Le temps des généraux : Pompée |
Mithridate |
Annexe : l'histoire de Mithridate racontée par Justin dans son "Abrégé" de Trogue Pompée |
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89 Discours de Mithridate à ses troupes (suite) |
JUSTIN : On place communément sous le règne des Antonins l'abréviateur Justin, nommé, dans un ancien manuscrit de Florence, M. Junianus Justinus, et dans d'autres, M. Justinus Frontinus. On n'a cependant d'autre motif, pour lui assigner cette époque, que la dédicace de son ouvrage adressée à Marc Aurèle ; mais plusieurs critiques regardent la ligne qui, dans les manuscrits, exprime cette dédicace, comme ayant été ajoutée au texte par quelque copiste ignorant qui aurait confondu cet écrivain avec Justin le Martyr. On ne sait au reste rien sur Ia vie de Justin. II a fait un extrait du grand ouvrage historique de Trogue Pompée. Cet abrégé est intitulé : Historiarum Philippicarum et totius mundi originum, et terrae situs, ex Trogo Pompeio excerptarum libri XLIV a Nino ad Caesarem Augustum. |
Suite du discours. |
Quippe non delicta regum illos, sed vires ac maiestatem insequi, neque in uno se, sed in aliis quoque omnibus hac saepe arte grassatos. Sic et avum suum Pharnacen per cognitionum arbitria succidaneum regi Pergameno Eumeni datum; Sic rursus Eumenen, cuius classibus primo in Asiam fuere transiecti, cuius exercitu magis quam suo et Magnum Antiochum et Gallos in Asia et mox in Macedonia regem Perseum domuerant, et ipsum pro hoste habitum eique interdictum Italia, et quod cum ipso deforme sibi putaverant, cum filio eius Aristonico bellum gessisse. Nullius apud eos maiora quam Masinissae, regis Numidarum, haberi merita; huic inputari victum Hannibalem, huic captum Syphacem, huic Karthaginem deletam, hunc inter duos illos Africanos tertium servatorem urbis referri: tamen cum huius nepote bellum modo in Africa gestum adeo inexpiabile, ut ne victum quidem patris memoriae donarent, quin carcerem ac triumphi spectaculum experiretur. Hanc illos omnibus regibus legem odiorum dixisse, scilicet quia ipsi tales reges habuerint, quorum etiam nominibus erubescant, aut pastores Aboriginum, aut aruspices Sabinorum, aut exules Corinthiorum, aut servos vernasque Tuscorum, aut, quod honoratissimum nomen fuit inter haec, Superbos; atque ut ipsi ferunt conditores suos lupae uberibus altos, sic omnem illum populum luporum animos inexplebiles sanguinis, atque imperii divitiarumque avidos ac ieiunos habere. Livre XXXVIII, VI |
"Ce n'était pas en effet les
fautes des rois que Rome poursuivait de son courroux, mais leur puissance
et leur dignité : telle avait toujours été sa politique à l'égard de
tous les autres rois aussi bien que de lui-même. Ainsi elle avait
persécuté Pharnace, son aïeul, qu'un tribunal de famille avait choisi
pour successeur d'Eumène à Pergame ; ainsi Eumène lui-même, dont les
flottes conduisirent pour la première fois les Romains en Asie, dont
l'armée, plus que celle de Rome, leur avait servi à vaincre
Antiochus-le-Grand, et les Gaulois en Asie, et Persée en Macédoine,
traité par eux en ennemi, s'était vu interdire l’Italie ; et, s'ils
avaient rougi de le combattre lui-même, ils avaient fait la guerre à son
fils Aristonicus. Quel prince avait mieux mérité d'eux que Masinissa,
roi des Numides ? Ils lui devaient et la défaite d'Annibal, et la prise
de Syphax, et la ruine de Carthage ; ils le comptaient, avec les deux
Scipions, pour le troisième sauveur de Rome ; et cependant ils venaient
de faire en Afrique une guerre si implacable à son petit-fils, que la
mémoire de son aïeul n'avait pu lui épargner, dans sa défaite, d'être
chargé de fers, et de servir d'ornement à leur triomphe. S'ils avaient
juré cette haine à tous les rois, c'est qu'eux-mêmes avaient eu jadis
des rois dont le nom seul leur était une ignominie ; pâtres aborigènes,
aruspices sabins, exilés de Corinthe, esclaves étrusques, ou enfin des
Superbes, le plus illustre des
noms portés par les maîtres de Rome : leurs fondateurs, eux-mêmes le
disent, avaient sucé le lait d'une louve ; c'était aussi un peuple de
loups, insatiable de sang et de pouvoir, avide et altéré de richesses.
Livre XXXVIII, VI |
Aborigines,
um, m. : les premiers habitants d'un pays, les Aborigènes |
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