαφθαρῆναι δηλοῖ, τοὺς δὲ ἐν Σικελίᾳ.

(12) Γεγραμμένοι δέ εἰσιν οἵ τε στρατηγοὶ πλὴν Νικίου, καὶ τῶν στρατιωτῶν ὁμοῦ τοῖς ἀστοῖς Πλαταιεῖς. Νικίας δὲ ἐπὶ τῷδε παρείθη· γράφω δὲ οὐδὲν διάφορα ἢ Φίλιστος, ὃς ἔφη Δημοσθένην μὲν σπονδὰς ποιήσασθαι τοῖς ἄλλοις, πλὴν αὑτοῦ, καὶ ὡς ἡλίσκετο, αὑτὸν ἐπιχειρεῖν ἀποκτεῖναι· Νικίᾳ δὲ τὴν παράδοσιν ἐθελοντῇ γενέσθαι. Τούτων ἕνεκα οὐκ ἐνεγράφη Νικίας τῇ στήλῃ, καταγνωσθεὶς αἰχμάλωτος ἐθελοντὴς εἶναι, καὶ οὐκ ἀνὴρ πολέμῳ πρέπων.

(13) Εἰσὶ δὲ ἐπ᾽ ἄλλῃ στήλῃ καὶ οἱ μαχεσάμενοι περὶ Θρᾴκην, καὶ ἐν Μεγάροις, καὶ ἡνίκα Ἀρκάδας τοὺς ἐν Μαντινείᾳ καὶ Ἠλείους ἔπεισεν Ἀλκιβιάδης Λακεδαιμονίων ἀποστῆναι, καὶ οἱ, πρὶν ἐς Σικελίαν ἀφικέσθαι Δημοσθένην, Συρακουσίων κρατήσαντες. Ἐτάφησαν δὲ καὶ οἱ περὶ τὸν Ἑλλήσποντον ναυμαχήσαντες, καὶ ὅσοι Μακεδόνων ἐναντία ἠγωνίσαντο ἐν Χαιρωνείᾳ, καὶ οἱ μετὰ Κλέωνος ἐς Ἀμφίπολιν στρατεύσαντες· οἵ τε ἐν Δηλίῳ τῷ Ταναγραίων τελευτήσαντες, καὶ ὅσους ἐς Θεσσαλίαν Λεωσθένης ἤγαγε, καὶ οἱ πλεύσαντες ἐς Κύπρον ὁμοῦ Κίμωνι, τῶν τε σὺν Ὀλυμπιοδώρῳ τὴν φρουρὰν ἐκβαλόντων τριῶν καὶ δέκα ἄνδρες οὐ πλείους.

(14) Φασὶ δὲ Ἀθηναῖοι καὶ ῾Ρωμαίοις ὅμορόν τινα πολεμοῦσι πόλεμον στρατιὰν οὐ πολλὴν πέμψαι, καὶ ὕστερον ναυμαχίας ῾Ρωμαίων πρὸς Καρχηδονίους γινομένης τριήρεις πέντε Ἀττικαὶ παρεγένοντο· ἔστιν οὖν καὶ τούτοις ἐνταῦθα τοῖς ἀνδράσιν ὁ τάφος. Τολμίδου δὲ καὶ τῶν σὺν αὐτῷ δεδήλωται μὲν ἤδη μοι τὰ ἔργα καὶ ὅν τρόπον ἐτελεύτησαν· ἴστω δὲ ὅτῳ φίλον κειμένους σφᾶς κατὰ τὴν ὁδὸν ταύτην. Κεῖνται δὲ καὶ οἱ σὺν Κίμωνι τὸ μέγα ἔργον ἐπ' Εὐρυμέδοντι πεζῇ καὶ ναυσὶν αὐθημερὸν κρατήσαντες.

(15) Τέθαπται δὲ καὶ Κόνων καὶ Τιμόθεος, δεύτεροι μετὰ Μιλτιάδην καὶ Κίμωνα οὗτοι πατὴρ καὶ παῖς ἔργα ἀποδειξάμενοι λαμπρά. Κεῖται δὲ καὶ Ζήνων ἐνταῦθα ὁ Μνασέου, καὶ Χρύσιππος ὁ Σολεύς, Νικίας τε ὁ Νικομήδους ζῷα ἄριστος γράψαι τῶν ἐφ᾽ αὑτοῦ, καὶ Ἁρμόδιος καὶ Ἀριστογείτων, οἱ τὸν Πεισιστράτου παῖδα Ἵππαρχον ἀποκτείναντες. Ῥήτορές τε Ἐφιάλτης, ὃς τὰ νόμιμα τὰ ἐν Ἀρείῳ πάγῳ μάλιστα ἐλυμήνατο, καὶ Λυκοῦργος ὁ Λυκόφρονος.

(16) Λυκούργῳ δὲ ἐπορίσθη μὲν τάλαντα ἐς τὸ δημόσιον πεντακοσίοις πλείονα καὶ ἑξακισχιλίοις, ἢ ὅσα Περικλῆς ὁ Ξανθίππου συνήγαγε. Κατεσκεύασε δὲ πομπεῖα τῇ θεῷ, καὶ Νίκας χρυσᾶς, καὶ παρθένοις κόσμον ἑκατόν· ἐς δὲ πόλεμον, ὅπλα καὶ βέλη, καὶ τετρακοσίας ναυμαχοῦσιν εἶναι τριήρεις· οἰκοδομήματα δὲ ἐπετέλεσε μὲν τὸ θέατρον ἑτέρων ὑπαρξαμένων· τὰ δὲ ἐπὶ τῆς αὐτοῦ πολιτείας, ἃ ᾠκοδόμησεν, ἐν Πειραιεῖ νεώς εἰσιν οἶκοι, καὶ τὸ πρὸς τῷ Λυκείῳ καλουμένῳ γυμνάσιον. Ὅσα μὲν οὖν ἀργύρου πεποιημένα ἦν καὶ χρυσοῦ, Λαχάρης καὶ ταῦτα ἐσύλησε τυραννήσας· τὰ δὲ οἰκοδομήματα καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι ἦν.

 

 

CHAPITRE XXX.

Éros et Antéros. Tombeau de Platon. Tour de Timon. Colonus Hippius.

1. Il y a devant l'entrée de l'Académie un autel dédié à Éros (l'Amour), avec une inscription portant que Charmus est le premier Athénien qui ait érigé une statue à ce dieu. L'autel dédié à Antéros (le contre Amour), qu'on voit dans la ville, a été, dit-on, érigé par les étrangers domiciliés dans Athènes, et voici à quelle occasion. Timagoras, l'un de ces étrangers, devint amoureux de Mélès, jeune Athénien, qui n'ayant que du mépris pour lui, lui ordonna de monter sur le sommet le plus élevé du rocher [où est la citadelle], et de se précipiter en bas. Timagoras, toujours prêt à complaire au jeune homme, au péril de sa propre vie, se précipita du haut de ce rocher : et Mélès, quand il le vit expirant, eut tant de regrets de l'avoir perdu, qu'à son tour il s'élança du même sommet, et se tua. Les étrangers domiciliés à Athènes, honorent depuis ce temps-là Antéros comme le génie vengeur de Timagoras.

2. On voit dans l'Académie un autel de Prométhée, qui est le point de départ d'une course qu'on fait en tenant des flambeaux allumés ; on court du côté de la ville, et il ne suffit pas, pour remporter le prix, d'arriver le premier, il faut encore conserver son flambeau allumé. Si le premier le laisse éteindre, il perd ses prétentions à la victoire, elles passent au second ; puis au troisième, si le second ne conserve pas son flambeau allumé ; enfin, le prix n'est donné à personne, si tous les flambeaux s'éteignent. Il y a dans le même endroit divers autels consacrés aux Muses, à Mercure (Hermès), à Minerve (Athéna) et à Hercule ; les autels de ces deux dernières divinités sont dans l'intérieur de l'Académie. On y voit aussi un olivier qui est, dit-on, le second qui ait paru.

3. Non loin de l'Académie est le tombeau de Platon. Les dieux pronostiquèrent, de la manière suivante, qu'il serait un des plus célèbres philosophes. Socrate, quand Platon vint se mettre au nombre de ses disciples, avait, la nuit précédente, vu en songe un cygne qui volait dans ses bras. Or, le cygne est un oiseau qui passe pour musicien, depuis, dit-on, qu'un certain Cygnus, musicien célèbre, et roi des Liguriens, peuple de la Gaule, au-delà de l'Éridan, fut à sa mort métamorphosé par Apollon, et prit la forme de l'oiseau qui porte son nom. Je veux bien croire que les Liguriens aient eu un roi grand musicien, mais on ne me persuadera pas qu'il ait été changé d'homme en oiseau.

4. Dans le même lieu s'élève la tour de Timon, le seul homme qui ait cru qu'on ne pouvait vivre heureux qu'en fuyant tous ses semblables. L'endroit nommé Colonus Hippius, est, dit-on, le premier lieu de l'Attique où Œdipe ait mis le pied, tradition qui ne s'accorde point avec ce que dit Homère. Vous y remarquerez l'autel de Neptune (Poséidon) Hippius, celui de Minerve (Athéna) Hippia, le monument héroïque de Pirithoüs et de Thésée, celui d'Œdipe et celui d'Adraste. Le bois sacré de Neptune (Poséidon) et son temple, furent brûlés par Antigone, dans une irruption qu'il fit dans l'Attique, que son armée avait déjà ravagée d'autres fois.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Λ'.

Ἔρως καί Ἀντέρως. Πλάτωνος μνῆμα. Πύργος Τίμωνος. Κολωνὸς Ἵππιος.

(1) Πρὸ δὲ τῆς ἐσόδου τῆς ἐς Ἀκαδημίαν ἐστὶ βωμὸς Ἔρωτος ἔχων ἐπίγραμμα, ὡς Χάρμος Ἀθηναίων πρῶτος Ἔρωτι ἀναθείη. Τὸν δὲ ἐν πόλει βωμὸν καλούμενον Ἀντέρωτος ἀνάθημα εἶναι λέγουσι μετοίκων, ὅτι Μέλης Ἀθηναῖος μέτοικον ἄνδρα Τιμαγόραν ἐρασθέντα ἀτιμάζων, ἀφεῖναι κατὰ τῆς πέτρας αὑτὸν ἐκέλευσεν, ἐς τὸ ὑψηλότατον αὐτῆς ἀνελθόντα. Τιμαγόρας δὲ ἄρα καὶ ψυχῆς εἶχεν ἀφειδῶς, καὶ πάντα ὁμοίως κελεύοντι ἤθελε χαρίζεσθαι τῷ μειρακίῳ, καὶ δὴ καὶ φέρων ἑαυτὸν ἀφῆκε. Μέλητα δέ, ὡς ἀποθανόντα εἶδε Τιμαγόραν, ἐς τοσοῦτο μετανοίας ἐλθεῖν, ὡς πεσεῖν τε ἀπὸ τῆς πέτρας τῆς αὐτῆς· καὶ οὕτως ἀφεὶς αὑτὸν ἐτελεύτησε. Καὶ τὸ ἐντεῦθεν δαίμονα Ἀντέρωτα τὸν ἀλάστορα τὸν Τιμαγόρου κατέστη τοῖς μετοίκοις νομίζειν.

(2) Ἐν Ἀκαδημίᾳ δέ ἐστι Προμηθέως βωμός, καὶ θέουσιν ἀπ᾽ αὐτοῦ πρὸς τὴν πόλιν ἔχοντες καιομένας λαμπάδας· τὸ δὲ ἀγώνισμα ὁμοῦ τῷ δρόμῳ φυλάξαι τὴν δᾷδα ἔτι καιομένην ἐστίν, ἀποσβεσθείσης δὲ οὐδὲν ἔτι τῆς νίκης τῷ πρώτῳ, δευτέρῳ δὲ ἀντ᾽ αὐτοῦ μέτεστιν· εἰ δὲ μηδὲ τούτῳ καίοιτο, ὁ τρίτος ἐστὶν ὁ κρατῶν. Εἰ δὲ καὶ πᾶσιν ἀποσβεσθείη, οὐδείς ἐστιν, ὅτῳ καταλείπεται ἡ νίκη. Ἔστι δὲ Μουσῶν τε βωμὸς καὶ ἕτερος Ἑρμοῦ καὶ ἔνδον, [τὸ μὲν] Ἀθηνᾶς, τὸν δὲ Ἡρακλέους ἐποίησαν. Καὶ φυτόν ἐστιν ἐλαίας, δεύτερον τοῦτο λεγόμενον φανῆναι.

(3) Ἀκαδημίας δὲ οὐ πόρρω Πλάτωνος μνῆμά ἐστιν, ᾧ προεσήμαινεν ὁ θεὸς ἄριστον τὰ ἐς φιλοσοφίαν ἔσεσθαι· προεσήμαινε δὲ οὕτω. Σωκράτης τῇ προτέρᾳ νυκτὶ, ἢ Πλάτων ἔμελλεν ἔσεσθαί οἱ μαθητὴς, ἐσπτῆναί οἱ κύκνον ἐς τὸν κόλπον εἶδεν ὄνειρον· ἔστι δὲ κύκνῳ τῷ ὄρνιθι μουσικῆς δόξα, ὅτι Λιγύων τῶν Ἠριδανοῦ πέραν ὑπὲρ γῆς τῆς Κελτικῆς Κύκνον ἄνδρα μουσικὸν γενέσθαι βασιλέα φασί, τελευτήσαντα δὲ Ἀπόλλωνος γνώμῃ μεταβαλεῖν λέγουσιν αὐτὸν ἐς τὸν ὄρνιθα. Ἐγὼ δὲ βασιλεῦσαι μὲν πείθομαι Λίγυσιν ἄνδρα μουσικόν, γενέσθαι δέ μοι ἄπιστον ὄρνιθα ἀπ᾽ ἀνδρός.

(4) Κατὰ τοῦτο τῆς χώρας, φαίνεται πύργος Τίμωνος, ὃς μόνος οἶδε μηδένα τρόπον εὐδαίμονα εἶναι γενέσθαι, πλὴν τοὺς ἄλλους φεύγοντα ἀνθρώπους· δείκνυται δὲ καὶ χῶρος καλούμενος κολωνὸς ἵππιος, ἔνθα τῆς Ἀττικῆς πρῶτον ἐλθεῖν λέγουσιν Οἰδίποδα· διάφορα μὲν καὶ ταῦτα τῇ Ὁμήρου ποιήσει· λέγουσι δ᾽ οὖν - , καὶ βωμὸς Ποσειδῶνος Ἱππίου, καὶ Ἀθηνᾶς Ἱππίας, ἡρῷον δὲ Πειρίθου καὶ Θησέως, Οἰδίποδός τε καὶ Ἀδράστου. Τὸ δὲ ἄλσος τοῦ Ποσειδῶνος καὶ τὸν ναὸν ἐνέπρησεν Ἀντίγονος ἐσβαλών, καὶ ἄλλοτε στρατιᾷ κακώσας Ἀθηναίοις τὴν γῆν.

 

 

CHAPITRE XXXI.

Bourgs. Prémices des Hyperboréens. Monument d'Erysichthon, de Cranaüs et d'Ion.

1. Les petits bourgs de l'Attique se sont formés comme au hasard. Voici ce qu'ils offrent de plus remarquable. On voit chez les Alimusiens, un temple de Cérès (Déméter) Thesmophore et de sa fille, à Zoster, près de la mer, des autels dédiés à Minerve (Athéna), à Apollon, à Diane (Artémis) et à Latone. C'est là, disent les gens du pays, que Latone sentant ses couches approcher, délia sa ceinture, ce qui fit donner à cet endroit le nom de Zoster ; ils ne disent cependant pas qu'elle y soit accouchée. Les Prospaltiens ont aussi un temple de Cérès (Déméter) et de sa fille. Il y en a un de la Mère des dieux à Anagyre. On rend à Céphale un culte très solennel aux Dioscures, que les habitants nomment les grands dieux.

2. On voit à Prasies un temple d'Apollon, où arrivent, dit-on, les prémices des Hyperboréens. Ce peuple les transmet aux Arimaspes, qui les remettent aux Issédons ; les Scythes les reçoivent de ces derniers, et les portent à Sinope, d'où elles arrivent à Prasies, par le moyen des Grecs ; de là, les Athéniens les portent à Délos. Ces prémices sont enveloppées dans de la paille de froment, et personne ne sait en quoi elles consistent. On voit aussi à Prasies le tombeau d'Erysichthon, qui revenant des fêtes de Délos, mourut dans la traversée.

3. J'ai déjà dit que Cranaüs, roi d'Athènes, fut détrôné par Amphictyon, son gendre ; il s'enfuit, dit-on, avec ses troupes à Lamptrée où il mourut ; il y fut enterré, et les habitants de Lamptrée montrent encore maintenant le tombeau de Cranaüs. Ion, fils de Xuthus, demeura aussi quelque temps chez les Athéniens, et les commanda dans une guerre contre les Éleusiniens ; son tombeau est à Potamus, du moins suivant la tradition vulgaire.

4. On voit à Phlyes les autels d'Apollon Dionysodotos, de Diane (Artémis) Sélasphoros, de Bacchus (Dionysos) Anthius, des nymphes Isménides et de la Terre, nommée dans le pays la Grande Déesse ; et dans un autre temple les autels de Cérès (Déméter) Anèsidôras, de Jupiter (Zeus) Ctésias, de Minerve (Athéna) Tithrone, de Coré Protogone (la fille première née), et des déesses connues sous le nom de Semné (Sévères). A Myrrhinonte, Colénis a une statue en bois, et les Athmonéens adorent Diane (Artémis) Amarysia.

5. J'ai questionné les exégètes du pays sur ces deux noms ; comme ils ne m'ont rien appris de positif, voici ce que j'ai conjecturé. Amarynthe est une ville de l'Eubée, où l'on adore Diane (Artémis) Amarysia, les Athéniens eux-mêmes célèbrent en son honneur une fête avec non moins de pompe que les Eubéens, et c'est de là qu'est venu, je pense, le surnom de celle que les Athéniens ont en vénération. Quant à Colénis, qu'on adore à Myrrhinonte, je crois qu'elle a pris son nom de Colénus. J'ai déjà dit que suivant la tradition de plusieurs bourgs, il y avait eu des rois dans l'Attique avant Cécrops, et les Myrrhinusiens prétendent que Colénus en était un.

6. Les Acharniens forment aussi un bourg, ils rendent un culte à Apollon Agyéus et à Hercule. Ils ont chez eux un autel de Minerve (Athéna) Hygiéa ; ils donnent à cette déesse le surnom d'Hippia ; et à Bacchus (Dionysos) celui de Melpomène (chantant), ainsi que celui de Cissus (lierre), et ils disent que leur pays est le premier où cette plante ait paru.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΑ'.

Δῆμοι. Ὑπερβορέων ἀπαρχαί. Ἐρυσίχθονος, Κραναοῦ, Ἴωνος μνήματα.

(1) Δῆμοι δὲ οἱ μικροὶ τῆς Ἀττικῆς, ὡς ἔτυχεν ἕκαστος οἰκισθείς. Ἃ δὲ εὶς μνήμην παρείχοντο, Ἀλιμουσίοις μὲν Θεσμοφόρου Δήμητρος, καὶ Κόρης ἐστὶν ἱερόν· ἐν Ζωστῆρι δὲ ἐπὶ θαλάσσης καὶ βωμὸς Ἀθηνᾶς, καὶ Ἀπόλλωνος, καὶ Ἀρτέμιδος, καὶ Λητοῦς. Τεκεῖν μὲν οὖν Λητὼ τοὺς παῖδας ἐνταῦθα οὔ φασι, λύσασθαι δὲ τὸν ζωστῆρα ὡς τεξομένην, καὶ τῷ χωρίῳ διὰ τοῦτο γενέσθαι τὸ ὄνομα. Προσπαλτίοις δέ ἐστι καὶ τούτοις Κόρης καὶ Δήμητρος ἱερόν, Ἀναγυρασίοις δὲ Μητρὸς θεῶν ἱερόν· Κεφαλῆσι δὲ οἱ Διόσκουροι νομίζονται μάλιστα, Μεγάλους γὰρ σφᾶς οἱ ταύτῃ θεοὺς ὀνομάζουσιν.

(2) Ἐν δὲ Πρασιεῦσιν Ἀπόλλωνός ἐστι ναός· ἐνταῦθα τὰς Ὑπερβορέων ἀπαρχὰς ἰέναι λέγεται, παραδιδόναι δὲ αὐτὰς Ὑπερβορέους μὲν Ἀριμασποῖς, Ἀριμασποὺς δ᾽ Ἰσσηδόσι, παρὰ δὲ τούτων Σκύθας ἐς Σινώπην κομίζειν, ἐντεῦθεν δὲ φέρεσθαι διὰ Ἑλλήνων ἐς Πρασιάς, Ἀθηναίους δὲ εἶναι τοὺς ἐς Δῆλον ἄγοντας· τὰς δὲ ἀπαρχὰς κεκρύφθαι μὲν ἐν καλάμῃ πυρῶν, γινώσκεσθαι δὲ ὑπ᾽ οὐδένων. Ἔστι δὲ μνῆμα ἐπὶ Πρασιαῖς Ἐρυσίχθονος, ὃς ἐκομίζετο ὀπίσω μετὰ τὴν θεωρίαν ἐκ Δήλου, γενομένης οἱ κατὰ τὸν πλοῦν τῆς τελευτῆς.

(3) Κραναὸν δὲ τὸν βασιλεύσαντα Ἀθηναίων, ὅτι μὲν ἐξέβαλεν Ἀμφικτύων κηδεστὴν ὄντα, ἔτι πρότερον εἴρηταί μοι. Φυγόντα δὲ αὐτὸν σὺν τοῖς στασιώταις ἐς τὸν δῆμον τὸν Λαμπτρέα, ἀποθανεῖν τε αὐτοῦ καὶ ταφῆναί λέγουσι, καὶ ἔστι καὶ ἐς ἐμὲ καὶ ἐν τοῖς Λαμπτρεῦσι Κραναοῦ μνῆμα. Ἴωνος δὲ τοῦ Ξούθου (καὶ γὰρ οὗτος ᾤκησε παρὰ Ἀθηναίοις, καὶ Ἀθηναίων ἐπὶ τοῦ πολέμου τοῦ πρὸς Ἐλευσινίους ἐπολεμάρχησε) τάφος ἐν Ποταμοῖς ἐστι τῆς χώρας.

(4) Ταῦτα μὲν δὴ οὕτω λέγεται. Φλυεῦσι δέ εἰσι καὶ Μυρρινουσίοις, τοῖς μὲν Ἀπόλλωνος Διονυσοδότου καὶ Ἀρτέμιδος Σελασφόρου βωμοὶ, Διονύσου τε Ἀνθίου, καὶ νυμφῶν Ἰσμηνίδων, καὶ Γῆς, ἣν Μεγάλην θεὸν ὀνομάζουσι. Ναὸς δὲ ἕτερος ἔχει βωμοὺς Δήμητρος Ἀνησιδώρας, Διὸς Κτησίου, καὶ Τιθρωνῆς Ἀθηνᾶς, καὶ Κόρης Πρωτογόνης, καὶ Σεμνῶν ὀνομαζομένων θεῶν. Τὸ δὲ ἐν Μυρρινοῦντι ξόανόν ἐστι Κολαινίδος. Ἀθμονεῖς δὲ τιμῶσιν Ἀμαρυσίαν Ἄρτεμιν.

(5) Πυνθανόμενος δὲ σαφὲς οὐδὲν ἐς αὐτὰς ἐπισταμένους τοὺς ἐξηγητὰς εὗρον, αὐτὸς δὲ συμβάλλομαι τῇδε. Ἔστιν Ἀμάρυνθος ἐν Εὐβοίᾳ· καὶ γὰρ οἱ ταύτῃ τιμῶσιν Ἀμαρυσίαν· ἑορτὴν δὲ καὶ Ἀθηναῖοι τῆς Ἀμαρυσίας ἄγουσιν, οὐδέν τι Εὐβοέων ἀφανέστερον· ταύτῃ μὲν γενέσθαι τὸ ὄνομα ἐπὶ τούτῳ παρὰ Ἀθμονεῦσιν ἡγοῦμαι· τὴν δὲ ἐν Μυρρινοῦντι Κολαινίδα ἀπὸ Κολαίνου καλεῖσθαι. Γέγραπται δ᾽ ἤδη μοι, τῶν ἐν τοῖς δήμοις φάναι πολλοὺς, ὡς καὶ πρὸ τῆς ἀρχῆς ἐβασιλεύοντο τῆς Κέκροπος. Ἔστι δὲ ὁ Κόλαινος ἀνδρὸς ὄνομα, πρότερον ἢ Κέκροψ ἐβασίλευσεν, ὡς οἱ Μυρρινούσιοι λέγουσιν, ἄρξαντος.

(6) Ἔστι δὲ Ἀχαρναὶ δῆμος· οὗτοι θεῶν Ἀπόλλωνα τιμῶσιν Ἀγυιέα καὶ Ἡρακλέα. Καὶ Ἀθηνᾶς βωμός ἐστιν Ὑγείας· τὴν δ᾽ Ἱππίαν Ἀθηνᾶν ὀνομάζουσι καὶ Διόνυσον Μελπόμενον καὶ Κισσὸν τὸν αὐτὸν θεόν, τὸν κισσὸν τὸ φυτὸν ἐνταῦθα πρῶτον φανῆναι λέγοντες.

 

CHAPITRE XXXII.

Montagnes de l'Attique. Statues de dieux. Marathon. Fontaine Macarie.

1. Les montagnes de l'Attique sont, le Pentélique, célèbre par ses carrières de marbre ; le Parnès, où l'on va chasser aux sangliers et aux ours, et le mont Hymette, lieu le plus propre qu'on connaisse à l'éducation des abeilles, excepté cependant le pays des Halizons, où elles sont si familières qu'elles suivent les hommes dans les pâturages. Elles sont libres, on ne les renferme point dans des ruches, mais elles travaillent où il leur plaît, et leur ouvrage est si bien lié, qu'il est impossible de séparer la cire du miel. Les Athéniens ont érigé des statues de dieux jusque sur ces montagnes ;

2. à savoir celle de Minerve (Athéna), sur le Pentélique ; celle de Jupiter (Zeus)Hymettien, sur le mont Hymette, où l'on voit aussi les autels de Jupiter (Zeus) Ombrius (pluvieux) et d'Apollon Proopsius (très en vue). Il y a sur le Parnès une statue en bronze de Jupiter (Zeus) Parnésien, un autel de Jupiter (Zeus) Sémaléos (qui donne des présages) et un autre autel sur lequel on sacrifie à Jupiter (Zeus), surnommé tantôt Ombrius, tantôt Apémius (qui préserve de la souffrance) ; dans l'Attique est encore le mont Anchesmus, peu élevé, sur lequel se trouve une statue de Jupiter (Zeus) Anchesmus.

3. Avant d'en venir à la description des îles, je vais encore parler de ce qui se voit dans les bourgs.

Marathon est à une égale distance d'Athènes et de Carystos, ville de l'Eubée ; c'est là qu'abordèrent les Barbares quand ils envahirent l'Attique ; ils y furent défaits, et perdirent même quelques uns de leurs vaisseaux en se retirant. Les Athéniens qui furent tués en cette occasion, ont été enterrés à Marathon même, et des cippes placés sur leurs tombeaux indiquent le nom de chacun d'eux, et celui de leurs tribus. Un tombeau particulier a été érigé aux Béotiens de Platées, et un autre aux esclaves qui combattirent pour la première fois en cette occasion.

4. Miltiade, fils de Cimon, a aussi son tombeau à part ; il ne fut pas tué dans le combat, et mourut dans la suite après que les Athéniens lui eurent fait son procès, pour avoir échoué dans son expédition contre Paros. On entend toutes les nuits à Marathon des hennissements de chevaux, et un bruit pareil à celui que font des combattants. Ceux qui n'y viennent que par pure curiosité ne s'en trouvent pas bien ; mais ceux qui, n'ayant entendu parler de rien, passent là par hasard, n'ont rien à craindre du courroux des esprits. Les Marathoniens donnent le nom de héros à ceux qui ont péri dans ce combat, et les honorent comme tels, ainsi que Marathon, de qui leur bourg a pris son nom, et Hercule, auquel ils ont, disent-ils, rendu les honneurs divins avant tous les autres Grecs.

5. Ils racontent aussi qu'un personnage qui avait l'air et le costume d'un paysan, se trouva au combat, et tua beaucoup de Mèdes avec un soc de charrue. Il disparut ensuite, et Apollon, consulté à son sujet par les Athéniens, leur ordonna de rendre des honneurs au héros Echetléus, mais il ne leur donna pas d'autres éclaircissements. On a érigé sur le champ de bataille même, un trophée de marbre blanc. Les Athéniens donnèrent aussi, à ce qu'ils disent, la sépulture aux Mèdes, regardant comme un devoir sacré de couvrir de terre les corps humains. Je n'ai cependant pas pu trouver leur tombeau, et on ne remarque aucun amas de terre ni aucun autre signe qui puisse le faire reconnaître ; on les jeta sans doute pêle-mêle dans une grande fosse.

6. Vous verrez à Marathon la fontaine Macarie, et voici ce qu'on en raconte. Hercule s'étant enfui de Tirynthe à cause d'Eurysthée alla demeurer chez son ami Céyx, roi de Trachine ; lorsque Hercule eut quitté le séjour des mortels, Eurysthée voulut se faire livrer les enfants de ce héros. Céyx les fit partir pour Athènes, en leur disant qu'il était trop faible pour les défendre, mais qu'ils trouveraient dans Thésée un protecteur tel qu'ils pouvaient le souhaiter. Ils se présentèrent à lui comme suppliants, et Thésée n'ayant pas voulu les livrer, Eurysthée lui déclara la guerre : c'est la première qui ait éclaté entre les Péloponnésiens et les Athéniens. On raconte qu'un oracle avait prédit à ces derniers, qu'ils ne pouvaient pas espérer la victoire, à moins qu'un des enfants d'Hercule ne se dévouât volontairement à la mort. Alors Macaria, fille d'Hercule et de Déjanire, s'étant tuée elle-même, assura la victoire aux Athéniens, et on donna son nom à la fontaine dont il s'agit.

7. Il y a aussi à Marathon un lac très marécageux, où beaucoup de Barbares se précipitèrent en fuyant, faute de connaître le pays, et c'est là, dit-on, que périt la plus grande partie de cette troupe. Au-dessus de ce lac ; sont les mangeoires en marbre des chevaux d'Artapherne, et on voit sur le rocher des vestiges de sa tente. Il sort de ce lac un fleuve dont l'eau, dans le voisinage même du lac, est très bonne pour abreuver les bestiaux, mais vers son embouchure dans la mer elle devient salée, et se remplit de poissons de mer. En avançant un peu dans la plaine, vous trouvez la montagne de Pan, et une grotte qui mérite d'être vue. L'entrée en est fort étroite, mais en avançant vous trouvez des chambres, des bains, et ce qu'on nomme le troupeau de Pan ; ce sont des rochers qui ont pour la plupart, la figure de chèvres.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΒ'.

Ὄρη τῆς Ἀττικῆς. Θεῶν ἀγάλματα. Μαραθών. Μακαρία πηγή.

(1) Ὄρη δὲ Ἀθηναίοις ἐστὶ Πεντελικὸν, ἔνθα λιθοτομίαι· καὶ Πάρνης παρεχομένη θήραν συῶν ἀγρίων καὶ ἄρκτων· καὶ Ὑμηττὸς, ὃς φύει νομὰς μελίσσαις ἐπιτηδειοτάτας πλὴν τῆς Ἀλαζώνων. Ἀλαζῶσι γὰρ συνήθεις ὁμοῦ τοῖς ἄλλοις ἐς νομὰς ἰοῦσιν εἰσὶν ἄφετοι καὶ μέλισσαι, οὐδὲ σφᾶς ἐς σίμβλους καθείρξαντες ἔχουσιν· αἱ δὲ ἐργάζονταί τε ὡς ἔτυχον τῆς χώρας, καὶ συμφυὲς τὸ ἔργον αὐταῖς ἐστιν, ἰδίᾳ δὲ οὔτε κηρὸν, οὔτε μέλι ἀπ᾽ αὐτοῦ ποιήσεις. τοῦτο μὲν τοιοῦτόν ἐστιν. Ἀθηναίοις δὲ τὰ ὄρη καὶ θεῶν ἀγάλματα ἔχει·

(2) Πεντελῆσι μὲν Ἀθηνᾶς, ἐν Ὑμηττῷ δὲ ἄγαλμά ἐστιν Ὑμηττίου Διός· βωμοὶ δὲ καὶ Ὀμβρίου Διὸς καὶ Ἀπόλλωνός εἰσι Προοψίου. Καὶ ἐν Πάρνηθι, Παρνήθιος Ζεὺς χαλκοῦς ἐστι, καὶ βωμὸς Σημαλέου Διός· ἔστι δὲ ἐν τῇ Πάρνηθι καὶ ἄλλος βωμός· θύουσι δὲ ἐπ᾽ αὐτοῦ, τοτὲ μὲν Ὄμβριον, τοτὲ δὲ Ἀπήμιον καλοῦντες Δία. Καὶ Ἀγχεσμὸς ὄρος ἐστὶν οὐ μέγα καὶ Διὸς ἄγαλμα Ἀγχεσμίου.

(3) Πρὶν δὲ ἢ τῶν νήσων ἐς ἀφήγησιν τραπέσθαι, τὰ ἐς τοὺς δήμους ἔχοντα αὖθις ἐπέξειμι.

Δῆμός ἐστι Μαραθὼν, ἴσον τῆς πόλεως τῶν Ἀθηναίων ἀπέχων, καὶ Καρύστου τῆς ἐν Εὐβοίᾳ. Ταύτῃ τῆς Ἀττικῆς ἔσχον οἱ βάρβαροι, καὶ μάχῃ τε ἐκρατήθησαν, καί τινας, ὡς ἀνήγοντο, ἀπώλεσαν τῶν νεῶν. Τάφος δὲ ἐν τῷ πεδίῳ Ἀθηναίων ἐστίν, ἐπὶ δὲ αὐτῷ στῆλαι τὰ ὀνόματα τῶν ἀποθανόντων κατὰ φυλὰς ἑκάστων ἔχουσαι· καὶ ἕτερος Πλαταιεῦσι Βοιωτῶν, καὶ δούλοις· ἐμαχέσαντο γὰρ καὶ δοῦλοι τότε πρῶτον.

(4) Καὶ ἀνδρός ἐστιν ἰδίᾳ μνῆμα Μιλτιάδου τοῦ Κίμωνος, συμβάσης ὕστερόν οἱ τῆς τελευτῆς, Πάρου τε ἁμαρτόντι, καὶ δι᾽ αὐτὸ ἐς κρίσιν Ἀθηναίοις καταστάντι. Ἐνταῦθα ἀνὰ πᾶσαν νύκτα καὶ ἵππων χρεμετιζόντων καὶ ἀνδρῶν μαχομένων ἔστιν αἰσθέσθαι· καταστῆναι δὲ ἐς ἐναργῆ θέαν, ἐπίτηδες μὲν, οὐκ ἔστιν ὅτῳ συνήνεγκεν, ἀνηκόῳ δὲ ὄντι καὶ ἄλλως συμβάντι, οὐκ ἔστιν ἐκ τῶν δαιμόνων ὀργή. Σέβονται δὲ οἱ Μαραθώνιοι, τούτους τε οἳ παρὰ τὴν μάχην ἀπέθανον ἥρωας ὀνομάζοντες καὶ Μαραθῶνα ἀφ᾽ οὗ τῷ δήμῳ τὸ ὄνομά ἐστι καὶ Ἡρακλέα, φάμενοι πρώτοις Ἑλλήνων σφίσιν Ἡρακλέα θεὸν νομισθῆναι.

(5) Συνέβη δὲ ὡς λέγουσιν ἄνδρα ἐν τῇ μάχῃ παρεῖναι τὸ εἶδος καὶ τὴν σκευὴν ἄγροικον· οὗτος τῶν βαρβάρων πολλοὺς καταφονεύσας ἀρότρῳ μετὰ τὸ ἔργον ἦν ἀφανής· ἐρομένοις δὲ Ἀθηναίοις ἄλλο μὲν ὁ θεὸς ἐς αὐτὸν ἔχρησεν οὐδέν, τιμᾷν δὲ Ἐχετλαῖον ἐκέλευσεν ἥρωα. Πεποίηται δὲ καὶ τρόπαιον λίθου λευκοῦ. Τοὺς δὲ Μήδους Ἀθηναῖοι μὲν θάψαι λέγουσιν, ὡς πάντως ὅσιον ἀνθρώπου νεκρὸν γῇ κρύψαι, τάφον δὲ οὐδένα εὑρεῖν ἐδυνάμην· οὔτε γὰρ χῶμα, οὔτε ἄλλο σημεῖον ἦν ἰδεῖν· ἐς ὄρυγμα δὲ φέροντες σφᾶς ὡς τύχοιεν, ἐσέβαλον.

(6) Ἔστι δὲ ἐν τῷ Μαραθῶνι πηγὴ καλουμένη Μακαρία, καὶ τοιάδε ἐς αὐτὴν λέγουσιν. Ἡρακλῆς ὡς ἐκ Τίρυνθος ἔφευγεν Εὐρυσθέα, παρὰ Κήυκα φίλον ὄντα μετοικίζεται βασιλεύοντα Τραχῖνος. Ἐπεὶ δὲ ἀπελθόντος ἐξ ἀνθρώπων Ἡρακλέους, ἐξῄτει τοὺς παῖδας Εὐρυσθεύς, ἐς Ἀθήνας πέμπει σφᾶς ὁ Τραχίνιος, ἀσθένειάν τε λέγων τὴν αὑτοῦ, καὶ Θησέα οὐκ ἀδύνατον εἶναι τιμωρεῖν. Ἀφικόμενοι δὲ οἱ παῖδες ἱκέται, πρῶτον τότε Πελοποννησίοις ποιοῦσι πόλεμον πρὸς Ἀθηναίους, Θησέως σφᾶς οὐκ ἐκδόντος αἰτοῦντι Εὐρυσθεῖ. Λέγουσι δὲ Ἀθηναίοις γενέσθαι χρησμὸν τῶν παίδων ἀποθανεῖν χρῆναι τῶν Ἡρακλέους τινὰ ἐθελοντήν, ἐπεὶ ἄλλως γε οὐκ εἶναι νίκην σφίσιν. Ἐνταῦθα Μακαρία, Δηιανείρας καὶ Ἡρακλέους θυγάτηρ, ἀποσφάξασα ἑαυτὴν ἔδωκεν Ἀθηναίοις τε κρατῆσαι τῷ πολέμῳ, καὶ τῇ πηγῇ τὸ ὄνομα ἀφ᾽ αὑτῆς.

(7) Ἔστι δὲ ἐν τῷ Μαραθῶνι λίμνη τὰ πολλὰ ἑλώδης· ἐς ταύτην ἀπειρίᾳ τῶν ὁδῶν φεύγοντες ἐσπίπτουσιν οἱ βάρβαροι, καί σφισι τὸν φόνον τὸν πολὺν ἐπὶ τούτῳ συμβῆναι λέγουσιν. Ὑπὲρ δὲ τὴν λίμνην φάτναι εἰσὶ λίθου τῶν ἵππων τῶν Ἀρταφέρνους, καὶ σημεῖα ἐν πέτραις σκηνῆς. Ῥεῖ δὲ καὶ ποταμὸς ἐκ τῆς λίμνης, τὰ μὲν πρὸς αὐτῇ τῇ λίμνῃ, βοσκήμασιν ὕδωρ ἐπιτήδειον παρεχόμενος, κατὰ δὲ τὴν ἐκβολὴν τὴν ἐς τὸ πέλαγος, ἁλμυρὸς ἤδη γίνεται, καὶ ἰχθύων τῶν θαλασσίων πλήρης. Ὀλίγον δὲ ἀπωτέρω τοῦ πεδίου Πανός ἐστιν ὄρος, καὶ σπήλαιον θέας ἄξιον· ἔσοδος μὲν ἐς αὐτὸ στενή, παρελθοῦσι δέ εἰσιν οἶκοι καὶ λουτρὰ καὶ καλούμενον Πανὸς αἰπόλιον, πέτραι τὰ πολλὰ αἰξὶν εἰκασμέναι.

 

 

CHAPITRE XXXIII.

Brauron. Rhamnuse et le temple de Némésis.

1. Le bourg de Brauron est à quelque distance de Marathon. On dit qu'Iphigénie, fille d'Agamemnon, y débarqua à son retour de la Tauride, d'où elle avait pris la fuite, emportant la statue de Diane (Artémis) ; on ajoute qu'ayant laissé cette statue à Brauron, elle se rendit à Athènes et ensuite à Argos. La statue en bois de Diane (Artémis) qu'on voit à Brauron, est aussi fort ancienne, mais je dirai dans un autre lieu, où se trouve, à ce que je crois, celle qui fut enlevée aux Barbares de la Tauride.

2. Rhamnouse est à soixante stades tout au plus de Marathon, en suivant la route qui conduit à Orope le long de la côte : les maisons des habitants sont sur le bord de la mer. Le temple de Némésis est un peu au-dessus, à quelque distance du rivage. Il n'y a pas de divinité plus implacable pour ceux qui abusent insolemment de leur pouvoir ; et son courroux se manifesta, à ce qu'il me semble, d'une manière bien évidente envers les barbares qui débarquèrent à Marathon. N'imaginant pas qu'Athènes pût leur résister, ils avaient apporté pour ériger un trophée, un bloc de marbre,

3. dont Phidias se servit pour faire la statue de Némésis. Elle a sur la tête une couronne ornée de petites figures, représentant des cerfs et des Victoires ; elle tient de la main gauche une branche de pommier, et de la droite un vase sur lequel sont sculptés des Éthiopiens. Je ne conçois guère pourquoi Phidias les a placés là, et je n'ai point été satisfait de l'explication que m'ont donnée ceux qui croient le savoir ; ils prétendent que ces Éthiopiens sont là pour désigner le fleuve Océan, père de Némésis, sur les bords duquel il y a des Éthiopiens.

4. Mais l'Océan n'est pas un fleuve, c'est la plus reculée de toutes les mers navigables, ses côtes sont habitées par les Celtes et les Ibères, et l'on y trouve une île nommée la Bretagne. Parmi les Éthiopiens qui demeurent au-dessus de Syéné, les plus éloignés sont les Ichtyophages, qui habitent les bords de la mer Érythrée, autour d'un golfe qui porte leur nom ; ceux de Méroé et de la plaine Éthiopique, sont les plus renommés par leur équité et on voit chez eux la table du Soleil ; mais il n'y a point de mer dans leur pays, et ils n'ont pas d'autre fleuve que le Nil.

5. Nous connaissons d'autres Éthiopiens voisins des Maures et dont le pays s'étend jusqu'à celui des Nasamons. Ces Nasamons, qui connaissent, disent-ils, les mesures de la terre, donnent le nom de Loxites aux peuples nommés Atlantes par Hérodote, et qui habitent les extrémités de la Libye vers le mont Atlas ; ils ne sèment rien et vivent de raisins sauvages. Il n'y a de fleuve ni chez ces Éthiopiens, ni chez les Nasamons. Car les eaux qui, vers le mont Atlas forment trois courants, sont bientôt entièrement absorbées par les sables. Les Éthiopiens ne sont donc voisins ni de l'Océan ni d'aucun fleuve.

6. Cette eau, qui sort du mont Atlas, est trouble, et on y trouve, vers la source même, des crocodiles qui n'ont pas moins d'une coudée de long et se plongent dans l'eau à l'approche des hommes. Beaucoup de personnes pensent que ces courants après avoir traversé les sables, reparaissent de nouveau et forment le Nil. L'Atlas est si élevé, qu'on dit que son sommet touche le ciel, mais les eaux qui s'y amassent et les arbres qui y croissent de toutes parts, le rendent inaccessible. Il n'est connu que du côté du pays des Nasamons, car je ne crois pas qu'on en ait jamais, approché par mer. Mais en voilà assez sur cet article.

7. Cette statue de Némésis est sans ailes, ainsi que les autres anciennes statues de cette déesse. J'ai cependant appris dans la suite que les Némésis en bois qu'on a dans la plus haute vénération à Smyrne, sont ailées. Cette déesse exerçant principalement son empire, sur ceux qui deviennent amoureux, les Smyrnéens ont cru devoir lui donner des ailes comme à l'Amour. Je vais passer aux bas reliefs sculptés sur la base de cette statue. Je dirai d'abord pour en faciliter l'intelligence, qu'Hélène était, suivant les Grecs, fille de Némésis, et que Léda fut sa nourrice et l'éleva. Mais ils s'accordent tous à lui donner pour père Jupiter (Zeus) et non Tyndarée.

8. Phidias, en conséquence de cette tradition, a représenté sur cette base, Léda conduisant Hélène à Némésis ; Tyndarée, ses fils, un homme avec un cheval, debout auprès d'eux, et qu'on nomme Hippéas ; Agamemnon, Ménélas et Pyrrhus, fils d'Achille, le premier mari d'Hermione, fille d'Hélène. Il n'y a pas mis Oreste, à cause de son attentat sur sa mère, Hermione ne cessa cependant pas de vivre avec lui ; elle en eut même un enfant. On voit encore sur cette base, Epochus et un autre jeune homme, ils étaient frères d'Œnoé, qui a donné son nom à l'un des bourgs de l'Attique. C'est tout ce que j'ai pu apprendre à leur sujet.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΔΓ'.

Βραυρών. ῾Ραμνοῦς. Νεμέσεώς ἱερόν.

(1) Μαραθῶνος δὲ ἀπέχει τῇ μὲν Βραυρών, ἔνθα Ἰφιγένειαν τὴν Ἀγαμέμνονος ἐκ Ταύρων φεύγουσαν, τὸ ἄγαλμα ἀγομένην τὸ Ἀρτέμιδος, ἀποβῆναι λέγουσι, καταλιποῦσαν δὲ τὸ ἄγαλμα ταύτῃ, καὶ ἐς Ἀθήνας, καὶ ὕστερον ἐς Ἄργος ἀφικέσθαι. Ξόανον μὲν δὴ καὶ αὐτόθι ἐστὶν Ἀρτέμιδος ἀρχαῖον. Τὸ δὲ ἐκ τῶν βαρβάρων οἵτινες κατὰ γνώμην ἔχουσι τὴν ἐμήν, ἐν ἑτέρῳ λόγῳ δηλώσω·

(2) Μαραθῶνος δὲ σταδίους μάλιστα ἑξήκοντα ἀπέχει ῾Ραμνοῦς τὴν παρὰ θάλασσαν ἰοῦσιν ἐς Ὠρωπόν. Καὶ αἱ μὲν οἰκήσεις ἐπὶ θαλάσσῃ τοῖς ἀνθρώποις εἰσί, μικρὸν δὲ ἀπὸ θαλάσσης ἄνω, Νεμέσεώς ἐστιν ἱερόν, ἣ θεῶν μάλιστα ἀνθρώποις ὑβρισταῖς ἐστιν ἀπαραίτητος. Δοκεῖ δὲ καὶ τοῖς ἀποβᾶσιν ἐς Μαραθῶνα τῶν βαρβάρων ἀπαντῆσαι μήνιμα ἐκ τῆς θεοῦ ταύτης· καταφρονήσαντες γὰρ σφισιν ἐμποδὼν εἶναι τὰς Ἀθήνας ἑλεῖν, λίθον Πάριον, ὡς ἐπ᾽ ἐξειργασμένοις ἦγον ἐς τροπαίου ποίησιν.

(3) Τοῦτον Φειδίας τὸν λίθον εἰργάσατο, ἄγαλμα μὲν εἶναι Νεμέσεως, τῇ κεφαλῇ δὲ ἔπεστι τῆς θεοῦ στέφανος, ἐλάφους ἔχων καὶ Νίκης ἀγάλματα οὐ μεγάλα· ταῖς δὲ χερσὶν ἔχει τῇ μὲν κλάδον μηλέας, τῆ δεξιᾷ δὲ φιάλην; Αἰθίοπες δὲ ἐπὶ τῇ φιάλῃ πεποίηνται. Συμβαλέσθαι δὲ τὸ ἐς τοὺς Αἰθίοπας, οὔτε αὐτὸς εἶχον, οὔτε ἀπεδεχόμην τῶν συνιέναι πειθομένων, οἳ πεποιῆσθαι σφᾶς ἐπὶ τῇ φιάλῃ φασὶ διὰ ποταμὸν Ὠκεανόν· οἰκεῖν γὰρ Αἰθίοπας ἐπ᾽ αὐτῷ, Νεμέσει δὲ εἶναι πατέρα Ὠκεανόν.

(4) Ὠκεανῷ γὰρ οὐ ποταμῷ, θαλάσσῃ δὲ ἐσχάτῃ τῆς ὑπὸ ἀνθρώπων πλεομένης, προσοικοῦσιν Ἴβηρες καὶ Κελτοί, καὶ νῆσον Ὠκεανὸς ἔχει τὴν Βρεττανῶν. Αἰθιόπων δὲ τῶν ὑπὲρ Συήνης ἐπὶ θάλασσαν ἔσχατοι τὴν Ἐρυθρὰν κατοικοῦσιν Ἰχθυοφάγοι, καὶ ὁ κόλπος ὃν περιοικοῦσιν, Ἰχθυοφάγων ὀνομάζεται· οἱ δὲ δικαιότατοι Μερόην πόλιν καὶ πεδίον Αἰθιοπικὸν καλούμενον οἰκοῦσιν· οὗτοι καὶ τὴν ἡλίου τράπεζάν εἰσιν οἱ δεικνύντες· οὐδέ σφισιν ἔστιν οὔτε θάλασσα οὔτε ποταμὸς ἄλλος γε ἢ Νεῖλος.

(5) Εἰσὶ δὲ καὶ ἄλλοι πρόσοικοι Μαύροις Αἰθίοπες, ἄχρι Νασαμώνων παρήκοντες. Νασαμῶνες γάρ, οὓς Ἄτλαντας Ἡρόδοτος οἶδεν, μέτρα φάμενοι γῆς εἰδέναι, Λοξίτας καλοῦσι Λιβύων, οἱ ἔσχατοι πρὸς Ἄτλαντι οἰκοῦσι, σπείροντες μὲν οὐδέν, ἀπὸ δὲ ἀμπέλων ζῶντες ἀγρίων. Ποταμὸς δὲ οὐδὲ τούτοις τοῖς Αἰθίοψιν οὐδὲ τοῖς Νασαμῶσίν ἐστιν οὐδείς· τὸ γὰρ πρὸς τῷ Ἄτλαντι ὕδωρ, τρισί παρεχόμενον ἀρχὰς ῥεύμασιν, οὐδὲν τῶν ῥευμάτων ποιεῖ ποταμόν, ἀλλὰ πᾶν ὁμοίως αὐτίκα ἔχει συλλαβοῦσα ἡ ψάμμος. Οὕτως Αἰθίοπες ποταμῷ γε οὐδενὶ προσοικοῦσιν Ὠκεανῷ.

(6) Τὸ δὲ ὕδωρ τὸ ἐκ τοῦ Ἄτλαντος θολερόν τέ ἐστι, καὶ πρὸς τῇ πηγῇ κροκόδειλοι πηχθαίων ἦσαν οὐκ ἐλάσσους, προσιόντων δὲ τῶν ἀνθρώπων κατεδύοντο ἐς τὴν πηγήν. Παρίστατο δὲ οὐκ ὀλίγοις τὸ ὕδωρ τοῦτο ἀναφαινόμενον αὖθις ἐκ τῆς ψάμμου ποιεῖν τὸν Νεῖλον Αἰγυπτίοις. Ὁ δὲ Ἄτλας ὑψηλὸν μέν ἐστιν οὕτως, ὥς τε καὶ λέγεται ταῖς κορυφαῖς ψαύειν τοῦ οὐρανοῦ, ἄβατον δὲ ὑπὸ ὕδατος καὶ δένδρων, ἃ διὰ παντὸς πέφυκε. Τὰ μὲν δὴ πρὸς τοὺς Νασαμῶνας αὐτοῦ γινώσκεται· τὰ δὲ ἐς τὸ πέλαγος, οὐδένα πω παραπλεύσαντα ἴσμεν.

(7) Τάδε μὲν ἐς τοσοῦτον εἰρήσθω. Πτερὰ δ᾽ ἔχον οὔτε τοῦτο τὸ ἄγαλμα Νεμέσεως, οὔτε ἄλλο πεποίηται τῶν ἀρχαίων. Ἐπειδή δὲ Σμυρναίοις τὰ ἁγιώτατα ξόανα ἔχει πτερά οἶδα ὕστερον, ἐπιφαίνεσθαι γὰρ τὴν θεὸν μάλιστα ἐπὶ τῷ ἐρᾶν ἐθέλουσιν, ἐπὶ τούτῳ Νεμέσει πτερὰ ὥσπερ Ἔρωτι ποιοῦσι. Νῦν δὲ ἤδη δίειμι, ὁπόσα ἐπὶ τῷ βάθρῳ τοῦ ἀγάλματός ἐστιν εἰργασμένα, τοσόνδε ἐς τὸ σαφὲς προδηλώσας. Ἑλένῃ Νέμεσιν μητέρα εἶναι λέγουσιν Ἕλληνες, Λήδαν δὲ μαστὸν ἐπισχεῖν αὐτῇ καὶ θρέψαι· πατέρα δὲ καὶ οὗτοι καὶ πάντες κατὰ ταὐτὰ Ἑλένης Δία, καὶ οὐ Τυνδάρεων εἶναι νομίζουσι.

(8) Ταῦτα ἀκηκοὼς Φειδίας πεποίηκεν Ἑλένην ὑπὸ Λήδας ἀγομένην παρὰ τὴν Νέμεσιν· πεποίηκε δὲ Τυνδάρεών τε καὶ τοὺς παῖδας, καὶ ἄνδρα σὺν ἵππῳ παρεστηκότα, Ἱππέα ὄνομα· ἔστι δὲ Ἀγαμέμνων, καὶ Μενέλαος, καὶ Πύρρος ὁ Ἀχιλλέως, πρῶτος οὗτος Ἑρμιόνην τὴν Ἑλένης γυναῖκα λαβών· Ὀρέστης δὲ διὰ τὸ ἐς τὴν μητέρα τόλμημα παρείθη, παραμεινάσης τε ἐς ἅπαν Ἑρμιόνης αὐτῷ, καὶ τεκούσης παῖδα. Ἑξῆς δὲ ἐπὶ τῷ βάθρῳ καὶ Ἔποχος καλούμενος, καὶ νεανίας ἐστὶν ἕτερος. Ἐς τούτους ἄλλο μὲν ἤκουσα οὐδέν, ἀδελφοὺς δὲ εἶναι σφᾶς Οἰνόης, ἀφ᾽ ἧς ἐστι τὸ ὄνομα τῷ δήμῳ.

  

 

CHAPITRE XXXIV.

Orope. Temple d'Amphiaraus.

1. Le pays d'Orope, situé entre l'Attique et Tanagras ; faisait autrefois partie de la Béotie ; il appartient maintenant aux Athéniens, qui, malgré des guerres continuelles au sujet de cette contrée, n'en ont la possession assurée, que depuis que Philippe la leur a donnée après avoir pris Thèbes. La ville est sur les bords de la mer et n'a rien qui mérite qu'on en parle. Le temple d'Amphiaraüs est à douze stades tout au plus de la ville.

2. On dit que ce héros ayant pris la fuite après la déroute des Argiens devant Thèbes fut englouti, avec son char, la terre s'étant ouverte sous ses pas. D'autres disent que cela arriva, non dans cet endroit, mais à Harma (le char) sur la route de Thèbes à Chalcis. Les Oropiens sont les premiers qui lui aient rendu les honneurs divins, et leur exemple fut bientôt suivi dans tout le reste de la Grèce. Je pourrais nommer d'autres mortels de ces temps-là, à qui les Grecs ont rendu les honneurs divins ; on a même consacré des villes à quelques-uns, comme Eléonte dans la Chersonèse à Protésilas, et Lébadie dans la Béotie à Trophoniou. Pour Amphiaraüs, les Oropiens lui ont érigé un temple, et une statue en marbre blanc, l'autel est divisé en plusieurs parties,

3. dont la première est consacrée à Hercule, à Jupiter (Zeus) et à Apollon Péon ; la seconde aux Héros et à leurs femmes ; la troisième, à Vesta (Hestia), à Mercure (Hermès), à Amphiaraüs et à Amphilochus l'un de ses fils, car Alcméon, à cause du meurtre d'Eriphyle, n'est admis à partager les honneurs divins ni dans le temple d'Amphiaraüs, ni dans celui d'Amphilochus. La quatrième partie de l'autel est consacrée à Vénus (Aphrodite), Panacée, Iasius, Hygiée et Minerve (Athéna) Péonia ; et la cinquième enfin, aux Nymphes, à Pan et aux fleuves Achéloüs et Céphise.

Les Athéniens ont aussi érigé dans leur ville un autel à Amphilochus, et il a dans la ville de Malles en Cilicie, un oracle, le plus véridique de ceux qui se sont conservés jusqu'à moi.

4. Il y a tout auprès du temple d'Orope, une fontaine qui porte le nom d'Amphiaraus ; on n'y offre point de sacrifices, et son eau ne sert ni pour les lustrations ni pour se laver les mains ; mais ceux qui ont été guéris de quelque maladie par les conseils de l'oracle, y jettent de l'or et de l'argent monnayés. Ce fut, dit-on, par là qu'Amphiaraüs sortit de la terre lorsqu'il eut été admis parmi les dieux. Iophon de Gnosse, l'un des exégètes, montrait des oracles en vers hexamètres qui étaient, disait-il, ceux qu'Amphiaraüs rendit aux Argiens lorsqu'ils allèrent assiéger Thèbes. La multitude tient opiniâtrement à ce qui la flatte ; mais la vérité est que dans les temps anciens, à l'exception de ceux qui étaient, dit-on, ravis hors d'eux-mêmes par Apollon, aucun devin ne rendait d'oracles proprement dits, mais il y en avait de très habiles à interpréter les songes, ou à tirer des présages du vol des oiseaux, ou à lire l'avenir dans les entrailles des victimes.

5. Je pense qu'Amphiaraüs s'était particulièrement livré à l'interprétation des songes, car c'est par des songes qu'il fait connaître l'avenir, depuis qu'il est au rang des dieux. Celui qui veut le consulter, se purifie d'abord, par un sacrifice qu'il offre à Amphiaraüs et à tous ceux dont les noms se trouvent réunis au sien ; cela fait, il lui immole un bélier sur la peau duquel il se couche, et il attend en dormant qu'un songe lui apprenne ce qu'il veut savoir.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΔ'.

Ὠρωπός. Ἀμφιαράου ἱερόν.

(1) τὴν δὲ γῆν τὴν Ὠρωπίαν μεταξὺ τῆς Ἀττικῆς καὶ Ταναγρικῆς, Βοιωτίαν τὸ ἐξ ἀρχῆς οὖσαν, ἔχουσιν ἐφ᾽ ἡμῶν Ἀθηναῖοι, πολεμήσαντες μὲν τὸν πάντα ὑπὲρ αὐτῆς χρόνον, κτησάμενοι δὲ οὐ πρότερον βεβαίως πρὶν ἢ Φίλιππος Θήβας ἑλὼν ἔδωκέ σφισιν. Ἡ μὲν οὖν πόλις ἐστὶν ἐπὶ θαλάσσης μέγα οὐδὲν ἐς συγγραφὴν παρεχομένη· ἀπέχει δὲ δώδεκα τῆς πόλεως σταδίους μάλιστα ἱερὸν τοῦ Ἀμφιαράου.

(2) Λέγεται δὲ Ἀμφιαράῳ φεύγοντι ἐκ Θηβῶν διαστῆναι τὴν γῆν καὶ ὡς αὐτὸν ὁμοῦ καὶ τὸ ἅρμα ὑπεδέξατο· πλὴν οὐ ταύτῃ συμβῆναί φασιν, ἀλλά ἐστιν ἐκ Θηβῶν ἰοῦσιν ἐς Χαλκίδα Ἅρμα καλούμενον. Θεὸν δὲ Ἀμφιάραον πρώτοις Ὠρωπίοις κατέστη νομίζειν· ὕστερον δὲ καὶ οἱ πάντες Ἕλληνες ἥγηνται. Καταλέξαι δὲ καὶ ἄλλους ἔχω γενομένους τότε ἀνθρώπους, οἳ θεῶν Ἕλλησι τιμὰς ἔχουσι· τοῖς δὲ καὶ ἀνάκεινται πόλεις· Ἐλεοῦς ἐν Χερρονήσῳ Πρωτεσιλάῳ· Λεβάδεια Βοιωτῶν Τροφωνίῳ· καὶ Ὠρωπίοις ναός τέ ἐστιν Ἀμφιαράου, καὶ ἄγαλμα λευκοῦ λίθου.

(3) Παρέχεται δὲ ὁ βωμὸς μέρη· τὸ μὲν Ἡρακλέους, καὶ Διὸς, καὶ Ἀπόλλωνός ἐστι Παιῶνος· τὸ δὲ ἥρωσι καὶ ἡρώων ἀνεῖται γυναιξί· τρίτον δὲ Ἑστίας, καὶ Ἑρμοῦ, καὶ Ἀμφιαράου, καὶ τῶν παίδων Ἀμφιλόχου· Ἀλκμαίων δὲ, διὰ τὸ ἐς Ἐριφύλην ἔργον, οὔτε ἐν Ἀμφιαράου τινά, οὐ μὴν οὐδὲ παρὰ τῷ Ἀμφιλόχῳ τιμὴν ἔχει. Τετάρτη δέ ἐστι τοῦ βωμοῦ μοῖρα Ἀφροδίτης καὶ Πανακείας, ἔτι δὲ Ἰασοῦς, καὶ Ὑγείας, καὶ Ἀθηνᾶς Παιωνίας. Πέμπτη δὲ πεποίηται Νύμφαις, καὶ Πανὶ, καὶ ποταμοῖς Ἀχελῴῳ καὶ Κηφισῷ· τῷ δὲ Ἀμφιλόχῳ καὶ παρ᾽ Ἀθηναίοις ἐστὶν ἐν τῇ πόλει βωμὸς, καὶ Κιλικίας ἐν Μαλλῷ μαντεῖον ἀψευδέστατον τῶν ἐπ᾽ ἐμοῦ.

(4) Ἔστι δὲ Ὠρωπίοις πηγὴ πλησίον τοῦ ναοῦ, ἣν Ἀμφιαράου καλοῦσιν, οὔτε θύοντες οὐδὲν ἐς αὐτὴν, οὐδ᾽ ἐπὶ καθαρσίοις ἢ χέρνιβι χρῆσθαι νομίζοντες· νόσου δὲ ἀκεσθείσης ἀνδρὶ μαντεύματος γενομένου, καθέστηκεν ἄργυρον ἀφεῖναι καὶ χρυσὸν ἐπίσημον ἐς τὴν πηγήν· ταύτῃ γὰρ ἀνελθεῖν τὸν Ἀμφιάραον λέγουσιν ἤδη θεόν. Ἰοφῶν δὲ Κνώσσιος τῶν ἐξηγητῶν χρησμοὺς ἐν ἑξαμέτρῳ παρείχετο, Ἀμφιάραον χρῆσαι φάμενος τοῖς ἐς Θήβας σταλεῖσιν Ἀργείων ταῦτα τὰ ἔπη· τὸ ἐς τοὺς πολλοὺς ἐπαγωγὸν ἀκρατῶς εἶχε. Χωρὶς δὲ πλὴν ὅσους ἐξ Ἀπόλλωνος μανῆναι λέγουσι τὸ ἀρχαῖον, μάντεών γ᾽ οὐδεὶς χρησμολόγος ἦν, ἀγαθοὶ δὲ ὀνείρατα ἐξηγήσασθαι, καὶ διαγνῶναι πτήσεις ὀρνίθων, καὶ σπλάγχνα ἱερείων.

(5) Δοκῶ δὲ Ἀμφιάραον ὀνειράτων διακρίσει μάλιστα προσκεῖσθαι· δῆλος δέ, ἡνίκα ἐνομίσθη θεός, δι᾽ ὀνειράτων μαντικὴν καταστησάμενος. Καὶ πρῶτον μὲν καθήρασθαι νομίζουσιν, ὅστις ἦλθεν Ἀμφιαράῳ χρησόμενος· ἔστι δὲ καθάρσιον τῷ θεῷ θύειν, θύουσι δὲ καὶ αὐτῷ καὶ πᾶσιν ὅσοις ἐστὶν ἐπὶ τῷ βωμῷ τὰ ὀνόματα· προεξειργασμένων δὲ τούτων κριὸν θύσαντες καὶ τὸ δέρμα ὑποστρωσάμενοι καθεύδουσιν ἀναμένοντες δήλωσιν ὀνείρατος.

 

 

CHAPITRE XXXV.

Îles de Patrocle et d'Hélène. Salamine. Ajax, Géryon et Hyllus.

1. Les îles que les Athéniens possèdent dans le voisinage du continent sont, celle de Patrocle dont j'ai déjà parlé ; une autre au-dessus du promontoire Sounium qu'on laisse à gauche en naviguant vers l'Attique ; Hélène y débarqua, dit-on, après la prise de Troie, et l'île a pris pour cette raison le nom d'Hélène.

2. Salamine située devant Éleusis s'étend jusqu'au vis à vis de la Mégaride ; ce fut Cychrée qui lui donna le nom de Salamine sa mère, fille d'Asopus ; les Éginètes vinrent ensuite s'y établir avec Télamon ; Philéus, fils d'Eurysace, fils d'Ajax, ayant été fait citoyen d'Athènes, l'a donna, dit-on, aux Athéniens. Les Salaminiens furent chassés de cette île, plusieurs siècles après, par les Athéniens, qui les accusaient de s'être laissés vaincre exprès dans la guerre contre Cassandre, et d'avoir rendu leur ville aux Macédoniens de leur plein gré et sans y être forcés. Les Athéniens condamnèrent aussi à mort Ascètade, qui avait été nommé général des Salaminiens, et jurèrent de ne jamais oublier leur trahison.

3. On voit encore à Salamine les ruines de la place publique, le temple d'Ajax avec sa statue en bois d'ébène, et les Athéniens lui rendent toujours le même culte, aussi qu'à Eurysace, à qui on a aussi érigé un autel à Athènes. On montre à Salamine, à peu de distance du port, une pierre, et les gens du pays disent que Télamon assis dessus, suivit des yeux le vaisseau qui emmenait ses fils à Aulis, où ils allaient joindre l'armée des Grecs.

4. Les habitants de Salamine disent que la fleur qui porte le nom d'Ajax parut pour la première fois dans leur île lors que ce héros mourut. Cette fleur est d'un blanc tirant sur le rouge, de la même forme que le lys, mais un peu plus petite. Ses feuilles sont aussi moins grandes et elles offrent les mêmes lettres que les Hyacinthes. Les Éoliens qui ont repeuplé Ilion dans la suite, racontent au sujet du jugement des armes, qu'Ulysse ayant fait naufrage, les flots apportèrent les armes d'Achille vers le tombeau d'Ajax. Voici, d'un autre côté, ce que j'ai appris d'un habitant de la Mysie sur la taille de ce héros.

5. La mer en baignant son tombeau l'ouvrit du côté du rivage, ce qui rendit facile l'accès à l'endroit où était le corps, et pour me donner une idée de sa grandeur, il me dit que l'os de son genou que les médecins nomment la rotule, était aussi grand que le disque dont les athlètes enfants se servent pour le Pentathle. J'ai vu des Celtes de ces contrées reculées, voisines de celles qu'on ne peut plus habiter à cause du froid : la taille de ces Celtes qu'on nomme les Cabares, n'a rien d'extraordinaire et n'excède pas celle des corps que j'ai vus en Égypte. Voici ce qui m'a paru le plus extraordinaire en ce genre.

6. Un certain Protophane Magnésien des bords du Léthé remporta dans le même jour le prix de la lutte et celui du pancrace aux jeux olympiques. Des voleurs ouvrirent son tombeau dans l'espoir d'y trouver quelque chose à dérober, et comme ils ne le refermèrent pas, plusieurs personnes y entrèrent ensuite par curiosité. On remarqua que ses côtes n'étaient point séparées, et ne formaient qu'un seul os depuis l'épaule jusqu'aux plus petites côtes, que les médecins appellent du nom, de fausses côtes. Il y a devant la ville de Milet une île nommée Ladé, de laquelle se détachèrent jadis deux petites îles, dont l'une se nomme l'île d'Astérius, parce qu'Astérius, qui passait pour fils d'Anax, fils de la Terre, y fut, dit-on, enterré. Le corps de cet Astérius n'a pas moins de dix coudées de long.

7. Voici encore ce que j'ai vu d'étonnant dans une petite ville de la Lydie supérieure, nommée les Portes de Téménus ; une colline du voisinage s'étant fendue par la rigueur du froid, on y aperçut des ossements d'une grandeur si démesurée, que sans leur forme, on n'aurait guère pu croire qu'ils eussent appartenu à un homme. Le bruit se répandit aussitôt dans le pays que c'était les os de Géryon, fils de Chrysaor. On croyait reconnaître son trône dans un rocher d'une montagne voisine, taillé en saillie et ressemblant à un siège. On donnait le nom d'Océan à un torrent qui coule auprès ; et comme, suivant la tradition, Géryon avait des bœufs d'une très grande beauté, on assurait que quelques personnes avaient trouvé des cornes en labourant.

8. Je me permis de les contredire en leur prouvant que Géryon demeurait à Gadès ; que son tombeau n'y existe pas, mais qu'on y voit un arbre qui offre différentes formes. Alors les exégètes Lydiens reconnurent que ce corps était celui d'Hyllus, fils de la Terre, qui a donné son nom au fleuve voisin : ils ajoutent qu'Hercule, en mémoire de son séjour auprès d'Omphale, donna à son fils le nom de ce fleuve.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΕ'.

Πατρόκλος καὶ Ἑλένης νῆσοι. Σαλαμίς. Περὶ Αἴαντος, Γηρυόνου καί Ὕλλου.

(1) Νῆσοι δὲ Ἀθηναίοις οὐ πόρρω τῆς χώρας εἰσίν· ἡ μὲν Πατρόκλου καλουμένη· τὰ δὲ ἐς αὐτὴν ἤδη μοι δεδήλωται. Ἄλλη δὲ ὑπὲρ Σουνίου, τὴν Ἀττικὴν ἐν ἀριστερᾷ πλέουσιν· ἐς ταύτην ἀποβῆναι λέγουσιν Ἑλένην μετὰ τὴν ἅλωσιν τὴν Ἰλίου, καὶ διὰ τοῦτο ὄνομά ἐστιν Ἑλένη τῇ νήσῳ. (2) Σαλαμὶς δὲ κατὰ Ἐλευσῖνα κειμένη παρήκει καὶ ἐς τὴν Μεγαρικήν. Πρῶτον δὲ τῇ νήσῳ [τοὔνομα] θέσθαι τοῦτο [Κυχρέα] ἀπὸ τῆς μητρὸς Σαλαμῖνος τῆς Ἀσωποῦ, καὶ ὕστερον Αἰγινήτας τοὺς σὺν Τελαμῶνι ἐποικῆσαι. Φίλαιον δὲ τὸν Εὐρυσάκους τοῦ Αἴαντος παραδοῦναι λέγουσιν Ἀθηναίοις τὴν νῆσον, γενόμενον ὑπ᾽ αὐτῶν Ἀθηναῖον. Σαλαμινίους δὲ Ἀθηναῖοι τούτων ὕστερον πολλοῖς ἔτεσιν ἀναστάτους ἐποίησαν, καταγνόντες ἐθελοκακῆσαι σφᾶς ἐν τῷ πολέμῳ τῷ πρὸς Κάσσανδρον, καὶ τὴν πόλιν γνώμῃ τὸ πλέον Μακεδόσιν ἐνδοῦναι. Καὶ Αἰσχητάδου τε κατέγνωσαν θάνατον, ὃς τότε ᾕρητο ἐς τὴν Σαλαμῖνα στρατηγός· καὶ ἐς τὸν πάντα ἐπώμοσαν χρόνον Σαλαμινίοις ἀπομνημονεύσειν προδοσίαν.

(3) Ἔστι δὲ ἀγορᾶς τε ἔτι ἐρείπια, καὶ ναὸς Αἴαντος, ἄγαλμα δὲ ἐξ ἐβένου ξύλου. Διαμένουσι δὲ καὶ ἐς τόδε τῷ Αἴαντι παρὰ Ἀθηναίοις τιμαὶ, αὐτῷ τε καὶ Εὐρυσάκει· καὶ γὰρ Εὐρυσάκους βωμός ἐστιν ἐν Ἀθήναις. Δείκνυται δὲ λίθος ἐν Σαλαμῖνι οὐ πόρρω τοῦ λιμένος· ἐπὶ τούτου καθήμενον Τελαμῶνα ὁρᾷν λέγουσιν ἐς τὴν ναῦν ἀποπλεόντων οἱ τῶν παίδων ἐς Αὐλίδα ἐπὶ τὸν κοινὸν τῶν Ἑλλήνων στόλον.

(4) Λέγουσι δὲ οἱ περὶ τὴν Σαλαμῖνα οἰκοῦντες, ἀποθανόντος Αἴαντος, τὸ ἄνθος σφίσιν ἐν τῇ γῇ τότε φανῆναι πρῶτον· λευκόν ἐστιν, ὑπέρυθρον, κρίνου καὶ αὐτὸ ἔλασσον καὶ τὰ φύλλα, γράμματα δὲ ἔπεστιν οἷα τοῖς ὑακίνθοις καὶ τούτῳ. Λόγον δὲ τῶν μὲν Αἰολέων τῶν ὕστερον οἰκησάντων Ἴλιον ἐς τὴν κρίσιν τὴν ἐπὶ τοῖς ὅπλοις ἤκουσα, οἳ, τῆς ναυαγίας Ὀδυσσεῖ συμβάσης, ἐξενεχθῆναι κατὰ τὸν τάφον τὸν Αἴαντος τὰ ὅπλα λέγουσι. Τὸ δὲ ἐς τὸ μέγεθος αὐτοῦ Μυσὸς ἔλεγεν ἀνήρ.

(5) Τοῦ γὰρ τάφου τὰ πρὸς τὸν αἰγιαλὸν ἔφασκεν ἐπικλύσαι τὴν θάλασσαν καὶ τὴν ἔσοδον ἐς τὸ μνῆμα οὐ χαλεπὴν ποιῆσαι, καί με τοῦ νεκροῦ τὸ μέγεθος τεκμαίρεσθαι τῇδε ἐκέλευε· πεντάθλου γὰρ παιδὸς εἶναί οἱ κατὰ δίσκον μάλιστα τὰ ἐπὶ τοῖς γόνασιν ὀστᾶ, καλουμένας δὲ ὑπὸ τῶν ἰατρῶν μύλας. Ἐγὼ δέ, ὁπόσοι μὲν οἰκοῦσιν ἔσχατοι Κελτῶν ἔχοντες ὅμορον τῇ διὰ κρυμὸν ἐρήμῳ, οὓς Καβαρεῖς ὀνομάζουσι, τούτων μὲν οὐκ ἐθαύμασα τὸ μῆκος, οἳ νεκρῶν οὐδέν τι διαφόρως ἔχουσιν Αἰγυπτίων. Ὁπόσα δὲ ἄξια ἐφαίνετο εἶναί μοι θέας, διηγήσομαι.

(6) Μάγνησι τοῖς ἐπὶ Ληθαίῳ Πρωτοφάνης [εἰς] τῶν ἀστῶν ἀνείλετο ἐν Ὀλυμπίᾳ νίκας ἡμέρᾳ μιᾷ παγκρατίου καὶ πάλης. Τούτου λῃσταὶ κερδανεῖν πού τι δοκοῦντες ἐσῆλθον ἐς τὸν τάφον· ἐπὶ δὲ τοῖς λῃσταῖς ἐσῄεσαν ἤδη θεασόμενοι τὸν νεκρὸν, τὰς πλευρὰς οὐκ ἔχοντα διεστώσας, ἄλλά οἱ συμφυὲς ἦν, ὅσον ἀπ᾽ ὤμων ἐς τὰς ἐλαχίστας πλευράς, καλουμένας δὲ ὑπὸ τῶν ἰατρῶν νόθας. Ἔστι δὲ Μιλησίοις πρὸ τῆς πόλεως Λάδη νῆσος, ἀπερρώγασι δὲ ἀπ᾽ αὐτῆς νησῖδες. Ἀστερίου τὴν ἑτέραν ὀνομάζουσι, καὶ τὸν Ἀστέριον ἐν αὐτῇ ταφῆναι λέγουσιν· εἶναι δὲ Ἀστέριον μὲν Ἄνακτος, Ἄνακτα δὲ Γῆς παῖδα. Ἔχει δ᾽ οὖν ὁ νεκρὸς οὐδέν τι μεῖον πηχῶν δέκα.

(7) Τὸ δ᾽ ἐμοὶ θαῦμα παρασχόν, Λυδίας τῆς ἄνω πόλις ἐστὶν οὐ μεγάλη, Τημένου θύραι. Ἐνταῦθα παραραγέντος λόφου διὰ χειμῶνα, ὀστᾶ ἐφάνη τὸ σχῆμα παρέχοντα ἐς πίστιν ὡς ἔστιν ἀνθρώπου· ἐπεὶ διὰ μέγεθος οὐκ ἔστιν ὅπως ἂν ἔδοξεν. αὐτίκα δὲ λόγος ἦλθεν ἐς τοὺς πολλοὺς Γηρυόνου τοῦ Χρυσάορος εἶναι μὲν τὸν νεκρόν, εἶναι δὲ καὶ τὸν θρόνον· καὶ γὰρ θρόνος ἀνδρός ἐστιν ἐνειργασμένος ὄρους λιθώδει προβολῇ· καὶ χείμαρρόν τε ποταμὸν Ὠκεανὸν ἐκάλουν, καὶ βοῶν ἤδη κέρασιν ἔφασάν τινας ἐντυχεῖν ἀροῦντας, διότι ἔχει λόγος, βοῦς ἀρίστας θρέψαι τὸν Γηρυόνην.

(8) Ἐπεὶ δέ σφισιν ἐναντιούμενος ἀπέφαινον ἐν Γαδείροις εἶναι Γηρυόνην, οὗ μνῆμα μὲν οὔ, δένδρον δὲ παρεχόμενον διαφόρους μορφάς, ἐνταῦθα οἱ τῶν Λυδῶν ἐξηγηταὶ τὸν ὄντα ἐδείκνυον λόγον, ὡς εἴη μὲν ὁ νεκρὸς Ὕλλου, παῖς δὲ Ὕλλος εἴη Γῆς, ἀπὸ τούτου δὲ ὁ ποταμὸς ὠνομάσθη. Ἡρακλέα δὲ διὰ τὴν παρ᾽ Ὀμφάλῃ ποτὲ ἔφασαν δίαιταν Ὕλλον ἀπὸ τοῦ ποταμοῦ καλέσαι τὸν παῖδα.

 

 

CHAPITRE XXXVI.

Psyttalie. Anthémocritus, Scyros devin. Céphisodore.

1. Pour en revenir à mon sujet, on voit à Salamine, d'une part, un temple d'Diane (Artémis), de l'autre, le trophée de la victoire que les Grecs durent aux conseils de Thémistocle, fils de Néoclès, et le temple de Cychrée. Les Athéniens racontent que durant le combat naval contre les Mèdes, un serpent se montra au milieu de leurs vaisseaux et que l'oracle leur dit que c'était le héros Cychrée.

2. Devant Salamine est une île nommée Psyttalie où débarquèrent, dit-on, environ quatre cents barbares. Les Grecs y passèrent après leur victoire et les tuèrent tous. Excepté quelques statues en bois du Dieu Pan, d'un travail très grossier, cette île n'offre rien de remarquable.

3. En allant d'Athènes à Éleusis par la voie sacrée, on trouve le tombeau du Hérault Anthémocritus, que les Athéniens avaient envoyé dire aux Mégaréens de ne pas cultiver à l'avenir le terrain consacré aux grandes déesses. Les Mégaréens le tuèrent, et cet attentat impie ne leur a pas encore été pardonné par ces divinités ; car ils sont, de tous les Grecs les seuls pour lesquels l'Empereur Adrien n'ait rien fait.

4. Après le cippe consacré à la mémoire d'Anthémocritus, vous trouvez le tombeau de Molossus l'un des généraux que les Athéniens choisirent pour aller dans l'Eubée au secours de Plutarque. Sciros, petit canton voisin, a pris son nom de Scirus qui vint de Dodone pour assister comme devin les Eleusiniens alors en guerre avec Érechthée. Il fit bâtir à Phalère l'ancien temple de Minerve (Athéna) Scyras. Il fut tué dans le combat contre Érechthée, et les Éleusiniens l'enterrèrent près d'un torrent, qui, ainsi que le canton, a pris le nom de ce héros.

5. On voit près de là le tombeau de Céphisodore, qui se trouvant à la tête du peuple, opposa une résistance très vigoureuse à Philippe, fils de Démétrios, roi de Macédoine ; il ménagea aux Athéniens l'alliance d'Attale, roi de Mysie ; de Ptolémée, roi d'Égypte ; des Étoliens, des Rhodiens et des Crétois ;

6. mais les secours de l'Égypte, de la Mysie et de l'île de Crète, se faisant attendre, et les vaisseaux qui formaient la seule force des Rhodiens ne pouvant pas être d'une grande utilité contre les Hoplites Macédoniens, Céphisodore passa en Italie avec quelques autres Athéniens, et alla implorer l'assistance des Romains ; ceux-ci leur ayant envoyé une armée et un général, abaissèrent tellement la puissance de Philippe et des Macédoniens, que Persée, fils de Philippe, fut dans la suite privé de son royaume et même emmené captif à Rome. Ce Philippe était fils de Demetrius ; Demetrius avait fait entrer le royaume de Macédoine dans sa maison, en tuant, comme nous l'avons dit précédemment, Alexandre, fils de Cassandre.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Λστιγμα'.

Ψυττάλεια. Ἀνθεμόκριτος. Σκῖρος μάντις. Κηφισόδωρος.

(1) Ἐν Σαλαμῖνι δὲ (ἐπάνειμι γὰρ ἐς τὸν προκείμενον λόγον) τοῦτο μὲν Ἀρτέμιδός ἐστιν ἱερόν, τοῦτο δὲ τρόπαιον ἕστηκεν ἀπὸ τῆς νίκης ἣν Θεμιστοκλῆς ὁ Νεοκλέους αἴτιος ἐγένετο γενέσθαι τοῖς Ἕλλησι· καὶ Κυχρέως ἐστὶν ἱερόν. ναυμαχούντων δὲ Ἀθηναίων πρὸς Μήδους δράκοντα ἐν ταῖς ναυσὶ λέγεται φανῆναι· τοῦτον ὁ θεὸς ἔχρησεν Ἀθηναίοις Κυχρέα εἶναι τὸν ἥρωα.

(2) Νῆσος δὲ πρὸ Σαλαμῖνός ἐστι καλουμένη Ψυττάλεια. Ἐς ταύτην τῶν βαρβάρων ὅσον τετρακοσίους ἀποβῆναι λέγουσιν· ἡττωμένου δὲ τοῦ Ξέρξου ναυτικοῦ, καὶ τούτους ἀπολέσθαι φασὶν ἐπιδιαβάντων ἐς τὴν Ψυττάλειαν τῶν Ἑλλήνων. Ἄγαλμα δὲ ἐν τῇ νήσῳ σὺν τέχνῃ μέν ἐστιν οὐδέν· Πανὸς δὲ ὡς ἕκαστον ἔτυχε ξόανα πεποιημένα.

(3) Ἰοῦσι δὲ ἐπ᾽ Ἐλευσῖνα ἐξ Ἀθηνῶν, ἣν Ἀθηναῖοι καλοῦσιν ὁδὸν ἱεράν, Ἀνθεμοκρίτου πεποίηται μνῆμα. Ἐς τοῦτον Μεγαρεῦσίν ἐστιν ἀνοσιώτατον ἔργον, οἳ κήρυκα ἐλθόντα, ὡς μὴ τοῦ λοιποῦ τὴν χώραν ἐπεργάζοιντο, κτείνουσιν Ἀνθεμόκριτον· καί σφισι ταῦτα δράσασι παραμένει καὶ ἐς τόδε μήνιμα ἐκ τοῖν θεοῖν, οἷς οὐδὲ Ἀδριανὸς ὁ βασιλεὺς, ὥστε καὶ ἐπαυξηθῆναι, μόνοις ἐπήρκεσεν Ἑλλήνων.

(4) Μετὰ δὲ τοῦ Ἀνθεμοκρίτου τὴν στήλην, Μολοττοῦ τε τάφος ἐστὶν, ἀξιωθέντος Ἀθηναίων καὶ τούτου στρατηγεῖν, ὅτε Πλουτάρχῳ βοηθοῦντες διέβησαν ἐς Εὔβοιαν· καὶ χωρίον Σκῖρον ἐπὶ τοιῷδε καλούμενον. Ἐλευσινίοις πολεμοῦσι πρὸς Ἐρεχθέα ἀνὴρ μάντις ἦλθεν ἐκ Δωδώνης, ὄνομα Σκῖρος, ὃς καὶ τῆς Σκιράδος ἱδρύσατο Ἀθηνᾶς ἐπὶ Φαληρῷ τὸ ἀρχαῖον ἱερόν. Πεσόντα δὲ αὐτὸν ἐν τῇ μάχῃ θάπτουσιν Ἐλευσίνιοι πλησίον ποταμοῦ χειμάρρου· καὶ τῷ τε χωρίῳ τὸ ὄνομα ἀπὸ τοῦ ἥρωός ἐστι καὶ τῷ ποταμῷ.

(5) Πλησίον δὲ πεποίηται Κηφισοδώρου μνῆμα δήμου προστάντος, καὶ Φιλίππῳ τῷ Δημητρίου Μακεδόνων βασιλεύοντι ἐς τὰ μάλιστα ἐναντιωθέντος. Συμμάχους δὲ ἐπήγετο Κηφισόδωρος Ἀθηναίοις γενέσθαι βασιλεῖς μὲν Ἄτταλον τὸν Μυσὸν καὶ Πτολεμαῖον. τὸν Αἰγύπτιον, ἔθνη δὲ αὐτόνομα Αἰτωλοὺς, καὶ νησιωτῶν ῾Ροδίους καὶ Κρῆτας.

(6) Ὡς δὲ καὶ ἐξ Αἰγύπτου, καὶ Μυσίας, καὶ παρὰ τῶν Κρητῶν τὰ πολλὰ ὑστέριζον αἱ βοήθειαι, ῾Ρόδιοι δὲ μόναις ναυσὶν ἰσχύοντες πρὸς ὁπλίτας τοὺς Μακεδόνας οὐ μεγάλα ὠφέλουν, ἐνταῦθα Κηφισόδωρος ἐς Ἰταλίαν σὺν ἄλλοις Ἀθηναίων πλεύσας ἱκέτευεν ἀμῦναι ῾Ρωμαίους· οἱ δέ σφισι δύναμιν καὶ στρατηγὸν πέμπουσιν, οἳ τὰ Φιλίππου καὶ Μακεδόνων ἐς τοσοῦτο καθεῖλον, ὡς ὕστερον Περσέα τὸν Φιλίππου τήν τε ἀρχὴν ἀποβαλεῖν, καὶ αὐτὸν αἰχμάλωτον ἐς Ἰταλίαν ἀχθῆναι. Φίλιππος δὲ ἦν οὗτος ὁ Δημητρίου· πρῶτος γὰρ ταύτης τῆς οἰκίας ἔσχε Δημήτριος τὴν Μακεδόνων ἀρχὴν ἀποκτείνας Ἀλέξανδρον τὸν Κασσάνδρου παῖδα, ὡς τὰ πρότερον ἔχει μοι τοῦ λόγου.

 

CHAPITRE XXXVII.

Tombeaux. Acestium. Enceinte de Lacius. Phytalus. Cyamites. Harpale. Céphale.

1. Après le tombeau de Céphisodore vous trouvez celui d'Héliodore d'Halé, dont on peut voir le portrait peint dans le grand temple d'e Minerve (Athéna). On a aussi enterré là Thémistocle, fils de Poliarchus, descendant à la troisième génération de Thémistocle, qui combattit sur mer contre Xerxès et les Mèdes. Je passerai sous silence ses autres descendants pour m'arrêter à Acestium, fille de Xénoclès, fils de Sophocle, fils de Léon ; tous les ancêtres d'Acestium avaient été Dadouques, à commencer par Léon son bisaïeul. Elle vit, durant sa vie, cette dignité passer successivement à Sophocle son frère, à Thémistocle son époux, et à Théophraste son fils, ce qui fut un grand bonheur pour elle.

2. En avançant un peu, vous trouvez l'enceinte consacrée au héros Lacius qui a donné son nom au bourg des Lacides ; le tombeau de Nicoclès de Tarente, le plus célèbre de tous les Citharèdes ; l'autel de Zéphyre et un temple de Cérès (Déméter) et de sa fille ; Minerve (Athéna) et Neptune (Poséidon) y sont honorés conjointement avec elles.

C'est dans cet endroit, dit-on, que Phytalus donna l'hospitalité à Cérès (Déméter), qui pour le récompenser lui fit don du figuier. L'inscription suivante qu'on lit sur le tombeau de Phytalus en fait foi : Le héros Phytalus reçut jadis ici sous son toit la vénérable Cérès (Déméter) ; la déesse fit alors connaître pour la première fois le fruit divin connu par les mortels sous le nom de figue. On rend à la race de Phytalus des honneurs éternels en mémoire de ce don.

3. Avant de traverser le Céphise, on trouve le tombeau de Théodore, le meilleur acteur tragique de son temps, et sur les bords même du fleuve les statues de Mnésimaché et celle de son fils, qui se coupe les cheveux en l'honneur du Céphise. L'usage d'offrir sa chevelure aux fleuves est très ancien dans la Grèce, comme nous l'apprend Homère, qui dit que Pelée avait fait vœu qu'Achille, à son retour de Troie, couperait ses cheveux en l'honneur du fleuve Sperchée.

4. En traversant le Céphise vous trouvez d'abord l'autel de Jupiter (Zeus) Milichius où Thésée, qui avait tué divers brigands, entre autres Sinis son parent du côté de Pitthée, se fit purifier par les descendants de Phytalus. Là sont encore tes tombeaux de Théodectes le Phasélite, de Mnésithée qui fut, dit-on, un excellent médecin, et érigea aux dieux diverses statues parmi lesquelles on en voit une d'Iacchus. Sur la route est un petit temple nommé le temple du Cyamites. Je ne saurais dire si ce Cyamites est le premier qui ait semé des fèves (Cyames) ; ou si les Athéniens ont fait honneur de l'invention de cette culture à un héros, ne pouvant pas l'attribuer à Cérès (Déméter), comme le savent ceux qui ont vu les mystères d'Éleusis ou qui ont lu les vers d'Orphée.

5. Sur cette route sont aussi des tombeaux dont deux se font remarquer par leur grandeur et leur beauté. L'un a été érigé, à un Rhodien établi à Athènes. L'autre a été construit par le Macédonien Harpalus, qui, ayant déserté du service d'Alexandre, s'embarqua et passa d'Asie en Europe. Les Athéniens, chez qui il s'était rendu, l'ayant fait arrêter, il corrompit avec de l'argent différentes personnes, entre autres les amis d'Alexandre, et parvint à s'évader. Il avait épousé précédemment Pythionice, dont l'origine m'est inconnue, mais qui avait été courtisane à Corinthe et à Athènes. Il en était si éperdument amoureux, que, l'ayant perdue par la mort, il lui fit ériger un tombeau qui surpasse en beauté tous ceux qu'on avait bâtis anciennement dans la Grèce.

6. Vous verrez aussi là un temple dans lequel sont les statues de Cérès (Déméter), de sa fille, de Minerve (Athéna) et d'Apollon ; il avait été érigé dans le principe à Apollon tout seul. On dit que Céphale, fils de Déion, ayant tué Procris son épouse, fut exilé d'Athènes et alla demeurer à Thèbes. Il aida Amphitryon à subjuguer les Télébéns, et s'établit le premier dans l'île qui prit de lui le nom de Céphallénie. Dix générations après, Chalcinus et Détus ses descendants s'étant embarqués, allèrent à Delphes demander à l'oracle les moyens de rentrer à Athènes.

7. La Pythie leur ordonna d'offrir un sacrifice à Apollon dans l'Attique, à l'endroit même où ils verraient une trirème courir sur la terre. Lorsqu'ils furent arrivés vers le mont Pécile, ils aperçurent un serpent qui se hâtait de regagner son trou ; ils offrirent sur le lieu même un sacrifice à Apollon, et se rendirent à Athènes, où ils furent admis au nombre des citoyens. Vous trouvez ensuite un temple d'Vénus (Aphrodite), et devant ce temple un mur de pierres non taillées, qui mérite d'être vu.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΖ'.

Μνήματα. Ἀκέστιον. Λακίου τέμενος. Φύταλος. Κυαμίτης. Ἅρπαλος. Κέφαλος.

(1) Μετὰ δὲ τοῦ Κηφισοδώρου τὸ μνῆμα τέθαπται μὲν Ἡλιόδωρος Ἁλεύς· τούτου γραφὴν ἰδεῖν ἔστι καὶ ἐν τῷ ναῷ τῷ μεγάλῳ τῆς Ἀθηνᾶς. Τέθαπται δὲ Θεμιστοκλῆς Πολιάρχου, τρίτος ἀπόγονος Θεμιστοκλέους τοῦ Ξέρξῃ καὶ Μήδοις ἐναντία ναυμαχήσαντος. Τοὺς δὲ κατωτέρω τοῦ γένους, πλὴν Ἀκεστίου, παρήσω τοὺς ἄλλους· Ἀκεστίῳ δὲ τῇ Ξενοκλέους τοῦ Σοφοκλέους τοῦ Λέοντος, τούτους τε ἐς τὸν τέταρτον πρόγονον Λέοντα, δᾳδούχους πάντας ὑπῆρξε γενέσθαι. Παρὰ τὸν βίον τὸν αὑτῆς, πρῶτον μὲν τὸν ἀδελφὸν Σοφοκλέα εἶδε δᾳδουχοῦντα, ἐπὶ δὲ τούτῳ τὸν ἄνδρα Θεμιστοκλέα, τελευτήσαντος δὲ καὶ τούτου, Θεόφραστον τὸν παῖδα.

(2) Ταύτῃ μὲν τύχην τοιαύτην συμβῆναι λέγουσι. Προελθοῦσι δὲ ὀλίγον, Λακίου τέμενός ἐστιν ἥρωος, καὶ δῆμος, ὃν Λακιάδας ὀνομάζουσιν ἀπὸ τούτου. Καὶ Νικοκλέους Ταραντίνου ἐστὶ μνῆμα, ὃς ἐπὶ μέγιστον δόξης κιθαρῳδῶν ἁπάντων ἦλθεν. Ἔστι δὲ καὶ Ζεφύρου τε βωμὸς, καὶ Δήμητρος ἱερὸν καὶ τῆς παιδός· σὺν δέ σφισιν Ἀθηνᾶ καὶ Ποσειδῶν ἔχουσι τιμάς.᾿Ἐν τούτῳ τῷ χωρίῳ Φύταλόν φασιν οἴκῳ Δήμητρα δέξασθαι, καὶ τὴν θεὸν ἀντὶ τούτων δοῦναί οἱ τὸ φυτὸν τῆς συκῆς. Μαρτυρεῖ δέ μοι τῷ λόγῳ τὸ ἐπίγραμμα τὸ ἐπὶ τῷ Φυτάλου τάφῳ·

Ἐνθάδ᾽ ἄναξ ἥρως Φύταλός ποτε δέξατο σεμνὴν

Δήμητραν, ὅτε πρῶτον ὀπώρας καρπὸν ἔφηνεν,

Ἣν ἱερὰν συκῆν θνητῶν γένος ἐξονομάζει·

Ἐξ οὗ δὴ τιμὰς Φυτάλου γένος ἔσχεν ἀγήρως.

(3) Πρὶν δὲ ἢ διαβῆναι τὸν Κηφισὸν, Θεοδώρου μνῆμά ἐστι τραγῳδίαν ὑποκριναμένου τῶν καθ᾽ αὑτὸν ἄριστα. Ἀγάλματα δὲ ἐπὶ τῷ ποταμῷ Μνησιμάχης, τὸ δὲ ἕτερον, ἀνάθημα κειρομένου οἱ τὴν κόμην τοῦ παιδός ἐστι τῷ Κηφισῷ. Καθεστάναι δὲ ἐκ παλαιοῦ καὶ τοῖς πᾶσι τοῦτο Ἕλλησι τῇ Ὁμήρου τις ἂν τεκμαίροιτο ποιήσει, ὃς τὸν Πηλέα εὔξασθαί <φησι> τῷ Σπερχειῷ κερεῖν ἀνασωθέντος ἐκ Τροίας Ἀχιλλέως τὴν κόμην.

(4) Διαβᾶσι δὲ τὸν Κηφισὸν, βωμός ἐστιν ἀρχαῖος Μειλιχίου Διός· ἐπὶ τούτῳ Θησεὺς ὑπὸ τῶν ἀπογόνων τῶν Φυτάλου καθαρσίων ἔτυχε, λῃστὰς καὶ ἄλλους ἀποκτείνας καὶ Σίνιν τὰ πρὸς Πιτθέως συγγενῆ. Τάφος δὲ ἔστι μὲν αὐτόθι Θεοδέκτου τοῦ Φασηλίτου, ἔστι δὲ Μνησιθέου· τοῦτον λέγουσιν ἰατρόν τε ἀγαθὸν γενέσθαι καὶ ἀναθεῖναι ἀγάλματα, ἐν οἷς καὶ ὁ Ἴακχος πεποίηται. ᾠκοδόμηται δὲ κατὰ τὴν ὁδὸν ναὸς οὐ μέγας καλούμενος Κυαμίτου· σαφὲς δὲ οὐδὲν ἔχω λέγειν, εἴτε πρῶτος κυάμους ἔσπειρεν οὗτος, εἴτε τινὰ ἐπεφήμισαν ἥρωα· ὅτι τῶν κυάμων ἀνενεγκεῖν οὐκ ἔστι σφίσιν ἐς Δήμητρα τὴν εὕρεσιν· ὅστις δὲ ἤδη τελετὴν Ἐλευσῖνι εἶδεν ἢ τὰ καλούμενα Ὀρφικὰ ἐπελέξατο, οἶδεν ὃ λέγω.

(5) Μνημάτων δὲ, ἃ μάλιστα ἐς μέγεθος καὶ κόσμον ἥκει, τὸ μὲν ἀνδρός ἐστι ῾Ροδίου μετοικήσαντος ἐς Ἀθήνας· τὸ δὲ Ἅρπαλος Μακεδὼν ἐποίησεν, ὃς Ἀλέξανδρον ἀποδρὰς, ἐκ τῆς Ἀσίας διέβη ναυσὶν ἐς τὴν Εὐρώπην, ἀφικόμενος δὲ παρ᾽ Ἀθηναίους ὑπ᾽ αὐτῶν συνελήφθη· διαφθείρας δὲ χρήμασιν ἄλλους τε καὶ τοὺς Ἀλεξάνδρου φίλους, ἀπέδρα. Πρότερον δὲ ἔτι Πυθ(ι)ονίκην ἔγημε, γένος μὲν οὐκ οἶδα ὁπόθεν, ἑταιροῦσαν δὲ ἔν τε Ἀθήναις καὶ ἐν Κορίνθῳ. Ταύτης ἐς τοσοῦτον ἔρωτος προῆλθεν, ὡς καὶ μνῆμα ἀποθανούσης ποιῆσαι, πάντων, ὁπόσα Ἕλλησίν ἐστιν ἀρχαῖα, θέας μάλιστα ἄξιον.

(6) Ἔστι δὲ ἱερὸν, ἐν ᾧ κεῖται Δήμητρος καὶ τῆς παιδὸς ἀγάλματα, καὶ Ἀθηνᾶς τε καὶ Ἀπόλλωνος· Ἀπόλλωνι δὲ ἐποιήθη μόνῳ τὸ ἐξ ἀρχῆς. Κέφαλον γὰρ τὸν Δηίονος συνεξελόντα λέγουσιν Ἀμφιτρύωνι Τηλεβόας, τὴν νῆσον οἰκῆσαι πρῶτον, ἣ νῦν ἀπ᾽ ἐκείνου Κεφαλληνία καλεῖται· μετοικεῖν δὲ αὐτὸν τέως ἐν Θήβαις φεύγοντα ἐξ Ἀθηνῶν διὰ τὸν Πρόκριδος τῆς γυναικὸς φόνον. Δεκάτῃ δὲ ὕστερον γενεᾷ Χαλκῖνος καὶ Δαῖτος ἀπόγονοι Κεφάλου πλεύσαντες ἐς Δελφοὺς ᾔτουν τὸν θεὸν κάθοδον ἐς Ἀθήνας·

(7) ὁ δέ σφισι κελεύει θῦσαι πρῶτον Ἀπόλλωνι ἐνταῦθα τῆς Ἀττικῆς, ἔνθα ἂν ἴδωσιν ἐπὶ τῆς γῆς τριήρη θέουσαν. Γενομένοις δὲ αὐτοῖς κατὰ τὸ ποικίλον καλούμενον ὄρος δράκων ἐφάνη σπουδῇ κατὰ τὸν φωλεὸν ἰών· καὶ Ἀπόλλωνί τε θύουσιν ἐν τῷ χωρίῳ τούτῳ, καὶ ὕστερον σφᾶς ἐλθόντας ἐς τὴν πόλιν ἀστοὺς ἐποιήσαντο Ἀθηναῖοι. Μετὰ δὲ τοῦτο Ἀφροδίτης ναός ἐστι καὶ πρὸ αὐτοῦ τεῖχος ἀργῶν λίθων θέας ἄξιον.

 

 

CHAPITRE XXXVIII.

Les Rheti. Crocon. Eumolpe. Les filles de Céléos. Zarax. Eleusis. Eleuthères.

1. Les Rheti ne ressemblent à des fleuves que parce qu'ils ont un courant, car c'est l'eau de la mer qui y coule. Il est probable qu'ils viennent de l'Euripe de Chalcis, ils passent sous terre, et vont se jeter dans l'autre mer qui est plus basse. Les Rheti sont consacrés à Cérès (Déméter) et à sa fille, et les prêtres peuvent seuls y pécher. Ils formaient anciennement, m'a-t-on dit, la limite entre le pays des Éleusiniens et le reste de l'Attique.

2. La maison de Crocon était la première qu'on trouvât après les avoir traversés, et l'endroit où elle était se nomme encore maintenant le palais de Crocon. Il avait épousé Sésara, fille de Céléus, à ce que disent les Athéniens, au moins ceux du bourg des Scambonides ; car cette opinion n'est pas générale. Je n'ai pas pu découvrir le tombeau de Crocon ; quant à celui d'Eumolpe, les Éleusiniens et les Athéniens sont d'accord sur l'endroit où il est. On dit que cet Eumolpe, venu de la Thrace, était fils de Poséidon et de Chioné, fille du vent Borée et d'Orithye. Homère ne dit rien de son origine ; il le nomme seulement dans ses vers, le vaillant Eumolpe.

3. Les Éleusiniens ayant livré un combat aux Athéniens, Érechthée, roi de ces derniers, fut tué, ainsi qu'Immarade, fils d'Eumolpe. Les deux peuples firent ensuite la paix, et il fut convenu que les Éleusiniens, soumis pour tout le reste aux Athéniens, célébreraient en leur particulier les mystères ; qu'Eumolpe et les filles de Céléus seraient chargés de tout ce qui concerne le culte des Grandes Déesses.

Suivant Pamphus, d'accord en cela avec Homère, les filles de Céléus se nommaient Diogénie, Pammérope et Saisara. Lorsque Eumolpe mourut, il ne restait que Céryx le plus jeune de ses fils, qui, suivant les Céryces, était fils d'Aglaure, fille de Cécrops, et avait pour père, Mercure (Hermès) et non Eumolpe.

4. Le monument héroïque d'Hippothoon qui a donné son nom à une tribu est dans le même lieu, et celui de Zarex est tout auprès. On dit que ce dernier avait appris la musique d'Apollon ; je crois qu'il était étranger, probablement de Lacédémone, et que Zarax, ville de la Laconie sur les bords de la mer avait pris son nom de lui. Si les Athéniens ont eu un héros nommé Zarax, il m'est entièrement inconnu.

5. Le Céphise a son cours beaucoup plus rapide à Éleusis que dans le reste de l'Attique. On donne le nom d'Erinéum (le figuier sauvage) à un endroit voisin par où Pluton descendit, dit-on, aux enfers après avoir enlevé Proserpine (Perséphone). C'est aussi auprès du Céphise que Thésée tua le brigand Polypémon, surnommé Procruste.

6. Les Éleusiniens ont chez eux le temple de Triptolème, ceux de Diane (Artémis) Propylée, et de Poséidon surnommé le Père. Ils vous montrent le puits Callichorus autour duquel les femmes d'Éleusis formèrent le premier chœur de danse et de chant en l'honneur de Cérès (Déméter) ; le champ Rharius, le premier, dit-on, qui ait reçu des semences et produit des fruits ; aussi l'orge qu'on y recueille est-il employé à faire de la farine pour répandre sur la tête des victimes, et des gâteaux pour les sacrifices. On vous montre aussi l'aire qui porte le nom de Triptolème, et l'autel de ce héros.

7. Quant à ce qui est dans l'intérieur des murs du temple, un songe m'a défendu de le décrire, les non initiés à qui il n'est pas permis de voir cet intérieur, ne devant pas même connaître ce qu'il renferme. Le héros Éleusis, dont la ville a pris le nom était, suivant quelques poètes, fils de Mercure (Hermès), et de Daïra, fille de l'Océan ; d'autres disent qu'il était fils d'Ogygès ; car les anciens Éleusiniens n'ayant point d'ouvrages sur les généalogies, on a pu imaginer beaucoup de fables, surtout sur l'origine de leurs héros.

8. Le pays de Platées dans la Béotie est maintenant, du côté d'Éleusis, limitrophe de l'Attique : les limites étaient jadis vers Éleuthère, mais depuis que les Éleuthèriens se sont réunis aux Athéniens, elles ont été reculées jusqu'au mont Cithéron dans la Béotie. Les Eleuthériens se sont réunis aux Athéniens sans y être contraints par les armes, mais parce que le gouvernement d'Athènes leur plaisait, et qu'ils haïssaient les Thébains. Il y a dans la plaine d'Éleuthère un temple de Bacchus (Dionysos) ; l'ancienne statue en bois qu'il renfermait a été transportée à Athènes, et celle qu'on y voit maintenant n'est qu'une copie.

9. Un peu plus loin est une petite grotte auprès de laquelle jaillit une source d'eau froide. On dit qu'Antiope exposa dans cette grotte, les enfants qu'elle venait de mettre au monde, et que le berger qui les trouva les ayant démaillotés, les lava dans cette fontaine. Il reste encore quelques ruines des murs et des maisons d'Éleuthère ; on voit par là que la ville était un peu au-dessus de la plaine, au bas du mont Cithéron. 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΗ'.

῝Ρειτοί. Κρόνων. Εὔμολπος. Κελεοῦ θυγατέρες. Ζάρηξ. Ἐλεθσίς. Ἐλευθεραί.

(1) Οἱ δὲ ῾Ρειτοὶ καλούμενοι ῥεῦμα μόνον παρέχονται ποταμῶν· ἐπεὶ τό γε ὕδωρ θάλασσά ἐστί σφισι· πείθοιτο δὲ ἄν τις καὶ ὡς ἀπὸ τοῦ Χαλκιδέων Εὐρίπου ῥέουσιν ὑπὸ τῆς γῆς ἐς θάλασσαν κοιλοτέραν ἐμπίπτοντες. Λέγονται δὲ οἱ ῾Ρειτοὶ Κόρης ἱεροὶ καὶ Δήμητρος εἶναι, καὶ τοὺς ἰχθῦς ἐξ αὐτῶν τοῖς ἱερεῦσιν ἔστιν αἱρεῖν μόνοις. Οὗτοι τὸ ἀρχαῖον, ὡς ἐγὼ πυνθάνομαι, πρὸς Ἀθηναίους τοὺς ἄλλους ὅροι τῆς γῆς Ἐλευσινίοις ἦσαν. Καὶ διαβᾶσι τοὺς ῾Ρειτοὺς, πρῶτος ᾤκει

(2) Κρόκων, ἔνθα καὶ νῦν ἔτι βασίλεια καλεῖται Κρόκωνος. Τοῦτον Ἀθηναῖοι τὸν Κρόκωνα Κελεοῦ θυγατρί συνοικῆσαι Σαισάρᾳ λέγουσι· λέγουσι δὲ οὐ πάντες, ἀλλ᾽ ὅσοι τοῦ δήμου τοῦ Σκαμβωνιδῶν εἰσιν. Ἐγὼ δὲ Κρόκωνος μὲν ἀνευρεῖν τάφον οὐχ οἷός τε ἐγενόμην, τὸ δὲ Εὐμόλπου μνῆμα κατὰ ταὐτὰ Ἐλευσινίοις ἀπέφαινον καὶ Ἀθηναῖοι. Τοῦτον τὸν Εὔμολπον ἀφικέσθαι λέγουσιν ἐκ Θρᾴκης Ποσειδῶνος παῖδα ὄντα καὶ Χιόνης· τὴν δὲ Χιόνην Βορέου θυγατέρα τοῦ ἀνέμου καὶ Ὠρειθυίας φασὶν εἶναι. Ὁμήρῳ δὲ ἐς μὲν τὸ γένος ἐστὶν οὐδὲν, αὐτοῦ πεποιημένον, ἐπονομάζει δὲ ἀγήνορα ἐν τοῖς ἔπεσι τὸν Εὔμολπον.

(3) Γενομένης δὲ Ἐλευσινίοις μάχης πρὸς Ἀθηναίους, ἀπέθανε μὲν Ἐρεχθεὺς Ἀθηναίων βασιλεύς, ἀπέθανε δὲ Ἰμμάραδος Εὐμόλπου· καταλύονται δὲ ἐπὶ τοῖσδε τὸν πόλεμον, ὡς Ἐλευσινίους, ἐς τὰ ἄλλα Ἀθηναίων κατηκόους ὄντας, ἰδίᾳ τελεῖν τὴν τελετήν· τὰ δὲ ἱερὰ τοῖν θεοῖν Εὔμολπος καὶ αἱ θυγατέρες δρῶσιν αἱ Κελεοῦ· καλοῦσι δὲ σφᾶς Πάμφως τε κατὰ ταὐτὰ καὶ Ὅμηρος, Διογένειαν καὶ Παμμερόπην, καὶ τρίτην Σαισάραν. Τελευτήσαντος δὲ Εὐμόλπου, Κήρυξ νεώτερος λείπεται τῶν παίδων, ὃν αὐτοὶ Κήρυκες θυγατρὸς Κέκροπος Ἀγλαύρου καὶ Ἑρμοῦ παῖδα εἶναι λέγουσιν, ἀλλ᾽ οὐκ Εὐμόλπου.

(4) Ἔστι δὲ Ἱπποθόωντος ἡρῷον, ἀφ᾽ οὗ τὴν φυλὴν ὀνομάζουσι, καὶ πλησίον Ζάρηκος. Τοῦτον μαθεῖν παρὰ Ἀπόλλωνι μουσικήν φασιν· ἐγὼ δὲ ξένον μὲν ἀφικόμενον ἐς τὴν γῆν, Λακεδαιμόνιόν τε εἶναι δοκῶ, καὶ Ζάρακα ἐν τῇ Λακωνικῇ πόλιν ἀπὸ τούτου πρὸς θαλάσσῃ καλεῖσθαι· εἰ δέ τις Ζάρηξ ἐπιχώριος Ἀθηναίοις ἥρως, οὐδὲν ἐς αὐτὸν ἔχω λέγειν.

(5) Ῥεῖ δὲ Κηφισὸς πρὸς Ἐλευσῖνι βιαιότερον παρεχόμενος τοῦ προτέρου ῥεῦμα· καὶ παρ᾽ αὐτῷ καλοῦσιν Ἐρινεόν, λέγοντες τὸν Πλούτωνα, ὅτε ἥρπασε τὴν Κόρην, καταβῆναι ταύτῃ. Πρὸς τούτῳ τῷ Κηφισῷ λῃστὴν Πολυπήμονα ὄνομα, Προκρούστην δὲ ἐπίκλησιν, Θησεὺς ἀπέκτεινεν.

(6) Ἐλευσινίοις δὲ ἔστι μὲν Τριπτολέμου ναός, ἔστι δὲ Προπυλαίας Ἀρτέμιδος, καὶ Ποσειδῶνος πατρός· φρέαρ τε καλούμενον Καλλίχορον, ἔνθα πρῶτον Ἐλευσινίων αἱ γυναῖκες χορὸν ἔστησαν καὶ ᾖσαν ἐς τὴν θεόν. Τὸ δὲ πεδίον τὸ ῾Ράριον σπαρῆναι πρῶτον λέγουσι καὶ πρῶτον αὐξῆσαι καρπούς, καὶ διὰ τοῦτο οὐλαῖς ἐξ αὐτοῦ χρῆσθαί σφισι καὶ ποιεῖσθαι πέμματα ἐς τὰς θυσίας καθέστηκεν. Ἐνταῦθα ἅλως καλουμένη Τριπτολέμου καὶ βωμὸς δείκνυται·

(7) Τὰ δὲ ἐντὸς τοῦ τείχους τοῦ ἱεροῦ τό τε ὄνειρον ἀπεῖπε γράφειν, καὶ τοῖς οὐ τελεσθεῖσιν, ὁπόσων θέας εἴργονται, δῆλα δήπου μηδὲ πυθέσθαι μετεῖναί σφισιν. Ἐλευσῖνα δὲ ἥρωα, ἀφ᾽ οὗ τὴν πόλιν ὀνομάζουσιν, οἱ μὲν Ἑρμοῦ παῖδα εἶναι καὶ Δαείρας Ὠκεανοῦ θυγατρὸς λέγουσι, τοῖς δέ ἐστι πεποιημένα Ὤγυγον εἶναι πατέρα. Ἐλευσίνιοι γὰρ ἀρχαῖοι τῶν λόγων ἅτε οὐ προσόντων σφίσιν γενεῶν, ἄλλα τε πλάσασθαι δεδώκασι, μάλιστα ἐς τὰ γένη τῶν ἡρώων.

(8) Ἐκ δὲ Ἐλευσῖνος τραπομένοις ἐπὶ Βοιωτῶν, ἐστὶν ὅμορος Ἀθηναίοις ἡ Πλαταιίς. Πρότερον μὲν γὰρ Ἐλευθερεῦσιν ὅροι πρὸς τὴν Ἀττικὴν ἦσαν· προσχωρησάντων δὲ Ἀθηναίοις τούτων, οὕτως ἤδη Βοιωτίας ὁ Κιθαιρών ἐστιν ὅρος. Προσεχώρησαν δὲ Ἐλευθερεῖς, οὐ πολέμῳ βιασθέντες, ἀλλὰ πολιτείας τε ἐπιθυμήσαντες παρὰ Ἀθηναίων, καὶ κατ᾽ ἔχθος τὸ Θηβαίων. Ἐν τούτῳ τῷ πεδίῳ ναός ἐστι Διονύσου, καὶ τὸ ξόανον ἐντεῦθεν Ἀθηναίοις ἐκομίσθη τὸ ἀρχαῖον· τὸ δὲ ἐν Ἐλευθεραῖς ἐφ᾽ ἡμῶν ἐς μίμησιν ἐκείνου πεποίηται.

(9) Ἀπωτέρω δὲ ὀλίγον σπήλαιόν ἐστιν οὐ μέγα, καὶ παρ᾽ αὐτὸ ὕδατος πηγὴ ψυχροῦ. Λέγεται δὲ ἐς μὲν τὸ σπήλαιον, ὡς Ἀντιόπη τεκοῦσα κατάθοιτο ἐς αὐτὸ τοὺς παῖδας· περὶ δὲ τῆς πηγῆς τὸν ποιμένα εὑρόντα τοὺς παῖδας, ἐνταῦθα σφᾶς λοῦσαι πρῶτον ἀπολύσαντα τῶν σπαργάνων. Ἐλευθερῶν δὲ ἦν μὲν ἔτι τοῦ τείχους, ἦν δὲ καὶ οἰκιῶν ἐρείπια. Δήλη δὲ τούτοις ἐστὶ πόλις ὀλίγον ὑπὲρ τοῦ πεδίου πρὸς τῷ Κιθαιρῶνι οἰκισθεῖσα.

 

 

CHAPITRE XXXIX.

 Le Puits Anthius. Méganire. Tombeaux des Argiens. Cercyon. Rois des Mégaréens.

1. En prenant la route qui conduit d'Éleusis à Mégare, vous trouvez d'abord le puits Anthius. Pamphus dit dans ses vers que Cérès (Déméter), après l'enlèvement de sa fille, se métamorphosa en vieille femme, et s'assit sur ce puits ; les filles de Céléus la prenant pour une Argienne, l'emmenèrent de là chez Méganire leur mère, qui lui donna son fils à élever.

2. Un peu plus loin est le temple de Méganire, et ensuite les tombeaux de ceux qui furent tués devant Thèbes. Créon, qui gouvernait alors comme tuteur de Laodamas, fils d'Étéocle, n'ayant pas voulu permettre à leurs proches d'enlever ces corps pour leur donner la sépulture, Adraste implora le secours de Thésée ; un combat s'étant livré entre les Béotiens et les Athéniens, Thésée remporta la victoire, et apporta les corps de ces héros à Éleusis où il les fit enterrer. Les Thébains disent que ces corps furent enlevés de leur consentement, et qu'il n'y eut point de combat.

3. Le tombeau d'Alopé vient après celui des Argiens. On dit qu'après avoir donné le jour à Hippothoon, qu'elle avait eu de Neptune (Poséidon), elle fut tuée vers cet endroit par Cercyon son père. On ajoute que Cercyon était en général très cruel envers les étrangers, même ceux qui ne voulaient pas lutter avec lui, et l'on montre encore à peu de distance du tombeau de sa fille, un endroit nommé la palestre de Cercyon. Il avait tué, dit-on, tous ceux qui s'étaient mesurés avec lui, mais Thésée le vainquit, plutôt par adresse qu'autrement. Ce héros est en effet le premier qui ait réduit la lutte en art et il y en a toujours eu des écoles depuis lui. Avant ce temps-là, les lutteurs ne faisaient usage que de leur force et de l'avantage que leur taille pouvait leur donner. Voilà, suivant moi, ce qu'on montre et ce qu'on raconte de plus remarquable à Athènes. J'ai eu soin, dès le commencement de cet ouvrage, de choisir parmi un grand nombre d'objets, ceux qui méritaient de trouver place dans cette description.

4. La Mégaride, qui est aussi limitrophe d'Éleusis, appartenait elle-même anciennement aux Athéniens. Pylas, qui en était roi, l'ayant laissée à Pandion. J'en citerai pour preuve le tombeau de Pandion qu'on voit dans la Mégaride, et la convention par laquelle Nisus céda le trône d'Athènes à Égée, l'aîné de toute la famille, et fut lui-même nommé roi de Mégare, et de tout le pays jusqu'à la Corinthie ; c'est de lui que le port des Mégaréens a pris le nom de Nisée, qu'il porte encore maintenant. Dans la suite des temps, les Péloponnésiens, qui, après leur expédition contre l'Attique, sous le règne de Codrus, retournaient dans leur pays sans avoir rien fait de remarquable, prirent Mégare qu'ils donnèrent à ceux des Corinthiens et de leurs autres alliés qui voulurent s'y établir.

5. Les Mégaréens changèrent alors de coutumes et de langage, et devinrent Doriens. Ils disent que Car, fils de Phoronée, était roi du pays lorsque leur ville prit le nom de Mégare, et lorsqu'on y bâtit pour la première fois des temples de Cérès (Déméter), qui furent nommés Mégara. Les Béotiens de leur côté, racontent que Mégaréus, fils de Neptune (Poséidon), qui demeurait à Oncheste, étant venu avec une armée de Béotiens au secours de Nisus, alors en guerre avec Minos, fut tué dans le combat et enterré dans la ville qui prit son nom au lieu de celui de Nisa qu'elle portait auparavant.

6. Les Mégaréens ajoutent que, douze générations après Car, fils de Phoronée, Lélex venu de l'Égypte fut roi du pays, et que les habitants prirent sous son règne le nom de Léléges. Cléson, fils de Lélex, fut père de Pylas ; Sciron, fils de ce dernier épousa la fille de Pandion, après la mort duquel il disputa la couronne à Nisus, son fils. Ils prirent pour juge Éaque, qui donna la couronne à Nisus et à ses descendants, et le commandement des armées à Sciron. Ils disent enfin, que Mégaréus, fils de Neptune (Poséidon), ayant épousé Iphinoé, fille de Nisus, monta sur le trône après lui, mais ils ne veulent convenir, ni de la guerre avec les Crétois, ni de la prise de leur ville sous le règne de Nisus.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΛΘ'.

.Φρέαρ Ἄνθιον. Μεγάνειρα. Ἀργείων τάφοι. Κερκύων. Μεγαρέων βασιλεῖς.

(1) Ἑτέρα δὲ ὁδὸς ἐξ Ἐλευσῖνος πρὸς Μέγαρα ἄγει. Ταύτην ἐρχομένοις τὴν ὁδὸν, φρέαρ ἐστὶν Ἄνθιον καλούμενον. Ἐποίησε δὲ Πάμφως ἐπὶ τούτῳ τῷ φρέατι καθῆσθαι Δήμητρα μετὰ τὴν ἁρπαγὴν τῆς παιδὸς, γραῒ εἰκασμένην. Ἐντεῦθεν δὲ αὐτὴν ἅτε γυναῖκα Ἀργείαν ὑπὸ τῶν θυγατέρων τῶν Κελεοῦ κομισθῆναι παρὰ τὴν μητέρα, καί οἱ τὴν Μετάνειραν οὕτω πιστεῦσαι τοῦ παιδὸς τὴν ἀνατροφήν.

(2) Ὀλίγῳ δὲ ἀπωτέρω τοῦ φρέατος ἱερὸν Μετανείρας ἐστὶ καὶ μετ᾽ αὐτὸ τάφοι τῶν ἐπὶ Θήβας. Κρέων γάρ, ὃς ἐδυνάστευε τότε ἐν Θήβαις Λαοδάμαντα ἐπιτροπεύων τὸν Ἐτεοκλέους, οὐ παρῆκε τοῖς προσήκουσιν ἀνελομένοις θάψαι· ἱκετεύσαντος δὲ Ἀδράστου Θησέα καὶ μάχης Ἀθηναίων γενομένης πρὸς Βοιωτούς, Θησεὺς ὡς ἐκράτησε τῇ μάχῃ κομίσας ἐς τὴν Ἐλευσινίαν τοὺς νεκροὺς ἐνταῦθα ἔθαψε. Θηβαῖοι δὲ τὴν ἀναίρεσιν τῶν νεκρῶν λέγουσιν ἐθελονταὶ δοῦναι, καὶ συνάψαι μάχην οὔ φασι.

(3) Μετὰ δὲ τῶν Ἀργείων τοὺς τάφους ἐστὶν Ἀλόπης μνῆμα, ἣν τεκοῦσαν Ἱπποθόωντα ἐκ Ποσειδῶνος ἀποθανεῖν ἐνταῦθά φασιν ὑπὸ τοῦ πατρὸς Κερκυόνος. Εἶναι δὲ ὁ Κερκυὼν λέγεται καὶ τὰ ἄλλα ἄδικος ἐς τοὺς ξένους καὶ παλαίειν οὐ βουλομένοις· καὶ ὁ τόπος οὗτος παλαίστρα καὶ ἐς ἐμὲ ἐκαλεῖτο Κερκυόνος, ὀλίγον τοῦ τάφου τῆς Ἀλόπης ἀπέχων. Λέγεται δὲ ὁ Κερκυὼν τοὺς καταστάντας ἐς πάλην διαφθεῖραι πλὴν Θησέως. Θησεὺς δὲ κατεπάλαισεν αὐτὸν σοφίᾳ τὸ πλέον· παλαιστικὴν γὰρ τέχνην εὗρε Θησεὺς πρῶτος, καὶ πάλης κατέστη ὕστερον ἀπ᾽ ἐκείνου διδασκαλία· πρότερον δὲ ἐχρῶντο μεγέθει μόνον καὶ ῥώμῃ πρὸς τὰς πάλας. Τοσαῦτα κατὰ γνώμην τὴν ἐμὴν Ἀθηναίοις γνωριμώτατα ἦν, ἔν τε λόγοις καὶ θεωρήμασιν. Ἀπέκρινε δὲ ἀπὸ τῶν πολλῶν ἐξ ἀρχῆς ὁ λόγος μοι τὰ ἐς συγγραφὴν ἀνήκοντα.

(4) Ἐλευσῖνι δὲ ἤδη πλησιόχωρος καλουμένη Μεγαρίς τῆς Ἀθηναίων ἦν καὶ αὕτη τὸ ἀρχαῖον, Πύλα τοῦ βασιλέως καταλιπόντος Πανδίονι. Μαρτύρια δέ μοι τάφος τε Πανδίονος ἐν τῇ γῇ, καὶ Νῖσος Αἰγεῖ μὲν πρεσβυτάτῳ τοῦ παντὸς γένους παραχωρήσας Ἀθηναίων ἄρχειν, αὐτὸς δὲ Μεγάρων καὶ τῆς ἄχρι Κορίνθου βασιλεύειν ἀξιωθείς. Νίσαιά τε ἔτι καὶ νῦν Μεγαρεῦσιν ἐπίνειον ἀπ᾽ αὐτοῦ καλεῖται. Κόδρου δὲ ὕστερον βασιλεύοντος, στρατεύουσιν ἐπ᾽ Ἀθήνας Πελοποννήσιοι· καὶ ὡς οὐδὲν ἀποδειξάμενοι λαμπρὸν ἐκομίζοντο ὀπίσω, Μέγαρα Ἀθηναίων ἑλόντες, Κορινθίων καὶ τῶν ἄλλων συμμάχων τοῖς ἐθέλουσιν ἔδωκαν οἰκῆσαι.

(5) Μεγαρεῖς μὲν οὕτως ἔθη καὶ φωνὴν μεταβαλόντες Δωριεῖς γεγόνασι. Κληθῆναι δὲ οὕτω τὴν πόλιν φασὶν ἐπὶ Καρὸς τοῦ Φορωνέως ἐν τῇ γῇ ταύτῃ βασιλεύοντος· τότε πρῶτον λέγουσιν ἱερὰ γενέσθαι Δήμητρος αὐτοῖς, τότε ἀνθρώπους ὀνομάσαι Μέγαρα. Οὕτω μὲν αὐτοὶ περὶ σφῶν Μεγαρεῖς λέγουσι. Βοιωτοὶ δὲ ἐν Ὀγχηστῷ Μεγαρέα τὸν Ποσειδῶνος οἰκοῦντα ἀφικέσθαι [σὺν] στρατιᾷ Βοιωτῶν φασι, Νίσῳ τὸν πρὸς Μίνω πόλεμον συνδιοίσοντα· πεσόντα δὲ αὐτὸν ἐν τῇ μάχῃ ταφῆναί τε αὐτοῦ καὶ τῇ πόλει Μέγαρα ὄνομα ἀπὸ τούτου γενέσθαι, πρότερον Νίσᾳ καλουμένῃ. (6) Δωδεκάτῃ δὲ ὕστερον μετὰ Κᾶρα τὸν Φορωνέως γενεᾷ λέγουσιν οἱ Μεγαρεῖς Λέλεγα ἀφικόμενον ἐξ Αἰγύπτου βασιλεῦσαι καὶ τοὺς ἀνθρώπους κληθῆναι Λέλεγας ἐπὶ τῆς ἀρχῆς αὐτοῦ· Κλήσωνος δὲ τοῦ Λέλεγος γενέσθαι Πύλαν, τοῦ Πύλα δὲ Σκίρωνα· συνοικῆσαι Πανδίονος θυγατρί, καὶ ὕστερον Νίσῳ τῷ Πανδίονος ἐς ἀμφισβήτησιν ἐλθεῖν περὶ τῆς ἀρχῆς Σκίρωνα, καί σφισιν Αἰακὸν δικάσαι, βασιλείαν μὲν διδόντα Νίσῳ καὶ τοῖς ἀπογόνοις, Σκίρωνι δὲ ἡγεμονίαν εἶναι πολέμου· Μεγαρέα δὲ τὸν Ποσειδῶνος θυγατρὶ Νίσου συνοικήσαντα Ἰφινόῃ, διαδέξασθαι τὴν τοῦ Νίσου φασὶν ἀρχήν· τὸν δὲ Κρητικὸν πόλεμον καὶ τὴν ἐπὶ Νίσου βασιλεύοντος ἅλωσιν τῆς πόλεως οὐκ ἐθέλουσιν εἰδέναι.

 

 

CHAPITRE XL.

Nymphes Sithnides. Géranie. Diane (Artémis) Soteira. Jupiter (Zeus) Olympien. Temples.

1. Il y a dans la ville de Mégare une fontaine construite par Théagène, qui avait marié sa fille à Cylon Athénien, ainsi qu'on l'a vu plus haut. Ce Théagène, étant tyran de Mégare, fit bâtir cette fontaine que sa grandeur, ses ornements et le nombre de colonnes dont elle est décorée, rendent digne de remarque. L'eau qui y coule porte le nom des Nymphes Sithnides, qui sont des Nymphes du pays, selon les Mégaréens ; ils ajoutent que la fille d'une de ces Nymphes eut de Jupiter (Zeus) un fils nommé Mégaréus, qui échappa au déluge de Deucalion, en se réfugiant sur le sommet de la Géranie. Cette montagne ne portait pas encore ce nom, mais Mégaréus s'étant jeté à la nage, fut dirigé vers ce sommet par le cri d'une bande de grues qui volaient ; c'est pour cela qu'il donna à la montagne le nom de Géranie (de Géranos, grue ).

2. A peu de distance de cette fontaine est un ancien temple, où l'on voyait de mon temps les statues des empereurs Romains, et une statue en bronze de Diane (Artémis) Soteira. Les Mégaréens disent qu'un détachement de l'armée de Mardonius ayant ravagé la Mégaride, voulut retourner à Thèbes, où était ce général ; mais, tandis que ces troupes étaient en route, Diane (Artémis), faisant survenir la nuit, les égara et les conduisit dans les montagnes du pays. Les barbares, croyant voir une armée ennemie devant eux, firent une décharge générale de leurs traits, le rocher contre lequel ils tiraient rendant un son qui ressemblait à des gémissements, ils tirèrent avec encore plus d'ardeur,

3. et continuèrent toujours, se croyant en présence de l'ennemi, jusqu'à ce que tous leurs traits fussent épuisés. Le jour parut, les Mégaréens survinrent, armés de toutes pièces contre des troupes légères et dépourvues de traits, ils en exterminèrent la plus grande partie, et en mémoire de cet événement érigèrent une statue à Diane (Artémis) Soteira. On voit dans le même temple les statues des douze grands dieux qui passent pour un ouvrage de Praxitèle, à l'exception de Diane (Artémis), qui a été faite par Strongylion.

4. De là vous entrez dans l'enceinte dédiée à Jupiter (Zeus) Olympien, dont le temple mérite d'être vu. La statue du dieu n'a pas été achevée à cause de la guerre du Péloponnèse : pas une année ne se passa durant cette guerre, sans que les Athéniens ne ravageassent la Mégaride par terre ou par mer ; aussi réduisirent-ils l'état et les particuliers à la plus grande misère. La tête de cette statue est en ivoire, et le reste du corps en plâtre et en terre. Les Mégaréens disent qu'elle est de Théocosmus, sculpteur du pays, qui fut aidé par Phidias. Au-dessus de la tête du dieu sont les Saisons et les Parques ; tout le monde sait en effet que Jupiter (Zeus) est le seul à qui les destinées obéissent, et qu'il règle l'ordre des saisons. On voit dans le fond du temple quelques pièces de bois à moitié travaillées, que Théocosmus devait revêtir d'or et d'ivoire pour achever la statue.

5. On y voit aussi un éperon de trirème en bronze, les Mégaréens prirent, à ce qu'ils disent, cette trirème aux Athéniens dans un combat naval vers Salamine. Les Athéniens avouent qu'ils ont abandonné pendant quelques temps cette île aux Mégaréens, mais dans la suite une élégie, composée par Solon, leur rendit le courage. Ils reprirent donc les armes pour la revendiquer, et s'en emparèrent après avoir vaincu les Mégaréens. Ceux-ci de leur côté disent que quelques exilés de Mégare, nommés les Dorycléens, vinrent trouver à Salamine ceux qui s'étaient partagés le territoire, et livrèrent par trahison l'île aux Athéniens. Au sortir de l'enceinte consacrée à Jupiter (Zeus), en montant à la citadelle qui conserve encore le nom de Carie qu'elle a pris de Car, fils de Phoronée, vous trouvez le temple de Bacchus (Dionysos) Nyctelius, celui de Vénus (Aphrodite) Epistrophia, l'oracle de la Nuit et le temple de Jupiter (Zeus) Conius qui n'a point de toit ; la statue d'Esculape et celle d'Hygiée, qui sont dans le même endroit, ont été faites par Bryaxis ; vous y voyez aussi un temple de Cérès (Déméter), nommé le Mégaron, que Car fit, dit-on, construire pendant qu'il régnait à Mégare.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Μ.

 Σιθνίδες Νύμφαι. Γηρανεία. Ἄρτεμις Σώτειρα. Ζεὺς Ὀλύμπιος. Ναοί.

(1) Ἔστι δὲ ἐν τῇ πόλει κρήνη, καὶ σφισιν ᾠκοδόμησε Θεαγένης, οὗ καὶ πρότερον τούτων ἐπεμνήσθην, θυγατέρα αὐτὸν συνοικίσαι Κύλωνι Ἀθηναίῳ. Οὗτος ὁ Θεαγένης τυραννήσας ᾠκοδόμησε τὴν κρήνην, μεγέθους ἕνεκα καὶ κόσμου καὶ ἐς τὸ πλῆθος τῶν κιόνων θέας ἀξίαν· καὶ ὕδωρ ἐς αὐτὴν ῥεῖ καλούμενον Σιθνίδων νυμφῶν. Τὰς δὲ Σιθνίδας νύμφας λέγουσι Μεγαρεῖς εἶναι μέν σφισιν ἐπιχωρίας, μιᾷ δὲ αὐτῶν θυγατρὶ συγγενέσθαι Δία, Μέγαρόν τε παῖδα ὄντα Διὸς καὶ ταύτης δὴ τῆς νύμφης ἐκφυγεῖν τὴν ἐπὶ Δευκαλίωνός ποτε ἐπομβρίαν, ἐκφυγεῖν δὲ πρὸς τὰ ἄκρα τῆς Γερανίας, οὐκ ἔχοντός πω τοῦ ὄρους τὸ ὄνομα τοῦτο, ἀλλὰ, νήχεσθαι γὰρ πετομένων γεράνων πρὸς τὴν βοὴν τῶν ὀρνίθων αὐτόν, διὰ τοῦτο Γερανίαν τὸ ὄρος ὀνομασθῆναι.

(2) Τῆς δὲ κρήνης οὐ πόρρω ταύτης ἀρχαῖόν ἐστιν ἱερόν· εἰκόνες δὲ ἐφ᾽ ἡμῶν ἑστᾶσιν ἐν αὐτῷ βασιλέων ῾Ρωμαίων καὶ ἄγαλμα (τε) κεῖται χαλκοῦν Ἀρτέμιδος ἐπίκλησιν Σωτείρας. Φασὶ δὲ ἄνδρας τοῦ Μαρδονίου στρατοῦ καταδραμόντας τὴν Μεγαρίδα ἀποχωρεῖν ἐς Θήβας ὀπίσω παρὰ Μαρδόνιον ἐθέλειν. Γνώμῃ δὲ Ἀρτέμιδος νύκτα τε ὁδοιποροῦσιν ἐπιγενέσθαι, καὶ τῆς ὁδοῦ σφᾶς ἁμαρτόντας ἐς τὴν ὀρεινὴν τραπέσθαι τῆς χώρας· πειυομένους δὲ στράτευμα ἐγγὺς εἴη πολέμιον, ἀφιέναι τῶν βελῶν, καὶ τὴν πλησίον πέτραν στένειν βαλλομένην, τοὺς δὲ αὖθις τοξεύειν προθυμίᾳ πλέονι·

(3) τέλος δὲ, αὐτοῖς ἀναλωθῆναι τοὺς ὀιστοὺς ἐς ἄνδρας πολεμίους νομίζουσιν, ἡμέρα τε ὑπεφαίνετο, καὶ οἱ Μεγαρεῖς ἐπῄεσαν, μαχόμενοι δὲ ὁπλῖται πρὸς ἀνόπλους καὶ οὐδὲ βελῶν εὐποροῦντας ἔτι φονεύουσιν αὐτῶν τοὺς πολλούς· καὶ ἐπὶ τῷδε Σωτείρας ἄγαλμα ἐποιήσαντο Ἀρτέμιδος. Ἐνταῦθα καὶ τῶν δώδεκα ὀνομαζομένων θεῶν ἐστιν ἀγάλματα ἔργα εἶναι λεγόμενα Πραξιτέλους· τὴν δὲ Ἄρτεμιν αὐτὴν Στρογγυλίων ἐποίησε.

(4) Μετὰ ταῦτα ἐς τὸ τοῦ Διὸς τέμενος ἐσελθοῦσι καλούμενον Ὀλυμπιεῖον, ναός ἐστι θέας ἄξιος· τὸ δὲ ἄγαλμα οὐκ ἐξειργάσθη τοῦ Διός, ἐπιλαβόντος τοῦ Πελοποννησίων πολέμου πρὸς Ἀθηναίους, ἐν ᾧ καὶ ναυσὶν ἀνὰ πᾶν ἔτος καὶ στρατῷ φθείροντες Μεγαρεῦσιν Ἀθηναῖοι τὴν χώραν, τά τε κοινὰ ἐκάκωσαν, καὶ ἰδίᾳ τοὺς οἴκους ἤγαγον ἐς τὸ ἔσχατον ἀσθενείας. Τῷ δὲ ἀγάλματι τοῦ Διὸς πρόσωπον ἐλέφαντος καὶ χρυσοῦ, τὰ δὲ λοιπὰ πηλοῦ τέ ἐστι καὶ γύψου· ποιῆσαι δὲ αὐτὸ Θεόκοσμον λέγουσιν ἐπιχώριον, συνεργάσασθαι δέ οἱ Φειδίαν. Ὑπὲρ δὲ τῆς κεφαλῆς τοῦ Διός εἰσιν Ὧραι καὶ Μοῖραι· δῆλα δὲ πᾶσι, τὴν πεπρωμένην μόνῳ οἱ πείθεσθαι, καὶ τὰς ὥρας τὸν θεὸν τοῦτον νέμειν ἐς τὸ δέον. Ὄπισθε δὲ τοῦ ναοῦ κεῖται ξύλα ἡμίεργα· ταῦτα ἔμελλεν ὁ Θεόκοσμος ἐλέφαντι καὶ χρυσῷ κοσμήσας τὸ ἄγαλμα ἐκτελέσειν τοῦ Διός.

(5) Ἐνταῦθα τῷ ναῷ τριήρους ἀνάκειται χαλκοῦν ἔμβολον· ταύτην τὴν ναῦν λαβεῖν φασι περὶ Σαλαμῖνα ναυμαχήσαντες πρὸς Ἀθηναίους. Ὀμολογοῦσι δὲ καὶ Ἀθηναῖοι χρόνον τινὰ Μεγαρεῦσιν ἀποστῆναι τῆς νήσου, Σόλωνα δὲ ὕστερόν φασιν ἐλεγεῖα ποιήσαντα προτρέψαι σφᾶς, καταστῆναι δὲ ἐπὶ τούτοις ἀμφισβήτησιν Ἀθηναῖοις, κρατήσαντες δὲ πολέμῳ Σαλαμῖνα αὖθις ἔχειν. Μεγαρεῖς δὲ παρὰ σφῶν λέγουσιν ἄνδρας φυγάδας, οὓς Δορυκλείους ὀνομάζουσιν, ἀφικομένους παρὰ τοὺς ἐν Σαλαμῖνι κληρούχους, προδοῦναι Σαλαμῖνα Ἀθηναίοις. (6) Μετὰ δὲ τοῦ Διὸς τὸ τέμενος, ἐς τὴν ἀκρόπολιν ἀνελθοῦσι, καλουμένην ἀπὸ Καρὸς τοῦ Φορωνέως καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι Καρίαν, ἔστι μὲν Διονύσου ναὸς Νυκτελίου· πεποίηται δὲ Ἀφροδίτης Ἐπιστροφίας ἱερὸν, καὶ Νυκτὸς καλούμενόν ἐστι μαντεῖον· καὶ Διὸς Κονίου ναὸς οὐκ ἔχων ὄροφον. Τοῦ δὲ Ἀσκληπιοῦ τὸ ἄγαλμα Βρύαξις καὶ αὐτὸ καὶ τὴν Ὑγείαν ἐποίησεν. Ἐνταῦθα καὶ τῆς Δήμητρος τὸ καλούμενον Μέγαρον· ποιῆσαι δὲ αὐτὸ βασιλεύοντα Κᾶρα ἔλεγον.

 

CHAPITRE XLI.

 Monuments d'Alcmène et d'Hyllus. Alcathus. Lion du Cithéron. Amazones. Térée.

1. Quand vous descendez de la citadelle par le côté exposé au nord, vous trouvez le tombeau d'Alcmène qui est auprès de l'Olympiéum. On dit en effet, que, se rendant d'Argos à Thèbes, elle mourut sur la route dans le pays de Mégare : il s'éleva alors une dispute entre les Héraclides, les uns voulant retourner à Argos pour y porter son corps, et les autres, sous prétexte que les tombeaux d'Amphitryon, et des enfants d'Hercule et de Mégare étaient à Thèbes, prétendant qu'Alcmène devait être enterrée dans cette ville. L'oracle de Delphes, qu'ils consultèrent, répondit que le meilleur parti pour eux était d'enterrer Alcmène à Mégare.

2. De là l'exégète du pays me conduisit à un endroit nommé Rhoos (le courant d'eau), lieu par lequel, me disait-il, coulait jadis l'eau qui venait des montagnes. Théagène, alors tyran de Mégare, la détourna pour la faire passer ailleurs, et bâtit sur le terrain qu'elle avait arrosé un autel à l'Achélus. Le tombeau d'Hyllus, fils d'Hercule est près de cet autel. Il fut tué en un combat singulier par Echémus, fils d'Aéropus, Arcadien, dont je parlerai dans un autre endroit, et fut aussi enterré à Mégare : il est vraisemblable que l'expédition où il périt, fut celle des Héraclides contre le Péloponnèse qui se fit sous le règne d'Oreste.

3. Le temple d'Isis et celui d'Apollon et de Diane (Artémis) sont à peu de distance du tombeau d'Hyllus. Le dernier de ces deux temples est l'ouvrage d'Alcathus, qui l'érigea, dit-on, après avoir tué le lion du mont Cithéron. Ce lion, suivant les Mégaréens, avait donné la mort à plusieurs personnes, entre autres à Evippus, fils de Mégaréus leur roi. Précédemment, Timalcus, fils aîné de ce prince, était tombé sous les coups de Thésée, au siège d'Aphidna, où il était allé avec les Dioscures. Mégaréus ayant promis la main de sa fille et son trône après sa mort au vainqueur de ce lion, Alcathus, fils de Pélops, tenta l'entreprise ; il tua le monstre, et devenu roi, bâtit ce temple à Apollon et à Diane (Artémis), qu'il surnomma Agréus et Agrotera.

4. Voilà le récit des Mégaréens, et je voudrais bien être d'accord avec eux, mais cela n'est guère possible. Qu'Alcathus ait tué un lion sur le mont Cithéron soit ; mais a-t-on jamais lu nulle part que Timalcus se soit trouvé au siège d'Aphidna avec les Dioscures? Cela fût-il vrai, comment croira-t-on qu'il y ait été tué par Thésée, lorsque Alcman, qui, dans son hymne sur les Dioscures, dit qu'ils prirent Aphidne et emmenèrent captive la mère de Thésée, convient lui-même que ce héros était absent.

5. Pindare, conformément à cette tradition, raconte que Thésée voulut épouser la sœur des Dioscures, avant de partir pour le mariage de Pirithoüs, dont j'ai déjà parlé. Il est évident que l'inventeur de cette histoire a beaucoup compté sur la stupidité des Mégaréens ; car Thésée était lui-même arrière petit-fils de Pélops. Mais les Mégaréens savent bien la vérité ; ils la cachent, ne voulant pas convenir que leur ville ait été prise sous le règne de Nisus, et ils disent que ce prince eut pour successeur Mégaréus son gendre, après lequel Alcathus régna.

6. Il paraît que Nisus étant mort, et les Mégaréens se trouvant dans une très mauvaise situation, Alcathus, qui vint de l'Élide dans ces entrefaites, fut nommé roi. Ce qui le prouve, c'est qu'il fit rebâtir les murs de la ville, dont les Crétois avaient démoli l'ancienne enceinte. Mais en voilà bien assez sur Alcathus, sur le lion tué par lui au mont Cithéron ou ailleurs ; et sur le temple de Diane (Artémis) Agrotera et d'Apollon Agréus. En descendant de ce temple, on trouve le monument héroïque de Pandion : quant à son tombeau, j'ai déjà dit qu'il est sur le rocher de Minerve (Athéna) Éthyia. On lui rend aussi des honneurs à Mégare.

7. Le tombeau de l'Amazone Hippolyte est voisin du monument de Pandion. Les Mégaréens disent que les Amazones étant venues attaquer les Athéniens pour se venger de l'enlèvement d'Antiope, furent vaincues par Thésée et que la plupart d'entre elles perdirent la vie dans le combat. Hippolyte, sœur d'Antiope et qui commandait cette expédition, se réfugia avec un petit nombre de femmes à Mégare : là, le chagrin du revers qu'elle venait d'éprouver et l'inquiétude de savoir comment elle retournerait à Thémiscyre, la jetèrent dans le découragement et la conduisirent à la mort. Elle fut enterrée dans cet endroit et son tombeau a la forme d'un bouclier d'Amazone.

8. Celui de Térée en est peu éloigné. Il avait épousé comme on sait, Progné, fille de Pandion. Il régnait, disent les Mégaréens, sur le canton de la Mégaride nommé Pagé (les fontaines) ; mais je crois qu'il était roi de Daulis au-dessus de Chéronée, où subsistent encore des traces de son séjour. Les barbares occupaient en effet anciennement la plus grande partie de la Grèce actuelle. Les attentats de Térée sur Philomèle, sœur de Progné, sont connus ; ces deux femmes, ayant fait mourir Itys, échappèrent à Térée, qui se tua de sa propre main à Mégare.

9. Les Mégaréens lui érigèrent alors un tombeau en terre, et ils lui offrent tous les ans un sacrifice où de petits cailloux leur tiennent lieu de farine d'orge. L'oiseau nommé Huppe, parut, disent-ils, pour la première fois dans cet endroit. Les deux femmes s'étant rendues à Athènes, y moururent à force de pleurer l'injure qui leur avait été faite, et la vengeance qu'elles en avaient tirée. Le bruit se répandit qu'elles avaient été changées l'une en rossignol, et l'autre en hirondelle, sans doute parce que le chant de ces oiseaux a, je ne sais quoi de triste et de plaintif.

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΑ'.

Μνήματα Ἀλκμήνης καί Ὕλλου. Ἀλκάθους. Λέων Κιθαιρώνιος. Πανδίονος ἡρῷον. Ἀμαζόνες. Τηρεύς.

(1) Ἐκ δὲ τῆς ἀκροπόλεως κατιοῦσιν, ᾗ πρὸς ἄρκτον τέτραπται τὸ χωρίον, μνῆμά ἐστιν Ἀλκμήνης πλησίον τοῦ Ὀλυμπιείου. Βαδίζουσαν γὰρ ἐς Θήβας ἐξ Ἄργους τελευτῆσαι καθ᾽ ὁδὸν λέγουσιν αὐτὴν ἐν τοῖς Μεγάροις, καὶ τοὺς Ἡρακλείδας ἐς ἀμφισβήτησιν ἐλθεῖν, τοὺς μὲν ἐς Ἄργος ἐθέλοντας ὀπίσω κομίσαι τὸν νεκρὸν τῆς Ἀλκμήνης, τοὺς δ᾽ αὐτῶν ἐς Θήβας· καὶ γὰρ τοῖς Ἡρακλέους παισὶ τοῖς ἐκ Μεγάρας τάφον εἶναι καὶ Ἀμφιτρύωνος ἐν Θήβαις. Ὁ δὲ ἐν Δελφοῖς θεὸς ἔχρησε θάψαι Ἀλκμήνην ἐν τοῖς Μεγάροις ἄμεινον εἶναί σφισιν.

(2) Ἐντεῦθεν ὁ τῶν ἐπιχωρίων ἡμῖν ἐξηγητὴς ἡγεῖτο ἐς χωρίον ῾Ροῦν ὡς ἔφασκεν ὀνομαζόμενον, ταύτῃ γὰρ ὕδωρ ποτὲ ἐκ τῶν ὀρῶν τῶν ὑπὲρ τὴν πόλιν ῥυῆναι· Θεαγένης δέ, ὃς τότε ἐτυράννει, τὸ ὕδωρ ἑτέρωσε τρέψας βωμὸν ἐνταῦθα Ἀχελῴῳ ἐποίησε. Καὶ Ὕλλου πλησίον τοῦ Ἡρακλέους μνῆμά ἐστιν ἀνδρὶ Ἀρκάδι Ἐχέμῳ τῷ Ἀερόπου μονομαχήσαντος· καὶ ὅστις μὲν Ἔχεμος ὢν ἀπέκτεινεν Ὕλλον, ἑτέρωθι τοῦ λόγου δηλώσω, τέθαπται δὲ καὶ Ὕλλος ἐν τοῖς Μεγάροις. Αὕτη καλοῖτο ἂν ὀρθῶς στρατεία τῶν Ἡρακλειδῶν ἐς Πελοπόννησον ἐπὶ Ὀρέστου βασιλεύοντος.

(3) Οὐ πόρρω δὲ τοῦ Ὕλλου μνήματος Ἴσιδος ναὸς καὶ παρ᾽ αὐτὸν Ἀπόλλωνός ἐστι καὶ Ἀρτέμιδος· Ἀλκάθουν δέ φασι ποιῆσαι ἀποκτείναντα λέοντα τὸν καλούμενον Κιθαιρώνιον. Ὑπὸ τούτου τοῦ λέοντος διαφθαρῆναι καὶ ἄλλους καὶ Μεγαρέως φασὶ τοῦ σφετέρου βασιλέως παῖδα Εὔιππον, τὸν δὲ πρεσβύτερον τῶν παίδων αὐτῷ Τίμαλκον ἔτι πρότερον ἀποθανεῖν ὑπὸ Θησέως, στρατεύοντα ἐς Ἄφιδναν σὺν τοῖς Διοσκούροις· Μεγαρέα δὲ γάμον τε ὑποσχέσθαι θυγατρὸς καὶ ὡς διάδοχον ἕξει τῆς ἀρχῆς, ὅστις τὸν Κιθαιρώνιον λέοντα ἀποκτείναι· διὰ ταῦτα Ἀλκάθουν τὸν Πέλοπος ἐπιχειρήσαντα τῷ θηρίῳ κρατῆσαί τε, καὶ ὡς ἐβασίλευσε, τὸ ἱερὸν ποιῆσαι τοῦτο, Ἀγροτέραν Ἄρτεμιν, καὶ Ἀπόλλωνα Ἀγραῖον ἐπονομάσαντα.

(4) Ταῦτα μὲν οὕτω γενέσθαι λέγουσιν. Ἐγὼ δὲ γράφειν μὲν ἐθέλω Μεγαρεῦσιν ὁμολογοῦντα, οὐκ ἔχω δὲ, ὅπως εὕρωμαι πάντα σφίσιν, ἀλλὰ ἀποθανεῖν μὲν λέοντα ἐν τῷ Κιθαιρῶνι ὑπὸ Ἀλκάθου πείθομαι· Μεγαρέως δὲ Τίμαλκον παῖδα τίς μὲν ἐς Ἄφιδναν ἐλθεῖν μετὰ τῶν Διοσκούρων ἔγραψε; πῶς δ᾽ ἂν ἀφικόμενος ἀναιρεθῆναι νομίζοιτο ὑπὸ Θησέως; ὅπου καὶ Ἀλκμὰν ποιήσας ᾆσμα ἐς τοὺς Διοσκούρους, ὡς Ἄφιδραν ἕλοιεν, καὶ τὴν Θησέως ἀγάγοιεν μητέρα αἰχμάλωτον, ὅμως Θησέα φησὶν αὐτὸν ἀπεῖναι.

(5) Πίνδαρος δὲ τούτοις τε κατὰ ταὐτὰ ἐποίησε καὶ γαμβρὸν τοῖς Διοσκούροις Θησέα εἶναι βουλόμενον ἁρπασθεῖσαν τὴν Ἑλένην διαφυλάξαι, ἐς ὃ ἀπελθεῖν αὐτὸν Πειρίθῳ τὸν λεγόμενον γάμον συμπράξοντα. ὅστις δὲ ἐγενεαλόγησε, δῆλον ὡς πολλὴν τοῖς Μεγαρεῦσι σύνοιδεν εὐήθειαν, εἴ γε Θησεὺς ἦν ἀπόγονος Πέλοπος· ἀλλὰ γὰρ τὸν ὄντα λόγον οἱ Μεγαρεῖς εἰδότες ἐπικρύπτουσιν, οὐ βουλόμενοι δοκεῖν ἁλῶναί σφισιν ἐπὶ τῆς ἀρχῆς τῆς Νίσου τὴν πόλιν· διαδέξασθαι δὲ τὴν βασιλείαν γαμβρὸν Νίσου τε Μεγαρέα, καὶ αὖθις Ἀλκάθουν Μεγαρέως.

(6) Φαίνεται δὲ, τελευτήσαντος Νίσου, καὶ τῶν πραγμάτων Μεγαρεῦσιν ἐφθαρμένων, ὑπὸ τοῦτον Ἀλκάθους ἀφικόμενος τὸν καιρὸν ἐξ Ἤλιδος. Μαρτύριον δέ μοι· τὸ γὰρ τεῖχος ᾠκοδόμησεν ἐξ ἀρχῆς, ἅτε τοῦ περιβόλου τοῦ ἀρχαίου καθαιρεθέντος ὑπὸ τῶν Κρητῶν. Ἀλκάθου μὲν καὶ τοῦ λέοντος, εἴτε ἐν τῷ Κιθαιρῶνι αὐτὸν, εἴτε καὶ ἑτέρωθι ἀποκτείνας, ναὸν Ἀγροτέρας Ἀρτέμιδος καὶ Ἀπόλλωνος ἐποίησεν Ἀγραίου, ἐς τοσόνδε ἔστω μνήμη. Ἐκ τούτου δὲ τοῦ ἱεροῦ κατιοῦσι Πανδίονός ἐστιν ἡρῷον· καὶ ὅτι μὲν ἐτάφη Πανδίων ἐν Αἰθυίας Ἀθηνᾶς καλουμένῳ σκοπέλῳ, δεδήλωκεν ὁ λόγος ἤδη μοι. Τιμὰς δὲ καὶ ἐν τῇ πόλει παρὰ Μεγαρέων ἔχει.

(7) Πλησίον δέ ἐστι τοῦ Πανδίονος ἡρῴου μνῆμα Ἱππολύτης. Γράψω δὲ καὶ τὰ ἐς αὐτὴν, ὁποῖα Μεγαρεῖς λέγουσιν. Ὅτε Ἀμαζόνες ἐπ᾽ Ἀθηναίους στρατεύσασαι δι᾽ Ἀντιόπην, ἐκρατήθησαν ὑπὸ Θησέως, τὰς μὲν πολλὰς συνέβη μαχομένας αὐτῶν ἀποθανεῖν, Ἱππολύτην δὲ ἀδελφὴν οὖσαν Ἀντιόπης, καὶ τότε ἡγουμένην τῶν γυναικῶν, ἀποφυγεῖν σὺν ὀλίγαις ἐς Μέγαρα. Ἅτε δὲ κακῶς οὕτω πράξασαν τῷ στρατῷ, τοῖς τε παροῦσιν ἀθύμως ἔχουσαν, καὶ περὶ τῆς οἴκαδε ἐς τὴν Θεμίσκυραν σωτηρίας μᾶλλον ἔτι ἀποροῦσαν ὑπὸ λύπης τελευτῆσαι· καὶ θάψαι αὐτὴν ἀποθανοῦσαν ἐνταῦθα· καί οἱ τοῦ μνήματος σχῆμά ἐστιν Ἀμαζονικῇ ἀσπίδι ἐμφερές.

(8) Τούτου δέ ἐστιν οὐ πόρρω τάφος Τηρέως τοῦ Πρόκνην γήμαντος τὴν Πανδίονος. Ἐβασίλευσε δὲ ὁ Τηρεύς, ὡς μὲν λέγουσιν οἱ Μεγαρεῖς, περὶ τὰς Παγὰς τὰς καλουμένας τῆς Μεγαρίδος· ὡς δὲ ἐγώ τε δοκῶ, καὶ τεκμήρια ἐς τόδε λείπεται, Δαυλίδος ἦρχε τῆς ὑπὲρ Χαιρωνείας. Πάλαι γὰρ τῆς νῦν καλουμένης Ἑλλάδος βάρβαροι τὰ πολλὰ ᾤκησαν· ἐπεὶ δὲ ἦν καὶ Τηρεῖ τὰ ἐς Φιλομήλαν ἐξειργασμένα, καὶ τὰ περὶ τὸν Ἴτυν ὑπὸ τῶν γυναικῶν, ἑλεῖν σφᾶς ὁ Τηρεὺς οὐκ ἐδύνατο·

(9) καὶ ὁ μὲν ἐτελεύτησεν ἐν τοῖς Μεγάροις αὐτοχειρίᾳ, καί οἱ τάφον αὐτίκα ἔχωσαν, καὶ θύουσιν ἀνὰ πᾶν ἔτος ψηφῖσιν ἐν τῇ θυσίᾳ ἀντὶ οὐλῶν χρώμενοι καὶ τὸν ἔποπα τὸν ὄρνιθα ἐνταῦθα φανῆναι πρῶτον λέγουσιν· αἱ δὲ γυναῖκες ἐς μὲν Ἀθήνας ἀφίκοντο, θρηνοῦσαι δὲ οἷα ἔπαθον καὶ οἷα ἀντέδρασαν ὑπὸ δακρύων διαφθείρονται, καί σφισι τὴν ἐς ἀηδόνα καὶ χελιδόνα μεταβολὴν ἐπεφήμισαν ὅτι οἶμαι καὶ αὗται αἱ ὄρνιθες ἐλεεινὸν καὶ θρήνῳ ὅμοιον ᾄδουσιν.

 

CHAPITRE XLII.

Citadelle d'Alcathus. Memnon. Temples. Bois d'ébène. Monument héroïque d'Ino.

1. Les Mégaréens ont une autre citadelle qui porte le nom d'Alcathus. En y montant vous voyez à droite le tombeau de Mégaréus, qui leur amena d'Oncheste des secours contre les Crétois. On vous montrera le foyer sacré des Dieux Prodromes, et vous entendrez dire qu'Alcathus leur sacrifia la première fois, lorsqu'il voulut entreprendre de bâtir les murs de la ville.

2. Il y a auprès de ce foyer une pierre sur laquelle, dit-on, Apollon posa sa lyre, pour aider Alcathus à bâtir ces murs. Il paraît qu'Alcathus envoya sa fille Péribée avec Thésée, comme une portion du tribut que les Athéniens payaient aux Crétois ; nouvelle preuve que Mégare dépendait autrefois de l'Attique. Je viens de dire d'après les Mégaréens, qu'Apollon avait posé sa lyre sur une pierre pour aider Alcathus à bâtir les murs de la ville ; s'il vous arrive de frapper cette pierre avec un petit caillou, elle rend le même son qu'une lyre.

3. Cela est surprenant sans doute, mais beaucoup moins que ce que j'ai vu à Thèbes en Égypte ; de l'autre côté du Nil, près du lieu nommé les Syringes, est une statue colossale assise, qui représente le soleil, quoiqu'on lui donne généralement le nom de Memnon, qui étant, dit-on, parti de l'Éthiopie avec une armée, traversa l'Egypte et s'avança jusqu'à Suses. Mais les Thébains ne veulent pas que cette statue soit Memnon, et ils y voient Phaménophis, Égyptien. J'ai aussi entendu dire qu'elle représente Sésostris. Cambyse l'ayant fait briser, la moitié supérieure du corps est étendue à terre ; l'autre moitié est restée en place et rend chaque jour au lever du soleil un son que je ne puis mieux comparer qu'à celui d'une corde de cithare ou de lyre qui se rompt.

4. Les Mégaréens assurent que leur sénat était jadis le tombeau de Timalcus ; je viens de dire que ce Timalcus n'avait pas été tué par Thésée. On a érigé au sommet de la citadelle, un temple à Minerve (Athéna), la statue de la déesse est dorée à l'exception des pieds, des mains et du visage qui sont en ivoire. Elle a dans le même endroit deux autres temples, l'un sous le nom de Minerve (Athéna) Nicé (Victoire), l'autre sous celui de Minerve (Athéna) Éantide. Les exégètes de Mégare ne disant rien de ce dernier temple, voici mes conjectures sur son origine. Télamon, fils d'Éaque avait épousé Péribée, fille d'Alcathus ; je pense donc qu'Ajax ayant succédé à son grand père, érigea cette statue de Minerve (Athéna).

5. Le temple d'Apollon était anciennement en briques : l'empereur Hadrien l'a fait rebâtir en marbre blanc. Il renferme les statues d'Apollon Pythien, d'Apollon Décatéphore et d'Apollon Archégète. Les deux premières ressemblent beaucoup aux statues égyptiennes faites en bois. Celle d'Apollon Archégète est absolument dans le style Éginète ; elles sont toutes trois en ébène. Je tiens d'un Cyprien qui possédait la connaissance des plantes employées en médecine, que l'ébène n'a ni feuilles ni fruit, et ne voit jamais le soleil. Ce n'est autre chose que des racines que les Éthiopiens tirent de la terre, et ils ont des gens qui savent découvrir les endroits où elles sont.

6. Il y a aussi sur la citadelle un temple de Cérès (Déméter) Thesmophore. En descendant de là vous trouvez le tombeau de Callipolis, second fils d'Alcathus. Échépolus, l'aîné, avait été envoyé par son père à Méléagre, pour la chasse du sanglier de l'Étolie. Il y fut tué, et Callipolis qui avait appris sa mort le premier, ayant couru à la citadelle, fit tomber le bois de l'autel sur lequel brûlait la victime que son père sacrifiait à Apollon. Alcathus qui ne savait pas encore la mort d'Échépolus, regardant cette action comme une impiété, tua Callipolis dans un premier mouvement de colère, en le frappant à la tête avec des morceaux de bois qui étaient tombés de l'autel.

7. Le monument héroïque d'Ino est sur le chemin du Prytanée ; il est entouré d'une balustrade de pierres, et il y a des oliviers dessus. Les Mégaréens disent, ce qui est une tradition inconnue aux autres Grecs, que le corps d'Ino fut jeté par les flots sur les côtes de la Mégaride, et que Cléso et Tauropolis, filles de Cléson, l'ayant trouvé, lui donnèrent la sépulture : ils prétendent lui avoir donné les premiers le nom de Leucothée, et ils lui offrent un sacrifice tous les ans.

 

 

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΒ'.

 Ἀλκάρου ἀκρόπολις. Μέμνων. Ναοί. Ἔβενος. Ἰνοῦς ἡρῷον.

(1) Ἒστι δὲ καὶ ἄλλη Μεγαρεῦσιν ἀκρόπολις ἀπὸ Ἀλκάθου τὸ ὄνομα ἔχουσα. Ἐς ταύτην τὴν ἀκρόπολιν ἀνιοῦσίν, ἐστιν ἐν δεξιᾷ Μεγαρέως μνῆμα, ὃς κατὰ τὴν ἐπιστρατείαν τῶν Κρητῶν ξύμμαχός σφισιν ἦλθεν ἐξ Ὀγχηστοῦ. Δείκνυται δὲ καὶ ἑστία θεῶν Προδομέων καλουμένων· θῦσαι δέ σφισιν Ἀλκάθουν λέγουσι πρῶτον, ὅτε τῆς οἰκοδομίας τοῦ τείχους ἔμελλεν ἄρχεσθαι.

(2) Τῆς δὲ ἑστίας ἐγγὺς ταύτης ἐστὶ λίθος, ἐφ᾽ οὗ καταθεῖναι λέγουσιν Ἀπόλλωνα τὴν κιθάραν, Ἀλκάθῳ τὸ τεῖχος συνεργαζόμενον. Δηλοῖ τέ μοι καὶ τόδε, ὡς συνετέλουν ἐς Ἀθηναίους Μεγαρεῖς· φαίνεται γὰρ τὴν θυγατέρα Ἀλκάθους Περίβοιαν ἅμα Θησεῖ πέμψαι κατὰ τὸν δασμὸν ἐς Κρήτην. Τότε δὲ αὐτῷ τειχίζοντι, ὥς φασιν οἱ Μεγαρεῖς, συνεργάζεταί τε Ἀπόλλων, καὶ τὴν κιθάραν κατέθηκεν ἐπὶ τὸν λίθον· ἢν δὲ τύχῃ βαλών τις ψηφῖδι, κατὰ ταὐτὰ οὗτός τε ἤχησε καὶ κιθάρα κρουσθεῖσα.

(3) Ἐμοὶ δὲ παρέσχε μὲν καὶ τοῦτο θαυμάσαι· παρέσχε δὲ πολλῷ μάλιστα Αἰγυπτίων ὁ κολοσσός. ἐν Θήβαις ταῖς Αἰγυπτίαις, διαβᾶσι τὸν Νεῖλον, πρὸς τὰς Σύριγγας καλουμένας. Εἶδον ἔτι καθήμενον ἄγαλμα ἠχοῦν - Μέμνονα ὀνομάζουσιν οἱ πολλοί. Τοῦτον γάρ φασιν ἐξ Αἰθιοπίας ὁρμηθῆναι ἐς Αἴγυπτον, καὶ τὴν ἄχρι Σούσων. Ἀλλὰ γὰρ οὐ Μέμνονα οἱ Θηβαῖοι λέγουσι, Φαμένωφα δὲ εἶναι τῶν ἐγχωρίων, οὗ τοῦτο ἄγαλμα ἦν. Ἤκουσα δὲ ἤδη καὶ Σέσωστριν φαμένων εἶναι τοῦτο ἄγαλμα, ὃ Καμβύσης διέκοψε· καὶ νῦν ὁπόσον ἐκ κεφαλῆς ἐς μέσον σῶμά ἐστιν ἀπερριμμένον, τὸ δὲ λοιπὸν κάθηταί τε καὶ ἀνὰ πᾶσαν ἡμέραν ἀνίσχοντος ἡλίου βοᾷ, καὶ τὸν ἦχον μάλιστα εἰκάσει τις κιθάρας ἢ λύρας ῥαγείσης χορδῆς.

(4) Μεγαρεῦσι δὲ ἔστι μὲν βουλευτήριον, Τιμάλκου δὲ ἦν ποτε, ὡς λέγουσι, τάφος, ὃν πρότερον ὀλίγον τούτων οὐκ ἔφην ὑπὸ Θησέως ἀποθανεῖν. ᾨκοδόμηται δὲ ἐπὶ τῇ κορυφῇ τῆς ἀκροπόλεως ναὸς Ἀθηνᾶς, ἄγαλμα δέ ἐστιν ἐπίχρυσον πλὴν χειρῶν καὶ ἄκρων ποδῶν· ταῦτα δὲ καὶ τὸ πρόσωπόν ἐστιν ἐλέφαντος. Καὶ ἕτερον ἐνταῦθα ἱερὸν Ἀθηνᾶς πεποίηται καλουμένης Νίκης καὶ ἄλλο Αἰαντίδος· τὰ δὲ ἐς αὐτὸ Μεγαρέων μὲν παρεῖται τοῖς ἐξηγηταῖς, ἐγὼ δὲ ὁποῖα νομίζω γενέσθαι γράψω. Τελαμὼν ὁ Αἰακοῦ θυγατρὶ Ἀλκάθου Περιβοίᾳ συνῴκησεν· Αἴαντα οὖν τὴν ἀρχὴν τὴν Ἀλκάθου διαδεξάμενον ποιῆσαι τὸ ἄγαλμα ἡγοῦμαι τῆς Ἀθηνᾶς.

(5) Τοῦ δὲ Ἀπόλλωνος, πλίνθου μὲν ἦν ὁ ἀρχαῖος ναός· ὕστερον δὲ βασιλεὺς ᾠκοδόμησεν Ἀδριανὸς λίθου λευκοῦ. Ὁ μὲν δὴ Πύθιος καλούμενος καὶ ὁ Δεκατηφόρος τοῖς Αἰγυπτίοις μάλιστα ἐοίκασι ξοάνοις· ὃν δὲ Ἀρχηγέτην ἐπονομάζουσιν, Αἰγινητικοῖς ἔργοις ἐστὶν ὅμοιος· ἐβένου δὲ πάντα ὁμοίως πεποίηται. Ἤκουσα δὲ ἀνδρὸς Κυπρίου διακρῖναι πόας ἐς ἀνθρώπων ἴασιν εἰδότος, ὃς τὴν ἔβενον φύλλα οὐκ ἔφη φύειν, οὐδὲ εἶναι καρπὸν οὐδένα ἀπ᾽ αὐτῆς, οὐδὲ ὁρᾶσθαι τὸ παράπαν αὐτὴν ὑπὸ ἡλίου· ῥίζας δὲ ὑπογαίους εἶναι, ταύτας δὲ ὀρύσσειν τοὺς Αἰθίοπας, καὶ ἄνδρας εἶναί σφισιν, οἳ τὴν ἔβενον ἴσασιν εὑρίσκειν.

(6) Ἔστι δὲ καὶ Δήμητρος ἱερὸν Θεσμοφόρου. Κατιοῦσι δὲ ἐντεῦθεν, Καλλιπόλιδος μνῆμά ἐστιν Ἀλκάθου παιδός. Ἐγένετο δὲ καὶ ἄλλος Ἀλκάθῳ πρεσβύτερος υἱὸς Ἐχέπολις, ὃν ἀπέστειλεν ὁ πατὴρ Μελεάγρῳ τὸ ἐν Αἰτωλίᾳ θηρίον συνεξαιρήσοντα. Ἀποθανόντος δὲ ἐνταῦθα πρῶτος τεθνεῶτα ἐπύθετο ὁ Καλλίπολις· ἀναδραμὼν δὲ ἐς τὴν ἀκρόπολιν (τηνικαῦτα δὲ ὁ πατήρ οἱ τῷ Ἀπόλλωνι ἐνέκαεν), ἀπορρίπτει τὰ ξύλα ἀπὸ τοῦ βωμοῦ. Ἀλκάθους δὲ ἀνήκοος ὢν ἔτι τῆς Ἐχεπόλιδος τελευτῆς, κατεδίκαζεν οὐ ποιεῖν ὅσια τὸν Καλλίπολιν, καὶ εὐθέως, ὡς εἶχεν ὀργῆς, ἀπέκτεινε παίσας ἐς τὴν κεφαλὴν τῶν ἀπορριφέντων ἀπὸ τοῦ βωμοῦ ξύλῳ.

(7) Κατὰ δὲ τὴν ἐς τὸ πρυτανεῖον ὁδὸν Ἰνοῦς ἐστιν ἡρῷον, περὶ δὲ αὐτὸ θριγκὸς λίθων· πεφύκασι δὲ ἐπ᾽ αὐτῶ καὶ ἐλαῖαι. Μόνοι δέ εἰσιν Ἑλλήνων Μεγαρεῖς οἱ λέγοντες τὸν νεκρὸν τῆς Ἰνοῦς ἐς τὰ παραθαλάσσιά σφισιν ἐκπεσεῖν τῆς χώρας, Κλησὼ δὲ καὶ Ταυρόπολιν εὑρεῖν τε καὶ θάψαι· θυγατέρας δὲ αὐτὰς εἶναι Κλήσωνος τοῦ Λέλεγος· καὶ Λευκοθέαν τε ὀνομασθῆναι παρὰ σφίσι πρώτοις φασὶν αὐτὴν, καὶ θυσίαν ἄγειν ἀνὰ πᾶν ἔτος.

 

CHAPITRE XLIII.

Iphigénie. Adraste. l'Ésymnium. Monument d'Iphinoé. Temples et statues. Tombeau de Corébus. Péné.

1. Les Mégaréens disent aussi qu'Iphigénie mourut à Mégare, et ils montrent son monument héroïque. Les Arcadiens ont aussi une tradition particulière sur Iphigénie ; et Hésiode dit dans le catalogue des femmes, qu'elle n'est point morte, mais que par la protection de Diane (Artémis) elle est devenue Hécate. Cela se rapporte assez à ce qu'écrit Hérodote que les Taures, peuple voisin de la Scythie, sacrifient ceux qui font naufrage sur leurs côtes à une vierge qui est, suivant eux, Iphigénie, fille d'Agamemnon. Les Mégaréens rendent aussi des honneurs à Adraste, qui mourut, disent ils, dans leur pays en ramenant son armée après la prise de Thèbes. La vieillesse et le chagrin de la mort d'Aigialéus son fils furent, suivant eux, la cause de sa mort. Ils ont un temple de Diane (Artémis) bâti par Agamemnon lorsqu'il vint à Mégare pour décider Calchas, qui y demeurait, à le suivre au siège de Troie.

2. Ils disent que Ménippe, fils de Mégaréus et Echépolis, fils d'Alcathus, sont enterrés dans le Prytanée de Mégare. Près de ce Prytanée est une pierre nommée Anaclethra ; elle a pris ce nom, s'il faut les en croire, parce que Cérès (Déméter), dans ses voyages pour la recherche de sa fille, l'appela de dessus cette pierre. Les femmes de Mégare célèbrent encore maintenant une fête qui rappelle cette tradition.

3. Il y a dans la ville de Mégare des tombeaux ; savoir, celui des Mégaréens qui périrent dans l'expédition des Mèdes contre la Grèce, et l'Ésymnium, qui est un monument érigé à des héros. Hypérion, fils d'Agamemnon, qui fut le dernier Roi de Mégare, ayant été tué par Sandion à cause de son insolence et de sa cupidité, les Mégaréens ne voulant plus du gouvernement d'un seul, résolurent d'avoir des magistrats électifs, pour commander chacun à leur tour. Aisymnus l'un des principaux de la ville, alla consulter l'oracle de Delphes sur les moyens de faire prospérer sa patrie, le Dieu lui répondit entre autres choses, que les Mégaréens seraient heureux tant qu'ils délibéreraient avec le plus grand nombre. Cet oracle paraissant indiquer les morts, qui sont bien plus nombreux que les vivants, les Mégaréens construisirent leur Sénat dans cet endroit, pour que les tombeaux des héros y fussent renfermés.

4. En allant du Sénat au monument héroïque d'Alcathus, où les Mégaréens conservent maintenant leurs archives, on trouve deux tombeaux : l'un est, dit-on, celui de Pyrgo qu'Alcathus avait eue pour femme, avant d'épouser Evéchmé, fille de Mégaréus ; et l'autre celui d'Iphinoé, fille d'Alcathus, qui mourut sans être mariée. Les filles de Mégare vont, avant de se marier, faire des libations et offrir les prémices de leur chevelure sur le tombeau d'Iphinoé, de même que celles de Délos coupaient jadis leurs cheveux en l'honneur d'Opis et d'Hécérgé.

5. Le tombeau d'Astycratie et de Manto est vers l'entrée du temple de Bacchus (Dionysos). Elles étaient filles de Polyidus, fils de Céranus, fils d'Abas, fils de Mélampe. Polyidus, étant venu à Mégare pour purifier Alcathus du meurtre de Callipolis son fils, y bâtit un temple à Bacchus (Dionysos), et lui érigea une statue en bois, dont on ne voit maintenant que le visage, le reste étant caché. Le Satyre en marbre de Paros qui est auprès de cette statue a été fait par Praxitèle. On donne à ce Bacchus (Dionysos) le nom de Patroüs, et on honore sous celui de Dasyllius, le Bacchus (Dionysos) dont la statue à été érigée par Euchénor, fils de Céranus, fils de Polyidus.

6. Après le temple de Dionysos, vient celui de Vénus (Aphrodite) Praxis, sa statue en ivoire est ce qu'il y a de plus ancien dans ce temple ; les autres sont, Pitho (la Persuasion) ; la déesse qu'ils nomment Parégore (consolatrice) ; elles sont toutes deux de Praxitèle : vous y voyez aussi trois statues de Scopas, Éros (l'Amour), Himéros (la Passion), et Pothos (l'Affection) : si toutefois ce n'est pas la même divinité sous trois noms différents. Le temple de la Fortune, est voisin de celui de Vénus (Aphrodite), sa statue est aussi de Praxitèle. Lysippe a fait les Muses et le Jupiter (Zeus) en bronze qui se voient dans le temple voisin.

7. On remarque aussi à Mégare le tombeau de Corébus, et je vais placer ici ce qu'en disent les poètes, d'accord en cela avec les Argiens. Psamathé, fille de Crotopus, donna le jour à un fils, fruit de son commerce avec Apollon. Mais, craignant le courroux de son père, elle exposa ce fils nouveau-né, que trouvèrent et mirent en pièces les chiens qui gardaient les troupeaux de Crotopus. Apollon, pour se venger, envoya dans la ville d'Argos un monstre nommé Péné, qui enlevait, dit-on, les petits enfants des bras de leurs mères, ce qui dura jusqu'à ce que Corébus l'eut tué par bienveillance pour les Argiens. La colère du Dieu s'étant manifestée de nouveau par une maladie pestilentielle, Corébus se rendit de lui même à Delphes pour lui donner satisfaction du meurtre de Péné.

8. La Pythie ne lui permit pas de retourner à Argos, mais elle lui ordonna d'emporter un des trépieds sacrés, de s'arrêter à l'endroit où il lui échapperait des mains, d'ériger là un temple à Apollon, et de s'y établir lui-même. Quand il l'eut porté jusqu'au mont Géranium, le trépied, sans qu'il y prît garde, tomba de ses mains : et ce fut en ce lieu que Corébus fonda un bourg nommé Tripodisques. Son tombeau est sur la place publique de Mégare ; on y lit une inscription en vers élégiaques, qui contient le récit des aventures de Psamathé et de Corébus. Il est lui-même représenté sur le tombeau, terrassant le monstre, et ces figures sont, à ma connaissance, le plus ancien ouvrage de sculpture en marbre, qu'on ait fait dans la Grèce.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΓ'.

Ἰφιγένεια. Ἄδραστος. Αἰσύμνιον. Ἰφινόης μνῆμα. Ναοὶ καὶ ἀγάλματα. Κοροίβου τάφος. Ποινή.

(1) Λέγουσι δὲ εἶναι καὶ Ἰφιγενείας ἡρῷον· ἀποθανεῖν γὰρ καὶ ταύτην ἐν Μεγάροις. Ἐγὼ δὲ ἤκουσα μὲν καὶ ἄλλον ἐς Ἰφιγένειαν λόγον ὑπὸ Ἀρκάδων λεγόμενον, οἶδα δὲ Ἡσίοδον ποιήσαντα ἐν καταλόγῳ γυναικῶν Ἰφιγένειαν οὐκ ἀποθανεῖν, γνώμῃ δὲ Ἀρτέμιδος Ἑκάτην εἶναι· τούτοις δὲ Ἡρόδοτος ὁμολογοῦντα ἔγραψε Ταύρους τοὺς πρὸς τῇ Σκυθικῇ θύειν παρθένῳ τοὺς ναυαγούς, φάναι δὲ αὐτοὺς τὴν παρθένον Ἰφιγένειαν εἶναι τὴν Ἀγαμέμνονος. Ἔχει δὲ παρὰ Μεγαρεῦσι καὶ Ἄδραστος τιμάς· φασὶ δὲ ἀποθανεῖν παρὰ σφίσι καὶ τοῦτον, ὅτε ἑλὼν Θήβας ἀπῆγεν ὀπίσω τὸν στρατόν· αἴτια δέ οἱ τοῦ θανάτου γῆρας καὶ τὴν Αἰγιαλέως γενέσθαι τελευτήν. Καὶ Ἀρτέμιδος ἱερὸν, ὁ Ἀγαμέμνων ἐποίησεν, ἡνίκα ἦλθε Κάλχαντα οἰκοῦντα ἐν Μεγάροις ἐς Ἴλιον ἕπεσθαι πείσων.

(2) Ἐν δὲ τῷ πρυτανείῳ τεθάφθαι [μὲν] Μένιππον Μεγαρέως παῖδα, τεθάφθαι δὲ τὸν Ἀλκάθου λέγουσιν Ἰσχέπολιν. Ἔστι δὲ τοῦ πρυτανείου πέτρα πλησίον, Ἀνακληθρίδα τὴν πέτραν ὀνομάζουσιν, ὡς Δημήτηρ (εἴ τῳ πιστά), ὅτε τὴν παῖδα ἐπλανᾶτο ζητοῦσα, καὶ ἐνταῦθα ἀνεκάλεσεν αὐτήν. Εἰκότα δὲ τῷ λόγῳ δρῶσιν ἐς ἡμᾶς ἔτι αἱ Μεγαρέων γυναῖκες.

(3) Εἰσὶ δὲ τάφοι Μεγαρεῦσιν ἐν τῇ πόλει· καὶ τὸν μὲν τοῖς ἀποθανοῦσιν ἐποίησαν κατὰ τὴν ἐπιστρατείαν τοῦ Μήδου· τὸ δὲ Αἰσύμνιον καλούμενον, μνῆμα ἦν καὶ τοῦτο ἡρώων. Ὑπερίονος δὲ τοῦ Ἀγαμέμνονος (οὗτος γὰρ Μεγαρέων ἐβασίλευσεν ὕστατος) τούτου τοῦ ἀνδρὸς ἀποθανόντος ὑπὸ Σανδίονος διὰ πλεονεξίαν καὶ ὕβριν, βασιλεύεσθαι μὲν οὐκέτι ὑπὸ ἑνὸς ἐδόκει σφίσιν, εἶναι δὲ ἄρχοντας αἱρετοὺς, καὶ ἀνὰ μέρος ἀκούειν ἀλλήλων. Ἐνταῦθα Αἴσυμνος, οὐδενὸς τὰ ἐς δόξαν Μεγαρέων δεύτερος, παρὰ τὸν θεὸν ἦλθεν ἐς Δελφούς, ἐλθὼν δὲ ἠρώτα τρόπον τίνα εὐδαιμονήσουσι· καί οἱ καὶ ἄλλα ὁ θεὸς ἔχρησε, καὶ Μεγαρέας εὖ πράξειν, ἢν μετὰ τῶν πλειόνων βουλεύσωνται. Τοῦτο τὸ ἔπος ἐς τοὺς τεθνεῶτας ἔχειν νομίζοντες, βουλευτήριον ἐνταῦθα ᾠκοδόμησαν, ἵνα σφίσιν ὁ τάφος τῶν ἡρώων ἐντὸς τοῦ βουλευτηρίου γένηται.

(4) Ἐντεῦθεν πρὸς τὸ Ἀλκάθου βαδίζουσιν ἡρῷον, ᾧ Μεγαρεῖς ἐς γραμμάτων φυλακὴν ἐχρῶντο ἐπ᾽ ἐμοῦ, μνῆμα ἔλεγον τὸ μὲν Πυργοῦς εἶναι γυναικὸς Ἀλκάθου, πρὶν ἢ τὴν Μεγαρέως αὐτὸν λαβεῖν Εὐαίχμην, τὸ δὲ Ἰφινόης Ἀλκάθου θυγατρός· ἀποθανεῖν δὲ αὐτήν φασιν ἔτι παρθένον. Καθέστηκε δὲ ταῖς κόραις, χοὰς πρὸς τὸ τῆς Ἰφινόης μνῆμα προσφέρειν πρὸ γάμου, καὶ ἀπάρχεσθαι τῶν τριχῶν, καθὰ καὶ τῇ Ἑκαέργῃ καὶ Ὤπιδι αἱ θυγατέρες ποτὲ ἀπεκείροντο αἱ Δηλίων.

(5) Παρὰ δὲ τὴν ἔσοδον τὴν ἐς τὸ Διονύσιον τάφος ἐστὶν Ἀστυκρατείας καὶ Μαντοῦς· θυγατέρες δὲ ἦσαν Πολυίδου τοῦ Κοιράνου τοῦ Ἄβαντος τοῦ Μελάμποδος ἐς Μέγαρα δ᾽ ἐλθόντος Ἀλκάθουν ἐπὶ τῷ φόνῳ τῷ Καλλιπόλιδος καθῆραι τοῦ παιδός. ᾨκοδόμησε δὴ καὶ τῷ Διονύσῳ τὸ ἱερὸν Πολύιδος καὶ ξόανον ἀνέθηκεν ἀποκεκρυμμένον ἐφ᾽ ἡμῶν πλὴν τοῦ προσώπου· τοῦτο δέ ἐστι τὸ φανερόν. Σάτυρος δὲ παρέστηκεν αὐτῷ Πραξιτέλους ἔργον, Παρίου λίθου· τοῦτον μὲν δὴ Πατρῷον καλοῦσιν, ἕτερον δὲ Διόνυσον, Δασύλλιον ἐπονομάζοντες· Εὐχήνορα τὸν Κοιράνου τοῦ Πολυίδου τὸ ἄγαλμα ἀναθεῖναι λέγουσι.

(6) Μετὰ δὲ τοῦ Διονύσου τὸ ἱερόν ἐστιν Ἀφροδίτης ναός· ἄγαλμα δὲ ἐλέφαντος Ἀφροδίτη πεποιημένον, Πρᾶξις ἐπίκλησιν. Τοῦτό ἐστιν ἀρχαιότατον ἐν τῷ ναῷ. Πειθὼ δὲ καὶ ἑτέρα θεός, ἣν Παρήγορον ὀνομάζουσιν, ἔργα Πραξιτέλους. Σκόπα δὲ Ἔρως, καὶ Ἵμερος, καὶ Πόθος, εἰ δὴ διάφορά ἐστι κατὰ ταὐτὸ τοῖς ὀνόμασι καὶ τὰ ἔργα σφίσι. Πλησίον δὲ τοῦ τῆς Ἀφροδίτης ναοῦ Τύχης ἐστὶν ἱερόν, Πραξιτέλους καὶ αὕτη τέχνη. Καὶ ἐν τῷ ναῷ τῷ πλησίον Μούσας καὶ χαλκοῦν Δία ἐποίησε Λύσιππος.

(7) Ἔστι δὲ Μεγαρεῦσι καὶ Κοροίβου τάφος· τὰ δὲ ἐς αὐτὸν ἔπη, κοινὰ ὅμως ὄντα τοῖς Ἀργείων ἐνταῦθα δηλώσω. Ἐπὶ Κροτώπου λέγουσιν ἐν Ἄργει βασιλεύοντος, Ψαμάθην τὴν Κροτώπου τεκεῖν παῖδα ἐξ Ἀπόλλωνος· ἐχομένην δὲ ἰσχυρῶς τοῦ πατρὸς δείματι, τὸν παῖδα ἐκθεῖναι· καὶ τὸν μὲν διαφθείρουσιν ἐπιτυχόντες ἐκ τῆς ποίμνης κύνες τῆς Κροτώπου. Ἀπόλλων δὲ Ἀργείοις ἐς τὴν πόλιν πέμπει Ποινήν· ταύτην τοὺς παῖδας ἀπὸ τῶν μητέρων φασὶν ἁρπάζειν, ἐς ὃ Κόροιβος ἐς χάριν Ἀργείοις φονεύει τὴν Ποινήν. Φονεύσας δὲ (οὐ γὰρ ἀνίει σφᾶς δεύτερα ἐπιπεσοῦσα νόσος λοιμώδης) Κόροιβος ἑκὼν ἦλθεν ἐς Δελφοὺς, ὑφέξων δίκας τῷ θεῷ τοῦ φόνου τῆς Ποινῆς.

(8) Ἐς μὲν δὴ τὸ Ἄργος ἀναστρέφειν οὐκ εἴα Κόροιβον ἡ Πυθία, τρίποδα δὲ ἀράμενον φέρειν ἐκέλευεν ἐκ τοῦ ἱεροῦ, καὶ ἔνθα ἂν ἐκπέσῃ οἱ φέροντι ὁ τρίπους, ἐνταῦθα Ἀπόλλωνος οἰκοδομῆσαι ναὸν, καὶ αὐτὸν οἰκῆσαι. Καὶ ὁ τρίπους κατὰ τὸ ὄρος τὴν Γερανίαν ἀπολισθὼν, ἔλαθεν αὐτοῦ ἐκπεσών· καὶ Τριποδίσκους κώμην ἐνταῦθα οἰκῆσαι. Κοροίβῳ δέ ἐστι τάφος ἐν τῇ Μεγαρέων ἀγορᾷ· γέγραπται δὲ ἐλεγεῖα τὰ ἐς Ψαμάθην, καὶ τὰ ἐς αὐτὸν ἔχοντα Κόροιβον· καὶ δὴ καὶ ἐπίθημά ἐστι τῷ τάφῳ Κόροιβος φονεύων τὴν Ποινήν. Ταῦτα ἀγάλματα παλαιότατα, ὁπόσα λίθου πεποιημένα ἐστὶν Ἕλλησιν, ἰδὼν οἶδα.

 

 

CHAPITRE XLIV.

 Orsippus. Temple d'Apollon. Nisée. Pagé. Monument d'Égialéus. Égosthènes. Roche Moluride. Sciron. Jupiter (Zeus) Aphésius. Tombeau d'Eurysthée.

1. Le tombeau d'Orsippus est auprès de celui de Corébus. Cet Orsippus, contre l'usage ancien des Athlètes, qui portaient toujours une ceinture dans les jeux publics, gagna tout nu le prix de la course aux jeux Olympiques. On raconte que dans la suite étant devenu général des Mégaréens, il augmenta leur territoire aux dépends de leurs voisins. Je crois qu'il laissa volontairement tomber sa ceinture, sachant bien qu'il était plus facile de courir entièrement nu, qu'avec une ceinture.

2. En descendant de la citadelle par le chemin nommé la rue droite, vous trouvez le temple d'Apollon Prostaterius : il est à droite de la rue quand vous vous détournez un peu. La statue d'Apollon mérite d'être vue. Vous y apercevez aussi une Diane (Artémis), une Latone et d'autres statues, ainsi qu'un groupe représentant Latone et ses enfants, ouvrage de Praxitèle. Dans l'ancien Gymnase, près des portes Nymphades, est une petite pierre taillée en Pyramide ; et nommée Apollon Carinus. Il y a dans le même endroit un temple des Ilithyes. C'est là tout ce que la ville offre de curieux.

3. En descendant dans le port qui conserve encore aujourd'hui le nom de Nisée, vous trouvez le temple de Cérès (Déméter) Malophore, qui fut nommée ainsi par ceux qui élevèrent les premiers des troupeaux dans le pays. On donne encore d'autres raisons de ce surnom. Le toit du temple est tombé, probablement de vétusté. Dans le même lieu s'élève une citadelle qui porte aussi le nom de Nisée ; en descendant de cette citadelle, vous apercevez près de la mer le tombeau de Lélex qui, suivant les Mégaréens, était fils de Neptune (Poséidon), et de Libye, fille d'Épaphus, et vint de l'Égypte dans la Mégaride, dont il fut roi. Devant Nisée est une petite île où les vaisseaux Crétois restèrent mouillés, pendant que Minos faisait la guerre à Nisus.

4. La Mégaride est séparée de la Béotie par des montagnes dans lesquelles sont situées Pagé et Égosthènes, villes qui appartiennent aux Mégaréens. On voit en allant à Pagé, à peu de distance de la route, un rocher tout criblé des flèches tirées par les Mèdes pendant la nuit. Il ne reste de remarquable à Pagé, que la statue en bronze de Diane (Artémis) Soteira, qui est de la même grandeur et de la même forme que celle de Mégare, et le monument héroïque d'Égialéus, fils d'Adraste. Il fut tué dans le premier combat qui se livra vers Glisante, lorsque les Argiens allèrent pour la seconde fois assiéger Thèbes. Ses parents apportèrent son corps à Pagé dans la Mégaride, l'y enterrèrent, et son monument porte encore le nom d'Égialéum.

5. A Égosthènes se voit le temple de Mélampe, fils d'Amythaon, et dans ce temple un homme de petite stature sculpté sur un cippe, [qui est Mélampe lui-même]. Des sacrifices lui sont offerts, et chaque année, une fête est célébrée en son honneur. On ne dit cependant pas qu'il prédise l'avenir ni par songes, ni autrement. Voici une autre tradition que j'ai recueillie à Érénie, bourg de la Mégaride. Les gens du pays disent qu'Autonoé, fille de Cadmus, inconsolable de la mort d'Actéon, et de tous les malheurs qui avaient affligé la maison de son père, abandonna Thèbes et se retira dans ce bourg où elle mourut, et où se voit encore son tombeau.

6. La route de Mégare à Corinthe est bordée de plusieurs autres tombeaux. Le premier est celui de Téléphane de Samos, joueur de flûte ; il lui fut érigé, dit-on, par Cléopâtre, fille de Philippe, fils d'Amyntas. Celui de Car, fils de Phoronée n'était d'abord, qu'un monceau de terre, mais dans la suite, il fut revêtu de marbre à coquille, d'après les ordres de l'oracle. Ce marbre est très blanc, plus tendre que le marbre ordinaire, et tout rempli de coquilles de mer. La Mégaride est le seul pays de la Grèce où il se trouve, et on l'emploie à beaucoup d'usages dans la ville de Mégare. Sciron étant Polémarque des Mégaréens, rendit le premier praticable aux gens de pied, la route qui porte encore son nom. L'empereur Hadrien l'a fait élargir et arranger, de sorte que deux chars peuvent y passer l'un à côté de l'autre.

7. Vers l'endroit où le chemin est le plus étroit, s'élèvent des roches, célèbres par diverses traditions. Ce fut, dit-on, de la roche Moluride qu'Ino se jeta dans la mer avec Mélicerte le plus jeune de ses fils, quand l'aîné nommé Léarque eut été tué par Athamas. Les uns disent qu'il se porta à cette action, dans un accès de démence : suivant d'autres, il était furieux contre Ino et contre les enfants qu'il avait eus d'elle, depuis qu'il savait que la famine d'Orchomène et la mort de Phrixus, qu'il croyait réelle, ne devaient point être attribuées aux Dieux, mais que tout ces malheurs provenaient des machinations d'Ino, belle mère de Phrixus.

8. Celle-ci prit alors la fuite, et se précipita dans la mer avec son fils du haut de la roche Moluride. Le corps de l'enfant ayant été, dit-on, porté par un Dauphin vers l'Isthme de Corinthe, il obtint sous le nom de Palémon, différents honneurs, parmi lesquels il faut compter l'institution des jeux Isthmiques. Les Mégaréens ont consacré la roche Moluride à Leucothée et à Palémon. Les roches qui suivent sont en horreur, parce que Sciron, qui en était voisin, précipitait du haut de ces roches dans la mer, tous les étrangers qu'il rencontrait ; et une tortue qui se tenait dans les flots au bas de cet endroit, les enlevait. La mer produit en effet des tortues qui ne diffèrent de celles de terre que par la grandeur, et par la forme des pieds qui sont faits comme ceux des Phoques. Sciron subit la loi du talion, car Thésée le précipita lui-même dans la mer au même endroit.

9. Le temple de Jupiter (Zeus) Aphésius est sur le sommet de la montagne. On dit que la Grèce étant affligée d'une grande sécheresse, Éaque, d'après un certain oracle, offrit un sacrifice à Jupiter (Zeus) Panhellénien qu'on adorait à Égine. *** Et c'est par cette raison que Jupiter (Zeus) fut surnommé Aphésius. Vénus (Aphrodite), Apollon et Pan ont aussi chacun une statue sur cette montagne.

10. En avançant un peu, vous trouvez le tombeau d'Eurysthée, et les gens du pays disent que ce prince, ayant été vaincu dans l'Attique par les Héraclides, fut poursuivi par Iolaüs, qui le tua en cet endroit. En continuant à descendre par ce chemin, vous voyez le temple d'Apollon Latoüs, et ensuite les limites entre la Mégaride et le pays de Corinthe. Ce lieu est désigné comme celui du combat singulier qui eut lieu entre Hyllus et Echémus Arcadien.

 

ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ ΜΔ'.

Ὄρσιππος. Νίσαια. Παγαὶ. Αἰγόσθενα. Πέτρα τῆς Μολουρίδος. Σκίρων. Mνῆμά Εὐρυσθέως

(1) Κοροίβου δὲ τέθαπται πλησίον Ὄρσιππος, ὃς περιεζωσμένων ἐν τοῖς ἀγῶσι κατὰ δὴ παλαιὸν ἔθος τῶν ἀθλητῶν Ὀλύμπια ἐνίκα στάδιον δραμὼν γυμνός, φασὶ δὲ καὶ στρατηγοῦντα ὕστερον τὸν Ὄρσιππον ἀποτεμέσθαι χώραν τῶν προσοίκων. Δοκῶ δέ οἱ καὶ ἐν Ὀλυμπίᾳ τὸ περίζωμα ἑκόντι περιρρυῆναι, γνόντι, ὡς ἀνδρὸς περιεζωσμένου δραμεῖν ῥᾴων ἐστὶν ἀνὴρ γυμνὸς.

(2)᾿Εκ δὲ τῆς ἀγορᾶς κατιοῦσι τῆς ὁδοῦ τῆς Εὐθείας καλουμένης, Ἀπόλλωνος ἱερόν ἐστιν ἐν δεξιᾷ Προστατηρίου· τοῦτο ὀλίγον ἐκτραπέντα ἔστιν ἐκ τῆς ὁδοῦ ἀνευρεῖν. Ἀπόλλων δὲ ἐν αὐτῷ κεῖται θέας ἄξιος, καὶ Ἄρτεμις, καὶ Λητὼ, καὶ ἄλλα ἀγάλματά ἐστι Πραξιτέλους ποιήσαντος, Λητὼ καὶ οἱ παῖδες. Ἔστι δὲ ἐν τῷ γυμνασίῳ τῷ ἀρχαίῳ πλησίον πυλῶν καλουμένων Νυμφάδων, λίθος παρεχόμενος πυραμίδος σχῆμα οὐ μεγάλης· τοῦτον Ἀπόλλωνα ὀνομάζουσι Καρινόν, καὶ Εἰλειθυιῶν ἐστιν ἐνταῦθα ἱερόν. Τοσαῦτά σφισιν ἐς ἐπίδειξιν παρείχετο ἡ πόλις.

(3) Ἐς δὲ τὸ ἐπίνειον, καλούμενον καὶ ἐς ἡμᾶς ἔτι Νίσαιαν, ἐς τοῦτο κατελθοῦσιν, ἱερὸν Δήμητρός ἐστι Μαλοφόρου· λέγεται δὲ καὶ ἄλλα ἐς τὴν ἐπίκλησιν, καὶ τοὺς πρώτους πρόβατα ἐν τῇ γῇ θρέψαντας, Δήμητρα ὀνομάσαι Μαλοφόρον. Καταρρυῆναι δὲ τῷ ἱερῷ τὸν ὄροφον τεκμαίροιτο ἄν τις ὑπὸ τοῦ χρόνου. Καὶ ἀκρόπολίς ἐστιν ἐνταῦθα ὀνομαζομένη καὶ αὐτὴ Νίσαια. Καταβᾶσι δὲ ἐκ τῆς ἀκροπόλεως, μνῆμά ἐστι πρὸς θαλάσσῃ, Λέλεγος, ὃν ἀφικόμενον βασιλεῦσαι λέγουσιν ἐξ Αἰγύπτου, παῖδα δὲ εἶναι Ποσειδῶνος καὶ Λιβύης τῆς Ἐπάφου. Παρήκει δὲ παρὰ τὴν Νίσαιαν νῆσος οὐ μεγάλη· Μινώα· ἐνταῦθα ἐν τῷ πολέμῳ τῷ πρὸς Νῖσον παρώρμει τὸ ναυτικὸν τῶν Κρητῶν.

(4) Ἡ δὲ ὀρεινὴ τῆς Μεγαρίδος τῆς Βοιωτῶν ἐστιν ὅμορος, ἐν ᾗ Μεγαρεῦσι Παγαὶ πόλις, ἑτέρα δὲ Αἰγόσθενα ᾤκισται. Ἰοῦσι δὲ ἐς τὰς Παγὰς ἐκτραπομένοις ὀλίγον τῆς λεωφόρου, πέτρα δείκνυται διὰ πάσης ἔχουσα ἐμπεπηγότας ὀιστούς, ἐς ἣν οἱ Μῆδοί ποτε ἐτόξευον ἐν τῇ νυκτί. Ἐν δὲ ταῖς Παγαῖς θέας ὑπελείπετο ἄξιον Ἀρτέμιδος Σωτείρας ἐπίκλησιν χαλκοῦν ἄγαλμα, μεγέθει τῷ παρὰ Μεγαρεῦσιν ἴσον, καὶ σχῆμα οὐδὲν διαφόρως ἔχον. Καὶ Αἰγιαλέως ἐνταῦθά ἐστιν ἡρῷον τοῦ Ἀδράστου. Τοῦτον γάρ, ὅτε Ἀργεῖοι τὸ δεύτερον ἐς Θήβας ἐστράτευσαν, ὑπὸ τὴν πρώτην μάχην πρὸς Γλισᾶντι ἀποθανόντα, οἱ προσήκοντες ἐς Παγὰς τῆς Μεγαρίδος κομίσαντες θάπτουσι, καὶ Αἰγιάλειον ἔτι καλεῖται τὸ ἡρῷον.

(5) Ἐν Αἰγοσθένοις δὲ Μελάμποδος τοῦ Ἀμυθάονός ἐστιν ἱερὸν καὶ ἀνὴρ οὐ μέγας ἐπειργασμένος ἐν στήλῃ· καὶ θύουσι τῷ Μελάμποδι καὶ ἀνὰ πᾶν ἔτος ἑορτὴν ἄγουσι. Μαντεύεσθαι δὲ οὔτε δι᾽ ὀνειράτων αὐτὸν οὔτε ἄλλως λέγουσι. καὶ τόδε ἄλλο ἤκουσα ἐν Ἐρενείᾳ τῇ Μεγαρέων κώμῃ, Αὐτονόην τὴν Κάδμου τῷ τε Ἀκταίωνος θανάτῳ συμβάντι, ὡς λέγεται, καὶ τῇ πάσῃ τοῦ οἴκου τοῦ πατρῴου τύχῃ περισσότερον ἀλγοῦσαν ἐνταῦθα ἐκ Θηβῶν μετοικῆσαι· καὶ Αὐτονόης μνῆμά ἐστιν ἐν τῇ κώμῃ ταύτῃ.

(6) Ἰοῦσι δὲ ἐκ Μεγάρων ἐς Κόρινθον ἄλλοι τέ εἰσι τάφοι, καὶ αὐλητοῦ Σαμίου Τηλεφάνους· ποιῆσαι δὲ τὸν τάφον Κλεοπάτραν τὴν Φιλίππου τοῦ Ἀμύντου λέγουσι. Καὶ Καρὸς τοῦ Φορωνέως μνῆμά ἐστι, τὸ μὲν ἐξ ἀρχῆς χῶμα γῆς, ὕστερον δὲ τοῦ θεοῦ χρήσαντος, ἐκοσμήθη λίθῳ κογχίτῃ. Μόνοις δὲ Ἑλλήνων Μεγαρεῦσιν ὁ κογχίτης οὗτός ἐστι, καί σφισι καὶ ἐν τῇ πόλει πεποίηται πολλὰ ἐξ αὐτοῦ. ἔστι δὲ ἄγαν λευκὸς καὶ ἄλλου λίθου μαλακώτερος· κόγχοι δὲ αἱ θαλάσσιαι διὰ παντὸς ἔνεισίν οἱ. Αὐτὸς μὲν τοιοῦτός ἐστιν ὁ λίθος. Τὴν δὲ ὀνομαζομένην ἀπὸ Σκίρωνος καὶ ἐς τόδε, Σκίρων ἡνίκα Μεγαρεῦσιν ἐπολεμάρχει, πρῶτος, ὡς λέγουσιν, ἐποίησεν ἀνδράσιν ὁδεύειν εὐζώνοις. Ἀδριανὸς δὲ ὁ βασιλεὺς καὶ οὕτως, ὡς καὶ ἅρματα ἐναντία ἐλαύνεσθαι, κατέστησεν εὐρυχωρῆ τε καὶ ἐπιτηδείαν εἶναι.

(7) Λόγοι δέ εἰσιν ἐς τὰς πέτρας, αἳ κατὰ τὸ στενὸν τῆς ὁδοῦ μάλιστα ἀνέχουσιν, ἐς μὲν τὴν Μολουρίδα, ὡς ἀπὸ ταύτης αὑτὴν ἐς θάλασσαν Ἰνὼ ῥίψαι, Μελικέρτην ἔχουσα τῶν παίδων νεώτερον· τὸν γὰρ δὴ πρεσβύτερον αὐτῶν Λέαρχον ἀπέκτεινεν ὁ πατήρ. Λέγεται μὲν δὴ καὶ μανέντα δρᾶσαι ταῦτα Ἀθάμαντα· λέγεται δὲ καὶ ὡς ἐς τὴν Ἰνὼ καὶ τοὺς ἐξ αὐτῆς παῖδας χρήσαιτο ἀκρατεῖ τῷ θυμῷ, τὸν συμβάντα Ὀρχομενίοις λιμὸν καὶ τὸν δοκοῦντα Φρίξου θάνατον αἰσθόμενος, οὗ τὸ θεῖον αἴτιον οὐ γενέσθαι, βουλεῦσαι δὲ ἐπὶ τούτοις πᾶσιν Ἰνὼ μητρυιὰν οὖσαν·

(8) Τότε δὲ φεύγουσα ἐς θάλασσαν αὑτὴν καὶ τὸν παῖδα ἀπὸ τῆς πέτρας τῆς Μολουρίδος ἀφίησιν. Ἐξενεχθέντος δὲ ἐς τὸν Κορινθίων ἰσθμὸν ὑπὸ δελφῖνος, ὡς λέγεται, τοῦ παιδός, τιμαὶ καὶ ἄλλαι τῷ Μελικέρτῃ δίδονται μετονομασθέντι Παλαίμονι, καὶ τῶν Ἰσθμίων ἐπ᾽ αὐτῷ τὸν ἀγῶνα ἄγουσι. Τὴν μὲν δὴ Μολουρίδα πέτραν Λευκοθέας καὶ Παλαίμονος ἱερὰν ἥγηντο· τὰς δὲ μετὰ ταύτην νομίζουσιν ἐναγεῖς, ὅτι παροικῶν σφισιν ὁ Σκίρων, ὁπόσοις τῶν ξένων ἐπετύγχανεν, ἠφίει σφᾶς ἐς τὴν θάλασσαν. Χελώνη δὲ ὑπενήχετο ταῖς πέτραις τοὺς ἐσβληθέντας ἁρπάζειν· εἰσὶ δὲ αἱ θαλάσσιαι πλὴν μεγέθους καὶ ποδῶν ὅμοιαι ταῖς χερσαίαις, πόδας δὲ ἐοικότας ἔχουσι ταῖς φώκαις. Τούτων περιῆλθεν ἡ δίκη Σκίρωνα ἀφεθέντα ἐς θάλασσαν τὴν αὐτὴν ὑπὸ Θησέως.

(9) Ἐπὶ δὲ τοῦ ὄρους τῇ ἄκρᾳ Διός ἐστιν Ἀφεσίου καλουμένου ναός· φασὶ δὲ ἐπὶ τοῦ συμβάντος ποτὲ τοῖς Ἕλλησιν αὐχμοῦ, θύσαντος Αἰακοῦ κατά τι δὴ λόγιον τῷ Πανελληνίῳ Διὶ ἐν Αἰγίνῃ * κομίσαντα δὲ ἀφεῖναι καὶ διὰ τοῦτο Ἀφέσιον καλεῖσθαι τὸν Δία. Ἐνταῦθα καὶ Ἀφροδίτης ἄγαλμα καὶ Ἀπόλλωνός ἐστι καὶ Πανός.

(10) Προελθοῦσι δὲ ἐς τὸ πρόσω, μνῆμά ἐστιν Εὐρυσθέως. Φεύγοντα δὲ ἐκ τῆς Ἀττικῆς μετὰ τὴν πρὸς Ἡρακλείδας μάχην, ἐνταῦθα ἀποθανεῖν αὐτὸν ὑπὸ Ἰολάου λέγουσιν. Ἐκ ταύτης τῆς ὁδοῦ καταβᾶσιν Ἀπόλλωνος ἱερόν ἐστι Λατῴου. Καὶ μετὰ αὐτὸ Μεγαρεῦσιν ὅροι πρὸς τὴν Κορινθίαν, ἔνθα Ὕλλον τὸν Ἡρακλέους μονομαχῆσαι πρὸς τὸν Ἀρκάδα Ἔχεμον λέγουσιν.