ALLER A LA TABLE DES MATIÈRES DE DENYS CATON
Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer
DENYS (DIONYSIUS) CATON
DISTIQUES MORAUX DE DENYS CATON A SON FILS
PREFACEOn citerait à peine, parmi les monuments de la langue latine, un autre ouvrage sur lequel on ait émis des jugements plus contradictoires que sur les distiques attribués à Denys Caton. Au moyen Age ils étaient en honneur, et fournissaient l’épigraphe à la plupart des ouvrages qui voyaient le jour: car alors ils étaient regardés comme autant d’oracles; aujourd’hui ils sont presque oubliés. Des critiques assignent une place élevée à leur auteur; d’autres le rangent dans la catégorie la plus infime; au dire des uns il était chrétien, les autres croient qu’il était païen; ici on lui donne le nom de Denys Caton, là on prétend qu’il s’appelait Sénèque, Ausone, etc., etc. Au milieu de tant de doutes qui s’élèvent sur le nom de notre auteur, nous ne pouvons guère émettre un avis qui puisse faire autorité, d’autant plus que d’habiles critiques, qui sont entrés dans des dissertations que ne comporte pas le travail dont nous sommes chargé, ont donné des hypothèses qui, bien que présentées sous un jour assez satisfaisant, n’en ont pas moins laissé la chose indécise. En admettant toutefois qu’on doive attribuer à Denys Caton l’opuscule dont nous donnons ici la traduction, le désir que nous pourrions avoir de connaître le lieu de sa naissance, les emplois qui lui furent confiés, les autres ouvrages qu’il a écrits, les relations de sa vie privée et publique, serait loin d’être satisfait: les biographes sont muets sur tout cela, et se bornent à dire que l’on croit qu’il s vécu sous les deux Antonins, opinion qu’ils fondent sais doute sur quelques distiques qui, nous devons l’avouer, semblent en être la preuve Mais si l’époque où vivait l’auteur des distiques semble prouvée, il n’en est pas de même de son nom que le hasard seul peut tirer de l’oubli. Revenons aux distiques. Malgré le jugement favorable qu’en ont porté, entre autres, Scaliger et Érasme, on ne peut cependant se dissimuler qu’ils manquent souvent de la finesse, du tour et de la noblesse qu’exige le style gnomique, et qu’on y trouve parfois les expressions vides, languissantes et sans sel. Quoiqu’on ait peu à reprendre sous le rapport de la latinité, on peut reprocher à l’auteur des redites, et d’arriver souvent avec effort â la conclusion de ses préceptes; aussi Cannegieter et Arntzenius, malgré leurs doctes élucubrations, ont-ils souvent été réduits â déclarer tel distique interpolé, tel autre altéré. A l’exemple des meilleurs éditeurs, nous donnons, à la suite des distiques, de courtes sentences qui, si elles ne sont pas du même auteur, appartiennent certainement à la même époque.
J. CHENU.
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LIBER PRIMUS |
LIVRE PREMIER |
PRÆFATlO |
PRÉFACE |
Quum animadverterem, quam plurimos hominus errare graviter in via norum, succurrendum et consulendum opinioni eorum fore existirmavi, maxime ut gloriose vivarent, et honorem continerent. Nunc te, fili carissime, docebo quo pacto mores animi tui componas. Igitur mea præcepta ita legito, ut intelligas: legere enim et non intelligere, negligere est. |
J’ai remarqué que la plupart des hommes s’abusent étrangement sur la nature de leurs devoirs, et j’ai cru convenable de venir à leur secours, de prévenir des fautes qui font mal juger d’eux, et de les guider ainsi dans le chemin d’une vie honorable et glorieuse. Je vais donc, mon très cher fils, vous enseigner comment vous devez régler votre conduite. Ainsi lisez mes préceptes, de manière à les bien comprendre car lire sans comprendre serait perdre son temps. |
I |
I |
Si Deus est animus, nobis ut carmina dicunt,
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Si Dieu est un esprit, comme les bêtes nous le disent, vous devez, avant tout, l’adorer avec une âme pure |
II |
II |
Plus vigila semper, nec somno deditus esto;
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Veillez toujours le plus possible, et ne vous livrez point trop au sommeil; car trop de repos fournit des aliments aux vices. |
III |
III |
Virtutem primam esse puta, compescere linguam:
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Sachez bien que la première des vertus est de retenir sa langue: nul n’approche plus de la Divinité que celui qui sait se taire à propos. |
IV |
IV |
Sperne repugnando tibi tu contrarius esse:
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Ne soyez jamais en contradiction avec vous-même : qui n’est pas d’accord avec soi, ne peut l’être avec personne. |
V |
V |
Si vitam inspicias hominum, si denique mores;
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Si vous examinez la vie et les mœurs des autres hommes, souvenez-vous, en les censurant, que personne n’est exempt de reproche. |
VI |
VI |
Quæ nocitura tenes, quamvis sint cara, relinque:
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Si cher qu’il vous soit, renoncez à tout ce qui peut vous nuire: il faut, dans l’occasion, préférer l’utilité aux richesses. |
VII |
VII |
Constans et lenis ut res expostulat, esto:
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Montrez-vous sévère ou indulgent selon que le cas l’exige: le sage, sans crainte de blâme, adapte ses mœurs au temps. |
VIII |
VIII |
Nil temere uxori de cervis credo querenti
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Ne croyez pas à la légère aux plaintes de votre épouse contre les serviteurs; car souvent une femme déteste celui que son mari aime. |
IX |
IX |
Quum moneas aliquem, nec se velit ille moneri;
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Quand vous donnez des conseils à quelqu’un qui les repousse, s’il vous est cher, ne renoncez point à votre entreprise. |
X |
X |
Contra verbocos noli contendere verbis:
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N’entrez pas en lutte avec les grands parleurs : la parole est donnée à tous, la sagesse au petit nombre. |
XI |
XI |
Dilige sic alios, ut sis tibi carus amicus:
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Aimez les autres, mais regardez-vous comme votre plus cher ami; et pour ne craindre aucun malheur, ne soyez bon qu’avec les bons. |
XII |
XII |
Rumorem fuge, ne incipias novus auctor haber ;
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Évitez les propos de crainte qu’on ne vous les impute : il n’y a point de danger à se taire, il peut y en avoir à parler. |
XIII |
XIII |
Spem tibi promissi certam promittere noli:
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Ne faites espérer à personne ce qui, vous a été promis: la fidélité est d’autant plus rare que les promesses sont plus communes. |
XV |
XIV |
Quum te aliquis laudat, judex tuus esse memoris:
|
Quand on vous loue, jugez vous-même à quel point vous le méritez : n’écoutez pas plus le témoignage d’autrui que celui de votre conscience. |
XV |
XV |
Officium alterius multis narrare memento;
|
N’oubliez pas de parler des services qu’on vous rend, mais gardez le silence sur ceux que vous avez rendus. |
XVI |
XVI |
Multorum quum facta senex et dicta recenses,
|
S’il vous arrive, dans un âge avancé, de citer les actes et les paroles des uns et des autres, rappelez-vous bien ce que vous-même avez fait dans votre jeunesse |
XVII |
XVII |
Ne cures, si quis tacito sermone loquatur
|
Ne vous occupez point de ce qu’on dit à voix basse celui qi se sait en défaut croit toujours qu’on parle de lui. |
XVIII |
XVIII |
Quum fueris felix, quæ sunt adversa caveto:
|
Dans la prospérité, craignez les revers de fortune : la fin de la carrière ne répond pas toujours au début. |
XIX |
XIX |
Quum dubia et fragilis sit nobis vita tributa,
|
La vie nous est accordée trop incertaine et trop frêle, pour que vous deviez mettre votre espoir en la mort d’autrui. |
XX |
XX |
Exiguum munus quum dat tibi pauper .amicus,
|
Quand un ami pauvre vous fait un petit présent, acceptez-le gracieusement, remerciez-le largement. |
XXI |
XXI |
Inrantem nudum quum te natura creari
|
La nature, en vous faisant naître nu, vous avertit de supporter patiemment le fardeau de la pauvreté. |
XXII |
XXII |
Ne timeas illam, quæ vitæ est ultima finis:
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Ne redoutez point le moment où vous cesserez de vivre: craindre la mort, c’est déjà perdre la vie. |
XIII |
XXIII |
Si tibi pro meritis nemo respondet amicus,
|
Si nulle amitié ne répond à vos bienfaits, n’en accusez pas la Divinité, et résignez-vous. |
XXIV |
XXIV |
Ne tibi quid desit, quæsitis utere parce :
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Pour vous mettre à l’abri du besoin, usez sagement de vos biens; pour conserver ce qu’on a, il faut toujours se figurer qu’on ne l’a pas. |
XXV |
XXV |
Quod præstare potes, ne bis promiseris ulli;
|
Ne promettez jamais deux fois ce que vous pouvez donner de suite, e peur d’être vaniteux en voulant paraître obligeant. |
XXVI |
XXVI |
Qui simulat verbis, nec corde est fidus amicus
|
Quand quelqu’un vous déclare une amitié que son cœur dément, usez de la même feinte; ainsi l’artifice est déjoué par l’artifice. |
XXVII |
XXVII |
Noli homines bando nimium sermone probare:
|
Gardez-vous des discours trop flatteurs : c’est au doux son de l’appeau que l’oiseleur trompe l’oiseau. |
XXVIII |
XXVIII |
Quum tibi sint nati, nec opes, tunc artibus illo
|
Si vous avez des enfants, et point de fortune, donnez-leur un état qui les mette à l’abri du besoin. |
XXIX |
XXIX |
Quod vile est carum, quod carum vile putato
|
En regardant comme précieux ce qui est vil, et comme vil ce qui est précieux, vous deviendrez désintéressé, et personne ne vous taxera d’avarice. |
XXX |
XXX |
Quæ culpare soles, ea tu ne feceris ipse:
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Gardez-vous des fautes que vous condamnez d’habitude: il.est honteux pour un censeur d’être repris pour ce que lui-même a blâmé. |
XXXI |
XXXI |
Quod justum est petito, vel quod videatur honestum
|
Ne demandez rien qui ne soit juste ou qui ne paraisse honnête; car c’est sottise que demander ce qui doit être refusé. |
XXXII |
XXXII |
Ignotum tibi tu noli præponere notis
|
Gardez-vous de jamais sacrifier le connu à l’inconnu : on juge sûrement de ce que l’on connaît, on ne peut que juger au hasard de ce qu’on ne connaît pas. |
XXXIII |
XXXIII |
Quum dubia in certis versetur vita periclis,
|
Puisque la vie est incertaine et semée de dangers inévitables, regardez comme une faveur chaque jour de travail. |
XXXIV |
XXXIV |
Vincere quum possis, interdum cede sodali;
|
Sûr de vaincre, cédez parfois l’avantage à votre ami: la condescendance resserre les doux liens de l’amitié. |
XXXV |
XXXV |
Ne dubites, quum magna petis, impendere parva;
|
Faites, pour obtenir beaucoup, de légers sacrifices : c’est par les petits présents qu’on gagne les cœurs. |
XXXVI |
XXXVI |
Litem inferre cave, cum quo tibi gratis juncta est :
|
Evitez toute dispute avec un ami : la colère engendre la haine, la concorde entretient l’amitié. |
XXXVII |
XXXVII |
Servorum culpis quum te dolor urget in ira,
|
Quand vos serviteurs vous auront irrité par leurs fautes, modérez-vous d’abord vous-même pour pouvoir ensuite leur pardonner. |
XXXVIII |
XXXVIII |
Quem superare potes, interdum vince ferendo;
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Prêt à vaincre, triomphez quelquefois par la patience; car la patience fut toujours la première des vertus. |
XXXIX |
XXXIX |
Conserva potius, quæ sunt jam parta labore
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Attachez-vous à conserver ce que vous avez acquis par le travail : quand le travail devient stérile, vient l’affreuse indigence. |
XL |
XL |
Dapsilis interdum notis, et carus amicis,
|
Dans la prospérité, soyez libéral envers tous et dévoué à vos amis; mais soyez-vous toujours l’ami le plus fidèle |
LIBER SECUNDUS |
LIVRE DEUXIÈME |
PRÆFATIO |
PRÉFACE |
Telluris si forte velis cognoscere cultus, |
Si vous désirez connaître la culture des champs, lisez Virgile. Si vous préférez savoir la vertu des plantes, Macer vous les dira dans son poème et vous donnera les moyens de combattre toutes les maladies. Si vous souhaitez connaître les guerres et les luttes civiles de Rome, prenez Lucain, qui a chanté les combats. Si vous songez à l’amour, et que vous vouliez étudier par écrit l’art d’aimer, adressez-vous à Ovide. Mais si vous avez à cœur de vivre en sage, écoutez les conseils grâce auxquels on peut mener une vie exempte de vices. Écoutez-moi donc et apprenez, en me lisant, ce que c’est que la sagesse. |
I |
I |
Si potes, ignotis etiam prodesse memento: |
Si vous le pouvez, obligez même les inconnus : mieux vaut par des bienfaits acquérir des amis qu’un royaume. |
II |
II |
Mitte arcana Dei, cœlumque inquirere quid sit : |
Respectez les secrets de la Divinité, et l’inviolabilité du ciel mortel, ne vous occupez que de ce qui convient aux mortels. |
III |
III |
Linque metum leti; nam stultum est tempore in omni,
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Ne craignez pas la mort c’est folie que d’avoir en tout temps une crainte qui tue les douceurs de la vie. |
IV |
IV |
Irutus de re incerta contendere noli: |
Ne disputez point avec colère sur une affaire douteuse, car la colère empêche l’esprit de pouvoir discerner la vérité. |
V |
V |
Fac sumptum propere, quum res desiderat ipsa : |
Faites promptement une dépense dès que le besoin l’exige on doit se résoudre à quelque sacrifice quand le veut le temps ou la chose. |
VI |
VI |
Quod nimium est fugito, parvo gaudere memento: |
Fuyez le superflu; contentez-vous de peu : la barque a d’autant moins à craindre qu’elle vogue sur un fleuve plus petit. |
VII |
VII |
Quod pudeat, socies prudens celare memento; |
Ayez la prudence de cacher à vos amis ce dont vous devez rougir, car vous essuieriez le blâme pour ne pas ajouter le blâme de tous aux reproches de votre conscience. |
VIII |
VIII |
Nolos putes pravos homines peccata lucrari |
Ne croyez pas que le mal profite aux pervers : il reste un temps caché, mais le temps le découvre. |
IX |
IX |
Corporis exigui vires contemnere noli |
Ne méprisez pas un ennemi de petite taille, car la nature accorde la ruse à ceux auxquels elle a refusé la force. |
X |
X |
Cui scieris non esse parem te, tempore cede : |
Cédez à propos à celui auquel vous sentez ne pouvoir résister souvent nous voyons le vaincu triompher du vainqueur. |
XI |
XI |
Adversus notum noli contendere verbis: |
Évitez d’entrer en discussion avec un ami : souvent un grave débat surgit d’une dispute vaine. |
XII |
XII |
Quid Deus intendat, noli perquirere sorte: |
N’usez point de sortilèges pour pénétrer les desseins de la Divinité : elle ne vous consulte pas pour décider de vous. |
XIII |
XIII |
Invidium nimio cultu vitare memento : |
Prenez garde d’éveiller l’envie par un faste excessif: ne sût-elle vous atteindre, il est toujours fâcheux d’essuyer ses coups. |
XIV |
XIV |
Esto animo forti, quum sis damnatus inique : |
Supportez courageusement une condamnation injuste : un jugement inique ne donne jamais un long triomphe. |
XV |
XV |
Litis præteritæ noli maledicta referre |
Ne rappelez pas les injures d’une ancienne querelle : le méchant seul fait survivre la rancune à l’inimitié. |
XVI |
XVI |
Nec te collaudes, nec te culpaveris ipse : |
Ne vous louez ni ne vous blâmez vous-même : c’est le fait d’un sot que tourmente une ridicule vanité. |
XVII |
XVIV |
Utere quæsitis modice: qoum sumptus abundat. |
Usez sobrement de vos économies: quand la dépense est superflue, on a vite dissipé ce qui fut si long à amasser. |
XVIII |
XVIII |
Insipiens esto, quum tempus postulat aut res: |
Sachez être fou selon le temps ou les circonstances: la folie à propos affectée prouve une grande sagesse. |
XIX |
XIX |
Luxuriam tugito, simul et vitare memento |
Fuyez la prodigalité; mais, en même temps, évitez le reproche d’avarice; tous deux nuisent à la réputation. |
XX |
XX |
Noli tu quædam referenti credere semper : |
Il ne faut pas toujours croire ce qu’on vous raconte: accordez surtout peu de foi aux grands parleurs. |
XXI |
XXI |
Quæ potus peccas, ignoscere tu tibi noli ; |
Ne vous pardonnez point les fautes commises dans l’ivresse : ce n’est point le vin qui est coupable, mais celui qui l’a bu. |
XXII |
XXII |
Consilium arcanum tacito committe sodali : |
Confiez vos pensées secrètes à un ami discret, et le soin de votre corps à un médecin fidèle. |
XXIII |
XXIII |
Noli successus indignos ferre moleste |
Voyez sans chagrin la prospérité des gens qui en sont peu dignes : la fortune ne sourit aux méchants que pour mieux les perdre. |
XXIV |
XXIV |
Prospice, qui veniant, hos casus esse ferendos; |
Voyez toujours venir les accidents qui atteignent l’humanité : un mal prévu est plus facile à supporter. |
XXV |
XXV |
Rebus in adversis animum summittere noli ; |
Dans l’adversité ne perdez ni le courage ni l’espérance : l’espérance seule n’abandonne point l’homme, même à la mort. |
XXVI |
XXVI |
Rem tibi quam nosces aptam, diinittere noli ; |
Ne laissez point échapper une chose que vous savez vous convenir; car l’occasion a le front garni de cheveux et le derrière de la tête chauve. |
XXVII |
XXVII |
Quod sequitur specta; quodque imminet ante videto;
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Cherchez dans le passé des leçons pour l’avenir; imitez le dieu qui regarde devant et derrière. |
XXVIII |
XXVIII |
Fortior ut valeas. interdum parcior esto : |
Pour vous fortifier, sachez vous priver parfois il faut peu sacrifier au plaisir et beaucoup à la santé. |
XXIX |
XXIX |
Judicium populi nunquam contempseris unus, |
N’allez jamais seul heurter l’opinion publique: vous ne plairiez à personne en méprisant le plus grand nombre. |
XXX |
XXX |
Sit tibi præcipue, quod primum est, cura salutis :
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Prenez grand soin de votre santé, ce premier de tous les biens, pour n’avoir point à reprocher au temps les maux dont vous seul seriez la cause. |
XXXI |
XXXI |
Somnia ne cures; nam mens humana quod optans, |
Ne croyez point aux songes; car l’esprit préoccupé, jusque dans l’état de veille, de ce qu’il désire, le voit même dans le sommeil. |
LIBER TERTIUS |
LIVRE TROISIEME |
PRÆFATIO |
PRÉFACE |
Hoc quicumque velis carmen cognoscere, lector, |
Qui que vous soyez, lecteur, qui voudrez méditer ces vers, pleins d’avis les plus propres à rendre la vie agréable, vous en retirerez de nombreux avantages. Mais si vous les rejetiez avec dédain, ce ne serait pas à l’auteur, mais à vous-même que vous feriez tort. |
I |
I |
Instrue præceptis animum nec discere cesses ; |
Nourrissez-vous d’utiles préceptes, et étudiez sans relâche; car sans l’instruction la vie est presque l’image de la mort. |
II |
II |
Fortunæ damnis semper parere memento : |
N’oubliez pas qu’il faut toujours se soumettre aux coups de la fortune : ce n’est pas la richesse, mais la conduite qui fait la bonne réputation. |
III |
III |
Quum recte vivas, ne cures verba malorum: |
Si votre vie est pure, méprisez les propos des méchants il ne dépend pas de nous d’empêcher le monde de parler. |
IV |
IV |
Productus testis, salvo tamen ante pudore, |
Appelé en témoignage contre un ami, cachez sa faute autant que vous le pourrez, sans compromettre votre honneur. |
V |
V |
Sermones blandos blæsosque cavere memento. |
Tenez-vous en garde contre les discours flatteurs et cauteleux le langage de la vérité est simple, celui du mensonge insidieux. |
VI |
VI |
Segnitiem fugito, quæ vitæ ignavia fertur ; |
Fuyez l’oisiveté, qui rend la vie indolente et molle : quand l’esprit est sans ressort, le corps se consume dans l’inaction. |
VII |
VII |
Interpone tuis interdum gaudia curis, |
Entremêlez le plaisir et l’occupation votre esprit sera ainsi en état de supporter toute espèce de travail |
VIII |
VIII |
Alterius dictum sut factum nec carpseris unquam, |
Ne critiquez jamais les paroles ou les actions d’autrui, pour éviter qu’un autre ne trouve également à se moquer de vous. |
IX |
IX |
Quod tibi sors dederit tabulis suprema notato : |
Notez soigneusement les biens qui vous ont été laissés en héritage : conservez-les en les augmentant, pour ne pas être la fable du public. |
X |
X |
Quum tibi divitiæ superant in fine senecta, |
Si, parvenu à une extrême vieillesse, vous possédez une grande fortune, soyez alors magnifique et libéral envers vos amis. |
XI |
XI |
Utile consilium dominus ne despice servi: |
Quoique maître, ne dédaignez pas le conseil utile d’un serviteur: un bon avis n’est jamais à mépriser, de quelque part qu’il vienne. |
XII |
XII |
Rebus et in censu si non est, quod fuit ante, |
Si vos biens et vos revenus ne sont plus ce qu’ils étaient autrefois, sachez vous contenter de ce que vous, possédez encore. |
XIII |
XIII |
Uxorem fuge ne ducas sub nomine dolis, |
Evitez de prendre une épouse pour sa dot, de peur d’être tenté de la garder si elle vous devenait importune. |
XIV |
XIV |
Multorum disce exemplo, quai facta se uaris, |
Apprenez par l’exemple des autres ce que vous devez faire et éviter. La vie d’autrui est pour nous une puissante leçon. |
XV |
XV |
Quod potes, id tentes, operis ne pondere pressus |
Ne tentez rien sans mesurer vos forces, de peur que, succombant à la tâche, vous n’y deviez renoncer après de vains efforts. |
XVI |
XVI |
Quod nosti haud recte factum, nolito tacere, |
Ne cachez point la faute que vous auriez vu commettre; car votre silence vous accuserait de vouloir imiter les méchants. |
XVII |
XVII |
Judicis auxilium sub iniqua lege rogato : |
Invoquez le secours du juge pour modérer une loi trop dure; car les lois elles-mêmes veulent être tempérées par l’équité. |
XVIII |
XVIII |
Quod merito pateris, patienter ferre memento : |
Sachez vous résigner au malheur que vous avez mérité : qui se sait coupable, doit se condamner soi-même. |
XIX |
XIX |
Multa legas facito perlectis, neglige multa ; |
Lisez beaucoup, mais oubliez beaucoup de ce que vous aurez lu; car les poètes nous chantent merveilles, mais mentent bien souvent. |
XX |
XX |
Inter convivas fac sis sermone modestus, |
Sachez dans un repas observer une sage réserve, ou, voulant paraître enjoué, vous passeriez pour bavard. |
XXI |
XXI |
Conjugis iratæ noli tu verba timere : |
Ne redoutez point les paroles d’une épouse en colère: femme qui pleure, cache un piège sous ses larmes. |
XXII |
XXII |
Utere quæsitis, sed ne videaris abuti : |
Jouissez de votre fortune, mais sans prodigalité: qui dissipe son bien, compromet bientôt celui des autres. |
XXIII |
XXIII |
Fac tibi proponas, mortem non esse timendam : |
Soyez convaincu que la mort n’est point à craindre : si elle n’est pas un bien, elle est du moins la fin de nos maux. |
XXIV |
XXIV |
Uxoris linguam, si frugi est, ferre memento |
Laissez parler votre femme, si d’ailleurs elle est vertueuse c’est un mal de ne pouvoir se taire aussi bien que de ne vouloir rien supporter. |
XXV |
XXV |
Æqua diligito caros pietate parentes ; |
Ayez pour vos parents une égale tendresse, et ne blessez pas votre mère par vos prévenances envers votre père. |
LIBER QUARTUS |
LIVRE QUATRIEME |
PRÆFATIO |
PRÉFACE |
Securam quicumqne cupis perducere vitam, |
Qui que vous soyez, qui désirez mener une vie tranquille et dégager votre âme des liens du vice, cet ennemi des mœurs, relisez sans cesse ces préceptes : vous y trouverez le secret de marcher d’un pas ferme. |
I |
I |
Despice divitias, si vis animo esse beatus: |
Dédaignez les richesses, si vous voulez la tranquillité d’esprit. L’avare convoite toujours, au milieu des trésors qu’il admire. |
II |
II |
Commoda naturæ nullo tibi tempore deerunt, |
Jamais vous ne manquerez des moyens de satisfaire à vos besoins, si vous vous contentez du strict nécessaire. |
III |
III |
Quum sis incautus, nec rem ratione gubernes, |
Quand, faute de soin, vous gouvernez mal vos affaires, n’accusez point la fortune d’être aveugle: vous l’êtes plus qu’elle. |
IV |
IV |
Dilige denari, sed parce dilige, formam : |
Aimez l’argent pour son utilité, mais aimez-le modérément: un homme sage et honnête ne doit pas le rechercher pour lui-même. |
V |
V |
Quum fueris locuples, corpus curare memento: |
Si vous êtes riche, soignez fort votre santé: un malade opulent possède son or, mais il ne se possède pas lui-même. |
VI |
VI |
Verbera quum tuleris dicens aliquando magistri, |
Puisque, pendant votre éducation, vous avez pu supporter les coups de votre maître, sachez au moins supporter l’humeur de votre père, lorsque sa colère se borne à des réprimandes. |
VII |
VII |
Res age, quæ prosunt: rursus vitare memento, |
Faites-vous des occupations profitables, mais fuyez celles d’une utilité douteuse et d’un profit incertain. |
VIII |
VIII |
Quod donare potes, gratis concede roganti ; |
Ce que vous pouvez donner, accordez-le sans condition; car c’est un gain véritable que d’obliger les gens de bien. |
IX |
IX |
Quod tibi suspectum est, confestim discute, quid sit
; |
Dès qu’une chose vous paraît suspecte, voyez vite ce qu’il en est; car ce qu’on néglige d’abord finit presque toujours pat nuire. |
X |
X |
Quum te detineat Veneris damnosa voluptas, |
Si Vénus vous tient dans ses perfides filets, évitez la gourmandise, cette amie de l’incontinence. |
XI |
XI |
Quum hibi proponas animalia cuncta timere, |
Etes-vous porté à redouter tous les animaux? je vous avertis seulement que l’homme est plus redoutable encore. |
XII |
XII |
Quum tibi prævalidæ fuerint in corpore vires, |
Si vous avez en partage la force du corps, soyez modéré; vous pourrez ainsi acquérir le renom d’homme brave. |
XIII |
XIII |
Auxilium a notis petito, si forte laboras, |
Si vous êtes malade, n’appelez que des personnes qui vous soient connues : le meilleur médecin, c’est un ami fidèle. |
XIV |
XIV |
Qeum sis ipse nocens, moritur cur victima pro Le? |
Quand vous seul êtes coupable, pourquoi une victime meurt-elle pour vous? C’est folie d’espérer son salut sur la mort d’un autre? |
XV |
XV |
Quum tibi vel socium, vel fidum quæris amicum, |
Lorsque vous cherchez un compagnon ou un ami fidèle, ne demandez point s’il est riche, mais s’il est vertueux. |
XVI |
XVI |
Utere quæsitis opibus; fuge nomen avari : |
Usez de votre fortune évitez le reproche d’avarice : à quoi bon les richesses, si vous restez toujours pauvre dans l’abondance? |
XVII |
XVII |
Si famam servare cupis, dum vivis, honestam |
Si vous voulez conserver toute votre vie une réputation sans tache, fuyez les plaisirs du monde, qui perdent l’âme. |
XVIII |
XVIII |
Quum sapias animo, noli ridere senectam ; |
Si vous êtes sage, ne vous moquez pas des vieillards, car chacun, en vieillissant, retourne vers l’enfance. |
XIX |
XIX |
Disce aliquid; nam, quum subito fortuna recessit, |
Apprenez un métier; car, si la fortune vous quitte tout à coup, l’état reste et nourrit celui qui l’exerce. |
XX |
XX |
Perspicito tecum tacitus, quid quisque loquatur: |
Réfléchissez en silence à ce que chacun dit: le discours qui masque le naturel de l’homme est aussi ce qui le découvre. |
XXI |
XXI |
Exerce studium, quamvis perceperis artem |
Exercez-vous à l’état que vous aurez appris : comme l’étude développe l’esprit, la pratique facilite le travail. |
XXII |
XXII |
Multum venturi ne cures tempora fati: |
Souciez-vous peu du terme de votre existence : qui sait mépriser la vie ne redoute point la mort. |
XXIII |
XXIII |
Disce, sed a doctis; indoctos ipse doceto ; |
Apprenez, mais des gens instruits; enseignez vous-même les ignorants, car on doit propager les choses utiles. |
XXIV |
XXIV |
Hoc bibe quod possis, si tu vis vivere sanus: |
Ne buvez que ce qu’il faut, si vous tenez à la santé : tout excès de plaisir engendre de cruelles maladies. |
XXV |
XXV |
Laudaris quodcumqne palam, quodcumque probaris. |
Quand vous avez hautement loué et approuvé, gardez-vous de vous faire accuser de légèreté par vos censures. |
XXVI |
XXVI |
Tranquillis rebus semper adversa timeto; |
Dans la prospérité, craignez toujours les malheurs; dans l’adversité, ne cessez pas d’espérer mieux. |
XXVII |
XXVII |
Discere ne cesses cura sapientia crescit : |
Etudiez toujours: la réflexion développe le jugement; et la sagesse est bien faible encore après une longue expérience. |
XXVIII |
XXVIII |
Parce laudato; nam, quem tu sæpe probaris, |
Soyez sobre d’éloges; car un seul jour peut vous montrer quel fut l’ami que vous louez sans réserve. |
XXIX |
XXIX |
Ne pudeat, quæ nescienis, te velle doceri |
Ne rougissez pas de vouloir connaître ce que vous ignorez: savoir est un mérite, ne vouloir rien apprendre est une faute. |
XXX |
XXX |
Cum Venere et Baccho lis est, sed Juncta voluptas :
|
Le vin et l’amour font naître les disputes, mais ont aussi leur plaisir. Fuyez donc les rixes et ne vous livrez qu’au doux penchant. |
XXXI |
XXXI |
Demissos animo ac tacitos vitare memento : |
Evitez les gens mornes et taciturnes: quand le courant est tranquille, le fleuve peut être plus profond. |
XXXII: |
XXXII |
Quum tibi displiceat rerum fortuna tuarum |
Si vous n’êtes pas content de votre sort, examinez celui d’autrui, et voyez s’il n’est pas pire que le vôtre. |
XXXIII |
XXXIII |
Quod potes, id tenta; nam littus carpere remis |
N’entreprenez rien au-dessus de vos forces il est plus sûr de ramer près du rivage que de tendre ses voiles en pleine mer. |
XIXIV |
XXXIV |
Contra hominem justum prave contendere noli; |
N’allez point méchamment chercher dispute à un homme de bien; car Dieu punit toujours ces injustes attaques. |
XXXV |
XXXV |
Ereptis opibus, noli mœrere dolendo; |
Quand la fortune s’en va, on ne doit ni s’affliger ni se plaindre; mais quand elle vient, on peut se réjouir. |
XXXVI |
XXXVI |
Est jactura gravis, quæ sunt, amittere damnis : |
Si pénible qu’il soit d’éprouver des pertes, il en est que l’amitié doit faire supporter avec résignation. |
XXXVII |
XXXVII |
Tempora longa tibi noli promittere vita. |
Ne vous promettez jamais une longue existence partout où vous allez, la mort vous suit comme votre ombre. |
XXXVIII |
XXXVIII |
Thure Deum placa; vitulum sine crescas aratro: |
Offrez à Dieu de l’encens; laissez croître le veau pour la charrue: n’espérez pas apaiser la Divinité par le sang. |
XXXIX |
XXXIX |
Cede locum læsus fortunæ, cede potenti: |
Cédez aux rigueurs de la fortune, cédez au pouvoir des grands: qui put vous nuire, peut vous rendre un jour service. |
XL |
XL |
Quum quid peccaris, castiga te ipse subinde : |
Si vous avez commis quelque faute, punissez-vous vous-même: dans les blessures, la douleur seule guérit la douleur. |
XLI |
XLI |
Damnaris nunquam post longum tempus amicum : |
Ne condamnez jamais un ancien ami : s’il a changé de conduite, rappelez-vous son premier attachement. |
XLII |
XLII |
Gratior officiis, quo sis mage carior, esto: |
Plus vous serez reconnaissant, plus vous vous ferez aimer; évitez surtout de mériter le nom d’ingrat. |
XLIII |
XLIII |
Suspectus caveas, ne sis miser omnibus horis ; |
Gardez-vous de la défiance, qui empoisonnerait toutes vos heures l’homme timide et soupçonneux ne trouve de repos qu’à la mort. |
XLIV |
XLIV |
Quum servos fueris proprios mercatur in usus, |
Quand vous achetez des esclaves pour votre service personnel, en les traitant de serviteurs, rappelez-vous pourtant que ce sont des hommes. |
XLV |
XLV |
Quam primum rapienda tibi est occasio prima |
Saisissez l’occasion dès qu’elle se présente : vous chercheriez en vain pins tard ce que vous auriez négligé d’abord. |
XLVI |
XLVI |
Morte repentina noli gaudere malorum : |
Ne vous réjouissez pas de la mort subite des méchants : ceux-là sont heureux, qui meurent sans reproche! |
XLVII |
XLVII |
Quum tibi sit conjux, ne res et fama laboret, |
Si vous avez une épouse, pour sauver vos biens et votre honneur, ne donnez pas à un ennemi le nom d’ami. |
XLVIII |
XLVIII |
Quum tibi contigerit studio cognoscere multa, |
Quand par l’étude vous serez parvenu à beaucoup savoir, apprenez beaucoup encore et profitez des leçons qu’on vous donne. |
XLIX |
XLIX |
Miraris verbis nudis me scribere versus? |
Vous vous étonnez que j’écrive des vers d’un style si nu? c’est que j’ai voulu renfermer dans un distique le sens de chacun de mes préceptes. |
BREVES SENTENTIA
I. Deo supplica. II. Parentes ama. III. Cognatos cole. IV. Magistrum metue. V. Datum serva. VI. Foro pare. VII. Cum bonis ambula. VIII. Antequam voceris ad consilium, ne accesseris.
IX. Mundus esto. X. Saluta libenter. Xl. Majori cede. Xli. Minori parce. XIII. Rem tuam custodi. XIV. Verecundiam serva. XV. Diligentiam adhibe. XVI. Libros lege. XVII. Quæ legeris, memento. XVIII. Familiam cura. XIX. Blandus esto. XX. Irasci abs re noli. XXI. Neminem irriseris. XXII. Mutuum dato. XXIII. Cui des videto. XXIV. In judicium adesto. XXV. Ad prætorium stato. XXVI. Convivare raro. XXVII. Quod satis est dormi. XXVIII. Jusjurandum serva. XXIX. Vino te tempera. XXX. Pugna pro patria. XXXI. Nihil mentire. XXXII. Tu te consule. XXXIII. Meretrices fuge. XXXIV. Litteras disce. XXXV. Nihil temere credideris. XXXVI. Bonis benefacito. XXXVII. Maledicus ne esto. XXXVIII. Existimationem retine. XXXIX. Æquum judica. XL. Parentes patientia vince. XLI. Beneficii accepti memor esto. XLII. Miserum noli irrdere. XIIII. Consultus esto. XLIV. Utere virtute. XLV. Iracundiam tempera. XLVI. Trocho lude. XLVII. Aleam fuge. XLVIII. Nihil arbitrio virium feceris. XLIX. Minorem ne contempseris. L. Aliena concupiscere noli. LI. Conjugem ama. LII. Liberos erudi. LIII. Patere legem, quam ipse tuleris. LIV. Pauca in convivio loquere. LV. Illud stude agere, quod justum est. LVI. Libenter amorem ferto. |
COURTES MAXIMES
I. Priez Dieu. II. Aimez vos parents. III. Chérissez vos proches. IV. Craignez votre maître. V. Gardez ce qu’on vous donne. VI. Suivez le monde. VII. Fréquentez les gens de bien. VIII. Ne vous mêlez pas aux conseils avant qu’on ne vous y appelle. IX. Soyez propre. X. Saluez de bonne grâce. XI. Cédez au plus fort. XII. Épargnez le faible. XIII. Conservez votre patrimoine. XIV. Gardez de la modestie. XV. Usez de diligence XVI. Lisez les livres. XVII Souvenez-vous de ce que vous avez lu. XVIII. Prenez soin de vos serviteurs. XIX. Soyez affable. XX. Ne vous mettez pas en colère sans sujet. XXI. Ne vous moquez de personne. XXII. Prêtez à juste intérêt. XXIII. Regardez à qui vous donnez. XXIV. Assistez aux jugements. XXV. Tenez-vous auprès du prétoire. XXVI. Assistez rarement aux grands festins. XXVII. Dormez le temps nécessaire. XXVIII. Soyez fidèle à votre serment XXIX. Usez sobrement du vin. XXX. Combattez pour votre patrie. XXXI. Ne croyez rien inconsidérément. XXXII. Prenez conseil de vous-même. XXXIII. Fuyez les femmes de mauvaise vie. XXXIV. Etudiez les belles-lettres. XXXV. Ne mentez jamais. XXXVI. Obligez les gens de bien. XXXVII. Ne soyez pas médisant. XXXVIII. Soyez soigneux de votre réputation. XXXIX. Jugez selon l’équité. XL. Usez de patience envers vos parents XLI. N’oubliez jamais un bienfait reçu. XLII. Ne vous moquez pas des malheureux. XLIII. Ne soyez pas étranger à la jurisprudence. XLIV. Pratiquez la vertu. XLV. Réprimez votre colère. XLVI. Jouez au cerceau. XLVII. Fuyez les jeux de hasard. XLVIII. N’usez jamais de la raison du plus fort. XLIX. Ne méprisez pas un plus petit que vous. L. Ne convoitez pas le bien d’autrui. LI. Aimez votre épouse. LII. Instruisez vos enfants. LIII. Subissez la loi faite par vous-même. LIV. Parlez peu dans un repas. LV. Attachez-vous à ne faire que ce qui est juste. LVI. Soyez indulgent pour ceux qui vous aiment. |