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Oeuvre numérisée par Marc Szwajcer

 

 

 

 

DEUXIÈME CYRANIDE

LIVRE I  - LIVRE III

 

LIVRE D'HERMÈS TRISMÉGISTE SUR L'ÉTUDE, LA CONNAISSANCE, l'influence naturelle des quadrupÈdes, composÉ pour son disciple asclÉpios

 

LETTRE A

ΠΕΡΙ ΘΗΡΙΟΥ ΑΡΚΤΟΥ
 De la bête sauvage nommée ours.

1] L'ours est un animal sauvage, très poilu, paresseux, ressemblant en tout à l'homme, intelligent et marchant spontanément debout.

2] Chacun de ses membres a été fait suivant chacun des membres de l'homme. Il est utile en médecine. En effet, les os de sa tête, suspendus au cou, sont salutaires pour tous les maux de tête; son cerveau, en aliment, guérit l'épilepsie; ses yeux, portés sur soi, écartent toutes les maladies des yeux ; le cérumen de ses oreilles, avec de l'huile de roses, guérit tous les maux d'oreilles ; ses dents, les maux de dents ; suspendues au cou des enfants, elles font pousser les dents sans douleur; ses yeux, portés sur soi, attirent l'affection, et les ongles de sa patte droite, portés sur soi, chassent toutes fièvres; ses poils, brûlés et portés, chassent le mauvais air et toutes sortes de fièvres. Son foie séché, broyé et pris en poudre, guérit les maladies du foie. Les tendons de ses pieds et de ses mains, portés, guérissent ceux qui ont la goutte aux pieds on aux mains; ses excréments, délayés dans du vinaigre, procurent une vue perçante; son cœur, porté sur soi, rend celui qui le porte, aimable, chanceux et redouté.

3] Sa graisse avec du ladanum et de l'adiante, employée en onguent, fait repousser les cheveux aux gens chauves; mêlée à la noix de galle, au vitriol, à la résine de cèdre, aux mèches de lampe, elle fait également repousser les sourcils et la barbe qui tombent. Employée seule, sa graisse guérit les oreillons, les crevasses, les engelures, les écrouelles, les bubons.

4] Le membre de l'ours, placé au bas de l'utérus, de façon qu'il soit appliqué contre l'ouverture, guérit les étranglements de l'utérus. Prépare-le en le séchant. Sa bile, prise avec du miel, à la dose d'une cuillerée, guérit parfaitement les maladies du foie. Sa peau placée là où il y a des puces, les fait fuir, et il n'en reste pas.

Enduis de graisse d'ours le front d'un enfant, et il deviendra vigoureux au-delà de toute expression.

Si tu mélanges de la graisse d'ours avec du poivre et que tu en frottes un homme chauve, les cheveux repousseront sur sa tête.

Enduis de graisse d'ours les hémorroïdes et eues seront guéries.

ΠΕΡΙ ΤΗΣ ΑΛΩΠΕΚΟΣ
Du renard.

5] Le renard, connu de tous, animal très malfaisant et très fusé et malin, mange les oiseaux et sent mauvais.

6] Si quelqu'un le prend vivant à la chasse, et le fait bouillir dans de l'huile très vieille jusqu'à réduction des os, puis filtre l'huile alors qu'elle est encore chaude, ce liniment est incroyablement utile aux arthritiques, aux podagres, à ceux qui ont la goutte sciatique, aux languissants, à ceux qui souffrent depuis de longues années.

Sa graisse tiède, introduite dans l'oreille, guérit les maux d'oreilles.

7] Lorsque tu le prendras à la chasse, tu devras lui dire le motif pour lequel tu l'as poursuivi.

8] Son testicule droit desséché, mis en poudre, délayé dans la boisson, est un philtre d'amour pour les femmes; le testicule gauche, pour les hommes.

9] L'extrémité de son membre, portée comme amulette, produit une très grande érection ; même résultat, si elle est broyée et mêlée directement à un breuvage.

10] Et ses testicules séchés, pris en boisson, agissent de même.

11] Donnes-en la valeur d'une cuillerée : à cette dose, ils sont efficaces et tendent l'érection sans danger et certaine.

12] Lui ayant donc coupé les deux testicules, lâche-le vivant, mais après l'avoir guéri, et porte-les en amulette. Lorsque tu toucheras à ces testicules, immédiatement l'érection se produira. Quelques-uns les introduisent dans les hanches du bouc.

13] Si tu places l'extrémité de son membre dans une vessie ou dans une peau sur laquelle tu as écrit, avec de l'encre de Smyrne, ces paroles ΤΙΝ'Ν Β'ΒB Η'ΛΙΘI pp g l’·.itinbin ilithi (V. I.)] et que tu la portes comme amulette, les rapports sexuels seront sans danger.

14] Le sang du renard guérit la douleur des reins, quand il est versé chaud-sur eux.

15] Ses rognons, pris comme aliment ou en boisson, sont aphrodisiaques.

16] Son foie, séché, pulvérisé, employé à saupoudrer et bu avec de l'oxymel, guérit merveilleusement les maladies de la rate ; de même la rate du renard, quand on là porte sur soi.

17] Son foie, bu avec du vin, guérit les asthmatiques.

18] Son poumon, grillé et mangé, guérit la dyspnée.

19] Sa graisse arrête merveilleusement la chute des cheveux.

20] Sa fiente avec de l'huile de roses dans un pessaire, favorise la conception.

21] Son cœur, porté en amulette, met à l'abri des maléfices.

22] Une dent de renard, suspendue au cou, soulage les escarres et permet aux enfants de faire leurs dents sans douleur.

23] Si on mélange avec de l'asphalte et de l'huile d'olives vertes ses ongles, préalablement broyés dans de l'huile de roses, l'onguent, appliqué en pessaire, guérit merveilleusement l'hystérie.

24] Son testicule broyé, mélangé avec de la cire, soulage les oreillons.

25] Si quelqu'un, après avoir enveloppé dans un linge les parties génitales du renard, les attache autour de sa léte, toute douleur de tête, migraine et vertiges seront guéris.

26] Sa fiente, broyée avec du vinaigre, guérit les dartres.

27] Sa fiente, mêlée à la graisse, employée en friction, arrête la chute des cheveux.

ΠΕΡΙ ΑΣΦΑΛΗΚΟΣ
De la taupe.

28] La taupe est un animal aveugle, qui vit et marche sous terre. Si elle voit le soleil, la terre ne la reçoit plus et elle meurt.

29] Son cœur, porté dans une peau de cerf comme amulette, guérit les lunatiques. Porté dans la peau de la huppe avec les deux yeux de l'oiseau, elle sert à prédire toutes choses pendant tout le temps qu'elle sera portée par quelqu'un de pur.

30] Si quelqu'un porte son cœur, il deviendra plus grand et meilleur ; car la puissance de cet animal est divine et active, et je ne saurais la passer sous silence.

31] Voici un breuvage. Si quelqu'un, au soleil levant, en prend la valeur d'un doigt, il saura ce qui arrivera jusqu'au coucher du soleil.

32] La préparation du breuvage est la suivante : prenant la taupe, étouffe-la dans trois cotyles d'eau de pluie. Fais bouillir jusqu'à consistance de cire; après avoir passé, tu mettras l'eau dans un vase d'airain et tu feras bouillir ; prépare ensuite de cette façon : racine de verveine (?), iv onces ; armoise à tige unique, iv onces; styrax en larmes, myrrhe d'Ethiopie, bdellium, iv onces de chaque ; encens mâle en larmes, viii onces. Ayant coupé, mélangé, broyé, jette dessus une cotyle de miel de première qualité, puis fais bouillir jusqu'à consistance de miel ; enlève alors et dépose dans un vase de verre et utilise comme il a été dit.

33] Enterre les os de la taupe, dans ta maison, à l'intérieur, car la taupe, soit vivante, soit morte, donne des présages tout comme les chèvres.

34] Si donc quelqu'un atteint d'écrouelles, d'oreillons ou de quelque autre espèce d'abcès, prend la taupe vivante et la presse dans ses mains seulement, jusqu'à ce qu'elle meure, celui qui l'aura pressée sera parfaitement guéri de ces maladies et jamais plus il ne sera atteint ni ne souffrira de tumeur à la luette, d'amygdalite, de tumeurs à l'aine, et n'aura jamais ni écrouelles, ni abcès d'aucune sorte.

35] Sa graisse fondue guérit merveilleusement l'otalgie.

36] Enfouis donc la taupe dans la terre [dans ta maison.]

37] Si quelqu'un mange son cœur encore palpitant, il aura la prescience des choses de l'avenir éternel.

ΠΕΡΙ ΑΙΓΩΝ ΘΗΛΕΙΩΝ
Des chèvres.

38] Les chèvres sont connues de tous et utiles; par exemple, si quelqu'un applique la peau d'une chèvre sur un épileptique, qu'on mène ensuite au bord d'un fleuve ou de la mer, aussitôt, tombant en tremblant et écumant, il sera reconnu [épileptique].

39] Le sang de chèvre, chauffé au feu et absorbé, guérit la dysenterie et sauve rapidement ceux qui ont bu des poisons, et guérit merveilleusement les hydropiques.

Son lait, bu encore chaud, est bon pour les phtisiques et les gens atteints de la jaunisse. Son sang bu avec du miel guérit les abcès.

Le sérum qui s'écoule de son foie grillé, instillé dans les fistules lacrymales, est très salutaire ; comme aussi la vapeur humide qui en tombe sur les yeux. Sa corne brûlée rend les dents brillantes et guérit les gencives molles. Ses excréments, en cataplasme, dissolvent les enflures dures, et, mélangés au miel, soulagent les hydropiques et les dyspeptiques.

40] Sa bile, en liniment avec du miel non enfumé, est employée pour les obscurcissements de la vue, les taies et le ptérygion.

41] La rate de la chèvre, mangée grillée, guérit la dysenterie.

42] Sa crotte, mélangée à la farine d'orge, en cataplasme sur les ulcères, sur les piqûres de tarentule ou de bupreste, les guérit. Sa crotte sèche, bue avec un mélange de vin et de miel, est bonne contre la dysurie ; bouillie avec du vin. vieux et appliquée en cataplasme, elle guérit merveilleusement l'œdème des articulations, les phlegmons des testicules, des seins et de l'aine. En cataplasme avec du miel, elle guérit ceux qui ont été piqués par des serpents ou d'autres animaux venimeux, car elle attire à elle tout le venin.

43] La rate de la chèvre fraîchement tuée, chaude, prise en prononçant le nom du malade, déposée sur la rate d'une personne splénique, sera attachée en bandelette pendant un jour. Ensuite, après des imprécations, le malade la suspendra au-dessus de la fumée ou l'exposera au vent, afin que la rate de la chèvre se dessèche, et la rate du malade sera diminuée.

44] La peau du chevreau, en boisson, guérit les personnes mordues par les serpents dipsades. La peau du chevreau a la dose d'une ou deux cotyles dans du vinaigre, guérit ceux qui crachent le sang de la poitrine.

45] La poche qui secrète la présure, mangée grillée, sert à soigner les dysentériques ; bouillie avec des noix de galles et de l'huile et mangée, elle arrête le flux de ventre.

46] Sa rate mangée grillée, guérit toujours ceux qui sont malades de la rate.

47] Sa peau enfumée réveille les gens tombés en léthargie, et les épileptiques qui tombent, et les hystériques, et ses poils enfumés produisent les mêmes effets.

LETTRE B

ΠΕΡΙ ΒΟΟΣ ΘΗΛΕΙΑΣ
De la vache.

1] La vache est connue de tous. Ayant pris de la bouse sèche, broyé, mélange et pèses-en une livre; cire, vi onces; jus de chou, vi onces (dans un autre ms. : iii onces); œufs crus, iii; bonne huile, une livre; soufre, i once : broie les matières sèches et fais fondre les matières fusibles. Ayant donc moulu et chauffé doucement, ayant jeté les œufs dedans, broyé convenablement. Fais-en un cataplasme : tu soulageras aussitôt les spléniques, les hépatiques, les hydropiques, et également les malades atteints d'hydrocèle et les podagres. Cache ceci comme un grand présent.

2] Si tu délayes de la bouse dans du vinaigre et que tu en couvres un certain endroit ou un vase à miel, les fourmis ne pourront y accéder.

3] Les sabots des vaches, bouillis et mangés avec de la moutarde, sont un antidote, comme nul autre, contre tout poison.

4] Le fiel de la vache fait percer les boutons et rend le visage brillant.

5] La bouse, brûlée sous le lit d'une femme en couches, facilite la délivrance, et fait descendre et expulser l'arrière-faix.

Voici les propriétés du bœuf : ses vertèbres, réduits par le feu et employés en poudre sur les dents, les conservent blanches.

Son fiel, employé en pessaire et placé à l'orifice de l'utérus, l'ouvre quand il est fermé.

Prenant donc son foie, mets-le dans une marmite neuve hermétiquement bouchée, afin que l'air n'y pénètre pas : mets-la chauffer sur la cendre chaude d'un fourneau et entretiens le feu sept jours. Ensuite, après l'avoir bien broyé, donne-le à boire avec de l'hydromel ou du vin chaud à un hydropique et il sera guéri. En fumigations et en liniment, il guérit les piqûres des abeilles et des guêpes...

ΠΕΡΙ ΒΑΤΡΑΧΟΣ
De la grenouille.

6] La grenouille est un animal connu de tous. Si on lui coupe la langue et qu'on la relâche vivante secrètement, puis qu'on écrive sur la langue ΧΟΥΟ'Χ’ C, et qu'on la pose sur la poitrine d'une femme endormie, elle te dira tout ce qu'elle a fait pendant sa vie.

7] Sa cendre, mêlée à la poix, employée en onguent, arrête la calvitie : appliquée avec du vinaigre, elle arrête toute hémorragie du nez, des ulcères et du fondement et guérit les veines, les artères et les brûlures.

8] Si on prend une grenouille vivante au nom de quelqu'un, alors que ni le soleil, ni la lune ne sont au-dessus de l'horizon, puis, qu'avec des ciseaux on lui coupe les deux pattes de derrière et qu'on les enveloppe dans une peau de cerf, enfin, qu'on les attache aux pieds, la patte droite au pied droit, la patte gauche au pied gauche, c'est un parfait remède pour les goutteux.

9] Si quelqu'un veut faire tomber le poil de tout son corps, après avoir fait brûler la peau de la grenouille, jette-la dans l'eau où il se baigne et les poils tomberont.

10] Ayant fait brûler de petites grenouilles, fais-en un onguent pour la chute des cheveux et elle sera arrêtée.

Le sang de grenouille appliqué sur la tête fait tomber les cheveux,

La grenouille terrestre appelée saccos (gresset?), dont l'haleine est venimeuse, a dans la moelle de la tête une pierre. Si tu la prends au déclin de la lune, enferme-la dans un linge de lin pendant quarante jours, puis l'enlevant du linge et la coupant, prends la susdite pierre, tu auras un puissant phylactère. Suspendu à la ceinture, il guérit en effet le spleen et l'hydropisie, comme je l'ai éprouvé moi-même.

LETTRE Γ

ΠΕΡΙ ΓΑΛΗΣ
De la belette.

1] La belette, petit animal connu de tous. Sa langue portée sous les semelles des souliers ferme la bouche à tous.

2] Si un jour, tu trouves une belette jetée morte, ramasse-la, fais-la bouillir dans l'huile jusqu'à ce qu'elle soit fondue; puis ayant passé l'huile, joins-y quantité suffisante de cire, pour en faire un cérat, et tu auras un puissant remède pour les arthritiques et pour toutes les affections nerveuses, pour les phlegmons des pieds et des articulations et pour toutes sortes de fluxions.

3] Il guérit en effet les grandes écrouelles, et les seins et les testicules, et tout abcès provenant d'opérations chirurgicales, et les, bubons.

4] Ses testicules sont tantôt favorables, tantôt défavorables à la conception.

5] Si quelqu'un après avoir broyé son testicule droit avec de la myrrhe, le place en pessaire avec de la laine, comme il est dit, puis a des rapports sexuels, aussitôt il y aura conception.

6] Mais le testicule gauche, placé dans de la peau de mulet et porté, empêche la conception. Il faut écrire sur la peau du mulet, ces paroles : ΙΩΑ’, ΩΙΑ’, ΡΑΥΙΩ’, ΟΥ’, ΟΙ'ΚΚΟΧΡ. Si tu ne le crois pas, fais l'épreuve sur un oiseau qui pond, et il ne pondra plus.

7] Coupes-lui les testicules au déclin de la lune, puis lâche-la vivante, et donne à porter ses testicules dans de la peau de mulet : c'est un philtre contre la conception, invincible et doux.

8] Conserve son sang avec du vinaigre et donne-le secrètement à boire à une, personne qui crache le sang ou à un épileptique; et lorsqu'il l'aura pris, le malade sera parfaitement guéri.

LETTRE Δ

ΠΕΡΙ ΔΟΡΚΑΔΟΣ
De la gazelle.

1] La gazelle est un quadrupède qui a une grande, puissance pour la conception. Si donc tu veux être capable d'engendrer puissamment et d'une manière incomparable, fais cette préparation : graine de satyrion, iv drachmes; fiel de gazelle, tout le liquide ; miel, in onces : ayant bien opéré le mélange, mets-le dans un vase de verre : lorsqu'il sera nécessaire, donnes-en sur de la charpie en pessaire, et que le rapport sexuel s'accomplisse.

2] Si tu veux enfanter un garçon, prends le fiel d'un mâle, si tu veux une fille, celui d'une femelle : car c'est une grande source de jouissance. S'il est séché, ajoute du miel en quantité suffisante.

LETTRE Ε

ΠΕΡΙ ΕΧΙΔΝΗΣ
De la vipère.

1] La vipère est un animal rampant, connu de tous. Quelques-uns l'écrasent vivante, la mettent dans une marmite neuve, grande, avec du sel, la placent sur un fourneau pendant un jour et une nuit jusqu'à ce qu'elle soit grillée, puis après avoir bien remué, ils y joignent des aromates. Ils agissent ainsi contre toute maladie, l'éléphantiasis, la lèpre, l'épilepsie, la paralysie et toutes les maladies désespérées que le sel guérit.

2] La graisse de la vipère rend la vue perçante, elle guérit toute sorte; d'amblyopie.

3] Ses yeux, portés en phylactère, guérissent toute ophtalmie ; ses dents, l'odontalgie ; et grâce à elle, les enfants font leurs dents sans douleur.

4] La pierre gagate, brûlée, la met en fuite, et lorsqu'on la boit mêlée à la moelle de cerf, elle guérit les morsures de la vipère.

ΠΕΡΙ ΕΧΙΝΟΥ ΧΕΡΣΑΙΟΝ
Du hérisson.

5] Le hérisson, appelé aussi porc-épic, est un animal terrestre tout à fait malfaisant. L'ayant pris et salé, tiens-le pour un puissant remède.

6] Toutefois, jette son fiel, parce qu'il est dangereux.

7] Sa tête, réduite en cendres et frottée avec du miel, arrête la chute des cheveux.

8] Un peu de son corps salé et donné sec en potion guérit l'épilepsie, les tremblements, les vertiges, les maux de tête et les affections analogues, ainsi que les reins et la goutte sciatique. Donnes-en i drachme.

9] Sa peau, réduite en cendre, en particulier, puis broyée, arrête la chute des cheveux.

10] Ayant donc salé et séché le reste de son corps entier avec ses entrailles, à l'exception de son fiel et de ses intestins, après les avoir bien broyés, mets-les de côté : donnes-en à boire, avec de l'oxymel, i drachme aux gens atteints d'éléphantiasis, aux hydropiques et à ceux qui ont des tumeurs.

11] Semblablement son foie, ses reins, son cœur et son poumon, salés ensemble, guérissent les mêmes maladies.

ΠΕΑΙ ΑΙΛΟΥΡΟΥ, ΗΤΟΙ ΚΑΤΤΑΣ
Du chat.

12] Le chat est un animal connu de tous. Si un épileptique est pris d'une attaque et tombe à terre, ou qu'un vertige ou l'apoplexie frappe quelqu'un et que l'homme soit étendu, couché sur le dos, atteint de convulsions, si on pose immédiatement sur lui un chat vivant, aussitôt les spasmes, le vertige ou l'épilepsie cesseront. Prononce aussitôt ce mot : ΚΟΒΕΛΘΩ'.

13] Sa fiente, parfumée d'iris, employée comme liniment, guérit les fièvres légères.

14] La même desséchée, broyée avec de la moutarde et du vinaigre, arrête la chute des cheveux.

ΠΕΡΙ ΕΚΑΦΟΥ
Du cerf.

15] Il y a trois sortes de cerfs ; animal d'ailleurs connu. L'une s'appelle platonis (daim), parce qu'il a les cornes larges et élevées; la seconde a les cornes rondes; la troisième, la femelle, n'a pas de cornes. Le mâle ne peut la saillir qu'auprès d'une fontaine. En effet lorsqu'elle a soif, elle cherche une source, et lorsque brûlée par la soif elle boit, alors le mâle la saute. Car pressée par la soif elle ne pense qu'à boire et ne peut fuir. Dans toute autre circonstance elle ne se laisse pas saillir : aussitôt donc elle conçoit.

16] Cet animal vit cinq cents ans, à moins qu'il ne soit pris à la chasse; et il finit ainsi de sa propre mort.

17] Donne donc de la raclure de corne du véritable cerf à cornes rondes une cuillerée, avec de l'hydromel, pendant trois jours à quelqu'un qui a des coliques, et au bout de ce temps il sera délivré de son mal.

Semblablement, prise avec du miel, elle amollit la rate et fait mourir les lombrics.

18] Son fiel, bu avec du miel, fait concevoir et rend la vue.

Prends une peau de cerf, mets dedans du lait d'ânesse et de la graine de jusquiame broyée, puis attache-la à l'épaule gauche d'une femme, et elle n'engendrera pas : si tu veux en faire l'expérience, attache le phylactère à un oiseau femelle et tu verras.

[Son fiel] haché avec du satyrion, dans de la charpie en pessaire, produit, de l'aveu de tous, la conception et le plaisir.

La corne de cerf calcinée, délayée dans du vin, appliquée sur les gencives, consolide les dents branlantes ; après avoir été calcinée et lavée, elle guérit la dysenterie, les maux de ventre et les crachements de sang. Deux grains, pris en boisson, soulagent les dysentériques ; avec du lait de femme, elle enlève les granulations de l'œil.

Son foie, séché avec de l'arsenic en morceaux, pris dans du vin, au bain, guérit la toux et l'esquinancie.

Sa moelle, avec l'humeur recueillie à ses yeux, prise en boisson, soulage les gens mordus par les fauves et c'est un antidote contre tous les poisons.

Si quelqu'un se couche sur une peau de cerf, il ne saurait craindre les serpents venimeux.

LETTRE Ζ

ΠΕΡΙ ΖΑΥΡΑΣ
Du lézard.

1] Il y a trois espèces de lézard, l'une est dite solaire, l'autre bronzée, la troisième verte.

Le lézard est un animal rampant il est vrai, mais ayant des pattes.

2] Le lézard solaire est connu de tous. Si quelqu'un porte sa patte droite attachée au bras gauche, dans un tube d'or sur lequel est gravé : ΕΒΛΟΥ’ ΣΑΥΠΕ, il évitera toute maladie grave et tant qu'il vivra en le portant, n'éprouvera jamais d'infirmité.

3] Si on arrache les yeux du lézard vivant au nom du malade, toute ophtalmie sera guérie : le lézard sera relâché vivant.

4] Si lu captures un mâle et une femelle accouplés, et que tu coupes au mâle son membre, puis qu'après l'avoir desséché tu le fasses prendre à une femme, il se produira une amitié indissoluble.

5] Et si lorsqu'ils s'accouplent, tu jettes sur eux un voile ou un linge, c'est un talisman d'amour ; portée, [sa queue] produit l'érection.

6] Son foie en cataplasme guérit les clous.

7] Son fiel, putréfié dans du vin pendant xli jours des chaleurs caniculaires, détruit les poils qui poussent dans les paupières; le lézard solaire a la même vertu que le lézard vert.

8] Si donc, ayant fait deux épingles, tu en arraches les yeux d'un lézard, puis que tu le jettes dans une marmite qui contient de la terre vierge, et que tu le laisses pendant neuf jours et qu'après cela lu ouvres la marmite, tu trouveras le lézard voyant clair.

9] Lâche-le vivant; des épingles fais des bagues et porte à la main droite celle qui a arraché l'œil droit, à la main gauche, celle qui a arraché l'œil gauche, après avoir serti dans chacune d'elles une pierre de jaspe portant gravé un lézard flottant sur le ventre, avec l'inscription : ΠΕΙΡΑΝ, et au-dessous cette autre : ΧΟΥΘΕΣΟΥ'ΛΕ, et porte sur toi ; tu n'auras rien à craindre du côté des yeux pendant toute ta vie, et en donnant ton anneau à porter en talisman tu guériras toutes les ophtalmies.

Sa tête calcinée, appliquée comme onguent, fait sortir les épines, les verrues qui démangent, les verrues à queues minces et les clous.

Son foie calciné, mis sur les dents cariées, fait cesser la douleur.

Le lézard entier, fendu et appliqué, guérit les piqûres de scorpion.

LETTRE Η

ΠΕΡΙ ΗΜΙΟΝΟΥ ΗΤΟΙ ΒΟΥΡΔΟΝΟΣ
Du mulet ou bourdon.

Le mulet est un animal produit par l'âne et la jument.

1] Le cérumen de l'oreille de la mule empêche absolument la conception, si on le porte dans sa peau. Si tu en donnes à prendre en breuvage à une femme à son insu, jamais elle ne pourra concevoir.

Ses sabots calcinés produisent le même effet.

2] De même, si tu donnes furtivement à manger à une femme de l'utérus de mule, cuit avec d'autres viandes, elle ne concevra jamais.

3] Si quelqu'un, ayant un catarrhe froid, baise les narines d'un mulet, il sera guéri, même s'il avait un coryza.

4] Si quelqu'un prend secrètement de l'urine de mulet et la fait bouillir avec de la cire, de l'huile et de la litharge, puis qu'il l'applique à un goutteux, l'homme guérira, mais le mulet deviendra goutteux ; pour les femmes, prends de l'urine de mule.

LETTRE Θ

ΠΕΡΙ ΘΗΡΑΦΟΥ
La théraphe, araignée.

1] La théraphe, appelée aussi tarentule, araignée, camatère [laborieuse?], par quelques-uns, salaminthe, est un petit animal à six pattes, tissant des toiles le long des murs, connu de tous; on l'appelle théraphe [chasseresse?]. Si on la prend au nom d'un malade, qu'on la pétrisse bien dans la cire et qu'on l'applique sur le front, elle guérit la fièvre tierce accompagnée de frissons.

2] Si tu la mets vivante dans un chalumeau ou dans un roseau et que tu la suspendes au cou, la fièvre quotidienne sera guérie.

3] Bouillie dans un peu d'huile de roses ou de nard, elle guérit l'otalgie et les crevasses des pieds.

4] Sa toile arrête le sang qui coule d'une veine, et la garantit contre l'inflammation.

5] La théraphe, qui fait sa toile dans les arbres, qui est noire et plus grosse que la blanche, prise au nom d'un malade et portée en amulette, guérit les écrouelles à leur début.

6] La toile de l'araignée blanche, enfumée avec l'animal, dans un roseau, guérit les ophtalmies, arrête les écoulements et tous les accidents qui surviennent dans la gorge.

7] Si l'on fait bouillir la théraphe dans de l'eau et qu'ensuite on frotte avec cette eau la tête de quelqu'un qui ne peut dormir, il dormira.

8] Si, dans la toile de l'araignée blanche, tu introduis un grain de sel et que tu l'appliques sur une dent cariée, elle guérira.

Etouffant l'araignée dans de l'huile, fais de cette huile un liniment pour les gens piqués par un aspic; aussitôt la douleur cessera et la plaie se refermera.

[Glose marginale] Comme tout cela met en évidence qu'il faut admirer la puissance de Dieu et fermer la bouche aux hérétiques ! Car, si un petit animal si infime a reçu du Créateur une telle puissance, combien doit être plus grande celle du Créateur lui-même !

LETTRE Ι

ΠΕΡΙ ΙΠΠΟΥ
Du cheval.

1] Le cheval est un animal royal, rapide, connu de tous. Prenant dès sa naissance l'excroissance de chair qu'il porte au front et que les hommes de cheval appellent hippomane, tu auras en la portant un puissant phylactère d'amour ; car si tu le suspends seulement au cou de quelqu'un, il t'aimera beaucoup ; si tu le mets dans un breuvage et que tu le fasses boire à quelqu'un, tu obtiendras le même effet; et, dans un aliment, tu seras pleinement chéri.

2] Le fiel du cheval, édulcoré dans un vase de plomb, produit de puissants effets; donné dans du vin à un homme, il lui apporte le soulagement.

3] Le lait de jument, employé en liniment avec du miel, fait disparaître les leucomes.

4] Sa corne brûlée fait rejeter le fœtus mort et, en fumigations, facilite l'accouchement.

5] Son fiel, employé avec du miel, rend la vue perçante.

Son crottin, appliqué, arrête toute hémorragie.

LETTRE Κ

ΠΕΡΙ ΚΑΜΕΛΟΥ
Du chameau.

1] Le chameau est un animal connu de tous.

2] Le lait de la chamelle ne caille pas et lors même qu'on le mêlerait avec d'autre lait, ce dernier ne prendrait pas davantage : bu chaud, il dissipe le mal sacré et le guérit. Sa chair, en aliment, produit le même effet.

Sa cervelle desséchée, bue avec du vinaigre, guérit l'épilepsie.

3] Le fiel du chameau, coagulé dans un vase de plomb jusqu'à ce qu'il soit édulcoré, pris en aliment, produit un bon effet dès le premier jour et rend agréable.

4] Sa bouse, calcinée et broyée avec de l'huile, guérit merveilleusement l'alopécie et la chute des cheveux qui suit une maladie.

5] Employée en cataplasme, comme il a été dit, elle vide les hydropiques par les urines.

6] Séchée, broyée, délayée dans de l'eau et prise en breuvage, elle guérit la dysenterie.

7] En fumigations, elle écarte les difficultés (?)

8] Sa moelle, appliquée en liniment avec de l'huile de roses sur la tête, par devant et sur tout le corps, guérit l'épilepsie, d'une façon incroyable et au-delà, de toute expression.

 
Du croton.

Le croton est un chien, petit comme s'il venait de naître. Ses excréments, lorsqu'il tête encore, desséchés, broyés, en liniment avec du vinaigre, guérissent l'inflammation des parties sexuelles.

Le croton, découpé vivant et placé encore chaud sur le cou ou la gorge des gens atteints d'esquinancie, les guérit admirablement comme j'en ai fait l'expérience.

Du chien.

Le premier lait de la chienne qui vient de mettre bas, est bienfaisant pour ceux qui ont été mordus par un chien enragé. Comme aussi le lait bu au lit pendant sept jours, à la dose de xvm siliques, si le malade ne peut dormir.

Le lait tiède, instillé dans les oreilles, guérit la surdité.

ΠΕΡΙ ΚΥΝΟΥ ΜΙΚΡΟΥ
Du petit chien.

9] Ce chien est l'animal qui vit avec nous, celui que nous appelons roquet. Si, quand il est petit et tétant encore, on l'approche d'un malade atteint depuis longtemps d'une maladie chronique, et qu'on le fasse coucher sur la poitrine d'une femme, d'un homme ou d'un enfant, et qu'il s'étende entièrement sur le malade dans le lit, le chien meurt, et le malade est délivré de sa maladie chronique.

10] Place la rate encore chaude d'un chien sur la rate d'un splénique, il sera guéri.

11] Sa crotte sèche, broyée, donnée en breuvage, sert à soigner l'ictère et la dysenterie.

12] Appliquée avec du miel sur la gorge et sur le corps, elle guérit admirablement l'esquinancie ; seulement, applique le remède secrètement sans que le malade le sache.

13] Prise en breuvage, elle guérit merveilleusement l'hydropisie.

14] Broyée et appliquée avec du vinaigre, sa crotte guérit l'hydrocèle et les phlegmons des parties génitales.

15] Calcinée dans un vase de terre, broyée avec de l'huile de roses, elle guérit les rhagades du fondement, et fait tomber les excroissances de chair et les hémorroïdes externes.

16] Appliquée avec de la térébenthine, elle guérit les condylomes et les hémorroïdes externes.

17] Avec de l'huile de roses, elle est bonne pour les ulcères purulents qui ne peuvent se cicatriser, mais surtout avec du cérat à la rose : avec de l'huile, elle est bonne pour les piqûres d'abeilles et de guêpes.

18] Si quelqu'un saisit de la main gauche le cœur d'un chien, ou sa langue enveloppée dans un linge, tous les chiens seront réduits au silence et mis en fuite.

19] Avec les deux yeux d'un chien blanc, de la pierre d'aimant, de la pierre opsianos, fais une préparation, comme un collyre sec, et, te teignant les cils le soir, tu verras dans l'obscurité tout ce qui se passe.

20] Si quelqu'un est malade, avec un peu de levain frotte-lui le visage, les mâchoires, les aines, les pieds et les mains, puis donne-le a manger à un chien. Si le chien le mange, le malade vivra, sinon, il mourra; mais que la pâte soit chaude.

ΠΕΡΙ ΚΥΝΟΠΟΤΑΜΟΥ ΗΤΟΙ ΚΑΣΤΟΡΟΣ
Du chien de rivière ou castor.

21] Le cynopotame est le castor : ses testicules sont utiles; ils donnent le castoréum. Broyé et appliqué comme pessaire, il fait venir les menstrues ; pris en breuvage avec du cérumen de l'oreille d'une mule, il empêche la conception ; en liniment, il détend les muscles et favorise la respiration; frotté, délayé dans du vin, il est utile pour l'hystérie ; mêlé à l'huile de rue, il guérit la colique ; en boisson, il guérit merveilleusement les maux d'estomac.

En fumigations, respiré, il est très utile pour les maladies du cerveau et du poumon.

22] Sa peau, en chaussure, guérit la goutte.

Ses excréments arrêtent le flux de sang des femmes; en fumigations, ils chassent les reptiles.

ΠΕΡΙ ΚΡΟΚΟΔΕΙΛΟΥ
Du crocodile.

23] Le crocodile terrestre, connu de tous, est un animal à quatre pattes, à large tête, à longue queue.

24] Si quelqu'un fait brûler sa peau, la broyé et la fait prendre en poudre sèche, puis la répand sur un endroit [du corps] qu'il faut brûler ou couper, cette partie deviendra insensible à la douleur.

25] Si quelqu'un se frotte avec de la chair de crocodile grillée, il ne sentira pas les blessures qu'il aura reçues.

26] Ses dents de droite arrachées, l'animal étant relâché vivant, et portées en amulette, produisent chez les hommes un très grand désir; les dents de gauche, chez les femmes.

27] Si les deux sont portées ensemble, elles produisent tout leur effet.

28] Sa fiente, employée avec de l'huile comme fard, rend le visage brillant; mêlée de miel et employée en collyre, elle guérit les leucomes.

29] Son sang, employé comme collyre, sert à soigner et guérit l'amblyopie.

Le crocodile entier, calciné jusqu'à ce qu'il soit réduit en cendres, mélangé à la farine d'orge, sert à engraisser tous les animaux, chevaux, bœufs et autres ; quelques-uns s'en servent aussi pour engraisser les hommes, de cette manière : pétrissant la cendre de crocodile avec de la farine et du miel, ils en nourrissent un oiseau, sans lui donner autre chose. Ensuite, ils le tuent, et après l'avoir fait cuire, le donnent à manger à celui qui doit être engraissé, et il devient gras, a moins qu'il n'ait laissé quelque chose des membres de l'oiseau; il faut seulement rejeter son intérieur et ses entrailles qui pourraient devenir dangereux.

LETTRE Λ

ΠΕΡΙ ΛΥΚΟΥ
Du loup.

1] Le loup est un animal sauvage, malfaisant.

2] Celui qui boit du sang de loup deviendra fou et ne pourra jamais guérir.

3] Son œil droit, porté secrètement sous les vêtements, produit les plus grands effets. Il permet de fuir au milieu de ses ennemis sans être vu ; il fait gagner tous les procès et met en fuite, loin de celui qui le porte, toute espèce de fantômes, ainsi que tout animal sauvage ou apprivoisé, et il permet de passer au milieu de ses ennemis sans être vu; il chasse également toute espèce de fièvre accompagnée de frissons.

4] Une brebis ne franchira pas la peau d'un loup.

5] Son foie broyé, séché, employé en poudre sur le corps, guérit les hépatiques.

6] Son œil droit et sa première vertèbre portés ensemble, tous les deux dans une feuille d'or, rendent honoré, vainqueur, séduisant auprès des femmes et très amoureux.

Il guérit de l'ophtalmie. Frotté sur les yeux qui suppurent, il les guérit.

Ses excréments qui sont très blancs, se trouvent dans certains taillis : pris en breuvage, ils guérissent ceux qui ont la colique.

On les mêle aussi à l'aigremoine et on les donne en breuvage. Sa graisse, délayée, en liniment, détend les muscles et les articulations, et guérit les membres retournés.

Son fiel, étendu sur la peau avec du giclet, et appliqué sur le nombril, purge le ventre mieux que tout autre purgatif.

Son cœur grillé, mangé à jeun après trois jours de jeûne, guérit la lycanthropie et les cauchemars. Si quelqu'un porte des chaussures faites de sa peau, il n'aura jamais mal aux pieds.

ΠΕΡΙ ΛΑΓΩΟΥ
Du lièvre.[1]

Le lièvre est un animal connu de tous.

10] Son poumon haché, appliqué sur les paupières, arrête le gonflement des yeux.

12] Ses reins, desséchés, broyés, mélangés avec du poivre dans de l'hydromel, pris en breuvage, guérissent la néphrite.

La cervelle du lièvre grillée, broyée et mangée, arrête les tremblements et guérit l'incontinence d'urine.

Ayant donc brûlé et incinéré le ventre d'un lièvre, réduis en poudre puis tamise ; de même, trouve et pile du capillaire rouge et de l'adianthe, et tamise. Ensuite, mélange ces plantes avec de l'huile de myrrhe, enduis-en ta barbe et porte pendant trois jours ce cosmétique et ta barbe deviendra très épaisse.

13] Son fiel, instillé dans les oreilles avec du nard, guérit la surdité.

Son lait desséché, délayé, pris en breuvage avec de la terre de Lemnos, soulage les gens qui crachent le sang.

Avec du satyrion, sa bile, son lait et sa cervelle, placés en pessaire, procurent la conception.

Sa graisse et son lait appliqués, guérissent les ulcères venimeux.

16] Ses poils, brûlés et piles, semés sur les brûlures, rendent la cicatrice très nette et font repousser les poils. Appliqués avec du blanc d'œuf, ils arrêtent toute sorte d'hémorragie.

18] La cervelle du lièvre bouillie, hachée et mangée, est très salutaire pour les enfants qui font leurs dents, car elle les leur fait pousser sans douleur.

LETTRE Μ

ΠΕΡΙ ΜΥΟΣ
Du rat.

1] Le rat de maison est connu de tous. En brûlant sa tête avec de la graisse de porc ou d'ours, et en réduisant la cendre en poudre, tu guériras les alopécies.

2] Ayant brûlé le rat tout entier, si tu fais des frictions avec du vin, du navet ou de l'huile de roses, tu guériras merveilleusement les otalgies chroniques.

3] Coupe toutes les extrémités d'un rat vivant, attache-les ensemble, suspends-les au cou, et tu feras cesser tout frisson de fièvre.

Si avec une aiguille tu fais passer un fil par sa gueule, puis que tu l'appliques sur le fondement après avoir attaché le fil, il guérira les gens de la colique.

4] Sa crotte sèche, délayée avec du vinaigre, dissipe les indurations et les douleurs inflammatoires du sein.

5] Saupoudrée sèche, elle fait disparaître les hémorroïdes.

En liniment dans l'eau, elle guérit les lèpres et les dartres.

ΠΕΡΙ ΜΥΡΜΗΚΟΣ
Des fourmis.

1] La fourmi est connue de tous. Il y a sept espèces de fourmis : les communes qui sont connues, d'autres à grosses têtes, qui sont noires, d'autres sont grandes et ailées, d'autres vivent dans les champs, d'autres courent sur les routes, d'autres encore sont appelées fourmis-lions, étant plus grandes que les autres et de couleurs variées. Celles-ci, par nature, sont carnivores et meurent plus vite.

2] Si on frotte avec la tête coupée des fourmis communes les paupières, les orgelets qui s'y forment sont guéris. Semblablement, les fourmis des champs qui ramassent du blé, produisent les mêmes effets.

3] Si après avoir fait bouillir des fourmis avec du suc d'asphodèle, tu le fais boire à quelqu'un, il sera sans force le reste de ses jours.

4] Si quelqu'un fait bouillir des fourmis dans l'eau jusqu'à réduction du tiers, et s'y baigne les pieds ou les mains, il en fera disparaître les fourmillements.

LETTRE Ν

ΠΕΡΙ ΝΥΚΤΕΡΙΔΟΣ
De la chauve-souris dite aussi ophea.

1] La chauve-souris est un animal à quatre pattes. Elle vole comme l'hirondelle, elle enfante et allaite comme un quadrupède.

2] Si tu fais de son sang un liniment pour frotter la place des cils arrachés, ils ne repousseront plus.

Si tu donnes sa tête à porter en amulette à quelqu'un qui souffre de fièvre tierce ou quarte, ou de léthargie ou de somnolences, il guérira.

3] Son cœur ou sa tète, portés en amulette, causent semblablement une grande insomnie.

Si tu en prends trois et que tu les suspendes dans les lieux élevés du pays, une nuée de sauterelles survenant en sera écartée. Semblablement, si tu les suspends dans des arbres élevés et que tu les déployés, toutes les sauterelles se rassembleront autour d'elles. Le même procédé est employé en Syrie.

Si une femme reçoit une bandelette ou un pessaire avec du sang de chauve-souris et qu'elle les mette avec du satyrion à l'entrée de l'utérus, puis qu'elle couche avec un homme, elle concevra, quand même jusqu'alors elle eut été incapable de concevoir.

Du faon.

Le faon est le petit de la biche : l'humeur de ses yeux, donnée avec de l'eau, est un très puissant antidote pour ceux qui ont bu un breuvage délétère.

Sa graisse, en liniment avec de la staphisaigre, purifie les ulcères, les humeurs et les pityriasis de la tête.

Le membre du cerf, broyé sec avec du vin, soulage ceux qui ont été piqués par une vipère. On le mélange à d'autres remèdes ayant les mêmes effets.

LETTRE Ξ

1] Le xylobate [qui marche sur les arbres], que d'aucuns appellent tœchobate [qui marche sur les murs], a l'aspect d'un petit crocodile.

2] Grillé et frotté sur le corps, il empêche de souffrir ceux qui sont fouettés. Il porte beaucoup à l'amour.

3] Ces petits crocodiles, mangés comme poissons, rendent ceux qui les mangent impudents et effrontés.

4] Sa fiente, avec du miel et du lait de femme, guérit l'amblyopie et les leucomes.

5] Le côté droit de sa mâchoire, porté, produit l'érection ; le côté gauche, porté par une femme, produit semblablement le dessèchement.

LETTRE Ο

ΠΕΡΙ ΟΝΟΥ
De l’âne.

1] L'âne est un animal connu de tous. Voici quelles sont ses vertus. Si avec le sabot de sa patte droite de devant tu fais une bague ou un anneau et que tu la donnes à porter à un démoniaque, il sera sauvé.

2] Son crottin arrête toutes les hémorragies.

3] Si quelqu'un crache le sang, qu'on prenne le sang de l'animal où on jettera et lavera le mors de l'âne, qu'on le donne au malade à manger ou à boire et il sera délivré.

4] En boisson, il sert à soigner ceux qui ont été piqués par un scorpion.

5] Le sang d'un âne vivant avec de l'échinops et de l'huile, employé en liniment, guérit la fièvre quarte.

6] Celui qui fait une bague du petit anneau de son mors et qui la porte, met en fuite les démons et détourne les fièvres.

Le lait d'ânesse avec du miel non enfumé, en injection, est bon pour soigner les écoulements acres des yeux.

Le sabot de l'âne, calciné avec du lait de femme ayant eu un enfant mâle, mis sur les yeux, enlève le trachome des paupières.

7] Si l'on dort sur une peau d'âne, on ne craint ni les démons, ni Gello [lesbienne], ni les rencontres nocturnes.

8] Après avoir mélangé des larmes d'âne à l'huile, verse-la dans une lampe et allume-la, tu verras ceux qui seront attablés avec une tête d'âne, et ils se verront de même entre eux.

9] Si après avoir pris du poil provenant d'un coup donné à un âne, on le brûle, on le pile et on le donne à boire à une femme, elle ne cessera pas de péter si le poil est celui d'une ânesse.

10] Si quelqu'un est blessé par un scorpion et qu'il dise à l'oreille d'un âne : « un scorpion m'a blessé », le blessé sera guéri, mais la blessure passera à l'âne.

Du serpent.

Le serpent est un animal malfaisant, sans pattes, rampant. Celui-ci, lorsqu'il vieillit et que sa vue s'obscurcit, veut de nouveau redevenir jeune. Pour cela, il va et vient pendant xl jours et xl nuits jusqu'à ce que sa peau se détende; puis, cherchant dans une pierre un trou étroit, il s'y introduit et y frottant son corps, il détache sa peau et redevient jeune.

Sa peau, calcinée et broyée avec du sel, mise sur les dents, fait cesser l'odontalgie. En fumigations, à l'insu du malade, avant l'accès, elle fait disparaître les frissons delà fièvre chronique.

Avec iii, v ou vii noyaux d'olives en fumigations, elle soulage, comme aucun autre remède, les hémorroïdes internes et externes.

Sa peau, appliquée autour de la tête, guérit les migraines.

La grenouille d'eau, fendue vivante, appliquée et attachée, guérit les piqûres des serpents, car elle fait immédiatement sortir au dehors le venin.

LETTRE Π

ΠΕΡΙ ΠΡΟΒΑΤΟΥ
Du mouton.

1] Le mouton est connu de tous. Sa graisse et sa moelle font le savon. Il sert à de nombreux usages.

2] Voici les effets du bélier : si on scie sa corne et qu'on en fasse un petit peigne, en s'en servant, il est bon pour la migraine. Mais, celui fait avec la corne droite est utile pour le coté droit, celui fait avec la corne gauche, pour le côté gauche.

3] Lorsque le soleil est dans le signe du Bélier, si tu fais sécher la crotte du mouton et que tu l'appliques avec du vinaigre à ceux qui ont des maux de tête, ils seront soulagés.

4] Les vers qui sont dans l'intérieur des cornes, sont un philtre d'amour incomparable.

5] La fumée de sa corne brûlée calme l'hystérie.

6] Le poumon du mouton, mangé à jeun, garantit de l'ivresse celui qui le mange, quelle que soit la quantité qu'il boive.

7] Son foie bouilli, appliqué sur les joues des femmes, leur donne des couleurs et un joli visage.

8] Sa graisse est employée pour les pessaires.

9] Le poumon de l'agneau, séché et broyé, donné à boire à ceux qui sont intoxiqués, les sauve du danger [de mort],

10] Le fiel et le sang de l'agneau servent à soigner les épileptiques.

La crème de son lait, en liniment, détourne la peste.

Sa cervelle grillée, broyée et mangée, aide merveilleusement la dentition des enfants.

Sa laine, non dépouillée de sa crasse et sale, sert à dissiper l'inflammation qui suit les blessures de traits ou de pierres. Avec un mélange d'huile et de vin, chauffée doucement et employée en liniment, puis brûlée, elle devient siccative au point de faire disparaître les chaires amollies par les ulcères.

Son poumon, quand le mouton est jeune, employé comme cataplasme, guérit l'enflure des mains et des pieds.

Crois que sa graisse peut t'être utile.

LETTRE Ρ

ΠΕΙ ΡΙΝΟΚΕΡΟΥ
Du rhinocéros.

1] Le rhinocéros est un quadrupède ressemblant au cerf, ayant sur le nez une très grande corne. On ne peut le prendre que par le parfum et la beauté de femmes bien habillées; il est, en effet, très porté à l'amour.

2] La pierre qui se trouve à l'intérieur de son nez ou de sa corne, portée, chasse les démons.

3] Ses testicules ou son membre, pris en breuvage, provoquent au plus haut degré les rapprochements sexuels entre les hommes et les femmes.

LETTRE Σ

ΠΕΡΙ ΣΥΑΓΡΟΥ
Du sanglier.

1] Le sanglier est un porc sauvage. Ses testicules, pris en breuvage, provoquent les désirs vénériens.

2] Ses excréments, broyés avec du vinaigre, guérissent l'érysipèle : son fiel également.

3] Sa présure, en boisson, est efficace dans les empoisonnements mortels, car c'est un contrepoison.

Ses sabots, calcinés, délayés dans du vin, pris en breuvage à jeun, guérissent les maux de ventre.

Sa cervelle, délayée avec de l'amidon et de l'huile de roses, employée en liniment, calme les douleurs de la goutte.

La pointe de son foie hachée, délayée avec un peu d'eau, étendue avec une plume, est bonne pour soigner les érysipèles et les herpès.

Ses excréments, en fumigations, suppriment la fièvre tierce et guérissent l'hystérie.

Les excréments de la laie, délayés avec du miel, guérissent les écrouelles et toutes les indurations des seins.

ΠΕΡΙ ΣΚΙΓΓΟΥ ΖΩΟΥ
Du caïman.

4] Le caïman est un animal terrestre, semblable au crocodile, qui se trouve dans la Mélanitide.

5] L'extrémité de sa queue, ses testicules et ses reins excitent le membre à la copulation, si on les donne en breuvage.

ΠΕΡΙ ΣΑΛΑΜΑΝΔΡΑΣ
De la salamandre.

6] La salamandre est un quadrupède plus grand que le lézard vert, qui vit dans les buissons et dans les bois.

7] Son cœur, porté, rend le porteur sans crainte du feu, intrépide dans l'incendie et incombustible.

8] L'animal, jeté dans le feu ou dans un fourneau, éteint toute flamme.

9] Et si on fait porter son cœur en amulette aux gens brûlés par la fièvre, aussitôt la fièvre tombe.

10] Si une femme le porte attaché à ses genoux, elle ne concevra pas et elle ne verra plus ses époques.

11] Si tu l'enfermes dans une peau noire et que tu le suspendes au coude, tu guériras la fièvre tierce, quarte et toute espèce de fièvre.

12] Brûlée et saupoudrée, elle fait disparaître les fourmillements et les clous des mains et des pieds.

Quelques-uns mélangent aussi cette cendre pour le psoriasis, la lèpre et les abcès purulents.

LETTRE Τ

ΠΕΡΙ ΤΑΥΡΟΥ
Du taureau.

1] Le taureau est connu de tous et audacieux.

2] Le fiel du taureau, mélangé avec des jaunes d'œufs, employé en liniment, rend les cicatrices de la même couleur que la peau environnante.

3] Mélangé avec du vinaigre et de la terre de Cimole, il guérit les dartres noires, le pityriasis de la tête, les taches de rousseurs et les éphélides qui surviennent aux femmes à la suite de couches; car l'animal n'est pas seulement puissant, mais sa vertu pénètre à l'intérieur (V. I.). Et si un homme le (?) porte il connaîtra tout.

4] Également, si une chèvre sans cornes le (?) porte, elle rendra des oracles.

5] Si on le suspend au cou d'une statue, elle rendra aussi des oracles, et ceux qui font de faux serments révéleront leur secret et feront des aveux ; et ils apporteront de très grandes offrandes religieuses dans ce lieu même.

6] Prenant donc un épervier de mer, étouffe-le dans de l'eau de pluie ; étouffe également une huppe dans l'eau ; puis, leur arrachant les yeux, prépare-les avec de la myrrhe, du safran et fais-les sécher à l'ombre, loin du soleil.

7] Veillant sur leurs corps, enfouis-les dans la terre à l'endroit où est celui qui les porte, soit homme, soit tout autre être.

8] Prenant leurs yeux, porte-les.

9] Appliqué avec du miel, le fiel de taureau guérit merveilleusement les maladies de l'estomac.

10] Mêlé avec le double d'huile d'iris et appliqué en pessaire, il fait venir le jour même les menstrues en abondance.

11] Avec de l'huile de marjolaine et de la fleur de nitre, appliqué [en pessaire], il fait sortir le fœtus mort.

12] Seul, employé en liniment autour de l'anus ou du nombril, le fiel fait évacuer le ventre mieux qu'un clystère.

13] En cataplasme sur le nombril, il fait sortir les helminthes.

14] La bouse du taureau arrête les hémorragies nasales, l'alopécie et la chute des cheveux après une maladie.

15] Son sang desséché, délayé avec de l'huile de fruits verts, et employé comme teinture, noircit les cheveux blancs, mais il faut que le taureau soit noir.

16] Lorsqu'un taureau meurt, dans les vii jours il engendre des vers qui au bout de xxi jours enfantent des abeilles qui font du miel : il faut les rassembler dans des ruches et les conserver.

Son sang desséché et absorbé mûrit les abcès et guérit la dysenterie.

Sa corne calcinée, absorbée avec de l'eau, arrête le flux des femmes. Brûlée et délayée dans de l'huile de fruits verts, elle sert à noircir les cheveux blancs.

ΠΕΡΙ ΤΡΑΓΟΥ
Du bouc.

17] Le sang du bouc, sec, avec des noix de galles et du grenadier sauvage, donné en aliment, sert à soigner les gens atteints de dysenterie.

18] Semblablement, enferme-le dans un chaton d'or rond avec de la langue de grenouille, du cinnamone ou du musc; puis, après l'avoir cousu dans une peau de cerf, porte-le comme amulette ou place-le dans une figure d'animal, et dans cet endroit il y aura des sacrifices renommés. Et l'épervier commun fait la même chose. Mais tiens cela secret.

19] La graisse provenant de ses reins, cuite avec de l'eau de gruau ou de riz, sert à seringuer les oreilles.

20] Le ladanum qui provient de sa barbe, mélangé avec du vin et de l'huile de fruits verts, agit contre les alopécies et la chute des cheveux; employé en frictions avec du vinaigre, il calme les maux de tête.

21] Sa graisse, avec du gui et de la sandaraque broyés, mise sur les ongles atteints de la gale, les déracine.

22] Si quelqu'un enduit de myrrhe les narines d'un bouc et les frotte avec sa main, on lui fait par le plaisir émettre du sperme; si de ce sperme on enduit le membre d'un homme, il aura une très grande érection, irrésistible et redoutable pour les femmes.

LETTRE Υ

ΠΕΡΙ ΥΑΙΝΗΣ
De l’hyène.

1] L'hyène est un quadrupède sauvage, de double nature : car elle nait femelle et après une année devient mâle : ensuite, après une nouvelle année, elle redevient femelle : de sorte que tantôt elle saillit, tantôt elle est saillie, porte et allaite. Voici ses vertus.

2] Le fiel de cet animal édulcoré est puissant. On prépare grâce à lui une très grande apparition. En voici la composition : les yeux du poisson glaucus et toute la partie liquide du fiel de l'hyène : broyé le tout ensemble et dépose dans un vase de verre, surtout couvre-le bien.

3] Si tu veux faire une très grande apparition, agis ainsi. Après avoir disposé une lampe, si tu mêles de la graisse d'un reptile ou d'un animal quelconque avec un peu de la composition susdite et que tu en enduises une mèche de papyrus ou de laine et que tu montres aux spectateurs des tableaux éclairés par la lampe, ils croiront voir l'animal dont la graisse est là, soit lion, soit taureau, soit serpent, soit tout autre.

4] Si tu veux faire apparaître un animal, mélange avec un peu de la composition la graisse de celui que tu voudras et mets-la sur des charbons ardents au milieu de ta maison et l'animal dont tu auras employé la graisse apparat tra. La même composition agit pour les oiseaux.

5] Si tu mêles un peu d'eau des flots de la mer à la composition et que tu en jettes des gouttes sur les convives d'un banquet, tous prendront la fuite, convaincus que la mer arrive au milieu d'eux.

6] Si lu sacrifies une hyène pendant que la Terre est dans les Gémeaux ou dans la Vierge, et que tu donnes secrètement de son poumon bouilli aux lunatiques, ils seront guéris. J'ai su cela el j'en ai été surpris au sujet d'un épileptique qui était souvent atteint de crise et qui n'est plus jamais tombé.

Donnes-en ii ou iii onces. J'ai eu connaissance de ce remède et je m'en sais servi.

7] Il y a également une autre préparation. Car son fiel est efficace pour les amblyopies, la jaunisse au début, les commencements de la cataracte, les néphélions, la chute des cils et celle des sourcils.

8] Voici la formule : fiel vi drachmes; nerprun indien, ii dr; baume, i dr. ; myrrhe, iii dr. ; piloselle (c'est la laitue sauvage), viii dr. ; poivre, i dr. ; miel, vi onces. Après avoir bien broyé le tout et fait un collyre liquide, mets-le dans un vase de terre et employé.

9] Si tu donnes de la graisse d'hyène à un hydrophobe ou à un homme mordu par un chien enragé, il sera sauvé. Mais donne-la sans qu'ils le sachent.

10] Si tu arraches les deux yeux d'une hyène vivante et que tu les portes à ton bras dans un morceau de pourpre, tu écarteras toute crainte nocturne et Gello qui étrangle les petits enfants et empêche les accouchements, et tout démon sera mis en fuite.

11] Son ventre séché, coupé et mélangé avec de l'huile d'iris, et employé en frictions, sert à soigner les cholériques et ceux qui souffrent d'une grande évacuation et de douleurs dans les articulations.

12] Si tu suspends sa patte droite dans un vase et que tu fasses boire dans ce vase un homme mordu par un chien enragé ou un hydrophobe, aussitôt il sera sauvé.

13] Son foie, donné en aliment, guérit la fièvre quarte et ceux qui sont atteints de tremblement ou de maladies de cœur. Dans tous les cas, donne-le secrètement.

14] Si quelqu'un porte sa langue dans sa chaussure droite et marche, hommes et chiens, tous seront réduits au silence, car elle inspire le silence.

15] L'épiploon de ses intestins, fondu avec de l'huile, est efficace pour toutes les inflammations.

16] La moelle de son épine dorsale, employée comme liniment, guérit toute douleur des reins et de l'épine dorsale.

17] La graisse des os de ses hanches, passée dans la fumée, est d'un grand secours aux femmes dont l'accouchement est laborieux.

18] La vessie de l'hyène sèche, broyée, donnée à boire avec du vin aux enfants qui urinent involontairement au lit, les guérit.

19] Un peu de sa peau, portée, ou des chaussures faites avec cette peau et portées, servent à soigner les podagres, ceux qui souffrent des genoux, des mains, les arthritiques et fait immédiatement cesser toute espèce de rhumatismes et de douleurs des muscles.

20] Son fiel, frotté sur le front et sur les paupières, guérit tous les rhumatismes des yeux, toute ophtalmie ; en friction avec du miel, elle donne une vue perçante.

21] La peau de l'hyène éloigne les chiens; suspendue devant les portes, elle écarte toute trahison.

LETTRE Φ

ΠΕΡΙ ΦΩΚΗΣ
Du phoque.

1] Le phoque est un animal à quatre pattes, aquatique, amphibie. Il enfante comme les quadrupèdes, il a beaucoup de vertus. En effet, sa cervelle prise en boisson, chasse les démons.

Il a les pattes de devant semblables aux mains humaines ; sa tête est celle d'un veau.

Sa présure a la vertu du castoréum.

2] Sa tête, calcinée et broyée avec de la résine de cèdre, sert à soigner l'alopécie et les maladies analogues.

Son poumon séché, bu avec du vin, guérit la folie et l'épilepsie.

3] Son œil droit, porté dans une peau de cerf, fait aimer et réussir celui qui le porte.

4] Egalement, son cœur ou sa présure, portés, éloignent toute difficulté et procurent toutes sortes de bien à celui qui les porte.

5] Si tu portes, attachés dans une peau de cerf, les poils du nez d'un phoque, je dis les grands et durs, et que tu t'avances au milieu d'ennemis, ils t'accueilleront tous comme un ami.

Si avec sa peau on fait des chaussures et qu'on les porte, on n'aura pas mal aux pieds. Ses excréments font disparaître l'obésité et ont beaucoup d'autres vertus.

6] Sa langue, portée sous les sandales, donne la victoire.

7] Sa graisse guérit toute espèce d'inflammation et de douleur des articulations, et sert à soigner les enfants noués comme un petit phoque.

8] Sa peau, portée en ceinture, sert à soigner les reins et les hanches.

9] Sa viande, mangée, et son sang séché, bu avec du vin, en secret, guérit l'épilepsie, la folie, les étourdissements et toutes les affections de même nature.

10] Egalement son foie, son poumon et sa rate séchés, en boisson, guérissent les affections semblables et toutes les maladies analogues.

11] La fumée de ses os brûlés accélère l'accouchement.

12] Son fiel, employé comme collyre avec du miel, sert à soigner toute espèce de maladies.

13] Sa cervelle, en boisson, sert à soigner le mal sacré.

14] Si quelqu'un enferme dans une peau de cerf, ou de phoque un cœur de phoque, la pointe de sa langue, les poils de son nez, son œil droit et sa présure, et porte ce phylactère, il sera vainqueur de tous ses ennemis à la guerre, sur terre et sur mer; toute maladie, souffrance, crises, démon, bêtes féroces seront écartés de lui ; il sera riche, heureux et désiré.

ΠΕΡΙ ΦΡΥΝΟΥ ΒΑΤΡΑΧΟΣ
Du crapaud.

15] Le crapaud a l'aspect d'une grenouille jaunâtre, vivant sur terre. S'il bave sur un homme, celui-ci devient tout à fait chauve.

16] Son sang détruit les poils.

17] Une grande quantité de crapauds, jetés en vie dans l'huile avec une touffe de thym, de marrube et de scille et bouillis pendant trois jours et trois nuits dans un fourneau de bains, guérissent incroyablement les goutteux.

18] Si, après avoir broyé son foie, on le jette dans l'eau d'un bain, celui qui se baigne perdra tous ses cils.

19] Si tu jettes un crapaud dans une marmite neuve et que tu le déchiquettes jusqu'au moment ou il sera réduit en charbon, sa cendre, purifiée avec du vinaigre, guérira toute hémorragie des hommes et des femmes, des reins ou de l'utérus, et elle arrêtera l'écoulement d'une veine ou la coupure d'une artère, et pour tout dire, toute hémorragie d'où qu'elle provienne. Si tu veux en faire l'épreuve, prends un couteau, fais une friction de cendre, saigne un quadrupède, celui que tu voudras, son sang ne coulera pas.

LETTRE Χ

ΠΕΡΙ ΧΑΜΑΙΛΕΟΝΤΟΣ
Du caméléon.

1] Le caméléon est un animal qui ressemble au crocodile. A chaque heure du jour il change de couleur. Il a la face d'un lion, les pieds et la queue d'un crocodile, sa couleur est changeante. De sa tête à sa queue s'étend un muscle dur : «n l'arrachant au nom d'un malade et le suspendant à son cou, il guérit la contracture des muscles.

2] Son fiel édulcoré est bon le jour même ; quant à ses autres membres ils ont les mêmes vertus que ceux du phoque et de l'hyène.

3] Sa langue, portée et retenue avec de la racine de son herbe (chaméléon, atractylis gummifera) et de buglosse, est un phylactère très puissant pour faire taire ses ennemis.

Du cochon.

Le cochon, appelé aussi porc, est connu de tous.

Son poumon sert à soigner les meurtrissures faites par les chaussures.

L'urine des porcs châtrés est parfaite pour purifier; ceux qui en ont bu en temps de peste ont été sauvés ; elle sert à soigner les lèpres et les purulences des plaies, les humeurs purulentes et les dartres farineuses, et elle agit sur les blessures des pieds au point de les préserver de toute inflammation.

Son fiel et sa graisse, mêlés à l'huile d'amandes, instillés dans les oreilles, font cesser les maux d'oreilles.

Sa cervelle, bouillie avec du miel, écrasée et mise en emplâtre, détruit le charbon; avec de l'amidon en cataplasme, elle soulage les goutteux.

La graisse du verrat, délayée avec de l'huile de roses, sert à soigner les pustules malignes et les humeurs purulentes.

Le foie du verrat sec, broyé, bu avec du vin, guérit les piqûres des serpents.

LETTRE Ψ

ΠΕΡΙ ΨΑΜΜΟΔΥΤΟΥ
De la psammodyte.

1] La psammodyte est la taupe dont il a été parlé dans la première lettre. Autant elle a de membres, autant elle a de vertus utiles, à ce point qu'elle sert à soigner l'épilepsie, les dartres, les maux de pieds, l'éléphantiasis, l'ophiasis ; puis l'animal est très utile, avantageux et tout à fait affectueux.

ΠΕΡΙ ΨΥΛΛΟΥ ΘΑΛΑΣΣΙΟΥ
De la puce de mer.

2] La puce trouvée sur les rivages de la mer, bouillie avec de l'huile de roses ou de peuplier blanc, soulage les maux d'oreilles.

3] Fais bouillir un bon nombre de puces de mer dans de l'eau de mer avec la plante psyllium (plantain des sables) et asperge l'endroit où il y a beaucoup de puces, jamais elles ne reviendront.

4] Si un pêcheur se sert de puces pour appât, sa pèche sera heureuse. Attache-les avec une ligature de peau de dauphin.

LETTRE Ω

ΠΕΡΙ ΩΩΝ
Des œufs.

1] Quant aux œufs de l'araignée, trouvés au commencement du printemps sur les routes, et à ceux de la tarentule même, si tu les prends au nom d'un malade, que tu les enveloppes dans un chiffon noir, que tu les suspendes au bras gauche, ils guérissent les fièvres tierce, quarte et quotidienne. Il faut les prendre au déclin de la lune, quand elle est dans le signe du Poisson, un jour de sabbat, vers la ixe heure, pour la fièvre quotidienne i, pour la demi-tierce n, pour la tierce m, pour la quarte iv, et les suspendre au cou ou au coude.

Les coquilles d'œufs d'oiseaux, calcinées, délayées avec de l'oxymel et prises en breuvage, guérissent l'hémorragie de la vessie.

L'œuf entier, calciné jusqu'à réduction en cendres, délayé avec de l'arsenic et insufflé dans les narines, arrête les saignements de nez.

Le blanc de l'œuf, en liniment avec de la céruse et de l'amidon, calme les inflammations.

 

2] En fumigations ou en applications, les œufs accélèrent l'accouchement.

 

Fin de la deuxième Cyranide.


 

[1] Voir le texte latin du V. I. dans le texte grec.