Le temps des généraux : Pompée

Guerre contre Mithridate

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Rappel des faits (89 - 66)

CICERON : M. Tullius Cicero fut avocat, homme politique, écrivain. Durant les dernières années de sa vie, aigri par son divorce et par sa mise à l'écart de la vie politique, Cicéron va se consacrer à la rédaction d'ouvrages théoriques sur l'art oratoire et sur la philosophie. Au fil de ses lectures, Cicéron choisit son bien où il le trouve ; il est en philosophie, un représentant de l'éclectisme.

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Rappel des 23 années de guerre qui débutèrent par le massacre des Romains d'Asie Mineure.  Sylla qui combattait contre Mithridate doit rentrer à Rome.  Il laisse le piètre Muréna comme commandant.  Celui-ci battu, mais content est rappelé par Sylla.  Sylla meurt en 78.

 [7] Et quoniam semper appetentes gloriae praeter ceteras gentis atque avidi laudis fuistis, delenda est vobis illa macula Mithridatico bello superiore concepta, quae penitus iam insedit ac nimis inveteravit in populi Romani nomine,--quod is, qui uno die, tota in Asia, tot in civitatibus, uno nuntio atque una significatione [litterarum] civis Romanos necandos trucidandosque denotavit, non modo adhuc poenam nullam suo dignam scelere suscepit, sed ab illo tempore annum iam tertium et vicesimum regnat, et ita regnat, ut se non Ponti neque Cappadociae latebris occultare velit, sed emergere ex patrio regno atque in vestris vectigalibus, hoc est, in Asiae luce versari.
[8] Etenim adhuc ita nostri cum illo rege contenderunt imperatores, ut ab illo insignia victoriae, non victoriam reportarent. Triumphavit L. Sulla, triumphavit L. Murena de Mithridate, duo fortissimi viri et summi imperatores; sed ita triumpharunt, ut ille pulsus superatusque regnaret. Verum tamen illis imperatoribus laus est tribuenda quod egerunt, venia danda quod reliquerunt, propterea quod ab eo bello Sullam in Italiam res publica, Murenam Sulla revocavit.

Cicéron, pro lege Manilia, III. (7 - 8)

 vocabulaire

III. Et, puisque vous avez toujours été, plus que tout autre peuple, avides de gloire et d'honneur, vous devez effacer la tache que la précédente guerre contre Mithridate a imprimée au nom romain, et qui l'a flétri d'une manière ineffaçable : cet homme, en effet, qui, en un seul jour, dans toute l'Asie, dans un si grand nombre de villes, d'un seul mot écrit de sa main, a fait égorger et massacrer tant de citoyens romains, cet homme non-seulement n'a point reçu le châtiment que méritait son crime, mais il a régné vingt-trois ans depuis son forfait, et, loin de se cacher au fond du Pont ou de la Cappadoce, il sort du royaume de ses pères, et vient au grand jour, sous les yeux de toute l'Asie, se jeter sur les peuples qui vous payent tribut. Jusqu'ici, ceux de vos généraux qui ont fait la guerre à ce roi ont plutôt remporté les honneurs de la victoire que la victoire même. Lucius Sylla a reçu les honneurs du triomphe ; L. Muréna les a reçus ; tous deux étaient des hommes courageux et de grands capitaines ; mais, malgré leur triomphe, Mithridate repoussé, vaincu, continuait à régner. Il faut savoir gré à ces généraux de ce qu'ils ont fait, et les excuser s'ils ont laissé quelque chose à faire, parce que Sylla dut quitter cette guerre, rappelé en Italie par la république, et Muréna, rappelé par Sylla.

Cicéron, pro lege Manilia, II. (4 - 6)

 

 


Mithridate VI Eupator

http://perso.wanadoo.fr/spqr/mithridate.htm

Roi du Pont (132-63 av. J.-C.) qui étendit sa domination sur les populations scythes de la Crimée. Sa vie fut une succession de coups de théâtre, une véritable épopée tragique, quasiment surhumaine.

Né pour se battre

II avait onze ans à la mort de son père. Le jeune Mithridate jugea préférable de s'éloigner de cette mère qui n'était peut-être pas étrangère à la mort de son époux. Il gagna la montagne où il vécut de chasse. Endurci au froid, à la faim, à la soif et vivant à la dure, Mithridate se prémunit également contre le poison : il en absorba par petites doses jusqu'au jour où son organisme fut immunisé.
Après sept ans d'exil, Mithridate revint à Sinope; sa mère et son frère étant morts, il monta sur le trône et épousa sa sœur Laodiké. Il s'entoura de conseillers grecs et réorganisa l'armée sur le modèle grec. Deux ans plus tard, Mithridate avait soumis les villes grecques du littoral, les peuples de l'Anatolie, les Arméniens, les Tauriens et les certaines tribus scythes (Scythes laboureurs). Il entreprit une alliance avec le roi scythe Skiluros en lui donnant ses deux filles en mariage, mais elles furent capturées par les Romains.

Préparatifs de guerre

Mithridate parcourut les provinces romaines incognito, étudiant la topographie, les villes, les fortifications et, surtout, il s'enquit des sentiments des populations vassales. Rentré dans sa capitale où on l'avait cru mort, il se lança dans les préparatifs de guerre. Sur l'ordre de Mithridate, soixante-quinze forteresses furent construites dans la Petite Arménie où l'on exploitait des mines d'argent. Il alignait une armée de 250.000 fantassins, 50.000 cavaliers et des escadrons de chars armés de faux qui étaient très supérieurs à ceux des Romains.
Mithridate s'allia avec Tigrane, roi d'Arménie, auquel il donna sa fille Cléopâtre en mariage. En Egypte et en Syrie, Mithridate se procura des navires et des pilotes et il enrôla dans son armée des Sarmates, peuple qu'il avait vaincu quelques années plus tôt. En 89 av. J.-C., le roi du Pont déclara la guerre à Rome.

Guerre contre Rome

Au début, avec l'aide de Nicomède, roi de Bithynie, Mithridate conquit plusieurs régions de l'Asie Mineure. Dans sa très grande majorité, la population l'avait accueilli en libérateur mais beaucoup de Romains fixés dans les provinces conquises lui opposèrent une résistance opiniâtre. Mithridate appela au soulèvement contre Rome : en un seul jour, 80.000 citoyens romains périrent, principalement à Ephèse. L'année suivante, Mithridate partit à la conquête des îles de l'Egéide. Il laissa 20.000 morts derrière lui dans la seule île de Délos ! Puis, Mithridate s'attaqua à la Macédoine. Tous les ennemis des Romains le considéraient comme un sauveur. Avec les premières défaites l'hostilité crût, Mithridate devint méfiant, la répression s'amplifia.
En 84 av. J.-C., après cinq ans de luttes sanglantes, Mithridate se retrouve à son point de départ; la paix dictée par les Romains lui laisse ses Etats héréditaires. Mais l'homme est aigri et, lorsque la Colchide offre la couronne à son fils, Mithridate le fait assassiner.

Reprise des hostilités

Lorsque la guerre reprend après une trêve de dix ans, Mithridate a pour lui l'avantage du nombre. Le roi s'est allié aux pirates qui gênent considérablement les mouvements des navires romains. A Rome même, il a noué des relations avec une des factions engagée dans la guerre civile. Mais en 71, son armée est battue et lui-même échappe de justesse aux cavaliers Galates lancés à sa poursuite. Réfugié dans une forteresse des montagnes de l'Arménie, le roi est témoin de la ruine de son royaume : les commandants des places fortes se rendent sans combattre, les villes du littoral sont livrées au pillage. Macharès son propre fils, souverain du royaume de Bosphore, en Crimée, aide les Romains en leur fournissant du blé.
Pendant vingt mois, Mithridate se terre, puis, en mars 69, à la tête de dix mille cavaliers arméniens, il entreprend de reconquérir son royaume. Les Romains sont pris au dépourvu. Il conduit lui-même les assauts : par deux fois, il est grièvement blessé. Tigrane, se fait battre par les Romains, mais Mithridate reconstitue le royaume du Pont.
En 66, fuyant devant l'avance des armées d'un nouveau général romain, Cnéius Pompée, Mithridate s'embarque pour la Crimée. Mithridate gagne à sa cause plusieurs chefs scythes. Tandis que la flotte romaine bloque les ports de la Crimée, il projette de gagner le Danube, de traverser la péninsule balkanique, puis les Alpes, d'envahir l'Italie et de soulever contre Rome les peuples italiotes et même les esclaves. Mais ses sujets, révoltés par les efforts exigés, couronnent son fils Pharnace. Mithridate tente de s'empoisonner, mais le poison reste sans effet sur son organisme. Un guerrier celte dut le poignarder. Il fut inhumé à Sinope, sa ville natale.

 

ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ac
, conj. : et, et aussi
adhuc
, adv. : jusqu'ici, encore maintenant
ago, is, ere, egi, actum
: 1. mettre en mouvement, pousser 2. faire, traiter, agir
annus, i
, m. : l'année
appetens, entis
: +Gén. avide de, qui recherche
Asia, ae
, f. : Asie
atque
, conj. : et, et aussi
avidus, a, um
: désireux, avide
bellum, i
, n. : la guerre
Cappadocia, ae
, f. : la Cappadoce
ceteri, ae, a
: pl. tous les autres
civis, is
, m. : le citoyen
civitas, atis
, f. : la cité, l'état
concipio, is, ere, cepi, ceptum
: faire naître, produire
contendo, is, ere, tendi, tentum
: 1. tendre, aller vers 2. chercher à obtenir 3. affirmer 4. comparer 5. faire effort 6. lutter, rivaliser
cum
, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
de
, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de
deleo, es, ere, evi, etum
: détruire
denoto, as, are
: désigner
dies, ei
, m. et f. : le jour
dignus, a, um
: digne
do, das, dare, dedi, datum
: donner
duo, ae, o
: deux
emergo, is, ere, mersi, mersum
: sortir de, naître, se lever, s'élever, apparaître
eo
, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui... ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l'IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d'autant (eo quod = parce que)
et
, conj. : et. adv. aussi
etenim
, inv. : et en effet
ex
, prép. : + Abl. : hors de, de
fortissimus, a, um
: superlatif de fortis : courageux, fort
gens, gentis
, f. : la tribu, la famille, le peuple
gloria, ae
, f. : 1. la gloire, la réputation, le renom 2. le désir de gloire
hic, haec, hoc
: adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
iam
, adv. : déjà, à l'instant
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
imperator, oris
, m. : le général, l'empereur
in
, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
insido, is, ere, sedi, sessum
: s'asseoir, s'installer
insignis, e
: remarquable, extraordinaire (insigne, is, n. : la marque, le signe, l'insigne, la décoration)
inveterasco, is, ere, avi
: devenir ancien, s'enraciner, se fixer
is
, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller
ita
, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que
Italia, ae
, f. : l'Italie
L
, abrév. : Lucius
latebra, ae
, f. : la cachette
laus, laudis
, f. : la louange, la gloire, l'honneur
littera, ae
, f. : la lettre
lux, lucis
, f. : la lumière, le jour
macula, ae
, f. : la tache
Mithridas, atis,
m. : Mithridate
Mithridaticus, a, um
: de Mithridate
modo
, adv. : seulement ; naguère, il y a peu (modo... modo... tantôt... tantôt...)
Murena, ae
, m. : Muréna
neco, as, are
: tuer
neque
, adv. : et ne pas
nimis
, adv. : trop
nomen, inis
, n. : 1. le nom, la dénomination 2. le titre 3. le renom, la célébrité (nomine = par égard pour, à cause de, sous prétexte de)
non
, neg. : ne...pas
noster, tra, trum
: adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres
nullus, a, um
: aucun
nuntius, ii
, m. : 1. le messager 2. la nouvelle
occulto, as, are
: cacher
patrius, a, um
: qui concerne le père, transmis de père en fils
pello, is, ere, pepuli, pulsum
: chasser
penitus
, adv. : profondément, jusqu'au fond
poena, ae,
f. : le châtiment (dare poenas : subir un châtiment)
Pontus, i
, m. : le Pont
populus, i
, m. : le peuple
praeter
, adv. : sauf, si ce n'est prép. : devant, le long de, au-delà de, excepté
propterea
, adv. : à cause de cela, - quod : parce que
publicus, a, um
: public
quae
, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
qui
, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quod
, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
quoniam
, conj. : puisque
regno, as, are
: régner
regnum, i
, n. : le pouvoir royal, le trône, le royaume
relinquo, is, ere, reliqui, relictum
: laisser, abandonner
reporto, as, are
: ramener, rapporter
res, rei
, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens
revoco, as, are
: rappeler
rex, regis
, m. : le roi
Romanus, a, um
: Romain (Romanus, i, m. : le Romain)
scelus, eris
, n. : le crime, l'attentat, les intentions criminelles, le malheur, le méfait, le scélérat
se
, pron. réfl. : se, soi
sed
, conj. : mais
semper
, adv. : toujours
significatio, ionis
, f. : l'indication, l'annonce, le signal, la manifestation favorable
Sulla, ae
, m. : Sylla
sum, es, esse, fui
: être
summus, a, um
: superlatif de magnus. très grand, extrême
superior, oris
: plus élevé, supérieur, précédent
supero, as, are
: 1. s'élever au-dessus 2. être supérieur, l'emporter 3. aller au-delà, dépasser, surpasser, vaincre
suscipio, is, ere, cepi, ceptum
: 1. prendre par-dessous, soutenir, soulever, engendrer, accueillir 2. prendre sur soi, assumer, subir
suus, a, um
: adj. : son; pronom : le sien, le leur
tamen
, adv. : cependant
tempus, oris
, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation - la tempe
tertius, a, um
: troisième
tot
, adv. : tant, si nombreux
totus, a, um
: tout entier
tribuo, is, ere, bui, butum
: accorder, attribuer
triumpho, as, are
: 1. obtenir les honneurs du triomphe 2. triompher, remporter un triomphe
trucido, as, are
: égorger, massacrer, tuer
unus, a, um
: un seul, un
ut
, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
vectigalis, e
: soumis à l'impôt, tributaire (vectigal, alis, n. : l'impôt)
venia, ae
, f. : le pardon, la bienveillance, la faveur
versor, aris, ari, atus sum
: 1. se trouver habituellement, vivre 2. s'occuper de, s'appliquer à
verum
, conj. : vraiment, en vérité, mais
vester, tra, trum
: votre
vicesimus, a, um
: vingtième
victoria, ae
, f. : la victoire
vir, viri,
m. : l'homme, le mari
volo, vis, velle
: vouloir
vos, vestrum
: vous
texte
texte
texte
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