Le temps des Généraux : Marius |
91 - 88 : Guerre sociale |
l'origine : Asculum |
PERIOCHAE : Tite-Live écrivit une Histoire Romaine en 142 livres. Nous ne possédons plus que les livres I-X et XXI-XLV. Pour les autres, nous avons des résumés ou Periochae ou Epitome. Ces résumés sont très inégaux de développement et de précision. |
38. Et ce ressentiment contre l'aristocratie s’accrut
de plus en plus. Le peuple s’en affligeait car il était privé en une
fois de tant de grands hommes qui avaient fourni d’immenses services.
Quand les Italiens apprirent le meurtre de Drusus et les raisons
alléguées pour bannir les autres, ils ne supportèrent plus que ceux qui
travaillaient pour leur avancement politique souffrent de tels outrages.
Comme ils voyaient qu’ils n’avaient aucun autre moyen d'acquérir la
citoyenneté, ils décidèrent de se révolter contre les Romains et de
leur faire la guerre de toutes leurs forces. Ils envoyèrent secrètement
des messagers les uns chez les autres, formèrent une ligue et
échangèrent des otages en guise de bonne foi. Pendant longtemps les
Romains restèrent dans l'ignorance : ils étaient occupé par leurs
procès et les guerres civiles dans la ville. Quand ils s’en aperçurent
ils envoyèrent des hommes dans les villes, cherchant ceux qui étaient le
mieux au fait de ce qui se passait pour recevoir assembler tranquillement
l'information. Un de ces agents vit un jeune homme d’une autre ville qui
était comme otage dans la ville d'Asculum. Il en informa le préteur
Servilius qui s’occupait de cela.(Il s'avère qu'il y avait à ce
moment-là des préteurs avec la puissance consulaire agissant dans les
diverses régions de l'Italie ; l'empereur Hadrien rétablit la coutume
longtemps après, mais elle n’a pas duré longtemps.) Servilius se
rendit immédiatement à Asculum et parla d’une façon très menaçante
au peuple, qui célébrait une fête. Les habitants supposant que le
complot était découvert le mirent à mort. Ils tuèrent également son
légat Fonteius - on appelle légats ceux qui font partie de l'ordre
sénatorial et qui accompagnent les gouverneurs des provinces. Après ce
massacre, aucun Romains d’Asculum ne fut épargné. Les habitants
tombèrent sur eux, les abattirent et pillèrent leurs marchandises.
39 L'insurrection n'eut pas plus tôt éclaté à Asculum, que tous les peuples de son voisinage déployèrent en même temps l'étendard : les Marses, les Pélignes, les Vestins, les Marrucins, et après eux les Picentins, les Férentins, les Hirpins, les Pompéiens, les Vénusiens, les Iapyges, les Lucaniens, et les Samnites, peuples qui déjà auparavant s'étaient montrés hostiles envers les Romains. La révolte embrasa aussi toutes les autres nations qui occupaient l'Italie, depuis le fleuve Liris, qu'on croit aujourd'hui être le Literne, jusqu'au fond de la mer d'Ionie, à la fois à l'intérieur des terres et sur les côtes. Des ambassadeurs furent envoyés à Rome pour y exposer leurs griefs, qui étaient que, quoiqu'ils concourussent en toutes choses avec les Romains pour accroître leur empire, on ne daignait pas les admettre à partager les droits politiques de ceux dont ils étaient les auxiliaires. Le sénat répondit très durement qu'on ne devait lui envoyer des ambassadeurs que pour témoigner du repentir du passé ; qu'autrement il n'en voulait point admettre. Les alliés, n'ayant donc plus aucune espérance, se disposèrent à la guerre. En plus de l'armée affectée à la défense de chaque cité, ils avaient une armée commune d'environ cent mille hommes composée de cavaliers et de fantassins. Les Romains en mirent sur pied une autre de pareille force, composée de Romains et d'auxiliaires fournis par les autres peuples d'Italie qui étaient encore leurs alliés. APPIEN, Guerres civiles, I. http://www.ualberta.ca/~csmackay/CLASS_366/Social.War.html L’Italie prend les armes Déjà avant la mort de Drusus, les alliés italiens étaient, semble-t-il, prêts à user de la force contre les Romains pour obtenir le droit de cité. Le Marse Q. Poppaedius Silo, un ami de Drusus, était à la tête de ce mouvement. Il se trouvait alors à Rome pour soutenir la proposition d'accorder aux Italiens la citoyenneté. On parla à l’époque de l’envoi de 10.000 Italiens en armes à Rome pour réclamer le droit de cité. Il y eut un plan pour tuer les deux consuls de 91 au moment où ils participaient au début de l'année à une ancienne cérémonie religieuse au nom de la défunte ligue latine sur la colline d'Albe au sud de Rome. Mais Drusus eut vent du complot et avertit les consuls. Déjà avant la mort de Drusus, la situation en Italie rurale était si tendue que le sénat y avait envoyé des légats et des magistrats pour vérifier ce qui s’y passait. Les villes commençaient à conspirer. Un magistrat romain (probablement un préteur, son statut exact est incertain) fut mis au courant d'un échange d’otages (pour garantir la fidélité durant la guerre) parmi les conspirateurs de la ville d'Asculum dans le Picénum (NO de Rome sur l'Adriatique) où se tenaient des festivités. Quand le magistrat les menaça, il fut tué ainsi qu’un légat. Les autres Romains de la ville furent massacrés. Cet événement marqua le début du conflit. On était fin 91 ou début 90. La guerre commença sérieusement en 90. Objectifs des Italiens lors de la Guerre Sociale La guerre contre les alliés italiens est généralement appelée guerre sociale (du latin socius = allié). C'est un terme de la période impériale (employé pour la première fois par Florus au deuxième siècle après Jésus-Christ). Les Romains de l’époque l’appelèrent généralement guerre marsique (d’après un des peuples principaux qui se révoltèrent) ou guerre italienne. Il vaut la peine de noter qu’à une petite exception près (la lointaine Venusia en Apulie) les communautés latines ne se révoltèrent pas. La révolte commença et fut principalement prolongée par des peuplades italiennes guerrières et les plus proches de Rome géographiquement et culturellement. C'étaient ceux qui parlaient Osque: d'une part à l'est de Rome de l'autre côté des Apennins (Marsi, Paeligni, Marrucini, Vestini, Ferentini et [ à leur nord ] les Picentins) et d'autre part les Samnites au sud des Apennins. Les Samnites étaient un peuple montagnard que les Romains avaient conquis vers la fin du quatrième et au début du troisième siècle et qui n'avait jamais été complètement soumis aux Romains. Ceux qui habitaient à l’Est de Rome avaient été conquis à peu près au même moment que les Samnites mais semblaient mieux intégrés au système romain. Ils fournirent un des contingents alliés les plus importants de l'armée romaine et on disait qu'aucun général romain n'avait jamais célébré un triomphe sur les Marses ou sans ceux-ci (c'est-à-dire qu’avant leur conquête les Romains ne les avaient jamais battus et plus tard les Marses ne se révoltèrent jamais et formèrent l’élément primordial dans les succès des armées romaines). La révolte s'est par la suite étendue vers d’autres régions (par exemple en Apulie loin dans le Sud et à un moindre degré en Etrurie et en Ombrie au nord de Rome) mais ce fut seulement après des revers majeurs des Romains et ces régions ne furent pas vraiment la force motrice de la révolte.
Il était évident que les principaux membres de ces communautés
étaient complètement frustrés de ne pouvoir participer à la politique
de Rome. En même temps, la révolte dut avoir un large soutien populaire.
Vraisemblablement les membres de la classe populaire de ces communautés
ne supportaient pas le traitement inférieur qui leur était infligé lors
de la distribution du butin et de la terre. Les deux groupes ne
supportaient pas d’être complètement à la merci de l'imperium des
magistrats romains.
Durant l'année 90 les rebelles italiens élurent comme leurs
magistrats en chef Q. Poppaedius Silo, qui prit le commandement du Nord et
le Samnite C. Papius Mutilus qui obtint le commandement de tout le Sud.
Dans chaque région des magistrats subalternes (vraisemblablement des
préteurs) étaient à la tête des villes.
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a,
prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par ab, prép. : + Abl. : à partir de, après un verbe passif = par ad, prép. : + Acc. : vers, à, près de Aesernia, ae, f. : Esernie (ville du Samnium) Alba,ae, f. : Albe Asculum, i, n. : Asculum (ville du Picénum) auxilium, ii, n. : l'aide, le secours (auxilia, orum : les troupes de secours) bellum, i, n. : la guerre captivitas, atis, f. : 1 - la captivité (de l'homme, de l'animal); l'esclavage, la servitude. - 2 - la conquête. - 3 - la réunion de captifs, l'ensemble des captifs. - 4 - la privation. civis, is, m. : le citoyen colonia, ae, f. : 1 - la colonie (réunion d'hommes installés dans un autre pays). - 2 - la colonie (lieu, ville ou pays, habité par les colons). - 3 - la propriété à la campagne, la terre. - 4 - le séjour, la résidence, le domicile. comprehendo, is, ere, prehendi, prehensum : 1 - prendre, saisir (avec la main), maintenir. - 2 - prendre racine, concevoir (en parl. de la femme). - 3 - embrasser, enfermer. - 4 - se saisir de, prendre sur le fait, surprendre, s'emparer de. - 5 - percevoir par les sens, voir; embrasser dans son esprit, saisir par la pensée, comprendre, concevoir, retenir. - 6 - embrasser par la parole, exprimer. - 7 - embrasser dans son affection, s'attacher, se concilier. cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que deficio, is, ere, feci, fectum : faillir, faire défection; au passif : être privé de deinde, adv. : ensuite deverto, is, ere, verti, versum : 1 - tr. - détourner. - 2 - passif et intr. - se détourner, s'éloigner, s'écarter; au fig. descendre (pour loger), aller loger quelque part. - 3 - s'écarter de son sujet, faire une digression. e, prép. : + Abl. : hors de, de eo, 1. ABL. M-N SING de is, ea, is : le, la, les, lui... ce,..; 2. 1ère pers. sing. de l'IND PR. de eo, ire 3. adv. là, à ce point 4. par cela, à cause de cela, d'autant (eo quod = parce que) et, conj. : et. adv. aussi expeditio, ionis, f. : les préparatifs de guerre, l'expédition, la campagne militaire expugnatio, ionis, f. : l'action de prendre d'assaut, la prise exterus, a, um : extérieur, externe, du dehors femina, ae, f. : la femme Galba, ae, m. : Galba gens, gentis, f. : la tribu, la famille, le peuple in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre initium, ii, n. : le début, le commencement invicem, à son tour, à tour de rôle Italicus, a, um : italien Latinus, a, um : Latin Lucanus, i, m. : le Lucanien Marrucini, orum, m. : les Marrucins (peuple d'Italie) Marsi, orum : les Marses (peuple du Latium ou peuple germain) mitto, is, ere, misi, missum : I. 1. envoyer 2. dédier 3. émettre 4. jeter, lancer II. laisser aller, congédier moveo, es, ere, movi, motum : 1 - mettre en mouvement, mouvoir, remuer, agiter; éloigner, écarter. - 2 - pousser, produire (plantes). - 3 - déterminer à, pousser à. - 4 - toucher, émouvoir. - 5 - provoquer, faire naître. - 6 - ébranler, faire chanceler. - 7 - remuer, agiter (des pensées). nomen, inis, n. : 1. le nom, la dénomination 2. le titre 3. le renom, la célébrité (nomine = par égard pour, à cause de, sous prétexte de) obsideo, es, ere, edi, essum : être assis; occuper un lieu, assiéger, bloquer, investir occido, is, ere, occidi, occisum : I. 1. tomber à terre 2. succomber, périr 3. se coucher II. couper, mettre en morceaux, tuer omnis, e : tout opera, ae, f. : 1 - le travail (manuel); l'ouvrage, la peine, le soin, l'occupation, l'application, l'attention. - 2 - l'action faite de propos délibéré, l'acte, l'effet, la réalité. - 3 - la peine qu'on prend pour autrui, le service, l'aide, le concours, le dévouement. - 4 - l'acte religieux, le sacrifice. - 5 - la journée de travail. - 6 - l'homme de peine, l'ouvrier, la manoeuvre, le travailleur, l'agent. - 7 - le temps (qu'exige un travail), le loisir. - 8 - le produit du travail, l'oeuvre. oppidum, i, n. : l'oppidum, la ville fortifiée Paeligni, orum, m. : les Pélignes ou Péligniens (peuple du Samnium) Picens, entis : du Picénum (Picentes, ium, m. : les Picentins) populus, i, m. : 1. le peuple - 2. f. : le peuplier procos, inv. : abréviation de proconsul Q, abr. pour Quintus quam, 1. accusatif féminin du pronom relatif = que 2. accusatif féminin sing de l'interrogatif = quel? qui? 3. après si, nisi, ne, num = aliquam 4. faux relatif = et eam 5. introduit le second terme de la comparaison = que 6. adv. = combien qui, 1. nominatif masculin singulier ou nominatif masculin pluriel du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi R, = Romanus recipio, is, ere, cepi, ceptum : 1. retirer, ramener 2. reprendre 3. recevoir, accepter, admettre 4. se charger de refero, fers, ferre, tuli, latum : 1. reporter 2. porter en retour, rapporter (refert : il importe) sagum, i, n. : 1 - le sayon, la saie, la casaque militaire (vêtement des esclaves ou des soldats). - 2 - la couverture, la housse. (saga sumere = prendre les armes) Samnites, ium, m. : les Samnites Servilius, i, m. : Servilius Servius, i, m. : Servius sum, es, esse, fui : être sumo, is, ere, sumpsi, sumptum : 1. prendre, se saisir de 2. choisir 3. s'arroger, s'attribuer 4. admettre - sumptus, a, um : - 1 - pris, saisi. - 2 - reçu, emprunté. - 3 - employé, dépensé. - 4 - entrepris, assumé. unus, a, um : un seul, un urbs, urbis, f. : la ville Vestini, orum : les Vestins (peuple du Samnium) |
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