Athénée : les deipnosophistes
De l'amour
Livre XIII
(page précédente page suivante)
Les courtisanes de Naucratis.
69. ᾿Ενδόξους δὲ ἑταίρας καὶ ἐπὶ κάλλει διαφερούσας ἤνεγκεν καὶ ἡ Ναύκρατις · Δωρίχαν τε,
ἥν ἡ καλὴ Σαπφὼ ἐρωμένην γενομένην Χαράξου τοῦ ἀδελφοῦ αὐτῆς κατ' ἐμπορίαν εἰς τὴν Ναύκτατιν ἀπαίροντος διὰ τῆς ποιήσεως διαβάλλει ὡς πολλὰ τοῦ Χαράξου νοσφισαμένην. ῾Ηρόδοτος δ' αὐτήν ῾Ροδῶπιν καλεῖ, ἀγνοῶν ὅτι ἑτέρα τῆς Δωρίχης ἐστὶν αὕτη, ἡ καὶ τοὺς περιβοήτους ὀβελίσκους ἀναθεῖσα ἐν
Δελφοῖς, ὧν μέμνηται Κρατῖνος διὰ τούτων....
Εἰς δὲ τὴν Δωρίχαν τόδ' ἐποίησε τοὐπίγραμμα Ποσείδιππος, [καίτοι] καὶ ἐν
τῇ Αἰθιοπίᾳ πολλάκις αὐτῆς μνημονεύσας. ᾿Εστὶ <δὲ> τόδε·
Δωρίχα, ὀστέα μὲν σὰ πάλαι κόνιν, ἕσσατο δ' ἑσμος
χαίτης ἥ τε μύρων ἔκπνοος ἀμπεχόνη,
ᾗ ποτε τὸν χαρίεντα περιστέλλουσα Χάραξον
σύγχρους ὀρθινῶν ἥψαο κισσυβίων
Σαπφῷαι δὲ μένουσι φίλης ἔτι καὶ μενέουσιν
ῴδῆς αἱ λευκαὶ φθεγγόμεναι σελίδες
οὔνομα σὸν μακαριστόν, ὃ Ναύκρατις ὦδε φυλάξει,
ἔστ' ἂν
ἦν Νείλου ναῦς ἐφ' ἁλὸς πελάγη.
Καὶ ᾿Αρχεδίκη δ' ἦν ἐκ τῆς Ναυκράτεως καὶ αὐτὴ ἑταίρα καλή. Φιλεῖ γάρ πως ἡ Ναύκρατις, ὡς ὁ ῾Ηρόδοτός φησιν, ἐπαφροδίτους ἔχειν τὰς ἑταίρας.
69.
Naucratis
produisit également de célèbres courtisanes, remarquables de beauté, telles que
Doriché, qui devint la maîtresse de Charaxos, frère de la belle Sappho, lorsque
celui-ci se rendit à Naucratis pour affaires. Sappho a d’ailleurs dénoncé cette
liaison avec vigueur, accusant cette femme d'avoir soutiré beaucoup d’argent à
son frère.
Hérodote l’appelle Rhodopis, tout en étant
incapable de dire s’il s’agit en fait de Doriché, celle qui érigea à Delphes les
deux fameux obélisques dont Cratinos a parlés dans les vers suivants…
(lacune).
Posidippe, qui a si souvent évoqué Doriché dans son Éthiopienne, composa cette épigramme en son honneur :
Je ne manquerai pas de vous rappeler qu'Archédicé était aussi originaire de Naucratis : c'était une superbe courtisane. Comme le reconnaît volontiers Hérodote, Naucratis possède - on ne sait pas trop pourquoi - des courtisanes au charme irrésistible.
Naucratis
Colonie grecque sur la branche canopique du Nil, près de Saïs entre Memphis et Alexandrie. Fondée au VIIe siècle par des habitants de Milet sous le règne du pharaon Psammétique Ier. Puis le pharaon Amasis leur concéda la ville, par pilhéllénisme selon Strabon, plus vraisemblablement afin de concentrer et donc de mieux contrôler le commerce des Grecs sur le territoire égyptien.
C'était une ville ouverte à tous les Grecs, authentique cité internationale. Autour d'un sanctuaire commun, l'Hellenion, se groupèrent neuf cités de la Grèce d'Asie : Chios, Téos, Phocée, Clazomène représentent les Ioniens, Mitylène les Eoliens, Rhodes, Halicarnasse, Cnide et Phasélis les Doriens. Chaque peuple occupait un quartier déterminé et avait ses magistrats et ses tribunaux.
Naucratis devint rapidement une grande place de commerce. Elle était pour les Grecs la porte officielle de l'Egypte : toute marchandise importée de Grèce devait passer par Naucratis. Comme toutes les riches cités marchandes, c'était une ville de luxe et de plaisirs, également renommée pour ses prostituées, où le monde grec et le monde égyptien y demeuraient étranger l'un à l'autre. Beaucoup de penseurs et d'hommes politiques grecs vinrent la visiter, dont Solon et Thalès de Milet.
Durant le règne des Lagides, elle était la halte principale du voyage, par le Nil, de Memphis à Alexandrie, et aussi une étape de la route terrestre de Péluse à la capitale. Dans l'organisation administrative, elle était alors rattachée au nome saïte.
http://perso.wanadoo.fr/spqr/naucratis.htm