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De l'amour

Livre XIII

texte français seul mis en page par Philippe Renault

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 Athénée : deipnosophistes

 

 

Une courtisane incisive

 

42. ῞Οτι δ' ἦν καὶ ἀστεία τις ἀποκρίνασθαι, τάδε περὶ αὐτῆς ὁ Μάχων ἀναγράφει·
Τῆς Μανίας ἤρα Λεοντίσκος ποτὲ
ὁ παγκρατιαστὴς καὶ συνεῖχ' αὐτὴν μόνος
γαμετῆς τρόπον γυναικός. ῾Υπο δ' ᾿Αντήνορος 
μοιχευομένην αἰσθόμενος αὐτὴν ὕστερον
σφόδρ' ἠγανάκτησ'. δὲ  « Μηθέν, φησί, σοί,
ψυχή, μελέτω· μαθεῖν γὰρ αἰσθέσθαι θ' μα
᾿Ολυμπιονικῶν νυκτὸς ἀθλητῶν δυεῖν
πληγὴν <παρὰ πληγὴν> τί δύναταί ποτ' ἤθελον.  »
Αἰτουμένην λέγουσι τὴν πυγήν ποτε
ὑπὸ τοῦ βασιλέως Μανίαν Δημητρίου
ἀνταξιῶσαι δωρεὰν καὐτόν τινα.
Δόντος δ' ἐπιστρέψασα μετὰ μικρὸν λέγει
 « ᾿Αγαμέμνονος παῖ, νῦν ἐκεῖν' ἔξεστί σοι.  »
Εἶναι δοκῶν αὐτόμολος ἄνθρωπος ξένος
καὶ παρεπιδημήσας ᾿Αθήνησίν ποτε
τὴν Μανίαν μετεπέμψαθ' ὅσον ᾔτησε δούς.
Εἰς τὸν <πότον> δ' ἧν συμπαρειληφώς τινας
ἐκ τῆς πόλεως τῶν ἐπιγελᾶν εἰθισμένων
παντα τοῖς τρέφουσιν αἰεὶ πρὸς χάριν·
βουλόμενος εἶωαι γλαφυρὸς ἀστεῖός θ' μα,
τῆς Μανίας ἄριστα παιζούσης σφόδρα
ἀνισταμένης τε πολλάκις, εἰς δασύποδα
αὐτὴν ἐπικροῦσαι βουλόμενος  « Πρὸς τῶν θεῶν
μειράκια, τί δοκεῖ τῶν ἀγρίων ὑμῖν ποτε
ἐν τοῖς ὄρεσι τάχιστα θηρίον τρέχειν;  »
῾Η Μανία δ'  « αὐτόμολος, ὦ βέλτιστ', ἔφη. »
Μετὰ ταῦτα δ' ὡς εἰσῆλθε πάλιν ἡ Μανία,
τὸν αὐτόμολον ἔσκωπτε ῥίψασπίν τ' ἔφη
αὐτὸν γεγονέναι προσβολῆς οὔσης ποτέ.
῾Ο δ' στρατιώτης ὑπό τι <δὴ> σκυθρωπάσας
ἀπέπεμψε ταύτην· διαλιποῦσα δ' ἡ ἑταίρα
 « Μήθεν παρὰ τοῦτο, φησὶ, λυποῦ, φίλατε·
οὐ γὰρ σὺ φεύγων ἀπέβαλες τὴν ἀσπίδα,
μὰ τὴν ᾿Αφροδίτην, ἀλλ' ὁ σοὶ χρήσας τότε.  »
᾿Εν συμποσίῳ δ', ὥς φασι, παρὰ τῇ Μανίᾳ
παρεδέξατ' αὐτὴν τῶν πονηρῶν τις πάνυ.
κθ' ὡς ἐπηρώτησε  « Πότερ' ἄνω θέλεις
ἔλθοῦσ' μα βαλεῖν ἢ κάτω;  » Γελάσασ'  « ῎Ανω,
βέλτιστε, φησίν. ῾Υπό τι γὰρ δέδοικά σε,
μή μου προπεσούσης τοὐμπλόκιον ὑπερτράγῃς. »


42. Mania était douée d’un bel esprit de répartie comme le prouve quelques traits que Machon nous a conservés: 

« Le lutteur Léontiscos était l’amant de Mania et désirait ardemment la garder pour lui seul telle une épouse. Or il apprit un peu plus tard qu’elle le trompait délibérément avec Anténor. Il se fâcha tout rouge. Elle lui dit alors :
   « Ne te formalise pas pour ça, je voulais simplement savoir ce que l’on pouvait ressentir en couchant la même nuit avec deux athlètes vainqueurs à Olympie. ! »
   Un jour, le roi Démétrios désira l’enculer. Pour que cela se fît, Mania demanda de son côté une faveur. Ayant été satisfaite, elle se retourna et dit :
   « Fils d'Agamemnon, tu peux faire maintenant ce que tu veux ! »
   Un étranger qui avait déserté, avait trouvé refuge à Athènes et y habitait. Un jour, il convia chez lui Mania et lui promit de satisfaire à tous ses désirs. À son banquet, il avait également invité la clique de ces gens prêts à rire au moindre trait d’esprit jeté par ceux qui les régalent. Cet hôte s’efforçait en effet de se montrer le plus drôle possible.
   Comme Mania, qui avait l’air de s’amuser beaucoup en cette compagnie, ne cessait de se lever pour un oui ou pour un non, l’homme posa cette question à ses convives :
   « Par les dieux du ciel, mes jeunes amis, quel est l’animal qui court avec vigueur à travers champs ? »
   Lui, pensait qu’elle allait intervenir et dire ceci :
« Le lièvre ! ».
   Or Mania répondit :
   « C’est le déserteur, mon cher ! »
   Plus tard, quand Mania fut à nouveau invitée chez lui, elle n’eut de cesse que de railler ce déserteur qui s’était débarrassé de son bouclier au cours du combat. Le soldat, fort contrarié par ses propos, la fit chasser. Mais le lendemain, elle lui dit :
   « Ne monte pas sur tes grands chevaux après ce que je t’ai dit, mon bel ami. Ce n’est pas toi qui as perdu ton bouclier dans ta fuite, non, c’est l'homme qui te l’avait prêté. »
   Au cours d’un repas qui se donnait dans la maison de Mania, l’un des convives, un espèce de pervers libidineux, l’entoura de ses bras pour tenter de l'embrasser. Peu après, il lui demanda :
   « Comment veux-tu que je te baise ? Par devant par derrière ? »
   Riant aux éclats, Mania lui fit cette réplique cinglante :
   « Ah ! je préfère par devant, mon ami. En effet, j’ai grand peur que, si je m’accroupis, tu me broutes à mort la toison comme un sale bouc ! »