Le temps des Généraux : Marius

99 - 92 : Marius simple citoyen

page suivante       page précédente  retour à l'entrée du site


92


Publius Rutilius Rufus

VALERE-MAXIME : Valerius Maximus est l'auteur de Faits et dits mémorables, rédigés au début de l'époque impériale. Son ouvrage a été résumé par Iulius Paris et par Ianuarius Nepotianus.

Autres textes de Valère-Maxime  Retour à la table des matières  

Naissance : 158
Sert sous Scipion-Emilien devant Numance
Sert sous Métellus lors de la guerre contre Jugurtha (Salluste, Guerre contre Jugurtha, L, LII, LXXXVI)
Elu consul en 105
Légat de Scaevola en Asie. S’attaque aux publicani.
En 92 accusé à tort de concussion.
Se retire à Smyrne et y reste malgré la demande de Sylla.
Il y écrit sa biographie et une histoire de Rome en Grec.

P. Rutilius, uir summae innocentiae, quoniam legatus C. Muci procos. a publicanorum iniuriis Asiam defenderat, inuisus equestri ordini penes quem iudicia erant, repetundarum damnatus in exilium missus est. Periocha 70

105 : Réorganisation de l’armée

Armorum tractandorum meditatio a P. Rutilio consule, Cn. Mallii collega, militibus est tradita. Is enim, nullius ante se imperatoris exemplum secutus ex ludo Cn. Aurelii Scauri doctoribus gladiatorum arcessitis vitandi atque inferendi ictus subtiliorem rationem legionibus ingeneravit virtutemque arti et rursus artem virtuti miscuit, ut illa impetu huius fortior, haec illius scientia cautior fieret.

Valère-Maxime, II, III, 2

92 : Accusation de concussion

P. autem Rutilii verba prius an facta aestimem nescio; nam utrisque aeque admirabile inest robur. Cum amici cuiusdam iniustae rogationi resisteret, atque is per summam indignationem dixisset: "Quid ergo mihi opus est amicitia tua, si quod rogo non facis ?" respondit: "Immo quid mihi tua, si propter te aliquid inhoneste facturus sum?" Huic voci consentanea illa opera, quod magis ordinum dissensione quam ulla culpa sua reus factus nec obsoletam vestem induit nec insignia senatoris deposuit nec supplices ad genua iudicum manus tetendit nec dixit quidquam splendore praeteritorum annorum humilius; effecitque ut periculum non impedimentum gravitatis eius esset, sed experimentum. Atque etiam, cum ei reditum in patriam Sullana victoria praestaret, in exsilio, ne quid adversus leges faceret, remansit. Quapropter Felicis cognomen iustius quis moribus gravissimi viri quam impotentis armis assignaverit; quod quidem Sulla rapuit, Rutilius meruit. 

VALÈRE-MAXIME, VI, IV, 4.

Quid damnatione, quid exsilio miserius ? Atqui P. Rutilio conspiratione publicanorum perculso auctoritatem adimere non valuerunt: cui Asiam petent; omnes provinciae illius civitates legatos secessum ei offerentes obviam miserunt. Exsulare aliquis hoc an triumphare justius dixerit?

VALÈRE-MAXIME, II, X, 5

 vocabulaire

105 : Réorganisation de l’armée

La réflexion sur le maniement des armes fut enseignée aux soldats sous le consulat de P. Rutilius, collègue de Cn. Mallius. Sans suivre l'exemple d'aucun général, il fit venir de l'école de gladiateurs de Cn. Aurelius Scaurus des maîtres et produisit dans nos légions ume méthode plus subtile d'éviter et de donner des coups. Il combina ainsi le courage et l'art militaire et l'art militaire de manière à ce que le courage par sa fougue rende le soldat plus fort et que l'art par sa science le rende plus prudent. (An de R. 648.)

Valère-Maxime, II, III, 2

92 : accusation de concussion

Je ne sais pas si je dois estimer plus les paroles ou les actes de Publius Rutilius. Il y a dans les unes et les autres une vigueur admirable. Il s'opposait à une demande injuste d'un ami. Celui-ci lui dit au sommet de l'indignation : "Pourquoi avoir besoin de ton amitié, si tu ne fais pas ce que je te demande?" Il répondit : "Pourquoi avoir besoin de la tienne, si je dois faire pour toi une chose malhonnête?" Sa vie fut en accord avec ses paroles. Il fut accusé plus par dispute entre classes que pour une faute personnelle. Il ne revêtit pas un habit négligé, il ne mit pas de coté les marques distinctives du sénateur, il ne tendit pas des mains suppliantes sur les genoux des juges et ne dit rien d'indigne sur la magnificence des années passées. Il fit en sorte que le danger ne fut pas un obstacle à sa dignité mais une simple épreuve. Même quand la victoire de Sylla lui fournit le prétexte de rentrer dans sa patrie, il resta en exil pour ne rien faire contre les lois. C'est pourquoi le surnom d'Heureux aurait mieux valu à cet homme remarquable plutôt qu'à ce déchaîné de Sylla : ce que Sylla avait volé, Rutilius l'avait mérité. (An de R. 660.)

VALÈRE-MAXIME, VI, IV, 4.

Quoi de plus malheureux qu'une condamnation et que l'exil? Et pourtant si P. Rutilius fut condamné par une conspiration de fermiers d'impôts, ceux-ci n'arrivèrent pas à lui enlever son prestige. Il partit en exil en Asie : toutes les cotés ceette province envoyèrent des ambassades à sa rencontre pour lui offrir une retraite. Est-ce un exil ou mieux un triomphe? pour lui offrir un asile. Est-ce bien là un exil? vaudrait-il pas mieux dire un triomphe ? (An de R. 660.) 

Valère-Maxime, II, X, 5

 

 

CHRONOLOGIE

99
Retour de Métellus, le calme est à peu près revenu dans la ville.
Consuls : M. Antonius (l'orateur), A.Postumius Albinus (le grand-père d'Antoine), il était, écrit Cicéron, l'équivalent latin de Démosthène.
(vers) : naissance de Lucrèce (99-55) le futur poète qui sera l'auteur du "rerum natura" "Sur la nature" où il exposera la doctrine d'Epicure - physique matérialiste rendant compte de tous les phénomènes dont les hommes s'effraient et qu'ils attribuent à des divinités. Pour Lucrèce la mort est considérée comme une libération des atomes en vue de nouvelles associations; l'au-delà pour les épicuriens est vu comme un mythe.
98

Marius
se fait donner une ambassade en Orient "missio libera".C'est l'occasion pour lui de faire sa première rencontre avec Mithridate
Consuls : Q.Caecilius Metellus Nepos et T. Didius
97

P. Cornelius Sylla
, préteur, se distingue aux yeux des Romains par la munificence de ses jeux donnés en l'honneur d'Apollon.
Consuls : Cn.Cornelius Lentulus et P. Licinius Crassus
96

Consuls : C.Cassius Longinus et Domitius .Aenobarbus
Prêteur (frère du précédent)
Ptolémée
, roi de Cyrène, lègue son royaume aux Romains
L'Asmodéen Alexandre Jannée s'empare de Gaza après un siège d'un an et massacre une partie de la population.
95

Consuls : L. Licinius Crassus et Q .Mucius Scaevola
Début de la carrière d'Hortensius.
94

Consuls : D. Aenobarbus embrasse le parti de Sylla et C. Caelius Caldus
93

Le poète Archias s'attache aux Licinii Lucilli qui le font inscrire comme citoyen de la ville d'Héraclée en Lucanie (Policoro sur le Golfe de Tarente)
Consuls :C.Valerius Flaccus et M.Herennius.
Royaume de Jérusalem:de 93 à 88 sous l'Asmonéen (ou Hasmonéen), Alexandre Jannée, révoltes et massacres se succèdent (environ 50 000 morts).
92

Domitius Aenobarbus
censeur en même temps que Licinius Crassus Domitius (violents démêlés)
Consuls : C. Claudius Pulcher et M. Perpenna
Condamnation de P. Rutilius Rufus

Et Marius?

http://www.cliohist.net/framesmic.php3?orig=http://www.cliohist.net/antique/rome/repub/cours/chap7.html

On attendait à Rome, voir Marius se présenter à la censure, couronnement normal d'une carrière exceptionnelle. Mais Marius n'a pu s'opposer au retour de Q. Caecilius Metellus, et il part avec sa femme et son enfant pour un voyage en Orient (Délos, Mithridate au Pont). A son retour, il fait un rapport au sénat sur la situation en Asie. Après cela, il vit à Rome en simple particulier, usant de son prestige uniquement pour favoriser ses amis, permettre l'ascension à la citoyenneté romaine à des soldats italiens ou leur inscription au rang équestre.
Mais ces mesures libérales sont remises en cause par la loi de 95, la Lex Licinia Mucia, par ceux-là même qui en 91 appuieront la proposition de loi d'un tribun de la plèbe Marcus Lipius Drusus qui voulait accueillir en masse les Italiens dans la citoyenneté romaine. Cette loi sera à l'origine de la guerre sociale.
Marius intervient plus en témoin en faveur d'amis accusés par la nobillitas.

Rutilius et Saevola

DIODORE (extraits)

Le peuple romain qui s’était fait et qui avait suivi jusqu’alors les lois les plus sages, s’acquit par cette voie l’empire le plus grand et le plus célèbre qui ait jamais été. Mais dans la suite la soumission même et l’obéissance de tant de nations, lui ayant procuré une longue paix, il passa de son ancienne discipline à des moeurs déréglées et corrompues. La jeunesse que la guerre n’occupait plus, et qui avait de quoi satisfaire tous ses désirs, commença à préférer la dépense à la sobriété, le luxe à la modération, et les plaisirs aux travaux de la guerre. On en vint à mesurer le bonheur de la vie, non à l’assemblage des vertus, mais par l’abondance des voluptés. Là commencèrent les repas somptueux et la recherche des parfums exquis, des ameublements superbes, des ouvrages d’or, d’argent et d’ivoire, où l’art surpassait la matière. Les vins ordinaires furent abandonnés : on ne les voulait que de Falerne, de Chio ou d’autres cantons en petit nombre ; les poissons mêmes et les autres mets devaient être exquis et rares. Les jeunes gens ne voulaient paraître en public qu’avec des habits de laines fines et transparentes comme les robes de femmes. Tous ces indices ou tous ces accompagnements de luxure et de volupté étant recherchés par tout le monde avec un empressement égal, le prix en était monté très haut. La cruche de vin de Falerne allait à cent deniers, une jatte de saumure de la mer du Pont se vendait quatre cents. Un excellent cuisinier coûtait quatre talents.
Les enfants servant à table, quand ils étaient beaux et bien faits, allaient à des sommes exorbitantes.

Cependant pour remédier à ces excès, quelques préfets des provinces se trouvant dans une place exposée à la vue de tout le monde, se proposèrent de ramener par leur exemple à la sagesse et à la vertu des nations si corrompues.

Q. Mucius Scaevola se distingua entre tous les autres dans un projet si louable. Car ayant été désigné et envoyé proconsul en Asie, il choisit pour son lieutenant le plus fidèle de ses amis P. Rutilius, qu’il consulta toujours dans l’administration des affaires de sa province, et dans tous les jugements qu’il y rendit. Il se fit d’ailleurs une loi de ne tirer que de ses propres revenus, toute la dépense qu’il ferait pour lui et pour toute sa suite ; ce qui l’obligea à vivre dans une grande frugalité : et suivant d’ailleurs les lois de l’équité la plus parfaite, il délivra sa province des calamités dont elle était accablée. Car les proconsuls d’Asie ses prédécesseurs, qui s’entendaient avec les publicains, entre les mains desquels les jugements étaient alors à Rome, avaient rempli la province d’Asie de toute espèce de brigandage et de crimes.

L. Scaevola prononçant toujours des jugements équitables, délivra sa province non seulement des entreprises des calomniateurs, mais aussi des recherches et des vexations des publicains. Car rendant exactement justice à tous ceux à qui ces derniers avaient fait tort, c’étaient ordinairement les publicains qu’il condamnait à tous les frais, et il ne leur épargnait pas même les jugements de mort, quand ils tombaient dans ce cas. Un certain d’entr’eux et même le plus considérable qui avait traité avec son maître de sa liberté, fut saisi par l’ordre de Scaevola et mis en croix avant que de l’avoir obtenue.

Le même Scaevola après avoir condamné les publicains coupables les livrait à ceux qu’ils avaient offensés. Ainsi ces mêmes hommes qui peu auparavant exerçaient toutes sortes de violences et d’injustices, se voyaient alors menés souvent eux-mêmes devant les juges. Mais d’ailleurs comme Scaevola faisait toujours de son propre fonds les frais de ses routes ou de ses entrées dans les villes étrangères, il procura bientôt aux Romains l’affection de tous les alliés.

L. Asellius dont le père avait été questeur envoyé dans la Sicile comme préteur, trouva cette province ravagée, ou par la guerre des esclaves, ou par les magistrats précédents. Mais il la remit bientôt dans son ancienne splendeur, par les sages règlements qu’il lui donna. Car prenant pour second, à l’exemple de Scaevola, le meilleur de ses amis C. Sempronius Longus, il admit aussi dans tous ses conseils Publius qui demeurait à Syracuse et l’un des plus illustres d’entre les chevaliers romains. Celui-ci joignait à de grands biens de fortune de grandes vertus de l’âme. Les temples des dieux qu’il a réparés, les dons qu’il a faits et les sacrifices qu’il a établis sont un témoignage de sa piété et l’on peut donner pour preuve de sa tempérance la santé parfaite et l’usage de ses sens qu’il a conservé toujours égal jusqu’à la fin de ses jours. Savant lui-même, il faisait de grands biens à tous ceux qui se distinguaient dans les sciences ou dans l’exercice des beaux-arts. Asellius se faisant donc assister dans tous les jugements qu’il portait, des deux hommes que nous venons de nommer, Sempronius et Publius, s’appliqua sans relâche à remettre la Sicile dans l’état heureux où elle s’était vue dans ses premiers temps.

Asellius toujours attentif à l’utilité publique, entreprit de bannir du barreau la calomnie et sa principale attention fut de soutenir les gens sans appui. Ainsi au lieu que les préteurs qui l’avaient précédé, donnaient des tuteurs aux veuves et aux orphelins délaissés, il se chargea lui-même de leur tutelle et réglant toutes leurs affaires avec toute l’attention dont il était capable, il les garantit de l’oppression à laquelle ils étaient exposés. En un mot ayant veillé pendant le cours de sa magistrature à réprimer les malfaiteurs publics ou particuliers, il rendit à la Sicile son ancienne félicité.

 

http://www.ualberta.ca/~csmackay/CLASS_366/Drusus.html

Après la mort de Saturninus, la première moitié des années 90 fut un moment de calme relatif à l’intérieur. La principale note discordante eut lieu pendant le consulat de L. Licinius Crasssus (le grand orateur, l'homme qui a obtenu la condamnation de C. Papirius Carbo en 120 et qui a fondé Narbo Martius en 118) et Q. Mucius Scaevola (fils de P. Scaevola consul en 133). Comme consuls en 95 ils font passer une loi (lex Licinia et Minucia) qui établit une quaestio dont le but était d’enlever la citoyenneté romaine aux latins et aux alliés qui avaient usurpé le statut romain et de les remettre dans statut original. Bien que cette loi soit complètement irréprochable d'un point de vue purement légal, elle eut des conséquences politiques désastreuses. En effet beaucoup de non-Romains désiraient devenir des citoyens et en avaient apparemment obtenu l’autorisation. Il était maintenant clair pour les habitants non-Romains de l'Italie que le Sénat de Rome était complètement réticent ou incapable d’étendre la citoyenneté à l’Italie. Il y eut une dernière tentative de la part d'un politicien romain d’étendre la citoyenneté et son échec mena à une révolte importante des alliés contre Rome. Cette dernière tentative faisait partie d'un effort important pour reformer les nombreuses anomalies perçues dans l'état et était fondée sur la conviction de P. Rutilius Rufus en 92.

P. Rutilius Rufus

Les impôts perçus par le peuple romain dans la province de l'Asie étaient collectés par les publicani (fermiers d’impôt). Des chevaliers romains constituèrent des compagnies pour permettre à Rome sous le couvert de la lex Sempronia de Gaius Gracchus de collecter les impôts. Bien que théoriquement les gouverneurs romains de l'Asie dussent protéger les indigènes, dans la pratique il leur était plus facile de coopérer avec les publicani pour les opprimer (et naturellement ces mêmes equites [ ou leurs amis ] fournissaient les jurys pour les tribunaux de concussion à Rome). Dans les années 90 il devint évident que les demandes excessives des publicani engendraient du désordre dans la province. Q. Mucius Scaevola fut envoyé pour faire le ménage. Scaevola devint alors le modèle du gouverneur honnête. (quand Cicéron gouverna la Cilicie il modela manifestement son comportement sur celui de Scaevola.) Scaevola s’attaqua aux pratiques des publicani.  

Il y a désaccord sur l’année du gouvernement de Scaevola en l’Asie. On prétend qu’il a reçu une province à la fin de son consulat de 95 . Mais il est probable qu’il ait vraisemblablement servi en Asie comme préteur en 98. En effet à cette époque normalement les consuls n’étaient pas nommés proconsuls à moins d’avoir déjà obtenu un commandement provincial (c'est-à-dire que ceux qui étaient restés à Rome pendant leur consulat n'étaient pas en règle générale prorogés). Mais son célèbre légat (voir ci-dessous) était lui-même consul en 105. Il est très peu probable qu'un ancien consul ait servi de légat à un préteur (sa dignité ne le permettait pas). Mais si le gouvernement de Scaevola sur l'Asie date de 98 ou de 97, il est difficile de voir pourquoi qu’il fallut attendre 92 pour qu’une action judiciaire soit lancée. En conclusion, alors qu'il est vrai que l'Asie normalement était une province prétorienne (gouvernée par un préteur), la nomination de Scaevola était extraordinaire (il appartenait à une famille connue pour ses capacités juridiques et pour son honnêteté. On l’a choisi particulièrement pour remettre de l’ordre). Finalement, il est plus que probable que Scaevola reçut une province quand il était préteur en 98 et qu’il gouverna l’Asie comme proconsul en 94.  Scaevola ne resta en Asie que 9 mois. Il fut aidé par P. Rutilius Rufus cos 105 (comme consul Rufus avait levé l'armée que Marius allait mener contre les Germains). Quand Scaevola revint à Rome, il laissa Rufus comme legatus pro praetore (quand un gouverneur meurt ou quitte une province, un subalterne assume l'imperium prétorien jusque l’arrivée d’un successeur. Le délégué subalterne de cette façon pouvait être l’ancien questeur du gouverneur ou un légat et recevait la désignation de pro praetore [ "à la place du préteur" ].)  Comme legatus pro praetore Rufus était couvert par la lex de pecuniis repetundis (loi de concussion) qui normalement couvre seulement les magistrats élus. En 92 les equites en colère s’attaquent à lui plutôt qu’à Scaevola devant le tribunal pour concussion. Une pratique normale devant un tribunal romain c'était pour les accusés de pleurer et de demander l’indulgence : Rufus, qui n'était absolument pas coupable, refusa cette façon de faire. En effet, il était adepte du stoïcisme et son modèle était Socrate qui fut accusé en 399 (du moins selon Platon). Les jurés condamnèrent Rufus. Il partit en exil à Smyrne, une ville d’Asie, la province qu'il était supposé avoir dépouillée. Il s’ensuivit une indignation contre le comportement des jurés. Il était évident que les membres de l’ordre équestre abusaient de leur pouvoir en condamnant un gouverneur honnête qui s'était opposé aux chevaliers fermiers d’impôt et qui avait essayé de limiter leurs abus. C'est cet événement qui fut plus tard "re-lu" dans l'histoire, quand on accusa Gaius Gracchus d’avoir eu cette intention dès le début. Il fallut 30 ans aux chevaliers pour abuser de leur pouvoir à ce point.

 

a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de
adimo, is, ere, emi, emptum : ôter, enlever
admirabilis, e : admirable
adversus, a, um : contraire (prép. + acc. = contre)
aeque, inv. : également
aestimo, as, are : estimer, juger
aliquis, a, id : quelqu'un, quelque chose
amicitia, ae, f. : l'amitié
amicus, a, um : ami (amicus, i, m. : l'ami)
an, conj. : est-ce que, si (int. ind.), ou (int. double)
annus, i
, m. : l'année
ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant
arcesso, is, ere, iui, itum :1. faire venir, mander (arcessitus, a, um : cherché, peu naturel) 2. citer en justice, accuser
arma, orum, n. : les armes
ars, artis, f. : 1. le talent, l'habileté 2. le métier, la profession 3. la connaissance technique, l'art
Asia, ae, f. : Asie
assigno, as, are : assigner, attribuer
atque, conj. : et, et aussi
atqui, inv., et pourtant, eh bien
auctoritas, atis, f. : l'avis, le prestige, l'autorité
Aurelius, i, m. : Aurelius
autem, conj. : or, cependant, quant à -
cautior, ioris : comparatif de cautus, a, um : prudent
civitas, atis, f. : la cité, l'état
Cn, inv. : abréviation de Cnaeus
cognomen, inis, n. : le surnom, le cognomen (partie du nom qui suit le gentilice)
collega, ae, m. : le collègue
consentaneus, a, um : d'accord avec, conforme à, conséquent avec
conspiratio, ionis, f. : 1. l'accord, l'union 2. la conspiration, le complot
consul, is, m. : le consul
cui, 4 possibilités : 1. datif singulier du pronom relatif : à qui, pour qui 2. datif singulier de l'interrogatif : à qui? à quel? 3. faux relatif = et ei 4. après si, nisi, ne num = alicui
culpa, ae, f. : la faute
cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que
damnatio, ionis, f. : la condamnation
depono, is, ere, posui, positum : déposer, abandonner
dico, is, ere, dixi, dictum : dire, appeler
dissensio, ionis, f. : la divergence, le désaccord, la dissension
doctor, oris, m. : le maître
efficio, is, ere, effeci, effectum : 1.achever, produire, réaliser 2. - ut : faire en sorte que
ego, mei : je
ei, DAT. SING ou NOM. M. PL. de is,ea,id : lui, à celui-ci, ce,...
eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle
enim, conj. : car, en effet
ergo, conj. : donc
et, conj. : et. adv. aussi
etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus
ex, prép. : + Abl. : hors de, de
exemplum, i, n. : l'exemple
experimentum, i, n. : la preuve, l'essai, l'épreuve
exsilium, ii; n. : l'exil
exsulo, as, are : être exilé
facio, is, ere, feci, factum : faire
factum, i, n. : le fait, l'action, le travail, l'ouvrage
felix, icis: heureux
fio, is, fieri, factus sum : devenir
fortior, oris : comparatif de fortis, e : courageux
genu, : le genou
gladiator, oris, m. : le gladiateur
gravissimus, a, um : superlatif de gravis, e : lourd
gravitas, atis, f. : la pesanteur, la sévérité, la dignité, la majesté, la maladie
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
hic, adv. : ici
humilius, adv. : comparatif neutre ou adverbial de humilis, e : humble, de basse naissance
ictus, us, m. : le coup, le choc
ille, illa, illud
: adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
immo, inv. : pas du tout, non, au contraire
impedimentum, i, n. : l'empêchement, l'obstacle ; au pl. : les bagages
imperator, oris, m. : le général, l'empereur
impetus, us, m. : le mouvement en avant, l'élan, l'assaut
impotens, entis
: 1. impuissant, faible 2. incapable, irresponsable 3. immodéré, déchaîné, emporté
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
indignatio, ionis, f. : l'indignation
induo, is, ere, dui, dutum : revêtir, couvrir
infero, es, ferre, tuli, illatum
: porter dans, servir
ingenero, as, are : faire naître dans, créer, produire, enfanter
inhonestus, a, um : sans honneur, déshonnête, honteux; laid, repoussant
iniustus, a, um : injuste
insignis, e : remarquable, extraordinaire (insigne, is, n. : la marque, le signe, l'insigne, la décoration)
insum, es, esse : être dans
is, NOM M SING de is,ea,id : ce, cette, celui-ci, il
is, ea, id : ce, celui-ci
iudex, icis, m. : le juge
iustius, adv. : du comparatif de iustus, a, um : juste
legatus, i, m. : le légat, l'envoyé, l'ambassadeur
legio, onis, f. : la légion
lex, legis
, f. : la loi, la (les) condition(s) d'un traité
ludus, i,
m. : le jeu, l'école, la troupe de gladiateurs
magis, adv. : plus
Mallius, i, m. : Mallius
manus, us, f. : la main, la petite troupe
meditatio, ionis, f. : 1. la préparation 2. la réflexion, la méditation
mereo, es, ere, rui, ritum (mereri, eor, itus sum
) : mériter, gagner; merere ou mereri (stipendia) : toucher la solde militaire, faire son service militaire
miles, itis
, m. : le soldat
misceo, es, ere, ui, mixtum
: mélanger
miser, a, um : malheureux
mitto, is, ere, misi, missum
: I. 1. envoyer 2. dédier 3. émettre 4. jeter, lancer II. laisser aller, congédier
mos, moris, m. : sing. : la coutume ; pl. : les moeurs
nam, conj. : de fait, voyons, car
ne, 1. adv. : ... quidem : pas même, ne (défense) ; 2. conj. + subj. : que (verbes de crainte et d'empêchement), pour que ne pas, de ne pas (verbes de volonté) 3. adv. d'affirmation : assurément 4. interrogatif : est-ce que, si
nec, adv. : et...ne...pas
nescio, is, ire, ivi, itum : ignorer
non, neg. : ne...pas
nullus, a, um : aucun
obsoletus, a, um : négligé, usé, délabré, vulgaire
obviam, adv. : sur le chemin, en route
offero, fers, ferre, obtuli, oblatum : offrir, donner
omnis, e
: tout
opus, operis
, n. : le travail (opus est mihi = j'ai besoin)
ordo, inis, m. : le rang, l'ordre, la file (de soldats), la centurie
P, abréviation de Publius
patria, ae, f. : la patrie
per, prép. : + Acc. : à travers, par
percello, is, ere, culi, culsum : renverser, culbuter
periculum, i, n. : 1. l'essai, l'expérience 2. le danger, le péril
peto, is, ere, i(v)i, itum : 1. chercher à atteindre, attaquer, 2. chercher à obtenir, rechercher, briguer, demander
praesto, as, are : l'emporter sur, être garant, fournir (praestat : imp. : il vaut mieux) - ut : faire en sorte que
praeteritus, a, um : écoulé, passé
prius, inv. : avant, auparavant ; ... quam : avant que
propter, prép + acc. : à cause de, à côté
provincia, ae, f. : la province
publicanus, i, m. : le publicain, le fermier d'impôt
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quapropter, rel. : pour le/laquelle ; adv. : c'est pourquoi
quid, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid
quidam, quaedam, quoddam/quiddam : un certain, quelqu'un, quelque chose
quidem, adv. : certes (ne-) ne pas même
quis, 1. pronom interrogatif N. M. S. 2. pronom indéfini = quelqu'un 3. après si, nisi, ne, num = aliquis 4. = quibus
quisquam, quaequam, quidquam ou quic- : quelque, quelqu'un, quelque chose
quod, 1. pronom relatif nom. ou acc. neutre singulier : qui, que 2. faux relatif = et id 3. conjonction : parce que, le fait que 4. après si, nisi, ne, num = aliquod = quelque chose 5. pronom interrogatif nom. ou acc. neutre sing. = quel?
rapio, is, ere, rapui, raptum : 1. emporter 2. ravir, voler, piller 3. se saisir vivement de
ratio, onis, f. : la raison, le raisonnement, le compte
reditus, us, m. : le retour
remaneo, es, ere, mansi, mansum : rester
resisto, is, ere, stiti : demeurer, résister à, s'arrêter
respondeo, es, ere, di, sum : répondre
reus, i, m. : l'accusé
robur, oris, n. :1. le rouvre 2. le bois de chêne 3. la dureté, la solidité 4. la vigueur, l'élite
rogatio, ionis, f. : 1. la demande 2. la proposition de loi 3. la prière
rogo, as, are : demander
rursus, inv. : de nouveau, au contraire
Rutilius, i, m. : Rutilius
Scaurus, i, m. : Scaurus
scientia, ae, f. : la connaissance
se, pron. réfl. : se, soi
secessus, us, m. : la séparation, la retraite
sed, conj. : mais
senator, oris, m. : le sénateur
sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage
si, conj. : si
splendor, oris, m. : l'éclat, le brillant; la splendeur, la magnificence
subtilior, oris : comparatif de subtilis, e : fin, menu, délicat
Sulla, ae
, m. : Sylla
Sullanus, a, um : de Sylla
sum, es, esse, fui : être
summus, a, um : superlatif de magnus. très grand, extrême
supplex, plicis : suppliant
suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur
tendo, is, ere, tetendi, tensum : tendre
tracto, as, are : toucher; manier, prendre soin, ; se comporter
trado, is, ere, didi, ditum : 1. transmettre, remettre 2. livrer 3. enseigner
triumpho, as, are : 1. obtenir les honneurs du triomphe 2. triompher, remporter un triomphe
tu, tui
: tu, te, toi
tuus, a, um
: ton
ullus, a, um : un seul ; remplace nullus dans une tournure négative
ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
uterque, utraque, utrumque : chacun des deux
valeo, es, ere, ui, itum : avoir de la valeur, être fort
verbum, i, n. 1. le mot, le terme, l'expression 2. la parole 3. les mots, la forme
vestis, is, f. : le vêtement
victoria, ae, f. : la victoire
vir, viri, m. : l'homme, le mari
virtus, utis, f. : le courage, l'honnêteté
vito, as, are : éviter
vox, vocis, f. : 1. la voix 2. le son de la voix 3. l'accent 4. le son 5. , la parole, le mot
texte
texte
texte
texte