TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE SIXIÈME VOLUME.
LIVRE QUARANTE-HUITIÈME.
Remarques de l'auteur sur la manière dont périrent les conjurés 271
Antoine et César s'attribuent la supériorité sur Lépidus et se partagent l'empire. 271—273
Antoine se charge de pacifier les pays qui avaient pris part à la guerre et de ramasser l'argent promis aux soldats; César, de faire la guerre à Sextus et de distribuer les terres aux vétérans 273-275
Dans la traversée, César tombe malade; bruits qui courent dans Rome à cette occasion 275—277
Fulvie exerce le consulat sous le nom de Lucius Antoine, à qui elle permet de triompher 277—281
Retour de César à Rome; la division éclate entre lui et Fulvie dont il répudie la fille 281-283
La distribution des terres ayant soulevé un violent tumulte, Lucius et Fulvie tournent leurs vues du côté de ceux qui ont été dépouillés 285—287
Résultats de leurs manœuvres ; embarras où elles mettent César 287—295
Troubles à Placentia excités par les soldats que César a envoyés en avant en Espagne. César, ne pouvant obtenir une réconciliation avec Fulvie et Lncius Antoine, va trouver les vétérans 295
Fulvie se saisit de Préneste; caractère de cette femme; ligue qu'elle forme contre César 295—297
Nouveaux efforts de César pour arriver à une réconciliation ; il va de nouveau trouver les vétérans 297—299
Les vétérans se rendent à Rome, se font lire les conventions intervenues entre Antoine et césar, et assignent les deux partis à comparaître au jour dit, à Gabies, devant eux 299
Les vétérans décident que César a raison et se disposent à le soutenir par la guerre 299—301
On se prépare de part et d'autre 301
César met le siège devant Sentinum sans réussir à la prendre. Il marche sur Rome dont Lncius s'est emparé; il y est reçu sans coup férir et poursuit vainement Lucius 301—303
Salvidiénus Rufus, laissé par César devant Sentinum, s'en empare 303—305
Lucius se dirige sur Péruse ; César fait le siège de la ville et la prend par famine 305—307
Prisonniers immolés à l'autel consacré au premier César. 307
La statue de Janon, ayant échappé aux flammes, dans le sac de la ville, est transportée à Rome 307
Péruse reçoit des colons 307—309
Le reste de l'Italie passe du côté de César, Fulvie s'enfuit vers son mari 309
Julie, mère des Antoine, se rend auprès de Sextus, qui lui fait un accueil amical et renvoie porter des ouvertures de paix à son fils 309
Claudius Tibérius Néron, avec son fils et sa femme, dont l'un fut le successeur d'Auguste et l'autre son épouse, prennent la fuite. 309—311
Honneurs rendus à César dans Rome; il envoie à Sextus sa mère Mucia et épouse la sœur de L. Scribonius Libon, beau-père de Sextus, afin d'essayer de se le concilier 311
Retour sur Sextus ; commencement de sa puissance 313—315
Sextus amène à une capitulation Pompéius Bitbynicus ; Q. Cornificius lui envoie des troupes d'Afrique 315
Salvidiénus Rufus, après avoir chassé Sextus de l'Italie, essaye de se construire des bateaux de cuir pour traverser le détroit de Sicile; puis il renonce à ces bateaux et affronte sans succès le passage avec sa flotte 317
César se rend auprès d'Antoine à Blindes 317—319
Sextus fait mourir Bitbynicus, et donne le spectacle d'un combat naval où il met aux prises des bateaux de bois contre des bateaux de cuir 319
Accroissement de la puissance de Sextus. Il porte l'orgueil jusqu'à se regarder comme fils de Neptune 319
Le nombre des esclaves qui s'enfuient vers Sextus devient tel que les Vestales, dans les sacrifices, demandent aux dieux d'arrêter cette désertion 321
Agrippa est chargé par César de faire la guerre à Sextus, qui, profitant du moment où Agrippa était occupé aux jeux Apollinaires, passe en Italie et laisse une garnison dans quelques places fortes 321
César se rend maître en personne de la Gaule, dont ses lieutenants n'avaient pu s'emparer jusque-là 321—323
César cède l'Afrique à Lépidus 323
Les deux provinces d'Afrique, gouvernées, avant le triumvirat, l'une par T. Sextius, partisan de César, l'autre par Cornificius et Décimus Lélius 323
Sextius marche contre cornificius et Lélius; il prend Adrumète et quelques autres places, mais il tombe dans une embuscade et fait retraite 323—325
Les adversaires de Sextius font irruption dans sa province et assiègent Cirta; mais celui-ci, ayant reçu des secours, reprend l'offensive et tue ses ennemis 326—327
Sextius gouverne les deux provinces jusqu'au moment où César, prenant le gouvernement de l'Afrique, y prépose Phangon 327
A l'instigation de Fulvie, Sextius qui, sous divers prétextes, a prolongé son séjour en Libye, cherche à s'emparer de l'Afrique, donnée à Antoine dans le partage fait de l'empire après la bataille de Philippes. Pbangon n'ayant pas voulu lui céder la province, il amène à son parti les habitants fatigués de leur gouverneur 327—329
Lutte entre Phangon et Sextius. Sextius, ayant tué Arabion, qui lui prétait le secours de sa cavalerie, s'aliène les sol¬dats de ce chef, et il ne fait plus rien pour le moment. 329
Phangon et Sextius concluent amitié ensemble; mais Phangon fait irruption dans la province de Sextius qui, confiant dans le traité, ne se tenait pas sur ses gardes; il succombe et se donne la mort 329—331
Sextius gouverne de nouveau les deux provinces jusqu'à l'arrivée de Lépidus 331
Antoine passe sur le continent asiatique, où il rançonne les villes et vend les royautés 331
Épris de Cléop$atre, il devient esclave de son amour pour elle et part pour l'Egypte, laissant Plancus en Asie et Saxa en Syrie, après plusieurs actes insensés que lui inspire sa passion 331—333
Troubles qui suivent son départ. Les habitants de l'île d'Aradus refusent d'obtempérer aux ordres de ses agents ; les Parthes se révoltent sous la conduite de Pacorus et de Labiénus 333
Comment Labiénus vint chez les Parthes. et prêta son concours à Pacorus 333—335
Pacorus subjugue la Syrie, à l'exception de Tyr, et envahit la Palestine 339
Labiénus, de son coté, s'empare de la Cilicie, range de son parti les villes continentales de l'Asie, livre au supplice les habitants d'Alabanda, rase Mylassa, et prend les titres d'Imperator et de Parthique 339—341
Antoine reste indifférent à tout ce qui se passe 341—343
Entrevue d'Antoine avec sa mère et sa femme ; il déclare César . ennemi public et fait un traité d'amitié avec Sextus 343
Mort de Fulvie ; Antoine et César se réconcilient 345
Nouveau partage de l'empire; les triumvirs s'associent pour faire la guerre à Sextus 345—347
Les soldats de César réclament à Antoine l'argent qu'il est allé chercher en Asie 349
Sextus, apprenant l'accord d'Antoine et de César, donne ordre à Menas d'aller, avec une partie de la flotte, infecter les possessions de ses ennemis 349
Menas prend vif M. Titius, fils d'un proscrit réfugié auprès de Sextus, lequel Titius rassemblait une flotte afin de dominer pour son propre compte 349—351
Menas s'empare de la Sardaigne ; il renvoie sans rançon les prisonniers faits au siège de Caralis et, entre autres, Hélénus, affranchi de César 351
Les habitants de Rome, en proie à la famine, demandent aux triumvirs de faire la paix avec Sextus; dangers que courent les triumvirs à cause de leur refus. Ils sont enfin forcés de traiter 353—355
Bien qu'à la fin de l'année, les triumvirs destituent les préteurs et les consuls, et L. Cornélius Balbus, de Gadès, obtient le consulat; legs qu'il fait, en mourant, au peuple romain. 355
L'eau appelée Julia est amenée dans Rome par un aqueduc. Les consuls célèbrent les jeux promis aux dieux à l'occasion de la guerre contre les meurtriers, et les pontifes remplissent, dans cette circonstance, les fonctions de septemvirs épulons 357
Mort de Salvidiénus Rufus, accusé de conspiration contre César, à qui il devait son élévation extraordinaire 357—359
Les calendes tombant, l'année suivante, en même temps que les nundines, on intercale un jour 359
Le gouvernement d'Attale et celui de Déjotarus, morts dans la Galatie, sont donnés à un certain Castor 359
Loi Falcidia 359
Le sénat ratifie les actes des triumvirs; de nouveaux impôts sont établis 369—361
César se rase pour la première fois, fêtes qu'il donne à cette occasion; il répudie Scribonie 361
Les triumvirs font entrer au sénat des fils d'affranchis et même des esclaves 362
Commencement des petits consuls ou consules minores. 363
Les triumvirs font la paix avec Sextus. Allégresse générale . 365—373
Venlidius termine la guerre contre les Parthes 373—379
Mouvements, en Espagne, chez les Cérétains, réprimés par Calvinus, qui rebâtit la Régia 381—383
Consulat d'App. Claudius et de C. Norbanus Révolte du peuple contre les exactions des publicains; mesures diverses. Prodiges 383—385
César épouse Livie, grosse de six mois; réponse des pontifes consultés à ce sujet. 385—387
Livie met au monde un enfant que César envoie à son père. Plaisanteries auxquelles donne lieu la naissance de cet enfant 387—389
Bogus, roi de Mauritanie, passe dans l'Espagne qu'il ravage ; mais les Tingitanes s'étant détachés de sa domination, il quitte l'Espagne, sans pouvoir recouvrer son royaume dont Bocchus s'est emparé 389
Rupture entre César et Sextus; Antoine lui laisse le poids de la guerre 389—395
Bataille navale de Cume entre Ménécrate, chef de la flotte de Sextus, et Calvisins Sabinus, chef de la flotte de César. Ménécrate y périt pour avoir attaqué avec trop de violence Menas, son rival et déserteur de la cause de Sextus. 395
L'armée de Sextus quitte Cume. Sabinus la poursuit, mais, en doublant le promontoire Scylléum, il est assailli par une tempête; Sextus en profite pour faire attaquer son ennemi par Apollophane qui le met en déroute 395—397
Les deux flottes sont assaillies, le lendemain, par une nouvelle tempête plus violente que la première. César désespère de s'emparer de la Sicile 397—401
L'orgueil de Sextus ne connaît plus de bornes 401
Les insulaires voisins de la Sicile se rangeant au parti de Sextus, César enlève de leur lie les Lipariens et les transporte en Campanie, où il les force d'habiter Naples tant que dure la guerre 401
Préparatifs de César; il charge de la construction et de l'exercice d'une flotte Agrippa, alors occupé à faire la guerre aux Gaulois révoltés 401—403
Description de la Campante et de Baïes; Agrippa y construit un port pour équiper sa flotte et exercer ses rameurs. 403—409
Prodiges qui effrayent les habitants de Rome 409—411
Diminution dans la durée des charges, que personne n'exerce plus pendant un temps fixe, mise au nombre des prodiges qui troublent les Romains 409—411
Antoine revient de Syrie en Italie sous prétexte que l'échec de César le décide à coopérer à la guerre contre Sextus ; mais, après lui avoir donné quelques vaisseaux et avoir promis de lui en envoyer d'autres eu échange des légions qu'il emmène, il repart bientôt comme pour marcher contre les Parthes 413
Octavie ménage entre Antoine et César, qui semblaient prêts à rompre, une réconciliation à la suite de laquelle César fiance sa fille à Antyllus fils d'Antoine, et celui-ci fiance à Domitius la fille qui lui était née d'Octavie. 415
Antoine et César destituent Sextus du sacerdoce et du consulat auxquels il avait été nommé et se prorogent à eux-mêmes le pouvoir pour cinq nouvelles années 415
Τ[0] Τάδε ἔνεστιν ἐν τῷ τετταρακοστῷ ὀγδόῳ τῶν Δίωνος Ῥωμαϊκῶν. α. Ὡς Καῖσαρ Φουλουίᾳ καὶ Λουκίῳ Ἀντωνίῳ ἐπολέμησεν. β. Ὡς Σέξτος Πομπήιος Σικελίαν κατέσχεν. γ. Ὡς Πάρθοι τὰ μέχρι τοῦ Ἑλλησπόντου κατέσχον. δ. Ὡς Καῖσαρ καὶ Ἀντώνιος πρὸς Σέξτον συνέθεντο. ε. Ὡς Πούπλιος Οὐεντίδιος Πάρθους ἐνίκησε καὶ τὴν Ἀσίαν ἐκτήσατο. ζ. Ὡς Καῖσαρ Σέξτῳ πολεμήσειν ἤρξατο. η. Περὶ Βαιῶν. Χρόνου πλῆθος ἔτη πέντε, ἐν οἷς ἄρχοντες οἱ ἀριθμούμενοι οἵδε ἐγένοντο Λ. Ἀντώνιος Μ. υἱὸς Πιέτας ὕπ. υἱὸς Π. Σερουίλιος Π. υἱὸς Ἰσαυρικὸς τὸ βʹ Γν. Δομίτιος Μ. υἱὸς Καλουῖνος τὸ βʹ ὕπ. Γ. Ἀσίννιος Γν. υἱὸς Πωλίων Λ. Μάρκιος Λ. υἱὸς Κηνσωρῖνος ὕπ. Γ. Καλουίσιος Γ. υἱὸς Σαβῖνος Ἄππιος Κλαύδιος Γ. υἱὸς Ποῦλχρος ὕπ. Γ. Νωρβανὸς Γ. υἱὸς Φλάκκος Μ. Οὐιψάνιος Λ. υἱὸς Ἀγρίππας ὕπ. Λ. Κανίνιος Λ. υἱὸς Γάλλος [1] Ὁ μὲν οὖν Βροῦτος ὅ τε Κάσσιος οὕτως ἀπώλοντο, τοῖς ξίφεσιν οἷς τὸν Καίσαρα ἀπεχρήσαντο σφαγέντες· οἵ τε ἄλλοι οἱ τῆς ἐπ´ αὐτὸν ἐπιβουλῆς μετασχόντες, οἱ μὲν πρότερον οἱ δὲ τότε οἱ δὲ μετὰ ταῦτα, πλὴν πάνυ ὀλίγων ἐφθάρησαν, ὥς που τό τε δίκαιον ἔφερε καὶ τὸ δαιμόνιον ἦγεν ἄνδρα αὐτοὺς εὐεργέτην σφῶν, ἐς τοσοῦτον καὶ τῆς ἀρετῆς καὶ τῆς τύχης προχωρήσαντα, ἀποκτείναντας παθεῖν. Ὁ δὲ δὴ Καῖσαρ καὶ ὁ Ἀντώνιος τοῦ μὲν Λεπίδου παραχρῆμα, ἅτε μὴ συννικήσαντός σφισιν, ἐπλεονέκτησαν, ἔμελλον δὲ καὶ ἐπ´ ἀλλήλους οὐκ ἐς μακρὰν τρέψεσθαι· χαλεπὸν γὰρ ἄνδρας τρεῖς ἢ καὶ δύο ὁμοτίμους, ἐγκρατεῖς τηλικούτων ἐκ πολέμου πραγμάτων γενομένους, ὁμονοῆσαι. Καὶ διὰ τοῦτο ὅσα τέως ἐπὶ τῇ τῶν ἀνθισταμένων σφίσι καταλύσει συμφρονήσαντες κατέπραξαν, ταῦτα τότε ἆθλα τῆς πρὸς ἀλλήλους φιλοτιμίας ἤρξαντο ποιεῖσθαι. Τήν τε γὰρ ἀρχὴν αὐτίκα ἀνεδάσαντο, καὶ Καίσαρι μὲν ἥ τε Ἰβηρία καὶ ἡ Νουμιδία, Ἀντωνίῳ δὲ ἥ τε Γαλατία καὶ ἡ Ἀφρικὴ ἐγένετο· καὶ συνέθεντο ὥστ´, ἄν τινα ἀγανάκτησιν ὁ Λέπιδος ἐπὶ τούτῳ ποιήσηται, τῆς Ἀφρικῆς αὐτῷ ἐκστῆναι. [2] Ταῦτα δὲ δὴ μόνα διέλαχον, ὅτι Σαρδὼ μὲν καὶ Σικελίαν ὁ Σέξτος ἔτι κατεῖχε, τὰ δ´ ἄλλα τὰ ἔξω τῆς Ἰταλίας ἐν ταραχῇ ἔτι ἦν. Ἐκείνης γὰρ δὴ πέρι οὐδὲν δέομαι λέγειν ὅτι ἐξαίρετος ἀεί ποτε ἐν τοῖς τοιούτοις ἔμενεν· οὐδὲ γὰρ οὐδ´ ὡς περὶ αὐτῆς ποτε, ἀλλ´ ὡς ὑπὲρ αὐτῆς ἀγωνιζόμενοι τοὺς λόγους ἐποιοῦντο. Ἐν κοινῷ οὖν ταῦτα ἀφέντες, Ἀντώνιος μὲν τήν τε κατάστασιν τῶν ἀντιπολεμησάντων σφίσι καὶ τὴν ἀργυρολογίαν τὴν ἐς τὰ χρήματα τὰ τοῖς στρατιώταις ἐπαγγελθέντα ἀνεδέξατο, Καῖσαρ δὲ τόν τε Λέπιδον, ἄν τι παρακινῇ, κολοῦσαι, καὶ τῷ Σέξτῳ προσπολεμῆσαι, τήν τε χώραν ἣν τοῖς συστρατευομένοις σφίσιν ὑπέσχηντο κατανεῖμαι τοῖς ἔξω τῆς ἡλικίας αὐτῶν οὖσιν, οὓς καὶ εὐθὺς διῆκαν. Καὶ προσέτι οὗτος μὲν δύο τῷ Ἀντωνίῳ στρατόπεδα τῶν συνόντων οἱ συνέπεμψεν, ἐκεῖνος δὲ ἕτερα ἐκ τῶν ἐν τῇ Ἰταλίᾳ τότε ὄντων ἴσα ἀντιδώσειν αὐτῷ ἐπηγγείλατο. Ταῦθ´ οὕτω κατὰ μόνας συνθέμενοι καὶ γράψαντες καὶ κατασημηνάμενοι, τά τε γραμματεῖα ἀλλήλοις ἀντέδοσαν, ἵν´, ἄν τι παραβαθῇ, ἐξ αὐτῶν ἐλεγχθῇ, καὶ μετὰ τοῦτο Ἀντώνιος μὲν ἐς τὴν Ἀσίαν Καῖσαρ δὲ ἐς τὴν Ἰταλίαν ἀφωρμήθη. [3] Καὶ αὐτὸν ἡ νόσος ἔν τε τῇ πορείᾳ καὶ ἐν τῷ πλῷ ἰσχυρῶς ἐπίεσεν, ὥστε καὶ θανάτου δόξαν τοῖς ἐν τῇ Ῥώμῃ παρασχεῖν. Οὐ μέντοι καὶ ὑπὸ τῆς ἀρρωστίας τοσοῦτον ὅσον ἐπὶ παρασκευῇ κακοῦ τινος χρονίζειν αὐτὸν ἐνόμιζον, κἀκ τούτου πάνθ´ ὅσα ἐνεδέχετό σφας παθεῖν ὑπετόπουν. Καίτοι ἄλλα τε ἐπὶ τῇ νίκῃ πολλὰ αὐτοῖς ἐψηφίσαντο, ἅπερ που καὶ τοῖς ἑτέροις ἄν, εἰ ἐκεκρατήκεσαν, ἐδέδοτο (ἐν γὰρ δὴ τοῖς τοιούτοις τό τε ἀπολωλὸς πάντες ἀεὶ κατατρέχουσι καὶ τὸ κρατῆσαν τιμῶσι), καὶ δὴ καὶ ἱερομηνίας ἐν ἅπαντι ὡς εἰπεῖν τῷ ἔτει καὶ ἄκοντες ἄγειν ἔγνωσαν· τοῦτο γάρ σφισιν ὁ Καῖσαρ ἐπὶ τῇ τῶν σφαγέων τιμωρίᾳ ἄντικρυς ποιῆσαι ἐκέλευσε. Χρονίζοντος δ´ οὖν αὐτοῦ λόγοι τε παντοδαποὶ ἐθρυλοῦντο καὶ παθήματα ἀπ´ αὐτῶν παντοῖα συνέβαινε. Τά τε γὰρ ἄλλα καὶ οἱ μὲν ὡς τέθνηκε διεθρόουν, καὶ ἡδονὴν πολλοῖς ἐνέβαλλον, οἱ δὲ ὡς κακόν τι βουλεύοιτο, καὶ φόβον συχνοῖς ἐνεποίουν. Καὶ διὰ τοῦτο οἱ μὲν τὰ σφέτερα συνέκρυπτον καὶ ἑαυτοὺς ἐν φυλακῇ ἐποιοῦντο, οἱ δὲ ὅπῃ ποτὲ ἀποδράσοιντο διεσκόπουν. Ἄλλοι, καὶ οἵ γε πλείους, οὐδὲ ἐπινοῆσαί τι ὑπὸ τοῦ σφοδροῦ δέους δυνάμενοι, παρεσκευάζοντο ὡς καὶ πάντως ἀπολούμενοι. Βραχύ τέ τι καὶ κομιδῇ σμικρὸν τὸ θαρσοῦν ἦν· ἐκ γὰρ δὴ τῆς πρόσθεν πολλῆς καὶ ποικίλης καὶ τῶν ἀνθρώπων καὶ τῶν χρημάτων φθορᾶς οὐδὲν ὅ τι οὐχὶ καὶ τῶν ὁμοίων καὶ τῶν χειρόνων, ἅτε καὶ παντελῶς κεκρατημένοι, προσεδέχοντο. Ὅθενπερ καὶ ὁ Καῖσαρ φοβηθεὶς μή τι ἄλλως τε καὶ τοῦ Λεπίδου παρόντος νεοχμώσωσιν, ἐπέστειλε τῇ γερουσίᾳ θαρσεῖν τε αὐτῇ παραινῶν, καὶ προσυπισχνούμενος πάντα καὶ πρᾴως καὶ φιλανθρώπως κατὰ τὸν πατέρα ποιήσειν. [4] Τότε μὲν δὴ ταῦτ´ ἐγένετο, τῷ δὲ ἐχομένῳ ἔτει ὀνόματι μὲν ὅ τε Σερουίλιος ὁ Πούπλιος καὶ ὁ Ἀντώνιος ὁ Λούκιος, ἔργῳ δὲ οὗτός τε καὶ ἡ Φουλουία ὑπάτευσαν· τοῦ τε γὰρ Καίσαρος πενθερὰ καὶ τοῦ Ἀντωνίου γυνὴ οὖσα τόν τε Λέπιδον ὑπὸ νωθείας παρ´ οὐδὲν ἦγε καὶ αὐτὴ τὰ πράγματα διεχείριζεν, ὥστε μήτε τὴν βουλὴν μήτε τὸν δῆμον ἄλλο τι παρὰ τὸ ἐκείνῃ δοκοῦν χρηματίζειν. Τοῦ γοῦν Λουκίου αὐτοῦ σπουδάζοντος ἐπινίκιά τινων ἐν ταῖς Ἄλπεσιν οἰκούντων, ὡς καὶ νικήσαντός σφας, πέμψαι, τέως μὲν ἡ Φουλουία ἀντέλεγεν, οὐδείς οἱ συνεχώρησεν, ἐπεὶ δὲ ἐκείνη θεραπευθεῖσα ἐπέτρεψε, πάντες ἐψηφίσαντο, ὥστε τῷ μὲν λόγῳ τὸν Ἀντώνιον καθ´ ὧνπερ κεκρατηκέναι ἔλεγεν (οὔτε γὰρ ἔπραξέ τι νικητηρίων ἄξιον, οὔθ´ ὅλως ἡγεμονίαν ἐν τοῖς χωρίοις ἐκείνοις ἔσχε), τῇ δ´ ἀληθείᾳ τὴν Φουλουίαν καὶ τιμηθῆναι --- καὶ πομπεῦσαι. Πολὺ γοῦν πλεῖον ἐκείνου, ἅτε καὶ ἀληθέστερον, ἐσεμνύνετο· τὸ γὰρ δοῦναί τινι ἐξουσίαν τῆς τῶν νικητηρίων πέμψεως μεῖζον τοῦ διεορτάσαι αὐτὰ παρ´ ἑτέρου λαβόντα ἦν. Πλήν γε ὅτι τήν τε σκευὴν τὴν ἐπινίκιον ὁ Λούκιος ἐνεδύσατο καὶ τοῦ ἅρματος ἐπέβη, τά τε ἄλλα τὰ καθήκοντα ἐπὶ τοῖς τοιούτοις ἔπραξεν, αὐτὴ ἡ Φουλουία τὴν πανήγυριν, ὑπηρέτῃ ἐκείνῳ χρωμένη, ποιεῖν ἔδοξεν. Ἤχθη δὲ ἐν τῇ πρώτῃ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ. Καὶ ἐπί τε τούτῳ ὁ Λούκιος ἐξ ἴσου τῷ Μαρίῳ ἐσεμνύνετο, ὅτι ἐν τῇ νουμηνίᾳ αὐτήν, ἐν ᾗ ὑπατεύειν ἤρξατο, ἐπετέλεσε· καὶ προσέτι καὶ ὑπὲρ ἐκεῖνον ἠγάλλετο, λέγων αὐτὸς μὲν ἐθελοντὴς τά τε τῆς πομπῆς κοσμήματα ἀποτεθεῖσθαι καὶ τὴν βουλὴν ἐν τῇ ἀγοραίῳ στολῇ ἠθροικέναι, τὸν δὲ δὴ Μάριον ἄκοντα αὐτὰ πεποιηκέναι. Προσετίθει τε ὅτι ἐκείνῳ μὲν ἤ τις ἢ οὐδεὶς στέφανος ἐδόθη, αὐτὸς δὲ ἄλλους τε καὶ παρὰ τοῦ δήμου κατὰ φυλήν, ὃ μηδενὶ τῶν προτέρων ἐγεγόνει, διά τε τὴν Φουλουίαν καὶ διὰ τὰ χρήματα ἃ λάθρᾳ τισὶν ἀνάλωσεν, ἔλαβεν. [5] Ἐν δ´ οὖν τῷ ἔτει τούτῳ ἔς τε τὴν Ῥώμην ὁ Καῖσαρ ἀφίκετο, καὶ τὰ νομιζόμενα ἐπὶ τῇ νίκῃ ποιήσας πρός τε τὴν διοίκησιν καὶ πρὸς τὴν διαγωγὴν τῶν πραγμάτων ἐτράπετο. Ὅ τε γὰρ Λέπιδος, τὰ μὲν τῷ φόβῳ αὐτοῦ τὰ δὲ καὶ τῇ τῆς γνώμης ἀσθενείᾳ, οὐδὲν ἐνεωτέρισε· καὶ ὁ Λούκιος ἥ τε Φουλουία, ὡς καὶ συγγενεῖς καὶ κοινωνοὶ τῆς ἡγεμονίας αὐτῷ ὄντες, ἡσύχασαν τήν γε πρώτην. Προϊόντος γὰρ δὴ τοῦ χρόνου διηνέχθησαν, οἱ μὲν ὅτι τοῦ μέρους τῆς τῶν ἀγρῶν νομῆς τοῦ τῷ Ἀντωνίῳ προσήκοντος οὐ μετέσχον, ὁ δὲ ὅτι τὰ στρατεύματα παρ´ αὐτῶν οὐκ ἀντέλαβε. Κἀκ τούτων ἥ τε συγγένεια αὐτῶν ἡ ἐκ τῆς ἐπιγαμίας διελύθη, καὶ πρὸς πόλεμον ἐμφανῆ προήχθησαν. Ὁ γὰρ Καῖσαρ τὴν χαλεπότητα τῆς πενθερᾶς μὴ φέρων (ἐκείνῃ γὰρ μᾶλλον ἢ τῷ Ἀντωνίῳ διαφέρεσθαι δοκεῖν ἐβούλετο) τὴν θυγατέρα αὐτῆς ὡς καὶ παρθένον ἔτι οὖσαν, ὃ καὶ ὅρκῳ ἐπιστώσατο, ἀπεπέμψατο, οὐκ ὀκνήσας οὔτε εἰ τοσοῦτον ἄλλως ἡ γυνὴ πεπαρθενεῦσθαι παρ´ αὐτῷ χρόνον νομισθείη, οὔτε πρὸς τὴν παρασκευὴν τῶν ἐσομένων εἰ ἐκ πολλοῦ δόξειεν αὐτὸ προβεβουλευκέναι. Γενομένου δὲ τούτου οὐδὲν ἔτι φίλιον ἐποίουν, ἀλλ´ ὅ τε Λούκιος μετὰ τῆς Φουλουίας τῶν τε πραγμάτων, ὡς καὶ ὑπὲρ τοῦ Μάρκου ταῦτα δρῶν, ἀντελαμβάνετο καὶ οὐδενὸς αὐτῷ ὑφίετο (διὰ γὰρ τὴν πρὸς τὸν ἀδελφὸν εὐσέβειαν καὶ ἐπωνυμίαν ἑαυτῷ Πιέταν ἐπέθετο), καὶ ὁ Καῖσαρ τὸν μὲν Μᾶρκον οὐδὲν δῆθεν ᾐτιᾶτο, μὴ καὶ ἐκπολεμώσειεν αὐτὸν τὰ ἐν τῇ Ἀσίᾳ ἔθνη διέποντα, ἐκείνοις δὲ δὴ καὶ ἐπεκάλει καὶ ἀντέπραττεν ὡς καὶ παρὰ τὴν γνώμην αὐτοῦ πάντα ποιοῦσι καὶ δυναστείας ἰδίας ἐπιθυμοῦσιν. [6] Ἦν δὲ ἐν τῇ κληρουχίᾳ ἀμφοτέροις ἡ πλείστη τῆς δυνάμεως ἐλπίς, καὶ διὰ τοῦθ´ ὑπὲρ αὐτῆς πρῶτον ἀρξάμενοι διεφέροντο. Ὅ τε γὰρ Καῖσαρ αὐτὸς πᾶσιν τοῖς τε ἑαυτῷ καὶ τοῖς τῷ Ἀντωνίῳ συστρατευσαμένοις ἤθελεν αὐτὴν κατὰ τὰς συνθήκας τὰς μετὰ τὴν νίκην αὐτοῖς γενομένας, ὅπως ἐς εὔνοιάν σφας ὑπαγάγηται, ποιήσασθαι· καὶ ἐκεῖνοι τήν τε ἐπιβάλλουσαν τοῖς σφετέροις κληρουχῆσαι καὶ τὰς πόλεις αὐτοὶ ἀποικίσαι ἠξίουν, ἵνα τὴν ἰσχὺν αὐτῶν σφετερίσωνται. Καὶ γὰρ ἑτοιμότατον ἀμφοτέροις ἐδόκει εἶναι τὰ τῶν ἀόπλων τοῖς συμπολεμήσασι χαρίσασθαι. Ὡς γοῦν παρὰ τὴν δόξαν αὐτῶν πολλὴ ταραχὴ ἐγίγνετο καὶ τὸ πρᾶγμα ἐς πόλεμον προήγετο (πᾶσαν γὰρ κατ´ ἀρχὰς τὴν Ἰταλίαν, πλὴν εἴ τί τις τῶν ἐστρατευμένων ἐν δωρεᾶς μέρει λαβὼν ἢ καὶ ἐκ τοῦ δημοσίου πριάμενος εἶχε, μετά τε τῆς δουλείας καὶ μετὰ τῆς ἄλλης κατασκευῆς τοὺς δεσπότας ὁ Καῖσαρ ἀφῃρεῖτο καὶ ἐκείνοις ἐδίδου, καὶ διὰ τοῦτο τῶν κτημάτων ἀποστερούμενοι δεινῶς πρὸς αὐτὸν ἠγανάκτουν), μετεβάλοντο ἥ τε Φουλουία καὶ ὁ ὕπατος, πλείω δύναμιν ἐν τοῖς ἑτέροις τοῖς ἀδικουμένοις σχήσειν ἐλπίσαντες, καὶ τῶν μὲν ληψομένων τοὺς ἀγροὺς ἠμέλησαν, πρὸς δὲ ἐκείνους, ἅτε καὶ πλείονας ὄντας καὶ ὀργὴν δικαίαν ὑπὲρ ὧν ἀπεστεροῦντο ποιουμένους, ἐτράποντο. Κἀκ τούτου ὑπολαμβάνοντες αὐτοὺς ὡς ἑκάστους καὶ συνῄροντο καὶ συνίστων, ὥστε καὶ τοὺς ἐν τῷ πρὶν τὸν Καίσαρα φοβουμένους τότε προστατῶν ἐπιλαβομένους ἀναθαρσῆσαι καὶ μηδενὸς ἔτι τῶν οἰκείων ἀφεῖσθαι· καὶ γὰρ καὶ τῷ Μάρκῳ ταῦτα συνδοκεῖν ἐνόμιζον. [7] Τούτους τε οὖν ὅ τε Λούκιος καὶ ἡ Φουλουία προσεποιοῦντο, καὶ τοῖς ἑτέροις τοῖς ἀμφὶ τὸν Καίσαρα οὐδὲν προσέκρουον. Οὐ γὰρ ὡς οὐ δέον αὐτοὺς κληρουχῆσαί τινα προεβάλλοντο, ἀλλὰ ἀρκοῦντα αὐτοῖς τὰ τῶν ἀντιπολεμησάντων σφίσιν ἀπέφαινον, καὶ μάλισθ´ ὅτι καὶ χωρία καὶ ἔπιπλα τὰ μὲν ἔτι τότε ὄντα τὰ δὲ καὶ πεπραμένα ἀπεδείκνυσαν, ὧν τὰ μὲν αὐτὰ τῶν δὲ τὴν τιμὴν ἔφασκον αὐτοῖς δοθῆναι χρῆναι. Εἰ δ´ οὖν μηδὲ ταῦτά σφισιν ἀρκέσειε, ταῖς γε ἐκ τῆς Ἀσίας ἐλπίσι πάντας αὐτοὺς ἀνηρτῶντο. ὥστε ταχὺ ἐκ τούτων συνέβη Καίσαρα μέν, ἅτε καὶ βίᾳ τὰ τῶν κεκτημένων τι ἀφαιρούμενον καὶ πόνους ὑπὲρ αὐτῶν καὶ κινδύνους πᾶσιν ὁμοίως προσάγοντα, ἀμφοτέροις αὐτοῖς προσκροῦσαι, ἐκείνους δὲ δή, οἷς μήτε τι ἀποστεροῦντάς τινα καὶ ἐκ τῶν ὑπαρχόντων σφίσι τὴν πλήρωσιν τῶν ἐπαγγελιῶν ἀμαχεὶ τοῖς ληψομένοις αὐτὰ ὑποδεικνύντας, ἑκατέρους προσθέσθαι. Ἔκ τε οὖν τούτων καὶ ἐκ τοῦ λιμοῦ, ὃς τότε τῆς θαλάσσης τῆς μὲν κατὰ Σικελίαν ὑπὸ τοῦ Σέξτου τῆς δὲ ἐν τῷ Ἰονίῳ κόλπῳ ὑπὸ Γναίου Δομιτίου Ἀηνοβάρβου κατεχομένης δεινῶς αὐτοὺς ἐπίεσεν, ἐν πολλῇ ἀμηχανίᾳ ὁ Καῖσαρ ἐγένετο. Ὁ γὰρ Δομίτιος ἦν μὲν τῶν σφαγέων, ἐκ δὲ δὴ τῆς μάχης τῆς πρὸς Φιλίπποις γενομένης διαφυγὼν ναυτικόν τι συνεκρότησε, καὶ τοῦ τε κόλπου χρόνον τινὰ ἐκράτησε καὶ τὰ τῶν ἐναντίων ἐπὶ πλεῖστον ἔφθειρε. [8] Ταῦτά τε οὖν τὸν Καίσαρα δεινῶς ἐλύπει, καὶ ὅτι ἐν ταῖς διαφοραῖς ταῖς πρὸς τοὺς βουλευτὰς καὶ πρὸς τὸ λοιπὸν πλῆθος τὸ τοὺς ἀγροὺς κεκτημένον τοῖς ἐστρατευμένοις συμβαινούσαις (πλεῖσται δὲ δὴ ἅτε καὶ ὑπὲρ τῶν μεγίστων ἀγωνιζομένοις σφίσιν ἐγίγνοντο) οὐδετέροις ἀκινδύνως προσετίθετο. Ἀμφοτέροις μὲν γὰρ ἀδύνατον ἦν αὐτῷ χαρίζεσθαι· οἱ μὲν γὰρ ὑβρίζειν οἱ δ´ ἀπαθεῖς εἶναι, καὶ οἱ μὲν καὶ τὰ ἀλλότρια λαβεῖν οἱ δὲ τὰ ἑαυτῶν ἔχειν ἤθελον. Ὁσάκις δὲ δὴ τὰ τούτων ἢ τὰ ἐκείνων, ὥς που καὶ ἠναγκάζετο, προέλοιτο, τοῖς ἑτέροις ἀπήχθετο, καὶ οὐ τοσαύτης γε χάριτος ἐξ ὧν ὑπούργει τισίν, ὅσης ὀργῆς ἐξ ὧν μὴ συνεχώρει, ἐτύγχανεν· οἱ μὲν γὰρ ὡς καὶ ὀφειλόμενά σφισι πάντα τὰ διδόμενα λαμβάνοντες ἐν οὐδεμιᾷ αὐτὰ εὐεργεσίᾳ ἐτίθεντο, οἱ δὲ ὡς καὶ τῶν οἰκείων στερισκόμενοι ἐχαλέπαινον. Καὶ ἐκ τούτου διετέλει ἢ τούτοις ἢ ἐκείνοις προσκρούων καὶ τοτὲ μὲν ὡς φιλόδημος τοτὲ δὲ ὡς φιλοστρατιώτης ἐγκαλούμενος. Καὶ διὰ ταῦτα ἐπειδὴ μήτε τι ἤνυε, καὶ προσέτι καὶ ἐξ αὐτῶν τῶν ἔργων ἔμαθεν ὅτι οὐδὲν τὰ ὅπλα πρὸς τὸ τοὺς ἀδικουμένους εὐνοϊκῶς οἱ ἔχειν ἐδύνατο, ἀλλὰ ἀπολέσθαι μὲν πᾶν τὸ μὴ ὑπεῖκον δι´ αὐτῶν οἷόν τε ἦν, ἀναγκασθῆναι δέ τινα φιλεῖν ὃν μὴ βούλεται ἀδύνατον ὑπάρχοι, οὕτω δὴ καὶ ἄκων ὑποκατέκλινε, καὶ οὐκέτ´ οὔτε τῶν βουλευτῶν τι ἀφείλετο (πρότερον γὰρ καὶ τὰ ἐκείνων πάντα κατανεῖμαι ἠξίου, διερωτῶν σφας « πόθεν οὖν τὰ γέρα τοῖς ἐστρατευμένοις ἀποδώσομεν; » ὥσπερ τινὸς αὐτῷ πολεμεῖν ἢ καὶ τοσαῦτά σφισιν ὑπισχνεῖσθαι κεκελευκότος), τῶν τε ἄλλων ὅσα ἢ γυναῖκες ἐς τὰς προῖκας ἐντετιμημένα ἢ καὶ ἕτεροί τινες ἐλάττω τῆς κατ´ ἄνδρα τοῖς ἐστρατευμένοις διδομένης γῆς ἐκέκτηντο, ἀπέσχετο. [9] Πραχθέντος δὲ τούτου ἡ μὲν γερουσία καὶ οἱ ἄλλοι οἱ μηδενὸς στερόμενοι πρᾴως πως πρὸς αὐτὸν ἔσχον, οἱ δὲ ἐστρατευμένοι τήν τε φειδὼ καὶ τὴν τιμὴν τὴν ἐς ἐκείνους ἀτιμίαν τε ἅμα καὶ ζημίαν ἑαυτῶν, ὡς καὶ ἐλάττω ληψομένων, νομίζοντες εἶναι ἐδυσχέραινον, καὶ τῶν τε ἑκατοντάρχων καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐπιτηδείως τε τῷ Καίσαρι ἐχόντων καὶ θορυβεῖν αὐτοὺς κωλυόντων συχνοὺς ἀπέκτειναν, αὐτόν τε ἐκεῖνον παρ´ ὀλίγον ἦλθον ἀποχρήσασθαι, πᾶσαν αὐτάρκη πρόφασιν τῆς ὀργῆς ποιούμενοι. Καὶ οὐ πρότερόν γε ἐπαύσαντο χαλεπαίνοντες πρὶν τοῖς τε συγγενέσι σφῶν καὶ τοῖς τῶν ἐν ταῖς μάχαις πεσόντων πατράσι καὶ παισὶ τὴν χώραν, ὅσην τινὲς αὐτῶν εἶχον, ἀφεθῆναι. Ἐκ δὲ τούτου τὰ μὲν τῶν στρατιωτῶν ἐπιτηδειότερά οἱ αὖθις ἐγένετο, ὁ δὲ δῆμος κατ´ αὐτὸ δὴ τοῦτο πάλιν ἠγανάκτει. Καὶ ἔς τε χεῖρας αὐτοῖς ᾖσαν καὶ μάχαι σφῶν συνεχεῖς ἐγίγνοντο, ὥστε καὶ τιτρώσκεσθαι καὶ ἀποθνήσκειν παρ´ ἀμφοτέρων ὁμοίως πολλούς. Οἱ μὲν γὰρ δὴ τῇ τε τῶν ὅπλων παρασκευῇ καὶ τῇ τῶν πολέμων ἐμπειρίᾳ, οἱ δὲ τῷ τε πλήθει καὶ τῷ καὶ ἀπὸ τῶν τεγῶν αὐτοὺς βάλλειν ἐπεκράτουν, ὥστε καὶ οἰκίας διὰ τοῦτο συχνὰς καταπρησθῆναι, καὶ τὸ ἐνοίκιον τοῖς μὲν ἐν τῷ ἄστει μέχρι πεντακοσίων δραχμῶν οἰκοῦσι πᾶν, τοῖς δ´ ἐν τῇ λοιπῇ Ἰταλίᾳ κατὰ τὸ τέταρτον ἐνιαυτοῦ ἑνὸς ἀνεθῆναι. Ἐν πάσαις γὰρ δὴ ταῖς πόλεσιν ὁμοίως, ὅπῃ ποτὲ συντύχοιεν ἀλλήλοις, ἐμάχοντο.
[10] Ὡς οὖν ταῦτά τε οὕτως ἐγίγνετο,
καὶ στρατιῶται ἐς Ἰβηρίαν ὑπὸ τοῦ Καίσαρος προπεμφθέντες θόρυβόν τέ
τινα ἐν Πλακεντίᾳ ἐποίησαν, καὶ οὐ πρότερον πρὶν χρήματα παρὰ τῶν
ἐπιχωρίων λαβεῖν κατέστησαν, καὶ προσέτι καὶ ὑπὸ τοῦ Καλήνου τοῦ τε
Οὐεντιδίου τὴν Γαλατίαν τὴν ὑπὲρ τὰς Ἄλπεις ἐχόντων ἐκωλύθησαν
ὑπερβαλεῖν αὐτάς, ἐφοβήθη τε ὁ Καῖσαρ μὴ καὶ σφαλῇ τι, καὶ
καταλλαγῆναι τῇ τε Φουλουίᾳ καὶ τῷ ὑπάτῳ ἠθέλησεν. Ἐπειδή τε οὐδὲν
ἰδίᾳ καὶ καθ´ ἑαυτὸν προσπέμπων σφίσιν ἐπέραινεν, ἐπὶ τοὺς
ἐστρατευμένους ὥρμησε καὶ δι´ αὐτῶν τὰς συναλλαγὰς ἔπραττεν. Ἐκεῖνοι
δὲ τούτοις ἐπαιρόμενοι καὶ τοὺς στερομένους τῆς χώρας
προσποιούμενοι, Λούκιος μὲν πανταχόσε συνιστάς τε αὐτοὺς καὶ ἀπὸ τοῦ
Καίσαρος ἀποσπῶν περιῄει, Φουλουία δὲ τό τε Πραινέστε κατέλαβε καὶ
προσεταιριστοὺς βουλευτάς τε καὶ ἱππέας ἔχουσα τά τε ἄλλα πάντα μετ´
αὐτῶν ἐβουλεύετο, καὶ τὰς παραγγέλσεις ὡς ἑκασταχόσε ἐχρῆν ἔπεμπε.
Καὶ τί ταῦτα θαυμάσειεν ἄν τις, ὁπότε καὶ ξίφος παρεζώννυτο καὶ
συνθήματα τοῖς στρατιώταις ἐδίδου, ἐδημηγόρει τε ἐν αὐτοῖς πολλάκις;
ὥστε καὶ ἐκεῖνα τῷ Καίσαρι προσίστασθαι. |
Matières contenues dans le quarante-huitième livre de l'Histoire romaine de Dion. Comment César fit la guerre à Fulvie et à Lucius Antoine, § 1-16.
Comment les Parthes occupèrent tout le pays jusqu'à l'Hellespont, § 24-26. Comment César et Antoine traitèrent avec Sextus, § 27-38. Comment P. Ventidius vainquit les Parthes et recouvra l'Asie, § 39-42. Comment César commença à faire la guerre à Sextus, § 43-48. Sur Baïes, § 49-54. Espace de temps : cinq années, pendant lesquelles les consuls furent : Lucius Antoine Piétas, fils de Marcus, et P. Servilius Isauricus, fils de Publius. Cneius Domitius Calvinus, fils de Marcus, consul II, et C. Asinius Pollion, fils de Cneius. L. Martius et C. Calvisius Sabinus. Appius Claudius Pulcher, fils de Caius, et C. Norbanus Flaccus, fils de Caïus. M. Vipsanius Agrippa, fils de Lucius, et L. Caninius Gallus, fils de Lucius. 1. C'est ainsi que finirent Brutus et Cassius, percés des mêmes glaives dont ils avaient abusé contre César; le reste de ceux qui avaient pris part à la conspiration furent, les uns auparavant, les autres alors, d'autres plus tard, mis a mort, à un très petit nombre d'exceptions près, comme le comportait la justice, et suivant la façon dont la volonté des dieux conduisit les événements à l'égard des meurtriers d'un homme qui avait été leur bienfaiteur et qui s'était élevé à un si haut degré de vertu et de fortune. César et Antoine s'attribuèrent, dans le moment, la supériorité sur Lepidus, attendu qu'il n'avait pas eu de part à leur victoire, mais ils devaient, peu de temps après, se retourner l'un contre l'autre. Il était difficile, en effet, que trois hommes, ou même deux, égaux en honneur, devenus par la guerre maîtres d'une si grande puissance, s'entendissent ensemble. C'est pour cette raison que tout ce qu'ils firent jusqu'à ce moment d'un commun accord, en vue de renverser le parti opposé, ils commencèrent à en faire dès lors, à l'égard les uns des autres, le prix de leur ambition. Ainsi ils se partagèrent immédiatement l'empire : César eut l'Espagne et la Numidie; Antoine, la Gaule et l'Afrique : ils convinrent, de plus, que si Lepidus se montrait irrité de ce partage, on lui céderait l'Afrique. 2. Ces contrées furent les seules qu'ils tirèrent au sort, parce que la Sardaigne et la Sicile étaient encore occupées par Sextus, et les pays en dehors de l'Italie remplis de troubles. Je n'ai pas besoin de dire que cette dernière contrée resta toujours en dehors dans ces sortes de partages: en effet, à en croire leurs discours, ce n'était pas pour sa possession, mais pour ses intérêts qu'ils combattaient. Laissant donc ces pays en commun, Antoine se chargea de pacifier ceux qui avaient pris part à la guerre et de ramasser l'argent nécessaire pour payer les sommes promises aux soldats: César, de réprimer Lepidus, s'il tentait quelque mouvement: de faire la guerre contre Sextus, et de distribuer aux vétérans qui avaient combattu pour eux les terres qu'ils s'étaient engagés à leur donner; puis, ils les licencièrent aussitôt. De plus, César laissa Antoine emmener deux de ses légions: celui-ci lui promit de lui en donner en remplacement deux autres qui étaient alors en Italie. Après être en leur particulier convenus de ces conditions, les avoir écrites et y avoir imprimé leur seing, ils échangèrent entre eux leurs reconnaissances pour s'assurer réciproquement des preuves en cas d'infraction : après cela, Antoine partit pour l'Asie, et César pour l'Italie. 3. Dans le trajet et pendant la traversée, il fut saisi par la maladie avec une telle violence que, dans Rome, on alla jusqu'à croire qu'il était mort. Cependant on pensait généralement que c'était moins sa santé qui causait ses retards que les apprêts de quelque méchant coup, et, par suite, on s'attendait à subir toutes les calamités imaginables. On ne laissa pas, néanmoins, outre les honneurs sans nombre décernés en commun aux triumvirs à l'occasion de leur victoire, honneurs qu'on aurait rendus à leurs adversaires s'ils avaient eu l'avantage (tout le monde, en pareilles circonstances, attaque le parti vaincu et prodigue les honneurs au vainqueur), de décréter, bien malgré soi, des supplications à remplir presque toute l'année; César, en effet, les avait ouvertement ordonnées en actions de grâces de la punition des meurtriers. Comme il tardait, des bruits de toute espèce coururent parmi le peuple et y produisirent des sentiments fort divers. Les uns, en effet, répandaient qu'il était mort, et ainsi causaient de la joie à bien des gens; d'autres, qu'il méditait quelque attentat, et inspiraient des craintes à un grand nombre. Aussi, une partie des citoyens cachait ses richesses et se tenait sur ses gardes, une partie cherchait où fuir. D'autres, et c'étaient les plus nombreux, ne pouvant respirer, tant leur crainte était forte, se croyaient perdus corps et biens. La quantité de ceux qui avaient confiance était fort restreinte et fort petite: tant de désastres divers avaient frappé les hommes et les fortunes que, les triumvirs l'emportant, il n'y avait aucun malheur semblable ou pire encore auquel on ne s'attendît. C'est pourquoi César, qui craignait que la présence de Lepidus n'excitât quelque nouveau trouble, écrivit au sénat pour l'exhorter à prendre confiance et lui promettre de se conduire en toutes choses avec clémence et humanité, suivant l'exemple de son père. Tels étaient les événements qui se passaient alors. 4. L'année suivante, furent consuls : de nom, P. Servilius et Lucius Antoine; en réalité, César et Fulvie. Belle-mère de César et femme d'Antoine, Fulvie ne s'inquiétait en rien de Lepidus, à cause de son indolence, et dirigeait seule les affaires, de telle sorte que ni le sénat ni le peuple ne décidaient rien contre son gré. Ainsi Lucius ayant ardemment désiré triompher de certains peuples des Alpes comme s'il les eût vaincus, tant que Fulvie s'y opposa, personne n'y consentit: mais une fois que, cédant à ses assiduités, elle eut accordé la permission, tous décernèrent cet honneur au consul, en sorte que si, en apparence, ce fut Antoine (il n'avait rien fait qui méritât le triomphe, ni même exercé aucun commandement dans ces contrées), ce fut, en réalité, Fulvie qui reçut les honneurs et le triomphe pour les peuples qu'Antoine prétendait avoir vaincus. Aussi s'en montrait-elle, et à juste titre, bien plus fière que lui : car accorder à quelqu'un la permission de triompher, c'était plus que de célébrer les fêtes d'un triomphe qu'on tient d'un autre. Si ce n'est que Lucius se revêtit de la toge, monta sur le char de triomphe, et accomplit les cérémonies usitées en pareilles circonstances, Fulvie sembla se servir de son ministère pour présider à cette solennité. Ce triomphe eut lieu le premier jour de l'année. Lucius, en raison de cette coïncidence, se vanta d'être l'égal de Marius, parce qu'il avait obtenu son triomphe au commencement même de l'année où il était consul pour la première fois ; bien mieux, il se mettait au-dessus de lui, prétendant que, lui, il avait volontairement déposé les ornements du triomphe et qu'il avait, revêtu de la toge, assemblé le sénat, tandis que Marius ne l'avait fait qu'à regret. Il ajoutait qu'on avait à peine donné une ou deux couronnes à Marius, au lieu que lui, il en avait, entre autres, reçu du peuple une par tribu, chose qui n'était arrivée à personne auparavant, tout cela grâce à Fulvie et à l'argent quelle avait secrètement distribué. 5. Cette année-là, César vint à Rome, et, après avoir accompli les cérémonies légales relativement à sa victoire, il tourna ses vues vers la direction et l'administration des affaires. Lepidus, en effet, moitié par crainte de César, moitié par faiblesse de caractère, s'était abstenu de toute innovation. Quant à Lucius et à Fulvie, comme ils avaient avec lui des liens de parenté et partageaient avec lui l'autorité, ils restèrent tranquilles dans les premiers moments. Plus tard, en effet, ils se divisèrent : Lucius et Fulvie, parce qu'ils n'avaient pas eu dans la distribution des terres la part qui revenait à Antoine; César, parce qu'il n'avait pas reçu d'eux les légions promises. Par suite de ces différends, les liens résultant du mariage furent dissous, et on en vint à une guerre ouverte. César, ne supportant pas l'humeur altière de sa belle-mère (c'était avec elle plus qu'avec Antoine qu'il voulait paraître en désaccord), lui renvoya sa fille comme si elle était encore vierge, chose qu'il affirma par serment, sans s'inquiéter en rien si l'on croirait à la virginité d'une femme demeurée si longtemps chez lui, ou s'il ne passerait pas pour avoir arrêté depuis longtemps cette résolution afin de se ménager l'avenir. Après la répudiation, il n'y eut plus d'amitié entre eux; Lucius, secondé par Fulvie, s'empara des affaires sous le prétexte de prendre les intérêts de Marc Antoine, et ne fit aucune concession (dans son amour pour son frère il s'était attribué à lui-même le surnom de Piétas) ; César n'en faisait nullement retomber la faute sur Marcus, de peur de mettre les armes aux mains d'un homme qui administrait les provinces d'Asie : il n'accusait que Lucius et Fulvie, et s'opposait à leurs résolutions comme s'ils agissaient en tout contrairement aux intentions de Marcus et désiraient dominer pour leur compte. 6. Les uns et les autres mettaient dans la distribution des terres leur plus grand espoir de puissance, et c'est pour cela qu'ils en firent leur premier motif de dissension. César voulait, conformément aux conventions arrêtées à la suite de la victoire, faire lui-même le partage à ses propres soldats et à ceux d'Antoine, afin de s'attirer leur faveur; Lucius et Fulvie prétendaient assigner aux leurs la part qui leur revenait et envoyer eux-mêmes les colonies dans les villes, afin de se les attacher du même coup. Les uns et les autres, en effet, regardaient comme le moyen le plus expéditif de donner à ceux qui avaient combattu pour eux les biens de ceux qui n'avaient pas d'armes. Mais comme, contrairement à leur opinion, il s'éleva un grand tumulte et que la guerre menaçait (car, d'abord, dans toute l'Italie, à la réserve des portions possédées par quelques vétérans, qui les avaient soit en rentes comme récompense, soit achetées de l'Etat, César enlevait aux maîtres leurs terres avec leurs esclaves et tout le reste de leur mobilier pour en faire don aux soldats; ce qui donnait lieu, de la part des citoyens dépouillés, à une violente irritation contre lui. Fulvie et le consul changèrent de conduite, espérant trouver une ressource plus grande dans les victimes de cette mesure : ils négligèrent ceux qui devaient recevoir des terres pour tourner leurs vues du côté des citoyens, plus nombreux, qui, pour avoir été dépouillés, faisaient éclater une juste colère. C'est pourquoi, les prenant sous leur protection, ils prêtèrent leur aide à chacun d'eux et en formèrent une ligue, de telle sorte que ceux qui, auparavant, redoutaient César, maintenant qu'ils se sentaient soutenus, reprirent courage, et ne cédèrent plus rien de ce qui leur appartenait, croyant cette conduite approuvée aussi de Marcus. 7. Ainsi Lucius et Fulvie attiraient à eux les citoyens sans offenser en rien les partisans de César. Ils ne contestaient pas, en effet, l'obligation de distribuer des terres, mais ils prétendaient que celles de leurs adversaires étaient suffisantes, surtout vu qu'ils indiquaient des biens et des meubles, les uns maintenant encore disponibles, les autres vendus, dont il fallait, disaient-ils, donner aux soldats les uns en nature, les autres en argent. Si ces ressources ne suffisaient pas, ils tenaient tous les esprits en suspens par l'espoir de ce qui devait venir d'Asie. Ces manœuvres eurent pour résultat de faire promptement encourir à César, qui dépouillait violemment les possesseurs de leurs biens et exposait tout le monde également à des fatigues et à des dangers, le mécontentement des deux partis: tandis que Lucius et Fulvie, qui ne dépouillaient personne, et qui se faisaient fort de remplir avec les ressources existantes leurs promesses envers ceux qui devaient avoir part à la distribution, se concilièrent les uns et les autres. Cette conduite, surtout quand, la mer étant fermée du côté de la Sicile par Sextus, et dans le golfe Ionique par Cneius Domitius Ahenobarbus, on était vivement pressé par la famine, mettait César dans un grand embarras. Domitius, en effet, était un des meurtriers; après s'être échappé de la bataille de Philippes, il rassembla une flotte assez considérable, domina quelque temps sur le golfe et fit beaucoup de mal à ses ennemis. 8. César était vivement affligé de ces menées, et aussi de ce que, dans les disputes qui survenaient entre les soldats, les sénateurs et la foule des possesseurs de terres (il s'en élevait fréquemment, en effet, attendu qu'il y allait des intérêts les plus grands), il y avait danger pour lui à prendre parti pour les uns ou pour les autres. Il lui était impossible de faire plaisir à tous à la fois : les uns voulaient commettre des violences, les autres ne rien souffrir; les uns s'emparer des biens d'autrui, les autres conserver ce qui leur appartenait. Toutes les fois donc que, suivant la nécessité des circonstances, il prêterait soit ceux-ci, soit ceux-là, il encourait la haine des autres, et recueillait moins de reconnaissance pour les services qu'il rendait que de ressentiment pour ce qu'il n'accordait pas. Les uns, en effet, recevant tout ce qu'on leur donnait comme chose qui leur était due, ne tenaient nul compte du bienfait: les autres n'étaient pas moins irrités que si on les eût dépouillés de leur bien. Aussi offensait-il continuellement l'un ou l'autre parti, accusé tantôt de favoriser le peuple, tantôt de favoriser les soldats. Comme ces alternatives n'avançaient rien, et l'expérience d'ailleurs lui faisant reconnaître que les armes ne pouvaient lui concilier la faveur de ceux qu'il offensait; qu'elles lui fournissaient bien un moyen d'anéantir tout ce qui résisterait, mais qu'il n'était pas en leur pouvoir de le faire aimer de qui ne voulait pas; il se décida, malgré lui, à renoncer à ses projets, et n'enleva plus rien aux sénateurs (son intention était d'abord de tout distribuer aux soldats, même les possessions des sénateurs, à qui il demandait : « Comment enfin récompenserons-nous ceux qui nous ont servis ? » comme si on lui avait ordonné de faire la guerre ou de tant promettre); quant au reste, tout ce qui servait d'hypothèque à des dots de femmes, toute possession moindre que la quantité de terre donnée à chacun des vétérans, il s'abstint d'y toucher. 9. Cette conduite inspira au sénat et à ceux qui échappaient aux spoliations des sentiments assez bienveillants à son égard ; mais, d'un autre côté, les soldats, ne voyant dans ces ménagements et cet honneur accordés aux citoyens qu'un déshonneur et un dommage pour eux-mêmes, comme si on allait leur donner moins, s'exaspérèrent et mirent à mort plusieurs centurions et soldats qui, favorables à César, cherchaient à réprimer leur sédition; peu s'en fallut qu'ils ne tuassent César lui-même, se faisant de tout un prétexte suffisant pour se mutiner. Leur irritation ne s'arrêta que lorsqu'on eut concédé à leurs proches, ainsi qu'aux pères et aux enfants de ceux qui étaient tombés sur les champs de bataille, toutes les terres qu'ils se trouvaient posséder. Par suite de cette mesure, les dispositions des soldats lui redevinrent favorables : mais, pour la même raison, le peuple laissa de nouveau éclater son mécontentement. On en vint aux mains, et des conflits fréquents furent engagés, de sorte que, de part et d'autre pareillement, il y eut beaucoup de blessés et de tués. Les uns, en effet, avaient la supériorité, grâce aux armes et à l'expérience de la guerre; les autres, grâce à leur nombre et aux traits qu'ils lançaient du haut de leurs toits; ce qui fit qu'un grand nombre de maisons furent brûlées, et que remise d'une année entière de location fut accordée, jusqu'à concurrence de cinq cents drachmes dans Rome et jusqu'à concurrence du quart de cette somme dans le reste de l'Italie. De même, dans toutes les villes, partout où ils se rencontraient, il y avait bataille. 10. Pendant que ces événements se passaient de la sorte, les soldats envoyés en avant en Espagne par César excitèrent quelque trouble dans Placentia, et ne rentrèrent dans l'ordre qu'après avoir reçu de l'argent des habitants du pays; de plus, Calenus et Ventidius, gouverneurs de la Gaule Transalpine, les empêchèrent de franchir ces montagnes; César craignit alors un échec, et voulut se réconcilier avec Fulvie et le consul. Les messages qu'il leur envoyait en son propre et privé nom n'avançant à rien, il alla trouver les Vétérans et traita par leur intermédiaire. Cette démarche enhardit Lucius et Fulvie : ils réunirent à leur parti tous ceux qui avaient été dépouillés de leurs terres : Lucius allait de tout côté, les formant en ligue et les détachant de César; Fulvie se saisit de Préneste, et, entourée de sénateurs et de chevaliers qui lui servaient d'auxiliaires, elle délibérait avec eux sur toutes les affaires et envoyait des ordres partout où besoin était. Comment, d'ailleurs, s'en étonner, quand elle ceignait l'épée, donnait le mot d'ordre aux soldats, et souvent les haranguait, de manière à faire, en ces choses même, échec à César? |
[11] Οὐ μέντοι ἔχων ὅπως αὐτοὺς καταλύσῃ (οὐ γὰρ μόνον τῇ δυνάμει ἀλλὰ καὶ τῇ παρὰ τῶν ἄλλων εὐνοίᾳ πολὺ αὐτῶν ἠλαττοῦτο· αὐτὸς μὲν γὰρ πολλοὺς ἐλύπει, ἐκεῖνοι δὲ πάντας ἐπήλπιζον) πολλάκις μέν σφας ἰδίᾳ διὰ τῶν φίλων ἐς τὰς καταλλαγὰς προεκαλέσατο, ὡς δ´ οὐδὲν ἤνυτεν, ἐκ τῶν ἐστρατευμένων πρέσβεις πρὸς αὐτοὺς ἀπέστειλε. Μάλιστα μὲν γὰρ τεύξεσθαί τε αὐτῶν καὶ τὰ παρόντα καταστήσεσθαι ἔς τε τὸ ἔπειτα ἀντισχύσειν ἐκ τούτου ἤλπισεν· ἂν δὲ δὴ καὶ διαμάρτῃ σφῶν, τὴν γοῦν αἰτίαν τῆς διαφορᾶς οὐκ αὐτὸς ἀλλ´ ἐκείνους ἕξειν ἐνόμισεν. ὃ καὶ ἐγένετο. Ἐπειδὴ γὰρ οὐδὲν οὐδὲ διὰ τῶν στρατιωτῶν ἐπέρανε, βουλευτὰς ἔστειλε, τάς τε συνθήκας σφίσι τὰς πρὸς τὸν Ἀντώνιον αὐτῷ γενομένας ἐκφήνας καὶ δικαστὰς τῶν διαφορῶν δῆθεν αὐτοὺς ποιήσας. Ὡς δ´ οὐδὲν οὐδὲ τότε ἐπράχθη (καὶ γὰρ ἐκεῖνοι τοῦτο μὲν πολλὰ καὶ ὅσα ὁ Καῖσαρ οὐκ ἔμελλε ποιήσειν ἀντιπροετείνοντο, τοῦτο δὲ πάνθ´ ὅσα ἐποίουν, ἐκ τῆς τοῦ Ἀντωνίου τοῦ Μάρκου ἐντολῆς πράττειν ἔλεγον), οὕτω δὴ πρὸς τοὺς ἐστρατευμένους αὖθις ἀπέκλινε. [12] Καὶ μετὰ τοῦτο ἐς τὴν Ῥώμην ἐκεῖνοι πλήθει πολλῷ, ὡς καὶ τῷ δήμῳ τῇ τε βουλῇ κοινωσόμενοί τι, συνελθόντες τούτων μὲν οὐδὲν ἐφρόντισαν, ἀθροισθέντες δ´ ἐς τὸ Καπιτώλιον τάς τε συνθήκας, ἃς ὅ τε Ἀντώνιος καὶ ὁ Καῖσαρ ἐπεποίηντο, ἀναγνωσθῆναί σφισιν ἐκέλευσαν, καὶ ἐκείνας τε ἐπεκύρωσαν, καὶ περὶ ὧν διεφέροντο ἑαυτοὺς δικαστὰς γενέσθαι ἐψηφίσαντο. Καὶ ταῦτά τε ἐς δέλτους γράψαντες καὶ κατασημηνάμενοι ταῖς ἀειπαρθένοις φυλάττειν ἔδοσαν, καὶ τῷ μὲν Καίσαρι παρόντι, τοῖς δὲ ἑτέροις διὰ πρεσβείας, ἐς Γαβίους ἐν ῥητῇ τινι ἡμέρᾳ πρὸς τὴν δίκην ἀπαντῆσαι προσέταξαν. Ἐπειδή τε ὁ μὲν Καῖσαρ ἕτοιμος διαδικασθῆναι ἐγένετο, ἐκεῖνοι δὲ ὑπέσχοντο μὲν ἀφίξεσθαι οὐκ ἦλθον δέ, φοβηθέντες ἢ καὶ ἀπαξιώσαντες (διέσκωπτον γοῦν σφας, ἄλλα τε καὶ βουλὴν καλιγᾶταν ἀπὸ τῆς τῶν στρατιωτικῶν ὑποδημάτων χρήσεως ἀποκαλοῦντες,) τοῦ τε Λουκίου καὶ τῆς Φουλουίας ὡς καὶ ἀδικούντων τι κατεψηφίσαντο καὶ τὰ τοῦ Καίσαρος ἐπρέσβευσαν. Κἀκ τούτου πολλάκις αὖθις βουλευσάμενοι τόν τε πόλεμον αὖθις ἀνείλοντο καὶ τὰ πρὸς αὐτὸν οὐχ ἡσυχῇ ἡτοιμάζοντο. Τά τε γὰρ ἄλλα καὶ χρήματα ἁπανταχόθεν καὶ ἐκ τῶν ἱερῶν ἤθροισαν· τὰ γὰρ ἀναθήματα, ὅσα γε καὶ ἐξαργυρισθῆναι ἐδύνατο, τά τε ἐν τῇ ἄλλη Ἰταλίᾳ τῇ ἐν τῇ ἐπικρατείᾳ αὐτῶν οὔσῃ καὶ τὰ ἐν αὐτῇ τῇ Ῥώμῃ ἀνακείμενα καθεῖλον. Καὶ αὐτοῖς καὶ ἐκ τῆς Γαλατίας τῆς τογάτης, ἣ καὶ ἐς τὸν τῆς Ἰταλίας ἤδη νομόν, ὥστε μηδένα ἄλλον προφάσει τῆς ἐνταῦθα ἀρχῆς στρατιώτας ἐντὸς τῶν Ἄλπεων τρέφειν, ἐσεγέγραπτο, καὶ χρήματα καὶ στρατιῶται ἦλθον. [13] Ὅ τε οὖν Καῖσαρ παρεσκευάζετο, καὶ ἡ Φουλουία καὶ ὁ Λούκιος τά τε πρόσφορα ἐπορίζοντο καὶ τὰς δυνάμεις συνεκρότουν. Κἀν τούτῳ καὶ ἀντεπρεσβεύοντο καὶ διέπεμπον ἑκασταχόσε καὶ στρατιώτας καὶ στρατιάρχους ἑκάτεροι, καὶ τὰ μὲν προκατελάμβανον τῶν δ´ ἀπεκρούοντο. Καὶ αὐτῶν ἐγὼ τὰ μὲν πολλά, καὶ ἐν οἷς οὔτε τι μέγα οὔτ´ ἀξιόλογον ἐπράχθη, παρήσω, τὰ δὲ δὴ λόγου μάλιστα ἄξια συντόμως διηγήσομαι. Ὁ Καῖσαρ ἐπὶ Νουρσίαν ἐς τοὺς Σαβίνους στρατεύσας τὴν μὲν φρουρὰν τὴν προκαθημένην σφῶν ἐτρέψατο, τῆς δὲ δὴ πόλεως ὑπὸ Τισιήνου Γάλλου ἀπεκρούσθη. Μεταστὰς οὖν ἐς τὴν Ὀμβρικὴν Σεντινάτας ἐπολιόρκησε μέν, οὐ μέντοι καὶ εἷλεν αὐτούς· τοῦ γὰρ Λουκίου ἐν τούτῳ τὸ μὲν πρῶτον στρατιώτας λάθρᾳ κατ´ ἄλλην καὶ ἄλλην πρόφασιν ἐς τὴν Ῥώμην πρὸς τοὺς φίλους πέμψαντος, ἔπειτα δὲ καὶ αὐτοῦ ἐξαίφνης ἐπελθόντος, καὶ τό τε ἱππικὸν ἀπαντῆσάν οἱ κρατήσαντος καὶ τοὺς πεζοὺς ἐς τὸ τεῖχος καταράξαντος, κἀκ τούτου καὶ τὸ ἄστυ, συνεπιθεμένων τοῖς ἔνδοθεν ἀμυνομένοις τῶν προαφιγμένων, λαβόντος (οὔτε γὰρ ὁ Λέπιδος ὁ τὴν φυλακὴν αὐτοῦ ἐπιτετραμμένος ἀντέπραξέ τι ὑπὸ τῆς ἐμφύτου νωθείας, οὔτε ὁ Σερουίλιος ὁ ὕπατος ἡσυχαίτερός πως ὤν), πυθόμενος ταῦθ´ ὁ Καῖσαρ τοῖς μὲν Σεντινάταις Κύιντον Σαλουιδιῆνον Ῥοῦφον παρακατέλιπεν, αὐτὸς δὲ πρὸς τὴν Ῥώμην ὥρμησε. Μαθὼν οὖν τοῦτο ὁ Λούκιος προϋπεξῆλθε, διαπραξάμενος ψηφισθῆναί οἱ ὡς ἐπὶ πολέμῳ τινὶ ἐκστρατεῦσαι· καὶ ἔν γε τῇ στρατιωτικῇ σκευῇ ἐδημηγόρησεν, ὃ μηδεὶς ἄλλος ἐπεποιήκει. Καὶ οὕτως ὁ Καῖσαρ ἀμαχεί τε ἐς τὸ ἄστυ ἐσεδέχθη, καὶ ἐπειδὴ ἐπιδιώξας αὐτὸν οὐ κατέλαβεν, ἀνέστρεψεν, καὶ φρουρὰν τῆς πόλεως ἀκριβεστέραν ἐποιήσατο. Κἀν τούτῳ ὁ Ῥοῦφος, ὡς τάχιστα ἐκεῖνός τε ἀπὸ τῶν Σεντινατῶν ἀπεχώρησε καὶ Γάιος Φούρνιος ὁ τὸ τεῖχος φρουρῶν ἐπεξῆλθεν ἐπὶ πολὺ διώκων αὐτόν, προσέβαλέ τε ἀπροσδοκήτοις τοῖς ἔνδον οὖσι, καὶ ἑλὼν τὴν πόλιν διήρπασε καὶ κατέκαυσεν. Νουρσῖνοι δὲ ἐς μὲν ὁμολογίαν μηδὲν κακὸν παθόντες ἦλθον, ἐπεὶ μέντοι τοὺς ἐν τῇ μάχῃ τῇ πρὸς τὸν Καίσαρά σφισι γενομένῃ πεσόντας θάψαντες ἐπέγραψαν τοῖς μνημείοις αὐτῶν ὅτι ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας ἀγωνιζόμενοι ἐτελεύτησαν, παμπόλλοις χρήμασιν ἐζημιώθησαν, ὥστε καὶ τὴν πόλιν καὶ τὴν χώραν ἅμα πᾶσαν ἐκλιπεῖν. Καὶ οἱ μὲν ταῦτ´ ἔπραττον, [14] Ὁ δὲ Λούκιος ὡς τότε ἐκ τῆς Ῥώμης ἀπῆρεν, ὥρμησε μὲν ἐς τὴν Γαλατίαν, εἰρχθεὶς δὲ τῆς ὁδοῦ πρὸς Περουσίαν Τυρσηνίδα πόλιν ἀπετράπετο· καὶ αὐτὸν ἐνταῦθα πρότεροι μὲν οἱ ὕπαρχοι τοῦ Καίσαρος, ἔπειτα δὲ καὶ αὐτὸς ἐκεῖνος ἀπολαβόντες ἐπολιόρκουν. Χρονίου δὲ δὴ τῆς προσεδρείας σφίσι γιγνομένης (τό τε γὰρ χωρίον τῇ τε φύσει καρτερόν ἐστι καὶ τοῖς ἐπιτηδείοις ἱκανῶς παρεσκεύαστο, καὶ ἱππῆς προεκπεμφθέντες ὑπ´ αὐτοῦ, πρὶν παντελῶς περιστοιχισθῆναι, δεινῶς σφας ἐλύπουν, καὶ προσέτι καὶ ἕτεροι πολλοὶ σπουδῇ ἄλλος ἄλλοθεν ἐπήμυνον αὐτῷ) πολλὰ μὲν πρὸς τούτους ὡς ἑκάστους πολλὰ δὲ καὶ πρὸς τοῖς τείχεσιν ἐπράχθη, μέχρις οὗ καίτοι πλεονεκτοῦντες τὰ πλείω οἱ περὶ τὸν Λούκιον ὅμως ὑπὸ λιμοῦ ἑάλωσαν. Καὶ αὐτὸς μὲν ἄλλοι τέ τινες ἄδειαν εὕροντο, οἱ δὲ δὴ πλείους τῶν τε βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων ἐφθάρησαν. Καὶ λόγος γε ἔχει ὅτι οὐδ´ ἁπλῶς τοῦτο ἔπαθον, ἀλλ´ ἐπὶ τὸν βωμὸν τὸν τῷ Καίσαρι τῷ προτέρῳ ὡσιωμένον ἀχθέντες ἱππῆς τε τριακόσιοι καὶ βουλευταὶ ἄλλοι τε καὶ ὁ Καννούτιος ὁ Τιβέριος, ὅς ποτε ἐν τῇ δημαρχίᾳ τὸ πλῆθος τῷ Καίσαρι τῷ Ὀκταουιανῷ ἤθροισεν, ἐτύθησαν. Τῶν δὲ Περουσίνων καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐκεῖ ἁλόντων οἱ πλείους ἀπώλοντο, καὶ ἡ πόλις αὐτή, πλὴν τοῦ Ἡφαιστείου τοῦ τε τῆς Ἥρας ἕδους, πᾶσα κατεκαύθη. Τοῦτο δέ (ἐσώθη γάρ πως κατὰ τύχην) ἀνήχθη τε ἐς τὴν Ῥώμην ἐξ ὄψεως ὀνείρου ἣν ὁ Καῖσαρ εἶδε, καὶ παρέσχε καὶ τῇ πόλει πρὸς τῶν βουλομένων συνοικισθῆναι, πλὴν ὅτι τῆς χώρας οὐδὲν ὑπὲρ ἑπτὰ καὶ ἥμισυ σταδίους ἐκτήσαντο. [15] Ἐκείνης δ´ οὖν ἐπί τε Γναίου Καλουίνου δεύτερον καὶ ἐπ´ Ἀσινίου Πωλίωνος ὑπάτων ἁλούσης καὶ τἆλλα τὰ ἐν τῇ Ἰταλίᾳ, τὰ μὲν βίᾳ τὰ δὲ ἐθελοντί, τῷ Καίσαρι προσεχώρησε· καὶ διὰ τοῦθ´ ἥ τε Φουλουία πρὸς τὸν ἄνδρα μετὰ τῶν τέκνων ἀπέδρα, καὶ τῶν ἄλλων τῶν πρώτων συχνοὶ οἱ μὲν πρὸς ἐκεῖνον οἱ δὲ καὶ πρὸς τὸν Σέξτον ἐς τὴν Σικελίαν ἀπεχώρησαν. Ἥ τε Ἰουλία ἡ τῶν Ἀντωνίων μήτηρ τὸ μὲν πρῶτον ἐνταῦθα ἦλθε, καὶ πάνυ φιλικῶς ὑπὸ τοῦ Σέξτου ὑπεδέχθη, ἔπειτα δὲ πρὸς τὸν υἱὸν τὸν Μᾶρκον ὑπ´ αὐτοῦ ἐπέμφθη, λόγους τέ οἱ ὑπὲρ φιλίας καὶ πρέσβεις ἄγουσα. Μετὰ τούτων τῶν τότε πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἐκ τῆς Ἰταλίας ἐκχωρησάντων καὶ Κλαύδιος Τιβέριος Νέρων ἔφυγε. Φρουρὰν γάρ τινα ἐν τῇ Καμπανίᾳ εἶχε, καὶ ἐπειδὴ καθυπέρτερα τὰ τοῦ Καίσαρος ἐγένετο, ἀπῆρε σύν τε τῇ γυναικὶ Λιουίᾳ Δρουσίλλῃ καὶ σὺν τῷ υἱεῖ Τιβερίῳ Κλαυδίῳ Νέρωνι, ὥστε καὶ τοῦτο ἐν τοῖς παραδοξοτάτοις συμβῆναι· ἥ τε γὰρ Λιουία αὕτη ἡ τὸν Καίσαρα τότε φυγοῦσα μετὰ ταῦτα αὐτῷ ἐγήματο, καὶ ὁ Τιβέριος οὗτος ὁ σὺν τοῖς τοκεῦσι τότε ἐκδρὰς τὴν αὐτοκράτορα ἀρχὴν αὐτοῦ διεδέξατο. Ταῦτα μὲν ὕστερον ἐγένετο· [16] Τότε δὲ τήν τε εἰρηνικὴν ἐσθῆτα οἱ ἐν τῇ Ῥώμῃ ὄντες ἀνέλαβον (ἐκδεδυκότες γὰρ αὐτὴν ἄνευ ψηφίσματος ἀνάγκῃ τοῦ δήμου ἦσαν) καὶ αὐτοί τε ἑώρταζον, καὶ τὸν Καίσαρα ἔν τε στολῇ ἐπινικίῳ ἐς τὸ ἄστυ ἐσεκόμισαν καὶ δαφνίνῳ στεφάνῳ ἐτίμησαν, ὥσθ´ ὁσάκις οἱ τὰ νικητήρια πέμψαντες εἰώθεσαν αὐτῷ χρῆσθαι, καὶ ἐκεῖνόν οἱ κοσμεῖσθαι. Καῖσαρ δέ, ἐπειδὴ τά τε ἐν τῇ Ἰταλίᾳ κατείργαστο καὶ ὁ κόλπος ὁ Ἰόνιος ἠλευθέρωτο (ὁ γὰρ Δομίτιος, ἀπογνοὺς μηκέτι καθ´ ἑαυτὸν ἰσχύσειν, ἀπέπλευσε πρὸς τὸν Ἀντώνιον), παρεσκευάζετο μὲν ὡς ἐπὶ τὸν Σέξτον ὁρμήσων, αἰσθόμενος δὲ τήν τε δύναμιν αὐτοῦ, καὶ ὅτι τῷ Ἀντωνίῳ διά τε τῆς μητρὸς καὶ διὰ τῶν πρέσβεων ἐκεκοινολόγητο, ἔδεισε μὴ καὶ ἀμφοῖν ἅμα πολεμήσῃ, καὶ τὸν Σέξτον ὡς καὶ πιστότερον ἢ καὶ ἰσχυρότερον τοῦ Ἀντωνίου προτιμήσας τήν τε μητέρα αὐτῷ Μουκίαν ἔπεμψε, καὶ τὴν τοῦ πενθεροῦ αὐτοῦ Λουκίου Σκριβωνίου Λίβωνος ἀδελφὴν ἔγημεν, εἴ πως ἔκ τε τῆς εὐεργεσίας καὶ ἐκ τῆς συγγενείας φίλον αὐτὸν ποιήσαιτο. [17] Ὁ γὰρ Σέξτος ὡς τότε ἐκ τῆς Ἰβηρίας κατὰ τὰς πρὸς τὸν Λέπιδον συνθήκας ἀπηλλάγη καὶ μετὰ τοῦτο ναύαρχος οὐ πολλῷ ὕστερον κατέστη, τῆς μὲν ἀρχῆς ὑπὸ τοῦ Καίσαρος παρελύθη, τοῦ δὲ δὴ ναυτικοῦ καὶ ὣς ἀντεχόμενος ἐτόλμησε μὲν ἐς τὴν Ἰταλίαν πλεῦσαι, ἐπικρατούντων δὲ ἤδη τῶν ἀμφὶ τὸν Καίσαρα αὐτῆς, μαθὼν ὅτι ἐν τοῖς σφαγεῦσι τοῖς τοῦ πατρὸς αὐτοῦ ἑάλωκε, τῆς μὲν ἠπείρου ἀπέσχετο, κατὰ δὲ δὴ τὰς νήσους περιπλέων τά τε γιγνόμενα ἐκαραδόκει καὶ τὴν τροφὴν οὐκ ἐξ ἀδικημάτων ἐπορίζετο· ἅτε γὰρ μὴ μετεσχηκὼς τοῦ φόνου, καὶ ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ Καίσαρος ἤλπιζε καταχθήσεσθαι. Ἐπεὶ μέντοι καὶ ἐν τῷ λευκώματι τὸ ὄνομα αὐτοῦ ἐξετέθη καὶ ἔγνω καὶ ἐπ´ αὐτῷ ἐπικεκηρυγμένον, ἀπέγνω τε τὴν δι´ αὐτοῦ κάθοδον καὶ πρὸς πόλεμον ἡτοιμάζετο· ναυπηγίαν τε γὰρ τριήρων ἐποιεῖτο καὶ τοὺς αὐτομολοῦντας ἐδέχετο, τούς τε καταποντιστὰς προσηταιρίζετο καὶ τοὺς ἐκπίπτοντας ὑπελάμβανε. Κἀκ τούτων ἐν ὀλίγῳ τε ἰσχυρὸς ἐγένετο καὶ τῆς πρὸς τῇ Ἰταλίᾳ θαλάσσης ἐκράτησεν, ἔς τε τοὺς λιμένας αὐτῆς ἀπέβαινε καὶ τὰ πλοῖα ἀπέσπα, ἁρπαγάς τε ἐποιεῖτο. Προχωρούντων δὲ αὐτῷ τῶν πραγμάτων ὥστε καὶ στρατιώτας καὶ χρήματα ἀπ´ αὐτῶν πορίζειν, ἐς Σικελίαν ἔπλευσε, καὶ Μύλας μὲν τήν τε Τυνδαρίδα ἀμαχεὶ κατέσχε, τῆς δὲ Μεσσήνης ὑπὸ Πομπηίου Βιθυνικοῦ τοῦ τότε τῆς Σικελίας ἄρχοντος ἀπεκρούσθη. Οὐ μέντοι καὶ παντελῶς αὐτῆς ἀπέστη, ἀλλὰ τήν τε χώραν κατατρέχων καὶ τὴν ἐσκομιδὴν τῶν ἐπιτηδείων κωλύων, τῶν τε προσβοηθησάντων σφίσι τοὺς μὲν φόβῳ μὴ καὶ τὰ αὐτὰ πάθωσι, τοὺς δὲ καὶ ἐξ ἐνέδρας τινὸς κακώσει προσθέμενος, τόν τε ταμίαν σὺν τοῖς χρήμασι προσεποιήσατο, καὶ τέλος καὶ τὴν Μεσσήνην τόν τε Βιθυνικὸν ὡς καὶ ἀπὸ τῆς ἴσης οἱ ἄρξοντα καθ´ ὁμολογίαν ἔλαβε. Καὶ τοῦτον μὲν οὐδὲν τότε γε κακὸν εἰργάσατο, ἐκείνους δὲ τά τε ὅπλα καὶ τὰ χρήματα ἀφείλετο. Καὶ μετὰ τοῦτο τάς τε Συρακούσας καὶ ἄλλας τινὰς πόλεις ὑπηγάγετο, καὶ στρατιώτας τε ἀπ´ αὐτῶν πλείους καὶ ναυτικὸν ἰσχυρότατον συνήγαγε· καί τινα αὐτῷ δύναμιν καὶ Κύιντος Κορνουφίκιος ἐκ τῆς Ἀφρικῆς ἔπεμψε. Καὶ ὁ μὲν οὕτως ηὔξετο, [18] Καῖσαρ δὲ τέως μὲν οὐδεμίαν ἐπιστροφὴν αὐτοῦ τῇ τε ἐκείνου καταφρονήσει καὶ τῇ τῶν ἐν χερσὶν ἀσχολίᾳ ἐποιήσατο· ἐπεὶ δ´ ὑπό τε τοῦ λιμοῦ φθορὰ πολλὴ ἐν τῷ ἄστει ἐγένετο καὶ ὁ Σέξτος καὶ τῆς Ἰταλίας ἐπείρασεν, οὕτω δὴ ναυτικόν τέ τι κατασκευάζεσθαι ἤρξατο, καὶ τὸν Ῥοῦφον τὸν Σαλουιδιῆνον σὺν δυνάμει πολλῇ ἐς Ῥήγιον προέπεμψε. Καὶ ὃς ἐκ μὲν τῆς Ἰταλίας τὸν Σέξτον ἀπεώσατο, ἀναχωρήσαντος δὲ αὐτοῦ ἐς τὴν Σικελίαν δερμάτινα πλοῖα κατὰ τοὺς ἐν τῷ ὠκεανῷ πλέοντας ἐκποιῆσαι ἐπεχείρησεν, ἔνδοθεν μὲν ῥάβδοις αὐτὰ κούφαις διαλαμβάνων, ἔξωθεν δὲ βοὸς δέρμα ὠμὸν ἐς ἀσπίδος κυκλοτεροῦς τρόπον περιτείνων. Ὡς δὲ γέλωτά τε ὠφλίσκανεν καὶ κινδυνεύσειν, εἰ πειραθείη αὐτοῖς διὰ τοῦ πορθμοῦ χρήσασθαι, ἐπίστευσεν, ἐκείνων μὲν ἀφεῖτο, τῷ δὲ δὴ ναυτικῷ τῷ κατασκευασθέντι τε καὶ ἐλθόντι ἐπετόλμησε μὲν διαπλεῦσαι, οὐκ ἠδυνήθη δέ· τό τε γὰρ πλῆθος καὶ τὸ μέγεθος τῶν νεῶν αὐτοῦ πολὺ τῆς τῶν ἐναντίων καὶ ἐμπειρίας καὶ τόλμης ἠλαττώθη. Αὐτόπτης οὖν τῆς ναυμαχίας ὁ Καῖσαρ γενόμενος (κατὰ γὰρ τὴν στρατείαν αὐτοῦ τὴν ἐς τὴν Μακεδονίαν ταῦθ´ οὕτως ἐπράχθη) χαλεπῶς ἤνεγκε, καὶ μάλισθ´ ὅτι τότε πρῶτον συμβαλὼν ἥττητο. Καὶ διὰ τοῦτο κατὰ μὲν τὸ ἰσχυρὸν οὐκέτι, καίτοι τοῦ πλείονος ναυτικοῦ σωθέντος οἱ, περαιωθῆναι ἐτόλμησε· λάθρᾳ δὲ πολλάκις ἐπιχειρήσας ὡς πάντως, ἂν τῆς νήσου ἐπιβῇ, πολὺ τῷ πεζῷ κρατήσων, ἔπειθ´ ὡς οὐδέν, ἅτε καὶ ἰσχυρᾶς πανταχόθεν φυλακῆς αὐτοῦ οὔσης, ἐπέραινε, τῇ μὲν Σικελίᾳ ἄλλους τινὰς ἐφεδρεύειν προσέταξεν, αὐτὸς δὲ πρός τε τὸν Ἀντώνιον ἐς τὸ Βρεντέσιον ἀφίκετο, κἀντεῦθεν τῇ τῶν νεῶν βοηθείᾳ τὸν Ἰόνιον διέβαλε. [19] Γενομένου δὲ τούτου τήν τε νῆσον πᾶσαν ὁ Σέξτος κατέσχε, καὶ τὸν Βιθυνικὸν ὡς καὶ ἐπιβουλεύσαντα αὐτῷ ἀπέκτεινε, θέας τε ἐπινικίους ἤγαγε, καὶ ναυμαχίαν τῶν αἰχμαλώτων ἐν τῷ πορθμῷ παρ´ αὐτὸ τὸ Ῥήγιον, ὥστε καὶ τοὺς ἐναντίους ὁρᾶν, ἐποίησε, πλοιάριά τινα ξύλινα πρὸς ἕτερα βύρσινα ἐς τὸν τοῦ Ῥούφου κατάγελων συμβαλών. Καὶ μετὰ τοῦτο ναῦς τε πλείους ἐναυπηγήσατο καὶ τῆς πέριξ θαλάσσης ἐκράτησε, δόξαν τέ τινα καὶ φρόνημα ὡς καὶ τοῦ Ποσειδῶνος παῖς ὤν, ὅτι πάσης ποτὲ ὁ πατὴρ αὐτοῦ τῆς θαλάσσης ἦρξε, προσέθετο. Ταῦτα μέν, ἕως ἔτι τά τε τοῦ Κασσίου καὶ τὰ τοῦ Βρούτου συνειστήκει, ἔπραξε· φθαρέντων δὲ ἐκείνων ἄλλοι τε πρὸς αὐτὸν συγκατέφυγον καὶ ὁ Στάιος ὁ Λούκιος. Καὶ αὐτὸν τὰ μὲν πρῶτα ἀσμένως ἐδέξατο (καὶ γὰρ τὴν δύναμιν ἧς ἦρχεν ἐπηγάγετο), ἔπειτα δὲ καὶ δραστήριον καὶ φρονηματώδη ἰδὼν ὄντα ἀπέκτεινεν, ἔγκλημα αὐτῷ προδοσίας ἐπενεγκών. Κἀκ τούτου τό τε ἐκείνου ναυτικὸν καὶ τὸ τῶν δούλων τῶν ἐκ τῆς Ἰταλίας ἀφικνουμένων πλῆθος προσλαβὼν πάμπολυ ηὐξήθη· τοσοῦτοι γὰρ δὴ ηὐτομόλουν ὥστε καὶ τὰς ἀειπαρθένους καθ´ ἱερῶν εὔξασθαι ἐπισχεθῆναί σφων τὰς αὐτομολίας.
[20] Διά τε οὖν ταῦτα καὶ διὰ τὸ τοὺς
φεύγοντας αὐτὸν ὑποδέχεσθαι τήν τε τοῦ Ἀντωνίου φιλίαν πράττειν καὶ
τῆς Ἰταλίας πολλὰ πορθεῖν, καταλλαγῆναί οἱ ὁ Καῖσαρ ἐπεθύμησε·
διαμαρτὼν δὲ τούτου ἐκείνῳ μὲν Μᾶρκον Οὐιψάνιον Ἀγρίππαν πολεμῆσαι
ἐκέλευσεν, αὐτὸς δὲ ἐς Γαλατίαν ἀπῆρε. Μαθὼν οὖν τοῦτο ὁ Σέξτος
ἐτήρησε τὸν Ἀγρίππαν περὶ τὰ Ἀπολλώνια ἔχοντα· ἐστρατήγει γάρ, καὶ
ἄλλα τε πολλά, ἅτε καὶ πάνυ φίλος ὢν τῷ Καίσαρι, ἐλαμπρύνατο, καὶ
τὴν ἱπποδρομίαν ἐπὶ δύο ἡμέρας ἐποίησε, τῇ τε Τροίᾳ καλουμένῃ διὰ
τῶν εὐγενῶν παίδων ἐγαυρώθη. Ταῦτ´ οὖν αὐτοῦ πράττοντος ἐπεραιώθη τε
ἐς τὴν Ἰταλίαν καὶ ἐνέμεινεν ἐν αὐτῇ λεηλατῶν, μέχρις οὗ ἐκεῖνος
ἀφίκετο· τότε γὰρ φρουρὰν ἐν χωρίοις τισὶ καταλιπὼν ἀνέπλευσεν. Ὁ δὲ
δὴ Καῖσαρ τὴν Γαλατίαν πρότερον μὲν δι´ ἑτέρων, ὥσπερ εἴρηται,
καταλαβεῖν ἐπεχείρησε, μὴ δυνηθεὶς δὲ διά τε τὸν Καλῆνον καὶ διὰ
τοὺς ἄλλους τοὺς τὰ τοῦ Ἀντωνίου πράττοντας αὐτὸς τότε κατέσχε, τόν
τε Καλῆνον τεθνηκότα νόσῳ εὑρὼν καὶ τὸ στράτευμα αὐτοῦ ἀκονιτὶ
προσθέμενος. Κἀν τούτῳ τὸν Λέπιδον ἀγανακτοῦντα τῇ τῆς ἀρχῆς τῆς
ἐπιβαλλούσης αὐτῷ στερήσει ἰδὼν ἐς τὴν Ἀφρικὴν ἔπεμψεν, ἵν´ ὡς παρ´
ἑαυτοῦ μόνου αὐτήν, ἀλλ´ οὐ καὶ παρὰ τοῦ Ἀντωνίου λαβὼν οἰκειότερόν
οἱ προσφέρηται. |
11. Cependant, comme il n'usait nul moyen de les renverser (il était moins puissant qu'eux et il avait bien moins encore la faveur générale, car il causait de la peine à beaucoup, tandis qu'eux, ils donnaient espoir à tous), il les engagea plusieurs fois en son privé nom, par l'intermédiaire d'amis, à se réconcilier avec lui; mais, n'obtenant rien, il leur envoya des députés choisis parmi les vétérans. II se flattait surtout d'obtenir ce qu'il demandait, de mettre ordre au présent, et d'être, par suite, en état de leur résister à l'avenir; s'il était refusé, ce ne serait pas lui, mais eux qui seraient accusés de cette division. C'est ce qui arriva. N'ayant obtenu aucun résultat, même avec l'entremise des soldats, il députa des sénateurs, à qui il montra ses conventions avec Antoine, et qu'il fit juges du différend. Comme même alors rien ne se fit, (tantôt on incitait en ayant une foule de conditions que César ne devait pas exécuter, tantôt on prétendait tenir une conduite de tous points conforme aux prescriptions de Marc Antoine), César alla de nouveau trouver les vétérans. 12. Ceux-ci s'étant donc, après cela, rendus en grand nombre à Rome comme pour faire une communication au peuple et au sénat, ne s'en mirent nullement en peine; réunis dans le Capitole, ils se firent lire les conventions intervenues entre Antoine et César, les confirmèrent, et se portèrent juges du différend. Ils écrivirent cette décision sur des tablettes scellées qu'ils remirent aux Vestales, et signifièrent tant à César, qui était présent, qu'aux autres, par le ministère de députés, d'avoir à se trouver au jour dit à Gabies pour y être jugés. César s'étant montré disposé à s'en rapporter à leur jugement, et ses adversaires, après avoir promis de se présenter, ayant fait défaut, soit par crainte, soit aussi par mépris (ils leur donnaient, entre autres railleries, le nom de sénat Galigat, à cause des chaussures militaires qu'ils portaient), les vétérans prononcèrent que Lucius et Fulvie avaient agi injustement et prirent parti pour César. Dès lors, après avoir plusieurs fois renouvelé leurs délibérations, ils entreprirent de nouveau la guerre, et s'y préparèrent activement. Ils recueillirent de l'argent de toutes parts, même des temples. En effet, les offrandes et tous les objets pouvant être convertis en argent, qui existaient soit dans la partie de l'Italie soumise à leur pouvoir, soit à Rome même, furent enlevés par eux. La Gaule Togata, qui déjà faisait partie de la préfecture d'Italie, en sorte que personne, autre que les triumvirs, n'entretenait, à titre de gouverneur de cette province, de soldats en deçà des Alpes, leur fournit des hommes et de l'argent. 13. Tandis que César faisait ses préparatifs, Fulvie et Lucius se procuraient des ressources et rassemblaient leurs troupes. Dans l'intervalle, les uns et les autres traitaient par ambassadeurs et envoyaient partout des soldats et des tribuns militaires; tantôt ils arrivaient à temps pour réussir, tantôt ils échouaient. Je passerai sous silence la plupart des faits qui ne présentent rien de grand ni d'intéressant, et je me contenterai de raconter brièvement ceux qui offrent le plus d'importance. César, dans une expédition contre Nursia, dans le pays des Sabins, mit en fuite les postes avancés, mais il échoua contre la ville, défendue par Tisienus Gallus. A la suite d'une marche en arrière dans l'Ombrie, il vint mettre le siège devant Sentinum sans réussir à la prendre; car, dans l'intervalle, Lucius ayant d'abord, tantôt sous un prétexte, tantôt sous un autre, secrètement envoyé à Rome des soldats à ses amis, puis étant lui-même survenu tout à coup, après avoir vaincu la cavalerie qui s'avançait à sa rencontre, avoir refoulé l'infanterie dans les murs et pris la ville à l'aide des soldats qui, envoyés par lui à l'avance, se jetèrent sur les défenseurs du dedans, sans que Lepidus, à qui la garde de la ville était confiée, fit, par suite de son indolence naturelle, rien pour s'y opposer, non plus que le consul Servilius, trop ami du repos; César, quand il en fut instruit, laissa Q. Salvidienus Rufus devant Sentinum, et se dirigea en personne sur Rome. A la nouvelle de son arrivée, Lucius sortit au-devant de lui, après avoir fait décréter qu'il marcherait contre César comme on marche à la guerre, et harangua le peuple en habit militaire, ce qu'aucun autre n'avait fait avant lui. Quoi qu'il en soit, César fut reçu dans Rome sans coup férir, et, après avoir poursuivi Lucius sans pouvoir l'atteindre, il revint sur ses pas et renforça la garnison. Sur ces entrefaites, Rufus, aussitôt que César se fut éloigné de Sentinum et que C. Furnius, qui avait la garde des remparts, fut sorti au loin à sa poursuite, fondit à l'improviste sur ceux qui étaient dans l'intérieur de la ville, et, après l'avoir prise, la pilla et la livra aux flammes. Quant aux Nursiniens, ils capitulèrent avant d'éprouver aucun dommage: cependant, comme, en donnant la sépulture aux soldats morts dans la bataille livrée par eux à César, ils avaient gravé sur leurs monuments qu'ils étaient morts en combattant pour la liberté, ils furent punis d'une amende tellement forte qu'ils en abandonnèrent leur ville et tout leur territoire. Voila ce qui se faisait. 14. Lucius alors, au sortir de Rome, partit pour la Gaule, mais, arrêté en chemin, il se dirigea sur Pérouse, ville d'Étrurie; là, les lieutenants de César d'abord, puis César lui-même, vinrent l'assiéger. Le siège se prolongeant (la place était naturellement forte et suffisamment approvisionnée, et les cavaliers envoyés par Lucius ayant l'entier investissement causaient beaucoup de mal à César; elle était, en outre, vigoureusement défendue par une foule d'auxiliaires venus de divers côtés), il y eut plusieurs combats tant contre chacun de ces corps auxiliaires qu'au pied des remparts; jusqu'au moment où, bien qu'ayant presque toujours eu la supériorité, les partisans de Lucius furent pris par famine. Lucius et quelques autres obtinrent l'impunité, mais la plupart des sénateurs et des chevaliers furent mis à mort. Suivant la tradition, leur mort ne fut pas une mort ordinaire : menés à l'autel consacré au premier César, trois cents chevaliers et des sénateurs, au nombre desquels était Tiberius Canutius (le même qui, autrefois, étant tribun, avait convoqué le peuple en faveur d'Octavien), y furent offerts en sacrifice. La plupart des Pérousiens et des autres qui furent pris avec eux périrent, et la ville elle-même, à l'exception du temple de Vulcain et de la statue de Junon, fut tout entière livrée aux flammes. Cette statue, qui dut son salut, pour ainsi dire, au hasard, fut transportée à Rome à cause d'un songe qu'eut César, et salut à ceux qui le voulurent la permission d'habiter la ville comme colons, sans toutefois qu'il leur fût accordé plus de sept stades et demi de terrain. 15. La prise de cette ville, qui eut lieu sous le second consulat de Cneius Calvinus et le premier d'Asinius Pollion, eut pour résultat de faire passer, partie de bon gré, partie de force, le reste de l'Italie du côté de César; Fulvie s'enfuit, pour cette raison, avec ses enfants, auprès de son mari, tandis qu'un grand nombre de ses principaux partisans se retirèrent, les uns vers Antoine, les autres vers Sextus, en Sicile. Julie, mère des Antoines, se rendit d'abord dans cette contrée, où elle reçut un accueil tout amical de la part de Sextus, qui ensuite l'envoya, avec des ambassadeurs, porter à son fils des ouvertures de paix. Parmi les fugitifs qui alors quittèrent l'Italie pour aller rejoindre Antoine, se trouvait Claudius Tiberius Néron. Il commandait une garnison dans la Campanie; quand César eut le dessus, il partit avec sa femme, Livia Drusilla. et avec son fils, Tiberius Claudius Néron, ce qui donna lieu à une chose des plus étranges : car cette même Livie, qui alors fuyait César, l'épousa dans la suite et ce même Tibère, qui alors s'échappait avec ses parents, fut son successeur à l'empire. Mais cela n'eut lieu que plus tard. 16. Pour le moment, les habitants de Rome reprirent les habits de paix (ils les avaient quittés sans décret, contraints par le peuple), célébrèrent des fêtes, ramenèrent dans la ville César revêtu de la toge triomphale, et l'honorèrent d'une couronne qu'il devait porter dans toutes les occasions où ceux qui ont obtenu le triomphe avaient coutume d'en user. César, après avoir terminé les affaires d'Italie et délivré le golfe d'Ionie (Domitius, désespérant d'être désormais assez fort à lui seul, avait fait voile vers Antoine), se préparait à marcher contre Sextus; mais, instruit de sa puissance et des communications qu'il avait eues avec Antoine par l'entremise de sa mère et d'ambassadeurs, il craignit d'avoir à les combattre tous les deux à la fois, et, jugeant Sextus plus fidèle et, peut-être aussi, plus puissant qu'Antoine, il lui envoya sa mère Mucia, et épousa la sœur de L. Scribonius Libon, son beau-père, pour tâcher de se concilier son amitié par ce bienfait et par cette alliance. 17. Sextus, qui, conformément à ses conventions avec Lepidus, avait évacué l'Espagne et reçu, peu de temps après, le commandement de la flotte, en avait été dépouillé par César; continuant néanmoins à garder la flotte, il osa faire voile contre l'Italie. Mais, voyant que César en était déjà maître, instruit, d'ailleurs, qu'il était lui-même compris dans la condamnation des meurtriers du père de César, il se tint loin du continent, et, côtoyant les îles, il attendait avec anxiété et pourvoyait à sa subsistance sans commettre aucune déprédation ; car, comme il n'avait eu aucune part au meurtre, il espérait être rappelé par César lui-même. Lorsque cependant son nom eut été affiché sur les listes et qu'il sut que sa tête était à prix, il désespéra d'obtenir son retour par César, et fit ses préparatifs de guerre. Il se mit à construire des trirèmes, il accueillit les fugitifs, s'associa les pirates et prit les exilés sous sa protection. Par cette manière d'agir, il ne tarda pas à être puissant et maître de la mer qui baigne l'Italie : il entrait dans les ports, emmenait les vaisseaux et exerçait des rapines. Ces expéditions ayant réussi au point de lui procurer et des soldats et de l'argent, il fit voile pour la Sicile, où il s'empara de Myles et de Tyndaris sans coup férir, mais fut repoussé de Messine par Pompeius Bithynicus, alors gouverneur de Sicile. Cependant il ne s'éloigna pas complètement de cette ville; et, à force de faire des incursions sur son territoire, de lui couper les vivres, et d'amener à son parti, parmi ceux qui venaient au secours de la place, les uns par la crainte d'éprouver le sort des Messéniens, les autres par les pertes qu'il leur fit éprouver dans une embuscade, il se rendit maître du questeur et de son argent, et finit par prendre Messine et Bithynicus lui-même, qui capitula sous la condition de partager avec lui le commandement sur le pied de l'égalité. Sextus ne fit pour lors aucun mal à Bithynicus; quant aux Messéniens, il leur enleva leurs armes et leur argent. Après cela, il soumit Syracuse et quelques autres villes, d'où il ramassa un grand nombre de soldats et une flotte puissante: Q. Cornificius aussi lui envoya quelques troupes d'Afrique. Ce fut ainsi que Sextus accrut ses forces. 18. César, jusque-là, n'avait pris aucune attention à Sextus, tant par dédain pour lui que par suite de l'embarras où l'avaient mis les événements: mais, quand la famine eut enlevé à Rome une foule d'habitants et que Sextus eut fait une tentative contre l'Italie, alors il commença à équiper une flotte, et envoya en avant à Rhegium Salvidienus Rufus avec de nombreuses troupes. Celui-ci chassa Sextus de l'Italie, et, après la retraite de l'ennemi en Sicile, essaya de construire, à l'imitation de ceux qui naviguent sur l'Océan, des bateaux de cuir, qu'il soutenait intérieurement par de légères pièces de bois, tendant sur l'extérieur un cuir de bœuf cru, en forme de bouclier sphérique. Mais, ayant fait rire de lui, et croyant qu'il était dangereux d'essayer de s'en servir pour traverser le détroit, il renonça à ces bateaux et affronta le passage avec la flotte, qui était équipée et qui l'avait rejoint, mais il ne put l'effectuer. En effet, le nombre et la dimension de ses vaisseaux le cédaient de beaucoup à l'habileté et à l'audace de ses adversaires. César, qui vit de ses yeux ce combat, la chose s'étant passée à l'époque de son expédition en Macédoine, fut vivement affligé de cet échec, surtout à la suite d'un premier engagement. Aussi n'osa-t-il plus, bien que la majeure partie de sa flotte eût été sauvée, essayer de forcer le passage; et, après avoir fait secrètement plusieurs tentatives, dans l'espoir qu'une fois descendu dans l'île, ses troupes de terre lui assureraient infailliblement une grande supériorité. Voyant qu'il n'obtenait aucun résultat à cause des forces qui la couvraient de toutes parts, il confia à d'autres le soin de veiller à la Sicile, pour se rendre lui-même auprès d'Antoine à Brindes, d'où, avec le secours de ses vaisseaux, il traversa la mer Ionienne. 19. Sextus devint par là maître de l'île entière, et fit mourir Bithynicus, sous prétexte qu'il avait conspiré contre lui ; il donna des spectacles comme après une victoire et fit livrer par les captifs, sur le détroit, en face même de Rhegium, de manière à être vu de ses adversaires, un combat naval où il mettait aux prises, pour se moquer de Rufus, des bateaux de bois contre des bateaux de cuir. Ensuite, il construisit des vaisseaux en grand nombre, établit sa domination sur tout le littoral, et poussa la présomption et l'orgueil jusqu'à se regarder comme fils de Neptune, parce que son père avait eu autrefois le commandement sur toute l'étendue de la mer. Voilà ce qu'il fit tant que le parti de Cassius et celui de Brutus furent encore debout; eux morts, plusieurs de leurs partisans, entre autres L. Statius, se réfugièrent près de lui. Sextus l'accueillit d'abord avec joie (Statius amenait avec lui le corps qu'il commandait), mais ensuite, voyant en lui un homme d'action et de sentiments élevés, il le fit mourir sous prétexte de trahison. A partir de ce moment, s'étant mis à la tête de la flotte de Statius et d'une multitude d'esclaves qui accouraient d'Italie, il accrut considérablement sa puissance. En effet, le nombre des fugitifs était tel que les Vestales, dans les sacrifices, demandaient aux dieux d'arrêter cette désertion. 20. Ce fut pour ces motifs, et aussi parce qu'il accueillait les fugitifs, recherchait l'amitié d'Antoine et ravageait une partie de l'Italie, que César désira se réconcilier avec Sextus; mais, ayant échoué dans cette tentative, il donna ordre à M. Vipsanius Agrippa de lui faire la guerre, et partit lui-même pour la Gaule. Instruit de ce départ, Sextus épia le moment où Agrippa était occupé aux jeux Apollinaires. Agrippa, en effet, était préteur, et, entre autres magnificences qu'il déploya, comme intime ami de César, il célébra pendant deux jours les jeux du cirque, et eut l'honneur de faire donner par les enfants patriciens la cavalcade appelée Troie. Pendant ce temps, Sextus passa en Italie, et continua d'y exercer des ravages jusqu'à l'arrivée d'Agrippa ; laissant pour lors garnison dans quelques places fortes, il remit à la voile. Quant à César, il avait essayé auparavant, comme il a été dit plus haut, de s'emparer de la Gaule par des lieutenants: quoique n'ayant pu, jusqu'à ce moment, y réussir, à cause de Calenus et des autres partisans d'Antoine, il parvint alors à s'en rendre maître en personne, ayant trouvé Calenus mort de maladie et s'étant sans peine concilié ses légions. Sur ces entrefaites, voyant Lepidus irrité d'avoir perdu sa part de pouvoir, il l'envoya en Afrique, afin que, recevant cette province de lui seul, sans la participation d'Antoine, ses dispositions à son égard fussent plus bienveillantes. |
[21] Δύο μὲν δὴ ἔθνη τοῖς Ῥωμαίοις ἐν τῇ Λιβύῃ ἐκείνῃ, ὥσπερ εἶπον, ἦν· ἦρχον δὲ πρὸ τῆς τῶν τριῶν ἀνδρῶν συνωμοσίας τοῦ μὲν Νομαδικοῦ Τίτος Σέξτιος, τοῦ δὲ ἑτέρου ὅ τε Κορνουφίκιος καὶ Δέκιμος Λαίλιος, ὁ μὲν τὰ τοῦ Ἀντωνίου, οἱ δὲ τὰ τοῦ Καίσαρος φρονοῦντες. Καὶ τέως μὲν ὁ Σέξτιος ἀνέμενεν ὡς καὶ ἐκείνων (πολὺ γὰρ πλείω δύναμιν εἶχον) ἐς τὴν ἀρχὴν αὐτοῦ ἐσβαλούντων, καὶ παρεσκευάζετο ὡς καὶ ἐνταῦθα αὐτοὺς ἀμυνούμενος· ἐπεὶ δὲ διέμελλον, κατεφρόνησέ τε αὐτῶν, καὶ προσεπαρθεὶς ὑπό τε βοὸς φθεγξαμένης, ὥς φασιν, ἀνθρωπίνῃ φωνῇ καὶ κελευσάσης αὐτῷ τῶν προκειμένων ἔχεσθαι, καὶ ἐξ ἐνυπνίου δι´ οὗ ταῦρός τις κατορωρυγμένος ἐν τῇ πόλει Τούκκῃ παρῃνεκέναι οἱ ἔδοξε τὴν κεφαλὴν αὐτοῦ ἀνελέσθαι καὶ ἐπὶ κάμακος, ὡς καὶ ἐκ τούτου νικήσοντι, περιφέρειν, οὐκ ἐμέλλησεν, ἄλλως τε καὶ ὅτι τὸν ταῦρον ἐν τῷ χωρίῳ ἐν ᾧ τὸ ἐνύπνιον εἶναι ἔφη εὗρεν, ἀλλ´ αὐτὸς ἐς τὴν Ἀφρικὴν προενέβαλε. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον τό τε Ἀδρύμητον καὶ ἄλλα ἄττα χωρία, ἀνελπίστοις σφίσι προσπεσών, κατέσχεν· ἔπειτα δὲ ἀφυλάκτως δι´ αὐτὸ τοῦτ´ ἔχων ἐλοχίσθη τε ὑπὸ τοῦ ταμίου, καὶ πολὺ μέρος τοῦ στρατοῦ ἀποβαλὼν ἐς τὴν Νουμιδίαν ἀνεχώρησε. Καὶ ἔτυχε γὰρ ἄνευ τῆς τοῦ ταύρου κεφαλῆς δυστυχήσας, τήν τε ἧτταν ἐς τοῦτο ἀνέφερε, καὶ παρεσκευάζετο ὡς καὶ αὖθις στρατεύσων. Κἀν τούτῳ φθάσαντες οἱ ἐναντίοι ἀντεσέβαλον ἐς τὴν ἀρχὴν αὐτοῦ· καὶ οἱ μὲν ἄλλοι Κίρταν ἐπολιόρκουν, ὁ δὲ δὴ ταμίας ἐπ´ ἐκεῖνον σὺν τοῖς ἱππεῦσιν ὥρμησε, καί τισιν ἱππομαχίαις κρατήσας τὸν συνταμίαν προσεποιήσατο. Πραχθέντων δὲ τούτων ὁ Σέξτιος νεαλῆ τινα ἐπικουρίαν προσλαβὼν ἀνεκινδύνευσε, καὶ τόν τε ταμίαν ἀντενίκησε καὶ τὸν Λαίλιον κατατρέχοντα τὴν χώραν ἐς τὸ ἔρυμα κατέκλεισε. Τόν τε Κορνουφίκιον ἐπαμυνοῦντα ἀπατήσας ὡς καὶ ἑαλωκότος ἐκείνου καὶ ἐς ἀθυμίαν ἐμβαλὼν ἥττησε, καὶ αὐτόν τε ἐν τῇ μάχῃ ἀπέκτεινε καὶ τὸν Λαίλιον ἐπεξελθόντα ὡς καὶ κατὰ νώτου σφίσι προσπεσούμενον. [22] Πράξας δὲ ταῦτα τήν τε Ἀφρικὴν κατέσχε καὶ ἑκατέρου τοῦ ἔθνους ἀδεῶς ἦρχε, μέχρις οὗ ὁ Καῖσαρ ἐκ τῶν συνθηκῶν τῶν πρός τε τὸν Ἀντώνιον καὶ τὸν Λέπιδόν οἱ γενομένων τὴν ἀρχὴν αὐτῶν λαβὼν Γάιόν σφισι Φουφίκιον Φάγγωνα προσέταξε· τότε γὰρ ἑκὼν δὴ τῶν ἐθνῶν ἐξέστη. Ὡς μέντοι ἥ τε μάχη ἡ κατὰ τὸν Βροῦτον τόν τε Κάσσιον ἐγένετο, καὶ ὁ Καῖσαρ ὅ τε Ἀντώνιος τά τε ἄλλα ἀνεδάσαντο, καὶ τῆς Λιβύης Καῖσαρ μὲν τὴν Νουμιδίαν Ἀντώνιος δὲ τὴν Ἀφρικὴν ἔλαβεν (ὁ γὰρ Λέπιδος ἐν τοῖς τρισὶν ὀνόματι μόνον, ὥσπερ εἶπον, ἦρχε, καὶ πολλάκις γε οὐδὲ τοῦτο ἐν τοῖς γράμμασι προσενεγράφετο), ὡς οὖν ταῦτά τε οὕτως ἐγένετο καὶ ἡ Φουλουία τὴν Ἀφρικὴν αὐτῷ παραλαβεῖν ἐκέλευσεν (ἐν γὰρ τῇ Λιβύῃ καὶ τότε ἔτι, πρόφασιν μὲν διὰ τὸν χειμῶνα, ἔργῳ δὲ εὖ εἰδὼς ὅτι νεωτερισθήσοιτό τι, ἐνδιέτριψε), τὸν μὲν Φάγγωνα οὐκ ἔπεισε τῆς χώρας ἐκστῆναι, τοὺς δὲ ἐπιχωρίους ἀχθομένους οἱ (ἔν τε γὰρ τῷ μισθοφορικῷ ἐστράτευτο· πολλοὶ γὰρ καὶ τῶν τοιούτων ἐς τὸ βουλευτήριον, ὥσπερ εἴρηταί μοι, κατελελέχατο· καὶ κακῶς αὐτῶν ἦρχε) προσηταιρίσατο. Γενομένου δὲ τούτου ὁ Φάγγων ἐς τὴν Νουμιδίαν ἀνεχώρησε, καὶ τούς τε Κιρτησίους καταφρονήσαντας αὐτοῦ πρὸς τὰ παρόντα κακῶς μετεχειρίσατο, καὶ Ἀραβίωνά τινα δυναστεύοντα ἐν τοῖς προσοικοῦσί σφισι βαρβάροις, καὶ πρότερον μὲν τῷ Λαιλίῳ συναράμενον ὕστερον δὲ τῷ Σεξτίῳ προσθέμενον, ἐξέβαλεν ἐκ τῆς ἀρχῆς, ἐπειδή οἱ μὴ ἠθέλησε συμμαχῆσαι. Καταφυγόντα τε αὐτὸν πρὸς τὸν Σέξτιον ἐξαιτήσας καὶ μὴ λαβὼν ὀργήν τε ἐποιήσατο, καὶ ἐς τὴν Ἀφρικὴν ἐμβαλὼν τῆς μὲν χώρας ἐκάκωσεν, ἀντιστρατοπεδευσαμένου δὲ αὐτῷ τοῦ Σεξτίου μάχαις βραχείαις μὲν πολλαῖς δ´ οὖν ἡττήθη, καὶ διὰ τοῦτ´ ἐς τὴν Νουμιδίαν αὖθις ἀνεκομίσθη. Καὶ αὐτῷ ὁ Σέξτιος ἀντεπελθὼν ἐλπίδα μὲν ὡς καὶ διὰ βραχέος τῇ τοῦ Ἀραβίωνος μάλιστα ἱππείᾳ νικήσων ἔσχεν, ὑποτοπήσας δέ τι καὶ δολοφονήσας ἐκεῖνον οὐδὲν ἔτι τότε γε ἔπραξεν· οἱ γὰρ ἱππῆς χαλεπῶς ἐπὶ τῷ ὀλέθρῳ αὐτοῦ σχόντες ἐγκατέλιπον αὐτόν, καὶ οἵ γε πλείους σφῶν τὰ τοῦ Φάγγωνος ἀνθείλοντο. [23] Ἀλλ´ ἐν μὲν τῷ παρόντι φιλίαν, ὡς καὶ τῆς προφάσεώς σφισι τοῦ πολέμου ὑπεξῃρημένης, συνέθεντο· μετὰ δὲ ταῦτα τηρήσας ὁ Φάγγων τὸν Σέξτιον ἀδεῶς ὑπὸ τῶν σπονδῶν ἔχοντα ἐς τὴν Ἀφρικὴν ἐσέβαλε. Κἀνταῦθα συμμίξαντες ἀλλήλοις τὸ μὲν πρῶτον καὶ ἐνίκησαν ἀμφότεροι καὶ ἡττήθησαν (ὁ μὲν γὰρ τῷ ἱππικῷ τῷ Νομαδικῷ, ὁ δὲ τῇ ἀσπίδι τῇ πολιτικῇ ἐκράτησεν), ὥστε καὶ τὰ στρατόπεδα αὐτοὺς τὰ ἀλλήλων διαρπάσαι, μηδὲν μηδετέρους περὶ τῶν συστρατιωτῶν εἰδότας· ὡς δ´ ἐπαναχωροῦντες ᾔσθοντο τὸ γεγονός, ἐς χεῖρας αὖθις ἦλθον, καὶ τροπῆς τῶν Νομάδων γενομένης ὁ Φάγγων τότε μὲν ἐς τὰ ὄρη ἀνέφυγε, τῆς δὲ νυκτὸς βουβαλίδων διαδραμουσῶν ᾠήθη τε τὴν πολεμίαν ἵππον παρεῖναι καὶ ἑαυτὸν κατεχρήσατο. Καὶ οὕτως ὁ Σέξτιος τὰ μὲν ἄλλα ἀπόνως ἔλαβε, Ζάμην δὲ ἐπὶ πλεῖστον ἀντισχοῦσαν λιμῷ κατεστρέψατο. Κἀκ τούτου ἀμφοτέρων αὖθις τῶν ἐθνῶν ἡγεῖτο, μέχρις οὗ ὁ Λέπιδος ἐπέμφθη· ἐκείνῳ γάρ, ὡς καὶ τῷ Ἀντωνίῳ συνδοκοῦν, ἢ καὶ ὅτι ταῖς δυνάμεσι πολὺ αὐτοῦ ἠλαττοῦτο, οὐδὲν ἀντέπραξεν, ἀλλ´ ὡς καὶ ἑαυτοῦ χάριν τὴν ἀνάγκην τιθέμενος ἡσύχαζε. Καὶ οὕτως ὁ Λέπιδος ἀμφότερα τὰ ἔθνη κατέσχε. [24] Ταῦτα μὲν οὕτως ἐγένετο, κατὰ δὲ δὴ τοὺς αὐτοὺς τούτους χρόνους, μετὰ τὴν μάχην τὴν πρὸς τοῖς Φιλίπποις συμβᾶσαν, ὁ Ἀντώνιος ὁ Μᾶρκος ἔς τε τὴν Ἀσίαν τὴν ἤπειρον ἦλθε, κἀνταῦθα τὰ μὲν αὐτὸς περιιών, ἐς δὲ τὰ ἄλλους πέμπων, τάς τε πόλεις ἠργυρολόγει καὶ τὰς δυναστείας ἐπίπρασκε. Κἀν τούτῳ τῆς Κλεοπάτρας ἐν Κιλικίᾳ οἱ ὀφθείσης ἐρασθεὶς οὐκέτ´ οὐδεμίαν τοῦ καλοῦ φροντίδα ἐποιήσατο, ἀλλὰ τῇ τε Αἰγυπτίᾳ ἐδούλευε καὶ τῷ ἐκείνης ἔρωτι ἐσχόλαζε. Καὶ ἄλλα τε διὰ τοῦτο πολλὰ καὶ ἄτοπα ἔπραξε, καὶ τοὺς ἀδελφοὺς αὐτῆς ἀπὸ τοῦ ἐν Ἐφέσῳ Ἀρτεμισίου ἀποσπάσας ἀπέκτεινε. Καὶ τέλος Πλάγκον μὲν ἐν τῇ Ἀσίᾳ τῷ ἔθνει, Σάξαν δὲ ἐν τῇ Συρίᾳ καταλιπὼν ἐς τὴν Αἴγυπτον ἀπῆρεν. Ὅθενπερ καὶ τὰ μάλιστα ἄλλα τε ταραχώδη πολλὰ ἐπεγένετο, ὥστε καὶ τοὺς Ἀραδίους τοὺς νησιώτας μήθ´ ὑπακοῦσαί τι τοῖς ὑπ´ αὐτοῦ πρὸς σφᾶς ἐπὶ χρήματα πεμφθεῖσι, καὶ προσέτι καὶ φθεῖραί τινας αὐτῶν, καὶ οἱ Πάρθοι καὶ πρὶν κινούμενοι, τότε δὴ καὶ μᾶλλον τοῖς Ῥωμαίοις ἐπέθεντο. Ἦγον δὲ αὐτοὺς Λαβιῆνος καὶ Πάκορος, οὗτος μὲν Ὀρώδου τοῦ βασιλέως, ἐκεῖνος δὲ τοῦ Λαβιήνου τοῦ Τίτου παῖς ὤν. Ἦλθε δὲ ὧδε ἐς τοὺς Πάρθους, καὶ τάδε σὺν τῷ Πακόρῳ ἔπραξεν. Ἐτύγχανε μὲν τῷ τε Κασσίῳ καὶ τῷ Βρούτῳ συμμαχῶν, πεμφθεὶς δὲ πρὸς τὸν Ὀρώδην πρὸ τῆς μάχης ὅπως τινὰ βοήθειαν λάβῃ, συχνὸν ὑπ´ αὐτοῦ χρόνον διετρίβη περιορωμένου καὶ ὀκνοῦντος μὲν συνθέσθαι οἱ, δεδιότος δὲ ἀπαρνήσασθαι. Καὶ μετὰ τοῦτο ὡς ἥ τε ἀγγελία τῆς ἥττης ἀφίκετο καὶ οἱ κρατήσαντες ἐδόκουν μηδενὸς τῶν ἀντιπολεμησάντων σφίσι φείσεσθαι, κατέμεινε παρὰ τοῖς βαρβάροις, τὸν μετ´ αὐτῶν βίον πρὸ τοῦ οἴκοι ὀλέθρου προτιμήσας. Οὗτος οὖν ὁ Λαβιῆνος ἐπειδὴ τάχιστα τήν τε ἔκλυσιν τοῦ Ἀντωνίου καὶ τὸν ἔρωτα τήν τε ἐς τὴν Αἴγυπτον ὁδὸν ᾔσθετο, ἔπεισε τὸν Πάρθον τοῖς Ῥωμαίοις ἐπιχειρῆσαι. Τά τε γὰρ στρατεύματα αὐτῶν τὰ μὲν παντελῶς ἐφθάρθαι τὰ δὲ κεκακῶσθαι, καὶ τοὺς λοιποὺς ἐν στάσει τε εἶναι καὶ πολεμήσειν αὖθις ἔφη· κἀκ τούτου παρῄνεσεν αὐτῷ τήν τε Συρίαν καὶ τὰ ὅμορα αὐτῇ καταστρέψασθαι, ἐν ᾧ Καῖσαρ μὲν ἔν τε τῇ Ἰταλίᾳ καὶ περὶ τὸν Σέξτον ἀσχολίαν ἦγεν, Ἀντώνιος δὲ ἐν τῇ Αἰγύπτῳ ἤρα. Ἡγεμών θ´ ὑπέσχετο τοῦ πολέμου γενήσεσθαι, καὶ πολλὰ καὶ κατὰ τοῦτο τῶν ἐθνῶν, ἅτε καὶ ἀλλοτρίως τοῖς Ῥωμαίοις διὰ τὴν συνεχῆ κάκωσιν ἔχοντα, μεταστήσειν ἐπηγγείλατο. [25] Τοιαῦτ´ οὖν εἰπών, καὶ πείσας αὐτὸν πολεμῆσαι, καὶ δύναμιν πολλὴν καὶ τὸν υἱὸν αὐτοῦ τὸν Πάκορον ἐπετράπη, καὶ μετ´ αὐτῶν ἐς τε τὴν Φοινίκην ἐνέβαλε, καὶ πρὸς τὴν Ἀπάμειαν προσελάσας τοῦ μὲν τείχους ἀπεκρούσθη, τοὺς δὲ ἐν τῇ χώρᾳ φρουροὺς ἐθελοντὰς προσέθετο. Ἐκ γὰρ τῶν τῷ τε Κασσίῳ καὶ τῷ Βρούτῳ συνεστρατευμένων ἦσαν· ἔς τε γὰρ τὰ ἑαυτοῦ στρατόπεδα Ἀντώνιος αὐτοὺς κατέταξε, καὶ τότε τὴν Συρίαν ὡς καὶ ἐμπείρως αὐτῆς ἔχοντας φρουρεῖν ἐκέλευσε. Τούτους τε οὖν ὁ Λαβιῆνος ῥᾳδίως ὡς καὶ συνήθεις οἱ ὄντας, πλὴν τοῦ Σάξου τοῦ τότε αὐτῶν ἡγουμένου, ἐσφετερίσατο (ἐκεῖνος γὰρ καὶ ἀδελφὸς τοῦ στρατιάρχου ὢν καὶ ταμιεύων μόνος αὐτῷ οὐ προσεχώρησε), καὶ τὸν Σάξαν τὸν ἄρχοντα μάχῃ τε ἐκ παρατάξεως καὶ τῷ πλήθει καὶ τῇ ἀρετῇ τῶν ἱππέων ἐνίκησε, καὶ μετὰ τοῦτο ἐκδράντα νυκτὸς ἐκ τῆς ταφρείας ἐπεδίωξεν· ὁ γὰρ Σάξας φοβηθεὶς μὴ καὶ οἱ συνόντες οἱ τὰ τοῦ Λαβιήνου, ὑπαγομένου σφᾶς διὰ βιβλίων τινῶν ἃ ἐς τὸ στρατόπεδον ἐσετόξευε, φρονήσωσιν, ἔφυγεν. Καταλαβὼν οὖν αὐτοὺς ὁ Λαβιῆνος τοὺς μὲν πλείους ἔφθειρε, τοῦ δὲ δὴ Σάξου ἐς Ἀντιόχειαν διαφυγόντος τήν τε Ἀπάμειαν, οὐδὲν ἔτι ὡς καὶ τεθνεῶτος αὐτοῦ ἀντάρασαν, ἔλαβε, καὶ μετὰ τοῦτο καὶ τὴν Ἀντιόχειαν ἐκλειφθεῖσαν ὑπ´ αὐτοῦ παρεστήσατο, καὶ τέλος καὶ αὐτὸν ἐκεῖνον ἐς Κιλικίαν φυγόντα ἐπιδιώξας καὶ συλλαβὼν ἀπέκτεινε. [26] Τελευτήσαντος δὲ αὐτοῦ ὁ μὲν Πάκορος τὴν Συρίαν ἐχειροῦτο, καὶ πᾶσάν γε αὐτὴν πλὴν Τύρου κατεστρέψατο· ταύτην γὰρ οἵ τε Ῥωμαῖοι οἱ περιλιπεῖς καὶ οἱ ἐπιχώριοι οἱ ὁμοφρονοῦντές σφισι προκατέλαβον, καὶ οὔτ´ ἀναπεισθῆναι οὔτε βιασθῆναι (ναυτικὸν γὰρ οὐδὲν εἶχεν) ἠδυνήθησαν. Οὗτοι μὲν οὖν ἀνάλωτοι ἔμειναν· τὰ δ´ ἄλλα ὁ Πάκορος λαβὼν ἐς Παλαιστίνην ἐσέβαλε, καὶ τόν τε Ὑρκανόν, ὃς τότε τὰ πράγματα αὐτῶν παρὰ τῶν Ῥωμαίων ἐπιτραπεὶς εἶχεν, ἔπαυσε, καὶ τὸν Ἀριστόβουλον τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ ἄρχοντα κατὰ τὸ ἐκείνων ἔχθος ἀντικατέστησεν. Ὁ δὲ δὴ Λαβιῆνος ἐν τούτῳ τήν τε Κιλικίαν κατέσχε, καὶ τῆς Ἀσίας τὰς ἠπειρώτιδας πόλεις (ὁ γὰρ Πλάγκος φοβηθεὶς αὐτὸν ἐς τὰς νήσους ἐπεραιώθη) παρεστήσατο πλὴν Στρατονικείας, τὰ μὲν πλεῖστα ἄνευ πολέμου, Μύλασα δὲ καὶ Ἀλάβανδα διὰ κινδύνων ἑλών. Οὗτοι γὰρ ἐδέξαντο μὲν παρ´ αὐτοῦ φρουρούς, φονεύσαντες δὲ αὐτοὺς ἐν ἑορτῇ τινι ἀπέστησαν· καὶ διὰ τοῦτο τοὺς μὲν Ἀλαβανδέας αὐτὸς λαβὼν ἐκόλασε, τὰ δὲ δὴ Μύλασα ἐκλειφθέντα κατέσκαψε. Τῇ γὰρ Στρατονικείᾳ προσήδρευσε μὲν πολὺν χρόνον, οὐδένα δὲ αὐτὴν τρόπον ἑλεῖν ἠδυνήθη. Καὶ ὁ μὲν χρήματά τε ἐπὶ τούτοις ἐπράσσετο καὶ τὰ ἱερὰ ἐσύλα, αὐτοκράτορά τε αὑτὸν καὶ Παρθικόν γε ἐκ τοῦ ἐναντιωτάτου τοῖς Ῥωμαίοις ἔθους ὠνόμαζεν· οὓς γὰρ κατ´ αὐτῶν ἐπῆγεν, ἀπὸ τούτων ἑαυτόν, ὡς καὶ ἐκείνους ἀλλ´ οὐ τοὺς πολίτας νικῶν, ἐπεκάλει· [27] Ἀντώνιος δὲ ἐπυνθάνετο μὲν καὶ ταῦτα ὥσπερ που καὶ τὰ ἄλλα τὰ ἐν τῇ Ἰταλίᾳ δρώμενα (οὐδὲν γὰρ αὐτῶν τὸ παράπαν ἠγνόει), οὐ μέντοι καὶ κατὰ καιρὸν οὐδετέροις ἤμυνεν, ἀλλ´ ὑπό τε τοῦ ἔρωτος καὶ ὑπὸ τῆς μέθης οὔτε τῶν συμμάχων τι οὔτε τῶν πολεμίων ἐφρόντισε. Τέως μὲν γὰρ κάτω τε ἐτέτακτο καὶ τῶν πρωτείων ἐφίετο, ἐντόνως τοῖς πράγμασι προσεῖχεν· ἐπεὶ δὲ ἐν τῷ κράτει ἐγένετο, οὐκέτ´ οὐδενὸς αὐτῶν ἀκριβῶς ἐπεμελήθη, ἀλλὰ τῇ τε Κλεοπάτρᾳ καὶ τοῖς ἄλλοις Αἰγυπτίοις συνετρύφα, μέχρις οὗ παντελῶς κατελύθη. Ὀψὲ δ´ οὖν ποτε ἀναγκασθεὶς ἐξαναστῆναι ἔπλευσε μὲν πρὸς τὴν Τύρον ὡς καὶ βοηθήσων σφίσιν, ἰδὼν δὲ δὴ τὰ ἄλλα προκατειλημμένα ἐγκατέλιπεν αὐτούς, πρόφασιν τὸν τοῦ Σέξτου πόλεμον ποιησάμενος· καίτοι καὶ τῆς πρὸς ἐκεῖνον βραδυτῆτος τὰ τῶν Πάρθων σκηπτόμενος προεβάλλετο. Καὶ οὕτως οὔτε τοῖς συμμάχοις διὰ τὸν Σέξτον δῆθεν οὔτε τῇ Ἰταλίᾳ δι´ ἐκείνους ἐπεκούρησεν, ἀλλὰ παρὰ τὴν ἤπειρον μέχρι τῆς Ἀσίας παρακομισθεὶς ἐς τὴν Ἑλλάδα διέβαλε, κἀνταῦθα τῇ τε μητρὶ καὶ τῇ γυναικὶ συμμίξας τόν τε Καίσαρα πολέμιον ἐποιήσατο καὶ τῷ Σέξτῳ φιλίαν ἐσπείσατο. Καὶ μετὰ τοῦτο ἐς τὴν Ἰταλίαν περαιωθεὶς Σειφοῦντα μὲν ἔσχε, Βρεντέσιον δὲ μὴ ἐθελῆσάν οἱ προσχωρῆσαι ἐπολιόρκει. [28] Πράσσοντος δὲ αὐτοῦ ταῦτα ὁ Καῖσαρ τάς τε δυνάμεις (ἐκ γὰρ τῆς Γαλατίας ἤδη παρῆν) ἤθροισε, καὶ Πούπλιον μὲν Σερουίλιον Ῥοῦλλον πρὸς Βρεντέσιον, Ἀγρίππαν δὲ ἐπὶ Σειφοῦντα ἔπεμψε· καὶ οὗτος μὲν βίᾳ τὴν πόλιν εἷλε, τῷ δὲ δὴ Σερουιλίῳ ὁ Ἀντώνιος ἐξαίφνης προσπεσὼν πολλοὺς μὲν ἔφθειρε πολλοὺς δὲ καὶ παρεστήσατο. Συνερρωγότων τε οὖν αὐτῶν ἐς τὸν πόλεμον, καὶ διαπεμπόντων πρός τε τὰς πόλεις καὶ πρὸς τοὺς ἐστρατευμένους, ὁπόθεν τινὰ ὠφελίαν προσλήψεσθαι ἐνόμιζον, ἥ τε ἄλλη Ἰταλία αὖθις ἐταράσσετο καὶ ἡ Ῥώμη ὅτι μάλιστα, καὶ οἱ μὲν ἤδη πρὸς ἑκάτερον μεθίσταντο, οἱ δὲ ἔμελλον. Μετεώρων δὲ αὐτῶν τε {καὶ} ἐκείνων καὶ τῶν συμπολεμησόντων σφίσιν ὄντων, ἡ Φουλουία ἐν Σικυῶνι, ἐν ᾗ ἦν, ἐτελεύτησε. Καὶ αἰτίαν μὲν ὁ Ἀντώνιος τοῦ θανάτου αὐτῆς πρός τε τὸν τῆς Κλεοπάτρας ἔρωτα καὶ πρὸς τὴν ἐκείνης ἀσέλγειαν ἔσχεν· ὡς δ´ οὖν τοῦτ´ ἠγγέλθη, τά τε ὅπλα ἀμφότεροι κατέθεντο καὶ συνηλλάγησαν, εἴτ´ οὖν ὄντως ἐκπολεμούμενοι πρότερον ὑπὸ τῆς Φουλουίας, εἴτε καὶ πρόφασιν τὸν θάνατον αὐτῆς πρὸς τὸ παρ´ ἀλλήλων δέος, ὥστε καὶ ἀντιπάλους καὶ τὰς δυνάμεις καὶ τὰς ἐλπίδας ἔχοντες, ποιησάμενοι. Κἀν τούτῳ Καῖσαρ μὲν Σαρδώ τε καὶ Δελματίαν τήν τε Ἰβηρίαν καὶ τὴν Γαλατίαν, Ἀντώνιος δὲ πάντα τἆλλα τὰ ὑπὲρ τὸν Ἰόνιον, τά τε ἐν τῇ Εὐρώπῃ καὶ τὰ ἐν τῇ Ἀσίᾳ τοῖς Ῥωμαίοις ὄντα, ἀπέλαχε· τά τε γὰρ ἐν τῇ Λιβύῃ ἔθνη ὁ Λέπιδος καὶ τὴν Σικελίαν ὁ Σέξτος εἶχε. [29] Τὴν μὲν οὖν ἀρχὴν οὕτως αὖθις διεδάσαντο, τὸν δὲ δὴ πόλεμον τὸν πρὸς τὸν Σέξτον ἐκοινώσαντο, καίτοι τοῦ Ἀντωνίου ὅρκους πρὸς αὐτὸν δι´ ἀγγέλων ἐπὶ τῷ Καίσαρι πεποιημένου. Καὶ διὰ τοῦτό γε οὐχ ἥκιστα ὁ Καῖσαρ ὑπέμεινε πάντας μὲν τοὺς ἐν τῷ πολέμῳ τῷ κατὰ τὸν Λούκιον τὸν τοῦ Ἀντωνίου ἀδελφὸν μεταστάντας πρὸς αὐτόν, καὶ ἐξ αὐτῶν γε τῶν σφαγέων ἔστιν οὓς ὄντας, ἄλλους τε καὶ τὸν Δομίτιον, πάντας δὲ καὶ τοὺς ἐκτεθέντας ἐν τοῖς λευκώμασιν, ἢ καὶ ἄλλως πως τῷ τε Βρούτῳ καὶ τῷ Κασσίῳ συμπολεμήσαντας καὶ μετὰ τοῦτο τὰ τοῦ Ἀντωνίου πράξαντας, καταδέξασθαι ἐπ´ ἀδείᾳ. Τοσοῦτος μὲν δὴ καὶ τῶν στάσεων καὶ τῶν πολέμων παράλογός ἐστι, δίκῃ μὲν οὐδὲν τῶν τὰ πράγματα ἐχόντων νομιζόντων, πρὸς δὲ δὴ τάς τε ἀεὶ χρείας καὶ τὰ συμφέροντά σφων τό τε φίλιον καὶ τὸ πολέμιον ἐξεταζόντων, καὶ διὰ τοῦτο τοὺς αὐτοὺς τοτὲ μὲν ἐχθροὺς τοτὲ δὲ ἐπιτηδείους σφίσι πρὸς τὸν καιρὸν ἡγουμένων.
[30] Συνθέμενοι δ´ οὖν ταῦτ´ ἐν τοῖς
στρατοπέδοις τοῖς περὶ τὸ Βρεντέσιον εἱστίασαν ἀλλήλους, Καῖσαρ μὲν
στρατιωτικῶς τε καὶ ῥωμαϊκῶς, Ἀντώνιος δὲ ἀσιανῶς τε καὶ αἰγυπτίως.
Κατηλλαγμένων δὲ αὐτῶν, ὥς γε ἐδόκουν, περιστάντες τὸν Ἀντώνιον οἱ
στρατιῶται οἱ τότε τῷ Καίσαρι συνόντες ἀπῄτουν παρ´ αὐτοῦ τὰ χρήματα
ἃ πρὸ τῆς μάχης τῆς πρὸς τοῖς Φιλίπποις γενομένης ὑπέσχοντό σφισι·
δι´ ἃ καὶ ἐς τὴν Ἀσίαν, ὅπως ὅτι πλεῖστα ἀθροίσειεν, ἔσταλτο. Κἂν
ἐξειργάσαντό τι αὐτὸν μηδὲν διδόντα, εἰ μή σφας ὁ Καῖσαρ ἐπελπίσας
πῃ κατέσχε. Καὶ μετὰ τοῦτο τούς τε ἀφηλικεστέρους τῶν στρατιωτῶν ἐς
τὰς ἀποικίας, μὴ καὶ ἐπὶ πλεῖον στασιάσωσιν, ἐξέπεμψαν, καὶ τοῦ
πολέμου ἥπτοντο. Ὁ γὰρ Σέξτος ἦλθε μὲν ἐς τὴν Ἰταλίαν κατὰ τὰς
συνθήκας τὰς πρὸς τὸν Ἀντώνιόν οἱ γενομένας ὡς καὶ τῷ Καίσαρι μετ´
αὐτοῦ πολεμήσων, μαθὼν δὲ τὴν σύμβασίν σφων αὐτὸς μὲν ἐς τὴν
Σικελίαν ἀνεκομίσθη, Μηνᾷ δὲ ἐξελευθέρῳ οἱ, ᾧ πάνυ προσέκειτο,
ἐκέλευσε μέρει τοῦ ναυτικοῦ περιπλέοντι κακουργεῖν τὰ τῶν ἐναντίων.
Καὶ ὃς τῆς τε Τυρσηνίας πολλὰ ἐκάκωσε, καὶ Μᾶρκον Τίτιον Τιτίου, τῶν
τε ἐπικηρυχθέντων καὶ τότε τῷ Σέξτῳ συνόντων, υἱὸν ὄντα καὶ ναῦς ἐπὶ
ἰδίᾳ δυναστείᾳ συγκροτοῦντα, κἀν τῷ Ναρβωνησίῳ ἔθνει ναυλοχοῦντα,
ἐζώγρησε. Καὶ ὃς ἔπαθε μὲν κακὸν οὐδέν (διά τε γὰρ τὸν πατέρα, καὶ
διότι τὸ ὄνομα τοῦ Σέξτου ἐν ταῖς ἀσπίσιν οἱ στρατιῶται αὐτοῦ
ἔφερον, ἐσώθη), οὐ μέντοι καὶ καλῶς τὸν εὐεργέτην ἠμείψατο, ἀλλὰ καὶ
κατεπολέμησεν αὐτὸν καὶ κατεφόνευσεν, ὥστε καὶ τοῦτ´ ἐν τοῖς μάλιστα
τῶν ὁμοίων μνημονευθῆναι. Ὁ δ´ οὖν Μηνᾶς ταῦτά τε οὕτως ἔπραξε, καὶ
ἐπὶ Σαρδὼ πλεύσας συνέβαλε Μάρκῳ Λουρίῳ τῷ ἄρχοντι αὐτῆς, καὶ τὰ μὲν
πρῶτα ἐτράπετο, ἔπειτα δὲ παρὰ δόξαν αὐτὸν ἀπερισκέπτως ἐπιδιώκοντα
ὑποστὰς ἀντεπεκράτησε. Καὶ μετὰ τοῦτο ἐκλιπόντος αὐτοῦ τὴν νῆσον
κατέσχε τὰ μὲν ἄλλα ὁμολογίᾳ, τὴν δὲ Κάραλιν πολιορκίᾳ· συχνοὶ γὰρ
ἐκ τῆς μάχης ἐς αὐτὴν κατεπεφεύγεσαν. Τῶν γε μὴν ἁλόντων ἄλλους τε
καὶ Ἕλενον, ἐξελεύθερόν τε τοῦ Καίσαρος ὄντα καὶ ἀρέσκοντα αὐτῷ τὰ
μάλιστα, ἀφῆκεν ἄνευ λύτρων, εὐεργεσίαν τε ἐς τὸν Καίσαρα πόρρωθεν
προκατατιθέμενος καὶ καταφυγὴν ἑαυτῷ προπαρασκευάζων, εἴ τι παρ´
αὐτοῦ δεηθείη. |
21. Les Romains, je l'ai dit, avaient deux provinces dans cette partie de la Libye; elles étaient gouvernées, avant le triumvirat, la Numidie par T. Sextius, l'autre par Cornificius et par Decimus Lelius, partisans l'un d'Antoine, les autres de César. Sextius attendait qu'ils fissent une incursion dans son gouvernement, car ils avaient une armée bien plus considérable que la sienne, et il se préparait à les combattre sur son terrain. Comme ils hésitaient, il conçut pour eux du mépris; excité, en outre, par un bœuf qui, dit-on, lui parla en langue humaine et lui ordonna de poursuivre ses projets, et aussi par un songe où il crut entendre un taureau, enfoui dans la ville de Tucca, lui donner le conseil de faire déterrer sa tête et de la faire promener au bout d'une pique autour de son armée comme devant être pour lui un gage de victoire, il ne balança plus, surtout depuis qu'il eut trouvé le taureau à l'endroit indiqué par le songe, et il fit lui-même une invasion en Afrique. Tout d'abord, il prit Adrumète et quelques autres places qu'il attaqua à l'improviste; puis, en raison même de ce succès, ne se tenant pas sur ses gardes, il tomba dans une embuscade dressée par le questeur, et, après avoir perdu une grande partie de son armée, fit retraite en Numidie. Comme le hasard voulut que ce revers lui arrivât lorsqu'il n'avait pas avec lui la tête du taureau, il attribua sa défaite à cette circonstance, et prépara une nouvelle expédition. Dans l'intervalle, ses adversaires le prévinrent en faisant irruption dans sa province : ils assiégèrent Cirta, tandis que le questeur fondait sur lui avec sa cavalerie, et, après quelques avantages obtenus dans des engagements de cavalerie, amenait le questeur de Sextius à son parti. Ces événements accomplis, Sextius, renforcé par un nouveau secours, tenta une seconde fois la fortune, vainquit à son tour le questeur, et enferma dans ses retranchements Lelius, qui courait la campagne. Quant à Cornificius, qui venait à son secours, l'ayant trompé par la fausse nouvelle de la prise de Lelius, et jeté par là dans le découragement, il le défit et le tua, ainsi que Lelius, qui était sorti de ses lignes dans l'intention de tomber sur les derrières de l'ennemi. 22. A la suite de ces événements, il devint maître de l'Afrique, et gouverna les deux provinces sans être inquiété, jusqu'au moment où César, en ayant pris le gouvernement en vertu de son traité avec Antoine et Lepidus, y préposa C. Fuficius Phangon. Sextius alors sortit des provinces de son plein gré. Cependant, lorsque, après la bataille livrée à Brutus et Cassius, César et Antoine se furent partagé l'empire, et que, dans la Libye, César eut reçu la Numidie et Antoine l'Afrique (Lepidus, ainsi que je l'ai dit, n'avait que le nom de triumvir, et souvent même il n'en était pas fait mention dans les décrets) ; lors donc que ces événements furent arrivés, et qu'il eut reçu de Fulvie le conseil de s'emparer de l'Afrique (il avait prétexté l'hiver pour prolonger son séjour en Libye ; mais le véritable motif était la certitude qu'il s'y passerait quelque chose de nouveau), il ne put, il est vrai, décider Phangon à lui céder la province ; mais les habitants étaient fatigués de leur gouverneur (Phangon avait servi en qualité de mercenaire: or, je l'ai dit, beaucoup de gens de cette espèce avaient été introduits dans le sénat ; de plus, il les gouvernait mal), Sextius les mit de son parti. Phangon, par suite, se retira en Numidie où il châtia durement les Circéens, qui le méprisaient à cause de son désastre. Arabion, chef de quelques peuplades barbares du voisinage, qui, après avoir, au commencement, pris le parti de Lelius, était plus tard uni à Sextius, fut chassé de ses États pour lui avoir refusé son secours. Arabion s'étant réfugié auprès de Sextius, Phangon, qui le réclama sans l'obtenir, entra en colère, et, se jetant sur l'Afrique, ravagea une partie du pays. Sextius ayant, à son tour, marché contre lui, il fut défait dans des engagements légers, mais répétés, et fit, pour cette raison, de nouveau retraite en Numidie. Sextius, qui s'était mis à sa poursuite, avait, surtout grâce à la cavalerie d'Arabion, l'espoir de le vaincre en peu de temps; mais, ayant conçu des soupçons contre Arabion et l'ayant tué perfidement, il ne fit plus rien alors ; car les cavaliers, irrités de la mort de leur chef, l'abandonnèrent, et la plupart d'entre eux se joignirent à Phangon. 23. Pour le moment, cependant, Phangon et Sextius, comme si tout prétexte de guerre entre eux avait disparu, conclurent amitié ensemble ; mais, dans la suite, Phangon, ayant remarqué que, confiant dans le traité, Sextius ne se tenait pas sur ses gardes, fit une incursion en Afrique. Là tous les deux, dans un engagement, furent d'abord vainqueurs et vaincus (l'un obtint l'avantage par sa cavalerie numide, l'autre par ses légions romaines); en sorte que, de part et d'autre, les camps furent mutuellement pillés, sans que ni l'un ni l'autre eût connaissance de ce qui était arrivé à ses compagnons d'armes. Quand, au sortir du combat, ils s'aperçurent de ce qui s'était passé, ils en vinrent aux mains de nouveau, et, les Numides ayant pris la fuite, Phangon se réfugia sur les montagnes, où, la nuit, des buffles qui vinrent à passer près de là, lui firent croire que c'était la cavalerie ennemie, et il se tua. Sextius se rendit ainsi sans peine maître du reste de la province, et s'empara par famine de Zama, qui lui résistait depuis longtemps. A partir de ce moment, il commanda de nouveau aux deux provinces jusqu'à l'époque où Lepidus y fut envoyé. Sextius, soit pour se conformer à la décision d'Antoine, soit aussi parce qu'il était lui-même inférieur en forces, au lieu de rien faire contre lui, trouvant dans cette nécessité un moyen de se concilier Lepidus, se tint en repos. C'est ainsi que Lepidus se trouva maître des deux provinces. Voilà comment les choses se passèrent. 24. Vers le même temps, après la bataille de Philippes, Marc Antoine passa sur le continent asiatique, et là, parcourant lui-même certaines contrées, envoyant des agents dans d'autres, il rançonnait les villes et vendait les royautés. S'étant sur ces entrefaites épris de Cléopâtre, qu'il avait vue en Cilicie, il n'eut plus aucun souci de son honneur; il se fit l'esclave de l'Égyptienne et ne s'occupa que de son amour pour elle. Entre autres actes insensés que lui inspira cette passion, il fit mettre à mort les frères de cette femme, qu'il arracha du temple de Diane, à Éphèse. A la fin, laissant Plancus dans la province d'Asie, et Saxa dans celle de Syrie, il partit pour l'Égypte. Ce fut là surtout l'occasion de troubles nombreux; ainsi, les habitants de l'île d'Aradus refusèrent d'obtempérer aux ordres des agents qu'il avait envoyés pour lever des contributions, et, de plus, en mirent quelques-uns à mort. Les Parthes, déjà révoltés, s'acharnèrent alors bien plus encore coutre les Romains. Ils avaient pour chefs Labienus et Pacorus, fils, l'un du roi Orodes, l'autre de T. Labienus. Voici comment Labienus vint chez les Parthes, et prêta, dans cette circonstance, son concours à Pacorus. Il combattait dans les rangs de Cassius et de Brutus; envoyé vers Orodes avant la bataille, pour en obtenir quelque secours, il fut longtemps tenu en suspens, avec dédain, par ce prince, qui, bien que n'ayant pas l'intention de s'engager avec lui, craignait cependant de le refuser. Quand, ensuite, arriva la nouvelle de la défaite, comme les vainqueurs semblaient disposés à n'épargner aucun de ceux qui avaient porté les armes contre eux, il resta chez les Barbares, aimant mieux vivre parmi ces peuples que de périr dans sa patrie. Ce Labienus donc, aussitôt qu'il s'aperçut du relâchement d'Antoine, de sa passion et de son départ pour l'Égypte, persuada aux Parthes d'attaquer les Romains. Leurs armées, disait-il, étaient les unes complètement anéanties, les autres décimées; le reste était en récolte et en viendrait de nouveau à une guerre intestine. Ce fut pour ce motif qu'il conseilla au roi de subjuguer la Syrie et les contrées limitrophes tandis que César, en Italie, était occupé contre Sextus, et qu'Antoine, en Égypte, s'abandonnait à son amour. Il s'engagea donc à conduire la guerre, et promit d'amener la défection d'un grand nombre de peuples mal disposés pour les Romains, dont ils étaient continuellement maltraités. 25. Ces discours décidèrent à la guerre le roi, qui lui confia une armée nombreuse et son fils Pacorus. A la tête de ces forces, Labienus se jeta sur la Phénicie. Il échoua dans son attaque contre les murs d'Apamée, mais obtint la reddition volontaire des garnisons placées dans le pays. Ces garnisons, en effet, étaient composées de soldats ayant combattu avec Cassius et Brutus ; Antoine les avait incorporées dans ses légions, et leur avait alors, à cause de leur connaissance du pays, donné la garde de la Syrie. Anciens camarades, Labienus les amena facilement à lui, à l'exception toutefois de Saxa, qui les commandait en ce moment (frère du chef de l'armée et son questeur, il fut le seul qui ne passa pas à Labienus); vainquit en bataille rangée, tant par le nombre que par la valeur de sa cavalerie, Saxa, leur chef, et le poursuivit ensuite, la nuit, tandis qu'il s'enfuyait de ses retranchements. Saxa, en effet, craignant que ses troupes, gagnées par les sollicitations de Labienus, qui, au moyen de flèches, lançait des billets dans leur camp, n'embrassassent son parti, prit la fuite. Maître des soldats de son adversaire, Labienus en fit périr le plus grand nombre; et, comme Saxa s'étant réfugié à Antioche, Apamée, qui le crut mort, cessa de résister, il s'empara de cette ville, et soumit ensuite Antioche, que Saxa venait de quitter. Enfin, après l'avoir poursuivi lui-même dans sa fuite en Cilicie et s'être emparé de sa personne, il le tua. 26. Saxa mort, Pacorus subjugua la Syrie, et la réduisit tout entière sous sa domination, à l'exception de Tyr, car le reste des Romains et ceux des habitants du pays qui étaient de leur parti s'en emparèrent d'abord, et ni la persuasion, ni la force (Pacorus n'avait pas de vaisseaux), ne purent rien contre eux. Cette portion resta donc imprenable. Quant à Pacorus, maître des autres parties, il envahit la Palestine, destitua Hyrcan, qui administrait alors cette province pour les Romains, et établit à sa place son frère Antigone gouverneur, suivant l'usage de cette nation. Labienus, pendant ce temps, s'empara de la Cilicie et il se rattacha les villes continentales de l'Asie, (Plancus, effrayé, était passé dans les îles) à l'exception de Stratonicée, la plupart sans avoir à combattre; mais Mylassa et Alabanda furent prises de vive force. Les habitants, en effet, avaient accepté une garnison : mais, après l'avoir massacrée dans une fête, ils avaient fait défection. Aussi, après s'être rendu maître d'Alabanda, il livra ses habitants au supplice, et rasa Mylassa, qui avait été abandonnée. Quant à Stratonicée, il l'assiégea longtemps sans pouvoir en aucune façon l'emporter. Il leva des contributions dans le pays, pilla les temples et se décerna lui-même les titres d'Imperator et de Parthique, contrairement à la coutume des Romains; car c'était à ceux qu'il avait menés contre eux qu'il empruntait son surnom, comme si c'eût été des étrangers et non des concitoyens qu'il eût vaincus. 27. Antoine était instruit de ces événements, comme de ceux qui s'accomplissaient en Italie, car il n'en ignorait absolument aucun; cependant il ne sut aviser à rien en temps utile : enchaîné par l'amour et par l'ivresse, il ne songea ni à ses alliés ni à ses ennemis. Tant qu'il fut dans une position inférieure et qu'il aspira au premier rang, il tint son esprit tendu vers les affaires ; mais, une fois au pouvoir, il ne prit plus soin de rien, et s'abandonna à la mollesse avec Cléopâtre et les Égyptiens, jusqu'au moment où il fut complètement renversé. Contraint tardivement enfin de se réveiller, il fit voile pour Tyr, comme s'il allait marcher à son secours, mais, voyant le reste de la contrée déjà au pouvoir de l'ennemi, il abandonna Tyr, sous prétexte de la guerre contre Sextus, bien qu'il mît en avant les affaires des Parthes pour excuser sa lenteur à marcher contre lui. De la sorte, il ne secourut ni ses alliés, à cause de Sextus, ni l'Italie, à cause des Parthes; mais, longeant le continent jusqu'à l'Asie, il passa en Grèce, et là, dans une entrevue avec sa mère et sa femme, il déclara César ennemi public, et fit un traité d'amitié avec Sextus. Côtoyant ensuite l'Italie, il s'empara de Sipunte, et mit le siège devant Brindes, qui refusait de se rendre. 28. Pendant qu'Antoine était ainsi occupé, César, qui était déjà de retour de la Gaule, rassembla ses troupes, et envoya P. Servilius Rullus à Brindes, et Agrippa à Sipunte. Ce dernier emporta la ville de vive force; quant à Servilius, Antoine, fondant sur lui à l'improviste, lui tua un grand nombre de soldats et en amena un grand nombre à passer de son côté. Cette rupture des deux rivaux et les secours qu'ils envoyaient solliciter des villes et des vétérans dont ils pensaient avoir quelque aide, remplirent de nouveaux troubles l'Italie, et Rome surtout ; ceux-ci se rangèrent immédiatement au parti de l'un ou de l'autre ; ceux-là différèrent. Tandis que les chefs et ceux qui allaient combattre pour leur cause étaient en suspens, Fulvie mourut à Sicyone, où elle demeurait. On accusa Antoine d'avoir causé cette mort par son amour pour Cléopâtre et par les débordements de son amante. Quoi qu'il en soit, à la nouvelle de cette mort, on déposa les armes de part et d'autre, soit que réellement Fulvie eût été entre eux la première cause de la guerre, soit qu'ils se fissent de sa mort un prétexte pour cacher la crainte que leur inspirait mutuellement l'égalité de leurs forces et de leurs espérances. César eut alors en partage la Sardaigne et la Dalmatie, avec l'Espagne et la Gaule; Antoine eut tous les pays au-delà de la mer Ionienne qui, tant en Europe qu'en Asie, appartenaient à Rome; car Lepidus occupait la province de Libye, et Sextus la Sicile. 29. Ils divisèrent donc ainsi de nouveau l'empire entre eux, et s'associèrent pour faire la guerre à Sextus, bien qu'Antoine se fût, par l'intermédiaire de parlementaires, lié par serment avec lui contre César. Ce ne fut pas là la moindre raison qui décida César à accorder l'impunité à tous ceux qui, dans la guerre contre Lucius, frère d'Antoine, étaient passés à l'ennemi; et, parmi eux, à quelques-uns même des meurtriers, entre autres à Domitius, ainsi qu'à tous ceux qui avaient été portés sur les tables de proscription, ou même qui, après avoir combattu dans les rangs de Brutus et de Cassius, avaient, dans la suite, embrassé le parti d'Antoine. Telle est, en effet, l'inconséquence des séditions et des guerres : ceux qui sont aux affaires ne songent nullement à la justice; ils ne considèrent, dans l'amitié et dans la guerre, que leurs intérêts de chaque jour, et, par suite, voient dans les mêmes hommes, selon les circonstances, tantôt des ennemis, tantôt des amis. 30. Ces conventions arrêtées, à Brindes, dans leurs camps, ils se donnèrent réciproquement un festin, César à la manière d'un soldat et d'un Romain. Antoine à la manière d'un Asiatique et d'un Egyptien. Après cette apparente réconciliation, les soldats qui étaient alors avec César entourèrent Antoine, pour réclamer de lui l'argent qu'il leur avait promis à la bataille de Philippes, et qu'il était allé en Asie ramasser en aussi grande quantité que possible. Comme il ne leur donnait rien, ils en seraient venus à des voies de fait, si César ne les eût retenus en leur faisant prendre espoir. Les deux chefs envoyèrent ensuite dans les colonies les soldats émérites, afin de prévenir de nouvelles séditions, et s'occupèrent de la guerre. Sextus, en effet, était venu en Italie, conformément à ses conventions avec Antoine, dans l'intention de faire, de concert avec lui, la guerre à César; mais, quand il apprit leur accord, il s'en retourna en Sicile, et donna ordre à Ménas, son affranchi, en qui il avait toute confiance, d'aller avec une partie de la flotte ravager les possessions de ses ennemis. Celui-ci dévasta une grande partie de l'Etrurie, prit vif M. Titius, fils de Titius, l'un des proscrits réfugiés alors auprès de Sextus, qui rassemblait une flotte, afin de dominer pour son propre compte, et avait mouillé près de la Narbonnaise. Titius n'éprouva aucun mauvais traitement (son père et aussi le nom de Sextus que ses soldats portaient sur leurs boucliers, lui valurent la vie sauve); mais, loin de témoigner une honorable reconnaissance à son bienfaiteur, il lui fit la guerre et le tua : aussi ce trait est-il un des plus cités parmi ceux du même genre. Voilà comment se comporta Ménas; passant de là en Sardaigne, il livra bataille à M. Lurius, gouverneur de cette île; il fut d'abord mis en fuite; mais ensuite ayant, contre toute attente, soutenu le choc de son ennemi qui le poursuivait sans précaution, il le vainquit à son tour. M. Lurius ayant, après cette défaite, abandonné l'île, Ménas s'empara du pays par composition, et de Caralis après un siège: car un assez grand nombre des vaincus s'y étaient réfugiés après le combat. Il renvoya sans rançon les captifs, entre autres Helenus, affranchi de César, qui l'affectionnait singulièrement, mettant de loin à l'avance en dépôt ce bienfait dans le cœur de César, et se préparant un refuge, s'il venait à en avoir besoin. Voilà ce que fit Ménas. |
[31] Καὶ ὁ μὲν ταῦτ´ ἐποίει· οἱ δὲ ἐν τῇ Ῥώμῃ, ὡς ἥ τε Σαρδὼ εἴχετο καὶ ἡ παραλία ἐπορθεῖτο, τῆς τε σιτοπομπίας ἐστέρηντο, καὶ ὁ λιμὸς τά τε τέλη πολλὰ καὶ παντοῖα καθιστάμενα καὶ προσέτι καὶ συντέλειαι τοῖς τοὺς δούλους ἔχουσι προστασσόμεναι δεινῶς αὐτοὺς ἐλύπουν, οὐκέθ´ ἡσύχαζον, ἀλλ´ ὅσον ἐπὶ ταῖς τοῦ Ἀντωνίου καὶ τοῦ Καίσαρος καταλλαγαῖς, ὡς καὶ σφετέρας εἰρήνης τῆς ἐκείνων ὁμονοίας οὔσης, ἥσθησαν, τοσοῦτον ἢ καὶ πλεῖον ἐπὶ τῷ πρὸς τὸν Σέξτον σφῶν πολέμῳ ἤσχαλλον. Ἐν δ´ οὖν τῷ τότε ἐπί τε ἵππων αὐτοὺς ὥσπερ ἐν ἐπινικίοις τισὶν ἐσαγαγόντες, καὶ τῇ νικητηρίᾳ στολῇ ἐξ ἴσου τοῖς πέμψασιν αὐτὰ κοσμήσαντες, {ἐς} τάς τε πανηγύρεις ἐπὶ τῶν ἀρχικῶν δίφρων θεωρεῖν ποιήσαντες, καὶ τὴν Ὀκταουίαν τὴν τοῦ Καίσαρος ἀδελφὴν γυναῖκα τῷ Ἀντωνίῳ, ἐπειδὴ ὁ ἀνὴρ αὐτῆς ἐτετελευτήκει, καὶ κυοῦσαν προμνησάμενοι, τοσαύτῃ μεταβολῇ ἐχρήσαντο ὥστε τὸ μὲν πρῶτον κατὰ συστάσεις γιγνόμενοι ἢ καὶ ἐπὶ θέαν τινὰ ἀθροιζόμενοι παρεκάλουν σφᾶς εἰρηνῆσαι καὶ πολλὰ ἐπὶ τούτῳ ἐπεβόων, ὡς δὲ οὐκ ἐπείθοντο, ἠλλοτριώθησάν τε αὐτοῖς καὶ πρὸς τὸν Σέξτον ἀπέκλιναν. Καὶ ἄλλα τε ἐπὶ θεραπείᾳ αὐτοῦ διεθρόουν, καὶ ἐν ταῖς ἱπποδρομίαις κρότῳ τε πολλῷ τὸ τοῦ Ποσειδῶνος ἄγαλμα πομπεῦον ἐτίμων καὶ ἡδονὴν ἐπ´ αὐτῷ πολλὴν ἐποιοῦντο. Ἐπεί τε ἡμέραις τισὶν οὐκ ἐσήχθη, τούς τε ἐν ταῖς ἀρχαῖς ὄντας λίθοις ἐκ τῆς ἀγορᾶς ἐξήλασαν καὶ ἐκείνων τὰς εἰκόνας κατέβαλον, καὶ τέλος, ἐπειδὴ μηδ´ ὥς τι ἐπεραίνετο, σπουδῇ ἐπ´ αὐτοὺς ὡς καὶ ἀποκτενοῦντές σφας ὥρμησαν. Καὶ ὁ μὲν Καῖσαρ, καίτοι τρωθέντων τῶν ἀμφ´ αὐτὸν ὄντων, τήν τε ἐσθῆτα περιερρήξατο καὶ πρὸς ἱκετείαν αὐτῶν ἐτράπετο, ὁ δ´ Ἀντώνιος βιαιότερόν σφισι προσηνέχθη. Καὶ διὰ τοῦτο ὅτι μάλιστα ὀργισθέντων τέ σφων καὶ ἐπὶ τούτῳ καὶ δεινόν τι πράξειν προσδοκηθέντων, ἠναγκάσθησαν τῷ Σέξτῳ καὶ ἄκοντες ἐπικηρυκεύσασθαι. [32] Κἀν τούτῳ τούς τε στρατηγοὺς καὶ τοὺς ὑπάτους, καίπερ ἐπ´ ἐξόδῳ ἤδη τοῦ ἔτους ὄντος, παύσαντες ἄλλους ἀντικατέστησαν, βραχὺ φροντίσαντες εἰ καὶ ἐπ´ ὀλίγας ἡμέρας ἄρξουσι. Καὶ εἷς γε τῶν τότε ὑπατευσάντων Λούκιος Κορνήλιος Βάλβος ἐγένετο, Γαδειρεύς τε ὢν καὶ πλούτῳ καὶ μεγαλονοίᾳ τοσοῦτον τοὺς καθ´ ἑαυτὸν ἀνθρώπους ὑπερενεγκὼν ὥστε καὶ δωρεὰν τοῖς Ῥωμαίοις ἀνὰ πέντε καὶ εἴκοσι δραχμὰς τελευτῶν καταλιπεῖν. Τοῦτό τε οὖν ἐποίησαν, καὶ ἐν τῇ τελευταίᾳ τοῦ ἔτους ἡμέρᾳ ἀγορανόμου τινὸς ἀποθανόντος ἕτερον ἐς τὰς λοιπὰς ὥρας ἀνθείλοντο. Κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ τό τε ὕδωρ τὸ Ἰούλιον ὠνομασμένον ἐς τὴν πόλιν ἐπωχετεύθη, καὶ ἡ πανήγυρις ἡ ἐπὶ τῷ πολέμῳ τῷ πρὸς τοὺς σφαγέας εὐχθεῖσα ὑπὸ τῶν ὑπάτων ἐποιήθη. Τά τε τοῖς ἑπτὰ ἀνδράσιν ὠνομασμένοις προσήκοντα οἱ ποντίφικες, ἐπειδὴ μηδεὶς ἐκείνων παρῆν, ἐπετέλεσαν· καὶ τοῦτο καὶ ἄλλοτε πολλάκις ἐγένετο. [33] Ταῦτά τε οὖν οὕτως ἐν τῷ ἔτει ἐκείνῳ ἐπράχθη, καὶ Σφαῖρον ὁ Καῖσαρ παιδαγωγόν τε καὶ ἐξελεύθερον αὐτοῦ γενόμενον δημοσίᾳ ἔθαψε. Τόν τε Ῥοῦφον τὸν Σαλουιδιῆνον ὡς καὶ ἐπιβουλεύσαντά οἱ ἀπέκτεινεν. Οὗτος δὲ ἦν μὲν ἐξ ἀφανεστάτων, καὶ αὐτῷ ἡ κεφαλὴ ποιμαίνοντι φλόγα ἀνέδωκεν· ἐς τοσοῦτον δὲ ὑπὸ τοῦ Καίσαρος προήχθη ὥστε αὐτόν τε ὕπατον μηδὲ βουλεύοντα ἀποδειχθῆναι, καὶ τὸν ἀδελφὸν αὐτοῦ προαποθανόντα διὰ τοῦ Τιβέριδος, γεφύρας ἐπ´ αὐτὸ τοῦτο ποιηθείσης, ἐξενεχθῆναι. Ἀλλ´ οὐδὲν γὰρ τῶν ἀνθρωπίνων βέβαιόν ἐστι, κατηγορήθη τε ἐν τῷ βουλευτηρίῳ ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ Καίσαρος, καὶ ὡς πολέμιος ἐκείνου καὶ τοῦ δήμου παντὸς ἐσφάγη, ἱερομηνίαι τε ἐπ´ αὐτῷ ἐγένοντο, καὶ προσέτι καὶ ἡ φυλακὴ τῆς πόλεως τοῖς τρισὶν ἀνδράσι μετὰ τῆς εἰθισμένης προσθήκης, τοῦ μηδὲν ἀπ´ αὐτῆς ἀποτριβῆναι, ἐπετράπη. Ἔν τε τῷ πρὸ τούτου ἔτει θηρία τε ἐν τῇ τῶν Ἀπολλωνίων ἱπποδρομίᾳ ἄνδρες ἐς τὴν ἱππάδα τελοῦντες κατέβαλον, καὶ ἡμέρα ἐμβόλιμος παρὰ τὰ καθεστηκότα ἐνεβλήθη, ἵνα μὴ ἡ νουμηνία τοῦ ἐχομένου ἔτους τὴν ἀγορὰν τὴν διὰ τῶν ἐννέα ἡμερῶν ἀγομένην λάβῃ, ὅπερ ἀπὸ τοῦ πάνυ ἀρχαίου σφόδρα ἐφυλάσσετο· καὶ δῆλον ὅτι ἀνθυφῃρέθη αὖθις, ὅπως ὁ χρόνος κατὰ τὰ τῷ Καίσαρι τῷ προτέρῳ δόξαντα συμβῇ. Κάστορί τέ τινι ἥ τε τοῦ Ἀττάλου καὶ ἡ τοῦ Δηιοτάρου ἀρχὴ ἐν τῇ Γαλατίᾳ τελευτησάντων ἐδόθη· καὶ ὁ νόμος ὁ Φαλκίδιος ὠνομασμένος, πλείστην καὶ νῦν ἔτι ἰσχὺν ἐς τὰς τῶν κλήρων διαδοχάς, ὥστε τινὰ τὸ τέταρτον τῆς καταλειφθείσης οἱ οὐσίας, ἄν γέ πῃ βαρύνηται, λαβόντα τὸ λοιπὸν ἀφεῖναι, ἔχων, ὑπὸ Πουπλίου Φαλκιδίου δημαρχοῦντος ἐτέθη. [34] Ταῦτα μὲν ἐν τοῖς δύο ἔτεσιν ἐγένετο, τῷ δ´ ἐπιγιγνομένῳ, ἐν ᾧ Λούκιός τε Μάρκιος καὶ Γάιος Σαβῖνος ὑπάτευσαν, τά τε ὑπὸ τῶν τριῶν ἀνδρῶν πραχθέντα ἀφ´ οὗ ἐς τὴν ὀλιγαρχίαν ἐσῆλθον κῦρος παρὰ τῆς βουλῆς ἔλαβε, καὶ τέλη τινὰ ὑπ´ αὐτῶν προσκατέστη διὰ τὸ τὰ ἀναλώματα πολλῷ πλείω ἤπερ ἐπὶ τοῦ προτέρου Καίσαρος ἐτέτακτο γίγνεσθαι· πάμπολλα γὰρ αὐτοὶ καὶ μάλιστα ἐς τοὺς στρατιώτας δαπανῶντες ᾐσχύνοντο μόνοι παρὰ τὸ καθεστηκὸς ἀναλίσκοντες. Ἀμέλει τὸν πώγωνα ὁ Καῖσαρ τότε πρῶτον ξυράμενος αὐτός τε μεγάλως ἑώρτασε καὶ τοῖς ἄλλοις ἅπασι δημοτελῆ ἑορτὴν παρέσχε. Καὶ ὁ μὲν καὶ ἔπειτα ἐπελειοῦτο τὸ γένειον, ὥσπερ οἱ ἄλλοι· ἤδη γὰρ καὶ τῆς Λιουίας ἐρᾶν ἤρχετο, καὶ διὰ τοῦτο καὶ τὴν Σκριβωνίαν τεκοῦσάν οἱ θυγάτριον ἀπεπέμψατο αὐθημερόν. Τῶν δ´ οὖν ἀναλωμάτων πολὺ μειζόνων ἢ πρότερον γιγνομένων, καὶ τῶν προσόδων οὔτ´ ἄλλως ἀρκουσῶν καὶ τότε ἐλαττόνων διὰ τὰς στάσεις προσιουσῶν, καινά τινα τέλη ἐσήγαγον, ἔς τε τὸ βουλευτήριον πλείστους ὅσους οὐχ ὅτι τῶν συμμάχων ἢ καὶ στρατιώτας παῖδάς τε ἀπελευθέρων, ἀλλὰ καὶ δούλους ἐνέγραψαν. Μάξιμον γοῦν τινα ταμιεύσειν μέλλοντα ἐγνώρισέ τε ὁ δεσπότης καὶ ἀπήγαγε. Καὶ τούτῳ μὲν ἀδεὲς ἐγένετο τολμήσαντι τὴν ἀρχὴν αἰτῆσαι· ἕτερος δὲ ἐν τοῖς στρατηγοῦσι φωραθεὶς κατὰ τῶν τοῦ Καπιτωλίου πετρῶν ἐώσθη, προελευθερωθεὶς ἵνα ἀξίωμα ἡ τιμωρία αὐτοῦ λάβῃ. [35] Πρόφασιν δέ σφισι τοῦ τῶν βουλευσόντων πλήθους ἡ τοῦ Ἀντωνίου στρατεία, ἣν ἐπὶ τοὺς Πάρθους ἡτοιμάζετο, παρέσχεν· ἀφ´ οὗπερ καὶ ἀρχὰς ἄλλας τε ἐπὶ πλείω ἔτη καὶ τὴν τῶν ὑπάτων ἐς ὀκτὼ ὅλα προκατεστήσαντο, τοὺς μὲν ἀμειβόμενοι τῶν συναραμένων σφίσι, τοὺς δὲ ὑπαγόμενοι. Ὑπάτους δὲ οὐ δύο ἐτησίους, ὥσπερ εἴθιστο, ἀλλὰ πλείους τότε πρῶτον εὐθὺς ἐν ταῖς ἀρχαιρεσίαις εἵλοντο. Καὶ πρότερον μὲν γὰρ μεθ´ ἑτέρους τινὲς μήτ´ ἀποθανόντας μήτ´ ἐπ´ ἀτιμίᾳ ἢ καὶ ἄλλως πως παυθέντας ἦρξαν· ἀλλ´ ἐκεῖνοι μέν, ὥς που τοῖς ἐς ὅλον τὸν ἐνιαυτὸν χειροτονηθεῖσιν ἔδοξε, κατέστησαν, τότε δὲ ἐνιαύσιος μὲν οὐδεὶς ᾑρέθη, πρὸς δὲ δὴ τὰ τοῦ χρόνου μέρη ἄλλοι καὶ ἄλλοι ἀπεδείχθησαν. Καὶ οἱ μὲν πρῶτοι καὶ τὸ ὄνομα τῆς ὑπατείας κατὰ παντὸς τοῦ ἔτους, ὥσπερ καὶ νῦν γίγνεται, ἔσχον· τοὺς δ´ ἑτέρους αὐτοὶ μὲν οἱ ἐν τῇ πόλει τῇ τε ἄλλῃ Ἰταλίᾳ ἐν ἑκάστῳ τῷ τῆς ἀρχῆς αὐτῶν χρόνῳ ὠνόμαζον, ὃ καὶ νῦν ποιεῖται, οἱ δὲ λοιποὶ ἤ τινας αὐτῶν ἢ οὐδένας ᾔδεσαν, καὶ διὰ τοῦτο σμικροτέρους σφᾶς ὑπάτους ἐπεκάλουν. [36] Οἴκοι μὲν δὴ ταῦτ´ ἔπραττον, τῷ δὲ δὴ Σέξτῳ πρῶτον μὲν διὰ τῶν ἑταίρων, καὶ ὅπως καὶ ἐφ´ οἷς καταλλαγήσοιντο, συνέβησαν, ἔπειτα δὲ καὶ αὐτοὶ πρὸς Μισηνῷ ἐς λόγους ἦλθον. Εἱστήκεσαν δὲ οἱ μὲν ἐν τῇ ἠπείρῳ, ὁ δὲ ἐν χώματί τινι ἐν τῇ θαλάσσῃ ἐπ´ αὐτὸ τοῦτο περιρρύτῳ οὐ πόρρω σφῶν πρὸς ἀσφάλειαν αὐτῷ πεποιημένῳ· καὶ παρῆν πᾶς μὲν ὁ τούτου ναυτικὸς πᾶς δὲ ὁ ἐκείνων πεζικὸς ὄχλος, οὐχ ἁπλῶς, ἀλλ´ οἱ μὲν ἐπὶ τῆς γῆς οἱ δὲ ἐπὶ τῶν νεῶν ἐξωπλισμένοι παρετετάχατο, ὥστε καὶ ἀπ´ αὐτοῦ τούτου δῆλον πᾶσι γενέσθαι ὅτι ἔκ τε τοῦ φόβου τῆς παρασκευῆς σφων καὶ ἐξ ἀνάγκης, οἱ μὲν διὰ τὸν δῆμον ὁ δὲ διὰ τοὺς συνόντας οἱ, ἐσπείσαντο. Αἱ δὲ δὴ συνθῆκαι ἐπὶ τοῖσδε ἐγένοντο, τούς τε αὐτομολήσαντας τῶν δούλων ἐλευθέρους εἶναι, καὶ τοὺς ἐκπεσόντας πλὴν τῶν σφαγέων κατελθεῖν· τούτους γὰρ δῆθεν ὑπεξείλοντο, ἐπεὶ τῷ γε ἔργῳ καὶ ἐκείνων τινὲς κατιέναι ἔμελλον· καὶ γὰρ αὐτὸς ὁ Σέξτος εἷς ἐξ αὐτῶν γεγονέναι ἐδόκει. Ἀλλ´ ἐγράφη γε τοὺς ἄλλους πλὴν τούτων πάντας ἐπί τε ἀδείᾳ καὶ ἐπὶ τῷ τετάρτῳ τῆς δημευθείσης σφῶν οὐσίας ἐπανελθεῖν, καὶ ἐκείνων μέν τισι καὶ δημαρχίας καὶ στρατηγίας ἱερωσύνας τε εὐθὺς δοθῆναι, αὐτὸν δὲ τὸν Σέξτον ὕπατόν τε αἱρεθῆναι καὶ οἰωνιστὴν ἀποδειχθῆναι, ἔκ τε τῆς οὐσίας τῆς πατρῴας χιλίας καὶ ἑπτακοσίας καὶ πεντήκοντα μυριάδας δραχμῶν κομίσασθαι, καὶ Σικελίας καὶ Σαρδοῦς τῆς τε Ἀχαΐας ἐπὶ πέντε ἔτη ἄρξαι μήτ´ αὐτομόλους δεχόμενον μήτε ναῦς ἐπικτώμενον μήτε τινὰ φρούρια ἐν τῇ Ἰταλίᾳ ἔχοντα, ἀλλὰ τήν τε εἰρήνην αὐτῇ τὴν ἐκ τῆς θαλάσσης πρυτανεύοντα καὶ σῖτον τοῖς ἐν τῇ πόλει τακτὸν πέμποντα. Τὸν δὲ δὴ χρόνον αὐτῷ τοῦτον προσέγραψαν, ὅτι καὶ αὐτοὶ πρόσκαιρον δή τινα τὴν ἐξουσίαν ἀλλ´ οὐκ ἀίδιον ἔχειν δοκεῖν ἤθελον. [37] Ταῦτα μὲν οὖν συνθέμενοι καὶ συγγραψάμενοι τά τε γραμματεῖα ταῖς ἱερείαις ταῖς ἀειπαρθένοις παρακατέθεντο, καὶ μετὰ τοῦτο δεξιάς τέ σφισιν ἔδοσαν καὶ ἐφίλησαν ἀλλήλους. Γενομένου δὲ τούτου πολλὴ καὶ ἄπλετος βοὴ καὶ ἐκ τῆς ἠπείρου ἅμα καὶ ἐκ τῶν νεῶν ἠγέρθη. Πολλοὶ μὲν γὰρ στρατιῶται πολλοὶ δὲ καὶ ἰδιῶται παρόντες ἀθρόον καὶ ἐξαπιναίως, ἅτε καὶ τῷ πολέμῳ δεινῶς ἀχθόμενοι καὶ τῆς εἰρήνης ἰσχυρῶς ἐπιθυμοῦντες, ἐξέκραγον, ὥστε καὶ τὰ ὄρη συνηχῆσαι, κἀκ τούτου καὶ φρίκην σφίσι καὶ ἔκπληξιν μεγάλην ἐγγενέσθαι, καὶ πολλοὺς μὲν ὑπ´ αὐτῶν τούτων ἐκθανεῖν, πολλοὺς δὲ συμπατηθέντας ἢ καὶ ἀποπνιγέντας ἀπολέσθαι. Οἵ τε γὰρ ἐν τοῖς σκάφεσιν ὄντες οὐκ ἀνέμειναν τῇ γῇ αὐτῇ προσελθεῖν, ἀλλ´ ἐξεπήδων ἐς τὴν θάλασσαν, καὶ οἱ ἕτεροι ἐς αὐτὸν τὸν βυθὸν ἐπεσέβαινον. Κἀν τούτῳ ἠσπάζοντό τε ἀλλήλους ἅμα νηχόμενοι καὶ περιέβαλλον κολυμβῶντες, ὥστε ποικίλην μὲν αὐτῶν θέαν ποικίλην δὲ καὶ ἀκοὴν συμβῆναι. Οἱ μὲν γὰρ τούς τε συγγενεῖς καὶ τοὺς ἑταίρους ζῶντας εἰδότες καὶ τότε παρόντας ὁρῶντες ἀπλήστῳ τῇ ἡδονῇ ἐχρῶντο· οἱ δὲ ἀπολωλέναι τέ σφας πρότερον νομίζοντες καὶ τότε παρὰ δόξαν θεωροῦντες ἄποροί τε ἐπὶ πολὺ ἐγίγνοντο καὶ ἀφασίᾳ συνείχοντο, ἀπιστοῦντές τε ἅμα τῇ ὄψει καὶ εὐχόμεν ἀληθῆ ταύτην εἶναι· καὶ οὐ πρότερόν γε ἐγνώριζόν σφας πρὶν τά τε ὀνόματα αὐτῶν ἀνακαλέσαι καὶ φθεγγομένων τι ἀκοῦσαι· οὕτω δὲ ἔχαιρον μὲν ὡς καὶ ἀναβιωσκομένων σφῶν, ἀναγκαζόμενοι δὲ ἀθρόως ἥδεσθαι οὐκ ἀδακρυτὶ διῆγον. Καὶ ἕτεροι ἀγνοοῦντές τε τοὺς φιλτάτους ἀπολωλότας, καὶ ζῆν παρεῖναί τε αὐτοὺς ἡγούμενοι, ἐζήτουν τέ σφας ἅμα περιφοιτῶντες, καὶ πάντα τὸν προστυγχάνοντα περὶ αὐτῶν ἐπηρώτων· καὶ τέως μὲν οὐδὲν ἀκριβὲς ἐμάνθανον, μαινομένοις τε ἐῴκεσαν καὶ ἐν ἀπόρῳ καθειστήκεσαν, ἐλπίζοντές τε ἅμα αὐτοὺς εὑρήσειν καὶ φοβούμενοι μὴ τεθνήκασι, καὶ μήτ´ ἀπογνῶναι πρὸς τὴν ἐπιθυμίαν μήτ´ ἀπαλγῆσαι πρὸς τὴν ἐλπίδα δυνάμενοι· μαθόντες δὲ τὴν ἀλήθειαν τάς τε τρίχας ἐσπαράττοντο καὶ τὰς ἐσθῆτας περιερρήγνυντο, ὀνομαστί τε αὐτοὺς ἀνεκάλουν ὡς καὶ ἐπακοῦσαί τι δυναμένους, καὶ πένθος ὡς καὶ τότε τελευτώντων αὐτοῦ τέ που κειμένων σφῶν ἐποιοῦντο. Καὶ εἴγε τισὶ μηδὲν αὐτοῖς τοιοῦτο παρῆν, ἀλλ´ ἐπί γε τοῖς τῶν ἄλλων παθήμασιν ἐταράττοντο· ἢ γὰρ χαίροντί τινι συνήδοντο ἢ πενθοῦντι συνελυποῦντο, καὶ οὕτως εἰ καὶ ἔξω οἰκείου πάθους ἦσαν, ὅμως οὐκ ἐδύναντο διὰ τὴν πρὸς τοὺς ἄλλους ὁμιλίαν ἡσυχάζειν. Καὶ ἐκ τούτου οὔτε κόρον οὔτ´ αἰσχύνην, ἅτε καὶ τοῖς αὐτοῖς συμφερόμενοι, ἐλάμβανον, ἀλλὰ τήν τε ἡμέραν ὅλην καὶ τῆς νυκτὸς τὰ πλείω ἐς ταῦτα κατανάλωσαν. [38] Μετὰ δὲ δὴ ταῦθ´ οἵ τε ἄλλοι ὑπεδέχοντο ἀλλήλους καὶ ἀνθειστίων καὶ αὐτοὶ ἐκεῖνοι, πρότερος μὲν ὁ Σέξτος ἐν τῇ νηί, ἔπειτα δὲ καὶ ὁ Καῖσαρ ὅ τε Ἀντώνιος ἐν τῇ ἠπείρῳ· τοσοῦτον γὰρ ὁ Σέξτος τῇ δυνάμει σφῶν περιῆν ὥστε μὴ πρότερον αὐτὸν ἐς τὴν ἤπειρον ἐκβῆναι πρὶν ἐκείνους ἐς τὴν ναῦν ἐσελθεῖν. Καὶ τοῦτο μέντοι ποιήσας, δυνηθείς τ´ ἂν ἀμφοτέρους ἐν τῷ σκάφει σὺν ὀλίγοις παρόντας, ὥσπερ που καὶ ὁ Μηνᾶς αὐτῷ συνεβούλευε, φονεῦσαι, οὐκ ἠθέλησεν, ἀλλὰ καίπερ πρὸς τὸν Ἀντώνιον, ἐπειδὴ τὴν οἰκίαν αὐτοῦ τὴν πατρῴαν τὴν ἐν ταῖς Καρίναις κατεῖχε (τόπος γάρ τις τῆς τῶν Ῥωμαίων πόλεως οὕτω καλούμενός ἐστιν), ἀποσκώψας τρόπον τινὰ ἥδιστον (ταῖς γὰρ τροπίσι ταῖς τῶν νεῶν τῆς αὐτῆς ὀνομασίας οὔσης, ἐν ταῖς Καρίναις αὐτοὺς ἑστιᾶν ἔφη), ὅμως οὐδὲν ὡς καὶ μνησικακῶν σφισιν ἔπραξεν, ἀλλὰ τῇ τε ὑστεραίᾳ ἀνθειστιάθη, καὶ τὴν θυγατέρα Μάρκῳ Μαρκέλλῳ τῷ τοῦ Καίσαρος ἀδελφιδῷ ἠγγύησεν. [39] Οὗτος μὲν οὖν ὁ πόλεμος ἀνεβέβλητο, τὰ δὲ δὴ τοῦ Λαβιήνου τῶν τε Πάρθων ὧδε διεπολεμήθη. Ὁ Ἀντώνιος αὐτὸς μὲν ἐς τὴν Ἑλλάδα ἀπὸ τῆς Ἰταλίας ἐπανελθὼν ἐνταῦθα ἐπὶ πλεῖστον ἐνεχρόνισεν, τάς τε ἐπιθυμίας ἅμα ἀποπιμπλὰς καὶ τὰς πόλεις κακῶν, ἵν´ ὅτι ἀσθενέσταται τῷ Σέξτῳ παραδοθῶσι. Καὶ ἄλλα τε ἐν τούτῳ πολλὰ ἔξω τῶν πατρίων ἐξεδιῃτήθη, καὶ Διόνυσον ἑαυτὸν νέον αὐτός τε ἐκάλει καὶ ὑπὸ τῶν ἄλλων ὀνομάζεσθαι ἠξίου· ἐπειδή τε οἱ Ἀθηναῖοι πρός τε τοῦτο καὶ πρὸς τὰ ἄλλα τὴν Ἀθηνᾶν αὐτῷ κατηγγύησαν, δέχεσθαί τε τὸν γάμον ἔφη καὶ προῖκα μυριάδας ἑκατὸν παρ´ αὐτῶν ἐξέπραξεν. Αὐτὸς μὲν οὖν περὶ ταῦτα εἶχε, τὸν δὲ δὴ Οὐεντίδιον τὸν Πούπλιον ἐς τὴν Ἀσίαν προύπεμψεν. Καὶ ὃς ἦλθέ τε ἐπὶ τὸν Λαβιῆνον πρὶν ἔκπυστος γενέσθαι, καὶ καταπλήξας αὐτὸν τῷ τε αἰφνιδίῳ τῆς ἐφόδου καὶ τοῖς στρατεύμασιν (ἄνευ γὰρ τῶν Πάρθων μετὰ τῶν αὐτόθεν στρατιωτῶν μόνων ἦν) ἐκεῖθέν τε μηδὲ ἐς χεῖράς οἱ ὑπομείναντα εὐθὺς ἐξέωσε, καὶ φεύγοντα ἐς τὴν Συρίαν ἐπεδίωξε, τὸ κουφότατον τοῦ στρατοῦ λαβών. Καὶ αὐτὸν πρὸς τῷ Ταύρῳ καταλαβὼν οὐκέτι περαιτέρω προχωρῆσαι εἴασεν, ἀλλ´ ἐνταῦθα ἐπὶ πλείους ἡμέρας καταστρατοπεδευσάμενοι ἡσύχαζον· Λαβιῆνος μὲν γὰρ τοὺς Πάρθους, Οὐεντίδιος δὲ τοὺς ὁπλίτας ἀνέμεινεν.
[40] Ὡς οὖν καὶ οὗτοι ἐν ταῖς αὐταῖς
ἅμα ἀμφότεροι ἡμέραις ἦλθον, Οὐεντίδιος μὲν δέει τῆς ἵππου τῶν
βαρβάρων ἐν τῷ μετεώρῳ, οὗπερ ηὐλίζετο, κατέμεινεν, οἱ δὲ δὴ Πάρθοι
ἔκ τε τοῦ πλήθους σφῶν καὶ ἐκ τοῦ προνενικηκέναι ποτὲ
καταφρονήσαντες πρός τε τὸν γήλοφον ἅμα τῇ ἕῳ, πρὶν καὶ τῷ Λαβιήνῳ
συμμῖξαι, προσήλασαν, καὶ ὡς οὐδείς σφισιν ἀντεπεξῄει, καὶ πρὸς τὸ
ὄρθιον αὐτὸ προσέβαλον. Καὶ αὐτοὺς ἐνταῦθα ἤδη ὄντας οἱ Ῥωμαῖοι
ἐπιδραμόντες ῥᾳδίως πρὸς τὸ κάταντες ἐτρέψαντο. Καί σφων πολλοὶ μὲν
ἐν χερσὶν ἀπέθανον, τὸ δὲ δὴ πλεῖον ἐν τῇ ἀναστροφῇ περὶ ἀλλήλοις,
οἱ μὲν ἤδη τετραμμένοι οἱ δὲ ἔτι προσιόντες, ἐσφάλησαν· οἵ τε
περιλειφθέντες οὐ πρὸς τὸν Λαβιῆνον ἀλλ´ ἐς Κιλικίαν ἔφυγον. Ὁ οὖν
Οὐεντίδιος ἐπεδίωξε μὲν αὐτοὺς μέχρι τοῦ στρατοπέδου, ἰδὼν δὲ
ἐνταῦθα τὸν Λαβιῆνον ἐπέσχε. Καὶ ὃς παρετάξατο μὲν ὡς καὶ ἐς χεῖρας
αὐτῷ ἥξων, αἰσθόμενος δὲ τοὺς στρατιώτας ἀθύμως διὰ τὴν τῶν βαρβάρων
φυγὴν ἔχοντας οὔτε τότε ἐθάρσησέν οἱ ἀντᾶραι, καὶ τῆς νυκτὸς
ἀποδρᾶναί ποι ἐπεχείρησε. Προγνοὺς οὖν τοῦτο ἐξ αὐτομόλων ὁ
Οὐεντίδιος πολλοὺς μὲν ἐν τῇ ἀποχωρήσει ἐνεδρεύσας ἔκτεινε, πάντας
δὲ τοὺς λοιποὺς ἐγκαταλειφθέντας ὑπὸ τοῦ Λαβιήνου παρεστήσατο. Καὶ
ἐκεῖνος δὲ τότε μὲν τὴν ἐσθῆτα μετεκδὺς διέφυγε, καὶ χρόνον τινὰ ἐν
τῇ Κιλικίᾳ διέλαθεν, ὕστερον δὲ ὑπὸ Δημητρίου ἑάλω· οὗτος γὰρ
ἐξελεύθερός τε τοῦ Καίσαρος τοῦ προτέρου ὤν, καὶ τότε τῇ Κύπρῳ πρὸς
τοῦ Ἀντωνίου προστεταγμένος, ἀνεζήτησέ τε αὐτὸν μαθὼν ὅτι κρύπτοιτο,
καὶ συνέλαβε. |
31. Les habitants de Rome, quand une fois la Sardaigne fut au pouvoir de Ménas et que le littoral fut en proie à ses déprédations; quand ils virent les vivres interceptés, et que la famine, les nombreux impôts de toute espèce, les contributions levées sur ceux qui possédaient des esclaves, leur eurent occasionné de violents ennuis, les habitants de Rome ne se tinrent plus tranquilles ; autant la réconciliation d'Antoine et de César leur avait causé de joie, dans la pensée que l'accord des deux chefs leur procurerait la paix à eux-mêmes, autant et plus ils se montrèrent irrités de la guerre faite à Sextus. Après les avoir précédemment ramenés dans Rome, montés sur des chevaux en manière de triomphe, les avoir décorés de la toge triomphale à l'égal des triomphateurs, leur avoir accordé d'assister aux jeux sur des chaises curules, avoir donné pour femme à Antoine Octavie, sœur de César, dont le mari était mort et qui était grosse, ils changèrent à tel point que, d'abord dans les lieux de réunion ou quand on s'assemblait pour quelque spectacle, ils les exhortaient à faire la paix et la demandaient à grands cris; puis, comme ils ne parvinrent pas à les persuader, ils se détachèrent d'eux et penchèrent pour Sextus. Entre autres marques de faveur à l'égard de Sextus, ils accueillaient avec des applaudissements répétés la statue de Neptune, lorsque, dans les jeux du cirque, on la promenait en pompe, et témoignaient leur joie à cette vue. Comme pendant quelques jours la statue n'avait pas été amenée, ils chassèrent du Forum les magistrats à coups de pierres, et renversèrent les statues d'Antoine et de César: ils finirent même, n'obtenant rien malgré ces démonstrations, par s'élancer tout à coup contre eux, comme pour les tuer. César, bien qu'ayant eu quelques-uns des siens blessés, déchira ses vêtements et recourut aux supplications; mais Antoine se comporta d'une façon plus violente Cette conduite ayant porté l'irritation à son comble et faisant appréhender quelque acte de désespoir, Antoine et César furent contraints d'entrer, malgré eux, en négociations avec Sextus. 32. Sur ces entrefaites, ils destituèrent les préteurs et les consuls, bien qu'on fût à la fin de l'année, pour leur en substituer d'autres, sans s'inquiéter du peu de jours que ces magistrats auraient à exercer leur charge. Parmi ceux qui furent alors consuls, il y eut L. Cornelius Balbus, de Gadès, qui surpassait tellement en richesses et en munificence les hommes de son temps, qu'en mourant il légua aux Romains environ vingt-cinq drachmes par tête. Telle fut la conduite des deux triumvirs; de plus, un édile étant mort le dernier jour de l'année, ils en mirent un autre à sa place pour les heures qui restaient. A cette même époque, l'eau appelée Julia fut amenée dans Rome par un aqueduc, et les jeux promis aux dieux à l'occasion de la guerre contre les meurtriers furent célébrés par les consuls. Ce furent les pontifes qui remplirent les fonctions des prêtres nommés septemvirs épelons, aucun de ceux-ci ne se trouvant à Rome, et cela se pratiqua souvent dans d'autres circonstances. 33. Tels furent les événements de cette année; de plus, César célébra, aux frais de l'État, les funérailles de Spherus, son pédagogue et son affranchi. Il fit mettre aussi à mort Salvidienus Rufus, sous prétexte qu'il avait conspiré contre lui. Ce Salvidienus était d'une naissance obscure; pendant qu'il paissait un troupeau, sa tête fut entourée de flammes ; César l'éleva si haut qu'il fut nommé consul, sans même être sénateur, et que le convoi de son frère, mort avant lui, traversa le Tibre sur un pont construit tout exprès. Mais il n'y a rien de stable dans les choses humaines; il fut accusé en plein sénat par César lui-même, et égorgé comme ennemi de César et du peuple entier ; il y eut des supplications à cette occasion, et, en outre, la garde de la ville fut remise aux triumvirs, avec l'injonction habituelle de veiller à ce qu'elle n'éprouvât aucun dommage. L'année précédente, aux jeux Apollinaires, des citoyens appartenant à l'ordre équestre avaient abattu dans le cirque des bêtes féroces, et un jour intercalaire avait été inséré, contrairement à l'usage, afin que les calendes de l'année suivante ne tombassent pas en même temps que les nundines, chose que, de toute antiquité, on avait bien soin d'éviter; et il est bien évident qu'il, y eut un autre jour de retranché ensuite, pour conformer la supputation du temps aux décrets du premier César. Le gouvernement d'Attale et celui de Dejotarus, morts dans la Galatie, furent donnés à un certain Castor: la loi appelée Falcidia, qui, aujourd'hui encore, a, en matière de succession. une autorité très grande, et aux termes de laquelle un héritier qui se sent grevé par quelque clause testamentaire, peut, en prenant le quart de ce qui lui est légué, renoncer au reste. fut promulguée par Falcidius alors tribun du peuple. Tels furent les événements de ces deux années. 34. L'année suivante, sous le consulat de L. Marcius et de C. Sabinus, les actes des triumvirs depuis leur entrée au pouvoir furent ratifiés par le sénat; quelques impôts furent en outre établis par eux, parce que les dépenses s'élevaient bien au-delà de ce qui avait été réglé par le premier César. Bien que prodiguant l'argent, surtout aux soldats, ils avaient honte de se livrer seuls à des dépenses exagérées. C'est ainsi que César, s'étant alors coupé la barbe pour la première fois, célébra lui-même une fête splendide et offrit à tous les citoyens un banquet aux frais de l'État. Depuis, il eut toujours le menton rasé, comme tout le monde; car déjà il commençait à aimer Livie et, pour cette raison, il répudia ce même jour Scribonie, bien qu'elle lui eût donné une fille. Les dépenses donc étaient bien plus considérables qu'auparavant, et les revenus, d'ailleurs insuffisants, allaient en diminuant à cause des guerres civiles; les triumvirs établirent quelques impôts nouveaux et firent entrer au sénat un grand nombre, non seulement d'alliés ou de soldats et de fils d'affranchis, mais même des esclaves. Ainsi un certain Maximus, au moment où il briguait la questure, fut reconnu et emmené par son maître. Maximus ne fut point puni pour avoir osé demander une charge; mais un autre, surpris dans les rangs des préteurs, fut précipité des rochers du Capitole, après avoir été préalablement affranchi, afin de donner de la dignité à son supplice. 35. Le prétexte des triumvirs pour créer tant de sénateurs fut l'expédition qu'Antoine préparait contre les Parthes; ce fut encore pour ce motif qu'ils nommèrent à l'avance aux autres charges pour un temps plus long et au consulat pour huit années entières, récompensant ainsi les uns de leur concours et se conciliant la faveur des autres. Il y eut non pas deux consuls annuels, selon la coutume, mais un plus grand nombre élus alors pour la première fois immédiatement dans les comices. Auparavant, quelques citoyens avaient bien exercé le consulat à la suite d'autres qui n'étaient pas morts, qui n'avaient pas été notés d'infamie ou destitués pour quelque autre raison; mais ceux-ci furent nommés suivant le caprice de ceux qui avaient été désignés pour l'année entière, et personne ne fut plus depuis lors consul pour une année; puis d'autres encore furent créés pour les diverses portions de l'année. Les premiers entrés en charge avaient, et cela se pratique encore aujourd'hui, toute l'année le nom de consuls, et c'étaient eux qui, soit à Rome, soit dans l'Italie, à chaque époque de leur magistrature, nommaient les autres consuls, ce qui s'observe encore aujourd'hui; le reste des citoyens ne connaissait que quelques-uns de ces derniers ou même n'en connaissait aucun, et, pour cette raison, les appelait les petits consuls. Voilà ce qui se fit alors à Rome. 36. César et Antoine traitèrent avec Sextus, d'abord par l'intermédiaire de leurs amis, des clauses et conditions de la paix ; ensuite ils entrèrent eux-mêmes en conférences avec lui près de Misène. César et Antoine se tenaient à terre et Sextus au milieu de la mer sur une digue baignée à dessein de tous côtés par les flots et construite à peu de distance de ses adversaires, afin d'assurer sa sûreté. A cette conférence assistait toute la flotte de l'un, toutes les troupes des autres; ce n'étaient pas des spectateurs indifférents; ils étaient, ceux-ci à terre, ceux-là sur leurs vaisseaux, rangés en armes vis-à-vis les uns des autres, en sorte qu'il fut évident pour tous que la crainte de leurs préparatifs réciproques et la contrainte imposée, aux triumvirs par le peuple, à Sextus par ceux qui étaient avec lui, les forçait à traiter. Les conditions furent la liberté pour les esclaves fugitifs et le rappel des exilés, à l'exception des meurtriers. Ces derniers furent exceptés, sans doute parce que quelques-uns d'entre eux étaient vraiment sur le point de rentrer, Sextus lui-même semblant être un des meurtriers. On décida que les autres citoyens, ceux-là seuls exceptés, pourraient revenir sans être inquiétés et recevraient le quart de leurs biens confisqués; que quelques-uns même obtiendraient sur-le-champ des charges de tribuns du peuple et de préteurs, ainsi que des sacerdoces: que Sextus lui-même serait élu consul et nommé augure, qu'il recouvrerait sur la fortune paternelle dix-sept millions cinq cent mille drachmes, aurait pour cinq ans le gouvernement de la Sicile, de la Sardaigne et de l'Achaïe, à la condition de ne recevoir plus les esclaves fugitifs, de ne point se procurer de nouveaux vaisseaux, de n'avoir aucune garnison en Italie, d'assurer la paix maritime et d'envoyer à Rome une quantité de blé déterminée. Ils lui fixèrent ce terme de cinq ans, parce qu'ils voulaient paraître ne posséder eux-mêmes qu'une puissance temporaire et non une puissance perpétuelle. 37. Ces conditions arrêtées et rédigées par écrit, ils en déposèrent l'acte entre les mains des Vestales: après quoi ils se donnèrent la main et s'embrassèrent mutuellement. Alors une clameur immense et éclatante s'éleva de la terre et des vaisseaux tout à la fois. Beaucoup de soldats, en effet, et aussi beaucoup de citoyens qui étaient présents, dans leur ennui extrême de la guerre et leur vif désir de la paix, poussèrent subitement tous ensemble un cri tel que l'écho des montagnes en retentit, ce qui occasionna un grand frisson et un grand saisissement à la suite desquels plusieurs expirèrent à l'instant, plusieurs autres périrent foulés aux pieds ou étouffés. Ceux, en effet, qui étaient dans des barques n'attendirent pas qu'elles eussent abordé à terre, ils sautaient dans la mer, pendant que les autres s'élançaient dans les flots. Là, ils se saluaient mutuellement tout en nageant et s'embrassaient en s'avançant dans l'eau, en sorte que c'était un spectacle et des bruits divers. Ceux-ci, sachant que leurs parents et leurs amis étaient vivants et les voyant alors présents devant eux, se laissaient aller à des transports sans borne; ceux-là, qui auparavant les avaient crus morts et les revoyaient alors contre toute attente, demeuraient longtemps incertains et restaient sans pouvoir parler, n'en croyant pas leurs yeux, et, en même temps, priant les dieux que cette vision devint une réalité; ils ne les reconnaissaient que lorsqu'ils les avaient appelés par leurs noms et qu'ils les avaient entendus parler. Leur joie était aussi grande que si ces parents et ces amis fussent revenus à la vie, et, comme leur allégresse était naturellement à son comble, l'entrevue ne se passait pas sans larmes. D'autres, dans l'ignorance de la mort d'amis qui leur étaient chers, croyant qu'ils étaient encore en vie et qu'ils étaient présents, les cherchaient çà et là et demandaient de leurs nouvelles à tous ceux qu'ils rencontraient; tant qu'ils ne savaient rien de certain, ils ressemblaient à des insensés et demeuraient indécis, espérant les trouver et craignant en même temps qu'ils ne fussent morts, sans que leur désir leur permît de se décourager ou leur espérance de se laisser aller à la douleur. Quand une fois ils savaient la vérité, ils s'arrachaient les cheveux et déchiraient leurs vêtements, appelaient les morts par leurs noms comme s'ils eussent pu être entendus d'eux, et les pleuraient comme s'ils ne venaient que de mourir et étaient ensevelis près d'eux. Ceux qui n'avaient aucune émotion personnelle de ce genre ne laissaient pas néanmoins de se troubler de celle des autres; ou bien ils se réjouissaient de l'allégresse de quelqu'un ou bien ils s'affligeaient de sa douleur en sorte que, bien qu'étant en dehors de toute émotion domestique, ils ne pouvaient, à cause de leurs rapports avec les autres, demeurer impassibles. Aussi, emportés tous par les mêmes sentiments, ils ne connaissaient ni satiété ni honte, et le jour tout entier, avec la plus grande partie de la nuit, se consuma dans ces démonstrations. 38. Ensuite les autres citoyen, se reçurent mutuellement et les chefs eux-mêmes se donnèrent des festins: Sextus le premier sur son vaisseau, puis César et Antoine à terre. Sextus, en effet, avait sur eux par sa flotte une supériorité telle qu'il ne descendit à terre qu'après que César et Antoine furent venus à son bord. Malgré cette réserve et bien que les tenant tous les deux en son pouvoir avec une suite peu nombreuse sur son vaisseau, il pût les faire périr, ainsi que Ménas lui en donnait le conseil, il ne voulut pas y consentir; loin de là, content d'avoir décoché contre Antoine qui s'était emparé de la maison de son père dans les Carènes, (c'est le nom d'un des quartiers de Rome) un trait fort plaisant (le mot de carène étant également le nom de la quille d'un vaisseau), il lui dit « qu'il leur donnait un banquet dans les Carènes ». Il ne fit rien qui témoignât son ressentiment contre eux, et, le lendemain, il se laissa traiter à son tour et fiança sa fille à M. Marcellus, neveu de César. De ce côté la guerre fut donc ajournée. 39. Quant à la guerre de Labienus et des Parthes, voici comment elle se termina. Antoine, étant retourné d'Italie en Grèce, y séjourna longtemps, se livrant à tous les désordres et ravageant les villes, afin de les remettre à Sextus aussi faibles qu'il pouvait. Entre autres actes contraires aux usages de la patrie, qu'il commit alors, il se donna lui-même le nom de nouveau Dionysos, et prétendit se faire appeler ainsi par les autres; les Athéniens lui ayant, pour cette raison et pour d'autres encore, fiancé Minerve, il répondit qu'il acceptait la main de la déesse, et exigea d'eux un million de drachmes pour dot. Or donc, tandis qu'il était ainsi occupé, il envoya en avant P. Ventidius en Asie. Celui-ci atteignit Labienus avant qu'il fût instruit de sa marche, et, l'ayant frappé de terreur par l'imprévu de son arrivée et par ses légions (Labienus, isolé des Parthes, n'avait avec lui que les soldats ramassés dans le pays), il le chassa de cette contrée sans qu'il eût osé en venir aux mains avec lui, et le poursuivit, à la tête de ses troupes légères, jusqu'en Syrie où il se dirigeait dans sa fuite. L'ayant joint au pied du Taurus, il l'empêcha dès lors d'avancer plus loin: puis, tous les deux ayant posé là leur camp vis-à-vis l'un de l'autre. ils restèrent plusieurs jours tranquilles. Labienus attendant les Parthes, et Ventidius ses légions. 40. Quand donc ces renforts furent arrivés à la fois de part et d'autre, le même jour, Ventidius, par crainte de la cavalerie des Barbares, resta sur les hauteurs où il était campé : mais les Parthes, le méprisant, tant à cause de leur nombre que du souvenir de leur première victoire, s'avancèrent, au point du jour, vers la colline avant d'opérer leur jonction avec Labienus, et, comme personne ne s'offrait à leur rencontre, ils s'avancèrent vers le sommet jusque sur l'escarpement. Arrivés là, une charge des Romains les mit aisément en fuite sur le versant. Beaucoup périrent sur-le-champ: le plus grand nombre fut écrasé dans la retraite, en tombant les uns sur les autres, ceux-ci ayant déjà le dos tourné, ceux-là montant encore. Quant à ceux qui échappèrent, ils s'enfuirent non pas vers Labienus, mais en Cilicie. Ventidius les poursuivit jusqu'à leur camp, où, à la vue de Labienus, il s'arrêta. Celui-ci se mit en ligne, comme pour engager le combat; mais, sentant ses soldats découragés par la fuite des Barbares, il n'osa pas résister et résolut de s'enfuir la nuit. Ventidius, instruit de son projet par des transfuges, lui tua un grand nombre de soldats dans une embuscade pendant sa marche ; quant au reste, qui avait été abandonné par Labienus, il les fit passer dans ses rangs. Labienus s'enfuit en changeant d'habit, et demeura quelque temps caché en Cilicie; mais, dans la suite, il fut pris par Démétrius. Démétrius, en effet, qui était un affranchi du premier César et qui avait été alors établi gouverneur de Chypre, le fit rechercher, quand il sut qu'il se cachait, et le fit prisonnier. |
[41] Μετὰ δὲ δὴ τοῦτο ὁ Οὐεντίδιος τήν τε Κιλικίαν ἐκομίσατο, καὶ αὐτὸς μὲν ταύτην καθίστατο, Πουπήδιον δὲ δὴ Σίλωνα μεθ´ ἱππέων πρὸς τὸν Ἀμανὸν προύπεμψε. Τοῦτο δὲ τὸ ὄρος ἔν τε τῇ μεθορίᾳ τῆς τε Κιλικίας καὶ τῆς Συρίας ἐστί, καὶ στενοπορίαν τοσαύτην δή τινα ἔχει ὥστε καὶ πύλας ποτὲ ἐν αὐτῇ μετὰ τείχους ἐνοικοδομηθῆναι καὶ τὸ χωρίον ἀπ´ αὐτῶν ἐπονομασθῆναι. Οὐ μέντοι καὶ κατασχεῖν αὐτὸ ὁ Σίλων ἠδυνήθη, ἀλλὰ καὶ ἐκινδύνευσεν ὑπὸ Φραναπάτου ὑπάρχου τε τοῦ Πακόρου ὄντος καὶ τὴν δίοδον φυλάττοντος ἀπολέσθαι. Κἂν ἔπαθε τοῦτο, εἰ μὴ ὁ Οὐεντίδιος μαχομένῳ αὐτῷ κατὰ τύχην ἐπιστὰς ἐπήμυνεν· ἀνελπίστοις τε γὰρ ἅμα καὶ ἐλάττοσι τοῖς βαρβάροις σφῶν οὖσι προσπεσὼν τόν τε Φραναπάτην καὶ ἄλλους πολλοὺς ἐφόνευσε, καὶ οὕτω τήν τε Συρίαν ἐκλειφθεῖσαν ὑπὸ τῶν Πάρθων ἀμαχεὶ πλὴν τῶν Ἀραδίων παρέλαβε, καὶ μετὰ τοῦτο τὴν Παλαιστίνην, Ἀντίγονον τὸν βασιλεύοντα αὐτῆς ἐκφοβήσας, ἀπόνως κατέσχε. Καὶ ὁ μὲν ταῦτά τε διῆγε, καὶ χρήματα πολλὰ μὲν παρὰ τῶν ἄλλων ὡς ἑκάστων, πολλὰ δὲ καὶ παρὰ τοῦ Ἀντιγόνου τοῦ τε Ἀντιόχου καὶ Μάλχου τοῦ Ναβαταίου, ὅτι τῷ Πακόρῳ συνήραντο, ἐσέπραξε. Καὶ αὐτὸς μὲν οὐδὲν ἐπ´ αὐτοῖς παρὰ τῆς βουλῆς, ἅτε οὐκ αὐτοκράτωρ ὢν ἀλλ´ ἑτέρῳ ὑποστρατηγῶν, εὕρετο, ὁ δὲ Ἀντώνιος καὶ ἐπαίνους καὶ ἱερομηνίας ἔλαβεν. Οἵ γε μὴν Ἀράδιοι δείσαντες μὴ καὶ δίκην ὧν ἐς τὸν Ἀντώνιον ἐτετολμήκεσαν ὑπόσχωσιν, ἐκείνῳ μέν, καίτοι χρόνον ὑπ´ αὐτοῦ πολιορκηθέντες, οὐ προσεχώρησαν, ὕστερον δὲ ὑπ´ ἄλλων μόλις ποτὲ ἑάλωσαν. Κατὰ δὲ τὸν αὐτὸν τοῦτον χρόνον ἐγένετο μὲν καὶ ἐν Ἰλλυριοῖς τοῖς Παρθινοῖς κίνησις, καὶ αὐτὴν ὁ Πωλίων μάχαις ἔπαυσεν, [42] Ἐγένετο δὲ καὶ ἐν Ἰβηρίᾳ Κερητανῶν, καὶ αὐτοὺς ὁ Καλουῖνος κατεστρέψατο, προκατορθώσας τέ τι καὶ προδυστυχήσας διὰ τοῦ ὑποστρατήγου λοχισθέντος τε ὑπὸ τῶν βαρβάρων καὶ ἐγκαταλειφθέντος ὑπὸ τῶν στρατιωτῶν. Καὶ οὐ πρότερόν γε ἐπεχείρησε τοῖς πολεμίοις πρὶν ἐκείνους τιμωρήσασθαι· συγκαλέσας γὰρ αὐτοὺς ὡς καὶ ἐπ´ ἄλλο τι τῷ λοιπῷ στρατῷ περιέσχε, καὶ δύο τε ἑκατονταρχίας ἐδεκάτευσε, καὶ ἑκατοντάρχους συχνούς, ἄλλους τε καὶ τὸν ἐν τῷ πρώτῳ πίλῳ καλουμένῳ στρατευόμενον, ἐκόλασε. Ταῦτα δὲ ποιήσας ὥστε καὶ ὄνομα κατὰ τὸν Κράσσον τὸν Μᾶρκον ἐπὶ τῇ τοῦ στρατοῦ δικαιώσει λαβεῖν, πρός τε τοὺς ἐναντίους ὥρμησε καὶ οὐ χαλεπῶς αὐτοὺς κατειργάσατο. Τυχών τε τῶν ἐπινικίων καίτοι τῆς Ἰβηρίας τῷ Καίσαρι προστεταγμένης (πρὸς γὰρ τὰς τῶν κρατούντων βουλήσεις καὶ αἱ τιμαὶ τοῖς ὑποστρατηγοῦσί σφισιν ἐγίγνοντο), τό τε χρυσίον τὸ παρὰ τῶν πόλεων ἐς αὐτὰ εἰωθὸς δίδοσθαι ἐκ μόνων τῶν Ἰβηρικῶν ἔλαβε, καὶ ἀπ´ αὐτοῦ τὸ μέν τι ἐς τὴν ἑορτὴν ἀνάλωσε, τὸ δὲ δὴ πλεῖον ἐς τὸ βασίλειον. Κατακαυθὲν γὰρ αὐτὸ ἀνῳκοδόμησε καὶ καθιέρωσεν, ἄλλοις τέ τισι λαμπρῶς κοσμήσας καὶ εἰκόσιν, ἃς παρὰ τοῦ Καίσαρος ὡς καὶ ἀποδώσων ᾐτήσατο. Καὶ αὐτὰς ἀπαιτηθεὶς ὕστερον οὐκ ἀπέδωκεν, εὐτραπελίᾳ χρησάμενος· ὡς γὰρ οὐκ ἔχων ἱκανοὺς ὑπηρέτας « πέμψον τινάς » ἔφη « καὶ ἆρον αὐτάς », καὶ οὕτως ἐκεῖνος ὀκνήσας τὴν ἱεροσυλίαν ἀνακεῖσθαί σφας εἴασε. [43] Ταῦτα μὲν ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ ἐγένετο· ἐπὶ δ´ Ἀππίου τε Κλαυδίου καὶ Γαΐου Νωρβανοῦ ὑπάτων, οἷς πρώτοις δύο ἑκατέροις ταμίαι συνεγένοντο, τό τε πλῆθος πρὸς τοὺς τελώνας βαρύτατά σφισιν ἐγκειμένους ἐστασίασε, καὶ αὐτοῖς τε ἐκείνοις καὶ τοῖς ὑπηρέταις τοῖς τε στρατιώταις τοῖς συνεσπράσσουσί σφισι τὰ χρήματα ἐς χεῖρας ᾖσαν, καὶ στρατηγοὶ ἑπτὰ καὶ ἑξήκοντα ἄλλοι ἐπ´ ἄλλοις ἀποδειχθέντες ἦρξαν. Ταμιεῦσαί τέ τις ἐν παισὶν αἱρεθεὶς ἔπειτα τῆς ὑστεραίας ἐς ἐφήβους ἐσῆλθε, καὶ ἕτερος ἐς τὸ βουλευτικὸν ἐσγραφεὶς μονομαχῆσαι ἠθέλησε· καὶ ἐκεῖνός τε ἐκωλύθη τοῦτο ποιῆσαι, καὶ προσαπηγορεύθη μήτε βουλευτὴν μονομαχεῖν μήτε δοῦλον ῥαβδουχεῖν, μήτε τὰς καύσεις τῶν νεκρῶν ἐντὸς πεντεκαίδεκα ἀπὸ τῆς πόλεως σταδίων γίγνεσθαι. Πολλὰ μὲν δὴ καὶ πρὸ ἐκείνου τοῦ χρόνου τερατώδη συνηνέχθη (ἄλλα τε γὰρ καὶ ἔλαιόν τι παρὰ τῷ Τιβέριδι ἀνέβλυσε), πολλὰ δὲ καὶ τότε. Ἥ τε γὰρ σκηνὴ ἡ τοῦ Ῥωμύλου ἐξ ἱερουργίας τινός, ἣν οἱ ποντίφικες ἐν αὐτῇ ἐπεποιήκεσαν, ἐκαύθη· καὶ Ἀρετῆς ἄγαλμα πρὸ πυλῶν τινων ἑστὸς ἔπεσεν ἐπὶ στόμα, κάτοχοί τέ τινες ἐκ τῆς Μητρὸς τῶν θεῶν γενόμενοι ὀργίζεσθαί σφισι τὴν θεὰν ἔφασαν. Καὶ ἀνεγνώσθη μὲν ἐπὶ τούτῳ τὰ Σιβύλλεια ἔπη· ὡς δὲ καὶ ἐκείνων ταὐτά τε εἰπόντων, καὶ τὸ ἄγαλμα ἐπί τε τὴν θάλασσαν καταχθῆναι καὶ τῷ ὕδατι αὐτῆς καθαρθῆναι προσταξάντων, ἡ θεὸς πλεῖστόν τε ὅσον ἀπὸ τῆς γῆς ἐς τὸν βυθὸν ἐχώρησε καὶ ἐν αὐτῷ ἐνεχρόνισε καὶ μόλις ὀψέ ποτε ἀνεκομίσθη, φόβος αὖ καὶ ἐκ τούτου οὐ σμικρὸς τοὺς Ῥωμαίους ἔλαβεν, οὐδ´ ἀνεθάρσησαν πρὶν φοίνικας τέσσαρας περί τε τὸν νεὼν αὐτῆς καὶ ἐν τῇ ἀγορᾷ ἀναφῦναι. Ταῦτά τε οὖν τότε ἐγένετο, καὶ ὁ Καῖσαρ τὴν Λιουίαν ἔγημεν. [44] Ἦν δὲ θυγάτηρ μὲν Λιουίου Δρούσου, ὃς ἔν τε τοῖς ἐκτεθεῖσιν ἐν τῷ λευκώματι ἐγεγόνει καὶ ἑαυτὸν μετὰ τὴν ἐν τῇ Μακεδονίᾳ ἧτταν κατεκέχρητο, γυνὴ δὲ τοῦ Νέρωνος, μεθ´ οὗ συνδιέφυγεν, ὥσπερ εἴρηται· καὶ ἐκύει γε ἐξ αὐτοῦ μῆνα ἕκτον. Διστάζοντος γοῦν τοῦ Καίσαρος, καὶ πυθομένου τῶν ποντιφίκων εἴ οἱ ὅσιον ἐν γαστρὶ ἔχουσαν αὐτὴν ἀγαγέσθαι εἴη, ἀπεκρίναντο ὅτι εἰ μὲν ἐν ἀμφιβόλῳ τὸ κύημα ἦν, ἀναβληθῆναι τὸν γάμον ἐχρῆν, ὁμολογουμένου δὲ αὐτοῦ οὐδὲν κωλύει ἤδη αὐτὸν γενέσθαι, τάχα μέν που καὶ ὄντως ἐν τοῖς πατρίοις τοῦτο εὑρόντες, πάντως δ´ ἄν, εἰ καὶ μὴ εὗρον αὐτό, εἰπόντες. Ἐξέδωκε δὲ αὐτὴν αὐτὸς ὁ ἀνὴρ ὥσπερ τις πατήρ. Καί τι καὶ τοιοῦτον ἐν τῇ ἑστιάσει σφῶν συνηνέχθη· παιδίον τι τῶν ψιθύρων, οἷα αἱ γυναῖκες γυμνὰ ὡς πλήθει ἀθύρουσαι τρέφουσιν, ἰδὸν χωρὶς μὲν τὴν Λιουίαν μετὰ τοῦ Καίσαρος χωρὶς δὲ τὸν Νέρωνα μεθ´ ἑτέρου τινὸς κατακείμενον, προσῆλθέ τε αὐτῇ καὶ ἔφη « τί ποιεῖς ἐνταῦθα, κυρία; ὁ γὰρ ἀνήρ σου » δείξας αὐτόν « ἐκεῖ κατάκειται. » ταῦτα μὲν οὖν οὕτως ἐπράχθη, συνοικοῦσα δὲ ἤδη ἡ γυνὴ τῷ Καίσαρι τίκτει Κλαύδιον Δροῦσον Νέρωνα. Καὶ αὐτὸν ὁ Καῖσαρ καὶ ἀνείλετο καὶ τῷ πατρὶ ἔπεμψεν, αὐτὸ τοῦτο ἐς τὰ ὑπομνήματα ἐγγράψας, ὅτι Καῖσαρ τὸ γεννηθὲν Λιουίᾳ τῇ ἑαυτοῦ γυναικὶ παιδίον Νέρωνι τῷ πατρὶ ἀπέδωκε. Καὶ ἐκεῖνος {τε} τελευτῶν οὐ πολλῷ ὕστερον ἐπίτροπον καὶ τούτῳ καὶ τῷ Τιβερίῳ αὐτὸν τὸν Καίσαρα κατέλιπεν. Ὁ δ´ οὖν ὅμιλος ἄλλα τε ἐπὶ τούτῳ πολλὰ διεθρύλει, καὶ τοῖς εὐτυχοῦσι τρίμηνα παιδία γεννᾶσθαι ἔλεγεν, ὥστε καὶ ἐς παροιμίαν τὸ ἔπος προχωρῆσαι. [45] Ἐν μὲν δὴ τῇ πόλει ταῦτα ἐγίγνετο, ὑπὸ δὲ τὸν αὐτὸν τοῦτον χρόνον ὁ Βογούας ὁ Μαῦρος ἐς τὴν Ἰβηρίαν, εἴτ´ οὖν κατ´ ἐντολὴν τοῦ Ἀντωνίου εἴτε καὶ ἀφ´ ἑαυτοῦ γνώμης, πλεύσας πολλὰ μὲν ἐλυμήνατο πολλὰ δὲ καὶ ἀντέπαθε, κἀν τούτῳ τῶν οἴκοι τῶν περὶ τὴν Τίγγιν ἐπαναστάντων αὐτῷ τῆς τε Ἰβηρίας ἐξέστη καὶ τὴν οἰκείαν οὐκ ἐκομίσατο· οἵ τε γὰρ τὰ τοῦ Καίσαρος ἐν τῇ Ἰβηρίᾳ πράσσοντες καὶ ὁ Βόκχος προσγενόμενός σφισι κρείττους αὐτοῦ ἐγένοντο. Καὶ ἐκεῖνος μὲν πρὸς τὸν Ἀντώνιον ἀπῆλθεν, ὁ δὲ δὴ Βόκχος τὴν βασιλείαν αὐτοῦ αὐτίκα τε κατέσχε καὶ μετὰ τοῦτο καὶ παρὰ τοῦ Καίσαρος ἐβεβαιώσατο· τοῖς τε Τιγγιτανοῖς πολιτεία ἐδόθη. Ἐν δὲ τούτῳ, καὶ ἔτι πρότερον, καὶ ὁ Σέξτος ὅ τε Καῖσαρ ἐπολέμησαν· οἷα γὰρ οὐκ ἐθελονταὶ οὐδ´ ἐκ προαιρέσεως ἀλλὰ ἀναγκαστοὶ τὴν ὁμολογίαν πεποιημένοι, χρόνον οὐδένα αὐτῇ ὡς εἰπεῖν ἐνέμειναν, ἀλλ´ εὐθὺς τὰς σπονδὰς λύσαντες διηνέχθησαν. Ἔμελλον μὲν γάρ που καὶ ἄλλως, εἰ καὶ μηδεμίαν σκῆψιν εὗρον, πολεμήσειν· αἰτίαι δ´ οὖν αἵδε αὐτοῖς ἐγένοντο. Ὁ Μηνᾶς ἐν τῇ Σαρδοῖ καὶ τότε ἔτι καθάπερ τις στρατηγὸς ὢν ὑπωπτεύθη τε ὑπὸ τοῦ Σέξτου διὰ τὴν τοῦ Ἑλένου ἄφεσιν καὶ ὅτι καὶ τῷ Καίσαρι ἐκεκοινολόγητο, καί πῃ καὶ ὑπὸ τῶν ὁμοίων φθόνῳ τῆς δυναστείας διεβλήθη. Κἀκ τούτου μεταπεμφθεὶς ὑπ´ αὐτοῦ, πρόφασιν ὅπως περί τε τοῦ σίτου καὶ περὶ τῶν χρημάτων ὧν διῳκήκει ἀπολογίσηται, οὐχ ὑπήκουσεν ἀλλὰ τοὺς κατὰ τοῦτο πεμφθέντας συλλαβὼν ἀπέκτεινε, πρός τε τὸν Καίσαρα προκηρυκευσάμενος τήν τε νῆσον αὐτῷ καὶ τὸ ναυτικὸν τό τε ἄλλο στράτευμα καὶ ἑαυτὸν παρέδωκε. Καὶ αὐτὸν ἐκεῖνος ἀσμένως ἰδών, ἐπειδὴ καὶ τὸν Σέξτον τούς τε αὐτομολοῦντας παρὰ τὰ συγκείμενα ὑποδέχεσθαι καὶ ναυπηγίαν τριήρων ποιεῖσθαι ἔν τε τῇ Ἰταλίᾳ φρουρὰς ἔχειν ἔλεγεν, οὔτε ἐξέδωκεν ἐξαιτηθέντα καὶ προσέτι καὶ ἐν τιμῇ μεγάλῃ ἤγαγε δακτυλίοις τε χρυσοῖς ἐκόσμησε καὶ ἐς τὸ τῶν ἱππέων τέλος ἐσέγραψε. Τὸ δὲ δὴ τῶν δακτυλίων τοιόνδε ἐστίν. Οὐδενὶ τῶν πάλαι Ῥωμαίων, οὐχ ὅτι τῶν δουλευσάντων ποτέ, ἀλλ´ οὐδὲ τῶν ἐν ἐλευθέρῳ γένει τραφέντων, δακτυλίοις χρυσοῖς πλὴν τῶν τε βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων χρῆσθαι, ὥσπερ εἴρηταί μοι, ἐξῆν· καὶ διὰ τοῦτο τοῖς ἐξελευθέροις, οἷς ἂν ὁ τὸ κράτος ἔχων ἐθελήσῃ, καίτοι καὶ ἄλλως χρυσοφοροῦσιν, ὅμως ἐν τιμῆς μέρει, ὡς καὶ βελτίοσιν ἢ κατὰ ἀπελευθερίαν ἱππεύειν τε δυναμένοις, δίδονται. [46] Τοῦτο μὲν δὴ τοιοῦτόν ἐστιν, ὁ δὲ δὴ Σέξτος ταῦτά τε τῷ Καίσαρι ἐγκαλῶν, καὶ ὅτι ἡ Ἀχαΐα ἐκεκάκωτο καὶ οὔτε αὐτῷ οὔτε τοῖς κατελθοῦσι τὰ ὁμολογηθέντα ἐγίγνετο, ἔπεμψε Μενεκράτην ἐς τὴν Ἰταλίαν, ἐξελεύθερον καὶ αὐτὸν ἑαυτοῦ ὄντα, καὶ δι´ ἐκείνου ἄλλα τε τῆς Καμπανίας καὶ Οὐόλτουρνον ἐπόρθησεν. Ὁ οὖν Καῖσαρ μαθὼν τοῦτο τά τε γραμματεῖα τὰ τῆς συμβάσεως ἀνείλετο παρὰ τῶν ἀειπαρθένων, καὶ τὸν Ἀντώνιον τόν τε Λέπιδον μετεπέμψατο. Καὶ αὐτῷ Λέπιδος μὲν οὐκ εὐθὺς ὑπήκουσεν, Ἀντώνιος δὲ ἦλθε μὲν ἐς τὸ Βρεντέσιον (ἐν γὰρ τῇ Ἑλλάδι ἔτι ὢν ἐτύγχανε), πρὶν δὲ ἢ συμμῖξαι τῷ Καίσαρι ἐν Τυρσηνίᾳ ὄντι, δείσας ὅτι λύκος ἔς τε τὸ στρατήγιον αὐτοῦ ἐσῆλθε καὶ στρατιώτας ἔφθειρεν, ἐς τὴν Ἑλλάδα αὖθις, πρόφασιν τὰ τῶν Πάρθων ὡς κατεπείγοντα ποιησάμενος, ἀνέπλευσεν. Πρὸς οὖν τοῦτο ὁ μὲν Καῖσαρ, εἰ καὶ τὰ μάλιστα ἐγκαταλελεῖφθαι ὑπ´ αὐτοῦ, ὅπως μόνος τῷ πολέμῳ συσχεθῇ, ἐνόμιζεν, ἀλλ´ οὔτι γε καὶ φανερῶς ὠργίζετο· ὁ δὲ δὴ Σέξτος ἐθρύλει τε ὡς μὴ δικαιοῦντος τοῦ Ἀντωνίου αὐτόν, καὶ προθυμότερον τῶν προκειμένων εἴχετο, καὶ τέλος τῇ τε Ἰταλίᾳ ἐπέπλει καὶ ἀποβάσεις ποιούμενος πολλὰ μὲν ἐκάκου πολλὰ δὲ καὶ ἀντέπασχε. Κἀν τούτῳ ναυμαχία πρὸς Κύμῃ τοῦ τε Μενεκράτους καὶ Καλουισίου Σαβίνου γίγνεται· καὶ ἐν αὐτῇ νῆες μὲν πλείους τοῦ Καίσαρος, ἅτε πρὸς θαλασσουργοὺς ἀντικαθισταμένου, ἀπώλοντο, ὁ δὲ δὴ Μενεκράτης τῷ Μηνᾷ συμπεσὼν ἐκ φιλονεικίας καὶ φθαρεὶς ἀντίρροπον τὴν συμφορὰν τῷ Σέξτῳ παρέσχε. Καὶ διὰ τοῦτο οὔτε ἐκεῖνος προσεποιήσατό τι τῆς νίκης, καὶ ὁ Καῖσαρ παρεμυθεῖτο ἑαυτὸν τῆς ἥττης. [47] Καὶ ἔτυχε γὰρ ἐν τῷ Ῥηγίῳ τὸν χρόνον τοῦτον ὤν, δείσαντες οἱ Σέξτειοι μὴ καὶ ἐς τὴν Σικελίαν περαιωθῇ, καί τι καὶ πρὸς τὸν τοῦ Μενεκράτους θάνατον ἀθυμήσαντες, ἀπῆραν ἐκ τῆς Κύμης. Ὁ οὖν Σαβῖνος ἐπιδιώκων αὐτοὺς μέχρι μὲν Σκυλλαίου τοῦ τῆς Ἰταλίας ἀκρωτηρίου ἀπόνως ἦλθε· περιβάλλοντι δ´ αὐτῷ ἐκεῖνο ἄνεμος μέγας προσπεσὼν πολλὰς τῶν νεῶν τὰς μὲν πρὸς τὴν ἄκραν προσήραξε, τὰς δὲ καὶ μετεώρους κατέδυσε, πάσας δὲ τὰς λοιπὰς διεσκέδασε. Πυθόμενος οὖν τοῦτο ὁ Σέξτος ἔπεμψεν ἐπ´ αὐτὰς τὸ ναυτικόν, Ἀπολλοφάνει προστάξας. Καὶ ὃς εὑρὼν τὸν Καίσαρα ταύτῃ που παραπλέοντα, ἵνα μετὰ τοῦ Σαβίνου ἐς τὴν Σικελίαν διαβάλῃ, ἐπ´ αὐτὸν ᾖξε. Κἀκ τούτου ἐκεῖνος τάς τε ναῦς συνορμίσας καὶ τοὺς ὁπλίτας ἐπ´ αὐτῶν παρατάξας τὸ μὲν πρῶτον πάνυ γενναίως αὐτὸν ἀπεκρούσατο· αἵ τε γὰρ νῆες ἀντίπρῳροι τεταγμέναι οὐδεμίαν οἱ ἀσφαλῆ ἐμβολὴν ποιήσασθαι ἐπέτρεπον, ἀλλ´ οἷα καὶ παχύτεραι καὶ ὑψηλότεραι οὖσαι πλεῖον τοὺς πλησιάσαντας ἔβλαπτον, καὶ οἱ ὁπλῖται ἐς χεῖράς σφισιν ἰόντες πολὺ κρείττους ἐγίγνοντο. Ἔπειτα δὲ τοῦ Ἀπολλοφάνους τοὺς μὲν τραυματίας τούς τε ἀεὶ πονουμένους ἐς ἑτέρας ναῦς ἐπιτεταγμένας οἱ μετεκβιβάζοντος ἐξ ἀνακρούσεως, ἄλλους δὲ ἀκραιφνεῖς μεταλαμβάνοντος, καὶ τούς τε πρόσπλους συνεχεῖς ποιουμένου καὶ πυρφόροις βέλεσι χρωμένου, ἐτράπετο καὶ πρὸς τὴν γῆν καταφυγὼν καθωρμίσατο. Καὶ ἐπειδὴ καὶ ὣς οἱ ἐναντίοι σφίσιν ἐνέκειντο, τάς τε ἀγκύρας τινὲς ἐξαίφνης ἀπέκοψαν καὶ ἐς αὐτοὺς ἀπροσδόκητοι ἀντεξώρμησαν. Καὶ τοῦτό τε ἐπέσχε μὴ πάσας τὰς ναῦς τὸν Ἀπολλοφάνη τὰς μὲν καταπρῆσαι τὰς δ´ ἀναδήσασθαι, καὶ ὅτι νὺξ τῷ ἔργῳ ἐπεγένετο. [48] Τούτου δὲ τοιούτου συμβάντος, ἄνεμός τις τῇ ὑστεραίᾳ ἐξαίσιος τῷ τε Καίσαρι καὶ τῷ Σαβίνῳ καθ´ ἓν ὁρμοῦσιν ἐπιπεσὼν σμικρὸν τὸ πρότερον πάθος αὐτῶν ἀπέφηνε. Καὶ τὸ μὲν τοῦ Σαβίνου ναυτικὸν ἧττον ἐπόνησεν· ὁ γὰρ Μηνᾶς, ἅτε ἐκ πολλοῦ θαλαττουργὸς ὤν, τόν τε χειμῶνα προείδετο καὶ ἐς τὸ πέλαγος εὐθὺς τὰς ναῦς ἀνώρμισε, καὶ αὐτὰς ἀγκύραις χαλαραῖς, ἵνα μὴ τὰ σχοινία τεινόμενα διαρραγῇ, διαλαβὼν πρὸς αὐτὸν τὸν ἄνεμον ἀντήρεττε, καὶ οὕτως οὔτε τι σχοινίον ἔτεινε καὶ ἐν τῷ αὐτῷ ἀεὶ ἔμενε, πᾶν ὅσον ὑπὸ τοῦ πνεύματος ἀπεωθεῖτο, ἐκ τῆς εἰρεσίας ἀνοκωχεύων. Οἱ δ´ ἕτεροι, ἅτε τῇ προτεραίᾳ δεινῶς τεταλαιπωρηκότες καὶ τὰ θαλάττια μηδέπω ἀκριβῶς εἰδότες, πρός τε τὴν γῆν ἐγγὺς οὖσαν ἐξεβράσθησαν καὶ πολλὰς ναῦς ἀπέβαλον. Ἥ τε νὺξ ὥσπερ πρότερον οὐκ ἐλάχιστα αὐτοῖς ἐβεβοηθήκει, οὕτω τότε ἐς τὰ μάλιστα ἐλυμήνατο· ὁ γὰρ ἄνεμος καὶ δι´ αὐτῆς πολὺς γενόμενος ἀπερρήγνυ τε ἀπὸ τῶν ἀγκυρῶν τὰ σκάφη καὶ πρὸς τὰς πέτρας ἐξεώθει. Καὶ ἐκεῖνά τε οὕτω διώλλυτο, καὶ οἱ ναῦται οἵ τε ἐπιβάται μήτε προϊδεῖν τι ὑπὸ τοῦ σκότους μήτ´ ἐπακοῦσαι διὰ τὸν θόρυβον καὶ διὰ τὴν ἠχὼ τὴν ἐκ τῶν ὀρῶν, ἄλλως τε καὶ τοῦ πνεύματος ἀντιπαταγοῦντός σφισι, δυνάμενοι μάτην προσαπώλλυντο. Καὶ διὰ τοῦτο ὅ τε Καῖσαρ τῆς μὲν Σικελίας ἀπέγνω, τῆς δ´ ἠπείρου τῆς παραθαλασσίας φυλακὴν ἀγαπητῶς ἐποιήσατο, καὶ ὁ Σέξτος ἔτι καὶ μᾶλλον ἤρθη, καὶ τοῦ τε Ποσειδῶνος υἱὸς ὄντως ἐπίστευεν εἶναι, καὶ στολὴν κυανοειδῆ ἐνεδύσατο, ἵππους τε, καὶ ὥς γέ τινές φασι, καὶ ἄνδρας ἐς τὸν πορθμὸν ζῶντας ἐνέβαλε. Καὶ αὐτὸς μὲν τὴν Ἰταλίαν ἦγε καὶ ἔφερεν, ἐς δὲ Λιβύην τὸν Ἀπολλοφάνην ἔπεμψε. Καὶ τοῦτον μὲν ὁ Μηνᾶς ἐπιδιώξας καὶ καταλαβὼν ἐκάκωσε· μεθισταμένων δὲ τῶν περὶ τὴν Σικελίαν νησιωτῶν πρὸς τὸν Σέξτον ὁ Καῖσαρ τοὺς Λιπαραίους προκατέλαβε, καὶ ἔκ τε τῆς νήσου ἐξανέστησε καὶ ἐς Καμπανίαν ἐκόμισε, καὶ ἐκεῖ ἐν Νέᾳ πόλει κατοικεῖν μέχρις οὗ ἂν πόλεμος ᾖ ἠνάγκασε. [49] Κἀν τούτῳ πλοῖά τε κατὰ πᾶσαν ὡς εἰπεῖν τὴν Ἰταλίαν ἐναυπηγεῖτο, καὶ ἐρέτας τὰ μὲν πρῶτα παρὰ τῶν φίλων ὡς καὶ ἑκόντων διδόντων, ἔπειτα δὲ καὶ παρὰ τῶν ἄλλων τῶν τε βουλευτῶν καὶ τῶν ἱππέων τῶν τε δημοτῶν τῶν εὐπόρων δούλους συνέλεγεν, ὁπλίτας τε κατελέγετο, καὶ χρήματα παρά τε τῶν πολιτῶν καὶ παρὰ τῶν συμμάχων τῶν τε ὑπηκόων, τῶν τε ἐν τῇ Ἰταλίᾳ καὶ τῶν ἔξω πάντων, ἤθροιζε. Καὶ τόν γε ἐνιαυτὸν τοῦτόν τε καὶ τὸν ὕστερον ἔς τε τὴν ναυπηγίαν τῶν νεῶν καὶ ἐς τὴν ἄθροισιν τήν τε ἄσκησιν τῶν ἐρετῶν κατανάλωσε, αὐτὸς μὲν ἐφορῶν καὶ διατάττων ταῦτά τε καὶ τὰ ἄλλα τά τε ἐν τῇ Ἰταλίᾳ καὶ τὰ ἐν τῇ Γαλατίᾳ (κίνησις γάρ τις παρ´ αὐτοῖς ἐγένετο), τῷ δ´ Ἀγρίππᾳ τὴν τοῦ ναυτικοῦ παρασκευὴν ἐγχειρίσας. Τοὺς γὰρ Γαλάτας αὐτὸν τοὺς νεωτερίσαντας προσπολεμούμενον, ὅτεπερ καὶ τὸν Ῥῆνον δεύτερος δὴ Ῥωμαίων ἐπὶ πολέμῳ διέβη, μετεπέμψατο, καὶ τῇ τε δόσει τῶν νικητηρίων ἐτίμησε καὶ ἐκπονῆσαι ἐξασκῆσαί τε τὸ ναυτικὸν ἐκέλευσε. Καὶ ὅς (ὑπάτευε δὲ μετὰ Λουκίου Γάλλου) τὰ μὲν ἐπινίκια οὐκ ἔπεμψεν, αἰσχρὸν εἶναι νομίσας τοῦ Καίσαρος κακῶς πεπραγότος γαυρωθῆναι, τὸ δὲ δὴ ναυτικὸν πάνυ προθύμως ἐξειργάσατο. Ἐγίγνετο μὲν γὰρ ἐν πάσῃ τῇ παραθαλασσίῳ Ἰταλίᾳ τὰ σκάφη· ὡς δ´ οὐδεὶς αἰγιαλὸς ἐγκαθορμίσασθαι αὐτοῖς ἀσφαλὴς εὑρίσκετο (ἀλίμενα γὰρ ἔτι καὶ τότε τὰ πλείω τῆς ἠπείρου ταύτης ἦν), ἔργον μεγαλοπρεπὲς καὶ ἐνενόησε καὶ ἐξεποίησεν, ὃ ἐγὼ διὰ πλειόνων ἐξηγησάμενος ἐκεῖνό τε ἐπιδείξω τῷ λόγῳ καὶ τἆλλα τὰ κατ´ αὐτὸ νῦν ὄντα.
[50] Ἐν τῇ Κύμῃ τῇ Καμπανίδι χωρίον τι
μεταξὺ Μισηνοῦ καὶ Πουτεόλων μηνοειδές ἐστιν· ὄρεσί τε γὰρ σμικροῖς
καὶ ψιλοῖς, πλὴν βραχέων, περιείληπται, καὶ θάλασσαν τριπλῆν κολπώδη
ἔχει. Ἡ μὲν γὰρ ἔξω τε καὶ πρὸς ταῖς πόλεσίν ἐστιν, ἡ δ´ ὀλίγῃ
διαφυῇ ἀπ´ αὐτῆς διείργεται, ἄλλη ἐν αὐτῷ τῷ μυχῷ λιμνώδης ὁρᾶται.
Καὶ καλεῖται αὕτη μὲν Ἀουερνίς, ἡ δὲ μέση Λουκρινίς· ἡ γὰρ ἔξω, τοῦ
Τυρσηνικοῦ οὖσα, ἐς ἐκεῖνο καὶ τὴν ἐπωνυμίαν τελεῖ. Ἐν ταύτῃ δὴ τῇ
θαλάσσῃ τῇ ἐντὸς ἑκατέρας, στενοῖς τότε ἔσπλοις τὸ διεῖργον τὴν
Λουκρινίδα ἀπὸ τοῦ πελάγους ἐπ´ ἀμφότερα παρ´ αὐτὴν τὴν ἤπειρον ὁ
Ἀγρίππας συντρήσας λιμένας ναυλοχωτάτους ἀπέδειξεν. Ἐργαζομένων δ´
αὐτῶν εἰκών τις ὑπὲρ τῆς Ἀουερνίδος, εἴτ´ οὖν τῆς Καλυψοῦς, ᾗ τὸ
χωρίον ἀνατιθέασιν, ἐς ὃ καὶ τὸν Ὀδυσσέα ἐσπλεῦσαι λέγουσιν, εἴτε
καὶ ἑτέρας τινὸς ἡρωίνης οὖσα, ἱδρῶτος ὥσπερ τι σῶμα ἀνθρώπινον
ἀνεπλήσθη. Καὶ τοῦτο μὲν ὅπῃ ποτὲ συμβαίνει, οὐκ ἔχω εἰπεῖν· τὰ δ´
ἄλλα ὅσα ἐν τῷ τόπῳ ἐκείνῳ ἀξιαφήγητα ἐθεασάμην, φράσω. |
41. Ventidius s'empara ensuite de la Cilicie, y rétablit l'ordre, et détacha en avant Pompedius Silon vers l'Amanus avec un corps de cavalerie. Cette montagne est située sur les confins de la Cilicie et de la Syrie ; elle renferme un défilé tellement étroit en certains passages qui on y construisit autrefois des portes avec une muraille, et que ces portes ont donné leur nom à cet endroit. Silon ne put s'en emparer: il faillit même tomber sous les coups de Pharnapates, lieutenant de Pacorus, qui gardait le passage. Ce malheur lui serait certainement arrivé, si Ventidius, survenant par hasard pendant le combat, ne l'eût dégagé. Fondant sur les Barbares, qui ne s'y attendaient pas et qui étaient inférieurs en nombre, il recouvra sans combat la Syrie, que les Parthes venaient d'évacuer, à l'exception d'Aradus, et ensuite s'empara sans peine de la Palestine, dont il effraya le roi Antigone. Telles furent les opérations de Ventidius: il leva de fortes contributions sur tous séparément, et principalement sur Antigone. Antiochus et Malchus le Nabatéen, qui avaient pris le parti de Pacorus. Ventidius n'obtint du sénat, pour ces exploits, aucune récompense, parce qu'il ne commandait pas en chef et qu'il n'était que le lieutenant d'un autre; ce fut Antoine qui eut les éloges et l'honneur des supplications. Les Aradiens, craignant d'être punis de ce qu'ils avaient fait contre Antoine, ne se rendirent pas à Vertidius, malgré un siège d'une certaine longueur, et ce ne fut que plus tard que d'autres généraux parvinrent, et encore avec peine, à s'emparer de la ville. Dans ce même temps, il y eut en Illyrie et chez les Parthiniens un mouvement que Pollion comprima par plusieurs combats. 42. Il y eut aussi des mouvements en Espagne, chez les Cérétains. Calvinus soumit ce peuple, après une alternative de succès et de revers dans la personne de son lieutenant tombé dans une embuscade des Barbares et abandonné par ses troupes. Calvinus n'attaqua l'ennemi qu'après avoir puni ses soldats. Les ayant convoqués, comme pour un motif étranger, il les fit envelopper par le reste de son armée, décima deux centuries et punit un grand nombre de centurions; entre autres, celui qu'on appelle primipilaire. Après cet acte de sévérité, qui, à cause de la punition infligée à son armée, lui valut un nom pareil à M. Crassus, il marcha sur l'ennemi et le vainquit sans peine. Ayant obtenu le triomphe, bien que le gouvernement de l'Espagne appartint à César (sur l'avis du chef, on accordait cet honneur même à ceux qui commandaient sous ses ordres), il n'accepta de l'or que les villes ont coutume de donner dans ces circonstances que celui des villes d'Espagne, et il en dépensa une certaine quantité pour la fête, et la plus grande partie pour la Régia. Cet édifice avait été la proie des flammes: il le rebâtit et en fit la dédicace, le décorant, entre autres magnificences, de statues qu'il emprunta à César, comme s'il eût eu l'intention de les lui rendre. Mais lorsque, dans la suite, César les lui réclama, il usa d'un trait d'esprit pour ne pas les rendre; il lui répondit, comme s'il n'eût pas eu assez d'esclaves : «Envoie les prendre.» De sorte que César, craignant de commettre un sacrilège, laissa consacrer ses statues. Voilà ce qui se passa à cette époque. 43. Sous le consulat d’Appius Claudius et de C. Norbanus, qui les premiers eurent, chacun séparément, deux questeurs, le peuple se souleva contre les publicains qui l'accablaient de leurs exactions, et en vint aux mains avec eux et leurs ministres, ainsi qu'avec les soldats qui les appuyaient dans leur perception; soixante-sept préteurs, nommés à la suite les uns des autres, exercèrent cette magistrature. Un enfant élu questeur entra le lendemain dans la classe des adolescents; un autre, porté sur la liste du sénat, voulut se faire gladiateur; on l'en empêcha, et on défendit à tout membre du sénat de se faire gladiateur, à tout esclave d'être licteur; on interdit aussi de brûler les morts à moins de quinze stades de la ville. Il était arrivé, avant cette époque, bien des prodiges, entre autres, une source d'huile qui avait jailli sur les bords du Tibre; il y en eut alors beaucoup encore. La cabane de Romulus, à la suite d'un sacrifice que les pontifes y avaient célébré, fut consumée par le feu; une statue de la Vertu, placée devant une certaine porte, tomba sur la face; quelques prêtres, transportés de fureur par la mère des dieux, dirent que la déesse était irritée contre le peuple. Dans cette conjoncture, on lut les livres Sibyllins; comme ils disaient la même chose et prescrivaient de descendre la statue à la mer et de l'y purifier dans ses eaux, la déesse s'avança jusque dans la haute mer aussi loin que possible de la terre, y resta longtemps, et ce fut avec peine que, le soir enfin, on la ramena. Une grande frayeur s'empara des Romains, par suite de ce nouveau prodige, et ils ne reprirent courage qu'à la vue de quatre palmes qui avaient poussé autour du temple de la déesse et dans le Forum. Voilà les choses qui se passèrent, et, de plus, César épousa Livie. 44. Livie était fille de Livius Drusus, qui fut mis sur la liste des proscrits et se donna la mort après la défaite de Macédoine; femme de Néron, qu'elle accompagna dans sa fuite, ainsi qu'il a été dit, elle était grosse de ses œuvres de six mois. Comme César, incertain, demandait aux pontifes s'il lui était permis de l'épouser, malgré son état de grossesse, ils répondirent que, si la conception était douteuse, il fallait différer le mariage; mais que, la chose étant avérée, rien n'empêchait qu'il eût lieu dès à présent; décision que peut-être ils trouvèrent véritablement dans la jurisprudence transmise par les ancêtres, mais que, en tous cas, ne l'y eussent-ils pas trouvée, ils auraient néanmoins rendue. Le mari de Livie la dota lui-même comme un père. Pendant le festin, il leur advint l'aventure que voici : un de ces petits enfants babillards, tels que les matrones romaines ont coutume d'en élever tout nus pour leur divertissement, voyant Livie à part auprès de César, et, de même, Néron couché à table près d'un autre convive, s'avança vers elle et lui dit : « Que fais-tu ici, maîtresse? Ton mari (montrant Néron) est là-bas, couché à table. » Voilà comment les choses se passèrent alors. Elle habitait déjà avec César, lorsqu'elle donna le jour à Claudius Drusus Néron. César releva de terre l'enfant et l'envoya à son père, fait qu'il consigna en ces termes dans ses Mémoires : « César rendit à Néron, son père, l'enfant dont sa femme Livie était accouchée. » Néron, peu après, en mourant, laissa César lui-même pour tuteur à cet enfant et à Tibère. Entre autres bruits qui circulèrent à ce sujet parmi la foule, on disait qu'aux gens favorisés de la fortune des enfants naissaient au bout de trois mois; en sorte que le mot passa en proverbe. Tels furent les événements de Rome. 45. A cette même époque, Bogud, de Mauritanie, ayant, soit par ordre d'Antoine, soit de son propre mouvement, cinglé vers l'Espagne, y fit beaucoup de mal et en souffrit beaucoup lui-même. Sur ces entrefaites, les Tingitanes, ses sujets, s'étant détachés de sa domination, il quitta l'Espagne, mais ne recouvra pas son royaume; car les partisans de César en Espagne, et Bocchus qui se joignit à eux, furent plus forts que lui. Bogud, alors, alla trouver Antoine, et Bocchus s'empara aussitôt de son royaume, et s'en fit ensuite confirmer la possession par César; le droit de cité fut donné aux Tingitanes. Dans ce temps, et même déjà auparavant, Sextus et César étaient en guerre l'un contre l'autre : comme ce n'était pas volontairement, mais par contrainte, qu'ils avaient fait la paix, ils n'y furent, pour ainsi dire, pas un instant fidèles, et, rompant aussitôt les conventions, ils reprirent leurs inimitiés. Certes, la guerre devait éclater entre eux à un moment ou à l'autre, lors même qu'ils n'auraient trouvé aucun prétexte; mais ils eurent pour la faire les motifs que voici. Ménas, qui pour lors était en Sardaigne avec le titre de préteur, encourut les soupçons de Sextus pour avoir relâché Helenus et pour avoir eu une entrevue avec César; il était aussi jusqu'à un certain point calomnié par ses égaux, jaloux de sa puissance. Mandé, en conséquence, par Sextus, sous le prétexte de rendre compte du blé et de l'argent dont il avait l'administration, il n'obéit pas, mais, se saisissant de ceux qu'on lui avait envoyés pour cet objet, il les fit mettre à mort, et, après avoir à l'avance dépêché un héraut à César, il lui livra l'île, la flotte, le reste de l'armée et sa propre personne. César, qui vit Ménas d'un bon œil, parce que Sextus, disait-il, contrairement aux conventions, recevait les fugitifs, construisait des trirèmes et avait des garnisons en Italie, refusa de le rendre quand on le lui réclama, et le combla d'honneurs, lui accorda le droit de porter l'anneau d'or et le mit au rang des chevaliers. Or voici ce que c'est que ce droit de porter l'anneau d'or. Personne, chez les anciens Romains, non seulement de ceux qui avaient été esclaves, mais même personne de race libre, n'avait, à l'exception des sénateurs et des chevaliers, ainsi que je l'ai dit, le droit de faire usage d'anneaux d'or; et c'est pour ce motif que les affranchis, quand le chef de l'État le veut, sont, quoique portant de l'or sous d'autres formes, gratifiés de cet anneau par marque d'honneur, pour signifier qu'ils sont au-dessus de la condition d'affranchis, et capables d'être chevaliers. Telle est la coutume à ce sujet. 46. Sextus, de son côté, qui reprochait à César, outre cette injure, d'avoir dévasté l'Achaïe et manqué aux promesses faites tant à lui qu'aux citoyens rentrés, envoya en Italie Ménécrate, également son affranchi, et fit ravager par lui, entre autres villes de la Campanie, celle de Vulturne. César, instruit de ce fait, retira le traité d'entre les mains des Vestales, et manda Antoine et Lepidus. Lepidus n'obtempéra pas immédiatement à cet appel. Antoine vint jusqu'à Brindes (il se trouvait encore en Grèce); mais, avant d'opérer sa jonction avec César qui était en Étrurie, saisi de crainte, parce qu'un loup était entré dans son pretorium et avait tué plusieurs soldats, il fit voile de nouveau pour la Grèce, sous le prétexte que la guerre des Parthes était pressante. César, bien qu'il pensât que ce départ avait pour but principal de faire retomber sur lui seul tout le poids de la guerre contre Sextus, ne laissa pourtant pas voir son ressentiment. Sextus, de son côté, répandait partout qu'Antoine n'approuvait pas cette guerre, et n'en mettait que plus d'ardeur à poursuivre ses projets; il finit même par cingler vers l'Italie, et, descendant à terre, il y fit beaucoup de mal et en éprouva lui-même beaucoup. A cette époque eut lieu une bataille navale à Cumes entre Ménécrate et Calvisius Sabinus: César perdit dans ce combat un plus grand nombre de vaisseaux, attendu qu'il avait affaire à des gens de mer; mais Ménécrate, ayant attaqué Ménas avec la fureur d'un rival et ayant été tué, rendit l'échec égal pour Sextus. Aussi Sextus ne s'attribua point la victoire, et César se consola de sa défaite. 47. César se trouvait alors à Rhegium ; l'armée de Sextus, craignant qu'il ne passât en Sicile, et découragée par la mort de Ménécrate, quitta Cumes. Sabinus, se mettant à sa poursuite, arriva sans encombre jusqu'à Scylleum, promontoire d'Italie; pendant qu'il le doublait, un grand vent s'étant élevé tout à coup brisa plusieurs vaisseaux contre le promontoire, en engloutit quelques-uns et dispersa tous les autres. Sextus, instruit de cet accident, envoya contre eux sa flotte sous le commandement d'Apollophane. Celui-ci, ayant trouvé César qui naviguait dans ces parages avec l'intention de passer avec Sabinus en Sicile, fondit sur lui. César, par suite de cette attaque, ayant placé ses vaisseaux les uns contre les autres et disposé dessus ses légions, repoussa d'abord vigoureusement son agresseur; ses vaisseaux, rangés de manière à présenter la proue en avant, ne permettaient pas à l'ennemi de les charger sûrement, et, comme ils étaient plus gros et plus élevés, ils ne lui en causaient que plus de dommages en cas d'approche; de plus, les soldats légionnaires, qui en venaient alors aux mains avec lui, avaient une grande supériorité. Mais ensuite Apollophane, chaque fois qu'il reculait, transportant sur d'autres vaisseaux affectés à ce service ses blessés et ceux de ses soldats qui se fatiguaient, pour les remplacer par des troupes fraîches, renouvelant sans cesse ses attaques et se servant de traits incendiaires, César fut mis en déroute et fit rentrer sa flotte pour chercher à terre un refuge ; mais les ennemis ne cessant, même dans cette retraite, de les harceler, quelques vaisseaux coupèrent tout-à-coup leurs ancres et fondirent à l'improviste sur eux. Cette manœuvre empêcha que tous les vaisseaux ne fussent partie brûlés, partie emmenés par Apollophane; la nuit aussi interrompit l'action. 48. Après une affaire de la sorte, un vent funeste, qui, le lendemain, surprit César et Sabinus, tous les deux au même mouillage, fit regarder comme peu de chose le précédent désastre. La flotte de Sabinus souffrit moins : Ménas, en effet, qui avait depuis longtemps l'habitude de la mer, prévit la tempête et fit immédiatement sortir ses vaisseaux ; puis, tenant les ancres lâches, de peur que la tension ne rompît les cordages, il fit ramer contre le vent. De cette manière, il n'avait aucun cordage tendu et restait continuellement au même endroit, en se tenant en panne à l'aide de ses rames. Les autres, qui, la veille, avaient été fort maltraités, et qui ne connaissaient pas encore bien les choses de la mer, furent jetés contre la terre, qui était proche, et eurent plusieurs vaisseaux perdus. La nuit, après leur avoir précédemment été d'un grand secours, leur causa alors un désastre des plus épouvantables: car le vent, ayant fraichi à l'entrée de la nuit, arracha les vaisseaux de leurs ancres et les fit chasser à la côte. Les vaisseaux sombrèrent donc; les matelots et les soldats qui les montaient, ne pouvant ni rien voir à cause de l'obscurité, ni rien entendre à cause du tumulte et de l'écho des montagnes, d'autant plus que le bruit du vent couvrait tous les autres, périrent misérablement. Cet accident fit que César désespéra de s'emparer de la Sicile et se contenta de garder les côtes maritimes. Sextus en conçut plus d'orgueil encore qu'auparavant; il se crut réellement fils de Neptune, et se revêtit d'une longue robe de couleur azurée; il jeta dans le détroit des chevaux, et même, au rapport de certains auteurs, des hommes vivants. II pilla en personne et ravagea l'Italie, et envoya Apollophane en Libye. Ménas, ayant donné la chasse à Apollophane et l'ayant atteint, lui fit éprouver des dommages. Quant aux insulaires voisins de la Sicile qui se rangeaient du côté de Sextus, César prévint les Lipariens, les enleva de leur île et les transporta en Campanie, où il les força d'habiter Naples tant que dura la guerre. 49. Pendant ce temps, on construisait des vaisseaux par toute l'Italie, pour ainsi dire; César prenait, pour en faire des rameurs, d'abord les esclaves de ses amis, comme s'ils les lui eussent volontairement donnés, puis ceux des sénateurs, des chevaliers et des riches plébéiens; il enrôlait des soldats et levait des contributions chez les citoyens romains, chez les alliés, chez les peuples soumis, au-dedans comme au-dehors de l'Italie. Il employa cette année et la suivante à construire des vaisseaux, à réunir et à exercer ses rameurs, inspectant et surveillant lui-même les travaux, en même temps que les événements de l'Italie et de la Gaule (il y avait eu des mouvements dans cette contrée), et s'en reposant sur Agrippa de l'équipement de sa flotte. Agrippa était occupé à faire aux Gaulois révoltés une guerre où, le second des Romains, il franchit le Rhin à main armée, lorsqu'il le rappela; il lui décerna les honneurs du triomphe, et le chargea de construire une flotte et de l'exercer. Celui-ci, qui était alors consul avec L. Gellius, refusa de triompher, pensant qu'il serait honteux à lui de montrer de l'orgueil dans un moment où César venait d'éprouver un échec, et il donna tous ses soins à l'achèvement de la flotte. Les vaisseaux se construisaient sur toute la côte de l'Italie ; mais, comme on ne trouvait aucun abri sûr pour les y faire stationner (la plus grande partie de ce continent était encore alors dépourvue de ports), il conçut et exécuta une œuvre magnifique. Le détail où je vais entrer pour l'expliquer fera connaître et l'œuvre elle-même et ce qui en est aujourd'hui le résultat. 50. A Cumes, en Campanie, entre Misène et Putéoles, est une plaine en forme de croissant ; elle est entourée de montagnes peu élevées et nues, à l'exception d'un petit nombre, et renferme trois lacs sinueux. Le premier est en dehors de la plaine et près des villes; le second n'est séparé du précédent que par une étroite langue de terre; le troisième, sorte de marécage, se voit au fond même du croissant. On l'appelle Averne, et celui du milieu Lucrin ; quant à celui qui est en dehors de la Tyrrhénie, il s'étend jusqu'à cette contrée, et en tire son nom. Dans le lac du milieu, Agrippa ayant, par des ouvertures étroites pratiquées le long du continent, coupé l'espace qui des deux côtés séparait le Lucrin de la mer, en fit un port commode pour les vaisseaux. Pendant les travaux, une image parut au-dessus de l'Averne (soit celle de Calypso, à qui ce pays est consacré, et où, dit-on, Ulysse aussi pénétra sur son vaisseau, soit celle de quelque autre héroïne), et se couvrit de sueur, comme si c''eût été une personne humaine. Je ne saurais dire la cause de ce phénomène ; je n'en vais pas moins rapporter les autres singularités remarquables que j'ai vues dans ce lieu. |
[51] Τὰ ὄρη ταῦτα πρὸς ταῖς ἔνδον θαλάσσαις ὄντα πηγὰς πυρός τε ἅμα πολλοῦ καὶ ὕδατος συμμιγοῦς ἔχει· καὶ αὐτὸ μὲν καθ´ ἑαυτὸ ἑκάτερον οὐδαμοῦ εὑρίσκεται (οὔτε γὰρ πῦρ αὐτὸ οὔθ´ ὕδωρ ψυχρὸν αὐτὸ φαίνεται), ἐκ δὲ δὴ τῆς ὁμιλίας σφῶν τό τε ὕδωρ θερμαίνεται καὶ τὸ πῦρ ὑγραίνεται· καὶ ἐκεῖνο μὲν πρὸς τὴν θάλασσαν διὰ τῶν προπόδων ἐς τὰς δεξαμενὰς χωρεῖ, τὴν δ´ ἀτμίδα αὐτοῦ ἔς τε οἰκήματα μετέωρα διὰ σωλήνων ἀνάγουσι, κἀνταῦθα αὐτῇ πυριῶνται· ὅσῳ γὰρ ἂν ἐπὶ πλεῖον ἀπό τε τῆς γῆς καὶ ἀπὸ τοῦ ὕδατος ἀναδράμῃ, ξηροτέρα γίγνεται. Κατασκευαί τε οὖν περὶ ἀμφότερα πολυτελεῖς ἤσκηνται, καὶ ἔστιν ἔς τε βίου διαγωγὴν καὶ ἐς ἄκεσιν ἐπιτηδειότατα. Ταῦτά τε οὖν τὸ ὄρος ἐκεῖνο καὶ προσέτι καὶ γῆς φύσιν τοιάνδε παρέχεται. Τοῦ πυρὸς τὸ μὲν καίειν οὐκ ἔχοντος (ὑπὸ γὰρ τῆς τοῦ ὕδατος συνουσίας πᾶν τὸ φλογῶδες αὐτοῦ σβέννυται), διακρίνειν δὲ δὴ καὶ διατήκειν τὰ προστυχόντα οἱ καὶ ὣς δυναμένου, συμβαίνει τῆς γῆς τὸ μὲν λιπαρὸν ἐκτήκεσθαι ὑπ´ αὐτοῦ, τὸ δὲ τραχὺ καὶ ὀστῶδες ὡς εἰπεῖν ὑπολείπεσθαι. Σηραγγώδεις τε οὖν οἱ ὄγκοι ἐξ ἀνάγκης γίγνονται, καὶ αὐχμῷ μὲν δοθέντες ἐς κόνιν διαλύονται, ὕδατι δὲ σὺν κονίᾳ φυραθέντες συνίστανται, καὶ ἐφ´ ὅσον γ´ ἂν ἐν τῷ ὑγρῷ ὦσι, πήγνυνταί τε καὶ πετροῦνται. Αἴτιον δὲ ὅτι τὸ μὲν κραῦρον αὐτῶν ὑπὸ μὲν τοῦ πυρὸς ὁμοφυοῦς οἱ ὄντος ἐπιτείνεταί τε καὶ θραύεται, τῇ δὲ δὴ συμμίξει τῆς νοτίδος ἀναψύχεται, κἀκ τούτου εἴσω διὰ παντὸς συμπιληθὲν ἄλυτον γίγνεται. Τοιαῦται μὲν αἱ Βαῖαί εἰσι, καὶ ἐς αὐτὰς τότε ὁ Ἀγρίππας, ἐπειδὴ τάχιστα τοὺς ἔσπλους ἐξεποίησε, τάς τε ναῦς καὶ τοὺς ἐρέτας ἤθροισε, καὶ τὰς μὲν κατέφραττε, τοὺς δὲ ἐπ´ ἰκρίων ἐρέττειν ἤσκει. [52] Οἱ δὲ ἐν τῇ Ῥώμῃ ἐταράττοντο μὲν καὶ ὑπὸ σημείων. Ἄλλα τε γὰρ συχνά σφισιν ἐσηγγέλθη, καὶ ὅτι δελφῖνες πολλοὶ περὶ τὴν Ἀσπίδα τὴν τῆς Ἀφρικῆς πόλιν ἐμαχέσαντό τε ἀλλήλοις καὶ διεφθάρησαν· καί τι καὶ αὐτοῦ πρὸς τῷ ἄστει αἷμα ἐκ τοῦ οὐρανοῦ ῥυὲν ὄρνιθες διεφόρησαν. Ἐπειδή τε ἐν τῇ πανηγύρει τῇ τῶν Ῥωμαίων οὐδεὶς τῶν βουλευτῶν ἐν τῷ Καπιτωλίῳ, ὥσπερ εἴθιστο, εἱστιάθη, ἐν τέρατος λόγῳ καὶ τοῦτ´ ἔλαβον. Τό τε τῇ Λιουίᾳ συμβὰν ἐκείνῃ μὲν καθ´ ἡδονὴν ἐγένετο, τοῖς δ´ ἄλλοις δέος ἐνεποίησε· λευκὴν γὰρ ὄρνιθα, κλωνίον δάφνης ἐγκάρπου φέρουσαν, ἀετὸς ἐς τὸν κόλπον αὐτῆς ἐνέβαλε. Καὶ ἐδόκει γὰρ οὐ σμικρὸν τὸ σημεῖον εἶναι, τήν τε ὄρνιθα ἐν ἐπιμελείᾳ ἦγε καὶ τὴν δάφνην ἐφύτευσε. Καὶ ἡ μὲν ῥιζωθεῖσα ηὔξησεν ὥστε καὶ τοῖς τὰ ἐπινίκια μετὰ τοῦτο πέμψασιν ἐπὶ πλεῖστον ἐξαρκέσαι, ἥ τε Λιουία ἐγκολπώσεσθαι καὶ τὴν τοῦ Καίσαρος ἰσχὺν καὶ ἐν πᾶσιν αὐτοῦ κρατήσειν ἔμελλε· [53] Τοὺς δὲ δὴ ἄλλους τοὺς ἐν τῇ πόλει ταῦτά τε καὶ αἱ διαλλαγαὶ τῶν ἀρχόντων ἰσχυρῶς ἐτάρασσον· οὐ γὰρ ὅπως οἵ τε ὕπατοι καὶ οἱ στρατηγοί, ἀλλὰ καὶ οἱ ταμίαι ἐπ´ ἀλλήλοις ἀντικαθίσταντο, καὶ τοῦτ´ ἐπὶ χρόνον ἐγένετο. Αἴτιον δὲ ὅτι πάντες οὐχ οὕτως ἵν´ οἴκοι ἐπὶ πλεῖον ἄρξωσιν, ὡς ἵνα ἐν τοῖς ἄρξασιν ἀριθμῶνται καὶ ἀπ´ αὐτοῦ καὶ τὰς τιμὰς καὶ τὰς δυνάμεις τὰς ἔξω λαμβάνωσιν ἐσπούδαζον. Οὔκουν οὐδὲ ἐς ῥητὸν ἔτι τινὲς χρόνον ᾑροῦντο, ἀλλ´ ὥστε ἐπιβῆναί τε τοῦ ὀνόματος τῆς ἀρχῆς καὶ ἀποστῆναι ὅταν τοῖς τὸ κράτος ἔχουσι δόξῃ· καὶ πολλοί γε ἐπὶ τῆς αὐτῆς ἡμέρας ἑκάτερον ἔπραξαν. Εἰσὶ δὲ οἳ καὶ παντάπασι τὰς ἀρχὰς ὑπὸ πενίας ἐγκατέλιπον· τῶν γὰρ σὺν τῷ Σέξτῳ τότε ὄντων, ὡς καὶ κατὰ δίκην δή τινα ἀτιμασθέντων, οὐ μνημονεύω. Βουλευομένου δ´ οὖν καὶ Μάρκου τινὸς Ὀππίου ἀγορανομίας ὑπ´ ἀπορίας (ἐκ γὰρ τῶν ἐπικεκηρυγμένων καὶ αὐτὸς καὶ ὁ πατὴρ αὐτοῦ ἦν) ἐκστῆναι τὸ πλῆθος οὐκ ἐπέτρεψεν, ἀλλ´ ἔς τε τὰ ἄλλα τὰ πρὸς τὸν βίον ἀναγκαῖα καὶ ἐς τὸ τῆς ἀρχῆς ἀνάλωμα ἀργύριον αὐτῷ συνεσήνεγκε. Καὶ λόγος γε ἔχει καὶ τῶν κακούργων τινὰς ἐς αὐτὸ τὸ θέατρον ἐν προσωπείοις, ὡς καὶ ὑποκρινουμένους τι, ἐσελθόντας συγκαταβαλεῖν τὰ χρήματα. Καὶ ὁ μὲν οὕτω ζῶν τε ὑπὸ τοῦ ὁμίλου ἠγαπήθη, καὶ ἀποθανὼν οὐ πολλῷ ὕστερον ἔς τε τὸ Ἄρειον πεδίον ἐκομίσθη καὶ ἐκεῖ καὶ ἐκαύθη καὶ ἐτάφη· ἡ δὲ δὴ βουλὴ ἀγανακτήσασα τῇ πάσῃ τοῦ πλήθους περὶ αὐτὸν σπουδῇ τὰ ὀστᾶ αὐτοῦ, ὡς οὐχ ὁσίως ἐν τῷ ἱερῷ χωρίῳ κείμενα, ἀνείλετο, πεισθεῖσα τοῖς ποντίφιξι, καίπερ πολλοὺς ἄλλους ἐν αὐτῷ καὶ πρότερον καὶ μετὰ ταῦτα θάψασα.
[54] Κἀν τῷ αὐτῷ τούτῳ χρόνῳ καὶ ὁ
Ἀντώνιος ἦλθε μὲν ἐς τὴν Ἰταλίαν αὖθις ἐκ τῆς Συρίας, πρόφασιν μὲν
ὡς καὶ τοῦ Σεξτείου πολέμου διὰ τὰς τοῦ Καίσαρος συμφορὰς μεθέξων,
οὐ μέντοι καὶ παρέμεινεν αὐτῷ, ἀλλ´ ἅτε ἐς κατασκοπὴν αὐτοῦ μᾶλλον ἢ
καὶ ἔργου τινὸς ἕνεκα ἀφιγμένος, ἐκείνῳ μὲν ναῦς ἔδωκε καὶ ἑτέρας
πέμψειν ὑπέσχετο, ἀνθ´ ὧν ὁπλίτας ἀντέλαβεν, αὐτὸς δὲ ὡς καὶ ἐπὶ
τοὺς Πάρθους στρατεύσων ἀπῆρε. Πρὶν δὲ ἢ ἀποπλεῖν αὐτὸν ᾐτιάσαντο
ἀλλήλους, πρότερον μὲν διὰ τῶν ἑταίρων, ἔπειτα δὲ καὶ δι´ ἑαυτῶν·
καὶ οὐ γάρ πω σχολὴν πολεμῆσαί σφισιν ἦγον, συνηλλάγησαν τρόπον
τινά, τῆς Ὀκταουίας ὅτι μάλιστα τοῦτο πρασσούσης. Καὶ ὅπως γε
πλείοσι τοῖς τῆς συγγενείας συνδέσμοις συνέχοιντο, ὅ τε Καῖσαρ
Ἀντύλλῳ τῷ τοῦ Ἀντωνίου υἱεῖ τὴν θυγατέρα, καὶ ἐκεῖνος τῷ Δομιτίῳ,
καίτοι τοῦ Καίσαρος σφαγεῖ τε γενομένῳ καὶ ἐν τοῖς ἀπολουμένοις
ἐκτεθέντι, τὴν ἑαυτοῦ τὴν ἐκ τῆς Ὀκταουίας οἱ γεννηθεῖσαν ἠγγύησε.
Ταῦτά τε ἅμα πρὸς ἀλλήλους ἐπλάσσοντο· οὐ γάρ που καὶ ποιήσειν τι
αὐτῶν ἤμελλον, ἀλλ´ ἐς τὴν χρείαν τῶν παρόντων σφίσι πραγμάτων
ὑπεκρίνοντο. Ἀμέλει καὶ τὴν Ὀκταουίαν αὐτὴν εὐθὺς ἐκ τῆς Κερκύρας ὁ
Ἀντώνιος ἐς τὴν Ἰταλίαν, ἵνα δὴ μὴ συγκινδυνεύσῃ οἱ τοῖς Πάρθοις
πολεμοῦντι, ἀπέπεμψεν. Οὐ μὴν ἀλλ´ ἔν γε τῷ τότε ἐκεῖνά τε οὕτως
ἔπραξαν, καὶ τὸν μὲν Σέξτον τῆς τε ἱερωσύνης ἅμα καὶ τῆς ὑπατείας ἐς
ἣν ἀπεδέδεικτο ἔπαυσαν, ἑαυτοῖς δὲ τὴν ἡγεμονίαν ἐς ἄλλα ἔτη πέντε,
ἐπειδὴ τὰ πρότερα ἐξεληλύθει, ἐπέτρεψαν. Καὶ μετὰ τοῦτο Ἀντώνιος μὲν
ἐς τὴν Συρίαν ἠπείγετο, Καῖσαρ δὲ ἐς τὸν πόλεμον καθίστατο. Καὶ τὰ
μὲν ἄλλα κατὰ γνώμην αὐτῷ ἐχώρει, ὁ δὲ δὴ Μηνᾶς ἄπιστός τε φύσει ὢν
καὶ τὰ τοῦ κρείττονος ἀεὶ θεραπεύων, καὶ προσέτι καὶ ἀγανακτήσας ὅτι
μηδεμίαν ἀρχὴν εἶχεν ἀλλὰ τῷ Σαβίνῳ ὑπετέτακτο, πρὸς τὸν Σέξτον
αὖθις ηὐτομόλησεν. |
51. Ces montagnes, situées près des lacs intérieurs, renferment des sources d'un feu très fort et d'eau mêlée avec le feu ; nulle part on n'y trouve l'un ou l'autre de ces deux éléments isolé (on n'y voit, en effet, ni feu seul ni eau froide seule) ; leur union rend l'eau chaude et le feu humide; l'eau se rend, à travers le pied des montagnes, du côté de la mer, dans des citernes; on en fait arriver la vapeur au moyen de tuyaux dans des chambres élevées, et on s'en sert pour chauffer des étuves; car, plus elle monte en s'éloignant de la terre et de l'eau, plus cette vapeur devient sèche. Des édifices somptueux sont construits sur les deux rives et offrent les ressources les mieux appropriées aux jouissances de la vie et à la guérison des maladies. Outre ces particularités, cette montagne présente un terrain de la nature que je vais dire. Le feu ne pouvant brûler (toute sa force comburante, en effet, s'éteint par son union avec l'eau) et conservant néanmoins encore le pouvoir de désagréger et de liquéfier les matières qu'il rencontre, il arrive que la partie grasse de la terre est dissoute par lui, au lieu que la partie dure et osseuse, pour parler ainsi, demeure dans son entier. Or les glèbes sont nécessairement poreuses; si on les met dans un endroit sec, elles se résolvent en poussière; mais si on les pétrit avec l'eau unie à la chaux, elles acquièrent de la consistance, et, tant qu'elles sont dans un endroit humide, elles s'épaississent et prennent la dureté de la pierre. La cause en est que leur partie friable se dilate et se brise par l'action du feu, de la nature duquel elles participent, au lieu que, par leur mélange avec un élément humide, elles se refroidissent, et que, ne cessant de se resserrer à l'intérieur, elles deviennent insolubles. Tel est le terrain de Baies (ainsi se nomme le pays) ; c'est là qu'alors Agrippa, aussitôt qu'il eut achevé les passes, rassembla vaisseaux et rameurs, arma les uns et exerça les autres à ramer sur leurs bancs. 52. A Rome, les habitants furent troublés par des prodiges. Parmi nombre d'autres dont la nouvelle leur fut apportée, une multitude de dauphins, aux environs d'Aspis, en Afrique, se battirent les uns contre les autres et s'entretuèrent ; de plus, dans ce même lieu, auprès de la ville, du sang tombé du ciel fut porté en divers endroits par des oiseaux. Aux jeux Romains, aucun sénateur n'ayant, ainsi que cela se pratiquait habituellement, pris part au banquet dans le Capitole, on vit dans cette chose un présage. Celui qui survint à Livie fut pour elle un sujet de joie; mais il inspira aux autres de la crainte : un aigle jeta dans son sein une poule blanche portant à son bec un laurier avec son fruit. Le présage lui sembla donc important ; elle prit soin de la poule et planta le laurier. Or l'arbre, ayant poussé des racines, grandit au point que, dans la suite, il suffit pour fournir longtemps aux triomphateurs; d'un autre côté, Livie devait, elle aussi, renfermer dans son sein la puissance de César et le dominer en tout. 53. Le reste des citoyens à Rome fut fortement troublé par ces prodiges et par les mutations de magistrats ; car ce n'était pas seulement les consuls et les préteurs, mais aussi les questeurs, qui étaient, après peu de temps, remplacés dans leurs charges. La cause, c'est que tous recherchaient les magistratures, moins pour les exercer longtemps à l'intérieur, que pour être comptés au nombre de ceux qui les avaient exercées, et jouir par là des honneurs et des commandements militaires au dehors. Ainsi donc personne n'était plus élu pour un temps fixe, mais seulement pour le temps de prendre le titre de magistrat et de le quitter dès qu'il plaisait à ceux qui avaient le pouvoir; beaucoup même firent l'un et l'autre le même jour. Il y en eut aussi qui, par pauvreté, abandonnèrent leurs charges; je ne parle pas de ceux qui, étant alors avec Sextus, furent flétris par une sorte de condamnation. Un certain M. Oppius voulant, par suite de sa pauvreté (ils avaient été, lui et son père, au nombre des proscrits), renoncer à l'édilité, les plébéiens ne le lui permirent pas et lui fournirent, par une contribution, l'argent nécessaire pour tous les besoins de la vie et pour les dépenses de sa charge. La tradition ajoute que des hommes de mauvaise vie, étant entrés sur le théâtre le masque sur la figure, comme s'ils remplissaient un rôle, apportèrent de l'argent pour leur part à la contribution. Tel fut l'amour de la multitude pour Oppius, tant qu'il vécut; à sa mort, qui arriva peu de temps après, elle le transporta dans le champ de Mars, l'y brûla et l'y enterra. Le sénat, irrité de toutes ces marques d'attachement prodiguées par les plébéiens à Oppius, fit, d'après l'avis des pontifes, enlever ses os comme déposés contrairement à la religion dans un lieu consacré, bien qu'il eût précédemment, comme il le fit plus tard, accordé cette sépulture à d'autres citoyens. 54. Dans ce même temps, Antoine revint de Syrie, sous prétexte que l'échec de César le décidait à coopérer à la guerre contre Sextus. Cependant, au lieu de rester auprès de son allié, et comme s'il fût venu plutôt pour le surveiller que pour lui prêter son concours, il lui donna quelques vaisseaux, promit de lui en envoyer d'autres encore, en échange desquels il reçut des légions; puis il partit, comme pour marcher contre les Parthes. Avant qu'Antoine mît à la voile, les deux rivaux s'adressèrent, par l'intermédiaire de leurs amis d'abord, et ensuite eux-mêmes en personnes, de mutuelles accusations; mais, ne se croyant pas encore le loisir de se faire la guerre, ils consentirent à une sorte de réconciliation ménagée surtout par Octavie. Afin de s'enchaîner par des liens de parenté plus nombreux, César fiança sa fille à Antyllus, fils d'Antoine, et celui-ci fiança à Domitius, bien qu'il fût un des meurtriers de César et mis au nombre des proscrits, la fille qui lui était née d'Octavie. Tout cela, de part et d'autre, n'était que feinte; ils ne devaient tenir aucun de leurs engagements, ce n'était qu'un rôle qu'ils jouaient pour le besoin de leurs affaires présentes. Ainsi Antoine renvoya immédiatement de Corcyre en Italie Octavie elle-même, en apparence pour ne pas l'exposer aux dangers qu'il allait courir dans sa guerre contre les Parthes. Telle fut néanmoins la conduite qu'ils tinrent dans le moment; de plus, ils destituèrent Sextus du sacerdoce et en même temps du consulat auquel il avait été nommé, et se prorogèrent à eux-mêmes le pouvoir pour cinq autres nouvelles années, les précédentes étant expirées. Après cela, Antoine se dirigea en hâte vers la Syrie, et César commença la guerre. Tout réussit à son gré, sinon que Ménas, inconstant par caractère, toujours dévoué au parti du plus fort, irrité de n'avoir aucun commandement et d'être sous les ordres de Sabinus, passa de nouveau du côté de Sextus. |