Le temps des généraux : Pompée

Conjuration de Catilina

       page précédente            page suivante  retour à l'entrée du site


63 - 62
Conjuration de Catilina
Les partisans de Catilina
2° les aventuriers

CICERON : M. Tullius Cicero fut avocat, homme politique, écrivain. Durant les dernières années de sa vie, aigri par son divorce et par sa mise à l'écart de la vie politique, Cicéron va se consacrer à la rédaction d'ouvrages théoriques sur l'art oratoire et sur la philosophie. Au fil de ses lectures, Cicéron choisit son bien où il le trouve ; il est en philosophie, un représentant de l'éclectisme.

Autres textes de Cicéron  Retour à la table des matières  

 

Nous sommes dans la deuxième Catilinaire : Cicéron va parler des ambitieux endettés qui comptent s'emparer des honneurs à la faveur de la révolution.
Alterum genus est eorum, qui quamquam premuntur aere alieno, dominationem tamen exspectant, rerum potiri volunt, honores, quos quieta re publica desperant, perturbata se consequi posse arbitrantur. Quibus hoc praecipiendum videtur, unum scilicet et idem quod reliquis omnibus, ut desperent se id, quod conantur, consequi posse; primum omnium me ipsum vigilare, adesse, providere rei publicae; deinde magnos animos esse in bonis viris, magnam concordiam [maxumam multitudinem], magnas praeterea militum copias; deos denique inmortalis huic invicto populo, clarissimo imperio, pulcherrimae urbi contra tantam vim sceleris praesentis auxilium esse laturos. Quodsi iam sint id, quod summo furore cupiunt, adepti, num illi in cinere urbis et in sanguine civium, quae mente conscelerata ac nefaria concupiverunt, consules se aut dictatores aut etiam reges sperant futuros? Non vident id se cupere, quod si adepti sint, fugitivo alicui aut gladiatori concedi sit necesse?

In Catilinam, II, 19

  vocabulaire

La seconde catégorie est celle de ceux qui, quoique remplis de dettes, souhaitent cependant vivement la domination, ils veulent s’emparer du pouvoir et les honneurs qu’ils désespèrent obtenir dans un état en repos, ils pensent les obtenir dans la violence. A ceux-ci, me semble-t-il, il faut leur recommander une seule chose et la même que pour tout le reste : qu’ils n’espèrent pas obtenir ce qu’ils entreprennent. D’abord il y a moi qui veille, qui suis présent, qui prend soin de l’Etat ; ensuite il y a le grand courage de tous les hommes de bien, leur grande entente, leur grand nombre ; et puis les forces armées et enfin les dieux immortels pour aider ce peuple invaincu, ce pouvoir resplendissant, cette si belle ville contre la force du crime. Et même s’ils obtiennent ce qu’ils désirent, dans leur grande folie, est-ce que ces gens espèrent devenir consuls, dictateur ou même rois au milieu des cendres de la ville et du sang des citoyens (ce qu’ils espèrent dans leur esprit criminel et abominable). Ne voient-ils pas que s’ils obtiennent ce qu’ils désirent, nécessairement, ils devront le laisser à quelque esclave fugitif ou gladiateur.

In Catilinam, II, 19


Plutarque, vie de Cicéron  

XIX. Cependant la conjuration de Catilina, que l'élévation de Cicéron au consulat avait d'abord frappée de terreur, reprit courage; les conjurés, s'étant assemblés, s'exhortèrent mutuellement à suivre leur complot avec une nouvelle audace, avant que Pompée, qu'on disait déjà en chemin , suivi de son armée, ne fût de retour à Rome. Ceux qui aiguillonnaient le plus Catilina, c'étaient les anciens soldats de Sylla, qui , dispersés dans toute l'Italie, et répandus pour la plupart, et surtout les plus aguerris, dans les villes de l'Étrurie, rêvaient déjà le pillage des richesses qu'ils avaient sous les yeux. Conduits par un officier, nommé Mallius, qui avait servi avec honneur sous Sylla, ils entrèrent dans la conjuration de Catilina et se rendirent à Rome pour appuyer la demande qu'il faisait une seconde fois du consulat ; car il avait résolu de tuer Cicéron, à la faveur du trouble qui accompagne toujours les élections. Les tremblements de terre, les chutes de la foudre, et les apparitions de fantômes qui eurent lieu dans ce temps-là, semblaient être des avertissements du ciel sur les complots qui se tramaient. On recevait aussi, de la part des hommes, des indices véritables, mais qui ne suffisaient pas pour convaincre un homme de la noblesse et de la puissance de Catilina. Ces motifs ayant obligé Cicéron de différer le jour des comices, il fit citer Catilina devant le sénat et l'interrogea sur les bruits qui couraient de lui. Catilina, persuadé que plusieurs d'entre les sénateurs désiraient des changements dans l'état, voulant d'ailleurs se relever aux yeux de ses complices, répondit très durement à Cicéron : « Quel mal fais-je, lui dit-il, si , voyant deux corps dont l'un a une tête , mais est maigre et épuisé, et l'autre n'a pas de tête, mais est grand et robuste, je veux mettre une tête à ce dernier? » Cicéron, qui comprit que cette énigme désignait le sénat et le peuple, en eut encore plus de frayeur; il mit une cuirasse sous sa robe et fut conduit au champ de Mars pour les élections, par les principaux citoyens et par le plus grand nombre des jeunes gens de Rome. II entrouvrit à dessein sa robe au-dessus des épaules, afin de laisser apercevoir sa cuirasse et de faire connaître la grandeur du danger. A cette vue, le peuple indigné se serra autour de lui; et, quand on recueillit les suffrages, Catilina fut encore refusé, et l'on nomma consuls Silanus et Muréna.

ac, atque, conj. : et, et aussi
adipiscor, eris, i, adeptus sum
: atteindre, obtenir
adsum, es, esse, adfui
: être présent, assister, aider
aes, aeris
, n. : le bronze, l'argent.(aes alienum : la dette)
alienus, a, um
: 1. d'autrui, étranger 2. éloigné, déplacé, désavantageux
aliquis, a, id
: quelqu'un, quelque chose
alter, era, erum
: l'autre (de deux)
animus, i,
m. : le coeur, la sympathie, le courage, l'esprit
arbitror, aris, ari, atus sum
: 1. être témoin de 2. penser, juger (arbitro, as, are : archaïque)
aut,
conj. : ou, ou bien
auxilium, ii,
n. : l'aide, le secours (auxilia, orum : les troupes de secours)
bonus, a, um
: bon (bonus, i : l'homme de bien - bona, orum : les biens)
cinis, eris,
m. : la cendre
civis, is,
m. : le citoyen
clarissimus, a,
um : superlatif de clarus, a, um : célèbre, illustre
concedo, is, ere, cessi, cessum
: 1. s'en aller, se retirer 2. abandonner, concéder, admettre, renoncer à, pardonner
concordia, ae,
f. : la concorde, l’entente
concupisco, is, ere, cupivi, pitum
: convoiter, souhaiter
conor, aris, ari
: essayer
consceleratus, a, um
: criminel, souillé par un crime
consequor, eris, i, cutus sum
: 1. venir après, suivre 2. poursuivre, rechercher 3. atteindre, obtenir, acquérir
consul, is,
m. : le consul
contra,
adv : au contraire, en face ; prép+acc : contre
copia, ae
, f. : l'abondance, la possibilité, la faculté (pl. les richesses, les troupes)
cupio, is, ere, ii ou ivi, itum
: désirer
deinde,
adv. : ensuite
denique,
inv. : enfin
despero, as, are
: désespérer
deus, i,
m. : le dieu
dictator, oris,
m. : le chef, le dictateur
dominatio, onis
, f. : la domination, la souveraineté, le pouvoir absolu
ego, mei
: je
eorum
, génitif masculin ou neutre pluriel de is, ea, id = d'eux, leur, leurs
et
, conj. : et. adv. aussi
etiam
, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus
exspecto, as, are, avi, atum
: attendre, espérer, souhaiter vivement
fero, fers, ferre, tuli, latum
: porter, supporter, rapporter
fugitivus, a, um
: fugitif, qui s'enfuit (fugitivus, i, m. : l'esclave fugitif, le déserteur)
furor, oris
, m. : la fureur, la folie furieuse
futurus, a, um,
part. fut. de sum : devant être
genus, eris,
n. : la race, l'origine, l'espèce
gladiator, oris,
m. : le gladiateur
hic, haec, hoc
: adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
honos, oris
, m. : l'honneur, l'hommage, la charge, la magistrature, les honoraires
iam,
inv. : déjà, à l'instant
id
, nominatif - accusatif neutre singulier de is, ea, is : il, elle, le, la, ce, ....
idem, eadem, idem
: le (la) même
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
immortalis, e
: immortel
imperium, ii,
n. : le pouvoir (absolu)
in,
prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
inmortalis, e
: immortel
invictus, a, um
: invincible
ipse, ipsa, ipsum
: même (moi-même, toi-même, etc.)
is
, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller
magnus, a, um
: grand
maxumus, a, um
: très grand = maximus
mens, mentis,
f. : l'esprit
miles, itis,
m. : le soldat
multitudo, dinis
, f. : la foule, le grand nombre
necesse,
adj. inv. : inévitable, inéluctable, nécessaire
nefarius, a, um
: abominable
non,
neg. : ne...pas
num,
inv. : est-ce que
omnis, e
: tout
perturbo, as, are
: bouleverser, troubler, inquiéter
populus, i
, m. : le peuple
possum, potes, posse, potui
: pouvoir
potior, iris, iri, potitus sum
: s'emparer de
praecipio, is, ere, cepi, ceptum
:1. prendre avant, le premier 2. recommander, conseiller, ordonner 3. donner des préceptes, enseigner
praesens, entis
: présent
praeterea,
inv. : en outre
premo, is, ere, pressi, pressum
: presser, accabler, écraser
primum
, adv. : d'abord, pour la première fois
provideo, es, ere, vidi, visum
: prévoir, organiser
publicus, a, um
: public
pulcherrimus, a, um
: très beau
quae
, 4 possibilités : 1. N.F.S. N.F.PL. N.N.PL., ACC. N. PL. du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quamquam
, + indicatif : quoique, bien que; + subj. potentiel : quoiqu'ils puissent; + subj. de concession : à quelque degré que
qui
, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quiesco, is, ere, quievi, quietum
: se reposer, dormir
quietus, a, um
: paisible, calme, sans ambition
quod
, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
quodsi,
inv. : = quod si, si, que si
quos
, 1. accusatif masculin pluriel du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliquos. 4. faux relatif = et eos
reliquus, a, um
: restant (in reliquum : pour l'avenir)
res, rei
, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens
rex, regis,
m. : le roi
sanguis, inis
, m. : le sang, la vigueur
scelus, eris
, n. : le crime, l'attentat, les intentions criminelles, le malheur, le méfait, le scélérat
scilicet,
adv. : il va de soi, bien entendu
se,
pron. réfl. : se, soi
si,
conj. : si
spero, as, are
: espérer
sum, es, esse, fui
: être
summus, a, um
: très grand, extrême
tamen,
adv. : cependant
tantus, a, um
: si grand ; -... ut : si grand... que
unus, a, um
: un seul, un
urbs, urbis,
f. : la ville
ut,
conj. : pour que, que, comme
video, es, ere, vidi, visum
: voir
videor, eris, eri, visus sum
: paraître, sembler
vigilo, as, are
: veiller, être éveillé, être attentif
vir, i,
m. : l'homme
vis, -,
f. : la force
volo, vis, velle
: vouloir
texte
texte
texte
texte