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DES DIEUX A L'IMAGE DES HOMMES

I. Le pouvoir et l'ordre

Énée et ses compagnons arrivent dans la mer Tyrrhénienne.

Vix e conspectu Siculae telluris in altum
vela dabant laeti et spumas salis aere ruebant,
cum Iuno, aeternum servans sub pectore vulnus,
haec secum : "Mene incepto desistere victam
nec posse Italia Teucrorum avertere regem ?
Quippe vetor fatis ! Pallasne exurere classem
Argivum atque ipsos potuit submergere ponto,
unius ob noxam et furias Aiacis Oili ?"
Ipsa, Iovis rapidum iaculata e nubibus ignem,
disiecitque rates evertitque aequora ventis;
illum, exspirantem transfixo pectore flammas,
turbine corripuit scopuloque infixit acuto :
ast ego, quae divum incedo regina, Iovisque
et soror et coniunx, una cum gente tot annos
bella gero ! Et quisquam numen Iunonis adorat
praeterea, aut supplex aris imponet honorem ?"

VIRGILE, Enéide, 1, 34-49

Siculus, a, um : sicilien
spuma, ae : l'écume
sal, salis (m) : le sel, la mer (poét.)
Iuno, Iunonis : Junon
haec : acc. n. pl. COD de dixit s.- e.
inceptum, i : l'entreprise, le projet
me ... desistere, ...posse : prop. inf. indépendantes, exprimant l'indignation, l'étonnement.
Italia = ab Italia
Teucri, orum : les Troyens
Pallas, adis : Pallas, nom grec de Minerve
exurere, o, ussi, ustum : brûler complètement
Argivus, a, um : grec
Argivum : g. plur.
submergere, o, mersi, mersum : noyer
noxa, ae : le tort, le préjudice
furia, ae : l'accès de folie, le délire
Aiax, acis : Ajax héros grec de la guerre de Troie; un sacrilège lui valut la colère de Minerve qui déchaîna la tempête sur ses vaisseaux. D'abord sauvé par Neptune, Ajax se vanta d'avoir triomphé; Neptune se retourna alors contre lui et le précipita à la mer. Une autre tradition rapporte que c'est Minerve elle-même qui le foudroya.
Oileus, ei : Oïlée (roi des Locriens, père d'Ajax)
Oili : gén.
ipsa : désigne Pallas
iaculari, or, atus sum : lancer
disicere, io, ieci, iectum : disperser, désarticuler
illum : désigne Ajax
exspirare, o, avi, atum : expirer, agoniser, cracher
transfigere, o, fixi, fixum : transpercer
turbo, inis : le tourbillon
scopulus, i : le rocher
infigere, o, fixi, fixum : fixer, clouer
ast = at
divum = deorum
adorare, o, avi, atum : adorer, honorer

Les Troyens, à peine hors de vue de la Sicile, faisaient voile,
tout joyeux, vers le large, fendant de leur proue l'écume salée,
quand Junon, qui gardait en son cœur son éternelle blessure,
se dit en elle-même : "Moi, vaincue, renoncer à mon projet !
Ne pas pouvoir détourner de l'Italie le roi des Teucères !
Et même plus ! Les destins me l'interdisent ! Pallas, elle,
a pu incendier la flotte des Argiens et les engloutir dans la mer,
à cause de la faute et de la folie du seul Ajax, le fils d'Oïlée !
Du haut des nues elle a même lancé la foudre rapide de Jupiter,
disloqué leurs navires et bouleversé les flots en déchaînant les vents;
et tandis que, poitrine transpercée, Ajax crachait des flammes,
elle le saisit dans un tourbillon et le cloua sur l'arête d'un rocher.
Et moi, majestueuse reine des dieux, soeur et épouse de Jupiter,
je suis en guerre contre une seule nation, et depuis tant d'années !
Existe-t-il encore quelqu'un pour adorer la puissance de Junon,
ou déposer en suppliant des offrandes sur ses autels ?"

 

Ad quem tum Iuno supplex his vocibus usa est :
"Aeole (namque tibi divum pater atque hominum rex
et mulcere dedit fluctus et tollere vento),
gens inimica mihi Tyrrhenum navigat aequor,
Ilium in Italiam portans victosque Penates :
incute vim ventis submersasque obrue puppes,
aut age diversos et disice corpora ponto.
Sunt mihi bis septem praestanti corpore Nymphae,
quarum, quae forma pulcherrima Deiopea,
conubio iungam stabili propriamque dicabo,
omnes ut tecum meritis pro talibus annos
exigat, et pulchra faciat te prole parentem."
Aeolus haec contra : "Tuus, o regina, quid optes
explorare labor; mihi iussa capessere fas est.
Tu mihi quodcumque hoc regni, tu sceptra Iovemque
concilias, tu das epulis accumbere divum,
nimborumque facis tempestatumque potentem."

VIRGILE, Enéide, 1, 64-80

Aeolus, i : Eole
mulcere, eo, lsi, lsum : toucher légèrement, caresser
Tyrrhenus, a, um : tyrrhénien
Ilium, ii : Ilion (= Troie)
incutere, io, cussi, cussum : frapper, susciter
submergere : voir v. 40
disicere, io, ieci, iectum : voir v. 43
praestans, antis : éminent, remarquable
nympha, ae : la nymphe divinité secondaire, le plus souvent anonyme, des bois des fontaines, de la mer
quarum [illam] quae
Deiopea, ae : Déiopée
conubium, ii = connubium
stabilis, e : stable, durable
dicare, o, avi, atum : proclamer solennellement
iussum, i : l'ordre
capessere, o, ivi, - : prendre, saisir
regni : gén. partitif dépendant de hoc
sceptrum, i : le sceptre
conciliare, o, avi, atum : deux sens : 1. obtenir (COD : hoc regni, sceptra) 2 rendre bienveillant (COD : Iovem)
accumbere, o, cubui, cubitum : s'installer, participer à
nimbus, i : l’averse, le nuage

C'est lui que Junon vint alors supplier en ces termes :
"Éole, puisque le père des dieux et le roi des hommes t'accorda
d'apaiser les flots ou de les soulever à l'aide du vent, --
une race qui m'est odieuse vogue sur la mer Tyrrhénienne,
ransportant vers l'Italie Ilion et ses Pénates vaincus.
Déchaîne la violence des vents, submerge et engloutis leurs bateaux,
ou disperse-les et parsème leurs cadavres sur la mer.
Je dispose de quatorze nymphes au corps superbe;
la plus belle de toutes c'est Déiopée. Je l'unirai à toi
en un mariage stable et je te l'attribuerai en propre,
pour que, en échange de tes services, elle passe avec toi
toute sa vie et te rende père d'une belle progéniture".
à cela Éole répond : "C'est à toi, ô reine, de savoir
ce que tu souhaites; mon droit à moi est de recevoir des ordres.
C'est toi qui me vaux ce que j'ai de pouvoir, et mon sceptre,
et la faveur de Jupiter; c'est toi qui me donnes le droit de m'asseoir
aux festins des dieux et ma puissance sur les nuages et les tempêtes".

La tempête se déchaîne. Énée et ses compagnons sont en difficulté.

Interea magno misceri murmure pontum
emissamque hiemem sensit Neptunus et imis
stagna refusa vadis, graviter commotus; et alto
prospiciens, summa placidum caput extulit unda.
Disiectam Aeneae toto videt aequore classem,
fluctibus oppressos Troas caelique ruina.
Nec latuere doli fratrem Iunonis et irae.
Eurum ad se Zephyrumque vocat; dehinc talia fatur :
"Tantane vos generis tenuit fiducia vestri ?
Iam caelum terramque meo sine numine, Venti,
miscere et tantas audetis tollere moles ?
Quos ego ... Sed motos praestat componere fluctus.
Post mihi non simili poena commissa luetis.
Maturate fugam regique haec dicite vestro :
non illi imperium pelagi saevumque tridentem,
sed mihi sorte datum. Tenet ille immania saxa
vestras, Eure, domos; illa se iactet in aula
Aeolus et clauso ventorum carcere regnet."

VIRGILE, Enéide, 1, 124-141

Neptunus, i : Neptune
imus, a, um : qui est tout en bas, tout au fond
stagnum, i : l'eau stagnante (ici = mare)
refundere, o, fudi, fusum : renverser
alto = in altum
disiectam : voir v. 43
Troes, um : les Troyens
Eurus, i : l'Eurus (vent du sud-est)
Zephyrus, i : le Zéphyr (vent du sud)
dehinc (adv.) : ensuite
quos ego ... : ces 2 mots, Neptune se les adresse à lui-même. La phrase est incomplète (réticence) : "je les ..."
: ces 2 mots, Neptune se les adresse à lui-même. La phrase est incomplète (réticence) : "je les ..."
post : ici, adv.
luere, o, lui - : délier, payer, expier
maturare fugam : s'empresser de fuir
tridens, ntis : le trident (attribut de Neptune)
aula, ae : la cour, le palais

Entre-temps Neptune remarque le tumulte de la mer démontée
et la tempête déchaînée; des profonds abîmes il voit refluer
des eaux souvent tranquilles. Vivement ému, du large
il prospecte les flots, sa tête paisible posée à la surface de l'onde.
Il voit les bateaux d'Énée épars sur toute la surface de la mer,
les Troyens écrasés par les vagues et l'écroulement du ciel.
Les ruses et les colères de sa soeur Junon ne lui ont pas échappé.
Il convoque auprès de lui Eurus et Zéphyr, et leur dit :
"Tirez-vous de votre naissance une si grande assurance ?
Voilà que maintenant, sans mon ordre, vous avez l'audace,
ô vents, de secouer ciel et terre, et de soulever de telles masses ?
Je vais vous… ! Mais mieux vaut apaiser l'agitation des flots.
Plus tard, vous me paierez votre faute par une peine peu ordinaire.
Hâtez-vous de fuir, et dites bien ceci à votre roi :
ce n'est pas à lui qu'échurent par le sort l'empire de la mer
et le cruel trident, mais à moi. Lui possède les immenses rochers,
où vous demeurez, Eurus. Qu'Éole se pavane dans cette cour
et qu'il règne sur les vents, sur leur prison, bien close".

Commentaire :

Cet ensemble comporte trois volets dont chacun est centré sur un dieu différent : Junon, Eole, Neptune.

A. JUNON : Les Troyens s'éloignent de la Sicile, ils sont donc presque au terme de leur voyage; Junon exprime sa rancune : aeternum vulnus ne peut renvoyer qu'à sa haine pour les Troyens (Teucrorum) depuis le jugement de Pâris et d'autres déboires évoqués plus haut (1, 27 - 28). Remarquons bien qu'Enée ne semble pas attirer personnellement le ressentiment de Junon : il n'est pas cité par son nom (rex Teucrorum) et la déesse spécifie bien qu'elle mène une guerre contre un peuple (gente - v. 47 et plus loin gens inimica - v. 67).

Les réflexions de Junon sont dominées par trois sentiments : le refus de la défaite, la jalousie et le souci de son rang.

1. Le refus de la défaite : Junon ne peut accepter que l'action qu'elle a entreprise (incepto) depuis longtemps (tot annos) l'ait été en vain (desistere, victam, nec posse).

2. La jalousie : Junon se réfère à Pallas qui a pu assouvir sa vengeance contre Ajax, avec l'assentiment de Jupiter, puisqu'il lui avait confié le foudre; la comparaison est pertinente, puisque Pallas a déchaîné la tempête, ce que Junon envisage elle aussi de faire pour nuire à Enée ou plus exactement aux Troyens. Les propos de Junon sont guidés par la jalousie, celle que porte une belle-mère à une fille de son mari et qui s'exprime ici à travers des oppositions diverses du point de vue :

a) des actes : Pallas a pu faire ce qui lui serait refusé (me ... nec posse - Pallasne potuit / ipsa - ast ego):

b) des motifs : Pallas en voulait à un seul homme (unius Aiacis), irresponsable de surcroît (furias) et a détruit la flotte des Grecs par un cataclysme disproportionné; Junon s'en prend à tout un peuple (cum gente bella gero), ce qui suppose des motifs autrement sérieux. En fait, ils ne lui apparaissent comme tels que parce qu'ils sont les siens : Junon agit surtout par vanité blessée et jalousie (conjugale, cette fois);

c) des délais : Pallas a obtenu satisfaction plus vite que Junon, puisqu'elle n'a pas encore obtenu la destruction totale des Troyens;

d) des rangs : Junon énumère complaisamment ses titres (reine des dieux, épouse et soeur de Jupiter), ce qui renvoie implicitement à ce que Pallas n'est pas. L'injustice dont Junon s'estime victime est ainsi mise en évidence.  

3. Le souci de sa puissance : on vient de voir que le souci de son rang s'intègre aux motifs de jalousie à l'intérieur de la communauté divine, mais son impuissance risque d'avoir une conséquence dans le monde des hommes : si elle échoue dans son opposition bien connue aux Troyens, les hommes se détourneront d'elle, ne la prieront plus et ne lui offriront plus de sacrifices. De manière assez paradoxale, pour garder son rang, le dieu doit faire aux humains la démonstration de sa puissance.

En fait, Junon a escamoté le fond du problème : les destins ont décidé qu'une nouvelle Troie naîtrait en Italie et à cet arrêt, les dieux doivent se soumettre (1). Or, Junon le sait, mais elle peut en retarder l'accomplissement. Remarquons bien que cette donnée du problème est évoquée très tôt dans le discours de Junon, mais c'est pour mieux s'en débarrasser (en trois mots) (2). Le reste n'est qu'expression de ses émotions et justifications (auto-justifications ?) de son entreprise du reste inutile.

B. EOLE : Junon s'adresse à Eole. Leurs relations méritent d'être examinées de près, car elles relèvent d'une part du système dans lequel s'inscrivent les dieux, d'autre part de considérations personnelles.

1. Chaque dieu exerce son activité dans un domaine qui lui est propre : Junon ne peut elle-même déclencher l'orage (et si Pallas a pu le faire, c'est parce que Jupiter lui a confié l'instrument adéquat (Iovis ignem - v. 42)). Elle recourt donc à un "spécialiste" : Eole, le dieu des vents.

2. Eole tient ses pouvoirs de Jupiter (dedit); il est donc à son service, mais aussi à celui des autres "grands" dieux (mihi iussa capessere fas est - v. 77).

3. Par ailleurs, Junon est intervenue en faveur d'Eole pour lui obtenir les pouvoirs dont il dispose. On peut résumer ce qui précède par un schéma :

JUPITER : intervention en faveur d'Eole

JUNON  : attribution de pouvoirs

EOLE : allégeance

Junon informe d'abord Eole de la situation :

a) qui est la cible ? les Troyens (gens inimica);

b) où se trouve-t-elle ? sur la mer Tyrrhénienne;

c) pourquoi est-elle visée ? c'est une race que Junon déteste (les raisons n'en sont pas précisées, soit que l'hostilité de Junon apparaisse comme suffisante, soit qu'Eole connaisse déjà le dessous des cartes);

d) quelles sont les raisons d'intervenir ? Troie va renaître en Italie de manière imméritée (victos Penates - v.68).

Ensuite, elle donne ses ordres. Enfin, elle achète Eole en lui offrant sept superbes nymphes, dont une en mariage. Nous retrouvons ici le problème des compétences : Junon paie les services d'Eole par une manifestation de ses pouvoirs propres (protection du mariage et de l'accouchement).

Dans sa réponse, Eole montre bien qu'il est un subalterne : le projet appartient à Junon, à Eole de l'exécuter (tuus ... - mihi ...). Eole conclut en rappelant qu'il doit son ascension à Junon : il lui est redevable de son royaume (regni, sceptra), de la faveur royale (Iovem), d'une place au banquet des dieux et finalement de ses pouvoirs (nimborum tempestatumque potentem - v. 80).

C. NEPTUNE : La tempête se déchaîne. Les Troyens sont en difficulté. C'est alors que Neptune intervient. Du fond des eaux, il se rend compte que la mer est démontée, alors qu'il n'y est pour rien. Il faut remarquer que :

1. En jouant son rôle, Eole a empiété sur le domaine d'un autre.

2. Le dieu "lésé" a été laissé dans l'ignorance de cet empiétement (3).

Neptune sortant de l'eau voit ce qui se passe et fait immédiatement preuve de clairvoyance : c'est un coup de Junon. Il s'adresse aux vents (pas à Eole qui n'est pas présent).

Son discours dont la brièveté s'explique par la colère et par l'urgence (v. 135) comporte plusieurs éléments:

1. Neptune rappelle aux vents leur rôle subalterne.

2. Il rappelle aussi que rien ne peut se passer dans son domaine sans son assentiment.

3. Enfin, il renvoie les vents d'où ils viennent (avec des menaces); il insiste sur le fait que chacun règne sur son domaine, donc qu'Eole règne sur sa caverne, rien de plus, ce qui rabaisse considérablement le roi des vents; en effet, si Eole se limite à régner sur une caverne bien close, il se condamne à ne régner que sur l'inutile.

Le schéma du B. peut être enrichi comme suit :

 JUPITER

JUNON            NEPTUNE

allégeance              ordres

ÉOLE

VENTS

Les motivations de Neptune sont donc très claires : il est intervenu parce que Junon, par Eole interposé, a empiété sur son domaine. Il s'agit bien d'une réaction d'amour-propre où le sort des Troyens ne joue qu'un rôle très secondaire. L'attitude de Neptune ne manque d'ailleurs pas d'ambiguïté (4) : malgré l'hostilité qu'il manifeste envers les Troyens, il protège Enée pendant la guerre de Troie (Enéide, 5, 801 -811). Il n'empêche que quand il acceptera de favoriser définitivement Enée, il exigera une victime compensatoire, le pilote Palinure.

 

(1) Les rapports entre Jupiter et les destins ne sont pas clairs : "Jupiter ne crée pas les arrêts du Destin, mais il est le seul à les connaître et ils sont identiques à ses volontés." (G. WILLIAMS, Technique and ideas in the Aeneid, New Haven - Londres, 1983, p. 9).
(2) Certains commentateurs (et le GAFFIOT) y voient de l'ironie; si l'ironie consiste à dire le contraire de ce qui est ou de ce qu'on croit pour faire ressortir la moquerie, je ne pense pas que Quippe vetor fatis ! soit de l'ironie : en effet, il est incontestable que Junon va à l'encontre des destins; elle veut simplement dire ici qu'elle passe outre à l'interdiction.
(3) Le dieu antique n'est pas omniscient; voir comment Jupiter est averti des amours de Didon et Enée (4, 219 - 221).
(4) Neptune fut d'abord partisan des Troyens, puis s'est retourné contre eux; il est complice de la mort de Laocoon, pourtant son prêtre et il participe à la destruction de Troie.

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