Le temps des Généraux : Marius |
100 : Saturninus |
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100 - 63 Procès contre Rabirius |
CICERON :M. Tullius Cicero fut avocat, homme politique, écrivain. Durant les dernières années de sa vie, aigri par son divorce et par sa mise à l'écart de la vie politique, Cicéron va se consacrer à la rédaction d'ouvrages théoriques sur l'art oratoire et sur la philosophie. Au fil de ses lectures, Cicéron choisit son bien où il le trouve ; il est en philosophie, un représentant de l'éclectisme. |
En 63, Rabirius est accusé d'avoir assassiné Saturninus. Cicéron le défend. |
Saturninus, pars II par M. Horatius Piscinus http://www.societasviaromana.yucom.be/Collegium_Historicum/saturninus1.htm J'ai essayé, dans la mesure de mes modestes possibilités, de donner une traduction de cet excellent essai, sur les rapports entre l'année 100 et l'année 63 cad entre Saturninus et Rabirius. de 100 à 63 : les personnages
Entre le meurtre de Saturninus et le procès de Rabirius il y a la
guerre sociale, la grande guerre contre Mithridate et la guerre civile
entre Marius et Sylla. Le fil conducteur qui lie ces événements et qui
nous fait revenir à Saturninus, c’est le problème de la distribution
des terres aux vétérans et l'octroi du droit de vote aux Italiens. Pour
ne pas allonger notre histoire, nous devons laisser tomber toute cette période.
Cependant deux hommes s’y distinguent : Crassus et Pompée. Crassus
devient immensément riche en s’emparant des propriétés des gens
proscrits par Sylla; Pompée parvient à se faire une réputation de héros
militaire chez les partisans de Sylla. Quintus Caelius Metellus Pius
Rullus En 70 Crassus et Pompée sont tous les deux consuls. Ils rétablissent la puissance des tribuns que Sylla a supprimée. En 64 P. Servillius Rullus, tribun de la plèbe, propose une nouvelle réforme agraire. Il retire cependant sa proposition quand Cicéron qui vient d’être élu consul s’y oppose. Il y a à ce moment des rumeurs d'une conspiration pour assassiner le tribun sous prétexte d’un autre senatusconsultum ultimum. La même année un édile se fait un nom en érigeant dans le forum des statues consacrées aux victoires de Marius. Le sénat s’irrite de ce nouveau défi politique. L’édile par la suite ne se fait pas mieux voir par le Sénat quand un peu plus tard il se lève pour prononcer un discours funéraire pour l'épouse de Marius. Mais le sénat ne peut pas agir contre cet agitateur car le peuple soutiennent l’édile et ses actions peuvent être considérées comme de la piété familiale. L'épouse de Marius en effet est la tante de l'édile. L'édile s’appelle Jules César qui est également le beau-fils de Cinna. 63 : la conjuration de Catilina : le senatusconsultum ultimum En 63 le grand pontife QCM Pius meurt. Un certain Catulus veut devenir
le nouveau grand pontife et c’est un allié de Cicéron. Mais César,
voyant là une occasion de protéger sa personne, parvient à se faire élire
grand pontife à sa place. En octobre, Catalina tente sa conjuration. Il y
a des fuites. Catilina se sauve vers le nord et le consul Cicéron fait
arrêter six de ses partisans à Rome. Cicéron se rend alors devant le sénat
pour demander ce qu'il doit faire de ses prisonniers. Les premiers sénateurs
à prendre la parole exigent qu’ils soient mis à la mort mais quand
vient le tour du jeune sénateur Jules César de prendre la parole, il
rappelle au sénat la Lex Sempronia qui interdit d’exécuter des
citoyens romains sans acte d'accusation. Rabirius, Labienus Entre les rumeurs d'un senatusconsultum ultimum
contre la proposition de Servilius Rullus et le senatus consultum
ultimum voté pour justifier l’exécution des partisans de Catilina,
les populares tentent de remettre en cause la légitimité de
l'utilisation par le sénat de telles mesures. Ils décident de faire un
procès qui fera jurisprudence contre le vieux sénateur G. Rabirius pour
le meurtre de Saturninus. Parmi tous les sénateurs impliqués dans cette
affaire on choisit Rabirius sans doute parce qu'il a l’habitude de
montrer la tête embaumée de Saturninus comme pièce maîtresse lors de
ses banquets. Son rôle dans l'assassinat n'est pas bien connu mais nous
pouvons supposer qu'il y joua un rôle pour avoir reçu un tel trophée.
Mais lors de l’assassinat de Saturninus Rabirius n’était pas sénateur
mais membre de l'ordre des Chevaliers. Il peut y avoir eu des raisons
personnelles pour s’attaquer à Rabirius. Le tribun de la plèbe qui
porte plainte contre Rabirius c’est Titus Labienus, dont l'oncle était
un des partisans de Saturninus et qui fut tué lors des événements.
Rabirius joua un rôle primordial lors les émeutes qui suivirent et
plusieurs membres des populares lui en veulent personnellement à
cause de cela. Il y a aussi deux autres personnes derrière ce procès et
l'une ou l'autre peuvent également chercher une vengeance personnelle
contre Rabirius. Crassus est l'homme le plus riche de Rome et il a employé sa richesse pour aider beaucoup de politiciens : César et Caton en font partie. Il soutient également Catilina et peut-être souhaite-t-il tester l'autorité du senatusconsultum ultimum pour empêcher son utilisation contre lui à l'avenir. Rabirius fait partie des chevaliers arrivés au sénat grâce à Sylla et a amassé sa fortune ainsi que Crassus en s’emparant des propriétés de ceux qui ont été proscrits par Sylla. Il a fait tout cela tout en ayant une fonction administrative dans le sud : ses possessions se trouvent principalement en Apulie et en Campanie. Crassus n'a donc aucune influence politique ou financière sur Rabirius mais il a été le rival de Rabirius lors de l’acquisition de propriétés. Rabirius a utilisé sa fonction à son propre avantage et ainsi a contrecarré les intérêts de Crassus. Pompée Un sujet d’inquiétude plus immédiat c’est Pompée. Après avoir résolu les problèmes en Orient, il doit bientôt rentrer en Italie avec son armée. Ses succès en Orient l’ont rendu encore plus riche que Crassus. Son armée est également une menace potentielle pour le sénat comme Sylla l’a déjà prouvé auparavant. Il demande au sénat d’approuver sa politique en Orient et d’accorder des terres à ses soldats. Le Sénat fait tarder sa réponse et on pense que Pompée pourrait employer son armée pour arriver à ses fins. La possibilité de voter un senatusconsultum ultimum contre lui est à prendre sérieusement en compte. Les succès de Pompée en Orient ont fait augmenter le trésor romain de 40% mais il y est arrivé en diminuant les impôts collectés par les chevaliers dans les vieilles provinces, fondant 40 villes pour donner des terres à ses vétérans et à la population locale et en ayant des pays comme clients qui payent directement l’impôt à Rome. Sylla a remplacé la vieille aristocratie du Sénat en exécutant la moitié d'entre eux, en proscrivant la propriété de nombreux autres et en installant des chevaliers comme Rabirius dans un sénat augmenté où ceux-ci ont la majorité. Les autres chevaliers servent comme percepteurs d'impôts en Orient : ils reçoivent une part du bénéfice. Des terres qui auraient pu appartenir aux sénateurs sont données aux colonies de Pompée. Si bien que les dispositions prises par Pompée le rendent très populaire en Orient et très riche mais c’est aux dépens de beaucoup de sénateurs. Rabirius est un de ceux qui s’opposent aux demandes du Pompée d’approbation de sa politique. Cicéron Un autre personne qui va jouer un rôle prépondérant dans le procès de Rabirius c’est Cicéron. Dans son discours il mentionne sa longue amitié avec Rabirius. Un "homme nouveau" Cicéron est parvenu à être élu consul seulement parce que les partisans de Sylla comme Rabirius se sont joints aux sénateurs modérés pour le soutenir contre Catilina lors des élections de 64. Il y a également un autre protagoniste dans l'affaire, Jules César, dont l'influence politique croissante parmi le peuple fait de lui une cible potentielle d'un senatusconsultum ultimum. Aujourd'hui nous savons que Crassus, Pompée et César se réuniront pour former le premier Triumvirat trois ans après le procès de Rabirius. On propose à Cicéron d’en faire partie mais avec peu de pouvoirs. C'est dans ce procès que les intérêts disparates de ces hommes vont s’affronter. Saturninus, pars III le procès : les chefs d’accusation maiestas et perduellio Enfin nous en arrivons au procès contre
Rabirius ou plutôt aux différents procès contre Rabirius en 63. D’abord
il y a une audition pour présenter plusieurs chefs d’inculpation
indépendants. On veut juger Rabirius en vertu d'une ancienne loi devant
un tribunal censé juger les cas de perduellio. L’accusation de perduellio
est une accusation de trahison avec certaines connotations religieuses. C’est
en 100 que Saturninus lui-même fait passer une loi redéfinissant la
trahison comme maiestas en élargissant sa portée et en lui
donnant une signification plus civile. Saturninus installe également un
nouveau tribunal permanent pour juger de telles accusations. Mais on n’envoie
pas Rabirius devant une cour criminelle ni devant une cour qui juge les
cas de maiestas. Certains prétendent qu’on inculpe Rabirius de perduellio
parce que ses accusateurs veulent un tribunal d’exception pour pouvoir
priver le Sénat de son pouvoir suprême : le senatusconsultumultimum.
Ce n'est probablement pas le cas. Une des raisons probables de cette
façon de faire provient des règles de procédure du fonctionnement de ce
tribunal (nous en parlerons plus bas). Une seconde raison c’est que ses
accusateurs veulent le condamner à une peine capitale. Une peine
capitale, du terme "caput" (tête), consiste à enlever à
quelqu’un le statut de citoyen en tant que citoyen en le coupant de ses
droits acquis à la naissance par la suppression pour sa lignée de la
"caput" de la gens romaine. Sans citoyenneté Rabirius n’est
plus protégé par la Lex Sempronia qui interdit de faire périr un
citoyen sans procès : c’est la véritable issue de l’opposition des populares
contre les senatusconsulta ultima. Accusation d’immoralité La première inculpation portée contre Rabirius est celle d’immoralité. On mentionne aussi les accusations portées contre lui dix ans plus tôt par Macer : Rabirius a profané des lieux saints et des bois sacrés. En 73 Macer a également poursuivi Labiénus pour immoralité pour avoir été un des amants de Clodia. Il y a des chances que cette Clodia est la Lesbie chantée par Catulle dans plusieurs de ses poèmes amoureux. Sans doute Catulle fait référence à Labienus quand il pleure le départ de celle-ci pour aller avec quelqu’un de basse condition. Labienus réussit à se disculper en faisant référence à la fausseté de l’accusation de Macer et en concluant que l’accusation portée contre lui est également fausse. Rabirius et Labiénus sont acquittés des accusations portées par Macer. A la suite de cela Macer lui-même est condamné pour vol et se suicide en 66. Il est amusant de constater qu’une accusation d’immoralité soit portée contre Rabirius. Mais il se peut que Rabirius soit un des nombreux amants de Clodia et que celle-ci a pu amener son mari à donner son accord à l’accusation, car celui-ci, QCM Celer, est préteur en 63 et deviendra consul en 60. [la soeur de Clodia, également appelée Clodia, est mariée à Licinius Lucullus (consul en 74), frère de M. Terentius Varro Lucullus (consul en 73) ]. Le défenseur de Rabirius lors son nouveau procès est Cicéron qui fait allusion à toutes ces affaires précédentes. Pourquoi cette accusation? Pourquoi celle de profanation? Pourquoi cette première accusation d’immoralité? C’est pour avoir l’occasion de faire un procès contre la "caput" de Rabirius. Au cours du procès on pourra porter d’autres accusations. Cela permet d’évoquer le procès de Macer contre Rabirius malgré son acquittement. Les chefs d’inculpation de Macer découlent des événements de 100. Nous verrons dans la suite la description par Cicéron de ces événement, mais quand on lit son discours il est clair que lors de ces événements Rabirius a pris des armes dans le temple de Sancus, les a distribuées à ses partisans pour attaquer Saturninus. Il a également coupé l'approvisionnement en eau du Capitole ce qui a eu comme conséquence immédiate la coupure de l’arrivée d’eau au temple de Jupiter OM. Le lendemain du meurtre de Saturninus sa maison est brûlée. Cicéron mentionne fièrement des conséquences : la possession d’images de Saturninus dans des larariums privés ou même une allusion à la gloire de Saturninus sont des raisons d’exil pour d’éminents citoyens. On peut aussi s’imaginer que l’élimination de Saturninus se soit prolongée même jusqu’aux tombes de ses ancêtres et que la propre tombe de Saturninus ait été profanée. Comment Rabirius a-t-il obtenu la tête de Saturninus qu'il est si fier de montrer? D'autres accusations sont portées contre lui comme celles de détournement de fonds et destruction par le feu d’archives publiques. L’accusation vise surtout le beau-frère de Rabirius, G. Curtius, qui est un des chefs des Equites, et G. Rabirius Postumus, fils de G. Rabirius, adopté par Curtius et lui-même spéculateur financier. Ce sont ces trois hommes qui ont le plus perdu lors des arrangements de Pompée en Orient. Pour éliminer le chef de l’opposition Attaquer Rabirius peut lui enlever sa protection politique et élimine le chef de l'opposition à Pompée au Sénat. Il peut y avoir aussi un lien avec la loi agraire de Servillius Rullus retirée au début de l'année. Son but est d’acheter des terres pour les redistribuer aux vétérans; la majeure partie des terres qu’il veut redistribuer se trouvent en Campanie où Rabirius possède de grands domaines. Il ne fait aucun doute que Rabirius va s'opposer à la loi agraire, comme Cicéron le dit dans ses quatre discours: Sur la loi agraire: contre Rullus. Pour éliminer un financier rival Derrière Rullus il y a peut-être Crassus
qui espère ruiner économiquement un vieux rival. Si Cicéron est le
porte-parole de Rabirius, César agit dans toute cette affaire au nom de
Crassus. D'autres charges contre Rabirius portent sur une saisie d’esclaves
et sur le châtiment de citoyens romains en leur refusant leur droit de provocatio,
en vertu des lois proposées par Caton l’ancien et Tibérius Gracchus. Le rôle de César
Mais tout cela sert à montrer l’inutilité
de la politique de réconciliation entre les ordres favorisée par
Cicéron. L’ancienne constitution est un ensemble de compromis qui
permettent avec le temps aux plébéiens d’obtenir l’entièreté des
droits civiques. Un des résultats en est l'évolution des nobiles.
Ce sont des patriciens et des plébéiens qui obtiennent leur statut
social par leur lignée d’ancêtres qui ont servi l’Etat et le Peuple.
A la fin de la République le statut de patriciens n’a plus guère de
signification : il reste moins de quarante gentes de patriciens et
il est difficile de trouver des candidats aux postes religieux qui sont
encore tenus exclusivement par des patriciens. On peut également
considérer comme nobiles ces familles nobles italiennes qui plus
tard obtiendront la citoyenneté et qui ont une longue tradition de
service dans les armées et dans l’administration romaine. Les nobiles
à l’époque, peu importe à quel ordre ils appartiennent ou leur
appartenance ethnique, ont comme tradition d'être les gardiens du peuple
et sont connus aussi sous le nom de populares. Le rôle de Cicéron La tentative d'inculper Rabirius de perduellio avorte brusquement quand le consul Cicéron use de son droit de veto. Cette action met seulement fin aux préliminaires du procès. Le procès reprend alors devant une des assemblées. Le droit de provocatio à cette époque n’est plus guère utilisé. Mais l’addition de deux événements : le veto de Cicéron et le transfert du procès devant les comices ont pu amener un renouvellement de la provocatio : ce que les populares souhaitaient remettre en vigueur. Le problème c’est que la provocatio se fait devant les comices centuriates et que le discours de Cicéron pour Rabirius se passe devant les comices tributes. Les risques étaient plus grands. Avec l’inculpation initiale Rabirius risque une amende avec la possibilité que d’autres inculpations plus graves soient portées pendant le déroulement du procès. Maintenant que le procès se déplace devant les comices Rabirius risque la crucifixion. Labienus est non seulement l’accusateur dans ce second procès, il en est également le président. Ainsi en accusant d’abord Rabirius devant un des vieux tribunaux non-permanents ils l'empêchent d'être jugé par ses pairs equites du parti des optimates et ils manipulent le procès pour qu’il ait lieu devant les comices où les populares sont sûrs de dominer le jury. Accusation du meurtre de Saturninus Les charges contre Rabirius sont d’abord énumérées par le fils de Quintus Labienus qui a été tué le lendemain de la mort de Saturninus. Titus Labienus intente ce procès contre l'utilisation par le sénat d’un senatusconsultum ultimum contre Saturninus en y incluant Rabirius seulement par déduction. Il attaque également Cicéron lui-même pour avoir mis son veto sur les procédures précédentes et sur sa tentative de supprimer l’ancien tribunal de perduellio. Du côté de la défense Q. Hortentius Hortalus s’occupe du meurtre de Saturninus par Rabirius. Dans ce second procès Cicéron semble parler au nom de Rabirius, déclarant qu'il parle non seulement comme avocat de la défense mais aussi comme consul de la République. Cicéron écarte les accusations spécifiques contre Rabirius avec peu d'argument. Il écarte comme absurde l’accusation de meurtre de Saturninus en se rapportant à l'argument d’Hortentius qui dit que meurtrier s’appelle Scaeva, un esclave de Q. Croton à qui on a donné la liberté comme récompense. Au lieu de cela le discours de Cicéron devient une déclaration politique. Il contient des attaques personnelles contre Labienus et contre son oncle Q. Labienus. Il énumère les droits des citoyens, la Lex Fabia contre l'enlèvement, la Lex Porcia de tergo (proposée par le censeur Caton en193) contre le supplice des citoyens romains et la Lex Sempronius de provocatione (par G. Gracchus). Ainsi pour défendre Rabirius Cicéron doit prendre en compte des droits que les populares essayent d'établir. Mais Cicéron va plus loin : "rien ne me satisferait davantage... que de proclamer que la main qui tué Lucius Saturninus... est la main de mon client!" La foule commence à hurler contre Cicéron. Dans la version du discours que nous possédons, écrite bien après le procès et complétée en plusieurs endroits pour améliorer son argumentation, Cicéron parle de cette interruption. Il continue de présenter sa version des événements du jour en question, félicitant Marius pour cet événement et pour ses victoires et présentant même ses observations sur la façon dont César a quelques années plus tôt a érigé des monuments pour honorer les victoires de Marius. Cicéron donne ensuite une liste de personnes qui ont soit-disant aidé Marius à arrêter Saturninus y compris le père de Labienus. Il nie que Marius a donné à Saturninus un sauf-conduit au sénat. Au lieu de cela il peint un tableau de Saturninus ouvrant les prisons, assiégeant le Capitole et massacrant les citoyens. Il est douteux que l'assemblée ait été si ignorante des événements ou si partiale vis-à-vis de la version de Cicéron au point d’accepter n'importe quel argument. La foule se montre hostile en paroles contre Cicéron, c’est une certitude, et continue probablement à hurler quand il proclame sa fierté pour la mort de Saturninus. L’épisode du vexillum
Le senatusconsultum ultimum
Saturninus, épilogue J'espère que vous avez aimé mon récit sur Saturninus et de Rabirius, malgré ses inexactitudes. Nous ne sommes pas très sûrs sur ce qui s'est produit en100 ou sur le rôle joué par Rabirius à ce moment. La raison des poursuites judiciaires relève de la politique de 63 plus que celle de 100. Que devons-nous penser de cela? Le procès est une de ces batailles politiques pour débutants; des arguments enflammés sur d’obscurs points de droit qui intéressent peu de personnes sauf ceux qui en sont de peu d’intérêt pour les gens sauf s’ils en sont affectés personnellement. Nous en savons plus sur les conséquences que sur les causes. Si César et Labienus s’appliquent à mettre en lumière un principe de la loi romaine, la leçon ne passe pas chez les optimates. Avant la fin de l'année, en octobre 63, la conspiration de Catilina est mise à jour et le consul Cicéron arrête six partisans de Catilina et les fait exécuter sans procès. Cela va ruiner la carrière de Cicéron; il perd ses défenseurs et devient une cible pour ses ennemis. Finalement Cicéron est exilé et plus tard exécuté par des soldats de Marc-Antoine. Que pouvons-nous vraiment dire de Cicéron? C’est une figure politique tout comme Newt Gingrich (le président de la Chambre des représentants américaine). Il est venu à la politique par sa capacité d’attaquer verbalement ses adversaires mais avec peu ou pas de capacités politiques. Ses discours pompeux sont parfois un outil utile pour les conservateurs mais ses arrangements font perdre aux conservateurs les appuis qu'ils pourraient avoir avec les modérés et ainsi leur force au sénat diminue. Il se drape dans une fausse moralité. Ses adversaires et ses amis se rendent vite compte que c’est seulement une façade et cela fait douter de son intégrité dans chaque parti. Sa corruption est considérable mais modérée pour les normes de son temps. Avant de quitter son consulat à la fin de 63, Cicéron s’est aliéné ses défenseurs conservateurs: Catulus, QCM Nepos, QCM Celer, Caton, P.Servilius Vatia Isauricus. Cicéron n’a pas une idéologie assez constante pour apaiser les extrémistes parmi les optimates ni assez modéré pour établir efficacement une coalition politique. Il ne fait jamais partie des éléments conservateurs qu'il sert mais il les sert trop étroitement pour être accepté par aucun autre parti. C’est en cela qu’il y a un parallèle avec Gingrinch. En 60 quand il édite ses Catilinaires, il exagère son influence et tente pour justifier ses actions de gonfler le danger. Cela l’amène à s’aliéner Pompée qui plus tard se joint aux adversaires de Cicéron pour former un Triumvirat avec Crassus et César. En 60 Cicéron est abandonné par tout le monde. En 58 il quitte la ville plutôt que de faire face à un procès pour les meurtres des partisans de Catilina. Plus tard il est rappelé à Rome par le tribun des optimates Milon et continue à défendre les conservateurs, mais il est devenu un objet de moquerie pour les populares et un embarras pour les optimates.
L’année suivante, en 62, QCM Nepos et
Caton le jeune deviennent tribuns : ils soutiennent les optimates. Le
préteur César part pour l'Espagne prendre ses fonctions de gouverneur.
Pompée retourne en Orient et congédie son armée à Brudisium. On lui
refuse le triomphe, on refuse des terres à ses vétérans et Cicéron,
Celer et Lucullus s’opposent à ses arrangements en Orient. Lucullus est
marié à Clodia, soeur de Clodia l'épouse de Celer et toutes les deux
sont les soeurs de Clodius Pulcher. La même année Clodius Pulcher
pénètre les cérémonies secrètes de la Bona Dea qui se tiennent dans
la maison du préteur César. C'est Cicéron qui poursuit Pulcher pour
sacrilège. Pulcher est acquitté et en 58 devient lui-même tribun; Il
fait exiler Caton et Cicéron. Lors des événements qui se sont passés entre 109 et 58 nous avons rencontré les nombreux membres de la famille de Caecilius Metellus. De l'autre côté il y a les Servilii. Servilius Glaucia est tué à côté de Saturnius. En 63 l’opposition de Cicéron à la loi agraire de Servilius Rufus amène le procès de Rabirius. Et quelque temps après César a une aventure avec Servila et par elle a un fils, L. Junius Brutus. Les derniers mots de César à Brutus sont en grec kai su technon ("et toi aussi, mon fils")? |
addo,
is, ere, didi, ditum : ajouter adhibeo, es, ere, ui, itum : apporter, fournir, appeler, employer aedes, is, f. : la maison, le temple aetas, atis, f. : 1. le temps de la vie, la vie 2. l'âge 3. la jeunesse 4. te temps, l'époque (in aetatem : pendant longtemps) arbitror, aris, ari, atus sum : 1. être témoin de 2. penser, juger arma, orum, n. : les armes armamentarium, i, n. : l'arsenal armatus, a, um : en armes, armé at, conj. : mais atque, conj. : et, et aussi autem, conj. : or, cependant, quant à - C, = Caius, ii, m. : abréviation. capio, is, ere, cepi, captum : prendre Capitolium, ii, n. : le Capitole ceteri, ae, a : pl. tous les autres compes, edis, f. : (svt au pl.) les entraves conscribo, is, ere, scripsi, scriptum : composer, rédiger conservo, as, are : garder, conserver consuesco, is, ere, suevi, suetum : s'habituer consul, is, m. : le consul consulo, is, ere, sului, sultum : 1. délibérer, prendre des mesures, avoir soin de, veiller à 2. consulter consultum, i, n. : le décret ; senatus - : le sénatus-consulte cum, inv. :1. Préposition + abl. = avec 2. conjonction + ind. = quand, lorsque, comme, ainsi que 3. conjonction + subj. : alors que cunctus, ae, a : tous ensemble de, prép. + abl. : au sujet de, du haut de, de detraho, is, ere, traxi, tractum : tirer, enlever deus, i, m. : le dieu dignitas, atis, f. : la dignité, la considération, l'estime, le prestige, l'honorabilité distribuo, is, ere, tribui, tributum : distribuer, répartir, partager do, das, dare, dedi, datum : donner eis, D. ou ABL. PL. de is,ea,is : le, la, les, ce,... eius, Gén. Sing. de IS-EA-ID : ce, cette, son, sa, de lui, d'elle eques, itis, m. : le chevalier, le cavalier equester, tris, tre : équestre ergastulum, i, n. : l'ergastule (atelier d'esclaves ou bâtiment où on les enfermait; on y enfermait aussi certains condamnés) et, conj. : et. adv. aussi etiam, adv. : encore, en plus, aussi, même, bien plus ex, prép. : + Abl. : hors de, de facilius, inv. : plus facilement facio, is, ere, feci, factum : faire fio, is, fieri, factus sum : devenir Flaccus, i, m. : Flaccus forum, i, n. :le marché, le forum Glaucia, ae, m. : Glaucia Gracchus, i, m. : Gracchus hic, haec, hoc : adj. : ce, cette, ces, pronom : celui-ci, celle-ci hic, adv. : ici homo, minis, m. : l'homme, l'humain hos, ACC. M. PL de hic, haec, hoc : ceux-ci, ceux, ... iam, adv. : déjà, à l'instant idem, eadem, idem : le (la) même ille, illa, illud : adjectif : ce, cette (là), pronom : celui-là, ... immortalis, e : immortel imperium, ii, n. : le pouvoir (absolu) in, prép. : (acc. ou abl.) dans, sur, contre invidia, ae, f. : la jalousie, l'envie, la haine ipse, a, um : (moi, toi, lui,...) même ita, adv. : ainsi, de cette manière ; ita... ut, ainsi que iubeo, es, ere, iussi, iussum : 1. inviter à, engager à 2. ordonner iudicium, ii, n. : le jugement, la décision L, abrév. : Lucius Labienus, i, m. : Labienus laudo, as, are : 1. louer, approuver, vanter 2. prononcer un éloge 3. citer, nommer magnus, a, um : grand maiestas, atis, f. : la grandeur, la dignité, l'honneur (lex maiestatis : la haute trahison) Marius, i, m. : Marius noster, tra, trum : adj. notre, nos pronom : le nôtre, les nôtres nunc, adv. : maintenant omitto, is, ere, misi, missum : abandonner, laisser aller (omissus, a, um : négligent, insouciant) omnis, e : tout opera, ae, f. : le soin, l'effort (operam dare : se consacrer à) ordo, inis, m. : le rang, l'ordre, la file (de soldats), la centurie pareo, es, ere, ui, itum : paraître, apparaître, se montrer; obéir pars, partis, f. : la partie, le côté pater, tris, m. : le père, le magistrat patruus, i, m. : l'oncle pl, abréviation de plebis (de la plèbe) populus, i, m. : le peuple possum, potes, posse, potui : pouvoir post, adv. : en arrière, derrière; après, ensuite; prép. : + Acc. : après praeter, adv. : sauf, si ce n'est prép. : devant, le long de, au-delà de, excepté praetor, oris, m. : le préteur publicus, a, um : public Q, abr. pour Quintus quaero, is, ere, sivi, situm : chercher, demander quem, 4 possibilités : 1. acc. mas. sing. du pronom relatif = que 2. faux relatif = et eum 3. après si, nisi, ne num = aliquem : quelque, quelqu'un 4. pronom ou adjectif interrogatif = qui?, que?, quel? qui, 1. n N.M.S ou N.M.PL. du relatif 2. idem de l'interrogatif 3. après si, nisi, ne, num = aliqui 4. Faux relatif = et ei 5. interrogatif = en quoi, par quoi quid, 1. Interrogatif neutre de quis : quelle chose?, que?, quoi?. 2. eh quoi! 3. pourquoi? 4. après si, nisi, ne num = aliquid quo, 1. Abl. M. ou N. du pronom relatif. 2. Abl. M. ou N. du pronom ou de l'adjectif interrogatif. 3. Faux relatif = et eo. 4. Après si, nisi, ne, num = aliquo. 5. Adv. =où ? (avec changement de lieu) 6. suivi d'un comparatif = d'autant 7. conj. : pour que par là quoniam, conj. : puisque quorum, 1. GEN. MASC. ou N. PL. du relatif. 2. GEN. MASC. ou N. PL. de l'adjectif ou du pronom interrogatif. 3. Après si, nisi, ne, num = aliquorum. 4. Faux relatif = et eorum quos, 1. ACC. MASC. PL. du relatif. 2. Idem de l'interrogatif. 3. après si, nisi, ne, num = aliquos. 4. faux relatif = et eos Rabirius, i, m. : Rabirius repono, is, ere, posui, positum : replacer, reposer, remettre res, rei, f. : la chose, l'événement, la circonstance, l'affaire judiciaire; les biens Romanus, a, um : Romain (Romanus, i, m. : le Romain) salus, utis, f. : 1. la santé 2. le salut, la conservation 3. l'action de saluer, les compliments salvus, a, um : en bonne santé Sancus, us : Sancus Saturninus, i, m. : Saturninus Saufeius, i, m. : Saufeius (nom d'homme) se, pron. réfl. : se, soi senatus, us, m. : le sénat sequor, eris, i, secutus sum : 1. suivre 2. poursuivre 3. venir après 4. tomber en partage sum, es, esse, fui : être suus, a, um : adj. : son; pronom : le sien, le leur tandem, adv. : enfin teneo, es, ere, ui, tentum : 1. tenir, diriger, atteindre 2. tenir, occuper 3. tenir, garder 4. maintenir, soutenir, retenir 5. lier 6. retenir, retarder, empêcher tribunus, i, m. : le tribun ; tribunus pl. : le tribun de la plèbe tu, tui : tu, te, toi tum, adv. : alors tuus, a, um : ton una, adv. : ensemble, en même temps ut, conj. : + ind. : quand, depuis que; + subj; : pour que, que, de (but ou verbe de volonté), de sorte que (conséquence) adv. : comme, ainsi que Valerius, ii, m. : Valerius video, es, ere, vidi, visum : voir (videor, eris, eri, visus sum : paraître, sembler) voco, as, are : appeler volo, vis, velle : vouloir vos, vestrum : vous |
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