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 Athénée : les deipnosophistes 

De l'amour

Livre XIII

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"Paideia" et "Paidika"

 

75. ᾿Αρχύτας δ' ὁ ἁρμονικός, ὥς φησι Χαμαιλέων, ᾿Αλκμᾶνα γενομέναι τῶν ἐρωτικῶν μελῶν ἡγεμόνα καὶ ἐκδοῦναι πρῶτον μέλος ἀκόλαστον, ὄντα καὶ περὶ τὰς γυναῖκας καὶ τὴν τοιαύτην μοῦσαν εἰς τὰς διατθριβάς. Διὸ καὶ λέγειν ν τινι τῶν μελῶν· 
῎Ερως με δαὖτε Κύπριδος ἕκατι
γλυκὺς κατείβων καρδίαν ἰαίνει.

Λέγει δὲ καὶ ὡς τῆς Μεγαλοστράτης οὐ μετρίως ἐρασθείς, ποιητρίας μὲν οὔσης, δυναμένης δὲ καὶ διὰ τὴν ὁμιλίαν τοὺς ἐραστὰς προσελκὺσασθαι. Λέγει δ' οὗτως περὶ αὐτῆς · 
Τοῦθ' ἁδειᾶν Μουσᾶν ἔδειξε
δῶρον μάραικα παρθένων
ἁ ξανθὰ Μεγαλοστράτα.

Καὶ Στησίχορος δ' οὐ μετρίως ἐρωτικὸς γενόμενος συνέστησε καὶ τοῦτον τὸν τρὸπον τῶν ᾳσμάτων· ἃ δὴ καὶ τὸ παλαιὸν ἐκαλεῖτο παίδεια καὶ παιδικά. Οὕτω δ' ἐναγώνιος ἦν ἡ περὶ τὰ ἐρωτικὰ πραγματεία, καὶ οὐδεὶς ἡγεῖτο φορτικοὺς τοὺ ἐρωτικούς, ὥστε καὶ Αἰσχύλος μέγας ὢν ποιητὴς καὶ Σοφοκλῆς ἦγον εἰς τὰ θέατρα διὰ τῶν τραγῳδιῶν τοὺς ἔρωτας, ὃ μὲν τὸν ᾿Αχιλλέως πρὸς Πάτροκλον, ὃ δ' ἐν τῇ Νιόβῃ τὸν τῶν παίδων· Διὸ καὶ παιδεράστριάν τινες καλοῦσι τὴν τραγῳδίαν· καὶ ἐδέχοντο τὰ τοιαῦτα σματα οἱ θεαταί.

 

Archytas - celui qui a écrit sur la théorie musicale - prétend, à ce que dit Chamaeleon, qu'Alcman a ouvert la voie aux compositeurs des chansons érotiques, et qu'il fut le premier à faire paraître une chanson licencieuse, étant enclin dans ses habitudes de vie à la fréquentation des femmes et à cette sorte de poésie. C'est pourquoi  il dit dans un de ses chansons: 
"De nouveau le doux Éros, par la volonté de Cypris, fait déborder et fondre mon cœur." 
Il dit, aussi, qu'Alcman tomba éperdument amoureux de Megalostrate, qui était une poétesse capable d'attirer ses amoureux par sa conversation. Il parle ainsi d'elle: 
"C'est l'heureuse jeune fille, la blonde Megalostrata, qui a montré le cadeau des douces Muses." 
Stésichore également était érotique à l'excès et composa des chansons du même type; celles-ci jadis étaient appelées "paideia" et "paidika." La poursuite des affaires d’amour était si active, que, depuis, personne ne considère les personnes érotiques comme vulgaires, que même un grand poète comme Eschyle, et même Sophocle, ont présenté au théâtre dans leurs tragédies les thèmes de l'amour, d'un côté l'amour d'Achille et de Patrocle, de l'autre dans Niobé celui des garçons. C'est pourquoi certains appellent la tragédie "pédérastre"; et les spectateurs ont bien accepté de telles histoires.

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