Elégies de Tibulle

 

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TIBULLE : On sait peu de choses sur la vie d'Albius TIBULLUS : il appartenait à une famille riche qui fut dépouillée d'une partie de ses biens après Philippes ; il fit deux voyages, l'un en Aquitaine (avec MESSALA CORVINUS chez qui il connut Horace et Ovide), l'autre en Orient.
Tibulle chante surtout l'amour avec ses joies, ses espoirs, ses déceptions, ses souffrances ; il exprime aussi son dégoût pour la vie turbulente, son désir de tranquillité, son goût pour la campagne, sa tristesse face à la mort qui le ravit fort jeune.
Son oeuvre comprend 4 livres d'élégies (le Corpus Tibullianum), mais tout n'est pas de lui : le troisième livre est attribué à un certain Lygdamus et le quatrième contient six billets de Sulpicia, la nièce de Messala.
Son originalité : l'union de l'amour et de la nature (thème qu'on retrouvera chez J.-J. ROUSSEAU), la sérénité de la vie campagnarde, remède à la maladie d'amour.

 élégie I, 3 (1ère partie)

La troisième en date des élégies. Tibulle, malgré le peu d'envie qu'il en avait (pièce 10 et 1, et, ici, en écho, v. 15 et suiv.), a suivi Messalla qui participe à la campagne qui devait aboutir à Actium. Nous sommes sans doute au printemps ou dans l'été de 31 av. J.C. En présence de la mort, Tibulle espère que la pureté et la force de son amour lui vaudront le salut dans l'au-delà. Il se repent d'avoir cédé aux conseils de ceux (peut-être un parent, un "oncle", remplaçant le père auprès de Tibulle) qui l'ont engagé à suivre Messalla, malgré tout. Ces conseillers ne sont pas nécessairement des personnages intéressés à séparer le poète de son amie, mais, dans leur aveuglement à poursuivre des fins "mondaines", ils ont commis un véritable sacrilège, contre l'Amour et Vénus - sacrilège dont ils seront éternellement punis (v. 81-82). Le poème se termine par un chant d'espoir : Délie l'attend, au "foyer", et le poète prie les dieux de lui accorder le retour. Aucun signe, dans cette élégie, du moindre malentendu entre les deux amants (il n'en sera pas de même dans l'élégie 2). Noter aussi qu'il n' est pas question du uir de l'élégie 2 : Délie vit seule, entre sa mère et sa servante. L'évolution de Délie sera continuée dans les pièces 5 et 6, et amènera la rupture. Cette "évolution" commence pendant la période qui s'écoule entre les pièces 3 et 2, c'est-à-dire pendant l'absence de Tibulle. Pendant que le poète rêve, malade à Corcyre, Délie ne reste pas fidèle à l'image qu'il se formait de son amie.

III

Ibitis Aegaeas sine me, Messalla, per undas,
O utinam memores ipse cohorsque mei.
Me tenet ignotis aegrum Phaeacia terris,
Abstineas avidas, Mors, modo, nigra, manus.
Abstineas, Mors atra, precor: non hic mihi mater 5
Quae legat in maestos ossa perusta sinus,
Non soror, Assyrios cineri quae dedat odores
Et fleat effusis ante sepulcra comis,
Delia non usquam; quae me cum mitteret urbe,
Dicitur ante omnes consuluisse deos. 10
Illa sacras pueri sortes ter sustulit: illi
Rettulit e trinis omina certa puer.
Cuncta dabant reditus: tamen est deterrita numquam,
Quin fleret nostras respicere usque vias.
Ipse ego solator, cum iam mandata dedissem, 15
Quaerebam tardas anxius usque moras.
Aut ego sum causatus aves aut omina dira,
Saturni sacram me tenuisse diem.
O quotiens ingressus iter mihi tristia dixi
Offensum in porta signa dedisse pedem! 20
Audeat invito ne quis discedere Amore,
Aut sciat egressum se prohibente deo.
Quid tua nunc Isis mihi, Delia, quid mihi prosunt
Illa tua totiens aera repulsa manu,
Quidve, pie dum sacra colis, pureque lavari 25
Te - memini - et puro secubuisse toro?
Nunc, dea, nunc succurre mihi—nam posse mederi
Picta docet templis multa tabella tuis—,
Ut mea votivas persolvens Delia voces
Ante sacras lino tecta fores sedeat 30
Bisque die resoluta comas tibi dicere laudes
Insignis turba debeat in Pharia.
At mihi contingat patrios celebrare Penates
Reddereque antiquo menstrua tura Lari.

 

   vocabulaire

[1,3,1] Vous irez sans moi, Messalla, à travers les ondes Égéennes; mais puissiez-vous, toi et ta suite, garder mon souvenir, tandis que je suis retenu, malade, dans la Phéacie, cette contrée inconnue! Écarte tes mains
5 avides, je t'en supplie, Mort sombre; écarte-les, je t'en supplie, Mort sombre: ici je n'ai point de mère qui recueille dans sa robe de deuil mes ossements brûlés; je n'ai point de soeur, qui répande sur ma cendre les parfums d'Assyrie et qui, les cheveux épars, pleure devant mon sépulcre. Délie n'est pas ici, elle qui avant de me [1,3,10] laisser partir de la ville, consulta, dit-on, tous les dieux. Trois fois elle prit des mains d'un enfant les sorts sacrés; et l'enfant des carrefours lui remit constamment les mêmes réponses certaines. Toutes annonçaient mon retour. Cependant rien jamais ne put arrêter ses larmes 15 ni calmer les craintes que lui inspirait mon départ. Moi-même qui voulais la consoler, après avoir donné déjà mes ordres, je cherchais sans cesse, dans mon anxiété, des prétextes pour le retarder. Tantôt j'invoquai les oiseaux, tantôt de sinistres présages, tantôt le jour sacré de Saturne. Oh! combien de fois, m'étant mis en [1,3,20] route, ai-je dit que mon pied, - signe funeste, - avait heurté la porte! Que nul n'ose partir malgré l'Amour, ou sache qu'il est parti contre la volonté du Dieu! Que me sert maintenant ton Isis, ô Délie? Que me servent ces instruments de bronze tant de fois frappés 25 par ta main? Que me sert qu'au milieu de tes pieux sacrifices, tu te sois, - je m'en souviens, - baigné dans une eau pure et que tu aies reposé sur un lit pur? Maintenant, Déesse, maintenant viens à mon secours: car tu peux me guérir; de nombreux tableaux l'attestent dans tes temples. Ma Délie, s'acquittant des chants [1,3,30] promis, s'assiéra, vêtue de lin, devant ta porte sacrée; et deux fois par jour, les cheveux dénoués, elle devra dire tes louanges, belle à voir au milieu de la foule de Pharos. Ah! qu'il me soit donné de célébrer encore les Pénates de mes pères et chaque mois de payer le tribut de mon encens au Lare antique!
 

Ibitis : le pluriel, bien que Messalla soit nommé seul, parce qu'il s'agit aussi de sa cohors. Même tour, VIRG., En., II,. 525 : uos, o Calliope, precor, adspirate canenti (la prière s'adresse à Calliope et aux autres muses).

O utinam : utinam s'emploie généralement sans o, à l'époque classique, ce "renforcement" apparaît ici pour la première fois. Utinam est employé ici sans verbe; cette suppression du verbe n'est pas sans exemple. Il faut comprendre : o utinam (eatis) memores... mei.

cohors : le groupe des jeunes "attachés" qui entoure un grand personnage; Tibulle devait en faire partie. Noter le ton de vive amitié. La tentation de suivre Messalla n'était pas seulement le désir de rétablir les affaires familiales. Il y a un lien personnel entre son protecteur et lui.

ignotis : au sens actif "où je ne suis pas connu" ( = qui m'ignore). Terreur répandue dans l'Antiquité de mourir sur une terre "étrangère". Cf. OV., Amores , III, 9, 47 (élégie sur la mort de Tibulle) : "sed tamen hoc melius quam si Phaeacia tellus ignotum uili supposuisset humo", où le mot rappelle celui-ci, avec le même sens. Le sens actif de ignotus (= ignarus) est bien attesté chez Cicéron, mais surtout au pluriel. La suite des idées, entre les deux premiers distiques, se fait précisément sur cette conception qu'un mort à qui personne ne pense meurt, en quelque sorte, deux fois. Croyance en la survie dans la pensée des vivants (inscriptions, monuments, etc..).

Phaeacia : l'île de Corcyre (Corfou), déjà identifiée avec le pays des Phéaciens (la Schéria de l'Odyssée).

Abstineas... :l'image de la Mort comme démon avide, qui entraîne tout, est fréquente dans l'imagination populaire (c'est l'Orcus, l'Ogre). Rapprocher de la représentation de la Mort à la tête enveloppée de nuit.

nigra...atra : le premier adjectif n'a qu'un sens matériel (la Mort environnée de nuit); le second un sens moral. Progression dans l'expression.

Assyrios : emploi à peu près indifférent, chez les poètes, de Syrius et Assyrius, appliquée à des parfums, des étoffes, etc. Il s'agit, non sans doute d'une confusion, mais du fait que ces produits orientaux venaient par caravanes à travers l'Empire Parthe (comprenant l'Assyrie) et parvenaient aux ports de Syrie. Les parfums mêlés au bicher funèbre étaient une offrande à l'âme, et aussi une nécessité pendant la crémation.

Non mater..., non soror. OV., Amores, III, 9, 51 les nomme toutes deux, parmi les femmes qui ont accompagné Tibulle au tombeau.

fleat ante sepulcra. Le pluriel, sepulcra, par analogie avec funera.

non usquam (est) : "est absente".

mitteret : "me laissait partir" (elle ne "l'envoie" pas). Cf. CATUL., 66, 29 : sed tum maesta uirum mittens quae uerba locuta est"...

ante... consuluisse : "avoir auparavant consulté"...

sacras...sortes : antique procédé de divination, tantôt pratiqué officiellement (comme au temple de la Fortune, à Preneste), tantôt pratiqué par les devins des rues (ici, v. suiv., triuiis).

sustulit : ternie technique; elle "tire" (ou plutôt "fait tirer" par l'enfant lui-même, qui est chargé de tirer de l'urne une tablette, de bois ou de plomb, sur laquelle est inscrite la réponse de l'oracle).

e triuiis : "des carrefours" (où elle était allé consulter cet oracle). Le texte n'a pas besoin d'être corrigé. Trinis (Muret) est ingénieux, mais, au fond, plat et inutile. Puer rettulit implique que c'est l'enfant lui-même qui puise dans l'urne, conformément à l'usage. En fait, c'est Délie qui "rapporte des carrefours" la réponse, mais c'est l'enfant qui la lui donne.

Dabant reditus : "prédisaient mon retour" (le pluriel, cf. I, 1,. 4 : somnos à chacune des trois reprises).

est deterrita : sens affaibli : "elle fut empêchée". La valeur étymologique s'est perdue.

respicere, au sens de "timere", attesté chez César, Hirtius, Sénéque. Vias : v. I, 1, v. 26.

usque = "semper" (cf. I, 2, 88 : non uni saeuiet usque deus); sens populaire de usque employé tout seul. Noter le sens actif de tardas : "qui retarde".

aut : aut...aut, correction. Les mss. donnent, à le place du second aut, dant. Dans ce cas il faut admettre que le premier aut introduit le second terme d'une alternative dont le premier est énoncé dans le vers précédent. Cela est possible, mais la construction du vers : aut ego sum causatus, aues dant omina dira, / ... me tenuisse est assez dure ; le passage du style indirect de la principale au style direct dans une incise est employé par TIB., II, 5, 71-78; c'est aussi un trait assez fréquent dans la langue de Tite-Live; toutefois, ici, nous en aurions un exemple particulièrement brutal. Si l'on admet la leçon des mas, il est nécessaire de conserver, au v 18, Saturni, au lieu de corriger en Saturnius. Dans ce cas, la scansion du v. 18 est légèrement modifiée : avec Saturni, la première syllabe de sacram est longue; avec Saturnius, elle est brève (le groupe -cr-, on le sait, peut ne pas faire position). Les deux lectures sont donc possibles, mais, outre le dureté de dant, il semble que le sens ne soit guère satisfaisant. Les présages donnés par les oiseaux sont sans rapport avec le respect du sabbat. Pour toutes ces raisons, la correction adoptée par M. Ponchont doit être conservée.

Aues : les présages donnés par les oiseaux ne sont pas seulement observés par les augures officiels, mais aussi par les devins privés, qui, pour le compte des particuliers donnaient des "consultations". Chacun pouvait aussi observer leur vol pour son propre compte et en tirer les conclusions qu'il voulait.

Saturni...diem : le sabbat des Juifs. Présence de nombreux Juifs à Rome depuis le temps de Pompée; colonie importante au Trastévère dès le règne d'Auguste (synagogue, organisation, etc.). Les Romains sont intéressés par ces "superstitions" orientales, et surtout par la règle du repos absolu le Jour du sabbat. qui rappelait l'usage romain des jours "néfastes". Pourquoi le sabbat est-il appelé "jour de Saturne" ? Peut-être par confusion entre la semaine astrologique de sept jours attestée dès une époque antérieure à la mort de César, sur une inscription de Pompéi, C. I. L, IV, 6779, où l'on voit que chaque jour était attribué à une planète, Soleil, Lune, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus) et la semaine juive de même durée. Il est possible aussi que le dieu juif ait été assimilé, comme le Baal syrien, à Saturne. Cf. TAC., Hist., V, 4. Noter qu'Horace affecte plaisamment d'adopter la même superstition du sabbat (Sat., I, 9, 69).

O quotiens... : se heurter contre le seuil, au départ, est un mauvais présage. Cf. OV., Mét., X, 452, etc. Rite du mariage : la jeune femme portée au-dessus du seuil, pour éviter un heurt qui eût menacé tout son bonheur conjugal. Cf. L' histoire d'Alexandre tombant en mettant le pied en Asie.

inuito...Amore : l'Amour est un dieu puissant, et c'est lui qui a maudit ce voyage entrepris malgré lui. Ironie ou sérieux de Tibulle ? Sérieux, sans aucun doute : religiosité générale du poème (v. pièce 10), et aussi, ici même, v. 57 et suiv., avec le comment. Le thème littéraire (attesté dans les épigrammes alexandrines) est renouvelé par une croyance personnelle. Tibulle est réellement malade; il attribue cette maladie à l'action du dieu. Il croit à la puissance de l'Amour,

Isis... : la divinité égyptienne est adorée à Rome depuis le temps de Sylla. Isis avait été adoptée à Alexandrie par les Ptolémées, et son culte avait été hellénisé; la langue de culte fut le grec, non plus l'Égyptien; son image fut popularisée par la sculpture grecque, à partir du début du IIIe s. Sa religion, très vivante à Délos, pénétra en Italie par l'intermédiaire des marchande campaniens et siciliens. Vers 105 av. J.C. un temple d'Isis est construit à Pompéi. Une génération plus tard il existe un collège de prêtres isiaques à Rome. Aussi le Sénat, inquiet, prit-il des mesures contre cette religion, en 58, 53, 50 et 48 av. J.C. mais, avec César, qui songe à annexer l'Égypte, Isis retrouve une nouvelle vogue (liaison de César et de Cléopâtre, séjour de celle-ci à Rome). Très puissante sur les âmes féminines, Isis tenait d'Aphrodite, de Déméter, d'Héra, de Sémélé, de Tyché; elle était déesse oraculaire et, plus soucieuse de formalisme dans le rituel que de pureté morale, elle attira à elle les courtisanes, dont beaucoup étaient d'origine orientale. De plus, le rituel était prestigieux : prêtres tonsurés, vêtus d'une aube de lin ou d'un froc noir, ils sont les "hommes de la déesse" et détiennent par là-même un pouvoir redoutable. Les services sont quotidiens : le matin, "ouverture" du temple, on allume le feu sacré, on offre des libations, au son des hymnes et de le musique, on habille la statue, et on la pare de bijoux nombreux. Le soir, on ferme le sanctuaire, avec un cérémonial analogue. Une peinture de Pompéi nous a conservé une image de cette prière biquotidienne. Cf. Fr. CUMONT, Religions orientales, 4e éd., Paris 1929.

aera : le sistre, sorte de crécelle en bronze que l'on agitait (d'où repulsa).

lauari : infinitif, sujet de prodest (ss. ent.). Bain rituel : pureté.

secubuisse : le refus de la chair appartient au rituel isiaque (abstinence avant certaines cérémonies, notamment le Navigium Isidis du 5 mars).

posse mederi : te (ss. ent.) sujet de posse.

picta tabella : tableaux peints, représentant la "grâce reçue" offerts en ex-votos à la déesse. Usage constant.

Multa...tabella : emploi de multus au singulier; prose post-augustéenne et poésie.

Ut... : "pour que..." Si le poète est guéri, Delia accomplira le voeu qu'il forme en son nom. Un Romain ne peut assister personnellement aux cérémonies du culte isiaque; de plus, ce culte est le plus souvent fréquenté par les femmes (Isis est une déesse); enfin, il est plus "touchant" que les deux amante s'engagent l'un pour l'autre, et prient l'un pour l'autre.

bisque die... : "deux fois en un jour". Cf., ci-dessus, au v. 23. Le service du soir avait lieu vers 14 heures, plus tard en été.

resoluta comas : "ayant défait ses cheveux". Le fait de dénouer ses cheveux, sa ceinture, tous les noeuds, est nécessaire au bon accomplissement des rites.

insignis turba in Pharia : la "foule de Pharos" (du nom de l'île située devant le port d'Alexandrie) est celle des prêtres, qui ont la tête rasée. La beauté de Délie n'en sera que plus frappante.

At nihi continget... : thème repris ici pour la troisième fois dans les élégies déliennes : le bonheur de se trouver dans sa demeure. Ici, le développement est d'autant mieux adapté que le situation se prête à la nostalgie. De plus, l'opposition marquée par et souligne que Tibulle ne désire nullement participer personnellement aux cérémonies en l'honneur d'Isis. Il reste fidèle à la religion nationale, et rustique.

Celebrare : "approcher fréquemment" (pour les honorer).

reddere : "donner ce que l'on doit".


abstineo, es, ere, tinui, tentum : 1. tenir éloigné de 2. s'abstenir, se tenir à l'écart de
Aegaeus, a, um
: d'Egée
aeger, gra, grum
: malade (aegrum, i, n. : la maladie)
aes, aeris, n. : le bronze, l'argent.(aes alienum : la dette)
amor, oris
, m. : l'amour
ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant
antiquus, a, um
: ancien
anxius, a, um :1.anxieux, inquiet, tourmenté 2. vigilant 3. pénible
Assyrius, a, um : d'Assyrie (Assyrii, orum, m. : les Assyriens)
at, conj. : mais
ater, tra, trum : a - noir, obscur. - b - au fig. noir, hideux, horrible, sinistre, affreux, néfaste, funèbre, funeste, odieux. - c - méchant, horrible, malveillant. - d - obscur, inintelligible.
audeo, es, ere, ausus sum : - tr. et intr. - 1 - avoir envie, désirer. - 2 - oser, risquer, entreprendre, tenter, aller de l’avant, se hasarder, avoir de l'audace.
auidus, a, um : - 1 - qui désire vivement, avide de. - 2 - avide de gain, âpre au gain, avare, cupide. - 3 - avide de nourriture, gourmand, glouton, vorace. - 4 - impatient d'agir. - 5 - qui embrasse une vaste étendue, spacieux.
auis, is, m. : l'oiseau
aut, conj. : ou, ou bien
bis, inv. : deux fois
causor, aris, ari : prétexter
celebro, as, are : visiter en foule, pratiquer (arts), célébrer, fêter
certus, a, um : 1. séparé 2. certain, sûr, dont on ne doute pas, avéré, clair, manifeste 3. arrêté, décidé, résolu (en parl. des choses); qui a pris une résolution (en parl. des personnes) 4. déterminé, fixé; qqf. un certain, quelque 5. sûr, digne de confiance, certain, solide, ferme, régulier, assuré, honnête 6.sûr de, certain de, informé de (en parl. des personnes)
cinis, eris
, m. :- 1 - la cendre. - 2 - les cendres des morts, les restes. - 3 - le mort (on brûlait les morts), le défunt. - 4 - la mort, le néant, la ruine.
cohors, ortis, f. : - 1 - l'enclos, lacour d’une ferme, la basse-cour. - 2 - la troupe, la cohorte (dixième partie de la légion). - 3 - la troupe auxiliaire. - 4 - l'escadron de cavalerie. - 5 - le train, la suite, l'escorte, l'équipage. - 6 - la troupe, la foule, la multitude.
colo, is, ere, colui, cultum : honorer, cultiver, habiter
coma, ae,
f. : la chevelure, les cheveux
consulo, is, ere, sului, sultum : 1. délibérer, prendre des mesures, avoir soin de, veiller à 2. consulter
contingo, is, ere, tigi, tactum : 1 - toucher, saisir. - 2 - souiller (par le contact). - 3 - goûter, manger. - 4 - être voisin, toucher à, être contigu; au fig. tenir à, concerner, intéresser. - 5 - atteindre, rencontrer. - 6 - échoir, tomber en partage, revenir à, arriver. - 7 - venir (en parl. des plantes); résulter de.
cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
cuncti, ae, a
: tous ensemble
dea, ae, f. : la déesse
debeo, es, ere, ui, itum : devoir
dedo, is, ere, dedidi, deditum : livrer, remettre
Delia,ae
, f. : Délie
deterreo, is, ere, terrui, territum : détourner, empêcher de (ab ou de, et abl. ; ne, quin ou quominus + subj ; + inf), effrayer, épouvanter
deus, i, m. : le dieu
dico, is, ere, dixi, dictum
: 1 - dire, affirmer, prononcer, exprimer; débiter, réciter. - 2 - dire le nom, nommer, appeler. - 3 - haranguer, plaider. - 4 - célébrer, chanter, raconter, décrire, composer, prédire. - 5 - fixer, assigner, établir, régler. - 6 - avertir, faire savoir, notifier. - 7 - signifier, vouloir dire. - 8 - nommer, élire, proclamer, élever au rang de.
dies, ei
, m. et f. : le jour
dirus, a, um
: sinistre, de mauvaise augure, effrayant (dira, orum : les présages funestes)
discedo, is, ere, cessi, cessum : 1 - se séparer, se partager, se diviser. - 2 - s’éloigner de, quitter, s’écarter de, se retirer de; battre en retraite. - 3 - se séparer de qqn, rompre avec qqn, divorcer. - 4 - sortir (d'un combat, d'un jugement...); se tirer d'affaire.
do, das, dare, dedi, datum : donner
doceo, es, ere, cui, ctum
: tr. - enseigner, instruire, montrer, faire voir.
dum, conj. : 1. + ind. = pendant que, jusqu'à ce que 2. + subj. : pourvu que, le temps suffisant pour que
e, prép. : + Abl. : hors de, de
effundo, is, ere, fudi, fusum
:- tr. - 1 - répandre, verser complètement, épancher. - 2 - faire sortir. - 3 - lâcher, relâcher. - 4 - donner carrière à. - 5 - employer en entier, épuiser, dépenser, dissiper, prodiguer. - 6 - produire en abondance. - 7 - faire entendre, exhaler, dire, révéler.
ego, mei
: je
egredior, eris, i, egressus sum : 1 - intr. - sortir (de), s'écarter de; monter au-dessus, s’élever; qqf. venir de, émaner. - 2 - tr. - passer, surpasser, excéder, outrepasser, sortir de.
eo, is, ire, iui, itum
: aller
et, conj. : et. adv. aussi
fleo, es, ere, fleui, fletum
: - 1 - intr. - pleurer (silencieusement), gémir. - 2 - tr. - pleurer (qqn ou qqch), regretter, déplorer, gémir sur. - 3 - suer, suinter, laisser tomber des gouttes, dégoutter, distiller.
foris, is
, f. : la porte (rare au sing.)
hic, adv. : ici
iam, adv. : déjà, à l'instant
ignotus, a, um : a - inconnu, ignoré; inconnu, obscur (par le rang ou la naissance), où l'on n'est pas connu. - b - inexploré, nouveau, insolite. - c - qui ne connaît pas, qui ignore.
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
ingredior, eris, i, gressus sum : 1 - marcher sur, marcher vers. - 2 - aller dans, entrer dans. - 3 - au fig. commencer, aborder, se mettre à; commencer à parler.
insignis, e : remarquable, extraordinaire (insigne, is, n. : la marque, le signe, l'insigne, la décoration)
inuitus, a, um
: contre son gré
ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même
Isis, Isidis
, f. : Isis
iter, itineris, n. : le chemin, la route
lar, is, m. : le lare (divinité protectrice de la maison)
lauo, as, are
: laver
laus, laudis, f. : 1 - la louange, l'éloge (surtout au plur.). - 2 - la gloire, le mérite, la considération, l'honneur, l'estime, le renom. - 3 - le titre de gloire. - 4 - l'action glorieuse, l'action d'éclat. - 5 - l'entreprise louable, la valeur.
lego, is, ere, legi, lectum
: cueillir, choisir, lire (lectus, a, um : choisi, d'élite)
linum, i,
n. : 1 - le lin (plante). - 2 - le fil. - 3 - la ligne (pour la pêche). - 4 - le vêtement de lin, toile, linge. - 5 - la voile (de navire). - 6 - la corde, le cordage. - 7 - le filet.
maestus, a, um : - 1 - abattu, affligé, triste. - 2 - sévère, sombre. - 3 - funèbre, sinistre.
mandatum, i,
n. : 1 - la charge, la commission, le mandat. - 2 - la recommandation. - 3 - la volonté suprême (d'un mourant). - 4 - le mandat, le contrat dont l'inexécution donnait lieu à un procès. - 5 - le rescrit, l'ordre de l'empereur. - 6 - le commandement
manus, us, f. : la main, la petite troupe
mater, tris, f. : la mère
medeor, ris, eri : soigner, traiter, guérir
memini, isse, impér. memento : se souvenir
memor, oris, +gén. : qui a le souvenir
menstruus, a, um : 1 - qui a lieu tous les mois, mensuel. - 2 - de menstrues, menstruel. - 3 - qui dure un mois, pour un mois. (menstruum, i, n. : - 1 - la durée d'un mois, le service d'un mois. - 2 - la provision de blé pour un mois. - 3 - au plur. les menstrues. )
Messalla, ae, m. : Messalla
meus, mea, meum
: mon
mitto, is, ere, misi, missum : I. 1. envoyer 2. dédier 3. émettre 4. jeter, lancer II. laisser aller, congédier
modo, adv. : seulement ; naguère, il y a peu (modo... modo... tantôt... tantôt...)
mora, ae, f. : le délai, le retard, l'obstacle
mors, mortis, f. : la mort
multus, a, um : en grand nombre (surtout au pl. : nombreux)
nam, conj. : de fait, voyons, car
ne, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si
niger, gra, grum
: noir (Niger, gri, m. : Niger)
non, neg. : ne...pas
noster, tra, trum
: adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres
numquam, inv. : ne... jamais
nunc, adv. : maintenant
o, inv. : ô, oh (exclamation)
odor, oris
, m. : l'odeur, le parfum
offendo, is, ere, fendi, fensum : se heurter contre, heurter, choquer, blesser, rencontrer qqn., trouver
omen, inis
, n. : - 1 - l'augure tiré d'un mot, d'une parole. - 2 - le signe, le présage, l'augure, le pronostic. - 3 - les voeux, les souhaits pour qqn. - 4 - la cérémonie solennelle, la convention sacrée. - 5 - l'acte qu'on accomplit après avoir pris les auspices : le mariage, l'hyménée. - 6 - l'engagement devant les dieux.
os, ossis
, n. : l'os
patrius, a, um : qui concerne le père, transmis de père en fils
penates, ium, m. pl. : les pénates
per, prép. : + Acc. : à travers, par
persoluo, is, ere, solui, solutum : acquitter, s'acquitter de, payer
peruro, is, ere, ussi, ustum :1. brûler entièrement, consumer 2. enflammer, embraser
pes, pedis, m. : le pied
Phaeacia, ae, f. : la Phéacie
Pharius, a, um : de Pharos
pie, adv. : avec respect
pingo, is, ere, pinxi, pictum : peindre
porta, ae, f. : la porte (d'une ville)
possum, potes, posse, potui : pouvoir
precor, aris, atus sum
: prier, supplier
prohibeo, es, ere, bui, bitum : 1 - tenir éloigné, tenir à distance, écarter, éloigner, empêcher, retenir. - 2 - défendre, prohiber, interdire. - 3 - défendre, protéger, garantir, préserver.
prosum, prodes, prodesse, profui
: être utile, servir
puer, pueri
, m. l'enfant, le jeune esclave
pure, adv. : proprement
purus, a, um
: pur
quaero, is, ere, si(u)i, situm
: - tr. - 1 - chercher, faire des recherches, se mettre en quête, désirer, vouloir. - 2 - obtenir en cherchant, procurer (à soi ou aux autres), amasser, acquérir, gagner. - 3 - chercher une chose qui manque, désirer. - 4 - avoir besoin de, demander, réclamer, exiger (avec suj. de ch.). - 5 - chercher à savoir (par la réflexion ou par la discussion), poser une question, traiter une question, se livrer à des recherches. - 6 - chercher à savoir (en interrogeant), s'enquérir, s'informer, demander, questionner. - 7 - faire une enquête, rechercher (judiciairement), instruire (une affaire); avoir recours à la question.
quid, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid
quin
, inv. : pourquoi ne... pas ?, bien plus, construction des verbe de doute négatifs (non dubito quin)
quis, 1. pronom interrogatif N. M. S. 2. pronom indéfini = quelqu'un 3. après si, nisi, ne, num = aliquis 4. = quibus
quotiens
, inv. : combien de fois? que de fois! (souvent avec ... totiens)
reddo, is, ere, ddidi, dditum : 1. rendre 2. payer, s'acquitter de rapporter 3. retourner, traduire 4. accorder
reditus, us, m. : le retour
refero, fers, ferre, tuli, latum
: 1. reporter 2. porter en retour, rapporter (refert : il importe)
repello, is, ere, reppuli, repulsum : repousser, refouler, rejeter, empêcher, défendre contre (ab + abl). -
resoluo, is, ere, solui, solutum : dénouer, libérer, rompre
respicio, is, ere, spexi, spectum : 1 - regarder derrière, se retourner pour regarder, se retourner vers. - 2 - s'arrêter pour regarder, arrêter ses regards sur, regarder avec attention, considérer, songer à, compter sur, recourir à. - 3 - regarder favorablement, avoir égard à, veiller sur, s'intéresser à, s'occuper de, prendre soin de, protéger. - 4 - concerner (qqn), regarder, toucher, appartenir à, incomber à. - 5 - attendre, espérer.
sacer, cra, crum : - a - sacré, consacré à, voué à. - b - saint, religieux, vénérable, auguste. - c - voué aux dieux vengeurs, maudit, exécrable, abominable.
sacrum, i, n. : la cérémonie, le sacrifice, le temple
Saturnus, i, m. : Saturne
scio, is, ire, sciui, scitum : savoirse, pron. réfl. : se, soi
secubo, as, are, ui, itum : coucher seul(e), rester chaste, découcher
sedeo, es, ere, sedi, sessum : 1. être assis 2. siéger 3. séjourner, demeurer
sepulcrum, i, n. : le tombeau
signum, i,
m : 1 - la marque, le signe, l'empreinte. - 2 - le sceau, le cachet. - 3 - la marque (qui fait reconnaître), le signe, l'indice, la preuve. - 4 - le signe, le présage, le pronostic; le symptôme. - 5 - le signe, le geste. - 6 - le signal (militaire), le signe de ralliement, le point de repère. - 7 - le mot d'ordre, la consigne, l'ordre. - 8 - l'enseigne, l'étendard, le drapeau. - 9 - la statue. - 10 - le signe (du zodiaque), la constellation.
sine, prép. : + Abl. : sans
sinus, us, m. : le sein, la courbure, le golfe, l'anse
solator, oris, m. : le consolateur
soror, oris, f. : la soeur
sors, sortis, f. : la réponse d'un oracle, le sort, la destinée
succurro, is, ere, succurri, cursum : affronter, venir à l'esprit, courir au secours
sum, es, esse, fui : être
tabella, ae, f. : 1 - la planchette, la petite planche, l'ais. - 2 - la tablette de jeu, l'échiquier. - 3 - la tablette de vote, le bulletin de vote. - 4 - au plur. la tablette à écrire; l'écrit, la lettre, le billet, la pièce officielle, l'acte officiel, le testament, le contrat, la convention écrite. - 5 - la tablette votive, l'ex-voto. - 6 - le tableau peint sur bois, la peinture. - 7 - l'éventail, l'écran.
tamen, adv. : cependant
tardus, a, um
: lent, mou, stupide
tectum, i, n. : le toit, la maison
templum, i, n. : 1 - l'espace tracé par le bâton de l'augure (au ciel et sur terre). - 2 - le lieu d'observation, le cercle d'observation. - 3 - l'espace libre, le vaste espace, espace. - 4 - le terrain consacré (même sans édifice); le temple; le sanctuaire. - 5 - l'asile (d'une divinité, en parl. d'un bois sacré). - 6 - tout endroit consacré : la tribune aux harangues, la curie, le tribunal. - 7 - Vitr. la traverse (d'un toit), la solive.
teneo, es, ere, ui, tentum : 1. tenir, diriger, atteindre 2. tenir, occuper 3. tenir, garder 4. maintenir, soutenir, retenir 5. lier 6. retenir, retarder, empêcher
ter, inv. : trois fois
terra, ae, f. : la terre
tollo, is, tollere, sustuli, sublatum : 1. soulever, élever, porter, élever 2. lever, enlever, supprimer
torus, i, m. : le renflement, le muscle saillant; le coussin, la couche
totiens, inv. : tant de fois ; ... quotiens : autant de fois... que
trinus, a, um
: souvent au pluriel : - 1 - qui sont par trois. - 2 - trois (avec les noms qui n'ont pas de sing.). - 3 - triples. - 4 - au sing. triple.
tristis, e : 1. triste, affligé 2. sombre, sévère, morose
tu, tui : tu, te, toi
turba, ae
, f. : la foule, le désordre, le trouble, l'émoi
tus, uris
, n. : l'encens
tuus, a, um
: ton
uia, ae
, f. : la route, le chemin, le voyage
unda, ae
, f. : l'onde, l'eau, le flot
uotiuus, a, um : votif, voué, promis par un voeu
uox, uocis, f. : 1. la voix 2. le son de la voix 3. l'accent 4. le son 5. , la parole, le mot
urbs, urbis, f. : la ville
usquam, adv. : nulle part
usque, prép. : usque ad, jusqu'à
ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
utinam, inv. : pourvu que... !, si seulement... !