Strabon

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GEOGRAPHIE.

LIVRE ONZE CHAPITRE IX : LA PARTHYEE

Traduction française : Amédée TARDIEU

LIVRE ONZE CHAPITRE VIII - LIVRE ONZE CHAPITRE X

 

 

 

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Géographie 

 

ΣΤΡΑΒΟΝΟΣ ΓΕΩΓΡΑΦΙΚΩΝ IA' 

 

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IX. Ἡ δὲ Παρθυαία πολλὴ μὲν οὐκ ἔστι: συνετέλει γοῦν μετὰ τῶν Ὑρκανῶν [κατὰ] τὰ Περσικὰ καὶ μετὰ ταῦτα τῶν Μακεδόνων κρατούντων ἐπὶ χρόνον πολύν. Πρὸς δὲ τῇ σμικρότητι δασεῖα καὶ ὀρεινή ἐστι καὶ ἄπορος, ὥστε διὰ τοῦτο δρόμῳ διεξιᾶσι τὸν ἑαυτῶν οἱ βασιλεῖς ὄχλον, οὐ δυναμένης τρέφειν τῆς χώρας οὐδ' ἐπὶ μικρόν: ἀλλὰ νῦν ηὔξηται. Μέρη δ' ἐστὶ τῆς Παρθυηνῆς ἥ τε Κωμισηνὴ καὶ ἡ Χωρήνη, σχεδὸν δέ τι καὶ τὰ μέχρι πυλῶν Κασπίων καὶ Ῥαγῶν καὶ Ταπύρων ὄντα τῆς Μηδίας πρότερον. Ἔστι δ' Ἀπάμεια καὶ Ἡράκλεια, πόλεις περὶ τὰς Ῥάγας. Εἰσὶ δ' ἀπὸ Κασπίων πυλῶν εἰς μὲν Ῥάγας στάδιοι πεντακόσιοι, ὥς φησιν Ἀπολλόδωρος, εἰς δ' Ἑκατόμπυλον τὸ τῶν Παρθυαίων βασίλειον χίλιοι διακόσιοι ἑξήκοντα· τοὔνομα δὲ ταῖς Ῥάγαις ἀπὸ τῶν γενομένων σεισμῶν γενέσθαι φασίν, ὑφ' ὧν πόλεις τε συχναὶ καὶ κῶμαι δισχίλιαι, ὡς Ποσειδώνιός φησι, ἀνετράπησαν. Τοὺς δὲ Ταπύρους οἰκεῖν φασι μεταξὺ Δερβίκων τε καὶ Ὑρκανῶν. Ἱστοροῦσι δὲ περὶ τῶν Ταπύρων ὅτι αὐτοῖς εἴη νόμιμον τὰς γυναῖκας ἐκδιδόναι τὰς γαμετὰς ἑτέροις ἀνδράσιν, ἐπειδὰν ἐξ αὐτῶν ἀνέλωνται δύο ἢ τρία τέκνα, καθάπερ καὶ Κάτων Ὁρτησίῳ δεηθέντι ἐξέδωκε τὴν Μαρκίαν ἐφ' ἡμῶν κατὰ παλαιὸν Ῥωμαίων ἔθος.

[2] Νεωτερισθέντων δὲ τῶν ἔξω τοῦ Ταύρου διὰ τὸ πρὸς ἄλλοις εἶναι τοὺς τῆς Συρίας καὶ τῆς Μηδίας βασιλέας τοὺς ἔχοντας καὶ ταῦτα, πρῶτον μὲν τὴν Βακτριανὴν ἀπέστησαν οἱ πεπιστευμένοι καὶ τὴν ἐγγὺς αὐτῆς πᾶσαν, οἱ περὶ Εὐθύδημον. Ἔπειτ' Ἀρσάκης ἀνὴρ Σκύθης τῶν Δαῶν τινας ἔχων τοὺς Πάρνους καλουμένους νομάδας παροικοῦντας τὸν Ὦχον, ἐπῆλθεν ἐπὶ τὴν Παρθυαίαν καὶ ἐκράτησεν αὐτῆς. Κατ' ἀρχὰς μὲν οὖν ἀσθενὴς ἦν διαπολεμῶν πρὸς τοὺς ἀφαιρεθέντας τὴν χώραν καὶ αὐτὸς καὶ οἱ διαδεξάμενοι ἐκεῖνον, ἔπειθ' οὕτως ἴσχυσαν ἀφαιρούμενοι τὴν πλησίον ἀεὶ διὰ τὰς ἐν τοῖς πολέμοις κατορθώσεις ὥστε τελευτῶντες ἁπάσης τῆς ἐντὸς Εὐφράτου κύριοι κατέστησαν. Ἀφείλοντο δὲ καὶ τῆς Βακτριανῆς μέρος βιασάμενοι τοὺς Σκύθας καὶ ἔτι πρότερον τοὺς περὶ Εὐκρατίδαν, καὶ νῦν ἐπάρχουσι τοσαύτης γῆς καὶ τοσούτων ἐθνῶν ὥστε ἀντίπαλοι τοῖς Ῥωμαίοις τρόπον τινὰ γεγόνασι κατὰ μέγεθος τῆς ἀρχῆς. Αἴτιος δ' ὁ βίος αὐτῶν καὶ τὰ ἔθη τὰ ἔχοντα πολὺ μὲν τὸ βάρβαρον καὶ τὸ Σκυθικόν, πλέον μέντοι τὸ χρήσιμον πρὸς ἡγεμονίαν καὶ τὴν ἐν τοῖς πολέμοις κατόρθωσιν.

[3] Φασὶ δὲ τοὺς Πάρνους Δάας μετανάστας εἶναι ἐκ τῶν ὑπὲρ τῆς Μαιώτιδος Δαῶν, οὓς Ξανδίους ἢ Παρίους καλοῦσιν· οὐ πάνυ δ' ὡμολόγηται Δάας εἶναί τινας τῶν ὑπὲρ τῆς Μαιώτιδος Σκυθῶν· ἀπὸ τούτων δ' οὖν ἕλκειν φασὶ τὸ γένος τὸν Ἀρσάκην, οἱ δὲ Βακτριανὸν λέγουσιν αὐτόν, φεύγοντα δὲ τὴν αὔξησιν τῶν περὶ Διόδοτον ἀποστῆσαι τὴν Παρθυαίαν. Εἰρηκότες δὲ πολλὰ περὶ τῶν Παρθικῶν νομίμων ἐν τῇ ἕκτῃ τῶν ἱστορικῶν ὑπομνημάτων βίβλῳ, δευτέρᾳ δὲ τῶν μετὰ Πολύβιον, παραλείψομεν ἐνταῦθα μὴ ταυτολογεῖν δόξωμεν, τοσοῦτον εἰπόντες μόνον ὅτι τῶν Παρθυαίων συνέδριόν φησιν εἶναι Ποσειδώνιος διττόν, τὸ μὲν συγγενῶν τὸ δὲ σοφῶν καὶ μάγων, ἐξ ὧν ἀμφοῖν τοὺς βασιλεῖς καθίστασθαι.

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XI, 9 - La Parthyée

1. La Parthyée [ou territoire des Parthes proprement dits] n'a qu'une faible étendue, aussi n'était-elle regardée [du temps] des rois Perses, et plus tard encore sous la longue domination des rois Macédoniens, que comme une annexe administrative et financière de l'Hyrcanie. Outre son peu d'étendue, elle a l'inconvénient d'être hérissée de forêts et de montagnes et d'être tellement dépourvue de ressources, que ces rois avaient toujours la précaution de la traverser très rapidement, eux et leur immense suite, sachant bien que le pays, vu son extrême pauvreté, eût été dans l'impossibilité de les nourrir même pour peu de temps. Aujourd'hui, du reste, son territoire s'est singulièrement accru ; car, non seulement la Comisène et la Chorène, mais encore toute la partie de l'ancienne Médie qui s'étend [depuis ces deux cantons] jusqu'aux Pyles Caspiennes, voire jusqu'à Rhages et au pays des Tapyres, se trouve dépendre de la Parthyène actuelle. Ajoutons que les villes d'Apamée et d'Héraclée, voisines toutes deux de Rhages, y sont elles-mêmes comprises. Des Pyles Caspiennes la distance jusqu'à Rhages est, suivant Apollodore, de 500 stades ; elle est de 1260 stades jusqu'à Hécatompylos, résidence des rois des Parthyaei. On pense que le nom donné à la ville de Rhages rappelle d'anciens tremblements de terre survenus dans le pays et qui auraient, au dire de Posidonius, renversé un grand nombre de villes et détruit jusqu'à deux mille villages. Quant à la nation des Tapyres, elle habite, à ce qu'on assure, entre les Hyrcani et les Derbices. Les historiens nous donnent sur les Tapyres un renseignement curieux, c'est qu'il existe chez eux une loi qui autorise le mari à céder à autrui la femme qu'il a épousée, après qu'elle lui a donné deux ou trois enfants, tout comme on a vu de nos jours Caton, sur les instances d'Hortensius, lui céder son épouse Marcia, en vertu d'une ancienne loi ou coutume romaine.

2. Profitant des troubles qui avaient éclaté dans toute la région trans-taurique par suite du peu d'attention que les rois de Syrie et de Médie, trop occupés ailleurs, pouvaient donner à cette portion lointaine de leurs états, Euthydème, gouverneur de la Bactriane, proclama naguère l'indépendance de cette province et de tout le pays environnant. A son tour, le Scythe Arsace, suivi d'une bande de ces Daae nomades, dits [Daae] Parni, qui habitent le long de l'Ochus, se jeta sur la Parthyée et s'en empara. Arsace et ses premiers successeurs, obligés de lutter sans cesse contre les princes à qui ils avaient enlevé cette province, n'eurent d'abord qu'une puissance faible et précaire ; mais plus tard, à force de vaincre et d'occuper de nouveaux territoires, les Arsacides acquirent une véritable prépondérance et finirent par dominer sur toute la contrée sise en deçà de l'Euphrate. Ils s'étaient emparés de même d'une partie de la Bactriane à la suite d'une attaque heureuse dirigée contre les Scythes, et précédemment contre Eucratidès ; et aujourd'hui telle est l'étendue de pays sur laquelle ils règnent, tel est le nombre des peuples qui leur sont soumis, qu'ils sont devenus en quelque sorte, par l'immensité des ressources dont ils disposent, les rivaux des Romains. Or, il faut chercher la cause d'un agrandissement pareil dans le genre de vie que mènent les Parthes et dans leurs institutions qui, bien qu'entachées encore de l'esprit des peuples barbares et en particulier de la sauvagerie des Scythes, se trouvent avoir pourtant en elles à un plus haut degré ce je ne sais quoi qui sert à fonder l'hégémonie politique et la suprématie militaire.

3. Si ce qu'on dit est vrai, il ne faudrait voir dans les Parni Daae que des métanastes ou émigrants, venus de chez les Daae qui habitent au-dessus du Mteotis et que l'on désigne indifféremment sous les noms de Xandii ou de Parii. Toutefois, certains auteurs nient qu'il y ait jamais eu des Daae parmi les Scythes qui occupent la région située au-dessus du Palus Maeotis. Pour en revenir à Arsace, c'est bien chez ces mêmes Scythes qu'on le fait naître généralement ; quelques auteurs ont prétendu cependant qu'il était originaire de la Bactriane et que c'est parce qu'il n'avait pu tenir en Bactriane contre les progrès rapides des armes de Diodote qu'il s'était sauvé dans la Parthyée et l'avait poussée à s'insurger. Nous ne dirons rien ici sur les lois et institutions des Parthes dont nous avons parlé très longuement dans le VIe livre de nos Commentaires historiques (lequel forme en même temps le livre II des Suites à Polybe), nous craindrions de nous répéter ; nous nous bornerons à rappeler, d'après Posidonius, l'existence chez les Parthes de deux conseils distincts, appelés, l'un, le Conseil des parents et alliés ; l'autre le Conseil des SOPHI et des MAGES et dans le sein desquels doivent toujours être choisis les rois.

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