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De l'amour

Livre XIII

texte français seul mis en page par Philippe Renault

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 Athénée : deipnosophistes

 

Obscénités royales

 

39. Μάχων δ' ὁ κομῳδιοποιὸς ἐν ταῖς ἐπιγραφομέναις Χρείαις φησὶν οὕτως·
῾Υπερβολῇ δὲ τῆς Λεαίνης σχῆμά τι
περαινομένης εὖ παρά τε τῷ Δημητρίῳ
εὐημερούσης, φασὶ καὶ τὴν Λάμιαν
τὸν βασιλέ' εὐμελῶς κελητίσαι ποτὲ
ἐπαινεθῆναι θ'. δὲ τοῦτ' ἀπεκρίθη·
« Πρὸς ταῦτα καὶ Λέαιναν, εἰ βούλει, κράτει. »
 
ν δὲ Λάμια σφόδρα εὔθικτος καὶ ἀστικη πρὸς τὰς ἀποκρίσεις, καθάπερ καὶ Γνάθαινα, περὶ ἧς ἐροῦμεν. Πάλιν δὲ περὶ τῆς Λαμίας ὁ Μάχων οὕτω γράφει·
Δημήτριός ποθ' ὁ βασιλεὺς γένη μύρων
Λαμίᾳ παρὰ πότον παντοδαπῶν ἐπεδείκνυτο.
῾Η Λάμια δ' ἦν αὐλητρίς, ἧς σφόδρ' ἡδέως
σχεῖν φασι κνησθῆναί τε τὸν Δημήτριον.
᾿Αποδοκιμαζούσης δὲ πάντα καὶ πάνυ
κατεγχλιδώσης τῷ βασιλεῖ, νάδρον τινὰ
διένευσ' ἐνεγκεῖν εὐχερῆ, τῇ χειρί τε
ταἰδοῖον ἀποτρίψας [καὶ] θιγὼν τοῖς δακτύλοις
'Τουτί γε, Λάμια, φησίν, ὀσφράνθητι καὶ
εἴσει παρὰ τἄλλα διαφόραν σην ἔχει.'
Κείνη δὲ γελάσασ' ' ἀλλὰ τοῦτ', ἔφη, τάλαν,
ὄζειν δοκεῖ μοι σαπρότατον πάντων πολύ.'
Δημήτριος δ' εἶπ'· « ᾿Αλλὰ μήν, νὴ τοὺς θεούς,
ἀπὸ βαλάνου τοῦτ' ἐστί, Λάμια, βασιλικῆς. »


39. Quant au poète comique Machon, voici ce qu’il dit dans son recueil de Sentences :

 « En raison de sa sensualité exacerbée, digne d’une lionne, Leéna prenait du bon temps auprès de Démétrios. On raconte qu’un jour, Lamia ayant chevauché le roi d’une façon si experte, celui-ci ne put que l’en féliciter. Elle dit alors au prince : « Pour cela aussi, si tu le veux, prends Leéna ! » 

Lamia avait un sens inné de la répartie ; elle était tout aussi pleine d'esprit que Gnathaena, dont nous reparlerons plus tard. Machon écrit encore ceci au sujet de Lamia : 

« Lors d'un banquet, le roi Démétrios montrait à Lamia toute une série de parfums. Précisons que cette Lamia était une joueuse de flûte que Démétrios appréciait particulièrement tant elle avait su le chatouiller avec un art consommé.
   Lamia repoussa tous les parfums avec un mépris sidérant, au risque de contrarier le roi. Celui-ci, d'un signe, ordonna qu'on lui apportât en douce une pommade facile à utiliser et il s’en frotta le sexe. Puis, touchant sa maîtresse de son doigt, il lui dit ceci : « Et ce parfum, ma chère, respire-le et tu constateras combien il est agréable ! »
   Riant aux éclats, elle lui répondit : « Petit malin, à mon avis, l’odeur en est plutôt infecte. »
   À cela, Démétrios répliqua : « Certes, mais, les dieux m'en sont témoins, elle émane d’un gland royal ! »

MACHON (Μάχων), of Corinth or Sicyon, a comic poet, flourished at Alexandria, where he gave instructions respecting comedy to the grammarian Aristophanes of Byzantium. He was contemporary with Apollodorus of Carystus, and flourished between the 120th and 130th Olympiads (B. C. 300—260). He held a high place among the Alexandrian poets ; Athenaeus says of him, ἧν δ' ἀγαθὸς ποιητὴς εἴ τις ἄλλος τῶν μετὰ τοὺς ἑπτά, and quotes an elegant epigram in his praise. We have the titles of two of his plays, ῎Αγνοια and ᾿Επιστολή, and of a sententious poem in iambic senarii, entitled Χρείαι, of which Athenaeus has preserved several fragments. (Athen. vi. p. 241, f ; xiv. p. 664, a, b, c, viii. p. 345, f, xiii. p. 577, d ; Meineke, Hist. Crit. Com. Graec. pp. 479, 480, 462; Fabric. Bibl. Graec. vol. ii. pp. 452, 453.) [P. S.] 

17. Conduite indécente de Démétrius Poliorcète.

DÉMETRIUS, qui commandait à plusieurs nations, allait souvent tout armé, la tête ceinte de diadème chez la courtisane Lamia (21). Certainement il eût été honteux pour lui de la faire seulement venir dans son palais; et c'est lui qui allait assidûment chez elle. Je fais bien moins de cas de Démétrius que du joueur de flûte Théodore, qui refusa de se rendre aux invitations de Lamia. 
(21) Lamia jouait parfaitement bien de la flûte : son talent, joint à ses charmes, lui procura tant de richesses, qu'elle fit construire dans Sicyone un portique public qui fut appelé Poecile. Athénée, liv. XIII.

Elien, Histoires diverses, XII