NÉMÉENNES
NÉMÉENNES. NÉMÉENNE I. A CHROMIUS ETHEEN (1), VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS Argument. — Fils d'Agésidame et Syracusain, Chromius, célébré dans la première Néméenne et dans la neuvième, était de la noble tribu des Hylléens. Citoyen riche, plein de vertu et lié par le sang à la famille royale, sous les ordres de Gélon, il avait déployé, jeune encore, dans les combats, une intrépidité rare; plus tard, sur terre et sur mer, il ne démentit point ses premiers exploits. Zélé pour les jeux publics, généreux, hospitalier, il reçut d'Hiéron, qui venait de fonder Etna, le titre de citoyen de cette ville, dont il devint ensuite le préfet. Éloge du vainqueur. — Éloge de la Sicile. — Hospitalité de Chromius. — Il est à la fois courageux et prudent. — Longue digression : Hercule au berceau étouffe deux serpents; effroi d'Alcmène et de ses femmes; Amphitryon accourt avec les chefs Cadméens ; prédiction de Tirésias ; Hercule, devenu grand, exterminera une foule de brigands et de monstres; il succombera dans la guerre contre lès géants ; pour prix de ses hauts faits les dieux le placeront dans l'Olympe. Dans cette ode, Pindare vante deux vertus : la force d'âme et la sagesse; il les montre unies dans Chromius et dans la Sicile, riche, guerrière, amie des luttes. Il établit une sorte de parallèle entre le vainqueur et Hercule. Comme Hercule, Chromius s'est illustré dès son jeune âge par sa valeur et plus tard par de nombreux exploite ; les dieux ont fait asseoir Hercule parmi eux; ils ont donné à Chromius la victoire dans Némée et un glorieux repos. Date de la victoire et de la composition de l'ode: 473 avant J. C, peu de temps après la fondation d'Etna. Lieu de la scène: Ortygie, où Chromius habitait; le chœur se tenait dans le vestibule du palais ; un festin splendide devait clore la fête. Pindare était présent. Hermann pense que le mode est dorien. |
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ΧΡΟΜΙΩι ΑΙΤΝΑΙΩι ΙΠΠΟΙΣ
Ἄμπνευμα σεμνὸν Ἀλφεοῦ, |
A CHROMIUS ETHEEN , VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS Str. 1. — Lieu saint où l'Alphé (2) vient respirer, fleuron (3) de l'illustre Syracuse, Ortygie (4), couche de Diane (5), sœur de Délos (6), de toi (7) s'élance l'hymne suave qui assure à des coursiers rivaux de la tempête une grande gloire, chère à Jupiter Etnéen (8). C'est que le char (9) de Chromius et Némée me pressent de composer, en l'honneur de victorieux travaux, un hymne d'éloge. Ils en ont jeté les bases, les dieux. Ant. 1. — Qui ont doté ce héros de vertus divines. C'est dans la prospérité (10) que la gloire est à son comble; la Muse aime à rappeler de nobles luttes. Sème donc un peu d'éclat sur l'île (11) que Proserpine a reçue du maître de l'Olympe (12); et il lut promit, en secouant sa chevelure, que la Sicile (13), fertile au-dessus des contrées les plus fécondés , Ép. 1. — S'élèverait riche en cités superbes. Or, le fils de Cronos lui a donné un peuple amant de la guerre, aux armes d'airain, un peuple de cavaliers souvent couronnés dans Olympie de l'olivier aux feuilles d'or. J'ai signalé de nombreux mérites sans frapper à faux. Str. 2. — Car voici que je chante les exploits d'un mortel hospitalier aux portes du vestibule où m'attend un splendide banquet. Souvent dans son palais ne manquent pas les étrangers. Aussi a-t-il trouvé contre ses calomniateurs des gens de bien qui jettent de l'eau sur la fumée (14). Autres hommes, autres mœurs. Mais il faut, en suivant les voies droites, se défendre par le caractère (15). Ant. 2. — Dans les actions éclate le courage ; dans les conseils, la sagesse de ceux qui ont reçu en naissant le don dé prévoir l'avenir (16). Fils d'Agésidame, la vie est la pratique de ces deux vertus. Je n'aime (17) point à tenir de grandes richesses enfouies dans ma demeure; mais à vivre en servant mes amis. Car les mêmes destinées (18) attendent. Ép. 2, — Les malheureux humains. Pour moi, admirateur passionné d'Hercule et de ses vertus sublimes, je rappelle l'antique tradition; comment le fils de Jupiter élancé soudain du sein maternel, vint tout à coup à la clarté du jour avec son frère jumeau, Str. 3. — Et comment il ne put tromper l'œil de Junon au trône d'or, lorsqu'il fut entré dans les langes safranés. En effet, la reine des dieux, transportée de colère, s'empressa d'envoyer contre lui deux dragons. Les portes étaient ouvertes; ils pénétrèrent dans la vaste profondeur de l'appartement, impatients de mouvoir autour des enfants leurs mâchoires rapides. Hercule leva la tête, et, sur-le-champ essayant le combat, Ant. 3. — De ses deux mains invincibles, il saisit les deux serpents par le cou. Étouffés aussitôt, la vie s'exhala de leurs corps énormes. Cependant une terreur irrésistible a frappé toutes les femmes qui veillaient près du lit d'Alcmène. Elle-même, presque nue, s'est élancée de sa couche pour repousser aussi les attaques des monstres. Ép. 3. — Bientôt les chefs des Cadméens, avec leurs armes d'airain, accourent en foule. Amphitryon, brandissant dans sa main un glaive tiré du fourreau, s'avance en proie à de vives angoisses. Le malheur des nôtres nous émeut également tous; mais notre cœur^st bientôt insensible au deuil d'autrui. Str. 4. — Il s'arrête plein d'un étonnement à la fois pénible et doux, car il a vu l'intrépidité merveilleuse et la vigueur de son fils. Ainsi les immortels avaient démenti les discours des messagers (19). Il appelle le prophète voisin, illustre interprète du très grand Jupiter, le véridique Tirésias. Celui-ci révèle au prince et à tout le peuple les fortunes diverses que subira cet enfant; Ant. 4. — Combien sur terre et combien sur mer il immolera de monstres barbares; et comment il exterminera d'insolente ennemis aux voies obliques. Car, lorsque les dieux, dans les champs Phlégréens (20), marcheront au combat contre les géants, «ceux-ci, dit-il, sous ses flèches «impétueuses, iront balayer la poussière de leur brillante chevelure;
Ép. 4. — «Mais lui, au sein de
la paix, jouira éternellement d'un repos immuable ; il recevra dans
les demeures bienheureuses le plus beau prix de ses vastes travaux,
la florissante Hébé pour épouse; et, son hymen célébré, il habitera
heureux un palais auguste près du grand Jupiter.» |
NÉMÉENNE II. A TIMODEME ATHENIEN, PANCRATIASTE. Argument, — Timodème Athénien, fils de Timonous, remporta la victoire au pancrace, quelque temps après la bataille de Platée, qui eut lieu en 479 avant J. C. Ceτte Néméenne fut chantée à Athènes : ce n'est qu'un prélude, comme le triomphe de Timodème à Némée ; le poëte espère que son héros se distinguera aussi dans l'isthme et à Pytho; Salamine et Acharnes s'associent à sa gloire; il honore la race des Timodémides. Enumération de leurs succès. |
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ΤΙΜΟΔΗΜΩι ΑΧΑΡΝΕΙ ΠΑΓΚΡΑΤΙΑΣΤΗι
Ὅθεν περ καὶ Ὁμηρίδαι |
A TIMODEME ATHENIEN, PANCRATIASTE. Str. 1. — Comme les Homérides (21), chanteurs de vers épiques, débutent le plus souvent en préludant par Jupiter, ainsi ce héros (22) a jeté les premiers fondements de ses victoires aux saintes luttes, dans la forêt (23) tant de fois vantée de Jupiter Néméen. Str. 2. — Mais il faut encore, puisque le destin qui le dirige sur les traces de sa famille, lui a donné d'être l'ornement de la grande Athènes, il faut que souvent il cueille la fleur brillante des luttes isthmiques et la palme de Pytho, lui fils de Timonous. Naturellement Orion (24) Str. 3. — Ne marche pas loin des Pléiades des montagnes. Aussi bien Salamine (25) peut nourrir un mortel valeureux. A Troie, Hector a entendu parler d'Ajax. Pour toi, Timodème, - ta force invincible au pancrace t'a illustré. Str. 4. — Depuis longtemps Acharnes (26) est célèbre en vaillants hommes. Que de fois, dans les luttes, les Timodémides ont été proclamés les premiers ! Près du Parnasse escarpé, ils ont, aux jeux, remporté quatre victoires. Déjà, des mains des Corinthiens, Str. 5. — Dans les vallées du brave Pélops, ils ont reçu huit couronnes; sept, de Némée; dans leur patrie, un plus grand nombre encore, aux jeux de Jupiter. Ο citoyens, célébrez ce Dieu, célébrez le glorieux retour de Timodème. Préludez de vos voix mélodieuses. |
NÉMÉENNE III. POUR ARISTOCLIDE D'ÉGINE PANCRATΙASTE. Argument. — Fils d'Aristophane, Aristoclide d'Égine, illustre pancratiaste, était déjà fort âgé lorsque celle ode fut chantée en son honneur. Il avait eu des succès dans Mégare, dans Épidaure, à Némée. Les vers de Pindare ne furent composés que longtemps après la victoire néméenne du héros, et pour en célébrer l'anniversaire; un festin solennel avait été préparé dans un édifice; public d'Égine, dans le Théarion où habitait un collège de prêtres. Nous ne connaissons pas la date de la fête; toutefois elle précéda la soumission d'Égine aux Athéniens. Prière à la Muse d'aller à Égine et d'y porter les vers que le chœur attend avec impatience. — Victoire d'Aristoclide; il est digne des anciens Mirmydons; sa gloire s'étend jusqu'aux colonnes d'Hercule. Mais ce n'est pas Hercule , ce sont les Éacides que Pindare doit surtout louer en louant un Éginète. Pelée s'est emparé d'Iolcos; il a dompté la déesse Thétis ; Télamon a suivi Hercule dans son expédition contre Laomédon et les Amazones. Exploit d'Achille encore enfant lorsqu'il est chez le centaure; plus tard il défait les Lyciens, les Dardaniens, les Phrygiens; il tue Memnon. — Retour au sujet; Aristoclide aussi a illustré sa patrie; c'est par ses œuvres que dans les quatre âges de la vie on montre son mérite; chaque âge a le sien ; ce vainqueur l'a prouvé. — Adieu du poète à son héros. Pindare lui envoie tardivement une coupe pleine de poésie; mais le breuvage en est doux ; il termine en rappelant trois victoires d'Aristoclide. Une même idée lie toutes les parties de cette composition ; Aristoclide,célèbre athlète, honore sa glorieuse patrie. Sorte de parallèle entre ce héros et les Éacides; ses victoires l'ont illustré aux différentes époques de sa vie comme les exploits guerriers ont illustré dans divers âges Pelée, Télamon, Achille. — Le mode est éolien. |
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ΑΡΙΣΤΟΚΛΕΙΔΗι ΑΙΓΙΝΗΤΗι ΠΑΓΚΡΑΤΙΑΣΤΗι
Ὦ πότνια Μοῖσα, μᾶτερ ἁμετέρα, λίσσομαι, |
POUR ARISTOCLIDE D'ÉGINE PANCRATΙASTE. Str. 1. Muse auguste, ô notre (27) mère, je t'en Supplie, viens, pendant la fête (28) néméenne, dans une île où les étrangers abondent, dans la dorienne Égine. Car, près des eaux de l'Asopus (29), de jeunes artistes aux accords mélodieux attendent impatiemment (30) ta voix. Une chose a soif d'une autre; mais la victoire dans les jeux aime surtout la poésie , la plus belle compagne des couronnes et des vertus. Ant. 1. — Fais-la donc jaillir de mon âme; commence pour le monarque des cieux et des nuages, toi, sa fille (31), des vers qui lui plaisent; moi je les confierai à leurs voix (32) et à la lyre. Il (33) aura pour agréable un labeur qui relève la contrée où habitèrent les Myrmidons (34) antiques, dont Aristoclide, grâce à toi (35), n'a point flétri l'assemblée depuis longtemps célèbre , puisqu'il n'a point faibli Ép. 1. — Parmi les redoutables pancratiastes. Mais, pour guérir ses plaies douloureuses, il emporte du vallon de Némée le baume salutaire d'une noble victoire. Que si le fils d'Aristophane, joignant à ses charmes des actions dignes de sa beauté, s'est élevé au faite des honneurs, il n'est pas facile (36) désormais de traverser au loin une mer infranchissable par delà les colonnes d'Hercule, colonnes que le héros dieu plaça témoins de la plus lointaine navigation, Str. 2. — Après avoir dompté les monstres énormes des mers, sondé (37) les courants des lagunes, jusqu'à ce qu'il abordât aux lieux qui prescrivent le retour et fixât les bornes de la terre. Ο mon âme, vers quel promontoire reculé égares-tu mon esquif? Je t'ordonne de conduire la Muse vers Éaque et sa famille. Cet ordre est conforme à la justice, qui éclate surtout dans l'éloge des héros. Ant.2 — Les récits étrangers (38) ne doivent pas séduire le poète ; suis les traditions nationales, elles t'offrent la matière facile d'un doux chant. Le roi Pelée fut dans la joie de ses antiques vertus, lorsqu'il se fut taillé une lance énorme; lui qui seul, sans armée, s'empara d'Iolcos; lui qui dompta promptement l'Océanide Thétîs. Le redoutable télamon tua Laomédon, en se tenant près d'Iolas (39); Ép. 2. — Et contre les intrépides Amazones aux arcs d'airain, il le suivit encore; jamais la peur qui abat les humains ne put arrêter l'ardeur de son âme. Qui naquit héros, est vraiment grand ; mais celui qui doit tout à l'art, mortel obscur, emporté de désirs en désirs, ne marche jamais d'un pied ferme, et son cœur impuissant essaie de mille vertus. Str. 3. — Lorsque le blond Achille habitait dans la demeure de Philyre (40), de grands exploits étaient les jeux de son enfance; souvent ses mains lançaient une courte javeline; prompt comme les vents, il s'attaquait dans des combats à mort aux lions sauvages, exterminait les sangliers , venait déposer leurs corps palpitants aux pieds du centaure, fils de Cronos, et il n'avait que six ans; et, dans tout le temps qui suivit, Diane et l'intrépide Minerve Ant. 3. — Admiraient qu'il tuât des cerfs, sans chiens et sans toiles perfides. Car il les domptait à la course. Je raconte la tradition primitive. Le sage Chiron nourrit sous son toit de pierre, et Jason et plus tard Esculape, auquel il enseigna l'art d'appliquer les remèdes d'une main légère. Ce fut encore lui qui maria la fille de Nérée (41) aux belles sources, qui nourrit son noble fils (42) dans tous les exercices propres à former sa grande âme; Ép. 3. - Afin que conduit sur les flots par le souffle des vents jusqu'aux mes de Troie, il soutint, dans la bruyante mêlée des lances, les cris des Lyciens, des Phrygiens, des Dardaniens, et que dans ses luttes avec les Éthiopiens, armés de piques, il résolut d'interdire le retour de la patrie à leur roi, au cousin d'Hélénus (43), !e valeureux Memnon (44). Str. 4. — De là rayonne au loin la gloire des Éacides; car, Jupiter, tu vois en eux ton sang (45), et ce sont tes jeux que chante cet hymne, où la voix des jeunes gens célèbre un bonheur national. Ce chant convient aussi au vainqueur Aristoclide, qui, par ses nobles travaux, vient d'illustrer cette lie et l'auguste Théarion (46) du Pythien. C'est à l'œuvre que l'on reconnaît le mérite et la supériorité Ant. 4. — Des enfants parmi les enfants (47), des hommes parmi les hommes; enfin de ceux qui (48) avancent en âge. Car ainsi se partage notre vie mortelle. La durée de notre existence comporte aussi quatre vertus et nous impose la sagesse de l'âge présent. Elles sont connues d'Aristoclide. Adieu, mon ami ! ce miel (49) mêlé avec du lait blanc, breuvage harmonieux couronné d'écume, je te l'envoie, au souffle des flûtes éoliennes (50), Ép. 4. — Bien que tardivement. Il est prompt entre les oiseaux (51), l'aigle qui soudain, après l'avoir épiée de loin, étreint dans ses serres une proie sanglante, tandis que les geais criards paissent dans les lieux bas. Pour toi, grâce à Clio au trône d'or, grâce aux triomphes remportés par ton courage, tu reçois de Némée, d'Épidaure et de Mégare (52) une auréole de gloire. |
NÉMÉENNE IV. A TIMASARQUE D'ÉGINE, JEUNE LUTTEUR. Argument. — Timasarque, jeune lutteur d'Égine, fils de Timocrite, s'était déjà signalé dans les jeux publics de la Grèce, lorsqu'il vainquit à Némée; il était de la famille des Théandrides, illustrés par de nombreux succès. Les charmes de la poésie délassent les athlètes de leurs fatigues. — Victoires de Timasarque ; combien elles rendraient son père heureux s'il vivait encore ! qu'il aimerait à chanter sur la cithare cet hymne où je rappelle les triomphes de son fils dans Némée, dans Athènes, dans Thèbes, ville amie d'Égine, comme Hercule était ami de Télamon ! — Partie mythique; Télamon accompagne Hercule à Troie. — Mais le poète ne se laissera pas entraîner assez loin de son sujet pour donner prise aux critiques de ses envieux. — Éloge des Éacides : de Teucer, d'Ajax, d'Achille, de Thétis, de Néoptolème et surtout de Pelée. — Éloge des Théandrides et en particulier de Calliclès.— Souvenir flatteur pour Milésias, qui forma Timasarque à la lutte. Une même pensée paraît unir toutes les parties de l'ode; la gloire de Timasarque vainqueur et de sa famille est comparable à celle des Éacides. Il est vrai que les succès du vainqueur ont été achetés par des peines et des blessures; mais Hercule et Télamon ont beaucoup souffert aussi pour accomplir leurs hauts faits. La race d'Éaque a produit bien des "héros; mais les Théandrides comptent parmi eux d'immortels athlètes, des poètes lyriques amis des Muses. Pelée s'est emparé d'Iolcos, il a épousé Thétis; les dieux ont assisté à ses noces; mais Timasarque, jeune encore, a déjà fait rejaillir sur sa race l'éclat de trois victoires. Évidemment ce dernier parallèle est bien incomplet; mais la carrière de Timasarque est loin d'être achevée, et le poète laisse entrevoir de gracieuses espérances. Date de la victoire : vers la 80e Olympique. — Lieu de la scène: Salamine. — Chœur déjeunes gens. — Le mode est lydien. |
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ΤΙΜΑΣΑΡΧΩι ΑΙΓΙΝΗΤΗι ΠΑΙΔΙ ΠΑΛΑΙΣΤΗι
Ἄριστος εὐφροσύνα πόνων κεκριμένων |
Str. 1. — La joie (53) est un très bon médecin pour les peines de l'athlète. Mais ce sont les savantes mélodies, filles des Muses., qui le charment de leur présence; et l'onde tiède ne délasse pas les membres assouplis aussi bien que l'éloge, compagnon de la lyre. Elle vit plus longtemps que les faits, cette parole que, par la faveur des Grâces, la voix fait jaillir d'une âme profonde. Str. 2. — Qu'il me soit donc permis d'offrir à Jupiter Cronide (54), et à Némée, et au lutteur Timasarque ce début de mon hymne. Qu'il soit accueilli dans les beaux remparts, séjour des Éacides, phare de justice pour tous les étrangers. Oh! si le soleil de vie échauffait encore Timoctite, ton père, plus d'une fois,aux accords variés de son luth, penché sur ses vers, il chanterait l'hymne de victoire Str. 3. — Qui t'apporte les guirlandes des jeux Cléonéens (55), dé la brillante et célèbre Athènes, de Thèbes aux sept portes ; car, près du magnifique (56) tombeau d'Amphitryon, les Cadméens, avec joie, ont couvert de fleurs Timasarque, en mémoire d'Égine. Ami venu chez des amis, il à pénétré dans la ville hospitalière (57) jusqu'à la demeure fortunée d'Hercule. Str. 4. — Avec ce héros, jadis le robuste Télamon renversa Troie, et les Méropes (58) et le grand guerrier, le formidable Alcyonée; mais celui-ci avait auparavant écrasé sous un roc douze quadriges, et deux fois (59) autant de dompteurs de coursiers, de héros qui montaient ces chars. Il paraîtra bien neuf à la guerre, celui qui ne comprendra pas ce récit. Car ce que l'on a fait, n'est-il pas juste qu'on le souffre à son tour? Str. 5. — Mais une loi (60), mais les heures rapides (61) m'interdisent les longs discours, et pourtant mon cœur y est attiré par le charme de la Néoménie (62). Bien que tu vogues (63) au milieu de la haute mer, résiste à la séduction. On me verra marcher au grand jour bien supérieur (64) à mes ennemis ; en vain un rival au regard jaloux roule dans l'ombre une pensée rampante. Str. 6. — Le mérite que m'a départi la fortuné souveraine, je n'en doute pas, le temps en fera dans son cours ce qu'a réglé le (65) destin. Vite, ô ma douce lyre, avec l'harmonie lydienne (66), ourdis le tissu d'un hymne qui plaise à Énone (67), à Chypre, où Teucer, fils de Télamon, règne exilé, tandis qu'Ajax possède Salamine, sa patrie; Str. 7. — Achille, une île (68) brillante dans l'Euxin; tandis que Thétis commande à Phthie, Pyrrhus à la vaste Épire, où des génisses paissent sur les superbes monts qui s'étendent depuis Dodone jusqu'à la mer Ionienne. Mais, au pied du Pélion, tournant un bras ennemi contre Iolcos, Pelée la livra esclave aux Hémoniens (69), Str. 8. — Lorsqu'il connut les astucieux manèges (70) d'Hippolyte, épouse d'Acaste (71). Avec un perfide glaive (72), le fils de Pélias (73) avait tramé sa mort; mais Chiron le secourut et accomplit le destin que Jupiter avait fixé. Malgré d'invincibles flammes, malgré les ongles aigus de lions intrépides et les pointes de leurs terribles dents, Str. 9. — Pélée épousa une des Néréides aux trônes élevés; assis en un cercle brillant,il vit les rois du ciel et de la mer étaler, à ses yeux des présents et la puissance qui devait passer à sa race. Mais il est impossible d'aller au delà de Gadès (74), vers le couchant. Tourne de nouveau vers la terre d'Europe les agrès du vaisseau. Je ne puis énumérer toutes les gloires des enfants d'Éaque. Str. 10. — C'est pour les Théandrides que j'accours fidèle à mon engagement, moi le héraut des luttes qui fortifient les membres dans Olympie, dans l'Isthme et dans Némée; lorsqu'ils y concourent, ils ne reviennent point dans leurs foyers sans des couronnes aux fruits éclatants (75), et là, tes concitoyens, ô Timasarque; nous le savons, leur décernent des chants de victoire. Que si tu m'ordonnes encore d'élever à Calliclès, ton oncle maternel, Str. 11. — Une colonne (76) plus blanche que le marbre de Paros, l'or purifié brille de tout (77) son éclat, et l'hymne des belles actions fait marcher un mortel l'égal des rois. Lui donc, qui habite les bords de l'Acbéron, obtiendra les accords de ma voix dans les lieux (78) où, aux jeux de Neptune qui agite à grand bruit son trident redoutable, il a été couronné de l'ache des Corinthiens.
Str. 12. — Déjà le vieil
Euphanès, ton aïeul, l'a célébré, enfant. Autres hommes , autres
contemporains; et les faits que l'on a lus, on espère les raconter
mieux que personne. Ah! s'il chantait aussi Milésias (79)
, comme il soutiendrait cette lutte par la souplesse de ses paroles,
par le choc (80) irrésistible de
son éloquence, lui si bienveillant pour les bons, si terrible contre
ses adversaires ! |
NÉMÉENNE V. A PYTHEAS, ÉGINÈTE , JEUNE PANCRATIASTE. Argument. — Lampon, fils de Cléonice d'Égine, fort riche et de la noble race des Psalychides, eut deux fils passionnés comme lui pour les jeux publics; Phylacidas et Pylhéas. Phylacidas s'illustra par plusieurs succès ; il est chanté dans la quatrième et la cinquième isthmique; Pythéas, célébré dans la cinquième néméenne, vainquit au Pancrace à Némée vers la 76e Olympique, avant la bataille de Salamine. Cette .ode fut chantée à Égine, probablement dans un festin. Idées principales. — Victoire de Pytbéas, qui honore sa patrie et les Ëacides. — Partie mythique; les fils d'Éaque, Pelée, Télamon et Phocus, debout devant l'autel de Jupiter, le supplient d'accorder à Égine de nombreux héros et une marine puissante. — Pindare ne parlera point de l'exil de Pelée et de Télamon; il n'est prêt à célébrer toujours que les hauts, faits et les vertus éclatantes des Éacides. — Ces Muses ont assisté avec Apollon aux noces de Pelée; elles ont chanté d'abord Jupiter, puis les nouveaux époux; et comment Pelée, ayant résisté aux instances impudiques d'Hippolyte, Jupiter obtint pour lui de Neptune la main d'une Néréide. Neptune préside aux jeux isthmiques. — Retour au sujet. Éloge d'Eulhymène, oncle de Pythéas ; de Pythéas lui-même, de Ménandre, son maître; éloge de Thémistius, aïeul maternel de Pythéas. L'artifice de cette ode consiste dans l'habileté du poète à célébrer Pythéas et sa famille, tout en plaçant sous les yeux du vainqueur des exemples qui l'exciteront vivement à unir toujours la prudence et la chasteté aux vertus de l'athlète; c'est ainsi que Pythéas ne s'exposera point à l'exil que subit Pelée; c'est ainsi qu'il recevra, comme lui, des dieux une insigne récompense. |
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ΠΥΘΕΑι ΑΙΓΙΝΗΤΗι ΑΓΕΝΕΙΩι ΠΑΓΚΡΑΤΙΑΣΤΗι
Οὐκ ἀνδριαντοποιός εἰμ᾽, ὥστ᾽
ἐλινύσοντα ἐργάζεσθαι ἀγάλματ᾽ ἐπ᾽ αὐτᾶς βαθμίδος |
A PYTHEAS, ÉGINÈTE , JEUNE PANCRATIASTE. Str. 1. — Je ne suis point un sculpteur (81) capable d'élever des statues qui se dressent immobiles sur leurs bases. Mais (82), sur tous les navires pesants ou légers, ô mon doux chant, va loin d'Égine, publier au loin que le fils de Lampon , le vigoureux Pythéas, a remporté dans Némée la couronne du pancrace; ses joues ne montrent pas encore la puberté mère d'un tendre duvet; Ant. 1. — Et cependant, les fils de Saturne, de Jupiter et des blondes Néréides, il vient de les honorer avec leur métropole (83), contrée amie des étrangers ; jadis ils avaient souhaité qu'elle s'illustrât par ses héros et par ses flottes, debout près de l'autel (84) de Jupiter Hellénien. Et ils avaient tendu les mains au ciel, les nobles enfants d'Endéis (85) et le puissant roi Phocus, Ép. 1. — Fils de la déesse Psamathée (86) , qui le mit au monde sur le rivage de la mer. Je crains de dire un coup hardi que ne fit point tenter la justice; comment ils (87) quittèrent cette lié*glorieuse, et quel dieu éloigna d'Énone (88) ces vaillants mortels. Je m'arrêterai. Il n'est pas toujours utile de montrer la face de la vérité nue, et le silence est souvent pour l'homme ce qu'il y a de plus sensé. Str. 2. — Mais s'il faut que je vante le bonheur des Éacides, ou la force de leurs bras ou leurs guerres de fer, allonsl que l'on me creuse un large (89) fossé; j'ai pour bondir de souples jarrets. Par delà même la mer l'aigle (90) s'élance. Pour eux aussi, plein de bienveillance, il se fit entendre sur le Pélion, le chœur charmant des Muses; au milieu d'elles, Apollon, avec un plectre (91) d'or, parcourait sa lyre à sept voix, Ant. 2. — Préludante des nomes divers; et d'abord elles chantèrent Jupiter, la vénérable Thétis et Pelée; et comment la voluptueuse Créthéis, Hippolyte voulut l'enlacer dans un piège, en trompant par mille artifices l'ami de Pelée, le prince des Magnésiens, son époux ; comment elle forgea cette imposture que, sur le lit d'Acaste (92), il avait tenté la foi conjugale; Ép. 2. — Le contraire était vrai. Car souvent, de toute son âme, elle lui avait adressé une impudique prière. Ses discours audacieux allumèrent son courroux, et sur-le-champ il repoussa cette femme, redoutant la colère de son père Xénius. Celui-ci en fut instruit; et, du haut du ciel, le dieu qui pousse les nuages, Jupiter, le roi des immortels, fit signe qu'il lui donnerait bientôt pour épouse une Néréide des mers au fuseau d'or, Str. 3. ~ Avec l'assentiment de son parent Neptune, qui vient souvent d'Égée (93) dans l'isthme (94) célèbre des Doriens (95), où des troupes joyeuses reçoivent le dieu au son des flûtes, et se disputent courageusement le prix de la vigueur. Mais une force née avec nous décide de toute chose. Pour toi, Eulhymène (96), c'est a Égine que, tombant dans les bras de la déesse Victoire, des chants variés te fêtèrent. Ant. 3. — Oui, en ce jour, ton oncle maternel aussi est fier de te voir courir sur ses traces, toi, rejeton de sa famille , ô Pythéas. Tout s'est déclaré pour lui, et Némée et le mois (97) national chéri d'Apollon. Et il a vaincu les rivaux de son âge dans sa patrie et sur tes collines de Nisus (98) aux «belles vallées. Je suis heureux de voir toute la cité rivaliser de nobles exploits. Sache (99) cependant que tu dois à Ménandre (100) d'avoir recueilli le doux fruit de tes travaux. Ép. 3. — C'est d'Athènes qu'il faut tirer un instituteur d'athlètes. Que (101) si tu es venu pour célébrer Thémistius (102), plus de crainte, donne toute ta voix, déploie la voile jusqu'au sommet du mât pour proclamer qu'il a remporté dans Épidaure la double victoire du pugilat et du pancrace, et qu'aux portiques d'Éaque il attacha de vertes couronnes avec l'aide des Grâces aux blonds cheveux. |
NÉMÉENNE VI. POUR ALCIMIDAS D'ÉGINE , JEUNE LUTTEUR. Argument. — De l'illustre famille des Bassides, Alcimidas d'Égine en était à sa vingt-cinquième victoire. Aucune famille en Grèce ne s'était signalée par plus de succès au .pugilat. Cependant cette gloire, par intervalle, s'était éclipsée. Idées principales. Les dieux et les hommes ont une mère commune; mais leurs destinées sont bien différentes; toutefois nous nous rapprochons des dieux par la force du corps et de l'âme. — Éloge d'Alcimidas ; ses ancêtres ne sont pas tous célèbres; dans cette famille la gloire saute parfois une génération. — Éloge des Bassides, de Callias surtout. — Digression courte en l'honneur des Ëacides. — Retour au sujet. L'exemple des Bassides justifie la maxime énoncée en tête de l'ode ; tantôt ils restent plongés dans l'oubli qui est le partage de la plupart des mortels; tantôt ils s'élèvent jusqu'à la condition des dieux par leurs succès brillants; et leur nom est porté au loin par la voix publique, comme le nom des Éacides que Pindare ne pouvait pas entièrement passer sous silence en parlant d'Egine. Date de la victoire : vers la 80e Olympiade. — Lieu de la scène : Égine. |
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ΑΛΚΙΜΙΔΗι ΑΙΓΙΝΗΤΗι ΠΑΙΔΙ ΠΑΛΑΙΣΤΗι
Ἓν ἀνδρῶν, ἓν θεῶν γένος· ἐκ μιᾶς δὲ
πνέομεν |
POUR ALCIMIDAS D'ÉGINE , JEUNE LUTTEUR. Str. 1. — Il est une race d'hommes, une race de dieux; et c'est une même mère qui nous donna le souffle. Mais entre eux il y a toute l'étendue de la puissance. D'un côté, rien; de l'autre, le ciel d'airain appuyé sur des fondements inébranlables. Toutefois nous nous rapprochons un peu des immortels par la vigueur de l'âme ou du corps, quoique nous ignorions le but vers lequel, et de jour et de nuit, le destin nous ordonne de courir. Ant 1. — Il le prouve aujourd'hui même, Alcimidas. Sa famille parait semblable aux fertiles campagnes que l'on voit tour à tour, ou prodiguer aux hommes les moissons de l'année, ou se reposer pour recouvrer leur fécondité. Revenu des luttes attrayantes de Némée, ce jeune combattant, avide de la destinée (103) que dispense Jupiter, ne s'est point montré malheureux poursuivant à la lutte, Ep. 1. — En marchant sur les traces de son aïeul Praxidamas (104). Car, vainqueur dans Olympie, couronné le premier, en (105) l'honneur des Éacides, des palmes (106) de l'Alphée, cinq fois dans l'Isthme, trois fois à Némée, il a sauvé de l'oubli Soclide (107), l'aîné des fils d'Agésimaque. Str. 2. — Tous trois (108), en effet, athlètes victorieux, ont atteint le faite de la gloire, après avoir tenté les luttes. Avec l'aide de Dieu, il n'est point de famille que le pugilat ait fait dépositaire d'un plus grand nombre de couronnes dans le sein de la Grèce. J'espère donc, en racontant de grandes choses, frapper droit au but, comme en lançant une flèche de l'arc. Muse, dirige vers eux (109) le souffle glorieux de tes vers. A leurs héros expirés, Ant. 2. — Poètes et historiens ont rendu honneur, pour les beaux exploits qui ne manquent pas aux Bassides : race depuis longtemps illustre, qui chargerait une nef de ses propres louanges, qui donnerait aux amis des Piérides une moisson d'hymnes, prix de faits héroïques. Car, au sein de la divine Pytho, les mains entourées de courroies, Callias, sang de cette noble race, a vaincu jadis, Callias chéri des enfants de Latone au fuseau d'or : Ép. 2. — Et, près de la fontaine de Castalie (110), il a brillé le soir dans l'assemblée des Grâces (111); et le pont (112) infatigable de la mer, pendant la fête que les peuplades voisines célèbrent tous les trois ans par des hécatombes, l'a aussi honoré dans l'enceinte (113) consacrée à Neptune ; enfin l'herbe du lion l'a couronné vainqueur au pied (114) des vieilles montagnes ombreuses de Phlionte (115). Str. 3. — Un vaste champ est ouvert de toutes parts aux doctes pour chanter cette île (116) célèbre, puisque les Éacides lui ont assuré une gloire insigne en déployant de grandes vertus. Leur nom vole au loin sur la terre et sur la mer. Il s'est élancé jusque chez les Éthiopiens que Memnon ne revit jamais. Achille leur fit essuyer un rude choc lorsque, descendu à terre de son char, Ant. 3. — Il tua le fils (117) de la brillante aurore avec la pointe de sa lance courroucée. Déjà le char des anciens a découvert cette route, et je m'empresse moi-même de la suivre. Mais toujours, dit-on, le flot (118) qui roule devant la carène du navire agile plus fortement le cœur de l'homme. Or, le dos chargé volontairement d'un double (119) fardeau, je suis venu, comme messager, proclamer la vingt-cinquième gloire,
Ép. 3. — Acquise dans les
combats que l'on appelle sacrés par la race illustre d'AIcimidas.
Dans l'enceinte de Cronius (120),
ô jeune homme, c'est le caprice du sort qui a enlevé à Timidas (121)
et à toi deux fleurs olympiques. Le Dauphin qui fend la mer, je le
déclare, n'est pas plus agile que Milésias (122)
qui gouverne les mains et la force. |
NÉMÉENNE VII. A SOGENE D'ÉGINE , JEUNE LUTTEUR AU PENTATHLE. Argument. — Sogène, fils de Théarion et de la noble race des Euxénides, était d'une beauté remarquable ; le premier des Éginètes il remporta la victoire au pentathle; avant lui, probablement, aucun des Euxénides ne s'était distingué dans les jeux; autrement Pindare en eût fait mention. Invocation a Ilithie; elle préside à la naissance des enfants, et leur assure une constitution robuste: Sogène lui doit la victoire et les chants que lui décerne une cité amie des Muses et des jeux publics. — Éloge des Muses; sans elles point de gloire durable. — Ulysse doit à Homère d'avoir été célébré plus qu'il ne le mérite. — Aveuglement de la multitude : fin déplorable d'Ajax. — Fin également déplorable de Néoptolème, qui cependant après sa mort surveille les jeux Pythiens. — Retour au sujet : point de bonheur complet sur la terre : Éloge de Théarion ; il doit se contenter de sa fortune. — Apologie de Pindare par lui-même. — Éloge modéré de Sogène. — Hommage rendu à Jupiter, pèred'Éaque et à Hercule. — Puisse Hercule avec Jupiter et Minerve assurer le bonheur de Sogène et des Euxénides ! Pindare n'a jamais songé à décrier Néoptolème.
Grâce aux Muses et aux dieux, le
mérite et la vertu, sans jouir sur la terre d'un bonheur parfait,
triomphent de l'aveuglement du vulgaire et de la calomnie. — Ajax et
Néoptolème, enlevés par une fin malheureuse, sont honorés comme des
héros ; Pindare outragé pour ses vers marche le front levé dans la
Grèce. — Sogène et Théarion qu'il célèbre, doivent donc se consoler,
s'ils ne goûtent pas une félicité accomplie. |
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ΣΩΓΕΝΕΙ ΑΙΓΙΝΗΤΗι ΠΑΙΔΙ ΠΕΝΤΑΘΛΩι
Ἐλείθυια, πάρεδρε Μοιρᾶν βαθυφρόνων, |
A SOGENE D'ÉGINE , JEUNE LUTTEUR AU PENTATHLE. Str. 1. — Ilithie (123), compagne des Parques prudentes, fille de la très puissante Junon, écoute-moi, patronne des enfants. Sans toi, privés de voir et la lumière et la nuit sombre, nous ne connaîtrions jamais ta sœur Hébé (124) au beau corps. Nous n'aspirons pas tous (125) aux mêmes choses; et chacun de nous est diversement attaché au joug du destin. Grâce à toi, le fils de Théarion aussi, Sogène, distingué par son mérite, est chanté pour ses exploits au pentathle. Ant. 1. — Car il habite la ville (126) musicale des belliqueux Éacides, et là les coeurs sont passionnés pour les épreuves des luttes. Si un athlète est heureux, il jette une douce offrande aux flots des Muses. Privées de chansons, les grandes vertus sont couvertes d'épaisses ténèbres. Pour refléter les belles actions, il n'est qu'un miroir, c'est celui que la faveur de Mnémosyne (127) fait trouver, en retour du travail, dans les nobles cantiques (128). Ép. 1. — Or les habiles connaissent le vent qui soufflera dans trois jours, et n'échouent point par avarice. Riches et pauvres marchent ensemble à la mort Pour moi, je crois que la renommée d'Ulysse est plus grande que ses malheurs (129) grâce au mélodieux Homère. Str. 2. — Car ses fictions et son art sublime ont je ne sais quoi de grandiose; chez lui le talent nous égare par des fables séduisantes. Mais le grand nombre des hommes a le cœur aveugle. S'ils pouvaient connaître la vérité, le vaillant Ajax, furieux d'être privé de l'armure (130), n'eût point percé sa poitrine d'un fer brillant; Ajax, après Achille, le plus intrépide guerrier que, pour ramener l'épouse du blond Ménélas, d'agiles vaisseaux conduisirent au souffle d'un zéphir favorable, Anti 2. — Jusqu'à la ville d'Illus (131). Vers tous marche le flot (132) de l'Orcus, et il tombe sur les noms obscurs comme sur les noms illustres. Mais elle vit la renommée (133) des héros expirés, dont un dieu publie le noble éloge. Car ils avaient visité le centre (134) fameux de la terre au vaste sein ; et, dans les champs (135) pythiques, gît Néoptolème, après avoir dévasté la cité de Priam où les Grecs souffrirent aussi. Au retour, son navire manqua Scyros (136); et après avoir erré, on arriva dans l'Éphyre (137). Ép. 2. — Il fut peu de temps roi de la Molossie (138); mais sa race conserva toujours cette dignité. Pour lui, étant allé vers le dieu (139), il lui porta la fleur des dépouilles de Troie, et là, dans une querelle pour les chaire des victimes, un homme le frappa d'un couteau. Str. 3. — Les Delphiens hospitaliers furent virement affligés, mais il accomplit le destin; car il convenait que, dans l'antique bois sacré, un des rois Éacides habitât désormais près de la demeure du dieu entourée de belles murailles, et que là il surveillât les pompes héroïques aux nombreuses victimes pour faire régner l'heureuse justice. Trois mots suffiront : témoin incorruptible, il préside, Égine, aux exploits de tes fils et des fils de Jupiter. Mon audace pourrait encore . Ant. 3. — Raconter les vertus éclatantes de ton peuple. Mais, en tout, s'arrêter à propos, a des charmes; on se dégoûte même du miel, même des charmantes fleurs d'Aphrodite. Nous différons tous de caractère, après avoir reçu avec la vie, ceux-ci telle chose, ceux-là telle autre. Toutefois, qu'un seul homme obtienne en partage une entière félicité, c'est impossible; je ne puis citer un mortel à qui la Parque en ait donné la constante jouissance. Ο Théarion, elle t'accorde une mesure convenable de bonheur; Ép. 3. — Et en toi, l'audace des belles actions n'altère point la prudence de l'esprit. Je suis ton hôte, ennemi du blâme ténébreux; je te louerai en répandant comme à flots une gloire véritable sur le mortel que j'aime. Cette récompense sied aux gens de cœur. Str. 4. — S'il était près de moi, un Achéen (140) des bords de la mer (141) ionienne, ne me désapprouverait pas. J'ai foi aussi dans l'hospitalité publique (142); et, parmi mes frères, je lève des yeux sereins, sans orgueil, repoussant loin de moi toute violence. Puisse ainsi le reste de ma vie s'écouler irréprochable! qui me connaît peut dire si j'enfreins la loi des vers pour répandre un discours calomnieux. Descendant des Euxénides, ô Sogène, je jure que ma langue, dans ses mouvements rapides, n'a point, dépassant le but, fait comme le javelot au front d'airain (143), Ant. 4. — Qui renvoie les athlètes avant que la sueur ait couvert leurs cous vigoureux, avant que le soleil ait dardé sur leurs membres ses rayons brûlants. Si la fatigue (144) à été grande, elle est suivie d'une joie plus vive. Laisse-moi (145). Pour célébrer un vainqueur, si j'ai élevé la voix, ce n'est pas qu'il m'en coûte d'acquitter ma promesse. Il est doux de tresser des guirlandes. Attends. Ma muse assemble pour toi l'or, l'ivoire blanc et le lis (146) fleuri enlevé à la rosée des mers. Ep. 4. — Némée me rappelle Jupiter (147); fais vibrer paisiblement les accords de tes nobles hymnes. Il convient dans cette contrée de chanter d'une voix douce le roi des dieux; car il déposa, dit-on, la semence au sein de la femme (148) qui mit au monde Éaque, Str. 5. — Souverain de ta glorieuse patrie, ton hôte (149) affable, ô Hercule et ton frère. Si l'homme est attiré vers l'homme, l'amitié d'un voisin plein de sollicitude est pour son voisin un bonheur qui vaut des trésors. Que si un dieu pouvait avoir une telle affection, sous ta garde, ô toi (150) qui domptas les géants, Sogène dont le cœur est plein de tendresse pour son père, serait heureux d'habiter la belle, la divine cité de ses aïeux. Ant. 5. — Car, de même que le joug est placé entre les roues des quadriges, il possède une habitation entre deux de tes temples à droite et à gauche. Immortel Hercule, dispose en sa faveur et Junon et la Vierge aux yeux bleus. C'est toi qui donnes aux mortels la vigueur qui franchit de périlleux obstacles. Puisses-tu leur assurer une vie pleine de force, tisser des jours heureux à leur jeunesse et à leur vieillesse brillante de santé que les enfants de leurs enfants jouissent toujours
Ép. 5. — D'une gloire pareille
et qui croisse toujours ! Pour moi, mon cœur ne dira jamais que j'ai
déchiré Néoptolème par des paroles injurieuses ; répéter trois à
quatre fois la même chose, c'est être pauvre comme le babillard qui
répète à des enfants : «Corinthus, fils de Jupiter (151).» |
NÉMÉENNE VIII. A ΜÉGAS, FILS DE DINIS, EGΙNÈTE , VAINQUEUR AU STADE. Argument. — Dinis d'Égine avait été deux fois vainqueur au stade; son père Mégas, qui était mort lorsque Pindare écrivait cette ode, avait aussi autrefois remporté une victoire aux jeux. Pindare célèbre d'abord la puberté messagère de l'amour. — Jupiter épouse Égine; naissance d'Éaque, sage et courageux. — Le poète invoque Éaque en faveur d'Égine; il vient célébrer Dinis et son père Mégas. — Un bonheur solide est l'œuvre de Dieu; exemple de Cinyras; mais le poète s'arrête ; il craint la critique haineuse. — Mort misérable d'Ajax. — Pindare attaque la fausse éloquence : il espère bien ne s'écarter jamais de la droite voie. — Retour au sujet; les vers du poète sont un témoignage de son amitié pour Dinis et pour son père. Depuis longtemps la poésie a pour mission d'adoucir les fatigues et les peines. Cette ode nous montre les effets contraires de l'amour et de la haine. L'amour a fait naître le vaillant, le prudent Éaque; Pindare semble invoquer ce héros dans des circonstances périlleuses (Athènes menaçait alors Égine). — La haine et la calomnie ont perdu Ajax; ce chant est un témoignage d'affection pour le vainqueur. Dinis lui-même et sa famille avaient sans doute des ennemis. Lieu de la scène: Égine, temple d'Éaque. — Date de la représentation de l'ode : vers la 80e Olympiade. |
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ΔΕΙΝΙΑι ΑΙΓΙΝΗΤΗι ΔΙΑΥΛΟΔΡΟΜΩι
ὥρα πότνια, κάρυξ Ἀφροδίτας ἀμβροσιᾶν
φιλοτάτων, |
A ΜÉGAS, FILS DE DINIS, EGΙNÈTE , VAINQUEUR AU STADE. Str. 1. — Noble puberté, messagère de Vénus aux baisers d'Ambroisie, toi qui reposes sur les paupières des vierges et des jeunes hommes ; tu livres l'un aux mains d'une aimable violence, l'autre au malheur. Il est doux cependant, lorsqu'on ne faillit en aucune rencontre, de pouvoir s'assurer de fortunés amours. Ant. 1. — Tels on les vit dispenser autour de la couche de Jupiter et d'Égine, les présents de Cypris. Il en sortit un rejeton, roi d'Énone (152), illustre par son bras et par sa prudence. Souvent la foule s'empressa pour le voir; car, sans combat, la fleur des héros voisins voulait de plein gré se soumettre à ses lois; Ép. 1. — Et ceux qui commandaient le peuple de la stérile Athènes et les Pélopides de Sparte. Suppliant d'Éaque (153), j'embrasse ses sacrés genoux, et pour cette ville chérie et pour ses citoyens, leur (154) apportant une mitre (155) lydienne (156) avec des chants variés, et j'offre aux deux courses de Dinis et à celle de son père Mégas cette parure néméenne. Car, enfanté par un dieu, le bonheur des hommes est plus durable. Str. 2. — C'est un dieu aussi qui jadis, dans Chypre, fille de la mer, combla Cinyras de richesses (157). Je m'arrête d'un pied léger, je respire avant de parler encore. Car tout a été dit sur tout. Livrer des pensers nouveaux à l'épreuve de la critique est chose périlleuse (158). Les discours sont pâture pour l'envie. Toujours elle s'attaque aux bons et ne lutte pas avec les mauvais. Ant. 2. — Elle dévora aussi le fils de (159) Télamon qu'elle fit rouler à terre d'un coup d'épée. Oui, l'homme sans éloquence, mais d'un grand cœur, l'oubli l'opprime dans une triste querelle, tandis que le plus noble prix est offert au mensonge astucieux. Car les Grecs honorèrent Ulysse de leurs suffrages secrets, et privé des armes d'or, Ajax provoqua le trépas. Ép. 2. — Et toutefois bien différentes étaient les blessures taillées dans le corps fumant des ennemis par leurs lances guerrières, soit en combattant autour d'Achille expiré, soit dans les autres journées de luttes sanglantes. Mais depuis longtemps elle existait cette conseillère funeste, compagne des discours séduisants, amie du dol, ignoble fléau, qui exalte le nom flétri des lâches. Str. 3. — Que de telles mœurs ne soient jamais les miennes, ô mon père, ô Jupiter, mais que je suive les voies droites de la vie, afin qu'en mourant, je ne laisse point à mes enfants un nom avili ! Les uns convoitent l'or et des terres immenses. Pour moi, puissé-je être aimé de mes concitoyens jusque dans la tombe, louant les choses louables et semant le blâme sur les forfaits ! Ant. 3. — La vertu grandit comme s'élance un arbre sous les vertes rosées; entre les hommes sages et justes, elle s'élève vers le ciel humide. Nombreux sont les offices des mortels qui nous aiment. Ils'éclatent surtout dans les luttes; la joie aussi désire mettre sous les yeux un monument (160) fidèle. O Mégas (161), te rendre la vie Ép. 3. — M'est impossible (et l'issue des folles espérances est vaine) ; mais je puis, pour ta famille et pour les Chariades, dresser la glorieuse pierre des Muses, en mémoire de pieds deux fois vainqueurs. Je suis heureux de répandre un digne éloge sûr un exploit. Les chants magiques d'un poète ont souvent adouci les fatigues. Il y avait des hymnes d'éloge bien avant la querelle d'Adraste et des Cadméens. |
NÉMÉENNE IX. A CHROMIUS, ETNEEN, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS. Argument. — Voyez l'argument de la première Néméenne. Cbromius avait épousé la sœur d'Hiéron; ce prince l'avait nommé préfet de. la nouvelle ville; Chromius l'habitait et faisait célébrer, en présence de Pindare, l'anniversaire de sa victoire : un repas devait succéder à la cérémonie. Invitation aux Muses d'aller de Sicyone à Etna pour y chanter Chromius, qui, de son char de triomphe, ordonne d'entonner un hymne en l'honneur de Latone et de ses enfants. — Pindare s'excite à célébrer les jeux, institués à Sicyone par Adraste. Éloge d'Adraste. Chassé d'Argos par Amphiaraus, il est venu régner en Achaïe. Cependant il est rentré plus tard en Grèce avec Amphiaraus, et dès lors la famille des Danaens a joui d'une puissance extrême. — Guerre contre Thèbes, entreprise malgré les dieux. — Désastre des Argiens : la terre engloutit Amphiaraus. — Vœux en faveur des Etnéens : que Jupiter éloigne d'eux les lances puniques et leur donne de bonnes lois ! Eloge des Etnéens. — Mérites de Chromius : jeune, il s'est illustré sur les bords de l'Hélorus; ses exploits, ses vertus, sa richesse, lui assurent une vieillesse paisible. — Images empruntées au repas qui va commencer. — Pindare recommande ses chants à Jupiter. Le poète mêle des conseils de modération à l'éloge de Chromius, qui a reçu des dieux tous les éléments de bonheur. La ruine d'Adraste et de son armée est une leçon terrible. Date de la victoire : vers 472 avant J. C. — Lieu de la scène: la ville d'Etna que traversait la pompe. |
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ΧΡΟΜΙΩι ΑΙΤΝΑΙΩι ΑΡΜΑΤΙ
Κωμάσομεν παρ᾽ Ἀπόλλωνος Σικυώνοθε,
Μοῖσαι, |
A CHROMIUS, ETNEEN, VAINQUEUR A LA COURSE DES CHARS. Sir. 1. — Quittons Apollon (162) et Sicyone (163), ô Muses, pour les nouveaux murs d'Etna (164), où les portes cèdent à l'af-fluence des étrangers; allons en pompe jusqu'à l'heureux palais de Chromius. Donc, exécutez l'hymne aux doux vers. Car voici (165) que, monté sur son char aux coursiers victorieux, il (166) donne le signal de chanter, et la mère (167) et les jumeaux qui de concert veillent sur la haute (168) Pitho. Str. 2. — C'est un adage parmi les hommes, qu'il ne faut pas ensevelir une belle action dans la poudre du silence. Or, à l'éloge sied la voix divine des vers. Courage doncl animons la lyre sOnore, animons la flûte à célébrer les sublimes luttes équestres, instituées par Adraste,en l'honneur de Thèbes, près des courants de l'Asopus (169). Str. 3. — Et moi, en rappelant ces jeux, j'ornerai d'un insigne honneur le héros qui régnait alors sur ces rives, et qui, par des fêtes nouvelles, par les luttes des vigoureux athlètes et des chars brillants, rehaussa la gloire de la cité. Car il (170) fuyait Amphiaraus au cœur audacieux et l'affreuse discorde, loin du palais de ses pères et d'Argos. Ils n'étaient plus chefs, les fils de Talaùs (171), opprimés par (a sédition : mais un mortel (172) plus fort apaisa l'antique querelle. Str. 4. — Lorsque pour gage inviolable ils eurent donné comme femme au fils d'Œclée (173), Ériphyle, fléau d'un époux, ils furent les plus puissants des Danaens (174) aux blonds cheveux. Et le jour vint, où contre Thèbes aux sept portes, ils conduisirent une armée de guerriers, sans que le vol propice des oiseaux guidât leur route. Et le fils de Cronos, par les roulements de son tonnerre, ne les poussa point à s'élancer en furieux de leurs foyers, mais il voulait arrêter leurs pas.
Str. 6. — Elle courut (175)
donc, cette armée, à un désastre évident avec ses armes d'airain et
l'appareil de ses chars. Sur les bords de l'Ismène (176),
privés d'un doux retour, ils engraissèrent de leurs corps la
blanchâtre fumée. Car sept bûchers dévorèrent les cadavres des
jeunes héros. Mais Amphiaraus, Jupiter, de son invincible foudre,
lui ouvrit le sein profond de la terré et l'engloutit avec ses
coursiers, Str. 7. — Puissant Jupiter, et donne à ce peuple les gloires civiles. Là vivent des mortels, amis des coursiers, des âmes supérieures aux richesses. Parole étrange, car le gain dérobe en secret l'honneur qui apporte la gloire. Que si vous eussiez porté le bouclier de Chromius au milieu des bataillons, des escadrons, des combats sur mer, vous auriez compris pendant l'impétueuse mêlée, Str. 8. — Que, dans la guerre, le dieu de l'honneur excitait son âme belliqueuse à repousser le fléau d'Ényalius (178). Mais peu d'hommes peuvent savoir comment le bras et le cœur refoulent dans les rangs ennemis un nuage de sang qui s'avance. On dit que la fleur de gloire brilla pour Hector sur les bords du Scamandre. C'est aux rives escarpées de l'Hélorus (179), Str. 9. — Dans l'endroit appelé par les hommes le gué d'Aréa (180), que radieuse elle.a paru au jeune fils d'Agési-dame. En d'autres journées encore, je le dirai, il (181) s'est illustré, et sur la terre poudreuse et sur la mer voisine. Mais les travaux de la jeunesse, entrepris dans la justice, assurent au vieillard une vie paisible. Qu'il le sache, il a reçu des dieux un merveilleux bonheur. Str. 10. — Car s'il joint à de grandes richesses une gloire insigne, il est parvenu au plus haut faite que les pieds d'un mortel puissent atteindre. Les festins aiment la paix ; l'hymne suave donne à la victoire un relief qui en rajeunit l'éclat. Près du cratère la voix s'enhardit. Faites le mélange, doux prélude du chant.
Str. 11. — Distribuez dans les
coupes d'argent le fils impétueux de la vigne; ces coupes que les
cavales victorieuses de Chromius rapportèrent de Sicyone la sainte,
avec les guirlandes du fils de Latone, tressées par la justice.
Puissant Jupiter, je t'en prie, fais que je module cet hymne avec
l'aide des Grâces, et que supérieur à la foule, j'embellisse cette
victoire par mes vers en lançant mon trait (182)
près du but (183) des Muses.
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NÉMÉENNE X. A THÉÉUS D'ARGOS , LUTTEUR. Argument. — Thééus d'Argos, fils d'Hylias, était un lutteur fameux: souvent il avait remporté le prix dans les jeux publics ; ses ancêtres s'étaient aussi distingués par leurs nombreux succès dans les jeux. Deux fois Thééus avait été couronné aux jeux Héréens d'Argos. Cette ode est destinée à célébrer l'anniversaire de ces victoires. Invocation aux Grâces pour qu'elles chantent Argos. — Partie fabuleuse : Persée, Épaphus, les Danaïdes, Diomède, Amphiaraus, Alcmène, Danaus, Lyncée et Talaus» Amphitryon, Hercule. — Éloge de Thééus vainqueur dans Argos, à Delphes, dans l'Isthme et dans Némée : puisse Jupiter accorder une victoire olympique aU héros qui a reçu déjà dans Athènes un prix envié, le fruit de l'olivier ! — Éloge des ancêtres maternels de Thééus et surtout de Thrasyclée et d'Antias, qui ont vaincu dans l'Isthme, à Némée, à Sicyone.... — Telle est la récompense de l'hospitalité que l'un d'eux, que Pampbaë donna auxTyndarides. Ces dieux président aux jeux avec Mercure et Hercule. — Combat des Tyndarides contre Idas et Lyncée; Castor est atteint d'un coup mortel : Pollux le venge, et revient à son frère mourant: il prie Jupiter de lui sauver la vie; Pollux obtient du dieu qu'ils vivront tous deux; mais tour à tour ils passeront la moitié du temps aux enfers, l'autre moitié dans le ciel. Thééus n'est pas seulement un lutteur digne par ses exploits d'être né dans l'illustre Argos, et d'avoir pour ancêtres des héros : à l'exemple des Tyndarides, il est le meilleur, le plus dévoué des frères. Date de la représentation de l'ode : entre l'Olympiade 78, 1, et l'Olympiade 80, 3. |
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ΘΕΑΙΩι ΑΡΓΕΙΩι ΠΑΛΑΙΣΤΗι
Δαναοῦ πόλιν ἀγλαοθρόνων τε πεντήκοντα
κορᾶν, Χάριτες, |
A THÉÉUS D'ARGOS , LUTTEUR. Str. 1. — Chantez, ô Grâces, la ville de Danaus et de ses cinquante filles aux trônes éclatants; Argos, digne séjour de la déesse Junon. Argos resplendit de mille gloires, prix d'héroïques exploits. Longue est l'histoire de Persée avec la Gorgone Méduse. Nombreuses sont les villes qu'Argos a bâties, en Egypte, par les mains d'Ëpaphus (184). Hypermnestre non plus n'a point failli en retenant seule dans le fourreau un glaive rebelle. Ant. 1. — Jadis, la blonde déesse aux yeux (185) bleus, fit de Diomède, un immortel. Le sol thébain, frappé des traits de Jupiter, s'ouvrit au devin Œclide (186), l'orage des combats. Argos est illustre encore. par ses femmes à la belle chevelure. Et Jupiter a bien justifié ce renom, quand il se rendit vers Alcmène et Danaé; et dans le père d'Adraste (187) et dans Lyncée, il associa une raison mûrie à la droite justice, Ép. 1. — Et par lui grandit la lance d'Amphitryon. Celui-ci eut l'insigne bonheur d'entrer dans sa famille; sous une armure d'airain, il domptait les Téléboens (188), lorsque le roi des immortels empruntant ses traits, entra dans sa demeure, portant la semence de l'intrépide Hercule ; Hercule, époux d'Hébé, qui, dans l'Olympe, près de sa mère (189), protectrice de l'hymen, s'avance la plus belle des déesses. Str. 2. — J'ai trop peu de voix pour raconter tous les biens qui sont le partage du sol sacré d'Argos. D'ailleurs le dégoût des hommes est dur (190) à encourir. Éveille (191) cependant ta lyre aux cordes sonores , et que les luttes occupent ta pensée. Le combat (192) pour un bouclier d'airain appelle le peuple aux Hécatombes de Junon et au jugement des athlètes; là deux fois vainqueur, le fils d'Hylias, Thééus, a trouvé l'oubli de ses douces fatigues. Ant. 2. — Et il l'a aussi emporté sur les Grecs réunis dans Pytho. Heureux, il est allé prendre la couronne dans l'Isthme (193) et dans Némée, et il a ouvert aux Muses un vaste champ par trois victoires aux portes de la mer; trois autres sur le sol sacré soumis aux lois d'Adraste (194). Puissant Jupiter ! Sa bouche se tait sur les vœux que forme son cœur ; mais la fin de toutes les actions dépend de toi. Ce n'est point par lâcheté d'âme qu'un vaillant comme lui refuserait la gloire. Ép. 2. — Elle est connue de Thééus et de tous ceux qui disputent le plus haut prix des plus nobles luttes. Mais c'est Pise (195) qui possède la sublime institution d'Hercule. Du moins, deux fois dans leurs fêtes, les Athéniens de leurs douces voix ont préludée l'éloge de Thééus; et l'argile durcie au feu, et des vases (196) à peintures variées ont porté le fruit de l'olivier chez le peuple (197) héroïque de Junon. Str. 3. — Ο Thééus, la gloire des combats heureux accompagne souvent la race illustre de tes aïeux maternels , par la faveur des Grâces et des Tyndarides. Que ne suis-je parent de Thrasybule ou d'Antiasl Certes, je ne baisserais pas les yeux dans Argos. Combien de fois la cité.de (198) Prœtus aux beaux coursiers n'a-t-elle point cueilli la fleur de victoire, et dans les vallées de Corinthe et dans les champs de Cléone (199) quatre fois! Ant. 3. — De Sicyone, ils (200) sont revenus avec l'argent des coupes vineuses, et de Pellène (201), les épaules couvertes des plus moelleux tissus. Mais il n'est pas possible d'apprécier tout l'airain (car ce calcul réclamerait trop de temps), l'airain que Clitor (202) et Tégée, et les villes élevées d'Achaïe et le Lycée (203) ont offert dans le stade de Jupiter à l'effort des pieds et des mains pour prix de la victoire. Ep. 3. — Castor et Pollux étaient venus comme hôtes chez Pamphaè (204); il n'est pas étonnant que les aïeux de Thééus soient naturellement de bons athlètes ; car les Tyndarides, gardiens de Sparte, à la vaste enceinte, dirigent avec Mercure et Hercule la destinée brillante des luttes, pleins de sollicitude surtout pour les hommes droits. Et la race des dieux est fidèle (205). Str. 4. — Ils passent tour à tour un jour près de Jupiter leur père chéri, un autre jour, sous les cavernes de la terre, dans les tombeaux de Thérapné (206), et partagent le même sort. En effet, Pollux aima mieux cette destinée que d'être entièrement dieu et d'habiter le ciel, après que Castor eut péri dans un combat. Car Idas (207), en courroux pour certains bœufs, le perça d'un coup de sa lance d'airain. Ant. 4. — Du haut du Taygète, Lyncée (208) avait découvert les Tyndarides assis sur le tronc d'un chêne ; car son œil était le plus perçant de tous les yeux mortels. Bientôt, d'un pas rapide, partent les fils d'Apharée (209), et soudain ils méditent un coup hardi ; mais ils furent cruellement punis par les mains de Jupiter. Sur-le-champ, le fils de Léda courut à leur poursuite; ceux-ci firent tête près du tombeau paternel. Ep. 4. — Ils arrachèrent une pierre polie, décoration sépulcrale, et la jetèrent à la poitrine de Pollux. Cependant, ils ne purent ni l'écraser ni le repousser. Et s'élançant alors avec un javelot rapide, Pollux poussa l'airain dans les flancs de Lyncée; puis Jupiter précipita sur Idas sa foudre enflammée et fumante. Ainsi abandonnés, ils furent consumés ensemble. S'attaquer à plus fort que soi est pour les hommes une lutte dangereuse. Str. 6. — Bientôt le Tyndaride revient à son valeureux frère; il n'était pas encore expiré; mais il le trouva haletant d'un râle pénible. Versant alors des larmes brûlantes en gémissant, il dit à haute voix: «Fils de Cronos, ô mon «père, quel sera le terme de mes douleurs? A moi aussi «envoie la mort comme à lui, ô Roi. Plus d'honneur pour «le mortel privé d'amis. Peu d'hommes sont fidèles au «malheur au point d'en partager les peines.» Ant. 5. — C'est ainsi qu'il parla ; Jupiter vint à lui et dit: «Tu es mon fils; mais celui-ci est le fils d'un héros «qui, plus tard, s'approchant de ta mère, déposa dans «son sein une semence mortelle. Hé bien ! je te laisse pourtant le choix ; si, loin de la mort et d'une vieillesse odieuse, tu désires habiter toi-même l'Olympe avec Minerve et Mars à la lance noire de sang, Ép. 5. — «Tu es libre de le faire; mais si tu t'armes pour un frère, si tu songes à partager tout également avec lui, tu respireras la moitié du temps sur la terre; l'autre moitié dans les palais d'or du ciel.» Ainsi parla Jupiter, et Pollux n'hésita point entre deux pensées. Alors Jupiter rendit la lumière et la voix à Castor au baudrier d'airain. |
NÉMÉENNE XI. AU PRYTANE DE TENEDOS , ARISTAGORE , FILS D'ARCESILAS. Argument. — Cette ode, classée à tort parmi les Néméennes, a été composée (nous ne savons pas à quelle époque) pour l'installation d'Aristagore dans les fonctions de Prytane à Ténédos, et chantée dans le Prytanée même en présence des grands qui devaient partager avec lui le commandement pendant une année. La cérémonie était solennelle; des prières, des sacrifices avaient lieu. Ordre des idées. Invocation à Vesta pour qu'elle protège la nouvelle magistrature. Louanges d'Arcésilas et d'Aristagore son fils. Que les citoyens, que les poètes chantent Aristagore: qu'ils chantent ses victoires ; elles seraient plus nombreuses encore si sa famille avait formé pour lui des espérances plus hardies. Il est facile de reconnaître dans ce héros le sang du Spartiate Pisandre, qui conduisit avec Oreste une colonie d'Éoliens à Ténédos. — Les vertus d'une génération ne passent pas à celle qui suit : l'avenir est caché aux hommes. Soyons prudents et modérés. |
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ΑΡΙΣΤΑΓΟΡΑι ΤΕΝΕΔΙΩι ΠΡΥΤΑΝΕΙ
Παῖ Ῥέας, ἅ τε πρυτανεῖα
λέλογχας,Ἑστία, |
AU PRYTANE DE TÉNÉDOS , ARISTAGORE , FILS D'ARCESILAS. Str. 1. — Fille de Rhéa, protectrice des Prytanées (210), Vesta, soeur du Très-Haut Jupiter et de Junon qui partage son trône, accueille Aristagore dans ton sanctuaire; accueille aussi, près de ton sceptre brillant, les (211) amis qui soutiennent, en te vénérant, les murs de Ténédos, Ant. 1. — Qui t'honorent comme la première des déesses, par des libations nombreuses, par de nombreux holocaustes; ils font vibrer leur lyre et leur voix; ils pratiquent à des banquets perpétuels la loi de Jupiter hospitalier. Fais donc qu'avec gloire (212) il remplisse les douze mois de sa dignité, sans que le chagrin ronge son âme. Ép. 1. — Pour moi, j'estime heureux son père Arcésilas, pour sa merveilleuse stature et sa bravoure naturelle. Que si (213) un mortel déjà riche, l'emporte encore sur les autres en beauté, et déploie dans les luttes une force victorieuse, il ne doit pas oublier qu'il revêt des membres mortels et que la terre sera son dernier manteau. Str. 2. — Mais que les citoyens le louent dans leurs discours flatteurs, qu'ils célèbrent sa gloire dans des chants mélodieux. Seize victoires brillantes, remportées chez les peuples voisins, ont couronné Aristagore et sa famille renommée à la lutte et au noble pancrace. Ant. 2. — Les espérances trop timides des parents ont empêché le fils d'essayer ses forces dans les jeux de Pytho et d'Olympie. Car, j'en fais le serment, je crois que s'il se fût présenté à Castalie (214) et sur la colline ombreuse de (215) Cronos, il en serait revenu plus glorieux que ses adversaires, Ep, 2. — Après avoir célébré (216) la fête quinquennale, institution d'Hercule, et le front ceint de feuillages pourprés. Mais, entre les mortels, l'un échoue victime d'une présomptueuse folie; l'autre se défie de ses forces et manque des succès assurés, car la faiblesse (217) le prend par la main et le tire en arrière. Str. 3. — Il est facile de reconnaître dans Aristagore le sang de l'antique Pisandre de Sparte (venu d'Amycles (218) avec Oreste, il amena sur ces rives une troupe éolienne aux armes d'airain), et, sur les bords de l'Ismène (219) ce sang se mêla dans Mélanippe, son aïeul maternel. Ant. 3. — Or, les vertus des aïeux renouvellent par intervalles la force des générations. Constamment ni les terres noires ne donnent des fruits, ni les arbres n'apportent à chaque révolution d'années une égale richesse de fleurs odorantes : mais il y a des repos. Et le destin conduit ainsi la race mortelle.
Ép. 3. — Jupiter ne donne point
aux hommes de présage sûr. Et pourtant nous marchons à d'audacieux
projets, nous méditons mille entreprises : car à nos membres est lié
un insolent espoir. Mais l'issue trompe notre prévoyance. Ne
poursuivons que des biens modestes. Les. amours impossibles sont le
comble de la démence. |
(1) Chromius, de Syracuse, s'était fait proclamer Etnéen pour flatter Hiéron qui l'avait nommé citoyen de cette ville. (2) L'Alphée, fleuve de l'Élide, était honoré avec les grands dieux à Olympie : il y avait un autel. Le culte de ce dieu fut transporté par des colons de l'Élide en Sicile et à Ortygie. Telle est l'origine de la fable qui conduit les eaux de l'Alphée, à travers la mer, de l'Élide en Sicile. (3) Partie. (4) Petite île dans la rade de Syracuse. (5) Le culte de la Diane des fleuves avait aussi été transporté d'Olympie à Ortygie. (6) Que la déesse aime comme Délos. (7) L'ode fut chantée dans cette île où habitaient Chromius, Hiéron et tous les grands (8) Protecteur de la nouvelle cité d'Etna. (9) Chromius n'était pas en personne à Némée. (10) Les riches doivent employer leurs trésors à récompenser les chants des poètes qui les célèbrent. (11) La Sicile (12) Jupiter. (13) Les avantages de la Sicile brillent dans Chromius. (14) Dont les calomniateurs veulent noircir sa vie. (15) Chromius se défend par ses vertus naturelles ; il ne fait que suivre le mouvement de son cœur. 16) Les hommes généreux comme Chromius se préparent des ressources dans l'adversité par leur munificence. (17) Éloge indirect de Chromius; comme si Pindare disait: vous n'aimez pas. (18) Tous nous devons-nous attendre aux revers. (19) Qui avaient déjà répandu le bruit que les serpents avaient dévoré Hercule. (20) Dans l'Isthme de Thrace formé par la péninsule de Palléne ou Phlégra. (21) Espèce de troubadours ambulants qui récitaient des morceaux d'Homère, et composaient eux-mêmes des préludes. (22) Timodème. (23) A Némée. (24) Constellations qui se suivent de près dans le ciel. Ainsi devront se suivre les victoires de Timodème (25)Timodème était né, ou avait été élevé à Salamine» (26) Timodème avait son domicile à Acharnes. (27) Mère des poètes. (28) Fête anniversaire. (29) Petite rivière d'Égine. (30) Depuis longtemps Pindare avait promis cette ode. (31) Les Muses sont filles de Jupiter. (32) La voix des choristes. (33) Jupiter qui présidait aux jeux Néméens. (34) Habitants d'Égine. (35) Grâce à Clio; ce mot signifie Gloire, et l'on en retrouve la racine dans le nom Aristoclide. (36) D'étre plus heureux. (37) Texte de Dissen. (38) Le poëte doit surtout louer la patrie du héros. (39) Compagnon d'Hercule. (40) Mère du centaure Chiron. (41) Thétis. (42) Achille. (43) Hélénus, fils de Priam. (44) Fils de Tithon qui était frère de Priam (45) Éaque était fils de Jupiter et d'Égine. (46) Édifice consacré à Apollon Pythien; il était habité par un collège de prêtres, par les Théares. chargés de consulter l'oracle Pythien. (47) On était enfant jusqu'à dix-huit ans. (48) Ils sont de deux sortes; les hommes entre deux âges, de quarante-cinq à soixante ans, et les vieillards depuis l'âge de soixante ans. (49) images empruntées au repas solennel de la féte. (50) Synonyme de Béotiennes ; les Béotiens étaient Éoliens d'origine ; d'ailleurs de mode Éolique doux et tempéré convenait ici. (51) Pindare a tardé longtemps de traiter ce sujet ; mais une fois qu'il a commencé sa tâche poétique, il s'en acquitte avec facilité. (52) Aristoclide avait remporté la palme dans ces trois villes. (53) Que donne la victoire. (54) Fils de Saturne. (55) Néméens. Cléone, ville de l'Argolide prés de Némée. (56) A Thèbes. (57) Dans Thébes (58) Ils habitaient l'île de Cos. (59) Sur chaque char te trouvaient deux guerriers : Alcyonée s'était posté dans un lieu très favorable, à l'entrée même de la péninsule. (60) Une loi de composition littéraire, ou une loi fixée par le vainqueur, par le programme poblic de la fête? (61)Était-il pressé d'achever, son ode poor un jour arrélé d'avance et convenu, ou bien ce temps assignée la représentation de l'ode était-il trop court ? (62)De cette fête célébrée à la nouvelle lune. (63) Emporté par l'inspiration. (64) Parce qu'il aura tempéré son enthousiasme. (65) Les calomniateurs de Pindare ne l'empêcheront point de s'illustrer. (66) Elle avait un caractère de douceur et de tristesse. (67) Ancien nom d'Égine. (68) Leucé, à l'embouchure de l'Ister. (69) Thessaliens. (70) Elle avait voulu séduire Pelée. (71) Le dernier roi minyen d'Iolcos. (72) Ce glaive, fabriqué par Vulcain pour Pelée, avait été caché par Acaste sur le mont Pélion ; en le cherchant Pelée devait être attaqué et tué par les centaures (73) Acaste. (74) Où se trouvaient les colonnes d'Hercule. (75) Fêtes, hymnes, gloire. (76) De célébrer en vers. L'image de la colonne est empruntée aux colonnes placées sur les tombeaux ; Calliclès est mort. (77) Comme l'or poriflé brille de tout son éclat, le mortel célébré par les poètes jouit d'one gloire plus vive. (78) Dans l'Isthme de Corintbe; là se conserve le souvenir glorieux de Calliclès. (79) Maître de Timasarque à la lutte. (80) Images empruntées à la lutte. (81) Réponse un peu satirique aux parents de Pythias qui, ayant trouvé exagéré le prix de Pindare pour une ode, lui avaient dit que pour la même somme, ils auraient une statue. (82) Je ne suis point statuaire, mais je suis poète. (83) Égine (84) Autel établi par les Mirmydons dans Égine : ils y avaient importé le culte de Jupiter Hellénien ; eux-mêmes étaient Hellènes : Hellénien signifie protecteur des Hellènes. (85) Femme d'Éaque qui en eut Pelée et Télamon (86) Autre femme d'Éaque qui lui donna Phocus. (87) Télamon et Pelée, après avoir loé Phocus. (88) Égine. (89) Image empruntée à l'exercice du saut dans les jeux. (90) Ce langage allégorique signifie que.Pindare va s'élancer rapidement d'un sujet à un autre, de la mort de Phocus aux noces de Pelée, sujets séparés par un tel intervalle que pour le franchir il faut la vigueur de l'athlète ou le vol de l'aigle. (91) Instrument pour frapper les cordes de la lyre. (92) Roi d'iolcos; époux d'Hippolyte. (93) Ancienne ville d'Achaïe. (94) L'Isthme de Corinthe. (95) Les Doriens s'emparèrent de Corinthe lorsqu'ils envahirent le Péloponnèse. (96) Oncle maternel de Pythéas. (97) Le mois Delphinien, mois de l'année des tiginétes, qui répond à une partie de mars et d'avril ; on célébrait alors les jeux Delphiniens en l'honneur d'Apollon. (98) Roi de Mégare. (99) Ceci s'adresse à Pythéas (100) Maître de Pythéas ; il était probablement d'Athènes. (101) Pindare se parle à lui-même ; tournure lyrique. (102) Aïeul maternel de Pythéas. (103) De la victoire. (104) Fils de Soclide. (105) Le premier des Eginètes, il offrit one couronne olympique aux Éacides et la déposa dans leur temple à Égine. (106) La couronne olympique. (107) Père de Praxidamas. (108) Agésimaque, Praxidamas, Alcimidas. (109) Vers Agésimaque, Praxidamas. Alcimidas. (110) A Delphes. (111) Qui président aux chants de victoire. (112) L'Isthme de Corinthe. (113 Dans l'Isthme. (114) A Némée. (115) En Achaîe, au sud de Sicyone. (116) Égine. (117) Memnon. (118) Ce qui l'occupe, c'est le présent; or, Pindare ici doit chanter Alcimidas, plutôt que les Éacides. (119) Chanter Alcimidas puis les Éacides. (120) A Olympie. (121) Parent d'Alcimidas (122) Maître d'Alcimidas. (123) Présidait aux accouchements. (124) La jeunesse. (125) Il n'est pas donné à tous de s'illustrer, (126) Égine. (127) La déesse Mémoire, mére des Muses. (128) Allusion aux vainqueurs généreux qui ne craignent point de donner de l'or pour que leurs succès soient chantés par les poètes. (129) II y a dans ces paroles un blâme implicite des actions d'Ulysse. (130)L'armure d'Achille. (131)Troie. (132) La mort. (133) Elle les fait revivre. (134) Delphes. (135) Delphes. (136) ïle de la mer Egée; il y avait été élevé. (137) En Épire. (138) Partie de l'Épire. (139) Apollon Pythien. (140) Pindare en appelle au témoignage de la Grèce entière et cite les Grecs les plus éloignés de Thébes. (141) Comme seraient les habitants de Dymes. (142) On croit que les Amphyctions avaient donné à Pindare comme à Polygnotte le droit d'hospitalité dans toute la Grèce. (143) Image empruntée à l'exercice du javelot : lorsqu'un athlète avait du premier coup dépassé le but, il arrivait que ses adversaires renonçaient quelquefois à lui disputer la palme. (144) Allusion évidente aux fatigues subies au pentathle par Sogène : il en avait supporté victorieusement toutes les épreuves. (145) Comme Sogène, le poëte, veut achever sa tâche pleine et entière. (146) Le corail, rouge comme certaine espèce de lis. (147) Qui présidait aux jeux néméens. (148) Égine. (149) Hercule avait été accueilli par les Éacides lorsqulil cherchait des compagnons pour le suivre à Troie. (150) Hercule. (151) Mégare, colonie de Corinthe, s'était soustraite au joug de la métropole : pendant longtemps on lui envoya des députés qui répétaient sans cesse que si elle ne rentrait pas dans l'obéissance , elle serait punie par Corinthus, fils de Jupiter. Cette locution devint proverbiale pour désigner un bavardage stérile. (152) Ègine. (153) C'est dans son temple que l'ode est chantée : Dinis vient lui offrir sa couronne. (154) Tournure poétique. (155) Allusion aux bandelettes de laine placées sur les couronnes. (156) Au son des flûtes lydiennes. (157) Elles étaient proverbiales comme celles de Crésus. Cinyras était plein de générosité. (158) Voilà pourquoi il faut s'arrêter un moment et réfléchir. (159) Ajax. (160) Si elle est dignement célébrée par la poésie. (161) Père de Dinis (162) Apollon présidait à Sicyone, aux jeux qui avaient lieu en son honneur. (163) Cette ode, classée à tort parmi les Néméennes, célèbre une victoire remportée aux jeux pjthiques de Sicyone. (164) En Sicile.. (165) La fête commence. (166) Chromius. (167) Latone (168) Latone et Diane. (169) Delphes. (170) Rivière de Sicyonie. (171) illisible (172) Père d'Adraste (173) illisible (174) Fils de Danaüs. (175) Vers 1226 avant J. C. (176) Rivière de Thèbes. (177) Souvent les Carthaginois ont porté la guerre en Sicile; il étaient originaires de Phénicie. (178) Mars. (179) Rivière de Sicile prés du Pachyn : Chromius accompagnait Gélon, frère d'Hiéron, dans une guerre contre Hippocrate, tyran de Géla: les Syracusains furent vaincus.. (180) Comme on dirait le gué de Mars. (181)Chromius (182) Image empruntée aux jeux publics et surtout à l'exercice du javelot. (183) Le but qu'il veut atteindre dans ce chant. (184) Fils de Jupiter et d'Io; père de Libye, mère de Danaus. (185) Minerve. (186) Amphiaraüs. (187)Talaüs (188) En Étolie. (189) Junon. (190).Quand on insiste trop sur certains détails. (191) Dialogue entre une partie du chœur et Pindare? (192) Aux jeux Héréens célébrés en l'honneur de Junon à Argos. (193) De Corinthe. (194) Némée. (195 C'est donc à Pise que Thééus voudrait remporter une victoire (196) Ces vases d'argile renfermaient les olives, prix de la victoire. (197) Argos. (198) Argos. (199) Cléone, ville de l'Argolide prés de Némée. (200) Les ancêtres de Thééus. (201) En Achaïe. (202) Villes d'Arcadie. (203) En Arcadie. (204) Un des ancêtres de Thééus. (205) Envers les justes. (206) En Laconie. (207) Fils d'Apharée. (208) Autre fils d'Apharée. (209) Idas et Lyncée. (210) Résidence do Prytane, premier magistral de l'île. (211) Collègues revêtus de la même magistrature. (212) Aristagore. (213) Ceci s'adresse indirectement à Aristagore. (214) Aux jeux pytbiques. (215) Qui domine la carrière d'Olympie. (216) Par une pompe, des chants , des festins, comme faisaient les vainqueurs. (217) Personnification. (218) En Laconie. (219) Εn Béotie. |