SÉRIE VI. LETTRES.
A PAULA ET A EUSTOCHIA,
Sur la traduction latine que Jérôme avait faite du livre d’Esther.
Ecrite en 404.
Je n'ai pas trouvé le texte latin de cette lettre.
Philippe Remacle
|
Il est certain que le livre d'Esther a été entièrement défiguré par les différentes versions qu'on en a faites; je l'ai traduit littéralement, après l'avoir tiré des archives des Hébreux. Ce livre, tel que nous l'avons dans la Vulgate, est tout rempli de lacunes ou de morceaux étrangers et hors d'oeuvre, où l'on a fait parler 597 les personnes d'après leur situation et les circonstances où elles se trouvent; de même qu'on a coutume, dans les écoles, de proposer aux écoliers quelque sujet sur lequel ils font parler celui, par exemple, qui a commis une injustice, ou celui qui l'a reçue. Pour vous, qui avez étudié l'hébreu, et qui êtes capable de juger du mérite d'une traduction, prenez le livre d'Esther en hébreu, et examinez ma version mot à mot, afin de vous convaincre que je n'y ai rien ajouté, et que j'ai traduit cette histoire, d'hébreu en latin, avec beaucoup d'exactitude et de fidélité. Je ne suis point touché ni des louanges que peuvent me donner les hommes, ni des reproches qu'ils me peuvent adresser uniquement occupé du soin de plaire à Dieu, je ne crains point leurs menaces ; car Dieu « brise les os de ceux qui cherchent à plaire aux hommes, » et, selon l'apôtre saint Paul, ceux qui agissent ainsi ne peuvent être serviteurs du Christ. |