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ANONYME

 

UNE CHRONIQUE LATINE INEDITE  DES ROIS DE CASTILLE (1236)

 

(1et 2) (3, 4 et 5) (6, 7 et 8)

Oeuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer

 


 

ANONYME

 

INTRODUCTION

 

UNE CHRONIQUE LATINE INEDITE  DES ROIS DE CASTILLE (1236)[1]

(MS. G 1 DE LA R. ACADEMIA. DE LA HISTORIA.)

Par G. Cirot

 

 

 

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3. Après la mort du roi Alphonse, le vainqueur de Tolède, sa fille, la reine Urraca hérita de son royaume, que plus tard, elle administra très mal.[1] Après la mort de son père, elle se maria à Alphonse,[2] roi d'Aragon, fils du roi Sanche, qui mit le siège sur Huesca et mourut pendant.[3] Son fils Pierre[4] hérita de son royaume et continua à assiéger la ville. Par la grâce de Dieu, il la prit après avoir vaincu les nombreux Sarrasins du roi de Saragosse à la bataille des champs d’Alcoraz,[5] près de Huesca. Pierre mourut sans descendance et Alphonse, roi d'Aragon[6] qui, comme je l'ai mentionné, avait épousé la reine Urraca, hérita du royaume de leur père. Néanmoins elle le méprisait, et le quitta pour s’occuper d’autres choses indignes d’être racontées.[7]

4. À cette époque, donc, Alphonse, roi d'Aragon, blessé dans son cœur, entra en Castille avec une nombreuse troupe en armes, et fit grand mal au royaume de Castille.[8] Ses hommes occupaient de nombreuses fortifications et de nombreux châteaux du royaume de Castille, que la reine elle-même avait donné au roi.[9] Il en résulta donc des troubles importants et une guerre de longue durée qui causa de grands dégâts dans tout le royaume de Castille. Les Castillans s’unirent au comte Gomez Candespina, qui était un familier excessif et inconvenant de la reine, et ils combattirent aux côtés du roi Alphonse à Sepulveda, où ils furent vaincus par le roi et où le comte susnommé mourut.[10] La reine, quant à elle, se lia familièrement avec le comte Pedro de Lara, père du comte Malric, du comte Nuño et du comte Alvaro, et on dit qu'elle eut un fils nommé Fernando Furtado.[11]

Pendant ce temps, le roi Alphonse d'Aragon par le biais de ses commandants militaires, ou personnellement en quelque occasion, s’acharna sur le royaume de Castille, dévastant terriblement sa terre entière, dépourvue d’un défenseur légitime. Le fils de la reine Urraca et du comte Raymond, nommé Alphonse (appelé plus tard l'empereur) n'avait pas encore atteint l'âge pubère et il était élevé en Galice.[12] Enfin, les Castillans, de concert avec les gens de Galice et du León, prirent leur décision contre le roi d'Aragon. Amenant de Galice le fils de la reine Urraca, Alphonse, maintenant un jeune homme, ils étaient prêts à se battre contre le roi d'Aragon. Compte tenu de cela, le roi, qui savait qu'il n'existe pas de juste cause pour la guerre contre le souverain légitime du pays, quitta le royaume et retourna sur ses terres.[13]

Ce Roi était ainsi un homme combatif et courageux, il livra de nombreuses batailles dont il fut le vainqueur, et causa bien des malheurs aux Sarrasins. A la fin, il mit le siège devant la ville de Fraga près de Lérida. Ce ne fut pas à cause de la valeur des Sarrasins, mais plutôt à cause de leur tromperie et avec la permission du Seigneur, que le roi et ses forces furent tués par les Maures, lorsqu’une horde de Sarrasins sortit à l’improviste de la ville, là où ils étaient concentrés.[14] D'autres suggèrent qu'il échappa à la catastrophe, bien qu'une grande partie de son armée ait été détruite par le glaive ennemi, comme en témoigne la multitude d'ossements montrée à ce jour dans une certaine église de la ville de Fraga pour les yeux des curieux. On raconte qu'après de nombreuses années à notre époque, vint en Aragon, où au début il fut accueilli avec honneur par les nobles et par le roi Alphonse, un fils du comte de Barcelone, comme s’il était véritablement reconnu grâce aux nombreuses preuves falsifiées qu’il donnait aux anciens avec qui il avait vécu.[15] A la même époque apparut en Castille un autre prétendant, tout à fait faux cependant, un roi Sanche, troisième fils de l'empereur et père de l'illustre roi Alphonse, notre Seigneur, mais aussi bien en Castille qu’en d’Aragon ils moururent misérablement.[16]

Après l'horrible massacre de Fraga, et après la mort d'un roi (si vraiment il y est mort), sans laisser de descendance, les Aragonais, dépourvus du soutien et du règne d’un roi, sortirent d’un monastère Ramiro,[17] frère du roi, moine et prêtre, et selon la légende, ils le forcèrent à prendre femme. Ce qu’il fit, en ayant d’elle une fille, qui ensuite épousa le comte de Barcelone, de sorte son comté fut annexé au royaume d'Aragon jusqu'à aujourd'hui. Ramiro, cependant, après la naissance de sa fille,[18] s’estimant inutile pour la marche de l'Etat, se retira dans son monastère.[19] Mais assez de cela.

 

5. Le début du règne du roi Alphonse,[20] fils du comte Raymond et de la reine Urraca, plus tard reconnu comme empereur, fut malheureux. Mais ensuite, il jouit d'une meilleure fortune, parce qu’avec l'aide de Dieu, qui détient tous les pouvoirs et les droits de tous les royaumes, il gouverna pendant longtemps en paix la Galice, les Asturies et le pays de Léon, la Castille, l’Estrémadure et la Trasierra ;[21] il infligea des dommages aux Sarrasins, car il prit Cordoue,[22] Baeza, Andujar et Montoro,[23] et récupéra nombre d’autres villes et forteresses. Il prit aussi Almeria,[24] mais s'il fut heureux dans ses conquêtes, il fut moins heureux pour les conserver. A son époque "la terre fut calme et paisible". Son royaume fut enrichi et agrandi.

On dit que le roi de Navarre, [Garcia] Ramirez, fils de l’infant Ramiro, lui-même fils de l’infant Sanche et d’une certaine dame, fils du roi Garcia, celui qui fut tué à Atapuerca,[25] était son vassal, quand il atteignit la couronne de l'Empire et fut nommé par tous Empereur.[26] En outre, le comte de Barcelone, dont la sœur Bérengère[27] avait épousé le dit empereur fut déclaré son vassal en rapport de ces terres situées près du fleuve Ebre dans le royaume d'Aragon.[28]

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3. [M]ortuo uero supradicto rege alfonso qui toletum ceperat filia eius urraca regina supradicta ipsi successit in regno. quod postea pessime administrauit. Nupsit quidem post mortem pris[patris] alfonso regi aragonum filio regis sancii qui obsedit oscam in cuius obsidione mortuus est cui successit filius suus petrus in regno et in obsidione predicte ville quam cepit per gratiam dei uicto rege cesaragustano. et multitudine sarracenorum superata in bello. quod fuit factum in campo dalcorat iuxta oscam. Cui petro regi cum prolem non reliquisset superstitem sucesit in regno patris predictus alfonsus rex aragonum cui sicut letigi supradicta regina urraca nupsit. Sed ipso despecto et derelicto diuertit ad alia indigna relatu : —

 

4. (Fol. 90). [E]a igitur tempestate predictus alfonsus rex aragonum tactus animi dolo2[dolore] intrinsecus intrauit in castellam cum multitudine armatorum et multa mala intulit regno castelle. Multas quidem munitiones et castra plurima tenebant homines eius in regno castelle. que iam dicta regina tradiderat eidem regi. Vnde facta est turbatio magna et guerra longo tempore durans et ualde dampnosa in toto regno castelle. Conuenientes castellani autem cum comitte gomicio qui dictus est de campo spine qui nimis familiaris erat regine ultra quam decuit pugnauerunt contra sepedictum regem alfonsum iuxta sepuluegam ubi et uicti sunt ab eo. et predictus comes interfectus est. Ipsa uero regina recepit comitem petrum de lara patrem comitis matrici et comitis nunii. et comitis aluari in nimiani familiaritatem suam. et ex ea dicitur suscepisse filium nomine ferrando furtado.

Sepedictus autem alfonsus rex aragonie aragonum interim per satellites suos et per se ipsum quandoque in regnum castelle cssabatur[crassabatur pour grassabatur « s'acharnait », bas latin, cf. Ducange.] totam terram miserabiliter deuastando. utpote destitutam legitimo defensore. Filius siquidem predicte regine urrace et comitis remondi. s. alfonsus qui post ea dictus est imperator non dum peruenerat ad annos pubertatis. sed in gallecia nutriebatur. Tandem uero castellani cum gallecis et legion inierunt consilium contra predictum regem aragon et educeutes de gallecia predictum alfonsum filium regine urrace iam puberem factum. parauerunt se ad pugnam contra regem aragonum sepe dictum. Quod uidens predictus rex et intelligens. quia non haberet in sta caz[iustam causam] belli contra legitimum terre dominum relicto regno recessit in terram suam.

Erat autem rex iste uir bellicosus et magnanimus qui prelia multa comisit et in eis uictor extitit. et multa mala intulit sarracenis. Tandem obsedit uillam que dicitur fraga iuxta iler Dam.[Llerdam] ubi non uirtute sarracenorum. sed fraude pocius eorum et permissione dei cum ex insperato multitudo sarracenorum exisset de predicta uilla q se repat[que se receperat] in eadem ignorante rege et exercitu eius dicitur a mauris fuisse interfectus. Aliorum uero fuit opinio quia lune euaserat de infurtunio illo maiori parte sui exercitus hostili gladio lune consumpta. sicut ossuum multitudo testatur. que usque hodie in quadam ecc[ecclesia] in predicta uilla. s. fraga occulis intuencium apparent. Qui post multa annorum curricula temporibus nostris uenisse dicebatur in aragoniam ubi in principio aduentus sui honorifice receptus fuit a nobilibus et a rege alfonso filio comitis barcinone tanquam uere cognitus esset ab eis per multa | signa et occulta que antiquis hominibus quibus fuerat[Sic (ajouter cognitus)] indicabat. Eadem tempestate surrexit alius in castella qui se finxit falso tercium regem sancium filium imperatoris patrem illustrissimi regis alfonsi domini nostri. sed tam iste in castella quam ille in aragonia. miserabili morte uilam finiuit.

Post illam miserabilem cedem iuxta fragam et post mortem ipsius regis si tn[si tamen] ibi mortuus est. cum nullam prolem reliquisset. aragonenses destituti solatio regis et regimine extraxerunt de monasterio quemdam ramirum fratrem ipsius regis monachum et sacerdotem ut fama reffert. quem. compulerunt ut uxorem duceret. quod et fecit. de qua suscepit filiam quam accepit postea in uxorem comes barcilore[barcilonensis ou barcilonie] unde comitatus ipse unitus est. regno aragonum usque in presentem diem. Idem uero ramirus suscepta filia tamquam inutilis regni regimini reuersus est in monasterium suum. Sed hec actenus : —

 

5. [R]egis alfonsi qui postea dictus est imperator filii comitis remondi et regine urrace regni principium debile fuit, sed melior fortuna secuta est. fauente siquidem s'[sibi] diuina gratia in cuius manu sunt omnium potestates. et omnia iura regnorum totam galleciam et asturias et terram legioïs. et castellam et extrematuram et ultra serram multis temporibus. in pace tenuit. et multa mala intulit sarracenis Cordubam siquidem cepit. et baeciam. et andujar. et montor et alia multa in partibus illis. castra et uillas obtinuit. Almariam insuper cepit. felix siquidern in acquirendo. sed minus discretus in retinendo. Terra siluit et quieuit in diebus eius. dilatum et ampliatum est regnum eius.

Rex nauarre[Abella : « Forte deest Garsias »] ramiri filius infantis ramiri qui fuit filius sancii infantis de quadam dna filii regis garsie qui fuit occisus iuxta ataporcam dicitur fuisse uasalus eius cum coronam adeptus fuit imperii et per uniuersum orbem nominatus est imperator. Comes et barcinonie cuius sororem berengariam. s. duxit uxorem predictus imperator uasallus fuit imperatoris pro hiis que circa iberum fluuium in regno aragonie sunt constituta :—

 

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[1] Pour les règnes d'Urraca et de son fils Alphonse VII, voir Sandoval, Historia de los reyes de Castilla y de Léon... (Cinco reyes), 1615; 2e éd. 1634. Je me sers de l'éd. Cano (Madrid, 1792, en deux tomes), dans laquelle les règnes d'Urraca et d'Alphonse VII occupent le tome II.

[2] En 1109, rappelons qu’elle avait déjà eu pour époux Raimond de Bourgogne.

Alphonse Ier d'Aragon (v. 1073 - Poleñino, 7 septembre 1134), dit Le Batailleur, fut roi d'Aragon et de Navarre de 1104 jusqu'à sa mort en 1134.

[3] En 1094.

[4] Pierre Ier d'Aragon (né vers 1074 - mort à Huesca en 1104) fut roi d'Aragon et de Navarre entre 1094 et 1104. Il est le fils de Sanche Ier d'Aragon et d'Isabelle d'Urgel.

[5] Campos de Alcoraz, près de Huesca (1096). Sur ces événements, cf. Chronique de San Juan de la Peña, p. 54 et suiv. Voir aussi Huesca monumental, par C. Solor (Huesca, 1864), p. 115 et suivantes; Dozy, Recherches (3e édition), t. II, p. 245.

[6] Cf. Luc, p. 103, l. 8, où nous trouvons l'étrange assertion, que « erat tunc temporis in Aragonia Rex Petrus qui amore Urracae Reginae fecit se uocari Regem Adefonsum ». — Sur le mariage d'Urraca avec Alphonse d'Aragon, Rodrigue donne plus de détails (VI, 34). Cf. § 4, ii. 3. Selon lui, c'est avant la mort d'Alphonse VI que ce mariage aurait eu lieu; Salazar (Lara, t. I, p. 91) adopte cette opinion, mais Zurita (Anales, I, 37) préfère l'autorité de Muño Alfonso, c'est-à-dire de l’Historia Compostellana. Celle-ci pourtant est peu explicite (p. 98). Notre texte l'est tout à fait. Voici quelle était la parenté d'Urraca et de son second mari :

Pour ce qui suit, cf. Chron. de San Juan de la Peña (p. 68 et ss.), qui indique la parenté d'Alphonse I avec Urraca « in tertio gradu consanguinitatis ». — On voit que notre auteur donne tous les torts à Urraca, et ne dit rien des violences dont celle-ci se plaignait (Hist. Compost., p. 116).

[7] Urraca se réfugia d’abord au monastère de Sahagún. Alphonse I reçut des rumeurs comme quoi la reine avait une liaison avec le comte de Candespina. Il fit emprisonner Urraca dans la forteresse  d’El Castellar.

[8] Rodrigue paraît d'un autre avis : « quam vt bonus princeps quiele et pacifice occupauit.... et regnum Castellae Lanquam proprium undique dilatauit » (VII, 1). — Notre auteur abrège beaucoup l'histoire d'Alphonse VII, qui n'est pour lui qu'un préambule. Des démêlés du roi d'Aragon avec Urraca et le jeune roi, nous avons un copieux récit dans l’Historia Compostellana, suivie de près par Lafuente, t. II, p. 534-549.

[9] Il en avait encore un grand nombre après la mort d'Urraca : « Al. Rex Aragonensium lencbal Carrionem ... et alia oppida et Villas vallalas et muratas, multas per circuitum, quae omnia Regime Caslelhe bello, et timore nbslulcral » (Chr. Adefonsi imp., § 3).

[10] Cf. Luc, p. 103, l. 13, où le comte Gomez est avec les Galiciens, et non avec les Castillans. Rodrigue dit que les comtes et les magnats avaient décidé de marier Urraca « comiti Gomezoni, dicto postea do Campo Spinae » (VI, 34 ; cf. Chron.de San Juan de la Pena, p. 71), mais qu'Alphonse VI la maria avec Alphonse d'Aragon (cf. Lafuente, Hist. gen. de Esp., t. II, p. 584, note). Il nous dit aussi (VII, 2), de même que la Chron. de San Juan de la Peña (p. 72), que Pedro (Gonzalez) de Lara abandonna le champ de bataille pour aller rejoindre la reine à Burgos. — Sepulvega = Sepúlveda, à une soixantaine de km au nord-est de Ségovie. Le nom du lieu de la bataille, Campo de Espina, resta attaché au nom du comte Gomez (Gonzalez Salvadores). Sandoval (Cinco Reyes, t. II de l'éd. Cano, p. 15) croyait que c'était le nom de sa terre. — La date (Era MCXLVIIII, VII. Kal. Nov.) est donnée par les Ann. Complut. et Compostellani.

[11] Cf. Rodrigue (VII, 2), d'après lequel, comme d'après la Chron. de San Juan de la Peña (p. 71), ce Fernando Furtado serait fils de Gómez de Campodespina. Luc ne laisse soupçonner en rien la conduite d'Urraca; et, d'après lui, il semblerait qu'Alphonse d'Aragon agissait d'accord avec elle: ainsi, c'est sur le conseil de celle-ci qu'il aurait volé les trésors des églises et en particulier de Saint-Isidore (de León), profanation dont il n'est d'ailleurs pas parlé expressément ici. D'autre part, ce que Luc dit (p. 103, l. 33), et non notre chronique, c'est que Urraca fut assiégée par son fils « in turribus Legionis » (in illas turres Era MCLVII, dans les Ann. Complut., cf. Ann. Toled. I) et que s'étant rendue, elle fut ensuite traitée par lui avec égards. Cf. Rodrigue, VII, 3. Mais les faits sont bien plus compliqués : voir l’Hist. Compostellana. — Cf. Chronicon Compostellanum : « (Urraca)... apud castrum Saldaña sexto Idus Martii in Era MCLXIIII (1126) in partu adulterini filii vitam infelicem finiuit »; et, sur cette question de la conduite d'Urruca, Sandoval, Cinco reyes, t. II, p. 8, 34, 102 ; Salazar, Lara, t. I, l. 11, c. 12-13 ; Florez, Reynas Catholicas, t. I, p. 255-77 ; enfin la note au t. IV, p. 69, de l'éd. de l’Historia gen. de Esp. de Mariana par Monfort, 1788.

[12] Il avait été confié au comte Pedro Froilaz de Trava. (Hist. Compostellana, p. 96), qui fut beau-père du comte Pedro Gonzalez de Lara (Salazar, Lara, t. I, p. 99).

[13] Rodrigue (VII, 3) et la Chron. de San Juan de la Peña (p. 75) attribuent cette décision à une démarche déférente d'Alphonse de Castille. Cf. au contraire la Chron. Adefonsi imperatoris, § 7: « ... neque fuit ausus parare faciem suam contra faciem Regis Legionis. »

[14] Le 19 juillet 1134, « dia de Santa Justa y Rufina » (An. Toled. I). Voir une description de Fraga dans José-Maria Quadrado, España, Aragon (Barcelona, 1886). p. 95. Le roi mourut de ses blessures quelques jours plus tard. Ibn Alathyr décrit cette victoire des Musulmans de façon plus complète dans ses Annales du Maghreb et de l’Espagne, 1901 (sur ce même site)..

[15] « Alii dicunt quod ad tempus venit in Aragonia et locutus fuit cum quibusdam qui noverant ejus sortem. » (Chron. de San Juan de la Peña, p. 78.) Rodrigue (VII, 3) nous dit qu'il fut pendu par ordre d'Alphonse d'Aragon (Alfonso II).

[16] Je ne vois pas qu'il soit question ailleurs de ce faux Sancho III.

[17] Ramiro II de Aragón surnommé le Moine (24 avril 1086 - 16 août 1157), roi d’Aragon entre 1134 et 1157.

[18] Pétronille.

[19] Il avait régné quand même plus de vingt années !! Cf. Chron. de San Juan de la Peña, ch. XX ; Chron. Adefonsi imper., § 24. Voir Traggia, Ilustracion del reynado de Don Ramiro II, dans le t. III des Memorias de. la R. Acad. de la Hist., p. 469, et suiv. ; Lafuente, Hist. gen. de Esp., t. II, p. 570. note; Longás y Bartibás, Ramiro II el Monje y las supuestas cartes de Borja y Monzón en 1134, Santoña, 1911.

[20] Alphonse VII l'Empereur né le 1er mars 1105 à Caldas de Reis et mort le 21 août 1157 à La Fresneda. Roi de Castille et de León (1112 - 1157) et Imperator totius Hispaniae, « empereur de toutes les Espagnes » en 1135.

[21] Cf. une note du § 2.

[22] 1144. La ville reviendra rapidement aux Musulmans.

[23] Baeza, Andujar, Montoro. Luc écrit également Montor (p. 104, 128).

[24] En octobre 1147. Cf. le Carmen sur la prise d'Almeria à la suite de la Chr. Adefonsi imperatoris.

[25] Garcia Sánchez, el de Nájera, tué à Atapuerca (1054).

Infant Sanche, tué à Rueda. >>>> Infant Ramiro. >>>> Garcia Ramirez.

Cette généalogie n'est pas d'accord avec celle de la Chronique léonaise (Bull. hisp., t. XI, p. 378) et elle l'est avec le Liber Regum (p. 699). Voir Fernández de Béthencourt, Hist. de la monarquia esp., t. I, p. 380. On ne voit pas bien s'il faut construire « filius Sancii infantis de quadam domina » ou « Sancii infantis de quadam domina filii regis Garsie »; en d'autres termes si cette domina désigne la mère de l'infant Ramiro ou celle de l'infant Sanche. On sait que celui-ci était fils naturel, mais on ne connaît pas sa mère.

[26] Cf. Chron. Adefonsi imp., § 25 et 28.

[27] C’était la fille de Raimond Bérenger III et la sœur de Raimond Bérenger IV.

[28] Cf. Chron. Adefonsi imp., § 5 et 26; Luc, p. 104, l. 30. Il s'agit de Ramón Berenguel IV (1137-1162). Voir la note au t. IV, p. 103, de l’Hist. gen. de Esp. de Mariana par Monfort.