Le temps des généraux : Pompée

Conjuration de Catilina

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Conjuration de Catilina
Campagne éléctorales
La bible du candidat (1)

CICERON : M. Tullius Cicero fut avocat, homme politique, écrivain. Durant les dernières années de sa vie, aigri par son divorce et par sa mise à l'écart de la vie politique, Cicéron va se consacrer à la rédaction d'ouvrages théoriques sur l'art oratoire et sur la philosophie. Au fil de ses lectures, Cicéron choisit son bien où il le trouve ; il est en philosophie, un représentant de l'éclectisme.

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Son frère, Quintus Cicéron, qui lui était tendrement attaché, et qui d'ailleurs comptait bien profiter de la gloire de son aîné pour sa propre carrière politique, nous avoue qu'il ne cessait de songer jour et nuit à cette redoutable échéance. Il venait lui-même d'être édile et avait pratiqué avec adresse le suffrage universel. Il eut donc l’idée de mettre son expérience au service de son frère, et lui écrivit une lettre dans laquelle il lui énumérait tout ce que doit faire un candidat qui veut réussi . Ce n'était pas, disait-il, qu'il eût la prétention de lui rien apprendre qu'il ignorât ; mais la matière est si compliquée, les obligations si nombreuses, qu'on risque toujours d'oublier quelque chose. Quintus, qu'on aurait pu appeler, comme C . Cotta, un artiste en élection (In ambitione artifex . (De petit., XII, 46 .) et qui tenait à mériter ce titre, se piqua au jeu en écrivant, si bien que sa lettre finit par prendre les proportions d'un de ces petits traités sous forme épistolaire (epistolicae quaestiones) (M . Bücheler, qui nous a donné une excellente édition de la lettre de Quintus, rappelle à ce propos celle que Varron avait adressée à Pompée pour fui enseigner ce qui doit faire le consul quand il préside le Sénat, et qu'il publia plus tard, comme le fit Quintus, sous la forme d'un petit traité) qui étaient à la mode en ce temps-là . Il lui. parut, quand elle fut achevée, que, quoique écrite spécialement pour son frère, elle pouvait être utile à d'autres. Il songeait donc à la publier, puisqu-il demandait à Cicéron de la revoir, et il est probable qu'il la fit paraître sous le titre de Commentariolum petitionis, ou de De petitione consulatus, qu'elle porte sur les manuscrits, et qu'on pourrait traduire par ces mots : Manuel du candidat. (Boissier)
I. Etsi tibi omnia suppetunt ea quae consequi ingenio aut usu homines aut diligentia possunt, tamen amore nostro non sum alienum arbitratus ad te perscribere ea quae mihi veniebant in mentem dies ac noctes de petitione tua cogitanti, non ut aliquid ex his novi addisceres, sed ut ea quae in re dispersa atque infinita viderentur esse ratione et distributione sub uno aspectu ponerentur.
Quamquam plurimum natura valet, tamen videtur in paucorum mensium negotio posse simulatio naturam vincere. Civitas quae sit cogita, quid petas, qui sis. Prope cottidie tibi hoc ad forum descendenti meditandum est: "Novus sum, consulatum peto, Roma est." Nominis novitatem dicendi gloria maxime sublevabis. Semper ea res plurimum dignitatis habuit; non potest qui dignus habetur patronus consularium indignus consulatu putari. Quam ob rem quoniam ab hac laude proficisceris et quicquid es ex hoc es, ita paratus ad dicendum venito quasi in singulis causis iudicium de omni ingenio futurum sit. Eius facultatis adiumenta, quae tibi scio esse seposita, ut parata ac prompta sint cura, et saepe quae de Demosthenis studio et exercitatione scripsit Demetrius recordare. Deinde fac ut amicorum et multitudo et genera appareant; habes enim ea quae qui novi habuerunt? - omnis publicanos, totum fere equestrem ordinem, multa propria municipia, multos abs te defensos homines cuiusque ordinis, aliquot conlegia, praeterea studio dicendi conciliatos plurimos adulescentulos, cottidianam amicorum adsiduitatem et frequentiam. Haec cura ut teneas commonendo et rogando et omni ratione efficiendo ut intellegant qui debent tua causa, referendae gratiae, qui volunt, obligandi tui tempus sibi aliud nullum fore. Etiam hoc multum videtur adiuvare posse novum hominem, hominum nobilium voluntas et maxime consularium; prodest, quorum in locum ac numerum pervenire velis, ab iis ipsis illo loco ac numero dignum putari. Ii rogandi omnes sunt diligenter et ad eos adlegandum est persuadendumque est iis nos semper cum optimatibus de re publica sensisse, minime popularis fuisse; si quid locuti populariter videamur, id nos eo consilio fecisse ut nobis Cn. Pompeium adiungeremus, ut eum qui plurimum posset aut amicum in nostra petitione haberemus aut certe non adversarium. Praeterea adulescentis nobilis elabora ut habeas, vel ut teneas studiosos quos habes; multum dignitatis adferent. Plurimos habes; perfice ut sciant quantum in iis putes esse. Si adduxeris ut ii qui non nolunt cupiant, plurimum proderunt.

de petitione consulatus, I

  vocabulaire

I. Bien que tu possèdes en quantité suffisante tout ce que les hommes obtiennent par le talent, l'expérience ou l'application, pourtant, en raison de l'affection que je te porte, j'ai pensé qu'il n'était pas déplacé de mettre par écrit ce qui me vient à l'esprit parce que je pense jour et nuit à ta candidature : je ne crois pas que tu y apprendras quelque chose de nouveau mais que tout ce qui est dispersé et sans logique sera disposé rationnellement et logiquement en une seule fois.
Bien que le caractère ait beaucoup d'importance, par un travail de quelques mois une simulation peut vaincre ce caractère.
Réfléchis sur ce qu'est l'Etat : que recherches-tu? qui es-tu?. Presque chaque jour pendant que tu descends au forum tu dois te répéter en toi-même : "je suis un homme nouveau", "je suis candidat au poste de consul," "on est à Rome". Tu vas remédier à la "nouveauté" de ton nom par la magnificence de ton éloquence. C'est ce qui toujours t'a rapporté le plus de prestige. Un homme qui est jugé digne de défendre des consuls ne peut pas être jugé indigne du consulat.
C'est pourquoi, puisque ton point de départ est ta réputation dans ce domaine et tout ce que tu es provient de là, sois prêt à prendre la parole comme si dans chaque cause individuelle que tu plaides ta réputation entière dépendait du jugement. Fais en sorte que ces aides à tes capacités normales, - je sais que tu en as en réserve en toi - soient toujours prêtes et toujours disponibles; et rappelle-toi ce que Démétrius a écrit au sujet de l'application et des exercices de Démosthène. Ensuite, veille à ce que le nombre et le rang de tes amis soient vus de tous. As-tu ce qu'ont eu les hommes nouveaux? Tu as tous les publicains, presque la totalité de l'ordre équestre, beaucoup de municipes te sont tout particulièrement dévouées, tu as beaucoup de personnes que tu as défendues : des hommes de chaque ordre, beaucoup de collèges, sans compter un grand nombre de personnes de la nouvelle génération qui se sont attachés à toi dans leur enthousiasme pour la rhétorique, et, pour finir, tes amis qui te rendent visite tous les jours en grands nombres et avec une régularité constante. Veille à maintenir ces avantages en rappelant ces personnes, en faisant appel à elles, et en employant tous les moyens pour les inciter à comprendre que c'est le moment, et le seul, pour ceux qui te doivent quelque chose de montrer leur gratitude, et pour ceux qui souhaitent tes services, qu'il n'y aura à l'avenir aucun autre moment de s'engager pour toi. Il semble également qu'un "homme nouveau" peut être beaucoup aidé par le fait qu'il est bien vu des nobles et surtout des anciens consuls. Il est utile que les gens qui sont à la place et au rang que tu désires avoir pensent que tu es digne de cette place et de ce rang. Tu dois les solliciter, tu dois leur envoyer des gens et tu dois les convaincre que nous avons toujours eu les mêmes sentiments que les Optimates en politique et que nous n'avons eu que très peu de rapports avec les Populares: que si nous avons, semble-t-il, eu un discours "populiste" c'était en vue de nous adjoindre Pompée pour avoir cet homme important activement de notre côté lors de notre candidature ou du moins pour qu'il ne s'y oppose pas. En outre évertue-toi à avoir de ton côté les jeunes nobles, du moins garde l'affection de ceux que tu possèdes. Ils contribueront beaucoup à ta position politique. Tu en as beaucoup; fais-leur croire que ce que tu penses dépend d'eux: si tu en arrives à ce que ceux qui ne refusent pas veuillent franchement, ils te seront alors fort utiles.

de petitione consulatus, I

CHAPITRE II

LE CONSULAT DE CICÉRON

I.

Le consulat était le rêve de tous les romains qui entraient dans la vie politique, quand ils avaient de l'ambition et se croyaient du talent. Rien ne les empêchait d'y prétendre. En droit, tous les citoyens, à Rome, étaient éligibles et électeurs ; on n'exigeait d'eux aucune condition de naissance ou de fortune : Terentius Varro, le vaincu de Cannes, sortait d'une boutique de boucher ; le père de M. Aemilius Scaurus état marchand de charbon. Il est vrai qu'en réalité tout semblait disposé pour rendre les abords du consulat difficiles. Dans cette longue route des fonctions publiques que les candidats, avant d'y arriver, étaient forcés de suivre, à mesure qu'ils avançaient, le chemin devenait plus étroit. Les questeurs étaient au nombre de vingt ; il n'y avait plus que huit préteurs, qui devaient se disputer deux places de consuls. Les vaincus étaient réduits à recommencer le combat les années suivantes, dans des conditions souvent plus fâcheuses, contre des concurrents nouveaux, dont le nombre augmentait sans cesse, en sorte que la plupart de ces jeunes gens, qui étaient partis avec tant d'ardeur et d'espérance pour la conquête de la dignité suprême, étaient condamnés d'avance à ne jamais l'atteindre.
Cicéron n'était pas de ceux que semblait menacer cette disgrâce. Depuis sa première candidature, les électeurs lui étaient restés obstinément fidèles. Il avait obtenu du premier coup toutes les fonctions qu'il avait demandées et s'en était acquitté avec honneur. Il était préteur l'année même où Catilina forma sa première conjuration, et il avait trouvé le moyen de ne pas s'y compromettre. Cependant, quoiqu'il semblât avoir toutes les chances pour lui, il n'était pas tout à fait rassuré, car il connaissait bien les inconstances du suffrage populaire il a plusieurs fois comparé les flots des comices, comme il les appelle, à ceux d'une mer agitée et capricieuse, où le reflux emporte ce que le flux avait apporté ; mais son anxiété devenait plus vive, on le comprend, à mesure que la dernière lutte approchait. Il était naturel qu'elle fût partagée par les sens ; on n'ignorait pas que l’honneur qu'il ambitionnait illustrait toute une famille. Son frère, Quintus Cicéron, qui lui était tendrement attaché, et qui d'ailleurs comptait bien profiter de la gloire de son aîné pour sa propre carrière politique, nous avoue qu'il ne cessait de songer jour et nuit à cette redoutable échéance. Il venait lui-même d'être édile et avait pratiqué avec adresse le suffrage universel. Il eut donc l’idée de mettre son expérience au service de son frère, et lui écrivit une lettre dans laquelle il lui énumérait tout ce que doit faire un candidat qui veut réussi. Ce n'était pas, disait-il, qu'il eût la prétention de lui rien apprendre qu'il ignorât ; mais la matière est si compliquée, les obligations si nombreuses, qu'on risque toujours d'oublier quelque chose. Quintus, qu'on aurait pu appeler, comme C. Cotta, un artiste en élection (In ambitione artifex. (De petit., XII, 46.) et qui tenait à mériter ce titre, se piqua au jeu en écrivant, si bien que sa lettre finit par prendre les proportions d'un de ces petits traités sous forme épistolaire (epistolicae quaestiones) (M. Bücheler, qui nous a donné une excellente édition de la lettre de Quintus, rappelle à ce propos celle que Varron avait adressée à Pompée pour fui enseigner ce qui doit faire le consul quand il préside le Sénat, et qu'il publia plus tard, comme le fit Quintus, sous la forme d'un petit traité) qui étaient à la mode en ce temps-là. Il lui parut, quand elle fut achevée, que, quoique écrite spécialement pour son frère, elle pouvait être utile à d'autres. Il songeait donc à la publier, puisqu-il demandait à Cicéron de la revoir, et il est probable qu'il la fit paraître sous le titre de Commentariolum petitionis, ou de De petitione consulatus, qu'elle porte sur les manuscrits, et qu'on pourrait traduire par ces mots : Manuel du candidat.
La lettre contient des observations générales, et d'autres qui ne s'appliquent qu'à la circonstance particulière pour laquelle Quintus l'écrivit. Je négligerai les premières, et j'y ai grand regret, car il est plaisant de voir comment se comporte à chaque époque le suffrage universel, ce qu'il a gardé aujourd'hui de ses anciennes habitudes et ce qu'il en a perdu. Mais cette étude nous entraînerait trop loin ; bornons-nous à y chercher dans quelles conditions eut lieu l'élection de Cicéron au consulat.
Quintus paraît, dans toute sa lettre, assuré du succès final de son frère. Du reste, il en aurait douté qu'il se serait bien gardé de le lui dire. Mais il ne lui cache pas non plus les obstacles qu'il lui faudra surmonter. Il y en a un qui lui paraît plus grave que les autres, ou plutôt c'est le seul qu'il semble redouter. Cicéron est ce qu-on appelle un homme nouveau, c'est-à-dire qu'aucun des siens n'a encore occupé à Rome de magistrature publique. La loi a beau proclamer qu'elles sont accessibles à tout le monde, l'habitude, plus forte que la loi, semble les réserver à l'aristocratie. On compte ceux qui en dehors d'elle sont entrés au Sénat ; depuis trente ans, il n'y a pas un seul homme nouveau qui ait été consul. Voilà la difficulté contre laquelle se heurtait Cicéron, et elle était plus grave pour lui que pour les autres. Parmi les hommes nouveaux, il n'y en avait pas qui fût plus désagréable à l'aristocratie. D'abord il avait beaucoup de talent, et elle pouvait craindre qu'une fois établi dans le gouvernement de la république, il ne s'y fit une trop grande place. De plus, c'est un homme d'esprit, qui voit très bien les travers des autres et ne se gêne pas pour s'en moquer. S'il avait pris devant elle une attitude humble, s'il avait semblé lui demander pardon de son éloquence, de sa popularité, de ses succès, elle aurait pu oublier qu'il n'avait pas d'aïeux ; mais au grand tort d'être un roturier, il joignait celui d'avoir la roture impertinente. Il répondait à la fatuité des grands seigneurs par des plaisanteries cruelles, qui couraient le monde. (Par exemple quand il se moque de "ces gens heureux à qui toutes les dignités arrivent pendant leur sommeil". (Verr. , V, 70) ; ou encore lorsqu'en faisant allusion à son élection il compare ceux qui sont désignés consuls quand ils sont encore dans les langes à ceux qui sont nommés au Champ de Mars, ce qui rappelle le mot amer de Figaro contre les grands seigneurs "qui se sont donnés la peine de naître"). Il a eu toute sa vie le travers de ne pas savoir s'abstenir d'un bon mot ; il trouvait "qu-il est plus difficile de le retenir sur les lèvres que de garder un charbon ardent sur sa langue". N'est-ce pas une des raisons qui ont fait que l’aristocratie n'a jamais été une alliée sûre pour lui ? On pardonne quelquefois une trahison, on n'oublie jamais une raillerie. Ce n'est pas seulement Catilina qui lui reprochait d'être un parvenu ; deux ans après la conjuration, en plein Forum, un de ces patriciens que son courage avait sauvés lui rappelait insolemment son origine (Pro Sulla, 7). Quand il fut condamné à l'exil, il lui parut que le Sénat ne l'avait pas défendu de bon coeur ; il soupçonna que, parmi ses anciens alliés, il y en avait qui n'étaient pas fâchés qu'il fût parti, et je crois bien qu'il n'avait pas tort. La naissance créait à Cicéron, dans les luttes électorales, une autre infériorité, dont Quintus est préoccupé. Le jeune noble n'a pas besoin de se faire une clientèle. Le jour où il plaide sa première cause, celui où il paraît pour la première fois au Champ de Mars pour demander une fonction publique, il est sûr que des clients viendront en foule le prendre dans son atrium, qu'ils l'accompagneront dans les rues de Rome et le ramèneront jusqu'à sa porte. Ils ne le connaissent pas, ils ne savent de lui que son nom ; mais ce nom, ils le respectent, ils le vénèrent : c'est celui sous le patronage duquel, de père en fils, ils sont habitués à se ranger. Or, à Rome, c'est une des premières conditions de succès pour un candidat de ne se montrer jamais en public qu'entouré d'un cortège imposant ; on n'a de considération pour lui que s'il traîne la foule à sa suite ; il lui faut, dit Quintus, vivre toujours avec la multitude, esse cum multitudine (De petit. , IX, 37). Ces amis qui doivent venir le saluer le matin à son réveil, ces clients qui le suivent et l'écoutent au Forum, Cicéron, malheureusement pour lui, ne les a pas trouvés, comme les patriciens, dans l'héritage de sa famille et il a été forcé de se les procurer à lui-même. Il y a pris grand'peine. D'abord, il s'est fait le champion de l'ordre des chevaliers, auquel il appartenait par la naissance, et qu'il a toujours soutenu de son autorité et de sa parole. Ils ne sont pas nombreux, mais ils sont très riches et leur influence est considérable. Il a aussi pour lui les amis qu'il s'est acquis par les services qu'il a rendus, surtout par les affaires qu'il a plaidées. Malheureusement ces amis ne sont pas tous recommandables : la nécessité de se faire des clients d'importance l'a souvent amené à se charger de bien mauvaises causes. Il a enfin les lettrés, qui admirent en lui le plus grand orateur de Rome ; parmi eux, des jeunes gens en grand nombre, dont plusieurs portent un nom illustre, et qui tiennent à honneur de passer pour ses disciples. Ils le suivent partout, prêts à exécuter ses ordres, à lui servir de messagers, à le défendre si on l'attaque, Quintus nous apprend que cette sorte de jeune garde, quand elle est bien composée, comme celle dont s'entoure Cicéron, produit un excellent effet au Champ de Mars, les jours d'élection. La jeunesse semblait se partager entre Catilina et lui. Les plus studieux, les plus honnêtes se rangeaient de son côté ; ils n'étaient pas probablement les plus nombreux. Catilina attirait les autres par ses prodigalités et ses complaisances. Caelius hésita longtemps entre les deux. Comme il était à la fois un homme de beaucoup d'esprit et un incorrigible libertin, il allait de l'un à l'autre, selon que l'emportait chez lui le goût des lettres ou l'attrait du plaisir.
Mais n'oublions pas qu'il s'agit du suffrage universel ce ne sont pas seulement quelques esprits délicats, une élite de fins lettrés qui décident du succès ; il dépend de la foule. Quintus a grand soin de le rappeler à son frère, qui sans doute ne l’oubliait pas. Il lui conseille de s'assurer de la bienveillance des petites gens des faubourgs, de ne pas négliger les personnages importants des sociétés populaires, de se faire indiquer ceux qui, dans chaque quartier, jouissent de quelque influence auprès de leurs voisins. Il est convaincu que par la facilité de son abord, l'agrément de ses manières et ses complaisances infatigables, Cicéron n' aura pas de peine à les gagner. Il espère bien qu'à l'exception des clients des grandes familles, qui votent comme on leur dit de le faire, ou des factieux, qui attendent le mot d'ordre de leurs chefs, ou enfin de ceux qui vendent leur voix et qui vivent de ce trafic, la population de la ville sera pour lui. Il n'y a pas de doute qu'il compte avant tout sur ceux qu'on appelle les habitués de la tribune (subrostrani) (Le mot est de Caelius (Cic. , Lettres fam. , VIII, 1) ; comme ils fréquentent le Forum et qu'ils suivent les grandes affaires, ils ont entendu Cicéron défendre les intérêts de Pompée, dans la Manilienne , plaider pour Cornelius, et il les a ravis par sa parole. On aurait tort de croire que cette façon de parler si soignée, si large, si harmonieuse, ne soit faite que pour quelques esprits distingués et ne puisse plaire qu'à ceux qui ont étudié, dans les écoles, les procédés de la rhétorique. Cicéron pensait au contraire que c'est celle qui convient aux foules assemblées, qu'elles ont naturellement peu de goût pour une parole sobre, froide, sèche, faite de déductions et de raisonnements sévères, comme celle que les prétendus Attiques voulaient leur infliger, tandis qu'elles sont sensibles à cette abondance d’idées et de mots, à ces délicatesses d'expression, à cette ampleur de'développements qu'on lui reprochait, et que c'est là véritablement l'éloquence populaire. L'expérience que nous faisons des réunions publiques et des mérites par lesquels on y réussit semble bien prouver qu'il a raison. Parmi les recommandations que Quintus fait à son frère, il y en a une sur laquelle je crois utile d'insister. "Tu dois avoir soin, lui dit-il, de loger dans ton esprit et de conserver dans ta mémoire l'Italie tout entière, comme elle est, avec ses parties et ses divisions, en sorte qu'il ne s'y trouve pas un municipe, une colonie, une préfecture, un endroit quelconque, où tu ne sois assuré de posséder un appui suffisant. Cherche, découvre partout, dans quelque contrée que ce soit, des personnes que tu puisses connaître, attacher à ta cause, soutenir quand elles faiblissent. Demande-leur de se mettre en campagne pour aller te quêter des voix dans leur voisinage et se faire, en ta faveur, de véritables candidats.» (De petitione, VIII, 30). Quintus pense donc que l'Italie va prendre quelque part à l'élection, et une part qui, on le voit bien, n'est pas négligeable. Ceci n'est-il pas une sorte de nouveauté, qui mérite qu'on y fasse quelque attention ? On sait que les républiques anciennes étaient constituées comme des villes municipales, et combien il leur a été difficile, quand elles se sont étendues par des conquêtes ou des alliances, de briser le moule primitif, et de passer du régime de la cité à celui d'un État compact et uni. Jamais dans la Grèce elles n'y ont complètement réussi. Rome, par son origine et par sa nature, était mieux faite pour résoudre le problème. Après la guerre sociale, elle a communiqué le droit de cité à l'Italie, mais alors une grave difficulté s'est présentée. Le principal privilège des citoyens, c'est le vote. Malheureusement on ne vote qu'à Rome, et il ne venait pas à l'idée qu'on pût le faire ailleurs. Or les nouveaux citoyens veulent voter : il le faut bien pour que les consuls, les préteurs, les édiles, les questeurs, qui ne sont encore que les magistrats d'une ville, deviennent les représentants de l'État tout entier. Assurément, les Italiens peuvent voter, mais à la condition de faire le voyage. A Rome, ils sont inscrits dans une tribu ; quand ils se présentent aux portes de l'ovile, où se fait l'élection, les préposés les laissent entrer, et ils peuvent mettre leur bulletin dans l'urne. Mais le voyage est long ; les aristocrates, qui sont à peu près les maîtres, ne les encouragent pas à venir et les reçoivent mal ; ils restent chez eux. Il y avait bien un moyen qui aurait tout rendu facile, le vote par correspondance. Auguste, nous dit-on (Suétone, Auguste, 46), y songea. Mais soit que l'organisation fût défectueuse, soit que les Romains de Rome n'aient pas vu d'un oeil favorable l'importance qu'allaient prendre les Romains de province, la mesure ne réussit pas. Quelques années plus tard, la question fut résolue, mais d'une manière différente et plus radicale. Tibère supprima les comices populaires et personne ne vota plus que le Sénat, où les provinciaux comptaient des représentants très distingués. C'est ainsi que tous les citoyens furent mis sur le même pied, ceux de la ville et ceux du dehors, que Rome cessa d'être l'État tout enter, ce qu'elle était autrefois, pour n'en être plus que la capitale, et que l'impérialisme, comme nous disons aujourd'hui, put définitivement s'établir. Quintus n'ignorait pas que les villes italiennes songeaient, dès cette époque, à profiter de leur droit de vote ; aussi annonce-t-il à son frère, comme une chose assurée, qu'elles vont envoyer "une multitude de citoyens qui voteront pour lui". Et non seulement ils arriveront en grand nombre, mais il faut croire qu'il en viendra de très loin. Dans une lettre à son ami Atticus, Cicéron lui apprend qu'il va faire une tournée électorale sur les bords du Pô, "car, lui dit-il, les suffrages de la Gaule sont fort à ménager" (Cicéron, Ad Atticum, I, 2). La Gaule se prépare donc aussi, malgré la distance, à envoyer à Rome des électeurs, et ces électeurs seront favorables à Cicéron, qui est sorti, comme eux, d’un municipe. Il n'est donc guère douteux qu'aux élections du mois de juillet 690, les gens des municipes italiens étaient nombreux au Champ de Mars. Nous le savons de ceux d'Arpinum et de Réate ; nous pouvons le soupçonner de beaucoup d'autres (Il a rappelé la part que l’Italie eut à son succès, In Pis. , 1.). Plus tard Cicéron retrouva le même empressement, les mêmes hommages, lorsqu'il revint d'exil, et il nous dit qu'il fut porté de Brindes à Rome "sur les épaules de l’Italie".

LA CONJURATION DE CATILINA PAR GASTON BOISSIER de l'Académie française, PARIS, LIBRAIRIE HACHETTE ET Cie, 79, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 1905.

ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
abs
, prép. : + abl. : par, de
ac
, conj. : et, et aussi
ad
, prép. : + Acc. : vers, à, près de
addisco, is, ere, addidici
: apprendre en outre, ajouter à ce que l'on sait
adduco, is, ere, duxi, ductum
: 1. amener à soi, attirer 2. conduire vers, mener à
adfero, fers, ferre, attuli, allatum
: apporter
adiumentum, i
, n. : l'aide, le secours, l'assistance
adiungo, is, ere, iunxi, iunctum
: 1. joindre à, s'adjoindre 2. appliquer, appuyer, associer 3. ajouter
adiuvo, as, are, iuvi, iutum
: aider, seconder
adlego, as, are
: déléguer, envoyer; alléguer, produire comme preuve
adsiduitas, atis
, f. : l'assiduité
adversarius, ii
, m. : adversaire
adulescens, entis
, m. : le jeune homme
adulescentulus, i
, m. : le très jeune homme
alienus, a, um
: 1. d'autrui, étranger 2. éloigné, déplacé, désavantageux
aliquis, a, id
: quelqu'un, quelque chose
aliquot
, dét. inv. : quelques, plusieurs
alius, a, ud
: autre, un autre
amicus, a, um
: ami (amicus, i, m. : l'ami)
amor, oris
, m. : l'amour
appareo, es, ere, ui, itum
: 1. être visible, clair (apparet = il est clair) 2. être au service de
arbitror, aris, ari, atus sum
: 1. être témoin de 2. penser, juger (arbitro, as, are : archaïque)
aspectus, us
, m. : 1. le regard 2. la faculté de voir 3. la vue, l'aspect, l'apparence
atque
, conj. : et, et aussi
aut
, conj. : ou, ou bien
causa, ae,
f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour
certe
, adv. : certainement, sûrement
civitas, atis
, f. : la cité, l'état
Cn
, inv. : abréviation de Cnaeus
cogito, as, are
: penser, réfléchir
commoneo, es, ere, ui, itum
: 1. faire souvenir 2. avertir (de), conseiller (de)
concilio, as, are
: concilier, unir, ménager, procurer, assembler, rendre bienveillant
conlegium, i
, n. : le collège, l'association
consequor, eris, i, cutus sum
: 1. venir après, suivre 2. poursuivre, rechercher 3. atteindre, obtenir, acquérir
consilium, ii
, n. :1. la délibération, la consultation 2. le conseil, l'assemblée 3. le projet, le plan 4. l'avis 5. la sagesse, la prudence
consularis, e
: consulaire
consulatus, us
, m. : le consulat
cottidianus, a, um
: quotidien
cottidie
, adv. : chaque jour, tous les jours
cum
, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
cupio, is, ere, i(v)i, itum
: désirer
curo, as, are
: se charger de, prendre soin de (curatus, a, um : bien soigné)
de
, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de
debeo, es, ere, ui, itum
: devoir
defendo, is, ere, fendi, fensum
: défendre, soutenir
deinde
, adv. : ensuite
Demetrius, i
, m. : Démetrius
Demosthenes, is,
m. : Démosthène
descendo, is, ere, di, sum
: descendre
dico, is, ere, dixi, dictum
: 1 - dire, affirmer, prononcer, exprimer; débiter, réciter. - 2 - dire le nom, nommer, appeler. - 3 - haranguer, plaider. - 4 - célébrer, chanter, raconter, décrire, composer, prédire. - 5 - fixer, assigner, établir, régler. - 6 - avertir, faire savoir, notifier. - 7 - signifier, vouloir dire. - 8 - nommer, élire, proclamer, élever au rang de.
dies, ei
, m. et f. : le jour
dignitas, atis,
f. : la dignité, la considération, l'estime, le prestige, l'honorabilité
dignus, a, um
: digne
diligenter
, adv. : attentivement, scrupuleusement
diligentia, ae
, f. : l'empressement, le zèle, le soin scrupuleux
dispergo, is, ere, spersi, spersum
: répandre çà et là
distributio, ionis
, f. : la catégorie
ea
, 1. ablatif féminin singulier, nominatif ou accusatif neutres pluriels de is, ea, id (ce, cette, le, la...) 2. adv. : par cet endroit
efficio, is, ere, effeci, effectum
: 1.achever, produire, réaliser 2. - ut : faire en sorte que
ego, mei
: je
elaboro, as, are
: travailler
enim
, conj. : car, en effet
eo, is, ire, ivi, itum
: aller
eo
, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui... ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l'IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d'autant (eo quod = parce que)
eos
, acc. m. pl. de is, ea, id : les, ceux-ci, ces
equester, tris, tre
: équestre
et
, conj. : et. adv. aussi
etiam
, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus
etsi
, conj. : même si
eum
, ACC M SING. de is, ea, id : il, lui, elle, celui-ci...
ex
, prép. : + Abl. : hors de, de
exercitatio, ionis
, f. : l'exercice (physique), la pratique
facio, is, ere, feci, factum
: faire
facultas, atis
, f. : la faculté, la facilité
fere
, adv. : presque
fore
, infinitif futur de esse
forum, i,
n. : le marché, le forum, le bourg indépendant (possédant une juridiction propre).
frequentia, ae
, f. : l'affluence, l'afflux
futurus, a, um
, part. fut. de sum : devant être
genus, eris
, n. : la race, l'origine, l'espèce
gloria, ae
, f. : 1. la gloire, la réputation, le renom 2. le désir de gloire
gratia, ae
, f. : la grâce, la reconnaissance (gratias agere = remercier)
habeo, es, ere, bui, bitum
: avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme
hic, haec, hoc
: adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
homo, minis
, m. : l'homme, l'humain
id
, nominatif - accusatif neutre singulier de is, ea, is : il, elle, le, la, ce, ....
iis
, datif ou ablatif pluriels de is, ea, id : le, la, les, lui... ce,..
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
in
, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
indignus, a, um
: indigne
infinitus, a, um
: infini, général, indéterminé
ingenium, ii
, n. : les qualités innées, le caractère, le talent, l'esprit, l'intelligence
intellego, is, ere, lexi, lectum
: comprendre
ipse, a, um
: (moi, toi, lui,...) même
is
, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller
ita
, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que
iudicium, ii
, n. : le jugement, la décision, le procès (devant un tribunal)
laus, laudis
, f. : la louange, la gloire, l'honneur
locus, i
, m. : le lieu, l'endroit; la place, le rang; la situation
loquor, eris, i, locutus sum
: parler
maxime
, adv. : surtout
meditor, aris, ari
: méditer, penser à, réfléchir à
mens, mentis
, f. : l'esprit
mensis, is
, m. : le mois
minime
, adv. : très peu
multitudo, dinis
, f. : la foule, le grand nombre
multum
, adv. : beaucoup
multus, a, um
: en grand nombre (surtout au pl. : nombreux)
municipium, i
, n. : le municipe, la ville libre
natura, ae
, f. : la nature
negotium, ii,
n. : l'affaire, la mission
nobilis, e
: connu, noble
nolo, non vis, nolle, nolui
: ne pas vouloir, refuser
nomen, inis
, n. : 1. le nom, la dénomination 2. le titre 3. le renom, la célébrité (nomine = par égard pour, à cause de, sous prétexte de)
non
, neg. : ne...pas
nos, nostrum
: nous, je
noster, tra, trum
: adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres
novitas, atis
, f. : la nouveauté, la condition d’un homme qui, le premier de sa famille, arrive aux honneurs ; l'étrangeté, le caractère extraordinaire
novus, a, um
: nouveau
nox, noctis
, f. : la nuit
nullus, a, um
: aucun
numerus, i
, m. : le nombre; sens partic. : la partie d'un tout, l'élément
ob
, prép. : + Acc : à cause de
obligo, as, are
: lier fortement , obliger, engager
omnis, e
: tout
optimates, ium,
m. : les conservateurs, les optimates
ordo, inis
, m. : le rang, l'ordre, la file (de soldats), la centurie
paratus, us, m.
: la préparation, l'apprêt, le préparatif
patronus, i
, m. : 1. le patron, le protecteur des plébéiens 2. l'avocat, le défenseur (en justice)
pauci, ae, a
: pl. peu de
perficio, is, ere, feci, fectum
: 1. faire complètement, achever, accomplir 2. faire de manière parfaite 3. aboutir à
perscribo, is, ere, scripsi, scriptum
: écrire en détail, écrire tout entier
persuadeo, es, ere, asi, asum
: persuader
pervenio, is, ire, veni, ventum
: parvenir
petitio, ionis
, f. : la candidature, la campagne électorale
peto, is, ere, i(v)i, itum
: 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer, demander
plurimi, ae
, a : pl. superlatif de multi - très nombreux
plurimum
, adv. : beaucoup (au superlatif), très souvent
Pompeius, i
, m. : Pompée
pono, is, ere, posui, situm
: 1. poser 2. déposer 3. placer, disposer 4. installer 5. présenter, établir
popularis, e
: qui a trait au peuple, qui vient du pays, indigène
populariter
, adv. : à la manière du peuple, de manière à gagner les faveurs du peuple
possum, potes, posse, potui
: pouvoir
praeterea
, inv. : en outre
proficiscor, eris, i, fectus sum
: partir
promo, is, ere, prompsi, promptum
: montrer, faire sortir, saisir (promtus, a, um : visible, manifeste; prêt, disponible; disposé, résolu)
prope
, adv. près, presque ; prép + acc. : près de
proprius, a, um
: propre, particulier
prosum, prodes, prodesse, profui
: être utile, servir
publicanus, i,
m. : le publicain, le fermier d'impôt
publicus, a, um
: public
puto, as, are
: 1. élaguer, émonder, apurer 2. supputer 3. estimer, penser, croire 4. supposer
quae
, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quamquam
, + indicatif : quoique, bien que; + subj. potentiel : quoiqu'ils puissent; + subj. de concession : à quelque degré que
quantum
, 1. combien 2. (avec tantum) autant que
quasi
, conj. : comme si; adv. : pour ainsi dire, environ
qui
, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quicquis, quidquid ou quicquid
: quiconque
quid
, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid
quisque, quaeque, quidque
: chaque, chacun, chaque chose
quoniam
, conj. : puisque
quorum
, 1. GEN. MASC. ou N. PL. du relatif. 2. GEN. MASC. ou N. PL. de l'adjectif ou du pronom interrogatif. 3. Après si, nisi, ne, num = aliquorum. 4. Faux relatif = et eorum.
quos
, 1. accusatif masculin pluriel du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliquos. 4. faux relatif = et eos
ratio, onis
, f. : l'évaluation d'une chose, sa nature, son espèce, sa manière d'être, ses modalités - le système, le procédé, la méthode, le plan
recordor, aris, ari
: rappeler, se souvenir
refero, fers, ferre, tuli, latum
: 1. reporter 2. porter en retour, rapporter (refert : il importe)
res, rei
, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens
rogo, as, are
: demander
Roma, ae
, f. : Rome
saepe
, inv. : souvent
scio, is, ire, scivi, scitum
: savoir
scribo, is, ere, scripsi, scriptum
: 1. tracer, écrire 2. mettre par écrit 3. rédiger 4. inscrire, enrôler
se
, pron. réfl. : se, soi
sed
, conj. : mais
semper
, adv. : toujours
sentio, is, ire, sensi, sensum
: 1 - sentir physiquement, recevoir une impression par le moyen des sens, percevoir, être affecté. 2 - sentir moralement, ressentir (une jouissance ou une peine), éprouver (une passion, un sentiment). 3 - sentir intellectuellement, connaître instinctivement, s'apercevoir par la réflexion, reconnaître par expérience, comprendre, savoir. 4 - avoir un sentiment, avoir une opinion, juger, penser. 5 - émettre son opinion, voter.
sepono, is, ere, posui, positum
: reléguer, réserver (pour un usage déterminé), séparer
si
, conj. : si
simulatio, onis,
f. : la simulation
singuli, ae, a
: pl. chacun en particulier, chacun un
sino, is, ere, sivi, situm
: permettre
studiosus, a, um
: appliqué à, qui s'intéresse à, appliqué à l'étude
studium, ii,
n. : 1. le zèle, l'ardeur 2. l'affection, l'attachement 3. l'intérêt, la passion, l'étude
sub
, prép. : + Abl. : sous
sublevo, as, are
: lever
sum, es, esse, fui
: être
suppeto, is, ere, ivi, itum
: être sous la main, être en quantité suffisante
tamen
, adv. : cependant
tempus, oris
, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation - la tempe
teneo, es, ere, ui, tentum
: 1. tenir, diriger, atteindre 2. tenir, occuper 3. tenir, garder 4. maintenir, soutenir, retenir 5. lier 6. retenir, retarder, empêcher
totus, a, um
: tout entier
tu, tui
: tu, te, toi
tuus, a, um
: ton
unus, a, um
: un seul, un
usus, us
, m. : l'usage, l'utilité
ut
, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
valeo, es, ere, ui, itum
: avoir de la valeur, être fort +inf. : avoir la force de
vel
, adv. : ou, ou bien, même, notamment (vel... vel... : soit... soit...)
venio, is, ire, veni, ventum
: venir
video, es, ere, vidi, visum
: voir (videor, eris, eri, visus sum : paraître, sembler)
vinco, is, ere, vici, victum
: vaincre
volo, vis, velle
: vouloir
voluntas, atis
, f. : la volonté
texte
texte
texte
texte