Elégies de Tibulle

 

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TIBULLE : On sait peu de choses sur la vie d'Albius TIBULLUS : il appartenait à une famille riche qui fut dépouillée d'une partie de ses biens après Philippes ; il fit deux voyages, l'un en Aquitaine (avec MESSALA CORVINUS chez qui il connut Horace et Ovide), l'autre en Orient.
Tibulle chante surtout l'amour avec ses joies, ses espoirs, ses déceptions, ses souffrances ; il exprime aussi son dégoût pour la vie turbulente, son désir de tranquillité, son goût pour la campagne, sa tristesse face à la mort qui le ravit fort jeune.
Son oeuvre comprend 4 livres d'élégies (le Corpus Tibullianum), mais tout n'est pas de lui : le troisième livre est attribué à un certain Lygdamus et le quatrième contient six billets de Sulpicia, la nièce de Messala.
Son originalité : l'union de l'amour et de la nature (thème qu'on retrouvera chez J.-J. ROUSSEAU), la sérénité de la vie campagnarde, remède à la maladie d'amour.

 élégie I, 3 ( fin)

Avec le v. 35, nouveau développement, sous forme de rêverie, comme si souvent chez Tibulle. Procédé ordinaire de sa composition, avec épanouissement de la rêverie en prière (mêmes mouvements dans les élégies 10 et 1). Le thème de l'Âge d'Or avait été présenté, mais de façon seulement allusive, au début de l'élégie 10. Ici, il est développé longuement, comme si le poète reprenait des "mouvements" de ses pièces antérieures, à la façon de variations : remarquable stabilité affective de la poésie de Tibulle. S'oppose en cela à Properce, beaucoup plus variable dans ses attitudes et ses sentiments.

III

Quam bene Saturno vivebant rege, priusquam 35
Tellus in longas est patefacta vias!
Nondum caeruleas pinus contempserat undas,
Effusum ventis praebueratque sinum,
Nec vagus ignotis repetens conpendia terris
Presserat externa navita merce ratem. 40
Illo non validus subiit iuga tempore taurus,
Non domito frenos ore momordit equus,
Non domus ulla fores habuit, non fixus in agris,
Qui regeret certis finibus arva, lapis.
Ipsae mella dabant quercus, ultroque ferebant 45
Obvia securis ubera lactis oves.
Non acies, non ira fuit, non bella, nec ensem
Inmiti saevus duxerat arte faber.
Nunc Iove sub domino caedes et vulnera semper,
Nunc mare, nunc leti mille repente viae. 50
Parce, pater. timidum non me periuria terrent,
Non dicta in sanctos inpia verba deos.
Quodsi fatales iam nunc explevimus annos,
Fac lapis inscriptis stet super ossa notis:
'Hic iacet inmiti consumptus morte Tibullus, 55
Messallam terra dum sequiturque mari.'
Sed me, quod facilis tenero sum semper Amori,
Ipsa Venus campos ducet in Elysios.
Hic choreae cantusque vigent, passimque vagantes
Dulce sonant tenui gutture carmen aves, 60
Fert casiam non culta seges, totosque per agros
Floret odoratis terra benigna rosis;
Ac iuvenum series teneris inmixta puellis
Ludit, et adsidue proelia miscet Amor.
Illic est, cuicumque rapax mors venit amanti, 65
Et gerit insigni myrtea serta coma.
At scelerata iacet sedes in nocte profunda
Abdita, quam circum flumina nigra sonant:
Tisiphoneque inpexa feros pro crinibus angues
Saevit, et huc illuc inpia turba fugit. 70
Tum niger in porta serpentum Cerberus ore
Stridet et aeratas excubat ante fores.
Illic Iunonem temptare Ixionis ausi
Versantur celeri noxia membra rota,
Porrectusque novem Tityos per iugera terrae 75
Adsiduas atro viscere pascit aves.
Tantalus est illic, et circum stagna, sed acrem
Iam iam poturi deserit unda sitim,
Et Danai proles, Veneris quod numina laesit,
In cava Lethaeas dolia portat aquas. 80
Illic sit, quicumque meos violavit amores,
Optavit lentas et mihi militias.
At tu casta precor maneas, sanctique pudoris
Adsideat custos sedula semper anus.
Haec tibi fabellas referat positaque lucerna 85
Deducat plena stamina longa colu,
At circa gravibus pensis adfixa puella
Paulatim somno fessa remittat opus.
Tum veniam subito, nec quisquam nuntiet ante,
Sed videar caelo missus adesse tibi. 90
Tunc mihi, qualis eris, longos turbata capillos,
Obvia nudato, Delia, curre pede.
Hoc precor, hunc illum nobis Aurora nitentem
Luciferum roseis candida portet equis.
 

   vocabulaire

35 Qu'on vivait donc heureux sous le règne de Saturne, avant que la terre s'ouvrît aux longues routes! Le pin n'avait pas encore bravé les ondes d'azur ni livré aux vents le gonflement d'une voile déployée. Errant à la [1,3,40] recherche du gain et des terres inconnues, le nautonier n'avait point encore chargé son vaisseau de marchandises étrangères. En cet âge heureux, le robuste taureau ne portait point le joug; le cheval ne mordait point le frein d'une bouche domptée; les maisons étaient sans porte; aucune pierre fixée dans les champs n'assignait 45 aux labeurs une limite certaine; les chênes eux-mêmes donnaient du miel, et les brebis d'elles-mêmes venaient offrir leurs mamelles pleines de lait aux hommes sans inquiétude. Il n'y avait pas d'armée, pas de colère, pas de guerre; l'art sans pitié d'un cruel forgeron n'avait point inventé le glaive. Aujourd'hui, sous l'empire de Jupiter, ce n'est que [1,3,50] meurtres et blessures toujours, aujourd'hui c'est la mer, aujourd'hui mille voies brusques qui conduisent à la mort. Épargne-moi, père! dans ma crainte je ne redoute ni les parjures, ni des paroles impies proférées contre les dieux saints. Que si j'ai rempli déjà les années que le destin m'assigne, permets que l'on grave ces mots sur 55 la pierre recouvrant mes os: "Ici repose Tibulle, enlevé par une mort cruelle, tandis qu'il suivait Messalla sur terre et sur mer." Mais, pour m'être montré toujours docile au tendre Amour, Vénus elle-même me conduira aux Champs-Élysées. Là règnent les danses et les chants; et, vaguant [1,3,60] de tous côtés, les oiseaux font résonner les doux accents de leurs gosiers frêles. Le cinnamome y pousse sans culture, et, par toute la campagne, la terre généreuse est fleurie de roses embaumées. Là se joue un essaim mêlé de jeunes gens et de tendres jeunes filles et l'Amour y 65 livre des combats continuels. C'est là le séjour des amants que la mort avide a surpris et qui sont reconnaissables à la couronne de myrte que porte leur chevelure. Mais dans le sein de la nuit profonde est caché le séjour maudit, autour duquel des flots noirs résonnent. Tisiphone, qui a pour cheveux des serpents sauvages enlacés, [1,3,70] y sévit, et la foule impie fuit çà et là. Puis, tout noir, à la porte, par la gueule de ses serpents, Cerbère siffle et veille devant les portes d'airain. Là les membres coupables d'Ixion, qui osa outrager Junon, tournent sur une 75 roue rapide, et Tityus étendu sur neuf arpents de terre repaît de ses entrailles noires les oiseaux éternels. Tantale est là aussi, et des étangs l'entourent; mais, quand il est près de boire, l'onde se dérobe à son âcre soif; et les filles de Danaüs, qui offensèrent la puissance de [1,3,80] Vénus, y portent les eaux du Léthé dans des tonneaux percés. Que ce soit là la demeure de quiconque a trahi mes amours et a souhaité de me voir retenu au service. Mais toi, je t'en prie, reste chaste; et que, gardienne de la sainte pudeur, t'assiste toujours une vieille attentive! 85 Qu'elle te raconte des histoires en tirant, près de la lampe, les longs fils de lin dont sa quenouille est pleine, tandis qu'à côté d'elle, attachée à sa lourde tâche, la jeune fille peu à peu vaincue par le sommeil, fatiguée, laisse tomber l'ouvrage. C'est alors que je voudrais venir subitement, sans que [1,3,90] personne m'annonce, et paraître à tes yeux comme si le ciel m'envoyait. Alors, telle que tu seras, tes longs cheveux en désordre, accours au-devant de moi, Délie, les pieds nus. Telle est ma prière: ce beau jour radieux, puisse la blanche Aurore nous l'apporter sur ses chevaux couleur de rose!
 

 

Le thème de l'Âge d'Or apparaît pour le première fois avec Hésiode (Trav., 109 et suiv.); on sait qu'il a été utilisé par Virgile dans la IVe Églogue.

Saturno rege : Saturne - Cronos. Mais Saturne passait pour avoir régné en Latium, après avoir été chassé du ciel par Jupiter-Zeus. Il avait son temple au pied du Capitole, où, disait-on, il avait autrefois régné sur une citadelle nommée Saturnia. Saturne est, à Rome, dieu de l'abondance; il a pour "femme" Ops. Il est, sans doute, le démon des Semailles. Il est possible que l'assimilation avec Cronos ait été favorisée (ou même suggérée) par un attribut semblable : le dieu latin portant la faucille du moissonneur, qui ressemble beaucoup à la harpe de Saturne. Chez Hésiode, Cronos est déjà considéré comme le dieu de l'Âge d'Or. Il est possible que l'origine de cette légende soit à chercher dans le monde sémitique (caractère syrien du Cronos hellénique).

in longas uias : cf. v. 14. Expression aimée de Tibulle. Elle s'explique par sa haine des voyages lointains. Derrière le développement mythologique (déjà exploité par l'élégie alexandrine; cf. H. WEIL, in Revue des Et. gr., XI, p. 241 ). transparaît le sentiment personnel.

Nondum ceruleas... : idée d'origine stoïcienne que les inventions de l'homme ont été mauvaises, car elles l'ont éloigné de la Nature. Cette idée de la "subvertion" de la Nature est ici suggérée par le rapprochement : pinus - undas (les pins poussent sur les montagnes, ils ne sont pas fait pour aller sur la mer).

compendium : "gain" (racine de pendo, peser).

externa...merce : allusion au commerce des objets de luxe; importations d'Orient surtout.

Illo non ualidus... : au temps de l'Âge d'Or, on ne labourait pas les champs, qui produisaient tout sans culture.

non domito...equus : le cheval est surtout un animal guerrier; dans la paix de l'Âge d'Or, on n'avait pas besoin de ses services. Ici, le poète énumère des traits mettant en valeur le fait que la nécessité du travail n'avait pas été imposée aux animaux, qui vivaient "selon la nature". Mordere frenum : id. "recevoir le mors". Ailleurs (CIC., ad Fam., II, 23, 2), signifie aussi bien "prendre le mors aux dents".

non domus ulla fores habuit : absence de voleurs en un temps où les biens de la terre venaient d'eux-mêmes, à la disposition de tous.

qui regeret (= ut regeret); rego, terme archaïque, appartient à la langue religieuse et (ici) juridique. Cf. Recta regione ; et le sens premier de regio lui-même : "direction", "ligne".

ipsae mella dabant quercus : on croyait alors que le miel était "distillé" par la rosée et se rassemblait en gouttelettes sur les feuilles des chênes, où le recueillaient les abeilles. Au siècle d'Or, le miel était si abondant que les abeilles étaient inutiles.

Securis : se. hominibus. Datif : "au-devant des hommes sans soucis". Sens subjectif, fréquent à toutes les époques. Le terme peut avoir aussi le sens objectif : "qui ne cause pas de souci".

Non acies... : retour au thème de l'élégie, par cette transition toute naturelle. Acies: ici, l'armée en ligne (et non la pointe de l'épée, sens fréquent, notamment en poésie, mais qui, ici ferait double emploi avec ensem).

Nunc Ioue sub domino... ; Tibulle n'admet que deux âges, sans les "âges de transition" d'Hésiode. Noter l'alliance d'idées : mort violente (par la guerre), mort violente - en voyage. Mille repente leti uiae : repente équivaut à un adjectif (T. LIVE, HOR., etc.).

Parce pater... : prière à Jupiter. Fréquence de la prière chez Tibulle. PROP., de même, prie Jupiter pour le salut de Cynthie. Ici, le choix de Jupiter s'explique par la méditation sur l'Âge d'Or, puisque Jupiter est le maître de cet Age, le nôtre. Jupiter apparaît ici comme gardien des serments. Cf. TIB., I, 4, 23. Tibulle affirme sa fidélité à Délie. Jupiter apparaît aussi comme maître des Destins (v. 53).

Fac stet (tour de langue familière, vieilli; bien à sa place dans une prière). Prier Jupiter d'accorder la faveur d'avoir une épitaphe, pour "prolonger" la vie du mort.

Inscriptis... notis : ablatif "d'accompagnement". L'épitaphe est un thème fréquent de l'élégie ("épigramme". Supra, 29 et suiv.)

Sur le second vers de l'épitaphe, reprenant I, 1, 53, v. note à ce passage. Le rappel de l'expression paraît bien indiquer que le présent passage est le second, car celui de la première élégie est plus riche et plein de sens que celui-ci, où l'expression "terra marique" fait un peu figure de cheville, ce qui confirme la chronologie relative des deux pièces, et contredit l'opinion adoptée par Ponchont (v. intr. aux pièces 3 et 1).

Sed me...ipsa Venus : il semble ici, que Vénus soit une déesse de "salut". Est-ce une simple fantaisie de poète, ou autre chose ? F. CULONT, Symbolisme funéraire, p. 20 et suiv. cite un symbolisme funéraire dans le mythe d'Arès et d'Aphrodite, la déesse figurant l'âme. Un témoignage de Plutarque parle, pour les Bienheureux, des "prairies de Séléné et d'Aphrodite" (Anat., XX, p. 766 C). Il existait à Rome une "Vénus. funéraire" (G. PICARD, Mél. Ec. fr., 1940, p. 121 et suiv.), qui n'est pas sans rapport avec une Aphrodite des Tombeaux, à Delphes et une Vénus funéraire à Orviéto. Une épigramme funéraire (Bücheler, Carm. ep., 1109 = C.I.L., VI, 21521 , inscription trouvée à Rome, hors de la Porta Portueneis) parle du rôle salvateur de Vénus : Nam me sancta Venus sedes non nosse silentum iussit et in cella lucida templa tulit (v. 27-28). Le v. 28 indique qu'il s'agit d'une immortalité astrale; et, par conséquent, ne saurait dépendre du présent passage de Tibulle, qui rappelle plutôt le texte de PLUT. Et PLUT. n'imite pas Tibulle ! La question de l'immortalité per l'Amour mérite d'être étudiée. Properce présente des développements analogues.

Aves : les oiseaux figurent aux Champs Élysées chez LUCIEN, Hist. Vér., II, 5 et 6. Trait assez rare autrement. Le sentiment de la Nature n'est pas fréquemment exprimé dans les oeuvres grecques avant Théocrite. Fréquence des représentations d'oiseaux dans les peintures pompéiennes : péristyles, etc. Ne pas rapprocher CAT. (moineau de Lesbie, etc).

Fert casiam : thème fréquent; Cf. VIRG., Egl., IV. Désigne peut-être la cannelle.

seges : désigne toute "récolte".

rosis : La rose figure dans les cultes des divinités chtoniennes (cf. les rosaria en l'honneur des Morts); fleur mystique : couronnes des banquets, etc. Abondance des feuilles (cf. la grenade, dont le symbolisme est voisin). Fleur d'Aphrodite, que le souvenir de la déesse ne soit pas perdu, c'est ce que prouve la suite du développement. Tout ce pays est placé sous la puissance de l'amour. Il est conçu comme un Jardin mystique : oiseaux et roses. Différent des Champs Élysées classiques, avec les dures asphodèles, les "ombres", etc. Même roses dans les Champs Elysées de Properce, IV, 7, 60.

proelia miscet : cf. I, 10, 57-58; I, 1, 74. Expression militaire; ici, le thème "comique" est à peine indiqué. De moins en moins sensible au fur et à mesure que la passion devient plus personnelle.

Myrtes : plante de Vénus (ci-dessus, p. 35-36 ). Peut-être le myrte comme plante de la pureté (symbolisme orphique ou plutôt pythagoricien; v. ibid.). Noter que le symbolisme de la Vénus funéraire, cité par CUMONT (ci-dessus), est aussi pythagoricien; Nous sommes sans doute ici en présence d'un texte religieux - non "mystique" au sens strict - mais imprégné de croyances en rapport plus ou moins étroit avec des doctrines de "salut".

At scelerata...sedes : contraste. Sorte d'automatisme dans une description des Enfers. S'explique par le v. 82 (q.v.).

Scelerata sedes : cf. campus sceleratus. Lieu impur, par contact du crime et de la Mort.

Flumina nigra : Cocyte et Pyriphlégéton. Ne pas oublier que les Enfers sont conçus à l'exemple du monde sublunaire, avec un fleuve qui les entoure. Au lieu de l'Océan, cette ceinture aquatique est formée par les "fleuves infernaux".

impexa : in + pecto - "non peignée", construit avec un acc. (angues) selon la syntaxe fréquente du part. en -to.

serpentum ore : grandes variations dans la représentation de Cerbère ; très rare qu'on le montre avec des gueules de serpents : il en a autour du cou (ou des cous), et un dard de scorpion, ou un serpent à l'extrémité de la queue. Mais l' horreur, ici rappelle de façon assez précise les peintures étrusques. Peut-être tradition paysanne latine (d'origine étrusque ?) plutôt que tradition littéraire grecque directe.

aeratas...fores : depuis Iliade, VIII, 15, traditionnel des portes infranchissables du Tartare.

Excubat : "fait sentinelle" (terme militaire).

Les grands coupables sont traditionnels, mais il manque Sisyphe. Nous avons : Ixion, coupable d'avoir voulu violer Héra; placé aux Enfers seulement à partir d' APOLL. RH., Arg., III, 62. Tityos : coupable d'avoir voulu violer Léto. Tantale : père de Pélops, peut-être ravisseur de Ganymède; on n'est pas d'accord sur le motif de son châtiment : orgueil, indiscrétion (il aurait révélé les secrets des dieux); il ne semble pas que Tantale ait péché contre Vénus, à moins que l'on ne pense que Tibulle ait voulu ici le faire punir pour le rapt de Ganymède, ce qui est fort peu certain. Les Danaïdes, elles ont bien péché contre Vénus en tuant leurs maris (49 seulement coupables, une, Hypermnestre, épargna le sien) le soir de leurs noces.

uiolauit : "pécha contre..." Il n'est pas nécessaire de penser que Tib. songe ici forcément à un "rival". Tib.. ne croit pas que Délie puisse le tromper. Aucun mouvement de jalousie. Il s'agit probablement de quelqu'un qui a souhaité la séparation des amants : parent plus âgé, peut-être rival mais pas encore "heureux"

Optauit : se souhait s'est réalisé. Croyance en la puissance du souhait.

At tu casta precor : tableau "romain" (cf. Lucrèce, vue par Tite-Live, vers le même temps). Casta : "pure" (d'infidélité).

Sedula anus : présence d'une vieille femme auprès des courtisanes. Peut-être le "mère" (Ponchont), mais non nécessaire : la nourrice. Toutefois, l'élégie 6,v. 57 rend plus probable la première interprétation. Ici, le "thème" traditionnel de la Comédie Nouvelle (cf. TÉRENCE, Heaut., 275, peut-être d'après MÉNANDRE ) se rajeunit par les circonstances particulières et réelles de la vie de Délie. L'origine de ce thème se trouve dès Il., VI, 323 et suiv. (Hélène).

Sancti pudoris : idée religieuse; la "pudor" (pureté morale) est comme divinisée. Le "foyer" est le véritable sanctuaire de la religion de Tibulle.

Fabellas referat : tradition des "contes de veillée". Posita lucerna... : "après avoir apporté la lampe". C'est le début de la veillée.

Colu : les mss. ont colo, forme attestée dans la poésie impériale. Mais il peut s'agir d'une faute...

Circa : adverbe. Grauibus pensis : rapprochement volontaire. Pensum a ici son sens technique : le poids de laine à filer. Remittat : valeur pittoresque du préverbe.

Cette scène a été imitée (semble-t-il) par PROP., IV, 3, 41, mais avec une variante importante : elle est décrite par la jeune femme elle-même, "de l'intérieur"; et cette description n'est pas d'un seul mouvement, mais divisée en plusieurs parties par une sorte de méditation.

Turbata capillos : construction déjà rencontrée. v. ne à I, 1, 70.

Hunc ilium : emploi dans lequel les deux démonstratifs ont des sens distincts : "ce grand jour dont je parle". Cf. VIRG., En., VII, 272 : hunc ilium poscere fata...; mais aussi CIC., Pro Fl., 52.

Candida : ici, "rayonnant" Valeur du mot pour Tibulle : pureté, bonheur, bon présage, etc. Mot qui lui est cher. Cf., I, 10, 45.

Le poème se termine par une prière, après une rêverie, selon le rythme propre à la pensée de Tibulle. Noter que c'est un poème d'espoir : la maladie ne devait pas être très grave. L'impression générale set celle du bonheur. Tibulle sait que cette maladie le dispense désormais de suivre Messalla et lui permet de rentrer à Rome, dès qu'il sera remis. Il va poursuivre son idylle avec Délie. Du moins il le croit, mais...

abdo, is, ere, didi, ditum : placer loin de, écarter, cacher (abditus, a, um : caché, secret)
ac, conj. : et, et aussi
acer, cris, cre
: 1 - aigu, tranchant, perçant, vif, âcre, pénétrant, aigu, dur, violent. 2 - pénétrant, subtil, fin, vif. 3 - actif, brave, vaillant, énergique, ardent. 4 - irritable, irascible, fougueux, sévère, cruel, terrible.
acies, ei, f. : la ligne de bataille; le regard
adfigo, is, ere, fixi, fixum : attacher
adsideo, es, ere, sedi, sessum : être assis auprès de qqn (alicui), camper auprès, assister, siéger comme juge, assiéger
adsidue, adv. : assidûment, continuellement, sans interruption
adsum, es, esse, adfui : être présent, assister, aider
aeratus, a, um : - 1 - couvert d'airain, orné d'airain. - 2 - garni d'airain. - 3 - <couvert d'argent> = riche.
ager, agri, m. : la terre, le territoire, le champ
amo, as, are : aimer, être amoureux
amor, oris, m. : l'amour
anguis, is, m. : le serpent
annus, i, m. : l'année
ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant
anus, us, f. : la vieille femme
aqua, ae, f. : l'eau
ars, artis, f. : 1. le talent, l'habileté 2. le métier, la profession 3. la connaissance technique, l'art
aruum, i, n. : la terre, le champ, la plaine
at, conj. : mais
ater, tra, trum : a - noir, obscur. - b - au fig. noir, hideux, horrible, sinistre, affreux, néfaste, funèbre, funeste, odieux. - c - méchant, horrible, alveillant. - d - obscur, inintelligible.
audeo, es, ere, ausus sum : - tr. et intr. - 1 - avoir envie, désirer. - 2 - oser, risquer, entreprendre, tenter, aller de l’avant, se hasarder, avoir de l'audace.
auis, is, m. : l'oiseau
aurora, ae, f. : l'aurore, le Levant (Aurora,ae, f. : Aurore (épouse de Tithon)
bellum, i, n. : la guerre
bene, adv. : bien
benignus, a, um : 1 - bon, bienveillant, affectueux, affable, aimable, favorable. - 2 - bienfaisant, généreux, libéral. - 3 - riche, abondant, fécond.
caedes, is, f. : 1 - l'action de couper, l'action de tailler. - 2 - l'action de battre, l'abattage. - 3 - l'action de tuer, le meurtre, le carnage, le massacre. - 4 - le sang versé, les cadavres.
caelum, i, n. : le ciel
caeruleus, a, um : bleu, bleu sombre
campus, i, m. : la plaine, le champ (Campus, i, m. : le champ de Mars)
candidus, a, um : blanc
cantus, us, m. : le chant, le poème
capillus, i, m. : le cheveu
carmen, minis, n. : le poème, l'incantation, le chant
casia, ae, f. : - 1 - le cannelier. - 2 - le daphné (arbuste).
castus, a, um : 1. pur, intègre, vertueux 2. chaste 3. pieux, religieux, saint (Castus, i, m. : Castus)
cauus, a, um : creux
celer, eris, ere : rapide
Cerberus, i, m. : Cerbère
certus, a, um : 1. séparé 2. certain, sûr, dont on ne doute pas, avéré, clair, manifeste 3. arrêté, décidé, résolu (en parl. des choses); qui a pris une résolution (en parl. des personnes) 4. déterminé, fixé; qqf. un certain, quelque 5. sûr, digne de confiance, certain, solide, ferme, régulier, assuré, honnête 6.sûr de, certain de, informé de (en parl. des personnes)
chorea, as, f. : la danse
circa, prép + acc. : autour de
circum, adv. : à l'entour ; prép. acc. : autour de
colo, is, ere, colui, cultum : honorer, cultiver, habiter
colus, us, f : quenouille
coma, ae, f. : la chevelure, les cheveux
conpendium, i, n. : 1 - le gain produit par l'épargne, l'épargne, l'économie; le profit, l'avantage, l'intérêt. - 2 - l'abrégé, l'abréviation, le sommaire, le précis, le raccourci.
consumo, is, ere, sumpsi, sumptum : 1. employer, dépenser 2. consommer, épuiser 3. venir à bout, détruire
contemno, is, ere, tempsi, temptum : tr. - mépriser, ne pas faire cas de, ne pas tenir compte de, tenir pour négligeable, ne pas se soucier, dédaigner; braver, ne pas craindre.
crinis, is, m. : le cheveu, la chevelure
curro, is, ere, cucurri, cursum : courir
custos, odis, m. : le garde, le gardien
Danai, orum : les Danaens, les Grecs
deduco, is, ere, duxi, ductum : 1. faire descendre 2. conduire 3. fonder 4. détourner de
Delia,ae, f. : Délie
desero, is, ere, ui, desertum : abandonner
deus, i, m. : le dieu
dico, is, ere, dixi, dictum : 1 - dire, affirmer, prononcer, exprimer; débiter, réciter. - 2 - dire le nom, nommer, appeler. - 3 - haranguer, plaider. - 4 - célébrer, chanter, raconter, décrire, composer, prédire. - 5 - fixer, assigner, établir, régler. - 6 - avertir, faire savoir, notifier. - 7 - signifier, vouloir dire. - 8 - nommer, élire, proclamer, élever au rang de.
do, das, dare, dedi, datum : donner
dolium, ii, n. : la jarre, le tonneau
dominus, i, m. : le maître
domo, as, are, ui, itum : dompter
domus, us, f. : la maison
duco, is, ere, duxi, ductum : I. tirer 1. tirer hors de 2. attirer 3. faire rentrer 4. compter, estimer II. conduire, emmener, épouser
dulcis, e : doux
dum, conj. : 1. + ind. = pendant que, jusqu'à ce que 2. + subj. : pourvu que, le temps suffisant pour que
effundo, is, ere, fudi, fusum :- tr. - 1 - répandre, verser complètement, épancher. - 2 - faire sortir. - 3 - lâcher, relâcher. - 4 - donner carrière à. - 5 - employer en entier, épuiser, dépenser, dissiper, prodiguer. - 6 - produire en abondance. - 7 - faire entendre, exhaler, dire, révéler.
ego, mei : je
Elysius, a, um : de l'Elysée, (Elysium, ii, n. : l'Elysée (séjour des hommes vertueux après leur mort).
ensis, is, m. : l'épée, le glaive
equus, i, m. : le cheval
et, conj. : et. adv. aussi
excubo, is, ere, cubui, cubitum : passer la nuit dehors, veiller, être attentif
expleo, es, ere, eui, etum : 1 - remplir, combler. - 2 - rendre complet, compléter. - 3 - rassasier, assouvir, satisfaire, contenter. - 4 - achever, terminer, accomplir, effectuer, exécuter. - 5 - compenser, réparer. 6 - récompenser. - 7 - diminuer, décharger, vider.
externus, a, um : 1 - extérieur, externe, du dehors; extrinsèque. - 2 - étranger, du dehors; importé, exotique. - 3 - de l'étranger, de l'ennemi.
fabella, ae, f. : le récit, l'anecdote, l'historiette
faber, bri, m. : l'artisan, l'ouvrier
facilis, e : facile
facio, is, ere, feci, factum : faire
fatalis, e: fatal, funeste, du destin, prophétique
fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter
ferus, a, um : sauvage, barbare
fessus, a, um : fatigué
figo, is, ere, fixi, fixum : planter, transpercer, arrêter, fixer (fixus, a, um : fixé, enfoncé)
finis, is, f. : la limite, la fin ; pl., les frontière, le territoire
floreo, es, ere, ui : 1. fleurir, être en fleur 2. être fleuri de, garni de
flumen, inis, n. : le cours d'eau, le fleuve, la rivière
foris, is, f. : la porte (rare au sing.)
frenum, i, m. :(au plur. freni, orum, m. ; frena, orum, n.) : - 1 - le frein, le mors, la bride. - 2 - le lien, l'attache. - 3 - au plur. les chevaux, les cavaliers.
fugio, is, ere, fugi : s'enfuir, fuir
gero, is, ere, gessi, gestum : tr. - 1 - porter, qqf. transporter. - 2 - produire, enfanter. - 3 - au fig. porter, contenir, avoir en soi, entretenir (un sentiment). - 4 - faire (une action); exécuter, administrer, gouverner, gérer, conduire, exercer; au passif : avoir lieu. - 5 - passer (le temps). - 6 - avec ou sans se : se conduire, se comporter; jouer le rôle de, agir en.
grauis, e : 1. lourd, pesant 2. grave, puissant, forts, grave, dur, rigoureux, pénible, accablant 3. alourdi, embarrassé, accablé
guttur, uris, n. : la gorge, le gosier
habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme
hic, adv. : ici
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
huc, adv. : ici (question quo)
iaceo, es, ere, cui, citurus : 1 - être étendu, être couché, être alité, être gisant (blessé ou mort), être malade. - 2 - géographiquement : jacere = esse, situm esse : être situé, s’étendre. - 3 - être abattu, être démoralisé. - 4 - rester dans l’oubli, être négligé, être abandonné. - 5 - végéter, être en ruines. - 6 - être bas (---> prix). - 7 - être calme (---> mer).
iam, adv. : déjà, à l'instant
ignotus, a, um : a - inconnu, ignoré; inconnu, obscur (par le rang ou la naissance), où l'on n'est pas connu. - b - inexploré, nouveau, insolite. - c - qui ne connaît pas, qui ignore.
ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
illic, adv. : là
illuc, adv. : là (question quo)
immisceo, es, ere, miscui, mixtum : mêler
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
inmitis, e : dur, sauvage - qui n'est pas mûr
inpexus, a, um : - 1 - non peigné, en désordre, négligé. - 2 - grossier, rude.
inpius, a, um : 1 - impie, sacrilège, qui manque à ses devoirs de piété (envers les dieux, la patrie ou ses parents). - 2 - dénaturé, criminel, scélérat. - 3 - cruel, barbare,
inscribo, is, ere, scripsi, scriptum : inscrire, graver, intituler
insignis, e : remarquable, extraordinaire (insigne, is, n. : la marque, le signe, l'insigne, la décoration)
ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même
ira, ae, f. : 1 - la colère, le courroux, l'indignation, la fureur, le ressentiment, la vengeance, l' inimitié. - 2 - la fureur, la violence, l' impétuosité (des vents, de la guerre...) - 3 - le différend, la dispute, la querelle, la brouille. - 4 - l'outrage, l'injure.
iugera, um, n. : l'arpent, le jugère
iugum, i, n. : 1. le joug, 2. l'attelage 3. les liens, 4. la cime, la hauteur
Iuno, onis, f. : Junon
Iuppiter, Iouis, m. : Jupiter
iuuenis, is, m. : le jeune homme
Ixion, Ixionis, m. : Ixion
lac, lactis, n. : le lait
laedo, is, ere, si, sum : 1. blesser, endommager 2. outrager, offenser , nuire à
lapis, idis, m. : la pierre
lentus, a, um : souple, mou, apathique, indolent, impassible
Lethaeus, a, um : du Léthè (fleuve des Enfres)
letum, i, n. : la mort, la ruine, la destruction
longus, a, um : long
lucerna, ae, f. : la lampe
lucifer, a, um : - a - lumineux, qui apporte la lumière. - b - qui donne la clarté (la vérité). - c - qui porte un flambeau. - - Lucifer, eri, m. : - a - Lucifer, l'étoile du matin ou de Vénus. - b - jour, journée. - c - Lucifer (chef des démons, archange déchu).
ludo, is, ere, lusi, lusum : jouer
maneo, es, ere, mansi, mansum : rester
mare, is, n. : la mer
mel, mellis, n. : 1. le miel 2. la douceur
membrum, i, n. (généralement au plur) : le membre, l'organe
merx, mercis, f. : la marchandise
Messalla, ae, m. : Messalla
meus, mea, meum : mon
militia, ae, f. : l'armée, le service militaire
mille, n. pl. ia, ium : mille (milia : quand il s'agit de plusieurs milliers)
misceo, es, ere, ui, mixtum : mélanger
mitto, is, ere, misi, missum : I. 1. envoyer 2. dédier 3. émettre 4. jeter, lancer II. laisser aller, congédier
mordeo, es, ere, momordi, morsum : mordre
mors, mortis, f. : la mort
myrteus, a, um : - 1 - de myrte, fait avec du myrte. - 2 - orné de myrte. - 3 - planté de myrtes. - 4 - de la couleur du myrte (vert foncé, brun).
nauita, ae, m. : le marin
nec, adv. : et...ne...pas
niger, gra, grum : noir (Niger, gri, m. : Niger)
niteo, es, ere : reluire, luire, briller
non, neg. : ne...pas
nondum, adv. : pas encore
nos, nostrum : nous, je
nota, ae, f. : le signe, le signe secret, l'affront
nouem, inv. : neuf
nox, noctis, f. : la nuit
noxia, ae, f. : la faute
noxius, a, um : qui nuit, coupable, criminel
nudo, as, are : 1. mettre à nu, déshabiller 2. dépouiller, piller 3. priver 4. dévoiler
numen, inis, n. : l' assentiment, la volonté ; la volonté des dieux, la puissance divine; un dieu, une divinité
nunc, adv. : maintenant
nuntio, a, are : 1 - annoncer, apporter une nouvelle, faire connaître, faire savoir, proclamer, déclarer. - 2 - enjoindre, ordonner, prescrire. - 3 - faire une déclaration (au fisc).
obuius, a, um : qui se trouve sur le passage de qqn., banal
odoratus, a,um : a - qui a une odeur (bonne ou mauvaise). - b - parfumé.
opto, as, are : 1 - choisir, opter pour, vouloir. - 2 - souhaiter, désirer, demander.
opus, operis, n. : le travail (opus est mihi = j'ai besoin)
os, oris, n. : le visage, la bouche, l'entrée, l'ouverture
os, ossis, n. : l'os
ouis, is, f. : la brebis, le mouton
parco, is, ere, peperci, parsum : 1.épargner 2. préserver 3. cesser, s'abstenir de
pasco, is, ere, paui, pastum :1 - faire paître, mener paître; absol. avoir des troupeaux, avoir des pâturages. - 2 - élever (des animaux). - 3 - nourrir, entretenir, alimenter, faire vivre. - 4 - nourrir (qqch), faire croître, entretenir, développer. - 5 - repaître, rassasier, assouvir. - 6 - paître, pâturer, brouter.
passim, adv. : en s'éparpillant; en tous sens; à la débandade, pêle-mêle, indistinctement
patefio, is, fieri : 1 - s'ouvrir, être ouvert. - 2 - se découvrir, être manifesté, se révéler, être dévoilé.
pater, tris, m. : le père, le magistrat
paulatim, adv. : peu à peu
pensum, i, n. : le poids de laine que l'esclave devait filer par jour
per, prép. : + Acc. : à travers, par
periurius, a, um : parjure, menteur
pes, pedis, m. : le pied
pinus, i, f. : - 1 - le pin. - 2 - ce qui est en bois de pin : le navire, la rame, la lance, la torche de pin. - 3 - la forêt de pins. - 4 - la couronne de pin.
plenus, a, um : 1. plein 2. rassasié, entier, complet, abondamment pourvu
pono, is, ere, posui, situm : 1. poser 2. déposer 3. placer, disposer 4. installer 5. présenter, établir
porrigo, is, ere, rexi, rectum : diriger en avant, étendre, étirer
porta, ae, f. : la porte (d'une ville)
porto, as, are : 1 - porter, transporter. - 2 - au fig. porter, apporter, causer.
poturus : de bibere
praebeo, es, ere, bui, bitum
: tr. - 1 - présenter, offrir, montrer, exposer (dans tel ou tel état). - 2 - fournir, donner; apporter, faire naître, causer, provoquer. - 3 - livrer, abandonner, mettre à la discrétion. - (se) praebere + attribut à l'acc. : se montrer.
precor, aris, atus sum : prier, supplier
premo, is, ere, pressi, pressum : presser, accabler, écraser
priusquam, + subj. : avant que
pro, prép. : + Abl. : devant, pour, à la place de, en considération de
proelium, ii, n. : le combat
profundus, a, um : 1 - profond, creux, concave; qui est au fond. - 2 - haut, élevé. - 3 - profond, secret, impénétrable. - 4 - immense, excessif, démesuré, sans bornes. profundum, i, n. : - 1 - la profondeur, le gouffre, l'abîme; la mer. - 2 - la hauteur. - 3 - l'immensité, la grande étendue. - 4 - l'endroit secret.
proles, is, f. : la race, la lignée, la postérité
pudor, oris, m. : 1 - la honte honnête, la pudeur, le sentiment de honte, la réserve, la modestie, la timidité. - 2 - le sentiment du devoir, la conscience, l'honneur, le point d'honneur, la dignité, la probité, la vertu. - 3 - la pudicité, la chasteté. - 4 - les égards, la considération. - 5 - la considération dont on jouit, la bonne renommée. - 6 - le déshonneur, l'infamie, l'ignominie, la chose honteuse, l'objet de honte, la honte. - 7 - la rougeur de la honte.
puella, ae, f. : la fille, la jeune fille
qualis, e : tel que
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quercus, us, f. : le chêne
qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quicumque, quae-, quod- (-cun-) : qui que ce soit, quoi que ce soit
quisquam, quaequam, quidquam (quic-) : quelque, quelqu'un, quelque chose
quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
quodsi, inv. : = quod si, si, que si
rapax, acis : pillard, voleur
ratis, is, f. : le radeau, le navire
refero, fers, ferre, tuli, latum : 1. reporter 2. porter en retour, rapporter (refert : il importe)
rego, is, ere, rexi, rectum : commander, diriger
remitto, is, ere, misi, missum : renvoyer, abandonner
repente, adv. : soudain
repeto, is, ere, iui/ii, titum : 1. chercher de nouveau, chercher à récupérer 2. ramener 3. reprendre par la pensée, évoquer 4. revendiquer, réclamer
rex, regis, m. : le roi (Rex, Regis : Rex)
rosa, ae, f. : la rose
roseus, a, um : de rose, garni de roses, rose, rosé, vermeil
rota, ae, f. : la roue, le char, le disque du soleil
saeuio, is, ire, ii, itum : être en fureur, se déchaîner
saeuus, a, um : cruel
sanctus, a, um : 1. sacré, inviolable 2. saint, vénérable, vertueux
Saturnus, i, m. : Saturne
sceleratus, a, um : criminel, impie
securus, a, um : tranquille, sûr
sed, conj. : mais
sedes, is, f. : 1 - le siège (pour s'asseoir). - 2 - la demeure, la résidence, l'habitation, le gite, l'asile. - 3 - la place occupée par un objet, l'emplacement, la position, l'assiette, le fondement. - 4 - le siège, le fondement, l'anus.
sedulus, a, um : diligent, zélé, appliqué
seges, etis, f. : le champ, la moisson
semper, adv. : toujours
sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage
series, ei, f. : la suite, la rangée, l'enchaînement
sero, is, ere, seui, satum : semer, engendrer; is, ere, ui, sertum : unir, attacher
serpens, entis, m. et f. : le serpent
sertus, a, um : participe de sero, is, rui, sertum : entrelacé
sinus, us, m. : le sein, la courbure, le golfe, l'anse
sitis, is, f. : la soif
somnus, i, m. : - 1 - le sommeil, le somme. - 2 - le songe. - 3 - l'engourdissement moral, la torpeur, l'apathie, l'indolence, la nonchalance. - 4 - la léthargie. - 5 - le calme, le repos (des éléments). - 6 - le temps consacré au sommeil, la nuit.
sono, as, are, sonui, sonitum : sonner, résonner, faire du bruit
stagnum, i, n. : l'eau stagnante, la nappe d'eau
stamen, inis, n. : - 1 - la chaîne (du métier vertical des tisserands anciens). - 2 - le fil (de la quenouille, du fuseau, des Parques...). - 3 - le fil (en gén.). - 4 - le fil (d'araignée). - 5 - la fibre (végétale), le filament; l'étamine. - 6 - Ov. la corde (de la lyre). - 7 - le cordon, la bandelette; le tissu.
sto, as, are, steti, statum : se tenir debout
strideo, es, ere : siffler, grésiller, emettre un bruit perçant
sub, prép. : + Abl. : sous
subeo, is, ire, ii, itum : aller sous, se présenter à, entrer dans
subito, inv. : subitement, soudain
sum, es, esse, fui : être
super, prép. : + Abl. : au dessus de, au sujet de ; adv. : au-dessus, par dessus, du reste
Tantalus, i, m. : Tantale
taurus, i, m. : le taureau
tellus, uris, f. : la terre, le sol, le terrain, le pays
tempto, as, are : chercher à saisir, éprouver, essayer, attaquer
tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation - la tempe
tener, era, erum : tendre
tenuis, e : mince, fin, léger, faible ; subtil, délicat; misérable, pauvre
terra, ae, f. : la terre
terreo, es, ere, ui, itum : 1. effrayer, épouvanter 2. mettre en fuite, chasser
Tibullus, i, m. : Tibulle
timidus, a, um : craintif
Tisiphone, is, f. : Tisiphone (une des Furies)
Tityos, Tithyus
totus, a, um : tout entier
tu, tui : tu, te, toi
tum, adv. : alors
tunc, adv. : alors
turba, ae, f. : la foule, le désordre, le trouble, l'émoi
turbatus, a, um : troublé, agité
uagor, aris, ari : aller à l'aventure, errer, se répandre en tous sens
uagus, a, um : vagabond, errant, nomade, incertain, indéfini, déréglé
ualidus, a, um : bien portant, fort, solide ; agissant, efficace, puissant
uber, eris, n. : le sein, la mamelle (adj. : abondant, plein)
uenio, is, ire, ueni, uentum : venir
uentus, i, m. : le vent
uerbum, i, n. 1. le mot, le terme, l'expression 2. la parole 3. les mots, la forme
uersor, aris, ari, atus sum : 1. se trouver habituellement, vivre 2. s'occuper de, s'appliquer à
uia, ae, f. : la route, le chemin, le voyage
uideo, es, ere, uidi, uisum : voir (uideor, eris, eri, uisus sum : paraître, sembler)
uigeo, es, ere, ui, - : être fort, être en vigueur, avoir de la force
uiolo, as, are : traiter avec violence, profaner, outrager
uiscus, eris, n. : la chair, les entrailles
uiuo, is, ere, uixi, uictum : vivre
ullus, a, um : un seul ; remplace nullus dans une tournure négative
ultro, inv. : en allant plus loin, de plus, en outre, spontanément, en prenant les devants, en prenant l'offensive, le premier.
unda, ae, f. : l'onde, l'eau, le flot
uulnus, eris, n. : la blessure
Venus, neris, f. : Vénus