Πολυβε, traduit par félix Bouchot Tome II

POLYBE

HISTOIRE GÉRALE

TOME DEUXIÈME : LIVRE XVIII.

Traduction française : Félix BOUCHOT.

LIVRE XVIII - LIVRE XX

 

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HISTOIRE GÉNÉRALE.

LIVRE XIX.

SOMMAIRE.

I, II. Caton soumet toutes les villes en deçà du Bétis. Manœuvre de la cavalerie celtibérienne, quand l'infanterie est pressée. Excellence de leurs armes. Importance de la lutte engagée en Espagne. — II. Nabis. Rachat des prisonniers romains vendus par Annibal aux Achéens.
 

 

 

 

 

 

 

 

 Πολύβιος μέν γέ φησι τῶν ἐντὸς Βαίτιος ποταμοῦ πόλεων ἡμέρᾳ μιᾷ τὰ τείχη κελεύσαντος αὐτοῦ περιαιρεθῆναι: πάμπολλαι δ' ἦσαν αὗται καὶ γέμουσαι μαχίμων ἀνδρῶν.

 

Ἴδιον ἔχουσιν οἱ Κελτίβηρες κατὰ τὸν πόλεμον. Θεωροῦντες γὰρ τοὺς παρ' αὐτῶν πεξοὺς πιεξομένους, παρακαταβάντες ἀπολείπυσιν τοὺς ἵππους ἑστώτας ἐν τάξει· ἄκροις γὰρ τοῖς ἀγωγεῦσι τῶν ἵππων παττταλίσκους μικροὺς ἔχοντες προσηρτημένους, τούτους ἐπιμελῶς πήξαντες πειθαρχεῖν διδάσκουσιν τοὺςς ἵππους ἐν τάξει, μέχρις ἀνακάμψαντες ἀνασπάσωσι τοὺς παττάλους.

Οἱ Κελτίβηρες τῇ κατασκευῇ τῶν μαχαιρῶν πολὺ διαφέρουσι τῶν ἄλλων καὶ γὰρ κέντημα πρακτικὸν καὶ καταφοράν ἔχει δυναμένην ἐξ ἀμφοῖν τοῖν μεροῖν. ᾟ καὶ Ῥωμαῖοι τὰς πατρίους ἀποθεμένοι μαχαίρας ἐκ τῶν κατ' Ἀννίβαν μετέλαβον τὰς τῶν Ἰβήρων, καὶ τὴν μὲν καταόχευὴν μετέλαβον, αὐτὴν δὲ τὴν χρηστότητα τὸν σιδήρου καὶ τὴν ἄλλην ἐπιμέλειαν οὐδαμῶς δύνανται μιμεῖσθαι.

 

 

 

Τά ἔθνη τῆς Ἰβηρίας ὀρθῶς αὐτοῖς ἀντικαθιστάμενα.

 

 

 

Ὁ δὲ Νάβις δυσθετήτας τᾶις συνθήκαις οὐ προσέχε τοῖς γραφεῖσιν.

(Si l'on considère que dans les livres précédents il ne se trouve absolument rien qui se rapporte aux guerres d'Espagne, pas même un nom de ville, depuis le retour de Scipion, on peut légitimement conclure que Polybe avait presque exclusivement consacré ce livre au récit de la lutte de Rome contre les provinces de l'Occident. — Après avoir donc remonté à l'origine même de la révolte de l'Espagne et parlé peut-être de Cornélius Céthégus, de Minucius, de Lentulus, il arrivait à Caton et disait :

Toutes les villes en deçà du Bétie virent leurs murs détruits par l'ordre de ce général. Ces villes étaient nombreuses et pleines d'une population guerrière.

(Les Celtibériens figurèrent dans cette lutte, tantôt comme ennemis, tantôt comme mercenaires; de là les deux fragments suivants (01):)

I. Les Celtibériens ont une manoeuvre qui leur est particulière. Lorsqu'ils voient leur infanterie pressée, les cavaliers descendent de leurs montures et laissent les chevaux rangés en ligne. A l'extrémité des rênes ils attachent de petits bâtons qu'ils fixent dans la terre, et dressent ainsi leurs chevaux à demeurer tranquilles, jusqu'à ce qu'ils viennent leur enlever cette attache.

II. Les Celtibériens l'emportent de beaucoup sur tous les autres peuples dans l'art de fabriquer les épées. Elles ont une pointe fort solide, et frappent également bien d'estoc et de taille. Les Romains, à partir de leurs guerres contre Annibal, abandonnèrent les épées jusqu'alors en usage chez eux, pour prendre celles des Espagnols. Ils purent bien en imiter la forme et la fabrication ; mais l'excellence du fer et je ne sais quel fini dans la trempe, voilà ce qui leur a toujours manqué.

(On peut ajouter encore ce fragment où Polybe indique la gravité de cette guerre d'Espagne (02) : )

Rome tout entière, comme suspendue à l'approche de ces grands événements, voyait avec terreur les Espagnols lui résister en face.

(Dans ce même livre, histoire des troubles de la Grèce. — Nabis, à Argos, inquiète les Romains. — La guerre lui est déclarée. — Nabis demande une entrevue à Titus. — Il rejette ses propositions. — Prise de Lacédémone.— La paix est conclue, mais elle dura peu.)

Bientôt Nabis, à qui pesaient ces rudes conditions, ne persévéra pas dans ses promesses.

(Cependant Titus, la Grèce pacifiée, se prépare à quitter le pays; il demande aux Grecs de rendre tous les prisonniers romains qui leur avaient été vendus par Annibal durant les guerres puniques (03). )

Et grand était le nombre de ces captifs. Une preuve de ce fait, c'est qu'il en coûta cent talents aux Achéens, bien qu'ils eussent fixé à cinq cents deniers le prix à payer par tête aux maîtres des prisonniers.

FIN DU DEUXIÈME VOLUME. ,

(01) Ces fragments sont rejetés d'ordinaire parmi les fragments historiques.

(02)Tite Live, liv. XXXIII, chap. XLIII.

(03) Tite Live, liv, XXXIV, chap.L