Philon à Ariston, salut.

§ I. Fondations, emplacement, forme des tours.

Pour bâtir des tours, il faut commencer par creuser jusqu’au roc, ou bien jusqu’à l’eau, ou bien jusqu’à un sous-sol présentant une certaine sûreté, puis consolider le lieu le mieux possible, et y établir les fondations avec du gypse: afin d’éviter qu’on ne fasse crouler les murs en les attaquant dans les fondations, et qu’on ne passe en galerie de mine par dessous les remparts.

2. Il faut, en second lieu, construire les tours dans les endroits convenables. Les unes seront, non point complètement rondes, mais arrondies seulement à l’extérieur, et présenteront à l’intérieur une face plane, comme un cylindre coupé en deux par un plan perpendiculaire à sa base. D’autres seront hexagonales, pentagonales et tétragonales, et placées de manière à présenter seul angle en saillie; ainsi, elles se défendent les unes les autres en envoyant par les flancs des projectiles contre les tours de charpente amenées par l’ennemi, et ni les béliers, ni les pétroboles les frappant, ne leur font éprouver de dommages: car si les coups qui tombent perpendiculairement aux faces produisent beaucoup d’effet, ceux qui arrivent sur un angle saillant ricochent en perdant toute leur force.

3. Il sera à propos que les tours rondes et les carrées, telles qu’on les construit aujourd’hui, soient placées …………… Quant à celles qui sont auprès des portes, il faut les faire hexagonales.

Ainsi, leurs angles résisteront mieux; on évitera que les projectiles arrivant le long des faces, renvoyés tous de manière à converger vers les ouvertures, ne brisent les vantaux et ne rendent les sorties difficiles; enfin, on pourra tirer dans toutes les directions.

4. Si tu les bâtis en brique ……………………. il faut les faire tétragonales, et les projeter légèrement en avant suivant l’angle aigu ……………….. se reliant par un arc de cercle aux courtines, de telle manière que leur base se raccorde à l’extrémité des courtines.

5. …………………… les dernières pierres étant réunies les unes aux autres avec du plomb et du fer, ou avec du gypse, afin de ne recevoir aucun ébranlement d’aucune espèce de coup ……………… pour que les projectiles des pétroboles étant déviés ne puissent détruire les créneaux.

6. Les courtines, qui se rattachent aux flancs par des courbures ……………………. ceux qui partent du milieu des tours doivent avoir deux coudées (3 pieds) de large et ………………….. afin que ceux qui sortent ne soient pas blessés, et que les projectiles, arrivant dans les passages, ne brisent pas les poternes.

§ II. Rue du rempart.

Que le rempart soit à une distance de soixante coudées (90 pieds) des maisons de la ville, pour qu’on puisse facilement transporter les lithoboles le long de l’enceinte, qu’on ait un chemin de ronde pour les troupes de secours, et enfin, en cas de besoin, l’espace suffisant pour creuser un retranchement intérieur.

§ III. Construction des courtines.

1. On doit donner aux murs au moins dix coudées (15 pieds) d’épaisseur, et les construire avec des pierres placées dans du gypse, engagées dans le mur suivant le sens de leur longueur. On emploiera, dans les points les plus dangereux des courtines, des pierres dures: sinon, des pierres avec bossages saillants:[1] c’est ainsi qu’elles auront le moins à souffrir des lithoboles.

2. On ne les fera pas de moins de vingt coudées (30 pieds) de hauteur, afin de les mettre à l’abri de l’escalade.[2]

3. Il faut noyer dans la maçonnerie des courtines et des tours, des poutres de chêne assemblées bout à bout, formant des chaînages distants verticalement les uns des autres de quatre coudées (6 pieds), afin que, si les pétroboles endommagent quelque partie des murs, nous puissions les réparer facilement.

4. On couvre certaines courtines d’un toit et on les munit de créneaux, quand cela est avantageux. On en construit d’antres, dans les endroits convenables, avec des créneaux, sans chemin de ronde, mais munies de ponte-volants formés de poutrelles et de madriers qui portent sur des corbeaux maçonnés dans les murs: en temps de siège, rien ne nous empêche de monter sur ces planchers pour circuler et combattre, s’il est besoin; et d’autre part, enlevons les bois quand cela est à propos, et il nous suffira de laisser là une petite garde. Que les ennemis s’emparent, en effet, de ces courtines, ou bien, faute de pouvoir sauter dans la ville, il leur faudra battre en retraite, ou bien ils ne tarderont pas à y périr sous les projectiles de la défense.

6. D’autres courtines, comme à Rhodes, sont formées d’une série de voûtes. Les chemins de ronde ont alors une largeur de sept coudées (10 pieds 1/2); en dessous sont des corps-de-garde de sept clinai de superficie. Les pieds droite auront dix coudées (15 pieds) en longueur et en largeur; les murs transversaux, la même longueur et trois coudées (4 1/2 pieds) d’épaisseur. Ce mode de construction des murs est économique. D’ailleurs, les parties qui ont dix coudées d’épaisseur n’ont rien à craindre des coups des lithoboles, et, si les projectiles endommagent celles qui n’ont que trois coudées, nous aurons bientôt fait de restaurer le corps-de-garde qui aura souffert.

§ IV. Construction des tours: embrasures, entrée, hauteur et parement des tours.

Nous construirons de même aussi les tours, avec des pierres telles que nous avons dites, qu’on engagera dans la muraille suivant le sens de leur longueur et qu’on placera dans du gypse, donnant aux murs une épaisseur de dix coudées (15 pieds) au moins, et ménageant, dans les murs flanquants, des embrasures larges à l’intérieur et à l’extérieur, étroites au milieu, ayant la partie inférieure taillée en pente vers le dehors, afin que les assiégés ne soient point blessés et puissent, en avançant dans les embrasures le canal des machines, lancer les projectiles soit des catapultes, soit des pétroboles, contre le point qu’ils veulent.[3] Il faut que les embrasures, pour le tir des catapultes et des pétroboles, soient placées dans les murs des tours où l’on doit établir au rez-de-chaussée ses batteries: ainsi, que les tours de charpente soient approchées directement contre les courtines, ou bien qu’elles soient dirigées contre les tours qui font saillie, les tours, se prêtant un mutuel appui au moyen des projectiles des pétroboles qui viennent des murs flanquants et des courtines dans lesquelles ont été faites les embrasures telles que nous l’avons indiqué, ainsi que des archères, les unes obliques, les autres droites, rétrécies à l’extérieur, de telle façon qu’on puisse blesser ceux qui s’approchent, briser les masques des mineurs qui sont avancés et les tours de l’attaque. Celles-ci (les archères directes?) sans éprouver aucun dommage; car nous leur ferons des portières recouvertes de fer et maintenues des deux côtés par des traverses (?), afin qu’elles ne soient pas brisées par les lithoboles. Et, quant aux archères obliques, il ne sera pas facile aux projectiles de l’assiégeant d’y pénétrer.

3. Etant donné ce système de fortification, nous ferons les entrées des tours aussi grandes que possible et en forme de voûte, de manière à pouvoir facilement introduire les pétroboles et les déplacer au besoin.

4. Les tours contre lesquelles l’ennemi pourra approcher des tours de charpente devront être hautes et solidement construites; on ne donnera aux autres que l’élévation nécessaire pour qu’elles ne puissent être escaladées. En effet, celles qui sont trop élevées sont moins utiles; et elles s’écroulent plus vite sous les coups des pétroboles, ne pouvant résister à leur propre charge. Il faut donc plutôt s’occuper de faire les murs des tours plus épais, et employer à cela l’argent qu’on a économisé la hauteur.

6. Dans toutes les courtines et les tours, aux endroits les plus exposés aux coups des lithoboles, on place des pierres à parement brut et taillées dans le sens de leur longueur; on y met aussi en saillie des pierres aussi dures que possible, dépassant d’une spithame (3/4 de pied) environ le parement du mur et espacées de telle façon que le projectile d’un talent ne puisse pénétrer dans l’intervalle: ainsi ces projectiles n’endommageront point les murs.

[7. Les saillants, les inclinaisons, les courbures et les . . . . (?) de tous les remparts sont déterminés par la nature des lieux.]

[8. Et on place des pierres à parement brut et taillées dans le sens de leur longueur.]

§ V. Batteries de machines de tir.

Au pied des murs et des avant-murs, on construit, pour les machines les plus grandes et celles dont on a le plus, des batteries, les unes creusées dans le sol, les autres à fleur de terre: on a du large, les artilleurs ne sont pas blessés et atteignent l’ennemi sans être vus eux-mêmes, et, lorsque l’assiégeant s’approche, les servants des catapultes ne deviennent point inutiles faute de pouvoir abaisser suffisamment leur tir.

§ VI. Poternes.

De plus, on ménage de nombreuses poternes dans les flancs pour faire facilement des sorties, et pour que les soldats, quand ils battent en retraite, ne soient pas obligés de tourner à gauche et de se montrer à découvert: une file sortie par la poterne n° 1 rentrera par la poterne n° 2, et toutes les autres files suivront le même mouvement.

2. Des poternes, les unes sont obliques; les autres font un coude. En avant de toutes, on élève des constructions pour empêcher qu’on ne les incendie, que les pétroboles ne les brisent, que les ennemis ne s’en approchent et que, quand de la ville on doit faire une sortie, on ne le voie du dehors.

§ VII. Fossés secs et construction des palissades.

Les fossés que l’on creuse sont, à moins que le lieu ne soit humide, secs et minés aux endroits convenables, afin que, lorsque l’assiégeant les comblera, tout ce qu’il y jettera soit retiré à la dérobée, tant de jour que de nuit, par les assiégés.

2. Les palissadements, excepté celui qui entoure l’avant-mur, sont tous plantés verticalement, pour que les palissades ne soient pas facilement franchies ni arrachées: franchies, parce qu’il n’est possible ni de les enjamber ………….. ; arrachées, parce qu’elles offrent de la résistance quand on les tire, et que, par suite de leur liaison au moyen de cordes, le câble se romprait (ce qui peut bien arriver) avant que le pieu ne soit arraché complètement.

3. On compte au stade 1.600 palissades de moyenne dimension.

§ VIII. Tracés divers.

Il y a un autre tracé qui ne le cède en rien au précédent.

Il se compose d’hémicycles à concavité tournée vers l’ennemi; les extrémités des arcs doivent s’adapter aux tours en se raccordant à leurs angles, et il faut laisser d’angle à angle comme diamètre de la circonférence extérieure une distance égale à la longueur qu’aurait le mur de base des tours à l’intérieur. On fera reposer les poutres de tous les . . . sur les murs perpendiculaires, afin que, si le mur tourné vers l’ennemi est battu en brèche et s’écroule, les planchers restent et que nous puissions le rebâtir. On fera aussi des embrasures ………….. poternes auprès, de telle sorte que l’on ne montre point dans les sorties le côté non protégé par le bouclier et que les portes ne soient point enfoncées par les lithoboles. Pour le reste de la construction, on se conformera à ce qui a été indiqué précédemment.

5. A ce tracé ressemble celui en forme de scie, qu’on dit avoir été inventé par l’ingénieur Polyeidos. Dans ce tracé il convient de construire, en certains des points dangereux, des tours pentagonales au milieu des intervalles des courtines. En jetant ensuite des poutres d’un mur à l’autre, comme nous l’avons indiqué plus haut, on obtiendra des dispositions analogues.

6. Il y en a qui préfèrent un autre système, dans lequel les courtines sont légèrement cintrées, ont cent coudées (150 pieds) de longueur sur douze (18 pieds) d’épaisseur et six orgyes (36 pieds) de hauteur. Il faut faire la partie supérieure du mur se rétrécissant par le haut, double, assez résistante pour n’avoir rien à craindre des coups des lithoboles: les deux murs seront distants l’un de l’autre de huit coudées (12 pieds); à douze au moins ……………….. En fermant les . . . par le haut avec des voûtes, on en jetant par dessus des poutrelles, on construit des corps de garde. On ménage des poternes pour les sorties. Au milieu des courtines, on bâtit des tours pleines pentagonales dans les points dangereux. [Il arrive donc qu’on a un rempart double, qui est, de plus, entouré et protégé par des tours, de façon à n’avoir rien à craindre. Lorsque l’ennemi approchera les masques des mineurs, les tours de charpente, les portiques, on pourra les frapper de flanc avec les lithoboles et des béliers: ainsi on brisera les uns, on renversera facilement les autres, et sans peine on fera périr les mineurs et ceux qui sont abrités sous ces machines.

De plus, enlaçant avec des nœuds la tête des béliers, il sera aisé de les paralyser ou de s’en emparer. Puis on frappera par le côté découvert l’ennemi qui s’approche du rempart; et les assiégés pourront eux-mêmes faire des sorties et battre en retraite en toute sûreté sans présenter le côté découvert à l’ennemi. Tout cela, du reste, aura lieu aussi dans les autres tracés.] Il faut faire les avant-murs aussi forts que possible, les construisant parallèlement aux remparts. Quant aux autres constructions et aux palissadements, il faut les faire tels que nous l’avons dit précédemment.

13. Il y a un tracé très facile à faire et présentant une garantie suffisante, dans lequel les courtines sont construites obliquement ……………. et, dans ce tracé, les tours sont placées de telle sorte que leurs deux angles adjacents au rempart sont l’un aigu et l’autre obtus; car, en les construisant ainsi, lors de l’approche des tours de charpente, elles pourront se secourir les unes les autres. C’est de la même façon qu’il faut retrancher votre camp, lorsque vous vous attendez à y être assiégé.

15. Dans les fortifications à l’ancienne, il faut faire saillir en avant les tours en présentant un angle à l’ennemi, et bâtir les courtines comme elles l’ont été Rhodes. En ce qui concerne le mur crénelé, il faut en faire la partie inférieure de trois briquettes, afin que les défenseurs puissent lancer leurs projectiles par dessus et frapper ceux qui s’approchent de l’avant-mur, et que le mur crénelé (?) soit difficilement démoli. En avant des tours carrées, il faut en bâtir d’autres triangulaires, attenantes aux premières, massives et en forme de triangle équilatéral, afin que les projectiles des lithoboles, arrivant sur l’angle saillant qui est massif et résistant, soient déviés et ne renversent point les tours.

§ IX. Détails de construction de tours.

Il ne faut pas relier les courtines aux tours. Car, par suite de l’inégalité des masses, les parties en briques des tours et des courtines n’ont point entre elles la même cohésion que les fondements; or, cela étant, il se produira des lézardes dans les remparts, et, si quelqu’une des courtines vient à s’écrouler, elle entraînera les murs des tours dans sa chute.

3. Pour la taille des pierres des tours semi-circulaires, il faut mesurer la circonférence extérieure, et établir d’après celle-ci des patrons en bois que l’on remettra aux tailleurs de pierres, pour leur permettre de travailler bien et vite. Les tours se construiront ainsi sans interruption, et la ville sera forte, par suite de ce mode de construction des tours, et parce que les projectiles des pétroboles glisseront, sans que les pierres cèdent, vu qu’elles sont plus larges en dehors qu’en dedans.

4. Il faut que les pierres d’angle, et que celles du parement extérieur soient aussi grandes et aussi épaisses que possible et en roche très dure.

5. Au pied et en avant de toutes les tours pleines ou autres, le long des angles, on construira des murs qui viendront s’appliquer contre le sommet de ces angles. De la sorte, les défenseurs auront là un poste; et [on les entourera d’un avant-mur on d’un palissadement: de la sorte], si l’avant-mur tombe et que l’ennemi se trouve au-dedans de cet avant-mur, il ne pourra saper les tours en approchant les masques de mineurs.

§ X. Fossés.

Dans toutes les fortifications, il ne faut pas creuser moins de trois fossés. Le premier[4] doit être à un plèthre (100 pieds) du rempart, le second à quarante coudées (60 pieds) de celui-ci, le troisième à la même distance du second. Dans les intervalles laissés entre les fosses, il faudra, sur une largeur de vingt-huit coudées (42 pieds) enfoncer des pieux, creuser des fosses et planter des épines, afin que, si les ennemis venaient à s’emparer du fossé extérieur, ils ne puissent installer de pétroboles d’un talent: en effet, le canal de ce pétrobole a douze coudées (18 pieds) et le levier quatre (6 pieds): il n’y a pas de quoi placer les hommes qui font tourner le treuil. On fera les fossés aussi profonds que possible, et d’au moins soixante-dix coudées (105 pieds) de large. Car ainsi, il faudra beaucoup de temps pour les combler; le projectile d’un talent (26 kilogrammes environ), qui est le plus puissant, on bien n’arrivera pas jusqu’au rempart, ou bien n’aura plus de force lorsqu’il l’atteindra; les portiques ne pourront s’approcher de la ville; et enfin le bélier, quand même un ou deux fossés seraient comblés, ne pourra encore battre les tours.

5. Il faut, en creusant les fossés, rejeter la terre du premier en avant du mur, et celle des autres au milieu des espaces intermédiaires, afin que la palissade soit établie sur une position forte et que ces espaces intermédiaires, en s’élevant, protègent l’avant-mur et le mur. On mettra en avant du deuxième et du premier fossé une palissade et pas d’avant-mur, pour ne pas préparer de poste à l’ennemi. En avant du dernier, on enfouira, debout et vides, des poteries fournies en partie par les citoyens, en partie par la ville, et dont on aura bouché l’ouverture avec des algues — car cette matière ne pourrit pas —; ensuite on les recouvrira de terre, de telle façon que les hommes puissent passer au-dessus sans danger, mais que les tortues et les tours de charpente qu’on approche s’enfoncent. On creusera aussi, en beaucoup d’endroits, des mares autour desquelles on plantera des épines pour rendre l’accès aussi difficile que possible.

9. En creusant les fossés, on doit laisser des routes faisant des coudes à angle droit, carrossables et assez larges pour amener des champs dans la ville tout ce qu’il faudra. [Il est utile d’avoir des triboles pour dépiquer le blé, ainsi que des poutrelles, les unes munies de crochets, les autres de fourches, pour s’opposer à l’application des échelles et les renverser. Il faut encore des tours de charpente mobiles sur des roues, — deux, s’il est possible; sinon, au moins une, — afin qu’elles puissent facilement donner leur appui là où on en aura besoin.] On établira aussi des communications sûres, tant directes que transversales, pour secourir le palissadement, de peur que l’ennemi venant à établir ses pétroboles sur le bord du fossé ne se serve de ce fossé comme abri, et que le retranchement ne soit utile à l’assiégeant, au lieu de l’être à nous-mêmes. Ainsi, il faut s’occuper surtout de l’avant-mur, des fossés et des palissades; car un mur, avec des lithoboles et des portiques, on l’emporte aisément.

[14. On déploiera donc tout son zèle pour ceci: faire très forts les avant-murs et les palissades, les fossés aussi nombreux et aussi profonds que possible; car, si ces choses sont bien organisées, la ville n’aura rien à craindre.]

§ XI. Choix du tracé.

Le tracé doit être convenablement choisi après avoir étudié le terrain. Tel convient ici, tel autre là: par exemple, le système à méandres, dans la plaine; celui qui est composé d’hémicycles et celui qui est en forme de scie, lorsque le terrain qu’on veut enceindre est accidenté; le système double, lorsque la ville à fortifier présente des saillants et des rentrants; celui qui a les courtines obliques convient aux formes triangulaires; enfin, le tracé antique, aux mamelons.

§ XII. Dernières recommandations. Dessins.

Il faut prendre garde, dans tous les tracés, à ce qu’aucune partie du rempart ne soit vue à revers.

2. On aura soin également de construire en forme de tours les tombeaux que l’on élèvera aux grands hommes et les polyandres: de la sorte on renforcera la ville, tout en donnant à ceux qui se sont fait remarquer par leurs vertus, on qui sont morts pour leur pays, une sépulture honorable dans leur propre patrie.

3. On a dessiné dans le livre même les tracés décrits, afin que tu comprennes mieux.