Caius
Gracchus |
PERIOCHAE : Tite-Live écrivit une Histoire Romaine en 142 livres. Nous ne possédons plus que les livres I-X et XXI-XLV. Pour les autres, nous avons des résumés ou Periochae. Ces résumés sont très inégaux de développement et de précision. |
146 | DESTRUCTION DE CARTHAGE | SCIPION EMILIEN |
142 | DEBUT DE LA GUERRE CONTRE NUMANCE | TIBERIUS
GRACCHUS JUGURTHA |
137 | DEFAITE
DE MANCINUS EN ESPAGNE INTERVENTION DE TIBERIUS GRACCHUS |
MANCINUS TIBERIUS GRACCHUS |
135 | GUERRE SERVILE EN SICILE | + sud de l'Italie |
133 | PRISE DE
NUMANCE TIBERIUS TRIBUN DE LA PLEBE LEX SEMPRONIA MORT DE TIBERIUS GRACCHUS |
SCIPION NASICA BLOSSIOS DE CUMES |
129 | MORT DE SCIPION EMILIEN | METELLUS MACEDONICUS |
126 | CAIUS QUESTEUR EN SARDAIGNE | CAIUS GRACCHUS |
123 | REFORMES
DE CAIUS TRIBUN DE LA PLEBE COLONIE DE CARTHAGE |
CAIUS
GRACCHUS FULVIUS |
122 | TRIBUN DE LA PLEBE (2) | CAIUS
GRACCHUS OPIMIUS |
121 | MORT DE CAIUS | CAIUS
GRACCHUS OPIMIUS |
Première partie de la vie de Caius |
Appien,
guerres civiles I. APPIEN d'Alexandrie (né sous Trajan, mort après 160 P.C.N.) qui devint "procurateur" dans l'administration impériale sous Antonin, a écrit une histoire romaine en divisant son oeuvre en fonction des guerres. Il a intercalé cinq livres de Guerres civiles (des Gracques à Auguste). Pendant que le peuple se décourageait, Caius Gracchus, le plus jeune frère de l'auteur de la loi agraire, l'un des triumvirs chargés de son exécution, après s'être longtemps tenu à l'écart depuis la catastrophe de son frère Tiberius, se mit sur les rangs pour le tribunat ; et quoique les sénateurs parussent mépriser ses prétentions, il fut élu de la manière la plus brillante. Aussitôt il se mit à tendre des pièges au sénat. Il fit décréter que chaque plébéien de la classe des pauvres recevrait, par mois, aux frais du trésor public, une mesure de froment, genre de libéralité jusqu'alors sans exemple ; et cet acte de son administration, dans lequel il fut secondé par Fulvius Flaccus, échauffa en sa faveur l'affection du peuple : en conséquence, il fut élu tribun une seconde fois ; car on avait déjà fait une loi portant que si l'un des tribuns avait besoin d'être réélu pour accomplir ce qu'il avait promis d'exécuter, dans l'intérêt des plébéiens, le peuple pourrait lui donner la préférence sur tous les autres concurrents. XXII. Caius Gracchus fut donc élu une seconde fois
tribun. Sûr de l'affection des plébéiens qu'il s'était attachés par
des bienfaits, il travailla à se concilier ce qu'on appelait l'ordre des
chevaliers, classe de citoyens d'un rang et d'une dignité intermédiaire
entre les sénateurs et les plébéiens. XXIII. Cependant Gracchus fit tracer de grandes routes en Italie et mit ainsi dans ses intérêts des multitudes d'ouvriers et de travailleurs de tout genre, prêts à faire tout ce qu'il voudrait. Il voulut faire décréter l'établissement de plusieurs colonies, faire admettre les Latins aux mêmes droits politiques que les citoyens de Rome, sans que le sénat pût décemment refuser cette prérogative à des citoyens qui avaient pour eux les liens de consanguinité. Ceux des autres alliés qui n'avaient pas le droit de suffrage dans les élections aux magistratures, il songeait à leur faire accorder pour l'avenir, dans la vue d'augmenter par là le nombre de ses propres auxiliaires en faveur des lois qu'il présenterait. Cette dernière mesure excita particulièrement la sollicitude du sénat. Il ordonna aux consuls de faire une proclamation pour empêcher qu'aucun de ceux qui n'avaient pas le droit de suffrage ne se rendit à Rome ; et pour leur défendre même de s'en approcher en deçà de quarante stades, les jours de comices qui auraient lieu sur les projets de loi en question. D'un autre côté, il détermina Livus Drusus, l'un des tribuns, à se déclarer contre les projets de loi de Gracchus, sans en rendre d'ailleurs aucune raison au peuple ; car, en pareil cas, le tribun qui émettait son veto pouvait, d'après la loi, se dispenser de rien dire. On suggéra au même tribun de proposer l'établissement de douze nouvelles colonies, afin de se concilier le peuple avec d'autant plus de succès : et, en effet, le peuple reçut cette dernière proposition avec tant de joie, qu'il ne prit plus aucun intérêt aux projets de loi de Gracchus. XXIV. Caius déchu de sa popularité s'embarqua pour la Libye avec Fulvius Flaccus, qui, après son consulat, lui avait été donné à cet effet pour collègue. La réputation de fertilité de cette contrée lui avait fait assigner une colonie ; et on les avait chargés l'un et l'autre d'aller organiser cet établissement, tout exprès pour les éloigner de Rome pendant quelque temps, et afin que leur absence, apaisant la fermentation populaire, le sénat eût quelque relâche. Gracchus et Fulvius tracèrent l'enceinte de la ville destinée à la colonie sur le même terrain où était autrefois Carthage. Ils n'eurent aucun égard à ce que Scipion, lorsqu'il avait ruiné cette dernière cité, avait condamné son sol à ne plus servir que de pâturage. Ils la disposèrent pour six mille colons, au lieu du nombre inférieur réglé par la loi, afin de se concilier le peuple d'autant. De retour à Rome, ils composèrent leur six mille hommes de citoyens romains de toutes les parties de l'Italie. Cependant les commissaires qui avaient été chargés dans la Libye de continuer la circonscription de la ville, ayant donné pour nouvelle que des loups avaient arraché et dispersé les bornes plantées par Gracchus et par Fulvius, les augures consultés répondirent qu'une colonie ne pouvait être fondée dans cette contrée. En conséquence, le sénat convoqua une assemblée du peuple, pour y proposer une loi tendant à abroger celle qui avait déterminé l'établissement de cette colonie. Gracchus et Fulvius, que cet événement faisait déchoir de leurs fonctions, semblables à des énergumènes, répandirent que ce que le sénat avait annoncé du ravage des loups n'était qu'un mensonge. Les plus audacieux des plébéiens se mirent de leur parti ; et, armés de petits glaives, ils se rendirent dans le Capitole, où l'on devait s'assembler pour prononcer sur le sort de la colonie. XXV. Les plébéiens y étaient déjà réunis, et Fulvius
commençait à leur adresser la parole, lorsque Gracchus arriva au
Capitole, accompagné de ses partisans en armes. Un des siens l'ayant
engagé à ne pas entrer comme pour seconder d'autres vues, il n'entra pas
en effet dans le lieu de l'assemblée, et il se mit à se promener sous le
portique, en attendant les événements. APPIEN, Histoire des guerres civiles de la république romaine, Livre premier, XXV-XXVI, traduction Combes-Dounous, imprimerie des frères Mame, 1808. Plutarque, vies parallèles 22. CAIUS Gracchus au début par crainte des ennemis de son frère ou parce qu’il désirait les rendre plus odieux au peuple, s’absenta des assemblées publiques et vécut tranquillement dans sa propre maison comme s’il en était seulement réduit pour le présent à vive sans ambitions et qu’il était disposé à passer sa vie dans l'inaction. Certains même prétendent qu’il détesta les mesures prises par son frère et qu’il abandonna complètement sa défense. Cependant il était très jeune alors, Tibérius était son aîné de neuf ans et il n'avait pas encore trente ans quand il fut assassiné. Quelque temps plus tard, il laissa doucement paraître son caractère : il avait une aversion totale pour une retraite indolente et pour l’insouciance et il est très peu probable qu’il se soit contenté de passer sa vie à manger, à boire et à gagner de l’argent. Il se força à étudier l'éloquence comme tremplin pour entrer dans la politique. Il était évident qu'il n'avait pas l'intention de passer sa vie dans l'obscurité. Quand son ami Vettius le prit comme avocat, il défendit sa cause et le peuple en fut extasié et transporté de joie. Ils le trouvaient tellement bon orateur que les autres orateurs leur paraissaient des enfants à côté de lui. A ce moment il y eut des jalousies et des craintes chez les puissants; et on commença à dire qu’on l’empêcherait de devenir tribun. (suite) Dion Cassius (fragments) CCLIX. C. Gracchus eut les mêmes principes politiques que son frère : seulement Tibérius déserta la vertu par ambition, et l'ambition le précipita dans des entreprises condamnables. Caïus, au contraire, était d'un naturel turbulent et se plaisait à faire le mal. Plus richement pourvu des ressources de l' éloquence, et par cela même plus pervers dans ses projets, plus audacieux, plus téméraire et plus arrogant que Tibérius dans toutes les circonstances, il fut le premier qui marcha et qui montra son bras nu, en parlant dans l'assemblée du peuple : personne dès lors ne regarda comme un mal d'en faire autant. Doué d'une logique pressante, d'une diction abondante et rapide, il ne lui était pas facile de se maîtriser : souvent il se laissait entraîner jusqu'à dire plus qu'il ne voulait. Aussi avait-il coutume d'emmener avec lui un joueur de flûte, dont l'instrument réglait et modérait sa voix. Si, malgré cela, il lui arrivait encore de s'écarter du ton convenable, il se contenait aussitôt. An de Rome 633 Tel était l'homme qui essaya de bouleverser la République : feignant de ne rien dire et de ne rien faire contre les lois, il devint bientôt très puissant auprès du peuple et des chevaliers. Il aurait détruit la noblesse et le sénat, s'il eût plus longtemps vécu ; mais un pouvoir excessif le rendit odieux même à ses partisans, et il périt victime de ses propres machinations. |
admisceo,
es, ere, scui, mixtum : ajouter en mêlant, mêler, mélanger agrarius, a, um : agraire aliquot, dét. inv. : quelques, plusieurs alter, era, erum : l'autre (de deux) annus, i, m. : l'année bis, inv. : deux fois C, = Caius, ii, m. : abréviation. Carthago, inis, f. : Carthage colonia, ae, f. : la ferme, la colonie colonia, ae, f. : la ferme, la colonie complures, ium : pl. nombreux consentio, is, ire, sensi, sensum : être d'accord continuo, as, are : faire suivre immédiatement, faire succéder sans interruption corrumpo, is, ere, rupi, ruptum : corrompre, débaucher creo, as, are : 1. créer, engendrer, produire 2. nommer un magistrat cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que curia, ae, f. : la curie deduco, is, ere, duxi, ductum : 1. faire descendre 2. conduire 3. fonder 4. détourner de diruo, is, ere, rui, rutum : démolir, renverser (dirutus, a, um : brisé, éclaté, détruit) do, das, dare, dedi, datum : donner efficio, is, ere, effeci, effectum : 1.achever, produire, réaliser 2. - ut : faire en sorte que eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle eloquentior, oris : comparatif de eloquens, entis : éloquent, qui a le talent de la parole eques, itis, m. : le chevalier, le cavalier equester, tris, tre : équestre et, conj. : et. adv. aussi ex, prép. : + Abl. : hors de, de fero, fers, ferre, tuli, latum : porter, supporter, rapporter frater, tris, m. : le frère frumentarius, a, um : qui concerne le blé frumentum, i, n. : le blé Gracchus, i, m. : Gracchus habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme id, NOM-ACC N. SING. de is, ea, is : il, elle, le, la, .... ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ... in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre inter, prép. : + Acc. : parmi, entre ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même Italia, ae, f. : l'Italie lex, legis, f. : la loi, la (les) condition(s) d'un traité ordo, inis, m. : le rang, l'ordre, la file (de soldats), la centurie perniciosus, a, um : pernicieux, funeste, dangereux plebs, plebis, f. : la plèbe qua, 1. ABL. FEM. SING. du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliqua. 4. faux relatif = et ea 5. adv. = par où?, comment? quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien quas, 1. ACC. FEM. PL. de pronom relatif. 2. ACC. FEM. PL. de l'adjectif ou du pronom interrogatif. 3. Après si, nisi, ne, num = aliquas 4. Faux relatif = et eas. quia, conj. : parce que quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là senator, oris, m. : le sénateur senatus, us, m. : le sénat seni, ae, a : chacun six sescenti, orum : six cents solum, i, n. : le sol sublego, is, ere, legi, lectum : soustraire, ravir; élire en remplacement, adjoindre sum, es, esse, fui : être tantum, adv. : tant de, tellement ; seulement tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation tertius, a, um : troisième Tiberius, ii, m. : Tibèrius trecenti, a, ae : trois cents tribunatus, us, le tribunat tribunus, i, m. : le tribun triens, entis : le tiers d'un as triumuir, i, m. : le triumvir, le commissaire tunc, adv. : alors unus, a, um : un seul, un ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que vires, ium, f. : les forces |
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