Texte numérisé et mis en page par Thierry Vebr
AUSONE
SOMMAIRES POUR L'ILIADE ET L'ODYSSÉE D'HOMÈRE
ILIADE Si nous parcourons Homère, l'écrivain de la guerre de Troie, du commencement à la fin de son Iliade, nous montrerons que depuis le début, la colère d'Achille, jusqu'aux funérailles d'Hector, il a composé vingt-quatre livres. Cette forme de l'ouvrage apparaît au premier coup d'œil qu'on jette à la surface. Cependant cet écrit ne comprend pas toute la durée de la guerre de Troie, mais presque les derniers jours de cette guerre. Car, si on se rend compte de ce siège décennal, c'est à peu près sa neuvième année, c'est-à-dire l'avant-dernière de sa durée, qui renfermera les événements mémorables survenus depuis les outrages d'Agamemnon et l'enlèvement de Briséis, jusqu'à la mort d'Hector ; et non tout cet espace de temps qui, depuis le prétexte et l'origine de cette guerre, s'étend jusqu'à la destruction de la ville. Il arrivera de là que des juges ignorants, incapables de comprendre l'économie d'un poème, remarqueront beaucoup de nobles actions omises depuis le commencement de la guerre jusqu'à la dispute d'Achille, et de non moins nombreuses depuis la mort d'Hector jusqu'à la ruine d'Ilion. Car on attend d'autant plus de faits, que cette longue lutte est plus lente à s'accomplir. Mais, afin de montrer que le divin poète n'a rien omis de remarquable, et qu'il a recueilli dans son oeuvre tout ce qui devait s'y renfermer, nous avons retracé en peu de mots et sous forme d'abrégé, la cause de l'origine de la guerre de Troie, et des préparatifs qui l'ont précédée. L'origine première de tous ces événements est le jugement rendu par Pâris entre les déesses ; puis la construction de la flotte à l'aide de laquelle ce même Pâris passa en Europe ; puis enfin l'enlèvement d'Hélène, sur lequel l'opinion des anciens est partagée : la plupart ont cru, sur la foi des récits d'Homère, qu'Hélène fut transportée à Troie ; quelques autres, au contraire, ont pensé qu'Alexandre, égaré dans sa route, aborda en Égypte ; et que le roi d'Égypte, fidèle observateur de la justice, ayant appris l'outrage par lui commis aux droits de l'hospitalité, lui arracha des mains Hélène, et tout ce qu'il avait emporté avec elle, et, après la conquête d'Ilion, la rendit à Ménélas. Livre I de I'Iliade. Raconte, ô déesse, la colère désastreuse d'Achille fils de Pélée, qui causa mille maux aux Achéens. Chrysès, prêtre d'Apollon, supplie Agamemnon pour le rachat de sa fille. Repoussé avec affront, il implore la vengeance de son dieu. Une peste cruelle étant survenue, et comme l'armée des Grecs périssait, Achille assemble un conseil, et force Calchas d'indiquer contre son gré la cause du fléau. Cette cause connue, Agamemnon s'emporte contre Achille, qui, outré de colère, aurait eu l'audace même de tuer le roi, si Minerve ne l'eût empêché de se porter aux derniers excès de la fureur. Briséis, sa concubine, lui est ravie pour remplacer Chryséis, rendue à son père. Alors Thétis, mère d'Achille, prenant en pitié les pleurs et les affronts de son fils, monte au ciel forte d'avoir autrefois défendu Jupiter par le bras d'Égéon, et pressée de venger l'injure faite à son fils, elle supplie le souverain des dieux d'accorder aux Troyens la supériorité dans les combats. Junon, à cette nouvelle, s'émeut de colère contre son époux leur querelle, qui s'animait, s'apaise bientôt au milieu des rires, grâce au zèle de Vulcain, qui veut intervenir aussi pour donner son avis. Livre II de l'Iliade. Les dieux, et la race humaine, esclave des soucis, goûtaient dans l'ombre les tranquilles bienfaits du sommeil. Mais le dieu du tonnerre veille la nuit, sans repos pour lui, n'a pu l'apaiser : il roule en son cœur d'immenses préparatifs pour venger dans le sang des Grecs les affronts d'Achille. Jupiter avertit en songe Agamemnon que le temps est venu de livrer bataille, et qu'il ne doit plus hésiter à combattre. Ce roi convoque les chefs en conseil, et leur expose l'ordre de Jupiter et la vision qu'il a eue la nuit pendant son repos. Puis, devant toute l'armée réunie, il interroge la volonté des soldats, il les exhorte à renoncer à cette guerre et à retourner chacun chez soi. Et tous déjà se disposaient à reprendre la mer ; mais Ulysse s'oppose à cette honteuse retraite, et, après d'amers reproches, il frappe Thersite, hideux discoureur, dont la libre parole est toujours prête à outrager les héros. Conseillé par Minerve, il détourne toute l'armée de l'idée du départ. Les soldats prennent des aliments, et préparent leurs armes. D'un autre côté, les Troyens, sur un avis d'Iris, se rangent en bataille. Suit le dénombrement des troupes une à une, désignant par ordre, comme un catalogue, les soldats, les vaisseaux, les chefs et leurs patries. Livre III de l'Iliade. Les troupes des Argiens suivent chacune leur chef au combat. Disposés en escadrons de cavaliers et en pelotons d'infanterie, les Troyens, au bruit des clairons, mêlent et confondent les bataillons. Avant l'attaque, Priam, du haut des murs, contemple l'armée rangée en bataille. Hélène lui montre et lui fait connaître les guerriers célèbres. Ensuite Alexandre provoque Ménélas à un combat singulier. Malgré les avis contraires d'Agamemnon, Ménélas marche à sa rencontre ; par un pacte conclu entre les deux peuples, par un traité juré sur les autels, on convient qu'Hélène avec sa dot suivra le vainqueur. Mais Pâris est vaincu : de retour dans la ville, il reçoit les reproches de son épouse. Agamemnon réclame l'exécution du traité. Livre IV de l'Iliade. Cependant Jupiter avec les dieux créateurs convoque le conseil d'en haut sur les affaires des Grecs. Jupiter veut la destruction de Troie : il y est entraîné par l'acharnement de Junon. Minerve, empressée d'accomplir ce projet, médite la rupture du traité. Elle aborde un habile archer, Pandanus, et lui persuade avec adresse de blesser, sans être vu, Ménélas, pour réveiller des motifs de guerre. Il obéit : les Grecs recommencent le combat, et les deux armées se rencontrent la lutte produit un égal carnage. Livre V de l'Iliade. Pallas la Tritonienne inspire le fils de Tydée et le remplit d'audace et de bravoure. Son cimier d'or vomit des flammes, et de son bouclier brûlant jaillissent des torrents d'étincelles. Lui, il brille d'un éclat pareil à l'étoile d'automne. Diomède, aidé de Minerve, combat vaillamment. Vénus, de son côté, essaye de protéger son fils ; mais elle reçoit une blessure et s'éloigne. Mars est blessé aussi et quitte la mêlée. Suit la rencontre de Tlepolemus et de Sarpédon. Tlepolemus, fils d'Hercule, est vaincu et tué dans la lutte. Livre VI de l'Iliade. Abandonnées à elles-mêmes, les armées combattent sans l'assistance des dieux, dont les secours ont cessé. Chacune trouve dans ses efforts le revers ou le succès, au hasard de sa propre destinée. Aux guerriers troyens dont la fortune décline, le devin Helenus conseille d'apaiser Minerve. Hector engage Hécube à porter le peplus dans le temple : elle accomplit ce vœu avec les mères. Alexandre, gourmandé par son frère, marche au combat. Glaucus le Lycien et Diomède l'Étolien s'avancent pour se mesurer : au moment de commencer la lutte, ils se rappellent l'hospitalité dont les liens unissaient leurs pères, ils échangent leurs armes et se retirent. Livre VII de l'Iliade. À ces mots, Hector s'élance hors des portes. Du consentement de Minerve et d'Apollon, Hector provoque le plus brave d'entre les Grecs. Neuf chefs se présentent pour accepter le défi : on remet à la décision du sort le choix du combattant ; et c'est Ajax fils de Télamon qui engage ce combat singulier, dans lequel Hector, atteint d'une pierre, rentre dans les rangs des siens. La lutte se poursuit : Idéus intervient avec son caducée. Les deux rivaux s'envoient de mutuels présents, et mettent fin au combat. Hector donne un glaive à Ajax, Ajax un baudrier à Hector. La nuit survient ; l'une et l'autre armée rentre en son camp. Le lendemain, on prend soin d'inhumer les morts. Les Grecs entourent la rade d'un fossé et d'une palissade, pour protéger leurs vaisseaux. Livre VIII de l'Iliade. La blonde Aurore brillait sur son char de safran. Dans un conseil tenu par les dieux, Jupiter décide, pour sa part, que chaque armée combattra à ses risques, et que nulle divinité n'interviendra pour favoriser ou poursuivre de sa haine l'un ou l'autre parti. Il se retire sur le mont Ida. Mais la terreur de sa présence jette l'épouvante parmi les Grecs, qu'une fuite honteuse entraîne vers leurs retranchements, où le fossé et les palissades leur offrent un abri. Junon et Minerve veulent secourir les Grecs : par ordre de Jupiter, Iris effraye les deux déesses. La nuit interrompt le combat. Les Troyens vainqueurs placent sur le champ de bataille des sentinelles pour observer l'ennemi partout ils allument des feux, et ils délibèrent toute la nuit sur les opérations de la guerre. Livre IX de l'Iliade. Cependant les sentinelles qui veillent cernent les Achéens. Les Grecs, battus dans le dernier combat, s'épouvantent du péril qui les menace. Agamemnon convoque les chefs. Ce roi propose de fuir, et de faire les préparatifs pour reprendre la mer pendant la nuit. Diomède et Nestor sont d'un avis contraire. Par le conseil de Nestor, Ajax et Ulysse sont députés vers Achille pour lui promettre de riches présents, s'il abjure sa colère et prête son appui à l'armée aux abois. Mais Achille obstiné persiste en ses ressentiments, et l'inutile députation revient sans avoir rien obtenu. Livre X de l'Iliade. Le sommeil tenait assoupis sur les navires tous les autres chefs ; Atride seul est tourmenté de soucis inquiets. Ulysse et Diomède, pendant la nuit, s'avancent à la découverte ; ils aperçoivent Dolon, qui lui-même, séduit par les promesses d'Hector, était sorti pour épier les desseins des Grecs. Ils lui arrachent une révélation entière, et le tuent sur la place. Instruits par lui de l'arrivée de Rhesus, roi de Thrace, ils exterminent ce prince et douze guerriers avec lui. Ils emmènent, comme le prix et en même temps comme le témoignage de leur expédition, ses coursiers remarquables, qui surpassaient par leur blancheur et leur agilité les neiges et les vents. Livre XI de l'lliade. Quittant la couche dorée de Tithon, l'Aurore illuminait le monde, et ramenait les peines et les travaux. Tous les Grecs combattent avec vaillance, mais sans succès. Les chefs blessés, le sort de la bataille est remis à la foule des soldats inconnus. Ce revers de fortune commence à fléchir Achille ; il envoie Patrocle s'instruire de l'état des choses. Patrocle, en revenant lui annoncer la fâcheuse position de l'armée, aperçoit Eurypylus souffrant d'une blessure. Il lui applique les remèdes de la médecine, et le rappelle à la santé. Livre XII de l'Iliade. Pendant que le petit-fils d'Actor ranime Eurypylus que sa blessure épuise, La fortune des Grecs, chancelante, ou plutôt abattue, était dans une situation désespérée. Leurs meilleurs chefs étaient blessés, le reste de l'armée était en fuite ou frappé de terreur. Les Troyens renversent les retranchements de la rade et franchissent le fossé, encouragés par des augures que l'événement rendit équivoques. Sarpédon arrache une partie de la muraille, Hector lance un rocher contre la porte qui se brise, et le combat s'engage sur la rade même. Livre XIII de l'Iliade. Jupiter amène Hector et les Troyens sur la flotte. Neptune, ému de pitié, vient au secours des navires grecs empruntant les traits d'un devin, il excite au combat les deux Ajax, et il n'encourage pas moins par la majesté de sa présence le reste de l'armée. Idoménée se signale par de nobles exploits. Les Troyens, qui déjà lâchaient pied, se rallient, rassurés par Hector, et, avec de grands cris, le combat recommence de part et d'autre. Livre XIV de l'Iliade. Les clameurs ont troublé Nestor, qui buvait à l'écart ; il s'étonne de la grandeur du tumulte qui frappe son oreille. Junon emprunte à Vénus sa ceinture appelée Ceséos, et va trouver Jupiter retiré sur le mont Ida. Elle prie le Sommeil de l'endormir, et, pendant qu'il veille encore, elle le subjugue par ses caresses conjugales. Voyant Jupiter qui s'oublie, Neptune en abuse pour rétablir la fortune des Grecs par un plus prompt secours, et par le bras d'Ajax le Locrien qui guerroie en avant des autres. Livre XV de l'Iliade. Déjà, franchissant palissade et fossé, la jeunesse troyenne s'arrêtait, menaçant d'incendier la flotte conquise. Jupiter s'éveille, il voit que l'aspect du combat a changé, et que les Troyens sont en déroute, grâce aux secours portés aux Grecs par Neptune. Après avoir adressé d'amers reproches à Junon, il envoie par Iris de terribles menaces à son frère, et lui ordonne de retirer son appui. Il charge Apollon de ranimer Hector, et l'engage à relever la fortune de la guerre en faveur des Phrygiens. Alors Ajax fils de Télamon se bat aussi avec vigueur ; il immole une foule d'ennemis, et empêche ainsi l'incendie de la flotte. Livre XVI de l'Iliade. Tandis que la haute carène, attaquée avec le fer et la flamme par les Troyens, continue d'être défendue par les rois d'Argos, Achille prend pitié de l'état des Grecs presque réduits à la dernière extrémité. Il permet à Patrocle de s'armer de ses armes. Patrocle entraîne avec lui la troupe des Myrmidons, et trompant par la ressemblance d'Achille les Troyens consternés qui roulent par-dessus les palissades, et s'embarrassent mutuellement dans leur aveugle terreur, il les repousse jusque dans la plaine. Puis, dans une rencontre, il tue Sarpédon, taille en pièces un grand nombre d'ennemis, et périt lui-même sous les coups d'Hector, après avoir été blessé par Euphorbus. Livre XVII de l'Iliade. Le meurtre du petit-fils d'Actor ne t'a point échappé, Ménélas. Le combat se concentre autour de Patrocle expiré. Chaque armée, animée d'un désir contraire, essaye, les Grecs de défendre ses restes, les Troyens de les enlever pour insulter à son cadavre. Euphorbus tombe sous les coups de Ménélas, et, pour faire parade de son glorieux exploit, Hector s'arme des dépouilles d'Achille. Antilochus, sur les instances de Ménélas, court annoncer ce revers à Achille. Ménélas se retire ensuite avec Mérion derrière les retranchements de la rade, et laisse les deux Ajax soutenir tout le poids de la guerre. Livre XVIII de l'Iliade. Pendant que Mars promène les feux de sa rage au milieu des combats, Achille pleure sur un ton lamentable le trépas de Patrocle ; abattu par la force de sa douleur, sa mère lui adresse de consolantes paroles, lui répond que son ami sera vengé, et promet de lui apporter des armes forgées par Vulcain. Cependant Junon envoie Iris vers lui, et, sur ses instances, Achille, quoique sans armes, s'avance hors du retranchement : les Troyens épouvantés se précipitent les uns sur les autres, entraînés au loin par la fuite et plus encore par la terreur. En même temps, Vulcain, cédant aux prières de Thétis, passe toute une longue nuit, à fabriquer des armes célestes en faveur de la Nymphe. Livre XIX de l'Iliade. Cependant l'Aurore se lève et quitte l'océan. Achille revêt la céleste armure, ouvrage de Vulcain et présent de sa mère. Ensuite il convoque en conseil les chefs des Grecs, abjure et dépose son ressentiment, et reçoit, devant l'assemblée, les riches présents promis par le roi. Alors il fait prendre aux soldats des aliments, qu'il se refuse à lui-même ; puis, à la tête de cette armée animée de sa rage et attentive à ses ordres, il marche au combat. Livre XX de l'Iliade. Et déjà descendaient armés, du haut des navires, ces milliers de soldats envoyés par la grande Mycènes. L'une et l'autre armée, avec des forces neuves, engage le combat. Ensuite, du consentement de Jupiter, la faveur des dieux se partage. Junon et Minerve combattent pour les Grecs, qui ne sont pas moins protégés par Neptune, Mercure et Vulcain. Les Troyens ont l'appui d'Apollon et de Vénus, de Diane et de sa mère, de Mars aussi et du Scamandre avec eux. Alors Énée, en dépit des dieux et de ses forces inégales, se mesure avec Achille. Quoique favorable aux Grecs, Neptune l'enveloppe d'un nuage et l'enlève. Livre XXI de L'Iliade. Une honteuse déroute avait entraîné dans le fleuve les cohortes tremblantes. Les Troyens sont poussés par la terreur et la fuite jusque dans le courant du fleuve Scamandre. L'espace manquant alors pour reculer plus loin, dans le fleuve même ; et comme le fleuve se soulève, Achille enchaîne là douze jeunes Troyens, pour être immolés aux mânes de Patrocle. Vulcain brûle avec ses feux le torrent débordé. Alors, Achille s'étant avancé dans la plaine, les dieux, suivant leurs penchants, combattent çà et là, chacun pour le parti qu'il préfère. L'armée troyenne, poursuivie par le vainqueur, est refoulée contre les murs de sa ville. Livre XXII de I'Iliade. Chassés par la peur, les bataillons phrygiens tournaient autour de leurs remparts. Hector se mesure avec Achille en combat singulier, en dépit de Priam et d'Hécube, qui le supplient de ne point combattre ; au gré de Minerve au contraire, qui, sous les traits de Déiphobe, l'excite au combat. Hector est tué ; attaché au char d'Achille, il est traîné trois fois autour des remparts de Troie ; son cadavre déchiré est transporté ensuite sur les vaisseaux, et réservé à d'autres supplices, pour venger Patrocle et assouvir la rage du vainqueur. Livre XXIII de l'Iliade. Troie est toute à ses pleurs, la jeunesse argienne est toute à ses jeux. On célèbre des jeux funèbres en l'honneur de Patrocle. Diomède emporte le prix à la lutte des coursiers, Ulysse au pugilat et à la course ; d'autres sont vainqueurs en d'autres exercices. Livre XXIV de l'Iliade. Les jeux terminés, chacun regagne son navire. Jupiter envoie Thétis vers son fils avec ordre de cesser de sévir sur un cadavre, et de respecter l'humaine destinée dans un ennemi expiré, en rendant son corps à la sépulture. Par ordre du même dieu, Iris engage Priam à racheter à prix d'or les restes de son fils. Guidé par Mercure, Priam s'avance la nuit au milieu des sentinelles ennemies ; il se roule en suppliant aux pieds d'Achille, et, après avoir racheté son fils, il ordonne un deuil public, le pleure et l'ensevelit. ODYSSÉE Livre I de l'Odyssée. Dis-nous, Muse, ce mortel, qui, après la prise de Troie, vit les usages et les cités de tant de peuples. Minerve, d'après la volonté de Jupiter, descend à Ithaque. Elle prend les traits de Mentès, chef des Taphiens, pour conseiller à Télémaque d'aller au plus vite trouver Nestor et Ménélas, qui, récemment rentrés dans leurs foyers, doivent savoir quelque chose de certain sur le sort d'Ulysse. Alors Phemius le citharède, introduit au milieu d'un festin des prétendants, commence un chant plaintif sur la navigation malheureuse qui dispersa en divers exils les Grecs partis d'Ilion. Pénélope descend de sa chalcidique : blessée du choix d'un si lamentable sujet, elle lui demande d'autres chants. Livre II de l'Odyssée. L'Aurore sortait de l'océan sur son char de roses. Télémaque assemble dans la curie les grands d'Ithaque. Là, il se plaint des affronts de sa maison, de la dissipation de ses biens ; il expose ses projets de départ. Ils sont combattus par Antinoüs, qui veut l'empêcher de s'éloigner avant le mariage de sa mère. Après de longs débats, le conseil est dissous. Télémaque gagne le rivage à l'insu des prétendants ; il implore l'assistance de Minerve, et dispose les apprêts de son voyage, encouragé surtout par les exhortations de la déesse, qui, sous la trompeuse figure de Mentor, se déguisait au peuple et à Télémaque lui-même. Bientôt les rameurs sont à bord et le navire à la mer : Télémaque et Minerve s'éloignent du port aux approches du soir. Livre III de l'Odyssée. Déjà le soleil à son lever s'échappait radieux de l'océan. Télémaque interroge Nestor sur son père ; il n'en reçoit aucune nouvelle : le vieillard ignore ce qu'il est devenu. Mais le lendemain le même vieillard l'engage à aller, avec Pisistrate son fils, visiter Ménélas. Et ce conseil est suivi sans retard. Car la nuit d'ensuite, ils étaient à Phères, où Dioclès leur offrit l'hospitalité, et une nuit après ils arrivent à Lacédémone. Livre IV de l'Odyssée. Et déjà on était arrivé devant les puissantes murailles de Lacédémone. Télémaque et ceux qui étaient venus avec lui reçoivent de Ménélas un accueil hospitalier ; et, sur le soir, ils recueillent quelques renseignements certains au sujet d'Ulysse. Le lendemain Ménélas leur retrace toute la ligne de sa traversée, et leur explique comment Ulysse est retenu dans l'île Ogygie par les promesses et les séductions de la Nymphe Calypso. Il tenait ce récit de Protée, qu'il avait questionné sur le sort des chefs de la Grèce. Cependant les prétendants, à la nouvelle du départ de Télémaque, équipent et mettent à la mer un navire, et vingt d'entre eux, qui s'étaient choisis eux-mêmes, s'embarquent pour lui tendre un piège à son retour. Dans ce but, ils se cachent autour de l'île Asteria, située entre Ithaque et Samé, et attendent là l'occasion de le surprendre. Livre V de l'Odyssée. L'Aurore, en sa couche tiède, avait laissé Tithon. Mercure vole et descend dans l'île Ogygie, afin qu'épouvantée des ordres de Jupiter, Calypso laisse partir Ulysse. Après avoir construit à la hâte un radeau grossier, Ulysse ose entreprendre seul le trajet des mers. Le dix-huitième jour, une tempête s'élève, déchaînée par Neptune en furie, et les ais mal assemblés du navire se brisent en éclats. Cet accident laisse à peine au héros un dernier espoir. Il faisait en nageant d'inutiles efforts, quand la déesse Ino prit pitié de lui et le sauva. Elle détache son voile de sa tête pour en ceindre le nageur, qui, soutenu ainsi, parvient jusqu'aux rivages des Phéaciens. Livre VI de l'Odyssée. Ulysse infortuné s'abandonnait au sommeil. Après avoir abordé à la nage au rivage des Phéaciens, Ulysse dissipe ses fatigues par le sommeil. Mais comme Nausicaa, fille du roi Alcinoüs, se livrait à ses jeux sur la grève avec les jeunes vierges de son âge, il fut bientôt tiré de son sommeil, et s'élança vers elle, nu comme il était, mais couvrant d'un voile de feuilles ses parties honteuses. Il se roule en suppliant aux genoux de la royale vierge, et, par l'influence de Minerve, il éveille en elle une pitié salutaire. On le place sur un chariot, on lui donne un vêtement, et on le transporte avec elle, mais seulement (la pudeur de la vierge le veut ainsi) jusqu'au temple de Minerve, qui est devant la ville ; là, il adresse le culte accoutumé de ses prières à la déesse qui le protége. Livre VII de l'Odyssée. Depuis longtemps le fils de Laërte implorait les dieux. Minerve, déguisée sous les traits d'une jeune fille, conduit Ulysse d'abord dans la ville, et ensuite au palais du roi. Arété, femme d'Alcinoüs, ayant appris du héros, et d'où lui venait ce vêtement, et de quel pays il était, et par quel hasard il était amené là, l'engage à prendre bon courage ; et, le soir l'invitant au repos, il se livre au sommeil. Livre VIII de l'Odyssée. Déjà l'Aurore, sur son char de roses, illumine. Alcinoüs apprend d'Ulysse en peu de mots les malheurs de sa navigation. Aussitôt il ordonne aux principaux de son royaume de se réunir dans la curie, et il leur expose l'arrivée de son hôte et les infortunes de sa longue traversée. Il invite Ulysse à un festin, et ordonne à Demodocus de toucher de la cithare ; mais Demodocus, qui chantait le cheval de bois et la ruine de Troie, arrache des larmes à Ulysse au souvenir de sa fortune passée. Comme il s'efforçait de les cacher soigneusement, soit en se composant le visage, soit en les essuyant avec sa robe, il attire sur lui tous les regards et surtout ceux du roi. Alors Alcinoüs, apprenant la cause de ses pleurs, l'engage, avec de bienveillantes promesses, à raconter selon leur ordre tous les maux qu'il a soufferts. Livre IX de l'Odyssée. Alors, à son tour, le héros fils de Laërte prend la parole. Les quatre livres qui suivent contiennent le récit des voyages d'Ulysse. À la prière d'Alcinoüs, il expose la série de ses courses nombreuses ; comment, parti d'Ilion, il arriva d'abord chez les Cicones ; comment, après y avoir pris d'assaut la ville d'Ismarus, et perdu plusieurs des siens, il en fut chassé et forcé de fuir ; comment ensuite il erra autour de Malée, promontoire de Laconie, et vint après chez les Lotophages ; puis, avec un seul vaisseau, s'avança jusqu'à l'île des Cyclopes voisine des Lotophages ; comment, après avoir caché soigneusement son navire, il pénétra avec douze de ses compagnons dans l'antre de Polyphème, qui, repu des mets sanglants qu'il s'était préparés en tuant les compagnons d'Ulysse, et enivré par le vin dont le héros l'avait gorgé, tomba vaincu par le sommeil, fut aveuglé par Ulysse, et subit ainsi le châtiment de sa férocité. Livre X de l'Odyssée. Nous abordons dans l'Éolie, patrie et séjour des Vents. Il raconte ensuite qu'il fut porté vers l'Éolie, qu'il y fut comblé de présents par Éole, roi des Vents, qui, après avoir généreusement pourvu à tous ses besoins, lui donna encore, pour qu'il naviguât avec plus de sûreté, les Vents renfermés dans une outre ; comment ensuite, au moment où déjà il approchait d'Ithaque, il s'abandonna au sommeil ; comment alors ses compagnons, supposant que ce cuir contenait quelque trésor, en dénouèrent les liens pendant qu'il dormait, et comment des vents contraires les rejetèrent loin de leur patrie ; comment ensuite il aborda chez Antiphate et les Lestrygons ; comment , après avoir perdu là tous ses vaisseaux moins un, il toucha au rivage de Circé, où un breuvage empoisonné de cette puissante déesse changea en bêtes Eurylochus et les compagnons envoyés en avant avec lui ; comment lui-même, destiné à subir un pareil sort, en fut préservé par les soins de Mercure, et força la déesse de rendre à ses compagnons leur première forme, en l'étonnant par sa fermeté. Livre XI de l'Odyssée. Mais arrivés à nos vaisseaux et au rivage de la mer.... Il s'éloigne de Circé et vient au bord de I'AverneOn place en cet endroit la descente chez les Mânes. Là, après un sacrifice solennel, il remplit un trou du sang des victimes ; et aux âmes qui voltigent à l'entour il ne permet pas, suivant les conseils de Circé, de boire une goutte de ce sang, avant que le devin Tirésias ne l'ait goûté lui-même. Là aussi, il voit plusieurs Héroïnes, dont l'énumération est embellie des gracieuses fictions de la fable antique. Livre XII de l'Odyssée. Et déjà son pied avait quitté les plaines liquides de l'océan. Après avoir appris du devin Tirésias ce qu'il lui importait de savoir, il retourne vers Circé, qui lui enseigne les moyens d'éviter d'autres malheurs, soit en passant devant les Sirènes dont les chants sont funestes aux navigateurs, soit en dépassant Scylla et Charybde, monstres fameux du détroit de Sicile. Quand il a surmonté ces périls, non sans de graves souffrances, il arrive en Trinacrie, où, pressés par le besoin, ses compagnons, malgré sa défense, mettent en pièces les troupeaux du Soleil qui erraient sans gardiens. D'horribles prodiges, après le massacre de ces bœufs, les épouvantent : ils reprennent aussitôt la mer, et périssent tous frappés de la foudre, à l'exception d'Ulysse, qui, s'attachant à un débris de son navire, et soutenu par ce faible appui, gagne seul à la nage l'île Ogygie. Livre XIII de l'Odyssée. Tous se taisent, et attachent sur lui des regards attentifs. Après ce récit de tous les maux qu'il a soufferts en ses courses nombreuses, il reçoit des principaux personnages de Phéacie l'hommage de plusieurs présents. Un navire, pourvu par eux de rames et de tous les agrès nécessaires, transporte, par une mer entièrement calme, Ulysse endormi au rivage d'lthaque. Là, pendant son sommeil et à son insu, on le descend sur le port de sa patrie avec tous ses présents. Les Phéaciens s'en retournent avant son réveil. Livre XIV de l'Odyssée. Il s'éloigne du port par l'étroit sentier qui s'ouvre devant lui. En s'éveillant, Ulysse reconnaît, non sans trouble, le port et le rivage de sa patrie : il se demande avec surprise comment il a pu être ainsi transporté, déposé, abandonné, et tout cela sans le savoir, il cherche tous les dons qu'il a reçus, et les voyant intacts, il les cache le plus sûrement possible. Grâce à Minerve, il a bientôt repris confiance ; il s'approche d'un de ses esclaves, le porcher Eumée, sans se faire reconnaître, et sous l'apparence d'un naufragé et d'un mendiant. Celui-ci lui demande qui il est ; il répond qu'il est Crétois, et que des murs de Troie son vaisseau l'a porté en Égypte. Il implore vivement avec une douloureuse affection Eumée, qui, voyant tomber la nuit et une pluie continuelle, consent à le couvrir d'une saie. Alors, roulant plus d'un projet en son esprit, Ulysse enfin s'abandonne au repos. Livre XV de l'Odyssée. Pallas la Tritonienne se dirige vers les remparts de Lacédémone. Minerve conseille en songe à Télémaque de retourner dans sa patrie. Il quitte son lit de grand matin, et demande à Ménélas la permission de repartir. Cette faveur lui est accordée avec bonté ; il regagne aussitôt son navire qui l'attendait dans le port de Pylos. II renvoie Pisistrate vers sa ville et vers son père, et se hâte de lever l'ancre, après avoir pris pour compagnon de son voyage Théoclymène, devin d'Argos, un de ceux qu'avait instruits Mélampe fils d'Amythaon. Il échappe aux embuscades des prétendants, et aborde en sa patrie. Là, il ordonne à ses compagnons de se rendre au port, et il se dirige par un autre chemin vers la campagne et vers Eumée. Livre XVI de l'Odyssée. Une même cabane renferme Eumée et le divin Ulysse. Télémaque envoie Eumée annoncer son retour à sa mère. Pendant ce temps, par la volonté de Minerve, il reconnaît son père, et s'entend avec lui sur les moyens d'agir. Pénélope, apprenant le retour de son fils, paraît, avec cette liberté permise à sa pudeur, dans l'assemblée des prétendants, et, après leur avoir reproché les pièges tendus à son fils, elle se retire avec non moins de colère que de douleur. Livre XVII de l'Odyssée. Déjà l'épouse de Tithon, sur son char de roses, illumine le ciel. Télémaque raconte à sa mère inquiète l'ordre de son voyage. Ulysse, par les soins d'Eumée, est introduit dans la ville. Les prétendants étaient à table dans son palais : il entre, et mendie, en tournant misérablement autour d'eux, quelque nourriture. Antinoüs le maltraite et l'outrage. Pénélope souhaite malheur à Antinoüs pour ce trait d'inhumanité. Elle envoie Eumée inviter l'étranger, car il se donnait pour tel, à venir auprès d'elle. Ulysse s'excuse d'abord, en la remerciant de cette invitation ; mais il promet qu'il ira vers le soir. Livre XVIII de l'Odyssée. Survient Irus, mendiant connu du peuple. Pendant qu'Ulysse mendiait en sa propre demeure, un autre se présente aussi pauvre que lui : c'était Irus, plébéien d'Ithaque, habitué à demander l'aumône dans les carrefours. Une querelle de jalousie s'engage entre ces rivaux d'indigence : des paroles ils en viennent aux mains, excités par les prétendants, qui pour irriter encore la dispute, leur promettent pour récompense un morceau de graisse du ventre d'une chèvre. Ulysse, vainqueur, pousse à la porte Irus demi-mort, en lui adressant un conseil railleur. Pénélope, pour éprouver la tendresse de ses amants, demande que chacun, suivant sa richesse, lui apporte un présent : dans l'impatience de leurs désirs, ils lui offrent ces dons avec empressement. Livre XIX de l'Odyssée. Cependant Ulysse, retiré dans l'intérieur du palais.... Ulysse et Télémaque ôtent toutes les armes de la portée des prétendants, dont ils méditent la perte ; et ne leur laissent, pour l'attaque ou la défense, rien qui puisse les protéger ou les servir. Ensuite, Ulysse se rend auprès de Pénélope qui l'avait mandé ; et là, comme dans sa réponse à Eumée, il se donne pour un Crétois, et lui fait accroire qu'il a logé Ulysse dans sa maison. Peu de temps après, comme Euryclée, sa nourrice, pour remplir un devoir d'hospitalité, lui lavait les pieds, elle y remarque au toucher la cicatrice d'une blessure qu'il avait reçue autrefois sur le Parnèse de la dent d'un sanglier. À ce signe, elle reconnaît son élève, mais il lui défend de le questionner et d'en rien dire. Livre XX de l'Odyssée. Déjà Ulysse, embrassant leurs genoux, implorait les prétendants. Dans un festin, Ctésippe, un des prétendants, lance sur Ulysse un pied de bœuf, mais il n'atteint pas son but. Cependant Théoclymène, dont les Itaciens connaissaient la science divinatoire, prédit aux prétendants leur ruine prochaine. Honni et moqué, il est chassé de la table et du palais comme un insensé. Livre XXI de l'Odyssée. Alors Pallas la Tritonienne inspire la fille d'Icarius. Ulysse, comptant sur la fidélité et l'adresse d'Eumée et de Philétius, leur révèle qui il est. Quand la reconnaissance est complète, on se concerte pour amener l'occasion de tuer les prétendants. Ulysse les attaque par la ruse ; il leur demande la permission, pour éprouver ses forces de vieillard, de tendre cet arc que le seul Ulysse autrefois courbait sans peine : celui qui pourra le tendre doit avoir pour prix le droit d'épouser Pénélope. Mais les prétendants repoussent ce mendiant assez ridicule pour essayer ce que cette jeunesse choisie avait tenté sans succès. Télémaque, malgré le refus de tous les autres, permet à Ulysse cette expérience. Alors un premier sentiment d'admiration s'élève à la vue de ce courage qui fait rougir les autres de honte devant un vieillard, un mendiant, qui dévoile leur lâcheté. Livre XXII de l'Odyssée. Ulysse rejette de ses épaules ses vêtements en haillons. Ulysse, retiré à l'écart, tend l'arc, et, fermant toutes les portes pour ne laisser aucune issue à la fuite, il les immole tous à demi morts d'ivresse pour la plupart, ou frappés de surprise, ou songeant à toute autre chose. Le premier qu'il perce est Antinoüs, qui avait surpassé les autres en audace et en insolence. Eumée, Télémaque et Philétius, ayant pris aussi des armes, font un merveilleux carnage de ces ennemis consternés. Dans ce massacre général, on n'en épargne que deux, Phemius le citharède, qui, appelé là pour exercer son talent, n'avait commis aucun outrage dans la maison d'Ulysse, et Médon le héraut, à la modération duquel Télémaque lui-même rendait témoignage. Ceux qui étaient avec Télémaque font périr dans les tortures Melanthius, un des serviteurs d'Ulysse, qui avait toujours fourni des armes à l'impudence des prétendants. Ils pendent aussi douze jeunes filles qui avaient vécu dans la débauche avec les prétendants. L'extermination complètement achevée, Ulysse allume un grand feu, où il brûle du soufre pour purifier sa maison. Livre XXIII de l'Odyssée. D'un pas, ralenti par les ans, la nourrice montait à la chalcidique. La nourrice Euryclée réveille Pénélope pour lui apprendre ce qui s'est passé. Pénélope ne se persuade pas légèrement que c'est bien son époux lui-même qui se présente à elle. Une certaine condition de sa chambre nuptiale, une disposition particulière du lit conjugal, connue d'elle seule et d'Ulysse, lui permet d'éprouver s'il est bien son mari. Ensuite ils se couchent ensemble, et passent toute la nuit à s'entretenir mutuellement. Suit alors une élégante récapitulation, un admirable résumé de tous les travaux endurés par Ulysse. Livre XXIV de l'Odyssée. Le Cyllénien appelle les ombres au séjour du Tartare. Mercure chasse par bandes dans les enfers les âmes des prétendants réunies en masse par un récent et commun massacre. Alors les mânes des héros s'assemblent autour d'Agamemnon. Étonnés de cette foule nombreuse et compacte de jeunes victimes, qui s'avancent d'un seul groupe, ils apprennent d'elles la cause de leur mort. Alors, dans les enfers même, le courage d'Ulysse et la chasteté de Pénélope reçoivent des éloges, de la part d'Agamemnon surtout, dont la destinée, sous ce double rapport, a été bien différente. Ulysse va trouver aux champs Laërte son père, et, par son retour imprévu et par le récit de ses actions, il émeut le vieillard, qui l'émeut à son tour en lui apprenant les maux qu'il a soufferts. Bientôt, les pères des prétendants, pressés de venger le meurtre de leurs jeunes fils, associent leurs projets et leurs forces, et arrivent, avant d'être attendus, dans la plaine. Mais Ulysse, dont l'escorte est plus nombreuse, les disperse et les met en déroute. Cependant, les haines qui s'enveniment font craindre un plus grand soulèvement, et une guerre générale. Sur un avis de Jupiter, Minerve descend à Ithaque, rétablit la paix entre les deux partis, et apaise leur ardeur et leur agitation par l'oubli du passé.
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