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ORIBASE.

COLLECTION MÉDICALE.

Histoires d'eaux

 

 


 

Αὐτίκα ὕδωρ ἐν Λεοντίνοις ἔστιν, οὗ ἤν τις πίῃ, ἀποθνήσκει · τοῖον δὲ ἄλλο ἐν φενεῷ τῆς ᾿Αρκαδίας, ὃ καλοῦσιν ὕδωρ Στυγός · τοῖον δὲ ἄλλο ἐν Θράκῃ · καὶ ἡ λίμνη ἡ ἐν Σαυρομάταις, ἥν οὐδὲ ὄρνις ὑπερπλῆναι φθάνει · καὶ ἑτέρα κατὰ Μήδους, ἐπὶ ἧς δὴ καὶ λέγουσι ἰχῶρα ἐφίστασθαι μέλανα, ὃν εἴ τις χρισάμενος παρασταίη πυρὶ, ἀνάπτεται · τούτῳ φασὶ τὴν Μήδειαν τῷ φαρμάκῷ διαφθεῖραι τὴν θυγατέρα τὴν Κρέοντος. ῎Εστι δὲ καὶ περὶ Σοῦσα ὕδωρ ὃ ἤν τις πὶῃ, ἐκβάλλει τοὺς ὀδόντας. ῾Ο δὲ Σύβαρις ποταμὸς τοὺς ἄνσρας ἀγνοὺς ποιεῖ. Τὸ δὲ ἐν Αἰθιοπίᾳ ὕδωρ τὸ καλούμενον ἐρυθρὸν μανίαν ποιεῖ. Τὸ δὲ ἐν Αἰγύπτὶῳ ὕδωρ τῶν πινόντων ἀποψιλοῖ τὰς κεφαλάς. Τούτων δὴ οὐκ ἔστιν οὐδὲν εἰδέναι, ὡς πολλοὶ οἱ μὲν διεφθάρησαν ἤδη, ἀφυλάκτως χρησάμενοι, οἱ δέ τι ἄλλο ἔπαθον οὐκ ἐπιτήδειον. Δυνάμεις δὲ καὶ ἕτεραι πολλαὶ ὑδάτων εἰσὶν οὐ κατὰ τὴν κοινὴν φύσιν ἔχουσαι · τοῦτο μὲν γὰρ τὸ ἐν Λυγκήσταις ὕδωρ εἰς μέθας ἐκβάλλει τοὺς πίνοντας · τοῦτο δὲ καὶ τὸ ἐν Κλειτορίῳ τῆς ᾿Αρκαδίας, εἴ τις ἐν αὐτῷ λούσαιτο, οὐδὲ ν ὀσμῆς ἀνάσχοιτο οἴνου · τοῦτο δὲ τὸ ἐν Χαλκίδι τῆς ᾿Αρεθούσης τὰς μὲν γυναῖκας ὀνίνησι, τὰ δὲ ἄλλα ζῷα ποδαλγεῖ πιόντα · ὁ δὲ Κύδνος πεπίστευται πραύνειν ποδαλγίας, καίτοι ψυχρότητι ὑπερβάλλων.

Ainsi il y a, chez les Léontins, une eau qui tue ceux qui en boivent; il en existe une autre semblable, qu'on appelle eau du Styx, à Phénée en Arcadie, et encore une autre dans la Thrace; puis il y a, chez les Sauromates, le lac que les oiseaux même ne sauraient traverser [sans tomber morts]; il y a encore, à ce qu'on raconte, chez les Mèdes, un autre lac sur lequel il surnage une liqueur noire qui s'enflamme lorsqu'on s'approche du feu après s'en être enduit le corps : c'est, dit-on, à l'aide de ce poison que Médée a tué la fille de Créon. Il y a aussi près de Suze une eau qui fait tomber les dents de ceux qui en boivent. Le fleuve Sybaris rend les hommes chastes. L'eau qu'on appelle rouge, en Éthiopie, produit la folie. En Égypte, une certaine eau rend chauves ceux qui en boivent. La science ne sait rien de ces prodiges ; aussi beaucoup de gens ont-ils déjà trouvé la mort, après avoir usé de ces eaux sans précaution, et d'autres ont éprouvé quelque autre fâcheux accident. Il existe encore pour les eaux plusieurs autres propriétés qui s'écartent du cours habituel de la nature : ainsi une certaine eau, chez les Lyncestes, enivre ceux qui en boivent; à Clitorium en Arcadie, une autre produit chez les baigneurs l'aversion de l'odeur même du vin; l'eau de la fontaine Aréthuse, à Chalcis, fait du bien aux femmes, tandis qu'elle donne des maux de pieds aux animaux qui en boivent; on admet enfin que le Cydnus adoucit la goutte, quoiqu'il soit d'une froideur excessive.