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Les horreurs de la guerre

Appien Mithridatique

 

Prise d'Athènes par Sylla.

VI. [38] Αἰσθόμενος δὲ τοὺς ἐν ἄστει μᾶλλόν τι πεπιεσμένους, καὶ κτήνη πάντα καταθύσαντας, δέρματά τε καὶ βύρσας ἕψοντας καὶ λιχμωμένους τὸ γιγνόμενον ἐξ αὐτῶν, τινὰς δὲ καὶ τῶν ἀποθνησκόντων ἁπτομένους, ἐκέλευσε τῷ στρατῷ τὴν πόλιν περιταφρεύειν, ἵνα μηδὲ καθ' ἕνα τις ἐκφεύγοι λανθάνων. Ὡς δὲ καὶ τοῦτο ἐξείργαστο αὐτῷ, κλίμακας ἐπῆγεν ὁμοῦ καὶ τὸ τεῖχος διώρυττεν. Τροπῆς δ' ὡς ἐν ἀσθενέσιν ἀνδράσιν αὐτίκα γενομένης, ἐσέπεσεν ἐς τὴν πόλιν, καὶ εὐθὺς ἐν Ἀθήναις σφαγὴ πολλὴ ἦν καὶ ἀνηλεής· οὔτε γὰρ ὑποφεύγειν ἐδύναντο δι' ἀτροφίαν, οὔτε παιδίων ἢ γυναικῶν ἔλεος ἦν, τοῦ Σύλλα τὸν ἐν ποσὶν ἀναιρεῖν κελεύοντος ὑπ' ὀργῆς ὡς ἐπὶ ταχείᾳ δὴ καὶ ἐς βαρβάρους ἀλόγῳ μεταβολῇ καὶ πρὸς αὑτὸν ἀκράτῳ φιλονεικίᾳ. Ὅθεν οἱ πλέονες, αἰσθανόμενοι τοῦ κηρύγματος, ἑαυτοὺς τοῖς σφαγεῦσιν ὑπερρίπτουν ἐς τὸ ἔργον. Ὀλίγων δ' ἦν ἀσθενὴς ἐς τὴν ἀκρόπολιν δρόμος· καὶ Ἀριστίων αὐτοῖς συνέφυγεν, ἐμπρήσας τὸ ᾠδεῖον, ἵνα μὴ ἑτοίμοις ξύλοις αὐτίκα ὁ Σύλλας ἔχοι τὴν ἀκρόπολιν ἐνοχλεῖν. Ὁ δ' ἐμπιπράναι μὲν τὴν πόλιν ἀπεῖπε, διαρπάσαι δὲ ἔδωκε τῷ στρατῷ· καὶ ἕτοιμοι σάρκες ἀνθρώπων ἐς τροφὴν ἐν πολλοῖς οἰκήμασιν ηὑρέθησαν. Τῇ δὲ ἑξῆς ὁ Σύλλας τοὺς μὲν δούλους ἀπέδοτο, τοῖς δ' ἐλευθέροις, ὅσοι νυκτὸς ἐπιλαβούσης οὐκ ἔφθασαν ἀναιρεθῆναι, πάμπαν οὖσιν ὀλίγοις, τὴν μὲν ἐλευθερίαν ἔφη διδόναι, ψῆφον δὲ καὶ χειροτονίαν τῶνδε μὲν ὡς οἱ πεπολεμηκότων ἀφαιρεῖσθαι, τοῖς δ' ἐκγόνοις καὶ ταῦτα διδόναι.

[39] Ὧδε μὲν ἄδην εἶχον αἱ Ἀθῆναι κακῶν· ὁ δὲ Σύλλας τῇ μὲν ἀκροπόλει φρουρὰν ἐπέστησεν, ᾗ τὸν Ἀριστίωνα καὶ τοὺς συμπεφευγότας λιμῷ καὶ δίψει πιεσθέντας ἐξεῖλεν οὐ μετὰ πολύ. Καὶ αὐτῶν ὁ Σύλλας Ἀριστίωνα μὲν καὶ τοὺς ἐκείνῳ δορυφορήσαντας ἢ ἀρχήν τινα ἄρξαντας, ἢ ὁτιοῦν ἄλλο πράξαντας παρ' ἃ πρότερον ἁλούσης τῆς Ἑλλάδος ὑπὸ Ῥωμαίων αὐτοῖς διετέτακτο, ἐκόλασε θανάτῳ, τοῖς δὲ ἄλλοις συνέγνω, καὶ νόμους ἔθηκεν ἅπασιν ἀγχοῦ τῶν πρόσθεν αὐτοῖς ὑπὸ Ῥωμαίων ὁρισθέντων. Συνηνέχθη δ' ἐκ τῆς ἀκροπόλεως χρυσίου μὲν ἐς τεσσαράκοντα λίτρας μάλιστα, ἀργύρου δ' ἐς ἑξακοσίας. Καὶ τάδε μὲν ἀμφὶ τὴν ἀκρόπολιν ὀλίγον ὕστερον ἐγένετο·

[38] Sachant que les défenseurs d'Athènes étaient sévèrement accablés par faim, qu'ils avaient dévoré tout leur bétail, bouilli le cuir et les peaux, léché ce qu'ils pouvaient en obtenir, et que certains avaient même essayé de la chair humaine, Sylla ordonna à ses soldats d'entourer la ville d'un fossé pour que pas un des habitants ne puissent s'échapper secrètement. Ceci fait, il y fit amener ses échelles et en même temps commença à percer le mur. Les défenseurs affaiblis furent bientôt mis en fuite et les Romains entrèrent dans la ville. Il s'ensuivit un grand carnage sans pitié à Athènes, les habitants, par manque d'alimentation, étant trop faible pour fuir. Sylla ordonna un massacre aveugle, qui n'épargnait ni les femmes ni les enfants. Il était irrité qu'ils se soient joints aussi vite aux Barbares sans aucune raison et avaient montré une aussi violente animosité contre lui. La plupart des Athéniens, en entendant la proclamation, se précipitèrent volontairement sur les épées des tueurs. Quelques-uns se précipitèrent vers l'Acropole, et parmi eux Aristion, qui avait brûlé l'Odeum, pour que Sylla ne puisse avoir du bois de construction immédiatement pour donner l'assaut à l'Acropole. Sylla interdit de brûler la ville, mais permit aux soldats de la piller. Dans beaucoup de maisons ils trouvèrent de la chair humaine prête à être mangée. Le jour suivant Sylla vendit les esclaves aux enchères. Aux hommes libres qui avaient échappé au carnage de la nuit précédente - il en restait peu - il promit la liberté mais il leur enleva le droit de vote par bulletin ou à main levée parce qu'ils avaient fait la guerre contre lui. Les mêmes restrictions furent prolongées à leur progéniture.
[39] C'est ainsi qu'Athènes eut son plein d'horreurs. Sylla posta une garnison autour de l'Acropole, où Aristion et ses compagnons furent bientôt obligés de se rendre accablés par la faim et la soif. Sylla condamna à mort Aristion, ses gardes du corps, et tous ceux qui avaient exercé une autorité ou qui avaient fait n'importe quoi de contraire aux dispositions prises par les Romains après la première prise de la Grèce par ceux-ci. Sylla pardonna aux autres et donna à tous presque les mêmes lois qui avaient été précédemment établies par les Romains. Il retira environ quarante livres d'or et 600 livres d'argent de l'Acropole - mais ces événements sur l'Acropole se passèrent un peu plus tard.