Tiberius
Gracchus Scipion
Emilien |
VELLEIUS PATERCULUS : Velleius Paterculus fut préfet de cavalerie de Tibère. Il écrivit une Histoire romaine allant du retour de Troie au règne de Tibère. |
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La mort de Scipion Emilien 1. Plutarque : 31. Et quand Scipion l’Africain mourut soudainement et qu’on ne pouvait attribuer une cause certaine à cette mort inopinée : quelques marques de coups sur son corps faisaient penser qu’il y avait eu violence, comme je l’ai raconté dans l’histoire de sa vie, on accusa Fulvius parce qu'il était son ennemi et que le jour-même il avait attaqué Scipion lors d’un discours devant le peuple. Caius fut aussi soupçonné. Cependant cet attentat commis contre la personne la plus grande et la plus considérée de Rome n'a jamais été puni et on ne fit pas d’enquête parce que la populace s'y opposa et refusa toute enquête de peur que Caius ne soit impliqué dans ce meurtre. 2. Velleius Paterculus donne les soupçons de strangulation. 3. Valère-Maxime parle d'une main criminelle. 4. Appien est le plus explicite : XIV-XVIII XIX. Impatientés de toutes ces entraves, ainsi que de la précipitation avec laquelle les triumvirs, juges de ces affaires, les expédiaient, les Italiens furent d'avis, pour se prémunir contre toutes les injustices, de mettre leurs intérêts entre les mains de Cornelius Scipion, le destructeur de Carthage. Les témoignages de bienveillance qu'ils avaient reçus d'eux, durant le cours de sa carrière militaire, ne lui permirent pas de s'y refuser. Il se rendit donc au Sénat ; et sans blâmer ouvertement la loi de Gracchus, par égard pour les plébéiens, il ne laissa pas de faire un long tableau des difficultés d'exécution et de conclure à ce que la connaissance de ces contestations fût ôtée au tribunal spécialement créé pour cette attribution, comme suspect à ceux qu'il s'agissait d'évincer, et qu'on la mît en d'autres mains ; ce qui fut d'autant plus promptement adopté que cela paraissait très juste. Le consul Tuditanus fut chargé de cette fonction ; mais il n'en eut pas plutôt commencé l'exercice, qu'effrayé des difficultés dont elle était hérissée, il se mit en campagne, et marcha contre l'Illyrie, pour avoir un prétexte de ne point se mêler de ces affaires. Ce résultat commença d'exciter contre Scipion de l'animosité, de l'indignation, de la part des plébéiens. Les ennemis de Scipion, qui entendaient ces reproches, disaient hautement qu'ils étaient entièrement décidé à abroger la loi agraire, et qu'il devait, à cette occasion, prendre les armes, et répandre beaucoup de sang. XX. Ces bruits étant parvenus aux oreilles du peuple, ils lui inspirèrent des craintes, jusqu'à ce que Scipion, s'étant un soir pourvu de tablettes sur lesquelles il devait passer la nuit à écrire ce qu'il avait à dire le lendemain à l'assemblée du peuple, fut trouvé mort sans nulle blessure ; soit que ce fût un attentat de Cornélie, la mère de Gracchus, pour l'empêcher de provoquer l'abrogation de la loi de son fils, et qu'elle y eut été aidée par sa fille Sempronia, femme de Scipion, qui n'en était point aimée à cause de sa laideur et de sa stérilité et qui ne l'aimait pas non plus ; soit, ainsi que d'autres le crurent probable, qu'il se fût tué lui-même, après avoir réfléchi qu'il n'était pas capable d'accomplir les promesses qu'il avait faites. D'autres ont dit que ses esclaves, mis à la torture, avaient révélé que des inconnus s'étaient nuitamment introduits chez lui, par les derrières de sa maison, et l'avaient étranglé; et que lorsqu'on les avait d'abord interrogés là-dessus, ils avaient craint de le déclarer, attendu que le peule était irrité contre lui, et qu'il de réjouissait de sa mort. Scipion fut donc trouvé mort, et quoiqu'il eût rendu de très grands services à la patrie, on ne lui fit point de funérailles aux dépens des deniers publics. Ce fut ainsi que les haineuses affections du moment étouffèrent tiut souvenir de bienveillancce antérieure. Un événement de cette importance devint une sorte d'accessoire aux tragiques résultats de la sédition de Gracchus. XXI. Au milieu de ces circonstances, les possesseurs des terres, à la faveur de divers prétextes, traînaient le plus qu'ils pouvaient en longueur l'exécution de la loi. Quelques-uns d'entre eux proposèrent d'accorder d'accorder le droit de cité à tous les alliés, qui étaient leurs plus ardents antagonistes au sujet de la loi agraire ; et cela, dans la vue d'opérer une diversion, par la perspective d'un avantage plus considérable. Cette proposition plaisait en effet aux alliés, qui préféraient la prérogative en question à de petites propriétés foncières. Elle était même puissamment appuyée par Fulvius Flaccus, qui était en même temps consul et triumvir pour l'exécution de la loi agraire ; mais le sénat trouva très mauvais qu'on voulût élever à son niveau ceux qu'il regardait comme ses sujets. Cette proposition n'eut donc point de suite ; et le peuple, qui jusqu'alors avait compté sur le partage des terres, commençait à perdre toute espérance. (suite) APPIEN, Histoire des guerres civiles de la république romaine, Livre premier, XIX-XXI (partim), Traduction Combes-Dounous, imprimerie des frères Mame, 1808. 5. Voici ce qu'en dit Tite-Live. Cum P. Scipio Africanus
adversaretur fortisque ac validus
pridie domum se recepisset, mortuus in cubiculo inventus est. Suspecta
fuit, tamquam ei venenum dedisset, Sempronia uxor hinc maxime quod soror
esset Gracchorum cum quibus simultas Africano fuerat. De morte tamen eius
nulla quaestio acta. Defuncto eo acrius seditiones triumvirales
exarserunt. 6. Et Dion Cassius :
(fragments) CCLVIII. Scipion l'Africain eut une ambition déme surée et qui s'accordait mal avec ses vertus. Cependant aucun de ses adversaires ne se réjouit de sa mort : elle leur causa même des regrets, quoiqu'ils le regardassent comme l'antagoniste le plus redoutable ; tant ils étaient persuadés qu'il était utile à la République, et qu'ils n'auraient eu eux-mêmes aucun mauvais traitement à essuyer de sa part. A peine fut-il mort que la puissance des patriciens se trouva affaiblie, et les fauteurs du partage des terres purent sans crainte porter le ravage, pour ainsi dire, dans toute l'Italie. |
abhinc,
adv. : loin d'ici, à partir de maintenant; prép. (+acc. ou abl.) ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de ago, is, ere, egi, actum : 1. mettre en mouvement, pousser 2. faire, traiter, agir aliqui, qua, quod : quelque ambigo, is, ere, igi, actum : se demander annus, i, m. : l'année Aquilius, i, m. : Aquilius avitus, a, um : ancestral bis, inv. : deux fois brevis, e : court (espace ou temps) C, = Caius, ii, m. : abréviation. caput, itis, n. :1. la tête 2. l'extrémité 3. la personne 4. la vie, l'existence 5. la capitale certe, adv. : certainement, sûrement cervix, icis, f. (svt au pl.) : la nuque, l'encolure CL, inv. : 150 conflo, as, are : 1. exciter 2. fondre 3. machiner, susciter consul, is, m. : le consul consulatus, us, m. : le consulat corpus, oris, n. : le corps creo, as, are : 1. créer, engendrer, produire 2. nommer un magistrat cuius, 1. GEN. SING. du pronom relatif 2. idem de l'interrogatif 3. faux relatif = et eius 4. après si, nisi, ne, num = et alicuius de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de decedo, is, ere, cessi, cessum : partir, se retirer, mourir desino, is, ere, sii, situm : cesser dignissimus, a, um : superlatif de dignus, a, um : digne dubito, as, are : douter, hésiter duo, ae, o : deux effero, porter dehors, emporter, enterrer, divulguer, élever. se - : se produire au-dehors, se montrer, s'enorgueillir. pass : être jeté hors de soi eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle elido, is, ere, elisi, elisum : écraser, briser, broyer et, conj. : et. adv. aussi excido, is, ere, cidi, cisum : 1. tomber de, sortir 2. supprimer, détruire, tailler, couper extollo, is, ere, extuli, - : lever hors de, élever, exalter fatalis, e: fatal, funeste fauces, ium : la gorge, le défilé ferme, adv. : à peu près, environ, généralement fulgor, oris, m. : la lueur, l'éclat habeo, es, ere, bui, bitum : avoir (en sa possession), tenir (se habere : se trouver, être), considérer comme id, NOM-ACC N. SING. de is, ea, is : il, elle, le, la, .... in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre insidiae, arum : l'embuscade, le guet-apens intra, prép. : + acc. : à l'intérieur de ita, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que lectulus, i, m. : le (petit) lit LVI : 56 M', inv. : abréviation de Manlius mane, adv. : inv. : le matin memoria, ae, f. : la mémoire, le souvenir mors, mortis, f. : la mort mortuus, a, um : mort nota, ae, f. : le signe, le signe secret, l'affront nullus, a, um : aucun obeo, is, ire, ii, itum : 1. mourir 2. visiter, se charger de opera, ae, f. : le soin, l'effort (operam dare : se consacrer à) orbis, is, m. : le cercle, le globe. - terrarum : le monde plures, plura : pl. plus de, plus nombreux post, adv. : en arrière, derrière; après, ensuite; prép. : + Acc. : après praeterquam, adv. : excepté, sauf prior, oris : d'avant, précédent prodo, is, ere, didi, ditum : publier, trahir, transmettre publicus, a, um : public quae, 4 possibilités : 1. N.F.S. N.F.PL. N.N.PL., ACC. N. PL. du relatif = qui, que (ce que, ce qui) 2. idem de l'interrogatif : quel? qui? que? 3. faux relatif = et ea - et eae 4. après si, nisi, ne, num = aliquaer quaestio, ionis, f. : la recherche, la question, l'enquête quem, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nis, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel? quidam, quaedam, quoddam/quiddam : un certain, quelqu'un, quelque chose quis, 1. pronom interrogatif N. M. S. 2. pronom indéfini = quelqu'un 3. après si, nisi, ne, num = aliquis 4. = quibus quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là recurro, is, ere, curri, cursum : revenir en courant, revenir vite reperio, is, ire, repperi, repertum : 1. retrouver 2. trouver (après recherche) 3. trouver du nouveau, imaginer res, rei, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens reverto, is, ere, i, sum : retourner, revenir (revertor, eris, i, versus sum : le même sens) Roma, ae, f. : Rome Sempronius, ii, m. : Sempronius seu, conj. : répété : soit... soit... si, conj. : si sum, es, esse, fui : être super, prép. : + Abl. : au dessus de, au sujet de tantus, a, um : si grand ; -... ut : si grand... que tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation terra, ae, f. : la terre terror, oris, m. : la terreur, l'effroi, l'épouvante totus, a, um : tout entier triumphus, i, m. : le triomphe (entrée solennelle à Rome d'un général victorieux) urbs, urbis, f. : la ville ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que velo, as, are : voiler, couvrir, envelopper, cacher vinco, is, ere, vici, victum : vaincre vir, viri, m. : l'homme, le mari vita, ae, f. : la vie XXXVI, 36 |
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