chapitre XIV
livre VΙ chapitre XIII - livre VII chapitre I
TOPIQUES.
LIVRE SIXIÈME.
LIEUX COMMUNS DE LA DÉFINITION.
CHAPITRE XIV. Six autres lieux pour attaquer la définition. |
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1 Πάλιν εἰ τὴν τούτων σύνθεσιν εἴρηκε τὸ ὅλον, οἷον τῆς ψυχῆς καὶ τοῦ σώματος σύνθεσιν ζῷον, πρῶτον μὲν σκοπεῖν εἰ μὴ εἴρηκε ποία σύνθεσις, καθάπερ εἰ σάρκα ὁριζόμενος ἢ ὀστοῦν τὴν πυρὸς καὶ γῆς καὶ ἀέρος εἶπε σύνθεσιν. οὐ γὰρ ἀπόχρη τὸ σύνθεσιν εἰπεῖν, ἀλλὰ καὶ ποία τις προσδιοριστέον· οὐ γὰρ ὁπωσοῦν συντεθέντων τούτων σὰρξ γίνεται, ἀλλ´ οὑτωσὶ μὲν συντεθέντων σάρξ, οὑτωσὶ δ´ ὀστοῦν. ἔοικε δ´ οὐδ´ εἶναι τὸ παράπαν συνθέσει ταὐτὸν οὐδέτερον τῶν εἰρημένων· συνθέσει μὲν γὰρ πάσῃ διάλυσις ἐναντίον, τῶν δ´ εἰρημένων οὐδετέρῳ οὐδέν. ἔτι εἰ ὁμοίως πιθανὸν πᾶν τὸ σύνθετον σύνθεσιν εἶναι ἢ μηδέν, τῶν δὲ ζῴων ἕκαστον σύνθετον ὂν μὴ ἔστι σύνθεσις, οὐδὲ τῶν ἄλλων οὐδὲν τῶν συνθέτων σύνθεσις ἂν εἴη. 2 Πάλιν εἰ ὁμοίως ἔν τινι πέφυκεν ὑπάρχειν τἀναντία, ὥρισται δὲ διὰ θατέρου, δῆλον ὅτι οὐχ ὥρισται. εἰ δὲ μή, πλείους τοῦ αὐτοῦ συμβήσεται ὁρισμοὺς εἶναι· τί γὰρ μᾶλλον ὁ διὰ τούτου ἢ ὁ διὰ τοῦ ἑτέρου ὁρισάμενος εἴρηκεν, ἐπεὶ ὁμοίως ἀμφότερα πέφυκε γίνεσθαι ἐν αὐτῷ; τοιοῦτος δ´ ὁ [152] τῆς ψυχῆς ὅρος, εἰ ἔστιν "οὐσία ἐπιστήμης δεκτική"· ὁμοίως γὰρ καὶ ἀγνοίας ἐστὶ δεκτική. 3 Δεῖ δὲ καὶ ἐὰν μὴ πρὸς ὅλον ἔχῃ τις ἐπιχειρεῖν τὸν ὁρισμὸν διὰ τὸ μὴ γνώριμον εἶναι τὸ ὅλον, πρὸς τῶν μερῶν τι ἐπιχειρεῖν, ἐὰν ᾖ γνώριμον καὶ μὴ καλῶς ἀποδεδομένον φαίνηται· τοῦ γὰρ μέρους ἀναιρεθέντος καὶ ὁ πᾶς ὁρισμὸς ἀναιρεῖται. ὅσοι τ´ ἀσαφεῖς τῶν ὁρισμῶν, συνδιορθώσαντα καὶ συσχηματίσαντα πρὸς τὸ δηλοῦν τι καὶ ἔχειν ἐπιχείρημα οὕτως ἐπισκοπεῖν· ἀναγκαῖον γὰρ τῷ ἀποκρινομένῳ ἢ δέχεσθαι τὸ ἐκλαμβανόμενον ὑπὸ τοῦ ἐρωτῶντος ἢ αὐτὸν διασαφῆσαι τί ποτε τυγχάνει τὸ δηλούμενον ὑπὸ τοῦ λόγου. 5 ἔτι καθάπερ ἐν ταῖς ἐκκλησίαις νόμον εἰώθασιν ἐπεισφέρειν, κἂν ᾖ βελτίων ὁ ἐπεισφερόμενος, ἀναιροῦσι τὸν ἔμπροσθεν, οὕτω καὶ ἐπὶ τῶν ὁρισμῶν ποιητέον καὶ αὐτὸν ὁρισμὸν ἕτερον οἰστέον· ἐὰν γὰρ φαίνηται βελτίων καὶ μᾶλλον δηλῶν τὸ ὁριζόμενον, δῆλον ὅτι ἀνῃρημένος ἔσται ὁ κείμενος, ἐπειδὴ οὐκ εἰσὶ πλείους τοῦ αὐτοῦ ὁρισμοί. 6 Πρὸς ἅπαντας δὲ τοὺς ὁρισμοὺς οὐκ ἐλάχιστον στοιχεῖον τὸ πρὸς ἑαυτὸν εὐστόχως ὁρίσασθαι τὸ προκείμενον ἢ καλῶς εἰρημένον ὅρον ἀναλαβεῖν· ἀνάγκη γὰρ ὥσπερ πρὸς παράδειγμα θεώμενον τό τ´ ἐλλεῖπον ὧν προσῆκεν ἔχειν τὸν ὁρισμὸν καὶ τὸ προσκείμενον περιέργως καθορᾶν ὥστε μᾶλλον ἐπιχειρημάτων εὐπορεῖν. 7 Τὰ μὲν οὖν περὶ τοὺς ὁρισμοὺς ἐπὶ τοσοῦτον εἰρήσθω. |
1 Si l'on a dit encore que le défini total est la composition de telles choses, par exemple, que l'animal est la composition d'âme et de corps, il faut voir d'abord si l'on a négligé de dire quelle est l'espèce de cette composition. Par exemple, si définissant la chair ou l'os, on a dit que c'est une composition de feu, de terre et d'air; car il ne suffit pas de dire que c'est une composition, il faut déterminer de plus quel genre de composition cela est. En effet, ce n'est pas par une composition quelconque de ces éléments que la chair se forme; mais c'est par une certaine composition qu'ici c'est de la chair, et là un os. Du reste, aucune des deux choses que je viens de citer ne parait être du tout identique à une composition; car la dissolution est le contraire de toute composition et aucune des choses indiquées n'a de contraire. Si d'ailleurs il est également croyable que tout composé, ou aucun composé n'est une composition, comme chacun des animaux tout composé qu'il est n'est pas une composition, il faut conclure qu'aucun autre composé ne saurait être non plus une composition. 2 En outre, si les contraires peuvent être également dans quelque sujet et qu'on ait défini par un des deux seulement, il est évident qu'on n'a point défini. Autrement il y aurait plusieurs définitions d'une même chose; car, a-t-on plutôt défini en prenant celui-ci qu'en prenant celui-là, puisque les deux sont naturellement et également dans le sujet? Telle est la définition de l'âme, quand l'on dit que c'est une substance capable de science, puisqu'elle est tout aussi bien capable d'ignorance. 3 II faut encore, quand ou ne peut pas pas attaquer la définition dans sa totalité, en disant que le tout n'est pas connu, en attaquer au moins une partie, si elle n'est pas connue et qu'elle ne paraisse pas bien donnée; car la partie étant détruite, toute la définition est détruite aussi. Toutes les fois que les définitions ne sont pas claires, il faut, après les avoir rectifiées et les avoir corrigées, pour qu'elles expriment quelque chose et fournissent des arguments, procéder à les attaquer; car alors, il faut nécessairement que celui qui répond ou accepte ce qui est ajouté par celui qui l'interroge, ou bien qu'il explique lui-même ce que peut signifier la définition donnée par lui. 5 Ajoutons que, comme dans les assemblées politiques, si une loi nouvelle qu'on propose vaut mieux, on abroge la précédente, de même pour les définitions, il faut en proposer une autre à l'adversaire; car si elle paraît meilleure, si elle paraît expliquer mieux la chose à définir, il est évident qu'on fera disparaître ainsi celle qui avait été d'abord donnée, puisqu'il n'y a pas plusieurs définitions d'une même chose. 6 Ce n'est pas, du reste, un petit élément de succès, pour attaquer les définitions, que de bien se déterminer à soi-même l'objet en question, ou de reprendre à part soi la définition même quand elle est bien donnée; car nécessairement en y recourant comme à un modèle, on découvre et ce qui manque parmi les éléments que devrait avoir la définition et ce qu'il y a d'inutilement ajouté, de sorte qu'on est d'autant plus riche en arguments. 7 Voilà tout ce qu'il y avait à dire sur les définitions.
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§ 1. Est la composition de telles choses, Aristote emploie ici à dessein le mot abstrait au lieu du concret, parce qu'il blâme précisément cette manière peu exacte de donner la définition. § 2. Telle est la définition de l'âme, Aristote ne dit pas a qui appartient cette définition, inexacte comme Il le remarque, mais fort belle cependant : il est probable qu'elle est de l'école platonicienne.
§ 7. Tout ce qu'il y avait à dire sur les définitions, Pour les attaquer; car il montrera dans le livre suivant, ch. 3 et suiv., par quels procédés on doit défendre la définition donnée. |