Le temps des Généraux : Marius

91 - 88 : Guerre sociale

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TITE-LIVE : : Tite-Live écrivit une Histoire Romaine en 142 livres. Nous ne possédons plus que les livres I-X et XXI-XLV. Pour les autres, nous avons des résumés ou Periochae. Ces résumés sont très inégaux de développement et de précision

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Comment obtenir le droit de cité en contournant la loi.

Moverunt senatum et legationes socium nominis Latini, quae et censores et priores consules fatigaverant, tandem in senatum introductae. Summa querellarum erat, cives suos Romae censos plerosque Romam commigrasse; quod si permittatur, perpaucis lustris futurum, ut deserta oppida, deserti agri nullum militem dare possint. Fregellas quoque milia quattuor familiarum transisse ab se Samnites Paelignique querebantur, neque eo minus aut hos aut illos in dilectu militum dare. Genera autem fraudis duo mutandae viritim civitatis inducta erant. Lex sociis [ac] nominis Latini, qui stirpem ex sese domi relinquerent, dabat, ut cives Romani fierent. Ea lege male utendo alii sociis, alii populo Romano iniuriam faciebant. Nam et ne stirpem domi relinquerent, liberos suos quibuslibet Romanis in eam condicionem, ut manu mitterentur, mancipio dabant, libertinique cives essent ; et quibus stirps deesset, quam relinquerent, ut cives Romani * * fiebant. Postea his quoque imaginibus iuris spretis, promiscue sine lege, sine stirpe in civitatem Romanam per migrationem et censum transibant. haec ne postea fierent, petebant legati, et ut redire in civitates iuberent socios ; deinde ut lege cauerent, ne quis quem civitatis mutandae causa suum faceret neue alienaret; et si quis ita ciuis Romanus factus esset, <civis ne esset>. haec impetrata ab senatu.

TITE-LIVE, XLI, VIII, 6-12.

 vocabulaire

Le sénat fut touché par la délégation des alliés latins, qui avaient épuisé les censeurs et les consuls de l'année précédente. Elle fut finalement introduite devant le sénat. Leur principale plainte était que plusieurs de leurs propres citoyens s'étaient installés à Rome et étaient inclus dans le recensement romain; si on autorisait cela, dans quelques lustres les villes abandonnées ainsi que les fermes ne pourraient plus fournir aucun soldat. Les Samnites et le Paeligni se plaignaient également que 4.000 familles avaient quitté leur territoire pour Fregellae, et qu'en conséquence les uns et les autres n'avaient fourni que peu de troupes durant le recrutement. En outre, deux types de fraude avaient été utilisées pour obtenir différents changements de citoyenneté. La loi a donné aux alliés latins qui laissaient leurs enfants dans leur propre ville, le droit de devenir citoyens romains. En détournant cette loi, les uns faisaient du tort aux alliés, les autres aux citoyens romains. Car pour ne pas laisser leurs enfants chez eux, ils donnaient leurs fils comme esclave à n'importe quel romain, à condition qu'ils soient affranchis, et deviennent des citoyens ; et ceux qui n’avaient pas d'enfants, en adoptaient, pour devenir citoyens romains. Ensuite, méprisant toute forme de légalité, sans se soucier de la loi, et sans enfants, ils sont arrivés à la citoyenneté romaine par migration et par inscription dans un recensement. Pour que cela ne continue plus, les délégués demandèrent au sénat qu'il ordonnât aux alliés de rentrer dans leurs villes et qu'en second lieu on votât une loi pour interdire à quelqu'un d'acquérir ou d'abandonner un fils pour changer la citoyenneté; en conclusion, si quelqu'un était devenu citoyen romain de cette façon, qu'on lui retirât sa citoyenneté. Le sénat leur accorda tout cela.


http://users.skynet.be/remacle2/corsi/cors6.htm#2.2

2.2. Les habitants des municipes italiens 

2.2.1.      Statuts des municipes italiens 

Rome ne traitait pas tous les peuples conquis de la même manière et ne leur accordait pas systématiquement le droit de cité. À l’issue de la conquête, au IIIe siècle av. J.-C., on distinguait 4 types de municipes. 

Tout d’abord, les municipes cum suffragio, (terme qui est à l’origine des municipalités actuelles) étaient des territoires bénéficiant du droit complet de citoyenneté, dont les habitants s’administraient eux-mêmes sous le contrôle des consuls. Les municipes étaient ainsi des cités conquises qui avaient accepté l’autorité de Rome.Ensuite, les municipes de droit latin étaient des territoires dont les habitants jouissaient des droits civils du citoyen et non des droits politiques. Certains de ces municipes sine suffragio étaient appelés « préfectures » car Rome y envoyait des préfets pour rendre la justice. Puis, les territoires alliés (socii), où se situaient les cités foederatae (qui ont donné leur nom au fédéralisme actuel), étaient liées à Rome par un traité (foedus) qui les réduisaient à l’état de vassales. Leurs habitants conservaient, certes, leur langue, leurs lois, leur administration, mais perdaient toute indépendance. Ils ne jouissaient ni du jus conubii ni du jus commercii reconnu par l’Etat. Ils devaient en revanche fournir à Rome des troupes et certaines prestations. Enfin, les cités déditices qui avaient signé une reddition à merci (deditio), payaient à Rome un impôt en nature ou en argent. Elles n’avaient que l’usufruit de leur sol puisque la propriété appartenait au peuple romain. Cette dernière catégorie disparut rapidement. 

            Ainsi les écarts entre Rome et les autres villes italiennes se creusèrent. Rome donna, en particulier aux cités du Latium, le droit latin qui comportait les mêmes avantages que le droit romain à l'exception du jus honorum ; les citoyens étaient alors appelés civis minuto jure (citoyens incomplets). Tandis qu'avec les autres cités Rome n'appliqua qu'une simple alliance. Ces cités étaient en fait plutôt soumises à Rome que réellement alliées, elles n'avaient pas de droits politiques et étaient sous le contrôle du Sénat où elles n'avaient aucune représentation. Après deux siècles d'union avec Rome, les villes alliées étaient présurées d'impôts et devaient fournir des soldats (Rome fournissait 273.000 hommes et les alliés 294.000). De plus, en cas de victoire, la distribution de terres et de butins était inférieure pour les alliés italiens que pour les troupes romaines. En 126 av. J.-C., le Sénat avait même interdit aux Italiens d'émigrer à Rome car ils y venaient pour le blé gratuit ou à bas prix, et en 95 av. J.-C. le Sénat avait expulsé les Italiens qui habitaient à Rome. 

Les lois des Gracques avaient rendu la situation des italiens encore plus difficile puisqu'elle réservait la distribution des terres aux seuls citoyens romains. Conscient des tensions qui en résultaient, Caius Gracchus avait proposé l'année de sa mort d'étendre la citoyenneté aux latins et le droit latin à tous les alliés.
Mais les romains par leur égoïsme politique et économique ne surent pas désamorcer le conflit latent.
Nous pouvons noter que les réformes politiques et économiques en faveur des Italiens furent toujours présentes dans le programme politique du parti populaire. Une deuxième tentative de réforme vit le jour. En effet, en 91 av. J.C. le tribun de la plèbe Marcus Livius Drusus proposa aux Sénat trois réformes fondamentales qui avaient pour but de réconcilier tous les partis:  

  • distribuer des terres aux pauvres

  • rendre le pouvoir judiciaire au Sénat

  • faire citoyen romain tous les Italiens libres.

Les deux premiers projets furent approuvés par le Sénat mais le troisième ne fut pas discuté car Drusus fut assassiné en 91 av. J.-C.  

ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ac
, conj. : et, et aussi
ager, agri
, m. : la terre, le territoire, le champ
alieno, as, are
: aliéner; éloigner, rendre étranger (alienatus,a, um : hostile, ennemi)
alius, a, ud
: autre, un autre
aut
, conj. : ou, ou bien
autem
, conj. : or, cependant, quant à -
caveo, es, ere, cavi, cautum
: faire attention, veiller à ce que (cautus, a, um : sûr, en sécurité, défiant, circonspect)
causa, ae
, f. : la cause, le motif; l'affaire judiciaire, le procès; + Gén. : pour
censeo, es, ere, censui, censum
: tr. - 1 - recenser, faire le dénombrement des citoyens et l'évaluation des biens. - 2 - déclarer sa fortune au censeur. - 3 - évaluer, compter, tenir compte, apprécier, estimer, taxer (ordin. au passif). - 4 - juger, être d’avis, penser, estimer, croire. - 5 - conseiller, donner son avis sur, proposer. - 6 - décider, ordonner, décréter.
censor, oris
, m. : le censeur
census, us
, m. : le cens, le recensement, la fortune
civis, is
, m. : le citoyen
civitas, atis
, f. : la cité, l'état
commigro, as, are
: venir s'établir, déménager
condicio, onis
, f. : la condition
consul, is
, m. : le consul
deinde
, adv. : ensuite
desero, is, ere, ui, desertum
: abandonner
desum, es, esse, defui
: manquer
dilectus, us
, m. : 1 - le choix, le triage. - 2 - la levée de troupes. - 3 - les troupes levées, les recrues.
do, das, dare, dedi, datum
: donner
domi
, adv. : à la maison
duo, ae, o
: deux
eam
, 1. accusatif féminin singulier de is, ea, id = la (pronom), ce, cette 2. 1ère pers. sing. du subjonctif présent de eo, is, ire : aller
eo
, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui... ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l'IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d'autant (eo quod = parce que)
et
, conj. : et. adv. aussi
ex
, prép. : + Abl. : hors de, de
facio, is, ere, feci, factum
: faire
familia, ae
, f. : l'ensemble des esclaves de la maison, le personnel; la troupe, l'école
fatigo, as, are
: fatiguer, épuiser, tourmenter, accabler, gronder
fio, is, fieri, factus sum
: devenir
fraus, fraudis
, f. : 1 - la mauvaise foi, la fraude, la fourberie, la ruse, la perfidie, la tromperie. - 2 - le dommage, le tort, le préjudice, la perte; le malheur. - 3 - la mauvaise action, la faute, le crime. - 4 - la déception, l'erreur (causée ou subie), l'illusion, la méprise. - 5 - le piège, les embûches, le danger.
Fregellae, arum
, f. : Frégelles (ville des Volsques)
futurus, a, um,
part. fut. de sum : devant être
genus, eris
, n. : la race, l'origine, l'espèce
hic, haec, hoc
: adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
hos
, accusatif masculin pluriel de hic, haec, hoc : ceux-ci, ceux, ...
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
imago, inis
, f. : l'imitation, l'image, le portrait d'ancêtres
impetro, as, are
: obtenir
in
, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
induco, is, ere, duxi, ductum
: 1. conduire dans 2. faire avancer 3. appliquer sur (in animum - : se résoudre, se persuader, prendre sur soi)
iniuria, ae
, f. : 1 - le procédé injuste, l'acte contraire au droit, l'injustice. - 2 - le procédé offensant, l'outrage, l'affront, l'offense, l'injure. - 3 - le tort, le préjudice, le dommage, la lésion. - 4 - la dureté (injuste), la sévérité (injuste), la rigueur (injuste). - 5 - l'objet pris injustement
introduco, is, ere, duxi, ductum
: faire entrer, introduire
is
, nominatif masculin singulier de is, ea, id : ce, cette, celui-ci, il, 2ème personne sing. de eo, is, ire : aller
ita
, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que
iubeo, es, ere, iussi, iussum
: 1. inviter à, engager à 2. ordonner
ius, iuris
, n. : le droit, la justice
Latinus, a, um
: Latin
legatio, onis
, f. la députation, l'ambassade, la fonction
legatus, i
, m. : 1 - l'envoyé, le député, l'ambassadeur. - 2 - le délégué, le commissaire, le légat. - 3 - le lieutenant (d'un général en chef); le commandant d'une légion. - 4 - le lieutenant de l'empereur, le légat de l'empereur, le gouverneur d'une province. - 5 - le légat, l'assesseur d'un préteur.
lex, legis
, f. : la loi, la (les) condition(s) d'un traité
liberi, orum,
m. pl. : les enfants (fils et filles)
libertinus, a, um
: d'affranchi
lustrum, i
, n. : I. le sacrifice expiatoire II. le bouge, la tanière III la période de cinq ans, le lustre
male
, adv. : mal, vilainement
mancipium, i
, n. : la mancipation, la propriété; l'esclave
manumitto, is, ere, misi, missum
: affranchir
migratio, ionis
, f. : la migration, le passage d'un lieu dans un autre
miles, itis
, m. : le soldat
milito, as, are
: faire son service militaire, être soldat
milia, ium
: mille
minus
, adv. : moins
moveo,es,ere, movi, motum
: mouvoir, émouvoir
muto, as, are
: 1. déplacer 2. changer, modifier 3. échanger
nam
, conj. : de fait, voyons, car
ne
, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si
neque
, adv. : et ne pas
nomen, inis
, n. : 1. le nom, la dénomination 2. le titre 3. le renom, la célébrité (nomine = par égard pour, à cause de, sous prétexte de)
nullus, a, um
: aucun
oppidum, i
, n. : l'oppidum, la ville fortifiée
Paeligni, orum
, m. : les Pélignes ou Péligniens (peuple du Samnium)
per
, prép. : + Acc. : à travers, par
permitto, is, ere, misi, missum
: permettre, lâcher entièrement, remettre, abandonner, confier
perpauci, orum
: très peu nombreux
peto, is, ere, i(v)i, itum
: 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer, demander
plerique, aeque, aque
: la plupart
populus, i
, m. : 1. le peuple - 2. f. : le peuplier
possum, potes, posse, potui
: pouvoir
postea
, adv. : ensuite
prior, oris
: d'avant, précédent
promiscue
, adv. : en commun, pêle-mêle, indistinctement, confusément.
quae
, 4 possibilités : 1. nominatif féminin singulier, nominatif féminin pluriel, nominatif ou accusatif neutres pluriels du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquae
quam
, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quattuor
, adj. num. : quatre
quem
, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nisi, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel?
querella, ae
, f. : ae, f : plainte, lamentation, chant plaintif
queror, eris, i, questus sum
: se plaindre
qui
, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quibus
, 1. datif ou ablatif pluriel du relatif 2. Idem de l'interrogatif 3. faux relatif = et eis 4. après si, nisi, ne, num = aliquibus
quibuslibet
: dat-abl. pl. de quilibet : n'importe lequel
quis
, 1. pronom interrogatif N. M. S. 2. pronom indéfini = quelqu'un 3. après si, nisi, ne, num = aliquis 4. = quibus
quod
, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
quoque
, adv. : aussi
redeo, is, ire, ii, itum
: revenir
relinquo, is, ere, reliqui, relictum
: laisser, abandonner
Roma, ae
, f. : Rome
Romanus, a, um
: Romain (Romanus, i, m. : le Romain)
Samnites, ium
, m. : les Samnites
se
, pron. réfl. : se, soi
senatus, us
, m. : le sénat
sese
, pron. : = se
si
, conj. : si
sine
, prép. : + Abl. : sans
socius, a, um
: associé, en commun, allié (socius, ii : l'associé, l'allié)
sperno, is, ere, sprevi, spretum
: dédaigner, rejeter
stirps, stirpis
, f. (m.) : la racine, la race, la descendance
sum, es, esse, fui
: être
summa, ae,
f. : l'ensemble
suus, a, um
: adj. : son; pronom : le sien, le leur
tandem
, adv. : enfin
transeo, is, ire, ii, itum
: passer, traverser
ut
, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
utor, eris, i, usus sum
: 1 - se servir de, jouir de, profiter de, recourir à. - 2 - emprunter, avoir l'usufruit de. - 3 - être en rapport avec, être en contact avec. - 4 - pratiquer, faire preuve de.
viritim
, adv. : par homme, individuellement
texte
texte
texte
texte