Aristote : Histoire des Animaux

ARISTOTE

HISTOIRE DES ANIMAUX. TOME TROIS

LIVRE IX. chapitres IX à XXI

Traduction française : BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.

LIVRE IX chapitres I à VIII - livre IX chapitres XXII à XXVIII

 

 

HISTOIRE DES ANIMAUX.

LIVRE NEUVIEME.

 

 

 

 

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CHAPITRE IX

Des oiseaux qui ne font pas de nids, mais seulement un trou dans la poussière du sol ; de la ponte et de l'incubation des cailles et des perdrix ; ruse de la perdrix pour écarter le chasseur de sa nichée ; nombre d'œufs que fait la perdrix ; caractère très-mauvais de la perdrix; les mâles empêchent la femelle de couver afin de s'accoupler avec elle; efforts de la perdrix pour sauver ses œufs du maie et des chasseurs; combats acharnés des mâles entre eux; le'vainqueur coche le vaincu, ce qui arrive aussi dans les cailles et les coqs ; manèges des perdrix sauvages mâles, selon que l'appeau est femelle ou mâle; tentatives réitérées des mâles pour s'en approcher; jalousie des mâles qui restent à distance; lascivité excessive des perdrix et des cailles.

1 Οἱ δὲ βαρεῖς τῶν ὀρνίθων οὐ ποιοῦνται νεοττιάς (οὐ συμφέρει γὰρ μὴ πτητικοῖς οὖσιν,) οἷον ὄρτυγες καὶ πέρδικες καὶ τἆλλα τὰ τοιαῦτα τῶν ὀρνέων· ἀλλ᾽ ὅταν ποιήσωνται ἐν τῷ λείῳ κονίστραν (ἐν ἄλλῳ γὰρ τόπῳ οὐδενὶ τίκτει), ἐπηλυγασάμενοι ἄκανθάν τινα καὶ ὕλην τῆς περὶ τοὺς ἱέρακας ἕνεκα καὶ τοὺς ἀετοὺς ἀλεώρας, ἐνταῦθα τίκτουσι καὶ ἐπῳάζουσιν. Ἔπειτα ἐκλέψαντες εὐθὺς ἐξάγουσι τοὺς νεοττοὺς διὰ τὸ μὴ δύνασθαι τῇ πτήσει πορίζειν αὐτοῖς τροφήν. 2 Ἀναπαύονται δ᾽ ὑφ᾽ ἑαυτοὺς ἀγόμενοι τοὺς νεοττοὺς καὶ οἱ ὄρτυγες καὶ οἱ πέρδικες, ὥσπερ αἱ ἀλεκτορίδες. Καὶ οὐκ ἐν τῷ αὐτῷ τίκτουσι καὶ ἐπῳάζουσιν, ἵνα μή τις κατανοήσῃ τὸν τόπον πλείω χρόνον προσεδρευόντων. Ὅταν δέ τις θηρεύῃ περιπεσὼν τῇ νεοττιᾷ, προκυλινδεῖται ἡ πέρδιξ τοῦ θηρεύοντος ὡς ἐπίληπτος οὖσα, καὶ ἐπισπᾶται ὡς ληψόμενον ἐφ᾽ ἑαυτήν, ἕως ἂν διαδράσῃ τῶν νεοττῶν ἕκαστος· μετὰ δὲ ταῦτα ἀναπτᾶσα αὐτὴ ἀνακαλεῖται πάλιν. Τίκτει μὲν οὖν ᾠὰ ἡ πέρδιξ οὐκ ἐλάττω ἢ δέκα, πολλάκις δ᾽ ἑκκαίδεκα· 3 ὥσπερ δ᾽ εἴρηται, κακόηθες τὸ ὄρνεόν ἐστι καὶ πανοῦργον. Τοῦ δ᾽ ἔαρος ἐκ τῆς ἀγέλης ἐκκρίνονται δι᾽ ᾠδῆς καὶ μάχης κατὰ ζεύγη μετὰ θηλείας, ἣν ἂν λάβῃ ἕκαστος. Διὰ δὲ τὸ εἶναι ἀφροδισιαστικοί, ὅπως μὴ ἐπῳάζῃ ἡ θήλεια, οἱ ἄρρενες τὰ ᾠὰ διακυλινδοῦσι καὶ συντρίβουσιν, ἐὰν εὕρωσιν· ἡ δὲ θήλεια ἀντιμηχανωμένη ἀποδιδράσκουσα τίκτει, καὶ πολλάκις διὰ τὸ ὀργᾶν τεκεῖν, ὅπου ἂν τύχῃ ἐκβάλλει· ἂν παρῇ ὁ ἄρρην καὶ ὅπως σώζηται ἀθρόα, οὐκ ἔρχεται πρὸς αὐτά. Καὶ ἐὰν ὑπ᾽ ἀνθρώπου ὀφθῇ, ὥσπερ περὶ τοὺς νεοττούς, οὕτω καὶ ἀπὸ τῶν ᾠῶν ὑπάγει, πρὸ ποδῶν φαινομένη τοῦ ἀνθρώπου, ἕως ἂν ἀπαγάγῃ. 4 Ὅταν δ᾽ ἀποδρᾶσα ἐπῳάζῃ, οἱ ἄρρενες κε κράγασι 614a καὶ μάχονται συνιόντες· καλοῦσι δὲ τούτους χήρους. Ὁ δ᾽ ἡττηθεὶς μαχόμενος ἀκολουθεῖ τῷ νικήσαντι, ὑπὸ τούτου ὀχευόμενος μόνου. Ἐὰν δὲ κρατηθῇ τις ὑπὸ τοῦ δευτέρου ἢ ὁποιουοῦν, οὗτος λάθρᾳ ὀχεύεται ὑπὸ τοῦ κρατιστεύοντος. Γίνεται δὲ τοῦτο οὐκ ἀεί, ἀλλὰ καθ᾽ ὥραν τινὰ τοῦ ἔτους· 5 καὶ ἐπὶ τῶν ὀρτύγων ὡσαύτως. Ἐνίοτε δὲ συμβαίνει τοῦτο καὶ ἐπὶ τῶν ἀλεκτρυόνων· ἐν μὲν γὰρ τοῖς ἱεροῖς, ὅπου ἄνευ θηλειῶν ἀνάκεινται, τὸν ἀνατιθέμενον πάντες εὐλόγως ὀχεύουσιν. Καὶ τῶν περδίκων δ᾽ οἱ τιθασσοὶ τοὺς ἀγρίους πέρδικας ὀχεύουσι καὶ ἐπικορρίζουσι καὶ ὑβρίζουσιν.6  Ἐπὶ δὲ τὸν θηρευτὴν πέρδικα ὠθεῖται τῶν ἀγρίων ὁ ἡγεμὼν ἀντᾴσας ὡς μαχούμενος. Τούτου δ᾽ ἁλόντος ἐν ταῖς πηκταῖς πάλιν προσέρχεται ἄλλος, ἀντᾴσας τὸν αὐτὸν τρόπον. Ἐὰν μὲν οὖν ἄρρην ᾖ ὁ θηρεύων, τοῦτο ποιοῦσιν· ἐὰν δὲ θήλεια ἡ θηρεύουσα ᾖ καὶ ᾄδουσα, ἀντᾴσῃ δ᾽ ὁ ἡγεμὼν αὐτῇ, οἱ ἄλλοι ἀθροισθέντες τύπτουσι τοῦτον καὶ ἀποδιώκουσιν ἀπὸ τῆς θηλείας, ὅτι ἐκείνῃ ἀλλ᾽ οὐκ αὐτοῖς προσέρχεται. Ὁ δὲ πολλάκις διὰ ταῦτα σιωπῇ προσέρχεται, ὅπως μὴ ἄλλος τῆς φωνῆς ἀκούσας ἔλθῃ μαχούμενος αὐτῷ. 7 Ἐνίοτε δέ φασιν οἱ ἔμπειροι τὸν ἄρρενα προσιόντα τὴν θήλειαν κατασιγάζειν, ὅπως μὴ ἀκουσάντων τῶν ἀρρένων ἀναγκασθῇ διαμάχεσθαι πρὸς αὐτούς. Οὐ μόνον δ᾽ ᾄδει ὁ πέρδιξ, ἀλλὰ καὶ τριγμὸν ἀφίησι καὶ ἄλλας φωνάς. 8 Πολλάκις δὲ καὶ ἡ θήλεια ἐπῳάζουσα ἀνίσταται, ὅταν τῇ θηρευούσῃ θηλείᾳ αἴσθηται προσέχοντα τὸν ἄρρενα, καὶ ἀντᾴσασα ὑπομένει, ἵν᾽ ὀχευθῇ καὶ ἀποσπάσῃ ἀπὸ τῆς θηρευούσης. Οὕτω δὲ σφόδρα καὶ οἱ πέρδικες καὶ οἱ ὄρτυγες ἐπτόηνται περὶ τὴν ὀχείαν, ὥστ᾽ εἰς τοὺς θηρεύοντας ἐμπίπτουσι καὶ πολλάκις καθιζάνουσιν ἐπὶ τὰς κεφαλάς.

1 Les oiseaux pesants ne se font pas de nids, parce qu'un nid n'est pas utile à des oiseaux qui volent si mal, comme les cailles, les perdrix et tous ceux qui leur ressemblent. Mais ils font dans la poussière un creux sur un endroit uni, ne pondant jamais ailleurs; et ils se cachent sous quelque épine ou quelque matière analogue, pour repousser les attaques des éperviers et des aigles; cela fait, ils y pondent et y couvent. Dès que les petits sont débarrassés de la coquille, ils les chassent, parce qu'ils sont hors d'état de leur apporter, à cause de leur vol, la pâture nécessaire. 2 Les cailles et les perdrix se reposent en réunissant leurs petits sous elles, comme le font les poules. Elles ne pondent pas et ne couvent pas toujours à la même place, de crainte qu'on ne découvre leur retraite, si elles y demeuraient trop longtemps. Quand le chasseur tombe sur le nid, la perdrix se roule, en se sauvant, comme si elle allait se laisser prendre ; elle l'attire par l'espoir de la saisir, pour donner le temps à la nichée de s'échapper ; après ce manège, elle s'envole et rappelle les petits auprès d'elle. La perdrix n'a pas moins de dix œufs, et parfois elle en a jusqu'à seize. 3 La perdrix est d'ailleurs, ainsi qu'on l'a dit, un oiseau malicieux et rusé. Au printemps, les mâles s'en vont de la troupe en chantant et en se battant, par paire avec la femelle que chacun d'eux a prise. Mais comme les mâles sont très-lascifs, pour empêcher la femelle de couver, ils dispersent les œufs et les brisent, quand ils les trouvent. La femelle les défend comme elle peut, et elle se sauve pour aller pondre ailleurs. Souvent, il arrive que, pressée de pondre, elle dépose ses œufs au hasard, pourvu que le mâle soit hors de portée; et afin de les sauver tous en masse, elle n'y revient pas. Si quelque chasseur la voit, elle l'éloigné de ses œufs, comme pour ses petits, en se jetant encore devant lui, jusqu'à ce qu'elle l'ait mis hors de voie. 4 Une fois que la femelle couve après avoir pu se sauver, les mâles 614a poussent des cris et se battent entre eux. C'est à ce temps qu'on les appelle des veufs. Le mâle vaincu, en se battant, suit son vainqueur et ne se laisse cocher que par lui. Si un mâle est vaincu, il est coché par le second ou par tout autre, en cachette du vainqueur. Les choses ne se passent pas ainsi dans toute l'année, mais seulement à certaines époques. 5 Il en est de même des cailles; et parfois aussi, on peut faire ces observalions sur les coqs. Dans les temples où l'on nourrit des coqs sans leurs femelles, tous les coqs viennent successivement cocher le nouveau venu. De même, les perdrix domestiques cochent les per-drix sauvages, les pillent et les maltraitent de toutes façons. 6 Le chef des perdrix sauvages se précipite en criant au-devant de celle qui sert d'appeau, comme pour la combattre; si le premier champion est pris dans les filets, un autre s'avance pour lutter, en poussant les mômes cris. Voilà ce qu'ils font si c'est un mâle qui sert d'appeau ; mais si c'est une femelle qui chante et que le chef des mâles sauvages lui réponde en criant, aussitôt tous les mâles se réunissent pour le frapper, et ils l'éloignent de la femelle, parce qu'il va à la femelle au lieu de venir à eux; alors, celui-là se retire en silence, de peur qu'un autre qui entendrait son cri ne vienne combattre contre lui. 7 Quelquefois aussi, il arrive, au dire de gens qui en ont été les témoins, que le mâle qui s'approche de la femelle la force à se taire, de peur que, si les autres mâles l'entendaient, il ne fût forcé à se battre contre eux. Mais ce n'est pas seulement un chant qu'a la perdrix ; elle peut encore siffler et produire plusieurs autres espèces de sons. 8 Souvent, une femelle occupée à couver quitte ses œufs, quand elle voit le mâle s'approcher de la perdrix d'appeau, et elle va se présenter à lui pour se faire cocher par lui, et le détourner de la femelle qui sert à la chasse. Les perdrix et les cailles ont une telle ardeur pour l'accouplement qu'elles se jettent sur les perdrix et les cailles d'appeau, et se posent sur leur tête.

 

§ 1. Les oiseaux pesants. C'est la traduction littérale du texte ; on pourrait traduire encore : « Les oiseaux qui volent mal ». Voir Athénée, liv. IX, p. 392, où il analyse ce passage de l'Histoire des Animaux.

Les cailles, les perdrix. Ces espèces en effet pondent comme il est dit ici.

Sur un endroit uni. Ou plutôt peut-être : « Dans un guéret ».

Ils les chassent. Insctivement, les petits se sauvent d'eux-mêmes, sans que les parents aient besoin de les chasser; mais ceci semble contredire le paragraphe suivant.

§ 2. Comme le font les poules. Et, par conséquent, elles ne les chassent pas, comme le dit le pa-ragraphe précédent.

Pas toujours à la même place. Ceci si-gnifie qu'elles dispersent leurs oeufs en divers endroits.

Quand le chasseur tombe sur le nid. Cette ruse de la perdrix est bien connue, et on l'a citée bien des fois.

§ 3. Ainsi qu'on l'a dit. Ou peut-être : « Ainsi qu'on vient de le dire », par référence au paragraphe précédent.

En chantant. Guillaume de Morbéka semble avoir eu un autre texte; car il traduit : « Propter partum » ; ce qui est plus d'accordavec ce qui suit.

Pourvu que le mâle soit hors de portée. Il y a des manuscrite et des éditions qui donnent une affirmation : « Même quand le mâle est à portée ». Voir Athénée, liv. IX, p. 389.

Afin de les sauver. De la destruction qu'en fait le mâle.

Comme pour ses petits. Voir le paragraphe précédent.

§ 4. Des veufs. C'était probablement dans la langue grecque une expression aussi spéciale que dans la nôtre.

Et ne se laisse cocher que par lui. Ceci ne se comprend pas; mais le texte ne peut avoir que ce sens; et les manuscrits n'offrent pas de variantes.

Si un mâle est vaincu... Même remarque. L'auteur aurait dû expliquer davantage ce qu'il veut nous apprendre des rapports des mâles entre eux.

Mais seulement à certaines époques. Ce détail n'est pas complet.

§ 5. Il en est de même des cailles . Il ne paraît pas que ceci soit fort exact. Les mâles se battent violemment; mais on ne sait pas quel traitement subit le vaincu.

Dans les temples où l'on nourrit des coqs. C'étaient les oiseaux sacrés,dont les devins se servaient pour leurs prédictions.

Cocher le nouveau venu. Il est probable que le fait est certain, parce qu'on avait de nombreuses occasions de l'observer.

Les perdrix domestiques. Il semble donc que les Grecs, dès le temps d'Aristote, élevaient des perdrix, comme aujourd'hui on élève des faisans.

§ 6. Le chef des perdrix sauvages.... Tout ce passage a paru offrir quelque obscurité à plusieurs commentateurs; et en effet tout n'y est pas clair, surtout vers la fln du paragraphe.

Ils l'éloignent de la femelle au lieu de venir à eux. Ceci ne se comprend pas bien, puisqu'il semble que le mâle a été envoyé, tout exprès, auprès de l'appeau, par ses compagnons. Mais peut-être le mâle ainsi envoyé devait-il seulement aller s'assurer de ce qu'était l'appeau. On peut voir dans Pline, liv. X, ch. LI, p. 407, édit. et trad Littré, une reproduction de tout ce passage d'Aristote, que Trogue Pompée paraît avoir aussi connu et reproduit.

§ 7. Au dire des gens qui en ont été tes témoins. L'auteur n*a pas fait cette observation lui-même.

Si les autres mâles l'entendaient. Ceci encore est obscur, et l'on ne comprend pas bien ce dont il s'agit.

Mais ce n'est pas seulement.... plusieurs autres espèces de sons. Ceci est peut-être une addition étrangère. La remarque est vraie; mais elle ne tient, ni à ce qui précède, ni à ce qui suit.

§ 8. Souvent une femelle..... Il y a peu d'animaux chez qui le besoin de l'accouplement soit plus vif que chez les perdrix; tous les naturalistes sont d'accord sur ce point. On peut voir ce qu'en dit Pline, loc. cit.

Et se posent sur leur tête. Pline dit que c'est sur la tête de l'oiseleur que les perdrix vont se poser. Je ne sais si le fait est exact; mais du moins il attesterait l'aveugle ardeur qui entraine ces oiseaux. Le texte grec peut avoir aussi ce sens.

CHAPITRE X

De quelques autres oiseaux qui nichent à terre tout en volant bien; l'alouette, la bécasse, etc. ; du pic, qui frappe les chênes, pour en faire sortir les vers dont il fait sa nourriture; ses ongles très-forts; trois espèces de pics; il perce si bien les arbres qu'il finit par les faire tomber; adresse d'un pic apprivoisé pour briser et manger une amande.

1 Περὶ μὲν οὖν τὴν ὀχείαν καὶ θήραν τῶν περδίκων τοιαῦτα συμβαίνει, καὶ περὶ τὴν ἄλλην τοῦ ἤθους πανουργίαν. Νεοττεύουσι δ᾽ ἐπὶ τῆς γῆς, ὥσπερ εἴρηται, οἵ τε ὄρτυγες καὶ οἱ πέρδικες καὶ τῶν ἄλλων ἔνιοι τῶν πτητικῶν. Ἔτι δὲ τῶν τοιούτων ὁ μὲν κόρυδος καὶ ὁ σκολόπαξ καὶ ὄρτυξ ἐπὶ δένδρου οὐ καθίζουσιν, ἀλλ᾽ ἐπὶ τῆς γῆς. 2 Ὁ δὲ δρυοκολάπτης οὐ καθίζει ἐπὶ τῆς γῆς· κόπτει δὲ τὰς δρῦς τῶν σκωλήκων 615 καὶ σκνιπῶν ἕνεκεν, ἵν᾽ ἐξίωσιν. Ἀναλέγεται γὰρ ἐξελθόντας αὐτοὺς τῇ γλώττῃ· πλατεῖαν δ᾽ ἔχει καὶ μεγάλην. Καὶ πορεύεται ἐπὶ τοῖς δένδρεσι ταχέως πάντα τρόπον, καὶ ὕπτιος, καθάπερ οἱ ἀσκαλαβῶται. Ἔχει δὲ καὶ τοὺς ὄνυχας βελτίους τῶν κολοιῶν πεφυκότας πρὸς τὴν ἀσφάλειαν τῆς ἐπὶ τοῖς δένδρεσιν ἐφεδρείας· τούτους γὰρ ἐμπηγνὺς πορεύεται. 3 Ἔστι δὲ τῶν δρυοκολαπτῶν ἓν μὲν γένος ἔλαττον τοῦ κοττύφου, ἔχει δ᾽ ὑπέρυθρα μικρά, ἕτερον δὲ γένος μεῖζον ἢ κόττυφος. Τὸ δὲ τρίτον γένος αὐτῶν οὐ πολλῷ ἔλαττόν ἐστιν ἀλεκτορίδος θηλείας. 4 Νεοττεύει δ᾽ ἐπὶ τῶν δένδρων, ὥςπερ εἴρηται, ἐν ἄλλοις τε τῶν δένδρων καὶ ἐν ἐλαίαις. Βόσκεται δὲ τούς τε μύρμηκας καὶ τοὺς σκώληκας τοὺς ἐκ τῶν δένδρων. Θηρεύοντα δὲ τοὺς σκώληκας οὕτω σφόδρα φασὶ κοιλαίνειν, ὥστε καταβάλλειν τὰ δένδρα. Καὶ τιθασσευόμενος δέ τις ἤδη ἀμύγδαλον εἰς ῥωγμὴν ξύλου ἐνθείς, ὅπως ἐναρμοσθὲν ὑπομείνειεν αὐτοῦ τὴν πληγήν, ἐν τῇ τρίτῃ πληγῇ διέκοψε καὶ κατήσθιε τὸ μαλακόν.

1 Telles sont donc les observations qu'on a pu faire sur l'accouplement et la chasse des perdrix, et sur le reste de leur détestable caractère. Ainsi qu'on l'a dit, elles font leurs petits à terre, comme nichent aussi les cailles et quelques autres oiseaux, parmi lesquels on peut encore compter l'alouette, la bécasse, avec la caille, qui ne nichent pas sur les arbres, mais sur le sol. 2 Au contraire, le pic, frappeur de chênes, ne niche point à terre. Il frappe les chênes pour en faire sortir les larves 615 et les vers, et les saisir avec sa langue, qui est large et longue. Il grimpe très-vite sur les arbres, et en tous sens, même la tête en bas, comme le font les stellions. Il a des ongles plus forts que ceux des geais, et la nature les lui a donnés pour qu'il pût se cramponner solidement aux arbres; et c'est en y enfonçant ses ongles qu'il peut y marcher si sûrement. 3 Il y a une espèce de pic plus petit que le merle, et qui a quelques petites taches rougeâ-très. Une autre espèce est un peu plus grosse que le merle ; et une troisième espèce n'est qu'un peu plus petite que la femelle du coq. 4 Le pic niche sur les arbres, comme on vient de le dire ; et bien que ce soit sur tous les arbres, c'est particulièrement sur les oliviers. Il mange les fourmis et les larves qu'il tire des arbres. On assure qu'en cherchant ces larves, il creuse si bien les arbres qu'il finit par les faire tomber. Un pic apprivoisé plaçait une amande dans la fente d'un morceau de bois et l'y ajustait de manière qu'elle pût recevoir son coup ; puis au troisième coup de bec, il la brisait, et il mangeait la partie tendre de l'intérieur.

§ 1. Leur détestable caractère. Voir plus haut, ch. ix, § 3. L'expression grecque n'est pas moins forte que celle de ma traduction.

Ainsi qu'on l'a dit. Même chapitre, § 1.

Avec la caille. Cette répétition est inutile; et c'est peut-être une addition étrangère.

§ 2. Frappeur de chênes. C'est la traduction littérale du mot grec, qui est composé de deux mots réunis. D'ailleurs, tous les détails donnés sur le pic sont très-exacte. Voir la description des Pics par Cuvier, Règne animal, tome I, p. 448. Il distingué cinq ou six espèces de pics, de différentes grosseurs. Voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 986.

Avec sa langue, qui est large et longue. La langue des picidee est organisée d'une façon toute spéciale : « Plate, longue et cornée, elle porte à l'extrémité de courts crochets dirigés en arrière, et elle peut se projeter fort loin par suite d'un mécanisme particulier de l'appareil hyoïdien » ; Cuvier, loc. cit.

Il a des ongles.... Tous ces détails sont exacte.

§ 3. Il y a une espèce de pic. Les descriptions qui suivent ne suffisent pas pour faire reconnaître nettement les diverses espèces de pics. Il est possible, d'ailleurs, que ces espèces ne soient pas les mêmes dans nos climats qu'en Grèce.

Que la femelle du coq. C'est la poule; mais j'ai tenu à conserver autant que possible la tournure du texte.

§ 4. Comme on vient de le dire. Dans le paragraphe précédent,

Qu'il finit par les faire tomber. Cela est d'autant plus possible que c'est à des arbres à moitié pourris déjà que le pic s'attaque.

Un pic apprivoisé. Les pics passent pour des oiseaux tout à fait insociables ; mais il n'est pas impossible qu'à force de soins on en ait apprivoisé quelques-uns. D'ailleurs, le fait cité par Aristote a bien pu être réel. Il y a des pics sauvages qui, dit-on, en font autant.

CHAPITRE XI

Des grues et de leur intelligence dans leurs migrations, dans la marche de leurs volées, dans leur vigilance à terre ; intelligence des pélicans pour faire ouvrir les coquillages qu'ils mangent.

1 Φρόνιμα δὲ πολλὰ καὶ περὶ τὰς γεράνους δοκεῖ συμβαίνειν· ἐκτοπίζουσί τε γὰρ μακράν, καὶ εἰς ὕψος πέτονται πρὸς τὸ καθορᾶν τὰ πόρρω, καὶ ἐὰν ἴδωσι νέφη καὶ χειμέρια, καταπτᾶσαι ἡσυχάζουσιν. Ἔτι δὲ τὸ ἔχειν ἡγεμόνα τε καὶ τοὺς ἐπισυρίττοντας ἐν τοῖς ἐσχάτοις, ὥστε κατακούεσθαι τὴν φωνήν. Ὅταν δὲ καθίζωνται, αἱ μὲν ἄλλαι ὑπὸ τῇ πτέρυγι τὴν κεφαλὴν ἔχουσαι καθεύδουσιν ἐπὶ ἑνὸς ποδὸς ἐναλλάξ, ὁ δ᾽ ἡγεμὼν γυμνὴν ἔχων τὴν κεφαλὴν προορᾷ, καὶ ὅταν αἴσθηταί τι, σημαίνει βοῶν. 2 Οἱ δὲ πελεκᾶνες οἱ ἐν τοῖς ποταμοῖς γινόμενοι καταπίνουσι τὰς μεγάλας κόγχας καὶ λείας· ὅταν δ᾽ ἐν τῷ πρὸ τῆς κοιλίας τόπῳ πέψωσιν, ἐξεμοῦσιν, ἵνα χασκουσῶν τὰ κρέα ἐξαιροῦντες ἐσθίωσιν.

1 Les grues montrent aussi de l'intelligence dans une foule de choses. Leurs migrations sont très-lointaines; et elles élèvent prodigieusement leur vol pour voir au loin. Quand il y a des nuages et qu'elles craignent un mauvais temps, elles volent à terre pour s'y arrêter. Elles ont aussi la prudence de se donner un chef ; et elles placent à la queue de la volée quelques grues qui sifflent, pour qu'on les entende en tête. Quand elles s'arrêtent, toutes se mettent à dormir, la tête cachée sous l'aile, se tenant sur une seule patte alternativement ; maïs le chef, qui a la tête à l'air, observe et voit les choses ; et s'il s'aperçoit de quelque danger, il donne le signal par un cri. 2 Les pélicans, qui vivent sur le bord des rivières, avalent des coquillages, gros et lisses ; et quand ils les ont échauffés dans la poche qui est en avant de leur estomac, , ils les rejettent, pour que, ces coquillages s'ouvrant alors, ils puissent manger la chair qui s'y trouve..

§ 1. Les grues montrent aussi de l'intelligence. Tous les détails donnés ici sur les grues ont été confirmés par une foule d'observateurs modernes.

A la queue de la volée... en tête. Le texte n'est pas aussi précis.

La tête cachée sous l'aile... sur une seule patte. Tout cela est exact.

A l'air. Et non sous son aile, comme le reste de la troupe. Cicéron dans le Traité de la nature des Dieux, liv. II, ch. xlix, cite sur le vol des grues un détail fort curieux, qu'il emprunte à Aristote en le nommant; ce détail devrait se retrouver ici, et il y manque. Peut-être Cicéron avait-il un autre texte sous les yeux.

§ 2. Les pélicans.... sur le bord des rivières. Ceci n'est pas absolument exact; et les pélicans se tiennent plutôt sur le bord des marais, où ils nichent, et à l'embouchure des fleuves, que sur le bord de la mer.

CHAPITRE XII

Des demeures des oiseaux sauvages ; causes de leur construction ; intelligence de certains oiseaux; stupidité des autres ; l'épervier ; la chasse que font les oiseaux de proie n'est pas la même dans toutes les saisons; le vautour; opinion d'Hérodore, père de Bryson, le sophiste; retraites des vautours; ils ne font qu'un ou deux œufs au plus; le roitelet.


Τῶν δ᾽ ἀγρίων ὀρνέων αἵ τ᾽ οἰκήσεις μεμηχάνηνται πρὸς τοὺς βίους καὶ τὰς σωτηρίας τῶν τέκνων. Εἰσὶ δ᾽ οἱ μὲν εὔτεκνοι αὐτῶν καὶ ἐπιμελεῖς τῶν τέκνων, οἱ δὲ τοὐναντίον, καὶ οἱ μὲν εὐμήχανοι πρὸς τὸν βίον, οἱ δ᾽ ἀμηχανώτεροι. 2 Τὰς δ᾽ οἰκήσεις οἱ μὲν περὶ τὰς χαράδρας καὶ χηραμοὺς 615a ποιοῦνται καὶ πέτρας, οἷον ὁ καλούμενος χαραδριός· ἔστι δ᾽ ὁ χαραδριὸς καὶ τὴν χρόαν καὶ τὴν φωνὴν φαῦλος, φαίνεται δὲ νύκτωρ, ἡμέρας δ᾽ ἀποδιδράσκει. Ἐν ἀποτόμοις δὲ καὶ ὁ ἱέραξ νεοττεύει· ὠμοφάγος δ᾽ ὤν, ὧν ἂν κρατήσῃ ὀρνέων,τὴν καρδίαν οὐ κατεσθίει· καὶ τοῦτό τινες ἑωράκασι καὶ ἐπ᾽ ὄρτυγος καὶ ἐπὶ κίχλης καὶ ἕτεροι ἐφ᾽ ἑτέρων. 3 Ἔτι δὲ καὶ περὶ τὸ θηρεύειν μεταβάλλουσιν· οὐ γὰρ ἁρπάζουσιν ὁμοίως τοῦ θέρους. Γυπὸς δὲ λέγεται ὑπό τινων ὡς οὐδεὶς ἑώρακεν οὔτε νεοττὸν οὔτε νεοττιάν· ἀλλὰ διὰ τοῦτο ἔφη Ἡρόδωρος ὁ Βρύσωνος τοῦ σοφιστοῦ πατὴρ ἀπό τινος αὐτὸν ἑτέρας εἶναι μετεώρου γῆς, τεκμήριον τοῦτο λέγων καὶ τὸ φαίνεσθαι ταχὺ πολλούς, ὅθεν δέ, μηδενὶ εἶναι δῆλον. Τούτου δ᾽ αἴτιον ὅτι τίκτει ἐν πέτραις ἀπροσβάτοις· ἔστι δ᾽ οὐδὲ πολλαχοῦ ἐπιχώριος ὁ ὄρνις. Τίκτει δ᾽ ἓν ᾠὸν ἢ δύο τὰ πλεῖστα.

4 Ἔνιοι δὲ τῶν ὀρνίθων ἐν τοῖς ὄρεσι καὶ τῇ ὕλῃ κατοικοῦσιν, οἷον ἔποψ καὶ βρίνθος· οὗτος δ᾽ ὁ ὄρνις εὐβίοτος καὶ ᾠδικός. Ὁ δὲ τροχίλος καὶ λόχμας καὶ τρώγλας οἰκεῖ· δυςάλωτος δὲ καὶ δραπέτης καὶ τὸ ἦθος ἀσθενής, εὐβίοτος δὲ καὶ τεχνικός. Καλεῖται δὲ πρέσβυς καὶ βασιλεύς· διὸ καὶ τὸν ἀετὸν αὐτῷ φασὶ πολεμεῖν.

1 Les demeures des oiseaux sauvages sont calculées pour qu'ils puissent à la fois y vivre, et y élever leurs petits en sûreté. Les uns aiment beaucoup leur progéniture et la soignent passionnément; les autres sont tout le contraire. Ceux-là sont pleins d'adresse pour se procurer tout ce qu'il faut à leur existence ; ceux-là ne savent rien faire. 2 Il en est qui font leurs demeures dans des ravins, dans des trous, 615a dans des rochers, comme l'oiseau qu'on appelle l'oiseau des ravins (charadrios). Il est fort laid de couleur et de chant ; il ne se montre que la nuit ; et il se cache de jour. L'épervier niche aussi clans les lieux les plus escarpés. Tout carnassier qu'il, est, il ne mange pas le cœur des oiseaux dont il fait sa proie. Quelques personnes l'ont observé sur la caille et sur la grive ; d'autres ont fait la même observation sur d'autres oiseaux. 3 II y a aussi de grands changements dans la manière dont chassent les oiseaux de proie ; et ils ne chassent pas leur proie en été absolument comme en hiver. On prétend quelquefois que jamais per-sonne n'a vu, ni les petits, ni le nid d'un vautour ; et c'est ce qui fait qu'Hérodore, le père de Bryson, le sophiste, soutenait que les vautours doivent venir de quelque région étrangère et fort élevée, puisqu'on les voit, disait-il, arriver tout à coup en foule, sans que personne sache d'où ils partent. C'est qu'en effet le vautour pond dans des lieux inaccessibles ; et qu'il n'est pas indigène dans beaucoup de pays. Il ne fait qu'un œuf, ou deux tout au plus.

4 Quelques oiseaux habitent les montagnes et les forêts, comme la huppe et le Brenthos, Ce dernier oiseau se nourrit aisément partout, et il chante. Le roitelet se cache dans les fourrés et dans les grottes; il est difficile à prendre et prompt à fuir, parce qu'il est très-craintif ; d'ailleurs, il se nourrit sans peine, et il est assez industrieux. On l'appelle le Sénateur et le Roi; aussi, prétend-on que l'aigle lui fait la guerre.

 

§ 1. Des oiseaux sauvages. Il semblerait d'après cette expression qu'il n'aurait été question jusqu'ici que des oiseaux domestiques, auxquels on opposerait les oiseaux sauvages; il n'en est rien, puisque, dans le chapitre précédent, l'auteur a traité des grues et des pélicans. D'ailleurs, les distinctions faites ici sont très-justes; et l'industrie de ces oiseaux varie beaucoup selon les espèces.

§ 2. Charadrios. Le mot grec, reproduit dans ma traduction, a été conservé par la science moderne pour désigner le pluvier, oiseau voyageur, qui niche dans des trous et se nourrit d'insectes. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 971.

Il se cache de jour. C'est en effet pendant la nuit que sort le charadrios, ou pluvier, pour atteindre sa proie.

Il ne mange pas le coeur... Je ne crois pas que ce fait ait été constaté par des recherches récentes ; il semble bien que c'est là un conte populaire, malgré les observations diverses que cite l'auteur.

§ 3. Comme en hiver. Le texte est moins précis; mais le sens ne peut être douteux; j'ai ajouté ces mots, qui sont implicitement compris dans l'expression qu'emploie l'auteur; c'est l'hiver qui peut être opposé à l'été.

On prétend... L'auteur ne parait pas croire lui-même beaucoup à cette assertion. Il est vrai que le vautour niche dans les lieux les plus inaccessibles.

Hérodore, le père de Bryson. Voir plus haut, liv. VI, ch. ν, § 1. L'auteur dit déjà dans ce passage à peu près ce qu'il répète dans celui-ci. La seule différence, c'est qu'au liv. VI, il affirme qu'on a vu parfois des nids de vautour.

Il ne fait qu'un oeuf, ou deux tout au plus. Dans le ch. v, du liv. VI, l'auteur dit expressément Deux œufs.

§ 4. Le Brenthos. Voir plus haut ch. ii, § 7. Le Brenthos doit être une espèce de mouette, qui habite les rochers des bords de la mer ou des îles.

Le roitelet se cache... Ce détail parait exact.

Le Sénateur. Voir plus haut, ch. ii, § 6.

Que l'aigle lui fait la guerre. Sans doute, parce que l'aigle, dit-on, serait jaloux du titre que porte ce roitelet.

CHAPITRE XIII

Des oiseaux vivant aux bords des eaux; le cinele; sa conformation vicieuse; des oiseaux palmipèdes; quelques oiseaux fissipèdes vivent aussi sur le bord de l'eau; l'anthos; le catarrhacte; le cygne; son caractère plein de douceur; sa lutte contre l'aigle; son chant; témoignages des navigateurs; la cymindis; citation d'Homère; la hybris; ses combats contre l'aigle; combats furieux des grues entre elles.

1 Εἰσὶ δέ τινες οἳ περὶ τὴν θάλατταν βιοῦσιν, οἷον κίγκλος. Ἔστι δὲ τὸ ἦθος ὁ κίγκλος πανοῦργος καὶ δυσθήρατος, ὅταν δὲ ληφθῇ, τιθασσότατος. Τυγχάνει δ᾽ ὢν καὶ ἀνάπηρος· ἀκρατὴς γὰρ τῶν ὄπισθέν ἐστιν. 2 Ζῶσι δὲ περὶ θάλατταν καὶ ποταμοὺς καὶ λίμνας οἱ μὲν στεγανόποδες ἅπαντες· ἡ γὰρ φύσις αὐτὴ ζητεῖ τὸ πρόσφορον· πολλοὶ δὲ καὶ τῶν σχιζοπόδων περὶ τὰ ὕδατα καὶ τὰ ἕλη βιοτεύουσιν, οἷον ἄνθος παρὰ τοὺς ποταμούς· ἔχει δὲ τὴν χρόαν καλὴν καὶ ἔστιν εὐβίοτον. 3 Ὁ δὲ καταρράκτης ζῇ μὲν περὶ θάλατταν, ὅταν δὲ καθῇ αὑτὸν εἰς τὸ βαθύ, μένει χρόνον οὐκ ἐλάττονα ἢ ὅσον πλέθρον διέλθοι τις· ἔστι δ᾽ ἔλαττον ἱέρακος τὸ ὄρνεον.

4 Καὶ οἱ κύκνοι δ᾽ εἰσὶ μὲν τῶν στεγανοπόδων, καὶ βιοτεύουσι περὶ λίμνας καὶ ἕλη, εὐβίοτοι δὲ καὶ εὐήθεις καὶ εὔτεκνοι καὶ εὔγηροι, καὶ τὸν ἀετόν, ἐὰν  616 ἄρξηται, ἀμυνόμενοι νικῶσιν, αὐτοὶ δ᾽ οὐκ ἄρχουσι μάχης. Ὠιδικοὶ δέ, καὶ περὶ τὰς τελευτὰς μάλιστα ᾄδουσιν· ἀναπέτονται γὰρ καὶ εἰς τὸ πέλαγος, καί τινες ἤδη πλέοντες παρὰ τὴν Λιβύην περιέτυχον ἐν τῇ θαλάττῃ πολλοῖς ᾄδουσι φωνῇ γοώδει, καὶ τούτων ἑώρων ἀποθνήσκοντας ἐνίους. 5 Ἡ δὲ κύμινδις ὀλιγάκις μὲν φαίνεται (οἰκεῖ γὰρ ὄρη), ἔστι δὲ μέλας καὶ μέγεθος ὅσον ἱέραξ ὁ φασσοφόνος καλούμενος, καὶ τὴν ἰδέαν μακρὸς καὶ λεπτός. Κύμινδιν δὲ καλοῦσιν Ἴωνες αὐτήν· ἧς καὶ Ὅμηρος μέμνηται ἐν τῇ Ἰλιάδι εἰπὼν

χαλκίδα κικλήσκουσι θεοί, ἄνδρες δὲ κύμινδιν.

6 Ἡ δ᾽ ὕβρις, φασὶ δέ τινες εἶναι τὸν αὐτὸν τοῦτον ὄρνιθα τῷ πώϋγγι, οὗτος ἡμέρας μὲν οὐ φαίνεται διὰ τὸ μὴ βλέπειν ὀξύ, τὰς δὲ νύκτας θηρεύει ὥσπερ οἱ ὦτοι· καὶ μάχονται δὲ πρὸς τὸν ἀετὸν οὕτω σφόδρα ὥστ᾽ ἄμφω λαμβάνεσθαι πολλάκις ζῶντας ὑπὸ τῶν νομέων. Τίκτει μὲν οὖν δύο ᾠά, νεοττεύει δὲ καὶ οὗτος ἐν πέτραις καὶ σπηλαίοις. Μάχιμοι δὲ καὶ αἱ γέρανοί εἰσι πρὸς ἀλλήλας οὕτω σφόδρα ὥστε καὶ λαμβάνεσθαι μαχομένας· ὑπομένουσι γάρ. Τίκτει δὲ γέρανος δύο ᾠά.

1 Certains oiseaux vivent sur le bord de la mer, par exemple, le Hoche-queue (cincle). Il est rusé et très-difficile à attraper; mais une fois pris, on l'apprivoise fort aisément. On peut le trouver mal fait, parce qu'il n'est pas maître du mouvement des parties postérieures de son corps. 2 Tous les oiseaux palmipèdes vivent aux bords de la mer, des rivières et des lacs, parce que la nature elle-même cherche ce qui est convenable à chacun des êtres. Beaucoup d'oiseaux fissipèdes vivent aussi près des eaux et des étangs. Ainsi, l'anthos vit auprès des rivières ; il est d'une couleur superbe, et il trouve partout sa nourriture. 3 Le catarrhacte habite le bord de la mer; et quand il plonge, il reste sous l'eau à peu près le temps qu'il faudrait à l'homme pour parcourir la longueur d'un plèthre. C'est un oiseau un peu plus petit que l'épervier.

4 Les cygnes sont des palmipèdes, vivant sur le bord des fleuves et des marécages, où ils trouvent facilement à vivre ; ils sont de mœurs douces, pleins de tendresse pour leurs petits, et ils deviennent très-vieux. Quand 616 l'aigle est le premier à attaquer, le cygne en est vainqueur et le repousse ; mais il ne commence jamais la guerre. Les cygnes chantent; et ils chantent surtout quand leur mort approche. Us volent jusqu'en haute mer; et des na-vigateurs, qui allaient en Libye, ont rencontré en mer des troupes de cygnes qui chantaient d'une voix lamentable ; ils en ont vu quelques-uns mourir sous leurs yeux. 5 La Cymihdis se montre très-rarement, parce que cet oiseau habite les montagnes ; il est de couleur noire, et de la grosseur d'un épervier, du genre qu'on appelle Tue-pigeon ; il est de forme allongée, et il est maigre. C'est en lonie, qu'on le nomme Cymindis; et Homère en fait mention dans l'Iliade :

Les dieux l'appellent Chalcis,
Et les hommes l'appellent Cymindis.

6 La Hybris, que l'on confond quelquefois avec le Ptynx, ne se montre pas de jour, parce qu'elle a une mauvaise vue; et elle chasse la nuit, comme chassent également les aigles. Elle lutte aussi contre l'aigle avec tant de fureur que souvent les bergers les prennent vivants tous les deux à la fois. Elle ne pond que deux œufs, et elle niche dans les rochers et dans les cavernes. 7 Les grues aussi se battent si furieusement entre elles que les deux qui se battent se laissent prendre, toutes vivantes, par les pâtres qui surviennent. La grue ne pond également que deux œufs.

 

§ 1. Le Hoche-queue. Selon tonte apparence, le Cincle est le Hoche-queue, comme semble le prouver la fin du paragraphe. La zoologie moderne a conservé le nom grec de Cinclus pour un.oiseau de l'espèce des grives, Turdides ; voir la Zoologie descriptive de .M. Claus, p. 997. Voir aussi Cuvier, Règne animal, tome I, p. 375. Le Cincle ressemble au merle.

Maître des parties postérieures de son corps. L'expression est singulière; mais elle est exacte.

§ 2. Palmipèdes. C'est la traduction littérale du mot grec; et c'est aussi le mot qu'a adopté la science moderne. Aristote atait très-bien vu l'organisation toute spéciale qui distingue ces oiseaux de tous les autres.

La nature elle-même. C'est une pensée qu'Arietote a répétée dans tous ses ouvrages; et personne plus que lui n'admire l'intelligence répandue dans la nature entière.

Fissipèdes. Même remarque que sur le nom de Palmipèdes.

L'anthos. Voir plus haut, ch. 11, § 11. C'est sans doute sa belle couleur qui lui a fait donner son nom, Anthoe signifiant Fleur. Il parait aussi que le plumage de cet oiseau est encore plus brillant sous le soleil de la Grèce que dans nos climats.

§ 3. Le catarrhacte. J'ai con-servé le mot grec, parce que l'identification n'est pas sûre. On croit qu'il s'agit d'une espèce de foulque, ou poule d'eau ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 977, Fulica atra; voir aussi le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 94, § 42. Cet oiseau habite les étangs et les grands lacs, plutôt que la mer.

 Un plèthre. J'ai dû reproduire le mot grec Plèthre , Ρ&Γ06 qu'on n'est pas bien fixé sur cette longueur. On croit que c'est 30 mètres environ; c'est déjà une assez grande distance pour un homme nageant sous l'eau.
§ 4. Les cygnes. La description est assez exacte, sauf les erreurs populaires, que l'auteur aurait pu laisser de côté. — Quand l'aigle est le'premier... Voilà encore une de ces fables que les naturalistes ne devraient pas accueillir.

Quand leur mort approche. Il n'y a guère de récit plue répandu que celui-là dans les auteurs de l'Antiquité; on ne saurait dire sur quel fondement sérieux il s'appuie, si ce n'est qu'il y a une espèce de cygne qui a un chant un peu mieux articulé que les autres espèces, Cygnus musicus ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 967.

Des navigateurs. C'était sans doute un témoignage assez important; mais les cygnes morts sous les yeux des navigateurs ne chantaient pas leurs funérailles, comme l'ont dit les poètes. Cette fable sur le chant des cygnes est déj& dans le Phédon de Platon, page 248, trad. V. Cousin.

§ 5. La Cymindis. On ne sait quel est cet oiseau, malgré les indications données ici. On ne le connaît pas davantage sous son nom vulgaire de Chalcis. Le seul point qui soit certain, c'est qu'on le trouve en lonie ; et c'est là sans doute qu'Homère l'avait vu.

Dans l'Iliade. Chant XIV, v. 291, édit. Firmin-Didot.

§ 6. La Hybris... le Ptynx. On ignore ce que sont ces deux oiseaux.

Comme chassent également les aigles. Le fait ne parait pas exact; et il est pro-bable qu'il y a ici quelque erreur de copiste. On a proposé une variante ingénieuse, qui, en ne changeant qu'une ou deux lettres, permettrait de lire les Ducs, au lieu des Aigles. Cette leçon serait fort acceptable.

Elle lutte aussi contre l'aigle. On en peut conclure que la hybris doit être un oiseau assez fort ; mais cette indication nouvelle reste toujours très-vague.

§ 7. Les grues aussi. Le fait paraît exact. Gaza semble avoir eu un texte un peu différent du nôtre, puisqu'il dit expressément que les deux oiseaux tombent à terre.

Deux œufs. C'est en effet le nombre d'œufs que la grue pond habituellement.
 

CHAPITRE XIV

De la pie; ses cris très-variables; nombre de ses œufs; son nid de crin et de laine ; sa prévoyance ; les grues et les méropes nourris, dit-on, par leurs petits dans leur vieillesse; description du mérope; nombre de ses œufs; singularité de son nid; le verdier; on nid fait aussi de crin et de laine; nid charmant du eerin ; nid du Cinnamome ; manière des gens du pays de se procurer de la cannelle.

1 Ἡ δὲ κίττα φωνὰς μὲν μεταβάλλει πλείστας (καθ᾽ ἑκάστην γὰρ ὡς εἰπεῖν ἡμέραν ἄλλην ἀφίησι), τίκτει δὲ περὶ ἐννέα ᾠά, ποιεῖται δὲ τὴν νεοττιὰν ἐπὶ τῶν δένδρων ἐκ τριχῶν καὶ ἐρίων· ὅταν δ᾽ ὑπολίπωσιν αἱ βάλανοι, ἀποκρύπτουσα ταμιεύεται. 2 Περὶ μὲν οὖν τῶν πελαργῶν, ὅτι ἀντεκτρέφονται, θρυλεῖται παρὰ πολλοῖς· φασὶ δέ τινες καὶ τοὺς μέροπας ταὐτὸ τοῦτο ποιεῖν, καὶ ἀντεκτρέφεσθαι ὑπὸ τῶν ἐκγόνων οὐ μόνον γηράσκοντας ἀλλὰ καὶ εὐθύς, ὅταν οἷοί τ᾽ ὦσιν· τὸν δὲ πατέρα καὶ τὴν μητέρα μένειν ἔνδον. Ἡ δ᾽ ἰδέα τοῦ ὄρνιθος τῶν πτερῶν ἐστὶ τὰ μὲν ὑποκάτω ὠχρόν, τὰ δὲ ἐπάνω ὥσπερ τῆς ἁλκυόνος κυάνεον, τὰ δ᾽ ἐπ᾽ ἄκρων τῶν πτερυγίων ἐρυθρά. Τίκτει δὲ περὶ ἓξ ἢ ἑπτὰ ὑπὸ τὴν ὀπώραν, ἐν τοῖς κρημνοῖς τοῖς μαλακοῖς· εἰσδύεται δ᾽ εἴσω
καὶ τέτταρας πήχεις. 3 Ἡ δὲ καλουμένη χλωρὶς διὰ τὸ τὰ κάτω ἔχειν ὠχρά, ἔστι μὲν ἡλίκον κόρυδος, τίκτει δ᾽ ᾠὰ τέτταρα 616a ἢ πέντε, τὴν δὲ νεοττιὰν ποιεῖται μὲν ἐκ τοῦ συμφύτου ἕλκουσα πρόρριζον, στρώματα δ᾽ ὑποβάλλει τρίχας καὶ ἔρια. Ταὐτὸ δὲ τοῦτο ποιεῖ καὶ ὁ κόττυφος καὶ ἡ κίττα, καὶ τὰ ἐντὸς τῆς νεοττιᾶς ἐκ τούτων ποιοῦνται. Τεχνικῶς δὲ καὶ ἡ τῆς ἀκανθυλλίδος ἔχει νεοττιά· πέπλεκται γὰρ ὥσπερ σφαῖρα λινῆ, ἔχουσα τὴν εἴσδυσιν μικράν·

4 Φασὶ δὲ καὶ τὸ κιννάμωμον ὄρνεον εἶναι οἱ ἐκ τῶν τόπων ἐκείνων, καὶ τὸ καλούμενον κιννάμωμον φέρειν ποθὲν τοῦτο τὸ ὄρνεον, καὶ τὴν νεοττιὰν ἐξ αὐτοῦ ποιεῖσθαι. Νεοττεύει δ᾽ ἐφ᾽ ὑψηλῶν δένδρων καὶ ἐν τοῖς θαλλοῖς τῶν δένδρων· ἀλλὰ τοὺς ἐγχωρίους μόλιβδον πρὸς τοῖς ὀϊστοῖς προσαρτῶντας τοξεύοντας καταβάλλειν, καὶ οὕτω συνάγειν ἐκ τοῦ φορυτοῦ τὸ κιννάμωμον.

1 La kitta change beaucoup ses cris, et l'on peut dire qu'elle en a tous les jours un nouveau. Elle pond en général neuf œufs ; elle bâtît son nid sur les arbres, avec du crin et de la laine. Pour la saison où les glands ne donnent plus, elle en fait /provision, en les cachant. 2 On répète communément que les grues sont nourries à leur tour par leurs petits. On raconte aussi que les méropes sont nourris par leurs petits, non pas seulement quand ils sont vieux, mais dès le moment que les jeunes sont capables de le faire. Le père et la mère restent dans le nid pour ne plus le quitter. La couleur des ailes de l'oiseau est jaune en dessous, et le dessus est bleuâtre comme chez les halcyons; l'extrémité de l'aile est rouge. Le mérope pond six ou sept œufs, à l'automne; et il les dépose dans les lieux escarpés, où la terre est molle. Il y descend jusqu'à quatre coudées de profondeur. 3 Le verdier, ainsi appelé parce que le dessous de son corps est verdâtre, est de la grosseur de l'alouette; il fait quatre 616a ou cinq œufs. Il compose son nid avec de la consoude, qu'il arrache jusqu'à la racine,.et il le.tapisse de crin et de laine. C'est ce que font aussi le merle et la pie, qui emploient les mêmes matériaux pour leur nid, à l'intérieur. Le nid de la mélange est bâti non moins artistement. Entrelacé comme il l'est, on le prendrait pour une pelote de lin, et l'oiseau n'y laisse qu'une petite ouverture.

4 Les gens du pays affirment que l'oiseau nommé le Cinnamome apporte aussi, on ne sait d'où, la matière appelée de ce nom, et qu'il en compose son nid. Il le place sur des arbres et dans les brancheâ les plus hautes. Les indigènes font tomber ce nid à coup de flèches garnies de plomb, et ils recueillent le Cinnamome de celui que l'oiseau a apporté.

§ 1. La kitta. J'ai conservé le mot grec, parce que l'identification est trop incertaine ; Kitta ou Kissa est le plus souvent le nom de la pie; on croit cependant qu'ici il s'agit plutôt de l'espèce de corbeau appelée Corvus glandarius.

Elle en fait provision. Beaucoup d'oiseaux ont la même prévoyance.

§ 2. On répète communément. L'auteur n'a pas l'air d'ajouter beaucoup de foi à ce récit populaire.

Les méropes. J'ai conservé le mot grec, comme le fait aussi la science moderne; les Méropides, ou Guêpiers, forment une famille ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus p. 990.

Quand ils sont vieux. Je ne sais si le fait est bien exact; mais il n'est pas impossible.

La couleur des ailes. Le plumage des méropes est en effet bariolé; et ces oiseaux volent à la manière des hirondelles, saisissant leur proie dans l'air. Ils nichent en effet dans les creux du sol ; et la profondeur que le texte indique ne parait pas exagérée, puisque parfois le trou a jusqu'à deux mètres.

§ 3. Le verdier. La zoologie moderne a conservé à cet oiseau son nom grec en l'appelant Loxia Chloris; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 413, édit. de 1829.

Le dessous de son corps. Ce serait plutôt le dessus quil faudrait dire.

De la consoude. En grec Synîphytimi ; c'est l'identification donnée par Littré au texte de Pline, liv. XXVI; ch. XLIX, p. 209.

Le merle et la pie....la mésange. Nous devons faire remarquer le sentiment d'admiration que l'auteur semble éprouver devant cette industrie de quelques animaux. D'ailleurs, les détails qu il donne sur la construction des nids sont très-exacts.

§ 4. Cinnamome. On peut voir dans Hérodote, liv. III, ch. ni, p. 168, édit. Firmin-Didot, la fable qui avait cours, dès son temps, sur la moisson du Cinna-mome; cette fable a eu une grande vogue dans l'Antiquité ; et ce qu'en dit ici Aristote prouve qu'on y croyait toujours. On ne sait pas au juste ce que les Anciens prétendaient désigner par le Cinnamome, ou Cinname. Était-ce la myrrhe, ou la cannelle?

Font tomber ce nid à coups de flèches. La version d'Hérodote est un peu différente.

CHAPITRE XV

De l'halcyon; sa grosseur; ses couleurs; son bec; description de son nid, de forme sphérique allongée; construction très-solide et très-industrieuse de ce nid; sa résistance; son étroite ouverture; il est fait avec des arêtes de poisson; nombre des œufs de l'halcyon; sa nourriture; il s'accouple durant toute sa vie.

1 Ἡ δ᾽ ἁλκυών ἐστι μὲν οὐ πολλῷ μείζων στρουθοῦ, τὸ δὲ χρῶμα καὶ κυανοῦν ἔχει καὶ χλωρὸν καὶ ὑποπόρφυρον· μεμιγμένως δὲ τοιοῦτον τὸ σῶμα πᾶν καὶ αἱ πτέρυγες καὶ τὰ περὶ τὸν τράχηλον, οὐ χωρὶς ἕκαστον τῶν χρωμάτων· 2 τὸ δὲ ῥύγχος ὑπόχλωρον μέν, μακρὸν δὲ καὶ λεπτόν. Τὸ μὲν οὖν εἶδος ἔχει τοιοῦτον, ἡ δὲ νεοττιὰ παρομοία ταῖς σφαίραις ταῖς θαλαττίαις ἐστὶ καὶ ταῖς καλουμέναις ἁλοσάχναις, πλὴν τοῦ χρώματος· τὴν δὲ χρόαν ὑπόπυρρον ἔχουσιν, τὸ δὲ σχῆμα παραπλήσιον ταῖς σικύαις ταῖς ἐχούσαις τοὺς τραχήλους μακρούς. Τὸ δὲ μέγεθος αὐτῶν ἐστι τῆς μεγίστης σπογγιᾶς μεῖζον· 3 εἰσὶ γὰρ καὶ μείζους καὶ ἐλάττους· κατάστεγοι δέ, καὶ τὸ στερεὸν ἔχουσι συχνὸν καὶ τὸ κοῖλον. Καὶ κόπτοντι μὲν σιδηρίῳ ὀξεῖ οὐ ταχὺ διακόπτεται, ἅμα δὲ κόπτοντι καὶ ταῖς χερσὶ θραύοντι ταχὺ διαθραύεται, ὥσπερ ἡ ἁλοσάχνη. Τὸ δὲ στόμα στενὸν ὅσον (εἰς) εἴσδυσιν μικράν, ὥστ᾽ οὐδ᾽ ἂν ἀνατραπῇ, ἡ θάλαττα οὐκ εἰσέρχεται. Τὰ δὲ κοῖλα παραπλήσια ἔχει τοῖς τῶν σπόγγων.  4 Ἀπορεῖται δ᾽ ἐκ τίνος συντίθησι τὴν νεοττιάν, δοκεῖ δὲ μάλιστα ἐκ τῶν ἀκανθῶν τῆς βελόνης· ζῇ γὰρ ἰχθυοφαγοῦσα. Ἀναβαίνει δὲ καὶ ἀνὰ τοὺς ποταμούς. Τίκτει δὲ περὶ πέντε μάλιστα ᾠά. Λοχεύεται δὲ διὰ βίου, ἄρχεται δὲ τετράμηνος.

1 L'halcyon n'est pas beaucoup plus gros qu'un moineau; sa couleur est mélangée de bleu, de vert et de pourpre tendre. Ce mélange est répandu sur tout son corps, ses ailes, son cou, sans que nulle part aucune de ces couleurs soit isolée 2 Son bec est jaunâtre, long et mince. Telle est la forme de l'oiseau. Son nid ressemble tout à fait à ce qu'on appelle boules marines et écume de mer, si ce n'est que la couleur est différente et qu'elle tire sur le roux. La forme se rapproche beaucoup de celle d'une courge, dont le col est allongé; la dimension est celle d'une grosse éponge, cette dimension étant d'ailleurs plus grande ou plus petite. 3 Ces nids sont recouverts d'une sorte de toiture; et ils ont la partie solide très-serrée, ainsi que l'intérieur. En le frappant avec un fer aigu, on ne le brise pas du premier coup; mais si, en le frappant ainsi, on le presse avec la main, le nid se réduit en morceaux, comme taboulé marine. L'ouverture en est étroite et ne laisse qu'une entrée resserrée, de telle sorte que, si la mer renverse le nid, l'eau n'y peut pas pénétrer. Les trous en ressemblent beaucoup à ceux de l'éponge. 4 On ne sait pas au juste de quoi l'halcyon compose son nid. Ce qui semble le plus vraisemblable, c'est qu'il est fait avec les arêtes de l'Aiguille ; car l'halcyon vit de poisson. Il remonte aussi les rivières. Ses œufs sont généralement au nombre de cinq. Il peut s'accoupler durant toute sa vie ; et il commence à quatre mois.

 

§ 1. L'halcyon. Voir plus haut, liv. V, ch. viii, § 4, ce qui a été déjà dit de l'halcyon ; ce qui y est ajouté dans le présent chapitre est inexact à certains égards ; et quelques commentateurs n'ont pas voulu y reconnaître le style d'Aristote, soit à cause de quelques expressions peu régulières, soit à cause de quelques erreurs. Du reste, l'halcyon, qui a donné son nom à toute une famille d'oiseaux, est une espèce de Martin-pécheur, et il se rapproche des méropes.

Sa couleur... La description n'est peut-être pas très-exacte; mais ces oiseaux ont en effet des couleurs très brillantes ; voir Buffon, tome XXV, p. J29, édit. de 1830.

§ 2. Boules marines et écume de mer. Le sens des mots grecs n'est pas très-bien connu; et la traduction que j'en donne n est peut-être pas très-certaine. Les explications qui suivent ne fournissent pas tous les éclaircissements désirables, bien que l'auteur s'efforce évidemment d'être aussi complet qu'il le peut. Voir le chapitre de Buffon sur le Martin-pécheur , qu'il confond absolument avec l'Halcyon, t. XXV, p. 125, édit. de 1830. Buffon traduit en partie la description d'Aristote.

§ 3. Ces nids... Buffon, loc. cit., p. 131, conteste quelques-uns des détails donnés ici sur le nid de l'Halcyon ; mais la minutie même de ces détails atteste que les Anciens avaient observé les choses de très-près.

Si la mer renverse le nid. Il semble daprès ceci que l'halcyon doit vivre aussi sur les bords de la mer, comme il vit sur le bord des fleuves et des rivières. Buffon est également de cet avis.

A ceux de l'éponge. Il ne semble pas que cette ressemblance soit aussi frappante.

§ 4. Avec les arêtes de l'aiguille. Il est certain que l'halcyon compose en partie son nid avec les arêtes des poissons dont il fait sa nourriture, comme le dit ici Aristote ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 990; voir aussi Buffon, loc. cit., p. 131.

Il commence à quatre mois. Buffon, p. 132, cite cette assertion, sans la réfuter ; il est donc probable qu'il l'admet.

CHAPITRE XVI

De la huppe et de son nid; son plumage; de la mésange; sa fécondité; sa langue sans pointe, comme celle du rossignol; l'oiseau des marais; le foulon; la crex; la sitte; la chouette et ses habitudes; son intelligence; le certhius; les épiniers et leur vie difficile.

1 Ὁ δ᾽ ἔποψ τὴν νεοττιὰν μάλιστα ποιεῖται ἐκ τῆς ἀνθρωπίνης κόπρου· 617 τὴν δ᾽ ἰδέαν μεταβάλλει τοῦ θέρους καὶ τοῦ χειμῶνος, ὥσπερ καὶ τῶν ἄλλων ἀγρίων τὰ πλεῖστα. 2 Ὁ δ᾽ αἰγίθαλος τίκτει μὲν ᾠὰ πλεῖστα, ὡς φασίν. Ἔνιοι δὲ καὶ τὸν μελαγκόρυφον καλούμενόν φασι πλεῖστα τίκτειν μετά γε τὸν ἐν Λιβύῃ στρουθόν· ἑώραται μὲν γὰρ καὶ ἑπτακαίδεκα, τίκτει μέντοι καὶ πλείω ἢ εἴκοσιν. Τίκτει δ᾽ ἀεὶ περιττά, ὡς φασίν. Νεοττεύει δὲ καὶ οὗτος ἐν τοῖς δένδρεσι, καὶ βόσκεται τοὺς σκώληκας. 3 Ἴδιον δὲ τούτῳ καὶ ἀηδόνι παρὰ τοὺς ἄλλους ὄρνιθας τὸ μὴ ἔχειν τῆς γλώττης τὸ ὀξύ.  4 Ὁ δ᾽ αἴγιθος εὐβίοτος καὶ πολύτεκνος, τὸν δὲ πόδα χωλός ἐστιν. Χλωρίων δὲ μαθεῖν μὲν ἀγαθὸς καὶ βιομήχανος, κακοπέτης δέ, καὶ χρόαν ἔχει μοχθηράν.

5 Ἡ δ᾽ ἐλέα, ὥσπερ ἄλλος τις τῶν ὀρνίθων, εὐβίοτος, καὶ καθίζει θέρους μὲν ἐν προσηνέμῳ καὶ σκιᾷ, χειμῶνος δ᾽ ἐν εὐηλίῳ καὶ ἐπισκεπεῖ ἐπὶ τῶν δονάκων περὶ τὰ ἕλη. Ἔστι δὲ τὸ μὲν μέγεθος βραχύς, φωνὴν δ᾽ ἔχει ἀγαθήν. 6 Καὶ ὁ γνάφαλος καλούμενος τήν τε φωνὴν ἔχει ἀγαθὴν καὶ τὸ χρῶμα καλός, καὶ βιομήχανος, καὶ τὸ εἶδος εὐπρεπής. Δοκεῖ δ᾽ εἶναι ξενικὸς ὄρνις· ὀλιγάκις γὰρ φαίνεται ἐν τοῖς μὴ οἰκείοις τόποις. 7 Ἡ δὲ κρὲξ τὸ μὲν ἦθος μάχιμος, τὴν δὲ διάνοιαν εὐμήχανος πρὸς τὸν βίον, ἄλλως δὲ κακόποτμος ὄρνις. Ἡ δὲ καλουμένη σίττη τὸ μὲν ἦθος μάχιμος, τὴν δὲ διάνοιαν εὔθικτος καὶ εὐθήμων καὶ εὐβίοτος, καὶ λέγεται φαρμάκεια εἶναι διὰ τὸ πολύιδρις εἶναι· πολύγονος δὲ καὶ εὔτεκνος, καὶ ζῇ ὑλογοποῦσα. 8 Αἰγώλιος δ᾽ ἐστὶ νυκτινόμος καὶ ἡμέρας ὀλιγάκις φαίνεται, καὶ οἰκεῖ καὶ οὗτος πέτρας καὶ σπήλυγγας· ἔστι γὰρ ἀθαρσής, τὴν δὲ διάνοιαν βιωτικὸς καὶ εὐμήχανος. Ἔστι δέ τι ὀρνίθιον μικρὸν ὃ καλεῖται κέρθιος· οὗτος τὸ μὲν ἦθος θρασύς, καὶ οἰκεῖ περὶ δένδρα, καὶ ἔστι θριποφάγος, τὴν δὲ διάνοιαν εὐβίοτος, καὶ τὴν φωνὴν ἔχει λαμπράν. Αἱ δ᾽ ἀκανθίδες κακόβιοι καὶ κακόχροοι, φωνὴν μέντοι λιγυρὰν ἔχουσιν.

1 La huppe fait son nid presque en entier avec de la fiente humaine ; 617 elle change de plumage été et hiver, comme presque tous les oiseaux sauvages. 2 La mésange est l'oiseau, dit-on, qui a le plus d'oeufs. Quelques personnes prélendent que c'est l'oiseau appelé la Tête-noire qui en fait le plus, toutefois après le moineau de Libye. On a vu la mésange avoir jusqu'à dix-sept œufs. Parfois même, elle en a plus de vingt, et toujours en nombre impair, à ce qu'on dit. Elle fait aussi son nid dans les arbres, et elle se nourrit de larves. 3 Une particularité de la mésange, qu'elle partage avec le rossignol, c'est que, contrairement au reste des oiseaux, elle n'a pas de pointe à la langue. 4 L'Aegithe vit de tout; il fait beaucoup de petits ; et il boite d'une patte. Le Chlorion est facile à instruire; et il est industrieux à trouver sa vie. D'ailleurs, il vole mal, et il a une vilaine couleur.

5 L'éléa (l'oiseau des marais) se nourrit aussi aisément qu'aucun autre oiseau; en été, il se met dans un lieu exposé au vent, et à l'ombre ; en hiver, il choisit une place en plein soleil, et il regarde de tous côtés, perché sur les roseaux qui croissent au bord des marais. Il est d'ailleurs tout petit; mais il a la voix assez forte. 6 L'oiseau qu'on appelle le gnaphalos (le Foulon) a également une forte voix; il a une belle couleur; il se nourrit sans difficulté; et il est dune jolie forme. C'est sans doute un oiseau étranger; car on ne le voit que rarement dans les pays où il ne naît pas. 7 La Crex est d'un naturel batailleur; elle est pleine d'intelligence pour tout ce qui regarde sa nourriture; mais sa vie est du reste assez misérable. L'oiseau qu'on nomme la Sitle est aussi d'un naturel belliqueux ; mais elle se laisse facilement prendre ; elle devient domestique, et on la nourrit sans peine. On l'appelle la pharmacienne, parce qu'elle a beaucoup de connaissance. Elle fait beaucoup d'oeufs; elle élève soigneusement ses petits, et elle vit de ce qu'elle trouve en frappant les arbres. 8 L'aegolios (la chouette) ne sort que la nuit pour chercher sa nourriture; elle ne paraît presque jamais dans le jour; et elle fait sa demeure des rochers et des cavernes, où elle se plaît également. Elle a beaucoup d'intelligence et d'industrie pour se procurer sa subsistance. Un tout petit oiseau nommé le Certhius est d'un naturel hardi, et il habite dans les arbres, où il vit de vers. Il est fort intelligent pour trouver sa nourriture ; et sa voix est très-claire. Les épiniers sont au contraire des oiseaux qui ont beaucoup de peine à vivre; leur couleur est aussi très-laide; mais ils ont une voix retentissante.

§ 1. La huppe. Le mot grec est Epops, que la science moderne a conservé plus particulièrement pour une espèce de huppe, Upu-pa epope ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 439, et la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 991.

Avec de la fiente humaine. Ceci est inexact; et c'est la tiente des petits qui remplit le nid de ces oiseaux, moins soigneux que bien d'autres,

§ 2. La mésange. Le mot grec est Aegithalus, et il a été conservé par la science moderne pour une espèce de mésange ; j'ai adopté ce dernier nom, qui comprend toutes les espèces qu'on peut reconnaître dans cette famille, celle des Pa-rides; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 996.

Appelé la Téte-noire. C'est la traduction littérale du nom grec; quelques commentateurs pensent que c'est l'espèce de mésange appelée Parue palustris.

Dix-sept.... vingt. Il paraît que ce nombre n'est pas exagéré, du moins dans nos climats.

A ce qu'on dit. L'auteur fait donc ses réserves.

De larves. Ou « de vers ».

§ 3. Une particularité... pas de pointe à la langue. Il parait que cette observation s'applique bien plutôt à la huppe; et quelques commentateurs ont conjecturé qu'elle avait été déplacée de quelques lignes, dans le texte et qu elle devrait être reportée plus haut. Cette organisation spéciale n'est pas mentionnée pour la mésange, ni par Cuvier, Règne animal, t.1, p. 401, ni par M. Claus, Zoologie desaiptive, p. 996.

§ 4. L'Aegilhe. Voir plus haut, ch. ii, § 8. On ignore quel oiseau est l'Aegithe.

Le chlorion. C'est peut-être le verdier, ou le loriot, Oriolus galbula; mais Aristote lui donnant une vilaine couleur, ce serait plutôt le second; voir plus loin, ch. xix, § 1.

§ 5. L'éléa. J'ai reproduit le mot grec, parce qu'on ne sait pas quel est cet oiseau; j'en ai mis la traduction entre parenthèses.

Perché sur les roseaux. C'est ce qui lui fait donner en allemand le nom de Rohrsauger.

§ 6. Le gnaphalos. J'ai dû encore reproduire le nom grec, l'identification étant tout à fait incertaine. J'ai mis entra parenhèses " le Foulon », parce que le mot grec a dans l'usage ordi-naire le sens de Laine à matelas.

§ 7. La Crex. C'est un échassier, mais d'une espèce mal déterminée ; on croit que c'est l'himantopus rufipes de la zoologie moderne, voir plus haut, ch. ii, § 40; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 972.

La sitte. Voir plus haut, ch. ii, § 40. On suppose que la sitte est une sorte de mésange.

La pharmacienne... C'est la traduction littérale du mot grec; mais on peut supposer que tout ce paragraphe n'est qu'une addition étrangère.

En frappant les arbres. Ce serait donc une espèce de pic.

§ 8. L'aegolios. J'ai encore reproduit le mot grec, mettant entre parenthèses : La chouette, qui se rapproche de lœgolios, si elle n'est l'aegolios lui-même.

Certhius. Ce doit être une espèce de grimpereau,et d'oiseau chanteur. La zoologie moderne a conservé le nom grec, presque en entier, dans l'oiseau nommé Certhia fnmiliaris, ou caulodromus; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 992.

Les épiniers. C'est la traduction littérale;mais on peut croire qu'il s'agit de la linotte, ou dupineon, Fringilla cannabina, ou linota; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 998.

CHAPITRE XVII

Du héron et de ses trois espèces; la première espèce de héron noir; le héron blanc; et le héron étoile, le plus paresseux de tous; la phoyx, qui se nourrit surtout d'yeux d'oiseaux.
 

1 Τῶν δ᾽ ἐρωδιῶν ὁ μὲν πέλλος, ὥσπερ εἴρηται, ὀχεύει μὲν χαλεπῶς, εὐμήχανος δὲ καὶ δειπνοφόρος καὶ ἔπαγρος, ἐργάζεται δὲ τὴν ἡμέραν· τὴν μέντοι χρόαν ἔχει φαύλην  617a καὶ τὴν κοιλίαν ἀεὶ ὑγράν. Τῶν δὲ λοιπῶν δύο  (τρία γὰρ γένη ἐστὶν αὐτῶν) ὁ μὲν λευκὸς τήν τε χρόαν ἔχει καλήν, καὶ ὀχεύει ἀσινῶς, καὶ νεοττεύει καὶ τίκτει καλῶς ἐπὶ τῶν δένδρων, νέμεται δ᾽ ἕλη καὶ λίμνας καὶ πεδία καὶ λειμῶνας. Ὁ δ᾽ ἀστερίας ὁ ἐπικαλούμενος ὄκνος μυθολογεῖται μὲν γενέσθαι ἐκ δούλων τὸ ἀρχαῖον, ἔστι δὲ κατὰ τὴν ἐπωνυμίαν τούτων ἀργότατος. 2 Οἱ μὲν οὖν ἐρωδιοὶ τοῦτον βιοῦσι τὸν τρόπον. Ἡ δὲ καλουμένη πῶϋγξ ἴδιον ἔχει πρὸς τἆλλα· μάλιστα γάρ ἐστι ὀφθαλμοβόρος τῶν ὀρνίθων. Πολέμιος δὲ τῇ ἅρπῃ· καὶ γὰρ ἐκείνη ὁμοιοβίοτος.

1 Parmi les hérons, le noir, ainsi qu'on l'a déjà dit, souffre beaucoup dans l'accouplement; il est d'ailleurs industrieux; il sait apporter la pâture au nid, et il chasse volontiers, s'exerçant dans le jour. Sa couleur est vilaine; 617a et il a toujours le ventre relâché. Quant aux deux autres espèces sur les trois que l'on compte, le héron blanc est d'une couleur superbe; il s'accouple sans douleur. Il niche et il pond volontiers sur les arbres; il se nourrit dans les marais, les lacs, les plaines et les prairies. Le héron étoile est surnommé le Paresseux ; et la fable lé fait descendre anciennement d'esclaves ; conformément à son surnom, il n'y a pas d'oiseau plus paresseux que lui. 2 Voilà donc la vie des hérons. L'oiseau qu'on appelle la phoyx se distingue de tous les autres en ce qu'elle se nourrit presque uniquement d'yeux d'oiseaux; aussi est-elle en guerre avec la harpe, qui recherche la même nourriture.
 

§ 1. Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, ch. ii, § 12, où l'on distingue aussi trois espèces de hérons. La science moderne compte beaucoup plus de trois espèces. Voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 510. La première espèce d'Aristote, le héron noir, correspond vraisemblablement au héron commun, Ardea cinerea. La seconde espèce, la blanche, est la Petite aigrette, ou la Grande aigrette, de la zoologie moderne.

Les plaines et les prairies. Ces mots ont bien pu être ajoutés par une main étrangère.

Le héron étoilé. L'ardea stellaris, ou le butor d'Europe ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 512.

§ 2. La phoyx. Cet oiseau doit être, selon toute apparence, assez ressemblant au héron, puisqu'il est nommé après lui ; mais on ne sait pas ce qu'il est. D'ailleurs, le nom varie dans les manuscrits : Thoyx, ohiïx, poyx.

La harpe, Voir plus haut, ch. ii, § 15.

CHAPITRE XVIII

Du merle et de ses deux espèces; l'une noire, et l'autre blanche, à Cyllène en Arcadie; le laïus; la grive et ses trois espèces; l'oiseau bleu de Nisyros; il vit dans les pierres; il a les pattes très-courtes.

1 Τῶν δὲ κοττύφων δύο γένη ἐστίν, ὁ μὲν ἕτερος μέλας καὶ πανταχοῦ ὤν, ὁ δ᾽ ἕτερος ἔκλευκος, τὸ δὲ μέγεθος ἴσος ἐκείνῳ, καὶ ἡ φωνὴ παραπλησία ἐκείνῳ· ἔστι δ᾽ οὗτος ἐν Κυλλήνῃ τῆς Ἀρκαδίας, ἄλλοθι δ᾽ οὐδαμοῦ. Τούτων ὅμοιος τῷ μέλανι κοττύφῳ ἐστὶ λαιός, τὸ μέγεθος μικρῷ ἐλάττων· οὗτος ἐπὶ τῶν πετρῶν καὶ ἐπὶ τῶν κεράμων τὰς διατριβὰς ποιεῖται, τὸ δὲ ῥύγχος οὐ φοινικοῦν ἔχει καθάπερ ὁ κόττυφος. 2 Κιχλῶν δ᾽ εἴδη τρία, ἡ μὲν ἰξοβόρος· αὕτη δ᾽ οὐκ ἐσθίει ἀλλ᾽ ἢ ἰξὸν καὶ ῥητίνην, τὸ δὲ μέγεθος ὅσον κίττα ἐστίν. Ἑτέρα τριχάς· αὕτη δ᾽ ὀξὺ φθέγγεται, τὸ δὲ μέγεθος ὅσον κόττυφος. Ἄλλη δ᾽ ἣν καλοῦσί τινες ἰλιάδα, ἐλαχίστη τε τούτων καὶ ἧττον ποικίλη.

3 Ἔστι δέ τις πετραῖος ᾧ ὄνομα κύανος· οὗτος ὁ ὄρνις ἐν Νισύρῳ μάλιστά ἐστι, ποιεῖται δ᾽ ἐπὶ τῶν πετρῶν τὰς διατριβάς. Τὸ δὲ μέγεθος κοττύφου μὲν ἐλάττων, σπίζης δὲ μείζων μικρῷ. Μεγαλόπους δέ, καὶ πρὸς τὰς πέτρας προςαναβαίνει. Κυανοῦς ὅλος· τὸ δὲ ῥύγχος ἔχει λεπτὸν καὶ μακρόν, σκέλη δὲ βραχέα τῇ πίπῳ παρόμοια.

1 II y a deux espèces de merles : l'un, qui est noir et qu'on trouve partout; l'autre, qui est à demi blanc et à peu près de la môme grandeur; il a aussi à peu près le même chant. Ce dernier se trouve à Cyllène en Arcadie ; et on ne le rencontre absolument que là. Le laïus, parmi les merles, ressemble au merle noir; il est un peu plus pelit; il fait ses demeures des rochers et des tuiles; il n'a pas le bec rouge, comme le merle. 2 La grive est de trois espèces. D'abord, celle qui se nourrit de gui, et qui ne mange que du gui et de la résine; celle-là est de la grosseur d'une pie-Une autre espèce qu'on appelle la Chevelue, a un cri perçant, et elle est grosse comme le merle. La troisième enfin est celle qu'on appelle llias ; c'est la plus petite des trois, et c'est la moins mouchetée.

3 Un oiseau de roches qu'on m appelle l'oiseau bleu, se montre surtout dans l'Ile de Nisyros; et il demeure dans les pierres. Il est un peu plus petit que le merle, et un peu plus gros que le pinson; il a les pattes grandes (noires) ; il grimpe le long des rochers; et tout son corps est bleuâtre. Son bec est mince et long ; ses pattes sont aussi courtes que celles de la Pipô (du Pic).

 

§ 1. Il y a deux espèces de merles. La zoologie moderne en compte un peu davantage. Le merle commun est en effet noir, comme le dit Aristote.

A demi blanc. Je crois que le mot grec a ce sens plutôt que celui de Très-blanc, qui lui est le plus ordinairement donné. Cette seconde espèce de merle est le merle à plastron blanc, Turdus torquatus, de Cuvier, Règne animal, tome I, p. 368.

A Cyllène en Arcadie. Pline, liv. X, ch. XLV, p. 405, édit. et trad. Littré, répète la même chose; et le merle blanc ne passait pas en Grèce pour aussi rare que nous le croyons. Cyllène était la plus haute montagne dlu Péloponnèse, entre l'Arcadie et l'Achale.

Le laïus. On ne sait pas au juste quel est cet oiseau; mais il est bien probable qu'il est de l'espèce des merles.

Il n'a pas le bec rouge, comme le merle. Le bec du merle est jaune, et noir pas rouge.

§ 2. La grive est de trois espèces. La science moderne en distingue davantage. La grive est une sorte de merle à plumage marqué de petites taches noires ou brunes; voir Cuvier, Règne animal, t. I, p. 369.

Celle qui se nourrit de gui. C'est le Turdus viscivorus, de Cuvier, ou la Drenne.

A un cri perçant. C'est sans doute l'espèce que la science moderne appelle Turdus musicus.

llias. Ou Illas. Guillaume de Morbéka dit Ylias.

§ 3. L'oiseau bleu. Quelques commentateurs veulent sous-entendre ici l'idée de Merle; et il s'agirait alors non pas d'un oiseau de couleur bleue en général, mais d'un merle de cette couleur. Quoique cette conjecture soit très-probable, je n'ai pas cru devoir aller plus loin que le texte lui-même : mais il est certain qu'il y a deux espèces de merle : l'une qu'on appelle merle de roche, et l'autre merle bleu.

Nisyros. Petite île de l'Archipel, non loin de Rhodes, en face des côtes de la Carie.

Les pattes grandes. Ou « Noires », comme le veulent quelques éditeurs. Cette variante s'obtient par le changement d'une ou deux lettres seulement.

De la Pipô. Ou « Pic », Voir plus haut, liv. VIII, ch. v, § 7.

CHAPITRE XIX

Quelques détails sur divers oiseaux; le chlorion, la téle-molle, le . pardalus, le collyrion; des trois espèces de geais; geais palmipèdes de Lydie et de Phrygie; les deux espèces d'alouettes; l'ascalope, l'étourneau; les ibis d'Egypte; les uns, blancs; les autres, noirs; leur'répartition singulière dans les parties diverses de l'Egypte; les ducs et leurs deux espèces, le duc-perpétuel et le duc de passage; époque à laquelle ils paraissent; ignorance où l'on est de leur reproduction.

1 Ὁ δὲ χλωρίων χλωρὸς ὅλος· οὗτος τὸν χειμῶνα οὐχ ὁρᾶται, περὶ δὲ τὰς τροπὰς τὰς θερινὰς φανερὸς μάλιστα γίνεται, ἀπαλλάττεται δ᾽ ὅταν Ἀρκτοῦρος ἐπιτέλλῃ. Τὸ δὲ μέγεθός ἐστιν ὅσον τρυγών. 2 Ὁ δὲ μαλακοκρανεὺς ἀεὶ ἐπὶ τὸ αὐτὸ καθιζάνει, 618 καὶ ἁλίσκεται ἐνταῦθα. Τὸ δ᾽ εἶδος, κεφαλὴ μὲν μεγάλη χονδρότυπος, τὸ δὲ μέγεθος ἐλάττων κίχλης μικρῷ· στόμα δ᾽ εὔρωστον, μικρόν, στρογγύλον· τὸ δὲ χρῶμα σποδοειδὴς ὅλος· εὔπους δὲ καὶ κακόπτερος. Ἁλίσκεται δὲ μάλιστα γλαυκί. 3 Ἔστι δὲ καὶ ὁ πάρδαλος. Τοῦτο δὲ τὸ ὄρνεόν ἐστιν ἀγελαῖον ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, καὶ οὐκ ἔστι κατὰ ἕνα ἰδεῖν· τὸ δὲ χρῶμα σποδοειδὴς ὅλος, μέγεθος δὲ παραπλήσιος ἐκείνοις, εὔπους δὲ καὶ οὐ κακόπτερος, φωνὴ δὲ πολλὴ καὶ οὐ βαρεῖα. 4 Κολλυρίων δὲ τὰ αὐτὰ ἐσθίει τῷ κοττύφῳ· τὸ δὲ μέγεθος καὶ τούτου ταὐτὸν τοῖς πρότερον· ἁλίσκεται δὲ κατὰ χειμῶνα μάλιστα. Ταῦτα δὲ πάντα διὰ παντὸς φανερά ἐστιν. Ἔτι δὲ τὰ κατὰ πόλεις εἰωθότα μάλιστα ζῆν, κόραξ καὶ κορώνη· καὶ γὰρ ταῦτ᾽ ἀεὶ φανερά, καὶ οὐ μεταβάλλει τοὺς τόπους οὐδὲ φωλεῖ.

5 Κολοιῶν δ᾽ ἐστὶν εἴδη τρία, ἓν μὲν ὁ κορακίας· οὗτος ὅσον κορώνη, φοινικόρυγχος· ἄλλος δ᾽ ὁ λύκος καλούμενος· ἔτι δ᾽ ὁ μικρός, ὁ βωμολόχος. Ἔστι δὲ καὶ ἄλλο γένος κολοιῶν περὶ τὴν Λυδίαν καὶ Φρυγίαν, ὃ στεγανόπουν ἐστίν. 6 Κορυδάλων δ᾽ ἐστὶ δύο γένη, ἡ μὲν ἑτέρα ἐπίγειος καὶ λόφον ἔχουσα, ἡ δ᾽ ἑτέρα ἀγελαία καὶ οὐ σπορὰς ὥσπερ ἐκείνη, τὸ μέντοι χρῶμα ὅμοιον τῇ ἑτέρᾳ ἔχουσα, τὸ δὲ μέγεθος ἐλάττων· καὶ λόφον οὐκ ἔχει· ἐσθίεται δέ. Ἀσκαλώπας δ᾽ ἐν τοῖς κήποις ἁλίσκεται ἕρκεσιν· τὸ μέγεθος ὅσον ἀλεκτορίς, τὸ ῥύγχος μακρόν, τὸ χρῶμα ὅμοιον ἀτταγῆνι· τρέχει δὲ ταχύ, καὶ φιλάνθρωπόν ἐστιν ἐπιεικῶς. Ὁ δὲ ψάρος ἐστὶ ποικίλος· μέγεθος δ᾽ ἐστὶν ἡλίκον κόττυφος. 7 Αἱ δ᾽ ἴβιες αἱ ἐν Αἰγύπτῳ εἰσὶ μὲν διτταί, αἱ μὲν λευκαὶ αὐτῶν, αἱ δὲ μέλαιναι. Ἐν μὲν οὖν τῇ ἄλλῃ Αἰγύπτῳ αἱ λευκαί εἰσι, πλὴν ἐν Πηλουσίῳ οὐ γίνονται· αἱ δὲ μέλαιναι ἐν τῇ ἄλλῃ Αἰγύπτῳ οὐκ εἰσίν, ἐν Πηλουσίῳ δ᾽ εἰσίν.

8 Σκῶπες δ᾽ οἱ μὲν ἀεὶ πᾶσαν ὥραν εἰσί, καὶ καλοῦνται ἀεισκῶπες, καὶ οὐκ ἐσθίονται διὰ τὸ ἄβρωτοι εἶναι· 618a ἕτεροι δὲ γίνονται ἐνίοτε τοῦ φθινοπώρου, φαίνονται δ᾽ ἐφ᾽ ἡμέραν μίαν ἢ δύο τὸ πλεῖστον, καὶ εἰσὶν ἐδώδιμοι καὶ σφόδρα εὐδοκιμοῦσιν. Καὶ διαφέρουσι τῶν ἀεισκωπῶν καλουμένων οὗτοι ἄλλῳ μὲν ὡς εἰπεῖν οὐδενί, τῷ δὲ πάχει· καὶ οὗτοι μέν εἰσιν ἄφωνοι, ἐκεῖνοι δὲ φθέγγονται. Περὶ δὲ γενέσεως αὐτῶν ἥτις ἐστίν, οὐδὲν ὦπται, πλὴν ὅτι τοῖς ζεφυρίοις φαίνονται· τοῦτο δὲ φανερόν.

 

 

1 Le chlorion a le corps entier tout jaune. Quand il fait froid, on ne le voit plus ; et c'est surtout vers le solstice d'été qu'il se laisse voir. Il s'en va au lever de l'Arcture. Il est de la grosseur de la tourterelle. 2 L'oiseau nommé Tête-molle se perche toujours au même endroit; 618 et c'est là qu'on le prend. Voici sa forme : il a la tête forle et presque cartilagineuse; il est un peu plus petit qu'une grive ; son bec est très-fort, petit et rond; toute sa couleur est cendrée; il marche bien; mais il vole mal. On le prend à l'aide d'une chouette. 3 Il y a encore le Pardalos, qui vit habituellement en troupe, et qu'on ne voit jamais seul. Il est entièrement de couleur cendrée, de la même grosseur à peu près que ceux dont on vient de parler; il marche bien, et il ne vole pas trop mal. Sa voix est forte; sans être grave. 4 Le Collyrion a la même nourriture que le merle, et sa grosseur est celle des précédents ; c'est surtout en hiver qu'on peut le prendre. Mais tous ces oiseaux sont visibles en tout temps, comme le sont aussi le corbeau et la corneille, qui sont habitués à demeurer près des villes; car on voit ces derniers oiseaux dans toutes les saisons; ils ne migrent pas et ne se retirent jamais.

5 II y a trois espèces de geais. L'un, qu'on appelle le Goracias, est gros comme une corneille; et son bec est rouge. L'autre est celui qu'on surnomme le Loup; et enfin, le petit geai, dit le Moqueur. Il y a même une autre espèce de geai en Lydie et en Phrygie; mais celui-là est palmipède. 6 Les alouettes sont de deux espèces : l'une, qui marche sur terre, a une crête ; l'autre vit en troupe et n'est jamais isolée, comme la première. Elle est pourtant de la même couleur, bien qu'elle soit un peu plus petite ; elle est sans crête ; et c'est celle qu'on mange. L'ascalopas (la bécasse) se prend dans les vergers avec des filets; elle est de la grosseur d'une poule. Son bec est long; sa couleur se confond avec celle de l'attagen. Elle court, et même elle court très-vite. Elle se familiarise assez bien avec l'homme. L'étourneau est moucheté; et il est a peu près gros comme le merle. 7 Les ibis d'Egypte sont de deux espèces : Tune, qui est blanche, et l'autre, qui est noire. Les ibis blancs se trouvent dans toute l'Egypte, si ce n'est à Péluse; il n'y en a pas de noirs dans le reste de l'Egypte ; mais c'est à Péluse seulement qu'on les rencontre.

8 Les ducs se montrent en toutes saisons ; et on les appelle ducs-perpétuels; on ne les mange pas, parce qu'ils sont répugnants au goût. 618a Il y en a d'autres qui se montrent quelquefois à l'automne; mais ce n'est que pour un ou deux jours, tout au plus. Ils sont bons à manger, et ils sont très-réputés. Us ne diffèrent des ducs surnommés perpétuels qu'en un point, à savoir qu'ils sont gras. Mais de plus, ils sont muets, tandis que les autres ont un cri. On ne sait, point du tout d'où ils viennent; tout ce qu'on sait, c'est qu'ils paraissent avec l'arrivée du zéphyr ; et c'est ce que tout le monde peut voir.

 

§ 1. Le chlorion. Voir plus liaut, ch. xvi, § 4. Le loriot est jaune, comme il est dit ici du Chlorion; . et l'identification ne paraît guère douteuse, quoiqu'on ait pris parfois le chlorion pour le verdier; voir Pline, liv. X, ch. XLV, p. 405, édit. et trad. Liltré.

Au lever de d'Arcture. C'est-à-dire, vers la fin du mois d'août.

§ 2. Tête-molle, C'est la traduction littérale du mot grec; mais on ne sait pas quel est cet oiseau, malgré la description assez longue qu'en fait Aristote. Cet oiseau n'est, du reste, nommé nulle part ailleurs; et Pline n'en fait pas mention. Tout ce passage doit paraître suspect; etl'on peut signaler dans le texte des expressions qui ne sont guère dignes du style habituel d'Aristote.

§ 3. Le Pardalos. J'ai dû, comme la plupart des commentateurs, reproduire le mot grec, parce qu'on ne sait pas précisément quel est cet oiseau ; les identifications qui ont été proposées ne sont pas acceptables.

§ 4. Le Collyrion. On ne sait pas davantage quel peut-être cet oiseau.

Celle des précédents. Il semble que les oiseaux qui viennent d'être nommés ne sont pas tous de même grosseur.

§ 5. Le Coracias. L'étymologie de ce mot indique que ce geai se rapproche du corbeau ; et en effet, la science moderne classe les geais dans la famille des Corvidés, ainsi que les loriots ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 994.

Le Loup. J'ai pris la leçon ordinaire; mais quelques manuscrits en donnent d'autres : « le Lycien », « le Blanc » ; il suffit de l'addition, ou de la suppression, d'une seule lettre, pour expliquer ce changement, qui est d'ailleurs d'assez peu d'importance.

Celui-là est palmipède. Cette espèce de geai parait tout à fait inconnue dans nos climats ; elle l'était peut-être aussi en Grèce.

§ 6. De deux espèces. La science moderne distingue plus de deux espèces d'alouettes.

Et a une crête. C'est l'alouette huppée, Alauda cristata.

C'est celle qu'on mange. C'est notre alouette des champs, Alauda arvensis. Toutes les espèces d'alouettes nichent à terre ; et c'est peut-être là ce qu'entend précisément le texte, quand il dit « qu'elle marche à terre » ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 399.

L'ascalopas. On n'est pas d'accord sur cette orthographe; mais l'identification paraît certaine, et c'est de la bécasse qu'il s'agit. La zoologie moderne a conservé le nom de scolopax pour la famille des bécasses, bécasseaux, bécassines, etc; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 973.

L'attagen. On ne sait pas au juste ce qu'est l'attagen. On a cru que c'est une espèce de perdrix ou de francolin. Cuvier, Règne animal, t I, p. 483, croit que l'attagen est une espèce de Ganga, ou Gelinotte des Pyrénées. Ces oiseaux se rapprochent de la perdrix. Voir plus loin, ch. xxxvi, § 8, où l'attagen est encore nommé avec la perdrix. L'étourneau est moucheté.

En effet, l'étourneau est tacheté de blanc, ou de fauve, sur tout le corps, avec des reflets, tantôt violets, tantôt verts; voir Cuvier, Règne animai, tome I, p. 419.

§ 7. Les ibis d'Egypte blanche....noire. La zoologie moderne n'admet pas des divisions aussi tranchées, et aussi peu nombreuses.

Si ce n'est à Péluse.... Pline, liv. X, ch. XLV, p. 404, édit. et trad. Littré, répète la même chose ; mais je ne sais pas si le fait est avéré. Il semble que ce qui est dit ici des ibis est tiré d'Hérodote, liv. II, ch. LXXVI, p. 96, édit. Firmin-Didot.

§ 8. Les ducs. Cette identification n'est pas certaine; mais il s'agit évidemment d'un oiseau de nuit, dans le genre du hibou ou de la chouette. La science moderne a conservé le mot grec pour désigner l'Ëphialtes-scops. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 1000.

Ducs-perpétuels. C'est la traduction litté-rale du composé grec. Mais il semble, d'après ce qui est dit ici, que ce soient des oiseaux de passage ; et en effet, il y en a beaucoup dans la famille des Rapaces.

Avec l'arrivée du zéphyr. Le zéphyr est le vent d'ouest, qui peut s'élever en tout temps.
 

CHAPITRE XX

Du coucou et de son singulier naturel; il pond dans le nid d'autres , oiseaux et leur laisse élever ses petits ; ceux-ci tuent les petits avec lesquels ils sont élevés; explications diverses données à ce sujet; cet abandon que le coucou fait de ses petits tient à sa lâcheté; il ne saurait pas les défendre.

1 Ὁ δὲ κόκκυξ, ὥσπερ εἴρηται ἐν ἑτέροις, οὐ ποιεῖ νεοττιάν, ἀλλ᾽ ἐν ἀλλοτρίαις τίκτει νεοττιαῖς, μάλιστα μὲν ἐν ταῖς τῶν φαβῶν καὶ ἐν ὑπολαΐδος καὶ κορύδου χαμαί, ἐπὶ δένδρου δ᾽ ἐν τῇ τῆς χλωρίδος καλουμένης νεοττιᾷ. Τίκτει μὲν οὖν ἓν ᾠόν, ἐπῳάζει δ᾽ οὐκ αὐτός, ἀλλ᾽ ἐν οὗ ἂν τέκῃ νεοττιᾷ, 2 οὗτος ὁ ὄρνις ἐκκολάπτει καὶ τρέφει, καὶ ὡς φασίν, ὅταν αὐξάνηται ὁ τοῦ κόκκυγος νεοττός, ἐκβάλλει τὰ αὑτῆς, καὶ ἀπόλλυνται οὕτως. Οἱ δὲ λέγουσιν ὡς καὶ ἀποκτείνασα ἡ τρέφουσα δίδωσι καταφαγεῖν· διὰ γὰρ τὸ καλὸν εἶναι τὸν τοῦ κόκκυγος νεοττὸν ἀποδοκιμάζει τὰ αὑτῆς. 3 Τὰ μὲν οὖν πλεῖστα τούτων ὁμολογοῦσιν αὐτόπται γεγενημένοι τινές· περὶ δὲ τῆς φθορᾶς τῆς τῶν νεοττῶν τῆς ὄρνιθος οὐχ ὡσαύτως πάντες λέγουσιν, ἀλλ᾽ οἱ μέν φασιν αὐτὸν ἐπιφοιτῶντα τὸν κόκκυγα κατεσθίειν τὰ τῆς ὑποδεξαμένης ὄρνιθος νεόττια, οἱ δὲ διὰ τὸ τῷ μεγέθει ὑπερέχειν τὸν νεοττὸν τοῦ κόκκυγος ὑποκάπτοντα τὰ προσφερόμενα φθάνειν, ὥστε λιμῷ τοὺς ἑτέρους ἀπόλλυσθαι νεοττούς, οἱ δὲ κρείττον᾽ ὄντα ἀποκτιννύναι συντρεφόμενον αὐτοῖς. 4 Δοκεῖ δ᾽ ὁ κόκκυξ φρόνιμον ποιεῖσθαι τὴν τέκνωσιν· διὰ γὰρ τὸ συνειδέναι αὑτῷ τὴν δειλίαν καὶ ὅτι οὐκ ἂν δύναιτο βοηθῆσαι, διὰ τοῦτο ὥςπερ ὑποβολιμαίους ποιεῖ τοὺς ἑαυτοῦ νεοττούς, ἵνα σωθῶσιν. Τὴν γὰρ δειλίαν ὑπερβάλλει τοῦτο τὸ ὄρνεον· τίλλεται γὰρ ὑπὸ τῶν μικρῶν ὀρνέων, καὶ φεύγει αὐτά.

1 Le coucou, ainsi qu'on l'a dit ailleurs, ne fait pas de nid; mais il pond dans le nid d'autres oiseaux, surtout dans celui des ramiers, dans ceux de la fauvette et de l'alouette à terre, et dans le nid de l'oiseau appelé chloris, sur les arbres. Il ne fait qu'un œuf et ne le couve pas lui-même ; mais c'est l'oiseau dans le nid duquel il a déposé son œuf qui le fait éclore, et qui nourrit le petit. 2 On ajoute même que, dès que le petit coucou est assez fort, l'oiseau chasse ses propres petits, qui meurent de cette violence. D'autres prétendent que c'est la femelle nourricière du coucou qui lui donne à manger ses propres petits, tués par elle, parce que, dit-on, le petit coucou lui paraît si beau, qu'elle dédaigne sa progéniture. Ces faits sont, pour la plupart, attestés unanimement par des gens qui les ont vus de leurs propres yeux. 3 Mais si l'on est d'accord sur ces faits-là, on ne l'est pas autant sur la manière dont périssent les petits de l'oiseau qui accueille le coucou; les uns disent que c'est le coucou lui-même qui vient manger les petits de l'autre oiseau, qui a couvé son œuf; les autres assurent que le petit du coucou, étant de beaucoup le plus gros, accapare avant les autres petits toute la nourriture apportée, de telle façon que ces petits meurent de faim; enfin, que le petit du coucou, étant le plus fort, tue ceux avec qui on l'élève. 4 On peut trouver que le coucou montre une sorte d'intelligence en élevant ainsi ses petits. Comme il connaît très-bien sa propre lâcheté, et qu'il se sent incapable de défendre sa couvée, il se débarrasse en quelque sorte de ses petits, comme s'ils n'étaient pas les siens, pour les sauver d'une mort certaine ; car il n'y a pas d'oiseau qui soit plus lâche que celui-là; il se laisse plumer par les oisillons les plus chétifs, qui le font fuir devant eux.

§ 1. Le coucou... De cette étude d'Aristote, il faut rapprocher celle de Buffon, qui est beaucoup plus longue et beaucoup plue complète, tome XXIV, pp. 185 et suiv.,édit. de 1830. Les détails que donne Aristote sont en général exacts, et l'on voit que la singularité des mœurs de cet oiseau avait déjà provoqué l'attention des Anciens.

Ainsi qu'on l'a dit ailleurs. Voir plus haut, liv. VI, ch. vu, § 1. Il est possible aussi qu'il s'agisse d'un autre ouvrage encore.

Chloris. Ce nom a été gardé dans la science moderne pour la Frin-gilla chloris, espèce de pinson ou de linotte. — line fait qu'un œuf. Plus haut, liv. VI, ch. vu, § i, il a été dit que le coucou fait aussi jusqu'à deux œufs; voir encore le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 9, p. 216, édit. et trad. de MM. Aubert et Wimmer.

§ 2. On ajoute même. L'imagination populaire s'était donné carrière à propos du coucou, précisément parce que les habitudes de cet oiseau étaient fort étranges.

Lui paraît si beau... Au contraire, d'après Buffon, le petit du coucou est extrêmement laid.

Des gens qui les ont vus. Buffon a fait de même de nombreuses expériences pour s'assurer de la possibilité de tout ce qu'on disait du coucou; voir Buffon, loc. cit., pp. 200 et suiv.

§ 3. La manière dont périssent tes petits. Ces questions n'ont plus le même intérêt ; mais elles prouvent toujours la curiosité très-éveillée des observateurs.

§ 4. Une sorte d'intelligence. Voir plus haut, ch. viii, § 1.

Sa propre lâcheté. Dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, S 8, p. 216, édit. et trad. de MM. Aubert et Wimmer. Aristote explique la cause de cette lâcheté du coucou, par sa constitution physique.

CHAPITRE XXI

De l'adresse des cypsèles à construire leurs nids pour les soustraire aux hommes et aux bétes ; de l'oiseau appelé tette-chèvre ; sa manière de téter les chèvres ; récits peu croyables à ce sujet; des corbeaux ; leur vigilance à n'être en chaque pays que dans le nombre qui peut s'y nourrir; expulsion des jeunes; entente singulière des corbeaux dans certaines circonstances.

1 Οἱ δ᾽ ἄποδες, οὓς καλοῦσί τινες κυψέλους, ὅτι μὲν ὅμοιοι ταῖς χελιδόσιν εἰσίν, εἴρηται πρότερον· οὐ γὰρ ῥᾴδιον γνῶναι πρὸς τὴν χελιδόνα, πλὴν τῷ τὴν κνήμην ἔχειν δασεῖαν. Οὗτοι νεοττεύουσιν ἐν κυψελίσιν ἐκ πηλοῦ πεπλασμέναις μακραῖς, ὅσον εἴσδυσιν ἐχούσαις. Ἐν στεγνῷ δὲ ποιεῖται 619 τὰς νεοττιὰς ὑπὸ πέτραις καὶ σπηλαίοις, ὥστε καὶ τὰ θηρία καὶ τοὺς ἀνθρώπους διαφεύγειν. 2 Ὁ δὲ καλούμενος αἰγοθήλας ἐστὶ μὲν ὀρεινός, τὸ δὲ μέγεθος κοττύφου μὲν μικρῷ μείζων, κόκκυγος δ᾽ ἐλάττων. Τίκτει μὲν οὖν ᾠὰ δύο ἢ τρία τὸ πλεῖστον, τὸ δ᾽ ἦθός ἐστι βλακικός. Θηλάζει δὲ τὰς αἶγας προσπετόμενος, ὅθεν καὶ τοὔνομ᾽ εἴληφεν· φασὶ δ᾽, ὅταν θηλάσῃ τὸν μαστόν, ἀποσβέννυσθαί τε καὶ τὴν αἶγα ἀποτυφλοῦσθαι. Ἔστι δ᾽ οὐκ ὀξυωπὸς τῆς ἡμέρας, ἀλλὰ τῆς νυκτὸς βλέπει.

3 Οἱ δὲ κόρακες ἐν τοῖς μικροῖς χωρίοις, καὶ ὅπου μὴ ἱκανὴ τροφὴ πλείοσι, δύο μόνοι γίνονται· καὶ τοὺς ἑαυτῶν νεοττούς, ὅταν οἷοί τ᾽ ὦσιν ἤδη πέτεσθαι, τὸ μὲν πρῶτον ἐκβάλλουσιν, ὕστερον δὲ καὶ ἐκ τοῦ τόπου ἐκδιώκουσιν. Τίκτει δ᾽ ὁ κόραξ καὶ τέτταρα καὶ πέντε. Περὶ δὲ τοὺς χρόνους ἐν οἷς ἀπώλοντο οἱ Μηδίου ξένοι ἐν Φαρσάλῳ, ἐρημία ἐν τοῖς τόποις τοῖς περὶ Ἀθήνας καὶ Πελοπόννησον ἐγένετο κοράκων, ὡς ἐχόντων αἴσθησίν τινα τῆς παρ᾽ ἀλλήλων δηλώσεως.

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1 Les apodes, appelés aussi des cypsèles, ressemblent beaucoup à l'hirondelle, ainsi qu'on l'a déjà dit Cë n'est pas sans peine qu'on les distingue de l'hirondelle, à cette seule différence qu'ils ont la patte couverte de plumes. Ils nichent dans des poches de forme allongée, qu'ils construisent avec de la boue, et dont l'ouverture est juste ce qu'il leur faut pour y passer. Ils font ces nids fort étroits dans les pierres et dans les creux, pour échapper aux bêtes ou aux yeux de l'homme. 2 L'oiseau qu'on appelle le Tette-chèvre (engoulevent) se tient dans les montagnes; il est un peu plus gros qu'un merle, et un peu moins qu'un coucou. Il pond deux ou trois œufs tout au plus. Il est d'un naturel lent et paresseux. Il vole à côté des chèvres pour les téter, et c'est de là que lui vient le nom qu'il porte. On prétend qu'après qu'il a tété une chèvre, la mamelle s'atrophie et que la chèvre devient aveugle. Le Tette-chèvre n'a pas une bonne vue dans le jour; mais la nuit, il y voit bien.

3 Les corbeaux ne vont que deux à deux dans les cantons peu fertiles, qui ne fourniraient pas de nourriture suffisante à un nombre plus grand. Dès que leurs petits sont en état de voler, ils les chassent d'abord du nid ; et ensuite, ils les expulsent du canton qu'ils habitent. Le corbeau pond quatre ou cinq œufs. A l'époque où les hôtes de Médias périrent à Pharsale, on vit tout à coup l'Attique et le Péloponnèse désertés par tous les corbeaux, qui disparurent, comme s'ils s'étaient avertis mu-tuellement, et qu'ils eussent eu connaissance de quelque avis échangé entre eux.

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§ 1. Les apodes. Le mot grec signifie proprement : Sans pieds ; l'expression est trop forte et signifie seulement que les pattes de ces oiseaux sont fort courtes.

Des cypsèles. La zoologie moderne a conservé ce nom, en faisant des martinets une famille sous le nom de cypsélides ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 993.

Ressemblent beaucoup à l'hirondelle. On ne peut méconnaître ici le martinet, qui se rapproche en effet beaucoup de l'hirondelle.

La patte couverte de plumes. Les tarses du martinet sont courts et emplumés.

Ils nichent... Les nids des martinets ne diffèrent guère de ceux des hirondelles.

Dans les creux. Tous ces détails sont fort exacts.

§ 2. Tette-chèvre. C'est la traduction littérale du composé grec. La zoologie moderne a conservé cette composition de mots, en la transportant en latin et en l'appliquant à une espèce d'engoulevent, Caprimulgus Europeus ; voir Cuvier, Règne animal, tome I, p. 398 ; voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 993.

Un peu plus gros qu'un merle. La grosseur des caprimulgides varie, de celle d'une alouette jusqu'à celle du corbeau.

Deux ou trois œufs. Qu'ils déposent simplement sur le sol nu.

Il vole à côté des chèvres. Pline, liv. X, ch. LVI, p. 410, édit. et trad. Littré, répète cette fable et l'enjolive encore ; on ne sait d'où cette fable peut venir, si ce n'est que parfois l'engoulevent se réfugie dans les étables.

La chèvre devient aveugle. Élien, dans son Histoire des animaux, liv. III, ch. xxxix, p. 50, édit. Firmin-Didot, applique à la mamelle ce qui est dit ici de la chèvre elle-même ; l'oiseau, en tétant la chèvre, détruirait les fonctions de la mamelle, « qui serait éteinte », c'est-à-dire qui ne pourrait plus donner issue au lait. Ëiien se sert d'une expression pareille à celle qui est ici dans notre texte.

Mais la nuit il y voit bien. Ces détails ne sont peut-être pas bien pré-sentés; mais ce qui est vrai, c'est que l'engoulevent se nourrit surtout de papillons de nuit, qu'il attrape au vol, en tenant le bec ouvert.

§ 3. Les corbeaux... Il ne paraît pas que ces détails soient fort exacts; et la fable qui termine ce paragraphe doit les rendre encore plus suspects.

Les hôtes de Médias... On ne sait pas précisément ce dont il s'agit ici. Xénophon, Histoire grecque, liv. III, ch. i, § 14, p. 366, édit. Fîrmia-Didot, rapporte une lon-gue histoire de Médias; mais l'aventure se passe en Asie-Mineure. Pline, liv. X, ch. xv, p.397, édit.et trad. Littré, semble supposer que cet événement du massacre des hôtes de Médias est connu de tout le monde. Diodore de Sicile, liv. XIV, ch. LXXXII, p. 604, édit. Firmin-Didot, parle de Médios, tyran de Pharsale en Thessalie, et du massacre des Lacédémoniens qui s'étaient fiés à lui. Mais tous ces renseignements ne sont pas suffisants. Le nom de Médias varie d'ailleurs chez les différents historiens. Pline vante, comme on le fait ici, l'intelligence des cor-beaux qui, seuls de tous les oiseaux propres aux auspices, comprennent ce qu'ils annoncent, du moins selon les devins.

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