OLYMPIQUES
OLYMPIQUE I. A HIERON DE SYRACUSE, VAINQUEUR A LA COURSE ÉQUESTRE (1). Argument. — Hiéron 1er monta sur le trône de Syracuse en 474 avant J. C, et mourut après huit ans de règne, en 466. Il venait de vaincre Thrasydée, fils et successeur de Théron, tyran d'Agrigente, lorsqu'il fut proclamé vainqueur à la course équestre, en 472. Avant de monter sur le trône il avait déjà remporté un semblable succès. Illustre par son courage, il ne l'était pas moins par son amour pour les beaux-arts; il avait attiré à sa cour Pindare, Simonide, Baccbylide, Xénophane, Epicharme, Eschyle. Cependant sa conduite n'était pas en tout irréprochable; on l'accusait surtout d'orgueil. Le poète célèbre d'abord la gloire des jeux olympiques, et celle du roi vainqueur; puis il passe aux traditions fabuleuses de Pélops et de Tantale, auxquelles se rattachent habilement les éloges et les conseils qu'il donne à Hiéron. Enfin il revient à son héros, lui souhaite un triomphe plus éclatant encore à la course des chars et l'exhorte à la modération. Lieu de la scène : Syracuse, palais du roi, où a lieu un splendide festin. Date de la composition et de la représentation de l'ode: 472 avant J. C. Le mode est dorien pour la lyre, éolien pour le chant; le nome, équestre (2). Pindare fait partie du chœur. |
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ΙΕΡΩΝΙ ΣΥΡΑΚΟΥΣΙῼ ΚΕΛΗΤΙ
Ἄριστον μὲν ὕδωρ, ὁ δὲ χρυσὸς
αἰθόμενον πῦρ |
A HIÉRON DE SYRACUSE, VAINQUEUR A LA COURSE ÉQUESTRE Str. 1. (3) — L'eau est chose excellente; l'or, comme un feu rayonnant qui étincelle dans la nuit, est le plus magnifique des biens. Que si tu aspires à célébrer les luttes, ô mon âme, ne cherche point désormais pendant le jour d'astre lumineux plus ardent que le soleil dans les solitudes éthérées; et nous ne chanterons point de combats plus beaux que ceux d'Olympie (4). C'est d'Olympie que l'hymne glorieux s'élance au cœur des poètes pour louer le fils de Saturne près du riche, de l'heureux foyer d'Hiéron, Ant. 1. — Qui tient le sceptre de la justice dans la Sicile aux grands troupeaux, et cueille la fleur des plus sublimes vertus. Il est fier aussi des suaves mélodies que souvent nous faisons retentir en chœur autour de sa table hospitalière. Ça (5), détache du clou la lyre dorienne (6), si le désir de chanter Pise et Phérénice livra ton cœur (7) aux plus douces pensées, alors que près de l'Alphée, il (8) bondit sans aiguillon qui précipitât sa course, et donna la victoire à son maître Ép. 1. — Passionné pour les coursiers, au monarque de Syracuse. Elle brille, la gloire d'Hiéron, dans la noble colonie du Lydien Pélops (9), Pélops chéri (10) du dieu qui embrasse la terre, du tout-puissant Neptune, des que Clotho (11) eut retiré du vase sans tache (12) son corps orné d'une blanche épaule d'ivoire (13). Oui, les miracles abondent. Mais quelquefois aussi, par de là les bornes de la vérité, de trompeuses fictions, ingénieusement tissues, égarent l'opinion des hommes. Str. 2. — Un charme qui fait de toute chose un miel aux humains, consacre l'erreur, et souvent dispose à croire l'incroyable. Mais, les jours à venir sont d'incorruptibles témoins. L'homme ne doit rien publier que de beau sur les dieux. Alors moindre (14) est la faute, fils de Tantale, je le dirai donc au rebours de mes devanciers, lorsque ton père eut convié à un banquet fameux dans sa chère Sipyle, les immortels qu'il recevait à son tour, le dieu du trident, Ant. 2. — Vaincu par un tendre désir, t'enleva sur ses coursiers d'or, pour te transporter dans le palais élevé de l'auguste Jupiter; là, plus tard), Ganymède aussi vint rendre au dieu les mêmes soins (15). Comme tu avais disparu , et que de nombreuses recherches ne t'avaient point rendu à ta mère, un des voisins jaloux s'empressa de répandre dans l'ombre, que, près d'un feu où l'onde bouillonne, les dieux avaient coupé tes membres avec le fer, que sur leurs tables tes chairs assaisonnées avaient été servies à la ronde et mangées. Ép. 2. — Loin de moi d'imputer à des dieux une telle voracité; non jamais (16). Le châtiment frappe souvent les calomniateurs. S'il est un mortel que les maîtres de l'Olympe aient honoré, certes ce fut Tantale. Mais il ne sut point digérer son bonheur; par son orgueil (17) il s'attira une peine affreuse; au-dessus de lui, le père des dieux suspendit une pierre énorme; sans cesse il veut y dérober sa tête et s'agite sans repos. Str. 3. — Telle est la vie cruelle et toujours malheureuse qu'il endure en proie à trois, à quatre supplices (18), pour avoir soustrait aux dieux, et prodigué à ses compagnons de table, le nectar et l'ambroisie qui l'avaient fait lui-même immortel. Si un homme se flatte de cacher à Dieu une seule de ses actions, il s'abuse. Aussi les immortels ont-ils rejeté son fils dans la courte vie des hommes. Aux jours fleuris de la jeunesse, lorsqu'un noir duvet ombragea son menton, méditant un hymen assorti, Ant. 3. — Il voulut obtenir du roi de Pise, Hippodamie sa noble fille. Il s'approche de la mer blanchissante, seul, dans la nuit; il invoque le redoutable dieu du trident : le Dieu paraît à ses pieds (19). Pélops lui dit: «Si les douces faveurs de Cvpris, ô Neptune, ont pour toi quelques charmes, arrête le javelot d'airain d'Œnomaüs; sur le plus rapide char, conduis-moi dans l'Élide, et donne-moi la victoire; car déjà treize amants ont succombé, et il diffère l'hymen de sa fille. » Ép. 3. — «Cette périlleuse épreuve n'est point faite pour un lâche ; mais, puisque nous sommes condamnés à mourir, pourquoi, honteusement accroupis dans les ténèbres, consumer une vieillesse inutile loin de tout ce qu'il y a de glorieux au monde? Oui, je subirai cette épreuve. Ô Neptune, fais que l'issue en soit heureuse ! » Il dit et ses paroles ne sont pas vaines. Il reçoit du dieu secourable son char d'or et ses coursiers aux ailes infatigables. St. 4. — Œnomaus (20) succombe; la vierge entre dans son lit; il engendré six rois que les Vertus nourrirent. Maintenant de pompeux sacrifices honorent ses mânes sur les bords de l'Alphée où il repose dans un tombeau d'un libre accès, près d'un autel que visite la foule des étrangers. Ainsi la gloire de Pélops rayonne au loin, de la carrière olympique où viennent lutter, et la vitesse des pieds et la mâle vigueur du corps. Le vainqueur jouit toute sa vie d'une délicieuse tranquillité, Ant. 4. — En récompense de ses travaux. Un bonheur constant n'est-il pas pour tout mortel le bonheur suprême? Pour moi, sur le nome équestre (21), je dois couronner Hiéron d'un chant éolien. Je le proclame donc, parmi tous les contemporains, il n'en est pas .un seul qui, pour l'intelligence du beau, ou pour l'étendue de la puissance, puisse être célébré plus dignement dans les nobles détours (22) de mes hymnes. Un dieu protecteur, Hiéron, veille avec sollicitude à l'accomplissement de tes vœux; qu'il te reste fidèle, et, je l'espère, dans une voie nouvelle et plus douce encore, mes chants suivront l'essor de ton char rapide, Ep. 4. — Au brillant sommet du Cronius (23). La muse me garde des traits d'une souveraine puissance. Il est des hommes plut grands que d'autres. Mais au faite de toutes les grandeurs sont les rois. Désormais ne regarde pas plus haut. Fasse le ciel que tu marches toujours tête levée, et, moi-même, puissé-je, mêlé aux vainqueurs, voir mon génie célèbre dans toute la Grèce ! |
OLYMPIQUE II. A THERON D'AGRIGENTE, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS. Argument. — Théron monta sur le trône d'Agrigente 488 ans avant J. C, et mourut l'an 470; il avait régné seize ans. Parmi ses ancêtres on compte Cadmus, Œdipe, Polynice, Thersandre, Théras.... Celui-ci conduisit une colonie de Lacédémoniens dans l'île de Théra (une des Cyclades); leurs descendants gagnèrent Rhodes; de là, sous le nom d'Emménides, ils émigrèrent à Géla en Sicile, puis à Agrigente. Prince distingué, Théron jouit pendant sa vie de l'estime publique, et fut, après sa mort, honoré comme un héros. L'année même où il remporta la victoire célébrée dans cette ode (476 avant J. C.) fut très-orageuse. Plusieurs de ses proches s'étaient ligués contre lui avec les habitants d'Himère; Hiéron le menaçait (24) d'une guerre formidable; il sut négocier avec celui-ci, et réduire les autres par une victoire. Pindare annonce d'abord qu'il va chanter le vainqueur Théron, dont il rappelle l'origine, et fait des vœux pour le bonheur de sa race. Les infortunes passées ne peuvent pas ne pas avoir été; mais des jours de félicité effacent de tristes souvenirs. Telle fut la destinée des filles de Cadmus et de toute leur famille; telle, la destinée des Emménides, et celle de Théron lui-même; un mélange de biens et de maux qui se succèdent alternativement. Aujourd'hui Théron est riche; il est sage; heureux ici-bas, il le sera encore dans un autre monde. — Épisode des peines et des récompenses après la mort. — Le poète termine en vantant, la générosité de son héros méconnu par des méchants. Cette ode fut chantée à Agrigente, dans le palais de Théron, pendant un festin. |
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ΘΗΡΩΝΙ ΑΚΡΑΓΑΝΤΙΝῼ ΑΡΜΑΤΙ
Ἀναξιφόρμιγγες ὕμνοι, |
A THÉRON D'AGRIGENTE, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS. Str. 1. — Hymnes qui commandez à la lyre, quel dieu, quel héros, quel mortel chanterons-nous (25)? Pise relève de Jupiter. L'Olympiade a été instituée par Hercule avec les prémices de la guerre (26); Théron, vainqueur aux quadriges, doit être chanté; lui, le plus généreux des hôtes, le rempart d'Agrigente (27), la gloire de ses nobles ancêtres, le bienfaiteur de la (28) cité. Ant. 1. — Après avoir beaucoup souffert avec courage, ils occupèrent (29) les bords sacrés du fleuve, et furent l'œil de la Sicile, puis une île prospère, amenant richesse et crédit, couronna leurs vertus héréditaires. Mais, ô fils de Cronos et de Rhée, toi qui présides aux parvis de l'Olympe, aux luttes sublimes et au cours de l'Alphée, souris à mes vers, et, bienveillant pour ces héros, conserve le champ paternel à leurs descendants. Ép. 1. — De tous les faits accomplis, justes et injustes, il n'en est pas un que le temps, père de toute chose, puisse réduire au néant. Mais l'oubli (30) naît souvent d'un sort heureux. Les douces joies domptent un mal invétéré et le tuent, lorsque la volonté d'un dieu fait surgir une haute félicité. Str. 2. — Témoins de ces paroles les Cadméïdes (31) aux trônes d'or, qui ont tant souffert; mais le poids de la douleur tombe devant des biens plus grands. Elle vit au milieu des Olympiens, celle qui périt sous les éclats de la foudre, Sémélé à la longue chevelure; elle est toujours chérie de Pallas et surtout de Jupiter ; chérie de son fils que le lierre couronne (32). Ant. 2. — On dit aussi que, dans les flots, avec les Néréides de la mer, Ino a reçu en partage une vie bienheureuse pour toute la durée des temps. Non l'homme n'a connu jamais ni le terme de ses destinées, ni quand, un seul jour, fils du soleil, s'écoulera pour nous paisible et dans une joie sans mélange. Tour à tour des torrents de félicités et de misères fondent sur les humains. Ép. 2. — Ainsi la fortune, qui donne à cette race un sort heureux, avec la faveur divine, la livre ensuite au malheur par un retour soudain; depuis que le fatal fils (33) de Laïus a tué son père dans une rencontre, et accompli l'ancien oracle de Pytho. Str. 3. — Car Erinnys (34), dont l'oeil perçant l'avait vu, fit tomber ses (35) vaillants fils sous des coups mutuels. Mais il survécut à Polynice immolé, Thersandre, illustre dans les luttes de la jeunesse, dans les combats guerriers, utile rejeton pour la maison des Adraslides. De cette souche est sortie la famille (36); le fils d'Enésidème (37) mérite les honneurs du chant et des lyres. Ant. 3. — Car lui aussi, il a remporté la palme dans Olympie; et à Delphes et dans l'Isthme, son frère, non moins heureux, a vu également les Grâces (38) lui offrir les couronnes des chars qui fournissent douze fois la carrière. Le succès, pour qui tente les luttes, dissipe les chagrins. La richesse, embellie par les vertus, apporte avec soi mille avantages, et met au cœur une passion profonde, inquiète, astre lumineux, flambeau de vérité pour les hommes. Ép. 3. — Quiconque le porte voit dans l'avenir qu'après la mort, les âmes intraitables ne tardent pas à subir leur châtiment; car tous les crimes commis ici-bas, dans l'empire de Jupiter, trouvent sous la terre un juge qui prononce la sentence terrible, inévitable. Str. 4. — Tout le temps que (lurent nos nuits, que durent nos jours, à la clarté de leur soleil, les justes mènent une vie tranquille, sans tourmenter péniblement de leurs mains la terre ou l'onde marine, pour une chétive nourriture. Près des amis des dieux, ceux qui se sont plu dans ta probité coulent une vie exempte de larmes. Le» autres endurent d'épouvantables supplices. Ant. 4. — Mais ceux qui, trois fois, ont pu habiter l'un et l'autre monde (39) en préservant leur âme de toute iniquité , suivent la route de Jupiter (40) près de la tour de Saturne (41); là les brises de l'Océan viennent caresser les îles des bienheureux. Là brillent des fleurs d'or, filles de la terre, nées sur des arbres charmants; l'onde en nourrit d'autres; elles s'entrelacent en guirlandes, en couronnes autour de leurs bras (42); Ép. 4. — Ainsi le veut le juste Rhadamanthe, que le puissant Cronos a toujours pour assesseur, Cronos époux de Rhée au sublime trône. Pelée et Cadmus figurent dans leurs rangs; Achille y fut conduit lorsque le cœur de Jupiter eut cédé aux supplications d'une mère; Str. 5. — Achille qui renversa Hector, cette colonne invincible, inébranlable de Troie; qui livra au trépas Cycnus et l'Éthiopien, fils de l'aurore. J'ai sous mon coude, au fond du carquois, bien des flèches rapides qui ont une voix pour les habiles, mais le vulgaire ne les comprend pas. Il est savant, celui qui a beaucoup appris de la nature; l'étude ne fait que d'ineptes parleurs (43), que des corbeaux poussant de vains cris Ant. 5. — Contre le divin oiseau de Jupiter. Ça, dirige ton arc au but, courage, mon âme. Qui frapper encore en lançant, d'un cœur passionné, des traits glorieux? Ah! tourne-toi vers (44) Agrigente; je puis, d'une âme vraie, le déclarer avec serment; dans l'espace de cent années, aucune ville n'a mis au jour un homme d'un cœur plus dévoué à ses amis, une main plus généreuse que Théron. Ép. 5. — Cependant sa gloire est en butte à une haine qui n'est point légitime, mais qui part d'hommes en délire, et se plait à calomnier, à obscurcir les belles actions des gens de bien. Puisque le nombre des grains de sablé nous échappe, comment les bienfaits que prodigue Théron pourraient-ils être comptés ? |
OLYMPIQUE III. A THERON. Argument. —- Il s'agit de Théron déjà célébré dans l'ode précédente, et de la même victoire. Voyez l'argument de la deuxième olympique. Théron doit la couronne aux Tyndarides; il vient leur rendre grâce. Ainsi s'expliquent et s'enchaînent très-simplement toutes les idées de cet hymne : 1° Invocation aux Dioscures. 2° Épisode d'Hercule qui rapporte du pays des Hyper-boréens l'olivier destiné à couronner les vainqueurs. 3° Éloge de Théron.
Bœck pense que celte ode a été chantée dans le temple des Dioscures et en leur
honneur à Agrigente; elle est du mode dorien (45). |
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ΘΗΡΩΝΙ ΑΚΡΑΓΑΝΤΙΝῼ ΑΡΜΑΤΙ ΕΙΣ ΘΕΟΞΕΝΙΑ
Τυνδαρίδαις τε φιλοξείνοις ἁδεῖν
καλλιπλοκάμῳ θ᾽ Ἑλένᾳ |
A THÉRON. Str. 1. — Puissent les Tyndarides hospitaliers, puisse Hélène à la belle chevelure accueillir cet hymne où je célèbre l'illustre Agrigente, où s'élève un monument à la victoire olympique de Théron, à la gloire de ses infatigables coursiers ! Aussi bien une muse, dans la voie (46) nouvelle que j'ai découverte, m'assiste pour adapter au rythme (47) dorien ce chant Ant. 1 — De triomphe. Car des chevelures où les couronnes s'entrelacent m'imposent aujourd'hui le devoir sacré de marier dignement aux sons variés de la lyre, les accords des (lûtes et la cadence des vers, en l'honneur du fils d'Énésidème (48); Pise aussi m'ordonne de chanter, Pise d'où partent les poèmes divins à la gloire du vainqueur; Ép. 1. — Lorsque fidèle aux antiques prescriptions d'Hercule (49), l'Étolien (50) impartial a orné son front et ses cheveux de l'olivier à la pâle verdure. Autrefois, des sources ombreuses de l'Ister (51), le fils d'Amphytrion apporta l'olivier, pour qu'il devint le plus beau souvenir des luttes olympiques, Str. 2. — Après avoir persuadé le peuple hyperboréen, adorateur d'Apollon. Dans sa haute sagesse, il lui demanda, pour la vaste enceinte de Jupiter, un arbre qui pût à la fois donner de l'ombre aux spectateurs et des couronnes à la vertu. Déjà il avait consacré des autels à son père (52); au milieu du mois, la lune (53) au char d'or avait fait briller de tout son éclat l'œil du soir, Ant. 2. — Et annoncé le saint jugement des grandes luttes, les joutes quinquennales sur les rives divines de l'Alphée. Mais aucun arbre ne déployait encore son riche feuillage dans les vallées du cronien Pélops. Ce beau lieu lui parut exposé nu aux rayons d'un soleil ardent. Alors son cœur le pressa d'aller dans la terre Èp. 2. — D'Istrie (54) où l'intrépide (55) fille de Latone l'avait accueilli, comme il quittait les collines et les vallons sinueux de l'Arcadie; car les ordres d'Eurysthée (56) et l'inflexible volonté d'un père, lui avaient enjoint de ramener un biche aux cornes d'or, que Taygète (57) avait jadis consacrée à Orthosie (58). Str. 3. — En la poursuivant, il découvrit aussi une terre (59) abritée du souffle glacé de Borée. C'est là qu'il s'arrêta pour admirer ces arbres. Plus tard il éprouva la douce envie d'en enclore la carrière que parcourent douze fois les coursiers. Aujourd'hui même, dieu propice, il assiste à cette fête (60) avec les jumeaux immortels, fils de Léda aux mamelles puissantes. Ant. 3. — C'est à eux qu'en partant pour l'Olympe, il a confié la direction des luttes magnifiques où concourent la vigueur des nommes et l'impétuosité des chars. Mon cœur est donc impatient de proclamer la victoire accordée aux Emménides et à Théron par les Tyndarides, nobles cavaliers, que personne n'a fêté plus souvent par des banquets hospitaliers, Ép. 3. — Et par une exactitude pieuse à observer le culte des immortels. Que si l'eau est chose excellente, et l'or le plus précieux des biens, aujourd'hui Théron, parvenu au premier rang, doit aux vertus de sa race de toucher les colonnes d'Hercule. Ce qui est au delà échappe aux sages et aux insensés. Je (61) ne le poursuivrai point : ce serait folie. |
OLYMPIQUE IV. A PSAUMIS DE CAMARINE, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELES DΕ MULES (62). Argument. — Psaumis de Camarine avait concouru, 452 avant J. C, pour le prix des quadriges, des chars attelés de mules et de la course équestre. II n'eut de succès qu'à la course des chars attelés de mules. Cette victoire est le sujet de la quatrième et de la cinquième Olympique. La quatrième Olympique fut chantée à Olympte, en présence de Pindare qui improvisa quelques strophes aussitôt après la victoire de Psaumis son ami. Cet hymne accompagnait la marche triomphale de Psaumis à l'autel de Jupiter. Pindare prie le dieu d'accueillir cette pompe; puissent les antres vœux du vainqueur se réaliser ! il en est digne par ses vertus ; on peut se montrer homme de cœur même en cheveux blancs. Le poète était alors âgé de soixante-huit ans. |
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ΨΑΥΜΙΔΙ ΚΑΜΑΡΙΝΑΙῼ ΑΡΜΑΤΙ
Ἐλατὴρ ὑπέρτατε βροντᾶς ἀκαμαντόποδος
Ζεῦ· τεαὶ γὰρ ὧραι |
A PSAUMIS DE CAMARINE, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELES DΕ MULES Str. — Toi qui lances la foudre indomptée, tout-puissant Jupiter (car le retour des Heures, tes filles (63), m'appelle avec tes sons variés de ta lyre témoin des luttes les plus sublimes; et le bonheur des amis est une douce nouvelle qui réjouit d'abord les gens de bien), agrée, ô fils de Saturne, maître de l'Etna, qui pèse avec ses orages sur les cent têtes de l'impétueux Typhon, agrée en l'honneur d'un Olympiomque, ce présent des Grâces, cette pompe Ant. — D'un éclat immortel pour les plus hautes vertus. Elle suit le char de Psaumis couronné de l'olivier dans Pise, Psaumis impatient de faire rejaillir sa gloire sur Camarine. Puisse un .dieu être propice à ses autres vœux ! Pour moi, je le loue parce qu'il est très-habile à nourrir des coursiers, qu'il se plait dans une hospitalité sans bornes, et penche d'un cœur sincère pour la Paix, amie des villes. L'artifice ne souillera pas mon langage. L'expérience donne la mesure des hommes. Ép. — C'est elle qui a sauvé le fils de Clymène (64) du mépris des femmes de Lemnos. Vainqueur à la course avec une armure d'airain, il dit à Hypsipyle, en allant recevoir la couronne· «Me voilà l'homme aux pieds vîtes. Cœur et bras valent autant. Souvent les cheveux des jeunes hommes deviennent blancs, même avant le temps fixé par les années.» |
OLYMPIQUE V. AU MÊME PSAUMIS, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELÉS DE MULES. Argument. — La quatrième Olympique a été composée à Olympie pour la victoire que Psaumis y remporta 452 avant J. C. La cinquième célèbre la même victoire; mais elle n'a été cbantée qu'au retour du vainqueur, dans Camarine sa patrie, et pendant la fête qui lui fut décernée la même année. Trois invocations forment le plan de cette ode : l'une, à la cité dont Psaumis relève l'éclat, l'autre à Minerve, l'autre à Jupiter. A ces invocations, Pindare mêle des vœux pour Camarine et pour Psaumis; il vante les actions du vainqueur, et justifie ses dépenses qui tournent à la gloire et à la prospérité de l'État. Voyez aussi l'argument de la quatrième Olympique. |
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ΨΑΥΜΙΔΙ ΚΑΜΑΡΙΝΑΙῼ ΑΠΗΝῌ
Ὑψηλᾶν ἀρετᾶν καὶ στεφάνων ἄωτον
γλυκὺν |
AU MÊME PSAUMIS, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELÉS DE MULES. Str. 1. — Cette douce fleur (65) des plus hautes vertus et des couronnes olympiques, ô fille de (66) l'Océan, reçois-la d'un cœur joyeux; c'est un char infatigable, c'est Psaumis qui te la donne; Psaumis qui relève ta cité populeuse, ô Gamarine, car il a honoré (67) les six autels jumeaux (68), dans les fêtes solennelles des dieux, par des sacrifices de bœufs, par cinq journées de combats et de luttes, avec des coursiers, des mules et le cheval de main. Sa victoire t'assure une gloire éclatante; il a fait proclamer, et son père Acron, et la cité nouvellement rétablie (69). Str. 2. — Revenu de la charmante contrée (70) d'Œnomaus et de Pélops, ô Pallas Poliade (71), il chante ton bois sacré, et le fleuve Oanus (72), et le lac de sa patrie9, et les nobles courants dont l'Hipparis arrose (73) la cité; il construit à la hâte une vaste forêt de hauts édifices et fait passer tout un peuple du néant à la lumière. Toujours , quand il s'agit de gloire, le travail et l'argent luttent pour une œuvre hérissée de périls. Mais les heureux paraissent être des sages à leurs concitoyens. Jupiter sauveur, qui sièges dans les nues, qui habites la crête du Cronius (74), qui honores l'Àlphée et ses larges courants, l'Ida (75) et son antre sacré, je viens te supplier, chantant sûr les flûtes de Lydie : je t'en conjure, orne cette cité de nobles vaillances (76); et toi, vainqueur olympique, passionné pour les coursiers de Neptune, puisses-tu porter une vieillesse paisible jusqu'à la mort, ô Psaumis, entouré de tes enfants! mais si un mortel, enivré d'un bonheur pur et puissant par ses richesses, y joint un beau renom, qu'il n'aspire pas à devenir Dieu. |
OLYMPIQUE VI. AU SYRACUSAIN AGÉSIAS, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELÉS DE MULES. Argument. — Agésias de Syracuse était de ritlustre maison des Jamides qui prétendaient descendre de Jamus, fils d'Apollon. Dès les plus anciens temps, ils remplissaient les fonctions de devins chez les Spartiates, parmi les autres nations doriennes, en Arcadie et à Olympie. Ils s'étaient répandus en Italie et en Sicile. Stymphale est appelée la patrie d'Agésias, parce qu'un de ses ancêtres l'avait quittée pour suivre le Corinthien Archias, fondateur de Syracuse. Une seule pensée domine l'œuvre du poète: {'immuable prospérité des Jamides éclate dans les succès glorieux d'Agésias. Les développements se suivent ainsi : Éloge du vainqueur aussi courageux athlète qu'habile devin; origine de la noble maison des Jamides : c'est à tort que l'envie attaque un triomphe dû au mérite et à la protection des dieux; recommandation de Pindare à Énée qui a la mission de porter cette ode à Stymphale et de la faire représenter ; vœux pour le bonheur à venir d'Agésias et pour qu'il retourne heureusement dans sa patrie. La sixième Olympique et la victoire qu'elle célèbre, datent de la soixante-dix-huitième Olympiade. Envoyée de Thèbes à Stymphale, cette ode y fut chantée dans une fête de famille chez un parent d'Agésias, et en présence de nombreux citoyens. |
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ΑΓΗΣΙᾼ ΣΥΡΑΚΟΣΙῼ ΑΠΗΝῌ
Χρυσέας ὑποστάσαντες εὐτειχεῖ προθύρῳ
θαλάμου |
AU SYRACUSAIN AGÉSIAS, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS ATTELÉS DE MULES. Str. 1. — Élevons des colonnes d'or pour soutenir le vestibule élégant de cette maison (77), comme celui d'un palais magnifique; au début d'une œuvre, il faut placer un brillant frontispice; que en un vainqueur olympique veille (78) dans Pise sur l'autel (79) prophétique de Jupiter, s'il est lié aux fondateurs de (80) l'illustre Syracuse, est-il un éloge que des concitoyens puissent envier à ce mortel dans leurs aimantes chants? Ant. 1. — Qu'il le sache donc, il a le pied dans cette (81) voie, l'heureux fils de Sostrate (82). Des victoires sans péril ne sont honorables ni sur terre, ni dans les vaisseaux creux. Mais les peuples se souviennent d'une glorieuse lutte. Agésias, il te sied (83) l'éloge mérité que prononça autrefois la bouche d'Adraste sur le devin Œclide, sur Amphiaraüs, lorsque la terre l'eut dévoré, lui et ses coursiers superbes. Ép. 1. Sept bûchers venaient d'être dressés; Talaïonide (84) fit entendre ces paroles devant Thèbes : «J'ai perdu l'œil de mon armée, et tout ensemble, un habile devin, une lance redoutable.» Ces mots s'adressent au Syracusain qui (85) préside la pompe. Moi qui ne suis ni querelleur, ni trop ami des disputes, je m'engagerais même par serment solennel à lui rendre cet éclatant témoignage; les muses à la douce voix ne me désavoueront pas. Str. 2. — Ça, Phintis (86), attelle sur-le-champ tes vigoureuses mules, afin que sans tarder nous lancions notre char (87) sur une voie glorieuse, et que je remonte à l'origine de tant de héros (88). Mieux que d'autres, elles savent conduire sur cette route, puisqu'elles ont remporté des couronnes à Olympie (89). Je dois donc leur ouvrir la porte des hymnes (90). C'est à Pitané (91), et sur les bords de l'Eurotas qu'il me faut aujourd'hui arriver à temps. Ant. 2. — Pitané, unie au Cronien Neptune, mit au monde, dit-on, Évadné aux cheveux hoirs. Mais la vierge avait caché le fruit que son sein portait. Or, dans le mois décisif, envoyant ses femmes, elle leur ordonna de confier sa fille au héros Élatide, qui gouvernait les Arcadiens de Phésana et régnait sur l'Alphée. C'est là qu'elle fut élevée, que dans les bras d'Apollon elle goûta pour la première fois les douceurs d'Aphrodite. Ép. 2. — Mais Épitus (92) n'ignora pas toujours le mystère de son union avec un dieu. C'est à Pytho que le cœur gros d'un inexprimable courroux il court, tout brûlant, consulter l'oracle sur cet accablant malheur. Pour elle, après avoir déposé sa ceinture de pourpre et son urne d'argent, elle mit au jour, sous des ombrages touffus, l'enfant divin. Le Dieu avait amené pour l'assister la bienfaisante Ilithye et les Parques. Str. 3. — De son sein, par un heureux enfantement, Jamus passa tout à coup à la lumière. Inquiète, elle le laisse à terre; mais deux serpents, aux yeux verts, par l'ordre des immortels, s'empressèrent de le nourrir avec le suc innocent des abeilles. Le roi, promptement ramené sur son char de la pierreuse Pytho, s'informe dans tout le palais de l'enfant d'Évadné. «Phébus, dit-il, est son Ant. 3. — Père : au-dessus des autres mortels, il sera pour les hommes un devin fameux; sa race ne s'éteindra jamais» C'est ainsi qu'il parlait. Mais on l'assurait qu'on ne l'avait ni entendu, ni vu, quoiqu'il fût né depuis cinq jours. En effet, il était caché au milieu des joncs et d'un taillis impénétrable. Des violettes jaunes et empourprées inondaient de leurs rayons son corps délicat. De là vint aussi qu'en tout temps sa mère ordonna de l'appeler Ép. 3. — Par ce nom immortel (93). Quand parut sur ses joues le duvet de l'aimable jeunesse à la couronné d'or, il descendit au milieu de l'AIphée, invoqua Neptune, son très puissant aïeul (94), et le dieu qui porte un arc, le maître de la divine. Délos, les priant de placer sur sa tête une des professions utiles aux peuples; c'était la nuit, sous la voûte des cieux. La véridique voix de son père lui répondit, et s'adressant à lui : «Lève-toi, mon fils, viens dans une contrée où les peuples affilieront : suis ma voix.» Str. 4. — Ils arrivèrent à la roche escarpée du mont Grontus (95). Là il lui dispensa le double trésor de la divination (96), et d'abord lui donna d'entendre cette voix qui ne connaît pas le (97) mensonge; mais, lorsque vint l'intrépide Hercule, l'illustre rejeton des Alcides, et qu'il eut institué en l'honneur de son père cette fête si fréquentée, ces luttes si solennelles, il voulut que sur le grand autel de Jupiter un nouvel oracle fût établi. Ant. 4. — Dès lors s'illustra parmi les Hellènes, la famille des (98) Jamides. Puis aussi vint la richesse. Ceux qui honorent la vertu marchent dans une voie glorieuse. À l'œuvre on connaît l'homme. Mais les envieux font planer l'injure sur les mortels qui, après avoir les premiers fourni douze fois la carrière, sont couverts par l'auguste Charis (99) d'une éclatante beauté. Si réellement, ô Agésias, tes ancêtres maternels, qui habitent au pied du mont Cyttène, Ép. 4. Ont souvent offert avec piété de nombreuses victimes au messager des dieux, à Mercure qui. préside aux luttes, dispense les couronnes et protège la vaillante Arcadie: c'est lui, ô fils de Sostrate, avec son père tonnant , qui assure ta félicité. Je crois sentir sur ma langue une (100) pierre harmonieuse qui aiguise encore ma verve pour qu'elle exhale des flots de mélodie. A Stymphale j'ai pour aïeule maternelle la riante Métope (101), mère de Thèbes qui dompte les coursiers, Thèbes dont Str. 6. - Je bois l'onde chérie en tressant pour les héros un hymne varié. Excite maintenant tes compagnons, Énée (102), à chanter d'abord Junon Parthénienne (103), puis à montrer s'il est vrai, comme on le dit, que nous ne méritons plus l'ancienne injure: «C'est un pourceau de Béotie.»Car tu es le fidèle messager, l'interprète des muses à la belle chevelure, tu es la coupe qui verse les plus doux accords. Ant. 6. — Dis-leur aussi de célébrer Syracuse et Ortygie, où Hiéron, qui gouverne avec le sceptre de la justice et de sages pensées, honore Cérès aux pieds vermeils, la fête de sa fille (104) aux blancs coursiers et la puissance de Jupiter Etnéen (105). Les doux accords de la lyre et des chants le connaissent. Que le cours du temps n'ébranle point son bonheur. Qu'il accueille avec une gracieuse affabilité la pompe d'Agésias qui revient d'une patrie dans une (106) autre patrie, en quittant les murs de Stymphale, cette cité-mère de l'Arcadie aux grande troupeaux. Ép. 5. — Il est bon, dans une nuit orageuse d'avoir deux ancres (107) à jeter du vaisseau rapide. Puisse un dieu ami donner de glorieuses destinées à ces deux peuples (108) ! Souverain des mers, accorde-lui (109) une navigation prompte et sans péril, toi l'époux d'Amphilrite au fuseau d'or, et fais fleurir de plus en plus la gloire de mes chants. |
OLYMPIQUE VII. A DIAGORAS DE RHODES, VAINQUEUR AU PUGILAT. Argument. — Fils de Démagète et de la tribu des Ératîdes, Diagoras de Rhodes faisait remonter son origine jusqu'à Hercule dont Tlépolèrae était fils ; une tradition fabuleuse donne Tlépolème lui-même pour chef à une colonie dHéraclides qui passèrent d'Argos dans m(île de Rhodes, où ils occupèrent trois villes. Revêtus du pouvoir royal jusqu'à la trentième Olympiade, les Ératides (Héraclides d'Ialyse), au temps de Pindare, n'étaient plus que Prytanes; cette dignité même leur échappa; les fils de Diagoras furent chassés et mis à mort par les Athéniens qui établirent le gouvernement populaire. L'ode commence par des images empruntées à la solennité du festin. Quelques louanges rapides sont adressées à Diagoras et à son père. Viennent ensuite trois récits fabuleux. 1° Les Ératides descendent d'un petit~fils de Jupiter, de Tlépolème, qui, après avoir tué Licymnius, reçut d'Apollon l'ordre de se rendre dans une lie arrosée d'une pluie d'or à la naissance de Minerve. 2° Les Héliades (fils du soleil), par erreur, instituent en l'honneur de Minerve des sacrifices sans feu: pluie d'or envoyée par Jupiter; la déesse leur donne en partage l'habileté dans les arts. 3° Les dieux, en l'absence du soleil, se partagent la terre, sans songer à lui. Le soleil voit s'élever une lie du sein des flots : il demande et obtient qu'elle soit son domaine. Il épouse la nymphe Rhodo, et les Héliades, issus de cet hymen, bâtissent trois villes dont les Héraclides s'empareront plus tard. Nombreuses victoires de Diagoras ; sa modération ; que Jupiter le protège lui et sa famille ! Il s'agit maintenant d'établir quelque harmonie entre ces éléments divers. Selon Dissen, un des adversaires de Diagoras à la lutte, a péri des suites du combat: la famille aristocratique du vainqueur s'est attiré la haine populaire; tout l'artifice de cette composition a pour objet de calmer cette haine, et de montrer les destinées de Rhodes mêlées toujours comme celles de Diagoras à de glorieux événements, à des erreurs pardonnables. Si Diagoras et sa famille ont commis quelque action funeste, c'est involontairement : comme avait fait autrefois Licymnius, meurtrier sans le vouloir; avant Licymnius, les Héliades qui oublièrent le feu pour le sacrifice de Minerve; avant les Héliades, les dieux eux-mêmes qui ne songèrent pas au soleil dans le partage de la terre. Diagoras remporta la victoire au pugilat 464 avant J. C. Celte ode, composée peu de temps après et chantée à Ialyse, ville de l'Ile de Rhodes, dans un festin solennel, inspira un tel enthousiasme que les Rhodiens la firent graver en lettres d'or dans le temple de Minerve Lindienne. |
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ΔΙΑΓΟΡᾼ ΡΟΔΙῼ ΠΥΚΤῌ
Φιάλαν ὡς εἴ τις ἀφνειᾶς ἀπὸ χειρὸς
ἑλὼν |
A DIAGORAS DE RHODES, VAINQUEUR AU PUGILAT. Str. 1. — Comme un riche prend de sa main une coupe où pétille la rosée de la vigne, pour donner au jeune fiancé, en buvant aux deux familles, cet or pur, trésor de .magnificence; et que relevant la solennité du banquet et l'alliance nouvelle, il fait envier devant ses amis, cette union de deux cœurs; Ant. 1. — Ainsi, moi-même, lorsque j'envoie, aux athlètes couronnés, la liqueur du Nectar, présent des Muses, doux fruit de mon génie, je charme les vainqueurs d'Olympie et de Pytho. Heureux celui qu'entoure un beau renom ! Mais e'est tantôt l'un, tantôt l'autre que visite la bienfaisante Grâce (110) avec la lyre aux doux sons et le concert des flûtes éclatantes. Ép. 1. — Et maintenant, à leurs doubles accords, j'aborde (111) avec Diagoras, chantant la fille marine d'Aphrodite, Rhodes, l'épouse du soleil, afin d'honorer, et le brave athlète à la haute taille, couronné sur les bords de l'Αlphée et de Castalie, en retour de sa victoire au pugilat, et son père Démagète chéri de Dicé (112); dans la grande Asie, ils habitent, non loin de l'Éperon (113), une île à trois cités (114), avec des guerriers Argiens (115). Str. 2. — C'est pour eux que, dès l'origine, depuis Tlépolème, (116) je veux à haute voix, poursuivre un récit qui intéresse toute cette race puissante d'Hercule; du côté paternel, ils se vantent de Jupiter. Ils sont du sang (117) d'Amyntor par leur mère Astydamie (118). Mais l'esprit des humains est assiégé par mille erreurs. Il est difficile de trouver Ant. 2. — Ce que l'homme, pour le présent et pour l'avenir, peut Obtenir de plus peureux. Frère (119) illégitime d'AIcmène, il a péri dans Tiryntbe (120), sous le coup d'un olivier noueux, Licymnius, sorti du lit de Midée; jadis le fondateur de ce peuple (121) le frappa dans sa colère. Car les troubles de l'esprit ébranlent même le sage. Il alla consulter le dieu ; Ép.2..- Et le dieu aux cheveux d'or, de son sanctuaire parfumé, lui dit d'envoyer sur-le-champ une flotte, des rivages de Lerne, vers une île (122) des mers que jadis le puissant roi des immortels avait arrosée d'une pluie d'or, lorsque secondée par Vulcain, armé de sa hache de bronze, Minerve s'élança du cerveau de Jupiter avec un cri épouvantable. Le ciel en trembla et la terre féconde, Str, 3. — Alors aussi le dieu qui éclaire les mortels, Hypérionide (123) prescrivit à ses enfants chéris de remplir au plus tôt un devoir, d'élever les premiers à la déesse un autel brillant, et d'instituer un sacrifice auguste qui réjouirait le cœur de Jupiter et sa fille à la pique retentissante. La vertu et les joies de l'homme émanent du respect pour la sagesse. Ant. 3. Mais un nuage d'oubli s'élève aussi tout à coup, et détourne l'esprit du droit chemin (124). Ils montent, ne portant pas avec eux la semence de la flamme, et ils consacrèrent une enceinte et des offrandes sans feu dans la citadelle. Or,sur leurs têtes, Jupiter amena une blonde nuée, et fit pleuvoir une pluie d'or. Ép. 3. — Mais la déesse aux yeux bleus leur donna de surpasser tous les autres mortels par le travail des mains industrieuses. Leurs œuvres semblables à des êtres vivants et marchants couvraient les chemins, et leur gloire fut grande. Le talent est bien plus beau quand il est naturel (125). Les vieilles traditions des hommes racontent qu'au temps où Jupiter et les immortels se partagèrent te monde, Rhodes n'était pas encore visible sur la plaine humide ; l'île se cachait dans les profondeurs de la mer. Str. 4. — Le soleil absent, personne n'avait tiré son lot ; aucun pays n'avait été assigné au chaste dieu. Cependant Jupiter qu'il avertit voulut établir un nouveau partage. Mais lui ne le permit point: car il leur dit qu'au fond de la mer blanchissante, il voyait grandir une terre féconde en hommes et favorable aux troupeaux. Ant. 4. — Sur-le-champ, il exigea que Lâchésis (126) au réseau d'or étendit les mains, et que les dieux ne refusassent point de prêter le grand serment ; mais qu'avec le fils de Cronos, ils lui promissent que l'île qui montait à la clarté du ciel serait à l'avenir placée sur sa tête. Ces paroles souveraines s'acccomplirent selon la vérité. Du sein humide de la mer germa Ép. 4. — L'île que possède le dieu générateur de la lumière radieuse, le roi des coursiers au souffle de feu. C'est là qu'il s'unit à Rhodo, qu'il engendra sept enfants, dont la sagesse éclata parmi les hommes des premiers temps; l'un d'eux engendra Camire, lalyse î'aîné et Lindus. Mais ils vécurent séparés, après avoir fait trois parts des terres et des villes paternelles: leur séjour porta leur nom. Str. 5. — Là, pour consoler d'une grande infortune (127) Tlépolème, chef des Tirynthiens, on lui consacra, comme à un dieu, une fête aux victimes fumantes et des joutes d'athlètes. Deux fois leurs couronnes ont ceint Diagoras ; heureux quatre fois dans l'Isthme célèbre (128), il a remporté deux victoires l'une après l'autre, à Némée et dans la stérile Athènes. Ant. 6. — Il connaît (129) l'airain d'Argos, les luttes de l'Arcadie et de Thèbes ; les jeux équitables des Béotiens et Pellène ; dans Égine, il a vaincu six fois ; à Mégare, la pierre du jugement ne tient pas un autre langage. O Jupiter qui commandes aux crêtes de l'Atabyrius (130), accueille cet hymne offert à un vainqueur olympique ; Ép. 6. — Accueille ce noble héros du pugilat; donne-lui le respectueux amour, et de ses concitoyens et des étrangers; puisqu'il marché droit dans une route ennemie de l'injure, éclairé par les sages conseils de ses vertueux ancêtres. Ne détruis jamais la semence des Callianax (131). Les joies des Ératides (132) sont fêtées .aussi par la cité (133). Mais, en un instant, autre est le souffle des vents rapides. |
OLYMPIQUE VIII. AU JEUNE ALCIMÉDON , VAINQUEUR A LA LUTTE. Argument. — Alcimédon, jeune Êginète, était de l'illustre race des Blepsiades. La victoire célébrée dans cette ode date de Tan 460 avant J. C. Pindare avait soixante ans lorsqu'il la composa sur le mode dorien. Elle lut chantée à Olympie pendant que le cortège triomphal se rendait, selon l'usage, à l'autel xle Jupiter. Le poète offre ses vers à Olympie dont l'oracle n'a pas trompé Alcimédon. Succès d'Alcimédon. Éloge d'Égine, de sa justice et des belliqueux Éacides. Éaque fut associé aux travaux des dieux qui fortifiaient Troie ; Apollon lui prédit que cette cité tomberait sous les coups des Éacides. Éloge de Milésias dont les conseils ont formé Alcimédon. Le disciple s'est montré digne du maître; celui-ci honore toute sa famille; ses parents qui ne sont plus apprendront avec joie aux enfers la nouvelle de son triomphe. Que Jupiter protège toujours les Blepsiades ! Tous les développements se rattachent à cette pensée : rien n'est plus admirable que l'union de la piété et de la justice avec le courage; nous trouvons ces vertus réunies dans Alcimédon et dans Égine, patrie du héros. |
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ΑΛΚΙΜΕΔΟΝΤΙ ΑΙΓΙΝΗΤῌ ΠΑΙΔΙ ΠΑΛΑΙΣΤῌ
Μᾶτερ ὦ χρυσοστεφάνων ἀέθλων,
Οὐλυμπία, |
AU JEUNE ALCIMÉDON , VAINQUEUR A LA LUTTE. Str. 1. — Mère des combats aux couronnes d'or, salut, Olympie, arbitre de la vérité où des devins mortels, instruits par les victimes (134), interrogent Jupiter au foudre rapide, pour en obtenir quelque mot sur les hommes dont le cœur ambitionne un grand succès et le repos après les luttes. Ant. 1. — Mais il n'exauce en retour de leurs prières que les mortels pieux (135). Or donc, sacrée forêt de,l'ombreuse Pise aux rives de l'Alphée, agrée cette pompe et la procession des couronnes (136). Grande à jamais est la gloire de celui qui gagne ton noble prix. Mais les mêmes biens n'arrivent pas à tous, et, les dieux aidant, nombreuses sont les routes ver» la félicité. Ép. 1. — O Timosthène, la fortune vous avait confiés à Jupiter Genethlius (137), puisque toi (138), il t'a illustré dans Némée, et que, près de la colline de (139) Cronos, il a fait vaincre Alcimédon dans Olympie. Il était beau à voir, et ses action» ne démentant point sa beauté, il a fait proclamer par sa victoire à là lutte, Égine, sa patrie aux longues rames, où la tutélaire Thémis, assise à la droite de Jupiter Xénius, est plus honorée Str. 2. — Que chez aucun peuple. Ce qui est divers et penche en mille sens, le juger avec une âme droite et sans erreur, est difficile (140). Or, un décret des immortels a de plus établi cette contrée pressée par les flot» comme une colonne divine pour les étrangers de tous les. pays (141) (ce dont puisse le temps futur ne point se lasser !) ; Ant. 2. — Et, depuis Éaque, elle est gouvernée par le peuple dorien. Lorsque le fils de Latone et le très puissant Neptune allaient placer une couronne de murs sur Ilion, ils l'associèrent (142) à leurs travaux; car il était arrêté que des guerres s'élèveraient, et que, dans les combats destructeurs, Ilion exhalerait des tourbillons de fumée. Ép. 2 — Trois dragons azurés, lorsqu'elle fut bâtie, s'élancèrent au haut d'une nouvelle tour; mais deux tombèrent, et du coup ils expirèrent sur la place. Un seul atteignit le faite en sifflant. A la vue du prodige qui le frappe, Apollon s'écrie aussitôt: «Pergame est prise, guerrier (143), par les ouvrages de tes mains; ainsi me l'annonce soudain le présage de Cronide, de Jupiter tonnant. Str. 3. — Ce ne sera point sans tes descendants. Car il s'accomplira sous les premiers (144) et sous les quatrièmes (145).» Après ces paroles manifestes, le dieu pousse vers le Xanthe (146), vers les Amazones (147) aux beaux coursiers, et l'Ister (148). Et le maître du Trident dirige son rapide char vers l'Isthme de la mer, reconduisant Éaque sur ses coursiers d'or (149), Ant. 3. — Et vers les hauteurs de Corinthe où l'attend un festin splendide. Jamais rien ne sera également agréable aux mortels. Si, dans cet hymne, je fais remonter l'éloge jusqu'au jeune Milésias (150), que l'envie ne m'attaque pas à coups de pierre. Car je dirai que lui aussi a remporté d'abord ce même succès dans Némée, puis en luttant au pancrace avec les hommes. Ép. 3. — Enseigner est plus facile à qui sait, et il y a folie à ne pas s'instruire d'avance. L'esprit des novices est léger. Cet art, il (151) peut le montrer mieux qu'un autre, et par quel soin grandit le mortel qui doit retirer des combats divins la plus désirée des gloires. En ce jour Alcimédon l'honore par une trentième victoire. Str. 4. — Alcimédon, grâce à un dieu et au courage qui ne lui manque pas, a rendu à quatre jeunes lutteurs, le retour odieux, la langue timide, la démarche équivoque; au père de Son père, il a inspiré une vigueur ennemie de la vieillesse. On oublie de mourir quand on est heureux. Ant. 4. — Mais il faut que ressuscitant le passé, je chante la fleur de victoire aux mains des Blepsiades (152) qui déjà ont vu ceindre leur front d'une sixième couronne parmi les athlètes ornés de feuillages (153). L'usage aussi donne aux morts une part de souvenir. La poussière ne couvre pas les glorieuses actions des proches. Ép. 4. — Lorsque la Renommée, fille de Mercure, aura instruit Iphion (154), Callimaque (155) apprendra l'honneur éclatant que sa race .a reçu naguère de Jupiter dans Olympie. Puisse-t-il leur prodiguer faveurs sur faveurs, et repousser d'eux les maladies cruelles! je le prie de ne pas rendre. Némésis (156) jalouse des biens qui leur sont échus. Qu'il leur accorde une vie tranquille, et les élève sans cesse eux et leur cité ! |
OLYMPIQUE IX. A ÉPHARMOSTE D'OPONTΕ, VAINQUEUR A LA LUTTE. Argument. — Si nous en croyons Heyne, il faut rapporter à l'an 488 avant J. C. la victoire célébrée dans cette ode; Dissen pense qu'elle date de la quatre-vingt-unième Olympiade, et qu'elle a été chantée le soir, à la clarté des flambeaux, dans quelque place publique d'Oponte, après que le vainqueur eut déposé sa couronne sur l'autel d'Ajax. Pindare célébrera Épharmoste, lutteur distingué, et Oponte, sa patrie, pourvu que les muses le secondent. Rien de grand sans la faveur du ciel; les héros doivent tout aux dieux; pensée sublime.qui anime cette composition» Ainsi Hercule a pu lutter contre Neptune, contre Apollon, contre Pluton. Ainsi tous les grands personnages de la Locride se sont couverts de gloire : traditions fabuleuses; histoire de Deucalion et de Pyrrha; hommes et femmes nés des pierres qu'ils jetaient. Issue de cette race, Protogénie fut aimée de Jupiter, et donna le jour à Opus. C'est de là que descendent les rois Opontiens et les illustres ancêtres d'Épharmoste. Opus accueillit dans sa ville beaucoup d'étrangers, entre autres, Ménétius, père de Patrocle. Dans un combat contre Télèphe, roi de Mysie, Patrocle excita l'admiration d'Achille et devint son compagnon inséparable. Retour au sujet : victoire d'Épharmoste ; qualités naturelles qui ont fait de lui un lutteur fameux. Comme tous les hommes extraordinaires dont Pindare a cité les noms et les hauts faits, il a dû moins à l'art qu'à la nature sa supériorité. |
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ΕΦΑΡΜΟΣΤῼ ΟΠΟΥΝΤΙῼ ΠΑΛΑΙΣΤῌ
Τὸ μὲν Ἀρχιλόχου μέλος |
A ÉPHARMOSTE D'OPONTΕ, VAINQUEUR A LA LUTTE. Str. 1. — L'hymne d'Archiloque (157) chanté dans Olympie, le refrain de (158) victoire entonné trois fois a suffi près du mont Cronius (159) pour guider la. pompe d'Épharmoste (160) suivi de ses chers compagnons. Mais aujourd'hui, avec l'arc des Muses qui frappe au loin, dirige (161) ces flèches vers Jupiter (162) aux éclairs flamboyants, vers le noble promontoire (163) de l'Élide, que le héros Lydien, Pélops, obtint autrefois pour dot magnifique d'Hippodamie. Ant. 1. — Fais voler aussi un agréable trait jusqu'à Pytho (164) Non, tes éloges ne tomberont pas à terre quand ta lyre vibrera pour un lutteur de la cité glorieuse d'Oponte; chante-la, chante son fils ; Thémie y règne avec sa soeur tutélaire, l'illustre Eunomie. Pour lui, ses vertus ont brillé, et près de Castaiie, et sur les rives de l'Alphée; de là les couronnes fleuries qui relèvent encore son illustre mère, Loeres (165) aux beaux ombrages. Ép. 1. — Et moi qui embrase du feu de mes hymnes une cité chérie (166), je veux, plus vite qu'un coursier généreux, qu'un navire ailé, répandre partout cette nouvelle: si toutefois, soutenu par la main d'un dieu, je cultive le beau jardin des Grâces; car d'elles vient tout ce qui charme. Les courageux et les sages ne le sont que par la faveur du ciel. Str. 2. — Autrement le bras d'Hercule eût-il brandi (167) la massue contre le trident, lorsque Neptune arrêté près de Pylos (168) le pressait, que Phébus le pressait armé de son arc d'argent et que Pluton lui-même ne tenait point immobile la verge qui précipite le corps des mortels dans la route souterraine des morts. O ma bouche, rejette loin de mot ces discours: car, outrager les immortels est un odieux tarent, et s'enorgueillir hors de saison touche à la démence. Ant. 2. — Ne divague pas ainsi. Laisse, laisse de côté les guerres et les combats des dieux. Mais consacre ta voix à la cité de Potogénίe (169),, où, par la volonté de Jupiter aux foudres rapides, Pyrrha et Deucalion, accourus du Parnasse, élevèrent la première maison, et, sans s'unir, se donnèrent pour descendance tout un peuple né de cailloux; et Laï (170) fut leur nom. Évetille en leur honneur d'harmonieux accords : chante le vieux (171) vin, mais aussi les fleurs des hymnes nouveaux (172). Ep. 2. — On dit qu'une masse d'eau (173) avait inondé la terre noire, mais que, grâce à Jupiter, le flot bouillonnant fut absorbé tout à coup. Or, de cette race (174) descendent vos ancêtres au bouclier d'airain, fils des filles de l'antique tribu Japétionide (175) et des Cronides (176) vaillants, de tout temps rois dans leur patrie. Str, 3. — Jadis le maître de l'Olympe ayant ravi de la terre des Épéens (177) la fille d'Opus, s'unit secrètement à elle sur les coteaux du mont Ménale, puis la remit à Locrus (178), afin qu'il ne fut pas enlevé par l'âge qui avance la mort, sans laisser de postérité. Sa femme eut un enfant vigoureux. Le héros se réjouit à la vue de ce fils supposé, et il lui donna le nom de sont aïeul (179) maternel, et ce fut un homme illustre par sa beauté et ses exploits, Il lui confia le gouvernement d'une ville (180) et d'un peuple. Ant. 3. — Chez lui accouraient les étrangers d'Argos et de Thèbes, ceux d'Arcadie et ceux de Pise; et, par dessus tous les hôtes, il honora surtout le fils d'Actor et d'Égine, Ménétius.. Le fils de celui-ci étant allé avec les Atrides dans la plaine de Teuthras (181), il tint ferme seul avec Achille lorsque les Grecs vaillants tournaient le dos refoulés par Télèphe jusque sur leurs poupes marines : ainsi fit-il (182) voir aux sages le grand cœur de Patrocle: dès lors le fils de Thétis le pria Ép. 3. — De ne combattre désormais dans cette guerre périlleuse que près de sa lance homicide. Je pourrais dans mes fictions poétiques me laisser emporter sur le char des muses : j'aurais et de l'audace et une puissante énergie. Mais, appelé par un Proxène (183), par sa vertu, je suis venu vanter les couronnes (184) que Lampromaque a remportées dans l'Isthme, lorsque tous deux ils vainquirent en un même jour. Str. 4. — Plus tard, ils gagnèrent encore deux victoires aux portes de Corinthe: Épharmoste, plusieurs dans la vallée de Némée. Dans Argos, il obtint le prix des hommes; dans Athènes, celui des enfants. A Marathon, exclu des imberbes (185), comme il lutta contre des rivaux plus âgés pour la coupe d'argent! et, lorsqu'il eut dompté ses adversaires par l'adroite souplesse d'un corps ferme, au milieu de quelles acclamations, il traversa le cirque, beau de sa jeunesse, plus beau de sa victoire! Ant. 4. — Dans l'assemblée des Parrhasiens (186), il s'attira encore l'admiration aux fêtes de Jupiter Lycéen, et lorsque dans Pellène (187) il gagna le doux rempart contre les vents glacés. Le tombeau d'Iolas (188) et la maritime Éleusis, attestent ses exploits. La nature fait tout ce qui excelle. Beaucoup ont tenté de conquérir la gloire par des vertus factices; mais, Dieu manquant, l'oubli de nos actions n'est pas un mal. Ép. 4. — Telle route conduit plus loin qu'une autre route. Un même goût ne saurait tous nous captiver. La perfection est placée haut. En offrant ce prix, proclame donc avec hardiesse qu'il est né le favori des dieux, le héros aux bras vigoureux, aux membres souples, au regard martial, qui, vainqueur, au milieu d'un sacrifice, vient de couronner l'autel d'Ajax, fils d'Oïlée. |
OLYMPIQUE X (189). POUR AGÉSIDAME, LOCRIEN DU ZEPHYRIUM, VAINQUEUR AU PUGILAT. Argument. — Dans un premier hymne Pindare s'était engagé à chanter un jour plus longuement le triomphe d'Agésidame; mais il paraît que le poète ne se rappela que fort tard cet engagement. Le temps vint cependant où il voulut tenir parole; il choisit quelque anniversaire de la victoire; Agésidame était déjà vieux. Tel est le sujet de cette Olympique, chantée peut-être le soir à la clarté de la lune dans la ville de Locres, en Italie. Pindare avoue sa faute; mais il n'a jamais eu le dessein de tromper Agésidame. Éloge rapide des Locriens du Zéphyrium, du vainqueur et de son maître. Institution des jeux olympiques. Hercule a vaincu Ctéatus et Eurytus, alliés d'Augias; il a saccagé la ville du tyran et l'a tué lui-même. Il arrive à Olympie, et, avec ses troupes, il célèbre pour la première fois la fête triomphale qui depuis s'est renouvelée avec un immortel éclat. Détails à ce sujet. Hercule consacre l'Altis aux grands dieux; le terrain environnant, aux fêtes et aux festins; il appelle Cronius la colline qui domine la carrière ; il offre aux divinités les prémices de la victoire; tous les cinq ans on en célébrera l'anniversaire. L'institution est sanctionnée par les Parques présentes à la solennité, par le Temps qui fera connaître à la postérité l'ordre suivi dans ces fêtes, les différentes espèces de combats, le nom des premiers vainqueurs, les banquets et les chants du soir. «Suivons donc, dit le poète, les antiques usages; chantons le succès d'Agésidame; cet hommage est tardif; mais il pourra plaire comme plaît à un vieillard la naissance d'un fils héritier de sa fortune.» Eloge de la poésie et du héros. La pensée qui lie toutes les parties de l'ode est évidente : Le souvenir du triomphe d*Agésidame est impérissable comme la grande institution d'Hercule, Le mode est dorien, selon Hermann. |
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ΑΓΗΣΙΔΑΜῼ ΛΟΚΡῼ ΕΠΙΖΕΦΥΡΙῼ ΠΑΙΔΙ ΠΥΚΤῌι
Τὸν Ὀλυμπιονίκαν ἀνάγνωτέ μοι |
POUR AGÉSIDAME, LOCRIEN DU ZEPHYRIUM, VAINQUEUR AU PUGILAT. Str. 1. — Dites-moi où est gravé dans mon âme le souvenir de l'Olympionique, fils d'Archestrate (190)? Je lui devais un doux hymne, et je l'ai oublié. Du moins, ô Muse, et toi Vérité, fille de Jupiter, étendez la main pour repousser loin de moi le reproche d'avoir trompé un hôte. Ant. 1. — L'échéance depuis longtemps passée me fait rougir de l'énormité de ma dette : mais l'acquittement des intérêts peut éloigner l'amère censure des hommes. Maintenant, où roulera le caillou emporté par les îlots? Et comment parer à tous un tribut d'éloges qui soit agréable? Ép. 1. — Car la bonne foi habile la cité des Locriens du Zéphyrium (191). Ils aiment Calliope et l'airain de Mars. Lès armes de Cycnus (192) ont fait fuir le formidable Hercule lui-même. Vainqueur au pugilat dans Olympie, Agésidame doit à Ilas (193) les mêmes grâces Str. 2. — Que Patrocle à Achille. Celui qui aiguillonne le mortel né pour la vertu peut le porter à une gloire prodigieuse avec la main de Dieu. Mais peu d'hommes obtinrent sans peine cette joie (194) qui est par dessus tout la lumière de la vie. Il est sublime le combat que les décrets de Jupiter me pressent (195) de chanter, combat institué par le grand Hercule près de l'antique tombeau de Pélops (196), après qu'il eut immolé le fils de Neptune, le brave Ctéatus ; Ant. 2. — Immolé Euryte, afin qu'aux mains du superbe Augias il arrachât de ses mains le prix dû à son labeur. Dans un bois près de Oéone (197), Hercule leur tendit des embûches et les écrasa à leur tour sur la route; auparavant l'armée du Tirynthien, campée dans les vallons de l'Élide, avait été massacrée par les Molionides (198) audacieux. Ép..2.- Or, le roi perfide (199) des Épéens vit peu de temps après sa riche patrie, sa ville, s'engloutir au milieu des flammes dévorantes et sous les coups du fer, dans un abîme d'infortune. Éluder le courroux des puissants est difficile. Lui-même, téméraire, s'étant présenté le dernier, après ce désastre, n'évita point une mort terrible. Str. 3. — Cependant le vaillant fils de Jupiter, après avoir rassemblé dans Pise, et son armée et tout le butin, décrit une enceinte (200) qu'il consacre à son père tout-puissant. Dans un lieu découvert, il forme de l'Altis un enclos séparé; puis il destine aux festins la plaine environnante, pour honorer l'Alphée admis Ant. 3. — Parmi les douze grande dieux : la colline, il l'appelle du nom de Cronos. Inconnue autrefois sous le règne d'Énomaus, elle était battue par les orages. A cette première solennité assistèrent les Parques et le Temps qui seul montre la vérité à nu. Ép. 3. — C'est lui qui dans sa marche est venu enseigner comment il (201) partagea aux dieux les prémices du butin, fruit dé la guerre, comment il fonda une fête quinquennale avec la première Olympiade et les jeux. Qui donc a dû la couronne nouvelle à ses bras, à ses pieds ou à son char, plein d'enthousiasme pour la gloire des luttes et victorieux par ses efforts ? Str. 4. — Au stade fut vainqueur par la rapidité de sa course, Œonus, fils de Licymnius ; il était venu de Midée avec des troupes (202). A la lutte, Échémus illustra Tégêe. Le prix du pugilat fut remporté par Dorycle, habitant de Tirynthe ; celui des quadriges Ant. 4. — Par Semus de Mantinée, fils d'Alirothius. Le trait de Phrastor frappa le but. Énicée lança le disque d'un bras tournoyant bien plus loin que ses rivaux, et tous éclatèrent en acclamations. Le beau visage de la lune éclaira la soirée de sa douce lumière. Ép. 4. — Toute l'enceinte, au milieu des joyeux banquets, retentissait de chants de louanges. Pour nous, fidèles même aujourd'hui à ces usages primitifs, nous chanterons dans cet hymne digne du plus éclatant succès, le tonnerre, le trait retentissant lancé par le bras enflammé de Jupiter, et le feu de la foudre présent partout avec la victoire. A la flûte répondront les suaves accents de la poésie Str. 5. — Longtemps inconnue à l'illustre Dircé. Mais, de même qu'il est charmant le fils donné par une épouse à un père déjà loin de la jeunesse, et qu'il échauffe son cœur du plus vif amour; car, en mourant, il est cruel de voir sa fortune devenir le partage d'un étranger; Ant. 5. —De même, ô Agésidame, le mortel qui arrive, sans que ses hauts faits aient été chantés, au séjour des enfers, a soupiré en vain, et ne recueille de ses peines qu'une courte joie. Mais toi, la lyre aux doux sons et la flûte mélodieuse t'inondent de gloire. Elles agrandissent la renommée, les Piérides, filles de Jupiter. Ép. 5. — Et moi qui suis leur amant passionné, je célèbre la race illustre des Locriens, en répandant le miel de la louange sur une ville héroïque. J'ai loué l'aimable fils d'Archestrate après l'avoir vu triompher par la vigueur de son bras près de l'autel olympique, alors qu'il brillait par sa beauté, et cette fleur de jeunesse, qui déroba autrefois Ganymède à une mort affreuse grâce au secours de Vénus (203). |
OLYMPIQUE XI. POUR AGESIDAME, LOCRIEN DE ZEPΗYRΙUM, VAINQUEUR AU PUGILAT PARMI LES ENFANTS. Argument. — Cette ode fut composée par Pindare à Olympie, après la victoire d'Agésidame et chantée dans la fête du soir environ 482 avant J. C. (Olmp. 74.) Le poèle ne fait que promettre à son héros une ode plus longue, réservée pour les fêtes où Agésidame sera célébré à son retour en Italie. Le mode est éolien, selon Hermann; Pindare avait alors trente-six ans (204). |
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ΑΓΗΣΙΔΑΜῼ ΛΟΚΡῼ ΕΠΙΖΕΦΨΡΙῼ ΠΑΙΔΙ ΠΥΚΤῌ
Ἔστιν ἀνθρώποις ἀνέμων ὅτε πλείστα |
POUR AGESIDAME, LOCRIEN DE ZEPΗYRΙUM, VAINQUEUR AU PUGILAT PARMI LES ENFANTS. Str. — Les hommes ont souvent besoin des vents, besoin des eaux du ciel, filles de la nue (205). Pour l'athlète victorieux il est des hymnes à la douce voix, prélude de sa renommée future, monument fidèle de ses grandes vertus. Ant. — Tel est, en dépit de l'envie, l'éloge réservé aux Olympioniques. C'est celui que ma langue veut donner. Le mortel inspiré de Dieu fleurit à jamais par la sagesse de son génie. Sache donc, fils d'Archestrate, ô Agésidame, qu'en mémoire de ta lutte (206), Ép. — J'ajouterai à l'olivier d'or qui te couronne la beauté d'un hymne mélodieux pour honorer la race des Locriens du Zéphyrium. Accourez à leurs fêtes ; je vous le jure, ô muses, vous trouverez un peuple qui, loin d'être inhospitalier ou étranger aux beaux-arts, se distingue par l'esprit (207) et par ta valeur. Le renard fauve et les lions rugissants ne sauraient changer le caractère qu'ils ont reçu de la nature (208). |
OLYMPIQUE XII. A ERGOTELE D'HIMERE, VAINQUEUR A LA GRANDS COURSE (209). Argument. — Ergotèle de Cnosse en Crète, avait été forcé par une sédition de se réfugier à Himère en Sicile 630 avant J. C. Devenu citoyen de celle ville, et vainqueur à Olympie (Olymp. 77), il voulut que l'on proclamât le nom de sa nouvelle patrie. Peu auparavant une révolution avait éclaté dans Himère. Hiéron venait de vaincre Théron d'Agrigente et son fils Thrasydée; Himère affranchie de ses tyrans respirait le doux air de la liberté. Le poète invoque avec raison la Fortune qui a si heureusement changé les destinées d'Himère et d'Ergolète. Cette ode, sur le mode dorien, fut chantée à Himère et probablement dans le temple de la déesse ; Pindare avait quarante-huit ans lorsqu'il la composa, 472 avant J. C. |
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ΡΓΟΤΕΛΕΙ ΙΜΕΡΑΙῼ ΔΟΛΙΧΟΔΡΟΜῼ
Λίσσομαι, παῖ Ζηνὸς Ἐλευθερίου, |
A ERGOTELE D'HIMÈRE, VAINQUEUR A LA GRANDS COURSE Str. — Je t'en supplie, fille de Jupiter libérateur, protège la puissante Himère, ô Fortune tutélaire. C'est toi qui, sur l'onde, diriges les rapides esquifs; sur la terre, les guerres impétueuses et les conseils des peuples. Maintes fois vers le ciel, puis vers l'abîme flottent les espérances humaines sur une mer d'illusions. Ant. — Aucun mortel n'a encore reçu des dieux un signe infaillible pour découvrir les choses futures; sur l'avenir notre âme est dans l'aveuglement. Souvent sur les hommes fondent, contre leur attente, des événements ennemis de la joie; d'autres, après avoir été en butte à des tempêtes horribles, passent en un instant de l'infortune au comble de la félicité. Ép. — Certes, fils de Philanor (210), comme un coq forcé de combattre à huis clos, tu aurais vu se flétrir près du foyer de tes pères, la glorieuse vigueur de tes pieds, si une sédition homicide ne t'avait éloigné de Cnosse ta patrie. Maintenant, couronné dans Olympie, deux fois vainqueur à Pytho et dans l'Isthme, ô Ergotèle, tu illustres les bains chauds (211) des nymphes, tu as retrouvé le sol natal. |
OLYMPIQUE XIII. A ΧΕΝΟΡΗΟΝ DE CORINTHE, VAINQUEUR A LA COURSE DU STADE ET AU PENTATHLE. Argument. — Xénophon, Corinthien, de la noble race des Oligéthides, remporta le prix du stade et du pentathle à Olympie (Olymp. 79, 464 avant J.C.). Son père Thessalus avait aussi gagné autrefois le prix de la course: une foule d'autres victoires illustraient cette famille. Le poète annonce qu'il va louer la famille du vainqueur et la cité de Corinthe. Corinthe où règne la justice, doit aux dieux d'être aussi célèbre par d'ingénieuses découvertes que par ses triomphes dans les jeux; elle a inventé le dithyrambe, l'art de dompter les coursiers, de placer des aigles au fronton des édifices; elle cultive les talents de la paix et ceux de la guerre. Puisse Jupiter agréer cette pompe et les vers du poète! Puisse-t-il protéger toujours Corinthe et Xénophon ! Victoire du héros et de sa famille. Récits fabuleux. Sagesse de Sisyphe et de Médée. Courage dès Corinthiens dans la guerre de Troie, parmi les Grecs ou parmi les Lyciens. La Lycie rappelle l'histoire de Bellérophon. Instruit par Minerve, il a dompté Pégase, il s'est signalé par d'étonnants exploits. Retour au sujet : Éloge des Oligéthides; espérances que Pindare conçoit pour leurs succès futurs ; nouvelle énumération de leurs nombreuses victoires. Tout s'enchaîne dans cette composition, et se rapporte ou à Xénophon et à sa famille, ou à Corinthe et à ses titres de gloire. Pindare avait cinquante-six ans (212) lorsqu'il composa cette ode; elle fut chantée à Corinthe, probablement sur la voie publique, lorsque le vainqueur fit son entrée solennelle dans la ville. |
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ΧΕΝΟΦΩΝΤΙ ΚΟΡΙΝΘΙῼ ΣΤΑΔΙΟΔΡΟΜῼ ΚΑΙ ΠΕΝΤΑΘΛῼ
Τρισολυμπιονίκαν |
A ΧΕΝΟΡΗΟΝ DE CORINTHE, VAINQUEUR A LA COURSE DU STADE ET AU PENTATHLE. Str. 1. — En célébrant une famille trois fois victorieuse à Olympie, dévouée aux citoyens, aux étrangers secourable, j'illustrerai l'opulente (213) Corinthe, le vestibule (214) de Neptune isthmien, où fleurissent de jeunes héros (215). Car c'est là qu'Eunomie (216) habite avec ses sœurs, inébranlable appui des cités, Dicé et la douce Irène, dispensatrices de la richesse aux hommes, blondes filles de Thémis aux bons conseils. Ant. 1. — Elles se plaisent à repousser l'injure, mère insolente de la révolte. J'ai des choses belles à dire, et une franche audace excite ma langue à les raconter. On lutte en vain pour cacher son naturel. A vous, fils d'Alétès (217), elles ont souvent donné la joie du succès remporté par de hautes vertus dans les saintes luttes ; aussi à vos âmes d'hommes, elles ont envoyé autrefois d'ingénieuses pensées, les Heures (218) couronnées de guirlandes. Ép. 1. — A l'inventeur, toute l'oeuvre. Qui a fait paraître aux fêtes (219) de Bacchus le dithyrambe (220) et le bœuf triomphal (221). Qui a donné aux coursiers l'appareil qui les tempère, et aux temples des dieux la double (222) figure du roi des oiseaux? Là (223) brille et la muse au souffle harmonieux, et Mars avec les jeunes guerriers aux lances meurtrières. Str. 2, -- Haut et puissant maître d'Olympie, ne sois jamais jaloux de mes hymnes, ô bienfaisant Jupiter, et, conservant ce peuple sain et sauf, dirige le souffle du Génie favorable à Xénophon. Accueille de sa part la pompe solennelle des couronnes qui le suit des champs de Pise où il a vaincu à la fois au pentathle et à la course du stade, honneur que nul homme mortel n'avait obtenu avant lui. Ant. 2. - Deux fois les festons (224) du sélinum le couvrirent quand il eut paru aux isthimiades; Némée ne lui est point contraire. Son père Thessalus aux rives de l'Alphée a un monument (225) de ses pieds, glorieux ; dans Pytho, un même soleil vit sa victoire au stade et à la double course; et, pendant le même mois, dans l'aride Athènes (226), un jour rapide posa trois fois sur sa chevelure le prix des plus nobles efforts, Ép. 2. — Et les Hélotiennes (227), sept fois. Aux jeux isthmiques de Neptune, des hymnes encore plus nombreux ont suivi son père (228) Ptéodore, Terpsias (229) et Éritime. Et tous vos succès à Delphes et dans le repaire du lion m'ont suscité maintes querelles sur la multitude de vos victoires. En vérité, je ne saurais compter les grains de sable de la mer. Str. 3. — Tout a des bornes. Le mérite c'est de les connaître. Pour moi qu'un seul retient quand il s'agit de tous, si je chante une sagesse héréditaire et des vertus héroïques dans les combats, je n'en imposerai pas sur Corinthe; Sisyphe, par son extrême prudence, fut un Dieu, et Médée qui se donna un époux contre le gré d'un père, sauva le navire Argo et tout l'équipage. Ant. 3. — Mais autrefois aussi, dans leur vaillance, aux pieds des murs de Dardanus ils (230) s'illustrèrent à poursuivre l'issue des batailles, pour les deux partis; les uns, avec la race chérie d'Atrée, redemandant Hélène, les autres refusant tout. Venu de Lycée, Glaucus fit trembler les Grecs. Il se vantait à eux de son aïeul (231) qui possédait, dans la ville de Pirène (232), la souveraineté, un immense héritage et un palais ; Ép. 3. — Qui jadis impatient de subjuguer, près des sources (233), Pégase, fils de la Gorgone à la chevelure de serpent, avait beaucoup souffert avant que la vierge Pallus lui eût apporté un frein enrichi d'or; mais un songe qu'il eut fut soudain réalisé. Elle lui dit: « Tu dors, roi, fils d'Éole? allons! prends ce modérateur des coursiers, et montre-le à ton père Daméus (234) en lui sacrifiant un taureau gras. » Str. 4. — Ainsi, pendant qu'il dormait dans les ténèbres, la vierge à la noire égide sembla lui parler. Il se lève donc en sursaut, et relevant la merveille, déposée près de lui, il court tout joyeux trouver le devin de la contrée,.et il raconte à Céranide tout ce qui s'est passé; et comment, sur l'autel de la déesse, il s'est endormi la nuit, comme il l'avait conseillé, et comment la fille du foudroyant Jupiter lui a donné elle-même Ant. 4. —- L'or qui dompte la fougue. Celui-ci lui enjoint d'obéir sans délai au songe, de sacrifier un boeuf ail tout-puissant Géochus (235), puis d'élever un autel à Minerve équestre. Le pouvoir des dieux accomplit facilement ce que nous jurons impossible et au delà de toute espérance. Or donc, le robuste Bellérophon, transporté de joie, s'élance et adapte doucement le magique appareil à la bouche du coursier ailé. Il le monte, Ép. 4. — Et bientôt il agite en se jouant son armure d'airain. Avec lui encore plus tard, frappant les amazones du sein des airs aux froides solitudes, il extermina cette troupe de femmes archers, et la chimère vomissant des flammes et Solymes (236). Je ne parlerai point de (237) sa mort. Pégase, dans l'Olympe, habite les antiques étables de Jupiter. Str. 5. — Mais moi qui jette droit mes traits vibrants, je ne dois point lancer de mes mains ces traits nombreux au delà du but. Car je suis venu avec joie pour aider les muses aux trônes éclatants et les Oligéthides vainqueurs dans l'Isthme et dans Némée. En peu de mots je révélerai tout, et j'aurai pour sacré garant la voix sincère et douce du loyal héraut qui soixante fois a retenti dans les deux lices. Ant. 5. — Je crois avoir déjà parlé de leurs succès olympiques ; ceux qui sont à venir, je les publierai dans leur temps; aujourd'hui j'en ai l'espérance; c'est des dieux que dépend la fin ; que leur génie tutélaire se montre, et nous laisserons faire Jupiter et Mars. Combien de victoires ils ont eues sur les crêtes du Parnasse, et dans Argos et dans Thèbes! Et combien de témoignages leur rendra l'Arcadie où s'élève le royal autel de Lycéus (238), Ép. 6. — Et Pellène, Sicyone, Mégare, et l'enceinte sacrée du bois des Éacides (239), Eleusis, l'opulente Marathon, et toutes les florissantes cités que dominent les sommets de l'Etna et l'Eubée! Que si vous interrogez la Grèce entière, elle vous apprendra plus de grandes choses que vous ne pourrez en voir. Ο roi! fais qu'ils marchent d'un pied léger; puissant Jupiter, donne-leur la modération avec les douceurs de la prospérité. |
OLYMPIQUE XIV. POUR ASOPIQUE D'ORCHOMENE , ENFANT, VAINQUEUR A LA COURSE A PIED. Argument. — Asopique vainquit à la lutte 476 avant J. C. L'ode où il est célébré fut chantée à Orchomène sa patrie dans le temple des Grâces par un chœur déjeunes gens. Pindare invoque ces aimables divinités et prie Écho de porter l'heureuse nouvelle au père d'Àsopique dans le séjour des ombres. Le poète était alors âgé de quarante-quatre ans. |
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ΑΣΩΠΙΧΩι ΟΡΧΟΜΕΝΙΩι ΣΤΑΔΙΕΙ (παιδὶ Κλεοδάμου)
Καφισίων ὑδάτων |
POUR ASO PIQUE D'ORCHOMÈNE , ENFANT, VAINQUEUR A LA COURSE A PIED. Str. 1. — Vous qui régnez sur les eaux du Céphise, habitantes d'une contrée aux beaux coursiers, ô Grâces, illustres souveraines de la brillante Orchomène, protectrices des antiques Minyens, écoutez-moi ! Je vous implore. C'est par vous que tout ce qui plaît et charme arrive à l'homme; s'il est habile, si beau, si renommé. Car les dieux eux-mêmes, sans les Grâces vénérées, ne président ni chœurs ni banquets ; mais arbitres de tout ce qui se fait dans le ciel, assises sur des trônes près d'Apollon Pythien à l'arc d'or, elles rendent un hommage éternel au père de l'Olympe. Str. 2. - Auguste Aglaé, Euphrosyne, amie des chants, fille du plus puissant des dieux, exaucez mes vœux, et toi aussi, Thalie, qui chéris les vers, regarde cette pompe qui s'avance légère dans la joie du succès. Car c'est pour chanter Asopique sur le mode lydien et dans mes hymnes que je suis venu. Si la cité des Minyens a vaincu à Olympie, elle te le doit. Va maintenant dans les murailles noires de Proserpine, Écho : porte à un père cette glorieuse nouvelle; vois Cléodème, et dis-lui que son fils, dans les nobles vallons de Pise, a couronné son jeune front des ailes de la victoire. |
(1) Sans char, sur le cheval de selle. (2) Voyez sur le Nome, le mode, notre Discours préliminaire. (3) Nous suivons dans notre traduction le texte de Boissonade ; toutes les fois qae nous nous en écartons;- une note l'indique.. (4) De même que l'eau, l'or et le soleil sont au premier rang dans la nature, la célébration d'une victoire olympique est le plus beau sujet que puisse traiter un poète. Il ne s'agit ici, ni du système de Thalès, ni de métallurgie ; Pindare, selon sa coutume, tire ces images des circonstances présentes : de l'eau servie sur la table pour tempérer la force du vin, et des coupes d'or qui brillaient en ce jour de féte. (5) Ce qui précède était probablement chanté au son des flûtes. (6) Montée sur le ton dorien ; voyez le Discours préliminaire. (7) Ce passage était peut-être une interpellation adressée à Pindare par on personnage du chœur. (8) Phérénice, le cheval vainqueur. (9) Dans le Péloponnèse. (10) Hiéron, aussi, dès son origine, avait été le favori de Neptune ; ce dieu était fort honoré dans sa famille : comme Pélops Hiéron s'est distingué dans l'Elide. (11) Clotho présidait à la naissance des enfants. (12) Vase dans lequel on lavait les nouveau-nés. (13) Ainsi, selon Pindare, Pélops était né avec cette épaule d'ivoire ; et, c'est en ce point qu'il diffère de ceux qui pensent qu'elle remplaça l'épaule mangée par Cérés. (14) La fiction poétique est excusable quand elle n'est pas impie. (15) Le servir à table. 16) Pindare rejette cette tradition peu compatible avec ses doctrines religieuses et le parallèle qu'il établit entre Pélops et Hiéron. (17) Avertissement indirect pour le roi de Syracuse enclin à ce vice. (18) II était enfoncé dans un marais ; un roc menaçait sa tête : il souffrait de la faim et de la soif. D'après certains commentateurs, il faudrait traduire: qu'il endure lui quatrième avec trois autres coupables : Sisyphe, Ixion et Titye. (19) Pélops est sur le rivage; Neptune sort de la mer. (20) Nouvelle leçon pour Hiéron accusé de cruauté pendant les premières années de son régne. (21) Voyez le Discours préliminaire. (22) A. Chénier a imité ce passage : voyez les notes à la fin du Discours préliminaire. (23) Colline, consacrée à Saturne, qui dominait la plaine d'Olympie. (24) Démarate, fille de Théron, avait épousé Gélon, roi de Syracuse : celui-ci, en mourant, avait confié sa femme et son fils à Polyzéle son frère; à cette époque, ils s'étaient réfugiés à la cour de Théron : Hiéron redoutait leurs projets. (25) Nous chanterons Jupiter, Hercule et Théron. (26) Il a offert aux dieux le butin qu'il avait enlevé à Augias. (27) Il était à la bataille d'Himère où Gélon défit les Carthaginois, 480 ayant J. C, En 476 il s'empara d'Himère et défit sous ses murs Capys et Hippocrate. (28) Il exécuta de magnifiques travaux avec le butin pris sur les Carthaginois. (29) Les ancêtres de Théron. (30) L'oubli du malheur. (31) Les filles de Cadmus. (32) Bacchus. (33) Œdipe. (34) Une des furies. (35) Étéocle et Polynice. (36) Des Emménides dont Théron fait partie. (37) Théron. (38) Déesse dont les anciens atlendaient les biens les plus précieux. (39) La terre et l'Orcus. (40) De l'Elysée où les justes conversent avec Jupiter. (41) Dans une des îles fortunées. (42) Les Athlètes qui avaient remporté plusieurs couronnes les portaient au bras. (43) Pindare attaque ici Bacchylide et Simonide qui vivaient alors à la cour d'Hiéron, roi de Syracuse.
(44) Le poëte était à
Thèbes, fier qu'on se soit adressé à lui qui était si loin, lorsque plusieurs
autres poètes grecs se trouvaient en (45) Olympique III, fin de la 1e str. (46) Allusion à la découverte de l'olivier décrite dans cette ode (47) Mesure marquée avec le pied ; les Grecs disaient battre le, rhythme, comme nous disons battre la mesure. Au mode dorien répondait un rhythme dorien. (48) Théron. (49) Fondateur des jeux olympiques. (50) Étolien est synonyme ici d'Éléen. Oxyle Êtolien guida l'invasion des Héraclides dans le Péloponnése, et obtint l'Élide en partage. (51) L'Ister sortait des monts Riphées, situés, ainsi que le pays des Hyperboréens, près des colonnes d'Hercule, d'après les recherches de J. H. Vossius, approuvées par Bœck. (52) Allusion aux sacrifices qui précédaient les jeux (53) Les jeux se célébraient pendant la pleine lune qui suivait immédiatement le solstice d'été. La pleine lune partage le mois lunaire en deux parties égales. (54) Le Grec dit qui presse les coursiers. (55) Chez les Hyperboréens, aux sources de l'Ister» près des colonnes d'Hercule. (56) Ce travail avait été imposé à Hercule avant la défaite d'Augias, et l'établissement des jeux olympiques. Il s'agit donc d'un deuxième voyage en Istrie. (57) Fille d'Atlas, et mère de Lacédémone et d'Eurotas. (58) Surnom de Diane (59) L'Istrie. (60) La féte des Dioscures célébrée dans Agrigente. (61) Tournure habile au lieu de : Tu serais téméraire, Théron, si... (62) Texte de Dissen. (63) Le temps de tes fêtes. (64) Ergine. Ce trait fait allusion aux railleries qui avaient accueilli les cheveux blancs de Psaumis. (65) Cette ode, cette fête. (66) Camarioe personnifiée sous l'image d'une nymphe à cause du lac qui porte ce nom. (67) A Olympie pendant les jeux. (68) Chaque autel était dédié à deux divinités ; le premier à Jupiter et à Neptune, le deuxième à Jonon et à Minerve (69) Camarine, détruite par Gélon 461 avant J. C. — 11 Colline de la plaine d'Olympie. (70) De l'Élîde. (71) Protectrice. des villes. (72) Ce fleuve arrosait Camarine. (73) Camarine. (74) Au sortir du lac il se jetait dans la mer. (75) II y avait à Olympie un antre Idèen. Un grand nombre des fondateurs de Camarine étaient Crétois d'origine et y avaient transporté le culte de leur patrie. (76) Ce mot est de Corneille. (77) Pindare souvent tire ses images du lieu de la scène ; ces vers doivent être chantés à Stymphale dans une maison particulière. (78) Agésias avait ce droit cemme membre de la famiHe des Jamides. (79) L'oracle. (80) II l'était en effet, Agésias. (81) Le Grec dit, dans cette chaussure (82) Agésias. (83) Plusieurs fois il avait aidé Hiéron de son courage. (84) Adraste, fils de Talaüs. (85) Agésias. (86) Conducteur de chiars. (87) Ce voyage est fictif. (88) Des Jamides. (89) Avec le vainqueur on célébrait les ancêtres : ainsi les moles victorieuses amenaient leur éloge. (90) Pour qu'elles y entrent et que le poète s'en serve. (91) Plus tard renfermée dans l'enceinte de Sparte. (92) Fils d'Élatus, roi de Phésana, et chargé d'élever Évadné. (93) Le nom de Jamus a pour racine un mot grec qui signifie violette. (94) Évadné, fille de Neptune et de Pitané, était la mère de Jamus. (95) Dans la plaine d'Olympie. (96) D'abord par enthousiasme, puis par le feu et les victimes. (97) Celle de Phébus. (98) Par ses talents pour la divination. (99) Déesse qui embellit les traits des vainqueurs. (100) Cette pierre, c'est le souvenir des lieos de parenté qui unissent Thèbes et Stymphale. (101) Fleuve, ruisseau ou lac prés de Stymphale; comme nymphe, elle était fille du Ladon, rivière d'Arcâdie. Thèbes, nymphe, était fille de Métope et de l'Asopus, fleuve de Béotie. (102) De Stymphale, parent d'Agésias, il devait lui porter cette ode. (103) Elle était adorée à Stymphale dans trois temples: comme vierge, comme protectrice des mers, comme veuve séparée de Jupiter. (104) Proserpine. (105) Honoré à Etna, ville de Sicile. (106) De Stymphale à Syracuse. (107) Deux patries. (108) Aux Stymphaliens et aux Syracusains. (109) Agesias. (110) Déesse qoi répand sur les vainqueurs tous les charmes de la beauté. (111) En imagination. (112) Fille de Thémis. (113 L'île de Rhodes, voisine de la Carie, se termine en une pointe de terre en forme d'éperon, et nommée Pérée. (114) Camire, Ialyse et Linde. (115) Les Héraclides qui partirent d'Argos et vinrent à Rhodes. (116) Fils d'Hercule et de la nymphe Astioché. (117) Roi d'Ormène en Magnésie; Bercnle assiégea sa fille. (118) Fille d'Amyntor et mère de Tlépolème. (119) Fils d'Etectryon et de la concubine Bridée. (120) En Argolide. (121) Rhodes. (122) A Rhodes. (123) Le soleil. (124) Les Rhodiens. (125) Allusion à ceux des Rhodiens qui passaient pour avoir employé la magie dans les arts. (126) Celle des Parques qui tenait le fuseaa. Son nom vient d'un mot grec qui signifie tirer au sort. (127) Il avait tué son oncle Licymnius. (128) L'Isthme de Corinthe. (129) Un bouclier d'airain était le prix du vainqueur. (130) Montagne de l'île de Rhodes. (131) Aïeul de Démagète et de Diagoras. (132) Tribu dont faisait partie Diagoras. . (133) Ialyse (134) Victimes brûlées. (135) Et non les devins : Alcimédon est au nombre des mortels pieux. (136) Portées par le vainqueur et par ceux qui le suivent. (137) Qui préside à la naissance. (138) Timosthéne et Alcimédon sont frères» (139) À Olympie. (140) La justice se rendait à Egine avec impartialité dans toutes les affaires commerciales. (141) L'hospitalité était en honneur à Égine. (142) Éaque. (143) Éaque. (144) Télamon, Pelée. (145) Néoptoleme, Épeus, petit-fils de Phocos. A ce compte Éaque représente la première génération des Éacides. (146) Fleuve de la Troade ; Fleuve de Lycie ; il s'agit plutôt de ee dernier. (147) Dans le Pont. (148) Chex les Hyperboréens, prés des colonnes d'Hercule. (149) A Égine. (150) Maître d'Alcimédon. (151) Milésias. (152) Alcimédon est de cette famille. Il s'agit des Blepsiades qui vivent encore. (153) Les vainqueurs et leur suite portaient des couronnes de feuillage. (154) Père d'Alcimédon ; il est mort. (155) Oncle d'Alcimédon; il est mort aussi. C'était chez les anciens une croyance forte que les nouvelles de ce monde parvenaient dans l'autre. (156) Déesse qui punit les hommes d'avoir été heureux. (157) Composé par Archiloque en l'honneur d'Hercule Callinique (beau vainqueur) qui institua les fêtes d'Olympie. (158) Ce refrain était le mot Calliniké. (159) A Olympie. (160) Sur l'Altis pour rendre grâce à Jupiter après la.victoire. (161) Toi, Pindare. (162) Le Cronius. (163) Vers Olympie où Epharmoste a vaincu. (164) Où Épharmoste a vaincu aussi aux jeux Pythiques. (165) Locres-Oponte prés de la mer d'Eubée; (166) Oponte où cette ode est chantée le soir à la clarté des flambeaux; ce qui expliqua: les images dont se sert Pindare (167) Minerve soutenait Hercule dans ce combat. (168) Pour la défendre. (169) Fille de Deucalion et de Pyrrha ; cette cité est Oponte. (170) Il y a dans le grec un jeu de mots; la même expression signifie peuple, et pierre. 1 (171) La partie connue des traditions populaires, (172) Il va mêler du neuf à ses récita en expliquant l'origine des rois opontîens. (173) Déluge de Deucalion. (174) De ces cailloux devenus hommes et femmes. (175) Dont l'origine remontait jusqu'à Deucalion, fils de Japet, par Protegénie, fille de l'Éléen Opus (176) Dont l'origine remontait jusqu'à Cronos, par Jupiter, devenu l'époux de Protogénie, fille d'Opus d'Élée, laquelle il ne faut pas confondre avec une autra Protogénie, fille de Deucalion. (177) Habitants de l'Elide. Opus était roi d'Elée. . (178)Roi des Locriens Ozoles ou Epizéphyriens. (179) Opus. (180) Oponte formée en partie de Laï et d'étranger (181) Teuthras, roi de Mysie. (182) Lui Patrocle, fils de Ménétius. (183) Par la proxénie de Lampromaque ; la Proxénie était une fonction qui consistait à faire les honneurs de l'hospitalité aux habitants de telle ou telle ville. (184) En grec mitres; on attachait des bandelettes de laine aux couronnes isthmiques. (185) Il avait plus de dix-huit ans ; on était enfant jusqu'à cet âge. (186) En Arcadie. (187) En Achaïe. (188) Thèbes. (189) Cette ode devrait être classée la onzième puisqu'elle, est annoncée dans celle qui sait, et la onzième devrait être classée la dixième. L'usage ordinaire consacrait deux chants aux vainqueurs olympiques : l'un, plus court, était improvisé après le triomphe; l'autre, plus long, célébrait le héros lorsqu'il rentrait dans sa patrie. (190) Agésidame. (191) En Italie (192) Allusion à un échec éprouvé à la guerre par les Locriens ; Anaxilaus, tyran de Rhegium les avait défaits. (193) Son maître : la même reconnaissance que Patrocle à Achille qui le forma. (194) La joie de la victoire aux jeux. (195 L'éloge des jeux dans les cbants de victoire était prescrit par un usage religieux. (196) En Élide. (197) Dans l'Argolide. (198) Euryte et Ctéatus ainsi appelés de leur mére Molione. (199) Augias. (200) Enceinte où l'on trouve l'Altis, la Plaine et le Cronius. (201) Hercule. (202) Pour Hercule. Midée, fille de l'Argolide. (203) Allusion à l'amour de Jupiter pour Ganymède. (204) Heyne. (205) Pour la navigation et l'agriculture. (206) Voyez l'ode dix qui devrait être la onzième, puisqu'elle est annoncée dans celle-ci. (207) Les poètes Xénocrale, Érasippe, Théano, étaient de Locres. (208) Les Locriens du Zephyrium n'ont point dégénéré des Locriens d'Ozole et d'Oponte, leurs ancêtres (209) Les athlètes parcouraient douze stades sans s'arrêter. (210) Ergotèle. (211) Himère, célèbre par ses Thermes. (212) Heyne. (213) L'éloge de Corinthe remplit cette ode. (214) Corinthe était placée à l'entrée de l'Isthme consacré à Neptune. (215) Allusion an vainqueur. (216) Une des heures, déesse des bonnes lois. (217) Fondateur du royaume Dorien de Corinthe : fils, dans le sens moral. (218) Eunomie, Dicé et Irène. (219) Texte de Dissen. (220) Inventé à Corinthe par Arion. (221) Prix du dithyrambe. (222) Ornement d'architecture. (223) A Corinthe, (224) La couronne d'ache. (225) On élevait des statues aux vainqueurs. (226) Attique, pays sec et pierreux. (227) Fêtes de Minerve Hellotide, célébrées à Corinthe ; Hellotis, prétresse de Minerve, avait été brûlée dans le temple de la déesse. (228) Père de Thessalus. (229) Frère de Ptéodore et père d'Éritime. (230) Les Corinthiens. (231) Bellorophon. (232) Corinthe : Piréne, fontaine prés de Corinthe. (233) De Piréne. (234) Surnom de Neptune, dompteur des flots et des chevaux, et confondu quelquefois avec Glaucus. (235) Surnom de Neptune qui embrasse la terre. (236) En Syrie. (237) Il voulut monter an ciel sur Pégase, et fut renversé de son cheval par Jupiter. (238) Surnom de Jupiter, du mont Lycée en Arcadie où il fut, dit-on , élevé. (239) Dans Égine.
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