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 Athénée : Les philosophes. 

texte français seul mis en page par Philippe Renault

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Livre XIII

Critique des érudits.

 

91. Τοσαῦτα τοῦ Μυρτίλου ἑξῆς καταλέξαντος καὶ πάντων αὐτὸν ἐπὶ τῇ μνήμῃ θαυμασάντων ὁ Κύνουλκος ἔφη · 'Πουλυμαθημοσύνης, τῆς οὐ κενεώτερον οὐδέν.'
῞Ιππων ἔφη ὁ ἄθεος. ᾿Αλλὰ καὶ ῾Ηράκλειτος ο θεῖός φησι · 'Πουλυμαθίη νόον [ἔχειν] οὐ διδάσκει.' Καὶ ὁ Τίμων δὲ ἔφη ·
ἐν δὲ πλατυσμὸς 
πουλυμαθημοσύνης, τῆς οὐ κενεώτερον ἄλλο.
Τί γὰρ ὄφελος τῶν τοσούτων ὀνομάτων, ὦ γραμματικέ, πάντων ἐπιτρῖψαι μᾶλλον ἢ σωφρονίσαι δυναμένων τοὺς ἀκούοντας. Καὶ ἐὰν μέν τίς σου πύθηται τίνες ἦσαν οἱ εἰς δούρειον ἵππον ἐγκατακλεισθέντες, ἑνὸς καὶ δευτέρου ἴσως ἐρεῖς ὄνομα · καὶ οὐδ' ταῦτ' ἐκ τῶν Στησιχόρου, σχολῇ γάρ, ἀλλ' ἐκ τῆς ᾿Αγία τοῦ ᾿Αργείου ᾿Ιλίου Πέρσιδος · οὗτος γὰρ παμπόλλους τινὰς κατέλεξεν. ᾿Αλλὰ μὴν οὐδὲ τῶν ᾿Οδυσσέως ἑταίρων ἔχοις ν οὕτως εὐρύθμως καταλέξαι τὰς προσηγορίας καὶ τίνες οἱ ὑπὸ τοῦ Κύκλωπος αὐτῶν καταβρωθέντες ὑπὸ τῶν Λαιστρυγόνων καὶ εἰ ὄντως κατεβρώθησαν · ὅστις [οὖν] οὐδέ τοτ' οἷδας, καίτοι συνεχῶς Φυλάρχου μνήμην ποιούμενος ὅτι ἐν ταῖς Κείων πόλεσιν οὒτε ἑταίρας οὒτε αὐλητρίδας ἰδεῖν ἔστι.

91. Dès que Myrtilos eût fait son discours avec un grand sens du détail, faisant l’admiration de toute l’assistance, Cynulcos prit la parole : 

« Érudition ! Ah ! que cela est vain ! » 

Hippon l'athée est l’auteur de cette formule. Quant au très religieux Héraclite, il dit ceci :

« L’érudition ne donne pas la sagesse. » 

Écoutons Timon : 

« On a beau se targuer d’érudition, on n’en reste pas moins creux. » 

À quoi bon nous assommer de tous ces noms, mon cher lettré : ça nous perturberait plutôt et ça ne nous rend pas plus sage. Si on te demandait de citer les noms des soldats qui s’enfermèrent dans le cheval de Bois, tu ne m’en citerais qu’un ou deux, pas plus ! Même en te décarcassant, tu n’en trouverais aucun dans les poèmes de Stésichore. Par contre, tu les dénicherais dans la Destruction de Troie d’Agias d'Argos, qui en a donné une liste fort exhaustive. Je parie même que tu serais bien incapable de m’énumérer les noms des compagnons d'Ulysse ! Qui furent ceux que le Cyclope ou les Lestrygons dévorèrent, s'ils furent vraiment dévorés. En fait, tu ne sais rien de tout ça et tu préfères nous citer ton Phylarchos à tout bout de champ, et nous dire que dans les villes de Chios, on ne voit jamais, ni courtisanes, ni joueuses de flûte. » 

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