Saint Jérôme

SAINT JERÔME

 

LETTRES

A SAINT-AUGUSTIN.

EPISTOLA CIII. AD AUGUSTINUM.

Tranquillin       Théophile

 

 

 

 

SÉRIE VI. LETTRES.

A SAINT AUGUSTIN.

Jérôme lui recommande le diacre Présidius. — Il parle des chagrins qu'il éprouve.

Écrite en 397.

EPISTOLA CIII. AD AUGUSTINUM.

 

 

1. Anno praeterito per fratrem nostrum Asterium Hypodiaconum dignationi tuae epistolam miseram, promptum reddens salutationis officium: quam tibi arbitror redditam. Nunc quoque per sanctum fratrem meum Praesidium Diaconum, obsecro primum ut memineris mei. Deinde ut bajulum litterarum habeas commendatum, et mihi scias germanissimum, et in quibuscumque necessitas postulaverit, foveas atque sustentes; non quo aliqua re, Christo tribuente, indigeat; sed quo bonorum amicitias avidissime expetat, et se in his conjungendis maximum putet beneficium consecutum. Cur autem ad Occidentem navigaverit, ipso poteris narrante cognoscere.

2. Nos in monasterio constituti, variis hinc inde fluctibus quatimur, et peregrinationis molestias sustinemus. Sed credimus in eo qui dixit: Confidite, ego vici mundum (Joan. 16. 3): quod ipso tribuente et praesule, contra hostem diabolum victoriam consequamur. Sanctum et venerabilem fratrem nostrum Papam Alypium, ut meo obsequio salutes, obsecro. Sancti fratres, qui nobiscum in monasterio Domino servire festinant, oppido te salutant. Incolumem te et memorem mei Christus Dominus noster tueatur omnipotens, Domine vere sancte et suscipiende Papa.

 

Jérôme lui recommande le diacre Présidius. — Il parle des chagrins qu'il éprouve.

Écrite en 397.

1 Je vous écrivis l'année dernière par notre frère le sous-diacre Astérius, profitant avec joie d'une occasion si favorable pour vous assurer de mon respect (1). Je vous écris aujourd'hui cette lettre par notre saint frère le diacre Présidius, pour me rappeler à votre souvenir et en même temps pour vous recommander le porteur, qui est mon intime ami. Je vous supplie de vouloir bien lui rendre toutes sortes de bons offices, et l'aider dans tous ses besoins. Grâce à Dieu, il ne lui manque rien; mais il souhaite avec passion de se lier avec tous les gens de bien. On ne saurait lui faire un plaisir plus sensible que de lui procurer de pareils amis. Vous pouvez apprendre de lui-même le sujet de son voyage.

2 Pour moi, quoique retiré dans un monastère, j'ai à supporter divers chagrins et toutes les incommodités d'un long exil; mais je me repose sur celui qui a dit : « Ayez confiance, j'ai vaincu le monde. » C'est par sa grâce et sous sa divine protection que j'espère triompher de la malice du démon. Je vous prie d'assurer le saint évêque Alipius de ma bonne volonté et de mon obéissance. Tous nos frères qui servent ici le Seigneur avec moi vous présentent leurs respects. Je prie Jésus-Christ, notre Dieu, qu'il vous maintienne en bonne santé, et qu'il me conserve toujours une place dans votre souvenir.

(1) Cette première lettre de saint Jérôme à saint Augustin n'est pas venue jusqu'à nous.