Plotin, Ennéades, traduit par Bouillet

PLOTIN

CINQUIÈME ENNÉADE.

LIVRE SEPTIÈME.

Y A-T-IL DES IDÉES DES INDIVIDUS ? - ζʹ Περὶ τοῦ εἰ καὶ τῶν καθέκαστά ἐστιν εἴδη

 Tome troisième

Traduction française : M.-N. BOUILLET.

ENNÉADE V, LIVREVI - ENNÉADE V, LIVRE VIII

102 LIVRE SEPTIÈME.

Y A-T-IL DES IDÉES DES INDIVIDUS (01) ?

ζʹ Περὶ τοῦ εἰ καὶ τῶν καθέκαστά ἐστιν εἴδη

 

1 Εἰ καὶ τοῦ καθέκαστόν ἐστιν ἰδέα; Ἢ εἰ ἐγὼ καὶ ἕκαστος τὴν ἀναγωγὴν ἐπὶ τὸ νοητὸν ἔχει, καὶ ἑκάστου ἡ ἀρχὴ ἐκεῖ.

Ἢ εἰ μὲν ἀεὶ Σωκράτης καὶ ψυχὴ Σωκράτους, ἔσται Αὐτοσωκράτης, καθὸ ᾗ ψυχὴ καθέκαστα καὶ [ὡς λέγεται] ἐκεῖ [ὡς λέγεται ἐκεῖ].

Εἰ δ᾽ οὐκ ἀεί, ἀλλὰ ἄλλοτε ἄλλη γίγνεται ὁ πρότερον Σωκράτης, οἷον Πυθαγόρας ἤ τις ἄλλος, οὐκέτι ὁ καθέκαστα οὗτος κἀκεῖ.

Ἀλλ᾽ εἰ ἡ ψυχὴ ἑκάστου ὧν διεξέρχεται τοὺς λόγους ἔχει πάντων, πάντες αὖ ἐκεῖ· ἐπεὶ καὶ λέγομεν, ὅσους ὁ κόσμος ἔχει λόγους, καὶ ἑκάστην ψυχὴν ἔχειν. Εἰ οὖν καὶ ὁ κόσμος μὴ ἀνθρώπου μόνου, ἀλλὰ καὶ τῶν καθέκαστα ζώιων, καὶ ἡ ψυχή· ἄπειρον οὖν τὸ τῶν λόγων ἔσται, εἰ μὴ ἀνακάμπτει περιόδοις, καὶ οὕτως ἡ ἀπειρία ἔσται πεπερασμένη, ὅταν ταὐτὰ ἀποδιδῶται.

Εἰ οὖν ὅλως πλείω τὰ γινόμενα τοῦ παραδείγματος, τί δεῖ εἶναι τῶν ἐν μιᾶι περιόδῳ πάντων γινομένων λόγους καὶ παραδείγματα; Ἀρκεῖν γὰρ ἕνα ἄνθρωπον εἰς πάντας ἀνθρώπους, ὥσπερ καὶ ψυχὰς ὡρισμένας ἀνθρώπους ποιούσας ἀπείρους. Ἢ τῶν διαφόρων οὐκ ἔστιν εἶναι τὸν αὐτὸν λόγον, οὐδὲ ἀρκεῖ ἄνθρωπος πρὸς παράδειγμα τῶν τινῶν ἀνθρώπων διαφερόντων ἀλλήλων οὐ τῇ ὕλῃ μόνον, ἀλλὰ καὶ ἰδικαῖς διαφοραῖς μυρίαις· οὐ γὰρ ὡς αἱ εἰκόνες Σωκράτους πρὸς τὸ ἀρχέτυπον, ἀλλὰ δεῖ τὴν διάφορον ποίησιν ἐκ διαφόρων λόγων. Ἡ δὲ πᾶσα περίοδος πάντας ἔχει τοὺς λόγους, αὖθις δὲ τὰ αὐτὰ πάλιν κατὰ τοὺς αὐτοὺς λόγους. Τὴν δὲ ἐν τῷ νοητῷ ἀπειρίαν οὐ δεῖ δεδιέναι· πᾶσα γὰρ ἐν ἀμερεῖ, καὶ οἷον πρόεισιν, ὅταν ἐνεργῇ.

2 Ἀλλ᾽ εἰ αἱ μίξεις τῶν λόγων ἄρρενος καὶ θήλεος διαφόρους ποιοῦσιν, οὐκέτι τοῦ γινομένου ἑκάστου λόγος τις ἔσται, ὅ τε ἑκάτερος γεννῶν, οἷον ὁ ἄρρην, οὐ κατὰ διαφόρους λόγους ποιήσει, ἀλλὰ καθ᾽ ἕνα τὸν αὐτοῦ ἢ πατρὸς αὐτοῦ. Ἢ οὐδὲν κωλύει καὶ κατὰ διαφόρους τῷ τοὺς πάντας ἔχειν αὐτούς, ἄλλους δὲ ἀεὶ προχείρους. Ὅταν δὲ ἐκ τῶν αὐτῶν γονέων διάφοροι; Ἢ διὰ τὴν οὐκ ἴσην ἐπικράτησιν. Ἀλλ᾽ ἐκεῖνο, ὅτι οὐκ – εἰ ἐν τῷ φαίνεσθαι – ὁτὲ μὲν κατὰ τὸ ἄρρεν τὸ πλεῖστον, ὁτὲ δὲ κατὰ τὸ θῆλυ, ἢ κατὰ τὸ ἴσον μέρος ἔδωκεν ἑκάτερος, ἀλλ᾽ ὅλον μὲν ἔδωκε καὶ ἔγκειται, κρατεῖ δὲ τῆς ὕλης μέρος ἑκατέρου ἢ θάτερον. Οἱ δὲ ἐν ἄλλῃ χώραι πῶς διάφοροι; Ἆρ᾽ οὖν ἡ ὕλη τὸ διάφορον οὐχ ὁμοίως κρατουμένη; Πάντες ἄρα χωρὶς ἑνὸς παρὰ φύσιν. Εἰ δὲ τὸ διάφορον πολλαχοῦ καλόν, οὐχ ἓν τὸ εἶδος. Ἀλλὰ τῷ αἴσχει μόνῳ ἀποδοτέον τὸ παρὰ τὴν ὕλην κἀκεῖ τῶν τελείων λόγων κεκρυμμένων μέν, δοθέντων δὲ ὅλων.

Ἀλλ᾽ ἔστωσαν διάφοροι οἱ λόγοι· τί δεῖ τοσούτους, ὅσοι οἱ γινόμενοι ἐν μιᾶι περιόδῳ, εἴπερ ἔνι τῶν αὐτῶν διδομένων διαφόρους ἔξωθεν φαίνεσθαι; Ἢ συγκεχώρηται τῶν ὅλων διδομένων, ζητεῖται δέ, εἰ τῶν αὐτῶν κρατούντων. Ἆρ᾽ οὖν, ὅτι τὸ ταὐτὸν πάντη ἐν τῇ ἑτέραι περιόδῳ, ἐν ταύτῃ δὲ οὐδὲν πάντη ταὐτόν;

3 Πῶς οὖν ἐπὶ πολλῶν διδύμων διαφόρους φήσομεν τοὺς λόγους; Εἰ δὲ καὶ ἐπὶ τὰ ἄλλα ζῷά τις ἴοι καὶ τὰ πολύτοκα μάλιστα; Ἤ, ἐφ᾽ ὧν ἀπαράλλακτα, εἷς λόγος. Ἀλλ᾽ εἰ τοῦτο, οὐχ, ὅσα τὰ καθέκαστα, τοσοῦτοι καὶ οἱ λόγοι. Ἢ ὅσα διάφορα τὰ καθέκαστα, καὶ διάφορα οὐ τῷ ἐλλείπειν κατὰ τὸ εἶδος. Ἢ τί κωλύει καὶ ἐν οἷς ἀδιάφορα; Εἴπερ τινὰ ὅλως ἐστὶ πάντη ἀδιάφορα. Ὡς γὰρ ὁ τεχνίτης, κἂν ἀδιάφορα ποιῇ, δεῖ ὅμως τὸ ταὐτὸν διαφορᾶι λαμβάνειν λογικῇ, καθ᾽ ἣν ἄλλο ποιήσει προσφέρων διάφορόν τι τῷ αὐτῷ· ἐν δὲ τῇ φύσει μὴ λογισμῷ γινομένου τοῦ ἑτέρου, ἀλλὰ λόγοις μόνον, συνεζεῦχθαι δεῖ τῷ εἴδει τὸ διάφορον· ἡμεῖς δὲ λαμβάνειν τὴν διαφορὰν ἀδυνατοῦμεν. Καὶ εἰ μὲν ἡ ποίησις ἔχει τὸ εἰκῆ τοῦ ὁποσαοῦν, ἄλλος λόγος· εἰ δὲ μεμέτρηται, ὁπόσα τινὰ εἴη, τὸ ποσὸν ὡρισμένον ἔσται τῇ τῶν λόγων ἁπάντων ἐξελίξει καὶ ἀναπλώσει· ὥστε, ὅταν παύσηται πάντα, ἀρχὴ ἄλλη· ὁπόσον γὰρ δεῖ τὸν κόσμον εἶναι, καὶ ὁπόσα ἐν τῷ ἑαυτοῦ βίῳ διεξελεύσεται, κεῖται ἐξ ἀρχῆς ἐν τῷ ἔχοντι τοὺς λόγους.

Ἆρ᾽ οὖν καὶ ἐπὶ τῶν ἄλλων ζώιων, ἐφ᾽ ὧν πλῆθος ἐκ μιᾶς γενέσεως, τοσούτους τοὺς λόγους; Ἢ οὐ φοβητέον τὸ ἐν τοῖς σπέρμασι καὶ τοῖς λόγοις ἄπειρον ψυχῆς τὰ πάντα ἐχούσης. Ἢ καὶ ἐν νῷ, ἧι ἐν ψυχῇ, τὸ ἄπειρον τούτων ἀνάπαλιν τῶν ἐκεῖ προχείρων.

I. Y a-t-il des idées des individus [aussi bien que des espèces] ?Si je suis, avec un autre homme, ramené au monde intelligible, y trouverons-nous le principe individuel de chacun de nous?

[Première hypothèse.] Si l'individu nommé Socrate est éternel, si l'âme individuelle de Socrate est Socrate même, l'âme de chaque individu est contenue dans le monde intelligible.

[Deuxième hypothèse.] Si au contraire l'individu nommé Socrate n'est pas éternel, si la même âme peut appartenir successivement à plusieurs individus, à Socrate, à Pythagore, etc., chaque individu n'a pas son idée dans le monde intelligible (02).

[Démontrons que la première hypothèse peut seule être admise.]

Si l'âme particulière de chaque homme contient les raisons séminales de toutes les choses qu'elle fait, chaque individu a son idée dans le monde intelligible : car nous admettons que chaque âme renferme autant de raisons séminales que le monde entier. Dans ce cas, comme l'âme con- 103 tiendra non seulement les raisons séminales des hommes, mais encore celles de tous les animaux, le nombre de ces raisons sera infini, à moins que le monde ne recommence la même série d'existences par des périodes fixes : car, le seul moyen de borner l'infinité des raisons, c'est que les mêmes choses se reproduisent.

Mais, dira-t-on, si les choses produites peuvent être plus nombreuses que leur type (παράδειγμα), quelle nécessité y a-t-il qu'il y ait des raisons et des types de tous les individus engendrés pendant une période? Il semble qu'il suffise de l'homme même pour expliquer l'existence de tous les hommes, et que des âmes d'un nombre fini puissent animer successivement des hommes d'un nombre infini.— Non : il est impossible que des choses différentes aient une même raison [séminale]. U ne suffît pas de l'homme même pour être le modèle d'hommes qui différent les uns des autres non seulement par la matière, mais encore par des différences spécifiques (εἰδικαῖς διαφοραῖς). Ils ne peuvent être comparés aux images de Socrate qui reproduisent leur modèle (ἀρχέτυπον). La production des différences individuelles ne peut provenir que de la différence des raisons [séminales]. La période tout entière comprend toutes les raisons (03). Quand elle recommence, les mêmes choses renaissent par les mêmes raisons. Il ne faut pas craindre qu'il y en ait 104 un nombre infini dans le monde intelligible: car la multitude [des raisons séminales] est contenue dans un principe indivisible [l'Âme], et arrive à l'existence par son action (04).

II. On dira peut-être : la manière dont s'unissent dans l'acte de la génération la raison séminale du mâle et celle de la femelle rendent compte de la diversité des individus; il n'est pas besoin d'admettre que chacun d'eux ait sa raison séminale. Le principe générateur, le mâle, par exemple, n'engendrera pas d'après des raisons séminales diverses, mais d'après la sienne propre ou celle de son père. — Rien n'empêche qu'il n'engendre d'après des raisons différentes, puisqu'il les possède toutes; seulement, il en est toujours qui sont plus disposées à agir. — Mais comment se fait-il que des mêmes parents naissent des individus qui diffèrent entre eux? — Cette diversité, si elle n'est pas une simple apparence, tient à la manière dont les deux principes générateurs concourent à l'acte de la génération : tantôt c'est l'influence du mâle qui y prédomine, tantôt c'est l'influence de la femelle; tantôt l'influence de chacun d'eux est égale; en tout cas, la raison séminale est donnée tout entière et domine la matière fournie par l'un ou par l'autre principe générateur. — A quoi lient alors la différence des individus qui naissent dans des parties différentes (05)? Provient-elle donc de ce que la raison séminale domine la matière à des degrés divers? — Dans ce cas, tous les individus, sauf un, seraient des êtres contre-nature. [Or, il n'en est pas ainsi.] La variété des individus est un principe de beauté; par suite, la forme n'est pas une; il n'y a que la laideur qu'il faille rapporter à la prédominance de la matière. Dans le monde intelligible, les raisons séminales sont parfaites, et, pour être cachée, elles n'en sont pas moins données tout entières.

105 Admettons que les raisons séminales des individus soient différentes. Pourquoi doit-il y en avoir autant qu'il y a d'individus qui arrivent à l'existence dans une période? — Il est possible que des raisons identiques produisent des individus qui diffèrent par leur apparence extérieure. Nous avons déjà accordé que cela a lieu même quand les raisons séminales sont données tout entières. On demande si cela est possible en admettant que les mêmes raisons se développent. Nous répondrons que des choses absolument semblables peuvent se réaliser dans des périodes diverses; mais, dans la même période, il n'y a rien d'absolument identique (06).

III. Mais comment les raisons séminales peuvent-elles être différentes dans la conception des jumeaux et dans l'acte de la génération tel qu'il se produit chez tant d'animaux qui mettent bas à la fois plusieurs petits (07)? Ne faut-il pas admettre qu'il n'y a qu'une seule raison quand les individus sont semblables? — Dans ce cas, il n'y aurait pas autant de raisons qu'il y a d'individus ; or, il est nécessaire d'en reconnaître autant qu'il y a d'individus qui diffèrent par des différences spécifiques et non par un simple défaut de forme. Rien n'empêche donc d'admettre qu'il existe des raisons différentes, même pour les petits d'animaux qui ne diffèrent pas, s'il s'en rencontre toutefois. L'artiste qui produit des œuvres semblables ne peut cependant leur imprimer cette ressemblance sans y introduire quelque différence qui provient du raisonnement; il en résulte que chacune des œuvres qu'il exécute diffère des autres, parce qu'à la ressemblance il joint quelque différence. Dans la nature, où la différence ne provient pas du raisonnement, mais seulement de raisons [séminales] différentes, il faut qu'à la forme spécifique se joigne la différence [propre à l'individu]. Nous ne pouvons, il est vrai,106 la discerner. Si la génération admettait quelque hasard dans la quantité [c'est-à-dire dans le nombre des êtres qui sont engendrés], la raison [séminale] serait autre. Mais, si le nombre des choses qui doivent naître est déterminé, la quantité se trouvera limitée par l'évolution et le développement de toutes les raisons, en sorte que, lorsque la série de toutes choses sera finie, une autre période recommencera. La quantité propre au monde et le nombre d'êtres qui doivent y exister sont des choses réglées et contenues dès l'origine dans le principe qui renferme toutes les raisons [dans l'Âme universelle].

Reconnaîtrons-nous donc autant de raisons [séminales] que les animaux produisent de petits d'une seule portée? — Oui, sans doute. Nous ne devons pas craindre qu'il y ait un nombre infini de raisons et de germes, puisque tous sont contenus dans l'Âme; ni qu'il y ait dans l'Âme ou dans l'Intelligence une multitude infinie de raisons, puisque, dans le monde intelligible, celles-ci sont par leur nature disposées pour recommencer une période nouvelle quand il le faut.

 

584 NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

LIVRE SEPTIÈME.

Y-A-T-IL DES IDÉES DES INDIVIDUS?

Ce livre est le dix-huitième dans l'ordre chronologique.

Alcinoüs formule en ces termes la doctrine professée au sujet des idées par un grand nombre de Platoniciens :

« La plupart des Platoniciens n'admettent pas qu'il y ait des idées des objets artificiels, tels qu'un bouclier ou une lyre, ni des choses contraires à la nature, telles que la lièvre et le choléra, ni des individus, tels que Socrate et Platon ((08), ni des choses viles, telles que la saleté et un fétu, ni des relatifs, tels que plus grand et supérieur : car les idées sont les pensées éternelles et absolues de Dieu. » (Doctrine de Platon, ch. ix, p. 474.)

Syrianus a aussi traité cette question dans son Commentaire sur la Métaphysique d'Aristote (liv. XII, ch. 2, § 6). M Creuzer résume l'opinion de ce philosophe en ces termes :

« Syriani disputata huc redeunt : Qui ideas ponant, eas non omnium esse dicere, quia non malorum, nec turpium, sed potius privatione et absentia idearum haec in natura esse ; nec esse ideas eorum quee alias aliter se habent; nec partium, ut manus et capitis; nec compositorum, ut hominis sapientis ; nec eorum quae a diversis arboribus connascuntur, nec artium quae naturam imitantur et ad solius naturœ utilitatem pertinent ; nec operum quee ex animas proposito pendent. Esse solummodo ideas animalium, et perfectarum 585 substantiarum, et eorum quœ conferant ad naturalem harum substantiarum dispositionem, at hominis, et si quid est omnino perfectivum, sapientiœ scilicet et virtutis. »

Ce livre de Plotin est cité par Jamblîque dans son Traité de l'Âme. Voyez notre tome II, p. 647, fin.

(01) Pour les Remarques générales, Voy. les Éclaircissements sur ce livre, à la fin du volume.

(02) Cette seconde hypothèse était soutenue par beaucoup de Platoniciens. Voy. Alcinoüs, De la Doctrine de Platon, ch. 9, p. 474. Pour l'exposé général des diverses opinions que les philosophes ont professées sur cette question, Voy. Jamblique, De l'Âme, § X, dans notre tome II, p. 646-647, el Énée de Gaza, Théophraste, également dans notre tome II, p. 683-685.

(03) Plotin semble s'inspirer ici de Platon : « Nous convenons donc que la vie ne naît pas moins de la mort que la mort de la vie, preuve satisfaisante que l'âme, après la mort, existe quelque part, d'où elle revient a la vie... S'il n'y avait pas deux opérations correspondantes et faisant un cercle, pour ainsi dire, et qu'il n'y eût qu'une seule opération, une production directe de L'un à l'autre contraire, sans aucun retour de ce dernier contraire au premier qui l'aurait produit, tu comprends bien que toute chose finirait par avoir la même figure, par tomber dans le même état, et que toute production cesserait. » (Phédon, trad, de M. Cousin, t. I, p. 217.) On sait que cette doctrine est combattue par Aristote, Métaphysique, liv. I, ch.2.

(04) Voy. Jamblique, De l'Âme, § x, dans notre tome II, p. 647.

(05) Voy. Aristote, De la Génération des animaux, IV, 2, et Sextus Empiricus, Contre les Mathématiciens, V, 102, p. 355.

(06) C'est la doctrine de Leibnitz sur les indiscernables.

(07) Voy. Aristote, De la Génération des animaux, IV, 2..

(08)  Plotin admet au contraire qu'il y a des idées des individus. Voy. ci-dessus, p. 103.