Dion Cassius, traduit par E. Gros Tome VII

DION CASSIUS

HISTOIRE ROMAINE.

TOME SEPTIÈME : LIVRE LIV

Traduction française : E. GROS.

livre LIII - livre LV

 

 

TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE SEPTIÈME VOLUME.

LIVRE CINQUANTE-QUATRIÈME.

Les Romains veulent forcer Anguste à se laisser nommer  dictateur 433—435

Il refuse d'être censeur à vie, et nomme censeurs à sa place deux citoyens autrefois proscrits, qui furent les derniers. 435—437

Réformes dans les banquets et les jeux ; les édiles curules sont chargés d'éteindre les incendies avec six cents esclaves. 437—439

Modération d'Auguste dans la vie ordinaire 439

Complot contre Auguste, tramé par Fannius Cépion, et dans lequel se trouve enveloppé Muréna, coupable d'injures envers Auguste. Mesure relative aux jugements par défaut prise à l'occasion de la fuite des conjures 441—442

Auguste rend au peuple la Gaule Narbonnaise, et dédie le temple de Jupiter Tonnant ; tradition au sujet de ce temple. 443

Les Cantabres et les Astures se révoltent de nouveau ; ils sont vaincus par Furnius et réduits en servitude 445—447

Les Ethiopiens, conduits par Candace, font une incursion en Egypte; ils sont vaincus par Pétronius, gouverneur de cette province, qui les poursuit jusque dans leur pays et les force à traiter 447—449

Troubles qui s'élèvent h Rome dans les comices consulaires ; Auguste ordonne anx deux compétiteurs de s'absenter pendant qu'on ira aux suffrages 449—451

Auguste fait épouser sa fille Julie à Agrippa, et lui confie l'ad¬ministration de Rome ; mesures prises par Agrippa .451—453

Auguste passe en Grèce; il met ordre aux affaires de cette province 453

Auguste se rend en Asie, où il prend soin des provinces du peuple comme des siennes. Punition infligée anx Cyzicéniens, aux Syriens et aux Sidoniens 453—456

Phraate rend les enseignes et les prisonniers. Joie qu'en conçoit Auguste; il construit un temple en l'honneur de Mars-Vengeur, pour y suspendre ces enseignes 455—457

Erection du Mille d'Or; naissance de Caius, fils de Julie et d'Agrippa 457

Politique pacifique d'Auguste. Il rend à divers princes les États de leurs pères 457—459

Chargé par Auguste d'établir Ttgrane sur le trône d'Arménie, Tibère se montre, à cause d'un présage qui lui est arrivé en passant à Philippes, fier des décrets rendus en son honneur, bien qu'il n'ait accompli rien d'éclatant 459—461

Auguste reçoit, à Samos, une ambassade du roi de l'Inde; présents qui lui sont offerts; un certain Zamaros, après s'être fait initier aux mystères de Cérès, se brûle vif à Athènes, où Auguste était allé aussi 461—463

Nouveaux troubles pour l'élection des consuls ; Auguste se hâte de revenir à Rome. On élève un autel à la Fortune-du-Bon-Retour 463—465

Tibère reçoit les honneurs des anciens préteurs, et Drusus la permission de demander les charges cinq ans avant l'âge fixé par les lois 465

Auguste est créé préfet des mœurs pour cinq ans ; il reçoit le pouvoir censorial pour le même temps, et le pouvoir proconsulaire à vie 465—467

Lois dites Augustes; on veut jurer d'y rester fidèles; Auguste s'y oppose 467 

Agrippa est mis à la tête des Gaules; il passe en Espagne oùl'appelle une nouvelle révolte des Cantabres. il finit par les réduire, après avoir éprouvé des difficultés de la part de ses propres soldats et avoir été plusieurs fois battu par les ennemis 467—469

Agrippa refuse le triomphe ; sa modestie. Il amène dans Rome l'eau nommée Vierge ; mot inspiré à Auguste par la joie qu'il avait conçue de ce fait 471

Caractère d'Agrippa ; Auguste l'investit de la puissance tribunitienne pour dix ans 471—473

Auguste procède à un nouveau recensement du sénat; incidents divers auxquels donne lieu cette opération ; ce qui advint des sénateurs éliminés 473—477

Complots, vrais ou faux, contre Auguste et contre Agrippa ; réflexions à ce sujet 479

Conduite d'Auguste à l'égard de Lépidus 479 -481

Traits d'indépendance d'Antistius Labéon dans le sénat . 481—483

Mesures contre la brigue et contre le célibat; railleries dans le sénat, â l'endroit d'Auguste, à propos de ces derniers règlements 483—485

Jugement d'un jeune homme coupable d'avoir épousé une femme avec laquelle il avait commis adultère 485

Règlement au sujet des fiançailles 485

Auguste fait transcrire, par les pontifes, les livres Sibyllins, usés par le temps; il supplée le cens sénatorial à quelques citoyens d'une rie honorable 487

Mot du danseur Pylade à Auguste 489

Naissance de Lucius, fils d'Agrippa, qui est, avec son frère Garas, aussitôt adopté par Auguste 489

Auguste ordonne que les triomphateurs construiront, avec les dépouilles, quelque monument en souvenir de leurs exploits; il célèbre les cinquièmes jeux Séculaires 489

Règlements relatifs anx orateurs, aux magistrats élus pour rendre la justice, et aux sénateurs absents sans motifs sérieux 489—491

Auguste part pour la Gaule; ce qui l'engage à voyager.491

Dédicace du temple de Quirinus ; remarques faites parmi le peuple sur le nombre des colonnes dont ce temple fut décoré. 493

Prodiges qui donnent lieu à des prières pour le retour d'Auguste; Agrippa célèbre les jeux quinquennaux en mémoire de la victoire d'Actium 493—495

Mouvements chez les Cammunii et les Venones, en Pannonie, en Norique, en Dalmatie, en Espagne ; les Denthélètes et les Scordisques dévastent la Macédoine 495

Expédition de M. Lollius en Thrace pour secourir Rhymétalcès, tuteur des enfants de Cottys ; il soumet les Besses; les Sauromates sont repoussés au-delà de l'Ister par Lucius Caius 495—497

Auguste marche contre les Celtes, qui avaient franchi le Rhin et ravageaient la Gaule et la Germanie; il leur accorde la paix et reçoit d'eux des otages 497

Exactions de Licinius, gouverneur des Gaules; artifice dont il use pour échapper à la punition 499—503

Soumission des Rhétiens par Drusus et par Tibère; cruautés que ce peuple exerçait sur les voyageurs traversant leur territoire 503—506

Mort de Védius Pollion, qui jetait ses esclaves aux murènes ; Auguste élève le portique de Livie sur l'emplacement de sa maison 505—607

Des colonies sont envoyées dans plusieurs villes de la Gaule et de l'Espagne; les habitants de Paphos, victimes d'un tremblement de terre, reçoivent des largesses du prince et la permission d'appeler leur ville Augusta 509

Incendie du portique de Paulus, qui atteint le temple de Vesta ; ce portique est reconstruit, nominalement par Aemilius descendant de Paulus, mais en réalité par Auguste et par les amis d'AeEmibus 509-511

Révolte des Pannooiens ; ils sont de nouveau soumis 511

Apaisement des troubles qui s'étaient élevés dans le Bosphore Cimmérien ; le gouvernement de cette contrée est donné à Polémon, roi de la partie du Pont voisine de la Cappadoce. 511—513

Des supplicatkras sont décrétées à l'occasion de ces succès, au nom d'Agrippa; il refuse le triomphe, et son exemple devient désormais la loi des généraux qui se contentent des ornements triomphaux 513

Dédicace du théâtre de Balbus coïncidant avec le retour d'Auguste; honneurs décrétés au prince en cette circonstance. Fixation du temps du service militaire 515—517

Auguste fait la dédicace du théâtre de Marcellus et procède à un nouveau recensement du sénat; les vigintivirs sont pris parmi les chevaliers, et aucun d'eux ne fait partie du sénat, à moins d'avoir exercé une autre charge qui puisse l'y faire entrer 517—521

Auguste blâme Tibère d'avoir fait asseoir Caius à côté de lui dans les jeux promis à l'occasion de son retour, et le peuple d'avoir applaudi le jeune prince 523

Élu grand pontife, Auguste refuse les honneurs qu'on veut lui décerner, et ouvre au public une partie de sa maison, au lieu d'accepter une maison de l'État 523

Cornélius Sisenna  523—525

Agrippa est envoyé en Pannonie, où son approche rétablit l'ordre; à son retour, il tombe malade et meurt; Auguste le rapporte à Rome. Funérailles d'Agrippa 525—529

Auguste est nommé pour cinq autres années directeur et correcteur des mœurs; règlements relatifs aux tribuns du peuple 529— 531

Conduite d'Auguste à l'égard d'un citoyen qui se répandait en injures contre Mécène et contre Apnléius devant le tribunal du préteur 533

Auguste fait épouser sa fille Julie à Tibère, qu'il choisit comme aide et envoie contre les Pannoniens de nouveau révoltés . 536—537

Tibère, au lieu du triomphe que le sénat lui a décerné, reçoit d'Auguste les ornements triomphaux 537

Exploits de Drusus contre les Sicambres; des présages le forcent à faire retraite; l'armée romaine court risque d'être anéantie. Auguste accorde à Drusus les ornements du triomphe, mais il refuse de confirmer le titre à'imperator donné par les soldats à leur chef, tandis que lui-même, à la suite de chacun des exploits de Tibère et de Drusus, augmente le nombre de ses titres d'imperator 537—543

Le jour natal d'Auguste est célébré pour la première fois. 543

Tibère soumet la Dahnatie révoltée; cette province est remise à la garde d'Auguste 543

Les Besses, conduits par Vologèse, ravagent la Cbersonèse, et les Saletés la Macédoine ; ils sont vaincus par L. Pison, gouverneur de la Pamphytie 543—545

Anguste fait le recensement des biens et épure le sénat; règlement pour la validité des sénatus-consnltes 545—547

Anguste refuse lés statues qu'on veut lui ériger, et fait élever celles de la Santé-Publique, de la Concorde et de la Paix. 547

Étrennes données à Auguste par les citoyens et rendues par lui ; il mendie un jour de l'année 547

Julie est mariée à Tibère; l'éloge funèbre d'Octavie, dont le corps est porté au bûcher par ses gendres, est prononcé par Auguste et par Drusus 547—549

Un flamine Dlal est élu pour la première fois depuis la mort de Mérula 549

Une révolte des Daces force de laisser ouvert le temple de Janus malgré le décret qui le ferme. Les Daces, et les Dalmates avec eux, sont comprimés par Tibère; soumis par Drusus, les Celtes sont maltraités 549—551

 

Τάδε ἔνεστιν ἐν τῷ πεντηκοστῷ τετάρτῳ τῶν Δίωνος Ῥωμαϊκῶν.

α. Ὡς ἐπιμεληταὶ τῶν ὁδῶν ἐκ τῶν ἐστρατηγηκότων κατέστησαν.

β. Ὡς ἐπιμεληταὶ τοῦ σιτηρεσίου ἐκ τῶν ἐστρατηγηκότων κατέστησαν.

γ. Ὡς Νώρικον ἑάλω.

δ. Ὡς Ῥαιτία ἑάλω.

ε. Ὡς αἱ Ἄλπεις αἱ παραθαλάσσιοι Ῥωμαίων ἀκούειν ἤρξαντο.

ζ. Ὡς τὸ τοῦ Βάλβου θέατρον καθιερώθη.

η. Ὡς τὸ τοῦ Μαρκέλλου θέατρον καθιερώθη.

θ. Ὡς Ἀγρίππας ἀπέθανε καὶ τὴν Χερρόνησον Αὔγουστος ἐκτήσατο.

ι. Ὡς τὰ Αὐγουστάλια κατέστη.

Χρόνου πλῆθος ἔτη τρία καὶ δέκα, ἐν οἷς ἄρχοντες οἱ ἀριθμούμενοι οἵδε ἐγένοντο

Μ. Κλαύδιος Μ. υἱὸς Μάρκελλος Αἰσερνῖνος ὕπ. υἱὸς Λ. Ἀρρούντιος Λ. υἱὸς

Μ. Λόλλιος Μ. υἱὸς ὕπ. Κ. Αἰμίλιος Μ. υἱὸς Λέπιδος

Μ. Ἀπουλέιος Σέξτου υἱὸς ὕπ. Π. Σίλιος Π. υἱὸς Νέρουας

Γ. Σέντιος Γ. υἱὸς Σατουρνῖνος ὕπ. Κ. Λουκρήτιος Κ. υἱὸς Οὐισπίλλων

Γν. Κορνήλιος Λ. υἱὸς Λεντοῦλος ὕπ. Π. Κορνήλιος Π. υἱὸς Λεντοῦλος Μαρκελλῖνος

Γ. Φούρνιος Γ. υἱὸς ὕπ. Γ. Ἰούνιος Γ. υἱὸς Σιλανὸς

Λ. Δομίτιος Γν. υἱὸς Γν. Ἔγγ. Ἀηνόβαρβος ὕπ. Π. Κορνήλιος Π. υἱὸς Π. Ἔγγ. Σκιπίων

Μ. Λίουιος Λ. υἱὸς Δροῦσος Λίβων ὕπ. Λ. Καλπούρνιος Λ. υἱὸς Πίσων Φροῦγι

Μ. Λικίννιος Μ. υἱὸς Κράσσος ὕπ. Γν. Κορνήλιος Γν. υἱὸς Λεντοῦλος

Τιβ. Κλαύδιος Τιβ. υἱὸς Νέρων ὕπ. Π. Κυιντίλιος Σέξτου υἱὸς Οὐᾶρος

Μ. Οὐαλέριος Μ. υἱὸς Μεσσάλας Βάρβατος ὕπ. Π. Σουλπίκιος Π. υἱὸς Κυρίνιος

Παῦλος Φάβιος Κ. υἱὸς Μάξιμος ὕπ. Κ. Αἴλιος Κ. υἱὸς Τουβέρων

Ἰοῦλλος Ἀντώνιος Μ. υἱὸς ὕπ. Ἀφρικανὸς Κ. Φάβιος Κ. υἱὸς

[1] Τῷ δ´ ἐπιγιγνομένῳ ἔτει, ἐν ᾧ Μᾶρκος τε Μάρκελλος καὶ Λούκιος Ἀρρούντιος ὑπάτευσαν, ἥ τε πόλις πελαγίσαντος αὖθις τοῦ ποταμοῦ ἐπλεύσθη, καὶ κεραυνοῖς ἄλλα τε πολλὰ ἐβλήθη καὶ οἱ ἀνδριάντες οἱ ἐν τῷ Πανθείῳ, ὥστε καὶ τὸ δόρυ ἐκ τῆς τοῦ Αὐγούστου χειρὸς ἐκπεσεῖν. Πονούμενοι οὖν ὑπό τε τῆς νόσου καὶ ὑπὸ τοῦ λιμοῦ (ἔν τε γὰρ τῇ Ἰταλίᾳ πάσῃ ὁ λοιμὸς ἐγένετο καὶ τὴν χώραν οὐδεὶς εἰργάσατο· δοκῶ δ´ ὅτι καὶ ἐν τοῖς ἔξω χωρίοις τὸ αὐτὸ τοῦτο συνηνέχθη) νομίσαντες οἱ Ῥωμαῖοι οὐκ ἄλλως σφίσι ταῦτα συμβεβηκέναι, ἀλλ´ ὅτι μὴ καὶ τότε ὑπατεύοντα τὸν Αὔγουστον ἔσχον, δικτάτορα αὐτὸν ἠθέλησαν προχειρίσασθαι, καὶ τήν τε βουλὴν κατακλείσαντες ἐς τὸ συνέδριον ἐπηνάγκασαν τοῦτο ψηφίσασθαι, ἀπειλοῦντές σφας καταπρήσειν, καὶ μετὰ ταῦτα τὰς ῥάβδους τὰς τέσσαρας καὶ εἴκοσι λαβόντες προσῆλθον αὐτῷ, δικτάτορά τε ἅμα δεόμενοι λεχθῆναι καὶ ἐπιμελητὴν τοῦ σίτου, καθάπερ ποτὲ τὸν Πομπήιον, γενέσθαι. Καὶ ὃς τοῦτο μὲν ἀναγκαίως ἐδέξατο, καὶ ἐκέλευσε δύο ἄνδρας τῶν πρὸ πέντε που ἀεὶ ἐτῶν ἐστρατηγηκότων πρὸς τὴν τοῦ σίτου διανομὴν κατ´ ἔτος αἱρεῖσθαι, τὴν δὲ δικτατορίαν οὐ προσήκατο, ἀλλὰ καὶ τὴν ἐσθῆτα προσκατερρήξατο, ἐπειδὴ μηδένα τρόπον ἄλλως σφᾶς ἐπισχεῖν, μήτε διαλεγόμενος μήτε δεόμενος, ἠδυνήθη· τήν τε γὰρ ἐξουσίαν καὶ τὴν τιμὴν καὶ ὑπὲρ τοὺς δικτάτορας ἔχων, ὀρθῶς τό τε ἐπίφθονον καὶ τὸ μισητὸν τῆς ἐπικλήσεως αὐτῶν ἐφυλάξατο.

[2] Τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο καὶ τιμητὴν αὐτὸν διὰ βίου χειροτονῆσαι βουλομένων ἐποίησεν· οὔτε γὰρ τὴν ἀρχὴν ὑπέστη, καὶ εὐθὺς ἑτέρους τιμητάς, Παῦλόν τε Αἰμίλιον Λέπιδον καὶ Λούκιον Μουνάτιον Πλάγκον, τοῦτον μὲν ἀδελφὸν τοῦ Πλάγκου ἐκείνου τοῦ ἐπικηρυχθέντος ὄντα, τὸν δὲ δὴ Λέπιδον αὐτὸν τότε θανατωθέντα, ἀπέδειξεν. Ἔσχατοι δὴ οὗτοι τὴν τιμητείαν ἰδιῶται ἅμα ἔσχον, ὥσπερ που καὶ παραχρῆμα αὐτοῖς ἐδηλώθη· τὸ γὰρ βῆμα ἀφ´ οὗ τι πράξειν τῶν προσηκόντων σφίσιν ἤμελλον, συνέπεσεν ἀναβάντων αὐτῶν ἐν τῇ πρώτῃ τῆς ἀρχῆς ἡμέρᾳ καὶ συνετρίβη, καὶ μετὰ τοῦτ´ οὐδένες ἄλλοι τιμηταὶ ὅμοιοι αὐτοῖς ἅμα ἐγένοντο. Καὶ τότε δὲ ὁ Αὔγουστος, καίπερ ἐκείνων αἱρεθέντων, πολλὰ τῶν ἐς αὐτοὺς ἀνηκόντων ἔπραξε. Τῶν τε συσσιτίων τὰ μὲν παντελῶς κατέλυσε, τὰ δὲ πρὸς τὸ σωφρονέστερον συνέστειλε. Καὶ τοῖς μὲν στρατηγοῖς τὰς πανηγύρεις πάσας προσέταξεν, ἔκ τε τοῦ δημοσίου δίδοσθαί τι αὐτοῖς κελεύσας, καὶ προσαπειπὼν μήτε ἐς ἐκείνας οἴκοθέν τινα πλεῖον τοῦ ἑτέρου ἀναλίσκειν μήθ´ ὁπλομαχίαν μήτ´ ἄλλως εἰ μὴ ἡ βουλὴ ψηφίσαιτο, μήτ´ αὖ πλεονάκις ἢ δὶς ἐν ἑκάστῳ ἔτει, μήτε πλειόνων εἴκοσι καὶ ἑκατὸν ἀνδρῶν ποιεῖν· τοῖς δ´ ἀγορανόμοις τοῖς κουρουλίοις τὴν τῶν ἐμπιμπραμένων κατάσβεσιν ἐνεχείρισεν, ἑξακοσίους σφίσι βοηθοὺς δούλους δούς. Ἐπειδή τε καὶ ἱππῆς καὶ γυναῖκες ἐπιφανεῖς ἐν τῇ ὀρχήστρᾳ καὶ τότε γε ἐπεδείξαντο, ἀπηγόρευσεν οὐχ ὅτι τοῖς παισὶ τῶν βουλευτῶν, ὅπερ που καὶ πρὶν ἐκεκώλυτο, ἀλλὰ καὶ τοῖς ἐγγόνοις, τοῖς γε ἐν τῇ ἱππάδι δῆλον ὅτι ἐξεταζομένοις, μηδὲν ἔτι τοιοῦτο δρᾶν.

[3] Καὶ ἐν μὲν τούτοις τό τε τοῦ νομοθέτου καὶ τὸ τοῦ αὐτοκράτορος καὶ σχῆμα καὶ ὄνομα ἐπεδείκνυτο, ἐν δὲ δὴ τοῖς ἄλλοις ἐμετρίαζεν, ὥστε καὶ φίλοις τισὶν εὐθυνομένοις παραγίγνεσθαι. Μάρκου τέ τινος Πρίμου αἰτίαν ἔχοντος ὅτι τῆς Μακεδονίας ἄρχων Ὀδρύσαις ἐπολέμησε, καὶ λέγοντος τοτὲ μὲν τῇ τοῦ Αὐγούστου τοτὲ δὲ τῇ Μαρκέλλου γνώμῃ τοῦτο πεποιηκέναι, ἔς τε τὸ δικαστήριον αὐτεπάγγελτος ἦλθε, καὶ ἐπερωτηθεὶς ὑπὸ τοῦ στρατηγοῦ εἰ προστάξειέν οἱ πολεμῆσαι, ἔξαρνος ἐγένετο. Τοῦ τε συναγορεύοντος τῷ Πρίμῳ Λικινίου Μουρήνου ἄλλα τε ἐς αὐτὸν οὐκ ἐπιτήδεια ἀπορρίψαντος, καὶ πυθομένου « τί δὴ ἐνταῦθα ποιεῖς, καὶ τίς σε ἐκάλεσεν; »  τοσοῦτον μόνον ἀπεκρίνατο ὅτι τὸ δημόσιον. Ἐπὶ οὖν τούτοις ὑπὸ μὲν τῶν εὖ φρονούντων ἐπῃνεῖτο, ὥστε καὶ τὸ τὴν βουλὴν ἀθροίζειν ὁσάκις ἂν ἐθελήσῃ λαβεῖν, τῶν δ´ ἄλλων τινὲς κατεφρόνησαν αὐτοῦ. Ἀμέλει καὶ τοῦ Πρίμου οὐκ ὀλίγοι ἀπεψηφίσαντο, καὶ ἐπιβουλὴν ἕτεροι ἐπ´ αὐτῷ συνέστησαν. Φάννιος μὲν γὰρ Καιπίων ἀρχηγὸς αὐτῆς ἐγένετο, συνεπελάβοντο δὲ καὶ ἄλλοι· καί σφισι καὶ ὁ Μουρήνας συνομωμοκέναι, εἴτ´ οὖν ἀληθῶς εἴτε καὶ ἐκ διαβολῆς, ἐλέχθη, ἐπειδὴ καὶ ἀκράτῳ καὶ κατακορεῖ τῇ παρρησίᾳ πρὸς πάντας ὁμοίως ἐχρῆτο. Καὶ οὐ γὰρ ὑπέμειναν τὸ δικαστήριον, ἐρήμην μὲν ὡς καὶ φευξόμενοι ἥλωσαν, ἀπεσφάγησαν δὲ οὐ πολλῷ ὕστερον, οὐδὲ ἐπήρκεσαν τῷ Μουρήνᾳ οὔτε ὁ Προκουλέιος ἀδελφὸς ὢν οὔτε ὁ Μαικήνας τῇ ἀδελφῇ αὐτοῦ συνοικῶν, καίπερ ἐς τὰ πρῶτα ὑπὸ τοῦ Αὐγούστου τιμώμενοι. Ὡς δ´ οὖν καὶ τούτους τῶν δικαζόντων τινὲς ἀπέλυσαν, ἐνομοθέτησε μήτε κρύφα τὰς ψήφους ἐν ταῖς ἐρήμοις δίκαις φέρεσθαι, καὶ πάσαις αὐταῖς τὸν εὐθυνόμενον ἁλίσκεσθαι. Καὶ ὅτι γε ταῦτ´ οὐχ ὑπ´ ὀργῆς ἀλλ´ ὡς καὶ συμφέροντα τῷ δημοσίῳ διέταξεν, ἰσχυρῶς διέδειξε· τοῦ γοῦν πατρὸς τοῦ Καιπίωνος τὸν μὲν ἕτερον τῶν δούλων τῶν συμφυγόντων τῷ υἱεῖ ἐλευθερώσαντος, ὅτι ἀμῦναί οἱ θνήσκοντι ἠθέλησε, τὸν δὲ ἕτερον τὸν προδόντα αὐτὸν διά τε τῆς ἀγορᾶς μέσης μετὰ γραμμάτων τὴν αἰτίαν τῆς θανατώσεως αὐτοῦ δηλούντων διαγαγόντος καὶ μετὰ ταῦτα ἀνασταυρώσαντος, οὐκ ἠγανάκτησε. Κἂν ἐξηκέσατο πᾶσαν τὴν τῶν οὐκ ἀρεσκομένων τοῖς πραχθεῖσι μέμψιν, εἰ μὴ καὶ θυσίας ὡς καὶ ἐπὶ νίκῃ τινὶ καὶ ψηφισθείσας περιεῖδε καὶ γενομένας.

[4] Τότε δ´ οὖν καὶ τὴν Κύπρον καὶ τὴν Γαλατίαν τὴν Ναρβωνησίαν ἀπέδωκε τῷ δήμῳ ὡς μηδὲν τῶν ὅπλων αὐτοῦ δεομένας· καὶ οὕτως ἀνθύπατοι καὶ ἐς ἐκεῖνα τὰ ἔθνη πέμπεσθαι ἤρξαντο. Καὶ τὸν τοῦ Διὸς τοῦ Βροντῶντος ἐπικαλουμένου ναὸν καθιέρωσε· περὶ οὗ δύο ταῦτα παραδέδοται, ὅτι τότε τε ἐν τῇ ἱερουργίᾳ βρονταὶ ἐγένοντο, καὶ μετὰ ταῦτα ὄναρ τῷ Αὐγούστῳ τοιόνδε ἐπέστη. Τῶν γὰρ ἀνθρώπων, τὸ μέν τι πρὸς τὸ ξένον καὶ τοῦ ὀνόματος αὐτοῦ καὶ τοῦ εἴδους, τὸ δὲ καὶ ὅτι ὑπὸ τοῦ Αὐγούστου ἵδρυτο, μέγιστον δὲ ὅτι πρώτῳ οἱ ἀνιόντες ἐς τὸ Καπιτώλιον ἐνετύγχανον, προσερχομένων τε αὐτῷ καὶ σεβόντων, ἔδοξε τὸν Δία τὸν ἐν τῷ μεγάλῳ ναῷ ὄντα ὀργὴν ὡς καὶ τὰ δεύτερα αὐτοῦ φερόμενον ποιεῖσθαι, καὶ ἐκ τούτου ἐκείνῳ τε εἰπεῖν ἔλεγεν ὅτι προφύλακα τὸν Βροντῶντα ἔχοι, καὶ ἐπειδὴ ἡμέρα ἐγένετο, κώδωνα αὐτῷ περιῆψε, βεβαιῶν τὴν ὀνείρωξιν· οἱ γὰρ τὰς συνοικίας νύκτωρ φυλάσσοντες κωδωνοφοροῦσιν, ὅπως σημαίνειν σφίσιν ὁπόταν δεηθῶσι δύνωνται.

[5] Ἐν μὲν δὴ τῇ Ῥώμῃ ταῦτ´ ἐγίγνετο, ὑπὸ δὲ δὴ τοὺς αὐτοὺς τούτους χρόνους καὶ οἱ Κάνταβροι οἵ τε Ἄστυρες ἐπολέμησαν αὖθις, οὗτοι μὲν διά τε τρυφὴν καὶ δι´ ὠμότητα τοῦ Καρισίου, οἱ δὲ δὴ Κάνταβροι, ἐπειδὴ ἐκείνους τε νεωτερίζοντας ᾔσθοντο καὶ τοῦ ἄρχοντός σφων Γαΐου Φουρνίου κατεφρόνησαν, ὅτι τε νεωστὶ ἀφῖκτο καὶ ὅτι ἄπειρον αὐτὸν τῶν παρ´ ἑαυτοῖς πραγμάτων εἶναι ἔδοξαν. Οὐ μέντοι καὶ ἐν τῷ ἔργῳ τοιοῦτός σφισιν ἐφάνη, ἀλλ´ ἡττηθέντες ἀμφότεροι ὑπ´ αὐτοῦ (καὶ γὰρ τῷ Καρισίῳ προσήμυνεν) ἐδουλώθησαν. Καὶ τῶν μὲν Καντάβρων οὐ πολλοὶ ἑάλωσαν· ἐπειδὴ γὰρ ἀνέλπιστον τὴν ἐλευθερίαν ἔσχον, οὐδὲ ζῆν ἠθέλησαν, ἀλλ´ οἱ μὲν τὰ ἐρύματα προεμπρήσαντες ἑαυτοὺς ἀπέσφαξαν, οἱ δὲ καὶ ἐκείνοις ἐθελονταὶ συγκατεκαύθησαν, ἄλλοι δημοσίᾳ φαρμάκων ἐνεπλήσθησαν, ὥστε τό τε πλεῖστον καὶ τὸ ἀγριώτατον αὐτῶν φθαρῆναι· οἱ δ´ Ἄστυρες ὡς τάχιστα χωρίον τέ τι πολιορκοῦντες ἀπηλάθησαν καὶ μάχῃ μετὰ τοῦτ´ ἐνικήθησαν, οὐκέτ´ ἀντῆραν ἀλλ´ εὐθὺς ἐχειρώθησαν. Ὑπὸ δὲ τὸν αὐτὸν τοῦτον χρόνον οἱ Αἰθίοπες οἱ ὑπὲρ Αἰγύπτου οἰκοῦντες προεχώρησαν μὲν μέχρι τῆς πόλεως τῆς Ἐλεφαντίνης ὠνομασμένης, πάντα τὰ ἐν ποσὶ πορθοῦντες, ἡγουμένης σφίσιν Κανδάκης· πυθόμενοι δὲ ἐνταῦθά που Γάιον Πετρώνιον τὸν τῆς Αἰγύπτου ἄρχοντα προσιέναι, προαπῆλθον μὲν ὡς καὶ διαφευξόμενοι, καταληφθέντες δὲ ἐν τῇ ὁδῷ ἡττήθησαν, κἀκ τούτου καὶ ἐς τὴν οἰκείαν αὐτὸν ἐπεσπάσαντο. Καὶ καλῶς καὶ ἐκεῖ ἀγωνισάμενος πόλεις ἄλλας τε καὶ τὴν Ναπάτην τὸ βασίλειον αὐτῶν ἔλαβεν. Καὶ ἐκείνη μὲν κατεσκάφη, ἐν ἑτέρῳ δέ τινι χωρίῳ φρουρὰ κατελείφθη· ὁ γὰρ Πετρώνιος μήτε περαιτέρω διά τε τὴν ἄμμον καὶ διὰ τὸ καῦμα προελθεῖν μήτε κατὰ χώραν μετὰ παντὸς τοῦ στρατοῦ μεῖναι καλῶς δυνηθεὶς ἀνεχώρησε, τὸ πλεῖον αὐτοῦ ἐπαγόμενος. Κἀν τούτῳ τῶν Αἰθιόπων τοῖς φρουροῖς ἐπιθεμένων αὖθίς τε ἐπ´ αὐτοὺς ἐστράτευσε, καὶ τοὺς σφετέρους ἐρρύσατο, καὶ τὴν Κανδάκην συμβῆναί οἱ ἠνάγκασεν.

[6] Ἐν ᾧ δὲ ταῦτα ἐγίγνετο, ὁ Αὔγουστος ἐς Σικελίαν ἦλθεν, ὅπως καὶ ἐκείνην καὶ τἆλλα τὰ μέχρι τῆς Συρίας καταστήσηται. Καὶ αὐτοῦ ἐνταῦθα ἔτ´ ὄντος ὁ δῆμος τῶν Ῥωμαίων τοὺς ὑπάτους χειροτονῶν ἐστασίασεν, ὥστε καὶ ἐκ τούτου διαδειχθῆναι ὅτι ἀδύνατον ἦν δημοκρατουμένους σφᾶς σωθῆναι. Μικροῦ γοῦν τινος ἔν τε ταῖς ἀρχαιρεσίαις καὶ ἐν ταῖς ἀρχαῖς αὐταῖς κυριεύοντες ἐθορύβησαν. Ἐτηρεῖτο μὲν γὰρ ἡ ἑτέρα χώρα τῷ Αὐγούστῳ, καὶ διὰ τοῦτο Μᾶρκος Λόλλιος κατ´ ἀρχὰς τοῦ ἔτους μόνος ἦρξεν· ἐκείνου δὲ μὴ δεξαμένου αὐτὴν Κύιντός τε Λέπιδος καὶ Λούκιος Σιλουανὸς ἐσπουδαρχίασαν, καὶ οὕτω γε πάντα συνετάραξαν ὥστε καὶ τὸν Αὔγουστον ὑπὸ τῶν ἐμφρόνων ἀνακληθῆναι. Ἐπειδὴ δὲ οὐχ ὑπέστρεψε μέν, ἐλθόντας δὲ αὐτοὺς πρὸς αὐτὸν ἀπέπεμψεν ἐπιτιμήσας σφίσι καὶ κελεύσας ἀμφοτέρων αὐτῶν ἀπόντων τὴν ψῆφον δοθῆναι, οὐδὲν μᾶλλον ἡσύχασαν, ἀλλὰ καὶ πάνυ αὖθις διηνέχθησαν, ὥστε τὸν Λέπιδον ὀψέ ποτε αἱρεθῆναι. Ἀγανακτήσας οὖν ἐπὶ τούτῳ ὁ Αὔγουστος, καὶ μήτε μόνῃ τῇ Ῥώμῃ σχολάζειν δυνάμενος μήτ´ αὖ ἄναρχον αὐτὴν καταλιπεῖν τολμῶν, ἐζήτει τινὰ αὐτῇ ἐπιστῆσαι, καὶ ἔκρινε μὲν τὸν Ἀγρίππαν ἐπιτηδειότατον ἐς τοῦτο εἶναι, βουληθεὶς δὲ δὴ καὶ ἀξίωμα αὐτῷ μεῖζον περιθεῖναι, ἵνα καὶ ἐκ τούτου ῥᾷον αὐτῶν ἄρχῃ, μετεπέμψατο αὐτόν, καὶ καταναγκάσας τὴν γυναῖκα, καίπερ ἀδελφιδῆν αὐτοῦ οὖσαν, ἀπαλλάξαντα τῇ Ἰουλίᾳ συνοικῆσαι, ἐς τὴν Ῥώμην παραχρῆμα καὶ ἐπὶ τῷ γάμῳ καὶ ἐπὶ τῇ τῆς πόλεως διαχειρίσει ἔπεμψε, διά τε τἆλλα καὶ ὅτι ὁ Μαικήνας συμβουλευομένῳ οἱ περὶ αὐτῶν τούτων εἰπεῖν λέγεται ὅτι τηλικοῦτον αὐτὸν πεποίηκας ὥστ´ ἢ γαμβρόν σου γενέσθαι ἢ φονευθῆναι. Καὶ ὃς τὰ μὲν ἄλλα οἰδοῦντα ἔτι εὑρὼν κατεστήσατο, τά τε ἱερὰ τὰ Αἰγύπτια ἐπεσιόντα αὖθις ἐς τὸ ἄστυ ἀνέστειλεν, ἀπειπὼν μηδένα μηδὲ ἐν τῷ προαστείῳ αὐτὰ ἐντὸς ὀγδόου ἡμισταδίου ποιεῖν· ταραχῆς δέ τινος περὶ τὴν τοῦ πολιάρχου τοῦ διὰ τὰς ἀνοχὰς αἱρουμένου χειροτονίαν συμβάσης οὐκ ἐπεκράτησεν αὐτῆς, ἀλλὰ ἄνευ τῆς ἀρχῆς ταύτης τὸν ἐνιαυτὸν ἐκεῖνον διεγένοντο.

[7] Καὶ ὁ μὲν ταῦτ´ ἔπραττεν, ὁ δὲ Αὔγουστος τά τε ἄλλα τὰ ἐν τῇ Σικελίᾳ διοικήσας, καὶ τὰς Συρακούσας ἑτέρας τέ τινας πόλεις ἀποίκους Ῥωμαίων ἀποδείξας ἐς τὴν Ἑλλάδα ἐπεραιώθη. Καὶ Λακεδαιμονίους μὲν τοῖς τε Κυθήροις καὶ τῇ συσσιτίᾳ ἐτίμησεν, ὅτι ἡ Λιουία, ὅτε ἐκ τῆς Ἰταλίας σύν τε τῷ ἀνδρὶ καὶ σὺν τῷ υἱεῖ ἔφυγεν, ἐκεῖ διέτριψεν· Ἀθηναίων δὲ τήν τε Αἴγιναν καὶ τὴν Ἐρέτριαν (ἐκαρποῦντο γὰρ αὐτάς), ὥς τινές φασιν, ἀφείλετο, ὅτι τὸν Ἀντώνιον ἐσπούδασαν, καὶ προσέτι καὶ ἀπηγόρευσέ σφισι μηδένα πολίτην ἀργυρίου ποιεῖσθαι. Καὶ αὐτοῖς ἐς ταῦτα ἔδοξε τὸ τῷ τῆς Ἀθηνᾶς ἀγάλματι συμβὰν ἀποσκῆψαι· ἐν γὰρ τῇ ἀκροπόλει {τῇ} πρὸς ἀνατολῶν ἱδρυμένον πρός τε τὰς δυσμὰς μετεστράφη καὶ αἷμα ἀπέπτυσεν. Ὁ δ´ οὖν Αὔγουστος τό τε Ἑλληνικὸν διήγαγε καὶ ἐς Σάμον ἔπλευσεν, ἐνταῦθά τε ἐχείμασε, καὶ ἐς τὴν Ἀσίαν ἐν τῷ ἦρι ἐν ᾧ Μᾶρκος τε Ἀπουλέιος καὶ Πούπλιος Σίλιος ὑπάτευσαν κομισθεὶς πάντα τά τε ἐκεῖ καὶ τὰ ἐν τῇ Βιθυνίᾳ διέταξεν, οὐχ ὅτι τοῦ δήμου καὶ ταῦτα τὰ ἔθνη καὶ τὰ πρότερα ἐδόκει εἶναι ἐν ὀλιγωρίᾳ αὐτὰ ποιησάμενος, ἀλλὰ καὶ πάνυ πάντων σφῶν ὡς καὶ ἑαυτοῦ ὄντων ἐπιμεληθείς· τά τε γὰρ ἄλλα ὅσαπερ καὶ προσῆκον ἦν ἐπηνώρθωσε, καὶ χρήματα τοῖς μὲν ἐπέδωκε τοῖς δὲ καὶ ὑπὲρ τὸν φόρον ἐσενεγκεῖν προσέταξε. Τούς τε Κυζικηνούς, ὅτι Ῥωμαίους τινὰς ἐν στάσει μαστιγώσαντες ἀπέκτειναν, ἐδουλώσατο. Καὶ τοῦτο καὶ τοὺς Τυρίους τούς τε Σιδωνίους διὰ τὰς στάσεις ἐποίησεν, ἐν τῇ Συρίᾳ γενόμενος.

[8] Κἀν τούτῳ ὁ Φραάτης φοβηθεὶς μὴ καὶ ἐπιστρατεύσῃ οἱ, ὅτι μηδέπω τῶν συγκειμένων ἐπεποιήκει τι, τά τε σημεῖα αὐτῷ καὶ τοὺς αἰχμαλώτους, πλὴν ὀλίγων οἳ ὑπ´ αἰσχύνης σφᾶς ἔφθειραν ἢ καὶ κατὰ χώραν λαθόντες ἔμειναν, ἀπέπεμψε. Καὶ αὐτοὺς ἐκεῖνος ὡς καὶ πολέμῳ τινὶ τὸν Πάρθον νενικηκὼς ἔλαβε· καὶ γὰρ ἐφρόνει μέγα, λέγων ὅτι τὰ πρότερόν ποτε ἐν ταῖς μάχαις ἀπολόμενα ἀκονιτὶ ἐκεκόμιστο. Ἀμέλει καὶ θυσίας ἐπ´ αὐτοῖς καὶ νεὼν Ἄρεως Τιμωροῦ ἐν τῷ Καπιτωλίῳ, κατὰ τὸ τοῦ Διὸς τοῦ Φερετρίου ζήλωμα, πρὸς τὴν τῶν σημείων ἀνάθεσιν καὶ ψηφισθῆναι ἐκέλευσε καὶ ἐποίησε, καὶ προσέτι καὶ ἐπὶ κέλητος ἐς τὴν πόλιν ἐσήλασε καὶ ἁψῖδι τροπαιοφόρῳ ἐτιμήθη. Ταῦτα μὲν ἐπ´ ἐκείνοις ὕστερον ἐπράχθη· τότε δὲ αὐτός τε προστάτης τῶν περὶ τὴν Ῥώμην ὁδῶν αἱρεθεὶς καὶ τὸ χρυσοῦν μίλιον κεκλημένον ἔστησε, καὶ ὁδοποιοὺς αὐταῖς ἐκ τῶν ἐστρατηγηκότων, ῥαβδούχοις δύο χρωμένους, προσέταξε. Καὶ ἡ Ἰουλία τὸν Γάιον ὀνομασθέντα ἔτεκε, βουθυσία τέ τις τοῖς γενεθλίοις αὐτοῦ ἀίδιος ἐδόθη· καὶ τοῦτο μὲν ἐκ ψηφίσματος, ὥσπερ που καὶ τἆλλα, ἐγένετο· ἰδίᾳ δὲ δὴ οἱ ἀγορανόμοι ἱπποδρομίαν τε ἐν τοῖς τοῦ Αὐγούστου γενεθλίοις καὶ θηρίων σφαγὰς ἐποίησαν.

[9] Ἐν μὲν οὖν τῇ πόλει ταῦτ´ ἐπράττετο, ὁ δὲ Αὔγουστος τὸ μὲν ὑπήκοον κατὰ τὰ τῶν Ῥωμαίων ἔθη διῴκει, τὸ δὲ ἔνσπονδον τῷ πατρίῳ σφίσι τρόπῳ εἴα ἄρχεσθαι· οὐδ´ ἠξίωσεν οὔτε ἐκείνῳ τι προσθέσθαι οὔτε ἕτερόν τι προσκτήσασθαι, ἀλλ´ ἀκριβῶς ἀρκεῖσθαι τοῖς ὑπάρχουσιν ἐδικαίου, καὶ τοῦτο καὶ τῇ βουλῇ ἐπέστειλεν. Ὥστε πολέμου μὲν οὐδὲν τότε γ´ ἐφήψατο, δυναστείας δὲ δὴ Ἰαμβλίχῳ τε τῷ Ἰαμβλίχου τὴν τῶν Ἀραβίων τὴν πατρῴαν καὶ Ταρκονδιμότῳ τῷ Ταρκονδιμότου τὴν τῆς Κιλικίας, ἣν ὁ πατὴρ αὐτοῦ ἔσχε, πλὴν παραθαλασσιδίων τινῶν ἔδωκεν· ἐκεῖνα γὰρ τῷ Ἀρχελάῳ μετὰ τῆς σμικροτέρας Ἀρμενίας ἐχαρίσατο, ὅτι ὁ Μῆδος ὁ πρὶν αὐτῆς βασιλεύων ἐτεθνήκει. Τῷ τε Ἡρώδῃ Ζηνοδώρου τινὸς τετραρχίαν, καὶ Μιθριδάτῃ τινὶ τὴν Κομμαγηνήν, ἐπειδὴ τὸν πατέρα αὐτοῦ ὁ βασιλεὺς αὐτῆς ἀπεκτόνει, καίτοι παιδίσκῳ ἔτ´ ὄντι ἐπέτρεψε. Τῶν τε Ἀρμενίων τῶν ἑτέρων τοῦ τε Ἀρτάξου κατηγορησάντων καὶ τὸν Τιγράνην τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ ἐν τῇ Ῥώμῃ ὄντα μεταπεμψαμένων, μετέστειλε τὸν Τιβέριον, ὅπως τὸν μὲν ἐκβάλῃ τῆς βασιλείας, τὸν δὲ ἐς αὐτὴν ἀποκαταστήσῃ. Καὶ ἐπράχθη μὲν οὐδὲν τῆς παρασκευῆς αὐτοῦ ἄξιον· οἱ γὰρ Ἀρμένιοι τὸν Ἀρτάξην προαπέκτειναν· ὁ δ´ οὖν Τιβέριος, ἄλλως τε καὶ ἐπειδὴ θυσίαι ἐπὶ τούτῳ ἐψηφίσθησαν, ἐσεμνύνετο ὡς καὶ κατ´ ἀρετήν τι ποιήσας. Καὶ ἤδη γε καὶ περὶ τῆς μοναρχίας ἐνενόει, ἐπειδὴ πρὸς τοὺς Φιλίππους αὐτοῦ προσελαύνοντος θόρυβός τέ τις ἐκ τοῦ τῆς μάχης χωρίου ὡς καὶ ἐκ στρατοπέδου ἠκούσθη, καὶ πῦρ ἐκ τῶν βωμῶν τῶν ὑπὸ τοῦ Ἀντωνίου ἐν τῷ ταφρεύματι ἱδρυθέντων αὐτόματον ἀνέλαμψε. Τιβέριος μὲν δὴ ἐκ τούτων ἐγαυροῦτο, ὁ δὲ Αὔγουστος ἔς τε τὴν Σάμον ἐπανῆλθε κἀνταῦθα αὖθις ἐχείμασε, καὶ ἐκείνοις τε ἐλευθερίαν μισθὸν τῆς διατριβῆς ἀντέδωκε, καὶ ἄλλα οὐκ ὀλίγα προσδιῴκησε. Πάμπολλαι γὰρ δὴ πρεσβεῖαι πρὸς αὐτὸν ἀφίκοντο, καὶ οἱ Ἰνδοὶ προκηρυκευσάμενοι πρότερον φιλίαν τότε ἐσπείσαντο, δῶρα πέμψαντες ἄλλα τε καὶ τίγρεις, πρῶτον τότε τοῖς Ῥωμαίοις, νομίζω δ´ ὅτι καὶ τοῖς Ἕλλησιν, ὀφθείσας. Καί τι καὶ μειράκιόν οἱ ἄνευ ὤμων, οἵους τοὺς Ἑρμᾶς ὁρῶμεν, ἔδωκαν. Καὶ μέντοι τοιοῦτον ὂν ἐκεῖνο ἐς πάντα τοῖς ποσὶν ἅτε καὶ χερσὶν ἐχρῆτο, τόξον τε αὐτοῖς ἐπέτεινε καὶ βέλη ἠφίει καὶ ἐσάλπιζεν, οὐκ οἶδ´ ὅπως· γράφω γὰρ τὰ λεγόμενα. Εἷς δ´ οὖν τῶν Ἰνδῶν Ζάρμαρος, εἴτε δὴ τοῦ τῶν σοφιστῶν γένους ὤν, καὶ κατὰ τοῦτο ὑπὸ φιλοτιμίας, εἴτε καὶ ὑπὸ τοῦ γήρως κατὰ τὸν πάτριον νόμον, εἴτε καὶ ἐς ἐπίδειξιν τοῦ τε Αὐγούστου καὶ τῶν Ἀθηναίων (καὶ γὰρ ἐκεῖσε ἦλθεν) ἀποθανεῖν ἐθελήσας ἐμυήθη τε τὰ τοῖν θεοῖν, τῶν μυστηρίων καίπερ οὐκ ἐν τῷ καθήκοντι καιρῷ, ὥς φασι, διὰ τὸν Αὔγουστον καὶ αὐτὸν μεμυημένον γενομένων, καὶ πυρὶ ἑαυτὸν ζῶντα ἐξέδωκεν.

[10] Ὑπάτευε μὲν δὴ ἐν τῷ ἔτει ἐκείνῳ Γάιος Σέντιος· ἐπεὶ δὲ καὶ τὸν συνάρξοντα αὐτῷ προσαποδειχθῆναι ἔδει (ὁ γὰρ Αὔγουστος οὐδὲ τότε τηρηθεῖσάν οἱ τὴν ἀρχὴν ἐδέξατο), στάσις τε αὖθις ἐν τῇ Ῥώμῃ συνηνέχθη καὶ σφαγαὶ συνέβησαν, ὥστε τοὺς βουλευτὰς φρουρὰν τῷ Σεντίῳ ψηφίσασθαι. Ἐπειδή τε μήτε ἠθέλησεν αὐτῇ χρήσασθαι, πρέσβεις πρὸς τὸν Αὔγουστον, μετὰ δύο ῥαβδούχων ἕκαστον, ἔπεμψαν. Μαθὼν οὖν ταῦτ´ ἐκεῖνος, καὶ συνιδὼν ὅτι οὐδὲν πέρας τοῦ κακοῦ γενήσοιτο, οὐκέτ´ αὐτοῖς ὁμοίως ὥσπερ καὶ πρὶν προσηνέχθη, ἀλλ´ ἔκ τε τῶν πρεσβευτῶν αὐτῶν Κύιντον Λουκρήτιον, καίπερ ἐν τοῖς ἐπικηρυχθεῖσιν ἀναγραφέντα, ὕπατον ἀπέδειξε, καὶ αὐτὸς ἐς τὴν Ῥώμην ἠπείχθη. Καὶ αὐτῷ ἐπί τε τούτοις καὶ ἐπὶ τοῖς ἄλλοις τοῖς ἐν τῇ ἀποδημίᾳ πραχθεῖσι πολλὰ καὶ παντοῖα ἐψηφίσθη· ὧν οὐδὲν προσήκατο, πλὴν Τύχῃ τε Ἐπαναγώγῳ (οὕτω γάρ πως αὐτὴν ἐκάλεσαν) βωμὸν ἱδρυθῆναι καὶ τὴν ἡμέραν ἣν ἀφίξοιτο ἔν τε ταῖς ἱερομηνίαις ἀριθμεῖσθαι καὶ Αὐγουστάλια ὀνομάζεσθαι. Ἐπεὶ δὲ καὶ ὣς αἵ τε ἀρχαὶ καὶ οἱ ἄλλοι προαπαντῆσαί οἱ προπαρεσκευάσαντο, νύκτωρ ἐς τὴν πόλιν ἐσεκομίσθη, καὶ τῇ ὑστεραίᾳ τῷ τε Τιβερίῳ τὰς τῶν ἐστρατηγηκότων τιμὰς ἔδωκε, καὶ τῷ Δρούσῳ πέντε ἔτεσι θᾶσσον παρὰ τὰ νομιζόμενα τὰς ἀρχὰς αἰτῆσαι ἐπέτρεψεν. Ἐπειδή τε μηδὲν ὡμολόγει ὅσα τε ἀπόντος αὐτοῦ στασιάζοντες καὶ ὅσα παρόντος φοβούμενοι ἔπρασσον, ἐπιμελητής τε τῶν τρόπων ἐς πέντε ἔτη παρακληθεὶς δὴ ἐχειροτονήθη, καὶ τὴν ἐξουσίαν τὴν μὲν τῶν τιμητῶν ἐς τὸν αὐτὸν χρόνον τὴν δὲ τῶν ὑπάτων διὰ βίου ἔλαβεν, ὥστε καὶ ταῖς δώδεκα ῥάβδοις ἀεὶ καὶ πανταχοῦ χρῆσθαι, καὶ ἐν μέσῳ τῶν ἀεὶ ὑπατευόντων ἐπὶ τοῦ ἀρχικοῦ δίφρου καθίζεσθαι. Ψηφισάμενοι δὲ ταῦτα διορθοῦν τε πάντα αὐτὸν καὶ νομοθετεῖν ὅσα βούλοιτο ἠξίουν, καὶ τούς τε νόμους τοὺς γραφησομένους ὑπ´ αὐτοῦ Αὐγούστους ἐκεῖθεν ἤδη προσηγόρευον, καὶ ἐμμενεῖν σφισιν ὀμόσαι ἤθελον. Ὁ δὲ τὰ μὲν ἄλλα ὡς ἅτε καὶ ἀναγκαῖα ἐδέξατο, τοὺς δ´ ὅρκους ἀφῆκεν αὐτοῖς· καὶ γὰρ εὖ ᾔδει ὅτι, εἰ μὲν ἀπὸ γνώμης τι ψηφίσαιντο, τηρήσουσιν αὐτὸ κἂν μὴ ὀμόσωσιν, εἰ δὲ μή, οὐδὲν αὐτοῦ, κἂν μυρίας πίστεις ἐπαγάγωσι, προτιμήσουσιν.

 

Matières contenues dans le cinquante-quatrième livre de l'Histoire romaine de Dion.

Comment les curateurs des routes furent pris parmi les anciens préteurs, § 8. Comment les curateurs de l'annone furent pris parmi les anciens préteurs, § 1 et 17.

Comment la Norique fut soumise, § 20.

Comment la Rhétie fut soumise, § 22.

Comment les Alpes Maritimes devinrent sujettes des Romains, § 24.
Comment le théâtre de Balbus fut dédié, § 25.

Comment le théâtre de Marcellus fnt dédié, § 26.

Comment mourut Agrippa, et comment Auguste conquit la Chersonèse, § 28-29.

Comment furent établies les fêtes Augustales, § 34.

Espace de temps, treize ans, pendant lesquels les consuls furent :

Marcus Claudius, Marcellus Aeserninus, fils de Marcus, et Lucius Arruntius, fils de Lucius.

M. Lollius et Q. Lépidus. M. Apuléius, fils de Sextus, et Publius Silius Nerva, fils de Publius.

Caius Sentius Saturninus, fils de Caius, et Quintus Lucrétius Vespalion, fils de Quintus.

Cn. Cornélius Lentulus, fils de Lucius, et P. Cornélius Lentulus Marcellinus, fils de Publius.

Caius Furnius, fils de Caius, et Caius Junius Silanus, fils de Caius.

L. Domitius AEnobarhus, fils de Cnéius, petit-fils de Cnéius, et Publius Cornélius Scipion, petit- fils de Publius.

M. Drusus Libon, fils de Lucius, et Lucius Calpurnius Pison, fils de Lucius.

Marcus Licinius Crassus, fils de Marcus, et Cnéius Cornélius Lentulus, fils de Cnéius.

Tibère Claude Néron, fils de Tibérius, et P. Quintilius Varus, fils de Sextus.

Marcus Valérius Messala Barbatus, fils de Marcus, et Publius Sulpicius Quirinus, fils de Publius.

Paulus Fabius Maximus, fils de Quintus, et Quintus Aelius Tubéron, fils de Quintus.

Julus Antoine, fils de Marcus, et Quintus Fabius l'Africain, fils de Quintus.

[1] L'année suivante, année dans laquelle furent consuls M. Marcellus et L. Arruntius, un nouveau débordement du fleuve rendit Rome navigable, et la foudre frappa, entre autres lieux, les statues du Panthéon, au point de faire tomber la lance de la main d'Auguste. Fatigués par la maladie et la famine (la peste, en effet, avait régné dans toute l'Italie, et personne n'avait cultivé la terre; la même chose s'était, je crois, produite aussi dans les pays en dehors de l'Italie), les Romains, dans la persuasion que ces maux n'étaient survenus que parce qu'ils n'avaient pas alors Auguste pour consul, voulurent le créer dictateur, et enfermèrent le sénat dans la curie pour le contraindre à rendre le décret, menaçant d'y mettre le feu. Après cela, ayant pris les vingt-quatre faisceaux, ils allèrent trouver Auguste, le priant de se laisser nommer dictateur et intendant de l'annone, comme autrefois Pompée. Auguste accepta par force cette dernière fonction, et ordonna que deux commissaires seraient, chaque année, choisis parmi les citoyens qui avaient été préteurs cinq ans auparavant, pour la répartition du blé ; quant à la dictature, loin d'y consentir, il déchira ses vêtements, quand il vit qu'il ne pouvait retenir le peuple par aucun autre moyen, ni par ses paroles, ni par ses prières: possédant une autorité et des honneurs plus grands que les dictateurs, il avait raison d'éviter l'envie et la haine attachées à ce nom.

[2] Il fit la même chose quand on voulut le créer censeur à vie. Au lieu de se charger de cette magistrature, il nomma sur-le-champ censeurs d'autres citoyens, Paulus Émilius Lépidus et L. Munatius Plancus, l'un, frère de ce Plancus qui avait été proscrit, l'autre, c'est-à-dire Lépidus, condamné lui-même à mort à cette époque. Ils furent les derniers des simples citoyens qui exercèrent ensemble la censure, comme le leur signifia, à l'instant même, un prodige : la tribune sur laquelle ils devaient remplir quelques-unes des fonctions de leur charge s'écroula, lorsqu'ils y montèrent, le premier jour de leur magistrature, et elle se brisa; et, après eux, il n'y eut plus d'exemple de deux censeurs ainsi créés. D'ailleurs, Auguste, quoique les ayant nommés, remplit plusieurs des fonctions qui leur appartenaient. Il abolit complètement certains banquets, et en ramena d'autres à la frugalité. Il confia tous les jeux publics aux préteurs, avec ordre de leur donner une certaine somme du Trésor, et défendit que l'un y dépensât plus que l'autre de ses propres deniers, fît battre des gladiateurs sans décret du sénat, ni plus de deux fois par an, ni plus de cent vingt hommes à la fois. Il chargea du soin d'éteindre les incendies les édiles curules, à qui il donna six cents esclaves pour aides. Des chevaliers et des femmes nobles se livrant encore alors en spectacle sur l'orchestre, il défendit, non seulement aux enfants de sénateurs, ce qui était déjà interdit auparavant, mais aussi à leurs descendants, et aux citoyens de l'ordre équestre, de rien faire désormais de pareil.

[3] Dans ces actes, Auguste se montrait avec la représentation et le nom d'un législateur et d'un empereur ; dans tout le reste, il avait une modestie qui allait jusqu'à assister ses amis en justice. Un certain M. Primus, accusé d'avoir, étant gouverneur de la Macédoine, fait la guerre aux Odryses, et prétendant avoir agi, tantôt d'après l'avis d'Auguste, tantôt d'après celui de Marcellus, Auguste vint de son propre mouvement au tribunal; interrogé par le préteur s'il avait donné à l'accusé l'ordre de faire la guerre, il répondit négativement. Le défenseur de Primus, Licinius Muréna, entre autres paroles inconvenantes qu'il lança contre lui, lui ayant demandé : « Que fais-tu ici? qui t'a appelé? » il se contenta de répondre : « L'intérêt public. » Cette modération fut si appréciée des hommes sensés qu'on lui permit de réunir le sénat toutes les fois qu'il le voudrait; mais plusieurs, au contraire, le tinrent en mépris. Un grand nombre d'entre eux se prononça en faveur de Primus, d'autres tramèrent un complot. Ce complot eut pour chef Fannius Caepion, et beaucoup y prirent part; on dit même, soit que la chose fût vraie, soit que ce fût une calomnie, que Muréna était du nombre des complices, car il usait envers tout le monde d'une hardiesse de langage qui ne connaissait pas de frein et devenait insupportable. Les conjurés, n'ayant pas affronté le jugement, furent condamnés par défaut à l'exil et égorgés peu de temps après. Muréna ne trouva d'appui ni dans son frère Proculéius, ni dans Mécène, qui avait épousé sa soeur, quoique l'un et l'autre jouît des plus grands honneurs auprès d'Auguste. Quelques-uns des juges ayant absous les conjurés, Auguste porta une loi d'après laquelle, dans les jugements par défaut, les suffrages ne devaient pas être secrets, et l'unanimité de votes devenait nécessaire pour une condamnation. Cette disposition ne lui fut pas inspirée par la colère, mais par l'intérêt général, comme il le fit voir par une preuve bien forte : le père de Caepion ayant affranchi l'un des deux esclaves qui avaient accompagné son fils en exil, pour avoir voulu défendre son maître sur le moment de sa mort, tandis que l'autre, qui l'avait trahi, était mené par le milieu du Forum avec un écriteau indiquant la cause de son supplice, puis mis en croix, il n'en témoigna aucun mécontentement. Dans cette circonstance, il eût été à l'abri de tout reproche de la part de ceux mêmes qui n'approuvaient pas ses actes, s'il n'eût permis, comme à l'occasion d'une victoire, qu'on décrétât et qu'on offrît des sacrifices.

[4] A cette même époque il rendit au peuple Cypre et la Gaule Narbonaise, parce qu'elles n'avaient plus besoin de ses armes, et, par suite, des proconsuls commencèrent à être envoyés dans ces provinces. Il dédia aussi le temple de Jupiter Tonnant, temple au sujet duquel la tradition rapporte les deux particularités suivantes : pendant sa consécration, le tonnerre se fit entendre et Auguste eut ensuite le songe que voici. Le peuple, soit étrangeté du nom et de la statue du dieu, soit parce que ce temple avait été érigé par Auguste, mais surtout parce que c'était lui qu'on rencontrait le premier en montant au Capitole, venant apporter ses hommages à ce Jupiter, Auguste rêva que le Jupiter du grand temple était irrité d'être relégué au second rang, et qu'il répondit au dieu qu'il lui avait donné le Tonnant pour veiller à sa garde. Quand le jour fut venu, il fit mettre des sonnettes à Jupiter Tonnant pour confirmer son rêve. En effet, ceux qui veillent, la nuit, dans chaque quartier de la ville, portent des sonnettes afin de pouvoir, quand ils veulent, se transmettre des signaux.

[5] Voilà ce qui se passait à Rome. Vers cette même époque, les Cantabres et les Astures recommencèrent la guerre contre nous, ces derniers à cause du luxe et de la cruauté de Carisius; les Cantabres en apprenant la révolte des autres, et parce qu'ils méprisaient C. Furnius, leur gouverneur, récemment arrivé et mal instruit, croyaient-ils, de leurs affaires. Mais, à l'oeuvre, Furnius leur parut tout autre: vaincus les uns et les autres par lui (il alla au secours de Carisius), il furent réduits en servitude. Parmi les Cantabres, peu furent faits captifs; car, dès qu'ils n'eurent plus d'espoir de la liberté, ils ne voulurent plus vivre : mettant le feu à leurs défenses, ceux-ci se donnèrent eux-mêmes la mort, ceux-là se jetèrent volontairement dans le feu avec les autres, tandis que d'autres prirent publiquement du poison; ce qui fit que la portion la plus nombreuse et la plus farouche de cette nation fut détruite. Quant aux Astures, aussitôt après avoir été repoussés au siège d'une place et avoir été ensuite vaincus dans une bataille, ils cessèrent leur résistance et se soumirent. Vers ce même temps, les Éthiopiens, qui habitent au-dessus de l'Égypte, s'avancèrent jusqu'à la ville nommée Éléphantine, dévastant tout devant eux, sous la conduite de Candace. Là, ayant appris que C. Pétronius, préfet d'Égypte, marchait contre eux, ils se retirèrent avant son arrivée, afin de lui échapper par la fuite; surpris dans leur marche, ils furent vaincus, et, par cette défaite, entraînèrent Pétronius jusque dans leur pays. Pétronius, après avoir eu là aussi des succès, s'empara, entre autres villes, de Tanapé, résidence de leurs rois. La ville fut renversée de fond en comble et une garnison laissée dans une autre place; car Pétronius, empêché d'aller plus loin par le sable et par la chaleur, et, ne pouvant se maintenir avec avantage dans le pays avec son armée entière, en emmena la plus grande partie avec lui en se retirant. Les Éthiopiens, sur ces entrefaites, ayant attaqué la garnison, il marcha de nouveau contre eux, délivra les siens, et contraignit Candace à traiter.

[6] Pendant que cela se passait, Auguste alla en Sicile afin d'établir l'ordre dans cette province aussi et dans les autres jusqu'en Syrie. Il y était encore, lorsque le peuple, à Rome, pendant l'élection des consuls, se laissa aller à la sédition, ce qui fit bien voir qu'il n'y aurait pas eu de salut possible pour lui avec un gouvernement populaire. Malgré le peu de puissance dont il disposait dans les comices, et dans l'exercice même des charges, il n'en avait pas moins excité des troubles. L'une des deux places était réservée à Auguste ; aussi M. Lollius, au commencement de l'année, exerça-t-il seul le consulat. Auguste n'ayant pas accepté, Q. Lépidus et M. Silanus se mirent sur les rangs et suscitèrent partout des troubles tels que les citoyens bien intentionnés demandèrent à Auguste de revenir. Comme il ne revint pas et qu'il renvoya les deux candidats qui étaient allés le trouver, en leur adressant des reproches et en leur ordonnant à l'un et à l'autre de s'absenter pendant le temps qu'on irait aux suffrages, loin que la tranquillité se rétablît, la sédition et les troubles éclatèrent de nouveau avec une telle violence que ce ne fut que sur le soir que Lépidus finit par être nommé. Auguste, irrité de ce désordre, ne pouvant s'occuper de Rome seule, et n'osant pas, d'un autre côté, la laisser sans chef, chercha quelqu'un pour la gouverner et ne trouva pour un tel emploi personne qui convînt mieux qu'Agrippa. Voulant l'environner d'une considération plus grande, afin de lui rendre le commandement plus facile, il le manda près de lui, et, après l'avoir forcé de répudier sa femme, bien qu'elle fût sa propre nièce, pour épouser Julie, il l'envoya sur-le-champ à Rome célébrer son mariage et administrer la ville; déterminé, entre autres raisons, par les conseils de Mécène qui, à ce que l'on rapporte, lui dit : « Tu l'as rendu si grand qu'il faut ou en faire ton gendre, ou le mettre à mort. » Agrippa calma les mouvements tumultueux qu'il rencontra encore, et réprima les rites égyptiens qui se glissaient de nouveau dans la ville, défendant absolument de les célébrer dans un espace de sept stades et demi en dedans des faubourgs; de plus, l'élection du préfet urbain pour les Féries Latines ayant suscité quelques troubles, il ne put venir à bout de l'élection, et les fêtes eurent lieu, cette année-là, sans préfet.

[7] Voilà ce que fit Agrippa. Auguste, après avoir mis ordre aux affaires de la Sicile et déclaré colonies romaines Syracuse et plusieurs autres villes, passa en Grèce. Il accorda aux Lacédémoniens Cythère et l'honneur de sa présence aux syssities, parce que Livie, à l'époque où elle s'enfuyait d'Italie avec son mari et son fils, y avait séjourné ; tandis qu'il enleva aux Athéniens Égine et Érétrie, dont ils avaient la jouissance, parce que, disent certains auteurs, ils avaient favorisé Antoine. De plus, il leur défendit d'admettre à prix d'argent personne au droit de cité. Les Athéniens virent dans cette mesure la suite de ce qui était arrivé à la statue de Minerve. La statue, en effet, érigée dans l'Acropole au regard de l'Orient, s'était tournée vers l'Occident et avait craché du sang. Auguste donc mit ordre aux affaires de la Grèce et fit voile pour Samos, où il passa l'hiver, puis, s'étant transporté en Asie, au printemps où M. Apuléius et P. Silanus furent consuls, il y régla tout, ainsi qu'en Bithynie, ne négligeant pas ces provinces et celles que j'ai précédemment citées, parce qu'elles étaient réputées provinces du peuple, mais prenant au contraire le plus grand soin de toutes, comme si elles eussent été les siennes. Il y fit en effet toutes les réformes convenables et accorda aux unes des secours pécuniaires, tandis qu'aux autres il imposa une contribution en outre du tribut. Les Cyzicéniens, pour avoir, dans une sédition, battu de verges puis tué plusieurs citoyens romains, perdirent le droit de cité libre. Les séditions des Tyriens et des Sidoniens leur attirèrent le même sort à l'arrivée du prince en Syrie.

[8] Sur ces entrefaites, Phraate, craignant qu'Auguste ne marchât contre lui, parce qu'il n'avait encore rempli aucune de ses conventions, lui renvoya les enseignes et les prisonniers, à l'exception d'un petit nombre qui, par honte, s'étaient donné la mort ou qui restèrent dans le pays en s'y cachant. Auguste les reçut comme s'il eût vaincu les Parthes ; il s'en montra fier, prétendant que ce qui avait été jadis perdu dans des batailles, il l'avait recouvré sans combat. Ainsi, il fit à cette occasion décréter des sacrifices et un temple à Mars Vengeur, à l'imitation de celui de Jupiter Férétrien au Capitole, pour y suspendre ces enseignes, et il construisit ce temple. De plus, son entrée dans Rome se fit à cheval et fut honorée d'un arc de triomphe. Mais ces mesures à l'occasion des enseignes recouvrées ne furent exécutées que plus tard ; pour le moment, nommé curateur des voies à l'entour de Rome, il éleva ce qu'on appelle le Mille-d'Or, et désigna pour entretenir ces voies d'anciens préteurs qui devaient avoir deux licteurs. Julie mit au monde le prince qui reçut le nom de Caius ; un sacrifice de taureaux fut célébré tous les ans en l'honneur de son jour natal. Ce sacrifice, comme tout le reste, eut lieu en vertu d'un décret ; mais les édiles, en leur privé nom, donnèrent, le jour natal d'Auguste, des jeux équestres et une chasse de bêtes féroces.

[9] Voilà ce qui se passait dans Rome. Auguste, pendant ce temps-là, réglait d'après les usages de Rome les affaires des peuples soumis, et laissait les peuples alliés se gouverner à leur manière; loin de chercher à ajouter de nouvelles conquêtes à l'empire, il jugea largement suffisantes les possessions acquises, et il écrivit au sénat en ce sens. Aussi ne s'occupa-t-il nullement alors de guerre et rendit-il à Jamblique, fils de Jamblique, ses États paternels en Arabie, et à Tarcondimotus, fils de Tarcondimotus, ceux que son père avait possédés en Cilicie, à l'exception de quelques-uns situés au bord de la mer, dont, avec la Petite Arménie, il fit don à Archélaüs, parce que le Mède, qui y régnait auparavant, était mort. Il confia à Hérode la tétrarchie d'un certain Zénodore, et la Commagène à un certain Mithridate, bien que ce ne fût encore qu'un enfant, parce que le roi de cette contrée avait tué son père. Les habitants de l'autre Arménie s'étant plaints d'Artaxès et ayant appelé son frère Tigrane, qui était à Rome, il envoya Tibère pour chasser le premier de ce royaume et y établir l'autre. Il n'y eut là néanmoins aucune action digne des préparatifs de Tibère (les Arméniens, en effet, avaient tué Artaxès avant son arrivée), ce qui ne l'empêcha pas de se montrer aussi fier que s'il eût accompli quelque chose par sa valeur, d'autant plus que des sacrifices furent décrétés à cette occasion. Déjà, en effet, il songeait au pouvoir souverain, parce que, lorsqu'il arriva près de Philippes, il entendit un tumulte pareil à celui qui s'élève d'un camp, et que, sur les autels élevés autrefois par Antoine dans le retranchement, le feu jeta un éclat spontané. De là l'orgueil de Tibère. Quant à Auguste, il revint à Samos où il passa de nouveau l'hiver ; il accorda la liberté aux Samiens en récompense de son séjour chez eux, et fit beaucoup de règlements en leur faveur. Des ambassades lui arrivèrent en grand nombre. Les Indiens, qui lui avaient auparavant demandé son amitié, conclurent alors un traité, lui envoyant, entre autres présents, des tigres, animaux que les Romains et les Grecs aussi, je crois, virent alors pour la première fois. Ils lui donnèrent aussi un jeune homme sans bras, tel que nous voyons les hermès. Le jeune homme, cependant, malgré cela, se servait. de ses pieds comme de mains pour tout faire : ainsi, il tendait un arc dont la flèche partait, et sonnait de la trompette, je ne sais comment; j'écris ce que l'on rapporte. Un des Indiens, Zarmaros, soit qu'il fût de la race de leurs sages, et qu'il agît ainsi par amour de la gloire, soit parce qu'il était vieux et qu'il suivait un usage de sa patrie, soit qu'il posât devant Auguste et les Athéniens (car c'est à Athènes qu'il était venu), ayant pris la résolution de mourir, se fit initier aux mystères des Deux-Déesses célébrés, dit-on, hors le temps consacré, par considération pour Auguste, qui s'y fit lui-même aussi initier; puis il se jeta tout vivant dans le feu.

[10] Le consul de cette année fut C: Sentius ; quand il fallut lui nommer un collègue (Auguste, cette fois encore, n'accepta point la place qui lui était réservée), une sédition éclata de nouveau à Rome et le sang coula, en sorte que les sénateurs donnèrent par un décret une garde à Sentius. Sentius ayant refusé de s'en servir, on envoya des députés avec chacun deux licteurs à Auguste. Instruit des faits et comprenant que le mal n'aurait pas de terme, Auguste, au lieu de se conduire comme il l'avait fait dans une circonstance précédente, nomma consul l'un de ces deux députés, Q. Lucrétius, bien qu'il eût été autrefois inscrit sur la liste des proscrits, et se hâta de revenir à Rome. Ce retour et les actes accomplis durant son absence furent l'occasion d'un grand nombre de décrets divers dont il n'accepta aucun, excepté celui qui érigeait un autel à la Fortune-du-Bon-Retour (c'est ainsi qu'on l'appela), et qui mettait le jour de son arrivée au nombre des jours fériés sous le nom de fêtes Augustales. Les magistrats néanmoins et les autres citoyens se préparant à aller au-devant de lui, il entra de nuit dans la ville et, le lendemain, il donna à Tibère les honneurs des anciens préteurs, et permit à Drusus de demander les charges cinq ans avant l'âge fixé par les lois. Comme ce qu'on avait fait, dans les séditions, en son absence, et ce qu'on faisait, par crainte, en sa présence, ne s'accordait pas, il fut, à la demande générale, créé préfet des moeurs pour cinq ans, et reçut le pouvoir censorial pour le même temps et le pouvoir consulaire à vie ; de telle sorte que, toujours et partout, il avait les douze faisceaux et s'asseyait sur la chaise curule au milieu des consuls de chaque année. Ces décrets rendus, on lui demanda de corriger tous les abus et de porter les lois qu'il lui plairait; on donna aussi dès ce moment le nom de lois Augustes aux lois qu'il devait rédiger, et on voulut jurer d'y rester fidèles. Auguste accepta tout le reste comme une nécessité, mais il dispensa du serment : il savait bien en effet que, si les décrets étaient sincères, ils seraient observés sans qu'il fût besoin de rien jurer ; que sinon, il aurait beau avoir obtenu mille promesses, on ne s'inquiéterait d'aucune.

 [11] Αὔγουστος μὲν δὴ ταῦτ´ ἐποίει, καί τις τῶν ἀγορανόμων ἐθελοντὴς ὑπὸ πενίας ἀπεῖπε τὴν ἀρχήν· Ἀγρίππας δὲ ὡς τότε ἐς τὴν Ῥώμην ἐκ τῆς Σικελίας πεμφθεὶς διῴκησε τὰ κατεπείγοντα, ταῖς Γαλατίαις προσετάχθη· ἔν τε γὰρ ἀλλήλοις ἐστασίαζον καὶ ὑπὸ τῶν Κελτῶν ἐκακοῦντο. Καταστήσας δὲ καὶ ἐκεῖνα ἐς Ἰβηρίαν μετέστη· οἱ γὰρ Κάνταβροι οἱ ζωγρηθέντες τε ἐν τῷ πολέμῳ καὶ πραθέντες τούς τε δεσπότας σφῶν ὡς ἕκαστοι ἀπέκτειναν, καὶ πρὸς τὴν οἰκείαν ἐπανελθόντες πολλοὺς συναπέστησαν, καὶ μετ´ αὐτῶν χωρία καταλαβόντες καὶ ἐντειχισάμενοι τοῖς τῶν Ῥωμαίων φρουροῖς ἐπεβούλευον. Ἐπ´ οὖν τούτους ὁ Ἀγρίππας ἐπιστρατεύσας ἔσχε μέν τι καὶ πρὸς τοὺς στρατιώτας ἔργον· πρεσβύτεροι γὰρ οὐκ ὀλίγοι αὐτῶν ὄντες καὶ τῇ συνεχείᾳ τῶν πολέμων τετρυχωμένοι, τούς τε Καντάβρους ὡς καὶ δυσπολεμήτους δεδιότες, οὐκ ἐπείθοντο αὐτῷ. Ἀλλ´ ἐκείνους μέν, τὰ μὲν νουθετήσας τὰ δὲ παραμυθησάμενος τὰ δὲ καὶ ἐπελπίσας, διὰ ταχέων πειθαρχῆσαι ἐποίησε, πρὸς δὲ δὴ τοὺς Καντάβρους πολλὰ προσέπταισεν· καὶ γὰρ ἐμπειρίᾳ πραγμάτων, ἅτε τοῖς Ῥωμαίοις δεδουλευκότες, καὶ ἀπογνώσει τοῦ μὴ ἂν ἔτι σωθῆναι ἁλόντες ἐχρῶντο. Τέλος δέ ποτε συχνοὺς μὲν ἀποβαλὼν τῶν στρατιωτῶν, συχνοὺς δὲ καὶ ἀτιμώσας ὅτι ἡττῶντο (τά τε γὰρ ἄλλα καὶ στρατόπεδον ὅλον Αὔγουστον ἐπωνομασμένον ἐκώλυσεν οὕτως ἔτι καλεῖσθαι), τούς τε ἐν τῇ ἡλικίᾳ πολεμίους πάντας ὀλίγου διέφθειρε καὶ τοὺς λοιποὺς τά τε ὅπλα ἀφείλετο καὶ ἐς τὰ πεδία ἐκ τῶν ἐρυμνῶν κατεβίβασεν. Οὐ μὴν οὔτε ἐπέστειλέ τι τῇ βουλῇ περὶ αὐτῶν, οὔτε τὰ ἐπινίκια καίτοι ἐκ τῆς τοῦ Αὐγούστου προστάξεως ψηφισθέντα προσήκατο, ἀλλ´ ἔν τε τούτοις ἐμετρίαζεν ὥσπερ εἰώθει, καὶ γνώμην ποτὲ ὑπὸ τοῦ ὑπάτου ὑπὲρ τοῦ ἀδελφοῦ αὐτοῦ ἐρωτηθεὶς οὐκ ἔδωκε. Τό τε ὕδωρ τὸ Παρθένιον καλούμενον τοῖς ἰδίοις τέλεσιν ἐσαγαγὼν Αὔγουστον προσηγόρευσε. Καὶ οὕτω γε ἐκεῖνος ἐπ´ αὐτῷ ἔχαιρεν ὥστε σπάνεώς ποτε οἴνου γενομένης, καὶ τῶν ἀνθρώπων δεινὰ διαβοώντων, ἱκανώτατα ἔφη τὸν Ἀγρίππαν προνενοηκέναι ὥστε μὴ δίψῃ ποτὲ αὐτοὺς ἀπολέσθαι. Τοιοῦτος μὲν δὴ οὗτος ὁ ἀνὴρ ἦν·

[12] Τῶν δὲ δὴ ἄλλων τινὲς οὐχ ὅτι τὰ αὐτὰ αὐτῷ πράσσοντες, ἀλλ´ οἱ μὲν λῃστὰς συλλαμβάνοντες οἱ δὲ πόλεις στασιαζούσας καταλλάσσοντες, καὶ ἐπωρέγοντο τῶν νικητηρίων καὶ ἔπεμπον αὐτά. Ὁ γὰρ Αὔγουστος καὶ ταῦτα ἀφθόνως τισὶ τήν γε πρώτην ἐχαρίζετο, καὶ δημοσίαις ταφαῖς πλείστους ὅσους ἐτίμα. Τοιγαροῦν ἐκεῖνοι μὲν ἐν τούτοις ἐλαμπρύνοντο, ὁ δὲ Ἀγρίππας ἐς τὴν αὐταρχίαν τρόπον τινὰ ὑπ´ αὐτοῦ προήχθη. Ὁ γὰρ Αὔγουστος, ὡς τά τε κοινὰ θεραπείας ἀκριβοῦς ἐδεῖτο, καὶ ἐδεδίει μή, οἷα ἐν τοῖς τοιούτοις φιλεῖ συμβαίνειν, ἐπιβουλευθῇ (βραχὺ γάρ τι καὶ σμικρὸν τὸν θώρακα, ὃν ὑπὸ τῇ στολῇ πολλάκις καὶ ἐς αὐτὸ τὸ συνέδριον ἐσιὼν εἶχεν, ἐπικουρήσειν οἱ ἐνόμιζε), πρῶτον μὲν αὐτὸς πέντε τῆς προστασίας ἔτη, ἐπειδήπερ ὁ δεκέτης χρόνος ἐξήκων ἦν, προσέθετο (ταῦτα γὰρ Πουπλίου τε καὶ Γναίου Λεντούλων ὑπατευόντων ἐγένετο), ἔπειτα δὲ καὶ τῷ Ἀγρίππᾳ ἄλλα τε ἐξ ἴσου πῃ ἑαυτῷ καὶ τὴν ἐξουσίαν τὴν δημαρχικὴν ἐς τὸν αὐτὸν χρόνον ἔδωκε. Τοσαῦτα γάρ σφισιν ἔτη τότε ἐπαρκέσειν ἔφη· ὕστερον γὰρ οὐ πολλῷ καὶ τὰ ἄλλα πέντε τῆς αὐτοκράτορος ἡγεμονίας προσέλαβεν, ὥστε αὐτὰ δέκα αὖθις γενέσθαι.

 [13] Πράξας δὲ ταῦτα τὸ βουλευτικὸν ἐξήτασε· πολλοί τε γὰρ καὶ ὣς ἐδόκουν αὐτῷ εἶναι (πλήθει δὲ οὐδὲν ὑγιὲς ἐνεώρα), καὶ διὰ μίσους οὐχ ὅτι τοὺς κακίᾳ τινὶ ἐπιρρήτους, ἀλλὰ καὶ τοὺς κολακείᾳ ἐκφανεῖς ἐποιεῖτο. Καὶ ἐπειδὴ μήτε τις ἑκὼν ὥσπερ πρότερον ἀπηλλάττετο, μήτ´ αὖ μόνος ἐν αἰτίᾳ τινὶ γενέσθαι ἐβούλετο, αὐτός τε τριάκοντα ἄνδρας τοὺς ἀρίστους, ὅπερ που καὶ ὅρκῳ ἐπιστώσατο, ἐξελέξατο, καὶ ἐκείνους ἐκέλευσε προομόσαντας τὸν αὐτὸν ὅρκον κατὰ πέντε, πλὴν τῶν συγγενῶν, ἐς πινάκια γράψαντας ἑλέσθαι. Καὶ μετὰ τοῦτο τὰς πεμπάδας ἐκλήρωσεν, ὥσθ´ ἕνα καθ´ ἑκάστην τὸν λαχόντα αὐτόν τε βουλεῦσαι καὶ ἑτέρους πέντε ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς ἐγγράψαι. Ἔδει που καὶ τοὺς τριάκοντα ἔν τε τοῖς αἱρουμένοις ὑφ´ ἑτέρων καὶ ἐν τοῖς κληρουμένοις γενέσθαι. Ἐπειδή τέ τινες αὐτῶν ἀπεδήμουν, ἄλλοι ἀντ´ ἐκείνων λαχόντες τὰ ἐπιβάλλοντά σφισιν ἔπραξαν. Τὸ μὲν οὖν πρῶτον ταῦθ´ οὕτως ἐπὶ πλείους ἡμέρας ἐγένετο· ἐπεὶ δὲ ἐκακουργήθη τινά, οὔτε ἐπὶ τοῖς ταμίαις τὰ γραμματεῖα ἔτ´ ἐποιήσατο οὔτε ἔτι τῷ κλήρῳ τὰς πεμπάδας ἐπέτρεψεν, ἀλλ´ αὐτός τε τὰ λοιπὰ ἀνελέξατο καὶ αὐτὸς τοὺς ἐνδέοντας προσείλετο, ὥστε ἐς ἑξακοσίους τοὺς πάντας ἀποδειχθῆναι.

[14] Ἐβουλεύσατο μὲν γὰρ τριακοσίους αὐτοὺς κατὰ τὸ ἀρχαῖον ποιῆσαι, καὶ πάνυ ἀγαπητὸν νομίζων εἶναι τοσούτους ἀξίους τοῦ συνεδρίου σφῶν εὑρεθῆναι· δυσχερανάντων δὲ πάντων ὁμοίως (τῷ γὰρ πολὺ πλείους τῶν ἐμμενούντων ἐν αὐτῷ τοὺς διαγραφησομένους ἔσεσθαι, φοβεῖσθαι μᾶλλον αὐτοὺς μὴ ἰδιωτεύσωσιν ἢ προσδοκᾶν ὅτι καὶ βουλεύσουσιν συνέβαινε) τοὺς ἑξακοσίους κατελέξατο. Καὶ οὐδὲ ἐνταῦθα ἔστη, ἀλλὰ καὶ μετὰ τοῦτο, ἐπειδή τινες οὐκ ἐπιτήδειοι καὶ τότε ἐγγεγραμμένοι ἦσαν, καὶ Λικίνιός τέ τις Ῥήγουλος, ἀγανακτήσας ὅτι τοῦ τε υἱέος καὶ ἄλλων πολλῶν, ὧν κρείσσων εἶναι ἠξίου, διειλεγμένων ἀπαλήλιπτο, τήν τε ἐσθῆτα ἐν αὐτῷ τῷ βουλευτηρίῳ κατερρήξατο, καὶ τὸ σῶμα γυμνώσας τάς τε στρατείας κατηριθμήσατο καὶ τὰς οὐλὰς προσεπέδειξέ σφισι, καὶ Ἀρτικυλήιος Παῖτος ἐν μὲν τοῖς βουλεύσουσιν ὢν τῷ δὲ δὴ πατρὶ ἐκπεπτωκότι παραχωρῆσαι τῆς βουλείας ἀξιῶν ἱκέτευεν, ἐξετασμὸν αὖθίς σφων ἐποιήσατο, καί τινας ἀπαλλάξας ἄλλους ἀντικατέλεξεν. Ἐπειδή τε πολλοὶ καὶ ὣς διεγεγράφατο, καί τινες αὐτὸν δι´ αἰτίας, οἷα ἐν τῷ τοιούτῳ φιλεῖ συμβαίνειν, ὡς καὶ ἀδίκως ἀπεληλαμένοι εἶχον, τότε τε αὐτοῖς καὶ συνθεάσασθαι καὶ συνεστιάσασθαι τοῖς βουλεύουσι, τῇ αὐτῇ σκευῇ χρωμένοις, συνεχώρησε, καὶ ἐς τὸ ἔπειτα τὰς ἀρχὰς αἰτεῖν ἐπέτρεψε. Καὶ αὐτῶν οἱ μὲν πλείους ἐπανῆλθον χρόνῳ ἐς τὸ συνέδριον, ὀλίγοι δέ τινες ἐν τῷ μέσῳ, μήτε τῆς γερουσίας μήτε τοῦ δήμου νομιζόμενοι, κατελείφθησαν.

[15] Τούτων οὖν οὕτω γενομένων συχνοὶ μὲν εὐθὺς συχνοὶ δὲ καὶ μετὰ τοῦτο καὶ ἐκείνῳ καὶ τῷ Ἀγρίππᾳ ἐπιβουλεῦσαι, εἴτ´ οὖν ἀληθῶς εἴτε καὶ ψευδῶς, αἰτίαν ἔσχον. Οὐ γὰρ ἔστιν ἀκριβῶς τὰ τοιαῦτα τοῖς ἔξω αὐτῶν οὖσιν εἰδέναι· πολλὰ γὰρ ὧν ἂν ὁ κρατῶν πρὸς τιμωρίαν, ὡς καὶ ἐπιβεβουλευμένος, ἤτοι δι´ ἑαυτοῦ ἢ καὶ διὰ τῆς γερουσίας πράξῃ, ὑποπτεύεται κατ´ ἐπήρειαν, κἂν ὅτι μάλιστα δικαιότατα συμβῇ, γεγονέναι, καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἐγὼ γνώμην ἔχω περὶ πάντων τῶν τοιουτοτρόπων αὐτὰ τὰ λεγόμενα συγγράψαι, μηδὲν ὑπὲρ τὰ δεδημοσιευμένα, πλὴν τῶν πάνυ φανερῶν, μήτε πολυπραγμονῶν μήθ´ ὑπολέγων, μήτ´ εἰ δικαίως μήτ´ εἰ ἀδίκως τι γέγονε, μήτ´ εἰ ψευδῶς μήτε εἰ ἀληθῶς εἴρηται. Καὶ τοῦτο μέν μοι καὶ κατὰ τῶν μετὰ ταῦτα γραφησομένων εἰρήσθω· ἐν δὲ δὴ τῷ τότε παρόντι ὁ Αὔγουστος ἄλλους μέν τινας ἐδικαίωσε, τὸν δὲ δὴ Λέπιδον ἐμίσει μὲν διά τε τἆλλα καὶ ὅτι ὁ υἱὸς αὐτοῦ καὶ ἐπεφώρατο ἐπιβουλεύων αὐτῷ καὶ ἐκεκόλαστο, οὐ μέντοι καὶ ἀποκτεῖναι ἠθέλησεν, ἀλλ´ ἐν τρόπῳ τινὶ ἄλλοτε ἄλλῳ προεπηλάκιζεν. Ἔς τε γὰρ τὴν πόλιν καὶ ἄκοντα αὐτὸν ἐκ τῶν ἀγρῶν κατιέναι ἐκέλευε, καὶ ἐς τὰς συνόδους ἀεὶ ἐσῆγεν, ὅπως ὅτι πλείστην καὶ χλευασίαν καὶ ὕβριν πρός τε τὴν τῆς ἰσχύος καὶ πρὸς τὴν τῆς ἀξιώσεως μεταβολὴν ὀφλισκάνῃ· καὶ οὔτε ἐς ἄλλο τι ὡς καὶ ἀξίῳ οἱ λόγου ἐχρῆτο, τότε δὲ καὶ τὴν ψῆφον ὑστάτῳ τῶν ὑπατευκότων ἐπῆγε. Τοὺς μὲν γὰρ ἄλλους ἐν τῇ καθηκούσῃ τάξει ἐπεψήφιζε, τῶν δ´ ὑπατευκότων πρῶτόν τέ τινα καὶ δεύτερον τρίτον τε ἕτερον καὶ τέταρτον, τούς τε λοιποὺς ὁμοίως, ὥς που καὶ ἐβούλετο· καὶ τοῦτο καὶ οἱ ὕπατοι ἐποίουν. Οὕτω μὲν δὴ τὸν Λέπιδον μετεχειρίζετο, καὶ ἐπειδή γε Ἀντίστιος Λαβεὼν ἐς τοὺς βουλεύσοντας αὐτόν, ὅτε ἡ διαγνώμη ἐκείνη ἐγίγνετο, ἐσεγράψατο, πρῶτον μὲν ἐπιωρκηκέναι τε αὐτὸν ἔφη καὶ τιμωρήσεσθαι ἠπείλησεν, ἔπειτα δὲ εἰπόντος αὐτοῦ « καὶ τί δεινὸν πεποίηκα κατασχὼν ἐν τῷ συνεδρίῳ ἄνδρα ὃν σὺ ἀρχιέρεων ἔτι καὶ νῦν περιορᾷς ὄντα; »  οὐκέτ´ οὐδεμίαν ὀργὴν ἐποιήσατο· πολλάκις γὰρ καὶ ἰδίᾳ καὶ κοινῇ τῆς ἱερωσύνης ταύτης ἀξιούμενος οὐκ ἐδικαίωσε ζῶντος τοῦ Λεπίδου λαβεῖν αὐτήν. Ἀντίστιος μὲν οὖν τοῦτό τε οὐκ ἀπὸ καιροῦ εἰπεῖν ἔδοξε, καί ποτε λόγων ἐν τῇ βουλῇ γιγνομένων ὡς χρεὼν εἴη τὸν Αὔγουστον ἐκ διαδοχῆς σφας φρουρεῖν, ἔφη, μήτ´ ἀντειπεῖν τολμῶν μήτε συγκαταθέσθαι ὑπομένων, ὅτι « ῥέγκω καὶ οὐ δύναμαι αὐτοῦ προκοιτῆσαι » .

[16] Ὁ δ´ οὖν Αὔγουστος ἄλλα τε ἐνομοθέτησε, καὶ τοὺς δεκάσαντάς τινας ἐπὶ ταῖς ἀρχαῖς ἐς πέντε ἔτη αὐτῶν εἶρξε. Τοῖς τε ἀγάμοις καὶ ταῖς ἀνάνδροις βαρύτερα τὰ ἐπιτίμια ἐπέταξε, καὶ ἔμπαλιν τοῦ τε γάμου καὶ τῆς παιδοποιίας ἆθλα ἔθηκεν. Ἐπειδή τε πολὺ πλεῖον τὸ ἄρρεν τοῦ θήλεος τοῦ εὐγενοῦς ἦν, ἐπέτρεψε καὶ ἐξελευθέρας τοῖς ἐθέλουσι, πλὴν τῶν βουλευόντων, ἄγεσθαι, ἔννομον τὴν τεκνοποιίαν αὐτῶν εἶναι κελεύσας. Κἀν τούτῳ καταβοήσεως ἐν τῷ συνεδρίῳ περί τε τῆς τῶν γυναικῶν καὶ περὶ τῆς τῶν νεανίσκων ἀκοσμίας, πρὸς ἀπολογίαν δή τινα τοῦ μὴ ῥᾳδίως δι´ αὐτὴν τὰς τῶν γάμων συναλλαγὰς ποιεῖσθαι, γενομένης, καὶ ἐναγόντων αὐτὸν καὶ ἐκείνην ἐπανορθῶσαι χλευασμῷ ὅτι πολλαῖς γυναιξὶν ἐχρῆτο, τὸ μὲν πρῶτον ἀπεκρίνατο αὐτοῖς ὅτι τὰ μὲν ἀναγκαιότατα διώρισται, τὰ δὲ λοιπὰ ἀδύνατόν ἐστιν ὁμοίως παραδοθῆναι, ἔπειτα δὲ ἐκβιασθεὶς εἶπεν ὅτι « αὐτοὶ ὀφείλετε ταῖς γαμεταῖς καὶ παραινεῖν καὶ κελεύειν ὅσα βούλεσθε· ὅπερ που καὶ ἐγὼ ποιῶ. »  Ἀκούσαντες οὖν ταῦτ´ ἐκεῖνοι πολλῷ μᾶλλον ἐνέκειντο αὐτῷ, βουλόμενοι τὰς παραινέσεις ἃς τῇ Λιουίᾳ παραινεῖν ἔφη μαθεῖν. Καὶ ὃς ἄκων μέν, εἶπε δ´ οὖν τινα καὶ περὶ τῆς ἐσθῆτος καὶ περὶ τοῦ λοιποῦ κόσμου τῶν τε ἐξόδων καὶ τῆς σωφροσύνης αὐτῶν, μηδ´ ὁτιοῦν φροντίσας ὅτι μὴ καὶ τῷ ἔργῳ αὐτὰ ἐπιστοῦτο. Καὶ ἕτερον δέ τι τοιόνδε τιμητεύων ἐπεποιήκει· ἐπειδὴ γὰρ προσήγαγέ τις αὐτῷ νεανίσκον γυναῖκα ἐκ μοιχείας γεγαμηκότα, καὶ πλεῖστα ὅσα κατηγόρησεν αὐτοῦ, διηπορήθη μήτε παριδεῖν τὸ πρᾶγμα μήτ´ ἐπιτιμῆσαί τι τολμήσας, καὶ μόλις ποτὲ ὀψὲ ἀνενεγκὼν « πολλά »  ἔφη « καὶ δεινὰ αἱ στάσεις ἤνεγκαν, ὥστε ἐκείνων μὲν ἀμνημονῶμεν, τοῦ δὲ δὴ λοιποῦ προνοῶμεν ὅπως μηδὲν τοιοῦτο γίγνηται. »  Ὡς δ´ οὖν βρέφη τινὲς ἐγγυώμενοι τὰς μὲν τιμὰς τῶν γεγαμηκότων ἐκαρποῦντο, τὸ δὲ ἔργον αὐτῶν οὐ παρείχοντο, προσέταξε μηδεμίαν ἐγγύην ἰσχύειν μεθ´ ἣν οὐδὲ δυοῖν ἐτοῖν διελθόντων γαμήσει τις, τοῦτ´ ἔστι δεκέτιν πάντως ἐγγυᾶσθαι τόν γέ τι ἀπ´ αὐτῆς ἀπολαύσοντα· δώδεκα γὰρ ταῖς κόραις ἐς τὴν τοῦ γάμου ὥραν ἔτη πλήρη, καθάπερ εἶπον, νομίζεται.

[17] Ταῦτά τε οὖν ὡς ἕκαστα διενομοθέτει, καὶ ἵνα ἐπὶ τῇ τοῦ σίτου διαδόσει προβάλλωνται {καὶ} οἱ ἐν ταῖς ἀρχαῖς ἀεὶ ὄντες ἕνα ἕκαστος ἐκ τῶν πρὸ τριῶν ἐτῶν ἐστρατηγηκότων, καὶ ἐξ αὐτῶν τέσσαρες οἱ λαχόντες σιτοδοτῶσιν ἐκ διαδοχῆς. Τόν τε πολίαρχον τὸν ἐς τὰς ἀνοχὰς καθιστάμενον ἕνα ἀεὶ αἱρεῖσθαι, καὶ τὰ ἔπη τὰ Σιβύλλεια ἐξίτηλα ὑπὸ τοῦ χρόνου γεγονότα τοὺς ἱερέας αὐτοχειρίᾳ ἐκγράψασθαι ἐκέλευσεν, ἵνα μηδεὶς ἕτερος αὐτὰ ἀναλέξηται. Τάς τε ἀρχὰς ἅπασι τοῖς δέκα μυριάδων οὐσίαν ἔχουσι καὶ ἄρχειν ἐκ τῶν νόμων δυναμένοις ἐπαγγέλλειν ἐπέτρεψε. Τοσοῦτον γὰρ τὸ βουλευτικὸν τίμημα τὴν πρώτην εἶναι ἔταξεν, ἔπειτα καὶ ἐς πέντε καὶ εἴκοσι μυριάδας αὐτὸ προήγαγε. Καί τισι τῶν εὖ βιούντων ἐλάττω, τότε μὲν τῶν δέκα αὖθις δὲ τῶν πέντε καὶ εἴκοσι, κεκτημένοις ἐχαρίσατο ὅσον ἐνέδει. Καὶ διὰ ταῦτα τοῖς βουλομένοις τῶν στρατηγῶν τριπλάσιον τοῦ παρὰ τοῦ δημοσίου σφίσιν ἐς τὰς πανηγύρεις διδομένου προσαναλίσκειν ἐφῆκεν. Ὥστε εἰ καὶ πρὸς τὴν ἀκρίβειαν τῶν ἄλλων αὐτοῦ νομοθετημάτων ἤχθοντό τινες, ἀλλ´ ὑπό τε τούτου, καὶ ὅτι Πυλάδην τινὰ ὀρχηστὴν διὰ στάσιν ἐξεληλαμένον κατήγαγεν, οὐκέτ´ ἐκείνων ἐμέμνηντο. Ὅθενπερ πάνυ σοφῶς ὁ Πυλάδης, ἐπιτιμώμενος ὑπ´ αὐτοῦ ἐπειδὴ Βαθύλλῳ ὁμοτέχνῳ τέ οἱ ὄντι καὶ τῷ Μαικήνᾳ προσήκοντι διεστασίαζεν, εἰπεῖν λέγεται ὅτι « συμφέρει σοι, Καῖσαρ, περὶ ἡμᾶς τὸν δῆμον ἀποδιατρίβεσθαι. » 

[18] Ταῦτα μὲν ἐν ἐκείνῳ τῷ ἔτει ἐγένετο· ἐπὶ δὲ δὴ {τοῦ} Γαΐου τε Φουρνίου καὶ Γαΐου Σιλανοῦ ὑπάτων υἱὸν αὖθις ὁ Ἀγρίππας ἀνείλετο τὸν Λούκιον ὀνομασθέντα, καὶ αὐτὸν εὐθὺς ὁ Αὔγουστος μετὰ τοῦ ἀδελφοῦ τοῦ Γαΐου ἐποιήσατο, μὴ ἀναμείνας σφᾶς ἀνδρωθῆναι, ἀλλ´ αὐτόθεν διαδόχους τῆς ἀρχῆς ἀποδείξας, ἵν´ ἧττον ἐπιβουλεύηται. Τήν τε τῆς Τιμῆς καὶ τῆς Ἀρετῆς πανήγυριν ἐς τὰς νῦν ἡμέρας μετέστησε, καὶ τοῖς τὰ ἐπινίκια πέμπουσιν ἔργον ἐκ τῶν λαφύρων ἐς τὴν τῶν πράξεων μνήμην ποιεῖν προσέταξε, τά τε σαικουλάρια τὰ πέμπτα ἐπετέλεσε. Καὶ τοὺς ῥήτορας ἀμισθὶ συναγορεύειν, ἢ τετραπλάσιον ὅσον ἂν λάβωσιν ἐκτίνειν, ἐκέλευσε. Τοῖς δὲ δικάζειν ἀεὶ λαγχάνουσιν ἀπεῖπεν ἐς μηδενὸς οἴκαδε τὸν ἐνιαυτὸν ἐκεῖνον ἐσιέναι. Ἐπειδή τε ἀσπουδεὶ οἱ βουλευταὶ ἐς τὸ συνέδριον συνεφοίτων, ἐπηύξησε τὰς ζημίας τοῖς οὐκ ἐξ εὐλόγου τινὸς αἰτίας ὑστερίζουσι.

[19] Καὶ μετὰ ταῦτα ἐς τὴν Γαλατίαν, Λουκίου τε Δομιτίου καὶ Πουπλίου Σκιπίωνος ὑπατευόντων, ὥρμησε, πρόφασιν τοὺς πολέμους τοὺς κατ´ ἐκεῖνο κινηθέντας λαβών. Ἐπειδὴ γὰρ ἐπαχθὴς πολλοῖς ἐκ τῆς ἐν τῇ πόλει χρονίου διατριβῆς ἐγεγόνει, καὶ συχνοὺς μὲν ἔξω τι τῶν τεταγμένων πράττοντας δικαιῶν ἐλύπει, συχνῶν δὲ καὶ φειδόμενος τὰ νενομοθετημένα ὑφ´ ἑαυτοῦ παραβαίνειν ἠναγκάζετο, ἐκδημῆσαι τρόπον τινὰ κατὰ τὸν Σόλωνα ἔγνω. Καί τινες καὶ διὰ τὴν Τερεντίαν τὴν τοῦ Μαικήνου γυναῖκα ἀποδημῆσαι αὐτὸν ὑπετόπησαν, ἵν´ ἐπειδὴ πολλὰ περὶ αὐτῶν ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐλογοποιεῖτο, ἄνευ θροῦ τινὸς ἐν τῇ ἀλλοδημίᾳ αὐτῇ συνῇ· οὕτω γὰρ οὖν πάνυ αὐτῆς ἤρα ὥστε καὶ ἀγωνίσασθαί ποτε αὐτὴν περὶ τοῦ κάλλους πρὸς τὴν Λιουίαν ποιῆσαι. Πρὶν δὲ ἢ ἀφορμᾶσθαι, τὸν τοῦ Κυρίνου ναὸν καθιέρωσεν ἐκ καινῆς οἰκοδομήσας. Εἶπον δὲ τοῦτο ὅτι ἓξ καὶ ἑβδομήκοντα κίοσιν αὐτὸν ἐκόσμησεν, ὅσαπερ τὰ πάντα ἔτη {τις} διεβίω, κἀκ τούτου λόγον τισὶ παρέσχεν ὡς καὶ ἐξεπίτηδες αὐτὸ ἀλλ´ οὐ κατὰ τύχην ἄλλως πράξας. Ἐκεῖνόν τε οὖν τότε ἐθείωσε, καὶ μονομαχίας ἀγῶνας διά τε τοῦ Τιβερίου καὶ διὰ τοῦ Δρούσου, συγχωρηθὲν δή σφισιν ὑπὸ τῆς βουλῆς, ἔθηκε. Καὶ οὕτω τὸ μὲν ἄστυ τῷ Ταύρῳ μετὰ τῆς ἄλλης Ἰταλίας διοικεῖν ἐπιτρέψας (τόν τε γὰρ Ἀγρίππαν ἐς τὴν Συρίαν αὖθις ἐστάλκει, καὶ τῷ Μαικήνᾳ διὰ τὴν γυναῖκα οὐκέθ´ ὁμοίως ἔχαιρε), τὸν δὲ δὴ Τιβέριον καίτοι στρατηγοῦντα παραλαβὼν ἐξώρμησεν. Ἐστρατήγησε γὰρ καίπερ τὰς στρατηγικὰς τιμὰς ἔχων· καὶ τήν γε ἀρχὴν αὐτοῦ πᾶσαν ὁ Δροῦσος ἐκ δόγματος διήγαγεν. Ἐξελθόντων δ´ οὖν αὐτῶν τὸ τῆς Νεότητος μέγαρον ὑπὸ τὴν ἐπιοῦσαν νύκτα κατεκαύθη, καὶ διά τε τοῦτο καὶ διὰ τἆλλα τὰ προγενόμενα (λύκος τε γὰρ διὰ τῆς ἱερᾶς ὁδοῦ ἐς τὴν ἀγορὰν ἐσπεσὼν ἀνθρώπους ἔφθειρε, καὶ μύρμηκες οὐ πόρρω τῆς ἀγορᾶς ἐκφανέστατα συνεστράφησαν, λαμπάς τέ τις ἀπὸ μεσημβρίας ἐπὶ τὴν ἄρκτον διὰ πάσης τῆς νυκτὸς ἠνέχθη) εὐχὰς ὑπὲρ τῆς ἐπανόδου τοῦ Αὐγούστου ἐποιήσαντο. Κἀν τούτῳ καὶ τὴν πενταετηρίδα τῆς ἀρχῆς αὐτοῦ διεώρτασαν, τοῦ Ἀγρίππου (ἐν γὰρ τοῖς πεντεκαίδεκα ἀνδράσιν, οἷς ἐκ τῆς περιτροπῆς ἡ διοίκησις αὐτῆς ἐπέβαλλεν, ἱέρωτο) διὰ τῶν συνιερέων ἀναλώσαντος.

[20] Πολλὰ μὲν οὖν καὶ ἄλλα κατὰ τοὺς χρόνους ἐκείνους ἐταράχθη. Καὶ γὰρ Καμμούνιοι καὶ Οὐέννιοι, Ἀλπικὰ γένη, ὅπλα τε ἀντήραντο καὶ νικηθέντες ὑπὸ Πουπλίου Σιλίου ἐχειρώθησαν· καὶ οἱ Παννόνιοι τήν τε Ἰστρίαν μετὰ Νωρίκων κατέδραμον, καὶ αὐτοί τε πρός τε τοῦ Σιλίου καὶ τῶν ὑποστρατήγων αὐτοῦ κακωθέντες αὖθις ὡμολόγησαν, καὶ τοῖς Νωρίκοις αἴτιοι τῆς αὐτῆς δουλείας ἐγένοντο. Τά τε ἐν τῇ Δελματίᾳ καὶ τὰ ἐν τῇ Ἰβηρίᾳ νεοχμώσαντα δι´ ὀλίγου κατέστη, καὶ ἡ Μακεδονία ὑπό τε τῶν Δενθελητῶν καὶ ὑπὸ τῶν Σκορδίσκων ἐπορθήθη. Ἔν τε τῇ Θρᾴκῃ πρότερον μὲν Μᾶρκος Λόλλιος Ῥυμητάλκῃ θείῳ τε τῶν τοῦ Κότυος παίδων καὶ ἐπιτρόπῳ ὄντι βοηθῶν Βησσοὺς κατεστρέψατο, ἔπειτα δὲ Λούκιος Γάιος Σαυρομάτας ἐκ τῆς αὐτῆς αἰτίας κρατήσας ὑπὲρ τὸν Ἴστρον ἀπεώσατο. Ὁ δὲ δὴ μέγιστος τῶν τότε συμβάντων τοῖς Ῥωμαίοις πολέμων, ὅσπερ που καὶ τὸν Αὔγουστον ἐκ τῆς πόλεως ἐξήγαγε, πρὸς τοὺς Κελτοὺς ἐγένετο. Σύγαμβροί τε γὰρ καὶ Οὐσιπέται καὶ Τέγκτηροι τὸ μὲν πρῶτον ἐν τῇ σφετέρᾳ τινὰς αὐτῶν συλλαβόντες ἀνεσταύρωσαν, ἔπειτα δὲ καὶ τὸν Ῥῆνον διαβάντες τήν τε Γερμανίαν καὶ τὴν Γαλατίαν ἐλεηλάτησαν, τό τε ἱππικὸν τὸ τῶν Ῥωμαίων ἐπελθόν σφισιν ἐνήδρευσαν, καὶ φεύγουσιν αὐτοῖς ἐπισπόμενοι τῷ τε Λολλίῳ ἄρχοντι αὐτῆς ἐνέτυχον ἀνέλπιστοι καὶ ἐνίκησαν καὶ ἐκεῖνον. Μαθὼν οὖν ταῦτα ὁ Αὔγουστος ὥρμησε μὲν ἐπ´ αὐτούς, οὐ μέντοι καὶ ἔργον τι πολέμου ἔσχεν· οἱ γὰρ βάρβαροι τόν τε Λόλλιον παρασκευαζόμενον καὶ ἐκεῖνον στρατεύοντα πυθόμενοι ἔς τε τὴν ἑαυτῶν ἀνεχώρησαν καὶ σπονδὰς ἐποιήσαντο, ὁμήρους δόντες.

[11] Voilà ce que fit alors Auguste ; de plus, un édile se démit volontairement de sa charge pour cause d'indigence. Envoyé de Sicile à Rome, Agrippa, après avoir mis ordre aux affaires urgentes, fut placé à la tête des Gaules, attendu que ces peuples étaient en proie à des séditions intestines et harcelés par les Celtes. Ces mouvements apaisés, il passa en Espagne ; car les Cantabres prisonniers à la guerre et vendus avaient tué chacun leur maître, et, de retour dans leurs foyers, entraîné plusieurs peuples dans leur défection; puis, s'étant, avec leur aide, emparés de places où ils s'étaient fortifiés, ils menaçaient les garnisons romaines. Agrippa, dans son expédition contre eux, éprouva des difficultés de la part des soldats ; vétérans presque tous, fatigués de guerres continuelles et redoutant les Cantabres comme difficiles à vaincre, ils refusaient de lui obéir. Par ses avertissements, par ses consolations et par ses menaces, il les ramena promptement à l'obéissance ; mais les Cantabres lui firent essuyer plusieurs échecs. Leur esclavage chez les Romains leur avait donné de l'expérience, et ils n'avaient pas d'espoir de salut si une fois ils étaient pris. Enfin pourtant, après avoir perdu beaucoup de soldats et en avoir dégradé beaucoup pour s'être laissé battre (entre autres mesures de rigueur, il défendit à toute une légion nommée Augusta de s'appeler désormais ainsi), Agrippa détruisit à peu près tous les ennemis en âge de servir, enleva les armes au reste, et les fit descendre de leurs montagnes dans les plaines. Cependant il n'envoya aucune lettre au sénat à leur sujet et n'accepta pas le triomphe, bien qu'il lui eût été décerné par ordre d'Auguste ; au contraire, il usa de sa modestie accoutumée, et, un jour que le consul lui demanda son avis au sujet de son frère, il refusa de le donner. Après avoir amené dans Rome, à ses frais, l'eau nommée Vierge, il en attribua l'honneur à Auguste. Auguste en conçut tant de joie que, dans une disette de vin, aux cris menaçants de la multitude, il répondit qu'Agrippa avait largement pourvu à ce que personne ne mourût désormais de soif. Tel était cet homme.

[12] D'autres, pour avoir fait, je ne dis pas les mêmes choses que lui, mais ceux-ci pour avoir pris des brigands, ceux-là pour avoir pacifié des villes en proie aux séditions, ont désiré le triomphe et l'ont célébré. Dans les premiers temps, en effet, Auguste accorda libéralement le triomphe à plusieurs généraux et honora un grand nombre de citoyens de funérailles aux frais de l'État. L'éclat des autres fut rehaussé par ces distinctions, Agrippa fut, en quelque sorte, élevé par Auguste au pouvoir absolu. Auguste, en effet, voyant que l'État avait besoin de soins attentifs et craignant, ce qui arrive d'ordinaire en pareilles circonstances, d'être en butte aux complots (il songeait que la petite cuirasse qu'il portait souvent sous sa toge, même en venant au sénat, ne lui serait que d'un bien faible secours), Auguste se continua d'abord à lui-même le principat pour cinq ans, la période de dix années étant à son terme (cela se passait sous le consulat de P. et Cn. Lentulus ); puis, entre autres honneurs par lesquels il s'égalait à lui-même Agrippa, il lui donna la puissance tribunitienne pour cet espace de temps. Ce nombre d'années leur suffisait, disait-il; car peu après il reçut cinq autres années d'autorité suprême, ce qui en faisait dix pour la seconde fois.

[13] Cela fait, il procéda au recensement des sénateurs. Ils lui semblaient, même dans l'état actuel, être en grand nombre ; il voyait qu'ils n'avaient, pour la plupart, aucune valeur, et il baissait non seulement ceux qui s'étaient rendus fameux par quelque vice, mais encore ceux qui le flattaient ouvertement. Personne ne s'étant, comme cela avait eu lieu la première fois, volontairement retiré, il ne voulut pas être seul responsable : il choisit, ce qu'il affirma par serment, les trente citoyens les plus vertueux, et, après les avoir, au préalable, liés par le même serment, il leur ordonna de choisir, en dehors de leurs parents, chacun cinq sénateurs qu'ils inscriraient sur des tablettes. Après cela, il tira au sort dans ces séries de cinq, de façon que chacune d'elles donnât un sénateur, celui que le sort désignait, et que ce sénateur en inscrivît cinq autres dans les mêmes conditions. Le nombre devait être de trente, tant de ceux qui étaient élus par leurs collègues que de ceux qui étaient nommés par le sort. Comme quelques-uns de ces derniers étaient absents, d'autres, désignés par le sort pour les remplacer, remplirent les fonctions qui leur incombaient. Les choses, tout d'abord, eurent lieu de la sorte plusieurs jours durant; mais, des actes de mauvaise foi ayant été commis, le prince cessa de confier les registres aux questeurs et de tirer les séries au sort, il choisit lui-même le reste des membres, lui-même il élut ceux qu'il fallait pour compléter le nombre, de façon qu'il y eût en tout six cents sénateurs nommés.

[14] Son intention était de ne faire qu'un sénat de trois cents membres, comme autrefois, pensant qu'il devait se tenir pour satisfait d'avoir trouvé un pareil nombre de citoyens dignes d'y siéger; mais, tout le monde étant mécontent (le nombre de ceux qui devaient être éliminés, bien supérieur à celui des membres restants, leur inspirait plutôt la crainte de devenir simples particuliers que l'espoir d'être sénateurs), il en admit six cents. Il ne s'en tint pas là : malgré cette épuration, il restait encore des gens indignes inscrits sur l'Album: un certain Licinius Régulus, irrité d'en avoir été effacé tandis que son fils et plusieurs autres, auxquels il se jugeait supérieur, y étaient maintenus, ayant déchiré ses vêtements en pleine curie, découvert son corps et montré ses cicatrices; Articuléius Pétus, l'un des sénateurs, ayant demandé la permission de céder sa place au sénat à son père qui en avait été exclu; il procéda à un nouvel examen et en renvoya quelques-uns pour en mettre d'autres à leur place. Cependant, attendu que beaucoup, même après cette révision, se trouvaient dégradés et que plusieurs, comme c'est la coutume en pareille circonstance, se plaignaient d'avoir été injustement rayés, il leur accorda le droit de prendre place aux jeux et aux banquets parmi les sénateurs, revêtus des mêmes insignes, et leur permit pour la suite d'aspirer aux charges. La plupart, du reste, avec le temps, rentrèrent au sénat; quelques-uns, en petit nombre, furent laissés dans une position intermédiaire, sans avoir rang de sénateurs ni faire partie du peuple.

[15] Ces mesures ainsi exécutées, il y eut un assez grand nombre de citoyens qui furent, les uns immédiatement, les autres plus tard, en butte à l'accusation, vraie ou mensongère, d'avoir conspiré contre lui et contre Agrippa. Il n'est pas possible, en effet, en pareil cas, de rien savoir au juste, quand on n'est pas dans les secrets du prince : quand celui-ci inflige des supplices, sous prétexte de conspiration, soit lui-même, soit par l'intermédiaire du sénat, ils sont, quand bien même il les appliquerait avec toute la justice possible, réputés actes d'oppression. Aussi mon dessein est-il, à l'égard des faits de cette espèce, d'écrire ce qu'on en dit et de ne point, excepté dans un cas d'évidence complète, pousser mes recherches au-delà de ce qui en a été publié, sans discuter la justice de ce qui a eu lieu, le mensonge ou la vérité de la tradition,. Cela soit dit également pour la suite de cette histoire. Auguste donc livra plusieurs personnes au supplice; quant à Lépidus, il le haïssait, entre autres motifs, parce que son fils avait été convaincu de conspiration contre lui et puni; cependant il ne voulut pas le mettre à mort, et se contenta de l'humilier tantôt d'une façon, tantôt d'une autre. Il lui ordonna de quitter la campagne pour descendre, malgré lui, à la ville, et il le mena continuellement dans les réunions publiques, afin que le changement survenu dans sa puissance et sa dignité provoquât de la part du plus grand nombre de personnes possible la moquerie et l'insulte; il en usait en tout à son égard comme à l'égard d'un homme qui ne mérite aucune considération et il ne prenait son avis qu'après tous les autres consulaires. Aux autres sénateurs, en effet, il demandait leur opinion suivant leur rang, et aux consulaires, à celui-ci le premier, à celui-là le second, à un autre le troisième, à un autre le quatrième, et ainsi de suite, selon qu'il le croyait à propos : les consuls faisaient de même. C'est ainsi qu'il traitait Lépidus ; de plus, Antistius Labéon ayant, lorsqu'on procéda à la révision du sénat, porté Lépidus pour en faire partie, Auguste, tout d'abord, lui reprocha de se parjurer et menaça de le punir ; mais ensuite, Labéon ayant répondu : « Quel mal ai-je fait en maintenant dans le sénat un homme que toi, aujourd'hui encore, tu souffres pour grand pontife? » il renonça à sa colère: car, bien que souvent, tant en particulier que publiquement, ce sacerdoce lui eût été offert, il n'avait pas cru pouvoir l'accepter du vivant de Lépidus. Antistius passa donc, cette fois, pour ne point avoir dit une parole déplacée; une autre fois, comme l'on délibérait dans le sénat sur la convenance de composer pour Auguste une garde de sénateurs qui se relèveraient tour à tour, Labéon n'osant pas contredire cet avis et ne supportant pas d'y acquiescer : « Je suis, dit-il, sujet à ronfler ; je ne saurais par conséquent coucher devant sa chambre. »

[16] Au nombre des mesures législatives prises par Auguste fut celle qui écartait pendant cinq ans des magistratures les citoyens coupables d'avoir acheté les suffrages. Il augmenta les amendes contre les célibataires, hommes et femmes, et, en retour, établit des prix en faveur du mariage et du grand nombre d'enfants. En outre, comme il y avait beaucoup plus d'hommes que de femmes de condition libre, il permit à qui le voudrait, excepté aux sénateurs, d'épouser des affranchies, disposant que leurs enfants seraient légitimes. Sur ces entrefaites, le sénat lui ayant adressé de vives remontrances contre le dérèglement des femmes et contre celui des jeunes gens, dérèglement qui semblait justifier, jusqu'à un certain point, la répugnance à contracter mariage, en le priant d'y appliquer aussi ses réformes, ce qui était une raillerie à son endroit, attendu qu'il avait commerce avec plusieurs femmes, Auguste se contenta d'abord de répondre qu'il avait déjà pourvu aux choses les plus nécessaires, que, pour le reste, il était impossible d'y porter remède; puis, cédant à leurs instances, il leur dit : « C'est vous qui devez donner des conseils à vos épouses et leur commander ce que voulez, comme je le fais moi-même. » A ces mots ils insistèrent davantage, voulant apprendre quels étaient les conseils qu'il donnait, disait-il, à Livie. Alors il leur parla, bien que malgré lui, des vêtements des femmes et du reste de leur parure, de leurs sorties et de leur retenue, sans s'inquiéter en quoi que ce soit de la contradiction de ses paroles et de ses actions. Il fit aussi, comme censeur, une autre chose que je vais dire : un jeune homme, coupable d'avoir épousé une femme avec laquelle il avait commis adultère, ayant été amené devant lui, accablé de charges sans nombre par l'accusateur, il hésita, n'osant ni négliger le cas, ni infliger une punition; cependant, à la fin, après s'être avec peine recueilli : « Les guerres civiles, dit-il, ont produit bien des maux; oublions-les et veillons à ce qu'il n'arrive plus désormais rien de pareil. »  Comme aussi quelques-uns, en se fiançant à des enfants, recueillaient les avantages des hommes mariés sans en remplir les devoirs, il ordonna que nulles fiançailles n'auraient de force, qui, au bout de deux ans, n'auraient pas été suivies du mariage, c'est-à-dire, qu'il fallait se fiancer à une personne de dix ans, au moins, pour jouir des récompenses accordées à cette condition, car l'âge de douze ans accomplis est pour les jeunes filles, comme je l'ai dit, l'âge reconnu par la loi comme âge nubile.

[17] Non content de régler ces détails, il disposa que les magistrats en charge nommeraient, chacun individuellement, pour la répartition de l'annone, un des citoyens ayant été préteur plus de trois ans auparavant, et que quatre d'entre eux, élus par le sort, seraient, à tour de rôle, chargés de la distribuer. Il ordonna aussi qu'on n'élirait qu'un seul préfet des Féries Latines, que les livres Sibyllins, usés par le temps, seraient transcrits de la main même des pontifes, pour que personne, excepté eux, ne les lût. Tous ceux qui possédaient une fortune de cent mille drachmes, et qui pouvaient légalement obtenir les charges, furent autorisés à se mettre sur les rangs. C'était le cens sénatorial qu'il avait primitivement établi, cens que, dans la suite, il porta jusqu'à deux cent cinquante mille drachmes. Mais quelques citoyens d'une vie honorable, ne possédant ni alors les cent mille drachmes, ni plus tard les deux cent cinquante mille, il suppléa à ce qui leur manquait. Pour ce motif aussi, il permit à ceux des préteurs qui le voudraient de dépenser le triple de ce qui leur était alloué par le trésor public pour les jeux. De la sorte, si la rigueur de ses règlements indisposait quelques personnes, cette concession et le rappel du danseur Pylade, banni par suite d'une sédition, ramena les esprits. Aussi, est-ce une réponse pleine de sens que celle qu'on prête à Pylade à qui il reprochait ses querelles avec Bathylle, danseur comme lui et familier de Mécène : « Il est de ton intérêt, César, que le peuple passe son temps à s'occuper de nous. »

[18] Voilà ce qui eut lieu cette année. Sous le consulat de C. Furnius et de C. Silanus, Agrippa eut encore un fils nommé Lucius ; Auguste l'adopta immédiatement avec son frère Caius, sans attendre qu'ils fussent parvenus à l'âge viril, les déclarant dès lors héritiers de son pouvoir, afin d'être moins exposé aux complots. Il transféra au jour où ils ont lieu aujourd'hui les jeux consacrés à l'Honneur et à la Vertu. Il ordonna aussi que les triomphateurs construiraient avec les dépouilles quelque monument en souvenir de leurs exploits, et il célébra les cinquièmes jeux Séculaires. Il voulut que les orateurs plaidassent sans honoraires, sous peine de payer le quadruple de ce qu'ils auraient reçu. Il défendit également aux magistrats élus chaque année par le sort pour rendre la justice d'entrer pendant cette année dans la maison d'aucun citoyen. Les sénateurs mettant peu d'empressement à se rendre aux séances, il augmenta les amendes pour ceux qui s'absentaient sans un motif sérieux.

[19] Après cela, il partit pour la Gaule, sous le consulat de L. Domitius et de P. Scipion, prétextant les guerres qui s'y étaient élevées. La prolongation de son séjour dans la ville étant incommode à beaucoup de gens, parce que, d'un côté, en punissant nombre de citoyens qui s'écartaient des règlements, il se rendait odieux, et que, de l'autre, en leur faisant grâce, il était forcé de transgresser ses propres lois, il résolut de voyager, à l'exemple de Solon. Quelques-uns ont soupçonné Térentia, femme de Mécène, d'avoir été une des causes de ce voyage : il voulait, selon eux, se dérober aux propos qu'on tenait à Rome, et, continuer sans bruit son commerce avec elle dans un pays étranger ; car il en était tellement épris qu'il la fit un jour disputer de beauté avec Livie. Avant son départ, il dédia le temple de Quirinus, qu'il avait rebâti à neuf. Je rapporte cette circonstance, parce qu'il décora ce temple de soixante-seize colonnes, nombre égal à celui des années de sa vie, et qu'on en prit sujet de dire qu'il l'avait fait à dessein et non par hasard. Il dédia donc alors ce temple, et donna des combats de gladiateurs par les soins de Tibère et de Drusus, d'après l'autorisation qui leur avait été accordée par le sénat. Ce fut pour ces motifs qu'après avoir confié à Taurus l'administration de la ville et du reste de l'Italie (il avait envoyé de nouveau Agrippa en Syrie et n'aimait plus autant Mécène, à cause de sa femme), il partit, emmenant avec lui Tibère quoique préteur. Tibère, en effet, exerça la préture, bien qu'en ayant déjà reçu les ornements, et ce fut Drusus qui, en vertu d'un sénatus-consulte, remplit toutes les fonctions de sa charge. Auguste et Tibère sortis, le temple de la Jeunesse brûla la nuit suivante. Cet incendie et d'autres prodiges arrivés auparavant (un loup, se précipitant dans le Forum par la voie Sacrée, avait dévoré plusieurs personnes; des fourmis s'étaient montrées en masses non loin du Forum; un flambeau s'était promené toute la nuit du Sud au Nord ), donnèrent lieu à des prières pour le retour d'Auguste. Dans cet intervalle, on célébra les jeux quinquennaux pour l'empire d'Auguste, jeux qu'Agrippa (le collège des quindécemvirs, auxquels incombe à tour de rôle le soin de ces jeux, l'avait admis dans son sein) fit célébrer par les prêtres ses collègues.

[20] Il y eut encore, vers cette époque, beaucoup d'autres mouvements, Les Cammunii et les Vénones, peuples des Alpes, prirent les armes et, vaincus par P. Silius, firent leur soumission; les Pannoniens aussi, unis aux Noriques, envahirent l'Istrie, mais, battus par Silius et par ses lieutenants, ils conclurent de nouveau la paix, et entraînèrent les Noriques avec eux dans l'esclavage. Les troubles de la Dalmatie et de l'Espagne furent promptement apaisés; les Denthélètes et les Scordisques dévastèrent la Macédoine. En Thrace, M. Lollius d'abord, en portant secours à Rhymétalcès, oncle et tuteur des enfants de Cotys, subjugua les Besses; ensuite L. Caïus, ayant, pour la même cause, défait les Sauromates, les repoussa au-delà de l'Ister. Mais la plus grande des guerres qu'eurent alors à soutenir les Romains, et qui fit sortir Auguste de Rome, fut la guerre contre les Celtes. Les Sicambres, les Usipètes et les Tenctères commencèrent d'abord par mettre en croix quelques citoyens romains qu'ils saisirent sur leur territoire, puis, franchissant le Rhin, ravagèrent la Germaine et la Gaule, firent tomber dans une embuscade la cavalerie romaine qui les poursuivait; entraînés à sa poursuite, ils rencontrèrent, sans s'y attendre, Lollius, gouverneur de la contrée, et le vainquirent aussi. A cette nouvelle, Auguste marcha contre eux, mais il n'eut pas besoin de les combattre les barbares, instruits des préparatifs de Lollius et de l'expédition d'Auguste, rentrèrent dans leur pays et acceptèrent la paix en donnant des otages.

[21] Τῶν μὲν οὖν ὅπλων οὐδὲν διὰ ταῦθ´ ὁ Αὔγουστος ἐδεήθη, τὰ δὲ δὴ ἄλλα καθιστάμενος τοῦτόν τε τὸν ἐνιαυτὸν κατανάλωσε καὶ τὸν ὕστερον, ἐν ᾧ Μᾶρκος τε Λίβων καὶ Καλπούρνιος Πίσων ὑπάτευσαν. Πολλὰ μὲν γὰρ καὶ ὑπὸ τῶν Κελτῶν, πολλὰ δὲ καὶ ὑπὸ Λικίνου τινὸς ἐπεπόνηντο. Καί μοι δοκεῖ τοῦθ´ ὅτι μάλιστα τὸ κῆτός σφισι προσημῆναι· πλάτος μὲν γὰρ ποδῶν εἴκοσι μῆκος δὲ τριπλάσιον ἔχον, καὶ γυναικὶ πλὴν τῆς κεφαλῆς ἐοικός, ἐς τὴν γῆν ἑαυτὸ ἐκ τοῦ ὠκεανοῦ ἐξώκειλεν. Ὁ δὲ δὴ Λίκινος τὸ μὲν ἀρχαῖον Γαλάτης ἦν, ἁλοὺς δὲ ἐς τοὺς Ῥωμαίους καὶ δουλεύσας τῷ Καίσαρι ὑπὸ μὲν ἐκείνου ἠλευθερώθη, ὑπὸ δὲ τοῦ Αὐγούστου ἐπίτροπος τῆς Γαλατίας κατέστη. Οὗτος οὖν πλεονεξίᾳ μὲν βαρβαρικῇ ἀξιώσει δὲ Ῥωμαϊκῇ χρώμενος, πᾶν μὲν τὸ κρεῖττόν ποτε αὐτοῦ νομισθὲν καθῄρει, πᾶν δὲ τὸ ἐν τῷ παρόντι ἰσχυρὸν ἠφάνιζε, καὶ συχνὰ μὲν καὶ πρὸς τὰ ἀναγκαῖα τῆς προστεταγμένης οἱ διακονίας ἐξεπόριζε, συχνὰ δὲ καὶ ἑαυτῷ τοῖς τε οἰκείοις παρεξέλεγε. Καὶ ἐς τοσοῦτόν γε κακοτροπίας ἐχώρησεν ὥστε, ἐπειδή τινες ἐσφοραὶ κατὰ μῆνα παρ´ αὐτοῖς ἐγίγνοντο, τεσσαρεσκαίδεκα αὐτοὺς ποιῆσαι, λέγων τὸν μῆνα τοῦτον τὸν Δεκέμβριον καλούμενον δέκατον ὄντως εἶναι, καὶ δεῖν διὰ τοῦτο αὐτοὺς καὶ τοὺς δύο τοὺς ὑστάτους, ὧν τὸν μὲν ἑνδέκατον τὸν δὲ δωδέκατον ὠνόμαζε, νομίζειν, καὶ τὰ χρήματα τὰ ἐπιβάλλοντα αὐτοῖς ἐσφέρειν. Διὰ μὲν οὖν ταῦτα τὰ σοφίσματα ἐκινδύνευσεν· οἱ γὰρ Γαλάται τοῦ Αὐγούστου λαβόμενοι δεινὰ ἐποίησαν, ὥστε καὶ ἐκεῖνον τὰ μὲν συνάχθεσθαί σφισι τὰ δὲ καὶ παραιτεῖσθαι· ἀγνοεῖν τέ τινα ἔλεγε, καὶ προσεποιεῖτο ἕτερα μὴ πιστεύειν, καὶ ἔστιν ἃ καὶ συνέκρυπτεν, αἰσχυνόμενος ὅτι τοιούτῳ ἐπιτρόπῳ ἐκέχρητο· ἄλλο δὲ τοιόνδε τι τεχνασάμενος καὶ πάνυ πάντων αὐτῶν κατεγέλασεν. Ἐπειδὴ γὰρ χαλεπῶς οἱ τὸν Αὔγουστον ἔχοντα ᾔσθετο καὶ κολασθήσεσθαι ἔμελλεν, ἔς τε τὴν οἰκίαν αὐτὸν ἐσήγαγε, καὶ πολλοὺς μὲν καὶ ἀργυρίου καὶ χρυσίου θησαυροὺς πολλὰ δὲ καὶ τἆλλα σωρηδὸν συννενημένα αὐτῷ δείξας « ἐξεπίτηδες »  ἔφη « ταῦτα, ὦ δέσποτα, καὶ ὑπὲρ σοῦ καὶ ὑπὲρ τῶν ἄλλων Ῥωμαίων ἤθροισα, ἵνα μὴ τοσούτων χρημάτων ἐγκρατεῖς οἱ ἐπιχώριοι ὄντες ἀποστῶσιν. Ἀμέλει καὶ ἐτήρησά σοι πάντα αὐτὰ καὶ δίδωμι. »  Καὶ ὁ μὲν οὕτως, ὡς καὶ ὑπὲρ τοῦ Αὐγούστου τὴν τῶν βαρβάρων ἰσχὺν ἐκνενευρικώς, ἐσώθη,

[22] Δροῦσος δὲ ἐν τούτῳ καὶ Τιβέριος τάδε ἔπραξαν. Ῥαιτοὶ οἰκοῦντες μεταξὺ τοῦ τε Νωρίκου καὶ τῆς Γαλατίας, πρὸς ταῖς Ἄλπεσι ταῖς πρὸς τῇ Ἰταλίᾳ ταῖς Τριδεντίναις, τῆς τε Γαλατίας τῆς προσόρου σφίσι πολλὰ κατέτρεχον καὶ ἐκ τῆς Ἰταλίας ἁρπαγὰς ἐποιοῦντο, τούς τε ὁδῷ τῶν Ῥωμαίων ἢ καὶ τῶν συμμάχων αὐτῶν διὰ τῆς σφετέρας γῆς χρωμένους ἐλυμαίνοντο. Καὶ ταῦτα μὲν καὶ συνήθη πως τοῖς οὐκ ἐνσπόνδοις ποιεῖν ἐδόκουν, πᾶν δὲ δὴ τὸ ἄρρεν τῶν ἁλισκομένων, οὐχ ὅτι τὸ φαινόμενον ἀλλὰ καὶ τὸ ἐν ταῖς γαστράσιν ἔτι τῶν γυναικῶν ὂν μαντείαις τισὶν ἀνευρίσκοντες, ἔφθειρον. Δι´ οὖν ταῦτα ὁ Αὔγουστος πρῶτον μὲν τὸν Δροῦσον ἐπ´ αὐτοὺς ἔπεμψε· καὶ ὃς τοὺς προαπαντήσαντάς οἱ αὐτῶν περὶ τὰ Τριδεντῖνα ὄρη διὰ ταχέων ἐτρέψατο, ὥστε καὶ τιμὰς στρατηγικὰς ἐπὶ τούτῳ λαβεῖν. Ἔπειτα δὲ ἐπειδὴ τῆς μὲν Ἰταλίας ἀπεκρούσθησαν, τῇ δὲ δὴ Γαλατίᾳ καὶ ὣς ἐνέκειντο, τὸν Τιβέριον προσαπέστειλεν. Ἐσβαλόντες οὖν ἐς τὴν χώραν πολλαχόθεν ἅμα ἀμφότεροι, αὐτοί τε καὶ διὰ τῶν ὑποστρατήγων, καὶ ὅ γε Τιβέριος καὶ διὰ τῆς λίμνης πλοίοις κομισθείς, ἀπό τε τούτου κατέπληξαν αὐτοὺς ὡς ἑκάστοις σφίσι συμμιγνύντες, τούς τε ἀεὶ ἐς χεῖρας ἀφικνουμένους οὐ χαλεπῶς, ἅτε διεσπασμέναις ταῖς δυνάμεσι χρωμένους, κατειργάσαντο, καὶ τοὺς λοιποὺς ἀσθενεστέρους τε ἐκ τούτου καὶ ἀθυμοτέρους γενομένους εἷλον. Ἐπειδή τε ἐπολυάνδρουν καὶ ἐδόκουν τι νεωτεριεῖν, τό τε κράτιστον καὶ τὸ πλεῖστον τῆς ἡλικίας αὐτῶν ἐξήγαγον, καταλιπόντες τοσούτους ὅσοι τὴν μὲν χώραν οἰκεῖν ἱκανοὶ νεοχμῶσαι δέ τι ἀδύνατοι ἦσαν.

[23] Κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ ἔτει Οὐήδιος Πωλίων ἀπέθανεν, ἀνὴρ ἄλλως μὲν οὐδὲν μνήμης ἄξιον παρασχόμενος (καὶ γὰρ ἐξ ἀπελευθέρων ἐγεγόνει καὶ ἐν τοῖς ἱππεῦσιν ἐξητάζετο καὶ λαμπρὸν οὐδὲν εἰργάσατο), ἐπὶ δὲ δὴ τῷ πλούτῳ τῇ τε ὠμότητι ὀνομαστότατος γενόμενος, ὥστε καὶ ἐς ἱστορίας λόγον ἐσελθεῖν. Οὗτος γὰρ τὰ μὲν ἄλλα ὅσα ἔπραττε, δι´ ὄχλου ἂν λεγόμενα γένοιτο, μυραίνας δὲ δεδιδαγμένας ἀνθρώπους ἐσθίειν ἐν δεξαμεναῖς τρέφων τοὺς δούλους αὐταῖς οὓς ἐθανάτου παρέβαλλε. Καί ποτε τὸν Αὔγουστον ἑστιῶν, εἶτ´ ἐπειδὴ ὁ οἰνοχόος κύλικα κρυσταλλίνην κατέαξεν, ἐς τὰς μυραίνας αὐτόν, μηδὲ τὸν δαιτυμόνα αἰδεσθείς, ἐμβληθῆναι προσέταξεν. Ὁ οὖν Αὔγουστος, προσπεσόντος οἱ τοῦ παιδὸς καὶ ἱκετεύσαντος αὐτόν, τὰ μὲν πρῶτα πείθειν τὸν Πωλίωνα ἐπειρᾶτο μηδὲν τοιοῦτον δρᾶσαι, ὡς δ´ οὐχ ὑπήκουσεν αὐτῷ, « φέρε »  ἔφη « πάντα τἆλλα ἐκπώματα, ὅσα ποτὲ τοιουτότροπα ἢ καὶ ἕτερά τινα ἔντιμα κέκτησαι, ἵνα αὐτοῖς χρήσωμαι. »  Καὶ αὐτὰ κομισθέντα συντριβῆναι ἐκέλευσεν. Ἰδὼν δὲ τοῦτ´ ἐκεῖνος ἄλλως μὲν ἤσχαλλεν, οὔτε δὲ τοῦ ἑνὸς ἔτι ποτηρίου πρὸς τὸ πλῆθος τῶν ἄλλων τῶν ἀπολωλότων ὀργὴν ἔχων, οὔτ´ αὖ τὸν διάκονον ὧν γε καὶ ὁ Αὔγουστος ἐπεποιήκει τιμωρήσασθαι δυνάμενος, ἡσυχίαν καὶ ἄκων ἤγαγε. Τοιοῦτος οὖν δή τις ὁ Πωλίων ὢν ἐτελεύτησεν ἄλλοις τε πολλοῖς πολλὰ καὶ τῷ Αὐγούστῳ τοῦ τε κλήρου συχνὸν μέρος καὶ τὸν Παυσίλυπον, τὸ χωρίον τὸ μεταξὺ τῆς τε Νέας πόλεως καὶ τῶν Πουτεόλων ὄν, καταλιπών, τῷ τε δήμῳ περικαλλὲς ἔργον οἰκοδομηθῆναι κελεύσας. Ὁ οὖν Αὔγουστος τὴν οἰκίαν αὐτοῦ ἐς ἔδαφος προφάσει τῆς ἐκείνου κατασκευῆς, ὅπως μηδὲν μνημόσυνον ἐν τῇ πόλει ἔχῃ, καταβαλὼν περίστῳον ᾠκοδομήσατο, καὶ οὐ τὸ ὄνομα τὸ τοῦ Πωλίωνος ἀλλὰ τὸ τῆς Λιουίας ἐπέγραψεν. Τοῦτο μὲν οὖν ὕστερον ἐποίησε, τότε δὲ πόλεις ἔν τε τῇ Γαλατίᾳ καὶ ἐν τῇ Ἰβηρίᾳ συχνὰς ἀπῴκισε, καὶ Κυζικηνοῖς τὴν ἐλευθερίαν ἀπέδωκε, Παφίοις τε σεισμῷ πονήσασι καὶ χρήματα ἐχαρίσατο καὶ τὴν πόλιν Αὔγουσταν καλεῖν κατὰ δόγμα ἐπέτρεψε. Ταῦτα δὲ ἔγραψα οὐχ ὅτι οὐ καὶ ἄλλαις πόλεσι πολλαῖς καὶ πρότερον καὶ μετὰ τοῦτο καὶ αὐτὸς ὁ Αὔγουστος ἐφ´ ὁμοίαις συμφοραῖς καὶ οἱ βουλευταὶ ἐπεκούρησαν, ὧν εἴ τις ἁπάντων μνημονεύοι, ἀπέραντον ἂν τὸ ἔργον τῆς συγγραφῆς γένοιτο· ἀλλ´ ὅτι καὶ τὰς ἐπωνυμίας ταῖς πόλεσιν ἡ γερουσία ἐν μέρει τιμῆς ἔνεμε, καὶ οὐχ ὥσπερ νῦν αὐτοὶ ἑαυτοῖς ἕκαστοι καταλόγους ὀνομάτων οὓς ἂν ἐθελήσωσιν ὡς πλήθει ποιοῦνται.

[24] Τῷ δ´ ἐπιγιγνομένῳ ἔτει Μᾶρκος μὲν Κράσσος καὶ Γναῖος Κορνήλιος ὑπάτευσαν, οἱ δ´ ἀγορανόμοι οἱ κουρούλιοι, ἀπειπόντες τὴν ἀρχὴν ὅτι ἐξαισίων σφίσι τῶν ὀρνίθων γενομένων ᾕρηντο, αὖθις αὐτὴν ἔξω τῶν πατρίων ἐν ἑτέρᾳ ἐκκλησίᾳ ἀνέλαβον. Ἥ τε στοὰ ἡ Παύλειος ἐκαύθη, καὶ τὸ πῦρ ἀπ´ αὐτῆς πρὸς τὸ Ἑστιαῖον ἀφίκετο, ὥστε καὶ τὰ ἱερὰ ἔς τε τὸ παλάτιον ὑπὸ τῶν ἄλλων ἀειπαρθένων (ἡ γὰρ πρεσβεύουσα αὐτῶν ἐτετύφλωτο) ἀνακομισθῆναι καὶ ἐς τὴν τοῦ ἱερέως τοῦ Διὸς οἰκίαν τεθῆναι. Ἡ μὲν οὖν στοὰ μετὰ τοῦτο ὀνόματι μὲν ὑπ´ Αἰμιλίου, ἐς ὃν τὸ τοῦ ποιήσαντός ποτε αὐτὴν γένος ἐληλύθει, τῷ δὲ ἔργῳ ὑπό τε τοῦ Αὐγούστου καὶ ὑπὸ τῶν τοῦ Παύλου φίλων ἀνῳκοδομήθη· τότε δὲ οἵ τε Παννόνιοι νεωτερίσαντες αὖθις ἐχειρώθησαν, καὶ αἱ Ἄλπεις αἱ παραθαλασσίδιοι ὑπὸ Λιγύων τῶν κομητῶν καλουμένων ἐλευθέρως ἔτι καὶ τότε νεμόμεναι ἐδουλώθησαν. Τά τε ἐν τῷ Βοσπόρῳ τῷ Κιμμερίῳ νεοχμώσαντα κατέστη. Σκριβώνιος γάρ τις τοῦ τε Μιθριδάτου ἔγγονος εἶναι καὶ παρὰ τοῦ Αὐγούστου τὴν βασιλείαν, ἐπειδήπερ ὁ Ἄσανδρος ἐτεθνήκει, εἰληφέναι λέγων, τὴν γυναῖκα αὐτοῦ Δύναμίν τε καλουμένην καὶ τὴν ἀρχὴν παρὰ τοῦ ἀνδρὸς ἐπιτετραμμένην, ἣ τοῦ τε Φαρνάκου θυγάτηρ καὶ τοῦ Μιθριδάτου ἔγγονος ἀληθῶς ἦν, ἠγάγετο, καὶ τὸν Βόσπορον διὰ χειρὸς ἐποιεῖτο. Πυθόμενος οὖν ταῦτα ὁ Ἀγρίππας τὸν Πολέμωνα ἐπ´ αὐτόν, τὸν τοῦ Πόντου τοῦ πρὸς τῇ Καππαδοκίᾳ ὄντος βασιλεύοντα, ἔπεμψε· καὶ ὃς Σκριβώνιον μὲν οὐκέτι περιόντα κατέλαβε (μαθόντες γὰρ οἱ Βοσπόριοι τὴν ἐπιβολὴν αὐτοῦ προαπέκτειναν αὐτόν), ἀντιστάντων δέ οἱ ἐκείνων δέει τοῦ μὴ βασιλεύεσθαι αὐτῷ δοθῆναι, ἐς χεῖράς σφισιν ἦλθε. Καὶ ἐνίκησε μέν, οὐ μὴν καὶ παρεστήσατό σφας πρὶν τὸν Ἀγρίππαν ἐς Σινώπην ἐλθεῖν ὡς καὶ ἐπ´ αὐτοὺς στρατεύσοντα. Οὕτω δὲ τά τε ὅπλα κατέθεντο καὶ τῷ Πολέμωνι παρεδόθησαν· ἥ τε γυνὴ ἡ Δύναμις συνῴκησεν αὐτῷ, τοῦ Αὐγούστου δῆλον ὅτι ταῦτα δικαιώσαντος. Καὶ ἐπ´ αὐτοῖς θυσίαι μὲν τῷ τοῦ Ἀγρίππου ὀνόματι ἐγένοντο, οὐ μέντοι καὶ τὰ ἐπινίκια καίτοι ψηφισθέντα αὐτῷ ἐπέμφθη· οὔτε γὰρ ἔγραψεν ἀρχὴν ἐς τὸ συνέδριον ὑπὲρ τῶν πραχθέντων οὐδέν, ἀφ´ οὗ δὴ καὶ οἱ μετὰ ταῦτα, νόμῳ τινὶ τῷ ἐκείνου τρόπῳ χρώμενοι, οὐδ´ αὐτοί τι τῷ κοινῷ ἔτ´ ἐπέστελλον, οὔτε τὴν πέμψιν τῶν νικητηρίων ἐδέξατο· καὶ διὰ τοῦτο οὐδ´ ἄλλῳ τινὶ ἔτι τῶν ὁμοίων αὐτῷ, ὥς γε καὶ ἐγὼ κρίνω, ποιῆσαι τοῦτο ἐδόθη, ἀλλὰ μόναις ταῖς ἐπινικίοις τιμαῖς ἐγαυροῦντο.

[25] Ὁ δ´ οὖν Αὔγουστος ἐπειδὴ πάντα τά τε ἐν ταῖς Γαλατίαις καὶ τὰ ἐν ταῖς Γερμανίαις ταῖς τ´ Ἰβηρίαις, πολλὰ μὲν ἀναλώσας ὡς ἑκάστοις πολλὰ δὲ καὶ παρ´ ἑτέρων λαβών, τήν τε ἐλευθερίαν καὶ τὴν πολιτείαν τοῖς μὲν δοὺς τοὺς δ´ ἀφελόμενος, διῳκήσατο, τὸν μὲν Δροῦσον ἐν τῇ Γερμανίᾳ κατέλιπεν, αὐτὸς δὲ ἐς τὴν Ῥώμην ἐπί τε τοῦ Τιβερίου καὶ ἐπὶ Κυιντιλίου Οὐάρου ὑπάτων ἀνεκομίσθη. Καὶ ἔτυχε γὰρ ἡ ἀγγελία τῆς ἀφίξεως αὐτοῦ ἐν ἐκείναις ταῖς ἡμέραις ἐς τὸ ἄστυ ἐλθοῦσα ἐν αἷς Κορνήλιος Βάλβος τὸ θέατρον τὸ καὶ νῦν ἐπ´ αὐτοῦ καλούμενον καθιερώσας θέας ἐπετέλει, ἐπί τε τούτῳ ὡς καὶ αὐτὸς τὸν Αὔγουστον ἐπανάξων ἐσεμνύνετο, καίτοι ὑπὸ τοῦ πλήθους τοῦ ὕδατος, ὅπερ ὁ Τίβερις πλεονάσας ἐπεποιήκει, μηδὲ ἐσελθεῖν ἐς τὸ θέατρον εἰ μὴ πλοίῳ δυνηθείς, καὶ ὁ Τιβέριος πρῶτον αὐτὸν ἐπὶ τῇ τοῦ θεάτρου τιμῇ ἐπεψήφισεν. Ἥ τε γὰρ βουλὴ ἠθροίσθη, καὶ ἔδοξέ σφισιν ἄλλα τε καὶ βωμὸν ἐν αὐτῷ τῷ βουλευτηρίῳ ὑπὲρ τῆς τοῦ Αὐγούστου ἐπανόδου ποιήσασθαι, τοῖς τε ἱκετεύσασιν αὐτὸν ἐντὸς τοῦ πωμηρίου ὄντα ἄδειαν εἶναι. Οὐ μέντοι καὶ ἐδέξατο οὐδέτερον, ἀλλὰ καὶ τὴν ἀπάντησιν τοῦ δήμου καὶ τότε ἐξέστη· νυκτὸς γὰρ ἐς τὴν πόλιν ἐσεκομίσθη, ὅπερ που καὶ ἀεὶ ὡς εἰπεῖν, εἴτε ἐς τὰ προάστεια εἴτε καὶ ἄλλοσέ ποι ἐκδημοίη, καὶ ἀφορμώμενος καὶ ἐπανιὼν ὁμοίως ἐποίει, ἵνα μηδενὶ αὐτῶν ὀχληρὸς εἴη. Τῇ δ´ ὑστεραίᾳ ἔν τε τῷ παλατίῳ τὸν δῆμον ἠσπάσατο, καὶ ἐς τὸ Καπιτώλιον ἀνελθὼν τήν τε δάφνην ἀπὸ τῶν ῥάβδων περιεῖλε καὶ ἐς τὰ τοῦ Διὸς γόνατα κατέθετο, τῷ τε δήμῳ προῖκα τά τε λουτρὰ καὶ τοὺς κουρέας τὴν ἡμέραν ἐκείνην παρέσχε. Συναγαγὼν δὲ ἐκ τούτου τὸ βουλευτήριον αὐτὸς μὲν οὐδὲν εἶπεν ὑπὸ βράγχου, τὸ δὲ δὴ βιβλίον τῷ ταμίᾳ ἀναγνῶναι δοὺς τά τε πεπραγμένα οἱ κατηριθμήσατο, καὶ διέταξε τά τε ἔτη ὅσα οἱ πολῖται στρατεύσοιντο, καὶ τὰ χρήματα ὅσα παυσάμενοι τῆς στρατείας, ἀντὶ τῆς χώρας ἣν ἀεί ποτε ᾔτουν, λήψοιντο, ὅπως ἐπὶ ῥητοῖς ἐκεῖθεν ἤδη καταλεγόμενοι μηδὲν τούτων γε ἕνεκα νεωτερίζωσιν. Ἦν δὲ ὅ τε ἀριθμὸς τῶν ἐτῶν τοῖς μὲν δορυφόροις δώδεκα τοῖς δ´ ἄλλοις ἑκκαίδεκα, καὶ τὸ {μὲν} ἀργύριον τοῖς μὲν ἔλαττον τοῖς δὲ πλεῖον. Ταῦτα δὲ ἐκείνοις μὲν οὔθ´ ἡδονὴν οὔτ´ ὀργὴν ἔν γε τῷ τότε παρόντι ἐνεποίησε διὰ τὸ μήτε πάντων ὧν ἐπεθύμουν τυχεῖν μήτε πάντων διαμαρτεῖν, τοῖς δὲ δὴ ἄλλοις ἀγαθὰς ἐλπίδας τοῦ μηκέτι τῶν κτημάτων ἀφαιρεθήσεσθαι.

[26] Μετὰ δὲ δὴ ταῦτα τό τε θέατρον τὸ τοῦ Μαρκέλλου καλούμενον καθιέρωσε, κἀν τῇ πανηγύρει τῇ διὰ τοῦτο γενομένῃ τήν τε Τροίαν οἱ παῖδες οἱ εὐπατρίδαι οἵ τε ἄλλοι καὶ ὁ ἔγγονος αὐτοῦ ὁ Γάιος ἵππευσαν, καὶ θηρία Λιβυκὰ ἑξακόσια ἀπεσφάγη· τά τε γενέθλια τοῦ Αὐγούστου ὁ Ἴουλλος ὁ τοῦ Ἀντωνίου παῖς στρατηγῶν καὶ ἱπποδρομίᾳ καὶ σφαγαῖς θηρίων ἑώρτασε, καὶ ἐν τῷ Καπιτωλίῳ καὶ ἐκεῖνον καὶ τὴν βουλὴν κατὰ δόγμα αὐτῆς εἱστίασεν. Ἐκ δὲ τούτου ἐξέτασις αὖθις τῶν βουλευτῶν ἐγένετο. Ἐπειδὴ γὰρ τὸ μὲν πρῶτον δέκα μυριάδων τὸ τίμημα αὐτοῖς ὥριστο διὰ τὸ συχνοὺς τῶν πατρῴων ὑπὸ τῶν πολέμων ἐστερῆσθαι, προϊόντος δὲ τοῦ χρόνου καὶ τῶν ἀνθρώπων περιουσίας κτωμένων ἐς πέντε καὶ εἴκοσι προήχθη, οὐκέτ´ οὐδεὶς ἐθελοντὶ βουλεύσων εὑρίσκετο, ἀλλὰ καὶ παῖδες εἰσὶν οἳ καὶ ἔγγονοι βουλευτῶν, οἱ μὲν ὡς ἀληθῶς πενόμενοι οἱ δὲ καὶ ἐκ συμφορῶν προγονικῶν τεταπεινωμένοι, οὐχ ὅσον οὐκ ἀντεποιοῦντο τοῦ βουλευτικοῦ ἀξιώματος, ἀλλὰ καὶ προσκατειλεγμένοι ἤδη ἐξώμνυντο. Καὶ διὰ τοῦτο πρότερον μέν, ἀποδημοῦντος ἔτι τοῦ Αὐγούστου, δόγμα ἐγένετο τοὺς εἴκοσι καλουμένους ἄνδρας ἐκ τῶν ἱππέων ἀποδείκνυσθαι· ὅθεν οὐκέτ´ οὐδεὶς αὐτῶν ἐς τὸ βουλευτήριον ἐσεγράφη, μὴ καὶ ἑτέραν τινὰ ἀρχὴν τῶν ἐς αὐτὸ ἐσάγειν δυναμένων λαβών. Οἱ δὲ δὴ εἴκοσιν οὗτοι ἄνδρες ἐκ τῶν ἓξ καὶ εἴκοσίν εἰσιν, οἵ τε τρεῖς οἱ τὰς τοῦ θανάτου δίκας προστεταγμένοι, καὶ οἱ ἕτεροι τρεῖς οἱ τὸ τοῦ νομίσματος κόμμα μεταχειριζόμενοι, οἵ τε τέσσαρες οἱ τῶν ἐν τῷ ἄστει ὁδῶν ἐπιμελούμενοι, καὶ οἱ δέκα οἱ ἐπὶ τῶν δικαστηρίων τῶν ἐς τοὺς ἑκατὸν ἄνδρας κληρουμένων ἀποδεικνύμενοι· οἱ γὰρ δὴ δύο οἱ τὰς ἔξω τοῦ τείχους ὁδοὺς ἐγχειριζόμενοι, οἵ τε τέσσαρες οἱ ἐς τὴν Καμπανίαν πεμπόμενοι, κατελέλυντο. Τοῦτό τε οὖν ἐν τῇ τοῦ Αὐγούστου ἐκδημίᾳ ἐψηφίσθη, καὶ ἵν´, ἐπειδὴ μηδεὶς ἔτι ῥᾳδίως τὴν δημαρχίαν ᾔτει, κλήρῳ τινὲς ἐκ τῶν τεταμιευκότων καὶ μήπω τεσσαράκοντα ἔτη γεγονότων καθιστῶνται. Τότε δὲ αὐτὸς πάντας αὐτοὺς ἐξήτασε, καὶ τὰ μὲν τῶν ὑπὲρ πέντε καὶ τριάκοντα ἔτη γεγονότων οὐκ ἐπολυπραγμόνησε, τοὺς δὲ ἐντός τε τῆς ἡλικίας ταύτης ὄντας καὶ τὸ τίμημα ἔχοντας βουλεῦσαι κατηνάγκασε, χωρὶς ἢ εἴ τις ἀνάπηρος ἦν. Καὶ τὰ μὲν σώματα καὶ αὐτός που αὐτῶν ἑώρα, περὶ δὲ δὴ τῶν οὐσιῶν ὅρκοις ἐπιστοῦτο αὐτῶν τε ἐκείνων καὶ ἑτέρων συνομνύντων σφίσι καὶ λογισμὸν τῆς τε ἀπορίας ἅμα καὶ τοῦ βίου διδόντων.

[27] Καὶ οὐκ ἐν μὲν τοῖς κοινοῖς τοιοῦτος ἦν, τῶν δ´ ἰδίων παρημέλει, ἀλλὰ καὶ τῷ Τιβερίῳ ἐπετίμησεν ὅτι τὸν Γάιον ἐν τῇ πανηγύρει τῇ εὐκταίᾳ, ἣν ἐπὶ τῇ ἐπανόδῳ αὐτοῦ διετίθει, παρεκαθίσατο, καὶ τῷ δήμῳ ὅτι καὶ κρότοις καὶ ἐπαίνοις αὐτὸν ἐτίμησαν. Ἐπειδή τε τοῦ Λεπίδου μεταλλάξαντος ἀρχιέρεως ἀπεδείχθη καὶ διὰ τοῦθ´ ἡ βουλὴ ψηφίσασθαι - - - αὐτῷ ἠθέλησεν, οὔτε τι αὐτῶν προσήσεσθαι ἔφη, καὶ ἐγκειμένων οἱ ἐξανέστη τε καὶ ἐξῆλθεν ἐκ τοῦ συνεδρίου. Καὶ οὔτε ἐκεῖνα ἔτ´ ἐκυρώθη οὔτ´ οἰκίαν τινὰ δημοσίαν ἔλαβεν, ἀλλὰ μέρος τι τῆς ἑαυτοῦ, ὅτι τὸν ἀρχιέρεων ἐν κοινῷ πάντως οἰκεῖν ἐχρῆν, ἐδημοσίωσεν. Τὴν μέντοι τοῦ βασιλέως τῶν ἱερῶν ταῖς ἀειπαρθένοις ἔδωκεν, ἐπειδὴ ὁμότοιχος ταῖς οἰκήσεσιν αὐτῶν ἦν. Κορνηλίου τε Σισέννου αἰτίαν ἐπὶ τῷ τῆς γυναικὸς βίῳ σχόντος, καὶ ἐν τῷ συνεδρίῳ εἰπόντος ὅτι καὶ εἰδότος καὶ συμβουλεύσαντός οἱ αὐτοῦ ἠγάγετο αὐτήν, περιοργής τε ἐγένετο καὶ εἶπε μὲν οὐδὲν οὐδὲ ἔπραξε δεινόν, ἐκπηδήσας δὲ ἐκ τοῦ βουλευτηρίου ἔπειτα μετ´ ὀλίγον ἐπανῆλθεν, ἑλόμενος, ὥς γε καὶ τοῖς φίλοις μετὰ ταῦτα ἔφη, τοῦτο μᾶλλον καίπερ οὐκ ὀρθῶς ἔχον ποιῆσαι ἢ κατὰ χώραν μείνας ἀναγκασθῆναί τι κακὸν δρᾶσαι.

[28] Κἀν τούτῳ τὸν Ἀγρίππαν ἐκ τῆς Συρίας ἐλθόντα τῇ τε δημαρχικῇ ἐξουσίᾳ αὖθις ἐς ἄλλα ἔτη πέντε ἐμεγάλυνε καὶ ἐς τὴν Παννονίαν πολεμησείουσαν ἐξέπεμψε, μεῖζον αὐτῷ τῶν ἑκασταχόθι ἔξω τῆς Ἰταλίας ἀρχόντων ἰσχῦσαι ἐπιτρέψας. Καὶ ὃς τὴν μὲν στρατείαν καίτοι τοῦ χειμῶνος, ἐν ᾧ Μᾶρκος τε Οὐαλέριος καὶ Πούπλιος Σουλπίκιος ὑπάτευον, ἐνεστηκότος ἐποιήσατο, ἐκπλαγέντων δὲ τῶν Παννονίων πρὸς τὴν ἔφοδον αὐτοῦ καὶ μηδὲν ἔτι νεωτερισάντων ἐπανῆλθε, καὶ ἐν Καμπανίᾳ γενόμενος ἐνόσησε. Πυθόμενος δὲ τοῦτο ὁ Αὔγουστος (ἔτυχε δὲ ἐν τοῖς Παναθηναίοις ὁπλομαχίας ἀγῶνας τῷ τῶν παίδων ὀνόματι τιθείς) ἐξωρμήθη, καὶ καταλαβὼν αὐτὸν τεθνηκότα ἔς τε τὸ ἄστυ τὸ σῶμα αὐτοῦ ἐσεκόμισε καὶ ἐν τῇ ἀγορᾷ προέθηκε, τόν τε λόγον τὸν ἐπ´ αὐτοῦ εἶπε, παραπέτασμά τι πρὸ τοῦ νεκροῦ παρατείνας. Ὅπερ ἐγὼ μὲν οὐκ οἶδα διὰ τί ἐποίησεν, εἴρηται δὲ ὅμως τοῖς μὲν ὅτι ἀρχιέρεως ἦν, τοῖς δὲ ὅτι τὰ τῶν τιμητῶν ἔπραττεν, οὐκ ὀρθῶς φρονοῦσιν· οὔτε γὰρ τῷ ἀρχιέρεῳ ἀπείρηται νεκρὸν ὁρᾶν οὔτε τῷ τιμητῇ, πλὴν ἂν τὸ τέλος ταῖς ἀπογραφαῖς μέλλῃ ἐπάξειν· ἂν γάρ τινα πρὸ τοῦ καθαρσίου ἴδῃ, ἀνάδαστα τὰ πραχθέντα αὐτῷ πάντα γίγνεται. Τοῦτό τε οὖν οὕτως ἔδρασε, καὶ τὴν ἐκφορὰν αὐτοῦ ἐν τῷ τρόπῳ ἐν ᾧ καὶ αὐτὸς μετὰ ταῦτα ἐξηνέχθη ἐποιήσατο, καὶ αὐτὸν καὶ ἐν τῷ ἑαυτοῦ μνημείῳ ἔθαψε, καίτοι ἴδιον ἐν τῷ Ἀρείῳ πεδίῳ λαβόντα.

[29] Ἀγρίππας μὲν οὖν οὕτω μετήλλαξε, τά τε ἄλλα ἄριστος τῶν καθ´ ἑαυτὸν ἀνθρώπων διαφανῶς γενόμενος, καὶ τῇ τοῦ Αὐγούστου φιλίᾳ πρός τε τὸ αὐτῷ ἐκείνῳ καὶ πρὸς τὸ τῷ κοινῷ συμφορώτατον χρησάμενος. Ὅσον τε γὰρ τοὺς ἄλλους ἀρετῇ κατεκράτει, τοσοῦτον ἐκείνου ἐθελοντὴς ἡττᾶτο, καὶ πᾶσαν αὐτῷ τὴν ἑαυτοῦ καὶ σοφίαν καὶ ἀνδρείαν ἐς τὰ λυσιτελέστατα παρέχων πᾶσαν τὴν παρ´ ἐκείνου καὶ τιμὴν καὶ δύναμιν ἐς τὸ τοὺς ἄλλους εὐεργετεῖν ἀνήλισκεν. Ἀφ´ οὗ δὴ καὶ τὰ μάλιστα οὔτ´ αὐτῷ ποτε τῷ Αὐγούστῳ ἐπαχθὴς οὔτε τοῖς ἄλλοις ἐπίφθονος ἐγένετο, ἀλλ´ ἐκείνῳ τε τὴν μοναρχίαν ὡς καὶ δυναστείας ὄντως ἐπιθυμητὴς συνέστησε, καὶ τὸν δῆμον εὐεργεσίαις ὡς καὶ δημοτικώτατος προσεποιήσατο. Καὶ τότε γοῦν κήπους τέ σφισι καὶ τὸ βαλανεῖον τὸ ἐπώνυμον αὐτοῦ κατέλιπεν, ὥστε προῖκα αὐτοὺς λοῦσθαι, χωρία τινὰ ἐς τοῦτο τῷ Αὐγούστῳ δούς. Καὶ ὃς οὐ μόνον ταῦτ´ ἐδημοσίευσεν, ἀλλὰ καὶ καθ´ ἑκατὸν δραχμὰς τῷ δήμῳ ὡς καὶ ἐκείνου κελεύσαντος διένειμε. Τῶν τε γὰρ πλείστων αὐτοῦ ἐκληρονόμησεν, ἐν οἷς ἄλλα τε καὶ ἡ Χερρόνησος ἡ πρὸς τῷ Ἑλλησπόντῳ, οὐκ οἶδ´ ὅπως ἐς τὸν Ἀγρίππαν ἐλθοῦσα· καὶ πάνυ ἐπὶ πολὺ αὐτὸν ἐπόθησεν, καὶ διὰ τοῦτο καὶ ἔντιμον παρὰ τῷ δήμῳ ἐποίησε, τόν τε υἱὸν τὸν τελευτήσαντί οἱ γεννηθέντα Ἀγρίππαν προσηγόρευσεν. Οὐ μέντοι οὔτε τοῖς ἄλλοις ἐκλιπεῖν τι τῶν πατρίων, καίπερ μηδενὸς τῶν πρώτων ἐς τὰς πανηγύρεις ἀπαντῆσαι ἐθέλοντος, ἐπέτρεψε, καὶ αὐτὸς τὰς μονομαχίας διετέλεσε· πολλάκις τε καὶ ἀπόντος αὐτοῦ ἐποιοῦντο. Οὕτω γοῦν οὐκ ἴδιον τοῦτο τὸ πάθος τῇ τοῦ Ἀγρίππου οἰκίᾳ ἀλλὰ καὶ κοινὸν πᾶσι τοῖς Ῥωμαίοις ἐγένετο, ὥστε καὶ σημεῖα ὅσα πρὸ τῶν μεγίστων συμφορῶν συμβαίνειν σφίσιν εἴωθε, καὶ τότε συνενεχθῆναι. Βύαι τε γὰρ τῇ πόλει διεφοίτησαν, καὶ κεραυνὸς ἐς τὴν ἐν τῷ Ἀλβανῷ οἰκίαν, ἐς ἣν οἱ ὕπατοι ἐν ταῖς ἱερουργίαις καταλύουσιν, ἐνέσκηψε. Τό τε ἄστρον ὁ κομήτης ὠνομασμένος ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ὑπὲρ αὐτοῦ τοῦ ἄστεως αἰωρηθεὶς ἐς λαμπάδας διελύθη. Καὶ πυρὶ ἄλλα τε τῆς πόλεως συχνὰ καὶ ἡ τοῦ Ῥωμύλου σκηνὴ ἐκαύθη, κοράκων κρέα ἐς αὐτὴν ἐκ βωμοῦ τινος ἔμπυρα ἐμβαλόντων.

[30] Οὕτω μὲν τὰ κατὰ Ἀγρίππαν ἐγένετο· μετὰ δὲ δὴ τοῦτο ὁ Αὔγουστος ἐπιμελητής τε καὶ ἐπανορθωτὴς τῶν τρόπων ἐς ἕτερα ἔτη πέντε αἱρεθείς (καὶ γὰρ τοῦτο κατὰ προθεσμίας, ὥσπερ που καὶ τὴν μοναρχίαν, ἐλάμβανε) θυμιᾶν τε τοὺς βουλευτὰς ἐν τῷ συνεδρίῳ, ὁσάκις ἂν ἕδρα αὐτῶν ᾖ, καὶ τὴν ἄφιξιν πρὸς ἑαυτὸν μὴ ποιεῖσθαι, τὸ μὲν ἵνα θεοσεβῶσι, τὸ δὲ ἵν´ ἀπονητὶ συνίωσιν, ἐκέλευσε. Τὴν δὲ δημαρχίαν ὀλίγων σφόδρα διὰ τὸ τὴν ἰσχύν σφων καταλελύσθαι αἰτούντων, ἐνομοθέτησεν ἐκ τῶν ἱππέων τῶν μὴ ἔλαττον πέντε καὶ εἴκοσι μυριάδας κεκτημένων προβάλλεσθαι τοὺς ἐν ταῖς ἀρχαῖς ἕνα ἕκαστον, κἀκ τούτων τὸ πλῆθος τοὺς ἐνδέοντας αἱρεῖσθαί σφισιν, εἰ μὲν καὶ βουλεύειν μετὰ τοῦτ´ ἐθέλοιεν, εἰ δὲ μή, ἐς τὴν ἱππάδα αὖθις ἐπανιέναι ἐξεῖναι. Ἐπειδή τε ἡ Ἀσία τὸ ἔθνος ἐπικουρίας τινὸς διὰ σεισμοὺς μάλιστα ἐδεῖτο, τόν τε φόρον αὐτῆς τὸν ἔτειον ἐκ τῶν ἑαυτοῦ χρημάτων τῷ κοινῷ ἐσήνεγκε, καὶ ἄρχοντά οἱ ἐκ τοῦ κλήρου, ἀλλ´ οὐχ αἱρετόν, ἐπὶ δύο ἔτη προσέταξε. Κακῶς τέ ποτε τοῦ Ἀπουλείου καὶ τοῦ Μαικήνου ἐν δικαστηρίῳ τινὶ μοιχείας, οὐχ ὅτι τι καὶ αὐτοὶ ὑβρίκεσαν ἀλλ´ ὅτι τῷ κρινομένῳ σπουδῇ συνῄροντο, ἀκουόντων ἦλθέ τε ἐς τὸ δικαστήριον, καὶ ἐν τῇ τοῦ στρατηγοῦ ἕδρᾳ καθιζήσας δεινὸν μὲν οὐδὲν ἔπραξεν, ἀπειπὼν δὲ τῷ κατηγόρῳ μήτε τοὺς συγγενεῖς μήτε τοὺς φίλους αὐτοῦ προπηλακίζειν ἀνέστη. Καὶ αὐτὸν διά τε ταῦτα καὶ διὰ τὰ ἄλλα ἀνδριᾶσί τε ἐκ συντελείας ἐτίμησαν, καὶ τῷ τοῖς τε ἀγύνοις καὶ ταῖς ἀνάνδροις καὶ συνθεᾶσθαι τοῖς ἄλλοις καὶ συνδειπνεῖν ἐν τοῖς γενεθλίοις αὐτοῦ δοῦναι· οὐ γὰρ ἐξῆν οὐδέτερον.

[21] Auguste, pour ces motifs, n'eut donc pas besoin de recourir aux armes; néanmoins il passa cette année et la suivante, où furent consuls M. Libon et Calpurnius Pison, à mettre ordre aux affaires de la Gaule. Ce pays, en effet, avait eu beaucoup à souffrir des Celtes et aussi d'un certain Licinius. Or ce malheur avait, selon moi, été surtout annoncé par une baleine : large de vingt pieds, et trois fois aussi long, semblable à une femme à l'exception de la tête, ce cétacé était venu de l'Océan s'échouer sur leurs côtes. Quant à Licinius, c'était un ancien Gaulois ; fait prisonnier par les Romains et devenu esclave de César, il fut affranchi par lui et nommé par Auguste procurateur de la Gaule. Unissant l'avarice d'un barbare aux prétentions d'un Romain, Licinius abattit tout ce qui autrefois avait paru supérieur à lui, et opprima tout ce qui dans le moment avait quelque puissance ; il leva de fortes sommes pour satisfaire aux exigences des fonctions dont il était chargé, il en ramassa également de fortes tant pour son compte personnel que pour les siens. Sa méchanceté alla au point que, les Gaulois payant certains tributs mensuels, il établit quatorze mois dans l'année, soutenant que Décembre, le dernier, n'en était véritablement que le dixième, et qu'il fallait, par conséquent, en compter deux encore, nommés l'un Undécembre, l'autre Duodécembre, et payer les sommes afférentes. Cette habileté faillit coûter cher à Licinius : les Gaulois, ayant saisi Auguste de l'affaire, lui adressèrent des plaintes telles que, sur certains points, il partagea leur irritation, chercha, sur d'autres, à excuser Licinius; prétendit ignorer certains faits, feignit de ne pas croire quelques autres, et en dissimula plusieurs, honteux d'avoir employé un tel procurateur. Mais Licinius, par un nouvel artifice, les joua tous de la façon la plus complète. Quand il s'aperçut qu'Auguste était irrité, et qu'il se vit sur le point d'être puni, il mena le prince dans sa maison, et, lui montrant ses nombreux trésors remplis d'or et d'argent, quantité d'autres objets précieux entassés en monceaux : « Maître, c'est à dessein, lui dit-il, c'est dans ton intérêt et dans celui des Romains que j'ai rassemblé tout cela, de peur que les indigènes, à la tête de tant de richesses, ne fassent défection. Aussi je les ai toutes conservées pour toi et je te les donne. » Ce fut ainsi que Licinius, sous prétexte qu'il avait, dans l'intérêt d'Auguste, énervé la puissance des barbares, se sauva du danger.

[22] Drusus et Tibère, pendant ce temps, accomplirent les exploits suivants. Les Rhètes, qui habitent entre la Norique et la Gaule, contre les Alpes Tridentines, faisaient de nombreuses incursions dans la partie limitrophe de la Gaule et poussaient le pillage jusqu'aux frontières de l'Italie; ils exerçaient même des cruautés sur les Romains et sur ceux des alliés des Romains qui traversaient leur pays. Ces cruautés pouvaient, jusqu'à un certain point, passer pour un usage établi à l'égard des peuples qui ne leur étaient unis par aucun traité, mais il y avait plus : tout enfant mâle qu'ils prenaient, non seulement lorsque cet enfant avait vu le jour, mais lorsqu'il était encore dans les entrailles de sa mère, ce qu'ils découvraient à l'aide de certaines opérations divinatoires, était livré à la mort. Cette conduite détermina Auguste à envoyer contre eux Drusus, tout d'abord : celui-ci, dans une bataille livrée, près des monts Tridentins, à une armée qui s'était avancée à sa rencontre, les mit promptement en déroute, ce qui lui valut les honneurs prétoriens. Refoulés hors de l'Italie, les Rhètes n'en continuant pas moins de presser la Gaule, Auguste envoya aussi Tibère contre eux. Drusus et Tibère, par des incursions faites sur plusieurs points à la fois de la Rhétie, soit en personne, soit par leurs lieutenants, et Tibère, en traversant le lac avec des barques, frappèrent ces peuples d'une telle terreur que, les attaquant chacun séparément, ils écrasèrent facilement, attendu qu'elles étaient isolées, les bandes qui venaient sans cesse à leur rencontre, et réduisirent sous leur puissance le reste affaibli et découragé par ces défaites. Comme les Rhètes avaient une nombreuse population et semblaient disposés à faire quelque nouvelle tentative, Drusus et l'ibère emmenèrent la portion la plus robuste et la plus nombreuse de la jeunesse, laissant un nombre d'hommes suffisant pour cultiver le pays, impuissant pour une révolte.

[23] En cette même année mourut Védius Pollion, homme qui ne s'est pas autrement rendu digne de souvenir (il était issu d'affranchis, devint membre de l'ordre équestre et ne fit rien d'éclatant), mais qui s'est acquis par ses richesses et par sa cruauté un renom assez grand pour avoir une place dans l'histoire. Le récit des autres choses qu'il fit serait fastidieux; je parlerai seulement des murènes instruites à manger des hommes, qu'il nourrissait dans ses viviers et auxquelles il jetait les esclaves qu'il condamnait à mort. Un jour qu'il donnait un festin à Auguste, son échanson ayant brisé une coupe de cristal, il donna l'ordre de le jeter aux murènes, sans respect pour son convive. Auguste, aux pieds duquel l'esclave était tombé en suppliant, essaya tout d'abord de persuader Pollion de ne pas commettre un tel acte ; celui-ci ayant répondu par un refus : « Eh bien, lui dit Auguste, fais apporter toutes les coupes de cette espèce et autres vases précieux que tu possèdes, afin que je puisse en jouir. » Ils ne furent pas plutôt arrivés, qu'Auguste ordonna de les briser. A cette vue, Pollion fut affligé sans doute, mais, renonçant à s'irriter pour un seul vase, en songeant au nombre des autres qu'il perdait, et ne pouvant non plus punir son esclave pour un crime qu'Auguste avait commis aussi, se résigna, bien qu'à regret. Tel était le Pollion qui mourut alors, laissant nombre de legs à nombre d'autres citoyens, et à Auguste une grande partie de son héritage, avec sa villa de Pausilype, entre Naples et Putéoli, pour y élever quelque monument splendide en faveur du peuple. Auguste, après avoir, sous prétexte des préparatifs de cette oeuvre, rasé la maison de Pollion, afin que rien dans Rome n'en rappelât le souvenir, construisit un portique, et y fit graver, au lieu du nom de Pollion, celui de Livie. Mais cela n'eut lieu que plus tard ; pour le moment, il envoya des colonies dans plusieurs villes de la Gaule et de l'Espagne, et rendit la liberté aux Cyzicéniens ; les habitants de Paphos, victimes d'un tremblement de terre, reçurent de lui des largesses en argent et la permission d'appeler leur ville Augusta, en vertu d'un sénatus-consulte. Si je raconte ces faits, ce n'est pas que d'autres villes aussi, en grand nombre, n'aient été, auparavant et dans la suite, pour des malheurs semblables, secourues par Auguste lui-même et par le sénat (les citer toutes, ce serait donner â l'histoire un champ sans bornes); mais parce qu'alors le sénat accordait aux villes jusqu'à leurs surnoms, comme une distinction honorifique, au lieu qu'aujourd'hui, chacune se crée elle-même une suite de noms dont le nombre ne dépend que de sa volonté.

[24] L'année suivante, M. Crassus et Cn. Cornélius furent consuls ; les édiles curules ayant abdiqué leur charge, parce que les présages avaient été défavorables lors de leur élection, la reprirent ensuite, contrairement aux coutumes des ancêtres, dans de nouveaux comices. Le portique de Paulus brûla et le feu atteignit le temple de Vesta, de sorte que les objets sacrés furent transpor- tés (la grande prêtresse était aveugle) par les autres Vestales dans la maison Palatine, et déposés dans la demeure du flamine Dial. Le portique fut ensuite reconstruit, nominalement par Aemilius, le descendant alors existant de celui qui l'avait autrefois bâti, mais, en réalité, par Auguste et par les amis de Paulus. A cette époque, les Pannoniens révoltés furent de nouveau soumis ; les Alpes Maritimes qu'habitaient encore alors en liberté les Ligures appelés Chevelus, furent subjuguées; les troubles qui s'étaient élevés dans le Bosphore Cimmérien furent apaisés. Un certain Scribonius, en effet, prétendant descendre de Mithridate et avoir reçu d'Auguste ce royaume, par suite de la mort d'Asander, avait épousé la femme de ce prince, nommée Dynamis, en possession de la souveraineté de son mari, laquelle Dynamis était fille de Pharnace et descendait véritablement de Mithridate, et il cherchait à s'approprier le Bosphore. Informé de ces faits, Agrippa envoya contre lui Polémon, roi de la partie du Pont voisine de la Cappadoce. Celui-ci ne trouva plus Scribonius vivant (les habitants du Bosphore, instruits des desseins de Scribonius, l'avaient déjà mis à mort ; mais une résistance de la part de ces populations qui craignaient qu'on ne le leur donnât pour roi, le força d'en venir aux mains avec eux. Il remporta la victoire, mais sans pouvoir les soumettre jusqu'à l'arrivée â Sinope d'Agrippa qui se disposait à marcher contre eux. Alors ils déposèrent les armes et furent livrés à Polémon, dont Dynamis, avec l'approbation d'Auguste, devint l'épouse. A cette occasion eurent lieu des supplications au nom d'Agrippa, mais néanmoins son triomphe, bien que décrété, ne fut pas célébré. Agrippa, en effet, n'écrivit au sénat aucune relation de ses exploits (exemple qui, devenu comme une sorte de loi pour les généraux suivants, les induisit désormais à ne rien écrire eux-mêmes au sénat), et il déclina les honneurs du triomphe : c'est pour ce motif, je me l'imagine du moins, que le triomphe ne fut plus accordé à aucun de ceux qui se trouvèrent dans une condition semblable et qu'ils se contentèrent des ornements triomphaux.

[25] Après avoir mis ordre à tout dans la Gaule, dans la Germanie et dans l'Espagne, dépensant beaucoup pour chaque ville séparément, recevant beaucoup des autres, donnant aux unes la liberté et le droit de cité, en privant les autres, Auguste laissa Drusus en Germanie, et revint à Rome sous le consulat de Tibère et de Quintilius Varus. La nouvelle, répandue dans Rome, de son arrivée, coïncida avec les jours où Cornélius Balbus donnait des spectacles pour la dédicace du théâtre qui porte encore aujourd'hui son nom; Balbus en conçut autant de fierté que si c'eût été lui qui eût dû ramener Auguste, bien que l'eau répandue par le Tibre débordé l'empêchât d'arriver à son théâtre autrement qu'en bateau, et aussi parce que, pour faire honneur à son théâtre, Tibère lui donna le premier tour de parole. Le sénat fut, en effet, réuni alors, et, entre autres résolutions, décida que, à l'occasion du retour d'Auguste, un autel serait érigé dans la curie même, où les suppliants, lorsque le prince serait dans l'intérieur du Pomoerium, devaient trouver l'impunité. Auguste n'accepta aucun de ces décrets; loin de là, il évita, cette fois encore, que le peuple vînt à sa rencontre : il entra de nuit dans Rome, ce qu'il pratiquait presque toujours, tant à son départ qu'à son retour, toutes les fois qu'il se rendait dans les faubourgs ou dans quelque autre lieu, afin de ne gêner personne. Le lendemain, il salua le peuple à la maison Palatine, puis, étant monté au Capitole, il prit le laurier de ses faisceaux et le déposa sur les genoux de Jupiter : ce jour-là, il donna gratis au peuple bains et barbiers. Ayant ensuite assemblé le sénat, il n'y parla pas parce qu'il était enroué, il fit lire par le questeur un mémoire, où il rendait compte de ses actions, réglait les années que les citoyens devaient servir, ainsi que la somme qu'ils recevraient, à la fin de leur service, en place des terres qu'ils ne cessaient de réclamer, afin que, désormais enrôlés sous des conditions déterminées, ils n'eussent plus aucun prétexte de révolte. Le nombre des années était de douze pour les cohortes prétoriennes, de seize pour les autres; quant à l'argent, ceux-ci avaient moins, ceux-là avaient plus. Ces mesures ne causèrent, pour le moment du moins, ni plaisir ni colère : si les soldats n'obtenaient pas tout ce qu'ils désiraient, ils n'étaient pas, non plus, déçus en tout, et le reste des citoyens eut bon espoir de ne plus être dépouillé de ses biens.

[26] A la suite de ces règlements, Auguste fit la dédicace du théâtre appelé théâtre de Marcellus. Dans les jeux qui eurent lieu à cette occasion, les enfants patriciens et, entre autres, son petit-fils Caius, chevauchèrent la Troyenne, six cents bêtes libyennes furent égorgées. Julus, fils d'Antoine, qui était préteur, célébra l'anniversaire de la naissance d'Auguste par les jeux du cirque et par des chasses, et donna au prince et au sénat un banquet dans le Capitole, en vertu d'un sénatus-consulte. Ensuite eut lieu un nouveau recensement des sénateurs. Car le cens sénatorial, primitivement fixé à cent mille drachmes, parce que beaucoup de gens avaient perdu leur patrimoine dans les guerres civiles, ayant été, dans la suite, attendu l'augmentation des richesses, élevé à deux cent cinquante mille drachmes, il ne se trouva plus personne qui consentît à être sénateur ; des fils et des descendants de sénateurs, les uns par pauvreté réelle, les autres, découragés par les malheurs de leurs ancêtres, loin de rechercher cet honneur, le refusaient, au contraire, même lorsqu'ils avaient été portés sur la liste. C'est pour cela qu'auparavant, tandis qu'Auguste était encore absent, avait été rendu un sénatus-consulte portant que les vigintivirs seraient pris parmi les chevaliers; ce qui fit qu'aucun de ces commissaires ne fut désormais inscrit sur les rôles du sénat, à moins d'avoir été investi d'une autre charge qui pouvait l'y faire entrer. Or ces vigintivirs étaient le reste des vingt-six commissaires chargés : trois de présider aux causes capitales ; trois autres, de surveiller la fabrication de la monnaie ; et quatre, de veiller à l'entretien des routes au dedans de la ville; dix enfin, nommés par le sort, de faire partie du tribunal des centumvirs; car les deux commissaires préposés au soin des routes en dehors des murs, de même que les quatre qu'on envoyait en Campanie, avaient été abrogés. Cette mesure fut décrétée en l'absence d'Auguste, et comme personne ne se décidait aisément à demander le tribunat, on résolut de prendre quelques-uns des anciens questeurs âgés de moins de quarante ans. Auguste fit lui-même alors la revue de l'ordre entier; il n'inquiéta point ceux qui avaient plus de trente-cinq ans; quant à ceux qui étaient dans les limites de cet âge et possédaient le cens, il les contraignit de faire partie du sénat, à l'exception, toutefois, de ceux qui étaient mutilés. Il inspectait lui-même les personnes ; quant aux biens, il soumit les sénateurs à la formalité d'un serment personnel appuyé d'autres témoignages, leur demandant compte à la fois de leur pauvreté et de leur vie.

[27] Tout en s'occupant ainsi des affaires de l'État, il ne négligeait pas, non plus, les simples particuliers ; loin de là, il adressa des reproches à Tibère pour avoir, dans les jeux promis à l'occasion de son retour, jeux dont il était chargé, fait asseoir Caius à côté de lui, et au peuple, pour l'avoir honoré d'applaudissements et d'éloges. Lorsque, à la mort de Lépidus, il fut élu grand pontife, et que le sénat, pour ce motif, voulut lui décerner des honneurs, il protesta qu'il n'en accepterait aucun, et, comme on insistait, il se leva et sortit de la salle des délibérations. Ces décrets ne furent donc pas ratifiés, et, au lieu de recevoir de l'État une maison pour y demeurer, il ouvrit au public une partie de la sienne, attendu que le grand pontife était obligé de demeurer dans un édifice public. De plus, il fit don aux Vestales de la maison du roi des sacrifices, parce qu'elle touchait à leurs demeures. Cornélius Sisenna, à qui l'on reprochait la conduite de sa femme, ayant dit en plein sénat que c'était à la connaissance et d'après le conseil du prince que le mariage avait eu lieu, il entra dans une violente colère, et, sans cependant rien dire ni rien faire de dur pour Sisenna, il se précipita hors de la curie pour y rentrer peu après, aimant mieux, comme il le dit ensuite à ses amis, prendre ce parti, quoique inconvenant, que d'être contraint, en restant à sa place, de recourir à quelque mesure rigoureuse.

[28] Sur ces entrefaites, Agrippa, qui était revenu de Syrie, fut décoré de la puissance tribunitienne pour cinq nouvelles années et envoyé dans la Pannonie, où la guerre menaçait, avec une autorité supérieure à celle de tout général commandant n'importe en quel lieu hors de l'Italie. L'expédition, malgré l'approche de l'hiver, hiver pendant lequel furent consuls M. Valérius et P. Sulpicius, n'en fut pas moins accomplie; mais les Pannoniens, frappés de terreur à son approche, ayant renoncé à la révolte, il revint sur ses pas, et, arrivé en Campanie, il tomba malade. A cette nouvelle, Auguste (il était aux Quinquatries où il donnait un combat de gladiateurs au nom de ses enfants) partit aussitôt, et, ne l'ayant plus trouvé en vie à son arrivée, il rapporta son corps à Rome et l'exposa dans le Forum; de plus, il prononça son oraison funèbre, un voile interposé entre lui et le cadavre. J'ignore pourquoi il fit cela : quelques-uns, cependant, ont dit que c'était parce qu'il était grand pontife ; suivant d'autres, ce fut parce qu'il exerçait Ies fonctions de censeur; raisons peu satisfaisantes : la vue d'un mort, en effet, n'était interdite ni au grand pontife ni au censeur, à moins toutefois, pour celui-ci, qu'il ne fût au moment de clore le lustre, car, s'il voyait un mort avant la lustration, tous ses actes étaient annulés. Voilà comment la chose se passa; de plus, Auguste fit à Agrippa des funérailles en la manière dont il fut lui-même, plus tard, porté au bûcher; il lui donna la sépulture dans son propre monument, bien qu'Agrippa en eût un qui lui avait été concédé dans le Champ-de-Mars.

[29] Telle fut donc la fin d'Agrippa, l'homme, sans contredit, le plus recommandable de son siècle, et qui n'usa de l'amitié d'Auguste que pour rendre, et au prince lui-même et à l'État, les plus grands services. En effet, autant il l'emportait sur les autres, autant il aimait à s'effacer devant Auguste : car, en même temps qu'il faisait concourir toute sa prudence, tout son esprit aux intérêts du prince, il consacrait à la bienfaisance tout le crédit, toute la puissance dont il jouissait auprès de lui. Ce fut là surtout ce qui fit qu'il ne fut jamais importun à Auguste, ni odieux à ses concitoyens : s'il contribua à l'affermissement de la monarchie dans la main d'Auguste, en véritable partisan d'un gouvernement absolu, il s'attacha le peuple par ses bienfaits, en homme qui a les sentiments les plus populaires. A sa mort, il légua au peuple ses jardins et les bains qui portent son nom, pour qu'il pût se laver gratuitement, faisant don à Auguste pour cet objet de quelques-uns de ses domaines. Auguste non seulement les abandonna au peuple, mais, de plus, lui distribua environ cent drachmes par tête, comme si t'eût été la volonté d'Agrippa. Il hérita, en effet, de la plus grande partie de ses biens; entre autres, de la Chersonèse voisine de l'Hellespont, venue, je ne sais comment, en la possession d'Agrippa. Il le regretta vivement pendant longtemps et, pour cette raison, il lui fit rendre des honneurs parmi le peuple et nommer Agrippa le fils qui naquit de lui après sa mort. Cependant, bien qu'aucun des principaux citoyens ne voulût assister aux jeux, il ne permit pas aux autres de rien négliger des usages des ancêtres, et il donna lui-même les combats de gladiateurs; ils eurent souvent lieu même en son absence. Aussi la mort d'Agrippa ne fut pas seulement un malheur privé pour sa maison, elle fut aussi un malheur public atteignant tous les Romains, à tel point que les présages qui leur annonçaient d'ordinaire les grandes calamités se montrèrent alors réunis. Des hiboux vinrent en grand nombre dans la ville, la foudre frappa, sur le mont Albain, la maison dans laquelle descendent les consuls pendant le temps des sacrifices. Un de ces astres qu'on nomme comètes, après être, pendant plusieurs jours, apparu dans les airs au-dessus de Rome elle-même, se dissipa en flambeaux. Plusieurs édifices de la ville furent la proie des flammes, ainsi que la cabane de Romulus, où des corbeaux avaient jeté des chairs en feu ravies sur un autel.

[30] Voilà ce qui eut lieu au sujet d'Agrippa. Ensuite Auguste, nommé pour cinq autres années directeur et correcteur des moeurs (il avait été investi de cette charge, comme du pouvoir monarchique, pour un temps déterminé), ordonna que les sénateurs offriraient l'encens aux dieux, dans l'enceinte même de la curie, toutes les fois que le sénat s'assemblerait, et sans venir le saluer, tant pour témoigner leur respect à la divinité que pour avoir moins de peine à se réunir. Le tribunat, attendu son amoindrissement, étant peu recherché, il porta une loi en vertu de laquelle les magistrats devraient proposer chacun un chevalier dont la fortune ne fût pas inférieure à deux cent cinquante mille drachmes, et le peuple choisir parmi ces candidats les tribuns qui lui manquaient, avec faculté pour ceux-ci, à l'expiration de leur charge, de faire partie du sénat, s'ils le voulaient, sinon de rentrer dans l'ordre équestre. La province d'Asie, victime de tremblements de terre, avait un pressant besoin de secours; il paya de ses propres deniers au trésor public le tribut annuel de la contrée, et lui donna pour deux ans un gouverneur de son choix, sans qu'il eût été élu par le sort. Un jour que, dans une accusation d'adultère, Apuléius et Mécène étaient, non pas pour avoir eux-mêmes commis le délit, mais pour l'ardeur avec laquelle ils défendaient l'accusé, en butte à des injures, il vint au tribunal, et, assis sur le siége du préteur, sans prendre aucune mesure rigoureuse, il fit défense à l'accusateur d'insulter soit ses parents, soit ses amis. Ce fut pour cette conduite et pour d'autres actes que des statues furent élevées en son honneur par voie de souscription, et aussi parce qu'il accorda aux hommes et aux femmes non mariés d'assister aux jeux et de prendre part au banquet de son jour natal; car ni l'un ni l'autre jusque-là n'était permis.

[31] Ὡς δ´ οὖν ὁ Ἀγρίππας, ὅνπερ που δι´ ἀρετὴν ἀλλ´ οὐ δι´ ἀνάγκην τινὰ ἠγάπα, ἐτεθνήκει, καὶ συνεργοῦ πρὸς τὰ πράγματα πολὺ τῶν ἄλλων καὶ τῇ τιμῇ καὶ τῇ δυνάμει προφέροντος, ὥστε καὶ ἐν καιρῷ καὶ ἄνευ φθόνου καὶ ἐπιβουλῆς πάντα διάγεσθαι, ἐδεῖτο, τὸν Τιβέριον καὶ ἄκων προσείλετο· οἱ γὰρ ἔγγονοι αὐτοῦ ἐν παισὶν ἔτι καὶ τότε ἦσαν. Καὶ προαποσπάσας καὶ ἐκείνου τὴν γυναῖκα, καίτοι τοῦ τε Ἀγρίππου θυγατέρα ἐξ ἄλλης τινὸς γαμετῆς οὖσαν, καὶ τέκνον τὸ μὲν ἤδη τρέφουσαν τὸ δὲ ἐν γαστρὶ ἔχουσαν, τήν τε Ἰουλίαν οἱ ἠγγύησε καὶ ἐπὶ τοὺς Παννονίους αὐτὸν ἐξέπεμψε· τέως μὲν γὰρ τὸν Ἀγρίππαν φοβηθέντες ἡσύχασαν, τότε δὲ τελευτήσαντος αὐτοῦ ἐπανέστησαν. Καί σφας ὁ Τιβέριος, πολλὰ μὲν τῆς χώρας πορθήσας πολλὰ δὲ καὶ τοὺς ἀνθρώπους κακώσας, ἐχειρώσατο, τοῖς Σκορδίσκοις, ὁμόροις τε αὐτῶν καὶ ὁμοσκεύοις οὖσι, συμμάχοις ὅτι μάλιστα χρησάμενος. Καὶ τά τε ὅπλα σφῶν ἀφείλετο, καὶ τῆς ἡλικίας τὸ πλεῖον ἐπ´ ἐξαγωγῇ ἀπέδοτο. Καὶ αὐτῷ διὰ ταῦτα ἡ μὲν βουλὴ τά γε ἐπινίκια ἐψηφίσατο, ὁ δ´ Αὔγουστος ταῦτα μὲν οὐκ ἐπέτρεψεν ἑορτάσαι, τὰς δὲ τιμὰς τὰς ἐπινικίους ἀντέδωκε.

[32] Τὸ δ´ αὐτὸ τοῦτο καὶ τῷ Δρούσῳ συνέβη. Τῶν τε γὰρ Συγάμβρων καὶ τῶν συμμάχων αὐτῶν διά τε τὴν τοῦ Αὐγούστου ἀπουσίαν καὶ διὰ τὸ τοὺς Γαλάτας μὴ ἐθελοδουλεῖν πολεμωθέντων σφίσι, τό τε ὑπήκοον προκατέλαβε, τοὺς πρώτους αὐτοῦ, προφάσει τῆς ἑορτῆς ἣν καὶ νῦν περὶ τὸν τοῦ Αὐγούστου βωμὸν ἐν Λουγδούνῳ τελοῦσι, μεταπεμψάμενος, καὶ τοὺς Κελτοὺς τηρήσας τὸν Ῥῆνον διαβαίνοντας ἀνέκοψε. Καὶ μετὰ τοῦτο ἔς τε τὴν τῶν Οὐσιπετῶν κατ´ αὐτὴν τὴν τῶν Βατάουων νῆσον διέβη, καὶ ἐπὶ τὴν Συγαμβρίδα ἐκεῖθεν ἐπιπαρελθὼν συχνὰ ἐπόρθησεν. Ἔς τε τὸν ὠκεανὸν διὰ τοῦ Ῥήνου καταπλεύσας τούς τε Φρισίους ᾠκειώσατο, καὶ ἐς τὴν Χαυκίδα διὰ τῆς λίμνης ἐμβαλὼν ἐκινδύνευσε, τῶν πλοίων ὑπὸ τῆς τοῦ ὠκεανοῦ παλιρροίας ἐπὶ τοῦ ξηροῦ γενομένων. Καὶ τότε μὲν ὑπὸ τῶν Φρισίων πεζῇ συνεστρατευκότων αὐτῷ σωθεὶς ἀνεχώρησε (χειμὼν γὰρ ἦν), καὶ ἐς τὴν Ῥώμην ἐλθὼν ἀστυνόμος ἐπί τε Κυίντου Αἰλίου καὶ ἐπὶ Παύλου Φαβίου ὑπάτων, καίπερ τὰς στρατηγικὰς τιμὰς ἔχων, ἀπεδείχθη·

[33] ἅμα δὲ τῷ ἦρι πρὸς τὸν πόλεμον αὖθις ὥρμησε, καὶ τόν τε Ῥῆνον ἐπεραιώθη καὶ τοὺς Οὐσιπέτας κατεστρέψατο, τόν τε Λουπίαν ἔζευξε καὶ ἐς τὴν τῶν Συγάμβρων ἐνέβαλε, καὶ δι´ αὐτῆς καὶ ἐς τὴν Χερουσκίδα προεχώρησε μέχρι τοῦ Οὐισούργου. Ἠδυνήθη δὲ τοῦτο ποιῆσαι, ὅτι οἱ Σύγαμβροι τοὺς Χάττους, μόνους τῶν προσοίκων μὴ ἐθελήσαντάς σφισι συμμαχῆσαι, ἐν ὀργῇ σχόντες πανδημεὶ ἐπ´ αὐτοὺς ἐξεστράτευσαν, κἀν τῷ καιρῷ τούτῳ ἔλαθε τὴν χώραν αὐτῶν διεξελθών. Καὶ διέβη ἂν καὶ τὸν Οὐίσουργον, εἰ μὴ τῶν τε ἐπιτηδείων ἐσπάνισε καὶ ὁ χειμὼν ἐνέστη καί τι καὶ σμῆνος ἐν τῷ στρατοπέδῳ αὐτοῦ ὤφθη. Οὔτ´ οὖν περαιτέρω διὰ ταῦτα προεχώρησε, καὶ ἐς τὴν φιλίαν ἀνακομιζόμενος δεινῶς ἐκινδύνευσεν· οἱ γὰρ πολέμιοι ἄλλως τε ἐνέδραις αὐτὸν ἐκάκωσαν, καί ποτε ἐς στενὸν καὶ κοῖλον χωρίον κατακλείσαντες ὀλίγου διέφθειραν, κἂν πασσυδὶ ἂν ἀπώλεσαν, εἰ μὴ καταφρονήσαντές σφων ὡς καὶ ἑαλωκότων καὶ μιᾶς ἐπικοπῆς ὄντων ὁμόσε αὐτοῖς ἀσύντακτοι ἐχώρησαν. Νικηθέντες γὰρ ἐκ τούτου οὐκέθ´ ὁμοίως ἐθρασύνοντο, ἀλλὰ πόρρωθεν μέν σφας παρελύπουν, ἐγγὺς δὲ οὐ προσῄεσαν, ὥστε τὸν Δροῦσον ἀντικαταφρονήσαντα αὐτῶν ἐκεῖ τε ᾗ ὅ τε Λουπίας καὶ ὁ Ἐλίσων συμμίγνυνται φρούριόν τί σφισιν ἐπιτειχίσαι, καὶ ἕτερον ἐν Χάττοις παρ´ αὐτῷ τῷ Ῥήνῳ. Διὰ μὲν οὖν ταῦτα τάς τε ἐπινικίους τιμὰς καὶ τὸ ἐπὶ κέλητος ἐς τὸ ἄστυ ἐσελάσαι, τῇ τε τοῦ ἀνθυπάτου ἐξουσίᾳ, ἐπειδὰν διαστρατηγήσῃ, χρήσασθαι ἔλαβε. Τὸ γὰρ ὄνομα τὸ τοῦ αὐτοκράτορος ἐπεφημίσθη μὲν ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν καὶ ἐκείνῳ τότε καὶ τῷ Τιβερίῳ πρότερον, οὐ μέντοι παρὰ τοῦ Αὐγούστου ἐδόθη, καίπερ αὐτοῦ ἀπ´ ἀμφοτέρων τῶν ἔργων τὸν ἀριθμὸν τῆς ἐπικλήσεως αὐξήσαντος.

[34] Ἐν ᾧ δ´ οὖν ὁ Δροῦσος ταῦτ´ ἔπραττεν, ἥ τε πανήγυρις ἡ τῇ στρατηγίᾳ αὐτοῦ προσήκουσα πολυτελεστάτη ἐποιήθη, καὶ τὰ γενέθλια τὰ τοῦ Αὐγούστου καὶ ἐν τῷ ἱπποδρόμῳ καὶ ἐν τῇ ἄλλῃ πόλει πολλαχόθι θηρίων σφαγαῖς ἐτιμήθη. Καὶ τοῦτο μέν, καίτοι μὴ ψηφισθέν, ἐν πᾶσιν ὡς εἰπεῖν τοῖς ἔτεσι πρός τινος τῶν ἀεὶ στρατηγούντων ἐγίγνετο· τὰ δὲ δὴ Αὐγουστάλια, ἃ καὶ νῦν ἄγεται, τότε πρῶτον ἐκ δόγματος ἐτελέσθη. Ὅ τε Τιβέριος τούς τε Δελμάτας νεοχμώσαντας καὶ τοὺς Παννονίους μετὰ τοῦτο πρός τε τὴν ἐκείνου καὶ πρὸς τὴν τοῦ πλείονος στρατοῦ ἀπουσίαν νεωτερίσαντας ἐχειρώσατο, πολεμῶν τε ἅμα ἀμφοτέροις, καὶ τοτὲ μὲν τῇ τοτὲ δὲ τῇ μεθιστάμενος, ὥστε καὶ τῶν ἄθλων τῶν αὐτῶν τῷ Δρούσῳ τυχεῖν. Κἀκ τούτου καὶ ἡ Δελματία τῇ τοῦ Αὐγούστου φρουρᾷ, ὡς καὶ ὅπλων τινῶν ἀεὶ καὶ δι´ ἑαυτὴν καὶ διὰ τὴν τῶν Παννονίων γειτονίαν δεομένη, παρεδόθη. Οὗτοι μὲν δὴ ταῦτ´ ἔπρασσον· ἐν δὲ δὴ τοῖς αὐτοῖς τούτοις χρόνοις Βουλογαίσης Θρᾷξ Βησσός, ἱερεὺς τοῦ παρ´ αὐτοῖς Διονύσου, προσεποιήσατό τινας πολλὰ θειάσας, καὶ μετ´ αὐτῶν ἀποστὰς τόν τε Ῥασκύποριν τὸν τοῦ Κότυος υἱὸν νικήσας ἀπέκτεινε, καὶ τὸν θεῖον αὐτοῦ τὸν Ῥυμητάλκην μετὰ ταῦτα ἀμαχεὶ γυμνώσας τῶν δυνάμεων τῇ παρὰ τοῦ θεοῦ δόξῃ φυγεῖν ἐποίησε, καὶ αὐτὸν ἐπιδιώκων ἔς τε τὴν Χερρόνησον ἐνέβαλε καὶ δεινῶς αὐτὴν ἐλυμήνατο. Ὡς οὖν οὗτός τε ταῦτ´ ἐποίει καὶ οἱ Σιαλέται τὴν Μακεδονίαν ἐκακούργουν, Λούκιος Πίσων ἐκ Παμφυλίας, ἧς ἦρχε, προσετάχθη σφίσι· καὶ προαναχωρησάντων οἴκαδε τῶν Βησσῶν ἐπειδὴ ἐπυνθάνοντο αὐτὸν προσιόντα, ἔς τε τὴν γῆν αὐτῶν ἀφίκετο, καὶ ἡττηθεὶς τὸ πρῶτον ἀντεπεκράτησε, καὶ ἐκείνην τε καὶ τὴν τῶν προσχώρων τῶν συνεπαναστάντων σφίσιν ἐπόρθησε. Καὶ τότε τοὺς μὲν ἐθελοντὰς προσθέμενος τοὺς δ´ ἄκοντας ἐκπλήξας, τοῖς δὲ καὶ ἐκ παρατάξεως συνενεχθείς, πάντας αὐτοὺς ὑπηγάγετο, καὶ μετὰ τοῦτο νεοχμώσαντάς τινας αὐτῶν αὖθις κατεδουλώσατο. Καὶ αὐτῷ διὰ ταῦτα καὶ ἱερομηνίαι καὶ τιμαὶ ἐπινίκιοι ἐδόθησαν.

[35] Ἐν ᾧ δ´ οὖν ἐκεῖνα ἐγίγνετο, ὁ Αὔγουστος ἀπογραφάς τε ἐποιήσατο, πάντα τὰ ὑπάρχοντά οἱ καθάπερ τις ἰδιώτης ἀπογραψάμενος, καὶ τὴν βουλὴν κατελέξατο. Ὁρῶν δὲ ὅτι οὐκ ἀεὶ συχνοὶ συνελέγοντο, ἐκέλευσε τὰ δόγματα αὐτῆς καὶ ἐν ἐλάττοσιν ἢ τετρακοσίοις γίγνεσθαι· οὐ γὰρ ἐξῆν τινα ἐκ τοῦ πρὶν ἄλλως κυροῦσθαι. Ἐπειδή τε ἀργύριον αὖθις ἐς εἰκόνας αὐτοῦ καὶ ἐκείνη καὶ ὁ δῆμος συνεσήνεγκαν, ἑαυτοῦ μὲν οὐδεμίαν, Ὑγιείας δὲ δημοσίας καὶ προσέτι καὶ Ὁμονοίας Εἰρήνης τε ἔστησεν. Ἀεί τε γὰρ ὡς εἰπεῖν καὶ ἐπὶ πάσῃ προφάσει τοῦτ´ ἐποίουν, καὶ τέλος καὶ ἐν αὐτῇ τῇ πρώτῃ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ οὐκέτι ἰδίᾳ που κατέβαλλον αὐτό, ἀλλ´ αὐτῷ ἐκείνῳ προσιόντες οἱ μὲν πλεῖον οἱ δὲ ἔλαττον ἐδίδοσαν. Καὶ ὃς προσθεὶς ἂν ἕτερον τοσοῦτον ἢ καὶ πλέον ἀντεδίδου, οὐχ ὅπως τοῖς βουλευταῖς ἀλλὰ καὶ τοῖς ἄλλοις. Ἤδη δὲ καὶ ἐκεῖνο ἤκουσα, ὅτι καὶ ἄλλο τι ἀργύριον ἐκ λογίου τινὸς ἢ καὶ ὀνείρατος παρὰ τῶν προστυχόντων οἱ, ὡς καὶ προσαιτῶν, ἐν μιᾷ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ ἐλάμβανε. Καὶ τοῦτο μέν, εἴ γέ τῳ πιστόν, οὕτω παραδέδοται· ἐν δὲ τῷ ἔτει ἐκείνῳ τήν τε Ἰουλίαν τῷ Τιβερίῳ συνῴκισε, καὶ τὴν Ὀκταουίαν τὴν ἀδελφὴν ἀποθανοῦσαν προέθετο ἐπὶ τοῦ Ἰουλιείου ἡρῴου, παραπετάσματι καὶ τότε ἐπὶ τοῦ νεκροῦ χρησάμενος. Καὶ αὐτός τε ἐκεῖ τὸν ἐπιτάφιον εἶπε, καὶ ὁ Δροῦσος ἐπὶ τοῦ βήματος· δημόσιον γὰρ τὸ πένθος ἀλλαξαμένων τὴν ἐσθῆτα τῶν βουλευτῶν ἐγένετο. Καὶ τὸ μὲν σῶμα αὐτῆς οἱ γαμβροὶ ἐξήνεγκαν, τὰ δὲ δὴ ψηφισθέντα αὐτῇ οὐ πάντα ὁ Αὔγουστος ἐδέξατο.

[36] Κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ ὅ τε ἱερεὺς τοῦ Διὸς πρῶτον μετὰ τὸν Μερούλαν ἀπεδείχθη, καὶ τοῖς ταμίαις τὰ δόγματα τὰ ἑκάστοτε γιγνόμενα διὰ φυλακῆς ποιεῖσθαι ἐκελεύσθη, ἐπειδὴ οἵ τε δήμαρχοι καὶ οἱ ἀγορανόμοι οἱ πρότερον αὐτὰ ἐπιτετραμμένοι διὰ τῶν ὑπηρετῶν τοῦτ´ ἔπραττον, καί τις ἐκ τούτου καὶ διαμαρτία καὶ ταραχὴ ἐγένετο. Ἐψηφίσθη μὲν οὖν τὸν Ἰανὸν τὸν γέμινον ὡς καὶ πεπαυμένων τῶν πολέμων (ἀνέῳκτο γάρ) κλεισθῆναι, οὐ μέντοι καὶ ἐκλείσθη· οἵ τε γὰρ Δακοὶ τὸν Ἴστρον πεπηγότα διαβάντες λείαν ἐκ τῆς Παννονίας ἀπετέμοντο, καὶ οἱ Δελμάται πρὸς τὰς ἐσπράξεις τῶν χρημάτων ἐπανέστησαν. Καὶ τούτους μὲν ὁ Τιβέριος ἐκ τῆς Γαλατίας, ἐς ἣν μετὰ τοῦ Αὐγούστου ἐσεληλύθει, καταπεμφθεὶς ἀνεκτήσατο, τὰ δὲ δὴ τῶν Κελτῶν τῶν τε ἄλλων καὶ τῶν Χάττων (πρὸς γὰρ τοὺς Συγάμβρους μετέστησαν, καὶ τῆς {τε} χώρας αὐτῶν, ἣν οἰκεῖν παρὰ τῶν Ῥωμαίων εἰλήφεσαν, ἐξανέστησαν) ὁ Δροῦσος τὰ μὲν ἐκάκωσε τὰ δὲ ἐχειρώσατο. Καὶ μετὰ τοῦτο ἔς τε τὴν Ῥώμην σὺν τῷ Αὐγούστῳ ἀνεκομίσθησαν (ἐν γὰρ τῇ Λουγδουνίδι τὰ πολλὰ οὗτος ἐγγύθεν τοῖς Κελτοῖς ἐφεδρεύων διέτριβε), καὶ ὅσα ἐπὶ ταῖς νίκαις ἐψήφιστο ἢ καὶ ἄλλως καθήκοντα ἦν γενέσθαι, ἐπετέλεσαν. Τα῀ῦτα μὲν ἐπί τε τοῦ Ἰούλου καὶ ἐπὶ Φαβίου Μαξίμου ῾ὑπάτων ἐγένετο.

[31] Après la mort d'Agrippa, qu'il aima pour sa vertu et non par nécessité, sentant le besoin du concours de quelqu'un qui surpassât tous les autres citoyens en honneur et en force pour pouvoir tout régler à propos, sans être exposé à l'envie ni aux complots, il choisit, bien malgré lui, Tibère, car ses petits-fils étaient alors encore enfants. Lui ayant donc, à lui aussi, arraché sa femme, quoique ce fût une fille d'Agrippa née d'un premier mariage, qu'elle nourrît déjà un enfant et fût grosse d'un autre, il lui fit épouser Julie et l'envoya contre les Pannoniens. Les Pannoniens, en effet, qui jusqu'à ce moment, par crainte d'Agrippa, s'étaient tenus tranquilles, avaient profité de sa mort pour se soulever. Tibère, par le ravage d'une grande partie de leur territoire et par le mal qu'il fit aux habitants, réussit à les dompter, puissamment aidé par l'alliance des Scordisques, peuple qui a les mêmes frontières et les mêmes armes. Il enleva les armes aux Pannoniens et vendit presque toute leur jeunesse pour être transportée dans d'autres pays. Le sénat, à raison de ces exploits, décerna le triomphe à Tibère, mais Auguste ne lui permit pas de le célébrer, et lui accorda, en échange, les ornements triomphaux.

[32] La même chose arriva à Drusus. Les Sicambres et leurs alliés ayant, à la faveur de l'absence d'Auguste et des efforts des Gaulois pour secouer le joug, recommencé la guerre, il prévint le soulèvement des peuples soumis en mandant les principaux chefs des Gaulois sous le prétexte de la fête qu'ils célèbrent encore aujourd'hui à Lyon au pied de l'autel d'Auguste; puis, attendant les Celtes au passage du Rhin, il les tailla en pièces. Après cela, il passa chez les Usipètes, près de l'île des Bataves, et, poussant de là jusque chez les Sicambres, ravagea une grande partie de leur territoire. Descendant ensuite jusqu'à l'Océan en suivant le cours du Rhin, il soumit les Frisiens, mais faillit périr dans une incursion qu'il fit par le lac dans le pays des Chauques, le reflux de l'Océan ayant laissé ses vaisseaux à sec. Le secours des Frisiens, qui lui fournirent des troupes de terres, lui permit (on était en hiver) d'opérer sa retraite ; et de retour à Rome, sous le consulat de Q. AElius et de Paulus Fabius, on le nomma édile, bien qu'il fût déjà décoré des ornements de la préture.

[33] Au printemps, il partit de nouveau pour la guerre, traversa le Rhin et subjugua les Usipètes; il jeta un pont sur la Lippe et fit une incursion sur le territoire des Sicambres, d'où il poussa une pointe sur celui des Cattes jusqu'au Véser. Il put y arriver, parce que les Sicambres, irrités contre les Cattes qui, seuls des peuples limitrophes, avaient refusé leur alliance, s'étaient engagés avec toutes leurs forces dans une expédition contre eux. A cette occasion, il parcourut à leur insu le pays des Sicambres; il aurait même passé le Véser sans le manque de vivres, l'approche de l'hiver et un essaim d'abeilles qui se montra dans son camp. Ces motifs l'empêchèrent de s'avancer plus loin, et, rentré en pays ami, il courut un grand danger. Les ennemis lui firent éprouver des pertes dans diverses embuscades, et une fois même l'enfermèrent dans un lieu étroit et creux où il faillit périr; l'armée romaine eût certainement été anéantie, si, la croyant déjà prisonnière et sûre de succomber au premier choc, les ennemis, dans leur mépris, n'eussent marché contre elle en désordre. Vaincus par suite de ce désordre, ils perdirent leur audace et se contentèrent de harceler de loin les Romains sans approcher; de sorte que Drusus, les méprisant à son tour, éleva contre eux une forteresse au confluent de la Lippe et de l'Elison et une autre chez, les Cattes sur le bord même du Rhin. Ces exploits lui valurent les ornements du triomphe, la permission de faire à cheval son entrée dans Rome et la puissance proconsulaire au sortir de la préture. Le titre d'imperator fut alors décerné par les soldats à Drusus, comme il l'avait été à Tibère auparavant, mais il ne lui fut pas confirmé par Auguste, bien qu'il eût lui-même, à la suite de chacun des exploits de l'un et de l'autre, augmenté le nombre de ses titres d'imperator.

[34] Pendant que Drusus accomplissait ces exploits, les jeux, qui étaient dans ses attributions de préteur, furent donnés avec la plus grande somptuosité; le jour natal d'Auguste fut également célébré par des chasses, au cirque et en plusieurs endroits de Rome. Cette fête était, bien que sans décret, célébrée presque tous les ans par quelqu'un des préteurs en charge; quant à la fête des Augustales, elle fut alors, pour la première fois, consacrée par un sénatus-consulte. Tibère soumit les Dalmates qui s'étaient soulevés et ensuite les Pannoniens qui avaient profité de son absence et de celle de la plus grande partie de son armée pour se révolter, en faisant aux deux peuples à la fois une guerre qu'il transportait tantôt ici tantôt là; exploits qui lui valurent, entre autres honneurs, ceux qui avaient été décernés à Drusus. A la suite de ces mouvements, la Dalmatie fut remise à la garde d'Auguste, comme ayant, par elle-même et par son voisinage de la Pannonie, besoin d'être toujours gouvernée militairement. Telles furent les actions de Drusus et de Tibère. Dans ce même temps, le Thrace Vologèse, de la nation des Besses, prêtre chez eux de Bacchus, agité par des mouvements fréquents d'enthousiasme, s'associa quelques hommes, et, faisant défection avec eux, tua, après l'avoir vaincu, Rhascyporis, fils de Cotys ; mit en fuite l'oncle de Rhascyporis, Rhymétalcès, dont il enleva l'armée sans coup férir, en lui faisant croire à une intervention divine, et le poursuivit jusque dans la Chersonèse où son incursion porta de terribles ravages. Pendant que Vologèse était à cette expédition, les Sialètes infestaient la Macédoine ; L. Pison, gouverneur de la Pamphylie, fut chargé de la guerre contre eux ; les Besses s'étant retirés dans leurs foyers à la nouvelle de son arrivée, il entra sur leur territoire, et, après un premier échec, reprit l'avantage et dévasta leur territoire et celui des peuples limitrophes qui avaient eu part à leur défection. S'adjoignant alors ceux de ces peuples qui se rendaient volontairement, frappant de terreur ceux qui résistaient, et livrant bataille à d'autres, il les soumit tous; quelques-uns s'étant ensuite révoltés, il les remit sous le joug. Ces exploits lui valurent des supplications en son honneur et les ornements du triomphe.

[35] Pendant que ces choses se passaient, Auguste fit faire un recensement dans lequel il donna, aussi exactement que s'il eût été simple particulier, l'état de tous ses biens et épura le sénat. Voyant que les sénateurs ne venaient pas toujours en grand nombre aux assemblées, il ordonna que moins de quatre cents suffiraient pour rendre les sénatus-consultes; car, auparavant, aucun décret n'était valable sans ce nombre de votants. Le sénat et le peuple s'étant de nouveau cotisés pour lui ériger des statues, Auguste ne s'en éleva aucune et fit élever celle de la Santé Publique et, en outre, celle de la Concorde et celle de la Paix. Ces contributions, en effet, avaient lieu à chaque instant, pour ainsi dire, et à toute occasion; enfin, le premier jour même de l'année, elles n'étaient plus payées individuellement; les citoyens venaient apporter à Auguste lui-même des présents, les uns plus grands, les autres plus petits. Mais le prince y répondait par d'autres présents d'égale valeur ou même de valeur plus forte, qu'il fit non seulement aux sénateurs, mais encore à tous les autres citoyens. J'ai aussi entendu dire que, pour obéir soit à un oracle soit à un songe, il recevait pendant un jour tous les ans d'autre argent qu'il faisait semblant de mendier à ceux qu'il rencontrait. Le fait, quelque foi qu'il mérite, est ainsi transmis par la tradition. Cette même année, Auguste donna Julie en mariage à Tibère, et exposa dans la chapelle de Jules sa soeur Octavie, qui venait de mourir, un voile entre lui et le cadavre. Il y prononça lui-même l'oraison funèbre ; Drusus la prononça du haut des Rostres, car c'était un deuil public, au milieu des sénateurs en vêtements de deuil. Le corps d'Octavie fut porté au bûcher par ses gendres, mais Auguste n'accepta pas tous les honneurs qui furent décernés à la défunte.

[36] Dans ce même temps fut élu, pour la première fois depuis Mérula, un flamine Dial ; la garde des sénatus-consultes fut remise aux questeurs, attendu que les tribuns et les édiles, à qui elle était auparavant confiée, s'en reposaient sur les appariteurs et qu'il en était résulté des erreurs et des confusions. On décréta aussi que le temple de Janus Géminus (on l'avait rouvert) serait fermé comme si les guerres étaient terminées; cependant on ne le ferma pas, car les Daces, franchissant l'Ister glacé, se mirent à ravager la Pannonie et les Dalmates se soulevèrent pour s'opposer à la perception du tribut. Ces mouvements furent comprimés par Tibère qui, de la Gaule, où il était allé avec Auguste, fut envoyé contre eux. Quant aux Celtes et aux Cattes (ils étaient passés du côté des Sicambres et avaient abandonné le pays que les Romains leur avaient assigné pour demeure), ils furent, les uns maltraités, les autres soumis par Drusus. Après ces exploits, tous les deux avec Auguste revinrent à Rome (le prince avait passé presque tout le temps dans la Lyonnaise, à veiller sur les Celtes), ils se conformèrent aux décrets rendus en l'honneur de leurs victoires et aux autres devoirs qui leur incombaient. Voilà ce qui eut lieu sous le consulat de Julus et de Fabius Maximus.