Oedipe de Sénèque |
La journée s'annonce mal |
SENEQUE
: L. Annaeus Seneca échappe de peu à la condamnation à mort sous
l'empereur Caligula, est exilé par l'empereur Claude, choisi par
Agrippine pour être le précepteur de l'empereur Néron. Impliqué dans
le complot des Pisons, il se suicide. Il a écrit des dialogues philosophiques, un exposé de physique, une satire de l'empereur Claude et des tragédies, inspirées de sujets grecs. |
Titans: Divinites de la mythologie Greco-Romaine, fils et filles d'Ouranos (le ciel) et de Gaia (la Terre). Ils etaient au nombre de douze, six divinites masculines (Oceanos, Coeos, Crios, Hyperion, Japet, Cronos) et six divinites feminines (Theia, Rhea, Themis, Mnemosyne, Phoibe, Tethys), dites les Titanides. Une guerre (la Titanomachie) opposa les Titans à Zeus, qui les precipita dans le Tartare. Les enfants d'Hyperion: Hélios (Le Soleil), Selene (La Lune) et Eos (l'Aurore), mère des vents. http://mael.monnier.free.fr/bac_francais/antigone/mytheoedipe.htm Le mythe d'Œdipe Œdipe, dans la mythologie grecque, roi de Thèbes, fils de Laïos et de Jocaste, roi et reine de Thèbes. La reine Jocaste attend un enfant. Son mari, Laïos, roi de Thèbes, s'enquiert auprès des dieux, comme il est naturel, de ce qui va venir. La réponse de l'oracle est terrible : " Il tuera son père ; il épousera sa mère". Il décide d'échapper à son destin : il attacha les deux pieds de son fils nouveau-né, qu'ils percent, et ils ordonnent qu'il soit abandonné dans la montagne, aux bêtes sauvages sur les flancs du mont Cithéron. Le bébé gémissant émeut le cœur du serviteur chargé de la besogne. Il le confie à des bergers du roi de Corinthe, qui l'amènent à leur maître Polybos, roi de Corinthe sa femme Périboea désespérait justement d'avoir un héritier, Polybos l'appela Œdipe (" celui qui a les pieds enflés ", en grec) et l'éleva comme son propre fils. Des années passent. Un jour, pendant une querelle, un Corinthien traite Œdipe d'enfant trouvé. Celui-ci, alarmé, part demander la vérité à Pythie de Delphes. En chemin, un vieillard monté sur un char lui commande, un peu trop impérieusement, de s'écarter de son chemin. Œdipe, qui a le sang vif, le tue. C'était bien sûr le roi Laïos, son père. Ainsi, Œdipe accomplit la prophétie sans le vouloir. Œdipe arriva à Thèbes, qui était sous la coupe d'un monstre sanguinaire appelé le Sphinx, lion à tête de femme. La créature bloquait les routes menant à la ville, tuant et dévorant les voyageurs qui ne pouvaient résoudre l'énigme fameuse qu'elle leur proposait : " Quel est l'animal qui le matin marche sur quatre pieds, à midi sur deux et le soir sur trois ?". Œdipe répond sans hésiter que c'est l'homme, qui au matin de sa vie marche à quatre pattes, va sur ses deux jambes à l'âge adulte et s'aide d'une canne pour soutenir sa vieillesse. Le Sphinx, vexé, se suicide. Œdipe s'attira les faveurs de la ville pour avoir libéré Thèbes du Sphinx. En remerciement, les Thébains le firent roi et lui donnèrent comme épouse la veuve de Laïos, Jocaste. Pendant de nombreuses années, le couple vécut heureux, ne sachant pas qu'ils étaient en réalité mère et fils. La seconde partie de l'oracle est accomplie. Les années passent, des enfants naissent du couple incestueux, deux garçons (Etéocle et Polynice) et deux filles, Antigone et Ismène. Les dieux, qui ont longtemps favoriser le règne d'Œdipe, s'aperçoivent soudain, dans un spectaculaire accès de mauvaise foi, que ce roi est un meurtrier. Jusqu'au jour où la peste ravagea le pays. Oedipe-Roi de Sophocle Devant le palais d'Oedipe. Un groupe d'enfants est accroupi sur les degrés du seuil. Chacun d'eux a en main un rameau d'olivier. Debout, au milieu d'eux, est le prêtre de Zeus. OEDIPE. - Enfants, jeune lignée de notre vieux Cadmos, que faites-vous là ainsi à genoux, pieusement parés de rameaux suppliants ? La ville est pleine tout ensemble et de vapeurs d'encens et de péans mêlés de plaintes. Je n'ai pas cru dès lors pouvoir laisser à d'autres le soin d'entendre votre appel, je suis venu à vous moi-même, mes enfants, moi, Oedipe - Oedipe au nom que nul n'ignore. Allons ! Vieillard, explique-toi : tu es tout désigné pour parler en leur nom. A quoi répond votre attitude ? A quelque crainte ou à quelque désir ? Va, sache le, je suis prêt, si je puis, à vous donner une aide entière. Il faudrait bien que je fusse insensible pour n'être pas pris de pitié à vous voir ainsi à genoux. LE PRÊTRE. - Eh bien ! Je parlerai. O souverain de mon pays, Oedipe, tu vois l'âge de tous ces suppliants à genoux devant tes autels. Les uns n'ont pas encore la force de voler bien loin, les autres sont accablés par la vieillesse ; je suis, moi, prêtre de Zeus ; ils forment, eux, un choix de jeunes gens. Tout le reste du peuple, pieusement paré, est à genoux ou sur notre place ou devant les deux temples consacrés à Pallas ou encore près de la cendre prophétique d'lsménos. Tu le vois comme nous, Thèbes, prise dans la houle, n'est plus en état de tenir la tête au-dessus du flot meurtrier. La mort la frappe dans les germes où se forment les fruits de son sol, la mort la frappe dans ses troupeaux de boeufs, dans ses femmes, qui n'enfantent plus la vie. Une déesse porte-torche, déesse affreuse entre toutes, la Peste, s'est abattue sur nous, fouaillant notre ville et vidant peu à peu la maison de Cadmos, cependant que le noir Enfer va s'enrichissant de nos plaintes, de nos sanglots. Certes ni moi ni ces enfants, à genoux devant ton foyer, nous ne t'égalons aux dieux ; non, mais nous t'estimons le premier de tous les mortels dans les incidents de notre existence et les conjonctures créées par les dieux. Il t'a suffi d'entrer jadis dans cette ville de Cadmos pour la libérer du tribut qu'elle payait alors à l'horrible chanteuse. Tu n'avais rien appris pourtant de la bouche d'aucun de nous, tu n'avais reçu aucune leçon : c'est par l'aide d'un dieu - chacun le dit, chacun le pense - que tu as su relever notre fortune. Eh bien ! Cette fois encore, puissant Oedipe aimé de tous ici, à tes pieds, nous t'implorons. Découvre pour nous un secours. Que la voix d'un dieu te l'enseigne ou qu'un mortel t'en instruise, n'importe ! Les hommes éprouvés se trouvent être aussi ceux dont je vois les conseils le plus souvent couronnés de succès. Oui, redresse notre ville, à toi, le meilleur des humains ! Oui, prends garde pour toi-même ! Ce pays aujourd'hui t'appelle son sauveur, pour l'ardeur à le servir que tu lui montras naguère : ne va pas maintenant lui laisser de ton règne ce triste souvenir qu'après notre relèvement il aura ensuite marqué notre chute. Redresse cette ville, définitivement. C’est sous d'heureux auspices que tu nous apportas autrefois le salut : ce que tu fus, sois-le encore. Aussi bien, si tu dois régner sur cette terre, comme tu y règnes aujourd'hui, ne vaut-il pas mieux pour cela qu'elle soit peuplée que déserte ? Un rempart, un vaisseau ne sont rien, s'il n'y a plus d'hommes pour les occuper. OEDIPE. - Mes pauvres enfants, vous venez à moi chargés de voeux que je n'ignore pas - que je connais trop. Vous souffrez tous, je le sais ; mais quelle que soit votre souffrance, il n'est pas un de vous qui souffre autant que moi. Votre douleur, à vous, n'a qu'un objet : pour chacun lui-même et nul autre. Mon coeur à moi gémit sur Thèbes et sur toi et sur moi tout ensemble. Vous ne réveillez pas ici un homme pris par le sommeil. Au contraire, j'avais, sachez-le, répandu déjà bien des larmes et fait faire bien du chemin à ma pensée anxieuse. Le seul remède que j'aie pu, tout bien pesé, découvrir, j'en ai usé sans retard. J'ai envoyé le fils de Ménécée, Créon, mon beau-frère, à Pythô, chez Phoebus, demander ce que je devais dire ou faire pour sauvegarder notre ville. Et même le jour où nous sommes, quand je le rapproche du temps écoulé, n'est pas sans m'inquiéter : qu'arrive-t-il donc à Créon ? La durée de son absence dépasse le délai normal beaucoup plus qu'il n'est naturel. Mais dès qu'il sera là, je serais criminel, si je refusais d'accomplir ce qu'aura déclaré le dieu. LE PRÊTRE. - Tu ne pouvais parler plus à propos : ces enfants me font justement signe que Créon est là, qui approche. OEDIPE. - Ah ! S’il pouvait, cher Apollon, nous apporter quelque chance de sauver Thèbes, comme on se l'imagine à son air radieux ! LE PRÊTRE. - On peut du moins Croire qu'il est satisfait. Sinon, il n'irait pas le front ainsi paré d'une large couronne de laurier florissant. OEDIPE. - nous allons tout savoir. Le voici maintenant à portée de nos voix.
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avidus,
a, um : désireux, avide dies, ei, m. et f. : le jour domus, us, f. : la maison dubius, a, um : douteux (dubium, i, n. : le doute) et, conj. : et. adv. aussi exorior, iris, iri, exortus sum : se lever, sortir, se montrer, commencer expello, is, ere, puli, pulsum : chasser facio, is, ere, feci, factum : faire flamma, ae, f. : la flamme gero, is, ere, gessi, gestum : 1. porter 2. exécuter, faire iam, adv. : déjà, à l'instant iubar, aris, n. : Lucifer, l'étoile du matin; la splendeur, la lumière, le rayon luctificus, a, um : qui cause de la peine, du chagrin; triste lumen, inis, n. : 1. la lumière 2. le flambeau, la lampe 3. le jour 4. l'éclat, le rayon 5. les yeux maestus, a, um : triste nox, noctis, f. : la nuit nubes, is, f. : le nuage, la nue, la nuée ostendo, is, ere, tendi, tentum : tendre, montrer pestis, is, f. : la maladie contagieuse, l'épidémie, le fléau prospicio, is, ere, spexi, spectum : regarder au loin, avoir vue sur, prévoir quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien redeo, is, ire, ii, itum : revenir solor, aris, ari : réconforter, adoucir squalidus, a, um : âpre, hérissé; sale, malpropre, négligé strages, is, f. : l'écroulement Titan, anis, m. : le Titan tristis, e : 1. triste, affligé 2. sombre, sévère, morose |
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