Elégies de Tibulle

 

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TIBULLE : On sait peu de choses sur la vie d'Albius TIBULLUS : il appartenait à une famille riche qui fut dépouillée d'une partie de ses biens après Philippes ; il fit deux voyages, l'un en Aquitaine (avec MESSALA CORVINUS chez qui il connut Horace et Ovide), l'autre en Orient.
Tibulle chante surtout l'amour avec ses joies, ses espoirs, ses déceptions, ses souffrances ; il exprime aussi son dégoût pour la vie turbulente, son désir de tranquillité, son goût pour la campagne, sa tristesse face à la mort qui le ravit fort jeune.
Son oeuvre comprend 4 livres d'élégies (le Corpus Tibullianum), mais tout n'est pas de lui : le troisième livre est attribué à un certain Lygdamus et le quatrième contient six billets de Sulpicia, la nièce de Messala.
Son originalité : l'union de l'amour et de la nature (thème qu'on retrouvera chez J.-J. ROUSSEAU), la sérénité de la vie campagnarde, remède à la maladie d'amour.

 Elégie I, 10

Nous commencerons par cette élégie qui est probablement la première en date du recueil; date vraisemblable : 32 av. J.C.). Une correction, au v. 11 (uulgi en Valgi), a donné lieu à l'opinion que la pièce avait été dédiée à C. Valgius Rufus , et on a soutenu que ce serait Valgius l'introducteur de Tibulle dans le cercle de Messalla. L'hypothèse est gratuite, et la correction demeure assez conjecturale. En l'état actuel du textes, l'élégie ne mentionne ni Messalla ni aucun membre de son cercle. Elle ne peut-être. datée que par référence à ce que nous croyons savoir, ou reconstruire, de la carrière du poète. Il est remarquable qu'il n'y soit pas question de Della et que les thèmes amoureux y soient traités de façon impersonnelle. Tibulle y développe des "loci", qu'il conviendra de reconnaître et de définir. Cependant, quelques notations personnelles nous empêchent de voir là un pur exercice d'école (v. 15,etc)

X

Quis furor est atram bellis accersere mortem?
Inminet et tacito clam venit illa pede.
Non seges est infra, non vinea culta, sed audax 35
Cerberus et Stygiae navita turpis aquae;
Illic percussisque genis ustoque capillo
Errat ad obscuros pallida turba lacus.
Quam potius laudandus hic est, quem prole parata
Occupat in parva pigra senecta casa. 40
Ipse suas sectatur oves, at filius agnos,
Et calidam fesso conparat uxor aquam.
Sic ego sim, liceatque caput candescere canis,
Temporis et prisci facta referre senem.
Interea pax arva colat. pax candida primum 45
Duxit araturos sub iuga curva boves,
Pax aluit vites et sucos condidit uvae,
Funderet ut nato testa paterna merum,
Pace bidens vomerque nitent—at tristia duri
Militis in tenebris occupat arma situs— 50
Rusticus e lucoque vehit, male sobrius ipse,
Uxorem plaustro progeniemque domum.
Sed Veneris tum bella calent, scissosque capillos
Femina perfractas conqueriturque fores.
Flet teneras subtusa genas, sed victor et ipse 55
Flet sibi dementes tam valuisse manus.
At lascivus Amor rixae mala verba ministrat,
Inter et iratum lentus utrumque sedet.
A, lapis est ferrumque, suam quicumque puellam
Verberat: e caelo deripit ille deos. 60
Sit satis e membris tenuem rescindere vestem,
Sit satis ornatus dissoluisse comae,
Sit lacrimas movisse satis: quater ille beatus,
Quo tenera irato flere puella potest.
Sed manibus qui saevus erit, scutumque sudemque 65
Is gerat et miti sit procul a Venere.
At nobis, Pax alma, veni spicamque teneto,
Perfluat et pomis candidus ante sinus.

   vocabulaire

Quelle folie de courir dans les guerres au-devant de la sombre Mort! elle est si près déjà et qui vient en secret 35 de son pas taciturne! Il n'est pas de moissons dans la terre, pas de riches vignobles; mais on y voit l'avide Cerbère et le hideux nocher de l'onde du Styx. Là, les joues meurtries et les cheveux brûlés, une troupe pâle erre autour des lacs ténébreux. Qu'il est plus digne d'envie [1,10,40] celui qu'une lente vieillesse surprend, parmi ses enfants, dans sa petite chaumière! Il garde lui-même ses brebis, et son fils ses agneaux, et son épouse prépare l'eau chaude qui le délasse. Que cette vie soit la mienne! qu'il me soit permis de voir vos cheveux blanchis et de raconter, vieillard, les histoires du vieux temps! 45 Cependant, que la Paix féconde nos campagnes! C'est la blanche Paix qui, la première, conduisit sous le joug recourbé les boeufs du laboureur. C'est la Paix qui nourrit les vignes et renferma les sucs de la grappe, pour que la cruche du père versât au fils le vin. C'est la [1,10,50] Paix qui met en honneur le hoyau et le soc, tandis que dans un coin obscur, la rouille s'attache aux tristes armes du dur soldat... et le paysan, au retour du bois, un peu ivre lui-même, ramène dans son chariot sa femme et ses enfants à la maison. Mais alors s'allument les guerres de Vénus, et la femme éclate en plaintes contre celui qui lui a arraché les cheveux 55 et brisé sa porte. Les pleurs arrosent ses tendres joues meurtries; mais le vainqueur lui-même pleure du beau triomphe de ses mains démentes. Cependant l'Amour lascif attise la querelle par de méchants mots et reste assis impassible entre les deux combattants irrités. Ah! [1,10,60] il est de pierre ou de fer, celui qui frappe son amie : il arrache les dieux du ciel. Qu'on se contente de déchirer le léger vêtement qui couvre ses membres, qu'on se contente de défaire les ornements de ses cheveux, qu'on se contente de la faire pleurer : quatre fois heureux celui qui peut, par sa colère, faire pleurer une tendre amie! 65 Mais celui qui a des mains cruelles n'est bon qu'à porter le bouclier et le pieu, à s'éloigner de la douce Vénus. Mais viens parmi nous, Paix nourricière, un épi dans la main, et laisse couler devant toi les fruits de ta robe blanche!

 

v. 34 - 39. La Mort nous guette. Contraste avec les images paisibles évoquées dans les vers préc. L'imagination du poète procède ici par images contrastées. La mort est en effet personnifiée. Cf. I, 1, 70 : tenebris Mors adoperta caput. Il s'agit moins d'une figure mythologique traditionnelle que d'une "vision" du poète; rapprocher la figure de la Vieillesse, I, l, 71, et celle du Châtiment, I, 9, 4.

Non seges... Le même "description négative" sera reprise par SEN., Herc. fur., 697 et suiv. : non prata uiridi laeta facie germinant..., etc.

Audax : épithète rarement appliquée à Cerbère. Elle se justifie par la violence sans frein du monstre.

Turpis : les poètes sont unanimes sur la laideur de Charon (v. sa description VIRG., En., VI, 298 et suiv.). Polygnote l'avait peint dans la Lesché de Delphes; les peintres étrusques avaient popularisé son image, sous forme monstrueuse.

perscissisque genis ustoque capillo : les morts portent les stigmates de leurs funérailles. Les joues déchirées, comme celles des parentes, lors des lamentations rituelles (cf. I, 1, 67), les cheveux brûlés par le bûcher.

lacus : "eaux" (en général, fleuves infernaux et marais). v. 39 - 44. Image familiale : la Vie, en contraste avec la Mort. Noter que chacun des deux tableaux est développé en 6 vers, selon une symétrie voulue. Imagination visuelle du poète.

prole parata : litt. "s'étant assuré des enfants".

occupat (sujet : senecta) : "s'empare de". Usuel en ce sens (cf. HOR., Epist., I, 20, 18).

et calidam fesso...aquam. Dans les maisons riches, ce soin de préparer le bain était naturellement réservé aux esclaves. Un trait analogue chez HOR., Epodes, 2 , 42 et suiv. : pernicis uxor Apuli : sacrum uetustis exstruat lignis focum / lassi sub aduentum uiri. Imitation (mais de qui ?) ou rencontre ? Il est possible que l' épode d'Horace soit antérieure (expression plus générale, tableau situé en Apulie, dans le milieu où s'est déroulée l'enfance du poète; il est possible que ce qui était chez lui un souvenir personnel ait été imité et précisé par Tibulle, qui en a fait un symbole plus général, et aussi plus prosaïque - le "bain" au lieu du "foyer"). La date de composition de la pièce d'Horace n'est pas assurée : entre 40 et 30.

caput candescere canis ( substantivé, au sens de "cheveux blancs") allitération explicable par le caractère familier, usuel, de l'expression.

senem : en apposition, "dans ma vieillesse".

V. 45 - 52. Éloge de la Paix. A cet éloge fera suite un tableau amoureux, mais les deux derniers vers du poète rétablissent l'unité et révèlent la suite des idées : c'est pendant la Paix que se livrent les combats d'Amour. L'époque de la composition de ce poème explique ce désir de paix. Les guerres civiles ne sont pas terminées. Les dissensions s'aggravent entre les triumvirs (Antoine en Orient, Octave en Italie), et les rumeurs d'une guerre ouverte prennent de jour en jour plus de force. Tibulle ne parle donc pas ici seulement en son nom, mais en celui de tous les Romains, et surtout des habitants de la campagne. Noter que la Paix (Pax) est une divinité personnifiée mais elle n'aura de temple à Rome qu'à partir de Vespasien. L'Ara Pacis Augustae, postérieur à ce poème, résulte cependant d'une conception analogue : la Paix y est conçue comme un numen de la fécondité. C’ est surtout chez les poètes grecs que l'on trouve des éloges de la paix comparables à celui-ci (notamment chez BACCHYL., fr. 4, Blass, et naturellement, chez ARISTOPH.).

colat : "qu'elle habite" (sa présence est garante de son efficacité).

candida : idée de pureté "lumineuse", rappelant ci-dessus v. 27 et suiv., cf. II, 1, 16. Sensibilité de Tibulle, toujours de tonalité religieuse.

Pax...duxit araturos sub juge curva boves : cette tâche est généralement attribuée à d'autres divinités (Triptolème, Déméter, Osiris, etc.), mais ici Tibulle ne parle pas en mythographe ni en érudit. Il compose un hymne inspiré et se contente d'une "vérité symbolique".

condidit : "mis en réserve". Parce qu'une période de paix peut seule assurer aux enfants la jouissance des biens amassés par leur père. On rapproche un fragment de PHILÉMON, 71, 9, où l'idée est analogue,

testa : à l'origine, désigne une coquille, puis toute espèce de vase en argile cuite; terme très général, ne s'appliquant pas à une forme particulière de récipient. On conservait le vin dans de grandes amphores scellées et enfoncées dans le sol.

Pace bidens uomerque nitent... : idée fréquente chez les poètes grecs (BACCHY., cité; EURIP., fr., 369 N), reprise, sans doute par l'intermédiaire de Tibulle, dans OV., Fasti, IV, 928.

occupat : cf. v. 40, ici, appliqué à la rouille qui envahit les armes abandonnées.

Entre le v. 50 et le v. 51, lacune d'au moins un distique, comme entre le v. 25 et le v. 26. Lacune causée sans doute par une détérioration du manuscrit; la place de la lacune, dans les deux cas, laisse entrevoir les conditions de cette détérioration : pages de 25 lignes environ, donc manuscrit en cahier, et non en volumen. Le texte, tel que nous le possédons, remonte à un archétype unique, postérieur à cette mutilation.

Rusticus e lucoque...: fin d'un tableau de fête rustique, dont le début se dissimule dans la lacune. Il existait, dans la campagne (et autour de Rome même) un grand nombre de "bois sacrés", entourant des sanctuaires élevés à des divinités rustiques (Anna Perenna, sur la Voie Flaminienne, etc.); le jour de la fête du dieu, les habitants du canton s'y réunissaient et buvaient plus que de raison. Souvent, l'on prétendait que, du nombre de coupes que l'on vidait dépendait la prospérité de la famille et la sienne propre. Tableaux analogues, OV.,Fasti, III, 539; VI, 785. Cf., TIB., II, l, 29-30.

male : ici = non (poésie, langue familière).V. 53 - 66. Les seuls combats que le Paix n’interrompe pas sont ceux de Vénus. Les scènes de violence entre amoureux sont un thème traditionnel de la poésie amoureuse hellénistique, ainsi que de la Comédie Nouvelle; ces moeurs, qui nous semblent singulières aujourd'hui, s'expliquent par la condition sociale des femmes aimées : meretrices, affranchies, que le loi ne protège pas et qui sont entourées d'un monde de jeunes écervelés qui se laissent aller aux pires excès. Tibulle a adouci ces tableaux qui, chez les comiques, sont beaucoup plus violents (cf. le "siège" comique mené par le Soldat, dans l'Eunuque).

scissos capillos...perfractas fores : Hérondas, II, 63, met en scène un leno qui porte plainte devant le tribunal : pendant la nuit, la porte de sa maison a été enfoncée, lui-même a reçu des coups de poings, et la jeune femme, Myrtalé, qu' il présente aux juges, porte elle aussi des marques du combat. Influence de la Comédie sur l'Élégie romaine : plus par l'atmosphère générale que par des emprunts précis. Mais certains thèmes sont identiques. Une différence : au lieu de scènes de pure débauche, décrites de l'extérieur, le poète s'intéresse aux sentiments du jeune homme et à ceux de la jeune femme.

ualuisse : "ont été fortes".

rixae : datif.

lentus : insensible. La cruauté d'Amour est un lieu commun alexandrin (depuis Anacréon, mais surtout chez les épigrammatistes hellénistiques).

e caelo deripit ille deos : type d'impiété (comparaison avec les Titans).

perscindere : texte des meilleurs mss. ("déchirer"), corrigé dans les manuscrits italiens en rescindere ("dégraffer"); correction inutile. Noter la valeur des perfecta : dissoluisse, novisse (il sera suffisant d'avoir...).

quater ille beatus... : style épique.

quo irato : abl. abs., exprimant une idée de cause.

scutumque sudemque : allitération soulignée par la répétition (poétique) de -que, -que. Fréquence des allitérations entre des mots de sens voisins.

sit procul : adv. comme attribut. Langage familier.

V. 67 - 68. Conclusion : prière à la Paix, couronnant l'hymne commencé au v. 45. Les Thalysies se terminent ainsi sur l'image de Déméter les deux mains pleines de pavots et d'épis. Ici, type de la statuaire, convenant plutôt à le représentation d'Ops.

Cette pièce révèle donc une juxtaposition d'inspirations : Comédie Nouvelle, épigramme amoureuse, peut-être idylle (Thalysies), "scènes de genre" ( rappelant le paysage de l'idylle sacrée, au Palatin, maison dite de Livie : le paysan et sa famille), scènes typiquement romaines (sacrifice au Lare), enfin, à l'origine du poème est l'émotion personnelle de Tibulle, menacé de perdre cette vie campagnarde, qu'il aime, menacé aussi de partir à la guerre, qu'il déteste. La pluralité même des sources garantit l'originalité du poème : les tableaux évoquée ne sont pas simplement juxtaposés, ils s'appellent l'un l'autre, et c'est, en dernière analyse, la sensibilité même du poète qui justifie leur enchaînement.


a, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par
accerso, is, ere, iui, itum
: faire venir, appeler
ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de
agnus, i, m. : agneau
almus, a, um : nourrissant, nourricier; bienfaiteur, maternel
alo, is, ere, ui, altum ou alitum : 1. nourrir, alimenter 2. développer 3. se nourrir
amor, oris, m. : l'amour
ante, prép. : +acc., devant, avant ; adv. avant
aqua, ae, f. : l'eau
arma, orum, n. : les armes
aro, as, arare : labourer, cultiver
aruum, i, n. : la terre, le champ, la plaine
at, conj. : mais
ater, tra, trum : a - noir, obscur. - b - au fig. noir, hideux, horrible, sinistre, affreux, néfaste, funèbre, funeste, odieux. - c - méchant, horrible, malveillant. - d - obscur, inintelligible.
audax, acis : - 1 - audacieux, hardi, entreprenant, résolu, intrépide. - 2 - confiant, courageux. - 3 - téméraire, effronté, présomptueux, fier, orgueilleux
beatus, a, um : heureux
bellum, i, n. : la guerre
bidens, entis : qui a deux dents, qui a deux pointes (bidens, entis, m. : le hoyau; la houe)
bos, bouis, m. : le boeuf
caelum, i, n. : le ciel
caleo, es, ere, ui, iturus : - intr. - 1 - être chaud, être brûlant, avoir chaud. - 2 - être animé, être échauffé, être rempli d'ardeur, brûler pour, brûler de. - 3 - être sur les charbons ardents, être perplexe, être troublé, être embarrassé. - 4 - être exécuté avec ardeur.
calidus, a, um : 1 - chaud, brûlant. - 2 - vif, emporté, ardent, bouillant. - 3 - irréfléchi, inconsidéré, précipité, téméraire.
candesco, os, is, ere, candui, - : - intr. - 1 - devenir d'une blancheur éclatante, resplendir. - 2 - devenir blanc au feu, blanchir, s'embraser.
candidus, a, um : blanc
canus, a, um : blanc (en parlant des cheveux ou de la barbe)
capillus, i, m. : le cheveu
caput, itis, n. :1. la tête 2. l'extrémité 3. la personne 4. la vie, l'existence 5. la capitale
casa, ae, f. : la case, la petite maison
Cerberus, i, m. : Cerbère
clam, adv. : en cachette; prép. + Acc. : à l'insu de
colo, is, ere, colui, cultum : honorer, cultiver, habiter
coma, ae, f. : la chevelure, les cheveux
condo, is, ere, didi, ditum : cacher, enfermer, enterrer (condere urbem : fonder une ville)
conparo, as, are : 1. accoupler, apparier 2. procurer, préparer, disposer, régler
conqueror, eris, eri, questus sum : déplorer
cultus, a, um : soigné, paré, orné
curuus, a, um : incurvé, sinueux
demens, entis : qui a perdu la tête, fou, insensé.
deripio, is, ere, ripui, reptum : arracher
deus, i, m. : le dieu
dissoluo, is, ere, solui, solutum : perdre, rompre, détruire
domus, us, f. : la maison
duco, is, ere, duxi, ductum : I. tirer 1. tirer hors de 2. attirer 3. faire rentrer 4. compter, estimer II. conduire, emmener, épouser
durus, a, um : dur
e, prép. : + Abl. : hors de, de
ego, mei : je
eo, is, ire, iui, itum : aller
erro, as, are : 1 - erro, are, avi, atum : - intr. - a - errer, aller çà et là, vagabonder, aller à l’aventure. - b - s'écarter du chemin, faire fausse route, se fourvoyer, s'égarer. - c - circuler, se répandre, s'étendre. - d - s’écarter de la vérité, être dans l’erreur, se tromper, se méprendre. - e - commettre une faute, pécher. - f - être incertain, hésiter, douter.
et, conj. : et. adv. aussi
factum, i, n. : le fait, l'action, le travail, l'ouvrage
femina, ae, f. : la femme
ferrum, i, n. : le fer (outil ou arme de fer)
fessus, a, um : fatigué
filius, ii, m. : le fils
fleo, es, ere, fleui, fletum : - 1 - intr. - pleurer (silencieusement), gémir. - 2 - tr. - pleurer (qqn ou qqch), regretter, déplorer, gémir sur. - 3 - suer, suinter, laisser tomber des gouttes, dégoutter, distiller.
foris, is, f. : la porte (rare au sing.)
fundo, is, ere, fusi, fusum : fundo, fundere, fudi, fusum : - tr. - 1 - verser, répandre, jeter, lancer (au pr. et au fig.). - 2 - fondre des métaux, mettre en fusion, couler. - 3 - jeter à terre, terrasser, renverser, abattre. - 4 - disperser, mettre en déroute. - 5 - déployer, étendre. - 6 - laisser échapper de sa bouche, émettre. - 7 - lâcher; relâcher (t. de méd.). - 8 - mettre au jour, produire. - 9 - arroser, humecter.
furor, oris, m. : 1 - la folie furieuse, le délire, l'aveuglement, la frénésie. - 2 - le délire prophétique, l'enthousiasme, l'inspiration. - 3 - l'amour violent, la passion furieuse, le transport. - 4 - la fureur, la rage, la colère, la furie, l'emportement. - 5 - les projets furieux, la révolte, la sédition, le tumulte. - 6 - le désir effréné.
gena, ae, f. : la joue (genae, arum : les paupières, les yeux)
gero, is, ere, gessi, gestum : tr. - 1 - porter, qqf. transporter. - 2 - produire, enfanter. - 3 - au fig. porter, contenir, avoir en soi, entretenir (un sentiment). - 4 - faire (une action); exécuter, administrer, gouverner, gérer, conduire, exercer; au passif : avoir lieu. - 5 - passer (le temps). - 6 - avec ou sans se : se conduire, se comporter; jouer le rôle de, agir en.
hic, adv. : ici
hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci
ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ...
illic, adv. : là
in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre
infra, prép. : + Acc. : au-dessous de, en bas de
inmineo, es, ere : s'élever au-dessus, être suspendu au-dessus, être imminent
inter, prép. : + Acc. : parmi, entre
interea, adv. : entre-temps
ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même
iratus, a, um : part. passé de irascor; irrité, courroucé, furieux, en colère, indigné.
iugum, i, n. : 1. le joug, 2. l'attelage 3. les liens, 4. la cime, la hauteur
lacrima, ae, f. : la larme
lacus, us, m. : - 1 - l'eau dormante, le lac, l'étang. - 2 - le réservoir, le bassin, la fontaine. - 3 - la fosse (aux lions). - 4 - le bassin à chaux. - 5 - le bassin, le baquet (de forgeron). - 6 - la cuve (sous le pressoir), le baquet, la tonne. - 7 - la case (du grenier), le compartiment (pour les différents grains). - 8 - le caisson (de plafond). - 9 - la bouffette (de vêtement). - 10 - l'enfer (Hier.).
lapis, idis, m. : la pierre
lasciuus, a, um : lascif, licencieux
laudo, as, are : 1. louer, approuver, vanter 2. prononcer un éloge 3. citer, nommer
lentus, a, um : souple, mou, apathique, indolent, impassible
liceo, v. impers. : il est permis ; conj. + subj. : bien que
lucus, i, m. : le bois sacré
male, adv. : mal, vilainement
malus, a, um : mauvais, malheureux, méchant (malum, i, n. : le mal, le malheur, les mauvais traitements)
manus, us, f. : la main, la petite troupe
membrum, i, n. (généralement au plur) : le membre, l'organe
merus, a, um : pur, sans mélange (merum, i, n. : le vin pur)
miles, itis, m. : le soldat
ministro, as, are : diriger, gouverner, servir
mitio, is, ire : adoucir
mors, mortis, f. : la mort
moueo, es, ere, moui, motum : 1 - mettre en mouvement, mouvoir, remuer, agiter; éloigner, écarter. - 2 - pousser, produire (plantes). - 3 - déterminer à, pousser à. - 4 - toucher, émouvoir. - 5 - provoquer, faire naître. - 6 - ébranler, faire chanceler. - 7 - remuer, agiter (des pensées).
natus, a, um : formé par la naissance, né pour, àgé de (natus, i, m. : le fils)
nauita, ae, m. : le marin
niteo, es, ere : reluire, luire, briller
non, neg. : ne...pas
nos, nostrum : nous, je
obscurus, a, um : 1 - obscur, sombre, ténébreux, noir. - 2 - qui est dans l'obscurité, caché dans l'ombre, invisible. - 3 - qui n'est pas clair, peu clair, difficile à comprendre, obscur, incertain, équivoque, confus, mystérieux, compliqué. - 4 - caché, dissimulé, couvert, impénétrable (en parl. du caractère). - 5 - obscur, peu connu, de naissance obscure. -
occupo, as, are : se saisir de, envahir, remplir, devancer, couper (la parole)
ornatus, a, um : pourvu de (abl.), orné, élégant
ouis, is, f. : la brebis, le mouton
pallidus, a, um : pâle, blême
paro, as, are : préparer, procurer (paratus, a, um : prêt, préparé à, bien préparé, bien fourni)
paruus, a, um : petit
paternus, a, um : du père, des aïeux
pax, pacis, f. : la paix
percutio, is, ere, cussi, cussum : - tr. - 1 - traverser en frappant, percer, creuser, transpercer, ouvrir (une veine). - 2 - frapper, battre violemment (un être animé); blesser, tuer. - 3 - frapper, heurter (une chose), battre (la monnaie), toucher (un instrument à cordes). - 4 - frapper (de ses rayons). - 5 - frapper fortement (les sens ou l'esprit), faire impression sur, affecter vivement, atteindre, émouvoir. - 6 - conclure (un traité). - 7 - berner, tromper.
perfluo, is, ere, fluxi, fluxum : intr. - 1 - couler à travers, couler, passer. - 2 - s'échapper, laisser échapper, se perdre. - 3 - couler sans interruption. - 4 - couler sur, couler le long de. - 5 - traîner, flotter, être flottant, être ample (en parl. d'un vêtement). - 6 - dégoutter, ruisseler. - 7 - tr. - imbiber, arroser.
perfringo, is, ere, fregi, fractum : briser entièrement, se frayer un chemin par la force
pes, pedis, m. : le pied
piger, gra, grum : paresseux, grimaçant
plaustrum, i, n. : la charrette
pomum, i, n. : le fruit
possum, potes, posse, potui : pouvoir
potius, inv. : plutôt
primum, adv. : d'abord, pour la première fois
priscus, a, um : vieux, ancien
procul, adv. : loin
progenies, ei, f. : la fille, le fils, la race, la famille
proles, is, f. : la race, la lignée, la postérité
puella, ae, f. : la fille, la jeune fille
quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien
quater, adv. : quatre fois
quem, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nisi, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel?
qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi
quicumque, quae-, quod- (-cun-) : qui que ce soit, quoi que ce soit
quis, 1. pronom interrogatif N. M. S. 2. pronom indéfini = quelqu'un 3. après si, nisi, ne, num = aliquis 4. = quibus
quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là
refero, fers, ferre, tuli, latum : 1. reporter 2. porter en retour, rapporter (refert : il importe)
rescindo, is, ere; scidi, scissum : déchirer à nouveau, couper (un pont), ouvrir (une brèche dans une palissade), abroger, casser, enfreindre
rixa, ae, f. : la dispute, le combat
rusticus, a, um : de la campagne (rusticus, i, m. : le campagnard), rustique, grossier
saeuus, a, um : cruel
satis, adv. : assez, suffisamment
scindo, is, ere, scidi, scissum : couper
scutum, i, n. : le bouclier
se, pron. réfl. : se, soi
sector, aris, atus sum : suivre (accompagner) partout, escorter ; visiter souvent, fréquenter
sed, conj. : mais
sedeo, es, ere, sedi, sessum : 1. être assis 2. siéger 3. séjourner, demeurer
seges, etis, f. : le champ, la moisson
senectus, a, um : vieux, âgé
senex, senis, m. : le vieillard
sic, adv. : ainsi ; sic... ut : ainsi... que
sinus, us, m. : le sein, la courbure, le golfe, l'anse
situs, us, m. : la position, la situation; l'état d'abandon
sobrius, a, um : qui n' a pas bu, à jeun, sobre
spica, ae, f. : la pointe, l'épi; la tête, la gousse
stygius, a, um : du Styx
sub, prép. : + Abl. : sous
subtusus, a, um : un peu broyé, un peu meurtri
sucus, i, m. : 1 - le suc, le liquide nourricier. - 2 - la sève, la liqueur. - 3 - le remède, le breuvage, la potion, la décoction, le jus. - 4 - la saveur, le goût (d'un aliment). - 5 - la vigueur.
sudis, is, f. : - 1 - le pieu, le piquet, l'échalas. - 2 - le bâton pointu, l'épieu (servant d'arme). - 3 - l'épine, l'arête, la pointe de rocher. - 4 - Plin. un broche
sum, es, esse, fui : être
suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur
tacitus, a, um : tacite, muet
tam, adv. : si, autant
tempus, oris, n. : 1. le moment, l'instant, le temps 2. l'occasion 3. la circonstance, la situation - la tempe
tenebrae, arum, f. : les ténèbres
teneo, es, ere, ui, tentum : 1. tenir, diriger, atteindre 2. tenir, occuper 3. tenir, garder 4. maintenir, soutenir, retenir 5. lier 6. retenir, retarder, empêcher
tener, era, erum : tendre
tenuis, e : mince, fin, léger, faible ; subtil, délicat; misérable, pauvre
testa, ae, f. : : - a - la terre cuite, la brique, la tuile. - b - l'objet en terre cuite : le vase (en terre cuite), le pot, la cruche, l'urne; la coupe, l'amphore, la jarre, le tonneau. - c - le tesson. - d - la carapace (des tortues). - e - la coquille, le coquillage, l'huître, le mollusque. - f - la coquille, le coquillage (pour voter). - g - la couche de glace, la glace. - h - Aus. le crâne, la tête. - i - Juv. la castagnette. - j - Cels. le fragment d'os, l'esquille. - k - au plur. Suet. les applaudissements.
tristis, e : 1. triste, affligé 2. sombre, sévère, morose
tum, adv. : alors
turba, ae, f. : la foule, le désordre, le trouble, l'émoi
turpis, e : - 1 - laid, vilain, difforme, hideux, repoussant. - 2 - honteux, déshonorant, indigne, ignoble, infâme. - 3 - licencieux, indécent, obscène. - 4 - en parl. des pers. déshonoré, décrié, avili, flétri.
ualeo, es, ere, ui, itum : être fort, être vigoureux, être puissant, avoir de la valeur, être efficace, s'établir, régner, valoir, être en bonne santé. + inf. : avoir la force de, pouvoir
ueho, is, ere, uexi, uectum : transporter
uenio, is, ire, ueni, uentum : venir
uerbero, as, are : frapper
uerbum, i, n. 1. le mot, le terme, l'expression 2. la parole 3. les mots, la forme
uestis, is, f. : le vêtement
uictor, oris, m. : le vainqueur
uinea, ae, f. : la vigne, le mantelet
uitis, is, f. : la vigne, le cep, le sarment, la baguette du centurion
uomer, eris, m. le soc de la charrue
uro, is, ere, ussi, ustum : brûler
ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que
uterque, utraque, utrumque : chacun des deux
uua, ae, f. : raisin, vigne
uxor, oris, f. : l'épouse, la femme
Venus, neris, f. : Vénus