Lysias

LYSIAS

 

FRAGMENTS

 

III. PLAIDOYER CONTRE ARCHEBIADE

ΠΡΟΣ ΑΡΧΕΒΙΑΔΗΝ

 

LYSIAS

 

FRAGMENTS

 

III.

Les trois fragments qui suivent sont tirés de Denys d'Halicarnasse dans le jugement qu'il porte sur Isée. II cite ces trois morceaux sans nous saire connaître particulièrement les personnages et les assaires dont il s'agit.

 

[1] Ἐπειδὴ τάχιστα ἔλαχέ μοι ταύτην τὴν δίκην Ἀρχεβιάδης, ὦ ἄνδρες δικασταί, προσῆλθον αὐτῷ λέγων ὅτι νέος καὶ ἄπειρος εἴην πραγμάτων καὶ οὐδὲν δεόμενος εἰσιέναι εἰς δικαστήριον· «ἐγὼ οὖν σε ἀξιῶ μὴ εὕρημα ἡγεῖσθαι τὴν ἡλικίαν τὴν ἐμήν, ἀλλὰ παραλαβόντα τοὺς ἐμοὺς φίλους καὶ τοὺς σαυτοῦ διηγήσασθαι περὶ τοῦ χρέως ὅθεν γεγένηται. Κἂν δόξῃς ἀληθῆ λέγειν ἐκείνοις, οὐδέν σοι δεήσει πραγμάτων, ἀλλὰ λαβὼν ἄπει τὰ σαυτοῦ. [2] Δίκαιος δὲ εἶ μηδὲν παραλιπεῖν, ἀλλ´ εἰπεῖν ἅπαντα, ἐπειδὴ νεώτερός εἰμι τοῦ συμβολαίου, ἵνα ἀκούσαντες περὶ ὧν οὐκ ἴσμεν βουλευσώμεθα περὶ ὧν σὺ λέγεις, ἐάν πως φανερὸν γένηται, πότερον ἀδίκως τῶν ἐμῶν ἐφίεσαι ἢ δικαίως τὰ σαυτοῦ ζητεῖς κομίσασθαι». Ταῦτ´ ἐμοῦ προκαλουμένου οὐδεπώποτ´ ἠθέλησε συνελθεῖν οὐδὲ λόγον περὶ ὧν ἐνεκάλει ποιήσασθαι, οὐδὲ δίαιταν ἐπιτρέψαι, ἕως ὑμεῖς τὸν νόμον τὸν περὶ τῶν διαιτητῶν ἔθεσθε.

[1] Dès qu'Archébiade, ô Athéniens, m'eut intenté ce procès, j'allai le trouver, et je lui représentai que j'étais jeune, nullement au fait des affaires,, et ennemi des procès, Je vous prie donc, lui dis-je, de ne pas vous prévaloir de ma grande jeunesse ; mais de rassembler vos amis et les miens, de leur exposer le principe et l'origine de la dette ; et si vos raisons leur semblent bonnes, sans qu'il soit nécessaire de paraître en justice, vous prendrez ce qui vous appartient, et vous vous retirerez. [2] Vous devez tout dire et ne rien omettre, puisque je suis, trop jeune pour être instruit des faits. Par-là, lorsque nous aurons appris de votre bouche ce que nous ignorons, nous délibérerons entre nous sur ce que vous aurez dit, pour voir s'il est prouvé que vous désirez injustement ce qui est à moi, ou que vous cherchez à recouvrer justement ce qui est à vous. Quoique je lui aie fait cette proposition, il s'est toujours refusé a. saire une assemblée d'amis, à s'expliquer sur ses demandes, à s'en rapporter à des arbitres (01), et cela lorsque vous venez de porter des lois sur les arbitrages,

(01) Nous voyons dans Démosthène, harangue contre Midias, que les arbitres à Athènes n'étaient pas feulement des hommes que des particuliers choisissent indifféremment parmi tous les citoyens, pout prononcer dans leurs querelles : qu'on donnait encore ce nom à un certain nombre d'hommes nommés par l'état, parmi lesquels les particuliers pouvaient choisir, qui devaient juger suivant certaines règles, mais qui croient distingués des juges siégeant dans les tribunaux.