Manou

MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA - LOIS DE MANOU

 

TRADUITES DU SANSKRIT PAR G. STREHLY

Oeuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer

LIVRE X

LIVRE IX - LIVRE XI

 

 

 

 

 

 

 

MÂNAVA DHARMA ÇÂSTRA

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LOIS DE MANOU

TRADUITES DU SANSKRIT

PAR

G. STREHLY

ANCIEN ÉLÈVE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE

PROFESSEUR AU LYCÉE MONTAIGNE

ERNEST, LEROUX, ÉDITEUR

28, RUE BONAPARTE, 28

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1893

 

LOIS DE MANOU

 

TRADUITES DU SANSKRIT

PAR

G. STREHLY

 

 

LIVRE DIXIEME

Castes mêlées ; Occupations des castes ; Temps de détresse.

NOTES EXPLICATIVES

1. Que les trois castes des Dvidjas, fidèles à leurs occupations propres étudient (le Véda), mais que les Brahmanes seuls l'enseignent, et nul autre : telle est la décision.

2. Le Brahmane doit savoir les moyens d'existence (prescrits) par la loi pour toutes (les castes) ; il doit en instruire les autres, et lui-même s'y conformer.

3. En vertu de sa prééminence, de sa supériorité, de son origine, de l'observance des voeux, et de son initiation spéciale, le Brahmane est le seigneur de (toutes) les castes.

4. Les castes Brahmane, Kchatriya et Vaisya sont les trois castes qui ont deux naissances; la quatrième, celle des Soudras, n'en a qu'une. Il n'existe point de cinquième (caste).

5. Dans toutes les castes, doivent être considérés comme appartenant à la caste seulement les (enfants) qui sont nés dans l'ordre direct de femmes d'égale (caste) et vierges (à l'époque de leur mariage).

6. Les enfants engendrés par des Dvidjas avec des femmes de la caste immédiatement inférieure sont déclarés semblables (à leurs pères, mais) entachés de blâme par la faute de leur mère.

7. Telle est l'éternelle loi pour (les enfants) nés de femmes (de la caste) immédiatement inférieure (à celle de leurs mères) ; apprenez maintenant la règle légale pour ceux qui naissent (de femmes) inférieures de deux ou trois degrés.

8. D'un Brahmane (uni) à une Vaisya naît un (fils) appelé Ambachtha, (d'un Brahmane uni) à une Soudra (naît) un Nichâda nommé aussi un Pârasava.

9. D'un Kchatriya (uni) à une Soudra naît un être appelé Ougra, tenant du Kchatriya et du Soudra, qui se complaît dans les mœurs cruelles.

10. Les enfants d'un Brahmane et d'une (femme des) trois castes (inférieures), d'un Kchatriya et d'une (femme) des deux (dernières) castes, d'un Vaisya et d'une (femme) de l'unique caste (inférieure à la sienne), ces six (sortes d'enfants) sont appelés repoussés.

11. D'un Kchatriya (uni) à la fille d'un Brahmane naît (un fils appelé) d'après sa caste un Soûta, d'un Vaisya (uni) à une femme de (caste) royale ou sacerdotale naissent un Mâgadha et un Vaidéha.

12. D'un Soudra (uni) à une Vaisya, à une Kchatriya, à une Brâhmanî, naissent (des fils issus) d'une confusion des castes (et qu'on appelle) Âyogava, Kchattar et Tchândâla : (ce sont) les plus vils des hommes.

13. De même qu'un Ambachtha et un Ougra, engendrés dans l'ordre direct, avec (des femmes) de deux castes audessous, sont considérés (comme pouvant être touchés sans impureté), ainsi (en est-il) du Kchattar et du Vaidéha quoique nés dans l'ordre inverse.

14. Ces fils de Dvidjas engendrés dans des femmes d'une caste immédiatement inférieure, qu'on vient d'énumérer par ordre, on les désigne sous le nom d'immédiats, à cause de la tache (provenant de l'infériorité) de leur mère.

15. Un Brahmane engendre de la fille d'un Ougra un (enfant) appelé Âvrita, de la fille d'un Ambachtha un Âbhîra, d'une (femme de caste) Âyogava un Dhigvana.

16. D'un Soudra naissent dans l'ordre inverse trois (sortes d'enfants) repousses : l'Âyogava, le Kchattar et le Tchândâla le plus vil des hommes.

17. D'un Vaisya naissent dans l'ordre inverse un Mâgadha et un Vaidéha, d'un Kchatriya (naît) seulement un Soûta : ces trois (fils) sont aussi repoussés.

18. Le fils d'un Nichâda et d'une Soudra est par sa naissance un Poulkasa; mais le fils d'un Soudra et d'une femme Nichâdî est dénommé un Koukkoutaka.

19. De même le fils d'un Kchattar et d'une Ougrâ est appelé Svapâka; mais celui qui est engendré par un Vaidéha et une femme Ambachtha se nomme un Vena.

20. Les (enfants) nés de Dvidjas (mariés) à des (femmes) de même caste, mais qui n'accomplissent pas les cérémonies, étant exclus de la Sâvitrî, doivent être désignés sous le nom de Vrâtyas.

21. D'un Vrâtyâ (de caste) Brahmane naissent un Bhridjjakantaka abject, un Avantya, un Vâtadhâna, un Pouchpasékhara et un Saikha.

22. D'un Vrâtyâ (de caste) royale (naissent) un Djhalla, un Malla, un Litchchivi, un Nata, un Karana, un Khasa, un Dravida.

23. D'un Vrâtyâ (de caste) Vaisya naît un Soudhanvan, un Tchârya, un Kâroucha, un Vidjanman, un Maitra, un Sâtvata.

24. De l'adultère (entre personnes de diverses) castes, de mariages avec des femmes qu'il est interdit d'épouser, de l'abandon des occupations (prescrites) pour chacun, résulte la confusion des castes.

25. Je vais énumérer complètement ces (enfants) d'origine mixte, nés dans l'ordre direct ou dans l'ordre inverse, et qui sont connexes les uns aux autres.

26. Le Soûta, le Vaidéhaka, le Tchândâla le plus vil des hommes, et le Mâgadha, celui qui est Kchattar de naissance, ainsi que l'Âyogava,

27. Tous les six engendrent avec des femmes de même (classe) des races semblables ; ils (en) procréent (aussi) avec des (femmes) appartenant à la caste de leur mère, et avec des femmes (de condition) supérieure.

28. De même que d'un (Brahmane et de femmes) des trois castes (Kchatriya, Vaisya, Soudra ou) des deux castes (Kchatriya et Vaisya) naît (dans l'ordre direct un fils de même race qui devient un Dvidja) et (aussi) d'une femme de même caste, lorsqu'il n'y a aucun degré intermédiaire, de même entre ces (races) rejetées l'ordre (est pareil).

29. Ces six (mentionnés plus haut) à leur tour engendrent, (en s'unissant) réciproquement avec les femmes les uns des autres, plusieurs (sortes d'enfants) méprisables, repoussés des castes, et encore plus méprisables qu'eux-mêmes.

30. De même qu'un Soudra engendre avec une femme de caste Brahmane un enfant qui est repoussé (des castes), ainsi celui qui est exclu (des castes) engendre (avec des femmes) des quatre castes (des enfants) encore plus repoussés (des castes que lui-même).

31. Mais ces hommes repoussés (des castes) engendrent à leur tour, dans l'ordre inverse, des (enfants encore) plus repoussés (des castes qu'eux-mêmes, et), abjects, (ils engendrent) des castes (encore plus) abjectes au nombre de quinze.

32. Un Dasyou engendre avec une femme Âyogava un Sairandhra adroit à parer et à servir (son maître), vivant comme un esclave, (quoiqu'il ne soit) pas esclave, et subsistant (aussi) de ses filets.

33. Un Vaidéha engendre (avec une femme Âyogava) un Maitreyaka aux douces paroles, qui loue continuellement les gens, sonnant une cloche au lever du soleil.

34. Un Nichâda engendre (avec une femme Âyogava) un Mârgava ou Dâsa, qui vit du métier de batelier, et que les habitants de l'Âryâvarta appellent Kaivarta.

35. Ces trois (êtres) de caste vile naissent chacun de femmes Âyogavâs, qui portent les vêtements des morts, sont méprisées et mangent des aliments prohibés.

36. D'un Nichâda (et d'une femme Vaidéhî) naît un Kârâvara, ouvrier en cuir, d'un Vaidéha (et de femmes de caste Kârâvara et Nichâda) naissent un Andhra et un Méda qui habitent en dehors du village.

37. D'un Tchândâla et d'une femme Vaidéhî, naît un Pândousopâka, qui travaille le bambou; d'un Nichâda (et d'une femme Vaidéhî) naît un Âhindika.

38. Mais d'un Tchândâla et d'une femme Poulkasî naît un Sopâka, (être) méchant, qui vit du même métier que son père, objet de mépris pour les gens de bien.

39. Une femme Nichâdî enfante d'un Tchândâla un fils (appelé) Antyâvasâyin employé dans les cimetières, et méprisé même de ceux qui sont repoussés (des castes).

40. Ces races, issues d'une confusion (des castes), désignées d'après leurs pères et leurs mères, peuvent se reconnaître à leurs occupations, soit qu'elles se cachent, soit qu'elles se montrent.

41. Six fils nés (de Dvidjas et de femmes) de la même caste ou d'une caste immédiatement inférieure, ont les devoirs des Dvidjas ; mais tous ceux qui sont nés dans l'ordre inverse (des castes) sont considérés comme ayant les mêmes devoirs que les Soudras.

42. Par la vertu de leurs austérités et de la semence (dont ils sortent) ceux-ci parviennent ici-bas d'âge en âge à des existences plus relevées ou plus dégradées parmi les hommes.

43. Mais pour avoir abandonné les rites sacrés et négligé les Brahmanes, voici les races de Kchatriyas qui sont tombées peu à peu en ce monde au rang de Vrichalas :

44. Les Paoundrakas, les Tchodas, les Dravidas, les Kâmbodjas, les Yavanas, les Sakas, les Paradas, les Pahlavas, les Tchînas, les Kirâtas, les Daradas.

45. Toutes les races en ce monde qui sont en dehors de celles qui naquirent de la bouche, des bras, des cuisses, des pieds (de Brahmâ), qu'elles parlent la langue des Barbares ou celle des Âryas, sont appelées Dasyous.

46. Ceux qui ont été mentionnés comme (fils) repoussés des Dvidjas, ou comme nés par un renversement de l'ordre des castes, doivent vivre (en exerçant) des métiers dédaignés par les Dvidjas.

47. Aux Soûtas le soin des chevaux et la conduite des voitures, aux Ambachthas la médecine, aux Vaidéhas la garde des femmes, aux Mâgadhas le commerce.

48. Aux Nichâdas la destruction du poisson, aux Âyogavas le métier de charpentier, aux Médas, aux Andhras, aux Tchountchous et aux Madgous la destruction des animaux de forêts.

49. Aux Kchattars, aux Ougras, aux Poulkasas le soin de tuer ou de prendre (les bêtes) qui vivent dans des trous, aux Dhigvanas le-travail du cuir, aux Venas la musique instrumentale.

50. Ces (races) doivent habiter près des arbres consacrés,, dans les cimetières, sur les montagnes et dans les bois, être reconnaissables (à certains insignes) et vivre de leurs occupations propres.

51. La demeure des Tchândâlas et des Svapatchas (doit être) en dehors du village ; ils ne doivent point posséder de vaisselle, (et n'ont pour toute) propriété (que) des chiens et des ânes.

52. Pour vêtements qu'ils aient les habits des morts, (qu'ils prennent) leur nourriture dans des plats cassés ; (que) leurs parures (soient) en fer et (qu'ils mènent) sans cesse une vie errante.

53. Un homme observateur de la loi ne doit point rechercher leur commerce ; (ils ne doivent avoir) affaire qu'entre eux et ne se marier qu'avec (des femmes) de la même (caste).

54. La nourriture que leur donnent les autres doit leur être servie dans des plats cassés ; la nuit il leur est défendu de circuler dans les villages et les villes.

55. Le jour ils doivent vaquer à leurs occupations, reconnaissables à des insignes (déterminés) par le roi ; ils doivent emporter les cadavres (de ceux qui meurent) sans parents : telle est la règle.

56. Sur l'ordre du roi, qu'ils exécutent toujours les condamnés conformément à la loi, et qu'ils prennent (pour eux) les vêtements, la literie et les parures des suppliciés.

57. C'est à ses actes qu'on peut reconnaître un homme exclu de sa caste, inconnu, d'origine impure, qui, quoique méprisable, a l'air d'un homme d'honneur.

58. La bassesse, la grossièreté, la cruauté, la négligence des devoirs religieux trahissent en ce bas monde un homme d'origine impure.

59. Un homme de basse extraction tient son caractère de son père ou de sa mère, ou de tous les deux ; en aucun cas, il ne peut dissimuler son naturel.

60. Un homme même né dans une grande famille, (mais qui est issu) d'un mélange de castes, possède plus ou moins un caractère (en rapport avec) cette (origine).

61. Le royaume où se produisent de ces naissances irrégulières, destructives (de la pureté) des castes, périt rapidement avec ses habitants.

62. Le sacrifice désintéressé de la vie en faveur d'un Brahmane ou d'une vache, ou pour la défense des femmes et des enfants, assure à ces (êtres) dégradés la félicité suprême.

63. Le respect de la vie (des créatures), la véracité, le respect de la propriété, la pureté et la répression des sens, telle est en résumé la loi des quatre castes formulée par Manou.

64. (Si une femme de la classe) issue d'un Brahmane et d'une Soudra enfante avec un (époux de caste) supérieure, la (classe) inférieure remonte au premier rang au bout de sept générations.

65. C'est ainsi qu'un Soudra s'élève au rang de Brahmane, et qu'un Brahmane descend au rang de Soudra ; sachez qu'il en est de même pour la postérité d'un Kchatriya et d'un Vaisya.

66. (Supposez) un (enfant) issu n'importe comment d'un Brahmane et d'une (femme) de basse origine, et (un enfant issu) d'une Brâhmanî et d'un (homme) de basse origine, s'il y a (contestation) sur celui auquel appartient la supériorité :

67. Celui qui est né d'un homme honorable et d'une femme de basse origine peut par ses vertus devenir un homme honorable ; celui qui est né d'une (mère) honorable et d'un (père) de basse origine (reste un homme) de basse origine ; telle est (notre) décision.

68. Ni l'un ni l'autre ne doit être initié, telle est la loi établie ; le premier à cause de la tache de sa naissance, le second (parce qu'il a été procréé) dans l'ordre inverse des castes.

69. De même qu'une bonne semence poussant dans un bon sol réussit, ainsi le fils d'un père et d'une mère honorables est digne de (recevoir) l'initiation complète.

70. Certains sages attribuent plus d'importance à la semence, d'autres au sol ; d'autres (en attribuent une égale) et à la semence et au sol ; mais voici à ce sujet la règle établie :

71. La semence jetée dans un mauvais sol y périt; de même un sol où l'on n'a rien planté n'est qu'une terre stérile.

72. Puisque par la vertu de la semence (des enfants même) nés d'animaux devinrent des sages honorés et glorifiés, (c'est) la semence (qui) est proclamée supérieure (au sol).

73. Ayant considéré un homme (de caste) vile qui fait les actes d'un homme (de caste) honorable et un homme (de caste) honorable qui fait les actes d'un homme (de caste) vile, le Créateur a déclaré ceci: « Ces deux (hommes) ne sont ni égaux, ni inégaux. »

74. Les Brahmanes appliqués (aux moyens d'atteindre) l'union avec Brahmâ et assidus à leurs devoirs, doivent vivre (en accomplissant) exactement dans leur ordre les six actes (suivants) :

75. Enseigner et étudier, sacrifier pour soi et sacrifier pour les autres, donner et recevoir, (tels sont) les six actes (prescrits) pour un (homme) de la première caste.

76. De ces six actes (qui) lui (sont propres), trois lui procurent sa subsistance : sacrifier pour autrui, enseigner et recevoir (des présents de gens) purs.

77. (En descendant) du Brahmane au Kchatriya, trois de ces actes cessent (d'être prescrits, à savoir) : enseigner, sacrifier pour autrui et en troisième (lieu) accepter (des présents).

78. Ces mêmes (actes) cessent aussi (d'être prescrits) pour le Vaisya : telle est la règle; car le Seigneur des créatures, Manou, a dit que ces actes ne convenaient pas à ces deux (castes).

79. Les moyens de subsistance du Kchatriya sont de porter l'épée et le javelot, du Vaisya (de faire) le commerce, (de garder) les troupeaux et de labourer ; leurs devoirs religieux sont de donner (des présents), d'étudier (le Véda) et d'accomplir) les sacrifices.

80. Parmi leurs occupations respectives, les plus recommandables sont pour un Brahmane l'enseignement du Véda, pour un Kchatriya la protection (des peuples), pour un Vaisya le commerce.

81. Mais un Brahmane qui ne peut subsister par l'occupation susdite qui lui est propre, peut vivre suivant la loi du Kchatriya, car ce dernier est le plus rapproché de lui (dans l'ordre des castes).

82. « Au cas où il ne pourrait subsister par aucune de ces deux (occupations) que devra-t-il faire ? » Si (cette question) se pose, (voici la réponse) : « Qu'il vive de la vie d'un Vaisya, en s'adonnant à l'agriculture et au soin des troupeaux. »

83. Mais un Brahmane ou même un Kchatriya vivant des moyens d'existence d'un Vaisya doivent autant que possible éviter l'agriculture, qui cause beaucoup de mal, et dépend d'autres (créatures).

84. (Quelques-uns) pensent que l'agriculture est chose excellente ; mais cette occupation est blâmée par les (gens) vertueux ; car (l'instrument) de bois à pointe de fer endommage la terre et les (êtres) qui vivent dans la terre.

85. Mais celui que l'insuffisance de ses moyens d'existence oblige à renoncer à l'accomplissement des devoirs religieux pourra, pour s'enrichir, trafiquer des marchandises (que vend un) Vaisya, en exceptant ce qui (doit être) excepté.

86. Qu'il évite (de vendre) toute espèce de condiments, des aliments cuits ainsi que du sésame, des pierres, du sel, du bétail et des (êtres) humains,

87. Toute espèce d'étoffes teintes, (des tissus de) chanvre, lin, laine, même non teints, fruits, racines, plantes (médicinales),

88. Eau, armes, poison, viande, soma, parfums de toutes sortes, lait (frais), miel, lait suri, beurre clarifié, huile de sésame, cire, sucre, herbe kousa,

89. Toutes les bêtes des forêts, (animaux) pourvus de crocs, oiseaux, liqueurs spiritueuses, indigo, laque, ainsi que tous les solipèdes.

90. Mais celui qui vit d'agriculture, peut à son gré vendre des grains de sésame purs (de tout mélange) en vue de (l'accomplissement) des devoirs (religieux, pourvu qu'il) les ait fait pousser lui-même par sa culture, et qu'ils n'aient pas séjourné longtemps.

91. S'il fait des grains de sésame autre chose qu'un aliment, un onguent, ou un don, il renaîtra sous forme de ver, et sera plongé avec ses ancêtres dans des excréments de chien.

92. (Pour avoir vendu) de la viande, de la laque, du sel, un Brahmane est déchu immédiatement (de sa caste) ; pour avoir vendu du lait, il devient Soudra au bout de trois jours.

93. Mais pour avoir vendu volontairement ici-bas les autres marchandises (prohibées) un Brahmane acquiert au bout de sept jours la condition de Vaisya.

94. Des essences peuvent être échangées contre des essences, mais non du sel contre des essences, des aliments cuits contre des aliments cuits, et des grains de sésame contre un égal poids d'autres grains.

95. Un homme de caste royale tombé dans la détresse, peut vivre par tous ces (moyens) ; mais il ne doit jamais s'arroger les occupations (de la caste) supérieure.

96. Un homme de basse caste, se livrant par cupidité aux occupations (des castes) supérieures, doit être dépouillé par le roi de ses biens et exilé sur-le-champ.

97. Mieux vaut (accomplir) incomplètement ses propres fonctions que bien remplir celles d'autrui, car celui qui vit selon la loi d'une autre caste déchoit immédiatement de la sienne.

98. Un Vaisya qui ne peut vivre de ses propres fonctions peut au besoin subsister des occupations d'un Soudra, en évitant les actes prohibés, et il doit renoncer (à celles-ci) dès qu'il le peut.

99. Mais un Soudra incapable de trouver du service auprès des Dvidjas et menacé (de voir) ses enfants et sa femme mourir (de faim), peut vivre des travaux manuels.

100. (Qu'il pratique) les métiers manuels et les divers arts dont l'accomplissement rend (le plus de) services auxDvidjas.

101. Un Brahmane qui ne (veut pas) adopter les occupations (d'un Kchatriya ou) d'un Vaisya et persévère dans sa voie, bien que pressé par l'indigence et tourmenté (par la faim), peut pratiquer la règle de conduite suivante :

102. Un Brahmane tombé dans la détresse peut accepter de n'importe qui ; car d'après la loi, il n'est pas possible que ce qui est pur soit souillé.

103. Enseigner (le Véda) à des (gens) méprisables, offrir (pour eux) le sacrifice ou accepter (d'eux des présents) n'est pas une faute pour les Brahmanes ; car ils sont (purs) comme l'eau et le feu.

104. Celui qui en danger de mourir (de faim) accepte des aliments de n'importe qui, n'est pas plus souillé de péché que l'air par la fange.

105. Adjîgarta pressé par la faim s'approcha pour tuer son fils et ne fut pas souillé de péché, (car) il n'agissait (ainsi que) pour calmer sa faim.

106. Vâmadéva qui connaissait le juste et l'injuste, lorsque tourmenté (par la faim) il voulut manger de la viande de chien pour sauver sa vie, ne se souilla (d'aucun péché).

107. Bharadvâdja, le rigide ascète, accepta du charpentier Bribou plusieurs vaches, lorsqu'il était tourmenté par la faim avec ses fils dans une forêt déserte.

108. Visvâmitra qui connaissait le juste et l'injuste, tourmenté par la faim, s'approcha pour manger une cuisse de chien qu'il reçut des mains d'un Tchândâla.

109. (Entre ces divers actes), accepter (d'êtres méprisables), offrir (pour eux) le sacrifice et (leur) enseigner (le Véda), l'acceptation (des présents) est (ce qu'il y a de) plus bas de la part d'un Brahmane (et ce dont il est le plus) puni dans l'autre monde.

110. (Car) l'offrande du sacrifice et l'enseignement (du Véda) sont toujours faits pour (des gens) dont l'âme a été régénérée (parles sacrements), tandis qu'un présent s'accepte même d'un Soudra, (homme) de la plus basse caste.

111. Par la prière et les oblations s'efface la faute commise en offrant le sacrifice (pour des gens méprisables), ou en leur enseignant (le Véda) ; mais (le péché) encouru en acceptant (d'eux des présents s'efface) par l'abandon du présent et les austérités.

112. Un Brahmane sans ressources peut glaner des épis et ramasser des grains épars (sur le champ) de n'importe qui; car glaner vaut mieux qu'accepter des présents, et ramasser des grains épars est réputé (plus louable).que glaner.

113. Des Brahmanes sortis de noviciat doivent s'adresser au souverain, lorsqu'ils sont dans la misère et qu'ils ont besoin (d'objets en) métal vil, ou (d'autres) articles ; mais il ne faut pas s'adresser à celui qui n'est pas disposé à donner.

114. (Accepter un champ) inculte (est moins blâmable qu'accepter) un champ cultivé ; (parmi les objets suivants) vache, chèvre, brebis, or, grains, aliments préparés, c'est toujours le premier nommé (dont l'acceptation) est moins blâmable (par rapport au suivant).

115. Il y a sept moyens légaux d'acquérir la richesse: héritage, donation, achat, conquête, placement à intérêt, exécution d'un travail et acceptation (de présents) des gens vertueux.

116. Enseignement, arts manuels, travail à gages, domesticité, garde des troupeaux, commerce, agriculture, contentement (de peu), mendicité, prêt à intérêt, (tels sont) les dix moyens de subsistance.

117. Ni un Brahmane, ni un Kchatriya ne doivent prêter à intérêt; mais ils peuvent s'ils le veulent, dans un but pieux, prêter à un grand pécheur (moyennant) un faible (taux).

118. Un roi qui en temps de détresse, prend même le quart (des récoltes) n'est coupable d'aucune faute, (pourvu qu'il) protège ses sujets dans la mesure de ses moyens.

119. Sa fonction propre c'est de vaincre; dans le combat, qu'il ne tourne point le dos. Après avoir protégé les Vaisyas de son épée, il peut prélever l'impôt légal :

120. (A savoir) des Vaisyas le huitième comme taxe sur les grains, le vingtième (sur l'or et le reste, jusqu'à une somme) minima d'un kârchâpana. (Quant aux) Soudras, aux artisans et aux manouvriers, qu'ils s'acquittent (envers lui) par leur travail.

121. Mais un Soudra en quête de moyens d'existence peut servir un Kchatriya et même gagner sa vie au service d'un riche Vaisya.

122. Mais il peut servir les Brahmanes soit en vue du ciel, soit en vue de l'une et l'autre (vie) ; car celui dont on dit qu'il est le serviteur d'un Brahmane atteint le but.

123. Le service des Brahmanes seul est réputé l'occupation par excellence d'un Soudra ; car tout ce qu'il fait en dehors de cela est pour lui sans fruit.

124. Ceux-ci doivent lui assigner sur leur train de maison des moyens d'existence en rapport avec ses mérites, après avoir examiné ses capacités, son adresse et ses charges de famille.

125. Ils doivent (lui) donner les restes de (leurs) aliments, (leurs) vieux vêtements, le rebut des grains et les vieux meubles.

126. Pour un Soudra il n'y a point (de péché entraînant) la déchéance, et il n'est point apte à recevoir l'initiation ; il n'est point qualifié pour (l'accomplissement) des devoirs religieux, (mais) il ne lui est pas défendu (d'accomplir certains) devoirs (tels que le pâkayadjna et autres).

127. (Les Soudras) désireux (d'acquérir) des mérites spirituels, et connaissant (leurs) devoirs, (qui) imitent la conduite des gens vertueux, tout en évitant (de réciter) les textes sacrés, ne pèchent pas et obtiennent des éloges.

128. Plus un (Soudra) imite, sans murmurer, la conduite des gens vertueux, plus il gagne (de bénédictions) en ce monde et dans l'autre, sans s'exposer au blâme.

129. Un Soudra, même s'il le peut, ne doit pas amasser de richesses, car un Soudra qui s'enrichit fait tort aux Brahmanes.

130. Ainsi ont été exposés les devoirs des quatre castes, en temps de détresse ; ceux qui les observent exactement, arrivent au chemin (de la félicité) suprême.

131. Voilà, exposée en entier, la règle du devoir des quatre castes. Je vais maintenant déclarer la règle pure concernant les expiations.

3. Sa prééminence : « la supériorité de sa race » (Kull.), ou « de ses qualités ». (Medh.) — Son origine « de la tête de Brahmâ ». (Kull.) — L'observance des vœux, tels que « ceux d'un Snâtaka ». Kull. entend autrement : « sa connaissance parfaite du Véda ».

4. Il n'y a point de cinquième caste primitivement ; mais il y a des castes inférieures et méprisées, résultant du mélange des castes principales, et dont l'énumération vient ci-après.

5. Dans l'ordre direct, « Brahmane avec Brâhmanî, Kchatriya avec Kchatriya » (Kull.)

6. Semblables à leur père « mais inférieurs en caste ». (Kull.) Ces enfants sont le Mûrdhâvasikta (fils d'un Brahmane et d'une Kchatriya), le Màhishya (fils d'un Kchatriya et d'une Vaisya), et le Karana (fils d'un Vaisya et d'une Soudra). « Le Mûrdhâvasikta a pour fonction d'enseigner à conduire un éléphant, un cheval, un char et le maniement des armes; le Màhishya a pour métier l'enseignement de la danse, de la musique et de l'astronomie, ainsi que la garde des moissons; la profession du Karana est de servir les Dvidjas, etc. » (Kull.)

7. De deux ou trois degrés : littér. « séparées par une ou deux castes », c'est-à-dire par exemple de Brahmane à Vaisya ou à Soudra.

8. Ce nom de pâraçava est expliqué au livre IX, v. 178, « un cadavre vivant ».

9. Ugra est un adjectif qui signifie cruel.

10. Repoussé apasada.

12. Le plus vil est le Càndâla, parce que la distance entre ses deux parents est la plus considérable.

13. L'ordre direct descend du Brahmane au Soudra, l'ordre inverse remonte du Soudra au Brahmane : ainsi l'Ambashtha naît d'un Brahmane et d'une Vaisya (deux degrés plus bas, ordre direct), l'Ugra d'un Kchatriya et d'une Soudra. Au contraire le Kshattar naît d'un Soudra et d'une Kchatriya (deux degrés plus haut, ordre inverse), le Vaidéha d'un Vaisya et d'une Brâhmanî.

14. Immédiats anantara : les ekàntaras sont ceux dont le père et la mère sont séparés par une caste (par exemple Brahmane avec Vaisya), et les dvyantaras ceux dont le père et la mère sont séparés par deux castes.

16. Repoussés : « Incapables de remplir les devoirs de fils c'est-à-dire d'offrir les sacrifices funéraires aux Mânes des ancêtres. » (Kull.)

17. Seulement, parce qu'au-dessus du Kchatriya il ne reste qu'une caste.

18. Pulkasa, ou Pukkasa, suivant une autre leçon.

20. Les cérémonies, « telles que l'initiation, etc. ». (Kull.) — Vrâtyâ = excommunié.

21. Pushpaçekhara ou Pushpadha. « Ces diverses dénominations proviennent de la différence des contrées. » (Kull.)

22. Licchivi ou Nicchivi, suivant les éditions.

25. L'ordre direct, cf. note du v. 13. — Anyonyavyatishaktâh « connexes les uns aux autres », terme obscur. B. H. traduit : « et ceux (dont la naissance) est mutuellement confondue ». L. d'après Kull. le rapporte aux castes : « produits par les races mêlées, lorsqu'elles s'unissent entre elles ».

27. Des races semblables, « la similitude est relative non à la famille du père, mais à celle de la mère ». (Kull.)

28. Le sens de ce vers reste obscur pour moi. J'ai suivi le commentaire de Kull. B. H. traduit : « Comme le moi d'un homme est né de femmes de deux des trois castes, et, quand il n'y a pas de caste intermédiaire, de femmes de sa propre caste, etc. » B. met « Comme un (Brahmane) engendre en (des femmes de) deux des trois (castes dvidjas) un fils semblable à lui-même, mais inférieur à cause du degré plus bas de la mère, et un égal à lui-même, avec une femme de sa propre race, etc ». En somme l'idée de Manou n'est pas claire. — L'ordre est pareil signifie suivant Kull. qu'il n'y a pas de différence de rang entre les enfants de classe mixte engendrés dans l'ordre inverse.

29. Mentionnés plus haut au v. 26.

32. A parer et à servir son maître, ou bien en faisant avec Kull. un composé de dépendance, « à servir son maître dans sa toilette ». — Filets « pour tuer les daims et autres bêtes sauvages ». (Kull.)

35. Ces trois, c'est-à-dire le Sairandhra, le Maitreyaka et le Mârgava.

37. Ahindika « exerçant le métier de geôlier ». (Kull.)

38. Qui vit du même métier que son père mûlavyasanavrttimân est expliqué par Kull. « qui a pour métier d'exécuter par ordre du roi les criminels », comme le Cândâla.

41. Six fils : un Brahmane avec une Brâhmanî ou une Kchatriya, un Kchatriya avec une Kchatriya ou une Vaisya, un Vaisya avec une Vaisya ou une Soudra, engendrent six sortes de fils dans l'ordre direct, qui ont les devoirs des Dvidjas. Mais ceux qui sont engendrés dans l'ordre inverse, par exemple le Sûta né d'un Kchatriya et d'une Brâhmanî ont les devoirs des Soudras.

43. Vrshala = Soudra.

44. Quelques-unes de ces dénominations sont aisément reconnaissables dans des noms modernes telles que celles des Dravidiens, des Cambodgiens. Les Yavanas désignent chez les écrivains Hindous les Grecs (iônes).

45. En dehors « qui ont été exclues des castes pour leur négligence des cérémonies sacrées ». (Kull.)

46. Les repoussés (apasada) sont ceux « qui sont nés du mélange des castes Dvidjas dans l'ordre direct ». (Kull.) Cf. v. 10.

47. La garde des femmes, littér. « le service des femmes », c'est-à-dire « la garde du harem ». (Kull.)

48. La destruction du poisson et la destruction des animaux des forêts, c'est-à-dire la pêche et la chasse. Les Cuncus et les Madgus n'ont pas été mentionnés précédemment. Suivant Kull., ils sont « nés d'un Brahmane avec une femme Vaidéhî, et d'un Brahmane avec une femme Ugrâ ».

49. Le travail du cuir ou suivant Kull. « la vente du cuir, à la différence des Kârâvaras » qui s'occupent de la préparation du cuir, comme on l'a vu au v. 36.

51. Posséder de vaisselle : « la vaisselle de fer et autre matière dans laquelle ils ont mangé ne doit plus être employée ». (Kull.) Cf. le vers 54 où il est dit qu'ils doivent manger dans des plats cassés.

53. Observateur de la loi, ou bien, comme l'entend B. « un homme qui remplit un devoir religieux ».

54. Dans des plats cassés « et par l'intermédiaire des domestiques ». (Kull.) Ce vers signifie peut-être qu'ils « ne doivent point eux-mêmes se préparer leur nourriture, mais la recevoir d'autrui ». — L'interdiction de circuler la nuit rappelle celle dont le moyen âge frappait les Juifs.

57. Littér., « quoique non Ârya a l'air d'un Ârya ». — Ârya est parfois synonyme de Dvidja.

64. C'est-à-dire suivant Kull. « si une femme de la classe Pâraçava (issue d'un Brahmane et d'une Soudra) épouse un Brahmane, et qu'elle ait une fille qui épouse un Brahmane, et ainsi de suite, jusqu'à la septième génération, l'enfant qui naît alors acquiert la qualité de Brahmane. »

65. C'est ainsi qu'un Soudra, c'est-à-dire la postérité d'un Soudra par une succession de mariages. Suivant Kull., pour la descendance d'un Brahmane et d'une Kchatriya, il faut trois générations pour revenir à la condition de Brahmane, ou descendre à celle de Kchatriya pur; pour la postérité d'un Brahmane et d'une Vaisya il faut cinq générations. La postérité d'un Vaisya et d'une Soudra met trois générations pour reprendre la qualité de Vaisya, ou descendre à celle de Soudra pur; pour celle d'un Kchatriya et d'une Soudra il faut cinq générations, et trois pour la postérité d'un Kchatriya et d'une Vaisya. En d'autres termes suivant que la femme est de un, deux ou trois degrés inférieure à l'époux, il faut trois, cinq ou sept générations pour revenir à la pureté primitive de la caste du mari, ou descendre tout à fait à la caste de la femme.

66. De basse origine. Littér. non Âryâ, une Soudra. — N’importe comment, c'est-à-dire « même en dehors du mariage ». (Kull.)

67. Honorable, littér. Ârya et non Ârya; c'est la qualité du père qui prédomine.

70. Comparez ce passage avec ce qui est dit aux vers 33-41 du livre IX.

72. Kull. cite l'exemple de Rshyaçrnga, fils de Vibhândaka, qui suivant le Mahâbhârata et le Râmàyana était né d'une daine et avait une petite corne (çrnga) au front.

73. Ils diffèrent par la caste, et se ressemblent « parce que tous deux font des actes défendus. C'est pourquoi personne ne doit faire les actes qui lui sont interdits ». (Kull.)

74. Brahmayonisthâh, littér. « se tenant dans Brahmâ comme dans leur source ».

75. Enseigner et étudier « le Véda et les Angas ». (Kull.)

77. En d'autres termes ces trois actes sont interdits au Kchatriya.

83. D'autres créatures « telles que les bœufs et autres (employés à labourer) ». (Kull.) Le vers suivant explique en quoi l'agriculture cause beaucoup de mal.

85. Celui « le Brahmane ou le Kchatriya ». (Kull.)

86. Ou bien « du riz cuit (mêlé) avec des grains de sésame ». — « Le sel est mentionné à part pour marquer la gravité du péché ». (Kull.)

87. Teintes (rakta), plus spécialement peut-être rouges, le rouge étant la couleur par excellence. En espagnol Colorado signifie rouge.

88. Cire, littér., miel, niadhu.

94. Des essences, rasa, ou « liquides » ou « condiments ».

95. De la caste supérieure, c'est-à-dire des Brahmanes.

100. Métiers « charpentiers, etc. » ; arts « peintre, etc. ». (Kull.)

102. Ce qui est pur. par exemple « le Gange, etc. ». (Kull.)

103. Les Brahmanes « en détresse ». (Kull.)

105. « Le sage Ajïgarta vendit son fils Çunahçepha pour un sacrifice. » (Kull.) Cf. Aitareya Brâhmana, VII, 13-16.

106. Vâmadéva, sage védique auquel on attribue plusieurs hymnes ; dans l'un d'eux il dit : « Pressé par un extrême besoin j'ai cuit les entrailles d'un chien ». C'est à ce passage que fait allusion Manou.

107. Bharadvâja, sage auquel on attribue plusieurs hymnes védiques, fils de Brhaspati et frère de Drona le précepteur des Pândavas ; il est question de lui dans le Mahâbhârata et leRàmâyana.

108. Viçvàmitra, sage célèbre que ses austérités élevèrent de la condition de Kchatriya à celle de Brahmane.

109. Puni, littér. « blâmé ».

110. Dont l'âme a été régénérée, c'est-à-dire « des Dvidjas ». (Kull.)

112. Des présents « de gens non vertueux ». (Kull.)

113. Sortis de noviciat, des Snàtakas. — Il ne faut pas s'adresser, littér. « il doit être quitté ». Medh. et Govind. entendent par là « il faut quitter le pays de ce prince, il ne faut pas y rester ». Kull. ajoute : « si le prince est connu pour être un peu avare ».

115. Donation, lâbha, « trouvaille, etc., ou donation amicale ». (Kull.) — « Les trois premiers moyens sont permis à toutes les castes, le quatrième est permis au Kchatriya, le cinquième et le sixième au Vaisya, le septième au Brahmane. » (Kull.) — Exécution d'un travail, karmayoga; c'est, suivant Kull., « le labourage et le commerce ».

116. Enseignement, vidyâ : ordinairement le mot désigne l'enseignement du Véda; mais ici, suivant Kull., il s'agit d'autres sciences que delà science sacrée: « la logique, l'exorcisme contre les poisons, etc. ». — Arts manuels « l'écriture, etc. ». (Kull.). — Moyens de subsistance « en temps de détresse ». (Kull.)

117. Ni un Brahmane « même en détresse ». (Kull.)

118. Cf. VII, v. 130, où il est dit que le roi a droit au huitième, au sixième, ou au douzième des récoltes, et au cinquantième des bénéfices en troupeaux et en argent.

119. Les Vaisyas, pour dire le peuple en général.

120. Ce précepte s'applique au cas de détresse : en toute autre circonstance le roi doit s'en tenir à la règle donnée au livre VII, v. 130. — Le huitième des grains « ou même le quart », comme il est dit au v. 118.

121. Un Soudra « qui ne trouve pas d'emploi auprès d'un Brahmane ». Kull.) — Au service d'un Vaisya « à défaut d'un Kchatriya ». (Kull.)

122. L'une et l'autre vie « en vue du ciel et en vue de gagner sa subsistance ». (Kull.) — B. H. entend littér. « celui par qui le mot Brahman est sans cesse prononcé (produit, jâta) ». — Le but, c'est-à-dire la félicité suprême, la délivrance finale.

126. Pour un Soudra « qui mange de l'ail et autres choses (prohibées) ». (Kull.) — Péché entraînant la déchéance, pâtaka. — Les devoirs religieux « tels que l'agnihotra et autres ». (Kull.) — Le pâkayajna littér. « sacrifice cuit » désigne certains rites domestiques très simples.

127. Désireux d'acquérir des mérites spirituels ou simplement « d'accomplir leur devoir ». — La conduite des gens vertueux « des trois castes ». (Kull.) « Suivant Yâjnavalkya ils n'encourent pas de péché en accomplissant les cinq sacrifices et autres, à condition de s'abstenir (de la récitation) des mantras, sauf le mantra de l'adoration. » (Kull.)

128. La conduite des gens vertueux « des Dvidjas dans les actes qui ne sont pas défendus ». (Kull.)

129. Fait tort aux Brahmanes « parce qu'il s'enorgueillit de ses richesses et refuse de les servir ». (Kull.)

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