Le temps des généraux : Pompée |
Spartacus |
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Résumé de la révolte |
PERIOCHAE
: Tite-Live écrivit une Histoire Romaine en
142 livres. Nous ne possédons plus que les livres I-X et XXI-XLV. Pour
les autres, nous avons des résumés ou Periochae. Ces résumés sont très
inégaux de développement et de précision.
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Il n'y a pas moyen d'être plus concis ! |
C. Curio procos. Dardanos in Thracia domuit. IIII et LXX gladiatores Capuae ex ludo Lentuli profugerunt et congregata seruitiorum ergastulorumque multitudine Crixo et Spartaco ducibus bello excitato Claudium Pulchrum legatum et P. Varenum praetorem proelio uicerunt. XCVI Q. Arrius praetor
Crixum, fugitiuorum ducem, cum XX milia hominum cecidit. XCVII M. Crassus
praetor primum cum parte fugitiuorum quae ex Gallis Germanisque constabat
feliciter pugnauit, caesis hostium XXXV milia et ducibus eorum Casto et
Gannico. Cum Spartaco dein debellauit, caesis cum ipso LX milibus.
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XCV 74 gladiateurs s'enfuirent à Capoue de l'école de Lentulus. Une foule d'esclaves et de prisonniers se joignirent à eux. Leurs chefs étaient Crixus et Spartacus. Ce fut la guerre. Ils vainquirent le légat Claudius Pulcher et le préteur P. Varenus. XCVI Le préteur Q. Arrius tua Crixus, le
chef des esclaves fugitifs, en même temps que 20.000 hommes. XCVII Le préteur M. Crassus remporta d’abord la victoire sur une partie des esclaves fugitifs qui était composée de Gaulois et de Germains : 35.000 ennemis furent massacrés ainsi que leurs chefs Castus et Gannicus. Il combattit alors Spartacus : 60.000 hommes périrent avec lui.
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L'histoire racontée par Plutarque (vie de Crassus)
X. Ils repoussèrent d'abord quelques troupes envoyées contre eux de Capoue ; et leur ayant enlevé leurs armes militaires, ils s'en revêtirent avec joie et jetèrent leurs armes de gladiateurs, comme désormais indignes d'eux et ne convenant plus qu'à des barbares. Clodius, envoyé de Rome avec trois mille hommes de troupes pour les combattre, les assiégea dans leur fort, qui, situé sur une montagne, n'avait d'accès que par un sentier étroit et difficile, dont Clodius gardait l'entrée ; partout ailleurs ce n'étaient que des roches à pic, couverts de ceps de vigne sauvage. Les gens de Spartacus coupèrent les sarments les plus propres au projet qu'ils avaient conçu, en firent des échelles solides et assez longues pour aller du haut de la montagne jusqu'à la plaine. Ils descendirent en sûreté à la faveur de ces échelles, à l'exception d'un seul qui resta pour leur jeter leurs armes, et qui, après les leur avoir glissées, se sauva comme les autres. Les Romains, qui ne s'étaient pas aperçus de leur manoeuvre, se virent tout à coup enveloppés et furent chargés si brusquement, qu'ils prirent la fuite et laissèrent leur camp au pouvoir de l'ennemi. Ce succès attira dans leur parti un grand nombre de bouviers et de pâtres des environs, tous robustes et agiles ; ils armèrent les uns et se servirent des autres comme de coureurs et de troupes légères. XI. Le second général qui marcha contre eux fut Publius Varinus ; ils défirent d'abord Furius, son lieutenant, qui les avait attaqués avec deux mille hommes. Cossinus, le conseiller et le collègue de Varinus, qu'on avait envoyé ensuite contre eux avec un grand corps de troupes, fut sur le point d'être surpris et enlevé par Spartacus pendant qu'il était aux bains de Salines, d'où il eut beaucoup de peine à se sauver. Spartacus, s'étant rendu maître de ses bagages et l'ayant suivi de prés, lui tua un grand nombre de soldats et s'empara de son camp ; Cossinus périt dans cette déroute. Spartacus battit Varinus lui-même en plusieurs rencontres ; et, s'étant saisi de ses licteurs et de son cheval de bataille, il se rendit par ses exploits aussi grand que redoutable. Mais, sans être ébloui de ses succès, il prit des mesures très sages, et, ne se flattant pas de triompher de la puissance romaine, il conduisit son armée vers les Alpes, persuadé que ce qu'il y avait de mieux à faire était de traverser ces montagnes et de se retirer chacun dans leur pays, les uns dans les Gaules, les autres dans la Thrace. Mais ses troupes, à qui leur nombre et leurs succès avaient inspiré la plus grande confiance, refusèrent de le suivre et se répandirent dans l'Italie pour la ravager. XII. Ce ne fut donc plus l'indignité et la honte de cette révolte qui irritèrent le sénat ; la crainte et le danger d'avoir à soutenir une des guerres les plus difficiles et les plus périlleuses que Rome eût encore eues sur les bras, les déterminèrent à y envoyer les deux consuls. Gellius, l'un d'eux, étant tombé brusquement sur un corps de Germains qui, par fierté et par mépris, était séparé des troupes de Spartacus, le tailla en pièces. Lentulus son collègue, qui commandait des corps d'armée nombreux, avait environné Spartacus, qui, revenant sur sas pas, attaque les lieutenants du consul, les défait et s’empare de tout leur bagage. De là il continuait sa marche cers les Alpes, lorsque Cassius commandant de la gauche des environs du Pô, vint à sa rencontre avec dix mille hommes. Les deux armées se battirent avec acharnement ; Cassius fut défait, et eut bien de le peine à se sauver, après avoir perdu beaucoup de monde. Le sénat, indigné contre les consuls, leur envoya l'ordre de déposer le commandement, et nomma Crassus pour continuer la guerre. Un grand nombre de jeunes gens des premières familles le suivirent, attirés par sa réputation et par l'amitié qu'ils lui portaient. Crassus alla camper dans le Picénum, pour y attendre Spartacus qui dirigeait sa marche vers cette contrée ; il ordonna à son lieutenant Mummius de prendre deux légions et de faire un grand circuit pour suivre seulement l'ennemi, avec défense de le combattre, ou même d'engager aucune escarmouche. Mais Mummius, à la première lueur d'espérance qu'il vit briller, présenta la bataille à Spartacus, qui le battit et lui tua beaucoup de monde : le reste des troupes ne se sauva qu'en abandonnant ses armes. Crassus, après avoir traité durement Mummius, donna d'autres armes aux soldats et leur fit prendre l'engagement de les garder plus fidèlement que les premières. Prenant ensuite les cinq cents d'entre eux, qui, se trouvant à la tête des bataillons, avaient donné l'exempte de la fuite, il les partagea en cinquante dizaines, les fit tirer au sort, et punit du dernier supplice celui de chaque dizaine sur qui le sort était tombé. Il remit ainsi en vigueur une punition anciennement usitée chez les Romains et interrompue depuis longtemps. L'ignominie attachée à ce genre de mort, qui s'exécute en présence de toute l'armée, rend cette punition plus sévère et plus terrible pour les autres. Crassus, après avoir châtié ses soldats, les mena contre l'ennemi. XIII. Spartacus, qui avait traversé la Lucanie et se retirait vers la mer, ayant rencontré au détroit de Messine des corsaires siciliens, forma le projet de passer en Sicile et d'y jeter deux mille hommes ; ce nombre aurait suffi pour rallumer dans cette île la guerre des esclaves, qui, éteinte depuis peu de temps, n'avait besoin que de la plus légère amorce pour exciter un vaste embrasement. Il fit donc un accord avec ces corsaires, qui, après avoir reçu de lui des présents, le trompèrent, et, ayant mis à la voile, le laissèrent sur le rivage. Alors Spartacus, s'éloignant de la mer, va camper dans la presqu'île de Rhège. Crassus y arrive bientôt après, lui, et, averti par la nature même du lieu de ce qu'il doit faire, il entreprend de fermer l'isthme d'une muraille et par là de garantir ses soldats de l'oisiveté, en même temps qu'il ôterait aux ennemis les moyens de se procurer des vivres. C'était un ouvrage long et difficile ; cependant, contre l'attente de tout le monde, il fut achevé en peu de temps. Crassus fit tirer d'une mer à l'autre une tranchée de trois cents stades de longueur, sur une largeur et une profondeur de quinze pieds, le long de laquelle il éleva une muraille d'une épaisseur et d'une élévation étonnantes. Spartacus ne témoigna d'abord que du mépris pour ce travail ; mais lorsque le butin commençant à lui manquer, il voulut sortir pour fourrager, il se vit enfermé par cette muraille ; et, ne pouvant rien tirer de la presqu'île, il profita d'une nuit que le vent et la neige rendaient très froide, pour combler avec de la terre, des branches d'arbres et d'autres matériaux, une petite partie de la tranchée, sur laquelle il fit passer le tiers de son armée. Crassus, qui craignit que Spartacus ne voulût aller droit à Rome, fut rassuré par la division qui se mit entre les ennemis, dont les uns s'étant séparés du corps de l'armée, allèrent camper sur les bords du lac de la Lucanie, dont l'eau, dit-on, change souvent de nature, et après avoir été douce quelque temps devient si amère qu'elle n'est plus potable. Crassus attaqua d'abord ceux-ci et les chassa du lac ; mais il ne put en tuer un grand nombre, ni les poursuivre. Spartacus, qui parut tout à coup, arrêta la fuite des siens. XIV. Crassus avait écrit au sénat qu'il fallait rappeler Lucullus de Thrace et Pompée d'Espagne, pour le seconder : mais il se repentit bientôt de cette démarche, et, sentant qu'on attribuerait tout le succès à celui qui serait venu à son secours, et non pas à lui-même, il voulut, avant leur arrivée, se hâter de terminer la guerre. Il résolut donc d'attaquer d'abord les troupes qui s'étaient séparées des autres et qui campaient à part, sous les ordres de Cannicius et de Castus ; il envoya six mille hommes pour se saisir d'une hauteur qui offrait un poste avantageux, avec ordre de faire tout leur possible pour n'être pas découverts. Dans l'espoir d'y réussir, ils couvrirent leurs casques de branches d'arbres ; mais ils furent aperçus par deux femmes qui faisaient des sacrifices pour les ennemis, à l'entrée de leur camp ; et ils auraient couru le plus grand danger, si Crassus, paraissant tout à coup avec ses troupes, n'eût livré le combat le plus sanglant qu'on eût encore donné dans cette guerre ; il resta sur le champ de bataille douze mille trois cents ennemis, parmi lesquels on n'en trouva que deux qui furent blessés au dos ; tous les autres périrent en combattant avec la plus grande valeur et tombèrent à l'endroit même on ils avaient été placés. Spartacus, après une si grande défaite, se retira vers les montagnes de Pétélie, toujours suivi et harcelé par Quintus et Scrofa, le premier, lieutenant de Crassus, et l'autre, son questeur : Spartacus se tourna brusquement contre eux et les mit en fuite. Scrofa fut dangereusement blessé, et on eut de la peine à le sauver des mains des ennemis. Ce succès, en inspirant à ces fugitifs la plus grande fierté, causa la perte de Spartacus ; ses troupes, ne voulant plus éviter le combat ni obéir à leurs chefs, les entourent en armes au milieu du chemin, les forcent de revenir sur leurs pas à travers la Lucanie et de les mener contre les Romains. C'était entrer dans les vues de Crassus, qui venait d'apprendre que Pompée approchait ; que déjà dans les comices bien des gens sollicitaient pour lui, et disaient hautement que cette victoire lui était due ; qu'à peine arrivé en présence des ennemis, il les combattrait, et terminerait aussitôt la guerre. XV. Crassus donc, pressé de la finir avant son arrivée, campait toujours le plus près qu'il pouvait de l'ennemi. Un jour qu'il faisait tirer une tranchée, les troupes de Spartacus étant venues charger les travailleurs, le combat s'engagea ; et comme des deux côtés il survenait à tous moments de nouveaux renforts, Spartacus se vit dans la nécessité de mettre toute son armée en bataille. Lorsqu'on lui eut amené son cheval, il tira son épée et le tua : "La victoire, dit-il, me fera trouver assez de bons chevaux parmi ceux des ennemis, et si je suis vaincu, je n'en aurai plus besoin." A ces mots, il se précipite au milieu des ennemis, cherchant à joindre Crassus, à travers une grêle de traits et couvert de blessures ; mais n'ayant pu l'atteindre, il tue de sa main deux centurions qui s'étaient attachés à lui. Enfin, abandonné de tous les siens, resté seul au milieu des ennemis, il tombe mort, après avoir vendu chèrement sa vie. Crassus venait de profiter habilement de l'occasion que la fortune lui avait offerte : il avait rempli tous les devoirs d'un excellent capitaine et avait exposé sa vie sans ménagement : avec tout cela, il ne put empêcher que Pompée ne partageât la gloire de ce succès. Les fuyards étant tombés entre ses mains, il acheva de les détruire, et il écrivit au sénat que Crassus avait défait ces fugitifs en bataille rangée, mais que c'était lui qui avait coupé les racines de cette guerre. Pompée donc eut tous les honneurs du triomphe, pour avoir vaincu Sertorius et subjugué l'Espagne ; Crassus ne songea pas à demander le grand triomphe ; on crut même avoir blessé Rome en lui accordant l'ovation pour la défaite d'esclaves fugitifs. Nous avons dit dans la vie de Marcellus en quoi ce petit triomphe diffère du grand et doit lui vient son nom d'ovation. |
ab,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par acies, ei, f. : la ligne de bataille; le regard adversus, a, um : contraire (prép. + acc. = contre) Arrius, i, m. : Arrius bellum, i, n. : la guerre caedo, is, ere, cecidi, caesum : abattre, tuer Capua, ae, f. : Capoue castus, a, um : 1. pur, intègre, vertueux 2. chaste 3. pieux, religieux, saint (Castus, i, m. : Castus) Claudius, ii, m. : Claudius Cn, inv. : abréviation de Cnaeus congrego, as, are : tr. - rassembler (en troupeau), réunir, joindre, associer. consto, as, are : 1. se tenir d'aplomb, exister, se maintenir, être d'accord, coûter ; impers. constat+prop. inf. : il est établi ; constare ex : être composé de cos, = consul crassus, a, um : épais, grossier (Crassus, i, m. : Crassus) Crixus, i, m. : Crixus cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que debello, as, are : terminer la guerre par un combat, soumettre par les armes dein, adv. : ensuite dux, ducis, m. : le chef, le guide eorum, génitif masculin ou neutre pluriel de is, ea, id = d'eux, leur, leurs ergastulum, i, n. : l'ergastule (atelier d'esclaves ou bâtiment où on les enfermait; on y enfermait aussi certains condamnés) (pluriel = les esclaves, les détenus) et, conj. : et. adv. aussi eum, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci... ex, prép. : + Abl. : hors de, de excito, as, are : 1 - appeler hors de, faire sortir. - 2 - éveiller, réveiller. - 3 - faire lever, faire quitter une place, chasser. - 4 - faire paraître, produire. - 5 - élever, bâtir, construire, ériger, faire pousser. - 6 - relever, remettre sur pied. - 7 - allumer (le feu). - 8 - au fig. allumer, enflammer, exciter, ranimer; provoquer, soulever. feliciter, adv. : heureusement, avec bonheur fugitivus, a, um : fugitif, qui s'enfuit (fugitivus, i, m. : l'esclave fugitif, le déserteur) Gallus, i, m. : Gaulois Gannicus, i, m. : Gannicus Gellius, i, m. : Gellius (nom d'homme) germanus, a, um : naturel, vrai, authentique 2. germain, de frère germain (Germani, orum, m. : les Germains) gladiator, oris, m. : le gladiateur homo, minis, m. : l'homme, l'humain hostis, is, m. : l'ennemi idem, eadem, idem : le (la) même IIII, inv. : 4 ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même L, abrév. : Lucius legatus, i, m. : le légat, l'envoyé, l'ambassadeur Lentulus, i, . : Lentulus (nom d'homme) ludus, i, m. : le jeu, l'école, la troupe de gladiateurs LX, inv. : 60 LXX, 70 M, inv. : abréviation de Marcus male, adv. : mal, vilainement mille, n. pl. ia, ium : mille (milia : quand il s'agit de plusieurs milliers) multitudo, dinis, f. : la foule, le grand nombre P, abréviation de Publius pars, partis, f. : la partie, le côté praetor, oris, m. : le préteur primum, adv. : d'abord, pour la première fois proelium, ii, n. : le combat profugio, is, ere, profugi, profugitum : fuir, abandonner ; s'échapper pugno, as, are : combattre pulcher, chra, chrum : beau (Pulcher, ri, m. : Pulcher) Q, abr. pour Quintus quae, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae servitium, i, n. : la servitude, la condition d'esclave, l'esclavage Spartacus, i, m. : Spartacus sum, es, esse, fui : être Varenus, i, m. : Varenus vinco, is, ere, vici, victum : vaincre XX, vingt XXXV, inv. : 35 |
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