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Athénée : deipnosophistes

Livre XIII

De l'amour

 

texte français seul mis en page par Philippe Renault

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Énumération de courtisanes

 37. Θεμιστοκλῆς τε, ὥς φησι ᾿Ιδομενεύς, οὐχ ρμα ζευξάμενος ἑταιρῶν πληθούσης ἀγορᾶς εἰσήλασεν εἰς τὸ στυ; ἦσαν δ' αὗται Λάμια και Σκιώνη και Σατύραι καὶ Νάννιον. Οὐ καὶ αὐτὸς Θεμιστοκλῆς ἐξ ἑταίρας ἦν γεγενημένος ὄνομα ᾿Αβροτόνου; ὡς ᾿Αμφικράτης ἱστορεῖ ἐν τῷ περὶ ᾿Ενδόξων ᾿Ανδρῶν συγγράμματι· 
᾿Αβρότονον Θρηίσσα γυνή γένος· ἀλλὰ τεκέσθαι
τὸν μέγαν ῞Ελλησιν φασὶ Θεμιστοκλέα.

Νεάνθης δ' ὁ Κυζικηνὸς ἐν τῇ τρίτῃ καὶ τετάρτῃ τῶν ῾Ελληνικῶν ῾Ιστοριῶν Εὐτέρπης αὐτὸν εἶναί φησι υἱόν. Κῦρος δὲ ὁ ἐπὶ τὸν ἀδελφὸν ἐπιστρατεύσας οὐχὶ ἑταίραν οὖσαν τὴν Φωκαίδα τὴν σοφωτάτην <καὶ> καλλίστην γενομένην εἶχε συστρατευομένην; ν Ζηνοφάνης φησὶ πρότερον Μιλτὼ καλουμένην ᾿Ασπασίαν μετονομασθῆναι. Συνηκολούθει δὲ αὐτῷ καὶ ἡ Μιλησία παλλακίς. ῾Ο δὲ μέγας ᾿Αλέξανδρος οὐ Θαίδα εἶχε μεθ' ἑαυτοῦ τὴν ᾿Αττικὴν ἑταίραν; περὶ ἧς φησι Κλείταρχος ὡς αἰτίας γενομένης τοῦ ἐμπρησθῆναι τὰ ἐν Περσεπόλει βασίλεια. Αὕτη δὲ ἡ Θαὶς [καὶ] μετὰ τὸν ᾿Αλεξάνδρου θάνατον καὶ Προλεμαίῳ ἐγαμήθη τῷ πρώτῳ βασιλεύσαντι Αἰγύπτου καὶ ἐγένησεν αὐτῷ τέκνον Λεοντίσκον καὶ Λάγον, θυγατέρα δὲ Εἰρήνην, ν ἔγεμεν Εὔνοστος ὁ Σόλων τῶν ἐν Κύπρῳ βασιλεύς. Καὶ ὁ δεύτερος δὲ τῆς Αἰγύπτου βασιλεύς, Φιλάδελφος δ' ἐπίκλην, ὡς ἱστορεῖ ὁ Εὐεργέτης Πτολεμαῖος ἐν τῷ τρίτῳ τῶν Υπομνημάτων, πλείστας ἔσχεν ἐρωμένας, Διδύμην μὲν μίαν τῶν ἐπιχωρίων γυναικῶν μάλ' εὐπρεπεστάτην τὴν ὄψιν καὶ Βιλιστίχην, ἔτι δὲ ᾿Αγαθόκλειαν καὶ Στρατονίκην ἧς τὸ μέγα μνημεῖον ὑπῆρχεν ἐπὶ τῇ πρὸς ᾿Ελευσῖνι θαλάσσῃ, καὶ Μύρτιον καὶ ἄλλας δὲ πλείστας, ἐπιρρεπέστερος ὢν πρὸς ἀφροδίσια. Πολύβιος δὲ ἐν τῇ τεσσαρεσκαιδεκάτῃ τῶν ᾿Ιστοριῶν Κλεινοῦς φησι τῆς οἰνοχούσης αὐτῳ εἰκόνας πολλὰς ἀνακεῖσθαι κατὰ τὴν ᾿Αλεξάνδρειαν μονοχίτωνας καὶ ῥυτὸν ἐχούσας ἐν ταῖς χερσίν. Αἱ δὲ κάλλισται τῶν οἰκιῶν, φησίν, οὐ Μυρτίου καὶ Μνησίδος καὶ Ποθεινῆς προσαγορεύονται; καίτοι Μνησὶς μὲν ἦν αὐλητρὶς και Ποθεινὴ..., Μύρτιον δὲ μία τῶν ἀποδεδειγμένων καὶ κοινῶν δεικτηριάδων. Τοῦ δὲ Φιλοπάτορος βασιλέως Πτολεμαίου ούκ ᾿Αγαθόκλεια ἡ ἑταίρα ἐκράτει, ἡ καὶ πᾶσαν ἀνατρέψασα τὴν βασιλείαν; Εὔμαχος δὲ ὁ Νεαπολίτης ἐν τῇ δευτέρᾳ τῶν περὶ ᾿Αννίβαν ῾Ιστοριῶν ῾Ιερώνυμόν φησι τὸν τυραννήσαντα Συρακοσίων ἀγαγέσθαι γυναῖκα <μίαν> τῶν ἐπ' οἰκήματος προεστυκυιῶν Πειθὼ ὄνομα καὶ ἀποδεῖξαι βασιλίδα.

37. Et Thémistocle, si l’on en croit Idoménéos, n'a-t-il pas attelé un char avec quatre prostituées, et n’est-il pas apparu accompagné d’un pareil cortège en plein cœur de l’agora ? Ces femmes étaient Lamia, Scioné, Satyra et Nannion.
D’ailleurs, Thémistocle lui-même ne fut-il pas enfanté par une courtisane du nom d’Abrotonon ? Dans son livre sur les Hommes illustres, Amphicratès ne dit pas autre chose : 

« Abrotonon était une femme de Thrace ; mais la postérité doit savoir qu’elle fit naître pour la gloire de la Grèce le grand Thémistocle. »

Néanmoins, Néanthe de Cyzique, dans les troisième et quatrième livres de son Histoire de la Grèce, écrit que Thémistocle était le fils d'Euterpe.
Quant à Cyrus, qui guerroya contre son frère, n'était-il pas accompagné dans son expédition par une courtisane que l’on considérait comme la plus séduisante et la plus intelligente des Phocéennes ? Zénophanès prétend qu'elle s’appela d’abord Milto, mais qu’elle changea son nom en Aspasie. Cyrus avait également emmené avec lui une de ses concubines, originaire de Milet.
N’oublions pas le grand Alexandre qui profitait de la douce compagnie de Thaïs, la courtisane athénienne. Clitarchos insiste pour nous dire qu’elle porte la responsabilité de l’incendie du palais royal de Persépolis. Après la mort d'Alexandre, cette Thaïs épousa Ptolémée, le premier roi égyptien de cette dynastie, et elle lui donna deux fils, Leontiscos et Lagos, ainsi qu'une fille, Irène, laquelle fut mariée à Eunostos, le roi de Soles, cité de Chypre.
Quant au deuxième roi d'Égypte, surnommé Philadelphe, comme le rapporte Ptolémée Évergète dans le troisième livre de ses Commentaires, il eut des maîtresses à foison : parmi elles, Didyme, une égyptienne de souche, une authentique splendeur, Bilistiché, Agathocléia, mais aussi Stratonice, dont l’imposant mausolée se dresse au bord de la mer, près d'Éleusis. Il aima encore Myrtion et une infinité d’autres femmes.... Bref ce Ptolémée était un fieffé coureur de jupons.
D’autre part, Polybe, dans le quatorzième livre de ses Histoires, nous affirme que l’on avait érigé à Alexandrie un grand nombre de statues de Cléino, une femme spécialement chargée de verser des coupes de vin au Philadelphe : à cet effet, on avait pris soin de la représenter vêtue d’une tunique légère et tenant un rhyton entre les mains.
Et les plus belles demeures de la ville ne portent-elles pas le nom de Myrtion, de Mnésis et de Pothiné ? Mnésis était une joueuse de flûte, tout comme Pothiné, alors que Myrtion était une de ces actrices adulées par le public.
S’agissant de la courtisane Agathocléia, il faut savoir qu’elle menait le roi Ptolémée Philopator par le bout du nez, au point de causer des troubles funestes dans son royaume.
Eumaque de Naples, quant à lui, indique dans le deuxième livre de ses Histoires d'Hannibal, que Hiéronyme, le tyran de Syracuse, épousa une prostituée qu’il avait sortie d'un bordel. Et cette femme, qui s’appelait Peitho, devint bientôt reine grâce à lui.

 

Textes en anglais : A DICTIONARY OF GREEK  AND ROMAN BIBLIOGRAPHY AND MYTHOLOGY.

AMPHICRATES (᾿Αμφικράτης ), a Greek sophist and rhetorician of Athens. He was a contemporary of Tigranes (b. c. 70), and being exiled (we know not for what reason) from Athens, he went to Seleuceia on the Tigris. The inhabitants of this place requested him to teach rhetoric in their city, but he haughtily refused, saying, that the vessel was too small to contain a dolphin. He then went to Cleopatra, the daughter of Mithridates, who was married to Tigranes, and who seems to have become attached to him. Amphicrates soon drew suspicions upon himself, and was forbidden to have any intercourse with the Greeks, whereupon he starved himself to death. (Plut. Lucull. 22.) Longinus (de Sublim. p. 54, ed. Toup) mentions him along with Hegesias and Matris, and censures him for his affectation of sublimity. Whether he is the same person as the Ainphicrates who wrote a work on celebrated men (περὶ ᾿Ενδόξων ᾿Ανδρῶν, Athen. xiii. p. 576; Diog. Laert. ii. 101), is uncertain. [L. S.]  

CLEITARCHUS (Κλείταρχος ), son of the historian Deinon (Plin. H. N. x. 49), accompanied Alexander the Great in his Asiatic expedition, and wrote a history of it. This work has been erroneously supposed by some to have formed the basis of that of Curtius, who is thought to have closely followed, even if he did not translate it. We find Curtius, however, in one passage (ix. 5. § 21) differing from Cleitarchus, and even censuring him for his inaccuracy. Cicero also (de Leg. i. 2) speaks very slightingly of the production in question (τὰ περὶ ᾿Αλέξανδρον), and mentions him again (Brut. 11) as one who, in his account of the death of Themistocles, eked out history with a little dash of romance. Quintilian says (Inst. Or. x. 1), that his ability was greater than his veracity ; and Longinus (de Sublim. § 3; comp. Toup. ad loc.) condemns his style as frivolous and inflated, applying to it the expression of Sophocles, σμικροῖς μὲν αὐλίσκοις, φορβειᾶς δ' τερ He is quoted also by Plutarch (Them. 27, Alex. 46). and several times by Pliny, Athenaeus, and Strabo. The Cleitarchus, whose treatise on foreign words (γλῶσσαι) is frequently referred to by Athenaeus, was a different person from the historian. (Fabric. Bibl. Graec. iii. p. 38 ; Voss, de Hist, Graec, p. 90, ed. Westermann.) [E. E.]

ZENOPHANES (Ζηνοφάνης), a Greek writer mentioned twice by Athenaeus (x. p. 424, c., xiii. p. 576, d), from whom it appears that he wrote a work on relationship (τὸ συγγενικόν). Modern critics propose to change the name into Xenophanes, but unnecessarily. Zenophanes is also found as a proper name in Strabo (xiv. p. 672) and in inscriptions.

Ἰδομενεύς, ἱστορικός. ἔγραψεν ἱστορίαν τῶν κατὰ Σαμοθρᾴκην. (SUIDAS)
IDOMENEUS (
Ἰδομενεύς), of Lampsacus, a friend and disciple of Epicurus, flourished about B. c. 310—270. We have no particulars of his life, save that he married Batis, the sister of Sandes, who was also a native of Lampsacus, and a pupil of Epicurus. (Diog. Laert. x. 23, 25 ; Strab. xiii. p. 589 ; Athen. vii. p. 279. f.) Idomeneus wrote a considerable number of philosophical and historical works, and though the latter were not regarded as of very great authority (Plut. Dem. 23), still they must have been of considerable value, as they seem to have been chiefly devoted to an account of the private life of the distinguished men of Greece.
The titles of the following works of Idomeneus are mentioned: 1. ἱστορία τῶν κατὰ Σαμοθρᾴκην.. (Suid. s. v.) This work is probably the one referred to by the Scholiast on Apollonius Rhodius (i. 916), where for Τρωικά, we should read Σαμοθρᾳκικά. 2. Περὶ τῶν Σωκρατικῶν. (Diog. Laert. ii. 19,20; Athen, xiii. p. 611, d.)


Νεάνθης, Κυζικηνός, ῥήτωρ, μαθητὴς Φιλίσκου τοῦ Μιλησίου. (SUIDAS) 
NEANTHES (Νεάνθης), of Cyzicum, lived about b.c. 241, and was a disciple of the Milesian Philiscus, who himself had been a disciple of Isocrates. He was a voluminous writer, principally of history, but very scanty materials have reached us, to form any judgment of his merits. The various authors, however, that quote him seem, with rare exceptions, to place great reliance on his accuracy and judgment. He is very largely referred to by Diogenes Laertius, and by Athenaeus, anc by several of the early Christian writers, as wel as by others. Vossius (de Hist. Graeo. cap. xv.) refers to several of them, but by far the most complete list is that given by Clinton (F. H. vol. iii. p. 509). He gives as the writings of Neanthes: 
1. Memoirs of king Attains. 
2. Hellenica. 
3, Lives of illustrious men. 
4. Pythagarica. 
5. Τὰ κατὰ πόλιν μυθικά. 
6. On Purification. 
7. Annals. 
He probably also wrote an account of Cyzicum, as we may infer from a passage in Strabo (p. 45). And Harles (Fabric. Bibl. Graec, vol. ii. p. 311, vol. vi. p. 134) attributes to him a work περὶ κακοζηλίας ῥητορικῆς, as wel as many panegyrical orations. (Vossius, Clinton, Harles, II. cc. ; Westermann, Gesch. der Griech. Beredt. p. 86.) [W. M. G.]

EUMACHOS. A native of Neapolis, who, according to Athenaeus (xiii. p. 577), wrote a work entitled περὶ ᾿Αννίβαν ῾Ιστοριῶν. It is perhaps the same Eumachus of whose work entitled Περιήγησις a fragment is still extant in Phlegon. (Mirab. c. 18.) [C. P. M.]

 

 

Thaïs et Persépolis

LII. Ce prince, avant de marcher contre Darius, qu'il se disposait à poursuivre, donna à ses courtisans un grand festin, dans lequel il s'abandonna tellement à la débauche, que les femmes mêmes y vinrent boire et se réjouir avec leurs amants. La plus célèbre de ces femmes était la courtisane Thaïs, née dans l'Attique et alors maîtresse de Ptolémée, celui qui fut depuis roi d’Égypte. Après avoir loué finement Alexandre et s'être permis même quelques plaisanteries, elle s'avança dans la chaleur du vin, jusqu'à lui tenir un discours assez conforme à l'esprit de sa patrie, mais bien au-dessus de son état. « Je suis, lui dit-elle, bien payée des peines que j'ai souffertes en errant par toute l'Asie, lorsque j'ai la satisfaction d'insulter aujourd'hui à l'orgueil des rois de Perse; mais ma joie serait bien plus grande, si je pouvais, en masque, brûler le palais de ce Xerxès qui brûla la ville d'Athènes, et y mettre moi-même le feu en présence du roi , pour faire dire partout que les femmes qui étaient dans le camp d'Alexandre avaient mieux vengé la Grèce de tant de maux qu'elle avait essuyés de la part des Perses, que tous les généraux qui ont combattu pour elle et sur terre et sur mer. » Ce discours fut accueilli avec des cris et des applaudissements redoublés : tous les courtisans s'excitèrent les uns les autres; et le roi lui-même, entraîné par leur invitation et par leur exemple, se lève de table avec précipitation, et, la couronne de fleurs sur la tête, une torche à la main, il marche à la tête de tous les convives, qui, en dansant et poussant de grands cris, vont environner le palais. Tous les autres Macédoniens, informés de ce qu'on allait faire, accourent avec des flambeaux , pleins de joie, dans la pensée qu'ils eurent qu'Alexandre avait le projet de retourner, en Macédoine et ne voulait plus rester parmi les Barbares, puisqu'il brûlait et détruisait lui-même le palais de leurs rois. Voilà comment les uns racontent que cet incendie eut lieu; d'autres disent qu'Alexandre mit le feu à ce palais, de dessein formé; mais tous conviennent qu'il s'en repentit promptement et qu'il ordonna de l'éteindre.

Plutarque, vie d'Alexandre

 

SOLI 
Il (Solon) demanda aux Athéniens un congé de dix ans, et s'embarqua, sous prétexte qu'il voulait aller commercer sur mer. Il espéra que ce temps-là suffirait pour les accoutumer à ses lois. Il alla d'abord en Égypte, où, comme il le dit, il demeura quelque temps
Sur un des bras du Nil, aux rives de Canope.
Il y eut de fréquents entretiens sur des matières philosophiques avec Psenophis l'HéIiopolitain: et Sonchis le Saïte. Ce fut d'eux, au rapport de Platon, qu'il apprit ce que l'on raconte de l'île Atlantide, dont il se proposa de mettre le récit en vers, pour le faire connaître aux Grecs. De là il passa en Cypre, où il se lia d'amitié avec un des rois du pays, nommé Philocypre, qui habitait une petite ville bâtie par Démophon, fils de Thésée, près du fleuve de Claros. Elle était située sur un lieu fort et escarpé, mais dans un terrain stérile et ingrat. Solon lui persuada de transporter sa ville dans une belle plaine qui s'étendait au-dessous de ce rocher, et de la bâtir plus grande et plus agréable. Il aida même à la construire, et à la pourvoir de tout ce qui pouvait y faire régner l'abondance et contribuer à sa sûreté. Elle fut bientôt si peuplée, qu'elle donna de la jalousie aux rois voisins. Philocypre, par une juste reconnaissance pour Solon, donna le nom de Soli à sa ville, qui auparavant s'appelait Aïpeia. Solon, dans une de ses élégies, où il adresse la parole à Philocypre, parle de la nouvelle fondation de cette ville.
Puissiez-vous dans Soli, vous et vos descendants,
Régner longtemps heureux, voir vos sujets contents!
Moi, quand je quitterai cette île fortunée,
Que la belle Vénus, de myrtes couronnée,
Me guide sans péril au vaste sein des flots!
Que, pour récompenser mes soins et mes travaux,
Elle me rende en paix au sein de ma patrie,
Et verse désormais ses bienfaits sur ma vie!

Plutarque, vie de Solon, XXVI.

Ptolémée Ier Sôter (305-283 av. J.-C.)
Né vers 367. Il était peut-être un fils bâtard de Philippe, Lagos n'aurait fait qu'assumer la paternité pour son roi. Ami d'enfance d'Alexandre le Grand, il fut l'un de ses plus prestigieux lieutenants : son ascension est autant due à ses valeurs militaires qu'à son amitié avec Alexandre. Il fut satrape (323-305) d'Égypte pour Philippe I et Alexandre IV. Dès 323, il s'empara de la Cyrénaïque. Après l'assassinat de Perdiccas (321), il refusa la régence. Vers 319-318, il s'empara de la Syrie puis se retira face à l'avancée d'Antigone. En 312, il reprend la Syrie avant de se replier (311) en Égypte. En 306, il subit une cuisante défaite maritime face à Démétrios. Grâce à sa flotte, il conquiert (295) Chypre de manière définitive.
Il fut surnommé Sôter (Sauveur) par les Rhodiens auxquels il porta secours alors qu'ils étaient assiégés (305) par la flotte de Démétrios. Il prend le titre de roi (basileus) en 305/304. En 303-302, Lysimaque, Séleucos et Ptolémée se liguent contre Antigone, mais Ptolémée montre peu d'empressement à combattre et après la bataille d'Ipsos (301), ses alliés refusent de lui donner la Palestine, qui sera désormais l'enjeu d'une dispute permanente entre Lagides et Séleucides.
Il fonda une colonie de vétérans à Ptolémaïs, au sud de Memphis, et institua comme capitale Alexandrie. Ptolémée fut le grand constructeur d'Alexandrie. Il poursuivit la construction du phare qu'il relia à la terre et lança la construction de la Bibliothèque et du tombeau d'Alexandre. C'est à sa demande que le prêtre Manéthon rédigea en grec une Histoire de l'Égypte recensant le nom des pharaons antiques. Il passe aussi pour avoir écrit une Histoire d'Alexandre, dont se serait inspiré Arrien. Il mit en place une administration efficace combinant le rationalisme grec et la tradition égyptienne. A sa mort, il laisse un État florissant.
Avec la courtisane Thaïs, il eût trois enfants : deux fils et une fille, qui épousa le roi de Chypre Eunoste. Il se maria trois fois. D'abord avec Artacama, fille du satrape Artabase, en 324 sur ordre d'Alexandre, épousée lors des fameuses Noces de Suse. Puis il épousa (321) Eurydice, fille d'Antipater, dont il eût un fils, Ptolémée surnommé Kéraunos (la foudre) à cause de son caractère violent, et deux filles, Ptolémaïs et Lysandra. Enfin, il épousa (entre 316 et 310) une suivante d'Eurydice, Bérénice, dont il eût quatre enfants : deux fils, Ptolémée - le futur Ptolémée II- et Argées, et deux filles, Arsinoé et Philatéra.
Ptolémée fit restituer au clergé égyptien les statues des dieux, le mobilier et les livres précédemment volés dans les temples par Xerxès et récupérés depuis la conquête macédonienne. Et pour marquer son appartenance aux coutumes Égyptiennes, il fit célébrer sa " fête Sed ". C'est à l'occasion de son enterrement que le corps d'Alexandre fut rapatrié de Memphis à Alexandrie.
Ptolémée II Philadelphe (284 - 246 av. J.-C.)
Dès 285/284, il fut associé, par son père Ptolémée Ier au pouvoir royal, au détriment de son demi-frère Ptolémée Kéraunos. Il épousa d'abord Arsinoé I, fille de Lysimaque, de laquelle il eût trois enfants : le futur Ptolémée III, un autre fils Lysimaque et une fille Bérénice. Mais sa sœur, Arsinoé II, après deux mariages malheureux, le premier avec Lysimaque et le second avec Ptolémée Kéraunos revint en Égypte et intrigua pour éliminer sa belle-sœur et prendre sa place (276).
Ptolémée II mena les deux premières guerres de Syrie contre les Séleucides (274-271, 260-253). Afin de conforter ses conquêtes territoriales, il maria sa fille Bérénice II à Antiochos II. En 273, il proposa à Rome son soutien contre Pyrrhus d'Épire et en 262, Carthage sollicita son soutien financier lors de la première guerre punique. En raison de sa richesse, il fut comparé à Salomon. Cette richesse fut employée à la construction et la restauration de temples et sanctuaires (Naucratis, Tanis, Philae, Alexandrie). Il fit aussi agrandir le palais royal et recreuser le canal reliant le Nil au golfe de Suez.
Effigie de Ptolémée II sur une pièce de monnaie.
Il développa les colonies agricoles dans le Fayoum. Durant son règne les collections de la bibliothèque d'Alexandrie sont considérablement enrichies. A la mort de sa sœur et épouse, il lui fit élever des temples et des statues avant de la diviniser (271). Cet amour inconsidéré lui valut, par dérision, un siècle plus tard, le surnom de Philadelphe (qui aime son/sa frère/sœur).
Ptolémée III Évergète I (246 - 221 av. J.-C.)
Surnommé le Bienfaiteur. Fils d'Arsinoé I et de Ptolémée II, adopté par Arsinoé II. Il épousa Bérénice II, fille du roi de Cyrène Magas. Ce fut un grand conquérant : il conquit l'empire séleucide jusqu'à l'Euphrate mais n'en garda que la Syrie. Puis il remonta le Nil pour en découvrir les sources.
Il entreprit la troisième guerre de Syrie (246-241), pour venger la mort de sa sœur, épouse d'Antiochos II. A l'issue de cette guerre, il a accrut ses possessions territoriales en Syrie, en Asie Mineure, en Égée et en Thrace. C'est durant son règne que l'Égypte ptolémaïque atteignit son apogée. Il tenta sans succès de réformer le calendrier égyptien en faisant adopter le calendrier d'Ératosthène. C'est sous son règne que commença la construction du temple d'Edfou. Selon Polybe, il mourut de mort naturelle. 
Ptolémée IV Philopatôr (221-205 av. J.-C.)
Fils de Ptolémée III et de Bérénice II. Il parvient au pouvoir entre 23 et 25 ans.
Les auteurs classiques nous le décrivent comme un roi faible, alcoolique et soumis à l'influence de ses favorites et de ses ministres Agathocle et Sosibe. Véritable Néron lagide, il fit successivement assassiner son oncle Lysimaque, son frère cadet Magas, sa mère Bérénice, et Cléomène, roi de Sparte réfugié à sa cour. Il passa son règne à fréquenter les prostituées et les éphèbes. Grand amateur de comédies, se croyant poète, il organisait des cortèges où il figurait en Bacchus ivre. Il renoua avec la tradition égyptienne pharaonique en célébrant le culte de Sérapis et d'Isis.
Effigie de Ptolémée IV sur une pièce de monnaie.
Durant son règne, les territoires égyptiens de Syrie furent définitivement perdus au profit des Séleucides, tandis qu'à l'intérieur de l'Egypte même les troubles augmentèrent. Après la bataille de Raphia (217), où ses troupes furent victorieuses face à Antiochos III, l'Egypte reprend momentanément le contrôle de la Coelé-Syrie (Liban). Considérant qu'il avait vengé son père, il se fait dénommer "Philopatôr". En 205, il doit faire face à la guerre civile. Il meurt en 205 ou 204 et ses favoris gardent secret l'annonce de sa mort, puis assassinent sa femme, Arsinoé III, un an plus tard.

http://perso.wanadoo.fr/spqr/ptolemees.htm


ABROTON 

La naissance de Thémistocle fut trop obscure pour avoir pu contribuer à sa gloire. Son père, Néoclès, du bourg de Phréar, de la tribu Léontide, était d'une condition médiocre; du côté de sa mère, Thémistocle passait pour étranger, comme on l'infère des vers suivants:
Je suis Abrotonum; la Thrace m'a vu naître,
Et le grand Thémistocle a de moi reçu l'être.
Phanias dit cependant que la mère de Thémistocle n'était pas de Thrace, mais de Carie, et il la nomme Euterpe, au lieu d'Abrotonum. Néanthès ajoute qu'elle était d'Harlicarnasse, capitale de la Carie.
Plutarque, vie de Thémistocle I, traduite par Ricard, Furne et Cie, Paris, 1840.

306. ANONYME. - "Abrotonon n'était qu'une femme de Thrace ; mais la postérité saura que la Grèce m'a dû la naissance du grand Thémistocle.." 
Anthologie palatine