Comte Marcellin

COMTE MARCELLIN

 

CHRONIQUE 445-511

379-444 - 512-548

 

Oeuvre numérisée et traduite par Marc Szwajcer

 


 

Marcellinus comes

Comte MARCELLIN

CHRONIQUE

 

Au sujet de cette traduction.

Le texte latin. Il provient de deux sources : l’une est disponible sur le site www.dmgh.de, alias Monumenta Germaniae Historica, Auctores Antiquissimi 11, éd. Mommsen, 1894 ; l’autre source est la patrologie latine de Migne (PL 51 & PL 65). Ces deux sources existent sur le site www.thelatinlibrary.com et c’est celui-là précisément qui a été utilisé.

Le texte latin est en noir et la traduction en bleu.

La datation.[2] Le comte Marcellin utilise l’année indictionnelle. Celle-ci avait, dans la première moitié du Ve siècle, pour premier jour le 23 septembre. Dans la seconde moitié du Ve siècle, le 1er septembre remplaça le 23 septembre. Le lecteur devra donc avoir conscience qu’une année ne va pas du 1er janvier au 31 décembre. Pour ne pas compliquer cette datation, l’indiction est indiquée mais l’année mentionnée du texte latin n’est pas modifiée.

Le texte français et les notes. La traduction est aussi littérale que possible ; elle peut cependant contenir des coquilles voire des contresens. Les caractères entre crochets ne figurent pas dans le latin, et sont ajoutés pour une meilleure compréhension. Répéter les indictions en français n’a pas semblé utile, elles figurent, juste après l’année entre parenthèses, dans le latin en chiffres romains, exception faite de la première année concernée.

Les notes sont en général prises dans l’encyclopédie Wikipédia ou découlent de la connaissance générale; cependant certains personnages de l’empire romain ou de l’Eglise sont si connus qu’il n’a pas semblé utile de s’étendre sur eux, mais plutôt de trouver des informations sur des personnages secondaires ; dans le cas contraire l’origine des informations est indiquée.

 

CHRONIQUE

(445) XIII. Valentiniani VI et Nomi

Sixième consulat de Valentinien [III] et premier consulat de Nomus.[1]

1 Bleda rex Hunnorum Attilae fratris sui insidiis interimitur.

Bléda,[2] roi des Huns, périt à cause des pièges que lui tendit son frère Attila.

2 Aput Byzantium populari orta in circo seditione multi sese inuicem occiderunt multaque intrinsecus hominum pecudumque morbo corpora perierunt.

2 Une émeute populaire se déclencha dans l'hippodrome de Byzance et beaucoup [de citoyens] s’entretuèrent. Nombre d’hommes et d’animaux moururent également de maladie à l'intérieur de la ville.

(446) XIIII. Valentiniani VII et Aetii III

Septième consulat de Valentinien et troisième consulat d’Aétius.

1 His consulibus magna fames Constantinopolim inuasit, pestisque ilico subsecuta.

1 Sous ces consuls, une grande famine toucha Constantinople, immédiatement suivie de la peste.

2 Templum regiae ciuitatis igne crematum.

2 L’église de la ville royale fut consumée par un incendie.

(447) XV. Ardaburis et Calepii

1 Ingenti terrae motu per loca uaria inminente plurimi urbis augustae muri recenti adhuc reaedificatione constructi cum quinquaginta septem turribus corruerunt. Saxa quoque ingentia in foro Tauri dudum super sese in aedificio posita statuaeque plurimae sine ullius uidelicet laesione collapsae sunt, plurimis nihilominus ciuitatibus conlapsis ; fames et aerum pestifer odor multa milia hominum iumentorumque deleuit.

De grands tremblements de terre ruinèrent plusieurs villes. Une grande partie des murailles de la ville impériale qui avaient été rebâties depuis peu, tombèrent avec 57 tours. Des pierres d’une effroyable grosseur ,depuis quelque temps posées l’une sur l’autre dans un édifice du forum Tauri, tombèrent aussi tout comme de nombreuses statues et il n’y eut personne de tué ; néanmoins plusieurs cités s’affaissèrent. La faim et l’odeur empestée de l’air entraînèrent la mort de milliers d’hommes et d’animaux.

2 Ingens bellum et priore maius per Attilam regem nostris inflictum paene totam Europam excisis inuasisque ciuitatibus atque castellis conrasit.

2 Une guerre, plus dévastatrice que la précédente, nous fut déclarée par le roi Attila. Elle ravagea la quasi-totalité de l'Europe, les villes et les forts furent ruinés et pillés.

3 Eodem anno urbis augustae muri olim terrae motu conlapsi intra tres menses Constantino praefecto praetorio operam dante reaedificati sunt.

3 La même année, les murailles de la ville auguste, renversées par un séisme, furent reconstruites par les soins de Constantin, préfet du prétoire et on assure qu’elles le furent en trois mois.

4 Attila rex usque ad Thermopolim infestus aduenit.

Le roi Attila avança de façon menaçante jusqu’aux Thermopyles.

5 Arnigisclus magister militiae in ripense Dacia iuxta Vtum amnem ab Attila rege uiriliter pugnans plurimis hostium interemptis occisus est.

Arnegisèle,[3] maître de la milice, livra bataille à Attila en Dacie inférieure, le long de la rivière Utum; et après avoir tué un très grand nombre d’ennemis, il perdit la vie.

(448) I. Zenonis et Postumiani

Zénon et Postumianus[4] consuls.

1 Prouincia India Theodosio principi tigrim domitam pro munere misit.

1 Les ambassadeurs de l’Inde firent présent à l’empereur Théodose d’un tigre dompté.

2 Vtramque porticum Troadensem turresque portarum utrasque ignis subitus exussit ; qua ruina continuo repurgata Antiochus praefectus praetorio in pristinam erexit speciem.

Un incendie embrasa subitement chaque portique de la Troade et les deux tours des portes. Ce désastre fut tout de suite réparé et Antiochus, préfet du prétoire, restaura l’aspect antérieur.

3 Legatis Attilae a Theodosio depectas olim pecunias flagitantibus.

3 Des ambassadeurs d’Attila vinrent voir Théodose pour lui demander les sommes d’argent qu’ils avaient autrefois refusé.

(449) II. Protogenis et Asturii

Protogenius et Asturius[5] consuls.

1 Marina Theodosii regis soror fati munus impleuit.

1 Marina, sœur de Théodose, acheva son destin.[6]

2 Flauianus episcopus in secunda aput Ephesum synodo ui Dioscori Alexandriae episcopi et Saturnini spadonis in Epipam exulatus est.

2 Au second concile d’Ephèse,[7] l’évêque Flavien est exilé à Epipa[8] sous l’influence de l’évêque Dioscore d’Alexandrie[9] et de l’eunuque Saturnin.[10]

3 Areobinda et Taurus patricii communi uita defuncti sunt.

3 Mort des patrices Aréobinde et Taurus.

(450) III. Valentiniani VII et Auieni

Septième consulat de Valentinien et premier consulat d’Avienus.

1 Theodosius imperator uiuendi finem fecit ; regnauit post mortem Arcadii patris sui annos XLII.

1 L’empereur Théodose atteignit la fin de sa vie ; il avait régné 42 ans après la mort se son père Arcadius.

2 Loco eius Marcianus imperium adeptus est.

2 Marcien prit sa place à l’empire.

3 Chrysafius eunuchus Pulcheriae Theodosii sororis nutu sua cum auaritia interemptus est.

3 L’eunuque Chrysaphe, avec son avarice, fut éliminé sur décision de Pulchérie, sœur de Théodose.

(451) IIII. Marciani Augusti et Adelfii

Marcien Auguste et Adelphius consuls.

Leone pontifice sedem beati Petri regente sexcentorum triginta patrum sancta et uniuersalis synodus contra Eutychetem nefandissimorum praesulem monachorum apud Chalcedonam in basilica sanctae Eufemiae firmata est ; solus Dioscorus Alexandrinae ecclesiae episcopus dissensit statimque ab iisdem catholicis patribus sacerdotio abdicatus est.

Le pape Léon, installé sur le siège de saint Pierre, confirma le saint synode universel des six cent trente pères contre Eutychès, chef des moines abominables, à Chalcédoine dans la basilique sainte Euphémie ; seul l’évêque Dioscore d’Alexandrie fut d’avis contraire et il fut aussitôt démis de son sacerdoce par les pères catholiques.

(452) V. Sporacii et Herculanii

Sporace et Herculanius consuls

1 Marcianus Augustus suis statuit decretis, ut hi qui consules fieri cupiebant nihil aeris in populum spargerent, sed statutam pecuniam ad reparandum urbis aquae ductum dependerent.

1 Marcien Auguste statua par décrets que ceux qui voulaient être consuls ne dispersent pas l’argent parmi le peuple mais consacrent une somme déterminée à la réparation de l’aqueduc de la ville.

2 Hoc tempore tres magni lapides e caelo in Thracia ceciderunt.

2 A cette époque, trois grandes pierres[11] tombèrent du ciel en Thrace.

3 Aquileia ciuitas ab Attila Hunnorum rege excisa est.

3 La ville d’Aquilée fut entièrement détruite par le roi Attila.

(453) VI. Vincomali et Opilionis

Vincomalus[12] et Opilion[13] consuls.

1 Iohannes praecursor domini et baptista caput suum, quod olim Herodias impia nefandaque postulatione ab umeris amputatum et in disco positum accepit proculque a truncato eius corpore sepeliuit, duobus Orientalibus monachis ob adorandam apud Hierosolymam Christi domini resurrectionem introeuntibus reuelauit, ut ad Herodis quondam regis habitaculum accedentes ammoniti requirerent fideliterque humo extollerent.

[14]1 Jean, précurseur et baptiseur du Seigneur, révéla qu’un jour, l’impie et abominable Hérodiade accepta sa tête en demandant qu’elle fut séparée des épaules et présentée sur un plat, puis enterrée loin de son corps décapité ; il indiqua [où trouver] sa tête à deux moines d'Orient entrant à Jérusalem pour célébrer la Résurrection du Christ notre Seigneur, de sorte que lorsqu’ils atteignirent l'endroit où habitait l'ancien roi Hérode, ils cherchèrent tout autour et la déterrèrent avec soin.

2 Hoc ergo caput fide repertum suaque hispida in mantica conditum dum ad propria remeantes habitacula peruehunt, quidam Emetzenae figulus ciuitatis diutinam imminentemque sibi fugiens paupertatem sese his exhibuit comitem ; quique dum nescius peram sibi creditam cum sacro capite portat, ab eo cuius caput uehebat noctu ammonitus utrumque comitem fugiens dereliquit, statimque Emetzenam urbem cum sancto leuique onere introgressus est, ibique dum aduixit, praecursoris Christi ueneratus est caput moriensque sorori suae rerum nesciae signatum in uasculo tradidit recolendum.

2 Ainsi donc ils prirent le chemin du retour vers leur pays, transportant dans leur bissac, la tête découverte grâce à leur foi ; ils rencontrèrent un certain potier de la cité d’Emèse, fuyant la pauvreté qui le menaçait quotidiennement et qui devint leur compagnon de voyage. Tout ignorant que le sac qu’il portait qu’on lui avait confié contenait la sainte tête, celui dont il portait le chef le réprimanda pendant la nuit ; quittant alors ses deux compagnons, il prit le large. Il entra aussitôt dans la cité d’Emèse et, tant qu’il vécut, il vénéra le chef du précurseur du Christ. Au moment de mourir, il le remit à sa sœur dans une urne ; elle ignorait tout de l’affaire

3 Illa uero successori suo repositum signatumque ut erat dereliquit. Porro Eustochius quidam occultus Arrianae fidei presbyter talem tantumque thesaurum indignus optinuit gratiamque, quam Christus dominus per Iohannem Baptistam infirmo populo tribuebat, is eam ac si suam dumtaxat in uulgo disseminabat. Hinc prauitate sua detecta, Emetzena ciuitate expulsus est.

3 En fait elle laissa tout cela à son héritier, intact et conservé comme auparavant. Après cela, un certain Eustochius, qui était secrètement un prêtre arien indigne obtint ce grand trésor et le distribua à la populace, comme si la grâce que le Seigneur Christ accorde par Jean-Baptiste à son faible peuple n’était simplement qu’à lui. Lorsque sa fourberie fut découverte, il fut chassé de la cité d'Emèse.

4 Hoc deinde antrum, in quo beatissimi Iohannis caput in urnam missum sub terraque reconditum erat, quidam monachi pro habitaculo habere coeperunt. Marcellus demum presbyter totiusque monasterii praesul dum in eodem specu uita inreprehensibili habitat, idem beatus Iohannes Christi praecursor sese eidem suumque ostendit caput, ibidemque sepultum multis praefulgens uirtutibus patefecit. Hoc igitur uenerabile caput sub Vranio memoratae episcopo ciuitatis per Marcellum praefatum presbyterum constat inuentum Vincomalo et Opilione consulibus mense Februario die uicensimo quarto media ieiuniorum paschalium septimana, imperatoribus uero Valentiniano et Marciano regnantibus.

4 Depuis lors, la grotte, dans laquelle la tête du Très Saint Jean fut mise dans une urne et ré-enterrée, devint la demeure de certains moines. Enfin, tandis que le prêtre et le dirigeant du monastère, Marcellus, menait une vie irréprochable dans cette grotte, saint Jean, précurseur du Christ, se révéla à Marcellus ainsi que sa tête et lui montra qu'elle était enterrée là, évidemment par de nombreux miracles. On convint donc que cette tête vénérable fut trouvée par ledit prêtre Marcellus, quand Uranius était évêque de la ville mentionnée. Ce fut le 24e jour de février sous le consulat de Vincomalus et d’Opilio, au milieu de la semaine du Carême, et les empereurs dirigeants étaient alors Valentinien et Marcien.

5 Pulcheria Augusta Marciani principis uxor beati Laurentii atrium inimitabili opere consummauit beatumque uiuendi finem fecit.

Pulchérie Auguste épouse de l’empereur Marcien ajouta à des œuvres inimitables l’atrium de saint Laurent et acheva sa vie bienheureuse.

(454) VII. Aetii et Studii

Aetius et Studius[15] consuls

1 Attila rex Hunnorum Europae orbator prouinciae noctu mulieris manu cultroque confoditur. Quidam uero sanguinis reiectione necatum perhibent.

1 Attila, roi des Huns, tyran de la province d’Europe, fut percé de coups de couteau la nuit de la main d’une femme. Comme le rapportent certains, il mourut d’une « une perte de sang[16] ».

2 Aetius magna Occidentalis rei publicae salus et regi Attilae terror a Valentiniano imperatore cum Boethio amico in palatio trucidatur, atque cum ipso Hesperium cecidit regnum nec hactenus ualuit releuari.

2 Aétius le salut de l’empire d’Occident, la terreur du roi Attila, fut tué avec son ami Boèce[17] par l’empereur Valentinien, et avec lui tomba l’empire d’Occident qui ne fut plus jusqu’alors capable de se relever.

(455) VIII. Valentiniani VIII et Anthemii

1 Valentinianus princeps dolo Maximi patricii, cuius etiam fraude Aetius perierat, in campo Martio per Optilam et Thraustilam Aetii satellites iam percusso Heraclio spadone truncatus est.

1 A cause de la traîtrise du patrice Maxime, dont le mensonge contribua à faire périr Aetius, l’empereur Valentinien fut assassiné au champ de Mars par Optila[18] et Thraustila, officiers d’Aétius, après qu’ils eussent déjà tué l’eunuque Héraclius

2 Idem Maximus inuasit imperium tertioque tyrannidis suae mense membratim Romae a Romanis discerptus est.

2 Maxime s’appropria l’empire et le troisième mois de son usurpation, il fut massacré à Rome par les Romains.[19]

3 Gizericus rex Vandalorum, ab Eudoxia Valentiniani uxore epistulis inuitatus ex Africa Romam ingressus est eaque urbe rebus omnibus spoliata eandem Eudoxiam cum duabus filiabus secum rediens abduxit.

3 Genséric, roi des Vandales, fut invité par Eudoxie, épouse de Valentinien [III] dans des lettres, à venir d’Afrique à Rome qu’il mit à sac[20] ; il emmena avec lui en repartant Eudoxie et ses deux filles.

(456) VIIII. Varanae et Iohannis

Varane et Jean consuls.

1 His consulibus innumera lucustarum agmina fructum Phrygiae uastauerunt.

1 Sous ces consuls, des bandes innombrables de sauterelles ravagèrent les récoltes de la Phrygie.

2 Eucherius Lugdunensis ecclesiae pontifex multa scripsit tam ecclesiasticis quam monasticis studiis necessaria.

2 Eucher de Lyon,[21] pontife de l’église, écrivit de nombreuses études indispensables tant ecclésiastiques que monastiques

(457) X. Constantini et Rufi

Constantinus et Rufin consuls.

1 Marcianus imperator bonis principibus conparandus uitae spiritum amisit ; imperauit annos sex menses sex. Leo eidem defuncto successit.

1 L’empereur Marcien, qu’on doit compter parmi les bons empereurs, rendit l’âme; il avait dirigé six années et six mois; Léon[22] succéda au défunt.

2 Cuius uoluntate Maiorianus aput Rauennam Caesar est ordinatus.

Avec son assentiment, Majorien fut proclamé César à Ravenne.[23]

(458) XI. Leonis Aug. et Maioriani

Léon Auguste et Majorien consuls.

Leo imperator pro tomo Calchedonense per uniuersum orbem singulis orthodoxorum episcopis singulas consonantesque misit epistulas quo sibi quid de eodem tomo sentirent cuncti suis rescriptionibus indicarent. Horum omnium episcoporum ita conspirantes suscepit epistulas, ut eas putares uno tempore uniusque uiri eloquio fuisse dictatas.

L’empereur Léon envoya à chacun des évêques orthodoxes, à travers tout l’empire, des lettres personnelles et identiques en soutien du Tome[24] de Chalcédoine, afin qu’ils pussent tous indiquer, dans leur réponses sur ce même Tome, ce qu’ils en pensaient. Il reçut des réponses tellement identiques de tous ces évêques qu’on aurait cru qu’elles avaient été dictées en même temps sur le discours d’un seul homme.

(459) XII. Patricii et Ricimeris

Patricius[25] et Ricimer consuls.

Isaac Antiochenae ecclesiae presbyter scripsit Syro sermone multa praecipuaque aduersus Nestorianos et Eutychianos. Ruinam enim Antiochiae elego carmine planxit, quemammodum Ephrem diaconus Nicomediae lapsum.

Isaac,[26] prêtre de l’église d’Antioche, écrivit de nombreuses choses remarquables en syriaque contre les Nestoriens et les Eutychéens. Il déplora aussi la ruine d’Antioche dans un poème élégiaque, de la même façon que le diacre Ephrem[27] avait traité la chute de Nicomédie.

(460) XIII. Apollonii et Magni

Apollonius[28] et Magnus[29] consuls.

Cyzicus ciuitas terrae motu concussa murorumque suorum ambitu interrupto sese suosque diu deplanxit.

La cité de Cyzique fut secouée par un tremblement de terre et comme ses murs l’entourant furent renversés, elle se lamenta longtemps pour elle et les siens.

(461) XIIII. Dagalaifi et Seuerini

Dagalaifus[30] et Séverin consuls.

1 Romanae ecclesiae Hilarus quadragensimus quartus pontifex factus uixit annos sex.

1 Hilaire[31] fut élu quarante quatrième pape de l’église romaine, il vécut six ans.

2 Maiorianus Caesar apud Dertonam iuxta fluuium qui Hira dicitur interemptus est. Locum eius Seuerus inuasit.

2 Le César Majorien fut massacré à Dertona,[32] à côté de la rivière appelée Hira. Sévère usurpa sa place.

(462) XV. Leonis Aug. II solius

Deuxième consulat de Léon Auguste seul.

Iacobus natione Achiuus, religione paganus, medicinae artis peritia tam ingenio quam litteratura perclaruit. Hic ob medendum Leonem Augustum febre defetigatum sacrum palatii cubiculum uocatus intrauit statimque in sella iuxta torum imperialem posita sine ullo Augusti nutu consedit, sicque medicas adhibuit manus. Porro meridie ad eundem sacrum puluinar reuersus sublatum sui propter solium, in quo matutinus resederat, protinus intellexit spondamque tori regiam intrepidus supersedit, ueterumque studii sui repertorum praeceptionibus monitum id sese gessisse, non temere praesumpsisse aegrotantem docuit principem.

Jacob,[33] de nationalité Achéenne et de religion païenne, était célèbre autant pour ses compétences médicales que pour son caractère et ses écrits. Quand il fut appelé à la chambre à coucher sacrée du palais pour guérir Léon Auguste, frappé de fièvre, il entra et s’assit immédiatement sur le siège placé près du lit impérial, sans aucun assentiment de l'empereur, et il lui appliqua alors ses soins manuellement. Quand il revint après coup vers midi à la même couche sacrée élevée près du siège où il s'était assis le matin, il comprit immédiatement et sans être intimidé, il s’assit au-dessus du lit royal. Il expliqua à l'empereur en difficulté qu'il n'avait pas agi par arrogance, mais en conformité avec les pratiques des anciens fondateurs de son art.

(463) I. Viuiani et Felicis

Vivianus et Félix consuls.

Prosper homo Aquitanicae regionis sermone scholasticus et adsertionibus neruosus multa composuisse dicitur. Epistulae quoque papae Leonis aduersus Eutychen de uera Christi incarnatione datae ab isto dictatae creduntur.

On dit que, Prosper,[34] homme de la région Aquitaine, au langage rhétorique et aux assertions vigoureuses, composa de nombreuses choses. En outre, on estime que les lettres envoyées par le pape Léon contre Eutychès, concernant la véritable Incarnation du Christ, furent dictées par cette même personne.

(464) II. Rustici et Olybrii

Rusticus et Olybrius[35] consuls.

Beorgor rex Halanorum a Ricimere rege occiditur.

Beorgor,[36] roi des Alains, fut tué par le roi Ricimer

(465) III. Basilisci et Armenarici

Basiliscus[37] et Armenaric consuls.

1 Constantinopolis magno inuasa incendio facieque foedata deplanxit.

1 Constantinople fut l’objet d’un grand incendie envahissant qui la défigura et lui fit déplorer son apparence.

2 Seuerus, qui Occidentis arripuit principatum, Romae interiit.

2 Sévère s’empara de l’empire d’Occident et mourut à Rome.

(466) IIII. Leonis Aug. III solius

Troisième consulat de Léon Auguste seul.

Theodoritus episcopus Cyri ciuitatis scripsit de incarnatione domini aduersus Eutychem presbyterum et Dioscorum Alexandriae episcopum, qui humanam in Christo carnem fuisse denegant.

Théodorite,[38] évêque de la cité de Cyrus, écrivit sur l’Incarnation du Seigneur contre le prêtre Eutychès et Dioscore, évêque d’Alexandrie, qui niaient que la chair humaine existât dans le Christ

(467) V. Pusaei et Iohannis

Pusaeus[39] et Jean consuls.

1 Leo imperator Anthemium patricium Romam misit imperatoremque constituit.

1 L’empereur Léon envoya le patrice Anthémius à Rome et l’institua empereur.

2 Romanae ecclesiae Simplicius quadragensimus quintus pontifex creatus uixit annos quindecim.

2 Simplicius[40] fut fait quarante cinquième pontife de l’église romaine ; il vécut quinze ans.

3 Rauennam ciuitatem terrae motus deterruit.

3 Un tremblement de terre détruisit la ville de Ravenne.

(468) VI. Anthemii Aug. II solius

Deuxième consulat d’Anthémius Auguste seul.

Marcellinus Occidentis patricius idemque paganus dum Romanis contra Vandalos apud Carthaginem pugnantibus opem auxiliumque fert, ab iisdem dolo confoditur, pro quibus palam uenerat pugnaturus.

[41]Marcellinus qui nonobstant qu’il fît encore profession de la religion païenne était patrice d’Occident et ayant amené de l’argent, fut assassiné par les Romains dans le temps même que pour le service de l’empire il faisait la guerre aux Vandales retranchés sous Carthage.

(469) VII. Zenonis et Marciani

Zénon et Marcien consuls.

His consulibus caput Denzicis Hunnorum regis Attilae filii Constantinopolim adlatum est.

Sous ces consuls, la tête de Denzic,[42] fils d’Attila, roi des Huns, fut exposée à Constantinople

(470) VIII. Iordanis et Seueri

Jordanus et Sévère consuls.

Gennadius Constantinopolitanae ecclesiae pontifex Danihelem prophetam ex integro ad uerbum commentatus est et homilias multas composuit.

Gennade, prêtre de l’église de Constantinople, écrivit un nouveau commentaire mot à mot sur le prophète Daniel et composa de nombreuses homélies.

(471) VIIII. Leonis Aug. IIII et Probiani Probien

Aspar primus patriciorum cum Ardabure et Patriciolo filiis, illo quidem olim patricio, hoc autem Caesare generoque Leonis principis appellato, Arrianus cum Arriana prole spadonum ensibus in palatio uulneratus interiit.

Aspar, premier des patrices, avec ses fils Ardabure et Patriciolus, le premier fut un jour patrice et l’autre fut proclamé César car gendre de l’empereur Léon; arien de famille arienne, il fut blessé au palais par les glaives des eunuques puis mourut.

(472) X. Marciani et Festi

Marcien et Festus consuls.

1 Vesuuius mons Campaniae torridus intestinis ignibus aestuans exusta euomuit uiscera nocturnisque in die tenebris incumbentibus omnem Europae faciem minuto contexit puluere. Huius metuendi memoriam cineris Byzantii annue celebrant VIII idus Nouemb.

Le Vésuve, en Campanie, s’étant embrasé, les cendres qui en sortirent se répandirent sur toute l’Europe et causèrent un si grand effroi à Constantinople, que l’on célébrait tous les ans la mémoire de cet événement par une fête établie le 8e jour des ides de novembre.

2 Anthemius imperator Romae a Recimero genero suo occiditur. Loco eius Olybrius substitutus septimo mense imperii sui uita defunctus est.

Anthémius, empereur de Rome, fut tué par son gendre Ricimer. Au même endroit, Olybrius, son successeur à l’empire, mourut le septième mois.

3 In Asia aliquantae ciuitates uel oppida terrae motu conlapsa sunt.

3 En Asie de nombreuses cités et places-fortes furent renversées par des séismes.

(473) XI. Leonis Aug. V solius

Cinquième consulat de Léon Auguste seul.

1 Glycerius apud Rauennam plus praesumptione quam electione Caesar factus est.

Glycère prit le titre de César à Ravenne plus par hardiesse que par choix.

2 Constantinopoli seditione in circo orta multi Isaurorum a populo interempti sunt.

2 Une sédition eut lieu dans l’hippodrome à Constantinople et de nombreux Isauriens y furent massacrés.

(474) XII. Leonis iunioris solius

Léon le Jeune seul consul.

1 Leo senior imperator Leone iuniore a se iam Caesare constituto morbo periit, tam sui imperii annis quam huius Leonis regni mensibus computatis annis decem et septem mensibus sex. Zenonem Leo iunior idemque filius principem regni constituit.

1 L’empereur Léon l’Ancien mourut de maladie, après avoir proclamé César Léon le Jeune[43] ; il avait régné, tant pour ses années d’empire que celles du précédent Léon, dix sept ans et six mois. Son fils et empereur Léon le Jeune, proclama Zénon empereur

2 Glycerius Caesar Romae imperium tenens a Nepote Marcellini quondam patricii sororis filio imperio expulsus in portu urbis Romae ex Caesare episcopus ordinatus est et obiit.

2 Le César Glycère,[44] détenteur du pouvoir impérial à Rome, fut chassé de l’empire par Népos,[45] fils de la sœur du patrice Marcellin[46] ; à la porte de la ville de Rome on l’ordonna évêque au lieu de César puis il mourut.

(475) XIII. Zenonis Aug. II solius

Deuxième consulat de Zénon Auguste seul.

1 Zeno imp. Verinae socrus suae et Basilisci fratris eius insidiis circumuentus cum Ariagne uxore sua profugus in Isauriam tendit. Regnum Zenoni Basiliscus tyrannus inuasit.

1 L’empereur Zénon, cerné par les intrigues de Vérine,[47] sa belle-mère et de son beau-frère Basiliscus; s’enfuit avec son épouse Ariadne et se dirigea vers l’Isaurie. L’usurpateur Basiliscus s’empara de l’empire de Zénon.

2 Nepos, qui Glycerium regno pepulerat, Romae eleuatus est imperator. Nepote Orestes protinus effugato Augustulum filium suum in imperium conlocauit.

2 Nepos, qui avait chassé Glycère du pouvoir, fut couronné empereur de Rome. Dès que Népos fut en fuite, Oreste installa son fils Augustule sur le trône.

[48](476) XIIII. Basilisci et Armati

Basiliscus et Armatus consuls.

1 Basiliscus tyrannus Marco filio suo Caesare facto, dum contra fidem catholicam Nestoriana perfidia intumescens conatur adsurgere, ante inflatus crepuit quam paenitens stare potuerit. Basiliscus cum filio suo et cum Zenonida uxore sua, iam Zenone pristinum ad imperium remeante, in exilium missus est atque in oppidulo, quod Limnis in prouincia Cappadociae dicitur, trusus famo extabuit.

1 L’usurpateur Basiliscus proclama son fils Marcus César, mais tout enflé de l’hérésie nestorienne, il tenta de se dresser contre la foi catholique, il se vantait haut et fort d’être un repentant. Quand Zénon revint au pouvoir, Basiliscus fut exilé avec son fils et son épouse Zénonide, dans un village appelé Limnis, en Cappadoce, où il mourut de faim.

2 Odoacar rex Gothorum Romam optinuit. Orestem Odoacer ilico trucidauit. Augustulum filium Orestis Odoacer in Lucullano Campaniae castello exilii poena damnauit. Hesperium Romanae gentis imperium, quod septingentesimo nono Vrbis conditae anno primus Augustorum Octauianus Augustus tenere coepit, cum hoc Augustulo periit, anno decessorum regni imperatorum quingentesimo uigesimo secundo, Gothorum dehinc regibus Romam tenentibus.

2 Odoacre, roi des Goths, occupa Rome. Odoacre fit immédiatement mettre à mort Oreste. Odoacre condamna Augustule, fils d'Oreste, à l'exil dans le château de Lucullus en Campanie. L’empire romain d’Occident que le premier Auguste avait dirigé pendant la sept cent neuvième année de la fondation de la ville, périt avec cet Augustule, la cinq cent vingt-deuxième année des empereurs disparus, après quoi Rome fut tenue par les Goths.

(477) XV. Sine consulibus.

Pas de consuls.

Bracilam comitem Odoacer rex apud Rauennam occidit.

Le roi Odoacre fit tuer à Ravenne le comte Bracila.[49]

(478) I. Illi solius

Illus seul consul

Theodulus presbyter in multa conscripsit clarusque habetur.

Le prêtre Théodule rédigea de nombreux ouvrages et fut considéré comme brillant.

(479) II. Zenonis Aug. III

1 Sabinianus Magnus Illyricianae utriusque militiae ductor creatus curiam fragilem, conlapsumque iustum rei publicae censum uel praepauentem fouit uel dependentem tutatus est. Disciplinae praeterea militaris ita optimus institutor coercitorque fuit, ut priscis Romanorum ductoribus comparetur.

1 Sabinianus le Grand fut nommé commandant des deux milices d’Illyrie; il renforça le fragile curie quand les censeurs de tout l’empire s’effondrèrent et il les protégea quand ils furent vulnérables. C’était un dirigeant tel dans la conduite des affaires militaires qu’il pouvait être comparé aux anciens commandants des Romains.

2 Theodoricum idem Sabinianus regem aput Graeciam debacchantem ingenio magis quam uirtute deterruit.

2 Sabinianus arrêta, plus par habileté que par force, les ravages que faisait Théodoric en Grèce

(480) III. Basilii solius

Basilius seul consul.

1 Vrbs regia per quadraginta continuos dies adsiduo terrae motu quassata magnopere sese adflicta deplanxit. Ambae Troadenses porticus conruerunt ; aliquantae ecclesiae uel scissae sunt uel conlapsae ; statua Theodosii Magni in foro Tauri super cochlidem columnam posita conruit duobus fornicibus eiusdem conlapsis. Hunc formidolosum diem Byzantii celebrant VIII kal. Octobris.

La ville impériale fut secouée par un séisme de quarante jours continus, et eut à déplorer longuement ses chagrins ; les deux portiques de la Troade s’effondrèrent. Plusieurs églises furent soit endommagées ou s’effondrèrent. la statue de Théodose le Grand, placée sur le forum Tauri, sur une colonne en spirale, s’écroula après que deux de ses supports aient lâché. Les Byzantins célébrèrent ce jour terrible le 8e jour des calendes d’octobre.[50]

2 His consulibus Nepos, quem dudum Orestes imperio abdicauerat, Viatoris et Ouidae comitum suorum insidiis haut longe a Salonis sua in uilla occisus est.

Sous ces consuls, Nepos, qui depuis quelque temps avait abdiqué l’empire à Oreste, fut tué par ses comtes Viator et Ovide, dans sa villa près de Salone.

(481) IIII. Placidi solius

Placide seul consul.

1 Theodoricus Triari filius rex Gothorum adscitis suis usque ad Anaplum quarto urbis miliario armatus aduenit ; nulli tamen Romanorum noxius continuo reuersus. Porro in Illyricum properans dum inter suorum mouentia plaustra progreditur, iacentis super carpentum teli acumine et pauescentis equi sui inpulsione fixus transuerberatusque interiit.

1 Théodoric,[51] fils de Triarus et roi des Goths, avança en armes avec ses troupes jusqu’à Anaplous, à quatre milles de la cité. Cependant il fit tout de suite demi-tour sans blesser [un seul] des Romains. Ensuite, pendant son déplacement en Illyrie, comme il s’avançait parmi ses propres chariots en mouvement, son cheval effrayé s’emballa et la pointe d’une lance qui dépassait du toit d’un chariot, le transperça par l’impact puis il mourut.

2 Sabinianum Magnum mors, quae huic peccanti mundo merito imminet, ante ademit quam integrum defetigatae rei publicae subsidium foret.

2 La mort, qui menace justement ce monde pêcheur, emporta Sabinianus le Grand, avant qu’il put apporter un souffle neuf à l’empire épuisé.

(482) V. Trocondi et Seuerini

Trocondus et Séverin consuls.

Romanae ecclesiae Felix quadragensimus sextus episcopus ordinatus uixit annos duodecim.

Félix[52] est élu quarante sixième évêque de l’église romaine; il vécut douze ans.

Theodoricus cognomento Valamer utramque Macedoniam Thessaliamque depopulatus est, Larissam quoque metropolim depraedatus.

Théodoric, surnommé Valamer, ravagea les deux Macédoines et la Thessalie où il prit et pilla même la ville de Larissa.

(483) VI. Fausti solius

Faustus seul consul.

Idem Theodoricus rex Gothorum Zenonis Augusti munificentiis paene pacatus magisterque praesentis militiae factus, consul quoque designatus creditam sibi Ripensis Daciae partem Moesiaeque inferioris cum suis satellitibus pro tempore tenuit.

[53]Zénon finit enfin ces ravages et apaisa presque Théodoric par ses munificences; il lui abandonna pour lui et ses troupes une partie de la basse Dacie et de la Mésie inférieure qui est le nom du lieu où Théodoric faisait sa résidence ordinaire.

(484) VII. Theodorici et Venantii

Théodoric[54] et Venantius consuls.

1 Illus natione Isaurus, dignitate magister officiorum, amputata apud comitatum auricula Orientem Zenoni infestus inuasit. Porro cum Leontio tyrannidem arripuit.

Illus, un Isaurien, maître des Offices, amputé d’une oreille à la cour impériale,[55] envahit de façon menaçante l’Orient de Zénon. En outre il se joignit au parti de l’usurpateur Léonce.

2 Totam namque per Africam crudelis Hunerici Vandalorum regis in nostros catholicos persecutio inportata est. Nam exulatis diffugatisque plus quam trecentis triginta quattuor orthodoxorum episcopis ecclesiisque eorum clausis plebs fidelium uariis subacta suppliciis beatum consummauit agonem.

[56]2 Hunéric, roi des Vandales, après avoir banni ou dispersé d’Afrique plus de trois cent trente quatre évêques & fermé leurs Eglises se jeta sur le commun des fidèles qui tourmentés par divers supplices finirent leur carrière en soutenant le combat de la foi.

3 Nempe tunc idem rex Hunericus unius catholici adulescentis uitam a natiuitate sua sine ullo sermone ducentis linguam praecepit excidi, idemque mutus quod sine humano auditu Christo credens fidem didicerat, mox praecisa sibi lingua locutus est gloriamque deo in primo uocis suae exordio dedit.

3 C’est dans ce temps-là que le même Hunéric fit couper la langue à un jeune homme Catholique muet dès la naissance qui parla aussitôt qu’on lui eut coupé la langue faisant confession de la foi en Jésus Christ qu’il avait apprise sans secours humain & commençant de donner gloire à Dieu dès le moment que Dieu lui eut accordé l’usage de la parole.

4 Denique ex hoc fidelium contubernio aliquantos ego religiosissimos uiros praecisis linguis manibus truncatis apud Byzantium integra uoce conspexi loquentes. Haec Arrianorum crudelitas in religiosos Christi cultores supra scriptis consulibus mense Februario coepit infligi.

4 Enfin j’ai moi même vu quelques-uns de cette troupe de fidèles à qui on avait coupé la langue & la main, hommes très religieux, je les ai vus moi même à Byzance, parlant d’une voix entière ou qui n’avait rien perdu de son ton accoutumé. Sous ce consulat, ce fut au mois de février que cette cruauté des Ariens commença à être infligée aux adeptes religieux du Christ.

(485) VIII. Symmachi solius

Symmaque seul consul.

Longinus Zenonis frater Augusti, post decennalem custodiam, quam eidem Illus apud Isauriam inflixerat, ad germanum suum Constantinopolim aduenit.

Longin, frère de l’Auguste Zénon, après un incarcération de dix années, que le même Illus lui fit subir en Isaurie, revint voir son cousin à Constantinople.

(486) VIIII. Longini solius

Longin seul consul.

Iohannes Antiochenae paroeciae ex grammatico presbyter scripsit aduersum eos qui in una tantum substantia adorandum asserunt Christum nec adquiescunt duas in Christo confitendas esse naturas.

Jean le Grammairien, prêtre dans le diocèse d’Antioche écrivit contre ceux qui en une substance ....Eutychiens

(487) X. Boethii solius

Boèce seul consul.

Theodoricus rex Gothorum Zenonis Augusti numquam beneficiis satiatus cum magna suorum manu usque ad regiam ciuitatem et Melentiadam oppidum infestus accessit plurimaque loca igne cremata ad Nouensem Moesiae ciuitatem, unde aduenerat, remeauit.

Théodoric, roi des Goths, toujours insatiable des faveurs de Zénon Auguste, s’avança suivi d’un grand nombre des siens jusqu’à Constantinople et jusqu’à la ville de Mélantiade; il ravagea par le feu de nombreux endroits et repartit à Noves, en Mésie, d’où il était originaire.

(488) XI. Dynamii et Sifidii

Dynamius et Sifidius consuls.

1 Leontius interrex et Illus tyrannus in Papyrio Isauriae castello capti decollatique sunt. Capita eorum Constantinopolim adlata praefixa hastilibus tabuere.

Léonce l’interroi et l’usurpateur Illus furent faits prisonniers dans le château de Papyre en Isaurie puis décapités. Leurs chefs furent exposés à Constantinople sur des lances où elles pourrirent.

2 Eodem anno Theodoricus rex omnium suorum multitudine adsumpta Gothorum in Italiam tetendit.

La même année le roi Théodoric, avec une multitude de ses Goths, se dirigea vers l’Italie.

(489) XII. Eusebii et Probini

Eusèbe et Probinus consuls.

Idem Theodoricus rex Gothorum optatam occupauit Italiam. Odoacer itidem rex Gothorum metu Theodorici perterritus Rauennam ingressus est. Porro ab eodem Theodorico periuriis inlectus interfectusque est.

Le même Théodoric, roi des Goths, occupa l’Italie ainsi qu’il le souhaitait. Odoacre, également roi des Goths, épouvanté par la crainte de Théodoric, s’enferma dans Ravenne. Plus tard, il fut abusé par les mensonges du même Théodoric puis mis à mort.

(490) XIII. Longini II et Fausti

Second consulat de Longin et premier consulat de Faustus.

Zeno imperator Pelagii gulam in insula quae Panormum dicitur laqueo frangi praecepit.

L’empereur Zénon ordonna qu’on garrotte le cou de Pélage dans l’île appelée Panorme.[57]

(491) XIIII. Olybrii solius

Olybrius seul consul.

1 Zeno Augustus uita decessit tam sui imperii annis quam Basilisci tyrannidis mensibus computatis anno XVII mense sexto. Anastasius ex silentiario imperator creatus est.

1 L’empereur Zénon quitta cette vie ... Anastase ex-silentiaire fut élu empereur.[58]

2 Bellum plebeium inter Byzantios ortum parsque urbis plurima atque circi igne combusta.

2 Emeutes dans la plèbe byzantine qui va jusqu’à brûler une grande partie de l’hippodrome et de la ville même.

(492) XV. Anastasii Aug. et Rufi

Anastase Auguste et Rufin consuls.

Dum bellum paratur Isauricum dumque Isauri imperium sibi uindicare nituntur, in Frygia iuxta Cottiaeum ciuitatem undique confluunt; ibique Lilingis, segnis quidem pede, sed eques in bello acerrimus, a Romanis primus in proelio trucidatur, omnesque simul Isauri fugae dediti per montana asperaque loca Isauriam repetunt. Hoc bellum Isauricum per sex annos tractum est.

Tandis que la guerre d’Isaurie se préparait, et comme les mêmes Isauriens voulaient s’emparer de l’empire pour eux-mêmes, ils convergèrent de tous côtés, vers la ville de Cotyaeum[59] en Phrygie, là où Lilingue, lent à pied mais foudre de guerre à cheval fut le premier dans la bataille à être taillé en pièces par les Romains. Tous les Isauriens prirent la fuite en même temps vers l’Isaurie à travers les montagnes et un terrain difficile. Cette guerre d’Isaurie dura six années.

(493) I. Eusebii II et Albini

Deuxième consulat d’Eusèbe et premier consulat d’Albin.

1 Bella ciuilia aduersus Anastasii regnum apud Constantinopolim gesta sunt ; statuae regis reginaeque funibus ligatae atque per urbem tractae.

1 Il y eut cette année des séditions contre Anastase à Constantinople; on abattit ses statues et celles de l’impératrice puis on les traîna de par la ville avec des cordes.

2 Iulianus magister militiae nocturno proelio pugnans Scythico ferro in Thracia confossus interiit.

2 Julien, maître des milices, ayant livré bataille de nuit contre les Scythes en Thrace, y fut tué.

(494) II. Asterii et Praesidii

Asterius et Praesidius consuls.

1 Anastasius imperator contra orthodoxorum fidei maiestatem intestina coepit proelia commouere : piaculi sui perfidiam prius in Eufemium urbis episcopum sibi pro orthodoxorum fide uiriliter resultantem profano manifestauit ingenio.

1 L’empereur Anastase commença à faire une guerre sourde à ceux qui portaient la foi orthodoxe; il manifesta cette disposition sinistre sur Euphemius, évêque de la ville, qui fut le premier à faire l’objet de la perdidie de sa vengeance car il résistait courageusement pour la foi des orthodoxes.

2 Laudicia, Hierapolis et Tripolis atque Agathicum uno tempore unoque terrae motu conlapsae sunt.

2 Un tremblement de terre renversa tout à la fois Laodicée, Hiérapolis, et Tripoli ainsi qu’Agathicum.[60]

3 Romanae ecclesiae quadragensimus septimus Gelasius episcopus ordinatus uixit annos quattuor.

3 Gélase fut élu quarante septième évêque de l’église romaine et vécut quatre ans.

(495) III. Viatoris solius

Viator seul consul

Eufemius Augustae ciuitatis, de quo superius fecimus mentionem, falso ab Anastasio principe accusatus atque damnatus in exsilium ductus est. Locum Eufemii Macedonius tenuit.

L’évêque de la cité auguste, Euphemius, que nous avons mentionné ci-dessus, fut accusé faussement par l’empereur Anastase, condamné et conduit en exil. Macédonius le remplaça.

(496) IIII. Pauli solius

Paul[61] seul consul.

1 Augustatico suo dudum Anastasius militibus praestito donatiuum quoque hoc fratre consule tribuit.

1 En plus de ses dons habituels récemment faits, Anastase accorda une autre largesse aux soldats lors du consulat de son frère.[62]

2 India Anastasio principi elephantum, quem Plautus poeta noster lucabum nomine dicit, duasque camelopardalas pro munere misit.

2 L’Inde[63] fit présent à Anastase d’un éléphant, que notre poète Plaute a appelé « bœuf de Lucanie » et deux caméléopards.[64]

(497) V. Anastasii Aug. II solius

Second consulat d’Anastase Auguste seul

1 Solis defectus apparuit.

1 Eclipse de soleil.

2 Bellumque Isauricum hoc sexto anno sedatum.

2 La guerre d’Isaurie se termina cette sixième année.

3 Athenodorus Isaurorum primus in Isauria captus decollatusque est ; caput eius Tarsum ciuitatem adlatum pro portis hastili fixum extabuit.

3 Athénodore, le premier des Isauriens, fut fait prisonnier puis décapité; sa tête fut exposée à Tarse où on la laissa sécher sur une pique devant la porte.

(498) VI. Iohannis Scythae et Paulini

Jean le Scythe et Paulinus consuls

1 Romanae ecclesiae quadragensimus octauus Anastasius pontifex ordinatus uixit annos II.

1 Anastase ordonné 48e pape de l’église romaine vécut deux ans.[65]

2 Longinus Isaurus cognomento Selinunteus apud Antiochiam Isauriae ciuitatem a comite Prisco captus Constantinopolim missus est catenatusque per agentem circumductus Anastasio principi et populo ingens spectaculum fuit, uariisque deinde cruciatibus apud Nicaeam Bithyniae ciuitatem expensus est.

2 Longin l’Isaurien surnommé de Sélinonte, fut fait prisonnier par le comte Priscus dans Antioche en Isaurie, puis conduit par un commissaire impérial enchaîné à Anastase et fut montré à la populace en spectacle. Après divers supplices il fut emmené à Nicée en Bithynie où on lui ôta la vie.

3 Nummis, quos Romani Terentianos uocant, Graeci follares, Anastasius princeps suo nomine figuratis placibilem plebi commutationem distraxit.

3 La monnaie, que les Romains appellent téronce, les Grecs follis,[66] était marquée du nom de l’empereur Anastase qui amena quelque changement pacifique au peuple.

(499) VII. Ioannis Gibbi solius

Jean Gibbus seul consul.

1 Aristus Illyricianae ductor militae cum quindecim milibus armatorum et cum quingentis uiginti plaustris armis ad proeliandum necessariis oneratis contra Bulgares Thraciam deuastantes profectus est. Bellum iuxta Tzurtam fluuium consertum, ubi plus quam quattuor millia nostrorum aut in fuga aut in praecipitio ripae fluminis interempta sunt. Ibique Illyriciana uirtus militum periit, Nicostrato, Innocentio, Tanco et Aquilino comitibus interfectis.

1 Ariste, général de l’Illyrie, fut envoyé contre les Bulgares avec une armée de 15.000 hommes et cinq cent vingt chariots de toutes sortes d’armes. Il donna bataille près de la rivière Zurte, où plus de 4.000 soldats des nôtres furent tués soit en fuite soit sur les rives du fleuve. C’est là qu’il perdit des meilleures troupes d’Illyrie ; les comtes Nicostrate, Innocent, Tancus et Aquilin furent tués.

2 Hoc anno ingens terrae motus Ponticam concussit prouinciam.

2 Cette année-là il y eut un terrible tremblement de terre dans la province du Pont.

(500) VIII. Patricii et Hypatii

Patricius et Hypatius consuls.

1 Romanae ecclesiae quadragensimus nonus Symmachus episcopus factus uixit annos quindecim.

1 Symmaque fut fait quarante neuvième évêque de l’église romaine et vécut quinze ans.

2 Anastasius imperator donatiuum Illyriis militibus per Paulum tribunum notariorum misit.

2 L’empereur Anastase envoya faire une largesse d’argent aux troupes par le premier secrétaire Paul.

(501) VIIII. Pompeii et Auieni

Pompée et Avienus consuls.

1 Constantio praefecto urbis ludos theatrales meridiano tempore spectante pars in eodem spectaculo Cerealis parti aduersae caeruleae occultas praeparauit insidias. Nam enses saxaque in uasis inclusa fictilibus eademque arma diuersis pomis desuper cumulata sub theatri porticu ritu uendentium statuit.

1 Tandis que le préfet de la cité, Constance,[67] regardait les jeux théâtraux en milieu de journée, les Verts préparaient des guet-apens secrets pour leurs opposants, les Bleus, et en plein théâtre. Car ils avaient caché des armes et des pierres dans des urnes de terre, et d’autres armes identiques cachées par des fruits au portique du théâtre comme des commerçants.

2 Dum residente Constantio ex more ciuium concrepant uoces, ante uisa quam audita arma excutiuntur saxaque in incautos ciues instar imbrium iaciuntur ensesque uibrantes in amicorum inque uicinorum sanguine obliti suis cum percussoribus debacchantur : nutat et congemescit theatri cauea et refugientium huc atque illuc suorum pedibus conculcata occisorumque foedata cruore deplangit.

2 Constance installé comme d’habitude, la voix des citoyens se mit à retentir, les armes se dévoilèrent et furent entendues avant d'être vues, des pierres se mirent à pleuvoir sur les citoyens imprudents et des épées, luisant inconsidérément du sang d’amis et de voisins, faisaient rage aux mains de ceux qui les maniaient. Les gradins du théâtre chancelèrent, craquèrent, et gémirent foulés par les pieds de ceux qui fuyaient çà et là, souillés par le sang du massacre.[68]

3 Plus enim quam tria milia ciuium saxis gladiisque conpressionibus et aquis proscaenii amissos urbs augusta defleuit.

3 La cité auguste pleura abondamment plus de 3.000 citoyens morts par le glaive, les pierres, laissés écrasés et dans les eaux [du bassin] de l’avant-scène.[69]

(502) X. Probi et Auieni

Probus et Avienus consuls.

1 Consueta gens Bulgarorum depraedatam saepe Thraciam, nullo Romanorum milite resistente, iterum deuastata est.

1 La nation habituelle des Bulgares dévasta la Thrace, encore une fois, sans que le moindre soldat s’y opposât.

2 Amidam opulentissimam ciuitatem monachorum eius astu proditam Choadis rex Persarum, quinto mense quam expugnare eam coeperat, inrupit proditoresque eius monachos obtruncauit.

2 La très riche cité d’Amide fut prise par Kavad, roi des Perses, cinq mois après en avoir commencé le siège, grâce à la trahison de quelques moines ; en y entrant il fit tuer les traîtres.

(503) XI. Dexicratis et Volusiani

Dexicrate et Volusien consuls.

Tres Romanorum ductores, Patricius, Hypatius et Areobindas, qui cum quindecim milibus armatorum olim in Persas missi fuerant pugnaturi, iuxta Syficum castellum cum iisdem Persis sine audacia conflixerunt, multis tunc militum ductoribus de proelio fugientibus caesis. Inmenso dehinc auri pondere hostibus dato captam rebusque uacuam Amidam ciuitatem iidem nostri redemere ductores, iam Celere magistro officiorum sibi cum duobus milibus bellatorum in subsidium destinato.

Trois généraux romains, Patricius, Hypatius et Aréobindas, qui avaient auparavant été envoyés avec une armée de quinze mille hommes pour combattre, engagèrent les Perses sans discernement, à proximité de la forteresse de Siphrios. De nombreux généraux tombèrent en s’enfuyant du champ de bataille. Là-dessus, une grande quantité d'or ayant été donné à l'ennemi, ces mêmes généraux des nôtres rachetèrent la ville d'Amida, qui avait été capturée et dépouillée de son contenu, après que Celer,[70] maître des offices, leur ait déjà été envoyé avec deux mille hommes en renfort

(504) XII. Cethegi solius

Cethegus[71] seul consul

Interea Celer magister officiorum per Callinicum Mesopotamiae ciuitatem armatum ducens militem ad deuastanda Persarum rura discurrit, plurimos agrestes rusticis intentos laboribus more pecudum trucidat, pastores diuersorum pecorum cum numerosa iumenta abducit, castella latere lutoque constructa inuadit, usque ad Pontem Ferreum sic nomine dictum cuncta uastando progreditur, omnique praeda potitus ad communia castra ditato milite remeat. Aliquanta dehinc ob percutiendum foedus cum Persis deliberat, misso ad se pro pepigendo foedere Armonio a secretis.

Entretemps Celer, maître des Offices, entra en Mésopotamie par la cité de Callinique conduisant une armée qui dévasta la Perse rurale, il tua du bétail, de très nombreux agriculteurs engagés dans leurs travaux champêtres, de nombreux chefs de troupeaux et de nombreux chevaux, il envahit un fort construit de brique et de boue et pénétra jusqu’au Pont de Fer ainsi nommé en dévastant tout sur son passage. Après avoir pris possession de tout le butin et enrichi les soldats, il revint au camp de base. Quelque temps après, il résolut de conclure un traité avec les Perses suivant les instruction apportées pour rédiger le traité par le secrétaire a secretis Armonius.[72]

(505) XIII. Sabiniani et Theodori

Sabinianus et Théodore consuls.

Idem Sabinianus Sabiniani Magni filius ductorque militiae delegatus contra Mundonem Getam arma construxit. Decem milia armatorum sibimet adscitorum plaustraque armis atque commeatibus secum trahens pugnaturus accessit. Commissoque ad Horreo Margo proelio multis suorum militibus in hoc conflictu perditis et in Margo flumine enecatis, amissis praeterea plaustris in castellum quod Nato dicitur cum paucis fugit. Tanta in hoc lamentabili bello spes militum cecidit, ut quantum apud mortales nequaquam potuerit reparari.

De même Sabinianus, fils de Sabinianus le Grand, fut nommé maître de la milice et rassembla une armée contre un Gète nommé Mondon. Il partit se battre en emmenant avec lui dix mille recrues armées, des chariots d'armes et des provisions. La rencontre s’engagea à Horreum Margi,[73] et il perdit des milliers des siens dans la bataille, qui se noyèrent dans la Marge, et presque tous ses chariots ; il s’enfuit avec les survivants dans un fort appelé Nato. L’espoir des soldats était tombé si bas, que parmi les survivants on ne croyait pas pouvoir en revenir.

(506) XIIII. Areobindae et Messalae

Aréobinde et Messala consuls.

His consulibus Anastasii principis statua in eodem loco, quo dudum Theodosii magni steterat, super inmanem columnam in foro Tauri statuta est.

Sous ces consuls, une statue de l’empereur Anastase fut élevée sur une haute colonne du Forum Tauri ou se tenait auparavant la statue du grand Théodose sur une colonne gigantesque.

(507) XV. Anastasii Aug. III

Troisième consulat d’Anastase Auguste.

1 Seditio popularis in circo facta est ; miles et armatus obstitit.

1 Une sédition du peuple eut lieu à l’hippodrome, elle fut réprimée par l’armée.

2 Gradus circi septentrionalis sua cum fornice incensi conlapsique sunt Anastasio Caesare in processibus commorante.

2 Alors qu’Anastase attendait en procession, les gradins du côté nord de l’hippodrome, avec leur arche, prirent feu et s’effondrèrent.

(508) I. Celeris et Venantii

Celer et Venantius consuls.

Romanus comes domesticorum et Rusticus comes scholariorum cum centum armatis nauibus totidemque dromonibus octo milia militum armatorum secum ferentibus ad deuastanda Italiae litora processerunt et usque ad Tarentum antiquissimam ciuitatem aggressi sunt, remensoque mari inhonestam uictoriam, quam piratico ausu Romani ex Romanis rapuerunt, Anastasio Caesari reportarunt.

[74]Romanus, comte des domestiques et Rusticus comte des scolaires, avec cent navires de guerre et autant de dromons jetèrent huit mille soldats sur les côtes d’Italie et s’avancèrent en les ravageant jusqu’à Tarente, très ancienne cité. Puis après cette victoire malhonnête, véritable entreprise de pirates, ils repassèrent la mer, et, Romains, allèrent porter les dépouilles des Romains à l’empereur Anastase.

(509) II. Opportuni solius

Opportunus seul consul.

1 Orto augusta urbe incendio utramque porticum a foro Constantini usque ad Perdiccae tenuissimam statuam ignis in puluerem redegit.

1 Un grand embrasement éclata dans la ville impériale et le feu réduisit en poussière deux portiques du forum de Constantin jusqu’à la très fine statue de Perdicca.[75]

2 Portus Iuliani undis suis rotalibus machinis prius exhaustus caenoque effosso purgatus est.

2 On nettoya en creusant la vase du « port de Julien », après en avoir retiré l’eau avec des machines à roues.

(510) III. Boethii solius

Boèce seul consul.[76]

1 Simulacrum aeneum in foro Strategii super fornicem residens et cornu copiae Fortunae retinens incendio proflammatum est conbustumque amisit brachium, quod tamen statuarii continuo solidarunt.

1 Une image en bronze située sur le forum de Strategius au-dessus d’une arche et tenant une corne d’abondance s’embrasa et fut brûlée, perdant un bras que, cependant, les sculpteurs refirent aussitôt.

2 Appius patricius exsulatus est.

2 Le patrice Appius est banni.

3 Constantinus olim magister militiae episcopus Laodiciae ordinatus.

2 Constantin, antérieurement maître des milices, est ordonné évêque de Laodicée.

(511) IIII. Secundini et Felicis

Secundinus et Félix consuls

Macedonius augustae urbis episcopus, licet olim Anastasii imperatoris dolis fallaciisque circumuentus prauorumque testimoniis eidem Caesari accusatus, quoniam tomum sanctorum patrum apud Calchedonam sancta dudum subscriptione roboratum eidem principi dare distulit, ab eodem Euchaita in exilium deputatus est. Locum Macedonii Timotheus meridiano tempore ab Anastasio Caesare episcopus ordinatus inuasit.

Macédonius,[77] évêque de la ville auguste, fut à un moment entouré par les dols et les mensonges de l’empereur Anastase et il fut dénoncé à ce même César par les hérétiques, parce qu’il différait la remise à l’empereur du compte rendu des saints pères de Chalcédoine, auparavant complété par une liste de saints noms. Il fut exilé à Euchaita.[78] La fonction de Macédonius fut usurpée par Timothée, ordonné évêque par Anastase César en milieu de journée.


 

[1] Le 12 décembre 443, Nomus fut assigné à renforcer la défense du Danube, récemment touché par les attaques des Huns d'Attila ; les forts furent reconstruits et les garnisons frontalières rétablies comme avant. Les travaux, qui devaient durer toute l'année 444, étaient tels que Nomus fut nommé consul l'année suivante en récompense. Mais quand Attila reprit ses raids en 447, il passa par les provinces de Scythie Mineure et de Mésie inférieure, contournant par l'est les fortifications mises en place par Nomus. En 448 Nomus fut élevé au rang de patrice. L'attaque de 447 s’acheva par une paix en 448, mais en 450 Attila fut à nouveau en guerre contre l'Empire romain. Lors d’une tentative de négociations, il déclara ne vouloir traiter qu’avec des ambassadeurs de rang consulaire, et mentionna les noms de Nomus, Senator et Anatole. Nomus (choisi comme loyal partisan du puissant eunuque Chrysaphe) et son compagnon allèrent à la rencontre d'Attila, qui les traita mal au début, mais peu après se laissa captiver par leurs talents oratoires et les présents qu'ils avaient apporté: Attila allait accepter les conditions de la paix de 448, cesserait d'attaquer l'empereur Théodose II, et abandonnerait la bande de terre au sud du Danube obtenue avec la paix de 448 ; il semble que la libération de nombreux prisonniers romains fut une concession faite personnellement à ses deux prestigieux invités. En 449, le moine Eutychès demanda à l'empereur Théodose de convoquer le concile de Chalcédoine: Chrysaphe et Nomus le rejoignirent. Il participa ensuite à plusieurs sessions du Conseil, en 451. On dit qu’il dépensait beaucoup d'argent pour nourrir ses ambitions. Pendant son mandat de magister officiorum, il fut contacté par deux neveux de l'évêque Cyrille d'Alexandrie, qu’il aida en leur prêtant de l'argent, mais à un taux d'intérêt très élevé. Il fut le destinataire de certaines lettres de Théodoret, et fut très influent auprès de l'empereur.

[2] Bleda, né v. 390 et mort poignardé par des partisans de son frère Attila fin 444 ou début 445.

[3] Ou Arnegiscle, général de Théodose II. Père d’Arnagastes, sans doute Goth. Voir l’année 441. Envoyé en Thrace en 443 contre Attila, il est sévèrement battu.

[4] Rufius Praetextalus Postumianus, fils du préfet du prétoire Flavius Avitus Marinianus, consul en 423.

[5] « Asturius (ou Astyrius) mérite une place dans l’histoire. Il s’était signalé en Espagne par la défaite des Bagaudes en 441. Il fallait qu’il eût un penchant bien décidé pour la poésie puis qu’ainsi que son gendre Mérobaude, il l’aima jusque dans l’état de caducité où elle était alors réduite. Après la mort du prêtre Sédulius, il revit ses poèmes et les donna au public. Il en composa lui-même et on lui attribue un de ceux qui portent le nom de Sédulius. Il prit possession du consulat dans la ville d’Arles et ce qui se passa dans son installation nous instruit de plusieurs usages de ce temps-là. Le premier de janvier la cérémonie commençait avant le jour. Le nouveau consul revêtu de la robe nommée trabea et assis sur la chaise curule, faisait distribuer de l’argent aux assistants qui se trouvaient en grand nombre. Il donnait ou envoyait à ses amis des tablettes qui portaient son nom et son image ; on les nommait diptyques parce quelles étaient composées de deux feuilles d’ivoire. On conserve encore à Liège une de celles du consul Asturius. La solennité se terminait par un compliment fort long que prononçait un des plus habiles avocats. » Cf. Hubert-Pascal Ameilhon, Histoire du Bas-Empire, t. 6.

Sidoine Apollinaire assista jeune à ces fêtes et en parle dans l’une de ses lettres (liv. VIII, l. 6).

[6] Le mardi 1er avril.

[7] Il s’agit là de ce que l’on a appelé le brigandage d’Ephèse, (en latin Latrocinium) nom communément donné par ses opposants, dont l'Église catholique, au second concile d'Éphèse, tenu dans cette ville du 8 au 22 août 449. Il fut convoqué par Théodose II pour régler le cas d'Eutychès, condamné par le patriarche de Constantinople Flavien pour avoir enseigné que le Christ n'avait eu qu'une nature après l'Incarnation. Le concile réunit quelque 140 évêques, dont deux légats du patriarche romain qui s'opposèrent aux débats.

Sous l'influence du patriarche d'Alexandrie Dioscore, le concile fit déposer Flavien et réhabiliter Eutychès, et décida le rejet du compromis théologique négocié au concile de 431 par Cyrille d'Alexandrie et Jean Ier d'Antioche. Les légats pontificaux ne parvinrent pas à faire lire le tome adressé par le pape Léon Ier à Flavien, et Dioscore le pape d'Alexandrie excommunia Léon, le pape de Rome. Celui-ci ne reconnut pas les décisions du concile, et en excommunia à son tour tous les participants. La dispute ne fut tranchée qu'au concile de Chalcédoine qui annula les actes du second concile d'Éphèse mais que rejettent une partie de la chrétienté orientale formant des institutions propres connues sous le nom d'Églises des trois conciles. Ainsi, ce concile non reconnu par les églises chalcédoniennes est reconnu comme le quatrième concile œcuménique par les églises relevant du miaphysisme.

À la suite du deuxième concile d'Éphèse, l'Église copte orthodoxe et l'Église apostolique arménienne (qui revendique d'être l'Église du premier état chrétien de l'histoire), acquises au miaphysisme, se séparèrent du reste de la chrétienté pour fonder des institutions chrétiennes autonomes.

[8] En Lydie.

[9] Dioscore Ier d'Alexandrie, patriarche d'Alexandrie, succéda à Cyrille en 444, adopta les principes d'Eutychès, soutint cette hérésie dans le faux concile d'Éphèse, connu sous le nom de brigandage d'Éphèse (449), et osa excommunier le pape Léon. Le concile général de Chalcédoine, tenu en 451, le déposa de l'épiscopat et du sacerdoce, et l'empereur Marcien l'exila à Gangres en Paphlagonie, où il meurt en 454.

[10] Ce personnage ne semble pas connu, un ami du célèbre eunuque Chrysaphe ?

[11] Sans doute des météorites.

[12] Joannus Vincomalus représenta l’empereur au concile de Chalcédoine. Il fut maître des Offices en 452. Cf. Guilland, Contribution à la prosopographie de l’empire byzantin, 1973.

[13] Personnage semble-t-il mal connu, Gaulois peut-être.

[14] Les paragraphes 1 à 4 sont uniquement consacrés à « l’invention du chef de saint Jean-Baptiste. »

[15] Consul d’Orient, il fit bâtir sur sa propriété en 463 une église à St Jean Baptiste dans le quartier de Psamathia et qu’on appela à cause de lui Studion.

[16] C’est plausible s’il s'écoule malencontreusement dans les voies respiratoires et les obstrue.

[17] Préfet du prétoire d'Italie.

[18] Qualifié de « Scythe » ou de « Hun », portant un nom vraisemblablement d'origine gothique, c'est peut-être un métis gotho-hunnique. Fidèle lieutenant de Aetius avec qui il est proche, lorsque ce dernier est assassiné par l'empereur romain Valentinien III, jaloux de son succès (454), Optila venge son ancien maître le 16 mars 455, en assassinant Valentinien avec un autre fidèle de Aetius, Thraustila, tout en servant les intérêts de Petronius Maximus, élu empereur.

[19] Au moment où Genséric envahit Rome.

[20] Rome fut pillée pendant un mois.

[21] Eucher de Lyon (370-449), issu d'une grande famille gallo-romaine et riche propriétaire en pays d’Aigues, fut sénateur d'Aquæ Sextiæ, puis moine à Lérins, ermite dans le Luberon puis évêque de Lyon de 435 à 449. Ce commentateur des Écritures, dont la langue et le style furent admirés par Érasme lui-même, est resté célèbre dans l’Église par ses écrits.

[22] Léon Ier, empereur jusqu’en 474.

[23] En avril 457 l’armée d’Italie proclama Majorien empereur. Il mourra en août 461, exécuté par Ricimer.

[24] Lettre du pape Léon Ier intitulée Tome.

[25] Patricius, est fils d'Aspar et frère d'Ardabur.

[26] L’un des quelques auteurs auquel on a attribué le surnom de « Grand » pour le Ve siècle. Ce fut un auteur prolifique de la littérature syriaque. On ne le distingue pas encore d’Isaac d’Amide ou d’Isaac d’Edesse. Il était semble-t-il monophysite et adversaire de la doctrine de saint Augustin sur la grâce. (cf. http://syrcom.cua.edu/Hugoye/ Journal of Syriac studies)

[27] Ephrem le Syrien ou Ephrem de Nisibe (306-373) était un diacre, théologien et auteur prolifique d'hymnes en langue syriaque, du IVe siècle, d'une très grande importance autant pour l'Église catholique que pour l'Église orthodoxe. Il fut reconnu comme docteur de l'Église catholique. Il est vénéré comme un saint par les chrétiens du monde entier, mais particulièrement parmi ceux de Syrie. Il écrivit en particulier ses Memré (sermons) sur Nicomédie. Sur le site www.patristique.org on peut retrouver certains de ses écrits.

[28] Ce personnage ne peut sans doute pas être identifié avec certitude par rapport à d’autres homonymes.

[29] Flavius Magnus (v. 405 - 475) fut un personnage important, préfet du prétoire des Gaules puis consul, dans la deuxième moitié du Ve siècle. Originaire de Narbonne et membre d'une grande famille gallo-romaine, il fut magister officiorum d'Avitus, auquel il était apparenté, en 455 et 456, lorsque celui-ci fut brièvement empereur. Pour ses qualités certaines et sa fidélité envers Rome, il fut nommé préfet du prétoire des Gaules par Majorien en remplacement de Paeonius en 458, sans doute dans le cadre de sa politique de conciliation avec la noblesse de la Gaule. Quand Majorien franchit les Alpes en novembre 458, Magnus déjà nommé préfet du prétoire des Gaules l'accompagnait avec des hauts-fonctionnaires dont le « questeur du sacré palais », Domnulus et le chef de la chancellerie (magister epistolarum), Petrus. Il devint même consul de l'année 460. En 461 sous le consulat de Flavius Severinus, probablement en juillet, on le retrouve à Arles où il participe avec l'empereur Majorien et Sidoine Apollinaire à une réunion dans une luxueuse demeure d'un patricien arlésien. On possède peut-être son épitaphe (une inscription difficile à interpréter) qui pourrait dater sa mort de 475.

[30] Flavius Dagalaifus était le fils d’Aérobindus, collègue d’Aspar en 447.

[31] Saint Hilaire, né en Sardaigne est pape du 19 novembre 461 au 29 février 468.

[32] Tortona, en français Tortone, est une ville italienne, située dans la province d'Alexandrie, dans la région Piémont, au nord-ouest de l'Italie. Ce fut sous les Romains une colonie florissante sous le nom de Dertona.

[33] « Fils du médecin Hésichios, il fut nommé en reconnaissance premier médecin de l’empereur, conseiller intime et médecin chef de Constantinople ; il devint le favori de toutes les classes de la population par ses succès en médecine comme par sa culture supérieure et son caractère intègre. Le sénat lui éleva une statue dans les thermes de Zeuxippe. » Cf. Hertzberg, Histoire de la Grèce sous la domination romaine, t. III.

[34] Prosper d’Aquitaine (Prosperius Tiro) écrivit des ouvrages théologiques et une importante chronique universelle jusqu’à la prise de Rome par Genséric (455). Cette chronique est importante à partir de 412 car elle reflète une expérience personnelle. (Dictionnaire des auteurs latins et grecs du moyen-âge, Brépols, 1991)

[35] Anicius Olybrius (? - 23 octobre 472), Empereur romain d'Occident du 11 juillet au 23 octobre 472

[36] Cassiodore dit: "Cette année, Beorgor, roi des Alains, fut tué à Bergame par le patrice Ricimer". C’était le successeur d’un certain Sangiban qui avait combattu pour Aetius. De nombreux soldats privés de solde après la chute de Majorien, allèrent rejoindre le roi Béorgor qui regroupa aussi d’autres Alains de Pannonie. Ce roi des Alains et sa troupe, qui pillaient les frontières alpines, envahirent l’Italie et Ricimer alla à leur rencontre. Cette troupe d’invasion fut exterminée le 6 février 464.

[37] Flavius Basiliscus († 477), est brièvement empereur romain d’Orient de 475 à 476 quand l’empereur Zénon est forcé de quitter Constantinople par une révolte. Sa date de naissance est inconnue.

[38] Ou Théodoret de Cyr. Né à Antioche vers 393, élevé dans des milieux monastiques, Théodoret devient en 423, évêque de Cyr, petite ville près d'Antioche. Ami de Nestorius contre Cyrille d'Alexandrie, il va se trouver entraîné, à son corps défendant, dans la grande querelle qui, après celle de l'arianisme, secoua les Églises d'Orient. Hostile à la confusion des natures dans le Christ, il est condamné par le synode d'Éphèse en 449. Il laisse derrière lui une œuvre considérable, aussi bien historique qu'exégétique et théologique. Ses écrits contre Cyrille subirent à nouveau, lors de la controverse des Trois Chapitres sous Justinien, la condamnation du concile de Constantinople de 553. Ce n'est qu'en 680 que l'évêque fut définitivement réhabilité.

[39] Pusaéus fut l'élève du philosophe platonicien Proclus, dans son école à Alexandrie; d’autres personnages remarquables appartenaient au même cercle païen et étudiaient avec Pusaéus, comme Pamprepius (poète et partisan de l'usurpateur Illus), Marcellin (plus tard semi-militaire indépendant, commandant de l'Illyrie), Anthemius (consul puis empereur d'Occident), et Messius Phoebus Sévère (Consul et praefectus urbi). En 465, il fut préfet du prétoire d'Orient, en 467, tandis que son vieil ami Anthemius était assis sur le trône de l'Occident, il occupa le consulat. Une inscription latine, entourée d’inscriptions grecques, et gravée dans les murs de Constantinople (près de la cinquième tour), se lit comme suit: « Pusaéus, renforça les tours et les murs, et pas moins que le grand Anthemius ».

[40] Simplicius, en latin, ou saint Simplice en français, pape italien entre 468 et 483.

[41] La traduction de ce paragraphe, une addition près, est tirée de Jean-Baptiste Dubos, Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules, t. I, p. 518, 1742.

[42] Dengizich, comme Priscus l’entendit prononcer à la cour d’Attila.

[43] Léon II (~467 - 474), empereur de l'Empire romain d'Orient durant l'année 474. Grâce à son beau-fils - l'isaurien Tarasicodissa - l'empereur Léon Ier réussit à se débarrasser, en 471, du puissant chef de la milice Aspar. Sentant la mort approcher mais sachant que son beau-fils est pue populaire, il proclame, le 31 octobre 473, son petit-fils César, le désignant ainsi pour lui succéder. Le 17 novembre suivant, Léon Ier élève son petit-fils à la dignité d'Auguste et fait, ainsi, de lui, son coempereur. A la mort de Léon I - son grand-père - Léon II devient seul empereur. Mais, incapable de respecter la volonté de son grand-père et de résister aux pressions aux pressions paternelles, Léon II accorde la dignité impériale à son père Zénon et en fait son coempereur. Léon II décède le 10 novembre 474, soit près de 11 mois après son accession à l'empire. Les raisons de sa mort ne sont pas connues : selon certains, il serait mort naturellement, selon d'autres, son décès aurait été provoqué par son père.

[44] Flavius Glycerius, ou Glycère, est un empereur romain régnant de mars 473 à juin 474. D'obscure origine, il semble être un ancien serviteur du prince burgonde Gondebaud, alors en Italie où il mène une carrière politico-militaire, et peut-être le chef de la garde personnelle de celui-ci. Il est proclamé empereur à Ravenne par Gondebaud, qui devient patrice de Rome : en fait, Glycérius ne gouverne pas réellement l'Empire, il n'est qu'un empereur fantoche, un de plus.

[45] Flavius Julius Nepos (v. 430 - 480) est empereur romain d'Occident de juin 474 à août 475.

[46] Le comte Marcellinus tué en Sicile en 468.

[47] Vérine (Aelia Verina) (morte en 484) est l’épouse de l’empereur byzantin Léon Ier et la belle-mère de son successeur Zénon.

[48] C’est l’année théorique retenue usuellement pour « la fin de l’empire romain, » ce qui, comme on le voit est précisé par le comte Marcellin au § 2.

[49] Odoacre fit prendre et mettre à mort le 11 juillet 477, un certain comte Bracila, officier barbare qui conspirait pour Nepos.

[50] 24 septembre.

[51] Il s’agit là, non pas de Théodoric le Grand, mais d’un homonyme, appelé Théodoric Strabon, ostrogoth. L’empereur Zénon chercha à ce que ces deux Théodoric s’entretuent, mais ils ne voulurent pas jouer ce jeu. Strabon mourut comme il l’est raconté et Zénon, pour se débarrasser de Théodoric le Grand, l’envoya en Italie. La suite est connue.

[52] Félix III est un aristocrate romain, fils du prêtre Félix, il fut bisaïeul du futur saint Grégoire le Grand. Veuf et père de famille (il a deux enfants), il est élu pape à la succession de Simplice le 13 mars 483.

[53] Traduction de ce paragraphe tirée de Le Nain de Tillemont, Hist. des empereurs, t. 6, 1788.

[54] Théodoric le Grand.

[55] « … Tous les auteurs conviennent sur la manière dont la vengeance fut entreprise. Ariadne donna ordre à Urbice, son chambellan, de la défaire de son ennemi. Un soldat de la garde prit le temps qu’Illus montait l’escalier du Cirque et lui déchargea un coup d’épée qui ne lui abattit que l’oreille droite, un des gardes d Illus ayant détourné le coup. Zénon crut se laver du soupçon en faisant mourir l assassin et en jurant à Illus qu’il n’avait eu aucune connaissance du dessein formé contre lui. » Cf. Le Beau, Hist. du bas-empire,

[56] A quelques corrections près les traductions des paragraphes 2, 3 & 4 sont tirées de Louis de Beaufort, Bibliothèque Britannique, t. 5, p. 176-177, 1735.

[57] Il est douteux qu’il s’agisse ici de Panorme ou de Palerme, qui ne faisaient pas alors partie de l’empire. Il est question d’une île de ce nom dont la situation nous est inconnue. Peut être s’agit-il de Panormus, petite ville de la Mysie peu éloignée de Cyzique à l’est?

[58] Le 11 avril 491. Ce fut le choix surprenant de l’impératrice Ariadne, ancienne épouse de Zénon. Il est possible qu’en raison de son âge, il avait au moins 60 ans (on ne connaît pas sa date exacte de naissance), on ait pensé qu’il ne « durerait pas longtemps. » De fait Anastase régna 27 ans, et fut le seul à mourir en laissant les caisses de l’Etat byzantin remplies de plus de 320.000 livres d’or !

[59] La bataille de Cotyaeum en 491 "brisa le dos" de la révolte, mais la guérilla continua dans ces montagnes du Taurus pendant quelques années encore.

[60] Ville inconnue semble-t-il.

[61] Frère d’Anastase.

[62] La traduction est ici délicate car le mot Augustatico, découle du latin Augustaticum, qui signifie aussi largesse tout comme donativum plus loin. La traduction est donc un peu aléatoire. Cf. http://ducange.enc.sorbonne.fr/; sur ce site est numérisé le bas latin de Du Cange, Glossarium Mediae et infimae latinatis.

[63] L’Inde est en général l’Ethiopie.

[64] Des girafes.

[65] Anastase II, 496-8, en fait c’est le 50e. Il y a toujours un décalage de deux années dans le compte de Marcellinus, il n’a compté ni Libère ni Félix II..

[66] Ce sont deux monnaies antiques. Cf. E. Babelon, Introduction à l’étude des monnaies de l’antiquité, 1979.

[67] Vraisemblablement Constance de Tarse, qui fut nommé comte d'Orient par Anastase en 491 pour réprimer des troubles provoqués par les Verts.

[68] Il s’agit de la « fête » des Brytae. On connaît peu de chose sur cet événement populaire de Constantinople, si ce n'est qu'elle fut abolie en 501/2 par l'empereur Anastase à la suite des émeutes sanglantes décrites ici et que Jean d'Antioche et Jean Malalas s'y réfèrent par son nom. Peut-être peut-on assimiler ou identifier ces fêtes à la fête païenne d'Edesse décrite par Pseudo-Josué le Stylite et à la fête de Maiumas ; ces deux fêtes avaient lieu au mois de mai et étaient licencieuses ; les trois fêtes ont des éléments très similaires.

[69] « Trois mille personnes, hommes, femmes enfants, vieillards, moururent dans l’amphithéâtre de Constantinople. Un grand nombre de spectateurs périt sans doute en cherchant à se sauver vers les issues de l’arrière-scène. Ce bassin, comme nous le savons par une homélie de saint Jean Chrysostome, était construit à l’usage des représentations pantomimiques pendant lesquelles des nageuses se montraient souvent toutes nues aux regards du public ! » Cf. Cornelius Peter Bock, L'amphithéâtre de Constantinople, 1849.

Ce bassin s’effondra vraisemblablement en écrasant beaucoup de monde.

[70] Celer était d'origine illyrienne, et on ne sait rien de son enfance. En 503, l'empereur Anastase le nomma général pour la guerre en cours contre les Sassanides en Orient. Au printemps 504, il conduisit ses hommes au siège permanent d’Amida, mais peu de temps après il le quitta et envahit le territoire de la Perse, pour reprendre plusieurs villes et revenir avec un riche butin. A la fin 504, il engagea des pourparlers avec les Perses, qui aboutirent à une trêve temporaire. En 505, il fut de nouveau actif sur la frontière orientale, mais ne semble pas se livrer à des opérations importantes ; il entretient toutefois ses contacts avec les Perses, rachetant Amida pour 1.100 livres d'or. À l'automne 506, il dirige à Dara les négociations entre byzantins et Perses qui aboutissent à la conclusion d'un traité de paix. Peut-être fut-il nommé en récompense consul en 508 ; il était déjà désigné comme magister officiorum auparavant en 503-504. Celer était encore en fonction au moment de l'ascension de Justin Ier en juillet 518, mais il fut bientôt démis de ses fonctions. Par la suite, il participa à des négociations avec le patriarche de Rome pour mettre fin au schisme acacien. Les chroniqueurs le décrivent comme un homme prudent, bien éduqué, un administrateur compétent et courageux de sa personne. La date ou les modalités de sa mort ne sont pas connues.

[71] Flavius Rufius Petronius Nichomachus Cethegus. « Enfin, derrière le mot barbare Ceteo doit se cacher le surnom du consul de 504, Rufius Petronius Nicomachus Cethegus, qui a subi ailleurs les déformations de Cetheus, Cethœus, Citheus et Cytheus; il était déjà mentionné sur une inscription de Lyon, mais inconnu en Narbonnaise. » Cf. www.persee.fr article Etanna de P. Wuilleumier.

[72] Flavius Taurus Clementinus Armonius.

[73] Les Romains fondèrent la ville d'Horreum Margi (le « grenier de la Morava ») comme un avant-poste sur la route de Rome à Constantinople. Elle s’organisa autour d’un pont qui permettait la traversée de la Velika Morava. Aujourd’hui appelée Ćuprija, c’est une ville et une municipalité de Serbie.

[74] Cette traduction est tirée, à une correction près, du livre de P. Deltuf, Théodoric, roi des ostrogoths et d’Italie, 1869.

[75] C’est le nom d’anciens rois de Macédoine ?

[76] Le célèbre philosophe.

[77] Macédonius II († ~517), patriarche de Constantinople (495 - 511). Il fut remplacé par un patriarche Monophysite. Ce remplacement provoqua des émeutes à Constantinople.

[78] Euchaita était une ville (polisma) du nord de l'Asie mineure, plus précisément, dans la province du Pont. Aujourd'hui, ce village turc, qui repose en partie sur des ruines, se nomme Beyözü.